Présentation de l'éditeur
Alors que le marché est au fondement même de la construction européenne, la démocratie ne l’a rencontrée que plus tardivement. Les deux notions sont désormais citées comme faisant partie à la fois des valeurs sur lesquelles l’Union est fondée, et des objectifs que celle-ci a pour mission de réaliser. Si les deux notions sont en apparence placées sur un pied d’égalité, voire censées se nourrir l’une de l’autre, la réalité est plus complexe. La prééminence accordée au marché intérieur a eu pour conséquence de subordonner de nombreux choix de politique publique à son fonctionnement. Cette déconstruction progressive des démocraties nationales n’a été qu’imparfaitement compensée par la démocratisation de l’Union européenne elle-même.
Les crises que traverse actuellement l’Union européenne le démontrent à suffisance (crise de la zone euro et question de sa gouvernance, phénomènes de repli identitaire, concurrence normative, montée des populismes alimentée par la critique du « tout-marché », Brexit, etc.).
Sans s’exclure mutuellement, la logique du marché et la logique démocratique sont en friction constante et la recherche d’une conciliation entre les deux est la condition de la poursuite du projet d’intégration européenne.
Les logiques ne sont toutefois pas forcément contradictoires. Il est en effet possible de considérer le marché comme la conséquence de choix collectifs économiques et sociaux formulés de manière démocratique. La démocratie devient ainsi le support nécessaire du marché, qu’elle a pour but de réguler. De même, le marché peut devenir un instrument du projet démocratique dès lors qu’il est utilisé afin de réaliser des objectifs non économiques définis par le biais démocratique. Le marché devient ici un moyen au service de la démocratie, dont il contribue à solidifier les assises.
Le présent ouvrage vise à appréhender cette thématique autour de deux grands axes : la collision entre marché et démocratie (première partie) et la (ré)conciliation entre marché et démocratie (deuxième partie).
L'ouvrage rassemble les contributions de : Sébastien Adalid, Mathieu Cardon, Éric Carpano, Mathieu Combet, Pauline Corre, Amaury Cravarezza, Thibaut Delavenne, Thomas Destailleur, Jean Félix Delile, Étienne Durand, Loïc Grard, Gaëlle Hardy, Aimilia Ioannidou, Michaël Karpenschif, Philippe Maddalon, Gaëlle Marti, Francesco Martucci, Christophe Maubernard, Patrick Meunier, Valérie Michel, Claire Mongouachon, Martin Quesnel, Dominique Ritleng, Loïc Robert, Romain Tinière, Flore L. Vanackère et Catherine Warin.
Sommaire
Propos introductifs
Première partie. Collision entre marché et démocratie
Titre 1. Aspects institutionnels
Titre 2. Aspects matériels
Deuxième partie – (Ré)conciliation entre marché et démocratie
Titre 1. Le marché au service de la démocratie
Titre 2. La démocratisation du marché