Philippe Bonfils

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
Faculté de Droit et de Science politique

Laboratoire de Droit Privé et de Sciences Criminelles

Responsabilités administratives et scientifiques :

Responsable de la formation :
  • THESE

    La nature juridique de l'action civile, soutenue en 2000 à AixMarseille 3 sous la direction de Sylvie Cimamonti

  • Philippe Bonfils, Ludivine Grégoire, Droit pénal spécial, LGDJ un savoir-faire de Lextenso, 2022, Cours, 554 p. 

    Philippe Bonfils, Ludivine Grégoire, Droit pénal spécial, LGDJ, un savoir faire de Lextenso et La Base Lextenso, 2022 

    Philippe Bonfils, Coralie Ambroise-Castérot, Procédure pénale, 4e éd., puf, 2022, Thémis ( Droit ), 503 p. 

    Philippe Bonfils, Adeline Gouttenoire, Droit des mineurs, 3e éd., Dalloz, 2021, Précis ( Droit privé ), 1375 p.  

    Présentation de l'éditeur : "Depuis la 1re édition de ce Précis parue en 2008, le Droit des mineurs s'est affirmé et développé, et, dans le même temps, l'autonomie de cette matière a été consacrée avec force, au niveau international, européen et interne. Ces trente dernières années, la Convention internationale des droits de l'enfant particulièrement mais également les textes européens et les jurisprudences de la Cour européenne des droits de l´Homme, de la Cour de justice de l´Union européen et du Conseil constitutionnel ont donné au Droit des mineurs une dimension fondamentale, plaçant davantage que par le passé le mineur au centre de la législation qui le concerne. Dans ce contexte, ce Précis a pour objet l'étude actualisée de l'ensemble des règles spécifiquement applicables aux mineurs, envisagés sous l´angle de l´exercice de ses droits. C'est dans cette perspective que cette nouvelle édition a été non seulement enrichie des évolutions de la matière, mais aussi profondément refondue. Il met davantage en lumière l´intérêt supérieur de l´enfant, son discernement, et la problématique, essentielle à la matière, de l'articulation entre protection (civile et pénale) et autonomie du mineur"

    Philippe Bonfils, Eudoxie Gallardo, Droit pénal des affaires, 3e éd., LGDJ, un savoir faire de Lextenso et La Base Lextenso, 2021, Collection Cours, 398 p. 

    Philippe Bonfils, Muriel Giacopelli, Droit pénal général, 3e éd., Éditions Cujas, 2021, Synthèse, 473 p.  

    La 4è de couv. indique : « Le droit pénal désigne, étymologiquement, le droit de la peine, c'est-à-dire de la sanction particulière infligée par la société à l'auteur d'une infraction. Plus largement, le droit pénal renvoie à l'ensemble des règles qui organisent la réponse de la société aux comportements les plus attentatoires à l'ordre social, et appelés infractions. La connaissance du droit pénal général est donc un préalable indispensable à l'étude de la procédure pénale et du droit pénal spécial. Dans cette perspective, ce manuel se veut d'abord un ouvrage pédagogique, à destination des étudiants de licence et de master. Mais il intéressera aussi les praticiens et spécialistes du droit pénal, et plus largement tous ceux qui souhaitent connaître la manière dont la société organise ses réponses au phénomène criminel. Après une introduction consacrée au phénomène criminel et au droit pénal, cet ouvrage aborde les trois thèmes fondamentaux du droit pénal général : l'infraction, la responsabilité et la peine. »

    Philippe Bonfils, Antoine Béal, Julien Bétemps, Guide de l'avocat commis d'office: 2022-2023, 4e éd., LexisNexis, 2021, 501 p. 

    Philippe Bonfils, Coralie Ambroise-Castérot, Procédure pénale, 3e éd., PUF, 2020, Thémis ( Droit ), 452 p. 

    Philippe Bonfils, Alain Sériaux, Marc Bruschi, Commentaire de textes juridiques, arrêts et jugements: arrêts et jugements, 4e éd., Ellipses, 2019, 152 p.  

    La 4ème de couv. indique : "Les étudiants en droit puisent une bonne partie de leur formation à la lecture et au commentaire des cas tranchés par les juges dans leurs arrêts ou leurs jugements. Le raisonnement sur un cas (ou casuistique) constitue en effet le type même du raisonnement juridique. De plus, c'est bien souvent à partir de ces cas que s'élabore la jurisprudence. Cet ouvrage s'attache en trois parties à présenter la méthodologie du commentaire de décision de justice, à fournir des exercices corrigés et commentées, puis à apporter diverses informations constitutives d'un vade-mecum élémentaire pour l'apprenti commentateur : les définitions à connaître, le vocabulaire à maîtriser, la documentation à consulter... Les matières abordées privilégient le programme de deuxième année de licence en droit (droit civil des obligations et droit pénal général) où la jurisprudence joue un grand rôle."

    Philippe Bonfils, Muriel Giacopelli, Droit pénal général, 2e éd., Éditions Cujas, 2019, Synthèse, 437 p.  

    La 4e de couverture indique : "Le droit pénal désigne, étymologiquement, le droit de la peine, c'est-à-dire de la sanction particulière infligée par la société à l'auteur d'une infraction. Plus largement, le droit pénal renvoie à l'ensemble des règles qui organisent la réponse de la société aux comportements les plus attentatoires à l'ordre social, et appelés infractions. La connaissance du droit pénal général est donc un préalable indispensable à l'étude de la procédure pénale et du droit pénal spécial. Dans cette perspective, ce manuel se veut d'abord un ouvrage pédagogique, à destination des étudiants de licence et de master. Mais il intéressera aussi les praticiens et spécialistes du droit pénal, et plus largement tous ceux qui souhaitent connaître la manière dont la société organise ses réponses au phénomène criminel. Après une introduction consacrée au phénomène criminel et au droit pénal, cet ouvrage aborde les trois thèmes fondamentaux du droit pénal général : l'infraction, la responsabilité et la peine."

    Philippe Bonfils, Nathalie Baillon-Wirtz, Younes Bernand, Jean-René Binet, Julien Boisson [et alii], La loi de réforme pour la justice, LexisNexis, 2019, Actualité, 349 p.    

    La 4e de couverture indique : "Moins de trois ans après la réforme pour la justice du XXIe siècle, la loi n° 2019-222 du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice est publiée au Journal officiel. Cette réforme vise à offrir une justice plus rapide, plus efficace et plus moderne au service des justiciables. Elle poursuit 3 objectifs : renforcer l’accessibilité et la qualité de la justice pour les justiciables ; améliorer le quotidien des professionnels du droit et de la justice ; renforcer l’efficacité de la procédure pénale et de l’exécution des peines. Les principales mesures sont étudiées au travers de six volets : Volet civil (divorce et séparation de corps, obligation d’entretien, autorité parentale, changement de régime matrimonial, droit des personnes) ; Volet procédure civile (fusion des tribunaux de grande instance et des tribunaux d’instance, organisation judiciaire, règlement alternatif des différends, procédures civiles d’exécution, référé) ; Volet pénal (organisation judiciaire, mise en état, police judiciaire, poursuite, instruction, sursis probatoire avec mise à l’épreuve, peines) ; Volet notarial (nouvelles missions du notaire, conséquences sur la pratique notariale, habilitation familiale, tarif) ; Volet administratif (services en ligne, simplifications des procédures) ; Volet social (médiation judiciaire, représentation devant le Conseil de prud’hommes, saisie sur rémunérations)"

    Philippe Bonfils, Manon Ghevontian, Eudoxie Gallardo, Chloé Cardillo, Arnaud Baudouin [et alii], Mineur et justice pénale, Aix-Marseille Université, ill. et Lextenso/LGDJ, 2019, 185 p. 

    Philippe Bonfils, Etienne Vergès, Nicolas Catelan, Étienne Vergès, Travaux dirigés: droit pénal et procédure pénale, 4e éd., LexisNexis, 2018, Objectif droit ( TD ), 281 p.  

    La 4ème de couverture indique : "Pour sa 4e édition, cet ouvrage présente 24 thèmes en droit pénal général et en procédure pénale. Il ambitionne de répondre aux interrogations, notamment méthodologiques, des étudiants et d'approfondir leurs connaissances. Ceux-ci pourront l'utiliser pour préparer leurs séances de TD ou réviser leurs examens. Les exercices - dissertations, cas pratiques, commentaires d'articles et d'arrêts, note de synthèse - sont accompagnés de leur corrigé, d'indications méthodologiques, de bibliographies et de documents complémentaires (décisions, lois, tableaux récapitulatifs). Destiné en priorité aux étudiants de L2, L3 et M1, cet ouvrage pourra utilement servir aux étudiants de Master 2, et à ceux qui préparent des examens et concours comportant des épreuves de droit pénal et/ou de procédure pénale (CRFPA, ENM, concours de la Police, APJ et OPJ...)."

    Philippe Bonfils, Ambroise-Castérot C., Coralie Ambroise-Castérot, Procédure pénale, 2e éd., PUF, coll.Thémis, 2018, Thémis ( Droit ), 432 p. 

    Philippe Bonfils, Muriel Giacopelli, Droit pénal général, Éditions Cujas, 2017, Synthèse, 415 p.  

    La 4ème de couverture indique : "Le droit pénal désigne, étymologiquement, le droit de la peine, c'est-à-dire de la sanction particulière infligée par la société à l'auteur d'une infraction. Plus largement, le droit pénal renvoie à l'ensemble des règles qui organisent la réponse de la société aux comportements les plus attentatoires à l'ordre social, et appelés infractions. La connaissance du droit pénal général est donc un préalable indispensable à l'étude de la procédure pénale et du droit pénal spécial. Dans cette perspective, ce manuel se veut d'abord un ouvrage pédagogique, à destination des étudiants de licence et de master. Mais il intéressera aussi les praticiens et spécialistes du droit pénal, et plus largement tous ceux qui souhaitent connaître la manière dont la société organise ses réponses au phénomène criminel. Après une introduction consacrée au phénomène criminel et au droit pénal, cet ouvrage aborde les trois thèmes fondamentaux du droit pénal général : l'infraction, la responsabilité et la peine."

    Philippe Bonfils, Eudoxie Gallardo, Droit pénal des affaires, 2e éd., LGDJ, Lextenso éditions, 2016, Collection Cours, 449 p.  

    La 4ème de couv. indique :"Le droit pénal des affaires est d'une importance essentielle, tant pour les acteurs de la vie des affaires que pour l'économie dans son ensemble, car il permet d'assurer le respect d'une moralité du droit des affaires et de l'activité économique. Aussi, la dépénalisation contemporaine du droit des affaires reste somme toute très limitée et le risque pénal est toujours aussi présent dans l'entreprise. Ce manuel, qui expose le cours et présente des exercices pratiques corrigés, envisage d'abord la spécificité du droit pénal des affaires, avant d'aborder le droit pénal commun des affaires et le droit pénal spécial des affaires. Sont ainsi présentées les règles générales du droit pénal des affaires (responsabilité pénale du chef d'entreprise et des personnes morales, règles de prescription...) et les principales infractions d'affaire (vol, escroquerie, abus de confiance, recel, blanchiment, faux, corruption, trafic d'influence, prise illégale d'intérêts, favoritisme, droit pénal des sociétés, droit pénal des procédures collectives, droit pénal de la concurrence, droit pénal de la consommation, droit pénal boursier). Destiné avant tout aux étudiants, cet ouvrage pourra intéresser aussi les professionnels, juristes ou entrepreneurs."

    Philippe Bonfils, Adeline Gouttenoire, Droit des mineurs, 2e éd., Dalloz, 2014, Précis ( Droit privé ), 1278 p. 

    Philippe Bonfils, Etienne Vergès, Catelan Nicolas, Étienne Vergès, Nicolas Catelan, Travaux dirigés: droit pénal et procédure pénale, 3e éd., LexisNexis, 2013, Objectif droit ( TD ), 257 p. 

    Philippe Bonfils, Alain Sériaux, Marc Bruschi, Le commentaire de textes juridiques: arrêts et jugements, 3e éd., Ellipses, 2011, Méthodologie et exercices juridiques, 157 p. 

    Philippe Bonfils, Raymond Gassin, Sylvie Cimamonti, Criminologie, 7e éd., Dalloz, 2011, Précis Dalloz, 926 p. 

    Philippe Bonfils, Coralie Ambroise-Castérot, Procédure pénale, Presses Universitaires de France, 2011, Thémis ( Droit ), 416 p.   

    Philippe Bonfils, Droit pénal des affaires, Montchrestien-Lextenso éd., 2009, Cours, 422 p. 

    Philippe Bonfils, Adeline Gouttenoire, Droit des mineurs, Dalloz, 2008, Précis ( Droit privé ), 1121 p. 

    Philippe Bonfils, Etienne Vergès, Étienne Vergès, Travaux dirigés de droit pénal et de procédure pénale: cas pratiques, commentaires d'arrêts, commentaires d'articles, dissertations, note de synthèse, 2e éd., Litec, 2006, Objectif droit ( Travaux dirigés ) ( Licence-Master ), 241 p. 

    Philippe Bonfils, Etienne Vergès, Étienne Vergès, Travaux dirigés de droit pénal et de procédure pénale: cas pratiques, commentaires d'arrêts, commentaires d'articles, commentaires de textes, dissertations, note de synthèse, Litec, 2004, Objectif droit ( Travaux dirigés ), 222 p. 

    Philippe Bonfils, L'action civile: essai sur la nature juridique d'une institution, Presses universitaires d'Aix-Marseille, 2000, 646 p.   

    Philippe Bonfils, L'explication de la baisse de la criminalité dans les années 80, 1995 

  • Philippe Bonfils, « Le mineur victime », Le mineur victime de l'infraction pénale, Dalloz, 2016, pp. 203 

  • Philippe Bonfils, préface à Laurent Mucchielli, Adrien Roux, Comprendre et lutter contre la corruption: actes du Ier colloque d'Aix-Marseille sur la corruption, Presses universitaires d'Aix-Marseille, 2015, Droits, pouvoirs et sociétés, 127 p.  

    La 4e de couverture indique : "La corruption a souvent été considérée comme un « mal » propre aux pays dits « en voie de développement ». Pourtant, si le niveau de corruption des élites et des administrations est très inégal selon les pays, le phénomène n'a pas disparu de nos sociétés démocratiques réputées « avancées ». La corruption s'accommode aisément du suffrage universel, le système électoral devenant même la source de nouvelles formes de corruption. Face à cette situation, les dirigeants politiques balancent entre une condamnation morale officielle et une grande réticence à se donner les moyens d une lutte administrative et judiciaire efficace qui fragiliserait leur pouvoir. Pour comprendre et mesurer la corruption, nous manquons d'outils, nous manquons d'études, nous manquons même de candidats à l'étude car nous manquons aussi invariablement de financements. C'est pour néanmoins continuer à réfléchir à ces graves problèmes de société que fut organisé en septembre 2013 un colloque qui a fait date à Aix-en-Provence. Il réunit dans une optique pluridisciplinaire des chercheurs en sciences sociales et des praticiens. Ce livre restitue l'essentiel de la teneur de ces débats."

  • Philippe Bonfils, Adeline Gouttenoire, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2023, n°31, p. 1615   

    Philippe Bonfils, Adeline Gouttenoire, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2022, n°31, p. 1574   

    Philippe Bonfils, Farah Safi, « Dossier : L'avocat pénaliste aujourd'hui, Actes du colloque de Paris du 6 mai 2021, Ph. Bonfils et F. Safi (dir.) », Droit pénal, 2021, n°5, p. 7   

    Philippe Bonfils, Adeline Gouttenoire, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2020, n°30, p. 1696   

    Philippe Bonfils, « Première approche du code de la justice pénale des mineurs », Actualité juridique Pénal, 2019, n°10, p. 476   

    Philippe Bonfils, Adeline Gouttenoire, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2019, n°31, p. 1732   

    Philippe Bonfils, « Réforme de la justice pénale des mineurs », Recueil Dalloz, 2019, n°17, p. 984   

    Philippe Bonfils, « Jean Pradel, Droit pénal comparé », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 2019, n°04, p. 1089   

    Philippe Bonfils, Adeline Gouttenoire, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2018, n°30, p. 1664   

    Philippe Bonfils, « Le discernement de la victime en droit pénal », Mélanges Seuvic, 2018, p. 529   

    Philippe Bonfils, « La nouvelle primauté de l'éducation sur la répression », Droit pénal, 2018, n°20 

    Philippe Bonfils, « L'intérêt de l'enfant en droit pénal », LGDJ/Lextenso, coll. Grands Colloques, 2018, p. 127   

    Philippe Bonfils, Adeline Gouttenoire, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2017, n°30, p. 1727   

    Philippe Bonfils, Adeline Gouttenoire, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2016, n°33, p. 1966   

    Philippe Bonfils, Adeline Gouttenoire, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2015, n°33, p. 1919   

    Philippe Bonfils, « Droit pénal », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé , 2015, n° ° 2, pp. 425-459   

    Philippe Bonfils, Adeline Gouttenoire, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2014, n°31, p. 1787   

    Philippe Bonfils, « L'évolution de la protection pénale des mineurs victimes », Actualité juridique Pénal, 2014, n°01, p. 10   

    Philippe Bonfils, « Chronique législative », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé , 2014, n° ° 2, pp. 391-409   

    Philippe Bonfils, Adeline Gouttenoire, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2013, n°30, p. 2073   

    Philippe Bonfils, « L'accompagnement en droit pénal », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, 2012, n°06, p. 1021   

    Philippe Bonfils, Adeline Gouttenoire, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2012, n°34, p. 2267   

    Philippe Bonfils, « Réforme du droit pénal des mineurs », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 2012, n°02, p. 409   

    Philippe Bonfils, « Jurisprudence du Conseil constitutionnel », Revue française de droit constitutionnel , 2012, n° ° 89, pp. 105-174   

    Philippe Bonfils, « La réforme du droit pénal des mineurs par la loi du 10 août 2011 », Recueil Dalloz, 2011, n°33, p. 2286   

    Philippe Bonfils, Adeline Gouttenoire, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2011, n°29, p. 1995   

    Philippe Bonfils, « Loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 2011, n°02, p. 440   

    Philippe Bonfils, « La loi LOPPSI 2 et le droit pénal des mineurs », Recueil Dalloz, 2011, n°17, p. 1162   

    Philippe Bonfils, « Jurisprudence du Conseil constitutionnel Juillet-octobre 2010 », Revue française de droit constitutionnel , 2011, n° ° 85, pp. 99-161   

    Philippe Bonfils, Jean-Paul Céré, « Du fait pour le représentant d'une personne morale d'être redevable pécuniairement d'une amende », Recueil Dalloz, 2010, n°40, p. 2693   

    Philippe Bonfils, Adeline Gouttenoire, « Droits de l'enfant », Recueil Dalloz, 2010, n°29, p. 1904   

    Philippe Bonfils, « Loi n° 2010-1 du 4 janvier 2010 relative à la protection du secret des sources des journalistes », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 2010, n°02, p. 457   

    Philippe Bonfils, « Loi n° 2010-121 du 8 février 2010 tendant à inscrire l'inceste commis sur les mineurs dans le code pénal et à améliorer la détection et la prise en charge des victimes d'actes incestueux », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 2010, n°02, p. 462   

    Philippe Bonfils, « L'impartialité du tribunal pour enfants et la Convention européenne des droits de l'homme », Recueil Dalloz, 2010, n°21, p. 1324   

    Philippe Bonfils, « Il faut sauver la jurisprudence Laurent-Atthalin », Recueil Dalloz, 2010, n°19, p. 1153   

    Philippe Bonfils, « Faut-il changer notre procédure pénale ? », Recueil Dalloz, 2010, n°03, p. 158   

    Philippe Bonfils, « Chronique législative », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé , 2010, n° ° 2, pp. 438-473   

    Philippe Bonfils, « Justice pénale des mineurs délinquants et répartition des compétences », Actualité juridique Famille, 2009, n°12, p. 481   

    Philippe Bonfils, Adeline Gouttenoire, « Droits de l'enfant », Recueil Dalloz, 2009, n°28, p. 1918   

    Philippe Bonfils, « Ordonnance n° 2008-1345 du 18 décembre 2008 portant réforme du droit des entreprises en difficulté », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 2009, n°02, p. 422   

    Philippe Bonfils, « Loi n° 2008-1350 du 19 décembre 2008 relative à la législation funéraire », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 2009, n°02, p. 425   

    Philippe Bonfils, « Décret n° 2008-1412 du 19 décembre 2008 instituant la contravention d'intrusion dans les lieux historiques ou culturels et modifiant le code pénal », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 2009, n°02, p. 426   

    Philippe Bonfils, « Ordonnance n° 2009-80 du 22 janvier 2009 relative à l'appel public à l'épargne et portant diverses dispositions en matière financière », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 2009, n°02, p. 427   

    Philippe Bonfils, « Présentation des préconisations de la Commission Varinard », Actualité juridique Pénal, 2009, n°01, p. 9   

    Philippe Bonfils, Adeline Gouttenoire, « Droits de l'enfant », Recueil Dalloz, 2008, n°27, p. 1854   

    Philippe Bonfils, « Loi n° 2007-1598 du 13 novembre 2007 relative à la lutte contre la corruption », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 2008, n°02, p. 377   

    Philippe Bonfils, « Loi n° 2008-174 du 25 février 2008 relative à la rétention de sûreté et à la déclaration d'irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 2008, n°02, p. 392   

    Philippe Bonfils, « La réforme de l'ordonnance de 1945 par la loi du 10 août », Actualité juridique Pénal, 2007, n°09, p. 363   

    Philippe Bonfils, Muriel Giacopelli, « Amende forfaitaire et incident contentieux d'exécution », Recueil Dalloz, 2007, n°25, p. 1764   

    Philippe Bonfils, Etienne Vergès, « Chronique législative », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 2007, n°02, p. 337 

    Philippe Bonfils, « La réforme de l'ordonnance de 1945 par la loi prévention de la délinquance », Actualité juridique Pénal, 2007, n°05, p. 209   

    Philippe Bonfils, « Les dispositions relatives au droit pénal des mineurs délinquants dans la loi prévention de la délinquance », Recueil Dalloz, 2007, n°15, p. 1027   

    Philippe Bonfils, « Le droit pénal substantiel des mineurs », Actualité juridique Pénal, 2005, n°02, p. 45   

    Philippe Bonfils, « Loyauté de la preuve et droit au procès équitable », Recueil Dalloz, 2005, n°02, p. 122   

    Philippe Bonfils, « Consécration de la dualité des fautes civile et pénale non intentionnelles », Recueil Dalloz, 2004, n°11, p. 721   

    Philippe Bonfils, « Le pseudonyme entre personnalité et propriété : un signe distinctif en quête de statut », Recueil Dalloz, 2000, n°38, p. 801   

  • Philippe Bonfils, Eudoxie Gallardo, Bigamie, Dalloz, 2019 

    Philippe Bonfils, L Bourgeois-Itier, Enfance délinquante, Dalloz, 2018 

    Philippe Bonfils, Gallardo, Secret des correspondances, Dalloz, 2018 

    Philippe Bonfils, Partie civile, Dalloz, 2018 

    Philippe Bonfils, Non-information de disparition de mineur de quinze ans, Éditions techniques, 2018, pp. 434-4-120 

    Philippe Bonfils, Omission de témoigner en faveur d'un innocent, Éditions techniques, 2018, pp. 434-1120 

    Philippe Bonfils, Partie civile, 2016 

  • Philippe Bonfils, « La défense dans les contentieux des mineurs : aspects civils et pénaux », le 26 juin 2024  

    Colloque organisé par la faculté de droit, Université Lyon 3 sous la direction scientifique de Christine Bidaud, Professeure à l'Université Jean Moulin Lyon 3, Directrice du Centre de Droit de la Famille, Co-Directrice de l'Equipe Louis Josserand et Younes Bernand, Docteur en droit, Chercheur associé au centre de droit de la famille de l'équipe Louis Josserand, Juge des enfants au tribunal judiciaire de Vienne

    Philippe Bonfils, « Quelles enquêtes et quels enquêteurs pour demain ? », le 24 mai 2024  

    Colloque organisé par Laboratoire de Droit Privé et de Sciences Criminelles d'Aix-en-Provence LDPSC (UR 4690) - AMU Aix-Marseille Université et le Centre Michel de l'Hospital sous la direction scientifique des Professeurs Farah Safi et Ph. Bonfils

    Philippe Bonfils, « Juger, à la confluence du droit constitutionnel et du droit pénal », le 17 mai 2024  

    Colloque organisé par l'AFDC et l'AFDP, l'ILF et la faculté de droit, Aix-Marseille Université

    Philippe Bonfils, « Le droit pénal de l’avenir », le 09 novembre 2023  

    Congrès organisé sous la direction scientifique des Pr. Pascal Beauvais, David Chilstein et Emmanuel Dreyer.

    Philippe Bonfils, « L'utilisation des neurosciences en justice », le 12 juin 2023  

    Séminaire organisé par la Faculté de droit, l'ISPEC et le laboratoire LDPSC, Aix-Marseille Université

    Philippe Bonfils, « Condamnés en milieu libre », le 30 mai 2023  

    Colloque organisé par l'ISPEC, Faculté de droit d'Aix-Marseille Université, en partenariat avec la Direction interrégionale des services pénitentiaires de Marseille.

    Philippe Bonfils, « Quand le droit pénal "perd les pédales" : les excentricités du droit pénal... », le 07 avril 2023  

    Organisé par l’Équipe de Droit Pénal et de sciences Forensiques de Montpellier sous la direction scientifique de Madame le Professeur Marie-Christine Sordino, Equipe de droit pénal et sciences forensiques de Montpellier

    Philippe Bonfils, « Les nouvelles figures du juge pénal », le 17 mars 2023  

    Organisé par l’Ecole de Droit-UCA, sous la direction de Philippe Bonfils, Pr. de droit privé et de sciences criminelles, LDPSC UR 4690-AMU et Farah Safi, Pr. de droit privé et de sciences criminelles, CMH UR 4232-UCA, avec le LDPSC Laboratoire de Droit Privé et de Sciences Criminelles d'Aix-en-Provence (UR 4690) -AMU Aix-Marseille Université

    Philippe Bonfils, « Journée d'hommage au Professeur Jean Pradel », le 17 juin 2022  

    Organisée par l'Institut de sciences criminelles (ISCrim') et l'Association française de droit pénal (AFDP), Université de Poitiers sous la direction scientifique de Laurent Desessard, Directeur de l’ISCrim’

    Philippe Bonfils, « La motivation de la peine », le 20 mai 2022  

    Organisé par le Master 2 Droit Pénal et Sciences Criminelles sous la direction scientifique du Professeur Farah Safi

    Philippe Bonfils, « Expert et expertise en matière pénale », le 05 mai 2022  

    Organisé par le CMH et le LDPSC, sous la direction de Farah Safi, Pr de droit privé et de sciences criminelles, CMH (UPR 4232) / UCA et Philippe Bonfils, Pr de droit privé et de sciences criminelles, LDPSC (UR 4690) /Aix-Marseille Université.

    Philippe Bonfils, « Regards croisés sur le nouveau Code de justice pénale des mineurs », le 03 décembre 2021  

    Organisé par l'UMR 5815 - Dynamiques du Droit, Université de Montpellier sous la direction scientifique de Madame Marie-Christine Sordino, Professeur Université de Montpellier, Équipe de Droit Pénal de Montpellier (UMR Dynamiques du droit, UM/CNRS)

    Philippe Bonfils, « Europe(s) et justice pénale », le 07 octobre 2021  

    Congrès organisé avec le concours du Laboratoire de droit privé et de sciences criminelles et l'Institut de sciences pénales et de criminologie, Aix-Marseille Université

    Philippe Bonfils, « L'avocat pénaliste aujourd'hui », le 06 mai 2021  

    Organisé par l’Institut de criminologie et de droit pénal de Paris Université Panthéon-Assas (Paris II), Laboratoire de droit privé et de sciences criminelles Aix-Marseille Université sous la direction scientifique de Philippe Bonfils et Farah Safi

    Philippe Bonfils, « Le nouveau code de la justice pénale des mineurs face aux défis de la délinquance juvénile », le 08 avril 2021  

    Organisé en partenariat avec l'ISCJ, avec le soutien du département Droit et transformations sociales de l'université de Bordeaux dans le cadre des appels à projets annuels 2020 sous la direction scientifique de Adeline Gouttenoire et Marie Cécile Guérin

    Philippe Bonfils, « L’action civile en droit pénal des affaires », le 02 avril 2021  

    Organisé par le CERDP, Faculté de droit et science politique, Université de Nice sous la direction scientifique de Coralie Ambroise-Castérot, Professeur à l’Université Côte d’Azur, Faculté de Droit et Science Politique, CERDP

    Philippe Bonfils, « La réforme de l'ordonnance du 2 février 1945 », le 01 avril 2021  

    Organisé par le LDPSC, Aix-Marseille Université sous la direction scientifique de Philippe Bonfils, Doyen honoraire FDSP Aix, Professeur au LDPSC, et Eudoxie Gallardo, MCF au LDPSC.

    Philippe Bonfils, « Le nouveau code de la justice pénale des mineurs face aux défis de la délinquance juvénile », le 03 décembre 2020  

    Organisé par le CERFAPS, en partenariat avec l'ISCJ, avec le soutien du département Droit et transformations sociales de l'université de Bordeaux sous la direction scientifique de Adeline Gouttenoire et Maris-Cécile Guérin

    Philippe Bonfils, « Les Avocats et les Principes », le 19 mars 2020  

    Colloque organisé par le CERHIIP (Aix-Marseille Université), avec le soutien des Barreaux d'Aix et de Marseille, ainsi que de la Société Internationale d'histoire de la Profession d'Avocat.

    Philippe Bonfils, « Justice pénale des mineurs : quel avenir ? », le 30 janvier 2020  

    Organisé par le CERDP, Faculté de droit et science politique de Nice sous la direction scientifique de Christine Courtin, Elise Daragon, et Côme Jacqmin

    Philippe Bonfils, « Variations autour de la sanction pénale », le 26 septembre 2019  

    Organisé par l’ISPEC, Aix-Marseille Université

    Philippe Bonfils, « La Faculté au Palais », le 23 avril 2019 

    Philippe Bonfils, « 1959-2019. Les 60 ans du Code de procédure pénale », le 10 avril 2019  

    Table ronde sous la direction scientifique de Farah Safi

    Philippe Bonfils, « La légitimité. Un concept utile aux juristes ? », le 01 mars 2019  

    Conférence de l'Institut Portalis, avec le soutien de la Commission de la jeune recherche constitutionnelle.

    Philippe Bonfils, « L’enseignement en prison », le 25 mai 2018  

    Organisé par l’ISPEC

    Philippe Bonfils, « Les mutations du droit pénal spécial », le 15 janvier 2018 

    Philippe Bonfils, « Stratégies d'enquête, stratégies d'audience et stratégies de défense », le 08 décembre 2017  

    Colloque de procédure pénale organisé par l'Ecole des Avocats du Sud-Est, en partenariat avec la Faculté de Droit et l'Ecole Nationale de la Magistrature, balayant les différentes stratégies à adopter selon le déroulé du procès pénal.

    Philippe Bonfils, « L’intérêt de l’enfant : mythe ou réalité ? », le 04 décembre 2017  

    Colloque inter-laboratoires, Centre de Droit Economique et Laboratoire de Droit Privé et de Sciences Criminelles organisé sous la direction d’Anne-Claire Réglier et de Caroline Siffrein-Blanc

    Philippe Bonfils, « Ethique et famille », le 15 juin 2017  

    Le Centre d'éthique économique organise son 24e colloque d'éthique économique sous la scientifiques de Gil Charbonnier & Jean-Yves Naudet

    Philippe Bonfils, « La fabrique du droit constitutionnel : (re)interroger les concepts structurants de la science du droit constitutionnel », le 09 juin 2017 

    Philippe Bonfils, « Le juge judiciaire face au contrôle de proportionnalité », le 19 mai 2017 

    Philippe Bonfils, « Le surpeuplement carcéral en Europe. Un phénomène maîtrisable mais indifféremment maîtrisé. », le 24 mars 2017  

    Organisé par le Laboratoire de Droit Privé et de Sciences Criminelles et l'Institut de Sciences Pénales et de Criminologie

    Philippe Bonfils, « Des bonnes pratiques dans les partages judiciaires et successoraux », le 10 mars 2017  

    Ce colloque est co-porté par le GREDIAUC et le LDPSC.

    Philippe Bonfils, « Regards croisés sur la loi pour une république numérique », le 23 février 2017  

    Table ronde organisée par l'Institut de recherche et d’études en droit de l’information et de la communication

    Philippe Bonfils, « Droit spécial des contrats à l’épreuve du nouveau droit commun », le 16 décembre 2016 

    Philippe Bonfils, « La construction de l’accord et du désaccord en droit », le 25 novembre 2016 

    Philippe Bonfils, « La prescription en matière pénale », le 25 novembre 2016  

    Journée organisée à l’initiative de Jean-Baptiste Perrier et Nicolas Catelan.

    Philippe Bonfils, « La lutte contre le travail dissimulé », le 18 novembre 2016  

    Sous la direction scientifique de Jean-Victor Borel

    Philippe Bonfils, « Les droits d’enregistrement, quel avenir ? », le 07 octobre 2016 

    Philippe Bonfils, « La Fabrication du droit de l'Union européenne dans le contexte du Mieux légiférer. Du modèle à la réalité », le 06 octobre 2016 

    Philippe Bonfils, « L'autonomie du droit pénal des mineurs français », L'autonomie du droit pénal des mineurs français, Tokyo Japan (JP), le 01 juillet 2016 

    Philippe Bonfils, « Entre normes et sensibilité : Droit et Musique », le 30 juin 2016  

    L’objet du colloque sera d’envisager l’examen des rapports intrinsèques qui lient les deux domaines, non seulement dans leurs aspects juridico-structurels, mais aussi esthétiques, plastiques et ontologiques.

    Philippe Bonfils, « La fonction éducative de la peine », Le sens de la peine privative de liberté, clermont ferrand, le 06 avril 2016 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Sofiane Zaakoune, L'oralité judiciaire dans l'ancien droit français, thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Julien Broch  

    L'oralité judiciaire dans l'Ancien Droit français La généralisation récente des cours criminelles départementales serait un coup considérable porté à l'oralité des débats devant la cour d'assises. Pourtant, l'oralité, consacrée pendant la Révolution française, était et reste un « principe » essentiel de la procédure pénale, consacré aux plus hauts niveaux, un gage de son caractère à la fois équitable et démocratique. Soucieux de rassembler des Français déchirés après dix années de troubles révolutionnaires, Bonaparte a souhaité, au moment de l'élaboration du Code d'Instruction criminelle de 1808 (abrogé en 1958) donner satisfaction aux tenants de l'ordre ancien (au niveau de l'instruction préalable : tête-à-tête entre le juge et le prévenu, dans le plus grand secret) et ceux de l'ordre nouveau (au niveau de l'instruction à l'audience : faculté de contredire oralement). Le recours à l'Histoire s'impose donc, si l'on entend comprendre comment s'est « négociée » l'architecture procédurale contemporaine. Il semble donc pertinent de retracer les développements successifs de l'oralité dans l'Ancien Droit, depuis l'époque franque jusqu'à l'adoption du Code pénal des 25 septembre-6 octobre 1791. Si, dans un premier temps, les cours laïques lui ont été favorables, ainsi qu'à l'accusatoire, la redécouverte du droit romain au XIIe siècle a conduit les villes italiennes à renouer avec la procédure extraordinaire (Ordo iudiciorum publicum) du Bas-Empire. Leurs homologues françaises vont progressivement leur emboîter le pas, et ce d'autant plus que l'Inquisition (et donc la procédure inquisitoire) s'est développée dans le Midi pour traquer les hérésies. Les raisons de ce changement profond méritent d'être mises en lumière. Il ne s'est pas agi, en effet, uniquement d'extorquer, y compris par la torture, « la » vérité. D'autres considérations sont entrées en ligne de compte pour justifier l'isolement de l'accusé, son tête-à-tête avec le juge : par exemple, la nécessité de prévenir les subornations de témoins. Ce surplomb judiciaire est allé croissant, jusqu'à la grande ordonnance criminelle de 1670. Un déséquilibre procédural, au détriment de l'accusé, a été flagrant (absence de l'avocat, connaissance tardive des charges et témoignages, etc.). Des stratégies de contournement ont existé (par ex. les factums : défenses judiciaires écrites et répandues dans l'opinion publique). L'étude des textes juridiques, de la doctrine et de la jurisprudence devrait permettre de mieux savoir quelle a été le degré d'atteinte aux droits de la défense et par quels moyens et dans quelles conditions celle-ci a pu faire malgré tout, et dans une certaine mesure, entendre sa voix. La dénonciation du secret et les propositions de réforme faites par les criminalistes des Lumières et par les philosophes mérite aussi qu'on s'y attarde car c'est en réaction à ce qui a été présenté comme un « abus » que les révolutionnaires ont proclamé le caractère oral, public et contradictoire de la procédure. La configuration « savoir-pouvoir », pour parler comme M. Foucault, qui a vu le jour, doit beaucoup aux débats du XVIIIe siècle.

    Jonathan Montiel, Droit pénal et dématérialisation, thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Hervé Isar  

    Dès lors que l'on se retrouve confronté à la notion de dématérialisation, l'esprit effectue un lien direct avec le domaine numérique. Cependant, on ne peut restreindre cette notion à ce domaine. En effet, la notion de dématérialisation renvoie à l'action d'ôter la matière. On passe alors d'une réalité palpable à une réalité impalpable. De facto, une première question peut se poser, la dématérialisation constitue-t-elle une simple transposition ou plutôt une transformation ? Si l'on s'intéresse à un domaine en particulier, à savoir le numérique et, plus particulièrement, au fonctionnement de ce processus technique, on constate que celui-ci transforme un phénomène physique en un signal électrique analogique, qui sera lui-même transformé en une série de données numériques qui pourront ensuite être retransformées en un signal électrique susceptible d'alimenter un dispositif capable de reproduire ou de traduire aux sens le phénomène physique initial. Le numérique opère, donc, sa technique par une succession de transformations. Il semblerait que la relation entretenue entre le droit pénal et la dématérialisation renvoie à un double mouvement. Le premier serait relatif au droit pénal de la dématérialisation qui renvoie à l'appréhension par le droit pénal de la dématérialisation afin d'apporter une réponse à un comportement violant à la loi pénale. À titre d'illustration, la loi Godfrain a permis la création d'une infraction : l'accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données. Ce comportement pourrait être rapproché de la notion d'effraction définit juridiquement comme « le forcement, la dégradation ou la destruction de tout dispositif de fermeture ou de tout espèce de clôture ». Ici, l'on reproche à un individu d'accéder frauduleusement à un tel système soit d'avoir forcé, dégradé ou encore détruit l'ensemble des moyens de sécurité dont est doter ledit système dans le but d'y accéder. Ainsi, cette disposition constitue l'une des preuves de la dématérialisation de la notion d'effraction, et, a fortiori, de la survenance d'un droit pénal de la dématérialisation. Le second mouvement consisterait en la dématérialisation du droit pénal. En 2003, le législateur a créé la perquisition informatique avec l'adaptation de la perquisition dite « classique ». En ce sens, l'officier de police judiciaire pourra, lors d'une perquisition, accéder aux données stockées dans un système informatique implanté sur les lieux de la perquisition. La perquisition ne se limitera plus à une préhension d'objets mais, pourra consister en une appréhension de données numériques. Cela illustre une dématérialisation du droit pénal méritant, ici aussi, une étude d'envergure. Il conviendra de lier trois aspects : la théorie, la technique et la pratique. Concernant l'aspect théorique d'abord. Il s'agirait d'étudier le droit positif par l'analyse des lois actuelles et de l'évolution jurisprudentielle liée à la prise en considération de la notion de dématérialisation Toutefois, l'étude du droit prospectif semble être une source de réflexion opportune. En effet, l'actuel ministre de la Justice a pour ambition de réformer le Code de procédure pénale, il serait ainsi intéressant d'en étudier les divers travaux afférents. S'agissant de l'aspect technique. Il est important de comprendre comment le numérique fonctionne. Plus précisément, il faudrait insérer dans cette étude l'ensemble des techniques d'expertises numériques mobilisées dans le cadre des enquêtes et instructions judiciaires. Dès lors une immersion au sein des locaux de la police technique scientifique permettrait d'accéder à ces informations. Enfin, concernant l'aspect pratique, il semble nécessaire d'analyser la réponse pénale apportée à des affaires liées à la criminalité commise par le biais d'appareils numériques que ce soit au sein de juridictions spécialisées telle que la JUNALCO ou de la sous-direction de lutte contre la cybercriminalité.

    Candice Ranc, La dénonciation en matière pénale, thèse soutenue en 2022 à AixMarseille, membres du jury : Farah Safi (Rapp.), Marie-Christine Sordino (Rapp.), Jean-Baptiste Perrier et Renaud Salomon    

    La dénonciation consiste, pour une personne autre que la victime, à révéler à une autorité toute information relative à la commission d’une infraction. Un tel phénomène imprègne le droit positif français qui le consacre dans de nombreux domaines par l’intermédiaire d’un droit ou d’un devoir de dénoncer. L’important développement des dispositifs de dénonciation au cours de ces dernières années amène inévitablement à se poser la question de la place de la pratique dénonciatrice au sein de la société française. Le mouvement de valorisation de la dénonciation aboutit à accroître le rôle joué par tout citoyen au sein de la procédure pénale, voire, plus spécifiquement parfois, par les mis en cause. Toutefois, afin d’éviter l’essor de dérives de toute nature, il est nécessaire d’encadrer la pratique dénonciatrice. Il s’agit d’un encadrement qui touche tant la dénonciation elle-même, que les dénonciateurs. L’objectif principal, ici, est d’empêcher l’apparition d’une société de surveillance et d’écarter tout risque de violation des droits fondamentaux. Un tel encadrement nécessite aussi de sanctionner les personnes qui effectuent des dénonciations abusives dans le but de nuire à autrui. Ainsi, la dénonciation n’est pas un phénomène homogène qui doit être systématiquement encouragé ou, au contraire, exclusivement réprimé. Tout l’enjeu est alors de réussir à trouver le juste équilibre entre valorisation et limitation

    Natthaporn Rodcharoen, La justice pénale des mineurs , thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Pramote Sermsilatham  

    L'étude de la justice pénale des mineurs : étude comparée droit français et droit thaïlandais s'articulera donc autour du plan suivant . Première partie : Le cadre de la justice pénale des mineurs Deuxième partie : La mise en oeuvre de la justice pénale des mineurs Afin de mieux comprendre la justice pénale des mineurs dans les deux pays, il est logique de mener d'abord dans l'introduction par la genèse de l'adoption du Code de la justice pénale des mineurs français et la loi de la Cour de mineur et d'affaire familiale C.E. 2010 de Thaïlande. Nous voulons savoir à cet égard d'où viennent ces droits de chaque pays. Ensuite, nous nous interrogeons quel est l'autonomie du droit pénal des mineurs français et droit pénal des mineurs thaïlandais. Dans la première partie, nous consacrerons à «Le cadre de la justice pénale des mineurs». Cette partie comprendra deux titres : « La source de la justice pénale des mineurs » ; « Les principes de la justice pénale des mineurs ». Titre 1 : La source de la justice pénale des mineurs - Analyse détaillée des lois, des textes constitutionnels, des conventions internationales et d'autres sources juridiques qui régissant la justice pénale des mineurs en France et en Thaïlande. - Comparaison des principaux textes juridiques établissant le cadre de la justice pénale des mineurs dans les deux pays. - Identification des similitudes et des différences entre ces sources de droit. Titre 2 : Les principes de la justice pénale des mineurs - Exploration des principes fondamentaux qui guident la justice pénale des mineurs, tels que l'intérêt supérieur de l'enfant, la confidentialité, la primauté de la mesure éducative, etc., dans les deux systèmes juridiques. - Analyse de la manière dont ces principes sont appliqués dans la pratique. - Evaluation des similitudes et des divergences dans la mise en œuvre de ces principes. Nous nous demandons dans cette partie, par exemple : Quelles sont les principales sources de droit qui régissent la justice pénale des mineurs en France et en Thaïlande?, Quels sont les principes fondamentaux qui guident la justice pénale des mineurs dans ces deux pays?, Comment ces principes sont-ils reflétés dans les textes juridiques et dans la pratique? Ces questions sont importantes avant d'étudier la mise en oeuvre de la justice pénale des mineurs France et Thaïlande. Dans la deuxième partie, nous consacrerons à «La mise en oeuvre de la justice pénale des mineurs». Cette partie comprendra deux titres : « Procès pénal du mineurs » ; « Les acteurs des procès pénal du mineur». Titre 1 : Procès pénal des mineurs Cette section portera sur les procédures judiciaires spécifiques qui entourent les affaires pénales impliquant des mineurs, notamment : Les étapes de l'enquête pénale et d'un procès pénal. Les droits et les protections des mineurs lors des procès, y compris l'accès à un avocat et les garanties spéciales pour leur bien-être. Les types de sanctions ou de mesures prises à l'égard des mineurs déclarés coupables, comme la détention, la probation, ou d'autres formes de réadaptation. Titre 2 Les acteurs du procès pénal des mineurs : Cette section se penchera sur les différents acteurs impliqués dans le processus de justice pénale des mineurs, tels que : Les juges pour enfants, les procureurs chargés de traiter les affaires de mineurs, les services de police et de gendarmerie. Les avocats de la défense et de l'accusation spécialisés dans les affaires de mineurs. La Protection judiciaire de la Jeunesse, psychologues et autres professionnels qui interviennent dans l'évaluation et la prise en charge des mineurs. Les familles et les tuteurs légaux des mineurs, et leur rôle dans le processus judiciaire. Nous étudierons diverses questions relatives à la justice pénale des mineurs seront examinées, par exemple, 1. La coordination entre les acteurs : Comment les différents acteurs, tels que les juges pour enfants, les procureurs, les services de police et de gendarmerie, ainsi que les avocats, collaborent-ils p

    Maria Slimani, L'équilibre des droits des parties en procédure pénale, thèse en cours depuis 2020  

    La notion d'équilibre des droits correspond à l'idée d'une procédure qui exigerait, tout au long de la chaîne pénale, un juste équilibre des droits des parties à la procédure. La quête d'un tel équilibre est si importante que la toute première phrase du Code de procédure pénale mentionne cette exigence. Pourtant, la procédure semble glisser vers un déséquilibre en faveur de l'accusation, notamment en raison des prérogatives dont dispose le ministère public en tant que partie. L'objet de cette thèse sera d'examiner la façon dont le principe directeur d'équilibre des droits des parties s'applique aux différentes phases de la procédure : de la mise en état en du procès pénal, à l'exécution des peines en passant par l'instance. Aussi, il conviendra d'analyser la nature et les critères d'application d'un principe aux contours flous : comment mettre en balance des droits alors même que l'on ne connaît pas l'unité de mesure de référence ? Il conviendra d'étudier quelles évolutions ont permis d'accroître l'effectivité de ce principe, puis le cas échéant, de s'intéresser aux facteurs des déséquilibres existants. En somme, il conviendra d'étudier l'évolution, l'effectivité, la portée, les forces, les faiblesses, et peut-être l'avenir du principe d'équilibre des droits des parties au sein de toutes les phases de la procédure pénale. Cela permettra d'analyser et de comparer la teneur d'un seul et unique principe à des moments différents où les enjeux ne sont pas les mêmes : lorsque la partie suspectée est encore présumée innocente, puis au moment où il s'agira de se décider sur sa culpabilité, mais aussi une fois qu'elle aura été condamnée. Alors, plusieurs questions seront soulevées : comment les droits de la défense et de l'accusation sont-ils mis en balance ? Comment la victime partie civile parvient-elle à trouver sa place ? Comment tous ces intérêts divers et parfois antagonistes s'articulent afin de servir ou desservir la justice pénale ? Plus précisément, qu'est-ce que l'équilibre ? Qui sont les parties visées ? Quels sont les droits concernés et qui doit assurer un tel équilibre ? Cibler les difficultés ne permettra pas de les résoudre, mais servira néanmoins de support en vue de l'élaboration d'une théorie générale sur le principe d'équilibre des droits des parties en procédure pénale.

    Frederico Rangel de albernaz, Les relations entre le ministère public et les victimes, thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Muriel Giacopelli  

    Je suis magistrat et membre au Brésil du ministère public. Lors de mon master 2 en France, j'avais étudié d'un point de vue académique les différences entre le ministère public brésilien et le ministère public français. Dans le prolongement de ce travail, j'ai choisi de consacrer ma thèse de doctorat aux relations entre le ministère public et la victime dans ces deux pays. Classiquement, le ministère public est chargé de veiller au respect de la loi et de défendre la société. Mais la victime est souvent oubliée dans la procédure pénale, alors même qu'elle est la personne la plus durement touché par le crime. C'est de ce constat qu'est né le thème de recherche de ma thèse. Quel peuvent être les rapports entre le ministère public et la victime ? Le parquet peut-il et doit-il être en charge aussi de la défense de la victime, aux côtés ou dans la société ? Si oui, le ministère public joue-t-il correctement ce rôle ? Quelles sont les réformes qui pourraient être envisagées pour améliorer les droits des victimes, et pour renforcer les fonctions et la légitimité du ministère public ? Les droits brésilien et français offrent-ils les mêmes garanties ? Peut-on s'inspirer de l'un de ces droits pour enrichir l'autre ? Telles sont les principales questions auxquelles se propose de répondre cette thèse de doctorat, dans une dimension de droit compare entre le Brésil et la France.

    Trystan Lauraire, La prééminence du droit en droit positif, thèse soutenue en 2018 à AixMarseille, membres du jury : Étienne Vergès (Rapp.), Jean-François Renucci (Rapp.), Adeline Gouttenoire et Ariane Vidal-Naquet    

    « Socle sur lequel repose le droit européen des droits de l’homme », la prééminence du droit trouve un ancrage textuel dans les préambules de la Convention européenne des droits de l’homme et du statut du Conseil de l’Europe ainsi que dans l’article 3 de ce dernier. Elle est également omniprésente dans la jurisprudence de la Cour européenne en tant que fondement de son interprétation finaliste. Bien qu’elle lui attache diverses implications telles que le droit à un tribunal ou le principe de légalité criminelle, la juridiction strasbourgeoise n’en a jamais déterminé le contenu, la prééminence du droit demeurant très largement insaisissable. Une étude systématique et globale des arrêts de la Cour européenne dans lesquels il est fait référence à la prééminence du droit permettra néanmoins de distinguer un concept opérationnel autorisant à l’observer en dehors de ce système de droit. L’analyse du droit européen aboutira du reste à mettre en évidence qu’en dehors de ce seul support verbal de « prééminence du droit », la cour use du concept en se référant à d’autres formules. Il en sera de même dans le système juridique de l’Union européenne. La reconnaissance de ce concept de prééminence du droit conduira à le confronter au droit positif pour déterminer sa réalité. Il peut en effet sembler que le droit interne et les droits européens fassent une place importante à ses exigences même si des poches de résistance subsistent. Il conviendra d’identifier ces hypothèses, à partir d’une étude empirique du droit positif et de proposer des solutions contribuant à une plus grande effectivité du concept

    Shih-Chin Lin, Les principes directeurs de la justice pénale des mineurs délinquants, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille, membres du jury : Marie-Cécile Nagouas-Guérin (Rapp.), Christine Lazerges (Rapp.), Eudoxie Gallardo  

    Depuis les XVIIe et XVIIIe siècles, le mineur est considéré comme un « adulte en devenir ayant des besoins propres ». Ainsi apparaît la notion de minorité. Cette notion influence la construction de la justice pénale des mineurs délinquants en appelant, à l'instar de droit commun, un ensemble de principes directeurs qui correspondent à la minorité et ont pour but la protection des mineurs. Cette justice se forme et fonctionne sur la base des principes directeurs. Ceux-ci constituent ainsi un bloc rationnel et font émerger une autonomie indépendante de la justice pénale des majeurs délinquants. Ces principes directeurs peuvent être classés en deux catégories, l’une relative à l’émergence de principes directeurs spécifiques et l’autre, aux aménagements des principes directeurs de droit commun. Nous pouvons classer les sources de ces principes directeurs en deux catégories. L’une concerne le droit international, l’autre, le droit interne. Pour la source internationale, nous pouvons évoquer la Déclaration universelle des droits de l'homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques du 16 décembre 1966 (PIDCP) sans pour autant oublier la Convention internationale des droits de l'enfant du 26 janvier 1990 (CIDE). S’agissant de la source nationale, l’ordonnance du 2 février 1945 relative à l’enfance délinquante en constitue une, puisque la justice pénale des mineurs délinquants repose actuellement sur cette ordonnance. La jurisprudence du Conseil constitutionnel en constitue une autre source nationale

    Manon Ghevontian, Constitution et justice pénale des mineurs : recherche sur l'identification d'un cadre commun aux systèmes français, espagnol et nord-américain, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille en co-direction avec Guy Scoffoni, membres du jury : Ferdinand Mélin-Soucramanien (Rapp.), Adeline Gouttenoire (Rapp.), Anne Levade    

    L'essor généralisé du contrôle de constitutionnalité invite à s'interroger sur les rapports entre droit constitutionnel et autres branches du droit. Parmi elles, la justice des mineurs occupe désormais une place centrale. L’analyse du contentieux comparé des droits et libertés du mineur délinquant met ainsi en lumière la consécration de principes et d’une philosophie analogues au sein des systèmes français, espagnol et nord-américain. Ces derniers forment la substance d’un cadre constitutionnel commun, composé de principes ‘‘sur mesure’’ et porteur d’une orientation éducative et protectrice. Ils attestent l’existence d’un contrôle de constitutionnalité adapté aux particularismes liés à la condition de minorité. Toutefois, l’efficacité de ce cadre fait désormais l’objet d’une remise en cause. Alors qu’il devait a priori renforcer le contrôle juridictionnel de constitutionnalité des lois relatives à la lutte contre la délinquance juvénile, il apparaît insuffisant à prévenir l’infléchissement législatif des particularismes de la matière. Dans le contexte sécuritaire tendu qui irrigue désormais la plupart des démocraties libérales, l’étau de constitutionnalité subit un relâchement significatif et les principes composant le cadre constitutionnel de la justice des mineurs ne bénéficient pas toujours d’un degré de protection suffisant à assurer l’efficacité de sa philosophie humaniste. La matière se trouve dès lors soumise aux flux et reflux idéologiques du pouvoir politique. Plus largement, l’étude entend illustrer les difficultés rencontrées par les juges chargés de réaliser le contrôle de constitutionnalité lorsqu’il s’agit d’opérer la conciliation entre sécurité et liberté

    Marie-Eve Morin, Le système pénal de l’Union européenne, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille, membres du jury : Jocelyne Leblois-Happe (Rapp.), Étienne Vergès (Rapp.), Valérie Michel et Yves Bot  

    Délimitée par référence à la jurisprudence de la Cour Européenne des droits de l’homme, le champ pénal de l’Union européenne se révèle plus conséquent que ce que l’apposition du qualificatif « pénal », en droit de l’Union, ne le laisse penser. Envisager dans sa globalité, à l’aune des caractéristiques d’un système juridique et des modèles pénaux existant, les éléments du champ pénal de l’Union européenne peuvent alors s’agencer comme les pièces d'un puzzle qui prend progressivement forme et dont l'image générale se dessine peu à peu. Le champ pénal de l’Union européenne n’est plus qu’une compilation de normes. Il constitue désormais un système juridique : un ensemble d'éléments en interaction, évoluant dans un environnement déterminé, structuré en fonction des finalités qu’il est destiné à satisfaire, agissant sur son environnement et se transformant avec le temps sans perdre son identité. Son idéologie pénale à dominante répressive n’a rien de particulièrement original ; sa physionomie, en tant que système pénal, en revanche, reproduit l'atypisme proprement unioniste

    Faten Skaf, La justice pénale face à la cybercriminalité, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille, membres du jury : Patrick Mistretta (Rapp.), Marie-Christine Sordino (Rapp.), André Varinard et Gilles Mathieu    

    La justice pénale est aujourd’hui confrontée au numérique et le développement des données dématérialisées, dont la valeur patrimoniale ne cesse de s’accroître, lui pose des défis de nature idéologique, sociologique, économique, géopolitique et, bien évidemment juridique. Elle doit faire face à la cybercriminalité qui se joue du temps, de l’espace et des législations puisque les actes illicites se déroulent désormais dans le cyberespace. Mais, pour que le système de justice pénale puisse contribuer efficacement à la lutte contre la cybercriminalité, les États doivent pouvoir s’appuyer sur un ensemble de règles juridiques contre cette criminalité et des systèmes de justice pénale qui fonctionnent correctement, doivent avoir les capacités nécessaires pour démêler les affaires pénales qui peuvent être complexes et coopérer à la répression de la cybercriminalité au plan international

    Claire Mangani, L'autonomie du juge pénal, thèse en cours depuis 2017  

    Essai d'une théorie générale des rapports entre le juge pénal et les autres juges

    Émilie Charpy-Revert, L'oralité en droit privé, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille, membres du jury : Béatrice Lapérou-Scheneider (Rapp.), Étienne Vergès et Emmanuel Putman    

    Alors que la scène du droit semble célébrer le triomphe de l’écriture juridique, on est obligé de se poser la question de l’impact du « tout écrit » sur l’oralité juridique et de rechercher, si besoin était, la place actuelle de cette dernière en droit privé. Il est vrai que l’oralité est source d’insécurité de par ses deux caractéristiques principales : la volatilité et la versatilité. Pour autant, des vecteurs sécurisés de l’oralité existent. On est aujourd’hui en capacité d’assurer une sécurité quant à la parole et de lui conférer un caractère fiable ou pérenne ou de lui assigner un cadre, une structure permettant de développer un habitus institutionnel. L’oralité juridique demeure une notion importante en droit français mais mal définie et à caractère évolutif. Il pour autant est permis de douter que l’écriture constitue, partout et toujours, un progrès. Si l’écriture insiste surtout sur le message qu’elle véhicule et tend à l’anonymat des relations sociales, l’oralité valorise l’individualisation des rapports sociaux. L’oralité présente des caractéristiques principales essentielles telles que la rapidité, la facilité et la simplicité. L’oralité est également nécessaire au soutien des principes généraux d’organisation du procès. Elle présente des qualités indéniables rendant son utilisation indispensable, mais surtout l’oralité a vocation à replacer au centre du rapport d’obligation ou au centre du procès l’individu, source de cette oralité. L’oralité est loin du "déclinisme" qu’on lui prédit et ses apports sont essentiels. C’est la faveur traditionnelle pour l’oralité qui se trouvera ici rappelée

    Katiuscia Alphonse, L'évolution du droit pénal des mineurs délinquants en Haïti, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille, membres du jury : Jean-Paul Céré (Rapp.), Jean-Baptiste Perrier (Rapp.), Sylvie Cimamonti    

    La construction du droit pénal des mineurs délinquants en Haïti a débuté avec le Code pénal de 1826, avant d’évoluer considérablement au XXe siècle. La loi du 16 juillet 1952 va marquer une première étape importante dans le traitement spécifique de la délinquance des mineurs. La loi du 7 septembre 1961 sur le mineur en face de la loi pénale et des tribunaux spéciaux pour enfants, s’inspirant de l’ordonnance française n° 45-174 du 2 février 1945 va ensuite mettre en place ce qui peut être décrit comme un véritable code fondamental de la minorité pénale, démontrant sans conteste la spécificité du droit pénal des mineurs. Cette affirmation d’une réponse pénale spécifique à la délinquance des mineurs, confirmée par l’avant projet du nouveau Code pénal de 2015, caractérise l’évolution du droit pénal des mineurs en Haïti. L’évolution du droit substantiel des mineurs délinquant se caractérise par la mise en place d’une réponse pénale spécifique. Sa spécificité s’affirme tant au niveau des conditions de sa mise en œuvre, à travers les règles de la responsabilité pénale des mineurs, que dans sa nature même, marquée par un objectif éducatif incontestable tout en conservant en parallèle un aspect répressif certain. Au niveau processuel, l’émergence d’une justice pénale des mineurs spécifique en Haïti se traduit par une adaptation des institutions, notamment par la création de juridictions spécifiques, et par l’élaboration de procédures adaptées

    Pauline Magalie M'Bediobet Mabala, L'âge en droit privé, thèse soutenue en 2016 à AixMarseille, membres du jury : Franck Petit (Rapp.), Adeline Gouttenoire (Rapp.), Muriel Giacopelli  

    Cette thèse porte sur l’influence de l’âge des personnes physiques en droit privé. Le but est de démontrer comment son utilisation en fait un facteur d’humanisation du droit privé puisque de toute évidence, l’âge est en droit privé, un critère dont le législateur se sert pour organiser la protection des personnes physiques vulnérables et un critère pris en considération par le juge pour apprécier cette protection. Cette protection se mesure à travers l’influence de ce critère sur la situation juridique du mineur mais aussi sur celle des personnes d’un âge avancé pour lesquelles l’âge constitue un facteur de vulnérabilité. Cette thèse montre les rapports entre les notions d’âge, enfance et vieillesse puisqu’il s’agit là des deux extrémités de l’âge qui intéressent le droit privé. Elle montre également comment au fil des siècles ce critère s’est imposé en droit privé et comment le fait d’en faire un facteur de protection de la personne humaine s’est progressivement consacré grâce à l’internationalisation du droit. Elle met en évidence la prise en considération du critère de l’âge légal ou réel dans les dispositions législatives relatives à la protection des mineurs et des personnes âgées et elle examine les conséquences de cette protection relative à l’âge, à travers deux illustrations essentielles : l’incidence de l’âge de la responsabilité sur l’autonomie du mineur et l’incidence de l’âge sur l’autonomie des personnes âgées. Elle montre également la participation du juge dans l’appréciation de ce critère en tant que facteur de protection des personnes

    Adrien Roux, La corruption internationale : essai sur la répression d'un phénomène transnational, thèse soutenue en 2016 à AixMarseille, membres du jury : Haritini Matsopoulou (Rapp.), Marc Segonds (Rapp.), Florian Linditch et Renaud Salomon  

    La corruption se définit de la manière la plus large comme tout « abus de pouvoir aux fins d’un profit privé ». Sous ses différentes formes, elle apparaît intimement liée à l’exercice du pouvoir. Cette dimension politique en fait l’envers de la démocratie, ainsi qu’un phénomène criminel particulièrement difficile à identifier, poursuivre et réprimer. Au cours des dernières décennies, elle aurait acquis une nouvelle dimension mondiale, rendant nécessaire une constante adaptation des dispositifs tant préventifs que répressifs. Cependant, le système pénal anti-corruption semble tributaire des profondes tensions générées par la confrontation permanente de la logique de l’État de droit à celle du pouvoir. Les résistances politiques s’avèrent nombreuses dans la perspective de diminuer les obstacles à une pleine efficacité répressive. Le juge pénal se trouve alors placé en première ligne de ce processus dialectique. Par son audace investigatrice et sa jurisprudence compensatrice, il contribuerait de manière décisive à faire évoluer le droit et, plus largement, à redéfinir les équilibres démocratiques entre pouvoir et contre-pouvoir. Sur le plan national, la justice acquiert ainsi une autonomie, une légitimité et une indépendance inédites. À travers la lutte contre la corruption transnationale, ce droit sous haute tension doit répondre au double défi de son efficacité et de son extranéité. L’approche systémique de la lutte contre la corruption permet alors de penser la cohérence d’ensemble des dispositifs juridiques, qu’il s’agit d’aligner suivant le même but : constituer une barrière protectrice pour le bien commun

    Charlotte Rochat, L'amitié en droit privé, thèse soutenue en 2015 à AixMarseille sous la direction de Emmanuel Putman, membres du jury : Geneviève Pignarre (Rapp.), Jean-Christophe Roda (Rapp.), Coralie Ambroise-Castérot  

    L’amitié en droit privé est un sujet qui peut surprendre, par sa teinte oxymorique. L’amitié, situation de fait et relation informelle, semble très peu juridique. Elle peut désigner des formes d’intimité différentes, qui représentent des degrés d’amitié, pouvant soulever des problèmes juridiques différents. Cette nature polysémique, conjuguée à la difficulté d’identification d’un phénomène factuel et fugace rendent toute tentative de définition de l’amitié stérile. De ce fait, toute approche notionnelle comme normative est inaccessible. Pourtant, le droit n’ignore pas l’amitié. Il la redoute mais la protège également. L’intérêt de l’étude est de démontrer comment le droit s’accommode de l’absence de définition de ce phénomène pour lui offrir une place. Une approche fractionnée, en fonction des enjeux soulevés, permet au droit d’appréhender l’amitié dans chacune de ses formes, de l’amitié utilitariste à l’amitié durable et stable, sans avoir besoin d’une définition générale et abstraite. Cette approche téléologique permet également de laisser à l’amitié un domaine de liberté car l’appréhension de l’amitié nécessite de prendre en considération le libre choix qui la caractérise. Elle ne peut donc être saisie uniquement par une norme impérative. L’appréhension juridique de l’amitié contourne l’écueil de sa définition par un subtil équilibre entre norme, contrat et juge. Le droit privé dépasse tout ce qui semblait être rédhibitoire à première vue et qui rendait cette interaction presque inconcevable. C’est là sans doute la réelle originalité de cette interaction : au-delà du dépassement de la nécessité d’une définition juridique, l’amitié a sa place en droit privé

    Charlotte Gauchon, Juges non professionnels et théorie générale du procès, thèse soutenue en 2015 à AixMarseille sous la direction de Emmanuel Putman, membres du jury : Emmanuel Jeuland (Rapp.), Étienne Vergès (Rapp.), Bernard Beignier  

    Les juges non professionnels ne se résument pas à un concept dont l’unité est relative, ils forment également une catégorie de fait. Ils sont des tiers non-magistrats, rattachés directement ou indirectement à une juridiction, dotés d’une mission juridictionnelle non professionnelle parce qu’inhabituelle et dépourvue d’un objectif de rémunération. Cette définition préalablement posée ne permet cependant pas de postuler l’existence d’une catégorie juridique. La catégorisation suppose en effet de rechercher la commune nature des objets d’étude. La réussite de l’entreprise dépend par conséquent de la découverte d’une unité certaine entre les juges non professionnels et d’une opposition marquée vis-à-vis des juges de carrière. C’est précisément le propre d’une théorie générale du procès dédiée aux juges non professionnels que de répondre à ces questions. Quelles sont les particularités institutionnelles et procédurales des juges non professionnels ? Suffisent-elles pour conclure à l’existence d’une catégorie juridique ? Les juges non professionnels ne s’inscrivent-ils pas dans la lignée des juges professionnels formant ainsi une simple variante au sein d’une catégorie juridique plus large, celle des juges ? La recherche est scindée en deux temps, ordonnée autour d’une distinction fondamentale. Le premier volet d’ordre institutionnel est l’occasion d’étudier les rapports entre le droit au procès et les juges non professionnels, le second volet d’ordre procédural permet d’analyser les relations des juges non professionnels avec le droit du procès

    Stéphanie Keita, L'intérêt de l'enfant délinquant en droit pénal, thèse soutenue en 2015 à AixMarseille, membres du jury : Adeline Gouttenoire (Rapp.), André Varinard et Muriel Giacopelli  

    Loin d'être isolée, la notion d'intérêt de l'enfant investit des domaines de plus en plus importants du droit positif. L'ampleur et la prééminence de l'intérêt de l'enfant ont contraint le législateur à intervenir chaque fois qu'il est question d'enfant ou de mineur. Le concept d'enfance fait appel à plusieurs notions qui sont celles d'innocence et de pureté, mais aussi de vulnérabilité. Cette notion d'enfance s'oppose au concept même de délinquance, qui fait appel à la notion même de commission d'un acte répréhensible. L'un des objectifs de l'étude tient précisément à analyser comment le législateur français , eu égard au jeune âge de l'enfant , a instauré une protection particulière à l'enfant auteur d'infractions

    Ludivine Grégoire, Les mesures de sûreté : essai sur l'autonomie d'une notion, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille, membres du jury : Haritini Matsopoulou (Rapp.), Jacques Buisson (Rapp.), Jean Pradel et Sylvie Cimamonti  

    À l'heure actuelle, deux formes de sanctions pénales s'opposent et se complètent : une forme classique et rétributive, la peine, et une forme plus moderne et essentiellement préventive, la mesure de sûreté. Ces deux sanctions pénales, si elles ne possèdent ni les mêmes fondements, ni les mêmes objectifs, sont pourtant parfois difficiles à différencier. La question des rapports qu'elles entretiennent est récurrente mais au regard de l'augmentation constante du nombre de mesures de sûreté dans la loi pénale depuis ces dernières années, elle mérite désormais une réponse. Cette dernière sera apportée à l'aune de la notion d'autonomie qui permettra d'une part d'identifier clairement les mesures de sûreté et d'autre part de dégager un ensemble de règles plus ou moins spécifiques destinées à clarifier leur régime juridique. De cette manière, la légitimité de l'existence des mesures de sûreté pourra être confirmée.

    Bienvenu Wane Bameme, La responsabilité pénale pour crime de guerre : étude comparée des droits français et congolais, thèse soutenue en 2012 à AixMarseille sous la direction de Gilles Mathieu, membres du jury : Pierre Akele Adau (Rapp.), André Varinard (Rapp.), Xavier Philippe  

    Depuis un peu plus de dix ans, les règles de la responsabilité pénale en matière de crime de guerre ont connu d'importants changements en droits français et congolais. Les États affichent une certaine frilosité face à la réglementation internationale du crime de guerre. En effet, la mise en conformité des règles nationales aux instruments internationaux a entraîné dans les législations de ces Etats, comme dans certaines d'autres d'ailleurs, deux démarches successives : l'internalisation des notions du crime et du criminel de guerre ainsi que l'externalisation des structures et mécanismes d'établissement de la responsabilité. D'abord, le crime international de guerre est redéfini selon l'entendement et dans les concepts usuels internes des législations des Etats. Il est de ce fait, tantôt partiellement correctionnalisé et en conséquence soumis au régime juridique de tout autre crime ou délit interne, en l'occurrence les règles de la prescription. Tantôt, bien que conservant sa nature d'infraction internationale, ce crime se trouve consacré dans une législation militaire sans en préciser les faits constitutifs et sanctions applicables à l'auteur avéré. Ensuite, le criminel de guerre n'est plus que la personne physique. Lorsqu'il est établi qu'une personne physique a agi pour le compte de l'être moral, peu importe que celle-là soit le préposé de jure ou de facto de celui-ci, la législation française en vigueur punit aussi bien l'exécutant capable de discernement que le bénéficiaire, à l'exception de l'Etat. C'est vers cette solution que tend le droit pénal congolais dans son processus de réforme.

    Eudoxie Gallardo, La qualification pénale des faits, thèse soutenue en 2011 à AixMarseille 3, membres du jury : Yves Mayaud (Rapp.), Jacques Buisson (Rapp.), Emmanuel Putman et Étienne Vergès  

    L’approche de la qualification en droit pénal se fait traditionnellement sous l’angle d’une opération intellectuelle dominée par le principe de légalité et, en particulier, par le principe de l’interprétation stricte de la loi pénale. Une telle approche occulte la dimension procédurale de la qualification en droit pénal qui est, pourtant, essentielle à la sauvegarde des libertés individuelles. La conjugaison de ces deux aspects de la qualification en droit pénal aboutit à faire émerger une forme statique de qualification : la qualification pénale des faits. Située entre l’incrimination et l’infraction, la qualification pénale des faits offre un statut intermédiaire où la nature des faits pénaux va être représentée intellectuellement en tenant compte de l’évolution du procès pénal. Plus précisément, la qualification pénale des faits s’analyse en une représentation encadrée et appliquée de la nature pénale des faits. Encadrée doublement par le principe de légalité et le principe du procès équitable, la qualification pénale des faits offre une représentation légaliste et équitable de la nature pénale des faits. Mais l’encadrement de la qualification pénale ne suffit pas à lui seul à l’élaboration de la qualification pénale des faits. Son élaboration commence bien en amont, alors que la qualification pénale des faits n’est que pure présomption dans l’esprit de l’autorité qualifiante. C’est au cours d’une application répressive et symbolique que la qualification pénale des faits se concrétise, faisant ainsi apparaître la qualification pénale des faits comme un objet juridique. D’une opération particulière au droit pénal, la qualification pénale des faits devient, à l’analyse, un concept proposant à l’esprit une manière de concevoir la nature pénale des faits.

    Philippe Payan, Le sursis à statuer du juge civil après mise en mouvement de l'action publique , thèse soutenue en 2010 à AixMarseille 3  

    L'article 4, alinéa 2 du Code de procédure pénale prévoit qu'il est sursis au jugement de l'action civile tant qu'il n'a pas été prononcé définitivement sur l'action publique lorsque celle-ci a été mise en mouvement. Cette disposition de procédure pénale permet de régir le cours du procès civil en réparation du préjudice causé par l'infraction. Classiquement, cette règle est exprimée par l'adage bien connu "Le criminel tient le civil en état". Mais une réforme récente, issue de la loi n°2007-291 du 5 mars 2007, lui a apporté des modifications importantes. Un alinéa 3 totalement nouveau prévoit en effet que la mise en mouvement de l'action publique n'impose pas la suspension du jugement des autres actions, c'est-à-dire des actions à fins civiles, même si la décision à intervenir au pénal est susceptible d'exercer une influence sur la solution du procès civil. Quelles sont les conséquences de la nouvelle rédaction de l'article 4 du Code de procédure pénale? D'une part, la règle "Le criminel tient le civil en état" est désormais limité à l'action civile alors qu'auparavant elle s'appliquait à toutes les actions en relation avec l'infraction. D'autre part, le juge civil n'est plus obligé mais peut néanmoins suspendre le jugement d'une action à fins civiles. Autrement dit, le sursis à statuer du juge civil après mise en mouvement de l'action publique est dorénavant tantôt obligatoire tantôt facultative. Cette dualité dans l'exception dilatoire répond à une remise en cause chronique de la règle "Le criminel tient le civil en état". Mais elle ne re��sout pas toutes les questions, notamment celle de sa justification et celle de son détournement. Cette étude propose donc des solutions quant au fondement du sursis à statuer (autorité du pénal) et quant à la sanction de son utilisation abusive (amende civile). Enfin, la réforme du 5 mars 2007 reste muette sur les conséquences d'une contrariété entre un jugement civil et un jugement pénal. Or la Cour de cassation a consacré récemment l'applicabilité du pourvoi en cassation pour contrariété de jugements en présence d'une contradiction inter juridictionnelle au civil et au pénal. Le "nouveau" sursis à statuer du juge civil après mise en mouvement de l'action publique bénéficie ainsi d'une justification consolidée et d'une mise en oeuvre rationalisée.

    Ariane Campana, La jurisprudence en droit pénal, thèse soutenue en 2009 à AixMarseille 3  

    La jurisprudence pénale telle qu’elle existe aujourd’hui résulte d’une lente et difficile évolution à travers les sociétés. Il s’agit d’une notion ancienne, connue de tout juriste, qui varie en fonction du système juridique considéré. Elle est le reflet de la société dans laquelle elle évolue. En France elle a été tantôt consacrée en tant que source du droit, tantôt rejetée. Le principe de légalité criminelle constitue le principal obstacle à l’émancipation et l’existence de la jurisprudence pénale. Ainsi, quelle est l’originalité de la jurisprudence pénale au sein du droit pénal ? Aujourd’hui son utilité ne fait plus de doute et son statut est officieusement accepté. Elle constitue bel et bien une source du droit pénal contemporain. Dès lors il s’agit d’envisager quelles sont les manifestations de cette originalité, tant en considérant son existence que son effectivité.

    Claire Strugala, L'identité physique de la personne humaine, thèse soutenue en 2009 à AixMarseille 3  

    Définie comme un ensemble d'informations corporelles strictement individualisantes, l'identité physique fait aujourd'hui l'objet d'une instrumentalisation croissante. Traduits en termes juridiques, les questionnements éthiques et philosophiques soulevés par le développement de l'identification corporelle conduisent à s'interroger sur le statut juridique et la place de l'identité physique au sein de l'identité personnelle. La réponse que le droit est susceptible d'apporter à cette problématique est d'importance car, à travers elle, c'est la protection de l'identité de la personne humaine qui se pose dans toute sa complexité. Or, que l'on souligne les avantages de l'identification corporelle des personnes ou que l'on en dénonce les dangers, une certitude réunit partisans et détracteurs de l'instrumentalisation de l'identité physique: indépendamment de l'établissement d'une identité civile, elle offre la possibilité d'identifier directement l'auteur d'un acte protégé ou sanctionné par la loi. Et distinguer pour mieux attribuer, tel est précisemment la vocation de l'identification juridique des personnes. De même, au regard du véritable sentiment d'identité que certains identifiants corporels font naître chez la personne, et de la protection spécifique qui en découle, il ne paraît pas trop audacieux aujourd'hui de considérer que l'identité personnelle ne se limite pas à une identité civile mais s'incarne bien en certains de ces éléments caractéristiques, tels ques les empreintes génétiques ou l'image

    Aline Emptaz, Les violences dans le viol, thèse soutenue en 2009 à AixMarseille 3  

    L’évolution du crime de viol est celle de la lente reconnaissance, non pas de sa réalité criminologique – la plupart des sociétés réprime les formes de pénétrations sexuelles forcées – mais du caractère protéiforme des violences. Si les sociétés archaïques fondées sur des rapports humains de force n’ont conçu la violence que dans son aspect physique, les sociétés modernes ont reconnu, progressivement et parallèlement à l’évolution du statut de la femme victime, l’existence d’autres circonstances de commission du viol : la menace, la contrainte et la surprise. Dans cette continuité, les sciences humaines ont exploré la violence morale eu égard au statut de chaque acteur du viol, pour ensuite admettre l’existence de violences analysées à travers le prisme des personnalités de chacun, des buts assignés au viol, parfois plus complexes que la seule jouissance sexuelle, et de la violence infligée par l’institution judiciaire elle même

  • Sarah Soilihi, La lutte contre la contrefaçon de masse sur internet, thèse soutenue en 2021 à AixMarseille sous la direction de Gilles Mathieu, membres du jury : Mostefa Maouene (Rapp.), Olivier Sautel (Rapp.), Marie-Christine Sordino    

    Encore trop souvent banalisée, la contrefaçon en ligne menace actuellement la santé et la sécurité des populations, l’économie mondiale ou encore la paix et la stabilité des nations. Face à ce constat, il est nécessaire de s’interroger sur les moyens mis en œuvre pour lutter efficacement contre la contrefaçon de masse sur internet. Ainsi, notre étude a pour objectif de démontrer que la lutte contre la massification de ce phénomène ne pourra être efficace que si des stratégies et des dispositifs multiples, visant à agir sur les causes et les effets de la contrefaçon sur internet, sont simultanément mis en place. En ce sens, il faudra nécessairement impliquer plus efficacement toutes les forces en présence (législateurs, autorités européennes et internationales, douanes, services de police et de gendarmerie, magistrats, intermédiaires [de vente, de transports, de paiement, d’accès à internet, etc.]) afin de juguler les diffusions contrefaisantes d’un côté et affaiblir économiquement les contrefacteurs de l’autre. Enfin, l’accompagnement et la sensibilisation du dernier maillon de la chaîne, le consommateur, sont également essentiels pour un résultat optimal. C’est en effet de cette manière que la lutte contre la contrefaçon de masse sur internet deviendra progressivement l’affaire de tous

    Soufyane Mahsas, La chose jugée au pénal et les actions en responsabilité civile en droit maritime et en droit aérien : état du droit français et du droit algérien, thèse soutenue en 2020 à Paris 1 sous la direction de Philippe Delebecque, membres du jury : Mostefa Maouene (Rapp.), Nicolas Balat (Rapp.)  

    De la séparation entre la justice répressive et la justice civile, il en résulte nécessairement une connexion entre l’action publique et l’action civile, puisque ces deux actions ont un élément commun, qui est la « responsabilité ». L’une des conséquences de cette connexion, est l’autorité de la chose jugée au pénal sur le civil. Mais cette autorité n’est pas absolue, car elle n’est attribuée qu’à certaines constatations de la décision répressive, qui elles-mêmes s’apprécient suivant les règles de fond applicables aux actions pénale et civile. Le droit maritime et le droit aérien étant des droits spéciaux, la chose jugée au pénal sur le civil ne devrait pas agir de la même manière qu’en droit commun.

    Yassir Lahrach, L’évaluation des dispositifs nationaux de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au regard des exigences internationales en la matière, thèse soutenue en 2020 à AixMarseille sous la direction de Gilles Mathieu, membres du jury : Christine Courtin (Rapp.), Roger Bernardini (Rapp.)    

    Compte tenu de l’action du GAFI et de son rôle crucial en matière de sensibilisation des pays en matière de LBC/FT, il devient, aujourd’hui, impératif d’attribuer à ce groupe de travail la personnalité juridique internationale l’érigeant ainsi en une véritable organisation internationale. D'une part, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies a procédé, en date 28 mars 2019, à l’adoption de la résolution 2642 (2019) qui démontre, de manière claire, le rôle du GAFI, en y faisant référence de manière répétitive, et oblige les États à se conformer à ses recommandations. Ceci ne fait donc que témoigner davantage du rôle majeur et important du GAFI dans la lutte contre les menaces auxquelles fait face le système financier contre les terroristes et les criminels et vient renforcer son rôle au niveau international. D'autre part, le GAFI bénéficie, depuis son trentième anniversaire, fêté le 12 avril 2019, d’un mandat illimité ; décision qui a été prise par les ministres des pays membres dudit groupe. Une telle initiative vient également renforcer son efficacité, en lui permettant de devenir le chef de file incontesté de l’action internationale en matière de LBC/FT. D’autant plus que plusieurs aménagements à son statut (prolongation du mandat de la présidence du GAFI, adoption d’un nouveau modèle de financement, institutionnalisation de la tenue de réunions ministérielles à fréquence assez soutenue, etc.) réconfortent une telle position

    Youssouf-Mdahoma Aboubacar, La responsabilité pénale de l'enfant du droit romain jusqu'au code de la justice pénale des mineurs, thèse soutenue en 2019 à AixMarseille sous la direction de Christian Bruschi, membres du jury : Caroline Regad (Rapp.), Louis-Augustin Barrière (Rapp.)    

    « Alors la preuve vous l’abandonnez aux jurés. Et où chercheront ils la preuve du discernement ? Dans l’âme du coupable reconnu : elle est fermée à leurs yeux. Quoi de plus arbitraire, quoi de moins raisonnable. Je demande que cet article soit écarté ». C’est ainsi que Dominique Joseph Garat, député de la Constituante, s’était exclamé devant la représentation nationale pour affirmer son opposition concernant l’idée d’une irresponsabilité du mineur fondée sur le discernement. Cette insurrection ne sera pas la seule, bien au contraire. En effet, la question de l’enfance délinquante n’a cessé de revenir dans le débat public, et même très récemment avec l’ordonnance n°2019-950 du 11 septembre 2019 portant partie législative du code de la justice pénale des mineurs. Le législateur, la jurisprudence et la doctrine se sont toujours efforcés depuis le début de l’époque contemporaine de construire un régime juridique propre à l’enfant, se fondant notamment sur les notions de « âge » et de « discernement ». Toutefois, la préoccupation de la société quant à sa responsabilité civile et pénale n’est pas récente : le statut juridique de l’enfant a fait l’objet, tout au long de l’histoire, d’aménagements spécifiques et différents de celui du majeur. Du droit romain à l’ordonnance de 1945, en passant notamment par le droit canonique et de l’Ancien Régime, l’évolution de la responsabilité de celui dont la raison n'est pas encore pleinement développée apparaît certes intéressante mais surtout indispensable dans la compréhension de l’esprit des règles qui lui sont aujourd’hui applicables. En ce sens, la présente thèse traitera pleinement et chronologiquement de cette évolution

    Eugène Bakama Bope, Les fonctions de prévention et de réconciliation de la Cour pénale internationale : cas de la république démocratique du Congo, thèse soutenue en 2019 à AixMarseille sous la direction de Gilles Mathieu, membres du jury : Christine Courtin (Rapp.), Xavier Philippe (Rapp.), Emmanuel Janvier Luzolo Bambi Lessa    

    A côté de la fonction judiciaire de mettre fin à l’impunité des auteurs des crimes visés dans son statut, les États parties ont assigné à la Cour pénale internationale la fonction de les prévenir. L’interprétation de certaines dispositions du Statut de Rome conduit à lui reconnaître aussi une fonction réconciliatrice ou pacificatrice de facto. Existe-t-il une obligation de prévenir les crimes internationaux les plus graves ? Quels sont les contours de la fonction préventive qui figure dans le Statut de Rome ? La prévention par l’action judiciaire est-elle suffisante pour empêcher la répétition des crimes, en particulier dans le cas de la République démocratique du Congo ? Existe-t-il une fonction judiciaire réconciliatrice ? Si oui, sous quelles formes ? Comment ces deux fonctions s’articulent avec les autres, répressive et réparatrice. Dans la première partie de cette thèse, l'approche retenue a consisté à analyser les dispositions du Statut de Rome et l'attitude des organes de la cour dans la logique de la prévention. Quoique l'objectif soit mentionné dans ledit statut, il reste de nombreux progrès à effectuer dans la mise en œuvre de ces dispositions, comme le révèle le cas de la RDC. Dans la deuxième partie, la thèse se concentre sur une approche prospective de la fonction réconciliatrice. L'examen de l'attitude de la cour ainsi que sa perception conduisent vers une réflexion sur le caractère réconciliateur des décisions juridictionnelles qu’elle a rendues ainsi que sur leurs limites. La thèse consacre alors certaines réflexions à l'intérêt de recourir à la justice transitionnelle dans le cadre de cette fonction réconciliatrice

    Pauline Ntsame Mintsa, L’impact du droit français sur les droits de la défense en matière pénale au Gabon, thèse soutenue en 2019 à AixMarseille sous la direction de Gilles Mathieu, membres du jury : Marie-Christine Sordino (Rapp.), Jean-François Renucci (Rapp.)    

    La procédure pénale moderne repose sur des principes essentiels et fondateurs dont celui des droits de la défense qui est un pilier de toute procédure pénale car il permet à la personne poursuivie de bénéficier d'un ensemble de droits et de garanties durant tous les stades de la procédure, c'est-à-dire du stade de l'enquête de police jusqu'aux voies de recours. Cette thèse sera pour nous l'occasion de montrer que l’impact du droit français sur la prise en compte législative des droits de la défense au Gabon n'a pas abouti à faire de la procédure pénale gabonaise une procédure qui garantit totalement les droits de la défense à tous les stades du procès pénal. Malgré les nombreux renforcements, le droit gabonais cumule encore de plusieurs insuffisances, surtout pendant la phase préparatoire du procès, qui vont rendre difficile la mise en œuvre factuelle des droits de la défense. C’est donc à la lumière du droit français que cette thèse entend tirer les enseignements nécessaires et participer à l'enrichissement de la connaissance des droits essentiels à la personne poursuivie dans le droit gabonais, une connaissance indispensable et capitale pour leur bonne application. Nous avons essayé, en procédant à des rapprochements et des oppositions avec le droit français, de souligner les difficultés et les failles existantes dans le droit positif gabonais dans une institution aussi complexe et très évolutive comme celle de la procédure pénale. Il est quelque part une grande interrogation sur la réalité de la protection des personnes dans le procès pénal gabonais et sur le rôle de l'autorité judiciaire gardienne de la liberté individuelle en la matière au Gabon

    Fadi Chammat, L'espace de liberté, de sécurité et de justice à l'épreuve de la lutte contre la criminalité organisée, thèse soutenue en 2018 à AixMarseille sous la direction de Gilles Mathieu, membres du jury : Marie-Christine Sordino (Rapp.), Roger Bernardini (Rapp.)    

    Pour contrer la menace de la criminalité organisée qui ne se cesse de se développer en devenant l’un des plus graves enjeux au sein de l’UE, les États membres se trouvent dans l’obligation de renforcer la coopération pénale contre celle-ci. Avec le traité de Maastricht puis la création de l’ELSJ par le traité d’Amsterdam dont la lutte contre la criminalité organisée constitue le moteur essentiel, les États membres expriment leur volonté pour s’organiser les actions et s’unir contre les menaces de la criminalité organisée. Toutefois, ces deux phases ont montré l’ineffectivité de la répression ; la paralysie et beaucoup de faiblesses. Avec son entrée en vigueur en 2009, le traité de Lisbonne commence une nouvelle ère de la lutte contre la criminalité organisée au sein de l’ELSJ. Cependant, même en intégrant ses avancées, il n’amorce pas la rationalisation nécessaire du cadre juridique qu’institutionnel de l’ELSJ contre la criminalité organisée. Des fortes crises que l’UE et l’ELSJ ont connues posent des questions sur la confiance nationale dans cet espace et cette union. La présente thèse cherche à identifier le rôle actuel et futur de l’UE en matière pénale contre la criminalité organisée au sein d’un espace où la libre circulation est le principe. Le rôle attendu ne peut se réaliser réellement qu’à travers d’un système pénal autonome où l’UE a la main forte à l’appliquer dans un climat de confiance et le respect des droits fondamentaux ; des systèmes juridiques d’États membres et leur souveraineté nationale. Dans cette perspective, une modification radicale qui touche à la nature de l’UE et son rôle sera indispensable. Mais qui a la volonté de faire la révolution ?

    Xavier Anonin, La spécialité contraventionnelle en matière pénale, thèse soutenue en 2018 à AixMarseille sous la direction de Muriel Giacopelli, membres du jury : Jean-Paul Céré (Rapp.), Coralie Ambroise-Castérot (Rapp.)  

    La question contraventionnelle est devenue fondamentale dans la société française du XXIe siècle, tant elle est au coeur de la vie quotidienne de chacun. En matière contentieuse, nos juridictions répressives traitent autant d’affaires contraventionnelles que délictuelles, mais lorsque l’on considère que la majorité des sanctions contraventionnelles sont exécutées hors l’intervention du juge, cela érige la matière contraventionnelle en une question majeure de notre droit pénal. L’inflation des normes réglementaires techniques au cours de la seconde moitié du XXe siècle, a contribué à faire des contraventions un ensemble répressif très hétérogène et le développement de la circulation routière a conduit à une répression de masse dont la viabilité ne pouvait que reposer sur une simplification du droit, tant substantiel que formel. C’est ainsi que les normes régissant la matière contraventionnelle ont progressivement gagné en autonomie, se différenciant de plus en plus nettement du droit commun. Toutefois, en écartant le juge de la répression des contraventions, la simplification du droit n’a pas manqué de porter atteinte aux droits fondamentaux et en particulier aux règles du procès équitable. Cette problématique est aujourd’hui au coeur de l’évolution de la matière qui semble ne pas avoir encore trouvé son point d’équilibre entre efficacité répressive et respect des droits de la défense

    Ghislain Kasongo Lukoji, Essai sur la construction d'un droit pénal des mineurs en R.D. Congo à la lumière du droit comparé : approches lege lata et lege feranda, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille sous la direction de Gilles Mathieu, membres du jury : Roger Bernardini (Rapp.), Bienvenu Wane Bameme  

    La RDC a hérité de la Belgique d’un système tutélaire cristallisé par le décret de 1950 sur l’enfance délinquante à qui l’on a reproché une inadéquation aux réalités sociétales locales. Ce texte est, toutefois, resté en application jusqu’en 2009, année à laquelle le pays s’est afin doté d’une loi sur la protection de l’enfant (LPE). Ce nouveau texte aura le mérite d’aborder la quasi-totalité des questions juridiques relatives à l’enfant ; mais sa principale faille reste le manque de clarté, de cohérence et de vision globale. Cette loi entretient, en effet, un imbroglio juridique qui ressort tant au niveau de la criminalisation primaire que secondaire. Si son intitulé laisse croire à la continuité du modèle tutélaire, son contenu dévoile un alignement sur le code malien de protection de l’enfant de 2002 qui, sur le plan pénal, est influencé par le système français d’obédience « répressionnelle ». Pendant que certains auteurs continuent à soutenir une irresponsabilité pénale absolue du mineur, la LPE fait appel à certains concepts qui remettent en question cette approche. Ainsi, la présente étude a proposé, à partir du droit coutumier et du droit comparé (français et belge), une lecture pénale et critique de la LPE basée sur une approche systémique, cohérente et contextuelle de la situation pénale du mineur-délinquant. Elle démontre, in fine, l’autonomie du droit pénal congolais des mineurs

    Alban Aguilon, Les modes de traitement de la cybercriminalité, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille sous la direction de Gilles Mathieu, membres du jury : Marie-Christine Sordino (Rapp.), Roger Bernardini (Rapp.)    

    La cybercriminalité s’est développée parallèlement à l’évolution des nouvelles technologies de l‘information et de la communication. La loi pénale s’adapte souvent avec difficulté car cette forme de délinquance utilise et créée de nouveaux concepts. Elle se joue des frontières, alors les systèmes juridiques ayant vocation à s’y appliquer sont basés sur le principe d’une souveraineté nationale, de l’indépendance et de la territorialité, ainsi que des usages de la délinquance traditionnelle. D’autres difficultés résident dans la lenteur du droit pénal et le niveau élevé d’anonymat garantit par les nouvelles technologies. Enfin les systèmes de droit s’appliquent d’ordinaire à des biens tangibles. Au niveau du droit interne, il sera indispensable de rationaliser les moyens techniques et de la coopération entre les acteurs, d’améliorer les dispositions procédurales et l’efficacité du système judiciaire. La communauté internationale coopère activement, comme en témoignent des conventions et la collaboration de nombreux organismes spécialisés. Enfin, les acteurs privés doivent collaborer et coopérer avec les institutions au sein d’un système qui intègre efficacement les modes de régulation para-juridiques de la cyber-délinquance

    Pramote Sermsilatham, Le rôle du juge pénal : étude comparative en France et Thaïlande, thèse soutenue en 2016 à AixMarseille sous la direction de Gilles Mathieu, membres du jury : Marie-Christine Sordino (Rapp.), Roger Bernardini (Rapp.)  

    En France comme en Thaïlande, le juge apparaît comme un intervenant incontournable du procès pénal. Alors que traditionnellement la procédure pénale française était qualifiée d’inquisitoire où le juge joue un rôle actif et la procédure pénale thaïlandaise était qualifiée d’accusatoire où le juge joue un rôle passif, aujourd’hui, la procédure pénale dans les deux systèmes emprunte aux deux conceptions qui est manifestement mixte. Cependant le système mixte dans les deux pays loin de présenter un visage uniforme, la procédure pénale dans les deux pays se différencie selon la dose d’inquisitoire ou d’accusatoire qui le caractérise. En effet, le rôle du juge en France reste différent de celui en Thaïlande, d’où l’intérêt et le défi de la comparaison. La première partie de la thèse a pour objet l’étude comparative du cadre général de l’organisation judiciaire. Cette étude concerne tout d’abord les organisations des juridictions pénales et la composition des juridictions. Nous étudierons ensuite les règles relatives aux modalités de recrutement, puis le statut du juge dans les deux systèmes. La seconde partie est consacrée à l’étude comparative du rôle du juge judiciaire dans la procédure pénale. La comparaison porte d’abord sur le rôle du juge dans la phase préparatoire ensuite le rôle du juge dans la phase décisoire. Tout au long de cette recherche, nous étudierons également les nombreuses réformes apportées aux structures judiciaires dans les deux pays. Cette étude comparée des systèmes français et thaïlandais relative au rôle du juge pénal aboutit à un échange d’expériences entre les deux différents systèmes juridiques

    Lise Heckmann, La solidarité en matière pénale, thèse soutenue en 2016 à AixMarseille sous la direction de Sylvie Cimamonti, membres du jury : Hervé Bonnard (Rapp.), Julia Heinich (Rapp.)  

    Si la solidarité fait d’abord penser à une notion éminemment factuelle, elle est un concept juridique opérant en matière pénale. Bien qu’il s’agisse d’une modalité d’exécution d’une obligation civile, elle a été introduite au sein de notre système pénal par le législateur de 1810 qui entendait faire répondre à la solidarité morale dans l’infraction une solidarité matérielle dans la sanction. Or, loin de se limiter à son domaine originel, on la retrouve actuellement au sein de la matière pénale où elle inspire notamment les notions de solidarité criminelle, familiale et humaine ou encore de solidarité des amendes fiscales et douanières. Elle comporte ainsi différentes dimensions qui interagissent les unes avec les autres sans cohérence apparente. Pourtant, elle recouvre sous le même vocable deux réalités différentes et complémentaires. Elle se présente à la fois comme un sentiment moral qui relie les hommes et les oblige à des actes d’entraide et d’assistance mutuels et comme une technique juridique qui permet d’assurer le recouvrement d’une créance. Elle est une valeur sociale reconnue et protégée par le droit pénal en même temps qu’un mécanisme d’exécution d’une sanction pécuniaire prononcée à l’encontre de plusieurs auteurs. Désormais, de nombreuses dispositions l’intègrent au sein de différentes incriminations et en font un élément de la sanction. La solidarité se retrouve au cœur de la matière pénale où elle joue un rôle fondamental. Elle s’inscrit au soutien de valeurs sociales pénalement protégées et assure l’efficacité de la répression pénale en permettant le recouvrement des sanctions pécuniaires. Elle joue ainsi un rôle majeur au sein de notre système pénal

    Seyed Abdol Jabbar Hashemi, Analyse des liens entre l'action civile et l'action publique en droit iranien à la lumière de l'expérience française, thèse soutenue en 2016 à AixMarseille sous la direction de Gilles Mathieu, membres du jury : Ali Hossein Nadjafi Abrandabadi (Rapp.), Marie-Christine Sordino (Rapp.)  

    L’action civile peut être exercée, au choix de la victime, soit devant les juridictions civiles soit devant les juridictions répressives (art. 15 et 16 CPPI). Quelle que soit la voie choisie, il existe d’importants liens entre l’action civile et l’action publique qui reflète une certaine dépendance de l’action civile à l’action publique. L’action civile exercée devant les juridictions répressives, principalement justifiée par le souci de simplifier et faciliter la procédure, est l’accessoire de l’action publique dans son existence, son exercice et son jugement. Lorsque l’action civile est exercée devant les juridictions civiles, les rapports entre ces deux actions se manifestent par deux règles complémentaires : le sursis à statuer et l’autorité de la chose jugée au pénal sur le civil (art. 227 CPCI et 18 CPPI). Principalement justifiées par le souci d’éviter des décisions contradictoires, ces règles obligent le juge civil à attendre la décision du juge pénal, et, ensuite, se conformer à cette décision. Cette recherche a étudiée toutes les manifestations juridiques des liens entre l’action publique et l’action civile telles qu’elles existent dans le droit positif iranien afin d’établir les conditions de la rationalisation de leur exercice à la lumière de l’expérience française. Cette étude propose donc des solutions afin de mettre fin aux effets indésirables de ces liens, surtout quant au principe d’autorité de la chose jugée au pénal sur le civil prévue expressément par l’article 18 du nouveau code de procédure pénale iranien 2015

    Camille Beraud, Les libertés individuelles confrontées à la cybercriminalité, thèse soutenue en 2015 à AixMarseille sous la direction de Gilles Mathieu, membres du jury : Marie-Christine Sordino (Rapp.), Jean-Baptiste Perrier (Rapp.), Roger Le Loire  

    L’émergence de l’internet, au delà de son aspect novateur et de ses prérogatives pratiques, a eu pour conséquence l’apparition d’un nouveau type de délinquance et de nouveaux profils criminels qu’est la cybercriminalité. En effet, si l’utilisation d’internet est aujourd’hui indéniablement entrée dans les moeurs, Internet est également un vecteurs d’activités illicites. Or le cyberespace est un territoire virtuel qui ne connaît aucune frontière physique. La cybercriminalité est donc une matière complexe en ce qu’elle est transnationale, mobile et très technique. Elle semble apparaître comme un fléau moderne pesant sur les libertés individuelles des utilisateurs des réseaux numériques

    Aurélia Khalil, L'effet dissuasif en droit pénal des mineurs délinquants, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille sous la direction de Muriel Giacopelli, membres du jury : Marie-Christine Sordino (Rapp.), Anne Ponseille (Rapp.)  

    Au départ, l'approche traditionnelle de la question de l'effet dissuasif de la peine n'avait pas de spécificité propre au mineur. Il nous est apparu intéressant de rechercher si l'effet dissuasif de la peine trouvait une identité propre en droit pénal des mineurs. L'idée d'une transposition de cette question à la délinquance des mineurs va mettre en évidence les difficultés de l'évaluation de l'effet dissuasif des mesures applicables aux mineurs, et montrer que malgré ces difficultés, il est possible de dégager les conditions d'une efficacité de la réponse pénale applicable aux mineurs délinquants. Toutefois, c'est le résultat effectif produit par l'effet de la dissuasion sur la réponse pénale qui nous intéressera. De l'efficacité à l'efficience de la mesure, il sera question de comprendre comment le législateur, la jurisprudence et la doctrine pénale vont adapter le concept de dissuasion en droit des mineurs, le transposer, et lui donner une coloration particulière, spécifique aux mineurs délinquants. En s'émancipant des notions de dissuasion générale et de dissuasion spéciale qui constituent les fonctions préventives de la peine, nous tenterons de vérifier si une effectivité dissuasive de la réponse pénale peut être dégagée, c'est-à-dire quelle réponse dissuade le plus efficacement le mineur de passer à l'acte. Mots-clés : Dissuasion, effet dissuasif, peine, délinquance des mineurs, efficacité, efficience

    Abdoulaye Mbaye, Les empêchements ou obstacles liés à l'application des sanctions pénales au regard du droit comparé : l'exemple de la France, du Maroc et du Sénégal, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille sous la direction de Gilles Mathieu, membres du jury : Mostefa Maouene (Rapp.), Marie-Christine Sordino (Rapp.)  

    De la certitude d'une peine à son exécution complète on mesure combien la voie est pleine d'imprévus. Le temps, les magistrats, le pouvoir politique ont leurs actions propres qui vont annihiler, écourter, voire interrompre le processus d'application de la peine privative de liberté. L'effectivité de cette sanction pénale n'a cessé de souffrir de mécanismes légaux et d'événements de faits. Ces derniers, tout en permettant à leur bénéficiaire d'être libre, constituaient au même moment un obstacle ou un empêche réel à l'application effective de la peine prévue par les textes ; ou même celle prononcée par les juges. La place de la prison dans le système pénal français, marocain et sénégalais est cruciale. La prison est la peine de référence, sans l'être, tout en l'étant dans ces pays en question comme dans beaucoup d'autres pays. C'est tout le paradoxe de la politique pénale de ces autorités françaises, sénégalaises ; et moyennement marocaines. A ce titre, il semble donc nécessaire de s'interroger sur la nature et la place de la prison dans l'échelle des peines. La surpopulation carcérale, l'inefficacité des peines d'emprisonnement obligent à affronter la question de sa prédominance. Car la recherche de la certitude et de l'effectivité de la sanction pénale s'impose donc fortement.

    Mehdi Mezouar, L'analyse en droit comparé, français italien, des méthodes de lutte contre l'évasion fiscale internationale pratiquée par les grandes entreprises via les prix de transfert, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille sous la direction de Gilles Mathieu et Vincenzo Barba, membres du jury : Massimo Proto (Rapp.), Denis Mouralis (Rapp.)  

    Le but de ma thèse est d'améliorer les conditions de lutte contre la manipulation des prix de transfert en instaurant des dispositifs légaux qui tiennent comptes de la réalité économique des entreprises d'un même groupe. Le commerce intragroupe représente 60% du commerce mondial, il est donc essentiel d'obliger les groupes multinationaux ainsi que les différentes administrations notamment européennes à un dialogue constructif en vue de sécuriser les finances publiques de chaque Etat mais également la fiscalité des ces sociétés en leurs évitant ainsi d'éventuels rehaussement et en écartant la problématique de la double imposition. Pour ce faire notre analyse s'est portée en 1ère lieu sur la valeur des biens et services ou comment quantifier cette valeur conformément à notre conception économique libérale. Puis nous avons apporté un regard critique sur la théorie et la pratique du droit fiscal en la matière en adoptant une approche comparée entre la France et l'Italie. Le but étant d'améliorer l'existant et de créer de nouveaux moyens tel l'Accord Préalable Européen sur les Prix de Transfert qui imposeraient à nos Etats Membres d'aboutir à une entente quant au traitement fiscal à pratiquer sur les prix de transfert au sein d'un groupe situé sur le sol européen. Puis afin de renforcer l'effectivité des rectifications fiscales des groupes multinationaux nous proposons la mise en place de l'Agence Européenne de la Vérification Fiscale (AEVF) qui jouirait d'une certaine autonomie et dont la fonction serait d'effectuer des vérifications sur les plus grands groupes situés en Europe et de proposer une rectification commune solutionnant ainsi le problème de la double imposition.

    Aimé Clotaire Magambou, Réflexions sur les qualités opératoires d’une notion d’intégrité financière dans les missions du Compliance officer français, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille sous la direction de Gilles Mathieu, membres du jury : Marie-Christine Sordino (Rapp.), Denis Mouralis (Rapp.)  

    Il est une idée généralement admise consistant à dire que la fonction de Compliance officer est conçue autour d'une obligation de moyen, négative pour la fonction. Nos travaux nous ont amenés à conclure de la nécessité de poser une notion d'intégrité financière dont la définition réponde également aux exigences des missions du Compliance officer. il s'agit ainsi d'envisager les outils techniques et juridiques inhérents au poste de Compliance officer. Ces outils trouvent leur fondement logique dans la notion d'intégrité financière, à l'issue d'un examen clinique du poste de Compliance officer. La nécessité d'une notion qui soit fonctionnelle amène à retenir que l'intégrité financière consiste en la protection de la circulation légitime de la monnaie et des obligations monétaires. Les réflexions autour de cette notion d'intégrité financière permettent d'isoler une notion d'intégrité qui est opératoire dans la lutte contre la criminalité financière. Ainsi, au même titre qu'il y a dans les sciences criminelles un champ d'étude consacré à l'intégrité physique ou morale de la personne, il était souhaitable que fût identifié un champ d'étude consacré à la circulation de la monnaie. La conséquence d'une telle approche consiste en la reformulation des besoins des institutions impliquées dans la lutte contre la criminalité financière et à une redéfinition de l'offre de formation universitaire sur cette thématique.

    Sakwut Wiboonsamai, La justice restaurative : étude comparée du droit thaïlandais et du droit français, thèse soutenue en 2011 à AixMarseille 3 sous la direction de Gaëtan Di Marino, membres du jury : Valérie Bouchard (Rapp.), Guillaume Champy (Rapp.)  

    L’émergence de la justice restaurative est le résultat d’une certaine inefficacité de la justice pénale classique. Le concept de la justice restaurative propose de répondre d’une façon novatrice à la criminalité et aux conflits. La justice restaurative se révèle être aujourd’hui une voie prometteuse de consolidation de l’harmonie sociale. Elle cherche à soutenir toutes les personnes impliquées (les victimes, les délinquants et les membres de la communauté), à leur donner des possibilités de participer et de communiquer et ainsi à favoriser une démarche de réparation afin de rétablir les liens sociaux brisés suite à l’infraction. Ces travaux de thèse ont pour objectif de connaître et comprendre la justice restaurative, les modalités et les mesures rencontrées notamment en France et en Thaïlande. À cet effet, nous avons posé deux questions centrales, à savoir : Quel est le cadre général et juridique de la justice restaurative ? ainsi que : Quelles sont les mesures existantes déclinées pour la mise en œuvre de la justice restaurative ? Grâce aux réponses apportées à ces questions, nous pourrons mieux connaître et comprendre la justice restaurative en France et en Thaïlande.

    Mohammad Moinian, L'évolution du ministère public en droit iranien, thèse soutenue en 2011 à AixMarseille 3 sous la direction de Gilles Mathieu, membres du jury : Marie-Christine Sordino (Rapp.), Mohammad Kamel Saghian (Rapp.), Philippe Bruzzo  

    La Révolution Islamique de 1979 met fin à la monarchie constitutionnelle puis au ministère public en tentant de remédier aux difficultés récurrentes rencontrées par le système judiciaire depuis le début du siècle. Les institutions, furent complètement remaniées, dans l’intérêt du nouveau régime et afin de mettre en place, en rénovant le lien historique entre religions et institutions, une version politisée de l’Islam. Les révolutionnaires, insuffisamment préparés, manquant d’expérience et de connaissances, constatèrent l’échec des nouvelles politiques en matière judiciaire. Le ministère public était indispensable à l’exécution des missions régaliennes de maintien de la sécurité intérieure et de l’ordre public ainsi qu’au fonctionnement de la justice. Cette institution, présente sous des formes archaïques depuis l’antiquité et modernisée lors de la Révolution Constitutionnelle du début du XXème siècle, fut rétablie en 2002.

  • Ikram Chaer, Complicité et extranéité : étude comparée en droits français et libanais, thèse soutenue en 2023 à Université Libanaise sous la direction de Philippe Conte et Leila Saadé, membres du jury : Stéphane Detraz (Rapp.), Thomas Herran  

    À l’heure où la criminalité transfrontalière et transnationale s’intensifie, l’étude de l’extranéité, qui se manifeste lorsqu’une situation entretient des points de contact avec plusieurs ordres juridiques, prend des proportions grandissantes. Et pourtant, face à l’internationalisation du crime, le droit pénal reste toujours celui des États, fort rattachés au principe de souveraineté reposant sur la plénitude et l’exclusivité de leur compétence sur leurs territoires, et cherchant à assurer l’ultime rayonnement de l’action de leurs appareils répressifs à l’étranger. Ce cloisonnement conjugué à la tendance expansionniste des États n’est pas sans conséquences, en multipliant le risque des poursuites pénales concomitantes et successives, sans réussir pourtant à éliminer les zones de non-droit et les hypothèses d’impunité.Ces répercussions deviennent encore plus lourdes en atteignant la complicité, étant essentiellement considérée comme une participation secondaire à l’infraction dont elle est inévitablement dépendante. À première vue, les deux notions de complicité et d’extranéité ne semblent pas former un couple classique ; les droits français et libanais n’ont pas accordé une attention suffisante à la complicité en droit pénal international. La recherche menée sur la complicité atteinte d’extranéité permet de remarquer que la complicité relève de mécanismes contestables et, même parfois, dangereux, que le législateur devrait mieux encadrer. Tenant compte de toutes les complexités qu’imposent les articulations entre la complicité et l’extranéité, la recherche s’efforce d’établir la juste répression sous la bannière : ni défaillance, ni trop-plein juridique. Et là où le surplus répressif s’impose, elle débat de sa légitimité.

    Benoît Bruyère, Le secret professionnel des psychologues, thèse soutenue en 2023 à Bordeaux sous la direction de Virginie Peltier, membres du jury : Bruno Py (Rapp.), Charlotte Claverie et Maryline Huchet-Beylot  

    La soumission des psychologues au secret professionnel est une question nébuleuse. L’incohérence de leur assujettissement au secret s’explique autant par les difficultés inhérentes à l’application de cette qualification pénale que par l’hétérogénéité de la profession de psychologue si bien qu’au caractère partiel de l’assujettissement de cette profession s’ajoute encore l’équivoque des justifications de la levée de l’interdiction de la parole. Il est par conséquent apparu indispensable, pour redonner de la cohérence à la question, de redessiner les contours de cette profession, en lui ôtant sa fonction thérapeutique mais en augmentant en contrepartie ses interventions dans les champs de l’étude et du conseil du psychisme sain. Plus rationnelle, la profession ainsi rebâtie permet alors de construire un régime légal du secret professionnel des psychologues homogène qui, posant le principe de l’assujettissement du psychologue au secret et délimitant alors son domaine, permet de tracer un nouveau périmètre du secret. Il ne reste plus ensuite qu’à en éprouver l’efficacité en organisant les hypothèses de levée comme de maintien du secret afin de résoudre les conflits inhérents à la tension immanquablement engendrée par la présence conjointe dans l’ordonnancement juridique, et de cette infraction, qui sanctionne le verbe, et d’autres normes qui l’autorisent ou le réclament. Parmi celles-ci, certaines évoquent les questions des attestations et de la défense en justice, tandis que d’autres envisagent principalement, outre différentes incriminations d’omission, le thème du signalement, ainsi que les témoignages civil et pénal.

    Johanna Smith Rangel Perez, La protection des mineurs victimes : étude comparé des systèmes pénaux français et colombien, thèse soutenue en 2021 à Nantes sous la direction de François Rousseau, membres du jury : Oduber Alexis Ramirez Arenas (Rapp.), Sylvie Grunvald et Sylvie Rousteau  

    L’enfant est un être en devenir. Il est vulnérable, dépendant, et nécessite d’être protégé. L’Etat, la famille et la société, doivent lui garantir un environnement sain et équilibré afin qu’il puisse se construire. Sa protection est devenue une préoccupation majeure des pouvoirs publics lorsque celui-ci devient la victime de l’infraction. Dans un droit en perpétuel mouvement, l’intérêt de ce travail de recherche est d’étudier à partir d’un point de vue du droit comparé, l’existence d’un appareil de justice spécialisé afin d’assurer la protection pénale des mineurs victimes en France et en Colombie. La première partie de cette recherche vise l’étude de la protection des mineurs victimes en droit pénal substantiel. La deuxième partie porte sur l’étude de la protection des mineurs victimes en droit procédural.

    Lauriane Guillou, Le public du Festival d'Avignon , thèse soutenue en 2020 à Avignon sous la direction de Emmanuel Ethis et Damien Malinas  

    Pourquoi un festival de 73 ans réunit-il encore un public autour d’une même idée : faire un théâtre populaire qui soit de son temps ? Si le public du Festival d’Avignon évolue au fil des générations, le sens de la pratique reste identique : la découverte et la rencontre, la prise de risque et le débat. Au gré des éditions, des directions et des programmations, l’institutionnalisation du festival a généré des fondamentaux et des valeurs autour desquels un public se rassemble. « Faire le Festival » fait appel à la posture du public participant qui accepte un certain engagement dans son rôle de spectateur. Sans connaître Jean Vilar, le T.N.P. ou Le Mahabharata de Peter Brook, en faisant le Festival, le public vit une expérience et fait sienne celle d’une communauté spectatorielle. « Le ciel, la nuit, la pierre glorieuse »... et après ? Cette thèse en sciences de l’information et de la communication étudie des régimes d’historicité au Festival d’Avignon, soit le rapport au passé dans le présent, à travers des pratiques, des discours, des médiations…Pour cela, une enquête a été conduite entre 2015 et 2019, avec près de 7 390 questionnaires en ligne et 50 entretiens. Le numérique constitue ici une entrée privilégiée pour appréhender la manière dont les dynamiques et les pratiques liées à la mémoire, la nôtre et celle d’autrui, viennent enrichir une expérience, celle du festival, de même qu’une carrière de spectateur. L’étude du terrain numérique montre que la participation du public du Festival d’Avignon en ligne se caractérise par un intérêt pour les contenus audiovisuels relatifs aux œuvres et aux artistes. Cette enquête rend compte de la façon dont la relation au temps de l’expérience, au passé de l’institution, aux archives et aux traces de nos festivals se répondent et témoignent in fine d’un potentiel de démocratisation culturelle de cette mémoire individuelle et collective.

    Lauriane Guillou, Le public du Festival d'Avignon, thèse soutenue en 2020 sous la direction de Emmanuel Ethis et Damien Malinas, membres du jury : Emmanuelle Lallement (Rapp.), Christine Détrez et Jean-Louis Fabiani    

    Pourquoi un festival de 73 ans réunit-il encore un public autour d’une même idée : faire un théâtre populaire qui soit de son temps ? Si le public du Festival d’Avignon évolue au fil des générations, le sens de la pratique reste identique : la découverte et la rencontre, la prise de risque et le débat. Au gré des éditions, des directions et des programmations, l’institutionnalisation du festival a généré des fondamentaux et des valeurs autour desquels un public se rassemble. « Faire le Festival » fait appel à la posture du public participant qui accepte un certain engagement dans son rôle de spectateur. Sans connaître Jean Vilar, le T.N.P. ou Le Mahabharata de Peter Brook, en faisant le Festival, le public vit une expérience et fait sienne celle d’une communauté spectatorielle. « Le ciel, la nuit, la pierre glorieuse »... et après ? Cette thèse en sciences de l’information et de la communication étudie des régimes d’historicité au Festival d’Avignon, soit le rapport au passé dans le présent, à travers des pratiques, des discours, des médiations…Pour cela, une enquête a été conduite entre 2015 et 2019, avec près de 7 390 questionnaires en ligne et 50 entretiens. Le numérique constitue ici une entrée privilégiée pour appréhender la manière dont les dynamiques et les pratiques liées à la mémoire, la nôtre et celle d’autrui, viennent enrichir une expérience, celle du festival, de même qu’une carrière de spectateur. L’étude du terrain numérique montre que la participation du public du Festival d’Avignon en ligne se caractérise par un intérêt pour les contenus audiovisuels relatifs aux œuvres et aux artistes. Cette enquête rend compte de la façon dont la relation au temps de l’expérience, au passé de l’institution, aux archives et aux traces de nos festivals se répondent et témoignent in fine d’un potentiel de démocratisation culturelle de cette mémoire individuelle et collective.

    Marie-Sophie Baud, La manifestation de la vérité dans le procès pénal , thèse soutenue en 2019 à Paris 2 sous la direction de Philippe Conte  

    La justice pénale américaine s'attache, traditionnellement, plus à la vérité formelle, en garantissant le respect du due process, qu'à la vérité matérielle. Pourtant, depuis quelques décennies, la découverte de nombreuses erreurs judiciaires amène les juristes américains à s'interroger sur les excès de la procédure accusatoire. À l'inverse, sous l'influence de la Convention européenne des droits de l'homme, la France remet progressivement en cause les principes de la procédure inquisitoire en valorisant le procès équitable et l'égalité des armes au détriment de la vérité matérielle. Ainsi, de part et d'autre de l'Atlantique, d'aucuns sont en quête d'un nouveau modèle procédural.

    Angélique D'Huart, Le principe du contradictoire et le juge des enfants : à l'épreuve de la pratique, thèse soutenue en 2019 à Strasbourg sous la direction de Jocelyne Leblois-Happe et Frédérique Granet-Lambrechts, membres du jury : Marc Pichard (Rapp.), Claire-Agnès Gizard    

    Au moment de l’adoption du Code de la justice pénale des mineurs et de l’anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant du 20 novembre 1989, la protection de l'enfant est un enjeu majeur de notre société et le traitement d'un sujet relatif au juge des enfants apparaît essentiel. Acteur principal de la protection de l'enfance, le juge des enfants voit ses attributions se situer aux confins du droit civil et du droit pénal. Il convient alors de s'interroger sur son rôle, en constante évolution depuis sa création en1945. Entre protection et répression, il est particulier pour le juge des enfants de situer son intervention. Tout en assurant la protection de l'enfant, ce magistrat doit respecter les principes de procédure qui régissent notre droit français. Le contradictoire, un des principes directeurs, apparaît ainsi comme incontournable dans le quotidien du juge des enfants. Toutefois, si la nécessité du respect de ce principe n'est pas à contester, sa définition est parfois imprécise dans les textes, et son application rend la protection de l'enfant compliquée. C'est ainsi qu’au quotidien, le magistrat de la jeunesse se doit de trouver un compromis entre le respect du contradictoire et la protection. Cet exercice nous conduit ainsi à mettre en exergue que l'application du contradictoire est particulière lorsqu'il est pris en compte devant le juge des enfants. Définition imprécise, application spécifique, le sujet relatif à la mise en œuvre d’un principe de procédure devant le juge des enfants paraît bien complexe. Néanmoins, c'est de cet aspect que découle tout son intérêt.

    Marie-Sophie Baud, La manifestation de la vérité dans le procès pénal: une étude comparée entre la France et les États-Unis, thèse soutenue en 2019 sous la direction de Philippe Conte, membres du jury : Cédric Ribeyre (Rapp.), Cécile Chainais et Xavier Lagarde    

    La justice pénale américaine s'attache, traditionnellement, plus à la vérité formelle, en garantissant le respect du due process, qu'à la vérité matérielle. Pourtant, depuis quelques décennies, la découverte de nombreuses erreurs judiciaires amène les juristes américains à s'interroger sur les excès de la procédure accusatoire. À l'inverse, sous l'influence de la Convention européenne des droits de l'homme, la France remet progressivement en cause les principes de la procédure inquisitoire en valorisant le procès équitable et l'égalité des armes au détriment de la vérité matérielle. Ainsi, de part et d'autre de l'Atlantique, d'aucuns sont en quête d'un nouveau modèle procédural.

    Marie Leroux-Campello, Les sanctions en droit de la consommation, thèse soutenue en 2018 à Paris 2 sous la direction de Agathe Lepage et Denis Mazeaud, membres du jury : Natacha Sauphanor-Brouillaud (Rapp.), Bertrand de Lamy et Dominique Fenouillet  

    De multiples sanctions répondent à la violation du droit de la consommation. Ces sanctions sont perçues comme des outils indispensables au respect de ce droit. Leur prolifération ainsi que leur caractère dérogatoire au droit commun sont pourtant fréquemment dénoncés. Surpénalisation, prime à la mauvaise foi des consommateurs, automaticité, intrusion du juge dans la sphère contractuelle, atteindraient leur légitimité. L’instrumentalisation des sanctions provoquerait leur confusion et leur dénaturation généralisée. La pénalisation des sanctions civiles et la banalisation des sanctions pénales sont particulièrement critiquées. Mais ce double mouvement est-il systématique ? Ce travail entend apporter une réponse plus nuancée. L’abstraction de la protection offerte aux consommateurs exige certains aménagements. Saisir l’essence des sanctions devient alors nécessaire afin identifier celles qui participent d’un dévoiement. Certaines sanctions seront ainsi réhabilitées. D’autres, à l’inverse, seront condamnées. Après avoir mesuré le dévoiement des sanctions du droit de la consommation, une remise en ordre s’est avérée indispensable. Diverses propositions ont ainsi été formulées, dans une quête constante d’équilibre entre efficacité et validité, afin que l’effectivité du droit de la consommation soit elle-même mieux assurée.

    Claire Quennesson, Mineur et secret, thèse soutenue en 2017 à Bordeaux sous la direction de Adeline Gouttenoire, membres du jury : Françoise Dekeuwer-Défossez (Rapp.), Jean-Christophe Saint-Pau, Laurent Bloch et Frédérique Eudier  

    Le secret est une notion ancienne, ancrée dans notre législation, qui est généralement le fait des majeurs. Relier le mineur au secret suppose de préciser comment la minorité influe sur le droit au secret dont toute personne - y compris lorsqu’elle est mineure - est titulaire, qu'il s'agisse de l'étendue du droit au secret plutôt plus réduite que pour les majeurs, que de l'exercice de ce droit qui, comme tout droit du mineur est différent et plus complexe.Garder un savoir caché suppose un certain degré de capacité. Or, le statut particulier reconnu au mineur, sujet de droit vulnérable soumis à l’autorité parentale, créé un doute sur sa possibilité de se prévaloir d’un secret. La consécration d’un tel droit pour le mineur n’est pas si évidente et fait l’objet de controverses. Ainsi, le législateur y répond de manière éparse sans en établir une théorie générale applicable aux mineurs. Selon les hypothèses, le droit au secret du mineur passe en effet d’une inexistence à un droit lui consacrant une réelle autonomie.Si le secret est en général une protection, ce qui en fait un droit affaiblissant le pouvoir parental, il peut aussi exposer l’enfant à un réel danger et même l’empêcher d‘accéder à une information le concernant. La richesse de la notion du secret se traduit ainsi spécifiquement lorsque le mineur en est l’objet. Sa vulnérabilité et son incapacité imposant une protection accrue, justifie de réduire le secret ou au contraire de l’étendre. En réalité la mise en œuvre du secret du mineur est différente selon que ce dernier se situe dans une relation avec un tiers ou dans ses relations avec ses parents.

    Rosalie Diarra, Les lois pénales à l'épreuve de la cybercriminalité en Afrique de l'Ouest, thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de David Chilstein, membres du jury : Didier Rebut (Rapp.)  

    La cybercriminalité, évolue dans un contexte ouest africain au départ, fortement marqué par une absence totale de législations capables de dissuader les cybercriminels. Sensibles aux menaces de cette criminalité pour leur image, développement et sécurité, les États de la Communauté Économique des États d'Afrique d l'Ouest (CEDEAO) ont adopté une Directive pour inciter à la mise en place de cadres nationaux de lutte contre la cybercriminalité. Malgré cette volonté communautaire, seulement, quelques États ont adopté une législation pour régir ces infractions. Des défis restent à relever au niveau de l'adoption de législations par certains États, la formation des acteurs de mise en œuvre des lois pénales, la modernisation des méthode de recherche des preuves. Les actions communes de lutte aussi bien au niveau du droit pénal de fond que de forme restent des voie privilégiées de lutte contre les cybercrimes dans la région ouest africaine.

    David Jabbour, Existe-t-il une spécificité du droit pénal des mineurs ?, thèse soutenue en 2015 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Haritini Matsopoulou, membres du jury : Didier Rebut (Rapp.), Jocelyne Leblois-Happe  

    Il y a soixante-dix ans, le droit pénal des mineurs acquérait son autonomie. Influencée par les idées humanistes de l'après guerre, l'ordonnance du 2 février 1945 a mis en place un droit pénal spécifique à l'enfance délinquante tourné davantage vers la protection et l'éducation du mineur auteur d'une infraction que vers sa répression. Ce système de justice tutélaire n'a toutefois pas résisté à l'épreuve du temps. L'augmentation de la délinquance juvénile ainsi que son évolution – les mineurs délinquants seraient de plus en plus jeunes et de plus en plus violents – ont en effet conduit les pouvoirs publics à douter de l'efficacité du dispositif mis en place par l'ordonnance du 2 février 1945, laquelle serait trop laxiste et donnerait un sentiment d'impunité aux jeunes délinquants. Le législateur est ainsi intervenu à maintes reprises, surtout depuis 2002, pour réformer le dispositif mis en place par ce texte et l'adapter aux problèmes de la jeunesse. Ces réformes, qui ont profondément bouleversé la justice des mineurs, n'ont-elles pas mis à mal sa spécificité? C'est à cette question que notre étude s'attachera à répondre.

    Renel Petit Frère, La répression pénale de la criminalité organisée : étude comparée des droits français et haïtien, thèse soutenue en 2014 à Lyon 3 sous la direction de André Varinard, membres du jury : Blandine Thellier de Poncheville    

    La criminalité organisée constitue une préoccupation pour les pouvoirs publics français et haïtiens et sa répression pénale se situe au cœur des droits français et haïtien. Pour ce faire, les deux législateurs ont dû adapter leur législation pénale afin de doter l’institution judiciaire de nouveaux instruments répressifs permettant la détection et la répression des infractions de criminalité organisée. Celles-ci sont réprimées via une double approche répressive proactive et réactive. On remarque que le droit pénal de la criminalité organisée tant substantiel que formel opère un glissement du réactif vers le proactif. Il s’agit d’une logique répressive qui privilégie l’efficacité répressive sur le respect des principes fondamentaux. Le droit à un procès équitable s’y trouve alors malmené. Dans les deux droits, les personnes impliquées dans des infractions organisées sont sévèrement sanctionnées et la confiscation des avoirs criminels est utilisée à des fins préventives et répressives. Cette répression se fait dans le cadre d’une coopération policière et judiciaire efficace qui favorise l’émergence de nouveaux instruments de coopération provoquant ainsi la mutualisation et la régionalisation des normes destinées à la répression pénale de la criminalité organisée. Cette étude comparative montre qu’Haïti peut bénéficier de l’expertise judiciaire française fondée sur la spécialisation des acteurs judiciaires qui interviennent dans le procès pénal.

    Rachid Lemoudaa, Le droit des étrangers et la dualité juridictionnelle, thèse soutenue en 2013 à Montpellier 1 sous la direction de Laurence Weil, membres du jury : Gilles Mathieu (Rapp.), Marie-Christine Sordino  

    La France est l'un des Etats qui a fait le choix de bâtir le pouvoir juridictionnel sur le partage de compétence entre deux ordres, l'ordre judiciaire et l'ordre administratif. Le principe de la dualité juridictionnelle découle de la summa divisio du système juridique français. Institué par la constitution de la deuxième République, très bien ancré dans le système juridique français et n'a jamais été remis en cause depuis. Il se veut en effet le garant contre l'arbitraire de l'Exécutif. Un principe sacro-saint qui a toujours gouverné le contentieux des étrangers et que le l'ancien Président de la République a nommément pointé du doigt lors de sa conférence de presse le 8 Janvier 2008 comme le principal responsable de l'engorgement des contentieux étrangers en le qualifiant de « bizarrerie française ». L'objectif de la présente thèse consiste à mettre toute la lumière sur les arcanes de la dualité juridictionnelle dans le contentieux des étrangers en France, puis étudier la possibilité d'une éventuelle unification des juridictions comme solution de substitution aux fins d'y remédier à cet engorgement ?

    Julie Perrin, Les agressions et atteintes sexuelles en droit pénal français : contribution à l'étude des incriminations et de leur régime, thèse soutenue en 2012 à Montpellier 1 sous la direction de Anne Ponseille, membres du jury : Muriel Giacopelli (Rapp.), Didier Thomas  

    Le développement croissant de règles créatrices d'un dispositif juridique particulier, notamment à l'aune des lois du 23 décembre 1980 ayant redéfini le crime de viol et du 17 juin 1998 relative à la prévention et la répression des infractions sexuelles ainsi qu'à la protection des mineurs, permet à certains auteurs de la doctrine de constater l'existence d'un ensemble de règles spécifiques. Aucune étude approfondie n'a à ce jour été effectuée sur les agressions et atteintes sexuelles, si ce n'est par le prisme des infractions à caractère sexuel ou celui des infractions violentes et sexuelles commises à l'encontre des mineurs. Il a semblé intéressant d'effectuer une approche synthétique de ces deux catégories d'incriminations au regard de la réponse pénale particulière qu'elles suscitent. La présente étude tend à étudier la persistance de ce dispositif apparemment spécifique. Sur le plan législatif et jurisprudentiel, il est apparu au regard de l'analyse synthétique, bien que non exhaustive, de ces dispositions, que le mouvement de spécificité n'a pas perduré et s'est éloigné des objectifs initiaux poursuivis, de préservation de la victime et de prévention de la récidive équilibrée entre surveillance et réinsertion. Le caractère initialement spécifique de ces dispositions doit aujourd'hui être relativisé concernant l'appréhension pénale de ces faits, comme leur sanction pénale.

    Elisa Baron, La coaction en droit pénal, thèse soutenue en 2012 à Bordeaux 4 sous la direction de Valérie Malabat, membres du jury : Xavier Pin (Rapp.), Jean-Christophe Saint-Pau et Bertrand de Lamy  

    Le coauteur est traditionnellement défini en droit pénal comme l’individu qui, agissant avec un autre, réunit sur sa tête l’ensemble des éléments constitutifs de l’infraction. Pourtant, il est permis de douter de la pertinence de cette affirmation tant la jurisprudence comme la doctrine en dévoient le sens.En réalité, loin d’être cantonnée à une simple juxtaposition d’actions, la coaction doit être appréhendée comme un mode à part entière de participation à l’infraction. En effet, elle apparaît comme un titre d’imputation à mi-chemin entre l’action et la complicité, auxquelles elle emprunte certains caractères. Autrement dit, elle se révèle être un mode de participation à sa propre infraction. Surtout, son particularisme est assuré par l’interdépendance unissant les coauteurs : parce que chacun s’associe à son alter ego, tous sont placés sur un pied d’égalité. Ces différents éléments, qui se retrouvent dans sa notion et dans son régime, permettent ainsi d’affirmer la spécificité de la coaction tout en renforçant la cohérence entre les différents modes de participation criminelle.

    Mélissa Eydoux, L'enfant face aux droits : réflexion sur le statut juridique du mineur, thèse soutenue en 2011 à Montpellier 1 sous la direction de Olivier Sautel, membres du jury : Sébastien Robinne (Rapp.), Didier Thomas  

    La majorité civile constitue la clé de voûte de la capacité des mineurs. Depuis l'entrée en vigueur de la loi du 5 juillet 1974, toute personne âgé de moins de dix huit ans est incapable juridiquement. Ce régime, résultat d'une évolution perpétuelle de l'époque romaine à la réforme du 5 mars 2007 en passant par la révolution française et la réforme du 4 mars 2002, a toujours été tourné vers la protection inébranlable des enfants. Pourtant, le législateur et la jurisprudence, tout comme la pratique, semblent enclin à offrir aux mineurs une capacité progressive. Aujourd'hui, le mineur n'est plus l'enfant d'hier mais n'est pas encore l'adulte de demain. Ainsi, le régime actuel, jalonné d'imprécisions et de confusions, semble mener inéluctablement vers une réforme en profondeur du droit applicable aux enfants.

    Carine Copain, L'encadrement de la contrainte probatoire en procédure pénale française, thèse soutenue en 2011 à Lyon 3 sous la direction de Élisabeth Joly-Sibuet, membres du jury : François Fourment (Rapp.), Jacques Buisson et Jean Pradel    

    La procédure pénale française se caractérise par le pouvoir de contrainte probatoire accordé aux autorités chargées de la recherche de la vérité. Celui-ci a fait l’objet d’une activité législative importante au cours de ces quarante dernières années marquée tant par une multiplication des mesures que par un renforcement progressif de leur encadrement. Cette succession des réformes législatives, dont le rythme s’est accéléré depuis le début du XXIe siècle, souligne la difficulté de trouver un équilibre satisfaisant entre, d’une part, l’efficacité de la recherche de la vérité et, d’autre part, l’effectivité des prérogatives accordées à l’individu. La recherche d’un tel équilibre conduit à s’interroger sur l’encadrement de la contrainte probatoire en s’extrayant des classifications traditionnelles des diverses mesures. Une approche historique des prérogatives accordées à l’homme permet de déterminer les droits et principes constituant aujourd’hui cet encadrement. En effet, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 appréhende l’individu en tant que citoyen dans ses relations avec l’Etat. Le respect de la liberté individuelle est dès lors mis en exergue. A ce titre, la création des mesures de contrainte ne peut être arbitraire et leur mise en œuvre doit être raisonnable. A l’issue de la Seconde guerre mondiale, l’individu n’est plus envisagé seulement comme un citoyen mais également comme un membre de l’humanité. L’effectivité de sa dignité et du respect de ses droits, en particulier, de son droit à un procès équitable, complètent en conséquence l’encadrement de la contrainte probatoire.

    Clément Margaine, La capacité pénale, thèse soutenue en 2011 à Bordeaux 4 sous la direction de Philippe Conte, membres du jury : Évelyne Bonis-Garçon et Valérie Malabat  

    Définie à l’origine comme l’aptitude à la sanction, la capacité pénale peut s’entendre plus largement comme résumant l’ensemble des aptitudes subjectives, c’est-à-dire propres au délinquant, indispensables à l’engagement et à la sanction de sa responsabilité pénale. Ces aptitudes sont de deux ordres. L’aptitude à l’infraction et l’aptitude à l’imputation de cette infraction conditionnent le jugement de responsabilité et contribuent à en assurer la dimension morale. L’aptitude à la sanction ou capacité pénitentiaire joue un rôle plus original puisqu’elle apparaît comme le fondement de la personnalisation de la peine, permettant d’adapter la sanction pénale à la personnalité et aux besoins de celui qui doit la subir.

    Lionel Djeatsa Fouematio, L'efficacité de la justice répressive à l'épreuve du contradictoire, thèse soutenue en 2011 à Lyon 3 sous la direction de Jacques Buisson, membres du jury : Reynald Ottenhof (Rapp.)    

    La sauvegarde des intérêts de la société implique une répression nécessaire mais aussi efficace. Cette dernière ne peut être pourvue que par une recherche efficiente de preuves relatives à la commission d’une infraction afin d’en connaître l’auteur. Tel est l’enjeu du procès pénal. Cependant, si la protection de la paix publique autorise et légitime une telle démarche, cette dernière ne peut s’opérer sans limitations aux dépens des droits de l’individu. Aussi, une conciliation doit être établie entre des intérêts apparemment contradictoires. La recherche d’un équilibre entre ces deux intérêts a eu des expressions multiples selon l’évolution législative, cette dernière ayant témoigné d’un balancement perpétuel entre ces impératifs. Il existe des situations de fait dans lesquelles il est nécessaire que les représentants de la justice réagissent. Ainsi se trouve justifié le recours à un corps de règles spécifiques grâce auquel la réponse pénale peut s’accomplir avec un minimum d’entrave. Le renforcement de la police judiciaire et la simplification procédurale, pour ne citer que ceux-là, semblent donc pleinement justifiés. Cependant, il est permis de se demander si l’accroissement du rôle des organes de la procédure ne doive pas être entouré de limites devant faire en sorte que l’objectif du législateur, et seulement cet objectif soit atteint. A l’occasion d’une réflexion globale de la place de la personne poursuivie pendant le procès pénal, cette étude conduit d’abord à s’interroger sur la portée des diverses réformes, puis sur le rôle de plus en plus accru des organes de la procédure, afin de constituer en parallèle une dynamique possible de l’accroissement des droits préexistants, voire la création de droits de la défense nouveaux. Le jeu de pouvoirs et de droits qui profile le procès, doit s’effacer sous l’influence de la Convention européenne des droits de l’homme pour laisser apparaître un procès pénal contradictoire. Simplement contradictoire, mais pleinement contradictoire.

    Noémie Stonestreet, La notion d'infraction pénale, thèse soutenue en 2009 à Bordeaux 4 sous la direction de Jean-Christophe Saint-Pau  

    L'incrimination massive de simples irrégularités dans le déroulement d'activités économiques et sociales, tout comme l'apparition de la responsabilité pénale des personnes morales, sont autant de signes d'un bouleversement du droit pénal, traditionnellement attaché à la répression des atteintes aux valeurs collectives réputées essentielles, fondée sur une culpabilité morale entièrement construite à l'intention des personnes physiques. A l'époque même où cette mutation a pris forme, le développement d'une répression extra-pénale s'est imposé, émanant de l'administration qui fut entérinée par la jurisprudence européenne et par celle du Conseil constitutionnel, relative aux garanties accordées dans toute forme de répression, qu'elle soit pénale, administrative ou disciplinaire. Si bien que le droit pénal connaît de profonds changements internes, en même temps qu'il est concurrencé dans son rôle de droit répressif par excellence. Face à ces avatars, l'étude de la notion d'infraction prend tout son intérêt, afin de revaloriser le particularisme du fait générateur de responsabilité pénale. En tant que fait générateur de responsabilité, l'infraction est un acte illicite, qui a vocation à être imputé à une personne. C'est à travers ces deux piliers que son originalité doit être analysée, ce qui permettra du même coup de mesurer la singularité dont peut encore se prévaloir la répression pénale.

  • Thomas Herrmann, Unité d’action et concours d’infractions : la question du cumul de déclarations de culpabilité en droit pénal interne et en droit international penal, thèse soutenue en 2022 à Paris 1 sous la direction de David Chilstein, membres du jury : Raphaële Parizot (Rapp.), Xavier Pin (Rapp.), Emmanuel Dreyer  

    La question du cumul de déclarations de culpabilité se pose dans le cas où une personne paraît avoir commis plusieurs infractions s’inscrivant dans une même unité d’action, soit parce qu’elles sont constituées par des faits partiellement ou totalement identiques, soit parce qu’elles sont constituées par des faits totalement distincts mais consécutifs ou concomitants. Partant du constat que cette question se pose dans les mêmes termes et avec la même acuité en droit pénal interne et en droit international pénal, la présente étude propose une méthode générale de résolution de la question en se fondant sur une règle logique dont la validité n’est pas limitée à un ordre juridique en particulier : l’existence d’une pluralité d’infractions en concours constitue une condition absolument nécessaire du cumul de déclarations de culpabilité. Ainsi, la méthode proposée consiste dans un premier temps à distinguer clairement les situations d’infraction unique (infraction unique en vertu du droit pénal spécial ou en vertu d’une théorie générale : conflit d’incriminations ou infraction continuée) et les situations de concours (idéal ou réel) d’infractions. Dans un second temps, la méthode consiste à résoudre les concours en vertu d’un principe de type téléologique, autorisant le cumul lorsqu’il est nécessaire afin d’atteindre un ou plusieurs objectifs légitimes (rendre pleinement compte du comportement délictueux de l’auteur, peines principales et complémentaires, récidive spéciale, recevabilité de l’action civile), prohibant le cumul dans le cas contraire. À cette fin, l’étude propose une classification affinée des différents types de concours idéals et réels d’infractions.

    Carole Aigouy, Le droit de la responsabilité médicale à l'épreuve du risque, thèse soutenue en 2016 à AixMarseille sous la direction de Dominique Viriot-Barrial, membres du jury : Dominique Thouvenin (Rapp.), Philippe Pierre, Philippe Brun et Alain Sériaux  

    Le droit de la responsabilité médicale est sans doute l'un des domaines du droit ayant connu une évolution majeure à l'aune de ce XXIème siècle. Devenu un « véritable laboratoire des instruments de responsabilité civile », il a influé et sera influencé par différentes réformes intervenues très récemment. S'il est communément admis que l'essor des sciences et des techniques a influé sur les méthodes de prise en charge du malade, ces progrès ont également joué sur la manière d'appréhender la responsabilité du médecin que l'étude abordera à travers son activité de prévention, de diagnostic et de soins. L’art médical, dont la capacité de guérir trouvait initialement son essence dans un pouvoir divin, s’est progressivement doté de méthodes d’analyse et d’interprétation scientifiques. Envahi par la probabilité, l’exercice médical s’est technicisé mais s’est aussi systématisé, gagnant peu à peu précision et capacité de prévision. Dès lors, le médecin tente aujourd’hui de prévenir, de maîtriser, d’amoindrir ou d’éviter la survenance d’un événement dommageable, qu’il soit lié à l’état de santé initial du patient ou qu’il résulte du système de santé. Qu’il s’agisse de l’erreur ou de l’aléa, ce dernier est devenu probabilisable et c’est ainsi qu’il finira par être nommé « risque » ou plus exactement « risque résultant du système de santé ». L’idée est donc d’envisager le droit de la responsabilité médicale à l’épreuve de ce risque, étude qui conduira à en réviser les conditions de mise en œuvre à la poursuite d’un équilibre actuellement altéré

    Jean-Baptiste Perrier, La transaction en matière pénale, thèse soutenue en 2012 à AixMarseille sous la direction de Sylvie Cimamonti, membres du jury : Serge Guinchard, Jocelyne Leblois-Happe et Blandine Mallet-Bricout  

    Contrat par lequel les parties terminent une contestation née ou préviennent une contestation à naître, la transaction présente a priori une utilité remarquable pour la matière pénale. L'identification de la logique transactionnelle suppose toutefois que de tels procédés répressifs mettent un terme définitif au litige et ce au moyen de concessions de la part de l'auteur des faits et des autorités ou administrations chargées des poursuites. Seules la transaction pénale et la composition pénale revêtent ces qualités. Une telle transposition implique que la matière en cause puisse connaître d'un règlement des suites de l'infraction déterminé par les parties, hors du juge, mais aussi d'un règlement définitif. Les caractéristiques des alternatives aux poursuites témoignent alors de la réception de la technique transactionnelle dans la matière pénale. Ce constat ne peut pour autant suffire, la transposition de la transaction suppose également l'insertion d'un contrat dans le processus répressif. La mise à l'épreuve de la transaction à la matière pénale conduit à relever certains obstacles, tenant au consentement de l'auteur des faits ou encore à l'indisponibilité de l'action publique. Cette opposition conduit à une adaptation de la transaction à la matière pénale. Les alternatives aux poursuites révèlent l'existence de mesures à caractère répressif, proposées à l'auteur des faits et acceptées par lui dans un cadre déjudiciarisé : les sanctions transactionnelles. La reconnaissance de cette catégorie spécifique de sanctions permet d'entrevoir un certain nombre d'améliorations, afin que ces sanctions transactionnelles soient le fruit d'un accord équitable

    Gérald Pandelon, La question de l'aveu en matière pénale, thèse soutenue en 2012 à AixMarseille sous la direction de Sylvie Cimamonti, membres du jury : Thierry Ricard (Rapp.), Jean-Jacques Galli (Rapp.)  

    Si l'aveu n'entretient pas de rapport obligatoire avec la vérité judiciaire, penser l'aveu en matière pénale renvoie à une question infiniment plus complexe qui excède le domaine exploré. Non seulement, en effet, il semblerait que l'aveu renvoie au réel critère d'appréciation en matière judiciaire mais également il repose sur une pratique qui concerne des éléments personnels vécus sur un mode négatif, en relation avec des valeurs et des normes acceptées au sein d'une société historique donnée. Car c'est dans le mystère de la conscience de l'auteur de l'aveu que le passage à l'acte est possible, donc dans une sphère qui a davantage partie liée avec son intériorité éthique qu'avec le caractère impératif d'une norme pénale. En même temps, l'aveu est le reflet de l'évolution de nos sociétés modernes. Si l'aveu devait être recherché hier inconditionnellement et constituait un impératif absolu même au détriment de la vérité, il s'est aujourd'hui banalisé comme d'ailleurs la mesure qui le rendait nécessaire, la garde à vue. Ce qui prévalait antérieurement, sous le règne de l'aveu traditionnel comme reine des preuves, c'était davantage une forme d'exigence éthique qui faisait de la vérité la norme. Cette conception absolue de l'aveu était également celle d'une société fondée sur la confiance, c'est-à-dire celle où précisément une vérité pouvait se manifester plus aisément car elle en constituait une valeur structurante. Il semblerait que cette société de confiance ait laissé place à une société de défiance dans laquelle la vérité n'est plus le référent essentiel, mais davantage l'efficacité ou la célérité des procédures

    Mamadou Falilou Diop, Essai de construction de poursuites d’auteurs de crimes internationaux à travers les mécanismes nationaux et régionaux, thèse soutenue en 2012 à AixMarseille sous la direction de Xavier Philippe, membres du jury : Fabrice Hourquebie (Rapp.), Saïdou Nourou Tall (Rapp.), Anne-Marie La Rosa  

    Les crimes internationaux constituent des infractions dont les conséquences dramatiques affectent la communauté internationale dans son ensemble. Cette dernière s'est engagée dans la poursuite d'auteurs présumés de ces crimes à travers les différents mécanismes juridiques mis en place par la justice pénale internationale. Il incombe essentiellement aux États d'assurer l'effectivité de cette justice. Ainsi, quand des auteurs présumés de crimes internationaux se trouvent sur le territoire ou dans la juridiction d'un État, ce dernier est tenu de les poursuivre ou de les extrader vers d'autres États ou juridictions pénales internationales lorsque cela est nécessaire. Depuis la Deuxième Guerre mondiale, certains États mettent en application ces obligations en engageant des poursuites à l'encontre de criminels internationaux. La répression nationale des crimes internationaux se heurte à de nombreuses difficultés afférentes, le plus souvent, au manque de moyens ou de volonté, à l'inadéquation de certains systèmes juridiques nationaux, à la realpolitik (de l'allemand politique réaliste), à la nécessité de préserver les relations interétatiques, etc. Par ailleurs, il n'existe pas encore d'instance supranationale capable de contraindre les États à respecter leurs obligations internationales de répression des crimes internationaux. Par conséquent, l'idée de l'implication des cours régionales des droits de l'Homme dans la répression nationale des crimes internationaux s'impose davantage eu égard aux exigences internationales de répression des crimes internationaux qu'elles rappellent constamment aux États

    Guillaume Goguet, Les droits civils perpétuels en droit français contemporain, thèse soutenue en 2012 à AixMarseille sous la direction de Emmanuel Putman, membres du jury : Marie Lamoureux (Rapp.), Frédéric Buy (Rapp.)  

    « L'indépendance de la durée de vie d'un droit face à l'érosion qui touche inéluctablement un bien ou une valeur protégée », voilà quelle paraît être la définition la plus révélatrice des droits civils perpétuels en droit français contemporain. Cette dernière ressort d'une analyse au terme de laquelle il semble que le système normatif actuel est peu enclin à reconnaître des droits survivants à leurs titulaires. Pis, les instruments juridiques permettant de circonscrire leur domaine sont nombreux, à l'image du plus efficace d'entre eux : la prescription extinctive. Mais ces instruments restrictifs ne sont pas isolés. La nature même du droit peut porter en elle le germe de sa disparition. C'est alors que sont renversés de vieux préjugés. Les droits réels ne sont pas davantage voués à la perpétuité que ne le sont les droits de la personnalité. En outre, là où la prohibition devrait s'imposer aux droits personnels, certains s'en émancipent en fait. C'est alors que la perpétuité se dévoile dans trois droits civils en particulier : le droit de propriété, le droit moral de l'auteur et le droit au nom. Restreints dans leur nombre, ces droits sont cependant privilégiés dans leur régime. En effet, selon la qualité qu'ils revêtent, ils bénéficient de moyens de mise en œuvre et de protection supplémentaires, comme en témoignent la théorie des droits subjectifs ou la reconnaissance de droits fondamentaux. Selon qu'ils sont interprétés comme les premiers ou les seconds, ou voire même les deux simultanément, leur justiciabilité est clairement renforcée