Peggy Ducoulombier

Professeur
Droit public.
Faculté de Droit, de Sciences Politiques et de Gestion

Institut de Recherches Carré de Malberg

Responsabilités administratives et scientifiques :

Responsable de la formation :
  • THESE

    Les conflits de droits fondamentaux devant la Cour européenne des droits de l'Homme, soutenue en 2008 à Université Robert Schuman Strasbourg 19712008 sous la direction de Florence Benoît-Rohmer

  • Peggy Ducoulombier, Dominique d' Ambra, Gabriel Eckert, Jean-Paul Jacqué, Patrick Wachsmann (dir.), Mélanges en l'honneur de Florence Benoît-Rohmer: Les droits de l'homme, du Conseil de l'Europe à l'Union européenne, Bruylant et Strada lex, 2023, Mélanges, 639 p.  

    Les Mélanges en l’honneur de Florence Benoît-Rohmer s’inscrivent parfaitement dans la lignée de sa carrière, entre étude du droit du Conseil de l’Europe et du droit de l’Union européenne pour la protection des droits de l’homme. Les thèmes couverts dans cet ouvrage illustrent bien la manière dont Florence Benoît-Rohmer a traité non seulement des questions fondamentales qui traversaient les deux systèmes constituant le coeur de sa recherche et de ses enseignements, mais également des thématiques parfois dans l’ombre, et ce toujours en faisant le lien entre les deux organisations européennes. Les contributions de ses collègues, amis et élèves ici réunies reflètent parfaitement sa conception des droits de l’homme. Profondément attachée à leur défense théorique, Florence Benoît-Rohmer a également oeuvré à leur concrétisation par son engagement professionnel, au sein des différentes Universités et institutions dans lesquelles elle est intervenue, de Strasbourg à Beijing en passant par Venise et Sofia. Ces Mélanges permettent non seulement de mettre en lumière les thèmes de prédilection de Florence Benoît-Rohmer mais ils révèlent également la vision que celle-ci a toujours eu des droits de l’homme – indivisibles et universels – et de leur enseignement, profondément humain. À son image.

    Peggy Ducoulombier, Catherine Haguenau-Moizard (dir.), La protection des droits et libertés en France et au Royaume-Uni, Société de législation comparée, 2022, Collection Colloques, 221 p. 

    Peggy Ducoulombier, Olivier Beaud, Florence Benoît-Rohmer, Nicolas Chifflot, Olivier Jouanjan, Fabrice Picod (dir.), Défendre les libertés publiques: mélanges en l'honneur de Patrick Wachsmann, Dalloz, 2021, Études, mélanges, travaux, 485 p.  

    Sur l'écran d'accueil : "Par ses enseignements, le professeur Patrick Wachsmann a profondément marqué, à Nancy et surtout à Strasbourg, des générations d’étudiants, mais il a aussi par ses nombreux écrits acquis une réputation nationale et internationale en offrant à ses lecteurs des idées, des manières de voir nouvelles et une sensibilité critique alliant rigueur et finesse d’analyse. Afin de lui rendre hommage pour la contribution exceptionnelle qu’il a apportée à la doctrine publiciste française et à la promotion des libertés publiques, ce volume de Mélanges a pour thème « Défendre les libertés publiques ». Le manuel que Patrick Wachsmann publie aux Éditions Dalloz est encore l’un des rares à utiliser l’appellation de « libertés publiques », expression à laquelle il tient beaucoup, ne serait-ce que pour dénoncer les insuffisances persistantes du système français de protection des libertés. Les contributions ici réunies émanent de ses collègues, anciens élèves et amis. Par-delà l’hommage rendu à un auteur, un professeur et un maître, elles témoignent de l’actualité d’une œuvre qui, à la croisée des droits européens et du droit interne, tant dans ses dimensions historiques, théoriques que de droit positif, rappelle à tous les juristes la constante vigilance que réclame, contre les maux de notre temps, la défense des libertés. Patrick Wachsmann est professeur à l'Université de Strasbourg."

    Peggy Ducoulombier, Guillaume Barrera, Éric Maulin (dir.), Le commerce et la paix, Presses universitaires de Strasbourg, 2017, Annales de la Faculté de droit de Strasbourg, 209 p.  

    La 4e de couverture indique : "L'association du commerce et de la paix est un lieu commun de la pensée libérale, mais peut-on encore y croire ? Le développement du commerce a peut-être renforcé la paix entre ceux qui pouvaient s'y adonner mais il n'a cessé de maintenir, à la périphérie de l'histoire, des exclus de la croissance qui réclament aujourd'hui leur part. On pourrait avoir le sentiment qu'après le temps de l'espoir et de l'optimisme est venu celui des désillusions. Mais cette lecture serait bien superficielle. L'un des apports importants des contributions de ce volume est de montrer que dès l'origine, chez Montesquieu ou Adam Smith, on observe un certain doute quant aux effets du commerce, qui contribue sans doute à la paix, mais parfois aussi à la guerre, qui élève la civilisation, mais parfois abaisse moralement les individus qui s'y adonnent ou sont victimes de la nouvelle organisation du travail. Cette ambivalence n'a jamais cessé de travailler ce couple finalement mal assorti, les arrières-pensées, les calculs mercantilistes n'étant jamais très éloignés des espoirs libre-échangistes."

    Peggy Ducoulombier, Les conflits de droits fondamentaux devant la Cour européenne des droits de l'homme, Bruylant et strada lex, 2011, Publications de l'Institut international des droits de l'homme, 745 p. 

    Peggy Ducoulombier, Les conflits de droits fondamentaux devant la Cour européenne des droits de l'homme, Atelier national de reproduction des thèses, Université de Lille 3, 2009, Lille-thèses 

  • Peggy Ducoulombier, « La transparence, un droit fondamental ? », La transparence dans la Convention européenne des droits de l'homme : [Colloque du 12 octobre 2018, à l'Université d'Orléans, UFR Collégium Droit, Économie, Gestion], Université d'Orléans, UFR Collégium Droit, Économie, Gestion, 2018  

    Cette journée d'étude, organisée par le Centre de Recherche Juridique Pothier, vise à tracer les contours de la définition d'un droit à la transparence, afin de se demander si la transparence peut être considérée comme un droit fondamental invocable devant les tribunaux en France ou dans d'autres systèmes (droit de l'Union européenne, systèmes internationaux ou droits étrangers)

  • Peggy Ducoulombier, « Prix international de la Revue trimestrielle des droits de l’homme (2019) », Revue trimestrielle des droits de l'Homme , 2020, n° ° 122, pp. 215-216   

    Peggy Ducoulombier, « Prix international de la Revue trimestrielle des droits de l’homme », Revue trimestrielle des droits de l'Homme , 2019, n° ° 118, pp. 529-529   

    Peggy Ducoulombier, « Contrôle de conventionnalité et Cour de cassation : de la méthode avant toute chose », Recueil Dalloz, 2017, n°31, p. 1778   

    Peggy Ducoulombier, « Tenue correcte exigée », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, 2015, n°01, p. 95   

    Peggy Ducoulombier, « Qualité de la vie et Convention européenne des droits de l'Homme », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, 2014, n°06, p. 1047   

    Peggy Ducoulombier, « Le European Union Act 2011 ou la démocratie en excuse de l'euroscepticisme », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, 2011, n°04, p. 689   

  • Peggy Ducoulombier, « Euroscepticisme et droits humains au Royaume Uni », le 24 mars 2022  

    Organisé par la faculté de langues et cultures étrangères, Université de Nantes

    Peggy Ducoulombier, « La prise en compte de l’exécution des arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme », le 17 février 2022  

    Organisée dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe, sous la direction scientifique de Christos Giannopoulos, Maître de conférences à l’Université de Strasbourg

    Peggy Ducoulombier, « Le droit international et européen face aux défis de l’État de droit », le 14 décembre 2018  

    Séminaire organisé par Iulia Motoc, Juge à la Cour Européenne des Droits de l'Homme et Alina Miron, Professeure à l'Université d'Angers

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Romain Place, La valeur d'égalité en droit public français et britannique, thèse soutenue en 2023, membres du jury : Aurélien Antoine (Rapp.), Robert Wintemute (Rapp.), Denis Baranger et Céline Roynier    

    En droit public français, l’égalité revêt une valeur symbolique. Néanmoins, la multitude fragmentée des normes juridiques qui l’expriment rend sa signification contestée et confuse. La thèse soumet cet objet à l’épreuve de la comparaison avec le Royaume-Uni. La lecture de l’égalité en tant que valeur, plutôt qu’en tant que norme juridique, permet de lire ensemble des dimensions souvent compartimentées dans la sphère du droit public. À ce titre, la thèse révèle trois fonctions de l’égalité en droit public. D’abord, elle remplit une fonction de légitimation du pouvoir politique, en contribuant à forger le modèle de la démocratie libérale. Dans ce cadre, l’égalité contribue à la génération de la normativité juridique. Ensuite, l’égalité fonde axiologiquement des normes juridiques particulières. La fonction déontologique, concrétisée par le principe général d'égalité et le droit spécifique de la non-discrimination, contraint le pouvoir politique à considérer les individus comme des égaux. Enfin, la valeur d’égalité est une finalité de l’action publique. Elle appelle l’intervention étatique au soutien d’une égalisation des ressources et des relations interindividuelles.

    Vedran Lopandić, Les partis politiques dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme : contribution à l'étude de la démocratie européenne, thèse soutenue en 2022 à Strasbourg en co-direction avec Tarik Haverić, membres du jury : Joël Andriantsimbazovina (Rapp.), Yves Poirmeur (Rapp.), Giánnīs Ktistákis    

    Les partis politiques ne sont pas uniquement des associations essentielles à la démocratie mais ils représentent aussi un mode collectif d'exercice de certains droits garantis par la Convention européenne des droits de l'homme, comme par exemple la liberté d'association et la liberté d'expression. Les partis politiques sont donc protégés à double titre par la Cour européenne des droits de l'homme et il est possible de parler de l'émergence d'un corpus de normes formant le droit européen des partis politiques. Etudier cette nouvelle branche du droit à travers le prisme des conceptions normatives de la démocratie – à savoir les conceptions procédurale et substantielle –, permet de souligner l'importance et l'urgence de renforcer le principe de responsabilité démocratique incombant aux partis et autres acteurs politiques dans la jurisprudence européenne. Ce faisant, la principale difficulté consiste à concilier le principe de responsabilité démocratique avec le principe d'autonomie des partis politiques.

    Guillaume Dartigue, Le préambule en droit international des droits de l'homme : une analyse critique du discours des droits de l'homme en droit international, thèse soutenue en 2021 à Strasbourg, membres du jury : Laurence Burgorgue-Larsen (Rapp.), Véronique Champeil-Desplats (Rapp.), Rémi Bachand et Paulo Pinto de Albuquerque    

    Les théories critiques du droit international font apparaître sa participation à différentes formes de subordination. Le discours préambulaire y contribue largement par sa fonction de légitimation des instruments internationaux, et, à travers les ressorts qu’il mobilise à cette fin – parmi lesquels l’intégration systémique des instruments internationaux et le recours à une terminologie axiologique –, par sa participation à la construction d’un discours des droits de l’homme. Face à ce constat, l’étude questionne les potentialités du discours préambulaire pour l’émancipation de la personne humaine. Une première approche révèle le rôle des préambules dans la motivation du juge international de protection des droits de l’homme. Par les ressources argumentatives qu’il contient, le discours préambulaire offre de multiples possibilités pour soustraire son office à la volonté des États. Néanmoins, l’importance et la nature de ses insuffisances, de même que les limites inhérentes à la fonction juridictionnelle, exigent des perspectives plus radicales.

    Eric Paillissé, Le droit à la santé dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme, thèse soutenue en 2018 à Perpignan en co-direction avec Marcel Sousse, membres du jury : Jean-Pierre Marguénaud (Rapp.), Diane Roman (Rapp.), David Szymczak et Paulo Pinto de Albuquerque    

    Le droit à la santé ne fait pas partie du catalogue des droits garantis par la Convention européenne des droits de l’homme. En raison de sa nature essentiellement libérale, la Convention vise avant tout à assurer une protection effective à l’échelle européenne des droits de nature civil et politique. Il en résulte que la Cour européenne des droits de l’homme se montre particulièrement prudente lorsqu’il s’agit de s’aventurer sur le terrain économique et social, lequel relève essentiellement de la compétence des États et de leur politique législative. Toutefois, sous l’impulsion des requêtes portées devant elle, la Cour a rapidement découvert que les droits conventionnels présentent un volet sanitaire qui en conditionne parfois l’exercice effectif. Forte de son dynamisme interprétatif, la Cour européenne des droits de l’homme a progressivement élaboré un corpus juridique portant sur des questions sanitaires qu’elle distille dans sa jurisprudence au gré des affaires soumises à son contrôle. Afin d’adapter la Convention aux réalités sociales, le juge européen s’est employé dans unpremier temps à consacrer une obligation de protection de la santé des individus les plus nécessiteux. Au-delà de ces aspects, la Cour européenne des droits de l’homme s’est engagée dans une redéfinition du mode d’exercice du droit à la santé. Elle se positionne progressivement sur le terrain de la promotion de la santé, faisant ainsi du juge européen unacteur essentiel à la construction d’un droit européen à la santé.

  • Samira Allioui, Un remodelage de l’accès des requérants individuels au prétoire européen : les défis du droit processuel supranational, thèse soutenue en 2023 à Strasbourg sous la direction de Christian Mestre, membres du jury : Sébastien Touzé (Rapp.), David Szymczak (Rapp.), Pascal Dourneau-Josette    

    L’objet de cette étude est d’analyser en quoi la procédure de recevabilité établie depuis l’entrée en vigueur du Protocole n°14 est contraignante en termes d’accès au prétoire européen pour les requérants individuels. Il s’agit d’un travail axé sur la place des requérants individuels dans le droit processuel supranational. La refonte du modèle de recevabilité a aidé la Cour à alléger sa charge de travail. Les critères de recevabilité ont été renforcés pour une évaluation plus stricte du bien-fondé d’une requête. La Cour prend position sur sa compréhension du pouvoir discrétionnaire dans l’interprétation des critères de recevabilité qu’elle applique d’office.Toutefois, elle engendre des interprétations qui peuvent être décomposées à l’infini. Des tergiversations sur l’interprétation du droit de recours individuel ne font qu’alimenter les désaccords déjà persistants sur la conception la plus appropriée de la justice. Un accent est mis sur la mission juridictionnelle pratique sans tenir compte du droit à une réponse judiciaire. Le pire serait de voir se mettre en place une justice d’algorithmes, aussi rapide et efficace qu’anonyme et injuste. Cette approche tient compte des stratégies procédurales mises en place depuis 2010 afin de simplifier, fluidifier et d’accélérer la procédure.

    Georgios A. Serghides, The principle of effectiveness and its overarching role in the interpretation and application of the ECHR : the norm of all norms ans the method of all methods, thèse soutenue en 2021 à Strasbourg sous la direction de Florence Benoît-Rohmer, membres du jury : Linos-Alexandre Sicilianos (Rapp.), Achilléas K. Aimilianídīs (Rapp.), Pere Pastor Vilanova    

    La thèse explore le rôle du principe d'effectivité (le « Principe ») dans l'interprétation et l'application de la CEDH. La première partie procède à un examen analytique de la raison d'être du principe d’effectivité, de ses capacités, de ses formulations ainsi que de son évolution historique et jurisprudentielle. Elle soutient que le Principe trouve sa raison d’être, à savoir de rendre la Convention effective, grâce aux deux capacités qu’il allie, celle de méthode d'interprétation et celle de norme de droit international, ainsi qu'à travers ses deux sous-capacités, la doctrine des obligations positives et celle de « l'instrument vivant ». La thèse examine tous ces aspects en profondeur. La deuxième partie porte sur le rôle globalisant du principe d’effectivité tout en démontrant la polyvalence de son fonctionnement en raison de sa double nature (harmonisante et défensive) et de son application à tous les stades de la procédure, jusqu’à la mise en oeuvre des arrêts de la Cour. De manière originale, la thèse soutient que le principe d’effectivité, de par son rôle globalisant, mérite d’être qualifié de « norme de toutes les normes et de méthode de toutes les méthodes ».

    Elena Izyumenko, The freedom of expression perspectives on intellectual property in Europe, thèse soutenue en 2020 à Strasbourg sous la direction de Christophe Geiger, membres du jury : Jonathan Griffiths (Rapp.), Martin Senftleben (Rapp.)    

    Ce travail étudie, de manière systématique, si la réglementation de la propriétéintellectuelle en Europe peut (ou même devrait) être conçue comme une réglementationde l'expression. Cette étude examine notamment si les droits des utilisateurs de propriétéintellectuelle ainsi que ceux des titulaires de propriété intellectuelle peuvent être fondéssur la liberté d'expression, et si les créations protégées par la propriété intellectuellepeuvent être conçues non pas comme une propriété ou un investissement, mais plutôt, etavant tout, comme un discours. L'objectif d'une telle analyse est d'établir le degré et lamanière dont le droit à la liberté d'expression informe déjà et devrait informer davantageles règles de protection de la propriété intellectuelle en Europe et ses limites.

    Carole Viennet, Des droits sociaux pour l'intégration des réfugiés en Europe : les droits à la santé, au logement, à l'éducation et au travail des personnes ayant besoin d'une protection internationale, dans les Droits de l'homme et le Droit des réfugiés, thèse soutenue en 2018 à Strasbourg sous la direction de Ivan Boev, membres du jury : Marie-Laure Basilien-Gainche (Rapp.), Niki Aloupi (Rapp.)    

    L’intégration des réfugiés requiert l’accès aux soins et au logement, la scolarisation, la formation professionnelle et l’entrée sur le marché du travail. La question est, en somme, celle de la garantie de leurs droits sociaux. Pour y répondre, cette thèse pose les jalons de la protection des droits à la santé, au logement, à l’éducation et au travail de chacune des catégories de personnes ayant besoin d’une protection internationale. Les principales normes des Droits de l’homme et du Droit des réfugiés adoptées dans le cadre des Nations unies, du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne sont ainsi, pour la première fois sur ce sujet, confrontées, lues en combinaison et mises en perspective avec les réformes à venir. Il en ressort, en particulier, une cartographie des garanties offertes en fonction des statuts migratoires et situations personnelles, la définition des critères généraux déterminants émergés de la comparaison des systèmes, ou encore des arguments juridiques innovants.

    Zilhy Maryvonne Alice Dadie Dobe-Yoro, La contribution de la commission africaine des droits de l'homme et des peuples à la protection des droits des détenus, thèse soutenue en 2018 à Strasbourg sous la direction de Élisabeth Lambert-Abdelgawad, membres du jury : Gérard Niyungeko (Rapp.), Jean Dhommeaux (Rapp.), Mutoy Mubiala    

    Organe institué par la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples, la Commission africaine exerce une mission de contrôle du respect des droits de l’Homme en Afrique depuis 1987. Dans ce cadre, elle a rendu de 1992 à 2017, un ensemble de 57 décisions à travers lesquelles elle participe à la protection des droits des détenus en Afrique. Cette démarche est axée sur deux composantes à savoir, la reconnaissance des droits des détenus et leur mise en œuvre. Ainsi, la Commission a mis à profit son activité interprétative pour donner de la substance aux droits généraux reconnus par la Charte et adapter ces derniers au cadre de la détention. Cette dernière a donc institué des normes et principes, exigeant le respect et la protection de la dignité humaine, la protection de l’intégrité physique ou morale ainsi que le droit aux relations sociales et le droit à la légalité de la détention du détenu. Par ailleurs, la Commission a élaboré et institué les mécanismes (contentieux et non contentieux) et de suivi, à travers lesquels elle contrôle les mesures adoptées par les Etats pour donner effet aux droits des détenus. Ainsi, cette recherche a mis en lumière les points positifs et les limites de cet apport. Ces limites qui sont dues à des facteurs internes et externes à la Commission ont donné lieu à des recommandations dont la prise en compte permettra de renforcer ce mécanisme et rendre la protection des droits des détenus plus effective.

    Aikaterini Tsampi, Le principe de séparation des pouvoirs dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme, thèse soutenue en 2017 à Strasbourg sous la direction de Patrick Wachsmann, membres du jury : Linos-Alexandre Sicilianos (Rapp.), Jordane Arlettaz (Rapp.)    

    Quid d’un principe constitutionnel concernant l’organisation institutionnelle de l’État, tel que la séparation des pouvoirs, dans la jurisprudence d’une cour internationale des droits de l’homme, telle que la Cour européenne des droits de l’homme ? S’il serait audacieux de prouver que le juge de Strasbourg applique une certaine théorie de séparation des pouvoirs, il est pourtant pertinent de répondre à la question de savoir si les solutions adoptées par le juge européen des droits de l’homme dessinent une vision cohérente de ce que doivent, selon lui, être les relations entre les pouvoirs. En outre, il ne faut pas faire abstraction du fait que la théorie de la séparation des pouvoirs telle qu’elle est conçue dans l’État libéral contemporain n’implique la consécration que d’un socle minimal de solutions soit acquis.

  • Charline Putti, Les obligations internationales des États en matière de droits économiques, sociaux et culturels : l'édification d'un régime obligataire spécifique aux droits à réalisation progressive, thèse soutenue en 2020 à AixMarseille sous la direction de Hélène Tigroudja, membres du jury : Carlos-Miguel Herrera (Rapp.), Ludovic Hennebel et Jean Dhommeaux  

    La formalisation du droit international des droits de l'homme a entériné le postulat voulant que les droits civils et politiques et les droits économiques, sociaux et culturels (DESC) n’appelleraient pas le même type de protection. La consécration des DESC traduit l’acceptation réaliste du fait que le manque de ressources et l'inertie de l'État peut entraver la pleine application des droits économiques, sociaux et culturels, constat dont découle le concept de « réalisation progressive » de ces droits. Cette clause de progressivité, bien que fondée, comporte des expressions et des notions particulièrement imprécises qui rendent son analyse assez complexe. Les obligations en matière de droits économiques, sociaux et culturels demeurent ainsi incomprises et ces droits continuent à être assimilés à des objectifs à long terme ou à de simples aspirations de justice sociale. Ce « concept » de réalisation progressive, pourtant extrêmement important dans l’interprétation des obligations liées aux droits économiques, sociaux et culturels peine à être saisi par les organes de protection dans la mesure où il est susceptible de faire obstacle à la mise en évidence d’obligations immédiatement exigibles. La thèse qui sous-tend ces travaux est celle de la nécessité d’édifier un régime obligataire conforme et propre aux exigences de mise en œuvre des DESC à réalisation progressive. Si la prétendue complexité de la mise en œuvre des DESC peut constituer un motif à l’inaction de l’État, transposée en un régime obligataire spécifique, compréhensible et immédiatement exigible, elle constitue le moyen privilégié pour y faire obstacle

    Alexandre Palanco, Le précédent dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme, thèse soutenue en 2017 à Montpellier sous la direction de Frédéric Sudre, membres du jury : David Szymczak (Rapp.), Hélène Surrel et Françoise Tulkens  

    De prime abord, le concept de précédent, qui renvoie à la valorisation du passé jurisprudentiel, apparaît peu adapté à une pratique du juge européen des droits de l’homme résolument orientée vers l’interprétation dynamique du texte conventionnel. Pourtant les références aux arrêts antérieurs sont abondantes dans le raisonnement justificatif de la Cour, celle-ci n’hésitant pas à considérer « qu'il est dans l'intérêt de la sécurité juridique, de la prévisibilité et de l'égalité devant la loi qu'elle ne s'écarte pas sans motif valable des précédents ». Dans ces conditions, se pose la question de l’appropriation du concept en vue de son intégration dans le système européen. Est-il un simple artifice rhétorique, une véritable limite à l’activisme du juge ou un instrument de légitimation de son pouvoir discrétionnaire ?

    Sarah Teweleit, Le droit d'agir devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme, thèse soutenue en 2017 à Bordeaux sous la direction de David Szymczak, membres du jury : Frédéric Sudre (Rapp.), Sébastien Platon et Paulo Pinto de Albuquerque  

    Le droit d’agir devant la Cour européenne des droits de l’Homme est assurément unique dansl’ordre juridique international. Erigé en « pierre angulaire » du système européen de sauvegarde,bénéficie-t-il pour autant d’une protection à la hauteur de cette qualification? L’engorgementmanifeste de la Cour de Strasbourg place cette interrogation dans une actualité perpétuelle.L’étude de ce droit processuel supranational illustre l’existence simultanée de deux courantsprétoriens aux effets diamétralement opposés sur l’exercice du droit d’agir : l’un souple, provictima, qui ouvre largement le prétoire de la Cour et l’autre restreignant a contrario son accès. Sil’approche souple satisfait naturellement l’intérêt individuel des requérants, elle permet égalementà la Cour de bâtir un ordre public européen de protection des droits de l’Homme. Parallèlement,l’interprétation stricte des conditions d’accès repose sur la responsabilisation des acteurs dumécanisme européen et sous-tend un filtrage rigoureux des affaires individuelles. Le droit d’agirreprésente, par conséquent, une composante d’un système de protection de nature« constitutionnelle » évoluant aux rythmes des liens tissés entre les deux courants prétoriensévoqués. C’est en effet par un mouvement pendulaire entre l’ouverture et la fermeture du prétoirede la Cour de Strasbourg que la garantie durable du droit d’agir peut être assurée.

    Laurèn Audouy, Le principe de subsidiarité au sens du droit de la Convention Européenne des Droits de l'Homme, thèse soutenue en 2015 à Montpellier sous la direction de Frédéric Sudre, membres du jury : Joël Andriantsimbazovina (Rapp.), Angelika Nußberger et Jean-Pierre Marguénaud  

    Le principe de subsidiarité, en droit de la Convention européenne, est un principe empreint d’ambiguïtés. D’origine prétorienne, il ne fait l’objet d’aucune définition formelle dans les textes ou la jurisprudence afférente et se voit ainsi marqué d’une indétermination sémantique et juridique certaine. Doté d’une double dimension à la fois procédurale et matérielle, il n’en reste pas moins un principe fondamental du droit européen, un principe qui structure, d’une part, l’organisation et le fonctionnement même du système et guide, d’autre part, l’interprétation et le contrôle du juge de Strasbourg. Parce que naturellement ambigu mais néanmoins directeur du droit européen, le principe de subsidiarité se présente donc comme un principe souple et malléable, par conséquent, adaptable. L’analyse de sa mise en oeuvre dans la jurisprudence européenne met ainsi en exergue l’inconstance et la variabilité d’application du principe, à la libre disposition du juge strasbourgeois. Mais analysée à la lumière du contexte actuel d’un engorgement sans précédent du système et donc d’une réaffirmation urgente de son caractère subsidiaire, l’utilisation fluctuante du principe s’apprécie sous un jour nouveau, visant à faire de la subsidiarité un principe non plus garant des libertés nationales mais désormais source d’un encadrement de celles-ci. Parce que moteur d’une responsabilisation accrue des Etats membres, le principe de subsidiarité apparaît donc comme une pièce maîtresse de la politique jurisprudentielle du juge européen.

    Charlotte Blanc-Fily, Les valeurs dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme : Essai critique sur l'interprétation axiologique du juge européen, thèse soutenue en 2014 à Montpellier 1 sous la direction de Frédéric Sudre, membres du jury : David Szymczak (Rapp.), Gérard Gonzalez et Muriel Fabre-Magnan  

    Partout présentes au cœur de la jurisprudence européenne des droits de l'homme, les valeurs fondamentales des sociétés démocratiques constituent un sujet d'étude pertinent pour apprécier dans quelle mesure ces valeurs sont mobilisées et si elles participent d'une interprétation axiologique de la Convention européenne des droits de l'homme. Simple rappel rhétorique ou véritable outil argumentatif, le recours aux valeurs dans la jurisprudence de la Cour EDH mérite ainsi d'être analysé au travers du prisme de l'interprétation de la Convention. A côté de l'interprétation téléologique, des interprétations évolutive et consensuelle, aucune étude n'a jusqu'alors recherché à systématiser la référence aux valeurs des sociétés démocratiques pour tenter d'en déduire une interprétation axiologique. Mais alors que le juge européen multiplie les références aux valeurs dans ses décisions, il y a néanmoins lieu de constater que l'utilisation de ces valeurs est concurrencée par d'autres politiques jurisprudentielles plus contemporaines et soucieuses des attentes actuelles des populations, de la revendication libertaire individualiste de plus en plus prégnante, et du nécessaire respect du principe de subsidiarité. Phénomènes qui s'accommodent difficilement d'une protection conservatrice de valeurs communes aux Etats parties à la Convention européenne des droits de l'homme.

    Gabriela-Adriana Rusu, Le droit à un recours effectif au sens de la Convention européenne des droits de l'homme, thèse soutenue en 2013 à Montpellier 1 sous la direction de Frédéric Sudre, membres du jury : Joël Andriantsimbazovina (Rapp.), Laure Milano  

    Le droit à un recours effectif constitue une disposition clé de la Convention européenne des droits de l'homme. En vertu de l'article 13 de la Convention, toute personne ayant un "grief défendable" tiré d'une violation des droits conventionnels, doit bénéficier d'un recours effectif devant une autorité nationale. Le droit à un recours effectif vient ainsi consolider la protection des droits conventionnels au niveau interne. Par conséquent, il établit avant tout une garantie supplémentaire qui renforce l'effectivité des droits substantiels. Dans le même temps, l'article 13 contient à la fois un droit subjectif procédural dont la violation peut être constatée par la Cour européenne des droits de l'homme, ainsi qu'une obligation étatique découlant de l'obligation générale de protection des droits de l'homme. Il est ainsi l'expression du principe de subsidiarité et permet aux Etats parties de remédier eux-mêmes aux violations des droits conventionnels. Dans un souci d'efficacité, le juge européen a enrichi de plus en plus le contenu du droit à un recours effectif, qui semble se transformer en droit à un recours juridictionnel effectif.

  • Quentin Amat, Le principe de proportionnalité en droit de la propriété intellectuelle, thèse soutenue en 2022 à Paris 12 sous la direction de Marie-Élodie Ancel et Maïté Guillemain, membres du jury : Alexandra Bensamoun (Rapp.), Alexandre Zollinger (Rapp.), Alain Girardet  

    Le principe de proportionnalité recouvre un champ d’application large, découlant de la protection des droits fondamentaux, dont la propriété intellectuelle fait indéniablement partie. Sa mise en œuvre, par plusieurs types de contrôles de proportionnalité, a bouleversé les certitudes doctrinales et enclenché une réflexion relative à la motivation et l’interprétation juridique. Le plus discuté desdits contrôles de proportionnalité est celui utilisé en cas de conflit fondamental. Son impact au niveau judiciaire s’est fait en plusieurs étapes. Il a pour origine la jurisprudence des deux cours européennes, elle-même inspirée du principe de proportionnalité allemand. La Cour européenne des droits de l’homme et la Cour de justice de l’Union européenne ont développé leurs propres contrôles de proportionnalité pour résoudre un conflit entre droits fondamentaux. Si la première entreprend une démarche plus concrète que la seconde, liée à la nature de sa mission, ces deux juridictions confirment toutes deux le caractère non absolu du droit de la propriété intellectuelle et la nécessité de le concilier avec les autres droits fondamentaux (reconnus par la Convention européenne des droits de l’homme et la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne). Lors de leur contrôle de proportionnalité, les deux cours réservent une certaine marge d’appréciation aux États membres mais donnent des indications afin de le réaliser à leur tour. Au-delà du développement d’un test en trois étapes (adéquation, nécessité et proportionnalité stricto sensu), les cours européennes révèlent des éléments à prendre en compte selon le droit fondamental opposé au droit de la propriété intellectuelle et les faits de l’espèce (type de discours en cause pour la liberté d’expression invoqué pour une utilisation d’un bien intellectuel hors des exceptions légales ; durée, complexité, coût, nécessité pour la liberté d’entreprise ou le droit à la vie privée invoquée pour une mesure de blocage sur internet…). La France a lancé ce processus d’adoption du contrôle de proportionnalité lors d’un conflit fondamental au niveau judiciaire le 15 mai 2015 par un arrêt de la première chambre civile de la Cour de cassation. Celle-ci impose désormais aux juges du fond d’expliquer de façon concrète en quoi la recherche d'un juste équilibre entre le droit de la propriété intellectuelle et un autre droit fondamental opposé commande la condamnation prononcée. Les premiers jugements et arrêts au fond ont appliqué cette jurisprudence de la Cour de cassation, notamment en cas de conflit de la liberté d’expression à travers la notion de nécessité d’usage. Leur motivation devrait assurément s’étoffer dans les prochaines années. En parallèle, il ne faut pas négliger le contrôle de proportionnalité de la sanction, qui découle également du principe de proportionnalité et qui a des applications déterminantes pour le contrôle lors d’un conflit fondamental. Une sanction disproportionnée pourrait menacer directement l’application et la cohérence des droits fondamentaux et ce risque rend indispensable la conjonction des deux contrôles. Si le législateur, tant national et européen, a adopté différentes mesures inspirées par la volonté de parvenir à une sanction proportionnée, le juge demeure essentiel dans l’application du principe de proportionnalité, puisqu’il choisit la sanction la mieux adaptée aux faits. L’enjeu est central pour le droit de la propriété intellectuelle en ce qu’il offre une grande variété de sanctions, tant pénales que civiles, afin de lutter contre la contrefaçon. Cependant, son application reste timide, autant que son intérêt pour la doctrine. Cette application est appelée à se développer davantage à travers la jurisprudence.

    Matthias Malblanc, La technique des notions autonomes en droit de la Convention européenne des droits de l'Homme, thèse soutenue en 2019 à Lyon sous la direction de Édith Jaillardon et Hélène Surrel, membres du jury : Xavier Dupré de Boulois (Rapp.), Laurence Burgorgue-Larsen  

    L’un des objectifs primordiaux de la Convention européenne des droits de l’Homme est de « réaliser une union plus étroite » entre les États membres du Conseil de l’Europe. Si la plupart des méthodes d’interprétation utilisées par la Cour européenne des droits de l’Homme poursuivent cette finalité, la technique des notions autonomes joue un rôle privilégié. D’une manière générale, en effet, elle permet à la Cour de ne pas abandonner le sens des notions de la Convention aux définitions nationales mais d’en déterminer elle-même la signification la plus en phase avec l’esprit du traité afin de garantir l’applicabilité des droits et libertés protégés. Ce faisant, elle confère à ces notions un contenu souple et évolutif qui, tout en provoquant une extension du champ d’application de la Convention à des situations inédites, se diffuse dans les ordres juridiques des États parties et contribue ainsi à une harmonisation des droits nationaux autour du standard conventionnel. Aux termes de ce mouvement circulaire, qui rend compte de la complexité des rapports de systèmes et accrédite la thèse d’un droit en réseau, les notions autonomes doivent être envisagées comme une technique interprétative permettant à la Cour européenne des droits de l’Homme de déterminer elle-même l’étendue de sa compétence afin d’assurer l’effectivité du droit de la Convention et de réaliser un droit commun européen des droits de l’Homme.

    Yoan Sanchez, Le rôle des juges dans le contrôle de l'activité administrative. Etude comparée du recours pour excès de pouvoir et de la judicial review., thèse soutenue en 2017 à Orléans sous la direction de Catherine Haguenau-Moizard et François Priet, membres du jury : Florent Blanco, John Bell et Yves Gounin    

    L'existence de mécanismes efficaces de contrôle de l'activité administrative est une problématique commune aux pays européens. Le contrôle des juges y apparaît fondamental. Il est un gage de la soumission de l'administration au droit, via le respect du principe de légalité. Le rôle qu'ils jouent ne selimite toutefois pas à cette simple fonction. C'est ce que tend à démontrer une étude comparée globale du recours pour excès de pouvoir français et la judicial review anglaise. Alors que chacun de ces deux mécanismes apparaît comme une forme limitée de contrôle de la légalité, ils ont en réalité une portée plus étendue. Sous l'effet du développement des contraintes pesant sur l'action administrative, conséquence de l'enrichissement normatif des ordres juridiques, le rôle des juges s'accroît. La place qu'ils occupent au sein des institutions nationales doit être clairement définie, afin d'en assurer la légitimité.N'étant plus uniquement les garants de la volonté d'un Parlement de plus en plus contraint, les juges voient les fondements de leur rôle être renouvelés. La liberté dont ils disposent va croissante. Ce mouvement révèle leur double figure : tantôt acteurs du contrôle de légalité, et principal outil de soumission de l'administration à un droit en constant développement, ils sont également un moteur de ce mouvement. Cela leur permet d'en fixer les limites afin de ne pas scléroser l'activité administrative, elle aussi porteuse d'une légitimité propre. L'étude comparée du recours pour excès de pouvoir et de la judicial review permet la mise en lumière de cette dualité : les juges en définissent les différentes facettes et participent ainsi activement à la définition de leur propre rôle.

    Satu Heikkilä, From final judgment to final resolution : effectiveness of the execution of judgments of the European Court of Human Rights in Finland, thèse soutenue en 2016 à Strasbourg sous la direction de Élisabeth Lambert-Abdelgawad, membres du jury : Andrew Z. Drzemczewski (Rapp.), Elina Pirjatanniemi (Rapp.), Olli Mäenpää    

    Cette recherche porte sur l'exécution de 138 arrêts condamnatoires rendus par la Cour européenne des droits de l'homme contre la Finlande jusqu'à présent. La recherche montre que la procédure finlandaise d'exécution n'est pas bureaucratique et qu'elle fonctionne bien, l'efficacité globale étant donc à un niveau très avancé. Quant au paiement de la satisfaction équitable et la prise des mesures individuelles, la recherche démontre que l'exécution est assez efficace en Finlande, sauf en cas de réouverture des procédures nationales. La recherche montre également que même si la prise des mesures générales est efficace du point de vue temporel et matériel, il y a parfois une réticence de prendre des mesures. Néanmoins, la plupart des mesures générales sont prises d'une manière efficace, l'un des meilleurs exemples étant les affaires ne bis in idem. Par contre, les affaires concernant la durée excessive des procédures judiciaires ne font pas preuve ni d'efficacité temporelle ni matérielle.