Adeline Gouttenoire

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
Faculté de droit et science politique

Centre Européen d'Études et de Recherches en Droit de la Famille, des Personnes et de la Santé

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • THESE

    L'enfant et les procédures judiciaires, soutenue en 1994 à Lyon 3 sous la direction de Jacqueline Rubellin-Devichi 

  • Adeline Gouttenoire, Hubert Bosse-Platière, Yann Favier, Hugues Fulchiron (dir.), Les métamorphoses du droit de la famille: en hommage à Jacqueline Rubellin-Devichi, Éditions Edilaix, 2023, Thèses & Actes, 577 p. 

    Adeline Gouttenoire, Patrick Courbe, Michel Farge, Droit de la famille, 8e éd., Sirey et Dalloz, 2021, Université ( Droit privé ), 709 p. 

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, Droit des mineurs, 3e éd., Dalloz, 2021, Précis ( Droit privé ), 1375 p.  

    Présentation de l'éditeur : "Depuis la 1re édition de ce Précis parue en 2008, le Droit des mineurs s'est affirmé et développé, et, dans le même temps, l'autonomie de cette matière a été consacrée avec force, au niveau international, européen et interne. Ces trente dernières années, la Convention internationale des droits de l'enfant particulièrement mais également les textes européens et les jurisprudences de la Cour européenne des droits de l´Homme, de la Cour de justice de l´Union européen et du Conseil constitutionnel ont donné au Droit des mineurs une dimension fondamentale, plaçant davantage que par le passé le mineur au centre de la législation qui le concerne. Dans ce contexte, ce Précis a pour objet l'étude actualisée de l'ensemble des règles spécifiquement applicables aux mineurs, envisagés sous l´angle de l´exercice de ses droits. C'est dans cette perspective que cette nouvelle édition a été non seulement enrichie des évolutions de la matière, mais aussi profondément refondue. Il met davantage en lumière l´intérêt supérieur de l´enfant, son discernement, et la problématique, essentielle à la matière, de l'articulation entre protection (civile et pénale) et autonomie du mineur"

    Adeline Gouttenoire, Patrick Courbe, Droit de la famille, 7e éd., Sirey et Dalloz, 2017, Université ( Droit privé ), 586 p.  

    La 4e de couverture indique : "Le droit de la famille est un domaine du droit privé dont l'évolution s'est considérablement accélérée ces dernières années. Les mouvements de fond qui transforment la société s'y manifestent : nouveaux modes de conjugalité, augmentation des naissances d'enfants hors mariage, nombre très élevé des séparations, fréquences des recompositions familiales, pères revendiquant l'égalité des droits, couples de même sexe souhaitant accéder à la parenté. Et les progrès considérables de la biologie (fécondation in vitro, congélation des embryons...) rejaillissent sur le sens de la filiation et, plus largement, sur les structures de la famille. Ces différentes évolutions n'ont pas toutes nécessairement leur traduction en droit positif, mais elles tendent de plus en plus, notamment sous l'influence de la Cour européenne des droits de l'Homme, à occuper une place non négligeable dans le droit de la famille. C'est ainsi, pour tenir compte de ces changements, que le législateur a supprimé la distinction des enfants légitimes et des enfants naturels. D'autres réformes majeures ont été réalisées, comme celle du Pacs ou celle ouvrant le mariage et l'adoption aux couples de même sexe. La libéralisation du droit de la famille se poursuit avec l'admission très récente du divorce sans juge. Destiné aux étudiants des Facultés de droit, cet ouvrage offre un exposé clair et raisonné de cette partie essentielle du programme de droit civil. Il peut également être lu avec profit, aussi, par tous ceux qui participent à la mise en œuvre du droit de la famille. Outre une intégration des évolutions textuelles et jurisprudentielles, la nouvelle édition offre une présentation comparée du droit applicable aux différents couples et contient des développements relevant du droit non civil de la famille."

    Adeline Gouttenoire (dir.), L'effectivité des droits des détenus en tant que patients, Les Etudes hospitalières éditions, 2016, Mémoires numériques de la BNDS (en ligne) 

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, Droit des mineurs, 2e éd., Dalloz, 2014, Précis ( Droit privé ), 1278 p. 

    Adeline Gouttenoire, Patrick Courbe, Droit de la famille, 6e éd., Sirey et Dalloz, 2013, Sirey Université ( Droit privé ), 572 p. 

    Adeline Gouttenoire, Catherine Gauthier, Marie Gautier (dir.), Mineurs et droits européens, Éditions Pédone, 2012, Collection Droits européens, 137 p. 

    Adeline Gouttenoire, Frédéric Sudre, Jean-Pierre Marguénaud, Joël Andriantsimbazovina, Michel Levinet (dir.), Les grands arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme, 6e éd., Presses universitaires de France, 2011, Thémis ( Droit ), 902 p. 

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, Droit des mineurs, Dalloz, 2008, Précis ( Droit privé ), 1121 p. 

    Adeline Gouttenoire, Hugues Fulchiron (dir.), La mise en oeuvre du droit de l'enfant à être élevé par ses deux parents et la généralisation de l'exercice en commun de l'autorité parentale: rapport, Centre de droit de la famille, 1997, 224 p.   

  • Adeline Gouttenoire, Caroline Siffrein-Blanc, « La pratique de l’audition de l’enfant dans la procédure d’assistance éducative », in Dalloz (dir.), Accès à la justice des enfants et vulnérabilité, Sous la direction de M. Paré, C. Siffrein-Blanc, M. Bruning et T. Moreau, Dalloz, Thèmes et commentaires, 2022 

    Adeline Gouttenoire, Gérard Gonzalez, Laure Milano, Hélène Surrel, Romain Tinière, « Préface », Les droits de l’homme à la croisée des droits : mélanges en l'honneur de Frédéric Sudre, LexisNexis, 2018, pp. - 

    Adeline Gouttenoire, Christophe Radé, « Le mineur au travail : de l’incapacité civile à la capacité professionnelle », Des liens et des droits : Mélanges en l'honneur de Jean-Pierre Laborde, Dalloz, 2015, pp. 675-690 

    Adeline Gouttenoire, « La parole de l'enfant enlevé », in Hughes Fulchiron (dir.), Les enlèvements d'enfants à travers les frontières : actes du colloque, Bruylant, 2004, pp. 349-359 

  • Adeline Gouttenoire, « Le renforcement de la protection de l'enfant victime d'une infraction pénale par la limitation des droits parentaux », Actualité juridique Famille, 2024, n°06, p. 332   

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2023, n°31, p. 1615   

    Adeline Gouttenoire, « Droit à l'image des enfants (à propos de la proposition de loi) », Recueil Dalloz, 2023, n°18, p. 944   

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2022, n°31, p. 1574   

    Adeline Gouttenoire, « L'audience et l'audition de l'enfant dans la procédure d'assistance éducative », Actualité juridique Famille, 2022, n°05, p. 251   

    Adeline Gouttenoire, « La loi no 2022-140 du 7 février 2022 relative à la protection des enfants », Recueil Dalloz, 2022, n°10, p. 552   

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2021, n°30, p. 1602   

    Adeline Gouttenoire, Caroline Siffrein-Blanc, « L’accès à la parenté pour tous, consacré par la loi bioéthique du 2 août 2021, Hebdo éd. Privé, Edition n°878 du 23/09/2021 », Lexbase Hebdo, 2021 

    Adeline Gouttenoire, Hubert Bosse-Platière, Yann Favier, Hugues Fulchiron, Olivier Matocq, « Jacqueline Rubellin-Devichi à la Trimestrielle », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2021, n°01, p. 65   

    Adeline Gouttenoire, Michel Farge, « Droit de la famille », La Semaine juridique. Édition générale, 2021, n°07, p. 202 

    Adeline Gouttenoire, Hubert Bosse-Platière, Yann Favier, Hugues Fulchiron, Olivier Matocq, « Jacqueline Rubellin-Devichi chroniqueuse (1977-1990) : Contribution à la fabrique d'un droit vivant », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2020, n°04   

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2020, n°30, p. 1696   

    Adeline Gouttenoire, « Bibliographie », Revue trimestrielle des droits de l'Homme , 2020, n° ° 121, pp. 265-268   

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2019, n°31, p. 1732   

    Adeline Gouttenoire, Pierre Murat, « Droit de la famille »: chronique, La Semaine juridique. Édition générale, 2018, n°4445, p. 1160 

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2018, n°30, p. 1664   

    Adeline Gouttenoire, « III) Le sens de l'intervention judiciaire - Réflexion doctrinale sur la maltraitance des mineurs : bilan et perspectives », Les Cahiers de la justice, 2018, n°01, p. 115   

    Adeline Gouttenoire, Pierre Murat, « Droit de la famille »: chronique, La Semaine juridique. Édition générale, 2017, n°43, p. 1141 

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2017, n°30, p. 1727   

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2016, n°33, p. 1966   

    Adeline Gouttenoire, Pierre Murat, « Droit de la famille »: chronique, La Semaine juridique. Édition générale, 2016, n°38, p. 992 

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2015, n°33, p. 1919   

    Adeline Gouttenoire, « Dossier Santé et protection de l'enfant : Protection de l'enfance et santé », Actualité juridique Famille, 2015, n°05, p. 254   

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2014, n°31, p. 1787   

    Adeline Gouttenoire, « Protection de l'enfance et adoption : 40 propositions d'adaptation aux réalités d'aujourd'hui », Recueil Dalloz, 2014, n°20, p. 1192   

    Adeline Gouttenoire, « Interview d'Adeline Gouttenoire, Présidente du groupe de travail », Actualité juridique Famille, 2014, n°05, p. 297   

    Adeline Gouttenoire, « Les droits de l’enfant », 2014, pp. 565-580    

    Gouttenoire Adeline. Les droits de l’enfant. In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 66 N°2,2014. Études de droit contemporain. Contributions françaises au 19e Congrès international de droit comparé (Vienne, 20 - 26 juillet 2014) pp. 565-580.

    Adeline Gouttenoire, Michel Farge, « Les enlèvements intraeuropéens d'enfants », Revue des Affaires européennes/Law European & Affairs, 2014, n°2, pp. 347-356 

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2013, n°30, p. 2073   

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2012, n°34, p. 2267   

    Adeline Gouttenoire, « Le bénéfice des prestations familiales réservé à certains enfants étrangers », Actualité juridique Famille, 2012, n°04, p. 183   

    Adeline Gouttenoire, Olivier Pujolar, « Les détournements à but social », Droit & Patrimoine, 2011, n°205, p. 73 

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, « Droit des mineurs », Recueil Dalloz, 2011, n°29, p. 1995   

    Adeline Gouttenoire, Patrick Ayoun, « La prise en charge spécifique de la victime d’inceste : l’occasion manquée de la loi du 8 février 2010 », 2011, pp. 99-103    

    Ayoun Patrick, Gouttenoire Adeline. La prise en charge spécifique de la victime d’inceste : l’occasion manquée de la loi du 8 février 2010. In: Politiques sociales et familiales, n°103, 2011. pp. 99-103.

    Adeline Gouttenoire, « La prise en compte des violences dans le cadre de l'autorité parentale », Actualité juridique Famille, 2010, n°12, p. 518   

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, « Droits de l'enfant », Recueil Dalloz, 2010, n°29, p. 1904   

    Adeline Gouttenoire, Michel Farge, « La rétention d'un enfant étranger accompagnant ses parents »: la nécessité de faire primer les droits fondamentaux de l'enfant sur l'objectif de maîtrise de l'immigration, Droit de la famille, 2010, n°6, p. ?14 

    Adeline Gouttenoire, « Les décisions des parents séparés relatives à l'enfant », Actualité juridique Famille, 2010, n°01, p. 12   

    Adeline Gouttenoire, « Laurence FRANCOZ-TERMINAL, La capacité de l'enfant dans les droits français, anglais et écossais », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2009, n°04, p. 808   

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, « Droits de l'enfant », Recueil Dalloz, 2009, n°28, p. 1918   

    Adeline Gouttenoire, « Pour une formulation des principes fondamentaux de la justice pénale des mineurs », Actualité juridique Pénal, 2009, n°01, p. 13   

    Adeline Gouttenoire, « Le logement de l'enfant », Actualité juridique Famille, 2008, n°10, p. 371   

    Adeline Gouttenoire, Philippe Bonfils, « Droits de l'enfant », Recueil Dalloz, 2008, n°27, p. 1854   

    Adeline Gouttenoire, « Le droit de l'enfant d'entretenir des relations personnelles avec ses grands-parents », Actualité juridique Famille, 2008, n°04, p. 138   

    Adeline Gouttenoire, « Touche pas à ma filiation ! », Recueil Dalloz, 2007, n°43, p. 3052   

    Adeline Gouttenoire, « Droits de l'enfant », Recueil Dalloz, 2007, n°31, p. 2192   

    Adeline Gouttenoire, « La loi n° 2007-293 du 5 mars 2007 réformant la protection de l'enfance », Recueil Dalloz, 2007, n°16, p. 1090   

    Adeline Gouttenoire, Christophe Radé, « La responsabilité du fait du mineur placé », Actualité juridique Famille, 2007, n°02, p. 69   

    Adeline Gouttenoire, « Les modes de participation de l’enfant aux procédures judiciaires », 2006  

    L’évolution contemporaine des droits de l’enfant notamment sur le plan international et européen a mis en lumière l’idée que l’enfant ne peut subir les décisions des adultes le concernant, fussent-ils ses parents ou un juge, sans être au moins consulté. Les différentes sources contemporaines des droits de l’enfant consacrent ce qu’on peut qualifier de droit de l’enfant à participer aux décisions qui le concernent. La Convention internationale des droits de l’enfant, désormais d’applicabilité ...

    Adeline Gouttenoire, « Les voies d'exécution au service de la famille : le recouvrement spécifique des pensions alimentaires », Actualité juridique Famille, 2006, n°02, p. 60   

    Adeline Gouttenoire, « La parole de l'enfant dans le règlement de Bruxelles II bis. Regards croisés », Actualité juridique Famille, 2005, n°0708, p. 266   

    Adeline Gouttenoire, « Les principes du droit processuel relatif au mineur délinquant », Actualité juridique Pénal, 2005, n°02, p. 49   

    Adeline Gouttenoire, « La famille dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme », Actualité juridique Famille, 2004, n°11, p. 380   

    Adeline Gouttenoire, « L'enfant dans les procédures judiciaires : un statut en devenir », Actualité juridique Famille, 2003, n°11, p. 368   

    Adeline Gouttenoire, Eliette Rubi-Cavagna, « Le majeur sous curatelle et la procédure pénale », Recueil Dalloz, 2002, n°3, pp. 354-358   

    Adeline Gouttenoire, « La capacité du mineur d'interjeter appel en matière d'assistance éducative », Recueil Dalloz, 1996, n°30, p. 420   

  • Adeline Gouttenoire, Marie Rota, Elda Moreno, Gregory Thuan, Workshop virtuel - 70e anniversaire de la CEDH. Séance 2. CEDH et droit de l'enfant, 2021 

  • Adeline Gouttenoire, « La prise en charge de l'enfant traumatisé », le 28 juin 2024  

    Colloque organisé par le CERFAPS et l'Institut des mineurs en partenariat avec le conseil départemental de la Gironde et le CDEF, et l'association girondine d'administrateurs ad hoc

    Adeline Gouttenoire, « La défense dans les contentieux des mineurs : aspects civils et pénaux », le 26 juin 2024  

    Colloque organisé par la faculté de droit, Université Lyon 3 sous la direction scientifique de Christine Bidaud, Professeure à l'Université Jean Moulin Lyon 3, Directrice du Centre de Droit de la Famille, Co-Directrice de l'Equipe Louis Josserand et Younes Bernand, Docteur en droit, Chercheur associé au centre de droit de la famille de l'équipe Louis Josserand, Juge des enfants au tribunal judiciaire de Vienne

    Adeline Gouttenoire, « Identité et état civil : évolutions contemporaines », le 14 mars 2024  

    Colloque organisé par le CERFAPS, la chambre des notaires de la Gironde, l'Institut du droit des personnes et de leur patrimoine et du barreau de Bordeaux, l'association girondine d'administrateurs ad hoc, les Études hospitalières, la faculté de droit et science politique de l'université de Bordeaux et le CERCCLE, Université de Bordeaux sous la direction scientifique de Amélie Gogos-Gintrand, Maître de conférences

    Adeline Gouttenoire, « Comment protéger les enfants victimes d'inceste ? », le 20 novembre 2023  

    Webinaire organisé par le DETS, Département Droit et transformations sociales, Université de Bordeaux

    Adeline Gouttenoire, « Des "violences ordinaires" à la maltraitance », le 30 juin 2023  

    Colloque organisé par l'Institut des mineurs et le CERFAPS UR4600, Université de Bordeaux avec le département de la Gironde, le CDEF de la Gironde et l'Association girondine d'administrateurs ad'hoc sous la direction de Adeline Gouttenoire, Pr. de droit privé, Univ. de Bordeaux, Directrice de l’Institut des mineurs, Présidente de l’Observatoire départemental de la protection de l’enfance de la Gironde

    Adeline Gouttenoire, « Le contentieux de l'assistance éducative », le 13 juin 2023  

    Colloque organisé par l'ELJ, Université Lyon 3 sous la direction scientifique de Christine Bidaud, Professeure à l'Université Jean Moulin Lyon 3, Directrice du Centre de Droit de la Famille, Equipe Louis Josserand et Younes Bernand, Docteur en droit, Juge des enfants au tribunal judiciaire de Vienne

    Adeline Gouttenoire, « Familles recomposées au XXIème siècle - du privé et du politique : quels enjeux pour la loi civile ? », le 17 avril 2023  

    Séminaire organisé par le Laboratoire de sociologie juridique, Université paris Panthéon-Assas, sous la direction de Dominique Fenouillet et Nathalie Ceriani dans le cadre du cycle « Flexibles notions ».

    Adeline Gouttenoire, « Le mineur, entre protection et autonomie », le 24 mars 2023  

    Organisé pour l'ICREJ par Laurence Mauger-Vielpeau, Pr.de droit privé et sciences criminelles, Université de Caen Normandie, Fanny Rogue, MCF en droit privé et sciences criminelles, Université de Caen Normandie et Véronique Mikalef-Toudic, MCF HDR de droit privé et sciences criminelles, Université de Caen Normandie

    Adeline Gouttenoire, « Le temps, la crise familiale, l'enfant et la justice : entre urgence et prudence », le 30 novembre 2022  

    Journées d'études CIRPA France - Conseil Interdisciplinaire sur la Responsabilité Parentale Partagée, organisées par le LDPSC sous la direction scientifique de Madame Caroline Siffrein-Blanc

    Adeline Gouttenoire, « Secret médical et maltraitances », le 24 novembre 2022  

    Organisé par le CERFAPS, Université de Bordeaux

    Adeline Gouttenoire, « L’habilitation familiale », le 28 octobre 2022  

    Matinée organisée par le CERFAPS en partenariat avec l'IRDAP, Université de Bordeaux sous la direction scientifique de Jean-Jacques Lemouland & Jean-Marie Plazy

    Adeline Gouttenoire, « Enfance sans frontière », le 19 septembre 2022  

    Organisé par le CRDEI, Université de Bordeaux avec le CDRE de Bayonne et le Réseau EDAP des Universités européennes d'été

    Adeline Gouttenoire, « Les mineurs victimes d'infractions sexuelles », le 24 juin 2022  

    Organisé par l’Institut des mineurs - IDM de l’Université de Bordeaux et le CERFAPS

    Adeline Gouttenoire, « 50 ans d’évolutions du droit de la famille », le 24 mars 2022  

    Organisé par le Centre de droit de la famille et l’ISFL avec l’Université Jean Moulin Lyon 3 et l'Équipe de recherche Louis Josserand, CRIDON de Lyon, l’INFN, Conseil régional des notaires de la Cour d’appel de Lyon et le Barreau de Lyon

    Adeline Gouttenoire, « La preuve de l’état des personnes : questions d’actualité », le 17 mars 2022  

    Organisée par la faculté de droit de l'université de Lyon III

    Adeline Gouttenoire, « Le temps, la séparation parentale, l'enfant et la justice : entre urgence et prudence », le 02 décembre 2021  

    Organisé par le Conseil Interdisciplinaire sur la Responsabilité Parentale Partagée (CIRPA-France) en partenariat avec EnJeu[x]

    Adeline Gouttenoire, « L’enfant, ses droits, sa protection », le 01 décembre 2021  

    Organisé par le Barreau de Boulogne-Sur-Mer et l’Université du Littoral Côte d’Opale

    Adeline Gouttenoire, « 2010-2020 : une décennie de mutations du droit de la famille », le 25 novembre 2021  

    Organisé par le CERFAPS, Université de Bordeaux sous la direction d’Amélie Gogos-Gintrand et Stéphanie Zeidenberg

    Adeline Gouttenoire, « La crise sanitaire de la covid 19 au prisme de l’interdisciplinarité juridique », le 26 mai 2021  

    Journées organisées par l'Association des doctorants et docteurs en Droit de l'Université de Bordeaux, avec le soutien de la Fondation Anthony Mainguené.

    Adeline Gouttenoire, « Le nouveau code de la justice pénale des mineurs face aux défis de la délinquance juvénile », le 08 avril 2021  

    Organisé en partenariat avec l'ISCJ, avec le soutien du département Droit et transformations sociales de l'université de Bordeaux dans le cadre des appels à projets annuels 2020 sous la direction scientifique de Adeline Gouttenoire et Marie Cécile Guérin

    Adeline Gouttenoire, « CEDH et droit de l'enfant », le 21 janvier 2021  

    Célébration du soixante-dixième anniversaire de la CEDH, sous la direction scientifique de Marie Rota, MCF en droit public à l'Université de Lorraine / IRENEE

    Adeline Gouttenoire, « Le nouveau code de la justice pénale des mineurs face aux défis de la délinquance juvénile », le 03 décembre 2020  

    Organisé par le CERFAPS, en partenariat avec l'ISCJ, avec le soutien du département Droit et transformations sociales de l'université de Bordeaux sous la direction scientifique de Adeline Gouttenoire et Maris-Cécile Guérin

    Adeline Gouttenoire, « Le plan "Bienvenue en France" », le 18 septembre 2020  

    Colloque organisé par le Département Droit et Transformations Sociales (DETS) de l'université de Bordeaux, sous la responsabilité scientifique de Catherine Gauthier et Marion Tissier-Raffin.

    Adeline Gouttenoire, « Les 30 ans d'application de l'article 12 la Convention internationale des droits de l'enfant », le 29 novembre 2019  

    Organisé par le CERFAPS, Université de Bordeaux dans le cadre de la convention de recherche avec l'université d'Ottawa (Canada), Accès à la justice des enfants et vulnérabilité

    Adeline Gouttenoire, « La réputation sur internet », le 28 novembre 2019  

    Organisé par l’Institut de recherche en droit des affaires et du patrimoine - IRDAP, Université de Bordeaux sous la direction scientifique de Xavier Daverat, Professeur à l'Irdap

    Adeline Gouttenoire, « Actualité en droit des personnes et des familles 2018-2019 », le 15 novembre 2019  

    Journée organisée par le CERFAPS, Université de Bordeaux avec la chambre départementale des notaires du Gers, du Lot et de Lot-et-Garonne, le barreau d'Agen et avec le soutien de Wolters Kluwer (Revue juridique Personnes & Famille)

    Adeline Gouttenoire, « La gestion du patrimoine des mineurs », le 08 novembre 2019  

    Organisé par l’IRDAP, Université de Bordeaux sous la direction scientifique de Frédérique Julienne, Maître de conférences, Institut en droit des affaires et du patrimoine de l'université de Bordeaux

    Adeline Gouttenoire, « Les enfants français de Syrie », le 18 octobre 2019  

    Organisé par Catherine Gauthier (CERCCLE) & Adeline Gouttenoire (CERFAPS) dans le cadre du projet Mineurs et migrations en partenariat avec le CERCCLE et le soutien du département Droit et transformations sociales, Univ. Bordeaux

    Adeline Gouttenoire, « Jeunesse et droit, approches internes et internationales », le 17 octobre 2019  

    Organisé par l’Université de Brest avec l’Université Bretagne Ouest, l’Université Bretagne Sud, l’Université Bretagne-Loire, le LAB LEX, le CNRS, les Universités de Rennes1 et 2 et la MSHB

    Adeline Gouttenoire, « La chaîne de protection de l'enfance - 10 ans après », le 28 juin 2019  

    Organisé par l’Institut des mineurs et le CERFAPS, Université de Bordeaux en partenariat avec le conseil départemental de la Gironde et l'IRTS Nouvelle-Aquitaine

    Adeline Gouttenoire, « Comment garantir effectivement les droits fondamentaux des MNA ? », le 14 juin 2019 

    Adeline Gouttenoire, « Les différents statuts en matière de protection de l'enfance », le 20 mai 2019  

    Organisé par le Laboratoire de droit privé et science criminelle, Faculté de droit et de science politique, Aix Marseille Université, et l'Université de Sherbrooke.

    Adeline Gouttenoire, « Le renouvellement de l’autorité de la chose jugée », le 04 octobre 2018  

    Organisé sous la direction d'Aurélia Fautre-Robin, MCF en droit privé et en sciences criminelles, Vincent Mazeaud, Pr de droit privé et de sciences criminelles et Evan Raschel, Pr de droit privé et de sciences criminelles

    Adeline Gouttenoire, « L’enfant à l’épreuve des violences conjugales », le 15 juin 2018  

    Rencontres organisées par l’IDM de l’Université de Bordeaux sous la direction scientifique de Adeline Gouttenoire

    Adeline Gouttenoire, « Actualité en droit de la famille 2017-2018 », le 08 juin 2018  

    organisée par le CERFAPS avec le soutien de l’Institut droit et économie d’Agen en partenariat avec le barreau d’Agen, la chambre interdépartementale des notaires du Gers, du Lot et de Lot-et-Garonne, et le TGI d'Agen

    Adeline Gouttenoire, « Les mutations contemporaines du droit de la famille », le 21 mars 2018  

    Coorganisée par le CRJ et l'association Code, sous la direction de M. Farge et S. Bernard

    Adeline Gouttenoire, « Les rendez-vous bordelais du droit de la famille », le 01 février 2018  

    Organisé par le CERFAPS

    Adeline Gouttenoire, « L’intérêt de l’enfant : mythe ou réalité ? », le 04 décembre 2017  

    Colloque inter-laboratoires, Centre de Droit Economique et Laboratoire de Droit Privé et de Sciences Criminelles organisé sous la direction d’Anne-Claire Réglier et de Caroline Siffrein-Blanc

    Adeline Gouttenoire, « Personnes et famille du 21ème siècle », le 30 juin 2017  

    Organisation : Jean-Jacques Lemouland, Professeur à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, Responsable de l’Observatoire de droit comparé sur la Famille et les Personnes, OFAP et Daniel Vigneau, Professeur à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour

    Adeline Gouttenoire, « Les droits des tout-petits : des tout petits droits ? », le 13 juin 2017  

    8e rencontres médico-juridico-sociales autour de l’enfant organisé par l’Institut des mineurs de l’université de Bordeaux sous la direction scientifique d’ Adeline Gouttenoire

    Adeline Gouttenoire, « Droit international et européen des droits de l’Homme et bioéthique », le 01 juin 2017 

    Adeline Gouttenoire, « Conversations autour du « Traité des rapports entre ordres juridiques » », le 11 mai 2017  

    Organisé sous la direction scientifique de Baptiste Bonnet, Professeur à l’Université Jean Monnet, Doyen de la Faculté de droit de Saint-Etienne, CERCRID, Directeur scientifique du Traité des rapports entre ordres juridiques

    Adeline Gouttenoire, « Simplification et modernisation du droit de la famille, mythe ou réalité ? », le 30 mars 2017  

    Sous la direction scientifique d'Ingrid Maria

    Adeline Gouttenoire, « Prison et santé », le 16 septembre 2016  

    Organisé par le CERFAPS sous la direction scientifique d’Adeline Gouttenoire & Sophie Gromb-Monnoyeur

    Adeline Gouttenoire, « La parole de l'enfant enlevé », Les enlèvements d'enfants à travers les frontières, Lyon, le 20 novembre 2003 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Marie Hiridjee, La protection de l'intégrité morale du mineur, thèse en cours depuis 2022  

    Alors que la maltraitance physique est plus facilement repérable et appréhendée juridiquement, la protection effective des mineurs suppose d'élargir cette protection au-delà des seules violences physiques, en prenant en compte la violence morale, celle qui porte atteinte à l'intégrité morale du mineur. La prise de conscience par le législateur de la nécessité d'offrir une meilleure protection des mineurs en France s'est traduite par le vote d'un certain nombre de textes visant à protéger le mineur, en allant au-delà de la seule maltraitance physique. En effet, la prise en compte par le Droit des besoins fondamentaux du mineur, introduit par la loi sur la protection de l'enfance du 5 mars 2007, contribue à élargir le spectre de la protection de l'enfance pour prendre en charge au plus tôt les défaillances parentales et éducatives et réduire le risque que ces pratiques basculent dans la violence physique. Ces évolutions du droit des mineurs attestent d'une volonté de prévenir, encadrer et réprimer certaines pratiques de nature à porter atteinte au bon développement du mineur, à sa santé, dans l'acceptation la plus large que ce terme puisse connaître. La protection de l'enfant par le droit français doit en effet inclure la protection de sa santé mentale et la garantie de son droit au bien-être. Cette évolution amorcée du droit du mineur maltraité est conforme à la Convention internationale des droits de l'enfant du 20 novembre 1989 qui prévoit notamment que les États parties s'engagent à prendre en considération l'intérêt supérieur de l'enfant dans toutes les décisions qui le concernent (art. 3) et lui assurent une protection contre toutes formes de violence, d'atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d'abandon ou de négligence, de mauvais traitement ou d'exploitation, y compris la violence sexuelle (art. 19). Néanmoins, alors qu'elles figurent parmi les premières formes de violences, les maltraitances psychologiques ou par négligences sont, en raison de leur nature plus diffuse quant à leurs conséquences sur le développement de l'enfant, parfois difficiles à repérer et à évaluer de sorte qu'elles échappent à la Protection de l'enfance et au Droit. Les atteintes à l'intégralité morale du mineur peuvent ainsi être qualifiées de violences "invisibles", « passives » ou encore « par omission ». Dès lors, dans quelle mesure l'évolution du Droit prend-elle en compte la particularité des atteintes faites à l'intégrité morale du mineur pour protéger ses droits et ses intérêts ? Dans quelle mesure le Droit peut-il garantir le droit au bien-être du mineur ?

    Katia Aribi, La place de l'enfant au sein de sa famille en droit algérien, thèse soutenue en 2021 à Bordeaux, membres du jury : Caroline Siffrein-Blanc (Rapp.), Mohammed Amin Al-Midani (Rapp.), Jean-Jacques Lemouland et Marie Lamarche  

    En droit de la famille algérien, la famille est la cellule de base de la société. Fidèle aux préceptes du droit musulman, le législateur algérien n’admet aucune relation en dehors du cadre du mariage, car celles-ci sont illicites par excellence. De ce fait, le droit de la famille algérien ne reconnait l’existence d’aucune famille constituée en dehors des liens du mariage. Cela explique en outre le peu d’intérêt que le législateur algérien a manifesté à l’égard de l’enfant né hors mariage.Le code de la famille algérien ne reconnait que la filiation légitime conçue dans les liens du mariage. Cette filiation légitime est caractérisée par la domination d’une conception patrilinéaire de la famille. Le père est présenté dans le code de la famille algérien comme le maitre du lien de filiation. Le législateur algérien n’organise que les règles relatives à la filiation paternelle légitime en négligeant la filiation maternelle de l’enfant né dans le mariage. La filiation de l’enfant né hors mariage est méconnue par la législation algérienne comme en droit musulman. L’enfant né en dehors du cadre d’un lien légal entre le père et la mère ne pourrait être légitiment rattaché à son géniteur. La prohibition du rattachement de l’enfant né hors mariage à son père engendre des conséquences néfastes. L’enfant légitime bénéficie d’un statut supérieur par rapport à l’enfant né hors mariage. Seul l’enfant légitime profite des droits d’ordre personnel et d’ordre patrimonial à l’égard de son père ; l’enfant issu de parents non mariés en est quasiment dépouillé. Ce dernier bénéficie de droits personnels restreints et très inférieurs à ceux de l’enfant légitime car il ne peut jouir de ses droits que vis-à-vis de sa mère si cette dernière le reconnait.

    Elisa Just, La singularité de la procédure d'assistance éducative, thèse en cours depuis 2020  

    Par ordonnance du 23 décembre 1958 naît l'assistance éducative, instituant une protection judiciaire du mineur, finalisant l'ingérence de l'Etat dans la sphère intime de la famille. Cette procédure singulière se caractérise au travers du prisme de la notion d'intérêt supérieur de l'enfant. Or depuis son avènement, la matière n'a fait l'objet d'aucune réforme majeure, excepté le décret du 15 mars 2002. Cette procédure judiciaire atypique pose pourtant des difficultés d'articulation avec les garanties procédurales consacrées par les principes du procès équitable, qui innervent et façonnent désormais notre droit, telles que l'impartialité du juge ou l'accès au dossier notamment. Devant le juge des enfants, le mineur discernant devient juridiquement capable, contrairement à l'apparat classique de la minorité qui induit l'incapacité. La procédure d'assistance éducative doit donc être garante à la fois de la protection de l'enfant mais aussi des droits qu'il possède tout au long de ladite procédure. Ainsi, au regard de l'impératif de protection du mineur qui guide l'intervention du juge des enfants, comment concilier, à chaque stade de l'instance, l'exercice réel des droits du mineur subséquents à sa capacité juridique, les entraves portées aux droits procéduraux du justiciable et le nécessaire respect du contradictoire ? La procédure d'assistance éducative pourrait-elle répondre de manière efficiente à une double injonction : sauvegarde de l'intérêt supérieur de l'enfant et égalité des armes entre le mineur, les parents et les organismes de protection de l'enfance ? Outre une recherche théorique classique, l'intérêt de cette étude réside dans la plus-value apportée par un exercice quotidien de la pratique judiciaire en tant que greffier au sein d'un Tribunal pour enfants.

    Hélène Romano, Les professionnels de santé confrontés aux situations de maltraitance sur des mineurs et des personnes âgées vulnérables, thèse soutenue en 2019 à Bordeaux, membres du jury : Jean-Yves Hayez (Rapp.), Jean-Jacques Lemouland (Rapp.), Laurent Bloch  

    Ce travail s’inscrit dans le contexte social bien particulier qui est celui d’une meilleure attention portée aux victimes, en particulier de maltraitance. Au-delà de cette évolution qui se traduit dans les multiples textes de loi à ce sujet, il apparaît dans la pratique des professionnels de terrain que les résistances sont nombreuses à signaler les plus vulnérables. C’est en particulier le cas des soignants qui se trouvent particulièrement concernés, car bien souvent les premiers à pouvoir repérer des signes de maltraitances (somatiques, psychologiques). Leur réticence, voire leur résistance à signaler n’a jamais été étudiée sous l’angle du droit à savoir les arguments utilisés par ces professionnels pour expliquer leur absence de signalement et les incidences en termes de protection juridique des plus vulnérables. Cette thèse a donc pour objectif de mieux comprendre les enjeux liés aux résistances à signaler des soignants. Pour des raisons pratiques, nous avons ciblé cette étude aux deux extrémités des âges de la vie, à savoir sur les mineurs et les personnes âgées vulnérables ; la question de la maltraitance des personnes handicapées ou des victimes de violences conjugales étant tout aussi essentielle, mais aurait nécessité un travail d’analyse encore plus complexe, car impliquant d’autres enjeux. L’étude s’est conçue à partir de l’analyse des résultats d’un questionnaire internet renseigné par 1157 soignants.L’objectif principal de cette recherche est donc de mieux comprendre les résistances des professionnels de santé face aux signalements lorsqu’ils prennent en charge une personne vulnérable pour laquelle une maltraitance est suspectée, en particulier lorsqu’il s’agit d’un enfant ou d’une personne âgée.Les objectifs secondaires dans une telle recherche sont multiples et visent à évaluer l’incidence des facteurs individuels (âges, ancienneté, niveau de formation, lieu d’exercice) et des facteurs collectifs (dynamique institutionnelle, travail en réseau) sur le positionnement des professionnels face au signalement.L’organisation des résultats est proposée en deux partie : la première aborde la question des professionnels de santé face aux enjeux cliniques en matière de repérage, la seconde celle des professionnels de santé face aux textes législatifs et à leurs obligations professionnelles en la matière.Cette étude ce centre sur l’analyse des pratiques des signalements des soignants en France, mais nous précisons d’emblée que cette problématique est loin d’être exclusivement nationale et que les questions qui y sont liées ne peuvent être assurées par un État que si une réglementation est mise en œuvre aussi au niveau international.

    Claire Quennesson, Mineur et secret, thèse soutenue en 2017 à Bordeaux, membres du jury : Philippe Bonfils (Rapp.), Françoise Dekeuwer-Défossez (Rapp.), Jean-Christophe Saint-Pau, Laurent Bloch et Frédérique Eudier  

    Le secret est une notion ancienne, ancrée dans notre législation, qui est généralement le fait des majeurs. Relier le mineur au secret suppose de préciser comment la minorité influe sur le droit au secret dont toute personne - y compris lorsqu’elle est mineure - est titulaire, qu'il s'agisse de l'étendue du droit au secret plutôt plus réduite que pour les majeurs, que de l'exercice de ce droit qui, comme tout droit du mineur est différent et plus complexe.Garder un savoir caché suppose un certain degré de capacité. Or, le statut particulier reconnu au mineur, sujet de droit vulnérable soumis à l’autorité parentale, créé un doute sur sa possibilité de se prévaloir d’un secret. La consécration d’un tel droit pour le mineur n’est pas si évidente et fait l’objet de controverses. Ainsi, le législateur y répond de manière éparse sans en établir une théorie générale applicable aux mineurs. Selon les hypothèses, le droit au secret du mineur passe en effet d’une inexistence à un droit lui consacrant une réelle autonomie.Si le secret est en général une protection, ce qui en fait un droit affaiblissant le pouvoir parental, il peut aussi exposer l’enfant à un réel danger et même l’empêcher d‘accéder à une information le concernant. La richesse de la notion du secret se traduit ainsi spécifiquement lorsque le mineur en est l’objet. Sa vulnérabilité et son incapacité imposant une protection accrue, justifie de réduire le secret ou au contraire de l’étendre. En réalité la mise en œuvre du secret du mineur est différente selon que ce dernier se situe dans une relation avec un tiers ou dans ses relations avec ses parents.

    Amira Maameri-ulisse, La participation du mineur à sa propre protection - droit comparé français-québécois, thèse en cours depuis 2017 en co-direction avec Mona Pare  

    En matière de protection de l'enfance, parler de participation du mineur à sa propre protection c'est envisager celui-ci comme un sujet de droit actif et non seulement comme un objet de protection. En ce sens, la Convention Internationale des Droits de l'Enfant a affirmé la capacité de l'enfant à participer à sa propre protection, garantie par son droit à l'expression. Dès lors, l'enfant à protéger n'est plus simplement perçu comme un être humain vulnérable nécessitant une aide de l'Etat (sujet de droit passif), avant le placement, pendant et après celui-ci. Le mineur est reconnu en tant que citoyen en devenir (sujet de droit actif) auquel une série de droits sont conférés tels que le droit de participer aux décisions qui le concernent selon son âge et son degré de discernement, le droit à la liberté de penser, de conscience et de religion ou encore le droit d'accéder à une information diversifiée et visant à promouvoir son bien-être physique, mental et social. Par conséquent, c'est par le biais de l'exercice de ses droits que l'enfant protégé peut devenir l'acteur de sa propre protection.

    Gwendoline Taffin, La capacité de la personne représentée, thèse en cours depuis 2017  

    Les études concernant les personnes représentées que sont le mineur ou le majeur protégé (majeur placé sous un régime de représentation) se focalisent souvent sur l'incapacité de ces derniers, celle-ci ayant pour objet de les protéger. En effet, l'incapacité du majeur protégé et du mineur a une finalité protectrice cependant, il ne faut pas négliger que ces incapacités viennent également réduire l'exercice de certains droits. Il convient alors de constater qu'il est possible de protéger la personne représentée, protection nécessaire au regard de sa particulière vulnérabilité, tout en soutenant qu'elle dispose d'une certaine forme de capacité. La capacité des personnes représentées a beaucoup évolué à travers l'influence des différentes réformes récentes en droit des personnes ou encore en droit des obligations. Le droit français tend alors à évoluer vers une meilleure reconnaissance de l'autonomie des personnes soumises à un régime d'incapacité, qu'elles soient mineures ou majeures protégées bénéficiant d'une mesure de représentation.

    Marion Damy, Les mutations du droit de la filiation, thèse en cours depuis 2017  

    Les progrès techniques et scientifiques viennent aujourd'hui remettre en question le droit de la filiation, en perturbant les principes fondateurs de cette branche du droit. En outre, l'évolution des structures familiales vient modifier ce qui est vu comme la famille traditionnelle, composée de deux parents de sexe différent et de leurs enfants. Parallèlement, un fort désir d'enfant est exprimé par de nombreux couples – qu'ils soient hétérosexuels ou homosexuels – ainsi que par des individus seuls, le couple ne semblant plus fonder systématiquement la famille. Chaque individu, qu'il soit homme ou femme réclame ainsi l'accès ou la reconnaissance de sa parenté par la création du lien de filiation et ceci de façon équitable malgré la différence physiologique existante. L'avènement des droits fondamentaux, notamment sous l'influence de la Cour Européenne des droits de l'Homme, a également eu pour conséquence de développer les droits et libertés individuelles tel qu'un droit au respect de sa vie privée, ce dernier recouvrant le droit à l'identité. Au titre de cette identité, l'individu a ainsi le droit de connaitre ses origines, en ayant notamment recours aux expertises génétiques, mais aussi de voir établie son ascendance ou sa descendance, ou encore de contester une paternité qui n'est pas conforme à la vérité biologique. Ces différentes évolutions ont un impact incontestable sur le droit de la filiation. Or celui-ci, bien que réformé en 2005, peine à répondre aux différentes réalités auxquelles il est aujourd'hui confronté. Le juge judiciaire a donc pris une place prépondérante en la matière, tentant de répondre aux situations auxquelles il fait face en adaptant les règles de droit françaises mais également en respectant les principes édictés par la CourEDH. Cette étude aura ainsi pour objectif de s'interroger sur les insuffisances que pourrait avoir le droit de la filiation face aux évolutions techniques et sociales contemporaines. Elle s'inscrirait dans le domaine de recherche du CERFAPS, ayant pour but d'étudier non seulement le droit de la filiation mais également l'influence européenne sur ce droit. De plus, cette étude aura une vocation pluridisciplinaire, ce sujet ne pouvant être étudié en se retreignant au champ juridique. La sociologie, la médecine seront intégrées, ainsi que la bioéthique. Enfin, ce sujet est d'autant plus d'actualité qu'il est probable qu'une réforme intervienne durant les recherches, permettant l'ouverture de la procréation médicalement assistée aux femmes seules et aux femmes homosexuelles. En ce sens, le Comité Consultatif National d'Ethique a émis un avis favorable à un tel projet.

    Julie Térel, Les figures de la maternité, thèse soutenue en 2016 à Bordeaux, membres du jury : Françoise Dekeuwer-Défossez (Rapp.), Pierre Murat (Rapp.), Jean-Louis Renchon, Jean Hauser et Jean-Jacques Lemouland  

    Les évolutions sociétales - émancipation de la femme, maîtrise de la fécondité, acceptation del’homosexualité, multiplication des formes de conjugalité, nouveaux modèles familiaux, médicalisation de laprocréation - ont bouleversé le rapport entre maternité de fait et maternité juridique.La femme qui revendique le statut de mère n’est plus nécessairement celle qui a porté et mis au mondel’enfant. Les techniques d’assistance médicale à la procréation ont ouvert le champ des possibles enpermettant à la femme de réaliser son désir d’enfant, indépendamment des contraintes temporelles oubiologiques. Pourtant, la mère gestationnelle apparaît, aujourd’hui encore, comme la figure certaine de lamaternité. Elle a vu ses droits accrus par un mouvement d’harmonisation du droit de la filiation, jusqu’àdevenir l’égale de l’homme. Elle a cessé d’être identifiée par son statut conjugal, et est désormais définie parréférence au fait biologique maternel de l’accouchement. L’enfantement marque alors la singularité de lamaternité en tant que figure de rattachement, car elle est le seul vecteur d’identification spatio-temporelle del’enfant. Un ordre public fort en la matière est donc de rigueur : l’accouchement, qui détermine l’état civil del’enfant, ne devrait pas pouvoir être dissimulé. En revanche, la fonction maternelle de parenté devraitdavantage être soumise à la volonté de la femme qui se revendique mère. La mère gestationnelle, qui devraittoujours pouvoir établir un lien de filiation, devrait également pouvoir refuser l’établissement d’un tel lien,au profit d’une autre figure maternelle plus incertaine car reposant sur la volonté d’être mère, volontééventuellement corroborée par un lien génétique. Autrement dit, la filiation maternelle de l’enfant devraitpouvoir être transférée afin d’être en concordance avec la réalité sociologique.La multiplication des figures de la maternité conduit ainsi à une rénovation de la conception traditionnelle dela maternité, par un rééquilibrage du rôle joué par les éléments objectifs et subjectifs

    Orapim Prasong, La protection des droits de l'enfant par la Cour européenne des droits de l'homme, thèse soutenue en 2016 à Bordeaux, membres du jury : Jean-Pierre Marguénaud (Rapp.), Frédéric Sudre et Catherine Gauthier  

    Bien que non conçue initialement comme une Convention centrée sur l’enfant, laConvention européenne des droits de l’homme a généré, grâce à l’interprétation dynamique de laCour européenne des droits de l’homme, la jurisprudence la plus abondante de tous les instrumentsde ce type concernant les droits de l’enfant. Disposant d’un espace juridique favorable à uneinterprétation dynamique en vue de protéger les droits de l’enfant, la Cour européenne manque detexte sur lequel elle peut fonder une interprétation favorable aux droits de l’enfant. C’est ainsiqu’elle se réfère principalement à la Convention internationale des droits de l’enfant, l’instrumentde protection spécifique des droits de l’enfant le plus précis et le plus adapté. A travers lamobilisation des dispositions de la Convention internationale des droits de l’enfant et l’intégrationde la notion de l’intérêt supérieur de l’enfant contenue dans cet instrument dans son raisonnement laCour européenne utilise cette Convention comme instrument de construction de sa proprejurisprudence relative à la protection spécifique des droits de l’enfant. Mais si l’intégration de cetteConvention dans le raisonnement de la Cour européenne constitue un facteur d’harmonisation dansla mesure où elle incite les Etats membres du Conseil de l’Europe à mettre en oeuvre ce traitéinternational tout en leur fournissant une interprétation commune de ses dispositions, aucuneuniformité absolue ne s’impose. L’étude de la jurisprudence de la Cour européenne souligne savolonté croissante de faire de la Convention européenne des droits de l’homme un instrumentconventionnel subsidiaire de la protection spécifique des droits de l’enfant.

    Christophe Gris, Les droits de l'enfant a l'épreuve des droits parentaux : l'exemple du rattachement familial de l'enfant, thèse soutenue en 2013 à Bordeaux 4, membres du jury : Pierre Murat (Rapp.), Virginie Larribau-Terneyre et Marie Lamarche  

    Les mutations profondes qui ont eu lieu dans notre manière de vivre : aspiration à l'égalité ; féminisme ; généralisation des familles recomposées ; acceptation sociale de l'homosexualité ; société de consommation ; dématérialisation et réappropriation de l'identité de l'individu sur les réseaux numériques... ont accompagné un changement radical de la manière de penser le rattachement familial de l'enfant. La mention du nom des parents dans l'acte de naissance ou la reconnaissance de l'enfant sont autant de supports dont le potentiel reste à explorer. Pour sa part, l'adoption est désormais fondée sur un lien plus abstrait de volonté qui exige de ne peut-être plus s'intéresser aux circonstances qui l'ont entourée. Enfin, en parallèle de la filiation génétique et de la filiation volontaire se dessine une nouvelle catégorie de filiation : le lien de filiation polygonéique, fondé sur le fait et mu par l'affection que l'on porte à l'enfant auquel il conviendra de donner un contenu juridique dans l'intérêt de l'enfant. Au delà de toutes ces formes d'appropriation générationnelle se pose dès lors la question de savoir où se trouvent les nouveaux droits de l'enfant. L'enfant a-t-il le droit à des parents en particulier ? Quels seront les critères d'égalité entre les enfants à l'avenir ? Quels bénéfices pourra-t-il tirer de ces évolutions ? Quelle doit-être la place de sa parole ? Plus que jamais il devient nécessaire de repenser un cadre juridique prévisible et stable pour le rattachement familial de l'enfant qui tienne compte du nouvel ordre public de la famille : les droits de l'enfant.

    Delphine Mardon, Les voies de recours dans le droit de la Convention européenne des droits de l'homme, thèse soutenue en 2013 à Grenoble, membres du jury : Frédéric Sudre (Rapp.), Natalie Fricero (Rapp.), Soraya Amrani-Mekki et Étienne Vergès    

    L’influence du droit issu de la Convention européenne des droits de l’homme sur le droit interne n’est plus à démontrer. Ce texte offre aux justiciables une protection accentuée de leurs droits fondamentaux. Cette affirmation ne doit pas être limitée aux droits que la Convention EDH contient expressément ou encore à ceux que la Cour de Strasbourg a elle-même dégagés grâce à son interprétation dynamique et évolutive. Entendues comme les moyens permettant de contester un acte juridictionnel, les voies de recours ne correspondent pas, en tant que telles, à un droit protégé par le système européen des droits de l’homme. Ce n’est pas pour autant qu’elles sont ignorées de ce dernier. Au contraire, elles bénéficient de toute l’attention des juges européens. Construite à partir des décisions et arrêts rendus par les organes de contrôle européens, la thèse met en évidence les relations entretenues entre la Convention EDH et les voies de recours. Il est alors indispensable d’identifier précisément le type de relations dont il s’agit. Si ces deux mécanismes ont en point commun l’idée de contrôle, les juges européens n’interviennent qu’à l’issue de la procédure interne à laquelle participent les voies de recours. Cette organisation permet de mettre pleinement en lumière le regard que la Cour de Strasbourg porte sur les voies de recours au moment de réaliser son propre contrôle. Il faut alors observer que son appréhension des voies de recours n’est pas univoque. La Cour ne fait pas que contrôler la mise en œuvre par les voies de recours des garanties procédurales contenues dans la Convention. Ces dernières sont également un moyen utilisé par la Cour européenne afin de s’assurer du respect de l’ensemble des droits conventionnels. La découverte de ces dimensions pose la question d’une qualification globale des relations entre la Convention européenne des droits de l’homme et les voies de recours. L’utilisation des voies de recours au cœur du contrôle de conventionnalité, en qualité d’instrument ou d’objet, montre que ces relations favorisent un renforcement mutuel des voies de recours comme du système de protection des droits conventionnels.

  • Nacer Eddine Bouziane, La protection pénale de la famille : étude comparée des droits français et algérien, thèse soutenue en 2023 à Bordeaux sous la direction de Olivier Décima, membres du jury : Jean-Paul Céré (Rapp.), Muriel Giacopelli (Rapp.)  

    Protéger la famille semble aujourd’hui constituer une finalité ignorée par le droit pénal contemporain. Ce dernier ne protège que des membres de la famille et non la famille elle-même. Si cela est confirmé dans le droit français par sa vision universelle des droits de l’homme, plaçant l’individu au centre du droit. Le droit algérien ne semble pas, a priori, partager cette même vision philosophique et juridique au regard de sa culture propre et de l’influence secondaire que joue le droit musulman sur ce dernier. Cette étude vise donc à vérifier cet apriori et à s’interroger sur l’existence d’une protection pénale commune de la famille dans les droits français et algérien ; qui pourrait par la même occasion aider à mesurer l’existence d’un phénomène de mondialisation du droit pénal. Cette étude comparée se focalise ainsi sur une double dimension, individuelle et institutionnelle en étudiant l'aspect critique de l'intérêt porté à la famille par le droit pénal. L'équilibre recherché entre les droits individuels et la protection de l'institution familiale en tant que groupe sera interrogé selon la méthode de recherche dynamique, qui porte sur l'universalisme de la protection pénale de la famille.

    Pierre Michel, Le transfert des concepts socio-politiques dans le droit : le cas du genre, thèse soutenue en 2021 à AixMarseille sous la direction de Frédéric Rouvière et Hélène Thomas, membres du jury : Anne-Marie Leroyer (Rapp.), Stéphanie Hennette-Vauchez et Isabelle Rorive    

    Longtemps innommé, ce concept, comme les études qui y sont consacrées, attise fréquemment la méfiance voire la défiance des juristes. Cependant, le genre est un outil particulièrement pertinent pour comprendre les fondements et les mécanismes des règles juridiques permettant une différenciation des personnes en fonction d’attributs sexués. En ce sens, le droit n’a jamais été hermétique au genre, car ce dernier est en partie le fruit d’une production juridique. L’incapacité juridique des femmes, l’indisponibilité de la mention de sexe à l’état civil ou encore l’exclusivité hétérosexuelle du mariage étaient des marqueurs de la présence implicite du genre dans le monde du droit. Or, avec la libéralisation des mœurs et sous la pression des luttes féministes et LGBTQ, le droit a connu des mutations profondes s’inscrivant dans un mouvement général d’effacement des distinctions juridiques entre les sexes, les sexualités et les identités sexuées. Ainsi, le concept de genre est devenu l’instrument juridique ad hoc pour appréhender l’architecture sexuée du droit, mais également pour en ambitionner la refonte. Face à cette imbrication entre droit et genre, l’étude révèle leurs influences mutuelles qui se manifestent principalement par une neutralisation réciproque : le droit neutralise la dimension politique et militante du genre pour le conformer à l’essence formelle du droit tandis que le genre neutralise la dimension sexuée du droit afin de rendre effective l’égalité entre les personnes. En définitive, l’étude de la transposition juridique du genre est l’occasion d’une réflexion générale sur les impensés et les non-dits du droit dans sa catégorisation sexuée des individus

    Ana Gusan, L'autonomie de l'enfant en droit international, thèse soutenue en 2019 à Bordeaux sous la direction de Loïc Grard et Michel Bélanger, membres du jury : Jean-Pierre Marguénaud (Rapp.), François Vialla (Rapp.), Jean Zermatten  

    Le concept d’ « autonomie de l’enfant » n’est pas pleinement approprié par l’ordre juridique international. Ce fait est dû à la nature vulnérable traditionnellement octroyée à l’enfant et à la confusion conceptuelle avec l’autonomie personnelle valable pour l’adulte. Cependant, la Convention des droits de l’enfant de 1989 est le premier instrument international qui permet de contredire ces préjugés. Nous nous proposons, dans cette thèse, de relever la manière dont la CIDE se saisit de cet objet dont le vocable est inconnu aussi bien des travaux préparatoires que de la pratique du Comité des droits de l’enfant. Par conséquent, sa construction conventionnelle objectiviste et volontariste fait progressivement émerger la notion d’ « autonomie de l’enfant » dans l’ordre juridique européen. Cette évolution, certes encore insuffisante, nous invite à réfléchir, d’une manière plus générale, sur les transformations subies et à subir par le droit international lorsqu’il entend s’emparer du concept « autonomie de l’enfant ».

    Trystan Lauraire, La prééminence du droit en droit positif, thèse soutenue en 2018 à AixMarseille sous la direction de Philippe Bonfils, membres du jury : Étienne Vergès (Rapp.), Jean-François Renucci (Rapp.), Ariane Vidal-Naquet    

    « Socle sur lequel repose le droit européen des droits de l’homme », la prééminence du droit trouve un ancrage textuel dans les préambules de la Convention européenne des droits de l’homme et du statut du Conseil de l’Europe ainsi que dans l’article 3 de ce dernier. Elle est également omniprésente dans la jurisprudence de la Cour européenne en tant que fondement de son interprétation finaliste. Bien qu’elle lui attache diverses implications telles que le droit à un tribunal ou le principe de légalité criminelle, la juridiction strasbourgeoise n’en a jamais déterminé le contenu, la prééminence du droit demeurant très largement insaisissable. Une étude systématique et globale des arrêts de la Cour européenne dans lesquels il est fait référence à la prééminence du droit permettra néanmoins de distinguer un concept opérationnel autorisant à l’observer en dehors de ce système de droit. L’analyse du droit européen aboutira du reste à mettre en évidence qu’en dehors de ce seul support verbal de « prééminence du droit », la cour use du concept en se référant à d’autres formules. Il en sera de même dans le système juridique de l’Union européenne. La reconnaissance de ce concept de prééminence du droit conduira à le confronter au droit positif pour déterminer sa réalité. Il peut en effet sembler que le droit interne et les droits européens fassent une place importante à ses exigences même si des poches de résistance subsistent. Il conviendra d’identifier ces hypothèses, à partir d’une étude empirique du droit positif et de proposer des solutions contribuant à une plus grande effectivité du concept

    Vignon Edihno Dos reis, Les conflits d'intérêts en droit extrapatrimonial de la famille, thèse soutenue en 2016 à Université Grenoble Alpes ComUE sous la direction de Pierre Murat, membres du jury : Jean Hauser (Rapp.), Anne Leborgne (Rapp.), Michel Farge  

    En raison de la montée de l’individualisme, on constate que le droit de la famille se résume de plus en plus à une collection de prérogatives individuelles au détriment de l’idée d’un droit de groupe.Or, en fixant sur la tête de chaque membre de la famille des valeurs par le canal des droits subjectifs et des libertés civiles, le législateur semble oublier que les membres d’une même famille vivent aussi, les uns pour les autres, les uns avec les autres. Partant, lorsque dans le cadre familial les individus poursuivent des intérêts divergents, chacun invoque les prérogatives individuelles, que le droit met à sa disposition, pour obtenir gain de cause.Face à ces conflits d’intérêts en droit de la famille, notre droit contemporain s’épuise dans leur régulation et peine à proposer une vision d’ensemble surtout à une époque où la logique des droits fondamentaux tend de plus en plus à brouiller les arbitrages clairs arrêtés par le législateur.Partant de cette absence de vision globale dans le traitement des conflits d’intérêts en droit de la famille, il sera principalement question, dans le cadre de cette étude, de s’interroger sur la possibilité de restaurer une vision d’ensemble à une régulation de plus en plus empirique des conflits d’intérêts en droit de la famille ; en d’autres termes, il convient de se demander si au sein du désordre qui règne en la matière, il est possible d’apporter un peu de sécurité juridique à travers l’identification de critères d’arbitrage clairs et pertinents.

    Bertrand Maumont, L'acte juridique en droit des personnes et de la famille, thèse soutenue en 2015 à Bordeaux sous la direction de Jean Hauser, membres du jury : François Chénedé (Rapp.), Grégoire Loiseau (Rapp.), Pierre Murat et Guillaume Wicker  

    En dépit du rôle croissant concédé aux volontés individuelles en droit des personneset de la famille, les phénomènes de volonté saisis par cette branche du droit pâtissent d’uneconstruction juridique lacunaire. Les liens avec la théorie de l’acte juridique sont peuexplorés ou n’apparaissent qu’ à travers le prisme déformant de l’approche institutionnelleet légaliste qui est généralement adoptée.En rupture avec le mythe de l’autonomie du droit des personnes et de la famille, cettethèse entend démontrer l’apport de cette branche du droit à la théorie générale de l’actejuridique.Il est possible de dépasser les spécificités apparentes des phénomènes de volontérencontrés en recourant à une théorie moderne de l’acte juridique. Fondée sur un principede causalité décrivant le lien permanent entre les volontés et des données objectives,façonnée par un ensemble de « techniques », la théorie générale peut être tantôtperfectionnée, tantôt enrichie, sous l’influence du droit des personnes et de la famille.De tout ceci, il résulte que le droit commun des contrats a vocation à s’appliquer, aumoins subsidiairement, dans le cadre des techniques « initiales », analogues à cellesconsacrées par la théorie du contrat. Quant aux techniques « intégrées » qui révèlent lesréelles originalités de l’acte juridique personnel ou familial, elles ne dérogent pas à lathéorie générale et sont même susceptibles de tirer profit de la transversalité de cettedernière. En tout cas, se dessine un droit spécialisé de l’acte juridique qui mériterait d’êtreconçu comme tel aussi bien par la doctrine que par les praticiens.

    Mahamane Coulibaly, L'adoption et les droits de l'enfant en Afrique francophone : réflexions sur les droits malien et sénégalais, thèse soutenue en 2015 à Université Grenoble Alpes ComUE sous la direction de Michel Farge, Alassane Kanté et Alassane Kanté, membres du jury : Yann Favier (Rapp.), Laurent Gamet (Rapp.), Isaac Yankhoba Ndiaye  

    Les droits maliens et sénégalais de l'adoption recèlent d'importantes lacunes auxquelles l'étude envisage de remédier. En effet, les législateurs malien et sénégalais dans leur œuvre de codification du droit de l'adoption, ont, d'une façon malencontreuse, adopté la législation française sur l'adoption en faisant abstraction des réalités socio juridiques de leurs pays. Dans ces pays, il existe deux formes d'adoption légale calquées sur les modèles français de l'adoption. Il s'agit, pour le Mali, de l'adoption filiation et de l'adoption protection , et pour le Sénégal, de l'adoption plénière et de l'adoption limitée. Cette typologie législative de l'adoption souffre d'un manque d'équilibre et de cohérence tant dans sa structuration que dans sa finalité. Par conséquent, elle ne présente pas une garantie suffisante de protection des droits des enfants maliens et sénégalais. A côté de l'adoption légale, coexiste, dans les deux pays, l'adoption de fait, laquelle résiste au droit. En effet, la pratique traditionnelle et récurrente des enfants confiés à des familles nourricières dans ces pays demeure un espace "bizarrement" inabrité par le droit. Or, ces adoptions de fait constituent une sorte de parenté sociale et affective qui mérite d'être créatrice de droit.Par ailleurs, le droit de l'adoption internationale dans les deux pays est embryonnaire et mérite d'être mieux construit. Dans cette perspective, il conviendrait de maintenir et de renforcer les principes directeurs contenus dans la Convention de La Haye de 1993 relative à l'adoption internationale et d'intégrer, dans les législations internes des deux pays, des règles de conflits de lois en matière d'adoption internationale plus respectueuses de l'intérêt supérieur de l'enfant en privation familiale. Ces nouvelles règles permettront de déterminer la compétence législative et l'efficacité au Mali et au Sénégal des décisions d'adoption rendues à l'étranger dans des Etats non parties à la Convention de La Haye de 1993.

  • Mélanie Poncet, La prise en charge civile des mineurs non accompagnés, thèse soutenue en 2023 à Université Grenoble Alpes sous la direction de Ingrid Maria, membres du jury : Sylvie Bernigaud (Rapp.), Michel Farge  

    Les mineurs non accompagnés correspondent à une problématique qui prend de plus en plus d'ampleur en France depuis plusieurs années. Leur vulnérabilité, du fait de leur minorité et de leur isolement, nécessite une protection efficace offerte par l'Etat français. Cependant, de nombreux majeurs étrangers se prétendent mineurs afin d'intégrer le système de la protection de l'enfance. En effet, Les mineurs non accompagnés font l'objet d'une protection en France, notamment par une prise en charge au titre de la protection de l'enfance. Pour autant, cette protection n'est pas optimale et fait face à de nombreuses difficultés juridiques et pratiques. Cette thèse s'intéresse principalement à la question de savoir comment organiser une protection maximale tant les mineurs non accompagnés que de l'Etat. Pour comprendre comment doit s'organiser cette protection, il faut comprendre les difficultés rencontrées par les mineurs non accompagnés ainsi que les acteurs de la protection. Il est alors indispensable de déterminer des solutions pour améliorer la prise en charge et favoriser la protection.

    Margot Musson, Le droit de la personnalité du mineur à l'ère numérique, thèse soutenue en 2023 à Lyon 3 sous la direction de Hugues Fulchiron, membres du jury : Fabien Marchadier (Rapp.), Grégoire Loiseau et Christine Bidaud    

    La protection de la personne du mineur à l’ère numérique constitue un sujet particulièrement d’actualité et discuté. Cette thèse a vocation à interroger les répercussions des outils numériques quant à l’exercice du droit de la personnalité, caractérisé par le droit de s’autodéterminer, lequel constitue le droit général de la personnalité incluant les prérogatives classiques relatives à la vie privée, à l’image ou encore à l’honneur. L’étude des spécificités de la minorité est centrale : elle permet de comprendre si et comment un mineur peut exercer un tel droit, malgré l’hétéronomie qui caractérise juridiquement cette période de la vie. L’enjeu de cette thèse est donc celle de la conciliation pour le mineur entre quête vers l’autonomie et besoin de protection, avec l’objectif de tenir davantage compte des différentes étapes de la minorité pour ne pas soumettre à un même régime infans et adolescent. Doivent alors être distingués, d’une part, l’exercice actif du droit visant à l’épanouissement de la personnalité de l’individu, dans le cadre duquel ce dernier est pleinement acteur ; d’autre part, l’exercice passif du droit visant à protéger l’individu contre les atteintes non consenties portées à sa personnalité, dans le cadre duquel le mineur est victime. L’ambition est d’apporter une vision renouvelée de la minorité et du droit de la personnalité à la lumière du numérique.

    Loïc Bret, L'avènement du concept d'identité de genre : une illustration du phénomène de dynamisme des normes, thèse soutenue en 2022 à Université Grenoble Alpes sous la direction de Romain Tinière et Michel Farge, membres du jury : Olivia Bui-Xuan (Rapp.), Benjamin Moron-Puech    

    L’objet du présent travail est d’étudier le phénomène d’apparition et de diffusion de l’identité de genre dans les ordres juridiques. Comment un concept totalement étranger à la science juridique est-il parvenu à imposer, sous couvert de la protection des droits humains, une relecture des normes en vigueur ? Quel rôle les États, les acteurs chargés de la protection des droits humains et ceux chargés de la promotion ont joué dans l’apparition et la diffusion de ce concept ? Et enfin, sa transcription dans nos législations pose indéniablement la question de sa portée. Comment l’identité de genre est-elle transcrite en droit français ? Et existe-t-il un véritable droit absolu à l’identité de genre assimilable à un droit absolu à l’autodétermination ou doit-on admettre que le processus de transcription est incomplet et nécessitera à l’avenir de nouvelles réformes juridiques ? L’étude présentée ici ne porte pas tant sur la protection juridique des personnes transidentitaires que sur le processus ayant permis l’émergence de l’identité de genre dans le domaine du droit. À cet égard, la thématique de la transidentité constitue une simple illustration d’un phénomène juridique de plus en plus étudié par la doctrine : le phénomène de dynamisme des normes. Les interactions normatives, horizontales et verticales, s’enrichissent en permanence de la diversité des ordres juridiques en présence. L’apparition d’un nouveau standard ne constitue pas l’aboutissement du processus mais uniquement la première étape de sa consolidation. Elle permet à son tour de renforcer la diffusion du standard sans entraver son enrichissement continu. À cet égard, l’apparition du concept d’identité de genre dans les normes de protection des droits humains constitue une illustration de la complexité de ce phénomène. Nous verrons dans les prochains développements que la construction du phénomène de dynamisme des normes s’est structuré autour de plusieurs sous-phénomènes complémentaires dont la finalité est la consécration d’un droit à absolu à l’autodétermination. La première étape, relatif à la reconnaissance juridique des personnes transgenres, est venue déconstruire la mention du sexe à l’état civil pour y substituer la mention du genre. Une deuxième étape, en cours de développement, vise à développer un phénomène de dynamisme des normes spécifiques aux personnes intersexes pour permettre la remise en cause de la binarité de nos systèmes d’identification et de classification. Enfin, la troisième étape impliquera à terme de conjuguer les deux mouvements pour étendre à l’ensemble des personnes transidentitaires – non binaires, genderfluid, etc. – le bénéfice d’un troisième genre à l’état civil.Toutefois, dans un souci de clarté, il faut accepter dans le présent travail soit restreint aux seules personnes transgenres ou intersexes dont le processus de reconnaissance s’est largement accéléré ces dernières années. De même, l’étude de chaque phénomène impose de réaliser une segmentation des évolutions par ordre juridique pour mieux voir apparaitre les différentes interactions. Ainsi, nous verrons que la définition d’un nouveau standard supranational autour de concept d’identité de genre vient faciliter sa diffusion (Première partie) et fragiliser les résistances du droit français à la reconnaissance d’un droit à l’identité de genre (Seconde partie).

    Julien Burel, Le parent-mineur, thèse soutenue en 2019 à Brest sous la direction de Muriel Rebourg et Yann Favier, membres du jury : Jean-Jacques Lemouland (Rapp.), Gilles Raoul-Cormeil  

    Les personnes qui accèdent au statut de parent sans avoir atteint l’âge de la majorité civile constituent une frange de la population avec des problématiques et des besoins sociaux, médicaux et juridiques bien spécifiques. Les études consacrées à ce phénomène privilégient les questions d’ordre médical et social, l’aspect juridique n’étant généralement que peu évoqué. Ces parents encore mineurs sont présentés comme un problème auquel il convient de remédier, car leurs grossesses et leurs maternités sont systématiquement présentés comme des événements non désirés, leur devenir n’étant que rarement évoqué. Ce travail a pour objectif de présenter la situation juridique de ces mineurs qui mettent à l’épreuve leur présomption légale d’immaturité et leur incapacité juridique. L’attribution du statut de parent à un mineur permet de confronter l’exercice de ses droits avec la protection dont il demeure l’objet par sa minorité. En accédant au statut de parent, le mineur évolue avec son enfant dans un environnement juridique atypique où deux organisations familiales coexistent, chacun des parents ayant vocation à exercer l’autorité parentale sur leur enfant respectif. Les difficultés découlant de cette situation paradoxale dans laquelle un mineur est amené à préserver les intérêts de son enfant mineur propose une lecture différente du fonctionnement de l’autorité parentale et de la place accordée à la représentation légale. Face aux enjeux de la protection du parent-mineur et de son enfant, il convient de prévoir l’articulation du statut de mineur avec celui de parent lorsqu’ils sont réunis sur une même personne juridique. Cette coexistence ne pourra se faire qu’en aménageant l’un de ces statuts au profit de l’autre en tenant compte de l’aptitude du mineur à assumer sa fonction de parent et ainsi préserver les intérêts de son enfant.

    Perrine Ferrer-Lormeau, Le droit de la filiation au prisme du genre : étude en faveur d'une adaptation du droit aux enjeux contemporains de la filiation, thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Anne-Marie Leroyer, membres du jury : Marc Pichard (Rapp.), Muriel Fabre-Magnan  

    Alors que le projet d’ouverture de l’AMP aux couples de femmes est en cours d’adoption au Parlement, l’enjeu de l’établissement de la filiation au sein de ces couples a cristallisé de vifs débats. Ainsi le gouvernement a-t-il de lui-même proposé un amendement sur ce point en septembre 2019, quelques semaines à peine après avoir déposé le projet à l’Assemblée Nationale. Cette question constitue un exemple paradigmatique du malaise qui anime le législateur depuis plusieurs années face aux mutations contemporaines de la famille, et tout particulièrement de la filiation. Il semble en effet incapable de répondre de manière cohérente aux différents phénomènes qui déstabilisent le droit de la filiation, tels que les revendications en faveur d’une reconnaissance juridique des familles homoparentales, le recours de certains couples au tourisme procréatif, ou les demandes d’accès aux origines d’enfants nés de dons de gamètes. Cette étude tente alors d’identifier les raisons de ce blocage, afin de dénouer les contradictions dans lesquelles le droit de la filiation semble s’être enlisé. Pour ce faire, le concept de genre offre un prisme de lecture particulièrement précieux. Les perspectives qu’il ouvre permettent de clarifier les enjeux contemporains du droit de la filiation, et favorisent le dépassement de ses incohérences dans le but d’en restaurer l’unité.

    Nour Le Du, Le consentement à l'acte médical des personnes vulnérables, thèse soutenue en 2018 à Paris Est sous la direction de Anne Debet, membres du jury : David Noguero (Rapp.), Nathalie Peterka    

    Le régime applicable au consentement à l’acte médical des personnes vulnérables que sont les mineurs et les majeurs sous protection juridique est un sujet délicat pour le législateur. Ce dernier doit instaurer une législation conciliant protection de l’intégrité physique du patient, et respect de son autonomie. Le droit positif échoue à trouver cet équilibre. Les mineurs sont privés de leur capacité d’exercice à toutes les étapes de leur vie, quel que soit leur âge ou leur degré de maturité. Elle réserve également un traitement disparate aux majeurs protégés. Leur autonomie variant selon la prise en compte ou non de leur régime de protection par le Code de la santé publique. À ces difficultés s’ajoute celle de l’existence de nombreux actes spécifiquement réglementés dont les règles ne sont pas toujours cohérentes ni compatibles avec les réalités de la pratique médicale. Une réflexion est menée sur les limites du régime actuel ainsi que sur l’élaboration d’une nouvelle législation plus respectueuse de l’autonomie des mineurs et des majeurs protégés. La possibilité de consentir à un acte médical dépendra non pas du statut juridique du patient, mais de son « aptitude à consentir », notion tirée des législations suisse et québécoise. Toutefois, la volonté de protéger l’autonomie du patient ne devant pas conduire à une mise en péril de son intégrité physique, un encadrement de sa capacité d’exercice sera instauré selon que le soin est ou non requis par son état de santé.

    Manon Ghevontian, Constitution et justice pénale des mineurs : recherche sur l'identification d'un cadre commun aux systèmes français, espagnol et nord-américain, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille sous la direction de Guy Scoffoni et Philippe Bonfils, membres du jury : Ferdinand Mélin-Soucramanien (Rapp.), Anne Levade    

    L'essor généralisé du contrôle de constitutionnalité invite à s'interroger sur les rapports entre droit constitutionnel et autres branches du droit. Parmi elles, la justice des mineurs occupe désormais une place centrale. L’analyse du contentieux comparé des droits et libertés du mineur délinquant met ainsi en lumière la consécration de principes et d’une philosophie analogues au sein des systèmes français, espagnol et nord-américain. Ces derniers forment la substance d’un cadre constitutionnel commun, composé de principes ‘‘sur mesure’’ et porteur d’une orientation éducative et protectrice. Ils attestent l’existence d’un contrôle de constitutionnalité adapté aux particularismes liés à la condition de minorité. Toutefois, l’efficacité de ce cadre fait désormais l’objet d’une remise en cause. Alors qu’il devait a priori renforcer le contrôle juridictionnel de constitutionnalité des lois relatives à la lutte contre la délinquance juvénile, il apparaît insuffisant à prévenir l’infléchissement législatif des particularismes de la matière. Dans le contexte sécuritaire tendu qui irrigue désormais la plupart des démocraties libérales, l’étau de constitutionnalité subit un relâchement significatif et les principes composant le cadre constitutionnel de la justice des mineurs ne bénéficient pas toujours d’un degré de protection suffisant à assurer l’efficacité de sa philosophie humaniste. La matière se trouve dès lors soumise aux flux et reflux idéologiques du pouvoir politique. Plus largement, l’étude entend illustrer les difficultés rencontrées par les juges chargés de réaliser le contrôle de constitutionnalité lorsqu’il s’agit d’opérer la conciliation entre sécurité et liberté

    Pauline Magalie M'Bediobet Mabala, L'âge en droit privé, thèse soutenue en 2016 à AixMarseille sous la direction de Philippe Bonfils, membres du jury : Franck Petit (Rapp.), Muriel Giacopelli  

    Cette thèse porte sur l’influence de l’âge des personnes physiques en droit privé. Le but est de démontrer comment son utilisation en fait un facteur d’humanisation du droit privé puisque de toute évidence, l’âge est en droit privé, un critère dont le législateur se sert pour organiser la protection des personnes physiques vulnérables et un critère pris en considération par le juge pour apprécier cette protection. Cette protection se mesure à travers l’influence de ce critère sur la situation juridique du mineur mais aussi sur celle des personnes d’un âge avancé pour lesquelles l’âge constitue un facteur de vulnérabilité. Cette thèse montre les rapports entre les notions d’âge, enfance et vieillesse puisqu’il s’agit là des deux extrémités de l’âge qui intéressent le droit privé. Elle montre également comment au fil des siècles ce critère s’est imposé en droit privé et comment le fait d’en faire un facteur de protection de la personne humaine s’est progressivement consacré grâce à l’internationalisation du droit. Elle met en évidence la prise en considération du critère de l’âge légal ou réel dans les dispositions législatives relatives à la protection des mineurs et des personnes âgées et elle examine les conséquences de cette protection relative à l’âge, à travers deux illustrations essentielles : l’incidence de l’âge de la responsabilité sur l’autonomie du mineur et l’incidence de l’âge sur l’autonomie des personnes âgées. Elle montre également la participation du juge dans l’appréciation de ce critère en tant que facteur de protection des personnes

    Lisa Carayon, La catégorisation des corps : étude sur l'humain avant la naissance et après la mort, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de Grégoire Loiseau, membres du jury : Stéphanie Hennette-Vauchez (Rapp.), Christine Noiville et Anne-Marie Leroyer  

    Entre les personnes et les choses, les embryons et les cadavres sont souvent représentés comme des objets juridiques non-identifiés. Cependant, une analyse détaillée du travail de la jurisprudence et du législateur dans l’élaboration de leur de leur régime montre que la qualification des corps n’est pas tant imprécise qu’éludée. L’extrême sensibilité politique de la question conduit à la construction d’un droit fractionné, proposant des solutions ponctuelles à des questions précises, sans véritable souci de cohérence catégorielle.Pourtant, présentant la qualification comme une véritable question de connaissance du droit, une partie de la doctrine semble parfois éluder la dimension politique de cette construction. Recourant , pour identifier la nature des corps, à des disciplines extérieures au droit (biologie, psychanalyse, philosophie…) sans toujours mettre en lumière les difficultés épistémologiques liées à cette démarche, les auteurs renouvellent en la matière une approche jusnaturaliste prescriptive qui ne dit pas toujours son nom.Or, l’étude de l’évolution des qualifications et des régimes appliqués aux embryons et aux cadavres montre que le véritable problème est surtout que les catégories établies entre les corps par le droit sont avant tout des classements. Tous les corps ne bénéficient pas de la même protection du droit et le statut des embryons et des cadavres reflète bien souvent les hiérarchies existant entre les personnes : distinctions sociales, religieuses, genrées, racialisées etc.. Se pose alors la question des remèdes possibles à ces multiples catégorisations des corps : assouplissements ponctuels ou transformation radicale du droit ?

    Nina Le Bonniec, La procéduralisation des droits substantiels par la Cour européenne des droits de l'homme : Réflexion sur le contrôle juridictionnel du respect des droits garantis par la Convention européenne des droits de l'homme, thèse soutenue en 2015 à Montpellier sous la direction de Frédéric Sudre, membres du jury : Edouard Dubout (Rapp.), Laure Milano et Josep Casadevall  

    La procéduralisation des droits substantiels est un phénomène désormais incontournable du système conventionnel qui ne cesse de se développer et de s’étendre. Néologisme d’origine doctrinale, cette notion semble pourtant difficilement saisissable. La procéduralisation des droits substantiels appelle en ce sens différentes interrogations liées tant à sa définition qu’à sesimplications pour le mécanisme conventionnel. Que désigne cette notion complexe et hétérogène ? Comment le juge a-t-il réussi à la mettre en place alors que ce procédé était initialement totalement absent du texte de la Convention ? À quoi est-elle destinée ? L’hypothèse retenue est que la procéduralisation des droits substantiels est une technique juridique spécifique au sein du mécanisme conventionnel, qui permet au juge d’atteindre une meilleure effectivité des droits. Toutefois, loin d’être limitée à ce seul cadre, la procéduralisation s’avère inscrite au contraire dans une dimension beaucoup plus vaste touchant à des aspects institutionnels en étant au service de la réalisation d’un projet politique particulier.

    Stéphanie Keita, L'intérêt de l'enfant délinquant en droit pénal, thèse soutenue en 2015 à AixMarseille sous la direction de Philippe Bonfils, membres du jury : André Varinard et Muriel Giacopelli  

    Loin d'être isolée, la notion d'intérêt de l'enfant investit des domaines de plus en plus importants du droit positif. L'ampleur et la prééminence de l'intérêt de l'enfant ont contraint le législateur à intervenir chaque fois qu'il est question d'enfant ou de mineur. Le concept d'enfance fait appel à plusieurs notions qui sont celles d'innocence et de pureté, mais aussi de vulnérabilité. Cette notion d'enfance s'oppose au concept même de délinquance, qui fait appel à la notion même de commission d'un acte répréhensible. L'un des objectifs de l'étude tient précisément à analyser comment le législateur français , eu égard au jeune âge de l'enfant , a instauré une protection particulière à l'enfant auteur d'infractions

    Hanane Oualaiz, L'évolution du statut personnel de la femme au Maroc : entre la loi de Dieu et les droits de l'homme, thèse soutenue en 2014 à Montpellier 1 sous la direction de Hélène Surrel, membres du jury : Fabien Marchadier (Rapp.), Mustapha Afroukh  

    L'évolution du statut personnel de la femme au Maroc a connu ces dernières années une évolution importante, en effet, en 2004 un code de la famille a été adopté et remplace l'ancienne moudawana. Des innovations substantielles ont été adoptées consacrant le principe d'équité entre l'homme et la femme. Ainsi, l'âge du mariage a été fixé à 18 ans pour les deux sexes, la règle de l'obéissance de l'épouse à son mari est abandonnée, l'abandon de la tutelle, en effet, dans les nouveaux textes, la femme n'a plus besoin de tuteur (wali) pour se marier, la polygamie, a également été rendu quasiment impossible, placée sous un strict contrôle judiciaire pour des situations exceptionnelles, elle implique l'accord de la première épouse. Le divorce est un droit reconnu aux deux époux sous le contrôle judiciaire. Le nouveau code de la famille est venu rétablir l'équilibre au sein de la famille. Cette réforme du droit de la famille au Maroc a été élaborée sous l'impulsion du Roi Mohamed VI avec le souci de se conformer aux traités internationaux signés par le Maroc, dans le respect des traditions culturelles marocaines fondées sur le droit musulman. Néanmoins, le Maroc n'est pas le seul Pays à avoir réformé son droit de la famille, l'Algérie (en 2005) et l'Egypte (en 2000) ont également procédé à la réforme de leur droit de la famille mais dans une moindre mesure que le Maroc. C'est pourquoi, l'étude du statut personnel marocain sera abordé en premier lieu parce qu'il constitue l'exemple même d'une législation qui a incorporé des règles de la doctrine traditionnelle dans une enveloppe moderne

    Carmen Montoir, Les principes supérieurs du droit pénal des mineurs délinquants, thèse soutenue en 2014 à Paris 2 sous la direction de Yves Mayaud, membres du jury : Édouard Verny (Rapp.), Guillaume Drago, Jacques Buisson et Michel Allaix  

    Après une décennie de réformes incessantes et à l’heure où l’on envisage une refonte globale de la matière, il paraît important de s’interroger sur les principes supérieurs gouvernant le droit pénal des mineurs délinquants. En dépit d'une cristallisation remontant à 2002, via le mécanisme original du principe fondamental reconnu par les lois de la République, et sa protection par quelques instruments internationaux, l’autonomie de la justice des mineurs pose, à ce jour encore, de nombreuses questions. Sur le plan substantiel, elle repose sur des principes, reconnus supérieurs, d’adaptation de la réponse au relèvement éducatif et moral des mineurs et d’atténuation de la pénalité, qui s’avèrent quasiment absolus. Le discernement, en revanche, n’a pas bénéficié, pour sa part, d’une consécration expresse sur le plan suprême. Il se voit même concurrencé par le critère rigide de l’âge, et ce, bien qu’il soit un préalable essentiel à la détermination de la responsabilité pénale. Sur le plan processuel, malgré leur protection supra-législative, tant la règle de juridictions spécialisées que l’exigence de procédures appropriées, régulièrement infléchies, semblent vouées à la relativité. Le Conseil Constitutionnel, à la fois constituant et garant de la matière, a souvent été invité à en marquer les limites infranchissables et à en protéger le noyau dur inaltérable. Fort de l’identification et de l’appréciation de ce dernier, le présent travail tend à montrer que la malléabilité des principes de forme du droit pénal des mineurs délinquants permet de contourner l’immutabilité des principes de fond dirigeant celui-ci.

    Hanane El Qotni, Les droits de l'enfant : étude du droit français et du droit positif marocain à travers la source du droit musulman, thèse soutenue en 2013 à Lyon 3 sous la direction de Hugues Fulchiron, membres du jury : Christine Bidaud    

    A partir d’idées purement théoriques sur l’enfance, fruits d’un bouleversement sociétal en occident au temps des Lumières, il a fallu des siècles pour accomplir le trajet conduisant à la reconnaissance juridique des droits de l’enfant : La Convention internationale des droits de l’enfant de 1989 marque l’aboutissement et le point de départ d’une nouvelle vision de l’enfant. Ainsi, les droits de l’enfant deviennent un enjeu politique et juridique pour tous les États qui l’ont ratifié dont la France et le Maroc. Si pour la France, la ratification de la CIDE a été le prolongement de réformes entamées au niveau interne, il s’agit pour le Maroc d’une première prise de conscience. Néanmoins, la reconnaissance des droits de l’enfant ne s’arrête pas au stade de la ratification symbolique du texte international. Les États parties doivent rendre effective les dispositions de la CIDE que ce soit au niveau de la norme ou en pratique. La mise en œuvre du texte international dont son applicabilité directe devant le juge, sa concrétisation dans le quotidien de l’enfant, l’adoption de sa philosophie et de sa nouvelle logique constitue les preuves de cette reconnaissance. En effet, c’est à ce stade là que les divergences entre les deux systèmes juridiques étudiés s’opèrent. Entre débordements et manquements, omniprésence et occasionalité, chaque contexte et chaque système juridique appréhende la question des droits de l’enfant, notamment son effectivité en dépend de son histoire, de son processus socioculturel, de son système politique et également de sa situation socioéconomique. De cette manière, la CIDE devient un outil parmi d’autre et non pas un objectif en soi. Au final ce sont les droits de l’enfant qu’on veut réaliser et non pas le compromis des États signataires de la Convention.

    Artra Khunthongjan, Le retour de l'enfant enlevé, thèse soutenue en 2013 à Lyon 3 sous la direction de Hugues Fulchiron, membres du jury : Françoise Monéger (Rapp.), Cyril Nourissat    

    Avec la croissance des familles binationales, les divorces et séparations des époux donnent souvent lieu aux problèmes d’enlèvement parental d’enfant : l'un d’eux décide de déplacer l'enfant à l'étranger sans le consentement de l'autre afin de se faire accorder le droit de garde par un juge étranger plus clément. Des instruments juridiques internationaux tendent à résoudre ce problème d’enlèvement international d’enfants par le mécanisme de retour immédiat. La Convention de La Haye du 25 octobre 1980 sur les aspects civils de l'enlèvement international d'enfants est l'instrument principal qui est ratifié par un grand nombre d'États. Son effectivité dépend de la conformité de l'application par les États. Autrement dit, il est important d'interpréter des termes principaux et des exceptions de la Convention de manière conforme, voire similaire. Pour ce faire, le principe est l'interprétation autonome des notions de la Convention. Outre que la question d'interprétation de la Convention, l'attention est aussi portée sur l'exécution de l'ordonnance de retour. Cette exécution est en effet encadrée par l'obligation de célérité et elle requiert en même temps une forte coopération entre les autorités judiciaires et administratives entre les deux États concernés. Les États sont donc invités à donner effet aux ordonnances de retour à travers les différentes mesures, y compris les mesures coercitives. Cependant, la remise volontaire de l'enfant reste la meilleure solution qui doit être favorisée, notamment à travers le recours à une procédure amiable telle que la médiation familiale internationale.

    Gaëlle Ruffieux, Les sanctions des obligations familiales., thèse soutenue en 2012 à Grenoble sous la direction de Pierre Murat, membres du jury : Dominique Fenouillet (Rapp.), Jean-Louis Renchon    

    Le droit de la famille contemporain connaît ces dernières années une profonde modification de son arsenal sanctionnateur. En première approche, ces évolutions donnent une impression de désordre : déclin des sanctions des manquements aux devoirs du mariage, renouvellement des sanctions des violences conjugales, résurrection de la suppression des allocations familiales, discussion sur la responsabilité pénale des parents du fait de leurs enfants, etc. La sanction, entendue ici comme toute conséquence juridique attachée à la violation d'une obligation familiale, n'échappe pas à l'inflation législative générale. Au cours des dernières décennies, le droit des sanctions a néanmoins subi des mutations spécifiques dans le domaine familial. Composé d'une vaste panoplie de mécanismes, relevant aussi bien du droit civil que du droit pénal ou du droit de l'aide et de l'action sociales, le droit familial des sanctions cherche tantôt à punir, tantôt à réparer, parfois à contraindre et, de plus en plus, à dissuader et inciter. La thèse offre une lecture des obligations et de l'ordre public familial à travers le prisme des sanctions. Il s'agit de s'attacher à la pertinence des sanctions, définie comme l'adéquation aux objectifs assignés par la politique familiale et la faisabilité des sanctions du point de vue de la technique juridique. Est-il possible d'élaborer une théorie générale des sanctions dans le domaine familial ? Peut-on dégager des principes directeurs qui éclairent les évolutions des sanctions en droit de la famille ? Plus précisément, dans un contexte où les individus contestent de plus en plus l'intrusion de l'État au sein de la sphère privée et où tout doit être consenti pour acquérir une légitimité, y a-t-il encore une place pour la sanction ? Quels sont notamment les devoirs compatibles avec l'individualisme ambiant et ceux qui ne le sont plus ? La thèse soutenue est celle d'une divergence des sanctions entre deux tendances opposées. Cette divergence conduit à une césure qui permet de comprendre et d'ordonner les évolutions en cours. L'exploration systématique des sanctions des obligations familiales permet en effet de découvrir une fracture grandissante du droit de la famille entre un droit horizontal du couple et un droit vertical des relations parentales. Ces deux droits, qui autrefois se renforçaient mutuellement par une complémentarité structurelle, se sont peu à peu disjoints. Ils apparaissent aujourd'hui comme des droits autonomes, voire contradictoires : leur philosophie diffère, leurs objectifs divergent et le droit tend à les traiter de façon dissociée. D'un côté, chacun attend aujourd'hui du couple qu'il permette l'épanouissement individuel, et ce avec le plus grand libéralisme possible. Le droit suit cette demande sociétale, comme en témoigne le relâchement des sanctions des obligations du mariage. Les limites de cette libéralisation horizontale existent certes, mais elles campent à la frontière de ce que la société juge tolérable, non plus dans le couple mais dans la pleine généralité des relations entre personnes adultes, qui n'ont plus grand-chose à voir avec la famille. Ces limites sont donc d'ordre générique. De l'autre côté, la pression sociétale monte en matière d'attentes dans la relation verticale. Il s'agit non seulement d'interdire des comportements jugés inacceptables ou déviants, mais surtout d'inciter les parents à remplir leurs missions. La société n'entend en effet pas prendre ces missions à sa charge en se substituant à la famille, alors même qu'elle donne aujourd'hui aux fonctions parentales une importance considérable. Dès lors, dans ce champ vertical, toute sanction performante trouve a priori une légitimité. Libéralisme horizontal, exigences verticales : comment concilier ces deux tendances ? C'est là toute la difficulté face à laquelle se trouve le droit des sanctions en matière familiale.

    Laure-Amélie Bidaud, L'enfant ROM, thèse soutenue en 2012 à Lyon 3 sous la direction de Hugues Fulchiron, membres du jury : Gérard Gonzalez (Rapp.), Jean-Sylvestre Bergé    

    La spécificité de l’étude juridique du cas de l’enfant rom nécessite la coordination de différentes notions du droit. En effet, l’enfant rom se distingue par son appartenance à une minorité nationale et/ou ethnique, son statut de mineur de dix-huit ans et sa nationalité généralement étrangère, qu’il soit ressortissant communautaire ou issu d’un État tiers l’Union européenne ; qualifications dont la portée à l’égard de la personne de l’enfant doit être appréciée. Si l’intégration en droit interne de l’appartenance à un groupe minoritaire est de prime abord discutable, l’influence des normes de droit international et de droit européen relatives aux minorités, ainsi que l’orientation jurisprudentielle de la Cour européenne des droits de l’homme, témoignent de l’importance de cette notion dans le domaine du droit. En outre, la situation de mineur de dix-huit ans de l’enfant rom le place en principe sous la protection d’un statut adapté aux particularismes de l’enfance. Cependant, la difficile conciliation du droit aux circonstances de fait entourant la présence en France de l’enfant rom l’expose à des traitements non respectueux de son statut de mineur ou du principe de non discrimination, dans les domaines de la législation régissant l’entrée et le séjour en France des étrangers, de la jouissance des droits fondamentaux à l’instruction, à la santé, aux prestations sociales et familiales ou encore de sa protection contre la délinquance.

    Kyriaki Patsianta, L'intérêt de l'enfant dans le cadre de la garantie de la vie familiale par la Cour EDH : influence en droit grec, thèse soutenue en 2012 à Montpellier 1 sous la direction de Gérard Gonzalez, membres du jury : Jean-Pierre Marguénaud (Rapp.), Syméon Karagiannis et Michel Levinet  

    L'intérêt de l'enfant est une notion bien connue du droit de la famille des États membres du Conseil de l'Europe. C'est sans doute le cas du droit grec de la famille qui érige l'intérêt de l'enfant en règle fondamentale. Or, ce principe cher au droit interne, visant la protection de l'enfant, franchit les frontières nationales et obtient un caractère européen grâce à la jurisprudence européenne concernant la vie familiale. En effet, en statuant sur les « contentieux familiaux européens », le juge de Strasbourg consacre ledit principe, met en avant sa valeur indubitable et forge son contenu de base. Sans imposer d'évaluations uniformes de l'intérêt de l'enfant, la Cour EDH pose les lignes directrices de sa détermination. Toutefois, malgré le dynamisme de la construction jurisprudentielle européenne portant sur l'intérêt de l'enfant dans le cadre de la garantie de la vie familiale, en Grèce l'appréciation dudit intérêt reste pour le moment une question interne. Il n'y a pas de contact entre l'ordre juridique grec et le système de la Convention, puisque le premier ne se réfère pas systématiquement au second et la jurisprudence européenne contre l’État grec est isolée

    Sabrina Meddour, L’enfant et la liberté religieuse à la lumière du droit international, européen et français, thèse soutenue en 2011 à Lyon 3 sous la direction de Christine Ferrari-Breeur, membres du jury : Gérard Gonzalez (Rapp.)    

    Le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion expressément reconnu à l’enfant par l’article 14 de la Convention internationale de New York adoptée en 1989 soulève de nombreuses questions. En raison de l’état de dépendance de l’enfant et de sa vulnérabilité, l’exercice de cette liberté apparaît particulièrement fragilisée. Les droits de l’enfant sont en effet menacés de toute part, tant par l’autorité publique, que par sa famille, ou par des tiers, voire par l’enfant lui-même. Les parents tout en étant les premiers protecteurs et les premiers « guides spirituels » de l’enfant pourront parallèlement représenter les premiers obstacles à l’exercice de sa liberté religieuse pleine et entière suscitant un conflit entre droits parentaux et droits de l’enfant. L’État s’érige d’ailleurs en protecteur lorsque ses parents lui font courir un risque au nom même de leurs convictions religieuses. Le juge pourra aussi connaître de conflits familiaux provoqués par un désaccord religieux. Garant de l’ordre public, l’État sera parfois amené à limiter la liberté religieuse de l’enfant et de ses parents en mettant en avant la primauté d’un intérêt social tel la sauvegarde du principe de laïcité. Il apparaît donc nécessaire de considérer la question de la liberté religieuse de l’enfant à la fois dans la sphère familiale et plus largement dans la société en nous interrogeant notamment quant à l’effectivité réelle du droit de liberté religieuse de l’enfant. Comme pour tout sujet touchant aux droits de l’enfant, la recherche de l’équilibre entre liberté et protection s’inscrit sur un chemin difficile dont témoigne l’étude du droit de l’enfant à la liberté religieuse.

    Jennifer Poirret, La représentation légale du mineur sous autorité parentale, thèse soutenue en 2011 à Paris Est sous la direction de François Chabas, membres du jury : Fabrice Gréau (Rapp.), Nathalie Peterka  

    La représentation légale du mineur est un attribut général et impérieux de l'autorité parentale. Elle pallie l'incapacité générale d'exercice du mineur en dépassant la distinction classique entre l'autorité parentale sur la personne et l'autorité parentale sur les biens mais elle est indissociable du pouvoir de direction et de contrôle de la personne de l'enfant. Elle demeure cependant soumise au clivage s'agissant de la détermination des représentants légaux ou du régime des actes. En tant que prérogative parentale, elle est mise en œuvre de manière autoritaire car la volonté du mineur est exclue, mais la modération du pouvoir et l'association permettent d'atténuer les contraintes de la représentation. En dépit des obligations qu'elle implique, la nature familiale et parentale de la prérogative contribue par ailleurs à limiter le contrôle qui est exercé sur celle-ci.

    Slovia Stelzig-Caron, La cour de cassation et le dialogue des juges, thèse soutenue en 2011 à Grenoble sous la direction de Pascale Deumier, membres du jury : Sylvaine Laulom (Rapp.), Geneviève Pignarre, Olivier Gout et Jean-Yves McKee  

    Le dialogue des juges recouvre plusieurs réalités. L'aspect qui est étudié ici est le dialogue qui s'instaure entre la Cour de cassation et les autres juges : nationaux, européens, internationaux et étrangers. Ce dialogue se fait à travers la décision de justice, qui est désormais accessible et diffusée dans le monde entier grâce à internet et aux sites de la juridiction. Ce phénomène, appelé aussi « influence croisée des jurisprudences », prend naissance avec l'expansion de la science comparative et commence à se manifester dans la jurisprudence de la Haute juridiction judiciaire. Encore en voie de développement, le dialogue des juges n'est pas sans produire certaines conséquences quant à la place de la Cour de cassation sur la scène nationale, mais aussi sur la scène internationale. Par ailleurs, il devrait se révéler prochainement comme un nouvel instrument au service des magistrats.

  • Léa Jardin, La protection des mineurs non accompagnés en France, thèse soutenue en 2022 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Julian Fernandez et Blandine Mallevaey, membres du jury : Thibaut Charles Fleury (Rapp.), Vincent Tchen (Rapp.), Eric Delemar et Alexis Marie  

    La protection des mineurs non accompagnés est une problématique complexe qui se trouve à la croisée de différents régimes juridiques : droit international et européen des droits de l’homme et droit des réfugiés au niveau international ; droits de l’enfant et droit des étrangers au niveau national. En France, le droit protège ces mineurs contre l’éloignement, les exemptant ainsi d’obtenir un titre de séjour, et leur permet d’être pris en charge par les services de l’aide sociale à l’enfance, qui relèvent de la compétence du département. Cette protection reste néanmoins dépendante des enjeux politiques et juridiques gouvernant la gestion des flux migratoires par l’État. Ils ne devraient pourtant pas effacer l’impératif de respect des droits de l’enfant et de prise en considération de leur vulnérabilité. En effet, le droit des étrangers a bien plus influencé la façon dont le droit commun a été mis en œuvre au bénéfice des mineurs non accompagnés que l’inverse. Cela se traduit, d’une part, par la multiplication des instruments de faible valeur normative qui permettent d’adapter les règles selon l’objectif recherché par l’administration et, d’autre part, par la systématisation d’une phase d’accès des mineurs à leur prise en charge. Celle-ci se caractérise par une intervention croissante des services de l’État dans la procédure et surtout par une spécialisation du droit applicable. Enfin, la protection des mineurs non accompagnés est, à chaque étape, fragmentée et dépend des pratiques de tous les acteurs concernés. Cette protection est aujourd’hui particulièrement fragilisée et appelle, plus globalement, un renforcement des garanties conditionnant les droits de ces mineurs.

    Vanessa Guillemot-Treffainguy, La protection de l'enfant contre ses parents : (1804-1958), thèse soutenue en 2017 à Bordeaux sous la direction de Yann Delbrel, membres du jury : Olivier Descamps (Rapp.), Philippe Nélidoff (Rapp.), Xavier Prévost et Olivier Serra  

    De la promulgation du Code civil en 1804 à l’Ordonnance civile du 23 décembre 1958, la protection de l’enfant « en danger » a connu ses plus grandes transformations. Le Code civil sacralise la puissance paternelle comme un droit-pouvoir exercé sur l’enfant. De cette conception restrictive découle une absence de protection légale de l’enfant « en danger » au sein de son foyer, qu’il soit légitime ou naturel. Dès le XIXe siècle pourtant, les juges ont dégagé la notion d’intérêt de l’enfant pour pallier les insuffisances législatives, mais confrontés à une conception forte du droit du père sur l’enfant, ils ne peuvent en limiter durablement les effets en l’absence d’abus de droit. À la fin du siècle, le passage de la magistrature paternelle à la magistrature judiciaire s’accompagne de l’immixtion graduelle des autorités publiques dans la sphère privée, marquée par la promulgation de la loi du 24 juillet 1889 instituant la déchéance de la puissance paternelle. Il apparaît cependant que les rares interventions législatives des XIXe et XXe siècles portant atteinte au droit sacré du père répondent à une logique première de sauvegarde des intérêts de l’État face à la menace sociale, représentée par des familles considérées comme défaillantes, plutôt qu’à une volonté d’élaborer un droit protecteur pour l’enfant. Dès lors, en œuvrant pour une politique hygiéniste systématique, le législateur a provoqué une politique judiciaire du « tout ou rien » fondée sur la faute des parents au détriment de l’intérêt de l’enfant. Toutefois, les juges ont continué à élaborer des théories juridiques pour combler les lacunes, à tel point que l’intérêt de l’enfant tend à devenir le critère judiciaire de sa protection dès l’entre-deux-guerres. Il faut cependant attendre l’Ordonnance du 23 décembre 1958 pour que l’intervention de l’État ne soit plus fondée sur la faute des parents mais sur le seul intérêt de l’enfant.

    Geoffrey Barbier, La subjectivisation des choses en droit privé, thèse soutenue en 2016 à Bordeaux sous la direction de Jean Hauser, membres du jury : Grégoire Loiseau (Rapp.), Agathe Lepage (Rapp.), Jean-Jacques Lemouland et Philippe Delmas Saint-Hilaire  

    Le phénomène de subjectivisation des choses, différent de la réification de la personne ou de la personnification des choses, est le processus d’affectation de certaines choses à la protection des éléments substantiels de la personne : son individualité et son humanité. Visant des choses au régime juridique ambivalent, ce phénomène questionne la pertinence de la summa divisio des personnes et des choses et mène à son renouvellement. Malgré la variété des choses concernées (oeuvre d’art, image, logement, prothèse, etc.), toute chose subjectivisée procède du mécanisme de l’affectation à une finalité de nature personnelle. Le régime juridique de ces choses, organisé selon un principe de « sécurité statique », notamment par l’extracommercialité, emprunte alors au moins partiellement aux règles classiquement attachées à la personne pour atteindre la finalité poursuivie. En dépit de la diversité des techniques d’affectation et des choses, la logique de l’affectation à finalité personnelle permet une analyse pérenne et heuristique du phénomène. Un premier degré de lecture de ce phénomène vise à le rendre intelligible en procédant à l’exercice de la taxinomie juridique autour des deux catégories majeures : les choses personnalisées et les choses humanisées. Un deuxième degré de lecture consiste à quitter l’analyse inductive des régimes juridiques pour en extraire un schéma stipulatif basé sur la finalité poursuivie. Cette lecture finaliste génère de nombreuses applications et projections, tant théoriques que techniques. Un troisième degré de lecture conduit à s’interroger sur le sujet bénéficiaire de l’affectation. Les choses personnalisées et humanisées représentent les deux faces d’un même sujet de droit : la personne humaine juridique. Introduisant un nouveau rapport de sujétion par l’affectation personnelle, la chose subjectivisée ne constitue plus une anomalie du droit mais la manifestation du renouvellement du concept de personne. Ainsi, c’est la portée explicative de la summa divisio des personnes et des choses qui est réhabilitée.

    Corinne Guyot-Chavanon, L'entraide en droit privé, thèse soutenue en 2003 à Bordeaux 4 sous la direction de Jean Hauser  

    S'entraider signifie s'aider mutuellement. Le législateur organise l'entraide agricole et le Code civil ordonne une obligation d'entraide aux époux et aux partenaires pacsés. Mais elle se pratique dans beaucoup d'autres circonstances. Pour réparer les dommages causés au cours de telles opérations, la jurisprudence a créé la convention d'assistance. Cependant, l'entraide se différencie de l'assistance par sa composante de réciprocité, qui n'est pas certaine, mais seulment espérée. L'entraide consiste en un échange de bons procédés, et le premier prestataire exécute sa prestation dans l'espérance de recevoir un service en retour. Ainsi l'entraide est un contrat. . . .