Noé Wagener

Professeur
Droit public.
Faculté de Droit

Marchés, Institutions, Libertés
  • THESE

    Les prestations publiques en faveur de la protection du patrimoine culturel, soutenue en 2014 à Paris 11 sous la direction de Laurent Fonbaustier, membres du jury : Hervé de Gaudemar (Rapp.), Marie Cornu (Rapp.), Stéphane Duroy, Mark Thatcher et Frédéric Rolin 

  • Noé Wagener, Marie Cornu, Mathilde Roellinger, Émilie Terrier (dir.), Le droit des bibliothèques: règles et pratiques juridiques, Dalloz, 2021, Thèmes & commentaires ( Études ), 453 p.  

    Sur l'écran d'accueil : "Une étude exhaustive sur les bibliothèques et leurs droits. Le projet Biblidroit est une recherche sur le droit français des bibliothèques conduite dans le cadre de l’Institut des sciences sociales du politique (UMR 7220). Cette recherche part d’une donnée simple et bien connue : la France ne dispose pas de « loi sur les bibliothèques », en ce sens qu'il n'existe pas, en droit français, une seule et même « grande loi » quiembrasse l'ensemble de la question bibliothécaire à l'instar, par exemple, de ce que la loi du 3 janvier1979 représente pour les archives. L’absence d’une telle loi, si elle peut surprendre à première vue,ne doit pas pour autant conduire à occulter la réelle densité du droit des bibliothèques. Cette densités’exprime de deux manières : par une importante réglementation propre aux bibliothèques; par une forte activité juridique des professionnels des bibliothèques en pratique. Cette série d’observations basiques nous permet d’entrée de jeu d’affirmer qu’il existe bien, aujourd’hui en France, un droit des bibliothèques, mais que le trait d’identité principal de ce droit est qu’il ne seprésente pas sous la forme d’un ensemble unitaire de règles. Le droit des bibliothèques possède, au contraire, un caractère fortement fragmenté, en ce sens qu’il est une addition :· de dispositions éparses, propres à chaque établissement ou catégorie d’établissements ou propres à une difficulté particulière (le « droit de prêt », le « domaine public », la « réutilisation des informations publiques »,etc.), d’une part ;· et de pratiques professionnelles, qui, tout en produisant des effets juridiques réels, demeurent suffisamment consensuelles pour ne pas donner lieu à contentieux, d’autre part. C’est en considération de cet éclatement du droit des bibliothèques que le premier objectif du projet Biblidroit a été défini. Il consiste à cerner à dresser un portrait aussi complet que possible du droit des bibliothèques, en le saisissant sous toutes les facettes précédemment citées. Cet ouvrage est le résultat de ce travail."

    Noé Wagener, Christine Nougaret, Marie Cornu, Yann Potin, Bruno Ricard (dir.), 1979: genèse d'une loi sur les archives, Comité d'histoire du ministère de la Culture et Direction de l'information légale et administrative, 2019, Travaux et documents, 731 p.  

    La 4e de couv. indique : "Il y a quarante ans, le 3 janvier 1979, était promulguée une loi « sur les archives ». Cette loi venait combler ce qui, rétrospectivement, était perçu comme un vide législatif presque bicentenaire. C'est au nom de cette loi - aujourd'hui intégrée au Code du patrimoine - que les politiques publiques en matière d'archives sont conduites en France depuis cette date, entraînant chaque jour les administrations à édicter des milliers de décisions juridiques concernant « leurs » archives (les archives publiques) et, bien plus marginalement, les archives « des autres » (les archives privées). Décisions de détruire des documents et des données ou, au contraire, de les conserver ; décisions de les communiquer à tous, ou aux uns mais pas aux autres, ou à personne... : la loi de 1979 sert de fondement à une gigantesque masse d'opérations de qualification juridique à partir desquelles historiens, écrivains, généalogistes, citoyens écrivent l'histoire, construisent leurs histoires - et, dans tous les cas, exercent leurs droits. C'est à l'histoire de cette loi du 3 janvier 1979 que s'est attelée la recherche collective dont ce livre est issu. Non l'histoire des archives (les documents), ni l'histoire des Archives (les institutions), mais d'abord et avant tout l'histoire encore inédite d'un texte sur les archives, ici littéralement « déplié » grâce aux archives. « Déplier » ce texte, c'est comprendre de quelles constructions il est le produit et de quelle stratification il est la dernière couche (première partie) ; c'est aussi saisir la diversité des modes par lesquels, immédiatement, ce texte est investi, travaillé et déplacé (seconde partie)"

    Noé Wagener, Chloé Bertrand, Raphaël Brett, Flore Pulliero (dir.), Droit et anarchie: actes de la journée d'étude de l'Institut d'études de droit public (IEDP) du 23 novembre 2012, L'Harmattan, 2013, Presses universitaires de Sceaux, 215 p. 

    Noé Wagener, Raphaël Brett, Guillaume Delmas, Anne Michel (dir.), Violence et droit: actes de la [5e] journée d'étude de l'Institut d'études de droit public (IEDP), 18 novembre 2011, L'Harmattan, 2012, Collection Presses universitaires de Sceaux, 175 p. 

  • Noé Wagener, Marie Cornu, « Les mises en forme juridique du service public du théatre », in Agathe de Legge et Michel Kneubühler (dir.), L'artiste, l'administrateur et le juge. L'invention du service public culturel. Le rôle du Conseil d'État. Actes du colloque, Paris, Conseil d'État et Comédie-Française, 26 et 27 novembre 2021, La rumeur libre éditions, 2023 

    Noé Wagener, Marie Cornu, « La nécessité d’une loi : retour sur les strates de la réglementation des musées (1852-1990) », 2002, Genèse d’une loi sur les muséesLa Documentation française, Comité d’histoire du ministère de la culture, 2022 (dir. M. Cornu, J. Fromageau, D. Poulot), 2022 

    Noé Wagener, Marie Cornu, « Ni droits culturels, ni droits à la culture, la brèche ouverte par la Déclaration des droits de la culture de 1987 (avec Noé Wagener) », Faire Cité : du partage des chefs-d'œuvre à la garantie des droits culturels, ruptures et continuité dans la politique culturelle française, 2020 

    Noé Wagener, Marie Cornu, « La doctrine juridique et les monuments historiques. Revue de littérature », in Coordonné par Jean-Pierre Bady, Marie Cornu, Jérôme Fromageau, Jean-Michel Leniaud, Vincent Négri (dir.), 19313? Genèse d'une loi sur les monuments histoqies, La Documentation française, 2013, pp. 121-137 

    Noé Wagener, Marie Cornu, « Quelle conception de la propriété dans la loi du 31 décembre 1913 ? », in Coordonné par Jean-Pierre Bady, Marie Cornu, Jérôme Fromageau, Jean-Michel Leniaud, Vincent Négri (dir.), 1913. Genèse d'une loi sur les monuments historiques, La Documentation française, 2013, pp. 215-233 

  • Noé Wagener, Norbert Foulquier, Inès Lamouri, « Plan de sauvegarde et de mise en valeur et autorisations domaniales », Actualité juridique Droit administratif, 2022, n°39, p. 2246   

    Noé Wagener, Fréderic Rolin, « Archives classées secret défense : communicables de plein droit ou librement incommunicables ? », Actualité juridique Droit administratif, 2021, n°06, p. 297   

    Noé Wagener, « 1. Emmanuelle SIBEUD,  Post-Colonial et Colonial Studies : enjeux et débats , Revue d’histoire moderne & contemporaine, 2004/5 (n° 51-4bis), p. 87-95. [DOI : 10.3917/rhmc.515.0087] [https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2004-5-page-87.htm]. E. SIBEUD,  Du postcolonialisme au questionnement postcolonial : pour un transfert critique , Revue d’histoire moderne & contemporaine, 2007/4 (n° 54-4), p. 142-155. [DOI : 10.3917/rhmc.544.0142]. [https://www.cairn.info/revue-d-his », Outre-Mers , 2021, n° ° 410-411, p. -   

    Noé Wagener, Emilia Schijman, Daniela Piana, « Où chercher le droit ? », Droit et Société : Revue internationale de théorie du droit et de sociologie juridique, 2018, n°100 

    Noé Wagener, Emilia Schijman, Daniela Piana, « Where is the Law Living? »: Juridicity and Methods of Research in the Works of Susan Silbey, Droit et Société : Revue internationale de théorie du droit et de sociologie juridique, 2018, n°100 

    Noé Wagener, Marie Cornu, « L'Objet patrimoine Une construction juridique et politique? », Vingtième siècle. Revue d'histoire, 2018, n°137, pp. 33-47 

    Noé Wagener, « La réforme du droit de l'archéologie », Revue de droit immobilier. Urbanisme - construction, 2017, n°02, p. 68   

    Noé Wagener, « Cloud souverain et archives publiques », Juris art etc. : le mensuel du droit et de la gestion des professionnels des arts et de la culture, 2017, n°43, p. 38   

    Noé Wagener, « Le rôle archéologique du droit de l'urbanisme », Juris art etc. : le mensuel du droit et de la gestion des professionnels des arts et de la culture, 2016, n°37, p. 35   

    Noé Wagener, « Patrimoine mobilier - Domaine public - Revendication de biens culturels passés en mains privées (suite) », Juris art etc. : le mensuel du droit et de la gestion des professionnels des arts et de la culture, 2016, n°32, p. 14   

    Noé Wagener, « Patrimoine mobilier - Revendication par l'État de biens culturels en mains privées : quelles pratiques ? », Juris art etc. : le mensuel du droit et de la gestion des professionnels des arts et de la culture, 2016, n°31, p. 38   

    Noé Wagener, « Quel droit et quelle loi pour les bibliothèques ? », Juris art etc. : le mensuel du droit et de la gestion des professionnels des arts et de la culture, 2015, n°26, p. 20   

    Noé Wagener, « Nouveaux enjeux de la décentralisation », Juris art etc. : le mensuel du droit et de la gestion des professionnels des arts et de la culture, 2015, n°26, p. 28   

    Noé Wagener, « Nous pratiquons un droit d'antiquaire »: Relire les notions juridiques de " mobilier archéologique " et de " documentation scientifique ", à partir de l'exemple des " matériaux naturels et de nature biologique ", Les Nouvelles de l'archéologie, 2012, n°130, p. 6   

  • Noé Wagener, « La patrimonialisation des droits d'usage », le 19 mars 2024  

    4e édition du Programme OSMOSE

    Noé Wagener, « Rencontres avec Chiara Angiolini », le 25 janvier 2024  

    Conférences organisées par Noé Wagener, Professeur à l'université Paris-Est Créteil, dans le cadre du Master Droit du numérique.

    Noé Wagener, « Informatique et droit », le 16 novembre 2023  

    Journée Recherche #2 du Master Droit du numérique et du Programme de Master-Doctorat Numérique, Politique, Droit, en collaboration avec le projet ANR Law Versioning: Semantical and Executable, organisée sous la responsabilité de Noé Wagener, Professeur de droit public, UPEC.

    Noé Wagener, Bruno Desachy, « La perte patrimoniale au prisme de l’archéologie : enjeux scientifiques et juridiques », La perte patrimoniale : régimes, traces, usages - semaines intensive du 11 au 13 janvier 2023 - Université Paris-Saclay, Guyancourt UVSQ, le 11 janvier 2023 

    Noé Wagener, « Des normes d’avant-garde ? », le 09 juin 2022  

    Journée organisée dans le cadre du projet « Sociohistoire du droit de l’environnement » soutenu par la MSH Paris Saclay.

    Noé Wagener, « Nommer / Normer », le 09 novembre 2020  

    Organisé par l’Institut des Sciences sociales du politique et le ministère de la Culture, avec le parrainage de l’ISCHAL et de la Commission nationale française pour l’UNESCO

    Noé Wagener, « Les approches marxistes du droit en Union soviétique », le 11 mars 2020  

    Dans le cadre du Cycle de conférences « Approches critiques du droit» (Novembre 2019 - Avril 2020), CUREJ, Université de Rouen Normandie.

    Noé Wagener, « Du partage des chefs-d’œuvre à la garantie des droits culturels », le 19 décembre 2019  

    Organisé par le Comité d’histoire du Ministère des Affaires culturelles, en partenariat avec le musée du Louvre

    Noé Wagener, « Juger le patrimoine », le 14 février 2019 

    Noé Wagener, « Labels et autres procédés normatifs du patrimoine culturel immatériel », le 10 novembre 2017  

    Organisé dans le cadre du programme de recherche Osmose

    Noé Wagener, « Le patrimoine culturel dans la nature : espaces, ressources et pratiques », le 08 septembre 2017  

    Organisé dans le cadre du programme de recherche Osmose, cet événement scientifique consistera en une série de présentations, tables rondes et discussions à l’Académie de la culture de Lettonie.

  • Noé Wagener, Retour sur quelques effets juridiques modérément contrôlés de la règlementation sur les "algorithmes publics" 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Clea Hance, La participation des détenteurs à la sauvegarde de leur patrimoine culturel : émergence d'un standard juridique, thèse soutenue en 2022 à université ParisSaclay sous la direction de Marie Cornu et Christian Delporte, membres du jury : Janet Blake (Rapp.), Céline Romainville (Rapp.), Caroline Moine et Michelle L. Stefano  

    La notion de patrimoine culturel n'est plus limitée aujourd'hui aux monuments historiques, sites archéologiques symboliques, ou collections de musées d'envergure nationale, mais comprend aussi le patrimoine culturel associé à des groupes infra-étatiques porteur d'une diversité culturelle. Dans ce contexte, les enjeux de sauvegarde du patrimoine font face à de nouveaux défis : la possibilité de transmettre un patrimoine vivant dans le temps autour de l'émergence d'un principe de participation des détenteurs. Bien que ce principe semble de plus en plus mobilisé, notamment présent en droit international dans la Convention UNESCO de 2003 sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, les droits culturels consacrés par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, ou encore en droit de l'environnement, etc. ; son effectivité reste débattue pour deux raisons principales : d'une part, le manque de définition concise de cette notion de participation et, d'autre part, la réticence qui existe dans beaucoup de droits nationaux à consacrer un droit explicite des détenteurs à cette participation. Cependant, le postulat de notre thèse est que l'effectivité juridique ne se limite pas à la consécration explicite et clairement définie d'un droit mais peut découler d'une variété de phénomènes juridiques. Nous nous sommes inscrits dans la lignée doctrinale « droit et société » nous permettant de dépasser une approche positiviste du droit afin d'étudier des phénomènes normatifs plus larges. Notamment, nous voulons démontrer qu'il existe un droit de participation incarné dans un standard juridique lui conférant une force contraignante. Cette démonstration se déroule en deux temps. En premier lieu, nous précisons cette notion de participation en adoptant une approche méthodologique interdisciplinaire et internationale. Nous avons retracé en France et aux États-Unis les phénomènes sociaux et juridiques qui traduisent l'émergence de ce principe de participation et ses modalités d'expression. Cette analyse se fonde sur une approche historique, complétée par un terrain d'études entrepris dans les deux pays au cours duquel nous avons rencontré des détenteurs et acteurs publics de la sauvegarde du patrimoine culturel pour mieux définir les enjeux de participation. En second lieu, nous déterminons les mécanismes d'émergence d'un standard juridique et discutons en quoi cet outil offre un cadre d'analyse pertinent nous permettant d'identifier l'existence d'un droit de participation au regard des dynamiques participatives identifiées dans nos deux pays d'études ainsi que ses modalités de mise en œuvre.

  • Nguyen Hoang Phuc Vo, La protection des savoirs traditionnels dans le secteur alimentaire, thèse soutenue en 2023 à Lyon 2 sous la direction de Anne-Emmanuelle Kahn, membres du jury : Caroline Le Goffic (Rapp.), Delphine Marie-Vivien  

    Les savoirs traditionnels dans le secteur alimentaire se comprennent comme le fruit d’une activité intellectuelle, d’expériences, de moyens spirituels ou d’idées, sous forme d’expressions verbales ou écrites, dans ou à partir d’un contexte traditionnel. Ils se présentent au cœur de presque toutes les activités, depuis la culture, l’élevage, la préparation et la préservation, jusqu’à la consommation des denrées alimentaires pour la destination de l’ingestion humaine, ainsi que leurs artefacts, c’est-à-dire les plats cuisinés et les produits alimentaires. Tandis qu’ils méritent d’être sauvegardés, à l’heure actuelle, ils ne font pas encore l’objet d’une protection appropriée et efficace.La thèse intitulée « La protection des savoirs traditionnels dans le secteur alimentaire » porte en premier lieu, sur la recherche d’un ou de plusieurs outils existants susceptibles d’être évoqués pour protéger les savoirs alimentaires, y compris la protection fondée sur la nature de l’objet de propriété et celle sur la nature culturelle des savoirs traditionnels dans le secteur alimentaire. Parmi les outils existants, on peut se tourner vers la propriété intellectuelle, les signes de l’origine et de la qualité, mais aussi d’autres droits plus particuliers, notamment issus des conventions internationales relatives aux droits culturels (première partie). En second lieu, partant de l’état des lieux relatif aux outils existants et du constat de leur insuffisance ou leur inaptitude à protéger de manière suffisante les savoirs alimentaires traditionnels, nous formulerons des propositions permettant d’améliorer la protection des savoirs alimentaires.

    Jean-Sébastien Chateau, Le patrimoine culturel immatériel au défi du droit français, thèse soutenue en 2021 à Nantes sous la direction de Mylène Le Roux et Agathe Van Lang, membres du jury : Marie Cornu (Rapp.), Marc Joyau  

    Abordé par diverses disciplines relevant des sciences sociales, le patrimoine culturel immatériel, notion aux contours flous à l’instar de la notion de patrimoine, l’est encore aujourd’hui assez peu au prisme du droit. L’adoption de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en 2003 par l’UNESCO représente un changement de paradigme en matière de patrimoine culturel. Fondée sur le respect des communautés, elle nécessite une approche renouvelée de la sauvegarde des pratiques culturelles traditionnelles. L’évolution du droit international de la culture vers la promotion et la sauvegarde de la diversité culturelle entraîne l’émergence d’un droit du patrimoine culturel immatériel. Ce changement radical d’approche apporte un éclairage nouveau sur la manière dont le droit français doit appréhender le patrimoine culturel immatériel, interrogeant dès lors celui-ci, fondé exclusivement sur une logique matérielle, économique et « propriétariste » du patrimoine.L’objet de cette recherche se propose de réfléchir à la manière dont le droit français saisit la notion de patrimoine culturel immatériel, ainsi qu’à l’influence exercée par la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel sur celui-ci, permettant de révéler les potentialités et les obstacles à une prise en compte effective du patrimoine culturel immatériel en droit français. Identifier et interroger les moyens employés par ce dernier pour sauvegarder et promouvoir le patrimoine culturel immatériel révèlent que si certains outils et principes du droit français répondent aux enjeux de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, cette notion incite néanmoins celui-ci à innover.

    Marie-Sophie De Clippele, A qui incombe la charge? La responsabilité partagée du patrimoine, une propriété revisitée, thèse soutenue en 2019 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Marie Cornu et François Ost, membres du jury : Anne Mie Draye (Rapp.), Delphine Misonne, Bert Demarsin et Pierre-Olivier Broux  

    La thèse de doctorat porte sur l’analyse de l’inflation de la charge normative du patrimoine culturel, reposant dans le droit actuel essentiellement sur les épaules du propriétaire, public ou privé, tout en proposant, dans un volet normatif, un modèle de répartition de la charge plus équilibrée selon les droits et les intérêts des différents acteurs du patrimoine (propriétaire, autorité publique, mais aussi l’acteur collectif).À partir d’une analyse historique du droit du patrimoine culturel belge, la thèse s’attelle à démontrer l’intervention accrue de l’autorité publique dans le droit de propriété, à évaluer celle-ci et, enfin, à proposer des réflexions prospectives quant à la répartition de la charge normative de la protection du patrimoine culturel. Le champ d’analyse se limite au droit belge du patrimoine architectural (les monuments et les sites), ainsi qu’au droit belge des biens culturels mobiliers, ces deux domaines mettant particulièrement en relief les points de tension entre les intérêts individuels et les intérêts collectifs. Le premier volet de la thèse repose sur une description minutieuse des législations et des pratiques patrimoniales de 1835 à nos jours, élaborée à l’aide d’une grille de lecture analytique, afin de démontrer une ingérence renforcée dans le droit de propriété par l’autorité publique compétente. Le deuxième volet évalue cette analyse descriptive, en la relativisant par d’autres éléments, notamment par la charge incombant également à l’autorité publique gardienne du patrimoine. Dans l’exercice d’évaluation, est en outre réalisé un examen exhaustif des évolutions jurisprudentielles du contentieux de l’indemnité en cas de charge disproportionnée imposée au propriétaire, indiquant également un souci d’équilibre lors de l’intervention étatique. Enfin, le troisième volet, qui constitue le cœur de la thèse, s’inscrit dans une dynamique prospective, visant à interroger de manière radicale le droit de propriété, afin de le replacer dans son contexte et de le revisiter à la faveur du patrimoine culturel. À l’aide de la théorie du droit, et notamment de la théorie des biens communs, est ainsi développé le modèle de la propriété culturelle d’intérêt partagé, qui tiendrait mieux compte des intérêts et des droits de chacun des acteurs. Ce modèle accueillerait par ailleurs l’acteur collectif, sous toutes ses multiples composantes, qui s’inscrit entre le propriétaire et l’autorité publique, prenant tant du côté du droit sur la chose (accès, usage et jouissance collective) que de l’intérêt à la chose (intérêt culturel de conservation et de transmission). L’autre versant du modèle est celui de la responsabilité partagée du patrimoine culturel, permettant de mieux répartir la charge entre le propriétaire, l’autorité publique et la collectivité. Ce modèle bicéphale est opérationnalisé en revisitant la propriété tout en étudiant la responsabilité de manière complémentaire. Sont ainsi explorés certains outils de droit privé (contrat, fondation, trust), ainsi que certaines modalités de financement alternatif (mécénat et crowdfunding).

  • Garance Navarro-Ugé, L'idée de droit social de Georges Gurvitch : la société comme source de droit, thèse soutenue en 2021 à Paris 1 sous la direction de Pierre Brunet, membres du jury : Jacques Le Goff (Rapp.), Anne-Sophie Chambost (Rapp.), Jean-Guy Belley et Pierre Bouretz  

    Georges Gurvitch est aujourd’hui un auteur dont la pensée a subi les outrages du temps. À la fois juriste, philosophe et sociologue, il propose dans les années 1930 le concept de droit social : un droit formé par les groupes sociaux encadrant les rapports juridiques internes au groupe, tout en évitant la formation d’un pouvoir individuel et en développant une démocratie interne. La présente étude est à la fois une explication du programme de Gurvitch sur le droit social et une utilisation de sa pensée en rapport à des questions qui traversent la science du droit contemporaine. Le droit social apparaît comme un concept opératoire pour la science du droit en ce qu’il permet de comprendre le fonctionnement de certaines associations et coopératives dans le champ du droit du travail et parce qu’il ouvre des pistes de réflexion au sujet des revendications juridiques des minorités pour la reconnaissance d’un droit des groupes. En ce sens, il s’agit de conceptualiser les formes d’un pluralisme juridique contemporain qui implique de se questionner sur le rôle du juge comme régulateur entre le droit venu de la société et le droit de l’État. De ce fait, ce sont les mécanismes démocratiques à diverses échelles qui sont questionnés pour développer une conception ascendante du droit, depuis la société jusqu’à l’Etat.

    Émilie Terrier, Vers une nouvelle figure du droit d'auteur. L'affirmation d'une logique publique culturelle., thèse soutenue en 2018 à Poitiers sous la direction de Marie Cornu, membres du jury : Séverine Dusollier (Rapp.), Bertrand Warusfel (Rapp.), Marie-Eugénie Laporte-Legeais  

    Les champs du droit d'auteur et de la culture semblent a priori guidés par des logiques diamétralement opposées : logique personnaliste pour l'un, logique publique culturelle, pour l'autre. Notre étude se donne cependant pour objectif de dépasser ce postulat en démontrant la manière dont les logiques personnaliste et publique culturelle s'entrecroisent. L'immatériel constitue aujourd'hui un levier incontournable de l'action publique. Réciproquement, en droit d'auteur, le législateur instaure un véritable dialogue entre logique réservataire et intérêt général. Si la dimension sociale de la propriété littéraire et artistique est présente dès les origines du dispositif de protection, l'environnement numérique a néanmoins contribué à questionner de manière inédite la légitimité et les vertus du droit d'auteur. Sous l'effet de l'incursion réciproque d'une logique d'intérêt général en droit d'auteur et d'une logique personnaliste dans l'action publique culturelle, l'œuvre de l'esprit se trouve à la croisée des champs normatifs. Or, les impératifs publics qui s'expriment au sein de la sphère publique culturelle sont porteurs de changements pour le droit d'auteur. Plutôt que d'aborder la question de l'affirmation d'une logique publique culturelle en droit d'auteur sous le seul angle des tensions susceptibles de naître de la rencontre de ces champs normatifs, nos travaux s'attacheront à démontrer la construction d'une nouvelle figure du droit d'auteur. Au contact de ces impératifs publics, un espace singulier se construit au sein même du droit d'auteur tenant pour partie du droit privé, et pour partie du droit public.

    Aminata Somda, Les droits de l'auteur burkinabé sur son œuvre, thèse soutenue en 2018 à Normandie sous la direction de Catherine Blaizot-Hazard, membres du jury : Anne-Thida Norodom (Rapp.), Alioune Fall (Rapp.)  

    L’auteur d’une oeuvre de l’esprit au Burkina Faso jouit d’un faisceau de droits reconnus par le droit positif. Ainsi, des droits aussi bien moraux que patrimoniaux lui sont octroyés. Dans le cadre de la mise en oeuvre de ces droits, un mécanisme est mis en place. Il consiste à la perception et à la répartition des droits de l’auteur sur son oeuvre. Cependant, le poids de la tradition, l’analphabétisme des populations et la méconnaissance de la propriété littéraire et artistique entravent conséquemment le bon déroulement du mécanisme. Ces facteurs socio-culturels concourent à la violation massive des droits d’auteur. En effet, les droits du créateur s’en trouvent fortement affectés tant l’exploitation illégale des oeuvres a atteint des proportions fort inquiétantes. Ainsi, l’auteur est pris en tenaille entre une société réfractaire et une loi obsolète. En effet, la loi n° 032/AN/99 du 22 décembre 1999 portant protection de la propriété littéraire et artistique au Burkina Faso est, à bien des égards, en déphasage avec l’environnement juridique contemporain. Il convient donc de procéder à une relecture de ce texte pour une protection optimale des droits de l’auteur burkinabé d’une oeuvre de l’esprit. Il convient, également, de mettre l’accent sur la sensibilisation des populations afin de changer la perception erronée de celles-ci de la propriété littéraire et artistique