Laurence Mauger-Vielpeau

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
Faculté de droit, administration économique et sociale et administration publique

Institut Caennais de Recherche Juridique
Responsable de la formation :
  • THESE

    Les ventes aux encheres, soutenue en 1997 à Caen sous la direction de Pierre-Yves Gautier

  • Laurence Mauger-Vielpeau, Annick Batteur, Droit des personnes, des familles et des majeurs protégés, 12e éd., Gualino, un savoir faire de Lextenso et La Base Lextenso, 2023, Manuel, 661 p. 

    Laurence Mauger-Vielpeau, Élodie Saillant (dir.), État civil et autres questions de droit administratif, Dalloz, 2021, Thèmes et commentaires, 236 p.  

    Sur l'écran d'accueil : "L’état des personnes est traditionnellement constitué des différents éléments qui permettent d’individualiser une personne physique par rapport à une autre. Relèvent de l’état des personnes l’état civil, la filiation et la situation matrimoniale, le domicile, la nationalité, autant d’éléments qui relèvent avant toutdu droit civil. Pour autant, si l’état civil désigne l’état d’une personne, il renvoie aussi au service public chargé de délivrer, de conserver, de communiquer les actes de cet état civil. Si la nationalité est un élément essentiel de l’état des personnes et relève des droits privés, il est aussi et surtout ce lien juridique qui rattache une personne à l’Etat et l’une des émanations de la souveraineté étatique. Ces nombreuses questions, traditionnellement considérées comme étant de droit civil, et dès lors essentiellement traitées par des juristes privatistes, concernent ainsi, de manière non négligeable, le droit administratif, qu’il s’agisse de l’application du droit administratif au coeur même de questions de droit civil, parfois même par le juge judiciaire lui-même, ou du partage du contentieux, en réalité complexe, qui laisse la part belle à un contentieux administratif de l’état des personnes."

    Laurence Mauger-Vielpeau, Annick Batteur, Droit des personnes, des familles et des majeurs protégés, 11e éd., LGDJ, un savoir faire de Lextenso et La Base Lextenso, 2021, Manuel, 649 p.  

    La 4e de couverture indique : "Depuis plusieurs années, le droit civil des personnes et des familles a connu une transformation radicale. De multiples manières, ces diverses branches du droit ont changé. Certains aspects du droit ont été entièrement créés ou modifiés en profondeur par voie législative (bioéthique, pacte civil de solidarité, majeurs protégés), d'autres l'ont été partiellement (mariage, filiation par le sang et adoption), souvent par des lois successives (autorité parentale, divorce, nom de famille). Le changement est aussi opéré par la jurisprudence. Ces réformes traduisent un bouleversement profond de la société : introduction de nouvelles formes de vie de couple, place centrale de l'enfant au sein de la famille, accélération du phénomène de vulnérabilité, contractualisation des rapports familiaux. Cette 9e édition intègre les dernières réformes intervenues : loi du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIe siècle (divorce sans juge), ordonnance du 15 octobre 2015 créant l'habilitation familiale et simplifiant l'administration légale, textes divers sur la santé, la protection de l'enfant, la citoyenneté, le vieillissement, sans oublier les réformes en droit pénal. Elle fait une large place aux principales décisions de la jurisprudence, notamment du Conseil constitutionnel et de la Cour européenne des droits de l'homme. Destiné aux étudiants des facultés de droit et particulièrement à ceux qui préparent des examens (licence, CRFPA, magistrature, DSN), ce manuel tente d'offrir une réflexion sur le droit des personnes et des familles qui nous renvoie l'image d'une société aux valeurs contradictoires : réifiant le corps humain mais exaltant les droits de l'homme, individualiste mais aussi renforçant la solidarité entre membres de la famille, consacrant l'égalité de l'homme et de la femme mais créant des structures familiales n'assurant pas toujours la protection du plus faible."

    Laurence Mauger-Vielpeau, Amélie Dionisi-Peyrusse (dir.), Les fondements de la filiation, Institut universitaire Varenne, 2017, Collection "Colloques & Essais", 276 p.  

    La 4ème de couv. indique :"L'adage mater semper certa est est sorti renforcé de la réforme du droit de la filiation de 2005. II implique une différence de fondement entre la paternité et la maternité alors que les études de genre et les revendications en matière de droits des pères incitent à réduire les distinctions entre la paternité et la maternité. Il existe une part commune aux femmes et aux hommes dans l'engendrement : la transmission du patrimoine génétique. Ce fondement est aujourd'hui parfaitement vérifiable et l'importance de la génétique et de la connaissance des origines devrait également conduire à renforcer la place de ce fondement. Mais le rejet du déterminisme, comme condition de liberté et de libre arbitre, incite au contraire à donner davantage de place aux choix et aux comportements et à ne plus imposer un modèle unique de famille. Par ailleurs, le progrès scientifique, en ouvrant les possibilités d'AMF a permis une dissociation autrefois inconcevable entre différents fondements de la filiation : les dons de gamètes conduisent à dissocier la transmission génétique de l'intention de conception et la gestation pour autrui peut amener à dissocier la génétique, la gestation et l'intention de concevoir. Face à ces différents fondements possibles et pertinents de la filiation, les choix normatifs sont délicats à opérer. En outre, la difficulté est aggravée en présence de pratiques de déplacement à l'étranger en vue d'une procréation pour contourner une prohibition du for. Ce phénomène invite la Cour de cassation et la CEDH à chercher à parvenir à concilier l'intérêt de l'enfant et la protection de l'efficience des prohibitions du for. Tout cela conduit à éprouver les fondements de la filiation."

    Laurence Mauger-Vielpeau, Les ventes aux enchères publiques, Economica, 2002, Pratique du droit, 268 p. 

    Laurence Mauger-Vielpeau, Les ventes aux enchères, université, 1997 

  • Laurence Mauger-Vielpeau, Armelle Gosselin-Gorand, « La nouvelle jurisprudence de la Cour de cassation relative à la filiation des enfants nés par gestation pour autrui en matière de gestation pour autrui : une victoire du libéralisme américain ? », in Fabien Bottini (dir.), Néolibéralisme et américanisation du droit, mare & martin, 2019, pp. 93-108 

  • Laurence Mauger-Vielpeau, Ingrid Maria, « De l'extension des actes interdits au tuteur à la personne habilitée en cas d’habilitation générale avec représentation »: note sous Cass. 1re civ., 20 oct. 2022, n° 22-70.011 : JurisData n° 2022-017584, Droit de la famille, 2023, n°1, p. 11 

    Laurence Mauger-Vielpeau, « Une nouvelle réforme du marché de l'art », Recueil Dalloz, 2022, n°17, p. 849   

    Laurence Mauger-Vielpeau, Ingrid Maria, « La loi du 7 février 2022 relative à la protection des enfants », Droit de la famille, 2022, n°5, p. 10 

    Laurence Mauger-Vielpeau, Ingrid Maria, « Habilitation familiale et donation peuvent faire bon ménage »: note sous Cass. avis, 15 déc. 2021, n° 21-70.022 : JurisData n° 2021-020922, Droit de la famille, 2022, n°3, p. 40 

    Laurence Mauger-Vielpeau, Catherine-Amélie Chassin, Alexandra Korsakoff, « La vulnérabilité des migrants », Cahiers de la recherche sur les droits fondamentaux , 2020, n°18, pp. 55-63  

    Dans le vocabulaire courant, le terme « migrant » signifie « qui participe à une migration, spécialement travailleur originaire d’une région peu développée, s’expatriant pour trouver du travail, ou un travail mieux rémunéré (émigrant, immigrant) ». Le nom « migration » renvoie notamment au « déplacement de populations qui passent d’un pays dans un autre pour s’y établir (émigration, immigration, exode, invasion) » et au « déplacement de populations d’un endroit à un autre (migrant) ». La prem...

    Laurence Mauger-Vielpeau, Annick Batteur, Fanny Rogue, Gilles Raoul-Cormeil, « Régime des décisions médico-sociales relatives aux personnes protégées : une ordonnance affligeante ! », Recueil Dalloz, 2020, n°18, p. 992   

    Laurence Mauger-Vielpeau, Thierry Le Bars, « Théorie des avantages matrimoniaux : l'horizon s'assombrit pour le régime de la participation aux acquêts », Recueil Dalloz, 2020, n°11, p. 635   

    Laurence Mauger-Vielpeau, Annick Batteur, Gilles Raoul-Cormeil, « La conclusion forcée du contrat de mariage du majeur protégé », Recueil Dalloz, 2019, n°15, p. 825   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « La filiation paternelle à l'épreuve du contrôle de proportionnalité », Recueil Dalloz, 2019, n°04, p. 207   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « Une nouvelle illustration de l'autonomie de la participation aux acquêts », Recueil Dalloz, 2018, n°05, p. 284   

    Laurence Mauger-Vielpeau, Armelle Gosselin-Gorand, « Le corps mis à disposition : la gestation pour autrui », 2017  

    Ce phénomène, quel que soit le nom qu’on lui donne, a d’abord été porté par la procréation médicalement assistée, laquelle reste tributaire de la régulation par les pouvoirs publics de l’exercice de la médecine et on est dans ce domaine confronté à un monopole de la loi territoriale qui fixe les conditions de réalisation de la procréation par les personnels médicaux compétents. Puis, il a pris une autre dimension avec l’admission dans certains pays d’une privatisation du mécanisme de procréat...

    Laurence Mauger-Vielpeau, Armelle Gosselin-Gorand, « Le corps mis à disposition : la gestation pour autrui », Cahiers de la recherche sur les droits fondamentaux , 2017, n°15, pp. 77-85 

    Laurence Mauger-Vielpeau, Thibault Douville, « Loi de modernisation de la justice du XXIe siècle : aspects de droit des personnes et de la famille », Gazette du Palais, 2016, n°44, p. 14   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « L'acquisition de parts indivises par un époux en participation aux acquêts », Recueil Dalloz, 2016, n°30, pp. 1803-1807   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « L'autonomie de la participation aux acquêts en droit du divorce », Recueil Dalloz, 2016, n°13, pp. 771-775   

    Laurence Mauger-Vielpeau, Thibault Douville, « Réforme du droit de la famille : publication du décret d'application », Recueil Dalloz, 2016, n°10, p. 544   

    Laurence Mauger-Vielpeau, Thibault Douville, « La combinaison des demandes en divorce pour altération définitive du lien conjugal et pour faute », Recueil Dalloz, 2013, n°42, pp. 2831-2834   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « Quel mariage pour  tous  ? », 2013  

    Au fil des dernières décennies, la famille s’est métamorphosée. À tel point qu’on ne peut plus parler de famille au singulier, mais de familles au pluriel. À côté du modèle unique de la famille légitime fondée sur le mariage, d’autres formes de familles sont apparues : la famille hors mariage, la famille monoparentale, la famille recomposée… et la famille homosexuelle. Pendant longtemps cette famille homosexuelle était ignorée du droit et elle demeure, comme en ont témoigné les discussions au...

    Laurence Mauger-Vielpeau, Gilles Raoul-Cormeil, Annick Batteur, Fanny Rogue, Loïc Frossard, « À propos du projet de mariage pour tous : le maintien dans le Code civil du double sens du mot parent est un impératif juridique ! (Mariage pour tous) », Droit de la famille, 2013, n°13, pp. 11-14 

    Laurence Mauger-Vielpeau, « eBay n'est pas un simple hébergeur ! », Recueil Dalloz, 2012, n°26, pp. 1684-1685   

    Laurence Mauger-Vielpeau, Olivier de Baecque, « Encore une réforme des ventes volontaires de meubles aux enchères publiques », Recueil Dalloz, 2011, n°40, pp. 2749-2757   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « Point de recel en participation aux acquêts », Recueil Dalloz, 2011, n°29, pp. 2005-2008   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « Erreur sur la substance : restauration vaut transformation », Recueil Dalloz, 2011, n°02, pp. 141-144   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « L'épouse fautive privée de prestation compensatoire », Recueil Dalloz, 2010, n°44, pp. 2952-2955   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « La protection du logement familial : pas d'intérêt, pas d'action », Recueil Dalloz, 2010, n°25, pp. 1608-1612   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « Une nouvelle réforme du divorce par consentement mutuel », Recueil Dalloz, 2010, n°20, pp. 1227-1228   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « Erreur sur la substance : restauration ne vaut pas transformation », Recueil Dalloz, 2009, n°14, pp. 990-994   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « La vente amiable ne chasse pas la lésion », Recueil Dalloz, 2008, n°35, p. 2480   

    Laurence Mauger-Vielpeau, Marie-Pierre Fenoll-Trousseau, « Une nouvelle réforme des ventes volontaires de meubles aux enchères publiques ? », Recueil Dalloz, 2008, n°32, p. 2232   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « Les destinataires de la loi n° 2007-308 du 5 mars 2007 : une loi d'action sociale ? », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, 2008, n°05, p. 809   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « Adoption sur pacs ne vaut ! », Recueil Dalloz, 2008, n°15, p. 1028   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « Ventes volontaires de meubles aux enchères publiques : missions du Conseil des ventes et des sociétés de vente », Recueil Dalloz, 2008, n°09, p. 594   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « La Chambre criminelle et les ventes volontaires de meubles aux enchères publiques », Recueil Dalloz, 2007, n°25, p. 1772   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « La force probante du procès-verbal de vente », Recueil Dalloz, 2007, n°09, p. 626   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « Le monopole des commissaires-priseurs après la réforme du 10 juillet 2000 », Recueil Dalloz, 2006, n°24, p. 1658   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « Les enchères inversées », Recueil Dalloz, 2006, n°09, p. 642   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « La nature juridique de l'adjudication sur saisie immobilière (suite) », Recueil Dalloz, 2005, n°44, p. 3073   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « Qualification de la vente Giacometti : une vente volontaire ou une vente judiciaire ? », Recueil Dalloz, 2005, n°21, p. 1404   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « Le courtage en ligne de biens culturels », Recueil Dalloz, 2004, n°34, p. 2482   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « La consécration de la cohabitation juridique », Recueil Dalloz, 2003, n°31, p. 2112   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « La nature juridique de l'adjudication sur saisie-immobilière », Recueil Dalloz, 2003, n°20, p. 1322   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « Le mariage peut-il survivre au transsexualisme d'un époux ? », Recueil Dalloz, 2002, n°02, p. 124   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « Les ventes aux enchères sur l'internet portent atteinte au monopole des commissaires-priseurs », Recueil Dalloz, 2000, n°30, p. 640   

    Laurence Mauger-Vielpeau, « Le revendeur non agréé : un concurrent qui profite des avantages du réseau sans en supporter les contraintes », Recueil Dalloz, 2000, n°15, p. 341   

  • Laurence Mauger-Vielpeau, « Le tatouage. L'art aura-t-il ta peau ? », le 07 juin 2023  

    Initialement prévue le 31 janvier, cette Journée d'études organisée par l'Institut Art & Droit se tiendra le 7 juin 2023.

    Laurence Mauger-Vielpeau, « L'appréhension de la vulnérabilité par le droit privé », le 16 mai 2022  

    XVIe Colloque annuel du Master 2 Droit privé général organisé par l'association du Master 2 droit privé général, Université Paris Panthéon Assas

    Laurence Mauger-Vielpeau, « Le droit aux visites des personnes incarcérées », le 27 octobre 2016  

    Le droit de visite est une garantie du droit fondamental au respect de la vie privée et familiale depuis la loi pénitentiaire du 24 novembre 2009 (article 35).

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Christiane-Catherine Canel-Dol, Les adoptions en France de 1789 à 1923 : rêvées, instituées et vécues, thèse soutenue en 2021 à Paris EHESS sous la direction de Jean-Paul Zuniga, Séverine Mathieu et Enric Porqueres i Gené, membres du jury : Yves Denéchère (Rapp.), Claudia Contente et Helena Sofia Rodrigues Ferreira da Silva  

    L’adoption est apparue en France pendant la Révolution. Idéalisée et rêvée, elle a été l’objet d’un véritable engouement à travers des formes familiales comme dans des expressions politiques. La norme imposée par le Code civil de 1804, permettant d’adopter uniquement des adultes s’est appliquée jusqu’en 1923, tandis les formes politiques ont connu des résurgences épisodiques. Ce travail de recherche entend démontrer que de 1789 à 1923 ces filiations ont mis en cause des fondements de la place des personnes dans la famille et la société et ont ainsi constitué des enjeux dont la portée continue à résonner. L’adoption est définie ici comme la création par le droit d’un lien juridique individuel de filiation, établissant une filiation parentale dans un cadre familial et une filiation métaphorique dans un cadre politique. Des adoptions, imprégnées de réminiscences antiques et chrétiennes, ont été exaltées au cours de la Révolution. Dans le cadre familial, l’institution a reçu mission de faire évoluer la société vers des formes d’égalitarisme. Au niveau national, elle a été investie d’une vocation politique à la fois universaliste et patriotique. Ces ambitions qui se voulaient généreuses ont été rapidement tempérées puis abandonnées. Les adoptions politiques par la nation, ressurgies lors des révolutions qui ont scandé l’histoire nationale au XIXe siècle, ont été sacralisées avec l’adoption par la France de centaines de milliers d’orphelins de guerre à partir de 1917. Les adoptions familiales, mettant en cause des valeurs de liberté et d’égalité, ont été considérées comme menaçantes pour un ordre social hiérarchisé et paternaliste. Aussi le Code civil de 1804 les a-t-il inscrites dans le statut le plus restrictif jamais imaginé, autorisant uniquement l’adoption d’adultes par des personnes âgées d’au moins cinquante ans et sans descendance légitime. Ainsi limité, ce dispositif familial a été peu utilisé. Pratiqué dans un entre-soi par des membres de catégories sociales privilégiées, il a souvent servi des fins successorales ou de préservation du nom de famille. Les exclusions que les usages mettent en évidence ont traduit des refus, des peurs et des hantises qui se reflètent dans les œuvres de feuilletonistes et de romanciers de l’époque. Les échos de controverses judiciaires et des traces retrouvées dans des archives font cependant apparaître des pratiques ayant transgressé l’ordre établi. L’infériorité des enfants naturels et adultérins a été contournée ; quelques femmes ont eu accès à un statut social honorable en dehors du mariage ou du couvent ; une pluralité de liens de filiation juridique a été inventée avec la possibilité d’avoir, en droit, deux pères et, ou deux mères. Cette adoption du XIXe siècle a ainsi ouvert des horizons inattendus. Une approche, parfois valorisante de l’adoption, peut être retrouvée dans des œuvres d’auteurs tournés vers la jeunesse. Au XXe siècle, l’évolution du cadre économique, des sentiments et des pratiques a favorisé l’acceptation de l’adoption familiale en cultivant le secret sous l’égide de l’administration. Ces évolutions ont été accélérées dans le contexte de la Grande Guerre qui a exalté les adoptions par la nation et a favorisé une normalisation de la place de l’adoption familiale en France dans le sillage de l’évolution internationale de l’institution Ces débuts de l’histoire de l’adoption en France mettent en lumière le poids des déterminismes dans l’inscription des personnes dans la société, rendent visibles des contraintes et des pouvoirs sur la transmission au sein de la société. Les avatars de l’institution en France depuis les débuts de la Révolution jusqu’en 1923, ont été des signes d’ouverture du champ du possible en pesant sur la conception de la parenté et de l’appartenance sociale. Significative est l’invention d’une filiation additive dont la portée continue jusqu’à nos jours à résonner dans le droit, dans l’intime et dans l’imaginaire.

  • Ronan Bretel, L'appréhension juridique du marché de l'art : entre jeu de marché et enjeux patrimoniaux, thèse soutenue en 2023 à université ParisSaclay sous la direction de Marie Cornu, membres du jury : Xavier Cabannes (Rapp.), Stéphane Duroy et Valérie-Laure Benabou  

    L'appréhension juridique du marché de l'art en droit français s'est faite à partir des activités plutôt qu'à partir de l'objet de marché. Cette construction historique fit opposer fondamentalement la vente volontaire de meubles aux enchères publiques à la vente de gré à gré. Cette première qui connaît un régime propre dans le Code de commerce a été longue et complexe à définir et singulariser. Elle s'est également trouvée fragilisée face à l'apparition du courtage en ligne de biens culturels et à l'hybridation des formes de ventes.Cette construction par le mode de vente a abouti à instaurer une figure aveuglante du droit de la vente à l'encan, à la fois en construisant tout ce droit des ventes aux enchères, pourtant d'origine judiciaire, autour des réalités artistiques ; mais a réciproquement eu tendance à résumer le marché de l'art aux seules enchères.L'encan mis à part, le droit français connaît un éclatement statutaire des opérateurs. Les divers revendeurs de biens meubles d'occasion (antiquaire, brocanteur, galeriste …) n'ont pas de statut juridique propre. Les auxiliaires de marché (experts, spécialistes, comités d'artistes, foires, courtiers …), pourtant devenus centraux dans cette économie demeurent également relativement ignorés. Ce secteur est néanmoins caractérisé par l'omniprésence du mandat, notamment dans les modèles économiques des galeries d'art ainsi que par la figure centrale du « commissaire-priseur de ventes volontaires ». Une police de marché fut également mise en œuvre ces vingt dernières années, à la fois en libéralisant partiellement les ventes aux enchères qui demeurent réglementées ; mais également en luttant contre l'atomisation des commissaires-priseurs, en vain. Les opérateurs du marché de l'art se sont quant à eux montrés résistants à toute intervention publique dans cette économie traditionnellement discrète : défiants du droit classique, craignant la concurrence normative, et défendant des logiques d'autorégulation.Le droit du marché de l'art mériterait d'être repensé à partir de l'objet des transactions : l'oeuvre‑marchandise et ses risques spécifiques. L'intérêt patrimonial de celle-ci modèle en effet une commercialité singulière, tant par ses contraintes de conservation qu'avec une circulation atypique, notamment à l'exportation. L'oeuvre-marchandise est en outre dotée d'une aura qui va intéresser des tiers, tant en droit d'auteur qu'au regard de sa dimension de « commun » et en tant que support mémoriel. L'oeuvre-marchandise est également au cœur d'une économie de l'incertitude. Du fait même de son absence de nature fonctionnelle, elle génère une « orthodoxie de l'authentique » avec un aléa omniprésent que le droit tente de corseter. L'incertitude est également liée aux risques pénaux. Le législateur tente de prévenir la porosité du marché de l'art licite aux comportements criminels (ex. blanchiment ou recel). Il ambitionne également d'opérer une purge des œuvres illicites en circulation par une généralisation des diligences requises. Elles aboutissent régulièrement à des reconstitutions de propriété pour des biens spoliés ou sortis du domaine public.C'est enfin cette nature artistique des marchandises atypiques propres à ce marché de l'art qui rendent l'État actif à son égard. Il agit comme soutien (au patrimoine national, aux opérateurs et par une fiscalité incitative) ; mais l'État est plus directement encore un acteur du marché de l'art. Il se comporte comme collectionneur, avec des institutions et des prérogatives de puissance publique dédiées (préemption, dation, acquisition de trésors nationaux). Se pose finalement la question de l'opportunité d'un État-vendeur, position qu'il occupe déjà à la marge, mais qui si elle était généralisée remettrait en cause une tradition d'inaliénabilité des biens du domaine public, particulièrement artistiques.

    Monique Levy, La GPA (Gestation pour autrui) : etude comparative franco-israélienne, thèse soutenue en 2022 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Hervé Lécuyer, membres du jury : Clara Bernard-Xémard (Rapp.), Dominique Fenouillet et Laurent Leveneur  

    La Cour de cassation a progressivement admis la transcription des deux parents d’intention sur l’acte de naissance d’un enfant né par GPA à l’étranger remettant en cause l’effectivité́ de la prohibition de la gestation pour autrui. La nouvelle loi bioéthique n°2021-1017 du 2 aout 2021 tout en élargissant la procréation médicalement assistée aux femmes célibataires ainsi qu’aux couples de femmes a simultanément freiné l’évolution de la jurisprudence en admettant la filiation qu’au seul parent biologique, le second parent devra recourir à l’adoption. Tandis qu’en Israël ce processus est autorisé́ depuis 1996 aux couples hétérosexuels, avec un élargissement aux femmes célibataires et aux couples de femmes en 2018, et un amendement récent de la loi autorisant cette procédure aux hommes célibataires et aux couples d’hommes. Cette pratique autorisée reste néanmoins très encadrée et de nombreux israéliens se tournent vers l’étranger pour recourir à une GPA plus rapide, moins onéreuse et autorisée aux couples non mixtes lorsque la loi israélienne l’interdisait. De retour dans leur pays d’origine, la transcription des parents d’intention dans l’acte d’état civil est permise sous condition que l’un des deux parents soit le parent biologique de l’enfant ; Si tel n’est pas le cas, le statut juridique des parents d’intention ainsi que celui des enfants est source d’incertitude, l’enfant étant parfois contraint de rester à l’étranger. Le recours à la gestation pour autrui à l’étranger suscite en France et en Israël de nombreux problèmes.

    Angélique Goyard, Le majeur protégé parent, thèse soutenue en 2021 à Bordeaux sous la direction de Jean-Marie Plazy, membres du jury : Gilles Raoul-Cormeil (Rapp.), Marie Lamarche  

    Le majeur protégé est communément entendu comme une personne vulnérable ayant à ce titre besoin d'une protection juridique. Lorsque la procréation est envisagée à son propos, une certaine défiance demeure. Longtemps objet de déni, elle lui fut d'abord refusée. Si désormais elle doit être acceptée et reconnue comme à tout individu, elle doit pouvoir être maîtrisée et contrôlée, dans le respect des droits de la personne. Lorsque la procréation a abouti, l'enfant doit pouvoir bénéficier de la protection de ses père et mère. Le majeur protégé doit à son tour protéger : c'est la rencontre de deux régimes de protection juridique. Toute la difficulté réside alors dans leur conjugaison, car l'accession du majeur protégé à la qualité de parent dépend pour une large part de son aptitude à manifester sa volonté, condition qui découle de la nature strictement personnelle des actes en cause. De cette manifestation dépendra pour une large part la pérennité et la qualité du lien parental, puisqu'elle est destinée dans sa portée générale à la protection de son enfant. Celle-ci doit rester la préoccupation première de notre droit, et primer toute autre considération.

  • Mathilde Beauruel, La théorie générale du pouvoir en droit des majeurs protégés, thèse soutenue en 2018 à Normandie sous la direction de Annick Batteur, membres du jury : Nathalie Peterka (Rapp.), Jean-Marie Plazy (Rapp.), Gilles Raoul-Cormeil  

    Face au phénomène complexe de la vulnérabilité, le législateur a compris que la réponse ne pouvait pas être unique. Le nombre de mesures proposées en droit des majeurs protégés est ainsi suffisamment conséquent pour qu’une grande diversité de situations apparaisse. Que ce soit sur le plan de l’âge, de la situation familiale, sociale ou professionnelle ou au regard du handicap ou de l’état de santé (physique ou mental), la « population » des majeurs protégés présente une forte hétérogénéité. La loi offre à l’organe de protection, titulaire d’un pouvoir pour exercer sa mission, de multiples outils pour sauvegarder l’intérêt du majeur protégé. Variables, ces instruments laisseraient à penser qu’il n’est pas concevable de construire une théorie générale du pouvoir cohérente en droit des majeurs protégés. Toutefois, en ce domaine, au cœur de la notion de pouvoir, se trouve le critère de la prise en charge de l’intérêt exclusif du majeur protégé. C’est là en effet le critère auquel il est systématiquement fait référence. L’objectif de notre thèse était dès lors de parvenir à démontrer que s’il existe en droit des majeurs protégés des variables attachées au pouvoir, ces dernières ne sauraient masquer l’unité de son régime. La découverte de constantes, lesquelles sont consubstantielles au pouvoir en ce domaine, permet d’en extraire une théorie générale. À partir de cet instant, le pouvoir en droit des majeurs protégés prend une coloration nouvelle. En adaptant la définition proposée par la doctrine à la spécificité du droit des majeurs protégés, nous proposons de définir le pouvoir comme la prérogative juridique et/ou matérielle confiée à un organe de protection et le plus souvent sous le contrôle d’un juge, qui ne remédie pas forcément à une incapacité d’exercice mais qui est toujours répartie entre différents organes. Le pouvoir est finalisé par l’intérêt exclusif, mais non égoïste, d’une personne majeure vulnérable, du fait de l’altération de ses facultés personnelles. Tant le principe de responsabilité que celui de l’interdiction d’agir sous l’empire d’un conflit d’intérêts constituent des procédés efficients pour lutter contre le mauvais exercice du pouvoir. Une conception renouvelée du pouvoir a ainsi pu être proposée à partir de l’étude de ses variables et de ses constantes en droit des majeurs protégés. Ayant abouti à une théorie générale du pouvoir, l’étude ici menée peut donc servir de base à une analyse critique du droit positif et aboutir à son amélioration.

    Claire Hérin, La charge tutélaire, thèse soutenue en 2017 à Normandie sous la direction de Annick Batteur et Gilles Raoul-Cormeil, membres du jury : Sylvie Moisdon-Chataigner (Rapp.), Jean-Marie Plazy (Rapp.)  

    Afin de protéger efficacement les personnes vulnérables et conformément au principe de nécessité, le législateur a mis en place divers régimes de protection.Ces régimes diffèrent en fonction de la personne protégée, laquelle peut être soit un mineur soit un majeur. Ils se distinguent également au regard du degré d'altération des facultés personnelles du majeur et du besoin de protection juridique.Il existe ainsi une diversité technique permettant de s'adapter à chaque situation et répondant à la nécessité d'une protection individualisée.Malgré cette diversité, les dispositifs de protection obéissent à un objectif commun, celui de la protection de la personne et de ses biens dans le respect de son autonomie et de ses droits et libertés fondamentaux.Dès lors, une question de pose : la charge tutélaire est-elle une simple appellation employée par le législateur ? Ou bien est-elle une institution juridique rassemblant sur son nom l'ensemble des règles communément applicables aux personnes protégées ?La présente thèse a pour but de démontrer que la charge tutélaire est un organe et une fonction : celle de réaliser l'intérêt de la personne protégée.

    Laurence-Claire Laurent-Lemmet, Les modes amiables de règlement des différends commerciaux internes et internationaux , thèse soutenue en 2014 à Caen sous la direction de Véronique Mikalef-Toudic  

    La médiation et la conciliation, internes et internationales, sont des modes amiables de règlement des conflits qui permettent à un tiers, impartial, compétent et diligent, d'accompagner, dans la plus grande confidentialité, les parties dans une issue négociée de leurs différends. On a souvent invoqué le fait qu'elles étaient un symptôme de la crise de la justice, tant interne qu'internationale, en même temps qu'une réponse à cette dernière. La prolifération des procès civils en France, l'embouteillage devant les tribunaux qu'ils provoquent, l'élargissement des échanges au niveau international, rendent souvent inextricable la résolution d'un litige par la voie judiciaire ou arbitrale. La souplesse des méthodes quasi-universelles qu'elles mobilisent, plaident pour une adaptation efficace aux contrats du commerce interne et international. Conventionnelles ou judiciaires, elles sont indéniablement de nature contractuelle, parfois même hybride à la frontière du droit des obligations et du droit processuel. Mais dans la mesure où la finalité du recours à la médiation ou à la conciliation se trouve dans le maintien de la relation contractuelle, ne peut-on y voir plus qu'un mode alternatif de règlement des différends, une véritable technique de révision du contrat ? Et auquel cas, ces modes amiables renouvèleraient le paradigme de la théorie générale du contrat, en revisitant le concept d'effet obligatoire et d'effet relatif ainsi que celui d'immutabilité du contrat. Ces processus structurés seraient non seulement une justice contractuelle nouvelle, mais leur portée sur les contrats commerciaux internes et internationaux, en feraient aussi des figures contractuelles renouvelées.