Maryse Deguergue

Professeur
Droit public.
École de Droit de la Sorbonne

Institut des Sciences Juridique et Philosophique de la Sorbonne
  • THESE

    Jurisprudence et doctrine dans l'élaboration du droit de la responsabilité administrative, soutenue en 1991 à Paris 1 sous la direction de Jacqueline Morand-Deviller 

  • Maryse Deguergue (dir.), L'art et le droit: écrits en hommage à Pierre-Laurent Frier, Éditions de la Sorbonne et OpenEdition, 2022, 415 p.  

    Pierre-Laurent Prier (1953-2005), professeur de droit public à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, disparu le 5 septembre 2005, a marqué, tant par sa personnalité attachante que par son rayonnement scientifique, l'université et le monde de la recherche. Auteur de nombreux travaux sur le droit et le contentieux administratif, il a également été pionnier dans les études sur le droit de l'art. C'est pourquoi ses collègues, amis et étudiants ont tenu à lui rendre hommage en réunissant vingt-six contributions sur ce domaine qui lui était cher. Juristes, spécialistes des arts plastiques et de l'histoire de l'art, envisagent ici les multiples relations entre l'art et le droit, souvent peu étudiées ; en effet même les régimes juridiques des activités artistiques, des œuvres d'art ou du marché de l'art sont rarement abordés. Ce livre traite donc de nombreuses questions juridiques d'actualité, comme le domaine public mobilier dans le nouveau code général de la propriété des personnes publiques, le marché de l'art, la promotion de la production d'œuvres d'art, les marchés publics et l'art, le 1 % culturel, l'évolution récente de la jurisprudence sur les activités d'organismes de droit privé pouvant être reconnues comme des services publics, la fiscalité... Mais des questions de portée plus générale sont également posées : qu'en est-il de la représentation du droit dans l'art, des relations de l'architecture avec la justice ou encore peut-on imposer des limites à la liberté artistique ? Un livre appelé à devenir une œuvre de référence dans le domaine des rapports complexes entre l'art et le droit.

    Maryse Deguergue, Cécile Moiroud-Réchard (dir.), Les OGM en questions, Publications de la Sorbonne et Cyberlibris, 2022, 325 p.    

    Les OGM suscitent, à tort ou à raison, les inquiétudes de l'opinion et sont l'enjeu de débats scientifiques, juridiques et politiques. La vivacité des réactions auxquelles donnent lieu leur autorisation et leur expérimentation incite à croiser les connaissances et à dépasser les divisions disciplinaires. D'autant que les OGM sont directement à l'origine de l'extension du principe de précaution du droit de l'environnement vers le droit de la santé et qu'ils conduisent inévitablement à s'interroger sur un éventuel excès de précaution dans la recherche permanente de risques potentiels qui viendrait limiter excessivement la liberté d'entreprendre. Cette biotechnologie est aussi emblématique de la protection des libertés individuelles puisque la loi garantit la liberté de produire et de consommer avec ou sans OGM. Ce livre s'efforce d'envisager les questionnements passés, actuels et futurs que pose l'évolution des cultures nourricières, et tente d'apporter des réponses nuancées

    Maryse Deguergue, Marthe Torre-Schaub (dir.), Environnement et santé, Éditions de la Sorbonne et OpenEdition, 2022  

    Le progrès scientifique et technologique a été longtemps accompagné d'une connotation positive, tant il a contribué à l'amélioration du bien-être individuel et collectif au XXe siècle. Le présent ouvrage tend à montrer que la réalité du XXIe siècle est peut-être sensiblement différente des représentations traditionnelles de l'idée de progrès et se propose d'explorer l'une de ses faces sombres, celle des inégalités qu'il génère. Le changement climatique aujourd'hui - ou le voisinage des installations polluantes à travers les âges - et les injustices environnementales qu'ils produisent, les bulles technologiques, les déserts médicaux ou les expérimentations en santé, pouvant aller jusqu'à l'augmentation technologique des êtres humains, révèlent des inégalités qu'il est intéressant de débusquer dans les deux secteurs de l'environnement et de la santé, choisis, pour le premier en ce qu'il est présenté comme victime du progrès, pour le second en ce qu'il est reconnu comme la voie triomphale du progrès. Il est apparu aussi nécessaire de relier ces inégalités à la question sociale, que les actuels soulèvements populaires posent de manière aiguë, et qui doit être traitée par le droit. Les différents contributeurs, par un croisement des disciplines juridique, sociologique, philosophique, géographique, ont mis en lumière la gravité de certaines situations discriminatoires engendrées par le progrès. Leurs réflexions peuvent contribuer à préparer l'entrée dans l'ère de la robotique, avant que les droits des robots viennent coexister avec les droits de l'Humanité ou les concurrencer.

    Maryse Deguergue, Marthe Torre-Schaub (dir.), Environnement et santé, Éditions de la Sorbonne, 2020, De republica, 204 p. 

    Maryse Deguergue, Urbain Ngampio (dir.), Fragments d'univers: mélanges en l'honneur du professeur Jean-Marie Pontier, Presses Universitaires d'Aix-Marseille, 2020, 681 p. 

    Maryse Deguergue, Gérard Marcou, Catherine Teitgen-Colly (dir.), Les sanctions administratives dans les secteurs techniques: rapport final, Mission de recherche Droit & Justice, 2016, 299 p. 

    Maryse Deguergue, Jean-Luc Pissaloux, Jean-Jacques Liard, Grenelle 2: impacts sur les activités économiques, Lamy et Numilog, 2011, Axe droit 

    Maryse Deguergue, Jean-Luc Pissaloux, Jean-Jacques Liard, Grenelle 2: impacts sur les activités économiques, Lamy et Wolters Kluwer, 2010, Axe droit, 229 p.   

    Maryse Deguergue, Laurent Fonbaustier (dir.), Confluences: mélanges en l'honneur de Jacqueline Morand-Deviller, Montchrestien, 2007, 968 p. 

    Maryse Deguergue (dir.), Justice et responsabilité de l'État, Presses universitaires de France, 2003, Droit et justice, 308 p. 

    Maryse Deguergue, Procédure administrative contentieuse, Montchrestien, 2003, Focus droit, 223 p. 

    Maryse Deguergue, Jurisprudence et doctrine dans l'élaboration du droit de la responsabilité administrative, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1994, Bibliothèque de droit public, 884 p.   

    Maryse Deguergue, La Morale politique de Diderot: analyse politique de son oeuvre, 1980 

  • Maryse Deguergue, « L'obligation de vigilance, garantie du droit à un environnement sain ? », Mélanges en l'honneur du professeur Patrice Rolland, Presses universitaires de Dijon, 2022 

    Maryse Deguergue, « Rapport de synthèse », Bonheur et bien-être dans le droit des Etats, Mare & Martin, 2022, pp. 227-233 

    Maryse Deguergue, « Les défis de l'équilibre pour le juge administratif en période de crise sanitaire », in Institut Francophone pour la Justice et la Démocratie (dir.), Le droit administratif aux défis du XXI ème siècle, 2022, pp. 81-101 

    Maryse Deguergue, « Brèves réflexions sur l'évolution de la nature », Mélanges en l'honneur du professeur Hervé Rihal, Droits, Protections, Proximité, Faculté de droit et des sciences sociales de Poitiers, 2021, pp. 105-117 

    Maryse Deguergue, « "Considérations politiques sur les coups d’État" de Gabriel Naudé », in "Révolution, Constitutions, Décentralisation, Mélanges en l'honneur de Michel Verpeaux ", Dalloz, 2020, pp. 39-47 

    Maryse Deguergue, « "L'évolution du poids du Recueil Lebon" », La communication des décisions du juge administratif, LexisNexis, 2020, pp. 19-29 

    Maryse Deguergue, « "L'humain augmenté et le transhumanisme, générateurs d'inégalités ? " », Environnement et santé - Progrès scientifiques et inégalités sociales, Éditions de la Sorbonne, 2020, pp. 163-180 

    Maryse Deguergue, « "Introduction à la recherche sur l'énergie nucléaire" », in "Droit nucléaire, Nucléaire et recherche", Presses Universitaires Aix Marseille PUAM, 2020, pp. 23-36 

    Maryse Deguergue, « Préface », in "L'effectivité des droits. Regards en droit administratif", Mare & Martin, 2019 

    Maryse Deguergue, « " Le droit d'alerte : un nouveau droit de l'homme ? " », In Les droits de l'homme à la croisée des droits ; mélanges en l'honneur de Frédéric Sudre, Lexisnexis, 2018, pp. 151-161 

    Maryse Deguergue, « " Sur la fonction de régulation du juge administratif français" », in Mélanges en l'honneur de Gérard Marcou, IRJS Editions, 2018, pp. 763-775 

    Maryse Deguergue, « "La reconnaissance des victimes des essais nucléaires français" », in Droit nucléaire, Non prolifération et sécurité nucléaire, Presses Universitaire Aix Marseille - PUAM, 2017, pp. 103-114 

    Maryse Deguergue, « " La responsabilité environnementale vue du droit administratif" », in Responsabilité environnementale : le droit français et communautaire. Le droit argentin et latino-américain, Ediciones Universidad Del Salvador, 2017, pp. 29-56 

  • Maryse Deguergue, « La gestion adaptative du grand-tétras Note sous CE, 1er juin 2022, Associations FNE Midi-Pyrénées, FNE Hautes-Pyrénées et autres, req. n° 453232 », Revue semestrielle de droit animalier, Observatoire des mutations institutionnelles et juridiques (OMIJ) (Université de Limoges) , 2022, n°2, pp. 77-89 

    Maryse Deguergue, « La critique à l'égard du juge administratif. Le point de vue français », La Semaine Juridique. Administrations et collectivités territoriales, Éditions du Juris-classeur - LexisNexis , 2022, n°3, pp. 18-21   

    Maryse Deguergue, « Quand les espèces protégées mettent à bas un projet de parc éolien, note sous Conseil d’État, 10 mars 2022, Association des Avants-Monts, n° 439784 », Revue semestrielle de droit animalier, Observatoire des mutations institutionnelles et juridiques (OMIJ) (Université de Limoges) , 2022, n°1, pp. 69-81 

    Maryse Deguergue, « De Republica », Éditions de la Sorbonne, 2022   

    Maryse Deguergue, « L'illégalité des tirs non létaux sur les oursNote sous CE, 4 février 2021, Association Ferus-Ours, Loup, Lynx et autres,n° 434058 », Revue semestrielle de droit animalier, Observatoire des mutations institutionnelles et juridiques (OMIJ) (Université de Limoges) , 2021, n°1, pp. 90-102   

    Maryse Deguergue, « Alpinisme et protection de la faune sauvageNote sous CE, 5 mai 2021, Fédération française de montagne-escaladeAuvergne Rhône-Alpes, n° 433553 », Revue semestrielle de droit animalier, Observatoire des mutations institutionnelles et juridiques (OMIJ) (Université de Limoges) , 2021, n°2, pp. 86-97   

    Maryse Deguergue, « L'information médicale sur les risques du sport », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, Sirey ; Dalloz , 2020, p. 79   

    Maryse Deguergue, « Télémédecine et responsabilités », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, Sirey ; Dalloz , 2020, n°01, p. 33   

    Maryse Deguergue, « L'abattage rituel des bovinsCE, 4 octobre 2019, Association Œuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs(OABA), n° 423647 », Revue semestrielle de droit animalier, Observatoire des mutations institutionnelles et juridiques (OMIJ) (Université de Limoges) , 2020, n°1, pp. 66-77 

    Maryse Deguergue, « Les sentiments devant le juge administratif français », Les Cahiers de droit, Université Laval (Canada) , 2020, n°2, pp. 881-911 

    Maryse Deguergue, « Cétacés, dit la baleine, je me cachalot, car j'ai le dauphin ! Note sous CE, 7 octobre 2020, Association One Voice, n° 424976 », Revue semestrielle de droit animalier, Observatoire des mutations institutionnelles et juridiques (OMIJ) (Université de Limoges) , 2020, n°2, pp. 75-87 

    Maryse Deguergue, « Responsabilité sanitaire et responsabilité environnementale », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, Sirey ; Dalloz , 2019, p. 135   

    Maryse Deguergue, Thomas Perroud, Catherinre Teitgen Colly, « Dossier : L'avenir de la répression extra-pénale. Introduction », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, Sirey - Dalloz , 2019, n°01, p. 27   

    Maryse Deguergue, « Le bien-être des lapins angoraCE, 24 juin 2019, Association One Voice, n° 420883 », Revue semestrielle de droit animalier, Observatoire des mutations institutionnelles et juridiques (OMIJ) (Université de Limoges) , 2019, n°12 

    Maryse Deguergue, « La relation entre le droit nucléaire et le droit de l'environnement », Droit nucléaire, PUAM, 2019, pp. 49-65 

    Maryse Deguergue, Thomas Perroud, Catherine Teitgen-Colly, « L'avenir de la répression extra-pénale », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, Sirey - Dalloz , 2019, n°2 

    Maryse Deguergue, « Les imperfections de la responsabilité administrative environnementale », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2018, n°36, p. 2077   

    Maryse Deguergue, « La sanction des manquements à la déontologie », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, Sirey ; Dalloz , 2018, p. 161   

    Maryse Deguergue, « Tir autorisé de loupsCAA Marseille, 14 septembre 2018, Ligue française pour la protection desoiseaux, req. n° 16MA03058 », Revue semestrielle de droit animalier, Observatoire des mutations institutionnelles et juridiques (OMIJ) (Université de Limoges) , 2018, n°2, pp. 67-76 

    Maryse Deguergue, « Pollution de l'air et responsabilité de l’État », Énergie - Environnement - Infrastructures : actualité, pratiques et enjeux, LexisNexis , 2018, n°89, pp. 16-19 

    Maryse Deguergue, « Sauvons notre système de santé et d'assurance maladie », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, Sirey ; Dalloz , 2016, n°05, p. 995   

    Maryse Deguergue, « Responsabilités et exposition aux risques de cancer », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, Sirey ; Dalloz , 2014, p. 137   

    Maryse Deguergue, « L'usager victime », Revue française de droit administratif, Sirey - Dalloz , 2013, n°03, p. 477   

    Maryse Deguergue, « De quelques difficultés de la notion de service social », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2008, n°04, p. 179   

    Maryse Deguergue, « 50e anniversaire des Grands arrêts de la jurisprudence administrative », Revue française de droit administratif, Sirey - Dalloz , 2007, n°02, p. 254   

    Maryse Deguergue, « La garde dans les dommages de travaux publics », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2007, n°04, p. 204   

    Maryse Deguergue, « Le double degré de juridiction », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2006, n°24, p. 1308   

    Maryse Deguergue, « Les avancées du principe de précaution en droit administratif français », Société de législation comparée, Paris : Société de législation comparée et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2006, pp. 621-641    

    Deguergue Maryse. Les avancées du principe de précaution en droit administratif français. In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 58 N°2,2006. pp. 621-641.

    Maryse Deguergue, « La réparation des dommages causés par le gros gibier d'un parc national à une exploitation forestière », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2005, n°28, p. 1582   

    Maryse Deguergue, « La jurisprudence et le droit administratif : une question de point de vue », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2005, n°24, p. 1313   

    Maryse Deguergue, « Compétence du juge judiciaire sur l'action en responsabilité dirigée par un locataire contre un office public d'HLM du fait de ses ouvrages », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2005, n°01, p. 34   

    Maryse Deguergue, « L'autorité compétente pour imposer des vaccinations obligatoires à certains militaires », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, Sirey ; Dalloz , 2004, n°03, p. 608   

    Maryse Deguergue, « La responsabilité en matière de police sanitaire », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2004, n°27, p. 1487   

    Maryse Deguergue, « Précaution et sécurité sanitaire à la lumière de quelques arrêts récents de la Cour de justice des Communautés européennes », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, Sirey ; Dalloz , 2004, n°01, p. 81   

    Maryse Deguergue, « La responsabilité de l'Etat du fait de la suppression du monopole des commissaires-priseurs », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2004, n°09, p. 501   

    Maryse Deguergue, « La réparation de la contamination d'un chirurgien par le VIH », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2003, n°44, p. 2396   

    Maryse Deguergue, « La responsabilité du fait des produits et appareils de santé défectueux à l'hôpital », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2003, n°36, p. 1946   

    Maryse Deguergue, « Une faute caractérisée ouvre droit à réparation des préjudices propres subis par les parents d'un enfant handicapé », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2003, n°16, p. 854   

    Maryse Deguergue, « Le droit entre relativisme et universalisme », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2003, n°06, p. 257   

    Maryse Deguergue, « Le non-respect de ses obligations d'employeur par l'Etat est constitutif de faute », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2002, n°12, p. 877   

    Maryse Deguergue, « Le juge, la liberté du malade et l'éthique du médecin », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2002, n°10, p. 717   

    Maryse Deguergue, « Droits des malades et qualité du système de santé », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2002, n°06, p. 508   

    Maryse Deguergue, « Ne constitue pas une faute de nature à engager la responsabilité de l'hôpital un acte médical indispensable à la survie d'un patient même tranfusé contre sa volonté », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2002, n°03, p. 259   

    Maryse Deguergue, « Sanctions administratives et responsabilité », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2001, p. 81   

    Maryse Deguergue, « Fonction publique », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2001, n°06, p. 598   

    Maryse Deguergue, « Risque thérapeutique », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2001, n°03, p. 307   

    Maryse Deguergue, « Le contentieux de la responsabilité : politique jurisprudentielle et jurisprudence politique », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 1995, p. 211   

    Maryse Deguergue, « Nature et régime juridiques des circulaires ministérielles », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 1991, n°11, p. 802   

    Maryse Deguergue, « La conception de la volonté générale chez Diderot », Revue d'histoire des facultés de droit et de la culture juridique, du monde des juristes et du livre juridique, Société pour l'histoire des facultés de droit et de la culture juridique, du monde des juristes et du livre juridique (SHFD) |2008-....], 1991, pp. 107-126 

  • Maryse Deguergue, Julien Bétaille, Dalila Chouki, Coralie Courtaigne-Deslandes, Elise Langelier [et alii], Les sanctions administratives dans les secteurs techniques, 2017   

  • Maryse Deguergue, « La décision unilatérale en droit administratif français et taïwanais », le 28 juin 2023  

    Colloque organisé par le CRA, Aix-Marseille Université

    Maryse Deguergue, « La perception du risque : dialogue entre la France et le Japon », le 01 juillet 2022  

    Organisé par l’équipe de recherche Chrome et l’observatoire OCN (observation et analyse des conflits dans l’industrie nucléaire civile) de l’Université de Nîmes

    Maryse Deguergue, « Le juge administratif face à la critique », le 22 octobre 2021  

    Colloque organisé sous la responsabilité scientifique de Fanny Grabias et Stéphanie Douteaud.

    Maryse Deguergue, « Le parcours du patient », le 26 mars 2021  

    Organisé par l’IMH, Université de Toulouse 1 Capitole sous la responsabilité scientifique de Mme Sophie Théron

    Maryse Deguergue, « [Reporté] Le juge administratif face à la critique », le 06 novembre 2020  

    Organisé par le LARJ (Université Littoral Côte d'Opale) et le CRDP (Université de Lille), sous la direction de Fanny Grabias et Stéphanie Douteaud.

    Maryse Deguergue, « Consentement et droit public », le 22 septembre 2020  

    Journée d’étude organisée sous la direction scientifique de Louise Fort et Jean-Baptiste Guyonnet, avec le soutien du Département de droit public interne de l’École doctorale de droit Paris 1.

    Maryse Deguergue, « Droit de la santé, médecine et sport », le 10 mars 2020  

    Organisé pour l’Association Française de Droit de la Santé par le Professeur Marie-Laure Moquet-Anger.

    Maryse Deguergue, « Les classifications en droit administratif », le 24 janvier 2020  

    Journée d’études associant les différentes structures de recherche en droit administratif de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne : l’ISJPS-CERAP, l’IRJS et le Département droit public de l’Ecole doctorale de droit de la Sorbonne.

    Maryse Deguergue, « Bonheur et bien-être dans le droit des États », le 28 novembre 2019  

    3ème rencontre d'Angers - Colloque international de clôture du Projet BonDroit

    Maryse Deguergue, « La télémédecine saisie par le droit », le 08 novembre 2019  

    Organisé pour le CERSA, Paris II Panthéon-Assas par Benoit Apollis, MCF à l’Univ. de Rennes 1 ; Michel Borgetto, Pr. à l’Univ. Panthéon-Assas ; Lucie Cluzel, Pr. à l’Univ. Paris Nanterre et Olivier Renaudie, Pr. à l’Univ. Paris I Panthéon-Sorbonne

    Maryse Deguergue, « Nucléaire & recherche », le 10 octobre 2019  

    Colloque organisé par l'université de Nîmes et l'équipe de recherche Chrome (EA 7352)

    Maryse Deguergue, « Santé et Environnement », le 23 mai 2019  

    Colloque organisé par l'AFDS avec le soutien de l'IDS (Université Paris-Descartes) et l'ISJPS (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

    Maryse Deguergue, « La communication des décisions du juge administratif », le 12 avril 2019  

    Colloque organisé sous la direction scientifique de Pierre Bourdon, Professeur de droit public à l’Université du Mans

    Maryse Deguergue, « Terrorisme et droit de la santé », le 25 octobre 2018  

    Organisé par l’Institut du droit public et de la science politique (IDPSP) sous la direction scientifique du Pr. Marie-Laure Moquet-Anger, Professeur à l’Université de Rennes 1

    Maryse Deguergue, « Les droits et contentieux du nucléaire », le 18 octobre 2018  

    Organisé par le département Droit-Économie-Gestion de l'Université de Nîmes, en collaboration avec l'équipe d'accueil CHROME (EA 7352) et le CEA

    Maryse Deguergue, « Les imperfections du droit de la responsabilité administrative », le 29 juin 2018 

    Maryse Deguergue, « Quelles références pour le droit public ? », le 17 mai 2018  

    Organisé par le CERIC de l’Université d’Aix-Marseille sous la Responsabilité scientifique de Romain Le Boeuf, Professeur à l’Université d’Aix-Marseille

    Maryse Deguergue, « Ce que Notre-Dame-des-Landes fait à la démocratie », le 11 avril 2018  

    Séminaire d’actualité de l’Axe Environnement de l’Institut des Sciences Juridique et Philosophique de la Sorbonne -ISJPS (CNRS &Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), organisé par Élodie Bertrand (ISJPS) et Camila Perruso (ISJPS)

    Maryse Deguergue, « Pollution de l’air et carence de l’Etat : regards croisés autour de la décision du CE du 12 juillet 2017 les amis de la terre », le 10 avril 2018 

    Maryse Deguergue, « Quelle responsabilité pour le climat ? Nouvelles normativités autour du changement climatique », le 14 mars 2018  

    Journée d’étude Franco-Américaine organisée dans le cadre des Projet Legal aspects of Climate Change Studies : Pathways to Green Innovation, avec l’Université Paris 1 et le Sabine Center for Climate Change Law Columbia Law School

    Maryse Deguergue, « Déontologie et santé », le 13 mars 2018  

    Première manifestation de l'association pour l'année 2018

    Maryse Deguergue, « Droit constitutionnel de l'environnement, regards croisés », le 06 mars 2018  

    Organisé par Marie-Anne Cohendet, Professeure à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne avec le concours du Département de droit public et droit fiscal de l'Ecole doctorale Droit et sciences politiques, économiques et de gestion de l'Université de Nice

    Maryse Deguergue, « Les inégalités face aux innovations scientifiques et technologiques », le 07 décembre 2017  

    Organisé par l'ISJPS et le CERAP

    Maryse Deguergue, « Retours d’expériences, les tribunaux environnementaux d’opinion : du politique au droit ? », le 10 octobre 2017  

    Séminaire d’actualité organisé par Christel Cournil, IRIS ; Catherine Le Bris, ISJPS ; Camila Perruso, ISJPS et Giovanni Prete, IRIS

    Maryse Deguergue, « L’avenir de la répression administrative », le 15 juin 2017  

    Organisé par Maryse Deguergue

    Maryse Deguergue, « Conversations autour du « Traité des rapports entre ordres juridiques » », le 11 mai 2017  

    Organisé sous la direction scientifique de Baptiste Bonnet, Professeur à l’Université Jean Monnet, Doyen de la Faculté de droit de Saint-Etienne, CERCRID, Directeur scientifique du Traité des rapports entre ordres juridiques

    Maryse Deguergue, « La responsabilité environnementale : nouvelles perspectives ; nouveaux questionnements », le 20 mars 2017  

    Organisée par l’École Doctorale de Droit

    Maryse Deguergue, « Le Bien-être et le Droit », le 06 octobre 2016 

    Maryse Deguergue, « Colloque AFDA, La responsabilité administrative », le 06 juin 2012 

    Maryse Deguergue, « L’œuvre de Léo Hamon », le 27 mai 2011 

    Maryse Deguergue, « La pédagogie au service du droit », le 28 janvier 2010  

    Colloque organisé par l'Équipe Théorie des Actes et du Contrôle des Institutions publiques, avec le concours du Groupement d’intérêt public Droit et Justice et de la Région Midi-Pyrénées.

    Maryse Deguergue, « La doctrine en droit administratif », le 10 juin 2009  

    Colloque organisé par l'AFDA et le CREAM

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Marcia Fajardo Cavalcanti de Albuquerque, L'agroforesterie en droit français et brésilien : vers une approche écosystémique, thèse soutenue en 2023 à Paris 1 sous la direction de Solange Teles da Silva, membres du jury : Laurent Fonbaustier (Rapp.), Philippe Billet (Rapp.)  

    La présente thèse vise à rechercher des moyens d’améliorer l’effectivité normative pour la mise en œuvre des systèmes agroforestiers (SAF) en France et au Brésil. Le SAF est un système agroécologique complexe composé de la combinaison d’arbres et de cultures agricoles, se trouvant à la croisée des champs économique et environnemental et des domaines agricole et forestier. À travers une analyse comparée du cadre juridique en la matière, ce travail démontre que l’approche conventionnelle du droit rural n’est pas en mesure d’envisager le SAF en tant que système à cause de son caractère sectoriel. Bien que les droits ruraux français et brésilien soient passés par un mouvement d’écologisation et d’intégration de préoccupations environnementales, ils ne sont pas encore tout à fait adaptés pour envisager les SAF dans toute leur complexité. Historiquement, le droit a essayé de simplifier l’environnement afin de le prendre en compte à travers la parcellisation des éléments naturels d’un écosystème donné. Pourtant, il est l’heure de rompre avec le paradigme de la simplicité et d’adopter un nouveau paradigme basé sur la complexité à travers l’adoption d’une approche écosystémique.

    Ira Lymperopoulou, La réforme du secteur de l'énergie en Grèce dans le contexte de la crise de la dette, thèse soutenue en 2020 à Paris 1 sous la direction de Théodore Fortsakis, membres du jury : Thomas Perroud (Rapp.), Laurent Vidal  

    Un nouveau market design a été conçu pour le marché énergétique grec durant la crise économique qui a surgi en 2008. La Grèce a en effet signé avec la Troïka des mémorandums d’accord conditionnant l'octroi de prêts d'argent à la mise en œuvre de réformes majeures de son secteur énergétique. Par ailleurs, l’énergie étant un secteur libéralisé au niveau européen, outre sa législation nationale et les règles adoptées par l'Union européenne en la matière, la Grèce a dû appliquer les mesures imposées par les mémorandums d'accord. Il en est résulté, d'une part, une restructuration du marché énergétique grec à travers la mise en œuvre de divers instruments afin d'y consolider la concurrence et, d'autre part, une métamorphose du rôle de l’État grec sur ce marché. La présente étude analyse dans quelle mesure les réformes ainsi adoptées, en application des mémorandums d'accord et des règles européennes, ont permis la transition d’un marché fermé à la concurrence caractérisé par la détention de droits monopolistiques par des opérateurs historiques à un marché concurrentiel européanisé au bénéfice des consommateurs et qui a contribué à la sortie du pays de la crise économique.

    Pedro Harris Moya, L'obligation de prendre des mesures de police initiale dans le contentieux administratif de l'environnement , thèse soutenue en 2018 à Paris 1  

    L'obligation de prendre des mesures de police administrative initiales se révèle particulièrement importante dans certains ordres publics. Cette recherche a pour finalité d'analyser le rôle du juge administratif dans son contrôle en matière environnementale. À cet effet, les ordres juridiques français, chilien et espagnol sont envisagés. L'étude montre que les causes de l'asymétrie de ce contrôle dans les contentieux objectif et subjectif sont partagées par ces différents systèmes juridictionnels. Cette asymétrie -déjà constatée devant certains troubles à l'ordre public s'explique par les caractéristiques spécifiques des missions de police en matière environnementale. Le contrôle du juge administratif impose la prise en compte de ces aspects, afin de donner cohérence à ces différentes procédures contentieuses.

    Prangtip Rabieb, Les droits et libertés face à la durabilité des ressources naturelles épuisables : recherche comparative des droits thaïlandais et français, thèse soutenue en 2018 à Paris 1, membres du jury : Jaruvan Hengtrakool (Rapp.), Laurent Fonbaustier (Rapp.), Jean-Marie Pontier  

    Cette recherche met en évidence un rôle prépondérant des droits fondamentaux dans l'efficacité du droit régissant la conservation des ressources naturelles. Elle s'organise autour de deux axes : la concurrence entre les droits et libertés et l'objectif de la durabilité des ressources naturelles, d'une part, et la garantie des droits au service d'un partage du pouvoir sur celles-ci, d'autre part. Le premier axe s'appuie sur le fondement des droits de l'homme, la primauté de la personne humaine, mais aussi sur leur fonction limitative à l'action du pouvoir souverain. En droit thaïlandais, l'exigence du respect du droit de propriété, de la liberté d'entreprendre et du droit à la subsistance est un obstacle important à la réglementation dans le domaine. Grâce à l'analyse comparative, se dégagent des outils français d'aménagement de ces droits pouvant servir d'inspiration au droit thaïlandais. Le second axe porte sur la garantie des droits en matière d'environnement, étape charnière dans l'accession des citoyens au rôle de défenseur de la nature à côté de l’État - le défenseur traditionnel. En plus des droits garantis dans le cadre de la participation environnementale, la Constitution thaïlandaise garantit un droit de conserver et d'exploiter les ressources naturelles. C'est un modèle scientifiquement intéressant car l'objet du droit, la nature, n'est pas un intérêt direct auquel l'homme prétend. Cette garantie fait des citoyens les représentants de la nature. La seconde composante, le droit à l'exploitation, inspire le principe du partage équitable des ressources naturelles de la nation, proposée à la fin de la thèse.

    Pedro Harris Moya, L'obligation de prendre des mesures de police initiale dans le contentieux administratif de l'environnement, thèse soutenue en 2018, membres du jury : Laurent Fonbaustier (Rapp.), Gabriel Bocksang Hola (Rapp.), Elisenda Malaret i García    

    L'obligation de prendre des mesures de police administrative initiales se révèle particulièrement importante dans certains ordres publics. Cette recherche a pour finalité d'analyser le rôle du juge administratif dans son contrôle en matière environnementale. À cet effet, les ordres juridiques français, chilien et espagnol sont envisagés. L'étude montre que les causes de l'asymétrie de ce contrôle dans les contentieux objectif et subjectif sont partagées par ces différents systèmes juridictionnels. Cette asymétrie -déjà constatée devant certains troubles à l'ordre public s'explique par les caractéristiques spécifiques des missions de police en matière environnementale. Le contrôle du juge administratif impose la prise en compte de ces aspects, afin de donner cohérence à ces différentes procédures contentieuses.

    Eleonore Gigon, La volonté des personnes privées en droit administratif, thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Denys Simon, membres du jury : Anne-Laure Girard (Rapp.), Sébastien Saunier (Rapp.), Charles-Henry Vautrot-Schwarz  

    La question de la volonté des personnes privées est traditionnellement considérée comme un objet d’étude relevant du seul droit privé, domaine dans lequel elle se déploie naturellement. Pourtant, elle est un objet à part entière du droit administratif. Une observation du droit positif et de l’évolution des modalités de l’action administrative permet ainsi de révéler l’existence d’un véritable «système de possibilités de volontés» des personnes privées, dont les germes étaient d’ailleurs présents dans le droit administratif classique. L’analyse de ce système contribue à l’identification des moyens et des conditions d’expression de la volonté privée. Cela permet in fine de nous renseigner sur le phénomène volontaire : la volonté privée apparaît ainsi comme une faculté de choix et/ou d’impulsion permettant aux personnes privées de poursuivre un but juridiquement permis. En droit administratif, les différentes phases du processus volontaire des personnes privées sont ainsi organisées et structurées. La réalisation de l’objectif poursuivi n’est cependant pas immédiate et automatique. En effet, la volonté privée a toujours besoin de la médiation de la volonté publique pour pouvoir produire des effets et remplir ses fonctions. Ce phénomène de médiation s’inscrit dans un processus dynamique dont l’étude implique d’accorder une attention particulière aux éléments subjectifs de l’acte juridique. De ce fait, il est possible non seulement de prendre la mesure du rôle susceptible d’être joué par la volonté privée mais également de proposer de nouvelles grilles de lecture du droit administratif.

    Alia Jenayah, Le contrôle de l'exécution des marchés publics en droit tunisien, thèse soutenue en 2017 à Paris 1 en co-direction avec Amel Aouij-Mrad, membres du jury : Pierre Bourdon (Rapp.), Néji Baccouche (Rapp.), Sophie Dabbou  

    Contrairement aux contrats de droit privé où l'exécution est surtout l'affaire des parties, l'exécution des marchés publics est soumise à des contrôles multiples qui ont proliféré en Tunisie au gré de l'évolution des politiques publiques. Dans une perspective systémique, trois niveaux de contrôle différents mais interdépendants peuvent être distingués : celui exercé par les parties contractantes, celui exercé par des organes plus ou moins dépendants de l'administration, et celui, décisif, exercé par les tribunaux. L'étude des interactions entre ces différents éléments, dans un contexte nouveau caractérisé par l'adoption d'une nouvelle Constitution d'inspiration libérale et par l'adoption d'un nouveau code des marchés publics, aura permis de mettre l'accent sur les tensions qui continuent d'affecter l'équilibre général du système. En dépit du changement de contexte, le système de contrôle demeure en effet essentiellement tourné vers la protection de l'intérêt public. L'incertitude qui continue d'entourer la validité des normes de contrôle issues de l'ordre ancien et les carences du système de recours ne permettent pas aux autorités de contrôle de maintenir la balance entre l'intérêt public et l'intérêt des opérateurs économiques qui acceptent de contracter avec l'administration.À l'heure où s'amorce l'entreprise de refondation des institutions, le législateur et le juge pourraient s'inspirer utilement du mouvement général qui caractérise l'évolution de l'exécution des marchés publics en France, en tant que source principale d'influence du droit tunisien, pour concevoir les solutions qui pourraient mettre fin à l'inefficacité globale du système.

    Paraskevi Gromitsari Maragianni, Le droit forestier : étude comparée de la France et de la Grèce, thèse soutenue en 2016 à Paris 1, membres du jury : Théodore Fortsakis (Rapp.), Caroline Chamard-Heim (Rapp.), Sabine Boussard  

    L'objet du présent travail est le droit forestier du point de vue comparé: entre la France et la Grèce. Dans ces deux pays, le droit forestier est très hétérogène, tant au niveau de ses structures qu'au niveau de ses missions. En effet, le droit forestier est un droit fortement centralisé qui doit concilier la valorisation de la ressource forestière et, en même temps, sa protection. En approfondissant ce défi d'harmonisation, plusieurs questions se révèlent. La définition de la forêt, la domanialité adaptée, le rôle de la propriété privée, les interventions réalisées pour la forêt sont des problématiques juridiques, auxquelles le droit forestier doit répondre. En Grèce, la Constitution de 1975 a expressément inscrit la protection de l'environnement dans son article 24 et a consacré un paragraphe à sa protection en posant le principe de non modification de la destination forestière des forêts publiques et des étendues forestières, sauf si cette modification est importante pour l'économie nationale. En France, une étape majeure pour la protection de l’environnement a été la loi constitutionnelle du 1er mars 2005 relative à la Charte de l'environnement qui donne aux principes environnementaux un rang constitutionnel. Les fondements de l'harmonisation souhaitée en matière forestière s'élaborent d'abord au niveau national. Cette harmonisation requiert la prise en compte des particularités de chaque pays, laquelle implique des réponses aux questions du droit forestier. Hormis le niveau national, il est évident que l'Union Européenne est susceptible d'harmoniser les objectifs du droit forestier. Or, pour l'instant il n'y a pas de politique forestière européenne. C'est pourquoi il convient d'examiner l'intérêt que représenterait son adoption à l'avenir.

    Pauline Marcantoni, Recherche sur les évolutions du droit administratif sous la contrainte environnementale : l'exemple de la lutte contre la pollution, thèse soutenue en 2015 à Paris 1, membres du jury : Laurent Fonbaustier (Rapp.), Agathe Van Lang (Rapp.), Philippe Billet  

    Phénomène séculaire, la pollution a pris une nouvelle ampleur au début des années 1970. Cette transformation a conduit l’État à mettre en place un dispositif de protection visant à prévenir ou réparer les dommages susceptibles d'en résulter. A une période où il faisait par ailleurs l'objet de nombreuses contestations, le droit administratif s'est alors trouvé confronté à un nouvel objet. L'étude des évolutions issues de cette rencontre révèle d'abord que les équilibres du droit administratif institutionnel ont été ajustés. L'institution étatique, largement attendue, s'en trouve revalorisée. Et les relations administratives sont redéfinies. Au sein de l'appareil administratif, l’État central est renforcé. Dans ses relations avec ses administrés, le pouvoir administratif s'est au contraire ouvert, favorisant sa démocratisation. Par ailleurs, les mouvements du droit administratif substantiel ont été modérés par l'appréhension de cette nouvelle mission. Du fait de sa dimension collective, la lutte contre la pollution se prête mal à la subjectivisation du droit administratif. Quant à la tendance à la contestation de l'autonomie du droit administratif, elle est également limitée. La transversalité de l'objet pollution favorise l'ouverture du droit administratif aux autres disciplines. Pour autant, l'intégration des sources extra-juridiques reste maitrisée et les effets de l'exercice de cette nouvelle mission en termes de banalisation du droit administratif sont mesurés.

    Francoise de Fouchécour-Cazals, Le droit des organismes génétiquement modifiés : le principe de précaution face aux libertés, thèse soutenue en 2014 à Paris 1, membres du jury : Xavier Bioy (Rapp.), Aude Rouyère (Rapp.), Éric Naim-Gesbert  

    Il n’est guère de principe juridique ayant acquis, ces dernières années, une notoriété plus forte que le principe de précaution. Cette aura déborde largement le cercle des juristes pour atteindre le grand public, lequel ne peut ignorer l’existence de ce principe régulièrement invoqué par les médias, pas toujours à bon escient, à l’occasion de controverses environnementales ou sanitaires. De fait, le principe de précaution doit sa renommée à ses aspects révolutionnaires, tant du point de vue juridique que philosophique et sociologique, également à ce qu’il révèle de l’appréhension du risque par nos sociétés, mais aussi et tout autant aux débats qu’il a suscités. Né de la controverse scientifique, ce principe est lui-même controversé en raison de questionnements relatifs à la liberté d’entreprise et à la liberté de recherche. Ces deux libertés sont souvent évoquées, ensemble, pour déplorer les contraintes que le principe de précaution leur opposerait, comme si elles partageaient une même cause - cet aspect devra être précisé. Le droit communautaire et le droit national reconnaissent pleinement le principe de précaution, tout en s’attachant à « concilier » sa mise en œuvre avec les libertés économiques. Dans ce contexte, les organismes génétiquement modifiés (OGM) représentent un cas tout à fait singulier, marqué à la fois par l’ambition de leur régime juridique au regard de la précaution, et par l’ampleur des controverses et blocages qui persistent depuis plus de vingt ans. Avant de présenter le cadre général du régime juridique dédié aux OGM et les réflexions qu’appelle son étude au regard des libertés (II), il importe, après avoir précisé le contenu du principe de précaution et les critiques dont il fait l’objet, de placer le sujet en perspective : le débat opposant libertés économiques et principe de précaution se déroule en effet dans une arène plus vaste, celle de la question de la conciliation entre libertés économiques versus protection de valeurs non marchandes, dans un contexte de remise en cause de certains fondements classiques de notre société : foi en la science et au progrès technique, objectivité de la science, de l’économie et du droit (I).

    Marie Lannoy, Les "Obiter dicta" du Conseil d'État statuant au contentieux, thèse soutenue en 2014 à Paris 1, membres du jury : Pascale Deumier (Rapp.), Hafida Belrhali (Rapp.), Serge Daël et John Bell  

    L’obiter dictum désigne un propos «soit dit en passant», une parole incidente que l’on attribue plutôt au juge anglais. Or le Conseil d’État aussi prononce des obiter dicta à l’occasion de la lecture d’arrêts et d’avis contentieux. Dès lors qu’il déroge à l’économie des moyens ou à l’interdiction de l’ultra petita, le Conseil d’État est en effet amené à formuler un énoncé juridique superflu pour la solution contentieuse. Il utilise la technique de l’obiter dictum de deux façons. D’une part, le Conseil d’État donne forme à sa jurisprudence : il crée et systématise ses précédents, sans immédiatement les appliquer aux espèces qui lui sont soumises. Ainsi manifeste-t-il son pouvoir jurisprudentiel. D’autre part, le Conseil d’État développe son jugement : il justifie et explique sa décision surabondamment par rapport à la solution du litige. Aussi exerce-t-il son pouvoir juridictionnel. La méthode de l’obiter dictum, telle qu’employée par le Conseil d’État, déploie le pouvoir de juger de celui-ci. Il va jusqu’à poser du droit de manière générale et abstraite, même en l’absence de nécessité pour régler un cas spécial et concret. A la différence des précédents du juge anglais, la jurisprudence du Conseil d’État ne dépend donc plus intimement des faits. Son pouvoir jurisprudentiel se distancie, de ce point de vue, de son pouvoir juridictionnel. Ce dernier est mis à l’œuvre dans des incidentes qui, quant à elles, tendent plus directement à la résolution des conflits. Attestant d’un renouvellement de son office de juge, les obiter dicta participent pour le Conseil d’État d’une nouvelle façon de dire le droit et de trancher les litiges, en définitive de rendre la justice.

    Gwénaël Dhaene, Le partenariat public-privé dans les secteurs de la santé : mise en perspective juridique et performance globale, thèse soutenue en 2013 à Paris 1, membres du jury : Caroline Chamard-Heim (Rapp.), Michel Borgetto (Rapp.), Jean-Marie Pontier  

    Le secteur de la santé, témoigne d'enjeux et défis auxquels les décideurs publics doivent faire face de manière croissante. Différents facteurs (techniques, thérapeutiques, épidémiologiques, exigences de qualité et d'accessibilité des soins, contraintes budgétaires) imposent une modernisation des systèmes de santé. La dynamique de participation des acteurs du secteur privé, marchand et non-marchand, à des missions de service public, vient compléter le dispositif de commande basé sur les marchés et les délégations de service public. L'émergence de nouveaux instruments doit" permettre d'associer secteurs public et privé dans des projets de restructuration, de renforcement des services sociaux, en se basant sur un partage des risques et une mutualisation des compétences. Ces PPP apportent une innovation basée sur des mécanismes de contractualisation de longue durée, et parfois un préfinancement privé des équipements et ouvrages. Les personnes publiques se concentrent sur leur cœur de mission, et confient un ensemble d'activités (conception, financement, construction, exploitation, maintenance) à des partenaires privés. L'objectif de ces outils contractuels innovants et adaptables reste l'amélioration des performances des services. L'intérêt croissant des décideurs publics pour les montages juridiques complexes invite à apprécier leur applicabilité aux problématiques de santé, afin de valider l'hypothèse d'efficience sur laquelle ils se basent. Des recommandations opérationnelles peuvent être formulées au profit des autorités publiques, afin d'optimiser le recours aux instruments de partenariat.

    Alexandre Ciaudo, L'irrecevabilité en contentieux administratif français, thèse soutenue en 2009 à Paris 1  

    La présente étude s'est attachée à vérifier si l'impossibilité de rassembler les irrecevabilités au sein d'une notion fédératrice et la réduction de leur fonction à la seule limitation de l'accès au juge administratif ne constituaient pas deux idées reçues. La recherche de l'unité de la notion d'irrecevabilité s'est voulu une réponse à la diversité matérielle de ses manifestations. Cette unité s'est retrouvée tant dans son appréciation par le juge que dans son opposition à la prétention juridctionnelle qui lui est soumise. La fonction manifeste de limitation de l'accès au juge a nécessité une vérification de l'emploi de l'irrecevabilité dans le but de réguler l'accès au juge. La fonction latente d'organisation de l'accès au juge a pu être dégagée au regard d'une appréciation de l'irrecevabilité non focalisée sur son effet dans une instance donnée mais dans le cadre plus général des règles de la procédure administrative contentieuse.

    Alexis Frank, Le droit français de la responsabilité administrative à l'épreuve des fonds d'indemnisation, thèse soutenue en 2007 à Paris 1  

    Le développement contemporain du droit de la responsabilité administrative a dilué de façon toujours plus importante les conditions d'ouverture de la réparation. Plusieurs paramètres, telle la complexité de certaines chaînes de causalité de dommages, peuvent cependant rendre le contentieux indemnitaire public structurellement inadéquat pour la prise en charge de quelques victimes spécifiques. Lorsqu'il est amené à apprécier le bien fondé d'une action en responsabilité administrative, le juge est fréquemment confronté au dilemme suivant: soit sauvegarder les principes de la responsabilité, en identifiant un événement directement à l'origine du dommage et en l'imputant clairement à l'activité de puissance publique; soit tordre ceux-ci, et assurer l'effectivité de la réparation. Malgré cette dimension sociale et collective de la responsabilité administrative, les fonds d'indemnisation ne doivent pas être confondus avec elle. Les principes appelés par les mécanismes législatifs spéciaux pour accorder la compensation semblent effectivement se dissocier absolument de l'imputation d'un fait dommageable à la puissance publique. Ils reposent au contraire sur des considérations de solidarité et de fraternité. L'objet de la thèse est d'analyser le droit de la responsabilité administrative au travers du prisme de la création, de l'existence et du développement des fonds d'indemnisation. Précisément, il s'agit de rechercher comment les organismes se positionnent par rapport à lui, et ce que leur existence apporte et peut apporter à ce pan du droit. L'extension contemporaine dse accidents couverts par les fonds semble finalement vouloir répondre à cette double problématique : puisque les contours de la responsabilité s'évaporent, il convient de juguler le phénomène ; puisque la responsabilité est en tout état de cause fondamentalement limitée dans sa fonction de réparation des préjudices, il est nécessaire de pallier ces insuffisances. A cet égard, la place des fonds d'indemnisation vis-à-vis du droit de la responsabilité peut être ordonnée de la façon suivante : d'une part, les mécanismes suppléent le droit de la responsabilité administrative, en ce qu'ils permettent la compensation de certains troubles là où le contentieux indemnitaire public est inefficace ou inadapté. Ensuite, et par conséquent, ils corrigent le droit de la responsabilité administrative en ce qu'ils le font revenir, ou pourraient le faire revenir, à certaines de ses règles initiales.

    Wafa Tamzini, Recherches sur la doctrine de l'administration, thèse soutenue en 2007 à Paris 1  

    En France, l'administration est officiellement soumise au politique et subordonnée à l'exécutif. Elle est chargée d'exécuter l'action du gouvernement et d'appliquer les lois et règlements en vigueur. Pour mener à bien sa mission, l'administration dispose d'un pouvoir juridique, celui d'émettre des règles juridiques en vue d'appliquer les lois et règlements. Mais elle possède également, et cet aspect est très souvent ignoré, un pouvoir de fait, qui se traduit notamment par sa participation dans l'élaboration des textes législatifs. C'est dans l'exercice de ces pouvoirs que la doctrine émise par l'administration revêt une importance capitale. Celle-ci détermine les orientations des agents pour l'application des textes. Surtout, elle peut aboutir à les modifier, en tout ou partie, dépassant ainsi les missions initialement assignées à l'administration. Il a paru qu'il convenait de distinguer l'existence de la doctrine de l'administartion, laquelle est consubstancielle de l'action politique qui l'impulse, de son expression qui se traduit essentiellement par des doctrines administratives. En un sens, on peut affirmer qu'il existe une doctrine de l'administration au sens général, synonyme de philosophie de l'action administrative, et des doctrines administratives, qui sont la concrétisation, plus ou moins fidèle, au plan juridique, de la doctrine de l'administration. Organe d'application de la décision politique, l'administration a tendance à s'autonomiser. La doctrine qu'elle professe fonde une relation particulière auprès du citoyen et surtout offre l'occasion de légitimer son action. Malgré son importance, tant dans la transcription administrative de l'action politique que dans l'élaboration d'une communication avec les citoyens, la doctrine élaborée par l'administration n'est pas toujours publiée. Lorsqu'elle l'est, sa publication ne signifie pas qu'elle soit corrctement diffusée. Surtout, une doctrine publiée et diffusée ne signifie pas pour autant, tant du point de vue du citoyen que de l'agent public, la possibilité de l'opposer ou de l'invoquer lors d'une instance. Cette étude permet de constater que le seul critère viable d'identification d'une doctrine administrative est celui de la présence ou non d'une interprétation administrative. Cette dernière peut être considérée au moins comme source matérielle de droit, l'analyse des rapports entre jurisprudence administrative et doctrine de l'administration ayant permis de mettre à jour un dialogue productif.

    Philippe Moreau, La sécurité sanitaire et l'ordre public, thèse soutenue en 2004 à Paris 1  

    Si la sécurité sanitaire est maintenue par l'ordre public, et peut être considérée comme incluse dans celui-ci, elle ne saurait être réduite à cette seule forme. Dans l'ordre public, la sécurité sanitaire conduit à l'émergence d'un ordre public sanitaire global, par un renforcement de l'ordre public sanitaire interne et par la construction d'un ordre public sanitaire externe. Par ailleurs, la police administrative ressort comme l' outil privilégié de la sécurité sanitaire par sa protéiformité. Hors de l'ordre public, l'autonomie de la sécurité sanitaire se constate par la mise en place d'un dispositif institutionnel spécifique et à travers les règles de responsabilité administrative. L'interventionnisme sanitaire en est renouvelé, recourant plus aux techniques régulatrices et à l'association du public à la gestion de la sécurité sanitaire, tout en n'hésitant pas à pénétrer toujours plus profondément dans l'intimité des administrés.

    Avi Kadoch, La délégation de gestion du service public hospitalier, thèse soutenue en 2004 à Paris 1  

    La gestion du service public hospitalier se décompose en deux opérations que sont l'organisation et l'exécution de ses missions. Alors que certains établissements de santé sont chargés de leur exécution, les agences régionales de l'hospitalisation sont chargées de l'organisation et du financement du service. Deux pôles a priori antinomiques, orientent l'évolution du service public hospitalier souhaitée par le législateur : maîtrise des dépenses de santé et amélioration de la qualité des soins. Liés par ces deux impératifs, les établissements de santé, dans un environnement concurrentiel partagé entre un secteur public et un secteur privé complémentaires, sont amenés à déléguer une partie de leurs services. Cette délégation peut s'opérer à travers la coopération ou par le recours à un prestataire extérieur. Notre étude a pour objet de définir les contours de la délégation de gestion du service public hospitalier et de tenter d'accorder son régime au diapason des diverses normes le régissant.

    Alphonse Pangou-Taty, La transposition de la justice administrative française dans les pays d'Afrique noire francophone, thèse soutenue en 2004 à Paris 12  

    Cette thèse concerne la transposition de la justice administrative française dans un certain nombre de pays d'Afrique noire francophone. La question traitée est le contrôle de la soumission de l'administration au droit par le recours pour excès de pouvoir. Si le principe de légalité est la traduction des exigences de l'Etat de droit, le principe de responsabilité publique est encore une façon d'affirmer à l'Etat qu'il n'est pas au-dessus des lois. Le rôle des administrations s'étant accru de façon considérable, il devient indispensable de protéger les administrés contre les conséquences de ce phénomène qui n'est pas nouveau. Le rôle premier joué par le juge administratif, parce qu'il juge les actes de l'administration, il est le garant du " miracle " de la soumission de l'administration au droit.

    Benjamin Labonnélie, Le montage "B. O. T. " (Build, Operate and Transfer) des grands projets immobiliers internationaux, thèse soutenue en 2003 à Paris 12  

    Le "B. O. T. ", dont l'acronyme anglo-saxon signifie " Build, Operate and Transfer ", c'est-à-dire, respectivement, " construire, exploiter et transférer ", est classiquement défini comme un montage en trois phases de grands projets immobiliers internationaux, apparu en Turquie en 1976. Au terme de ce montage, une autorité publique confère à un groupement d'investisseurs la responsabilité de financer, construire, exploiter et maintenir pour une durée déterminée, une unité industrielle, une infrastructure ou un équipement d'intérêt collectif qui ont pour vocation, à l'issue de cette période, d'être transférés au secteur public. Sous forme de raccourci, l'abréviation "B. O. T. " concentre ce qui précède. Cette thèse est la première étude globale menée en France sur les procédés B. O. T. Qui représentent, annuellement, un investissement international de l'ordre de 50 milliards de dollars US, et qui apparaissent comme des outils d'un droit international immobilier, qui n'est qu'un aspect d'un droit international du développement des pays émergents.

    Carole Bontemps, Principes généraux et droits fondamentaux dans l'Union Européenne, thèse soutenue en 2001 à Paris 12 

    François Champion, Le tribunal des conflits et l'élaboration du droit administratif, thèse soutenue en 2000 à Tours  

    La présentation traditionnelle du tribunal des conflits est celle d'une juridiction paritaire chargée, en cas de conflit d'attribution, de déterminer le juge compétent sans trancher le fond du litige. Malgré cette compétence strictement limitée, le juge répartiteur a contribué à l'élaboration des principales règles jurisprudentielles du droit administratif. L'étude systématique de ses décisions démontre que pour établir la compétence le juge des conflits prend fréquemment position sur le fond du droit. Cette approche jurisprudentielle prouve également qu'il existe une véritable symbiose entre la jurisprudence du tribunal et celle du Conseil d'Etat. Historiquement lie à l'émergence de l'ordre juridictionnel administratif, le tribunal des conflits a été mis en place pour garantir l'effectivité du principe de séparation des autorités administrative et judiciaire. Par sa jurisprudence, il a transformé en critère de compétence des dispositions législatives, datant de l'époque révolutionnaire, qui avaient pour seule finalité d'exclure le juge judiciaire des litiges impliquant la puissance publique. L'inadaptation de ces textes à la répartition des compétences a favorisé la création normative du juge des conflits. En vertu de l'adage selon lequel >, le tribunal des conflits a créé du droit administratif pour asseoir le dualisme juridictionnel en France. Il poursuivait ainsi son idée d'œuvre institutionnelle, puisque, par essence, une juridiction paritaire des conflits ne se justifie que par cette dualité. Toutefois sa composition paritaire l'incite à rechercher une répartition équilibrée des compétences entre les deux ordres de juridictions. Ainsi au-delà de son rôle de garant du dualisme juridictionnel l'institution assume également une fonction de régulation qui tend à résoudre les difficultés induites par cette dualité. L'étude de cette juridiction originale invite donc à s'interroger sur sa qualité de juge administratif.

    Mahnaz Kambakhche, Les conventions médicales, thèse soutenue en 2000 à Paris 12 

    Didier Sabourault, La doctrine et le service public, thèse soutenue en 2000 à Paris 12 

    Nathalie Albert, L'institution ordinale , thèse soutenue en 1998 à Tours  

    L'ambition de cette etude a ete de cerner au plus pres les mecanismes de l'evolution qui conduit a la mise en place d'ordres professionnels pour encadrer certaines activites dites liberales, et de rechercher la consistance du phenomene ordinal ainsi dessine. En vertu d'une approche empreinte de la theorie de l'institution propre a maurice hauriou, la recherche s'est organisee en deux axes. Il s'est d'abord agi d'etablir combien les caracteres propres aux ordres professionnels pouvaient conduire a voir en eux autant de societes partielles constituees autour d'une population specifique (les professionnels), munies de pouvoirs consequents (tant reglementaires que disciplinaires), et douees d'une veritable loi interne symbolisee par les codes de deontologie. La puissance ordinale s'organise ainsi en vue d'un but precis : faire prevaloir la loi de l'honneur au sein d'une profession (1ere partie). Il a ensuite fallu montrer comment etait jugule le risque de demantelement de l'etat dont pouvait etre porteuse une telle forme d'organisation professionnelle. Puissamment armees et potentiellement dangereuses pour les libertes des professionnels, les institutions ordinales ont en consequence ete soumises a un controle croissant de la part de l'etat a l'activite duquel elles sont doublement associees : concourant a une mission de service public, elles participent aussi a une mission de police administrative; l'emprise grandissante des pouvoirs publics n'en apparait donc que plus justifiee. Les ordres professionnels sont par ailleurs l'objet d'un controle vigilant du juge administratif, relaye en cela par la cour europeenne des droits de l'homme. Mieux encadree, l'action de ces organismes est aussi mieux acceptee; de sorte que l'on parle bien moins de leur suppression que de leur extension a de nouvelles professions (2nde partie).

  • Brice Laniyan, La source du pouvoir normatif du juge, thèse soutenue en 2022 à Paris 1 sous la direction de Étienne Picard, membres du jury : Aurélien Antoine (Rapp.), Jean-Louis Halpérin (Rapp.), Guillaume Tusseau  

    La présente étude part d’un constat : la recherche d’une source au pouvoir normatif du juge continue d’être traitée par la doctrine comme une question purement théorique, n’intéressant pas le droit positif et hermétique à une approche formaliste telle que la théorie kelsénienne des sources du droit. Cependant, l’émergence récente de dispositifs juridiques ambitionnant de réguler le pouvoir normatif du juge, ou de formaliser une règle du précédent, montre que cette représentation des choses est erronée. Au Brésil, en Chine, en Italie et au sein de Communauté des Caraïbes, par exemple, le pouvoir normatif du juge a récemment fait l’objet d’une reconnaissance formelle en droit positif. Il est possible d’y identifier des énoncés habilitant le juge à produire des normes générales et abstraites par voie jurisprudentielle ou qui accordent à la jurisprudence le statut de source du droit. Aux États-Unis, au Royaume-Uni et au sein de l’OMC, au contraire, des projets de réformes, de plus en plus concrets, envisagent de limiter le pouvoir normatif du juge. Les acteurs juridiques se saisissent donc, à présent, des instruments du droit formel pour reconnaître ou limiter le pouvoir normatif du juge administratif, constitutionnel ou civil. La recherche d'une source formelle à ce pouvoir n’est donc plus une problématique purement académique. Elle intéresse aussi les normes de droit positif et mérite à ce titre de faire l’objet d’une étude comparative à partir d’une théorie kelsénienne.

    Dhiego Teles Da silva, L'irresponsabilité de la puissance publique, thèse soutenue en 2021 à Nîmes sous la direction de Emmanuel Roux et Nicolas Font, membres du jury : Frédéric Lombard (Rapp.), Xavier Latour (Rapp.), Nobuyuki Takahashi  

    La responsabilité de la puissance publique est au coeur du droit public. Depuis 1873 et le célèbre arrêt Blanco cette responsabilité n'a pas cessé de s'étendre. Pourtant il existe encore de nombreux cas d'irresponsabilité où la puissance publique n'est pas liée par une obligation de réparation à l'égard des victimes. Cette dichotomie entre responsabilité et irresponsabilité est souvent floue dans le droit positif donc il semble fondamental de redéfinir l'irresponsabilité et de redessiner ses nouvelles frontières par le biais d'une nouvelle théorie générale de l'irresponsabilité de la puissance publique. Le caractère polysémique du mot irresponsabilité nous permet d'envisager le concept de plusieurs manières, mais les particularités du droit public doivent retenir notre attention. En effet, l'irresponsabilité de la puissance publique s'appuie souvent sur des notions familières à la matière administrative, telles que l'intérêt général, la souveraineté ou encore l'exorbitance du droit commun. C'est pour cette raison que l'étude de l'irresponsabilité de l'État s'avère fondamentale. A fortiori dans un contexte où l'humanisation du contentieux crée des nouvelles exigences dans le domaine de la justice sociale ou dans la protection des droits des particuliers. Ainsi, cette étude sur l'irresponsabilité nous permettra de saisir la portée du concept en droit public, mais aussi d'en tirer toutes les conséquences inhérentes à la pratique de l'irresponsabilité.

    Tristan Berger, L'accès aux informations environnementales et sanitaires : le cas des substances chimiques, des OGM et des médicaments, thèse soutenue en 2020 à Paris 1 sous la direction de Christine Noiville, membres du jury : Olivier Leclerc (Rapp.), Nicolas Binctin (Rapp.), Liza Bellulo et Diane Roman  

    Thalidomide, amiante, tabac, PCB, benzène, valproate, dexfenfluramine, ECB, implants PIP, chlordécone, BPA, glyphosate, etc. La liste est désormais longue d’atteintes à l’environnement et à la santé qui ont miné la confiance du public à l’égard du mode de gestion des risques et des institutions. Pour ces raisons, l’exigence de transparence en matière de risque environnemental et sanitaire n’a cessé de croître, non seulement dans un but d’information directe des citoyens, mais aussi dans l’objectif de construire une contre-expertise, un nombre croissant d’associations ou de chercheurs ambitionnant ainsi de contrôler la véracité des expertises officielles et entendant contester l’action ou l’inertie des autorités publiques ou des entreprises. Aussi les agences d’expertise font-elles de plus en plus régulièrement l’objet de demandes d’accès aux informations environnementales et sanitaires, y compris à des données des plus précises et techniques en vue d’éprouver leur fiabilité. Malgré l’amélioration des droits d’accès du public aux informations durant quarante années et l’affichage constant d’une politique d’open data, la présente thèse met en évidence les difficultés du public à accéder à ces informations avant tout parce que celles-ci, qui viennent à l’appui des demandes d’autorisation, sont produites par les entreprises. Ne négligeant pas les causes classiquement analysées par la doctrine (longueur des délais, culture du secret, complexité des règles et des situations), la thèse s’attache à identifier les limites systémiques à l’accès du public aux informations environnementales et sanitaires. Elle met notamment en relief trois séries de facteurs structurels. D’une part, le dispositif d’évaluation de la sécurité des produits, confié aux entreprises, intrinsèquement porteur d’un risque de conflits d’intérêts, qui nuit ainsi à la fiabilité des données à l’accès desquelles le public a droit. D’autre part, l’existence de droits de propriété intellectuelle sur les données produites par les entreprises, qui entraîne leur privatisation. Enfin, le manque de pouvoir des agences publiques d’expertise, prises en étau entre les entreprises, qui entendent protéger leurs informations, et le public, qui en revendique l’accès. Trois types de cas – substances chimiques, OGM et médicaments – sont étudiés pour mettre en lumière ces limites structurelles aux droits d’accès et, du même coup, à l’approfondissement de la démocratie du risque.

    Charlotte Agulhon, Le contrôle juridictionnel des évaluations en droit public, thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Agnès Roblot-Troizier, membres du jury : Guillaume Tusseau (Rapp.), Lucie Cluzel-Métayer (Rapp.), Pascale Idoux  

    Traditionnellement étudiée en science politique et en science administrative, l'évaluation est aussi un objet de recherche intéressant en droit, notamment en droit public. En effet, en France, la plupart des évaluations réalisées s'intègrent dans des procédures parlementaires ou administratives. Si les travaux juridiques consacrés à l'évaluation se multiplient, la question de son éventuel contrôle juridictionnel retient peu les auteurs. Or la mise en place d'un contrôle unifié de l'évaluation répondrait à l'unité de la catégorie juridique dont elle relève, celle des expertises non contentieuses. Le juge est aussi le seul à pouvoir intervenir en même temps sur les textes régissant l'évaluation, sur les évaluations elles-mêmes et sur les décisions fondées sur des évaluations. De ce fait, il pourrait atténuer certains des effets juridiques, sociologiques et politiques néfastes que l'évaluation peut avoir sur les institutions et sur les personnes. Il est ainsi possible de définir un contrôle unifié de la régularité de l'évaluation et de l'utilisation de l'évaluation même régulière par le décideur adapté à la nature informative de l'expertise évaluative. Cette systématisation améliorerait la cohérence de l'ordre juridique en attachant un régime juridique harmonisé à une catégorie juridique. Ce contrôle est en grande partie latent dans la jurisprudence du juge administratif et du juge constitutionnel. Il ne faut toutefois pas surestimer ses potentialités. L'unification proposée ne résoudrait pas toutes les difficultés soulevées par la pratique évaluative : le contrôle juridictionnel ne constitue que l'une des réponses possibles aux nouveaux défis posés par l'évaluation.

    Shoji André Harada, La contribution des commissaires du gouvernement près le Conseil d'État à la construction de la théorie du service public (1873-1956), thèse soutenue en 2018 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Yan Laidié et Bernard Quiriny, membres du jury : Hervé de Gaudemar (Rapp.), Virginie Donier (Rapp.), Mattias Guyomar  

    Les conclusion des commissaires du gouvernement près le Conseil d’État sont un discours d'un type particulier. Appelés à proposer, en toute indépendance et impartialité, une solution à chaque litige, les commissaires du gouvernement contribuent, sans y participer, à l’exercice par le juge administratif de la fonction de dire le droit. L’étude de la construction de la théorie jurisprudentielle du service public durant la période 1873-1956, sous l’angle du discours des commissaires du gouvernement, permet de comprendre à la fois la catégorie juridique de service public et l’institution du commissaire du gouvernement. Spécifique par son statut, ses fonctions et sa méthode, le discours des commissaires du gouvernement éclaire sous un jour nouveau l’histoire de l’élaboration de la catégorie de service public qui, par sa densité conceptuelle et sa fonction fédératrice dans le droit administratif, accède au rang de théorie jurisprudentielle. La richesse de cette histoire fournit d’innombrables matériaux afin de comprendre la particularité du discours des commissaires du gouvernement, lesquels proposent des adaptations constantes de l’état du droit, tout en cherchant à préserver l’œuvre prétorienne du Conseil d’État. Leur attachement profond à la théorie jurisprudentielle du service public montre que celle-ci devient, au fil du temps, un élément inséparable de l’histoire de l’institution.

    Vasiliki Ntinoka, Le partage du contentieux de la régulation économique des autorités indépendantes, thèse soutenue en 2018 à Paris 1 sous la direction de Catherine Teitgen-Colly, membres du jury : Thomas Perroud (Rapp.), Olivier Renaudie (Rapp.), Rhita Bousta  

    L’éclatement sans logique du contentieux des actes des autorités indépendantes de régulation économique ( AAI et API) entre le juge judiciaire et le Conseil d’État rend compte d’une instrumentalisation de l’exigence de bonne administration de la justice censée pourtant fonder un tel partage. L’absence d’unité procédurale comme d’unité jurisprudentielle traduit le caractère inopportun de cette répartition des compétences. L’objectif d’une bonne administration de la justice exige de prendre acte de la spécificité et de l’unité de la mission de régulation confiée par l’État à ces autorités pour unifier le contentieux de leurs actes au profit du Conseil d’État.

    Camille Giraud, La chance en droit administratif., thèse soutenue en 2017 à Tours sous la direction de Nathalie Albert, membres du jury : Jean-Marie Pontier (Rapp.), Sabine Boussard (Rapp.), François Brunet    

    La chance est une notion hétérogène en droit administratif. Les manifestations de ses différentes acceptions sont en effet nombreuses tant le hasard, les probabilités et le risque auxquels la chance renvoie sont riches d’applications concrètes. Les effets de ceux-ci sont donc également, et sans surprise, très variés, de sorte que la perméabilité du droit administratif est à leur égard teintée de singularité selon qu’ils sont respectivement considérés comme bénéfiques ou néfastes. Ainsi, les probabilités sont l’illustration de ce que la chance peut être un outil utile au juge administratif dans le prononcé de ses jugements, tandis que le hasard et le risque renvoient tous deux à la survenance d’événements ou de phénomènes imprévisibles qui cherchent à être évités. Malgré toutes les subtilités déployées par la chance en droit administratif, celle-ci se révèle néanmoins comme une notion dont l’unité apparaît au stade de l’étude de sa fonction. La chance est alors une notion fonctionnelle qui a vocation à être de plus en plus employée par le juge administratif pour améliorer l’indemnisation délivrée aux administrés, tant d’un point de vue qualitatif que quantitatif.

    Grégoire Leray, L'immeuble et la protection de la nature, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de François Guy Trébulle, membres du jury : Blandine Mallet-Bricout (Rapp.), Mustapha Mekki (Rapp.), Mireille Bacache-Gibeili et Philippe Billet  

    Le droit impose à l’immeuble une fonction de protection de la nature. Cette fonction se décline d’abord par l’accumulation des contraintes de protection sur l’immeuble lui-même, ou sur les activités qui peuvent y être exercées. Mais elle s’affirme pleinement avec l’essor de la notion de patrimoine commun. Car en imposant à l’immeuble de protéger les éléments du patrimoine commun naturel, le droit révèle sa part collective. Il comporte ainsi un domaine commun et un domaine individuel. Le premier, conservé par la communauté, a pour objet d’assurer la conservation de l’immeuble dans un état suffisant pour qu’il assure sa fonction de protection de la nature. Le second symbolise la part de l’immeuble dont l’usage est laissé au propriétaire, à charge pour lui de ne pas altérer le domaine commun.Affirmée par le droit, la fonction n’a de valeur que si elle est préservée. A l’étude, sa préservation présente un double effet. Il sera atténué lorsqu’il permet des exceptions à l’impératif de protection de la nature. Il sera intégral s’il ne s’en accommode pas. L’effet atténué est matérialisé par le régime de la compensation écologique. Outre qu’il n’est pas certain qu’une nature reconstituée est l’équivalent d’une nature originelle, le régime soulève des écueils temporels, que le statut juridique de l’immeuble de l’immeuble permet de lever. Si le dommage est accidentel, l’effet de la préservation de la fonction sera alors intégral. Sans conciliation possible, le droit sanctionne toute dégradation du domaine commun.

    Eun Tae Yeo, La gestion de l'eau en Corée et en France, thèse soutenue en 2015 à Paris 1 sous la direction de Jean-Marie Pontier, membres du jury : Florence Faberon (Rapp.), Urbain N'Gampio (Rapp.)  

    Le but principal de la gestion de l'eau et de faire en sorte que l'eau soit gérée rationnellement et protégée de manière à ce qu'elle soit propre et saine pour les humains et l'environnement. En ce sens, nous nous interrogeons sur le régime juridique coréen actuel de gestion de l'eau qui est très fragmenté ne répond pas au but principal de la gestion de l'eau. De plus, «conflit» est le terme qui caractérise la mise en œuvre de la politique de la gestion de l'eau en Corée. Les débats sur la réforme de la gestion de l'eau ne sont certainement pas nouveaux en Corée. En effet, des études antérieures menées sur les aspects administratifs et législatifs de gestion de l'eau insistent sur la nécessité d'un nouveau cadre juridique reflétant un changement de paradigme vers une gestion par bassins versants qui soit participative donc incluant le gouvernement local et les habitants. C'est la raison pour laquelle nous nous intéressons à la loi française sur la gestion de l'eau. Depuis plus d'un demi-siècle, avec la Loi sur l'eau de 1964, la France a opté pour une gestion administrative intégrée des ressources en eau niveau des bassins versants. Dans le domaine du droit de l'eau, la France a entreprit d'améliorer sa législation en adoptant des principes reconnus du droit international de l'environnement concernant la gestion de l'eau. Ainsi, nous considérons que l'effort législatif fourni par la France envers la gestion de l'eau peut servir de référence pour guider la recherche législative de la Corée en droit de l'eau.

    Magali Couret, La production de l'œuvre publique d'art contemporain, thèse soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Jean-Marie Pontier, membres du jury : Marie Cornu (Rapp.), Christine Ferrari-Breeur (Rapp.)  

    L'art contemporain se veut transgressif, c'est un art fugitif dont on garde trace dans ses souvenirs, grâce à des photographies et des protocoles conservés dans les archives des institutions et prêts à être «réactivés». Située à la frontière de plusieurs domaines de création et confrontée à une forte dématérialisation, l'œuvre d'art contemporain déroute le juriste. Aujourd'hui, elle ne résulte plus du travail d'un artiste agissant seul dans son atelier, mais d'équipes réunissant les talents de multiples professions qui fragmentent sa réalisation en plusieurs phases. De fait, la scénographie ou le procédé artistique l'emportent souvent sur l'œuvre elle-même. Ce procédé prend le nom de «production» d'art. C'est pourquoi l'art contemporain constitue un objet d'étude complexe en droit, lequel s'attache encore trop à la forme de l'œuvre plutôt qu'à ses modes de création. La production artistique contemporaine est un domaine où les usages et les coutumes naissent au gré de pratiques efficientes, et prennent petit à petit le pas sur le droit. Dès lors, un fossé se creuse entre les professionnels de l 'art contemporain et le droit, ce qui a tendance à induire la co­existence de pratiques divergentes et d'interprétations diverses des coutumes établies, ainsi que le chevauchement de la coutume et de la législation, sans que des directives d'application de l'une ou l'autre ne soient adoptées. La question à laquelle nous tentons donc de répondre dans cette thèse est celle de savoir comment réduire cet écart entre la pratique des professionnels de la création contemporaine et le droit afin d'apporter sécurité juridique à la production artistique, et plus particulièrement au sein de la commande publique.

    Ianjatiana Randrianandrasana, Le droit de la protection de la nature à Madagascar : entre centralisme et consensualisme, thèse soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Jacqueline Morand-Deviller, membres du jury : Ramarolanto Ratiaray (Rapp.), Françoise Fraysse (Rapp.)  

    La diversité biologique de Madagascar est caractérisée par une richesse et une endémicité exceptionnelles. Ces caractéristiques motivent le classement de l'île parmi les zones vulnérables et nécessitent par ailleurs, la mise en place de mesures de protection particulières. Issues de l'adhésion aux conventions internationales relatives à l'environnement, les dispositions du droit malgache de la protection de la nature héritent aussi des mesures historiques internes. Ce droit embrasse un champ large d'application : autant les espèces de la faune et de la flore que les espaces à forte potentialité comme les aires protégées et les forêts. À l'examen des textes adoptés en la matière, l'administration centrale constitue un pilier de ce droit de la protection de la nature. De la Loi fondamentale aux dispositions législatives et réglementaires, les responsabilités sont attribuées majoritairement aux autorités centrales. De cette concentration des prises de décision au niveau central, il résulte que la protection de la biodiversité est tributaire de la stabilité du pouvoir et de la volonté réelle des dirigeants à œuvrer en faveur de cette protection. Afin de pallier ces problèmes, il a été décidé d'impliquer les communautés locales riveraines. Cette participation va au-delà de la simple concertation : elle prend place en amont lors de l'élaboration des mesures de protection et implique en aval une responsabilisation plus importante de ces communautés. Ce transfert des responsabilités des autorités centrales au profit des communautés locales permet alors d'instaurer un dialogue et de mettre en place des actions concertées dans la protection de la nature à Madagascar.

    Eirini Pantelodimou, La lutte contre la pollution marine en France, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Jean-Marie Pontier, membres du jury : Théodore Fortsakis (Rapp.), Annie Cudennec (Rapp.), Martin Ndendé  

    La mer joue un rôle essentiel dans la régulation du climat et dans l'équilibre écologique. Les océans et les mers constituent une source de richesse, un immense réservoir de ressources alimentaires et d'emplois pour un grand nombre de personnes. La mer Méditerranée est un écosystème sensible soumis à de fortes pressions par les activités humaines comme la pêche, l'exploration gazière et pétrolière, l'immersion des déchets ou d'autres matières en mer, le transport maritime, le transfert d'espèces aquatiques envahissantes par les eaux de ballast et le tourisme littoral. La France durement touchée par les naufrages de l'Amoco Cadiz, de l'Erika et du Prestige, a pris de nombreuses initiatives tant au niveau international que régional. La complexité du problème de la pollution marine, due à la diversité des facteurs polluants et à leurs sources diffuses, a favorisé une approche sectorielle. Cette approche s'est traduite par l'adoption, aux niveaux national, régional et international, d'un ensemble disparate de politiques, textes législatifs, programmes et plans d'action dans le domaine de la protection du milieu marin. Il s'agit d'un corps de règles étouffées comprenant des mesures préventives et répressives. La complexité institutionnelle et juridique de la protection du milieu marin empêche pourtant la protection effective de la mer. Dans ce contexte, la communauté internationale encourage la mise en œuvre d'une approche écosystématique pour les océans. À l'échelle européenne, l'adoption de la directive-cadre « stratégie pour le milieu marin » favorise la cohérence entre les différentes politiques européennes et l'intégration des préoccupations environnementales dans toutes les politiques liées à la mer. De plus, l'efficacité de la législation européenne dans le domaine de la lutte contre la pollution marine a été renforcée par l'adoption d'un cadre commun de responsabilité pour la prévention et la réparation des préjudices environnementaux.

    Nathalie Vaiter-Romain, L'acte administratif unilatéral : retour sur les tentatives de conceptualisation, thèse soutenue en 2010 à Paris Est sous la direction de Stéphanie Hennette-Vauchez, membres du jury : Camille Broyelle (Rapp.), Norbert Foulquier (Rapp.), Sabine Boussard    

    Si les administrativistes admettent que le prisme contentieux est déformant, il est toutefois remarquable de constater que la définition doctrinale de l'acte administratif unilatéral est généralement réduite à une équation entre un tel acte juridique et le recours pour excès de pouvoir.Partant d'un tel constat, il s'agissait de déconstruire les différentes versions du discours doctrinal qui se fondent exclusivement ou accessoirement sur le statut contentieux de l'acte, c'est-à-dire sur les éléments de légalité examinés à l'occasion du recours pour excès de pouvoir. En effet, le paradigme de la définition contentieuse a pour conséquence de n'envisager l'acte administratif unilatéral que comme une notion fonctionnelle, qui plus est contentieuse. Outre l'aspect technique de l'analyse, lareconstruction de la définition du concept d'acte administratif unilatéral passe par l'examen renouvelé de ses caractéristiques contemporaines. Par hypothèse, l'acte administratif unilatéral, concept au service de l'action de la puissance publique, peut être examiné à partir de son unilatéralité. Il s'agit dans ce cas de l'appréhender par opposition au contrat ce qui induiraitl'absence de consentement de son destinataire, en tant qu'acte de commandement de la puissancepublique au service de la mise en oeuvre de l'intérêt général, comme un acte contraignant etjusticiable à ce titre. La reconstruction de la définition part du postulat que les différentescomposantes de l'unilatéralité sont aujourd'hui affectées par les changements en cours en droitadministratif. Le concept évolutif d'acte administratif unilatéral peut recevoir une définitionrenouvelée, contemporaine et non strictement contentieuse grâce au double niveau d'analyseproposé un aspect plus technique et la recherche corrélative de la justification du recours auprocédé unilatéral en droit contemporain.Ainsi, l'acte administratif unilatéral peut être considéré comme l'acte juridique édicté par unepersonne habilitée son auteur juridique qui dispose de la faculté de le faire entrer en vigueur et enendosse la responsabilité juridique. Le processus de formation de l'acte est devenu pluraliste et placele destinataire de l'acte au centre de la théorie dès lors que l'on parvient à établir que sa participationet son consentement sont recueillis au moment de l'élaboration. Un tel acte juridique ne se borne pasà modifier l'ordonnancement juridique. Plus largement, il crée ou affecte la situation juridique (lesdroits et les obligations) et matérielle de ses destinataires, de ses auteurs et dans certaineshypothèses des tiers. En outre, il est la manifestation privilégiée de la puissance publique au servicede l'intérêt général. Le plus fréquemment, il est possible d'en contester la légalité à l'appui d'unrecours juridictionnel devant les juges de la légalité administrative.

  • Sandra Russo, L'incertitude et le droit de l'environnement. L'exemple du risque nucléaire, thèse soutenue en 2021 à Université Côte dAzur sous la direction de Pascale Steichen, membres du jury : Hubert Delzangles (Rapp.), Grégoire Leray, Anne-Sophie Millet-Devalle et Jean-Marie Pontier  

    Le secteur de l’électronucléaire, confronté à l’objectif de rentabilité d’une industrie charnière, représente l’emblème type de l’incertitude des choix dans la protection des intérêts humains et écologiques. Depuis que l’humanité a découvert la radioactivité, l’évaluation comme la gestion des conséquences de son utilisation requièrent une anticipation, notamment technico-financière, sur des échelles de temps hors de l’entendement. Ce sont là des défis à la fois scientifiques, politiques et juridiques amenant, d’une part, à s’interroger sur la capacité du droit à lutter contre les effets incertains du risque nucléaire et, d’autre part, à clarifier le processus menant à la décision démocratique de prendre ce risque à potentiel catastrophique. Risque majeur par excellence, le droit nucléaire reconnaît-il l’incertitude d’un risque dont la gestion juridique découle désormais, en grande partie, des règles environnementales ? Le droit de l’environnement s’articule autour de principes que la rencontre de l’incertitude et du risque nucléaire ne pouvait manquer de convoquer. L’analyse du droit nucléaire sous ce prisme conduit à un paradoxe. Construit sous l’apanage du certain, réfutant l’incertitude, le droit du risque nucléaire n’aurait-il pas en réalité, bien avant la reconnaissance juridique du principe de précaution, mis en œuvre les mécanismes de son expression ? En tout cas, l’état des lieux du traitement de l’incertitude du risque nucléaire par un droit nucléaire « verdissant » aide à déterminer jusqu’à quel point le droit protège de l’incertitude des actions humaines produisant du risque majeur pour aujourd’hui comme pour demain.

    Charlotte Denis, De la médecine de ville à l'hôpital : le parcours de soins face au droit, thèse soutenue en 2020 à Paris 2 sous la direction de Michel Borgetto et Catherine Puigelier, membres du jury : Marie-Laure Moquet-Anger (Rapp.), Jacques Foyer  

    Le parcours des soins est devenu, au fil des années et depuis 2004, une notion essentielle pour concevoir les soins d’un patient sur un territoire donné. Le parcours de soins est entré dans le quotidien des français, promu par l’HAS, il porte pour objectif de répondre à différents problèmes qui jugulent l’actuel système de santé. Parmi les enjeux du parcours de soins, on note : la responsabilisation de l’assuré, la fin du nomadisme médical, la diminution des inégalités, le rapprochement entre la ville et l’hôpital. Désormais, les soignants s’adaptent et se concentrent sur le patient et sa pathologie. Le déploiement du parcours de soins apporte un regard global et évolutif sur plusieurs questions juridiques en santé. En effet, outre les problèmes liés à la responsabilité médicale, il convient d’analyser aussi les questions attenantes au remboursement des soins, au libre choix du médecin traitant, aux droits des patients, aux droits d’un malade en fin de vie, etc. Par ailleurs, le parcours de soins est progressivement entré dans l’ère du numérique, comme en atteste le développement de la télésanté et de la robotique. L’entrée de ces nouvelles technologies soulève plusieurs questionnements juridiques, relatifs à l’instauration de ce parcours de soins numérisé. Malgré les espoirs portés par le parcours de soins, celui-ci fait encore face à une augmentation des dépenses de santé, au développement des déserts médicaux, à une crise de l’hôpital, et à bien d’autres problèmes.

    Myriam Denieul, Procéduralisation de la décision publique face aux risques sanitaires et environnementaux posés par les produits, thèse soutenue en 2019 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Didier Tabuteau et François Guy Trébulle, membres du jury : Laurent Fonbaustier (Rapp.), Alain Grimfeld et Anne Laude  

    Au cours des dernières décennies, de nombreuses procédures ont progressivement encadré la prise de décision publique en matière de risques sanitaires et environnementaux posés par les produits. Un tel phénomène a d'abord été observable aux États-Unis avant de se propager en droit de l'Union européenne et en droit français. Face à la multiplication désordonnée de telles procédures se pose la question de l'existence d'un cadre procédural commun de la décision publique en matière de risques et de ses conséquences. À ce titre, deux catégories principales de procédures peuvent être distinguées. La première concerne l'encadrement de l'évaluation scientifique des risques et son articulation avec la décision finale. Ces procédures ont été dictées par la contrainte, que ce soit en réponse à des crises sanitaires et environnementales, en raison de la nécessité d'encadrer la décision dans un contexte d'incertitude scientifique, ou encore sous influence supranationale. La seconde catégorie comprend les procédures visant à mettre en évidence les impacts des mesures envisagées ainsi qu'à encourager une meilleure participation du public. Si le développement de ces dernières résulte cette fois plus d'un choix que d'une contrainte, leur poids dans le processus de décision s'avère également moindre. La procéduralisation facilite enfin le contrôle juridictionnel des décisions relatives aux risques et doit s'accompagner d'une approche pragmatique des vices de procédure. Cette recherche tend ainsi à dégager des principes généraux à destination du décideur public lorsque celui-ci est confronté à un risque identifié ou suspecté.

    Gaëtan Bailly, Les usages traditionnels de l'eau à l'épreuve du droit de l'environnement, thèse soutenue en 2018 à Lyon sous la direction de Philippe Billet, membres du jury : Laurent Fonbaustier (Rapp.), Hervé de Gaudemar, Pascale Deumier et Meryem Deffairi    

    L’eau constitue un élément naturel fondamental dans la constitution des communautés humaines qui se sont regroupées autour d’elle. Ces sociétés de l’eau se sont organisées en fonction de la ressource qui fonde les liens juridiques entre leurs membres. L’on remarque alors l’existence d’une solidarité écologique qui lie les individus entre eux, et conduit à l’émergence de règles de droit en fonction des pratiques mises en œuvre au sein de ces communautés. Généralement qualifiées de coutumes, ces règles sont spontanées dans le sens où ses promoteurs en sont également les récepteurs, et sont transmises à l’échelle d’un groupement identifié qui assure leur pérennité. Les usages de l’eau désignent alors tant les utilisations qui sont faites de la ressource, que les règles de droit qu’elles induisent. La généralisation d’un droit commun à vocation uniformisatrice du système juridique français conduit à marginaliser l’existence de systèmes de droit traditionnels. Pour autant, certains territoires ruraux appliquent encore des règles spontanées et coutumières dans le cadre de l’exploitation de la ressource en eau, à des fins d’irrigation ou de pisciculture. S’opposent alors le droit coutumier et le droit commun qui s’appliquent à l’eau. Ces usages sont alors confrontés aux règles propres à la préservation de la propriété et à la protection de l’environnement. Bien que leurs finalités diffèrent radicalement, le droit spontané contribue à la réalisation des objectifs du droit de l’environnement dans la mesure où il participe à une gestion équilibrée et durable de la ressource en eau. Le renouvellement des formes juridiques des règles traditionnelles permet ainsi d’envisager la coexistence de ces deux ordres normatifs sur certains territoires ruraux dans la perspective de consacrer un pluralisme juridique.

    Aurélie Fontaine, L'intérêt environnemental. Contribution à l'émergence des droits fondamentaux en matière d'environnement, thèse soutenue en 2018 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Éric Naim-Gesbert, membres du jury : Vincent Tchen (Rapp.), Marthe Torre-Schaub    

    Les droits fondamentaux environnementaux expriment l’importance du lien d’interdépendance entre l’homme et l’environnement. In statu nascendi, ils sont les reflets juridique d’une nouvelle forme de solidarité, consacrant juridiquement un lien social et écologique. Rassemblés sous la bannière du droit à un environnement sain, ces droits ne sont pas pleinement assumés, si bien qu’ils souffrent d’une juridicité faible et d’une réalité diffuse.Comment faire pour rendre ces droits vitaux tangibles ? Un adage juridique met sur la voie :pas d’intérêt, pas de droit. Et si l’intérêt était la clé qui permettait à ces droits de sortir de leur sommeil ?Présent mais invisible, l’intérêt environnemental apparaît comme une notion incontournable du droit de l’environnement. Jusqu’à présent, il ne se nommait pas : le droit n’avait entendu de lui qu’un chuchotement. Proposer une étude de l’intérêt environnemental,c’est faire acte de langage, nommer au monde une notion que la conscience du droit reconnaît à peine. C’est aussi créer une condition favorable à la réalisation de droits nécessaires et indispensables à la vie.Pour identifier cet intérêt, il faudra faire preuve de courage et de sérénité. Courage, car il faudra toujours être prêt à partir à la conquête du Droit et à affronter ses monstres mythiques. Sérénité, car l’intérêt nous mène à le suivre sur des chemins de juridicité douteuse.Dans ce voyage entre le droit et non droit, l’intérêt environnemental nous invite à redécouvrir les trésors de l’ordre juridique et à s’enrichir d’un sens de la justice renouvelé. Faisant le choix de l’observer du point de vue de l’ordre juridique, la recherche s’attachera à définir ses contours. Chemin faisant, sa nature hors du commun sera révélée. Cette nature dévoilée sera confrontée avec le traitement juridique qui lui est réservé, faisant ressortir du Droit ses paradoxes. Une vérité alors se fera jour : subversif, l’intérêt environnemental ne laisse pas l’ordre juridique indifférent. Son intégration bouscule l’ordre établi et contraint le Droit à se renouveler pour atteindre un nouvel équilibre.

    Renaud Souche, Les critères de répartition des compétences contentieuses dans la jurisprudence du Tribunal des Conflits, thèse soutenue en 2017 à Montpellier sous la direction de Guylain Clamour, membres du jury : Pascale Deumier (Rapp.), Marion Ubaud-Bergeron, Charles-Henry Vautrot-Schwarz et Jacques Arrighi de Casanova  

    Les critères de répartition des compétences contentieuses sont, primairement, autant d’outils découverts et utilisés par le Tribunal des conflits pour réaliser et optimiser son office. Cela dit, ils représentent par leur nombre et leur diversité d’objets une difficulté tangible pour le juriste et le justiciable qui, au commencement de tout contentieux, se doivent de déterminer nécessairement l’ordre de juridiction apte à connaître du litige. Appréhender et comprendre la répartition des compétences suppose donc d’élucider les réelles fonctions à attribuer à ces critères et, plus largement, de théoriser la méthode et le raisonnement tenu par le juge répartiteur à leur égard. Aussi, l’étude croisée des différents outils de compétences révèle-t-elle que penser les critères de répartition comme des transcriptions de rapports de droit public ou de rapports de droit privé revient à pouvoir conceptualiser la répartition des compétences en termes de relations. C’est en effet au regard du lien obligationnel à la base du litige que le qualificateur en arrive à déterminer la nature juridique tant de l’un que de l’autre et en déduit ainsi, suivant une corrélation désignée, le juge compétent pour en connaître. Mieux encore, c’est en asseyant par cette vision chaque individu au litige à la place qui est la sienne, et ce en correspondance du contexte qui entoure le pourquoi de sa connaissance de l’autre, que s’effectuent l’identification de la situation dialogique mis en cause et celle des potentielles spécificités qui la caractérisent. Il s’en désigne alors presque automatiquement le cheminement déductif vers un critère de répartition en particulier, lequel constitue d’ailleurs aussi bien l’aboutissement que l’explication de ce raisonnement.

    Anca Hélène David, L'évolution du droit de l'environnement de l'Union européenne : un outil de mise en place de l'économie verte et circulaire, thèse soutenue en 2017 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Alain Laquièze, membres du jury : Ève Truilhé (Rapp.), Yves Jégouzo, Delphine Dero-Bugny et Michel Franz  

    L'évolution du droit de l'environnement de l'Union européenne a conduit au développement d'un objectif nouveau qui vise à promouvoir l'éco-innovation et les modèles d'entreprise verts, afin de mettre en place une économie verte et circulaire. Ce nouvel objectif a eu des conséquences sur sa forme et son contenu. En effet, la forme du droit de l'Union européenne en matière d'environnement est dominée par des directives-cadres et présente une flexibilité accrue, tandis que son contenu intègre de nouveaux modèles d'entreprise, notamment le modèle d'entreprise circulaire. La transition vers une économie verte a également des conséquences sur la manière dont les États membres transposent le droit de l'environnement de l'Union européenne. Le processus de transposition est devenu un vecteur de commercialisation de l'éco-innovation sur le marché européen, associant des acteurs nouveaux à la prise de décision, à savoir : les éco-entreprises, les laboratoires de recherche et d'innovation, les pôles de compétitivité, les entreprises du numérique ou les investisseurs providentiels.

    Maurice Guenou Ahlidja, Indemnisation et responsabilité sans faute en droit administratif français, thèse soutenue en 2016 à Poitiers sous la direction de Benoît Delaunay et Antoine Claeys, membres du jury : Aude Rouyère (Rapp.), Jean-François Lachaume  

    L'indemnisation apparaît en droit administratif français à la fois comme l'ancien nom et le nouveau nom de la responsabilité sans faute. En effet, c'est de sa pratique dans l'Ancien Droit français qu'est née la responsabilité sans faute. Mais c'est aussi l'indemnisation qui représente aujourd'hui la responsabilité sans faute puisque cette dernière n'arrive plus à socialiser tous les risques qui se produisent dans notre société. Cette renaissance de l'indemnisation met ainsi en lumière les carences à la fois fonctionnelles et conceptuelles de la responsabilité sans faute. Face à la multiplication des dommages anormaux dont les responsables sont difficilement identifiables, le domaine de l'indemnisation ne cesse de s'élargir allant jusqu'à absorber la responsabilité sans faute.Dans ces conditions, émerge en droit administratif français une nouvelle responsabilité sans faute, laquelle regroupe les fonds d'indemnisation ainsi que les indemnisations fondées sur le risque et l'égalité devant les charges publiques. L'existence d'un lien de rattachement entre une situation dommageable non fautive et la puissance publique constitue en dernier ressort son élément d'identification. Cette nouvelle responsabilité sans faute a pour véritable nom l'indemnisation, système de réparation hors responsabilité qui, certes, se veut plus protecteur des victimes, mais demeure encore perfectible. Elle bouleverse et transcende le droit de la responsabilité administrative. Il ne faut plus ainsi distinguer responsabilité sans faute/responsabilité pour faute mais responsabilité pour faute/indemnisation. En effet, la responsabilité sans faute ne serait plus.

    Laura Jaeger, Nucléaire et santé : recherche sur la relation entre le droit nucléaire et le droit de la santé, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille sous la direction de Dominique Viriot-Barrial et Jean-Marie Pontier, membres du jury : Pascale Steichen (Rapp.), Philippe Brun  

    Cette thèse traite de la relation entre le droit nucléaire et le droit de la santé. Le droit de la santé y est entendu dans son acception large, en tant que discipline juridique régissant la santé environnementale, soit la santé de l'homme dans son environnement naturel et de travail. Le droit nucléaire et le droit de la santé partageant le même objectif de protection de la santé de l'homme dans son environnement, le premier est nécessairement influencé par le second. La démonstration s'attache en particulier à caractériser cette relation évidente du droit nucléaire et du droit de la santé en matière de protection comme de responsabilité sanitaires liées aux risques nucléaires. De ce point de vue, elle oppose à la symbiose de ces deux droits en matière de protection sanitaire contre les risques nucléaires leur scission en matière de responsabilité sanitaire. La relation entre le droit nucléaire et le droit de la santé est en effet caractérisée par une symbiose parfaite en matière de protection sanitaire contre le risque nucléaire, quelle qu'en soit l'origine ; les différentes composantes du droit nucléaire, cristallisées autour du noyau dur de la radioprotection, se complétant afin de protéger la santé environnementale. Or, cette symbiose cède le pas à une véritable scission en matière de responsabilité sanitaire consécutive aux risques nucléaires ; cette dernière étant marquée par des régimes pluriels tributaires de l'origine médicale, professionnelle, civile ou bien encore militaire du risque nucléaire. Le dommage sanitaire radiologique est en effet appréhendé tantôt communément par le droit de la santé, tantôt spécialement par le droit nucléaire.

    Geoffroy Lebrun, Office du juge administratif et questions préjudicielles : recherche sur la situation de juge a quo, thèse soutenue en 2014 à Bordeaux sous la direction de Aude Rouyère, membres du jury : Bertrand Seiller (Rapp.), Olivier Dubos et Christine Maugué  

    Les questions préjudicielles interrogent l’office du juge administratif qui les formule.Accessoires du procès au principal, elles pourraient être considérées comme des questions annexes etsecondaires. Cette étude de contentieux administratif, fondée sur l’analyse systématique de lajurisprudence administrative, vise à démontrer le contraire. Remarquables tant par leur variété que parleurs incidences sur le procès, les questions préjudicielles restent souvent perçues comme descomplications de procédure inutiles visant à retarder la résolution du litige. Cette étude prend le partid’expliciter comment le juge administratif au principal en vient à construire une question préjudicielle,et quel en est le fondement juridique. De ce point de vue, si les parties au litige jouent bien souvent unrôle essentiel dans le relevé d’une exception, c’est en dernière analyse, le juge au principal qui détientle pouvoir de formulation de la question. Par ailleurs, la mise en oeuvre des questions préjudicielles,traditionnellement présentée comme paralysant l’office du juge, apparaît sous un nouveau jour. Loind’immobiliser l’office du juge au principal, l’étude minutieuse du droit positif révèle les importantspouvoirs que possède encore le juge a quo dans la maîtrise du procès dont il est compétemment saisi.Enfin, la réception par le juge a quo de la décision préjudicielle correspond à un partage de lasouveraineté juridictionnelle impliquant l’édiction d’un acte juridictionnel issu d’un processus decodécision. Cette étude livre un éclairage sur le fonctionnement et la complexité d’un mécanisme icitraité sous l’angle de l’office du juge lorsqu’il se place en situation de juge a quo. Elle permetégalement d’envisager les principales problématiques juridiques relatives à la fonction juridictionnelle.

    Kwan-Seon Jung, Etude comparative du droit de la gestion des risques alimentaires en France et en Corée, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille sous la direction de Jean-Marie Pontier, membres du jury : Jean-François Poli (Rapp.), Jacques Bourdon  

    Les préoccupations de sécurité alimentaire prennent aujourd'hui une place importante, tant à l'échelon national qu'à l'échelon international. Ce phénomène de préoccupation grandissante à l'égard des aspects sécurité de l'alimentation s'est encore davantage renforcé sous l'impulsion des crises alimentaires successives et de l'expansion des risques non avérés. De nos jours, la gestion du risque : anticiper le risque, le prévenir, gérer la crise ou réparer ses conséquences incombe donc à l'autorité publique. Dans ce cadre, le principe de précaution fournit un mécanisme permettant de déterminer des mesures de gestion des risques ou d'autres actions en vue d'assurer le niveau élevé de protection de la santé. Nous considérons le principe de précaution et son contrôle à l'aune de jurisprudences françaises pour aider à mieux comprendre ce principe et à l'introduire activement en Corée. Par ailleurs, nous soulevons des problèmes et suggérons des possibilités d'amélioration afin de mettre en oeuvre une gestion efficace du risque alimentaire à travers une étude comparative sur le système et la législation alimentaires entre la France et la Corée.

    Aurélie Tomadini, La liberté d'entreprendre et la protection de l'environnement , thèse soutenue en 2014 à Dijon sous la direction de Philippe Billet 

    Emilie Akoun, Les moyens d'ordre public en contentieux administratif, thèse soutenue en 2013 à Grenoble sous la direction de Hafida Belrhali, membres du jury : Delphine Costa (Rapp.), Pascale Idoux    

    L'élaboration du moyen d'ordre public par le juge est une quête constante d'équilibre. Ce dernier est, en effet, soumis à deux impératifs potentiellement contradictoires. Il lui faut assurer la préservation du corpus de valeurs composant l'ordre public contentieux. L'obligation de relever d'office et d'autoriser son invocation à tout instant du procès, après l'avoir soumis à la contradiction, lui permet d'atteindre pleinement cet objectif. Cependant ce régime coercitif est susceptible de mettre à mal la bonne administration de la justice. Les sujétions que le juge s'impose peuvent alourdir considérablement sa tâche. La vérification systématique de la présence au dossier d'un moyen d'ordre public, la communication aux parties et la possibilité pour ces dernières d'y répondre tout comme la dérogation aux règles de recevabilité des demandes nouvelles ralentissent le procès quand le juge administratif est mis plus que jamais au défi de l'efficacité. Il lui appartient alors de dépasser cet antagonisme en conciliant la nécessité de protéger l'ordre public contentieux avec celle de dispenser une justice bien administrée. Le juge parvient à cet équilibre en agissant tant sur la notion que sur le régime des moyens d'ordre public. Celui-ci crée et entretient l'indétermination de la notion de sorte que la nomenclature de ces moyens est amenée à évoluer au cours des époques et des contentieux. Il trouve alors dans cette plasticité la liberté lui permettant de contrebalancer les obligations procédant de son régime. Ces marges d'appréciation paraissent néanmoins insuffisantes. La jurisprudence la plus récente du Conseil d'État vient neutraliser et concurrencer cette technique. Sa pérennité n'est toutefois pas remise en cause. Le moyen d'ordre public a vocation à demeurer et pourrait même être renforcé par la reconnaissance par le juge d'un pouvoir de relever d'office les moyens ordinaires.

    Benoit Camguilhem, Recherche sur les fondements de la responsabilité sans faute en droit administratif, thèse soutenue en 2012 à Paris 2 sous la direction de Bertrand Seiller, membres du jury : Hafida Belrhali (Rapp.), Camille Broyelle, Pierre Delvolvé et Éric Savaux  

    La question des fondements de la responsabilité a été l’une de celles qui a le plus intéressé la doctrine depuis l’abandon du principe de l’irresponsabilité des personnes publiques. Tantôt compris comme un principe général d’explication, tantôt comme une véritable règle juridique, le fondement de la responsabilité est un élément de justification. Afin de clarifier le discours visant à expliquer le mécanisme de responsabilité, le fondement juridique de la responsabilité doit être distingué des principes qui justifient l’existence de cette règle et des conditions parfois mises à l’application de celle-ci. Jurisprudence et doctrine ont fait du risque et du principe d’égalité devant les charges publiques les deux fondements de la responsabilité sans faute en droit administratif. Cette présentation classique est aujourd’hui dépassée du fait de la création par le Conseil d’Etat de régimes de responsabilité dans lesquels la faute n’est pas exigée et qui ne sont pas pour autant rattachables à ces fondements classiques. Il apparaît donc que la présentation classique de la responsabilité sans faute doit être abandonnée au bénéfice d’une présentation centrée sur la notion d’obligation. Les hypothèses de responsabilité dans lesquelles la condition de faute n’est pas exigée peuvent alors être classées en deux catégories. Celles dans lesquelles le fait générateur méconnaît une obligation préexistante sont constitutives de véritables régimes de responsabilité, et celles dans lesquelles le fait générateur ne méconnaît aucune obligation préexistante et qui ne sont alors qu’abusivement rattachées à la responsabilité. La responsabilité sans faute, qui n’est qu’une catégorie négative n’ayant aucune unité, n’a pas de fondements propres ce qui la distinguerait par nature d’autres hypothèses de responsabilité.

    Alice Diallo, L’appel en contentieux administratif, thèse soutenue en 2012 à Paris 5 sous la direction de Dominique Pouyaud, membres du jury : Yves Gaudemet (Rapp.), Benoît Delaunay et Martine de Boisdeffre  

    L’appel devant l’ordre des juridictions administratives françaises a connu une évolution majeure à compter du 1er janvier 1989 du fait de sa dévolution principale à de nouvelles juridictions, les cours administratives d’appel. La thèse vise à évaluer le succès de cette réforme une vingtaine d’années après et à s’interroger sur les évolutions qu’elle a pu induire concernant le régime de l’appel. Ces questions se sont en outre renouvelées du fait de la problématique de l’encombrement des cours à compter de la fin des années 1990. La gestion des flux contentieux a une influence importante sur les évolutions récentes de l’appel. Le sujet amène à réfléchir au rôle de l’appel et à sa place au sein du contentieux administratif. Une comparaison avec la procédure civile permet d’en dégager les caractéristiques propres. L’appel en contentieux administratif apparaît comme l’expression du double degré de juridiction. Il en est l’expression des limites qui lui ont été apportées pour faire face à l’encombrement. Il en est l’expression des limites qu’il induit quant aux deux fonctions du juge d’appel, la fonction de contrôle de la régularité des jugements au travers de l’évocation et la fonction de réformation au travers de l’effet dévolutif

    Laetitia Fermaud, La protection de l'enfant en droit public, thèse soutenue en 2011 à Montpellier 1 sous la direction de Catherine Ribot, membres du jury : Xavier Dupré de Boulois (Rapp.), Mathieu Doat, Jérôme Roux et Marion Ubaud-Bergeron  

    L'implication des instances publiques dans le champ de la protection de l'enfance est ancienne, les pouvoirs publics ayant très tôt saisi l'importance et la nécessité d'intervenir auprès de ces administrés qui, tant en raison de leur immaturité physique que psychique, s'avéraient particulièrement vulnérables. Pourtant, le droit public de la protection de l'enfant constitue un domaine de recherche encore confidentiel, l'approche civiliste étant en la matière largement privilégiée. La présente étude, consacrée à la protection de l'enfant en droit public, aura donc pour ambition de mettre à jour un champ spécifique de l'action publique entièrement dédié à la satisfaction de l'intérêt de l'enfant. Souvent décriée, la notion s'impose néanmoins comme la clef de voûte du dispositif de protection des mineurs qui, sous son influence, évolue de façon saisissante dans le sens d'une individualisation de la réponse publique.

    Caroline Laveissière, L'impartialité du juge administratif, thèse soutenue en 2007 à Bordeaux 4 sous la direction de Bernard Pacteau  

    L’impartialité des juges est au cœur de l’idée de justice. La problématique de sa préservation traverse les époques. La question se pose pour le juge judiciaire, mais plus encore pour le juge administratif, dont les particularités statutaires et fonctionnelles exposent davantage à la contestation et à la controverse. L’étude de l’obligation d’impartialité du juge administratif et de ses implications permet d’ isoler la spécificité de l’impartialité du juge administratif. Le premier champ de réflexion nous a permis d’appréhender deux caractéristiques majeures de l’impartialité du juge administratif. D’une part, nous avons souhaité comprendre pourquoi l’impartialité, conçue comme une exigence essentielle par la jurisprudence administrative, a connu une consécration récente en tant que principe général du droit. Cette première analyse permet de saisir toute la complexité de l’impartialité en procédure administrative. D’autre part, nous avons voulu évaluer l’efficacité des techniques préventives et de la sanction de la partialité. En isolant ce qui est prévenu et sanctionné, c'est-à-dire la partialité, nous avons une image de ce qui est protégé : l’impartialité. Le second champ de réflexion nous a conduit à confronter l’ impartialité aux particularités statutaires et fonctionnelles du juge administratif. Ce faisant, il est apparu que la jurisprudence administrative n’opérait pas une adaptation totale de l’impartialité à ces particularités mais des adaptations successives induisant un équilibre subtile, une conciliation fragile, entre impartialité et particularités du juge. L’étude des implications de l’impartialité permet de s’approcher au plus près de cette exigence en isolant la conception que le juge administratif a de sa propre impartialité et qui n’est pas assimilable à celle d’un autre juge. Sans céder à la tentation de l’abstraction et de l’automatisme que peut induire une croyance aveugle dans les apparences, la jurisprudence administrative recherche le réajustement pragmatique de cette exigence en constante mutation. C’est ce mouvement dont nous avons voulu proposer l’analyse.

    Sophie Monnier, Les comités d'éthique et le droit , thèse soutenue en 2003 à Dijon sous la direction de Bertrand Mathieu  

    A l'origine, la singularité du système normatif de la bioéthique résidait dans l'emprise de la régulation para-juridique dont les comités d'éthique sont un des acteurs privilégiés. Ils ont promu une approche de la bioéthique fondée sur la pluridisciplinarité et un mode d'élaboration des normes délibératif et consensuel qui entendait se détacher de la morale et proposer une alternative au modèle juridique et déontologique. Désormais la singularité du système réside moins dans l'importance de la régulation para-juridique que dans les rapports qu'entretiennent le système para-juridique et le système juridique. L'articulation des deux systèmes a donné naissance à un ensemble normatif doté de caractéristiques communes tant sur le plan substantiel que sur le plan procédural. Ils produisent des effets similaires sur le système normatif ; en favorisant la souplesse, la flexibilité, l'imprécision des normes et une approche pragmatique et casuistique valorisant le rôle du juge.

  • Maxime Maury, Le but en droit public français, thèse soutenue en 2020 à Paris 1 sous la direction de Étienne Picard, membres du jury : Xavier Bioy (Rapp.), Pierre de Montalivet (Rapp.), Frédéric Rouvière  

    Il n’est probablement pas erroné de penser que tout juriste s’est déjà trouvé confronté à la question du but, pour se la poser à l’endroit d’une règle, d’une institution, d’un système, voire du droit dans sa généralité. Et pourtant, dès l’instant où elle se pose, la question révèle à son tour une difficulté : à savoir si elle peut être légitimement traitée par un discours qui se veut « juridique » ? Pour les uns, il est évident – et d’une évidence telle qu’elle ne saurait devoir se justifier –, que le juriste peut mobiliser à son compte les dynamiques finalistes qu’il croit observer dans le droit positif. Pour les autres, pourtant, il est tout aussi évident que la question du but ne relève pas du droit, ce type de considérations étant absolument étranger aux préoccupations des juristes. La présente étude se propose d’apporter des éléments de réponse à ce paradoxe qui voit se confronter un objet de facture proprement humaine – et donc très certainement finalisé – à une pensée qui prend, très souvent, une tournure antifinaliste assumée. Il est vrai que l’objet « but » présente de nombreuses difficultés pour la pensée juridique : ne constituant pas une notion « technique », ses inconvénients pratiques sont au moins aussi importants que les problèmes posés par son statut épistémologique et théorique. Et pourtant, l’intuition et la pratique juridique laissent entendre que le droit ne saurait répondre à sa vocation, ni la pensée juridique remplir sa mission, sans mobiliser cette réalité discrète que constitue le but. C’est la raison pour laquelle l’étude se propose d’abord d’interroger la possibilité qu’il y a à penser juridiquement cet objet dans ses diverses manifestations, que celui-ci soit explicité par le droit positif, ou tout simplement implicite et sous-jacent à ce dernier. Une fois résolue, la possibilité théorique de penser le but en droit rend accessible l’analyse du droit positif pour y déceler les manifestations concrètes. À cet égard, le droit public français constitue un champ d’étude privilégié qui n’a pas à rougir de ses compères nationaux, étrangers et internationaux. Les analyses des données positives qu’il offre à l’observateur permettent d’approfondir la compréhension de cet objet ainsi que les ressorts qui sont les siens en droit. Il permet aussi d’esquisser une réflexion plus générale sur la fonction qu’il remplit en la matière et sur l’utilité qu’il peut avoir, aussi bien pour la mise en œuvre du droit, que pour la pensée qui prétend l’éclairer.

    Marianne Lahana, L’indemnisation des victimes des essais nucléaires français, thèse soutenue en 2020 à Paris 2 sous la direction de Michel Borgetto, membres du jury : Thomas Perroud, Jean-Marie Pontier, Catherine Puigelier et Olivier Renaudie  

    La loi n°2010-2 du 5 janvier 2010, dite « loi Morin », a créé un régime de reconnaissance et d’indemnisation des victimes des essais nucléaires français. Cette loi a mis en œuvre un régime de présomption permettant à toute personne qui aurait séjourné ou résidé en Algérie ou en Polynésie française, entre le 13 février 1960 et le 31 décembre 1998 et qui serait atteinte de l’une des pathologies supposées radio-induites, figurant dans l’annexe du décret n°2014-1049 du 15 septembre 2014, de remplir la présomption de causalité permettant d’obtenir une indemnisation. Néanmoins, les conditions permettant à l’administration de renverser cette présomption de causalité ont fait l’objet de nombreuses évolutions. La loi Morin a ainsi fait l’objet de multiples bouleversements législatifs et jurisprudentiels qui ont complexifiés ce régime d’indemnisation. Parallèlement à ces évolutions, le Comité d’Indemnisation des Victimes des Essais Nucléaires (CIVEN) a œuvré pour mettre en place une indemnisation qui tiendrait compte des spécificités des pathologies radio-induites notamment concernant le ressenti de chaque victime face à l’angoisse résultant de l’évolution de sa maladie. Ce travail propose ainsi une étude tout d’abord du régime juridique et de son évolution à travers l’analyse du droit comparé et des différents changements législatifs intervenus, puis une étude de l’application du dommage corporel pour les victimes des essais nucléaires français et de son évolution. Elles permettront ainsi de mettre en lumière l’impact de ces différentes évolutions pour une plus juste indemnisation de ces victimes.

    Pierre-Henri Bréchat, Territoires et égalité d'accès aux soins et à la santé, thèse soutenue en 2012 à Paris 2 sous la direction de Michel Borgetto, membres du jury : Jacques Chevallier, Geneviève Koubi et Didier Tabuteau  

    La recomposition des politiques de santé publique est, depuis quelques années, recentrée autour de la notion de « territoire pertinent ». Les expériences menées depuis 1991 en matière de planification sanitaire et sociale ont conduit les pouvoirs publics à évoquer différents « territoires de santé », permettant de cerner les périmètres dans lesquels l’État tente de mailler des offres de soins et de santé, en fonction des besoins de la population et des priorités nationales ou régionales. Au-delà du constat sur les inégalités entre les territoires, certaines problématiques relatives à l'accès aux soins et à la santé semblent devoir interférer. La loi de 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires, dessine, suivant une redéfinition des missions de service public, de nouveaux modèles qui imposent une réflexion sur ces inégalités et sur les inégalités qui en dérivent. Il existe une superposition des lieux et des formes d'inégalité qui invite à repenser les variations discursives entre maintien du service public et développement de services au public. Des propositions sont faites pour améliorer l’égalité d’accès aux soins et à la santé pour tous et partout et pour que les principes de solidarité et de fraternité ne soient plus remis en cause. L’ensemble de ces propositions peut permettre de redonner un service public pour remporter les enjeux des systèmes de santé au XXI ème siècle, comme la réduction des inégalités. Ces travaux relatifs à un territoire de santé publique garant de l’égalité d’accès aux soins et à la santé et mettant au coeur de la problématique les droits des patients, constituent une illustration de la territorialisation des politiques de santé, étant entendu que la dynamique de la territorialisation concerne l'ensemble des politiques publiques.