Olivier Descamps

Professeur
Histoire du droit et des institutions.
Université Paris Panthéon-Assas

Institut d'Histoire du Droit Jean Gaudemet

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • THESE

    Les origines de la responsabilité pour faute personnelle dans le code civil de 1804, soutenue en 2001 à Paris 2 sous la direction de Anne Lefebvre-Teillard

  • Olivier Descamps, Catherine Kessedjian, Teodolinda Fabrizi (dir.), Au service du droit international: Les 150 ans de l’Association de droit international, Éditions Panthéon-Assas et Editions Pedone, 2023, 706 p.  

    Faire le bilan de 150 ans au service du droit international relève d'une gageure probablement insurmontable. Pourtant, il paraissait important de porter un regard rétrospectif, notamment sur ces femmes et ces hommes qui ont écrit les grandes heures de l'Association de droit international (ADI), apportant une contribution intellectuelle, à maints égards décisive, au droit international. Dans un monde en crise, à nouveau polarisé, il est urgent de retracer l'histoire et les apports de l'ADI au droit international. Le livre a été conçu en trois parties. La première partie présente l'état du monde en 1873 pour tenter de comprendre le contexte dans lequel les fondateurs de l'ADI ont conçu cette société savante. La deuxième partie présente l'organisation et les personnalités qui l'ont fait vivre. La troisième partie analyse l'infl uence des travaux de l'organisation sur le développement du droit international

    Olivier Descamps (dir.), Le statut du magistrat: ouvrage issu du colloque tenu le 18 décembre 2015 en la Grand’Chambre de la Cour de cassation , Éditions Panthéon-Assas et Cairn, 2023, Colloques, 196 p.  

    Le gouvernement des juges est sans cesse dénoncé, témoignant du bouleversement de l'ordre juridique français depuis quelques décennies. La place grandissante de la jurisprudence dans les sources du droit, tant sur le plan national qu'au niveau européen, soulève la question du statut du magistrat. Quelle est la légitimité du juge ? Quels sont ses pouvoirs ? Quels sont ses devoirs ? Quelle est sa responsabilité ? Au moment où la protection des libertés individuelles et collectives paraît devoir être renforcées, retracer l'histoire du statut du magistrat français, le comparer avec celui des juges d'autres systèmes juridiques européens, en évaluer les enjeux et les limites, constitue un matériau pour son éventuelle réforme

    Olivier Descamps, Kamel Lairedj (dir.), L’intégrité scientifique à l’aune du droit: [actes du colloque des 12 et 13 mars 2019], Éditions Panthéon-Assas, 2021, Colloques, 174 p. 

    Olivier Descamps, Luisa Brunori, Xavier Prévost (dir.), Pour une histoire européenne du droit des affaires: comparaisons méthodologiques et bilans historiographiques, Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole et OpenEdition, 2021  

    Le projet « PHEDRA – Pour une Histoire Européenne du DRoit des Affaires » entend s’interroger sur la construction du droit des affaires dans le cadre européen conçu comme un « écosystème juridique » à part entière. Pour dépasser la pure approche comparative, il fallait nécessairement dresser un bilan de celle-ci : c’est l’objet du présent ouvrage. Ce premier volume d’une série destinée à concrétiser le projet PHEDRA, s’appuie encore – pour mieux l’abandonner dans les ouvrages suivants – sur une division de l’Europe par aires géographiques, permettant à la fois de dégager des lignes méthodologiques communes aux recherches européennes en histoire du droit des affaires et de constituer une base de travail partagée entre les chercheurs réunis au sein du projet. Pour cela, les meilleurs spécialistes européens de la question livrent leur lecture des principaux travaux consacrés à l’histoire juridique du commerce pour l’Allemagne, le Benelux, l’Espagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni.

    Olivier Descamps, Luisa Brunori, Serge Dauchy, Xavier Prévost (dir.), Le droit face à l’économie sans travail , Classiques Garnier Numérique, 2020, Classiques Garnier en ligne ( Histoire du droit ) 

    Olivier Descamps, Luisa Brunori, Xavier Prevost (dir.), Pour une histoire européenne du droit des affaires : comparaisons méthodologiques et bilans historiographiques, 27e éd., Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole, 2020, 234 p.  

    D'après la 4e de couv : "Le projet "PHEDRA - Pour une Histoire Européenne du DRoit des Affaires" entend s'interroger sur la construction du droit des affaires dans le cadre européen conçu comme un "écosystème juridique" à part entière. Pour dépasser la pure approche comparative, il fallait nécessairement dresser un bilan de celle-ci : c'est l'objet du présent ouvrage. Ce premier volume d'une série destinée à concrétiser le projet PHEDRA, s'appuie encore - pour mieux l'abandonner dans les ouvrages suivants - sur une division de l'Europe par aires géographiques, permettant à la fois de dégager des lignes méthodologiques communes aux recherches européennes en histoire du droit des affaires et de constituer une base de travail partagée entre les chercheurs réunis au sein du projet. Pour cela, les meilleurs spécialistes européens de la question livrent leur lecture des principaux travaux consacrés à l'histoire juridique du commerce pour l'Allemagne, le Benelux, l'Espagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni."

    Olivier Descamps, Luisa Brunori, Serge Dauchy, Xavier Prevost (dir.), Le droit face à l'économie sans travail. Tome II , 329e éd., Classiques Garnier, 2020, Histoire du droit, 329 p. 

    Olivier Descamps, Luisa Brunori, Serge Dauchy, Xavier Prevost (dir.), Le droit face à l'économie sans travail. Tome I , 421e éd., Classiques Garnier, 2019, Histoire du droit, 421 p. 

    Olivier Descamps, Rafael Domingo (dir.), Great Christian jurists in French history, Cambridge University Press, 2019, Law and Christianity, 485 p.  

    Présentation de l'éditeur : "French legal culture, from the Middle Ages to the present day, has had an impressive influence on legal norms and institutions that have emerged in Europe and the Americas, as well as in Asian and African countries. This volume examines the lives of twenty-seven key legal thinkers in French history, with a focus on how their Christian faith and ideals were a factor in framing the evolution of French jurisprudence. Professors Olivier Descamps and Rafael Domingo bring together this diverse group of distinguished legal scholars and historians to provide a unique comparative study of law and religion that will be of value to scholars, lawyers, and students. The collaboration among French and non-French scholars, and the diversity of international and methodological perspectives, gives this volume its own unique character and value to add to this fascinating series."

    Olivier Descamps (dir.), Histoire du droit des affaires, 3e éd., LGDJ, une marque de Lextenso, 2019, Précis Domat droit privé, 443 p. 

    Olivier Descamps, Serge Dauchy, Xavier Prévost (dir.), Le Droit face à l'économie sans travail, Classiques Garnier Numérique, 2019, Classiques Garnier en ligne ( Histoire du droit ) 

    Olivier Descamps, Yves-Marie Laithier, David Deroussin, Benjamin Moron-Puech, Réforme de la responsabilité civile: [dossier], Éditions de la Société de Législation Comparée, 2019, 156 p. 

    Olivier Descamps (dir.), Les sources du droit à l’aune de la pratique judiciaire: [actes de la] journée d'étude, le 11 décembre 2014, Éditions Panthéon-Assas, 2018, Colloques, 187 p.  

    La 4e de couv. indique : "Les sources du droit sont en perpétuelle évolution depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours. Mobilisant le fonds documentaire de la bibliothèque de la Cour de cassation, cet ouvrage met en regard la dimension historique des diverses sources du droit (coutumes, lois, jurisprudence) en la confrontant à ses prolongements contemporains. L'actualité internationale et nationale met l'accent sur un regard croisé entre histoire et droit sur l'ordonnancement des sources et sur la place de la jurisprudence."

    Olivier Descamps, Denis Mazeaud, Alain Ghozi, Cécile Pérès, Benoît Plessix, Hommage à Eugène Gaudemet: [actes de la "Journée en hommage à Eugène Gaudemet",19 décembre 2013], Dalloz, 2015, Thèmes et commentaires, 94 p. 

    Olivier Descamps, Prolégomènes à l'affirmation du principal général de la responsabilité pour faute personnelle chez quelques auteurs de la seconde scolastique, Edition Panthéon Assas, 2015, 761 p. 

    Olivier Descamps, Conclusions, Presses universitaires de Rennes, 2015, 267 p. 

    Olivier Descamps, Aux origines de la procédure sommaire: remarques sur la constitution Saepe contingit (Clem., V, 11, 2), Böhlau Verlag, 2014, 45 p. 

    Olivier Descamps (dir.), Histoire du droit des affaires, 2e éd., LGDJ-Lextenso éditions, 2013, Domat droit privé, 434 p.  

    La 4e de couverture indique : "Ouvrage devenu classique dès sa première parution, il était nécessaire d'offrir une nouvelle édition de l'Histoire du droit des affaires du professeur Romuald Szramkiewicz, trop tôt disparu. En effet, les enjeux contemporains de la mondialisation suscitent des craintes et des interrogations. L'étude de la matière sur la longue durée montre que les opérateurs du commerce interne et international ont déjà été confrontés à ce phénomène. Leur ingéniosité et leur inventivité ont été la source d'importantes innovations techniques et conceptuelles. L'histoire du droit des affaires retrace ainsi la naissance, le perfectionnement et les mutations des institutions et des notions majeures dont la plupart sont toujours en vigueur. Le statut du commerçant, l'essor des sociétés commerciales, les activités bancaires, la législation afférente au commerce sont, entre autres, étudiés depuis la Haute Antiquité (Mésopotamie, Grèce, Rome) jusqu'à l'époque contemporaine. Cet ouvrage s'adresse aux étudiants de Licence et de Master. Il intéresse également les universitaires et les personnes qui souhaitent comprendre le présent en étudiant le passé d'une discipline au coeur de l'actualité. La présente édition a été mise à jour et comprend de nouveaux développements sur les droits de l'Antiquité"

    Olivier Descamps, Plura sunt negotia quam vocabula, L.G.D.J et Lextenso éditions, 2013, 475 p. 

    Olivier Descamps, L'ecclésiologie de Benoït XIV, Ecole des chartes, 2013, 309 p. 

    Olivier Descamps, Le déclin des officialités à l'époque moderne, Ecole des chartes, 2013, 195 p. 

    Olivier Descamps, Olivier Descamps, Françoise Hildesheimer, Monique Morgat-Bonnet (dir.), Le Parlement en sa cour: études en l'honneur du professeur Jean Hilaire, H. Champion et Editions Slatkine, 2012, Histoire et archives, 617 p. 

    Olivier Descamps, Jean-Luc Lefebvre, Louis de Carbonnières (dir.), Yvonne Bongert, Histoire du droit pénal. Cours de doctorat: cours de doctorat, Éditions Panthéon-Assas, 2012, Les introuvables, 519 p. 

    Olivier Descamps, Quelques remarques sur la distinction entre homicide volontaire et homicide involontaire en droit canonique médiéval, Böhlau Verlag, 2012, 107 p. 

    Olivier Descamps, Deux exemples de responsabilité personnelle indirecte d'après les arrêts du Parlement de Paris: (XIVe-XVe siècle), Honoré Champion, 2012, 181 p. 

    Olivier Descamps, Les formes testamentaires de l'époque médiévale jusqu'à la période présente en France, Edition Panthéon Assas, 2011, 47 p. 

    Olivier Descamps, Bernard d' Alteroche, Florence Demoulin-Auzary, Franck Roumy (dir.), Mélanges en l'honneur d'Anne Lefebvre-Teillard , Éd. Panthéon-Assas : diff. LGDJ, 2009, 1069 p. 

    Olivier Descamps, Caroline Gau-Cabée, Nader Hakim, La pensée juridique et le destin du code civil, Presses universitaires de France, 2008, 285 p. 

    Olivier Descamps, Le damnum infectum et l'operis novi nuntiatio: deux exemples de responsabilités préventives en droit romain, L.G.D.J. et Lextenso éditions, 2008, 319 p. 

    Olivier Descamps, Les origines de la responsabilité pour faute personnelle dans le Code civil de 1804, 436e éd., LGDJ, 2005, Bibliothèque de droit privé, 562 p. 

    Olivier Descamps, Leplaysiens et juristes, Les études sociales, 2002, 67 p. 

  • Olivier Descamps, « « Le rôle de la volonté dans la responsabilité dans l’ancien droit » », in Cristina Ciancio, Luisa Brunori, Marie Bassano, Florent Garnier (dir.), La volonté Italie – France Allers-Retours, CTHIP, 2023, pp. 251-269 

    Olivier Descamps, « « Le projet franco-italien de code des obligations et des contrats » », in David Deroussin, Martin Löhnig, Ferdinando Mazzarella, Stephan Wagner (dir.), Bürgerliches Recht im nachbürgerlichen Zeitalter –100 Jahre Soziales Privatrechtin Deutschland, Frankreich und Italien Band I.Vom Liberalen zum Sozialen Privatrech t ? Der französisch-italienische Obligationenrechts-Entwurf von 1927, Vittorio Klostermann, 2022, pp. 45-62 

    Olivier Descamps, « « Les origines médiévales de la responsabilité civile délictuelle du droit français » », in Emmanuelle Chevreau, Gilduin Davy, Olivier Descamps, Frédérique Lachaud (dir.), Droit, pouvoir et société au Moyen âge. Mélanges en l’honneur d’Yves Sassier. Liber amicorum, Pulim, 2021, pp. 117-13 

    Olivier Descamps, Kamel Lairedj, « « Avant-propos » », L’intégrité scientifique à l’aune du droit, Édition Panthéon-Assas,, 2021, pp. 9-15 

    Olivier Descamps, « « Repères historiques à propos de la responsabilité des pères et mères dans le projet de réforme de la responsabilité civile (13 mars 2017) » », in Michèle Bégou-Davia, Florence Demoulin-Auzary, François Jankowiak (dir.), Rerum novarum ac veterum scientia, Mélanges en l’honneur de Brigitte Basdevant-Gaudemet, Mare et Martin, 2021, pp. 267-286 

    Olivier Descamps, Alain Wijffels, « « Approches historiques de la notion de ius commune en Europe occidentale » », in Mireille Delmas-Marty, Kathia Martin-Chenut, Camilla Peruso (dir.), Sur les chemins d’un jus commune universabilisable, Mare et Martin, 2021, pp. 53-73 

    Olivier Descamps, « « Alcide de Gasperi » », in Orazio Condorelli, Rafael Domingo (dir.), Law and the Christian Tradition in Italy : The Legacy of the Great Jurists,, Routledge, 2021, pp. 407-419 

    Olivier Descamps, Xavier Prevost, Luisa Brunori, Serge Dauchy, « Introduction », in BRUNORI, Luisa, DAUCHY, Serge, DESCAMPS, Olivier, PREVOST, Xavier (dir.), Le droit face à l’économie sans travail, Classiques Garnier, 2020, pp. 9-13 

    Olivier Descamps, « « Histoire de la responsabilité civile en France » », in Dominique Fenouillet (dir.), La responsabilité civile, Éditions Panthéon-Assas, 2020, pp. 3-16 

    Olivier Descamps, « « L’arbitrage du conflit entre les rois d’Angleterre et de France par Boniface VIII (1298) » », in O. Condorelli, F. Roumy, M. Schmoeckel (dir.), Der Einfluss Der Kanonistik auf die Europaïsche Rechtskultur, Bölhau, 2020, pp. 219-245 

    Olivier Descamps, « « Avant-propos » », in O. Descamps (dir.), Le statut du magistrat, Éditions Panthéon-Assas, 2020, pp. 9-10 

    Olivier Descamps, Xavier Prevost, Luisa Brunori, Serge Dauchy, « Introduction », Le droit face à l’économie sans travail, t. 1 : Sources intellectuelles, acteurs, résolution des conflits, Classiques Garnier, 2019 

    Olivier Descamps, « « Robert-Joseph Pothier » », in O. Descamps, R. Domingo (dir.), Great Christian Jurists in French History, Cambridge University Press, 2019, pp. 245-258 

    Olivier Descamps, « « Requiem pour un article mythique : la disparition annoncée de l’article 1382 » », in Emmanuelle Chevreau, Carla Masi Doria, Johannes Michael Rainer (dir.), Liber amicorum. Mélanges en l’honneur de Jean-Pierre Coriat, Éditions Panthéon-Assas, 2019, pp. 257-277 

    Olivier Descamps, « « Repères historiques sur la réforme de la responsabilité civile » », in Alexandre Deroche (dir.), La responsabilité. Actes des journées internationales de la Société d’Histoire du Droit, Presses Universitaires de Limoges, 2019, pp. 147-161 

    Olivier Descamps, « « Préface » », in Olivier Descamps (dir.), Les sources du droit à l’aune de la pratique judiciaire, Éditions Panthéon-Assas, 2018, pp. 7 

    Olivier Descamps, « « On the origins of the French Commercial Code : Vicissitudes of the Gorneau Draft » », in Heikki Pihlajamäki, Albtrecht Cordes, Serge Dauchy, Dave de Ruysscher (dir.), Understanding the Sources of Early Modern and Modern Commercial Law. Courts, Statutes and Legal Scholarship, Brill, 2018, pp. 350-363 

    Olivier Descamps, David Deroussin, « Réflexions brèves sur l’histoire du droit des obligations aujourd’hui », in Jacques Krynen, Bernard d'Alteroche (dir.), L’histoire du droit en France : nouvelles tendances, nouveaux territoires, Classiques Garnier, 2014, pp. 365-376 

    Olivier Descamps, « « Le damnum infectum et l'operis novi nuntiatio : deux exemples de responsabilités préventives en droit romain », », in Études offertes à Geneviève Viney. Liber amicorum,, LGDJ, 2008, pp. 319-332 

  • Olivier Descamps, « Être le premier à juger : l’arrêt Teffaine », Revue Lamy Droit des affaires, 2024, pp. 15-20 

    Olivier Descamps, « Approche critique et historique de la réforme de la responsabilité civile », Tribonien. Revue critique de législation et de jurisprudence, 2018, n°2, pp. 6-16 

    Olivier Descamps, « Avant-Propos. Droit, politique, religion et économie : une entrée dans la modernité par la Politica de Johannes Althusius, Actes de la journée d’études organisée le 29 novembre 2016, org. G. Demelemestre, O. Descamps », Revue historique de droit français et étranger, 2017, n°37, pp. 279-281 

    Olivier Descamps, « Le destin de l'article 1382 ou : de la fable du chêne et du roseau en matière de responsabilité civile, in Le destin du Code civil, », in Droits, 2008, n°47, pp. 23-43 

    Olivier Descamps, « L’esprit de l’article 1382 du code civil ou de la consécration du principe général de responsabilité pour faute personnelle », Droits , 2005, n° ° 41, pp. 91-102   

  • Olivier Descamps, Frédérique Lachaud, Emmanuelle Chevreau, Gilduin Davy, Droit, pouvoir et société au Moyen Âge. Mélanges en l’honneur d’Yves Sassier. Liber amicorum, 2021 

    Olivier Descamps, Observations sur les réformes financières et économiques de Benoît XIV, 2016, pp. 101-115 

    Olivier Descamps, Eugene Gaudemet : l'homme , 2015, pp. 11-14 

    Olivier Descamps, Quelques repères historiques sur la lettre dimissoire, 2015, pp. 201-234 

    Olivier Descamps, Prolégomènes à l'affirmation du principe general de la responsabilité pour faute personnelle chez quelques auteurs de la seconde scolastique, 2015, pp. 761-786 

    Olivier Descamps, Quelques remarques sur certains aspects de la responsabilité dans les arrêts notables de Jean Papon , 2014, pp. 127-141 

    Olivier Descamps, L'histoire du droit des obligations aujourd'hui, bilan et perspectivesEn collaboration avec D Deroussin, 2014, pp. 365-376 

    Olivier Descamps, L'histoire du droit du marriage est-elle linéaire ?, 2014, pp. 39-58 

    Olivier Descamps, Aux origines de la procédure sommaire : remarques sur la constitution Saepe contingit (Clem., V, 11, 2) , 2014, pp. 45-63 

  • Olivier Descamps, « Droit international et relations interconfessionnelles : étude d'une dynamique historique », le 10 juin 2024  

    Journées d’études organisées par le CHJ-CNRS, Université de Lille sous la direction scientifique de Orazio Condorelli (Université de Catane) et Dante Fedele (CHJ CNRS-Lille) dans le cadre du projet IEA CNRS-Université de Catane

    Olivier Descamps, « Contributions de l’Amérique latine à l’esquisse d’un droit commun », le 30 octobre 2023  

    Rencontres plénières de l'IRP ALCOM organisées par l'ISJPS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    Olivier Descamps, « Le parlement de Paris et le droit des foires et marchés au XIII-XIVème siècle », le 14 avril 2023  

    Organisé par le CTHDIP, Université Toulouse 1 Capitole et le laboratoire FRAMESPA-TERRAE, Université Toulouse-Jean Jaurès

    Olivier Descamps, « Des droits adjectifs aux droits gérondifs : du droit commercial au droit des affaires », Cinq cents ans d’enseignement du droit. Cinquième centenaire de la naissance de Jacques Cujas, Paris, le 21 novembre 2022 

    Olivier Descamps, « A l’origine de la cassation, une « invention » française (XVIe siècle) », La technique de cassation : genèse, évolution, méthode et diffusion | Cour de cassation, Paris, le 20 novembre 2022 

    Olivier Descamps, « L’histoire du capitalisme », le 11 octobre 2022  

    Organisé par la MSH Paris Saclay

    Olivier Descamps, « La controverse sur le canon Sicut dignum (X5.12.6) dans la doctrine juridique médiévale », 16th International Congress of Medieval Canon Law, Saint- Louis (Missouri) United States (US), le 17 juillet 2022 

    Olivier Descamps, « Aux origines de l’opposition entre systèmes de common law et de droit codifié », le 22 novembre 2021  

    Conférence organisée par la Société de législation comparée – SLC, autour de l'ouvrage de Sylvain Soleil.

    Olivier Descamps, « Analyse de l'oeuvre de Portalis sur le code civil de Sardaigne », Colloque Joseph-Marie Portalis (1778-1858) : diplomate, magistrat et législateur, Paris, le 13 décembre 2018 

    Olivier Descamps, « Contre la crise morale de l'Eglise : la responsabilité des clercs dans les pénitentiels », Colloque L’Église en crise et les réponses du droit. - I. Le Haut Moyen Âge, Menaggio Italy (IT), le 07 novembre 2018 

    Olivier Descamps, « « Le jus commune dans la tradition romano-canonique » », Workshop Vers un droit commun universalisable ?, Marcoux, le 10 avril 2017 

    Olivier Descamps, « « Imputation et culpabilité dans la doctrine juridique médiévale » », Conférence d’histoire de la pensée juridique, Malakoff, le 17 mars 2017 

    Olivier Descamps, « Conférences d'Histoire de la pensée juridique moderne », le 07 février 2017 

    Olivier Descamps, « « L'influence du droit canonique sur la culture juridique européenne », colloque organisé à la Villa Vigoni (Centre italo-allemand) du 10 au 13 avril 2008, », communication sur « L'influence du droit canonique sur la responsabilité civile ». Italy (IT), le 10 avril 2008 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • François Waquet, Le transfert légal de l’Empire : la lex regia entre pratique politique et modèle théorique, thèse soutenue en 2023 à Université ParisPanthéonAssas en co-direction avec Philippe Cocatre-Zilgien, membres du jury : Orazio Condorelli (Rapp.), Susanne Lepsius (Rapp.), Soazick Kerneis  

    La révolution politique romaine dont les XII Tables furent la traduction juridique consista dans la limitation du pouvoir (imperium) des magistrats par la loi, dont le peuple était seul auteur. Mais l’invention du légalisme romain fut plus tardive et plus durable : la loi devint aussi la source de tout pouvoir dans la cité, faisant de l’imperium une notion juridique. Un tel légalisme permit de conférer des pouvoirs extra-légaux, de telle sorte que les leges regiae de imperio, dont la pratique répétée est attestée outre le cas de Vespasien, prolongeaient sous l’Empire la forme républicaine du gouvernement. La jurisprudence romaine ramena cette pratique politique à un modèle unitaire, la lex regia. Quand l’Empire devint chrétien, la source divine du pouvoir entra en compétition avec le légalisme romain. Néanmoins, celui-ci survécut et continua d’être utilisé dans l’Empire tardif en tant que modèle théorique ; Justinien ne manqua pas de le reprendre dans ses compilations, en même temps que les affirmations chrétiennes d’un imperium a Deo, mais pour en déduire le caractère unitaire, indivisible, législatif et impérial de tout le droit. Ce double héritage se retrouve dans les interprétations des docteurs médiévaux, qui insistèrent néanmoins sur la conception juridique de l’empire et conséquemment sur ses limites. L’humanisme juridique, par l’épigraphie et l’histoire, brisa le modèle unitaire de la lex regia en redécouvrant la pratique politique des leges regiae de imperio, une pour chaque prince. Un tel apport entraîna une novation de la lex regia, qui de loi royale devint loi du royaume, à la fois source et limite de l’empire des rois héritiers de Rome.

    Jérôme Hecker, L'importance du cadre juridique dans le développement économique au Grand-Duché de Luxembourg. Une perspective historique (1929-1990)., thèse en cours depuis 2023  

    L'objectif de la thèse est de comprendre les interconnexions entre développement juridique et économique au Luxembourg entre 1929 et la fin des années 1980. Grâce à l'utilisation de sources primaires, restées inexploitées jusqu'à présent, le projet de recherche cherche à comprendre le développement historique du droit au Luxembourg. La conduite d'entretiens semi-directifs avec des personnages qui ont, dans le cadre de leur fonction, contribué à élaborer le droit au Luxembourg, permettra de mieux comprendre l'évolution du droit luxembourgeois. En combinant la recherche historique en droit avec les mécanismes de l'analyse économique du droit, la thèse cherche à mieux comprendre les relations qui existent entre développement juridique et économique au Grand-Duché au fil de son histoire.

    Vincent Gobin, La fibre cambiaire de la monnaie de papier : expertise juridique des émissions fiduciaires de la Banque de France non-privilégiée (1800-1803), thèse soutenue en 2023 à Université ParisPanthéonAssas, membres du jury : Luisa Brunori (Rapp.), Alexis Mages (Rapp.), Patrick Barban, Michel Margairaz et Laurent Pfister  

    La thèse en présence étudie la dimension juridique des premiers billets délivrés par la Banque de France, avant l'obtention de son privilège d'émission. Entre 1800 et 1803, celle qui est appelée à devenir une banque centrale au XXe siècle n'est encore qu'une société privée. L'imposant capital réuni par son actionnariat lui permet toutefois d'émettre des volumes significatifs de titres payables au porteur et à vue, qui circulent aussitôt comme signes de paiement entre les mains de l'élite commerçante et financière de la capitale. Le ressort de ces émissions réside dans l'escompte des effets de commerce, qui articule deux flux : celui des effets admis et celui des billets émis. Les premiers se conçoivent comme des engagements personnels, tandis que les seconds sont perçus par les contemporains comme une expression de valeur tendant vers l'universel. Pour autant, ces deux types de papiers constituent pareillement des titres cambiaires ; à savoir, des instruments dérivant du contrat de change. De telles promesses font transiter l'argent sans maniement d'espèces, en vertu d'un régime dérogatoire au droit des obligations. En dépit de « l'impression monétaire » que ce billet suggère à ses premiers usagers, il demeure une simple créance sans aucune certification de valeur étatique. En quoi les modalités du régime cambiaire permettent-elles aux premières émissions de la Banque de France de constituer une monnaie de papier en l’absence de toute consécration légale ? La réponse, qui réside dans l'expertise juridique de cette circulation sur le terrain du droit applicable aux effets de commerce, doit permettre de révéler empiriquement la fibre cambiaire de la monnaie de papier.

    Ségolène Gacic, Le traitement juridique des monopoles, instruments de politique de régulation du marché - Étude comparative entre la France et le Saint Empire à l'époque moderne (XVIe-XVIIIe siècle), thèse en cours depuis 2019  

    Si nombre d'auteurs font remonter l'appréhension juridique des monopoles au XIXe siècle et à la période industrielle, les législations nationales royale et impériale règlementèrent déjà les monopoles et le marché dès le début du XVIe siècle. La précocité du marché commercial européen et l'avènement d'une économie capitaliste nécessitèrent l'utilisation de telles législations tout au long de la période moderne. L'étude vise à comparer dans deux pays de tradition romano-canonique la fonction de régulation du marché remplie par les législations sur les monopoles, en étudiant le degré d'intervention de l'État dans l'économie ainsi que le sens donné aux politiques économiques. Participant à une étude moderne du droit des affaires, dans sa globalité et dimension européenne, la thèse vise principalement une étude des critères des qualifications et de conceptualisation des monopoles.

    Aurélia Ghetivu, Le pouvoir d'interprétation des juges consulaires , thèse en cours depuis 2019  

    L'étude porte sur une double problématique visant le pouvoir d'interprétation des juges consulaires. La première problématique relève de la critique qui a été apportée à la jurisprudence consulaire qualifiée d'aléatoire. L'étude porte sur la manière dont les juges rendent les décisions et notamment sur les fondements qui leurs donnent légitimité dans leurs choix des usages commerciaux pour la résolution des grandes affaires historiques. Le contexte historique est révélateur de la lutte des juges tendant à défendre le principe d'impartialité face à l'influence des pouvoirs politiques, face au changement fréquent d'administration et face à la composition des tribunaux. La seconde problématique relève le rapport de force entre le juge et le législateur. Il convient de déterminer si la jurisprudence prévoit les évolutions législatives. Si l’évolution législative ne reflète qu’une ratification des décisions jurisprudentielles alors existe-t-il effectivement un rapport de force entre le juge et le législateur? Cette étude permet de déterminer le nombre des rejets des décisions jurisprudentielles par l'intervention législative allant ainsi à l'encontre de l'initiative jurisprudentielle quant à toute création prétorienne. Ces deux problématiques,concernant d'abord l'opportunité dans interprétation du juge puis l'influence jurisprudentielle quant aux évolutions législatives sont nécessaires à étudier afin d'écarter les propos actuels remettant en cause l'institution judiciaire ainsi que les propos selon lesquels les algorithmes d'intelligence artificielle pourraient remplacer le pouvoir d'interprétation du juge dans la société.

    Léa Mellouki, L'ouverture du procès dans la procédure romano canonique. Du libellé à la Litis Contestatio (IX-XIII ème siècle)., thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Franck Roumy  

    Le sujet est né de mes précédentes recherches sur « L'autorité de la chose jugée par la doctrine d'Ancien Régime ». Il en résulte que les juristes d'Ancien Régime ne développent jamais le volet procédural de l'autorité de la chose jugée. Pourtant des adages de droit romain portant sur le sujet sont utilisés. Toutefois, ils sont instrumentalisés pour servir la doctrine, alors même que le droit romain aborde la chose jugée dans son volet procédural. Néanmoins, les romains ne connaissent pas en tant que tel l'autorité de la chose jugée comme principe cardinal du procès comme nous le connaissons dans notre droit positif. En effet, c'est principalement l'impossibilité pour un justiciable de faire juger à nouveau la même affaire qui est abordée. Cette partie négative de la notion est une base commune des pays européens. Néanmoins la terminologie, la délimitation, la localisation et la mise en 'uvre de ce principe sont différentes selon les pays, laissant place à des dissensions internes et externes. C'est pourquoi il est nécessaire de retourner aux sources pour comprendre la notion. Cependant, la théorisation de l'autorité de la chose jugée n'est pas romaine, elle est issue des canonistes suite à la redécouverte des écrits de Justinien. De plus, c'est également durant la période médiévale que s'organisent un véritable système judiciaire et une véritable réforme de la procédure qui s'étendent aux cours séculières au XIIIe siècle et influent sur la notion d'autorité de chose jugée. Pour comprendre ce principe éminemment pluriel que constitue l'autorité de la chose jugée, il est nécessaire de s'intéresser à l'approche qui en est faite durant la période médiévale.

    Thiébald Cremers, Les contrats dans le très ancien droit des Pays-Bas méridionaux : étude du droit contractuel de l'an 1000 à 1300, thèse soutenue en 2017 à Paris 2, membres du jury : André Castaldo, Robert Jacob, France Drummond, Nicolas Laurent-Bonne et David Deroussin  

    Cette thèse comporte une étude sur les contrats dans le droit coutumier et la pratique contractuelle du Nord de la France et de la Belgique entre l’an 1000 et 1300. D’abord, l’auteur cerne qui concluaient alors quels contrats pour quelle raison. Les sources de cette étude sont constituées des chartes de libertés que les villes se font octroyer dès le 12e siècle ; des actes de la pratique émanant des seigneurs territoriaux et des échevins urbains dont les chirographes enregistraient les opérations commerciales les plus diverses. Seulement à compter des années 1280, s’y ajoutent des coutumiers qui confirment les conclusions tirées des milliers d’actes de la pratique. Du fait des mutations sociales et économiques qui affectaient l’Europe aux 12e et 13e siècles, l’on constate une naissance du droit contractuel autour du renouveau urbain, de la renaissance commerciale et de l’affermissement du pouvoir, notamment juridictionnel, des princes territoriaux.La question centrale du droit des obligations est de savoir comment contraindre le débiteur à respecter ses engagements. Pour y répondre, encore faut-il être certain que le débiteur se soit engagé. Pour cela, le droit du 12e siècle a recours aux techniques déjà connues en matière de droit des biens, à savoir conférer légitimité et sécurité en faisant conclure les opérations les plus importantes devant les puissants d’abord, devant les juges ensuite. La pratique du record de cour est ainsi née. Aussi, le formalisme dans la conclusion des contrats a toujours été souple et la question de la naissance du consensualisme, abordée dans certaines coutumes, semblait causer un désarroi tant elle était étrangère au droit coutumier. Ensuite la contrainte s’exerçait par l’emprisonnement pour dette ; par l’exécution sur les meubles et sur les immeubles. Pour améliorer les chances du créancier, le droit coutumier a recours à la plévine coutumière, sûreté personnelle par excellent.

    Gordon Choisel, Les ventes aux enchères de l'époque moderne à aujourd'hui (XVIe-XXIe)., thèse en cours depuis 2017 en co-direction avec Yves Mausen  

    Ce projet vise à interroger les dernières réformes (lois de 2000 et 2011 ainsi que les lois « Hamon » et « Macron ») à travers une démarche critique fondée sur la méthode historique. La perte de vitesse du marché de l'art français, la disparition programmée des commissaires-priseurs, la montée en puissance des ventes en ligne sont autant de réalités que ce sujet souhaite aborder.

    Timothée Marteau, La condamnation du mineur criminel par le parlement de Paris au XVIII siècle (1700-1791), thèse en cours depuis 2017  

    La minorité pénale désigne l'état d'une personne qui n'a pas atteint l'âge fixé pour la majorité pénale et dont les infractions sont soumises à un régime répressif particulier. La présente thèse a pour objectifs de décrire et de comprendre comment la minorité du délinquant est prise en compte par le droit pénal à la fin de l'Ancien Régime. Face au silence de la législation royale, la doctrine tente de proposer un cadre commun mais ne pose que les contours de la minorité pénale. Les prescriptions des criminalistes demeurent peu nombreuses et affirment toujours la primauté de l'appréciation du juge. La responsabilité pénale est donc essentiellement casuistique, sans être totalement aléatoire. La pratique judiciaire de la minorité pénale se révèle bien plus subtile que ne le laisse présager la doctrine. L'étude se concentre en priorité sur les archives du Parlement de Paris du XVIIIe siècle.

    Jean Charriaud, Le contrat de dépôt (XIIe-XVIe siècle) : une figure contractuelle protéiforme, thèse soutenue en 2016 à Paris 2, membres du jury : David Deroussin (Rapp.), Nicolas Laurent-Bonne (Rapp.), Luisa Brunori et Emmanuelle Chevreau  

    Le XIIe siècle est l’aube d’une nouvelle ère, marquée par la redécouverte du droit romain, mais aussi par la reprise des échanges économiques, échanges qui s'accentueront à partir de la fin du XVe siècle avec la conquête du Nouveau Monde. Devant faire face à ce nouveau droit, mais aussi aux nécessités économiques impliquant une technicité juridique accrue, les juristes médiévaux, tout comme leurs successeurs de la Renaissance, tentent de définir les contours de cette figure contractuelle romaine si énigmatique : le dépôt. Ce dernier est utilisé pour toutes sortes d’opérations économiques et juridiques, y compris les plus condamnables selon la morale de l'époque. De ce fait, outre la doctrine, c’est l’ensemble des acteurs du droit de ce temps qui sont contraints de tenter de régir et de définir cette figure contractuelle protéiforme. C’est ainsi que cette opération de catégorisation juridique va mobiliser tant les pouvoirs publics, que les juristes de droit coutumier et les praticiens, qui n'auront de cesse de tenter d'apporter des solutions à ce qui demeure, encore à l'heure actuelle, une épineuse problématique.

    Marie-Anne Daillant, Le retard dans l'exécution des contrats (XIIe-XIXe siècle). Contribution historique à l'étude de la responsabilité contractuelle, thèse soutenue en 2016 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Michèle Bégou-Davia, membres du jury : David Deroussin (Rapp.), Nicolas Warembourg (Rapp.), Laurent Pfister et Luisa Brunori  

    Depuis plus d’un siècle, l’existence du concept de responsabilité contractuelle suscite de vives controverses au sein de la doctrine française. Le retard contractuel, aussi dénommé demeure, ou mora, constitue le second fait générateur de la responsabilité contractuelle, à côté du défaut d’exécution. Les spécificités de la demeure tiennent tant à ses conditions de mise en œuvre qu’à son régime, caractéristiques qui ne cesseront d’être réformées depuis le Moyen Âge, au gré des besoins et valeurs de chaque époque sans cesse en évolution. Fidèle à l’héritage romain dévolu par la Codification justinienne, le jus commune ne parviendra pas à formuler un principe général de responsabilité contractuelle pour retard, admettant que cette question relève davantage du fait que du droit. Il dispose néanmoins du matériau nécessaire à l’édification du principe. Mais le retard n’y est jamais considéré comme une faute, et ce constat est d’autant plus frappant dans les sources du droit propre au Royaume de France qui privilégient la recherche de l’exécution en nature de la dette. Le véritable changement de paradigme s’opèrera à la fin du XVe siècle, puis surtout sous la plume des juristes humanistes, qui, pour la première fois, qualifieront le retard de faute. Toutefois, faute, dommage et causalité ne feront pas l’objet d’une systématisation aboutie, bien que favorisée par l’énonciation d’un principe général de responsabilité civile par Grotius, sous l’égide du précepte du neminem laedere. Aux siècles suivants, l’ambiguïté demeurera manifeste, entraînant d’ailleurs une importante discordance entre les deux sommités de la doctrine française moderne, Domat et Pothier. Finalement, les rédacteurs du Code civil ne prendront pas partie pour un principe de responsabilité contractuelle pour retard, tout en confirmant les traits principaux d’un tel concept.

    Caroline Desbois, Les relations de travail , thèse en cours depuis 2016  

    Il s'agit en premier lieu de définir précisément les tenants et les aboutissants des relations de travail à la fin de l'ère féodale et durant l'Ancien Régime. Quelles formes prennent-elles, qui sont les parties aux contrats, comment y mettons fin ?... Les recherches portent notamment et principalement sur les registres et comptes-rendus d'audiences du tribunal de Prévôté du Châtelet de Paris, sur les archives des corporations et des notaires.

    Victor Simon, Les échelles du Levant et de Barbarie : Droit du commerce international entre la France et l'Empire ottoman (XVIème - XVIIIème siècle), thèse soutenue en 2014 à Paris 2, membres du jury : Florent Garnier (Rapp.), Nicolas Warembourg (Rapp.), Jean Hilaire, Alexis Mages et Laurent Pfister  

    Après l’octroi des premières capitulations au début du XVIe siècle par les sultans turcs, de nombreux négociants provençaux fondent des établissement dans les principales places de commerce de l’Empire ottoman. Depuis l’Époque médiévale, celles-ci sont désignées sous le vocable d’échelles du Levant et de Barbarie. Ces termes renvoient également aux cadres juridiques développés pour organiser ce commerce international de grande ampleur. Dès lors, les marchands des échelles sont soumis à une triple contrainte résultant du droit capitulaire turc, des usages commerciaux et de la législation royale. En s’appuyant sur les capitulations qui garantissent la libre circulation des personnes et des biens sur le territoire ottoman, les négociants français développent des structures juridiques empiriques. À partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, les rois de France essayent par ailleurs d’imposer une forme de dirigisme commercial, afin de subordonner l’activité économique à la politique royale et de la faire tendre vers le bien de l’État.

    Constance D'Ornano, La rançon de la fin de l'Antiquité au XVIIIème siècle, thèse en cours depuis 2014 en co-direction avec Philippe Cocatre-Zilgien  

    Cette étude a pour objet l'analyse du régime juridique de la rançon, somme d'argent versée pour la libération d'un captif, en tant que notion autonome, depuis la fin de l'Antiquité jusqu'au XVIIIe siècle. Le maintien, les utilisations et justifications nouvelles des règles romaines se sont peu à peu trouvés complétés par des innovations légales, pratiques et doctrinales. La vie juridique de la rançon est ici appréhendée dans son ensemble. Sont ainsi examinés les conditions de sa naissance et les questionnements sur sa légitimité, traitées en référence au droit de la guerre et à la liberté contractuelle. Sont également étudiées les règles entourant son paiement dans le cadre familial, extrafamilial et institutionnel. Pour se faire, il faut confronter les différentes sources (ordonnances, traités entre puissances, arrêts de parlements, minutes de notaires, polices d'assurances gloses et commentaires, doctrines civiliste et internationaliste). Une définition précise des notions d'ennemis, de guerre, de conflit, de puissance étatique est également nécessaire. Une mise en perspective des solutions de droit privé et public avec le contexte historique et politique national et international est recherchée.

    Lancelot Maygnan, La mort civile en France du XIIe au XIXe siècle, thèse en cours depuis 2013  

    La mort civile était une fiction juridique en vertu de laquelle certaines personnes, quoique réellement vivantes, étaient réputées mortes aux yeux de la loi. Elle atteignait sous l'ancien droit deux catégories d'individus bien différentes: les religieux et les condamnés à des peines perpétuelles. Etonnante dans sa double nature, terrible dans ses conséquences patrimoniales, cette institution n'a pourtant jamais fait l'objet d'une monographie l'envisageant dans sa globalité et sur le long terme historique. Une telle étude, qui permettrait de découvrir les fondements de cette fiction capitale, et de préciser l'évolution de son régime, paraît néanmoins s'imposer. Le dépouillement des deux corpus, romain et canonique, et de leurs commentaires médiévaux, permettra d'abord de déterminer les modalités de l'influence de la capitis deminutio romaine sur la mort civile en France. Des recherches dans le droit propre ainsi que dans la pratique judiciaire française du XIIIe au XVIe siècle, sera ensuite l'occasion de comprendre pourquoi, dans la pratique, le régime de la mort civile des religieux diffère de celui des condamnés. Enfin, la consultation des sources juridiques modernes abordant la question, fera apprécier l'ampleur qu'eurent les redéfinitions théoriques que subirent alors les fondements de la mort civile, sur son régime et son application.

    Alexandra Lamothe, L'indemnisation de la victime en droit de la responsabilité civile, thèse soutenue en 2010 à Paris 2 en co-direction avec Denis Mazeaud  

    La volonté d'indemnisation des victimes a dominé tout le droit de la responsabilité civile du XXème siècle et ce de façon hégémonique. L'avènement de cette fonction indemnitaire rendu possible grâce à l'assurance, n'a été accompli qu'au prix d'un bouleversement de la structure et des finalités de la responsabilité civile. Aujourd'hui c'est toute cette évolution qui est remise en cause : la fonction indemnitaire serait condamnée au déclin. La réparation des dommages ne devrait plus être assurée principalement par la responsabilité civile, mais par d'autres procédés d'indemnisation, tels que les fonds d'indemnisation, l'assurance directe. Si une telle substitution est envisageable, elle ne nous paraît pour autant pas conforme à une idée à laquelle les hommes restent attachés : la Justice. L'engagement de la responsabilité ne se réduit pas à une simple technique de gestion tendant à la réparation. Les mécanismes de responsabilité tendent à atteindre l'idéal de Justice. En outre, la responsabilité civile ne vise pas seulement à réparer les préjudices subis, mais aussi à sanctionner le responsable et à prévenir la réalisation des dommages. Si l'impératif d'indemnisation qui est de l'essence de la responsabilité civile doit certainement être optimisé, il devra composer avec ses autres fonctions. Une consécration et un renforçement de son rôle punitif et préventif se révèlent nécessaires.

  • Catherine Touche, Les doctrines juridiques de l'Europe libérée face aux codes napoléoniens (1811 -1825), thèse soutenue en 2022 à Rennes 1 sous la direction de Sylvain Soleil, membres du jury : Stéphanie Blot-Maccagnan (Rapp.), Anna Klimaszewska (Rapp.), Isabel Ramos Vázquez et Carmelo Elio Tavilla  

    À compter de 1793, la France révolutionnaire puis napoléonienne en est venue à occuper la moitié de l’Europe. Les territoires belges et la Hollande, une grande partie des territoires suisses et allemands, la Pologne, les divers royaumes italiens et l’Espagne ont ainsi été soumis, à divers degrés, au modèle juridique français, dont ses législations codifiées : non seulement le Code civil (1804) – le plus fameux des cinq –, mais aussi le code de procédure civile (1806), le code de commerce (1807), le code d’instruction criminelle (1808) et le code pénal (1810). L’un des grands paradoxes de cette épopée française est d’avoir voulu imposer un système juridique commun à l’Europe et, ce faisant, d’avoir partout éveillé les nationalismes. La désaffection progressive des élites et des populations accompagne le désastre de Leipzig (octobre 1813), la campagne de France et le traité de Fontainebleau (juin 1814). L’acte final du congrès de Vienne (9 juin 1815) et la défaite de Waterloo (18 juin) consacrent l’effondrement de l’hégémonie française. Dans cette période charnière, les auteurs de doctrine écrivent. Tandis que des réformateurs proposent de prendre les codes français pour modèle, d’autres rejettent ou ignorent l’héritage de l’envahisseur. Tandis que certains font l’exégèse de la codification française, d’autres cherchent à l’insérer dans un paysage juridique européen où la comparaison est une nécessité. Parfois, les réactions aux codes mènent à la création : l’École historique du droit est ainsi fondée en 1814. La littérature juridique de ces pays, dans le crépuscule de l’occupation puis à l’aube des restaurations, témoigne d’une grande diversité, d’une évolution à la fois substantielle et méthodologique, et met en lumière l’existence de réseaux doctrinaux avec leurs pôles d’attraction. Examiner la façon dont les auteurs européens se positionnent face aux cinq codes français, c’est interroger un carrefour de l’histoire du droit en Europe.

    Marie-Françoise Daviot, La vente des biens nationaux dans le Vendômois (1789-1850), thèse soutenue en 2013 à Paris 2 sous la direction de Jean-Louis Harouel, membres du jury : Stéphane Boiron (Rapp.), Jacques de Saint-Victor (Rapp.)  

    Entre Beauce et Sologne, le Vendômois est en 1789, une région pauvre, souffrant de la disette, situation à laquelle l’administration révolutionnaire n’a pas su remédier. La vente des biens nationaux en augmentant la propriété foncière des notables qui ont déjà la mainmise sur les trois quarts du sol de la région et contrôlent désormais les institutions politiques et administratives, va asseoir leur influence sur les populations.Si sur le plan de l’agriculture, le système paternaliste disparaît, il n’en laisse pas pour autant place à une économie capitaliste florissante. Le retard dans ce domaine et dans ceux de l’industrie et du commerce, restera important au XIXème siècle. Le bilan des ventes nationales montre la disparition presque totale de la propriété ecclésiastique et la division par trois de la propriété noble. Le transfert de propriété aux paysans, qui peut paraître réel lors des premières ventes, est fortement atténué par le phénomène des reventes qui s’étalent sur les cinquante années suivantes. Le point remarquable, qui apparaît également dans cette étude, est la relative modération de la population vendômoise et des hommes politiques, quand elle a pu les désigner pour l’administrer localement. Attachée aux traditions, la population bien qu’elle ait participé aux acquisitions des biens dits nationaux, a su montrer de la résistance face aux comportements extrêmes des hommes politiques parisiens et blésois. Contrairement à beaucoup d’autres régions françaises plus urbaines, les persécutions et les destructions, qui ont marqué la période des ventes nationales, n’ont pas été systématiques en Vendômois, et c’est tout à son honneur.

  • Alexandre Mimouni, Le crime de faux en droit romano-canonique médiéval. Doctrine et pratiques (XIIe-XVe siècle), thèse soutenue en 2023 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Franck Roumy et Salvatore A. Sciortino  

    Selon le Code pénal, constitue un faux toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice et accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou tout autre support d'expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet d'établir la preuve d'un droit ou d'un fait ayant des conséquences juridiques. En droit romain, et ce depuis la lex Cornelia de falsis (81 avant notre ère), le terme de falsus recouvre bien plus une catégorie d'infraction qu'une incrimination précise. Le corpus de Justinien en témoigne, en présentant un véritable catalogue d'infractions telles que le faux témoignage, le faux monnayage, le faux en écriture ou certaines formes de corruptions judiciaires. La réception de ces textes durant la renaissance juridique du XIIe siècle fournit au droit savant, dans le contexte consécutif à la Réforme Grégorienne, un vocabulaire riche visant à structurer un discours sur le faux obéissant à des objectifs précis : prévention des falsifications en matière de lettres pontificales, protection de l'acte authentique nouvellement conceptualisé, développement de la procédure romano-canonique, etc. L'analyse des commentaires doctrinaux, canonistes et civilistes, permettra de comparer les deux approches de la notion. L'étude de la littérature processuelle, destinée à l'usage des juges ecclésiastiques et séculiers, ainsi que celle des statuts urbains et législations coutumières, permettra de compléter ce regard.

    Alexandre Mimouni, Le crime de faux en droit romano-canonique médiéval. Doctrine et pratiques (XIIe-XVe siècle), thèse soutenue en 2023 sous la direction de Franck Roumy et Salvatore A. Sciortino, membres du jury : Orazio Condorelli (Rapp.), Antonia Fiori et Nicolas Kermabon    

    Selon le Code pénal, constitue un faux toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice et accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou tout autre support d'expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet d'établir la preuve d'un droit ou d'un fait ayant des conséquences juridiques. En droit romain, et ce depuis la lex Cornelia de falsis (81 avant notre ère), le terme de falsus recouvre bien plus une catégorie d'infraction qu'une incrimination précise. Le corpus de Justinien en témoigne, en présentant un véritable catalogue d'infractions telles que le faux témoignage, le faux monnayage, le faux en écriture ou certaines formes de corruptions judiciaires. La réception de ces textes durant la renaissance juridique du XIIe siècle fournit au droit savant, dans le contexte consécutif à la Réforme Grégorienne, un vocabulaire riche visant à structurer un discours sur le faux obéissant à des objectifs précis : prévention des falsifications en matière de lettres pontificales, protection de l'acte authentique nouvellement conceptualisé, développement de la procédure romano-canonique, etc. L'analyse des commentaires doctrinaux, canonistes et civilistes, permettra de comparer les deux approches de la notion. L'étude de la littérature processuelle, destinée à l'usage des juges ecclésiastiques et séculiers, ainsi que celle des statuts urbains et législations coutumières, permettra de compléter ce regard.

    Victor Le Breton-Blon, La lettre de change : la théorie face à la pratique bordelaise de la seconde modernité (1673-1789), thèse soutenue en 2021 à Bordeaux sous la direction de Xavier Prévost et Luisa Brunori, membres du jury : David Deroussin (Rapp.), Géraldine Cazals et Dave De Ruysscher  

    L’histoire de la lettre de change reflète l’émergence d’une innovation commerciale pour élaborer un instrument de paiement, de crédit et de spéculation sans déplacement matériel de l’argent. La traite apparaît ainsi dès la fin du Moyen Âge et devient rapidement un moyen incontournable pour les échanges sur de longues distances. Elle connaît son apogée sous l’influence des échanges transatlantiques et européens à partir du XVIe siècle, notamment avec la technique de l’endossement. L’instrument cambiaire gagne alors progressivement les traits d’un papier monnaie pour répondre aux transactions quotidiennes tout en contribuant à de vastes mouvements spéculatifs au service du capitalisme commercial naissant. La consolidation des principales caractéristiques de la lettre de change reste néanmoins méconnue pour les XVIIe et XVIIIe siècles. L’évolution des opérations cambiaires soulève de nouveaux défis, des problématiques inédites à la fois dans le domaine juridique et économique. L’influence de secteurs d’activités diversifiés, l’apparition de règlementations publiques particulièrement ambitieuses et les transformations de la science juridique impliquent des relations particulièrement complexes entre le droit et les affaires, relations dont les contours restent encore à déterminer. L’étude de la théorie et de la pratique de la lettre change permet d’apporter de nouveaux éclaircissements à cet égard. Elle offre une visibilité plus large sur les phénomènes à l’œuvre grâce à la mobilisation de sources multiples et complémentaires dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire. Cette démarche vise à obtenir une image cohérente de la matière sans distinguer strictement les questions économiques et juridiques, car elles ne sont pas amenées à vivre séparément. L’activité commerciale de Bordeaux, l’un des principaux ports français de la seconde modernité, offre un terreau fertile pour révéler la présence de situations dialogiques, de tensions ou d’ignorances qui concourent selon différentes configurations à la consécration des singularités essentielles du droit cambiaire selon des influences locales, nationales mais aussi européennes.

    Floriane Masséna, La prescription extinctive des moyens de défense, aux origines de la maxime Quæ temporalia sunt ad agendum perpetua sunt ad excipiendum, thèse soutenue en 2020 à université ParisSaclay sous la direction de Boris Bernabé, membres du jury : Xavier Godin (Rapp.), Emmanuelle Chevreau et Emmanuel Jeuland  

    En établissant la perpétuité de l’exception de nullité à l’article 1185 du code civil dans sa nouvelle rédaction issue de la réforme du droit des obligations de 2016, le législateur a partiellement codifié la maxime Quæ temporalia sunt ad agendum perpetua sunt ad excipiendum. La question de la durée des autres moyens de défense n’a en revanche pas été résolue par la réforme. Les débats qui ont cours depuis le milieu du XXe siècle quant à la pertinence d’un principe de perpétuité des moyens de défense demeurent donc d’actualité. Ses partisans invoquent la maxime Quæ temporalia, ses racines anciennes, et sa constance au fil des siècles. Ses détracteurs invoquent au contraire la prétendue caducité de la maxime Quæ temporalia, laquelle aurait été implicitement abrogée par le code civil de 1804. L’étude historique de cette maxime permet de mieux en saisir la cause, le contexte et les motifs à l’origine de son élaboration et, à travers les évolutions de son régime juridique, d’enrichir et de renouveler le débat tenant à son opportunité en droit positif. D’origine plus probablement médiévale que romaine, la maxime Quæ temporalia vise, en offrant un privilège à la partie faible du procès, à assurer l’équité au cours de l’instance. Cette volonté de protéger le défendeur se retrouve à chaque époque et se traduit par de régulières réaffirmations et extensions du principe de perpétuité des moyens de défense. Le quasi vide juridique qui caractérise l’histoire de cette maxime invite à s’intéresser par ailleurs à la place des sources subsidiaires du droit dans le système français, y compris après l’œuvre codificatrice napoléonienne.

    Michel Ouattara, L’institution basilicale : Statut canonique, enjeu des relations église/états, thèse soutenue en 2018 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de François Jankowiak, membres du jury : Nicolas Warembourg (Rapp.), Brigitte Basdevant-Gaudemet  

    L’institution basilicale, ancrée dans le plus ancien passé de Rome, s’est longtemps caractérisée par un plan architectural spécifique héritant de l’édifice païen. Enrichie de privilèges liturgiques, partageant parfois les fonctions ou entrant en concurrence avec la cathédrale, graduellement dotée d’un statut canonique, la basilique constitue aussi un enjeu des relations que l’Église catholique romaine entretint avec les États et, au-delà, avec les sociétés civiles. La symbolique puissante et le prestige attachés aux basiliques – et au premier chef à celles, majeures et patriarcales, de la Ville – ont commandé, pour partie sur le fondement d’un décret de Pie VII daté de 1805, l’élaboration d’une politique pontificale d’octroi du titre de basilique mineure à des sanctuaires inscrits à la fois, moyennant un jeu d’échelles complexe, dans leur espace local et dans la dimension universelle, confluence permettant notamment aux pontifes de les utiliser comme relais de l’enseignement magistériel. Après le concile Vatican II et le décret du 9 novembre 1989 de l’actuelle Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, la requête d’institution basilicale est d’abord appréciée au niveau de l’Église locale (diocèse et Conférence des évêques) avant d’être transférée au Saint-Siège, ce qui témoigne de la revalorisation des Églises particulières dans le processus. Celui-ci implique une relation triangulaire entre les trois protagonistes que sont le Saint-Siège, les responsables politiques de la région ou du pays où se trouve l’édifice construit ou à construire et le « peuple chrétien » concerné par la basilique instituée ou candidate au statut. In fine, c’est l’usage de la basilique par les fidèles, les pèlerins et les visiteurs qui contribue à définir l’importance générale de telle ou telle basilique pour l’Eglise. Le présent travail interroge sur la raison d’être et les caractéristiques propres aux basiliques, leur développement et leur multiplication à partir du XIXe siècle et surtout des pontificats qui ont suivi Vatican II ; sur 1.765 basiliques recensées actuellement, moins de 150 appartiennent à la période antique, médiévale et moderne, autant au XIXe siècle, mais plus d’un millier sont instituées au XXe siècle et plus de 200 depuis l’an 2000. Leur statut d’églises éminentes semble s’accommoder de leur expansion et de l’augmentation de leur fréquentation, voire les favoriser. Ce mouvement dynamique contemporain mérite d’être évalué comme signe de vitalité ecclésiale, de mutation autoentretenue ou de déploiement des orientations de Vatican II. À défaut de propositions d’évolution juridique, qui ne semblent pas s’imposer dans l’état actuel des choses, le présent travail contribue à une réflexion sur l’avenir de l’institution basilicale.

    Vanessa Guillemot-Treffainguy, La protection de l'enfant contre ses parents : (1804-1958), thèse soutenue en 2017 à Bordeaux sous la direction de Yann Delbrel, membres du jury : Philippe Nélidoff (Rapp.), Xavier Prévost, Adeline Gouttenoire et Olivier Serra  

    De la promulgation du Code civil en 1804 à l’Ordonnance civile du 23 décembre 1958, la protection de l’enfant « en danger » a connu ses plus grandes transformations. Le Code civil sacralise la puissance paternelle comme un droit-pouvoir exercé sur l’enfant. De cette conception restrictive découle une absence de protection légale de l’enfant « en danger » au sein de son foyer, qu’il soit légitime ou naturel. Dès le XIXe siècle pourtant, les juges ont dégagé la notion d’intérêt de l’enfant pour pallier les insuffisances législatives, mais confrontés à une conception forte du droit du père sur l’enfant, ils ne peuvent en limiter durablement les effets en l’absence d’abus de droit. À la fin du siècle, le passage de la magistrature paternelle à la magistrature judiciaire s’accompagne de l’immixtion graduelle des autorités publiques dans la sphère privée, marquée par la promulgation de la loi du 24 juillet 1889 instituant la déchéance de la puissance paternelle. Il apparaît cependant que les rares interventions législatives des XIXe et XXe siècles portant atteinte au droit sacré du père répondent à une logique première de sauvegarde des intérêts de l’État face à la menace sociale, représentée par des familles considérées comme défaillantes, plutôt qu’à une volonté d’élaborer un droit protecteur pour l’enfant. Dès lors, en œuvrant pour une politique hygiéniste systématique, le législateur a provoqué une politique judiciaire du « tout ou rien » fondée sur la faute des parents au détriment de l’intérêt de l’enfant. Toutefois, les juges ont continué à élaborer des théories juridiques pour combler les lacunes, à tel point que l’intérêt de l’enfant tend à devenir le critère judiciaire de sa protection dès l’entre-deux-guerres. Il faut cependant attendre l’Ordonnance du 23 décembre 1958 pour que l’intervention de l’État ne soit plus fondée sur la faute des parents mais sur le seul intérêt de l’enfant.

    Thomas Roger, La perception de l'étranger dans le droit des marchands et négociants (XVIe - XVIIIe siècles), thèse soutenue en 2014 à Rennes 1 sous la direction de Édouard Richard, membres du jury : Jochen Hoock (Rapp.), Gauthier Aubert, Anthony Mergey et François Saint-Bonnet  

    La perception de l'étranger dans le droit des marchands et négociants révèle l'existence d'un droit dérogatoire pour les commerçants aubains. En effet, des circonstances politiques telles que des guerres ou des facteurs économiques ont impacté le sort des mercatores et negociatores. Parallèlement, du XVIe au XVIIIe siècle, le développement des pouvoirs royaux a modifié le cadre et les mentalités dans lesquels se mouvaient lesdits commerçants. Ces contextes ont eu des répercussions tant sur le jus mercatorum que sur les règles coutumières, royales ou jurisprudentielles applicables. De la même façon, une analyse juridique comparative sera régulièrement menée afin d'apporter un éclairage extérieur à partir du droit pratiqué au-delà des frontières de l’État royal. Il sera vu que seuls des évènements circonstanciels, momentanés et partiels ont pu mener à une certaine acceptation. La production de normes juridiques encourageant l'installation des commerçants français à l'étranger caractérisera également cette période.

    Aurélien Bournonville, De l’Intendance au Commissariat de la Marine (1765 – 1909) : un exemple de stabilité administrative, thèse soutenue en 2014 à Lille 2 sous la direction de Louis de Carbonnières, membres du jury : Pierre-Yannick Legal (Rapp.), André Fourés et Vincent Cattoir-Jonville    

    Les commissaires de la Marine sont les officiers chargés, jusqu’en 2010, du soutien logistique et du service financier dans la Marine française. Ces compétences sont un reliquat de celles qu’ils exercent jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale. En effet, outre le service administratif de la Marine, les commissaires sont compétents, au XIXème siècle, pour les affaires maritimes : la navigation commerciale, la pêche maritime, le statut professionnel des marins, les colonies. Ils interviennent dans l’ensemble des matières relevant du ministre de la Marine et des colonies. Cette situation est héritée de l’Ancien Régime. Elle témoigne de l’influence des idées de Colbert sur l’administration des affaires maritimes. Quand il devient secrétaire d’État à la Marine, il met en place non pas un ministère technique chargé des opérations navales, mais une administration chargée de développer l’activité maritime française. Il s’appuie, à cette fin, sur les commissaires de la Marine. Cette situation ne cesse qu’avec l’apparition des navires modernes, en acier et propulsés par vapeur, au XIXème siècle.

    Nicolas Martin, De la Chambre de commerce de La Rochelle aux bureaux de Versailles, les relations commerciales entre droit romain et Europe du Nord au XVIIIe siècle : la voile rochelaise dans l'ombre de la Hanse, thèse soutenue en 2013 à La Rochelle sous la direction de Jacques Bouineau, membres du jury : Olivier Ragnhildur Helgadóttir (Rapp.), Philippe Sturmel et Mathias Tranchant  

    Créée en 1719 pour lancer une nouvelle représentation de la sphère « commerciale » au sein de la généralité, la Chambre de commerce de La Rochelle, point central d’une organisation institutionnelle complexe, participe activement à la vie politique et économique du royaume. Malgré la rivalité organique qui la fragilise, cette neuvième chambre parvient finalement à se présenter comme l’interlocuteur privilégié du négociant et son plus fervent défenseur. En tant qu’intermédiaire entre les rouages du pouvoir et les maisons de commerce, elle devient le pilier du négoce de la généralité et aussi sa mémoire, en collectant une abondante correspondance et de nombreux écrits touchant au commerce. Inscrite dans une logique de participation mais aussi de contestation, sa défense des intérêts locaux au sein du vaste intérêt national trouve tout particulièrement à s’exprimer dans les relations commerciales avec l’Europe du Nord. Certes, les préoccupations essentielles du commerce sont ailleurs, dans la mesure où ce circuit maritime ne saurait rivaliser en importance avec le trafic colonial et la traite négrière. Pour autant, les négociants rochelais n’entendent pas se résigner à la situation de fait qui prévaut dans la route du Nord : des denrées coloniales et des marchandises françaises fort convoitées par l’espace septentrional, mais transportées presque exclusivement sous pavillon étranger. Connus pour être de « grands disputeurs et faiseurs de mémoires », les Rochelais ne manquent pas d’analyser au fond les causes de la crise du commerce direct entre le Nord de l’Europe et le royaume. Ils dénoncent non seulement la mainmise quasi hégémonique des Anglais et des Hollandais sur cette voie d’échanges, mais également les mesures adoptées par les bureaux de Versailles qu’ils jugent trop timides. Cette réalité, expliquée jusqu’alors par des considérations d’ordre économique, politique et culturel, se colore de tout autres teintes si l’on prend en considération la norme juridique. Analysée à plusieurs niveaux et dans plusieurs dimensions, cette dernière révèle une inégalité de traitement manifeste entre négociants français et étrangers. Ententes diplomatiques, traités internationaux, législation douanière, cadre institutionnel, toutes les composantes de la règle de droit jouent un rôle important dans le fonctionnement de ce circuit maritime. Toutefois, la corrélation entre la règle de droit et le commerce du Nord ne saurait être appréhendée par la seule étude des échanges avec le port de La Rochelle. Le regard doit se porter également vers les modèles institutionnels et douaniers septentrionaux. Or ces derniers confirment que la spécificité de la norme juridique dans certains États du Nord constitue un élément déterminant de cette carte maritime. Et au-delà de ce constat, l’analyse attentive de l’un des plus anciens monuments du droit maritime médiéval, par ailleurs à l’origine de la ligue hanséatique, conduit à une singulière découverte : ce texte, connu sous le nom de « Lois de Visby » laisse transparaître, dans le berceau même de l’Europe du Nord, une très nette influence romaine.

    Sylvain Bloquet, La loi et son interprétation à travers le Code civil (1804-1870), thèse soutenue en 2011 à Paris Est sous la direction de Alain Desrayaud, membres du jury : Jean-Louis Thireau (Rapp.), Philippe Jestaz et Jean-Louis Harouel    

    Souscrivant à une conception large de la loi, les rédacteurs du Code civil n'enfermeraient pas le juge dans une exégèse étroite de la législation.La doctrine civiliste du XIXème siècle, partagée entre une mémoire de tradition et une mémoire de fondation, entendait interpréter le Code civil en respectant l'esprit de ses auteurs.

  • Marie-France Gouasmi, La contrainte dans les contrats. Les origines de la violence comme vice du consentement dans la doctrine romano-canonique médiévale (XIIe-XVe siècle), thèse soutenue en 2022 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Franck Roumy, membres du jury : Florence Demoulin-Auzary (Rapp.), Nicolas Laurent-Bonne (Rapp.), David Deroussin  

    La notion de violence dans les contats est héritée de la notion romaine de metus (la crainte). C’est l’une des notions que les juristes médiévaux ont longuement débattu lors de la redécouverte du Corpus de Justinien et de la renaissance juridique du XIIe siècle. On doit l’expression « vice du consentement » aux juristes du droit naturel moderne du XIXe siècle, mais la notion de vice en tant de défaut suivant l’étymologie de ce terme (vitium), est déjà présente chez les civilistes de l’école italienne du XIVe siècle, à partir de Cynus de Pistoie, reprise par Bartole puis Balde. La violence est théorisée par la doctrine romano-canonique médiévale avec un apport indéniable des canonistes, notamment dans l’atténuation de la rigueur romaine et sa subjectivisation au nom de l’équité canonique, pouvant profiter à la victime. En effet, tous les éléments constitutifs de la violence, ainsi que les conditions de sa prise en compte répertoriés dans le Code Napoléon de 1804 sont issus du droit romain débattus et théorisés par des docteurs médiévaux ; la doctrine de l’Ancien Régime ne fait que reprendre les débats d’une notion déjà achevée à la fin du XIVe siècle avec Balde, ce qui s’explique par sa qualité de juriste de l’utrumque jus. La version de 1804 est restée en vigueur jusqu’en 2016, où le législateur a fait le choix de généraliser les concepts et de supprimer quelques termes du droit romain.

    Romain Broussais, Le scripteur urbain : clercs et notaires au service de la ville médiévale (XIe-XIVe siècle), thèse soutenue en 2021 à Paris 2 sous la direction de Bernard d' Alteroche, membres du jury : Nicolas Leroy (Rapp.), Sophie Petit-Renaud (Rapp.), Michèle Bégou-Davia et Franck Roumy  

    Le scriptorat urbain, qui naît au XIe siècle en Italie du Nord de la rencontre du notariat public, profession libérale, et des associations urbaines, personnes privées, répond à un besoin pratique des villes. En France, la seconde moitié du XIIe siècle voit apparaître les premières mentions de rédacteurs d’actes dans les privilèges urbains. Une première fracture s’observe alors entre les villes de communes et celles de consulat. Dans les premières, les scripteurs sont tous des serviteurs rattachés aux institutions urbaines alors que dans les secondes, on rencontre aussi parfois des notaires publics. Cependant, quelque soit leur statut, les scripteurs deviennent les premiers auxiliaires des dirigeants urbains au XIIIe siècle. Leurs compétences font d’eux des serviteurs habiles dans tous les domaines : administratif, archivistique, diplomatique, électif, financier, gracieux ou judiciaire. C’est parce que les villes ont conscience de la nécessité de se doter de serviteurs de confiance qu’elles bâtissent à la même époque un régime juridique propre aux scripteurs urbains. Aux côtés de ces derniers, gravite aussi, au sein et en dehors des institutions urbaines, une multitude d’hommes qui vivent de leur plume grâce aux besoins en écriture des villes. Finalement, au XIVe siècle, les scripteurs urbains se tiennent de moins en moins aux côtés des dirigeants et deviennent surtout les subordonnés d’officiers spécialisés pour qui ils assurent principalement de simples tâches de rédaction.

    Sarah Rigaudeau, Le testament en droit canonique du XIIe au XVe siècle, thèse soutenue en 2020 à Paris 2 sous la direction de Franck Roumy et Patrick Arabeyre, membres du jury : Florence Demoulin-Auzary (Rapp.), Marta Peguera Poch (Rapp.), Virginie Lemonnier-Lesage  

    Pour les juristes français, les formes du testament sont le résultat d’une combinaison produite par l’influence du droit romain, des coutumes de l’ancienne France et de la législation révolutionnaire. L’apport du droit canonique à la formation du droit moderne et contemporain du testament, bien que majeur, est le plus souvent totalement passé sous silence. La réintroduction du testament au XIIe siècle est incontestablement due à la redécouverte du Corpus Juris Civilis. Cet ensemble fournit du procédé une définition particulièrement claire, l’entendant comme un acte de dernière volonté révocable. L’influence du droit romain, d’abord importante dans le Midi, a donc conditionné la diffusion de l’institution dans la pratique. Très tôt, cependant, s’est opéré un mouvement de simplification des formes exigées. La plupart des règles romaines sont écartées. L’Église n’exige en réalité aucune formalité, mais seulement des preuves de l’acte. Cette attitude très souple permet au plus grand nombre de tester, le plus souvent simplement par oral. Ouvrir à chacun une telle possibilité a bien sûr d’abord pour but de permettre à tous les chrétiens d’effectuer des legs pieux susceptibles, au-delà du rachat de leurs fautes, de venir enrichir le patrimoine ecclésiastique. Cette politique n’en débouche pas moins sur une promotion sans précédent de l’acte à cause de mort et de la liberté de disposer.

    Baudouin Ancel, Lois de police et ordre public dans le droit des conflits (XIIe siècle-XXe siècle) : genèse et réception de l'article 3, alinéa 1er du Code civil, thèse soutenue en 2019 à Paris 2 sous la direction de Anne Lefebvre-Teillard, membres du jury : Louis-Augustin Barrière, Louis d' Avout, Pierre Mayer et Sylvain Soleil  

    Cette recherche propose un éclairage historique des avatars de deux mécanismes désormais intégrés au système français de droit international privé, celui des « lois de police » et celui de « l’ordre public international », qui ont pour trait commun de s’opposer au jeu normal de la règle de conflit et de s’appuyer, l’un et l’autre, sur l’art. 3, al. 1er du Code civil de 1804. Prévenant par préemption les atteintes à l’utilitas publica vel communis ou y réagissant par éviction de la loi normalement applicable, ces deux types de normes tissent une histoire commune depuis les antécédents que furent les statuts prohibitifs et les statuts territoriaux identifiés par la doctrine romano-canonique médiévale. Adaptés par les juristes de l’Ecole Hollandaise et de l’Ecole Française à l’hypothèse dominante à la fin de l’Ancien Régime des conflits de souverainetés, ceux-ci sont recueillis en 1804 par l’art. 3, al. 1er. Le travail conjoint de la doctrine et de la jurisprudence et une réaction à la notion hybride de « lois d’ordre public » qui émerge au long du siècle suivant permettent leur reformatage en les séparant l’un de l’autre dès le tournant des XIXe et XXe siècles. Le déclin du conflit des souverainetés qui porte à se désintéresser des lois de droit public, voire des lois pénales, et une représentation plus privatiste du conflit de lois qui ne peut cependant méconnaitre l’interventionnisme croissant de l’Etat, confirment la distinction de deux figures appelées à être théorisées sous les concepts de lois de police ou d’application immédiate (promouvant l’utilitas communis) et d’exception d’ordre public (défendant les valeurs fondamentales).

    Guillaume Bergerot, « Oriatur in diebus vestris justitia et abundantia pacis » : La mission de justice du roi de Louis VI à Philippe II Auguste, thèse soutenue en 2019 à Paris 2 sous la direction de François Saint-Bonnet et Yves Sassier, membres du jury : Gilduin Davy (Rapp.), Vincent Martin (Rapp.)  

    La justice, office immuable de la royauté, permit aux rois du XIIe siècle de recouvrer progressivement leur autorité à l’échelle du regnum. Louis VI, et surtout Louis VII dont le règne mérite d’être réhabilité, y travaillèrent avec pragmatisme, l’exerçant comme une mission autonome reçue lors du sacre en vue de la paix. Ils préparèrent ainsi l’éclat du règne de Philippe Auguste. En 1223, la justice royale manifeste incontestablement la supériorité du roi sur ses sujets : sa majesté. La justice du roi ne se résume pas à son office judiciaire. Elle imposait au roi de conserver à chacun son droit avant même l’émergence des conflits. La juridiction gracieuse permit aux Capétiens d’étendre leur autorité protectrice par l’octroi de chartes de confirmation, de diplômes de sauvegarde et de garanties apportées aux actes juridiques réalisés par leurs sujets. Les Capétiens s’attachèrent à protéger les plus démunis et à soulager leur détresse matérielle, mettant en œuvre une forme de justice sociale. La procédure permit d’attraire dans les juridictions royales les justiciables, confiants dans l’équité des décisions de justice. Les modes alternatifs de règlement des conflits permettaient au roi de rétablir la concorde. Ses jugements étaient tempérés par la miséricorde et la clémence, marques de son autorité. Pour autant, le roi prononçait les peines les plus rigoureuses, selon le principe de la rétribution. La justice était attendue du roi : ses sujets la désiraient ainsi que le révèlent les lettres de plaintes. En répondant à ces requêtes, les Capétiens exercèrent leur devoir, manifestèrent leur légitimité à gouverner et préparèrent le renouveau de la souveraineté royale.

    Axel Degoy, Représentation du roi et pouvoir de « faire loy » : Enquête autour de l'activité normative du parlement de Paris à l'époque de Charles VI et de la double monarchie franco-anglaise (1380-1436), thèse soutenue en 2017 à Paris 2 sous la direction de Bernard d' Alteroche, membres du jury : Sophie Petit-Renaud (Rapp.), Patrick Arabeyre (Rapp.), Xavier Godin et Jacques Krynen  

    Puisqu’il est désormais avéré que les différents arguments avancés par les parlements de la monarchie à l’époque moderne afin de légitimer leur prétention à vérifier librement les édits royaux avaient des racines médiévales, il n’était pas injustifié de rechercher si leur propension à élever leurs arrêts de règlement au rang de véritables lois n’était pas, elle aussi, déjà en germe au Moyen Âge tardif. Une enquête dans les archives du parlement de Paris contemporaines du règne de Charles VI (1380-1422) et de la double monarchie franco-anglaise (1422-1436) permet de confirmer cette hypothèse. Il en ressort en effet qu’au tournant des XIVe et XVe siècles, dans le milieu parlementaire parisien, on considérait non seulement que par sa jurisprudence la « cour souveraine et capitale du royaume » dégageait des règles qui faisaient lois, mais en outre que les arrêts de règlement qu’elle édictait, ou du moins certains d’entre eux, étaient des actes normatifs souverains, voire constituaient de véritables ordonnances royales. Cette faculté reconnue à la cour suprême d’être un véritable co-législateur était au demeurant logique et naturelle, si l’on prend la peine de la replacer dans le contexte à la fois institutionnel, politique et idéologique du temps.

    Yannick Falélavaki, L'histoire d'une conversion : la doctrine française du XIXe siècle et le recours à la comparaison juridique, thèse soutenue en 2016 à Rennes 1 sous la direction de Sylvain Soleil, membres du jury : Nader Hakim (Rapp.), Mathieu Touzeil-Divina (Rapp.), Marie Goré  

    Alors que la doctrine juridique française ne semble porter qu’un intérêt relatif pour les droits étrangers entre 1815 et 1869, elle recourt au contraire de façon intensive au droit comparé entre 1869 et 1914. Comment expliquer ce basculement ? La première période est marquée par le silence d’une large partie de la doctrine relativement aux droits étrangers : ayant à sa disposition de véritables modèles juridiques (les codes napoléoniens), celle-ci ne ressent effectivement pas le besoin de porter son regard au-delà des frontières nationales mais se concentre presque exclusivement sur les seuls textes de ces codes nouveaux. En matière d’enseignement, cela se traduit notamment par l’adoption de la méthode exégétique ; d’ailleurs encouragée par l’Etat… Bien qu’une poignée de juristes français s’élève rapidement contre cette méthode qu’ils jugent insatisfaisante, les pionniers de la comparaison juridique ne forment alors que le cercle restreint des membres de la doctrine française. Mais ils annoncent et préparent leurs successeurs à l’ « ère comparative ». C’est en effet en 1869 qu’est fondée la Société de législation comparée, ses fondateurs pressentant en réalité dès cette date un « retard français », sur le plan juridique mais aussi dans les autres domaines (économie, enseignement, armée, sciences, etc.), qu’il sera difficile selon eux de combler. L’année suivante, la défaite de Sedan ne fait que confirmer leurs craintes. Surtout, elle pousse les jurisconsultes français à s’intéresser activement aux droits étrangers, en particulier celui du vainqueur. D’après eux, la comparaison juridique peut participer au « redressement français ». Du point de vue juridique, elle vise en effet à rénover le droit français et ses codes vieillissants. Ainsi s’explique, en définitive, l’intérêt grandissant porté par les plus célèbres juristes français de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle au droit comparé. Certains auront même pour ambition de l’ériger en science.

    Christophe Duvert, Le sens de la justice en Corée du Sud, thèse soutenue en 2016 à Paris 2 sous la direction de Jean-Paul Andrieux, membres du jury : Louis de Carbonnières (Rapp.), Manuel Gros (Rapp.)  

    La présente étude sur la justice sud-coréenne, passée et présente, cherche à énoncer les termes ou les valeurs qui pourraient guider vers une meilleure compréhension de cette notion. Elle ambitionne d’éclairer la particularité de sa tradition judiciaire qui a connu moult bouleversements et dont la perception actuelle est brouillée. Conceptualisée et institutionnalisée dans sa forme contemporaine sur un moule occidental, la justice s’inscrit dans une tradition juridique singulière et ancienne proprement coréenne. Comparativement à la tradition « légaliste » occidentale la pensée juridique coréenne s’appuie sur une morale tirée du confucianisme. Cette éthique fondée sur le savoir, les vertus et les convenances, va contribuer à façonner une théorie et une pratique de la justice dont l’influence perdure jusqu’à aujourd’hui. Pour découvrir le sens de la justice en Corée du Sud, la première partie cherche à définir l’ensemble des idées qui se rattachent au principe de justice afin d’en définir le « sens » au sens de signification. La deuxième partie traite de la justice en tant qu’institution judiciaire et ambitionne d’en retracer le fil historique afin d’en expliquer le « sens » compris comme la direction et les évolutions que connaissent les différentes formes d’administration de la justice. La troisième partie s’intéresse au sens de la justice en tant que ressenti, c’est-à-dire à la façon dont les Sud-Coréens, perçoivent et se saisissent de la justice au moyen des « sens ». Pour ce faire, c’est la perception de l’idée et de l’image de la justice comprise à la fois comme principe et comme fonction judiciaire qui est étudiée ainsi que sa réception.

    Sabrina Bendahmane, Le droit aux aliments de l'enfant naturel au XIXème siècle, thèse soutenue en 2014 à Paris 2 sous la direction de Anne Lefebvre-Teillard, membres du jury : Florence Demoulin-Auzary (Rapp.), Marta Peguera Poch (Rapp.), Nicolas Warembourg  

    La présente étude a pour objectif de déterminer les spécificités du droit aux aliments lorsqu’il est appliqué aux enfants nés hors mariage à une époque où la définition de leur reconnaissance est strictement encadrée. Au XIXème siècle, les enfants naturels, dont la condition juridique est inférieure à celle des enfants légitimes, sont titulaires d’un certain nombre de droits à la condition d’être reconnus par leur père et/ou mère. Le Code Napoléon énumère limitativement les conditions liées à cette reconnaissance et interdit strictement la recherche de la paternité. Bon nombre d’enfants illégitimes ne sont pas reconnus, où ne remplissent pas les conditions nécessaires à établir leur lien de filiation. Laisser l’enfant dénué de ressources est ressenti comme une injustice criante. L’enfant né hors mariage peut-il réclamer ce droit aux aliments qui par essence est vital ? Les spécificités du droit aux aliments appliquées aux enfants nés hors mariage sont énoncées par la jurisprudence et la doctrine. Tout au long du siècle, l’interprétation audacieuse de la loi permet d’octroyer des aliments au plus grand nombre même si cette question soulève d’importantes discussions, et engendre des incertitudes, auxquelles le législateur ne met fin en partie qu’en 1912.

    Pierre-Nicolas Barenot, Entre théorie et pratique : les recueils de jurisprudence, miroirs de la pensée juridique française (1789 - 1914), thèse soutenue en 2014 à Bordeaux sous la direction de Nader Hakim, membres du jury : Serge Dauchy (Rapp.), Jean-Louis Halpérin (Rapp.), Frédéric Audren et Xavier Prévost  

    Pionniers des études jurisprudentielles contemporaines, fondateurs des plus célèbres maisons d'éditionjuridique française, inventeurs de nouveaux genres littéraires et doctrinaux, les arrêtistes du XIXe siècle demeurent néanmoins encore largement méconnus. Au sein de leurs recueils de jurisprudence, Jean-Baptiste Sirey, Désiré Dalloz et leurs nombreux collaborateurs, concurrents et successeurs, ont pourtant été des acteurs à part entière d'une pensée juridique française trop souvent réduite aux seuls auteurs de la doctrine. Entre théorie et pratique, l' « arrêtisme » contemporain a ainsi formé, de la Révolution jusqu'aux années 1870, un mouvement majeur de la littérature et de la pensée juridiques. Sur cette période, arrêtistes et commentateurs de la doctrine se sont en effet âprement affrontés sur le terrain épistémique et éditorial, opposant travaux et discours sur la jurisprudence, et luttant pour le monopole des études jurisprudentielles. A partir des années 1880 toutefois, l'arrivée massive des universitaires au sein des recueils de jurisprudence va marquer la fin de l'arrêtisme des praticiens. A la Belle Epoque, les auteurs de l' « Ecole scientifique » qui entendent renouveler l'étude et la science du droit s'emparent à leur tour activement de la jurisprudence ; présenté comme un rapprochement salvateur entre l'Ecole et le Palais, le « projet jurisprudentiel » des professeurs va toutefois contribuer à détacher les recueils d'arrêts de la culture praticienne dont ils étaient originellement issus. Il ressort de cette étude une relecture de l’histoire intellectuelle des recueils d’arrêts et des arrêtistes, dont l’historiographie classique en a dressé un portrait partiel, sinon partial.

    Constance Cérèze, La responsabilité des parents du fait de leurs enfants du XVIe au XIXe siècle, thèse soutenue en 2013 à Paris 2 sous la direction de Anne Lefebvre-Teillard, membres du jury : Jacqueline Moreau-David (Rapp.), Marta Peguera Poch (Rapp.)  

    L’histoire de la responsabilité des parents du fait de leur enfant entre le XVIe et le XIXe siècle est l’histoire de l’acceptation progressive de cette institution originale durant l’Ancien Régime, sa reconnaissance officielle par le Code civil en 1804, puis sa remise en cause dans les trente dernières années du XIXe siècle. La difficulté à admettre la responsabilité des parents du fait de leur enfant réside essentiellement dans la tradition pénale qui est à l’origine du droit de la responsabilité civile. La responsabilité pénale des enfants ainsi que celle de leurs parents pour un fait commis par eux sont vigoureusement combattues au moment où commence le sujet de cette étude alors pourtant que certaines coutumes admettent déjà la responsabilité civile des parents. Au cours de l’Epoque Moderne, la formulation d’un principe général de responsabilité pour faute, l’acceptation plus large du lien de causalité entre la faute de l’auteur et son dommage et la morale de l’éducation qui souligne le lien entre l’éducation des enfants et leur comportement social, sont autant de facteurs qui poussent à admettre le principe de responsabilité des parents pour faute personnelle. Le principe est confirmé par le Code civil qui en dispose dans son article 1384 alinéa 4. Soutien et sanction d’une puissance paternelle forte, application particulière du principe quasi-délictuel selon lequel chacun est responsable du dommage causé par son imprudence ou sa négligence, la responsabilité civile des parents pour faute personnelle connaît alors son apogée. La remise en cause d’une puissance paternelle forte d’une part et de la responsabilité pour faute d’autre part a conduit à une remise en cause de la responsabilité des parents à la fin du XIXe siècle.

    Marie-Lorraine Grimard, Pactes et contrats innomés en droit romano-canonique (XIIe-XVe siècle), thèse soutenue en 2012 à Paris 11 sous la direction de Franck Roumy, membres du jury : René-Marie Rampelberg, Brigitte Basdevant-Gaudemet et Marta Peguera Poch  

    Pour comprendre le droit privé contemporain, une étude du droit médiéval peut être nécessaire surtout en ce qui concerne le droit des obligations. La période des XIIe-XVe siècles marque l’installation d’une doctrine des pactes et des contrats innomés et la création de constructions juridiques telles que la théorie des vestimenta. Les juristes firent aussi un grand effort de définition et de classification. Cette même période a vu l’émergence d’une règle contraire à la célèbre règle romaine Ex nudo pacto nulla actio oritur. Il s’agit de sa règle développée par les canonistes Ex nudo pacto actio oritur. L’octroi d’une action permettant de sanctionner toute promesse, même celle donnée en dehors des contrats expressément reconnus par le droit romain, permet une prise en compte élargie du consensus.Le plus souvent, les pactes et les contrats innomés sont par ailleurs envisagés séparément par les historiens. De la sorte, les deux concepts se trouvent éloignés de façon artificielle, alors même qu’ils sont liés, puisque les contrats innomés ne sont rien d’autre que des pactes vêtus. Il faut donc en effectuer l’étude de manière conjointe.

    Jacques-Olivier Keistine, La revue Foelix (de 1834 à 1843). Un miroir allemand pour la science du Droit en France., thèse soutenue en 2011 à Paris Est sous la direction de Alain Desrayaud, membres du jury : Bruno Aguilera Barchet (Rapp.), Éric Gilardeau      

    Résumé non transmis

    Josée Bloquet, La définition de l'ordre public en droit civil de la fin du XVIIIeme au début du XXeme siècle : histoire du concept, thèse soutenue en 2010 à Paris Est sous la direction de Alain Desrayaud, membres du jury : Philippe Jestaz (Rapp.), Jean-Louis Thireau (Rapp.), Guillaume Métairie      

    La conception de l'ordre public développée par les rédacteurs du Code civil a permis son essor au XIXème siècle. Au confluent du droit et de la morale, ainsi que du droit public et du droit privé, l'ordre public n'était envisagé par la doctrine du début du siècle qu'au travers de son caractère concret. Dès lors qu'elle parvint à se détacher de la tradition, elle rechercha à délimiter plus précisément la notion.