Jean-Marie Plazy

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
Faculté de droit et science politique

Institut de Recherche en Droit des Affaires et du Patrimoine
  • THESE

    La personne de l'incapable, soutenue en 1998 à Bordeaux 4 sous la direction de Jean Hauser

  • Jean-Marie Plazy, Gilles Raoul-Cormeil (dir.), Le patrimoine de la personne protégée, LexisNexis, 2015, 382 p. 

    Jean-Marie Plazy, Dossier de candidature en vue de l'Habilitation à diriger les recherches, 2008, 294 p. 

    Jean-Marie Plazy, La personne de l'incapable, La Mouette, 2002, Doctorat et notariat, 556 p. 

    Jean-Marie Plazy, Le principe de la gratuité dans l'activité biomédicale, 1993 

    Jean-Marie Plazy, Incapacités et droits de succession, 1992 

  • Jean-Marie Plazy, Jean-Jacques Lemouland, David Noguéro, « Majeurs protégés », Recueil Dalloz, 2016, n°26, p. 1523   

    Jean-Marie Plazy, « Appréciation de la classification des actes en droit de l’immobilier », Droit & Patrimoine, 2016, n°263 

    Jean-Marie Plazy, « Organiser de son vivant la gestion du patrimoine successoral », La semaine juridique. Notariale et immobilière, 2016, n°181142 

    Jean-Marie Plazy, Jean-Jacques Lemouland, David Noguéro, « Majeurs protégés », Recueil Dalloz, 2015, n°27, p. 1569   

    Jean-Marie Plazy, « Le recours au contrat : Protéger le coacquéreur survivant »: JCP N, La semaine juridique. Notariale et immobilière, 2015, n°22 

    Jean-Marie Plazy, Jean-Jacques Lemouland, David Noguéro, « Majeurs protégés », Recueil Dalloz, 2014, n°39, p. 2259   

    Jean-Marie Plazy, Jean-Jacques Lemouland, David Noguéro, « Majeurs protégés », Recueil Dalloz, 2013, n°32, p. 2196   

    Jean-Marie Plazy, David Noguéro, « Majeurs protégés », Recueil Dalloz, 2012, n°40, p. 2699   

    Jean-Marie Plazy, Jean-Jacques Lemouland, David Noguéro, « Majeurs protégés », Recueil Dalloz, 2011, n°36, p. 2501   

    Jean-Marie Plazy, Jean-Jacques Lemouland, David Noguéro, « Majeurs protégés », Recueil Dalloz, 2010, n°32, p. 2115   

    Jean-Marie Plazy, Jean-Jacques Lemouland, David Noguéro, « Panorama d'actualité relative aux majeurs protégés », Recueil Dalloz, 2009, n°32, p. 2183   

    Jean-Marie Plazy, Jean-Jacques Lemouland, « Majeurs protégés », Recueil Dalloz, 2008, n°05, p. 313   

    Jean-Marie Plazy, « Preuves en droit de la famille : Incapacités et preuves », Actualité juridique Famille, 2007, n°12, p. 468   

    Jean-Marie Plazy, « Droits de l'enfant et incapacité juridique de l'enfant : Entre droit international et législation nationale », Informations sociales , 2007, n° ° 140, pp. 28-37    

    RésuméAlors que la convention internationale des droits de l’enfant a énoncé les droits fondamentaux des mineurs, ces derniers continuent d’être considérés comme juridiquement incapables. La contradiction n’est pourtant que de façade puisque notre droit contemporain a intégré la majorité des droits reconnus par cette convention et favorise un accès progressif à la capacité d’exercice, assurant ainsi la protection des mineurs.

    Jean-Marie Plazy, « La personne du majeur protégé », 2007, pp. 208-216    

    Plazy Jean-Marie. La personne du majeur protégé. In: Revue juridique de l'Ouest, 2007-3. pp. 208-216.

    Jean-Marie Plazy, Jean-Jacques Lemouland, « Majeurs protégés », Recueil Dalloz, 2006, n°23, p. 1570   

    Jean-Marie Plazy, « L'usager incapable », Gérontologie et société , 2005, n° 28 / ° 115, pp. 101-115    

    L’affaiblissement dû à l’âge peut conduire au placement de la personne sous un régime de protection juridique. L’incapacité de protection qu’elle engendre devrait permettre de prendre soin de son patrimoine et surtout de sa personne, en particulier lorsqu’elle est hospitalisée, qu’elle devient usager du service de santé. Le droit des incapacités, qui est à l’origine d’une protection générale de l’usager incapable, se montre toutefois lacunaire tant dans la prise en compte de la personne de l’usager incapable que dans les rapports qu’il organise entre le malade et celui qui doit le protéger. La protection spéciale de l’usager incapable, telle qu’elle résulte du Code de la santé publique, manifeste davantage d’intérêt au malade incapable, en particulier lorsqu’il peut donner un consentement.

    Jean-Marie Plazy, « Transformation de la société agricole et cession de bail », AJDI. Actualité juridique Droit immobilier, 2004, n°09, p. 650   

    Jean-Marie Plazy, « Résiliation conventionnelle et règle d'ordre public », AJDI. Actualité juridique Droit immobilier, 2004, n°0708, p. 562   

    Jean-Marie Plazy, « Droit de préemption du preneur et de la SAFER », AJDI. Actualité juridique Droit immobilier, 2004, n°06, p. 467   

    Jean-Marie Plazy, « Reprise pour urbanisation et indemnisation du preneur », AJDI. Actualité juridique Droit immobilier, 2004, n°06, p. 468   

    Jean-Marie Plazy, « Respect des conventions pluriannuelles de pâturage et arrêté préfectoral incomplet », AJDI. Actualité juridique Droit immobilier, 2003, n°10, p. 680   

    Jean-Marie Plazy, « La justification du droit de préemption facilitée », AJDI. Actualité juridique Droit immobilier, 2003, n°10, p. 681   

    Jean-Marie Plazy, « Bail emphytéotique », AJDI. Actualité juridique Droit immobilier, 2003, n°06, p. 433   

    Jean-Marie Plazy, « Bail rural, pouvoirs de l'usufruitier et droit du nu-propriétaire », AJDI. Actualité juridique Droit immobilier, 2003, n°06, p. 434   

    Jean-Marie Plazy, « Cession d'un bail par un copreneur », AJDI. Actualité juridique Droit immobilier, 2003, n°06, p. 435   

    Jean-Marie Plazy, « Révision de l'arrêté préfectoral relatif aux petites parcelles et renouvellement du bail », AJDI. Actualité juridique Droit immobilier, 2003, n°05, p. 358   

    Jean-Marie Plazy, « Exercice du droit de préemption et superficie possédée par le preneur », AJDI. Actualité juridique Droit immobilier, 2003, n°05, p. 359   

    Jean-Marie Plazy, « Renouvellement d'un bail à long terme et congé », AJDI. Actualité juridique Droit immobilier, 2003, n°05, p. 359   

    Jean-Marie Plazy, « Continuation du bail au profit du conjoint survivant et respect du contrôle des structures », AJDI. Actualité juridique Droit immobilier, 2003, n°05, p. 360   

    Jean-Marie Plazy, « Contestation d'une décision de contrôle des structures par le preneur évincé et maintien dans les lieux », AJDI. Actualité juridique Droit immobilier, 2003, n°04, p. 280   

    Jean-Marie Plazy, « Motifs de la décision de préemption et de rétrocession de la SAFER », AJDI. Actualité juridique Droit immobilier, 2003, n°04, p. 280   

    Jean-Marie Plazy, « Publication de la décision de préemption de la SAFER et contestation de l'acquéreur évincé », AJDI. Actualité juridique Droit immobilier, 2003, n°04, p. 281   

  • Jean-Marie Plazy, Damien Roets, Jean-Pierre Marguénaud, Les majeurs protégés, parties au procès pénal, 2004 

  • Jean-Marie Plazy, « La protection juridique des majeurs en France et à Monaco », le 31 mai 2024  

    Colloque organisé par le CERDP, Faculté de droit, Université Nice-Côte d'Azur sous la direction scientifique de Anne-Sophie Siew-Guillemin - Maître de conférences en droit privé, Université Côte d’Azur, Membre du CERDP

    Jean-Marie Plazy, « Le(s) temps dans la protection juridique des majeurs », le 21 mars 2024  

    Colloque organisé par le CRJ, Université Grenoble-Alpes en partenariat avec E.V.A Tutelles

    Jean-Marie Plazy, Jean-Didier Azincourt, « Le mandat de protection future et l'ingénierie patrimoniale », Le mandat de protection future dans tous ses états, Rennes (FR), le 17 novembre 2023 

    Jean-Marie Plazy, « La gestion du patrimoine du mineur », le 06 mars 2020  

    Organisé par le centre de droit privé fondamental – CDPF, en partenariat avec la fédération nationale du droit du patrimoine sous la responsabilité scientifique de Estelle Naudin et Nicolas Kilgus

    Jean-Marie Plazy, « Les dernières évolutions de la protection des majeurs », le 06 décembre 2019  

    Journée organisée par l’association des Mandataires Judiciaires Indépendants de la Région Centre, en collaboration avec le Centre de recherche juridique Pothier, Université d’Orléans

    Jean-Marie Plazy, « Bilan des 10 ans d'application de la loi de 2007 et perspectives de réforme du droit des majeurs protégés », le 26 avril 2019  

    Organisé sous la responsabilité scientifique de Gilles Raoul Cormeil (coordonnateur), Pr. à l'UBO, Membre du groupe de travail interministériel sur l'évolution de la protection juridique des majeurs, et Annick Batte, Pr.émérite,Univ.Caen Normandie

    Jean-Marie Plazy, « La gestion dynamique du patrimoine de la personne protégée », le 13 avril 2018  

    Organisé par M. Gilles Raoul-Cormeil, Maître de conférences HDR à l’université de Caen Normandie pour la faculté de Droit de Caen et l'institut Demolombe en partenariat avec L’IRTS Normandie - Caen & le pôle Majeurs Protégés du Crédit Agricole Normandie s

    Jean-Marie Plazy, « La vie privée du majeur protégé », le 07 avril 2017  

    Coordonné par Gilles Raoul-Cormeil, dirigé par le Conseil scientifique avec Mme Annick Batteur, Mme Laurence Mauger-Vielpeau et M. Mathias Couturier, avec le partenariat des Ed.LexisNexis.

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Gaylord Roisin, L'hébergement des personnes âgées et/ou en situation de handicap., thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Aline Vignon-barrault  

    Ce projet de thèse portera sur l'hébergement des personnes âgées et/ou en situation de handicap dans le cadre de la volonté du législateur et des politiques publiques de répondre à l'offre des 350000 places manquantes d'ici à horizon 2030. La jurisprudence actuelle semble avoir ainsi fait écho à une prise de conscience de la part du législateur et des pouvoirs publics, concernant le secteur du Grand Âge et, la nécessité de protéger les personnes âgées et/ou en situation de handicap. Elle fait donc suite plusieurs dispositions en la matière : - la loi du 30 juin 1975 portant sur 'la gestion des institutions sociales et médico-sociales' (possibilité de médicaliser les établissements), - la loi du 2 janvier 2022 portant 'rénovation de l'action sociale et du médico-social' (consécration des droits fondamentaux des usagers et, renforcement des mesures de protection du public dit 'fragile'), - rapport LIBAULT 1 de mars 2019 (passer de la gestion de dépendance au soutien à l'autonomie), - rapport LIBAULT 2 de mars 2022 (parcours simplifié pour les personnes en perte d'autonomie par le biais du rapprochement avec les collectivités territoriales). L'essence de ce travail de recherche doctoral veut s'inscrire dans la continuité des apports bénéfiques apportés aux droits des personnes âgées et/ou en situation de handicap et, souhaite apporter une vision professionnelle par le biais d'une approche hybride liant la Loi et les contraintes quotidiennes auxquelles sont confrontées les professionnels de santé du secteur médico-social. Ces contraintes résultant souvent de l'impossibilité d'application de la Loi ou du règlement compte tenu de l'état du système de santé en France et, au-delà, de l'état de la personne elle-même. Ce travail doctoral aura donc également une vocation à lier le juridique et l'éthique nécessaire à la sauvegarde de la personne humaine en situation de vulnérabilité.

    Anthony Durand, L'apport de la liberté contractuelle à la défense des intérêts patrimoniaux des majeurs protégés., thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Karl Lafaurie  

    Le droit des majeurs protégés vise à défendre les intérêts des personnes qui sous le coup d'une altération ne peuvent plus exercer leurs droits. Le législateur prévoit à leur encontre la mise en place d'un dispositif de protection adapté à leur situation, afin qu'ils accèdent à toutes leurs facultés juridiques. Il existe deux volets de protection que sont les actes relatifs à la personne et les actes relatifs à son patrimoine. C'est ce dernier qui sera abordé dans la thèse. La protection du patrimoine se traduit par l'aide d'un mandataire qui sera chargé de conseiller le majeur protégé, de le guider, même de l'assister ou de le représenter pour tous les actes de la vie juridique. Les compétences du mandataire dépendront de l'état de santé du majeur et du dispositif mis en place. Par protection, on pense surtout aux habituelles mesures prévues par la loi, comme la curatelle ou la tutelle, et on met de côté les dispositifs contractuels. Ces derniers, comme le mandat de protection future, l'habilitation familiale ou encore le mandat à effet posthume permettent de faciliter la protection et la gestion du patrimoine du majeur vulnérable. Parfois, cette protection sera réalisée sous la surveillance du Juge des tutelles, mais parfois il sera purement et simplement absent. C'est la conséquence d'une évolution du Droit des Majeurs Protégés qui depuis 2019 développe l'autonomie des personnes protégées, en leur permettent d'accomplir seuls une liste d'actes personnels qui s'accroit, et tend vers une déjudiciarisation du système. Le rôle du Juge ne sera alors réservé que pour les problématiques plus graves. Une évolution qui interroge de nombreux spécialistes sur un risque d'amoindrissement de la protection. Pour pallier cette déliquescence, le développement des techniques de transmission patrimoniale est essentiel. Qu'il s'agisse de la transmission pour le majeur protégé, afin de l'aider dans ses difficultés, ou par le majeur à l'égard de ses descendants, sans que ses moyens de subsistance ne soient compromis. La transmission patrimoniale est la manière dont les personnes vont disposer de leurs biens à travers des libéralités. Des actes juridiques qu'il est possible de modifier, par le biais de la liberté contractuelle, de clauses ou charges afin d'en affecter la répartition et/ou l'usage. Cette liberté d'aménagement offre une grande adaptabilité qui permet de répondre aux besoins des bénéficiaires. Pour les majeurs protégés, la principale difficulté est l'absence de patrimoine à l'ouverture de la mesure. Or, l'objectif de cette dernière est d'assurer à son bénéficiaire le maintien de son train de vie tout en réalisant les aménagements rendus nécessaires par l'altération de ses capacités. Aussi, en adaptant au mieux la transmission patrimoniale il sera possible de faire face à cette problématique et anticiper toutes évolutions qui pourraient survenir. C'est en cela que consiste le présent projet de thèse : une réflexion sur le développement des outils patrimoniaux pour anticiper au mieux les difficultés rencontrées par la personne protégée. Parce que l'avenir du droit des majeurs protégés réside dans l'intrication des mesures de protection et de l'aménagement des contrats relatifs au patrimoine, de telles recherches sont nécessaires.

    Clint Bouland, L'assistance à la création d'un acte juridique, thèse soutenue en 2022 à Bordeaux, membres du jury : Gilles Raoul-Cormeil (Rapp.), Dominique Fenouillet (Rapp.), Francine Macorig-Venier, Guillaume Drouot et Anne Caron-Déglise  

    Même à s’en tenir au seul discours juridique, le terme d’assistance, considéré dans son acception active et supposant dès lors une action positive de l’assistant, s’avère éminemment polysémique et peut renvoyer à des situations très diverses. Pourtant, spécifiquement fournie lors de la création d’un acte juridique, l’assistance se pare d’un véritable sens technique, supposant dès lors une certaine unité notionnelle, une cohérence et une logique des mécanismes juridiques à l’oeuvre. C’est à l’étude de cette acception particulière de l’assistance que la présente thèse se consacre.L’assistance se justifie par l’existence préalable d’un besoin de protection du sujet assisté, correspondant au risque que sa volonté, créatrice de l’acte envisagé, ne s’avère contraire à ses intérêts ou à ceux qu’il est lui-même en charge d’exprimer. Ce besoin reste toutefois relatif : apte à comprendre le sens et la portée de ses actions, le sujet assisté n’a besoin que d’être contrôlé et conseillé.Dès lors, matérialisée par l’intervention d’un protecteur aux côtés du sujet assisté, la technique de l’assistance opère un empiètement dans la sphère juridique de ce dernier et institue une véritable hétéronomie dans la création de l’acte projeté, caractéristique de l’exercice, par l’assistant, d’un pouvoir juridique. À l’instar du besoin qui le justifie, le pouvoir juridique d’assistance exercé n’est que relatif : l’assistant n’a vocation qu’à contrôler et conseiller le sujet assisté, sans toutefois pouvoir lui imposer sa propre décision. Le pouvoir d’assistance n’est alors qu’un pouvoir intellectuel, et non décisionnel, ce qui le distingue fondamentalement de la technique de la représentation, mais également de l’autorisation, avec laquelle il est pourtant régulièrement confondu.Si ces éléments caractéristiques communs sont constitutifs de l’unité notionnelle de l’assistance à la création d’un acte juridique, les manifestations de cette dernière n’en restent pas moins plurielles. Impérative à la création de l’acte envisagé, et par conséquent imposée au sujet dans le besoin, l’assistance traduit alors l’existence d’une inaptitude juridique partielle de ce dernier. Le recours à l’assistance d’un protecteur apparaît dès lors comme l’élément conditionnant l’habilitation du sujet protégé à conclure l’acte projeté. Facultative à la création de l’acte envisagé, et par conséquent laissée à l’entière maitrise du sujet dans le besoin, l’assistance apparaît comme un droit subjectif pour ce dernier, qu’il peut librement décider d’exercer ou non.Si l’unité notionnelle de l’assistance à la création d’un acte juridique suppose l’existence d’un régime général commun à toutes ses manifestations, celui-ci présente toutefois un certain nombre de variations nécessaires, qui seront fonctions de l’hypothèse particulière d’assistance envisagée et de sa force contraignante, impérative ou facultative. Un tel constat s’observera tout au long du déploiement de la protection, que l’on considère sa mise en place, tant de la technique de l’assistance elle-même que de la relation d’assistance liant le protecteur à son protégé ; ou bien encore sa mise en oeuvre, par son exécution puis sa réception.

    Badysson Calixte Koulate, Couple et capacité juridique, thèse en cours depuis 2021  

    Appréhender la capacité juridique par le prisme du couple suscite un intérêt particulier. Notamment lorsqu'il est question de convoquer, dans une étude comparatiste, deux systèmes juridiques profondément différents eu égard aux réalités sociologiques et politiques dans lesquels ils se développent respectivement. Plus concrètement, les ordres français et ivoirien visés dans cette étude affichent des différences notables, voire des antinomies certaines, sinon dans leur appréhension du couple et de la famille, du moins dans le régime des capacités applicable d'un système à l'autre. Ainsi, la protection des majeurs en général et celle du membre défaillant du couple en particulier, qui connait une importante évolution depuis plus d'une décennie et semble désormais acquise en France, paraît à l'inverse très faible au point d'être l'objet d'une législation et d'une pratique résiduelles en Côte d'Ivoire. Celle-ci (la Côte d'Ivoire) – dont la population reste majoritairement jeune dans un contexte de pauvreté – peut-elle s'inspirer de celle-là (la France) – dont le système est principalement mu par la sénilité de la population et la nécessité de protection d'un patrimoine familial important – dans la construction et le développement d'un ordre de protection autonome adapté à sa situation ? En tout état de cause, leur histoire commune et les échanges liés aux mouvements migratoires subsistant dans un sens comme dans l'autre restent une pierre d'attente susceptible de nourrir la recherche en faveur de l'enrichissement d'un système de protection local, voire transversal.

    Quentin Prim, La gestion des biens d'autrui, thèse soutenue en 2021 à Bordeaux, membres du jury : Rémy Libchaber (Rapp.), Estelle Naudin (Rapp.), Sophie Schiller, Annie Chamoulaud-Trapiers et Philippe Delmas Saint-Hilaire  

    Il existe de nombreux régimes permettant à une personne d’exercer des prérogatives sur les biens d’une autre : mandat, tutelle, administration légale, régimes matrimoniaux, mandat social, usufruit... Le but de cette thèse est de proposer une théorie générale comportant des principes communs à l’ensemble de ces outils. Cette entreprise nécessite de redéfinir les notions classiques du droit civil, et en particulier celle de propriété, réduite à un simple usage matériel, qu’il faut distinguer de la gestion, qui consiste en l’accomplissement d’actes juridiques ou matériels en vue de permettre cet usage. Cette conception permet de comprendre qu’une fois exclues les autres contraintes qui s’appliquent au gestionnaire, les prérogatives sur un bien ont pour finalité de satisfaire l’intérêt de son propriétaire. La comparaison avec le modèle du propriétaire individuel et seul gestionnaire de ses biens démontre que le droit positif met en œuvre des mécanismes permettant un contrôle accru de cette fonction. La théorie générale proposée, fondée sur ce constat, contient trois principes fondamentaux régissant les relations entre propriétaire et gestionnaire : la loyauté, la diligence et la prudence. Ils irriguent l’ensemble des normes que l’on retrouve dans les différents régimes de gestion. Ces principes s’atténuent dans les relations avec les tiers pour tenir compte de leur intérêt, ce qui nécessite de prévoir des mécanismes permettant d’assurer l’efficacité de la gestion et de garantir un certain équilibre.

    Leïla Bendjebbar, La protection des personnes vulnérables à l'épreuve de l'internationalisation, thèse en cours depuis 2021  

    La protection des personnes vulnérables constitue un enjeu sociétal pour les civilisations modernes, constituant un pan autonome de la mise en œuvre des droits humains. Les enjeux de cette protection tendent à se renouveler dans l'ordre juridique interne et international, notamment au regard de la multiplicité des facteurs mettant en jeu un élément d'extranéité dans la mise en œuvre du droit matériel de la protection. Le majeur protégé comme toute autre personne physique de droit privé, est susceptible de se retrouver, dans la singularité de sa situation et son statut, au croisement des ordres juridiques, mettant en exergue des intérêts personnels, financiers et patrimoniaux, nécessitant la reconnaissance d'un statut particulier organisant une coopération internationale et européenne spécifique.

    Angélique Goyard, Le majeur protégé parent, thèse soutenue en 2021 à Bordeaux, membres du jury : Gilles Raoul-Cormeil (Rapp.), Laurence Mauger-Vielpeau (Rapp.), Marie Lamarche  

    Le majeur protégé est communément entendu comme une personne vulnérable ayant à ce titre besoin d'une protection juridique. Lorsque la procréation est envisagée à son propos, une certaine défiance demeure. Longtemps objet de déni, elle lui fut d'abord refusée. Si désormais elle doit être acceptée et reconnue comme à tout individu, elle doit pouvoir être maîtrisée et contrôlée, dans le respect des droits de la personne. Lorsque la procréation a abouti, l'enfant doit pouvoir bénéficier de la protection de ses père et mère. Le majeur protégé doit à son tour protéger : c'est la rencontre de deux régimes de protection juridique. Toute la difficulté réside alors dans leur conjugaison, car l'accession du majeur protégé à la qualité de parent dépend pour une large part de son aptitude à manifester sa volonté, condition qui découle de la nature strictement personnelle des actes en cause. De cette manifestation dépendra pour une large part la pérennité et la qualité du lien parental, puisqu'elle est destinée dans sa portée générale à la protection de son enfant. Celle-ci doit rester la préoccupation première de notre droit, et primer toute autre considération.

    Audrey Granvorka, La prodigalité en droit privé, thèse soutenue en 2020 à Bordeaux, membres du jury : Nathalie Peterka (Rapp.), Dominique Fenouillet (Rapp.), Philippe Delmas Saint-Hilaire, Ingrid Maria et Jérémy Houssier  

    La parabole du fils prodigue est connue. Elle conte le retour de celui qui est accueilli avec chaleur par son père après des années d’absence. Mais elle est également l’histoire d’un homme qui revient chez ses père et mère après avoir gaspillé son héritage. C’est dire que la prodigalité, loin d’être un mal d’époque, est un phénomène qui sévit depuis un peu plus de deux mille ans. Le droit a tenté d’encadrer cette attitude. Le droit romain, tout d’abord, puis le droit classique, coutumier, l’ancien droit, avant d’être progressivement délaissée par le législateur. La difficulté résidait -réside toujours- dans l’appréciation de ce comportement, difficile à établir sauf à être absolument notoire. Comment caractériser ce que le droit décrit lui-même comme des « folles dépenses » ? La question est celle de savoir de quel droit le législateur tire sa légitimité, et cela d’autant plus lorsqu’il décide d’intervenir dans la gestion des biens d’autrui. Car la dilapidation des biens relève avant tout d’un problème des familles. Chacun doit être libre de déshériter ses enfants ou, à tout le moins, de faire en sorte que son patrimoine ait un solde négatif afin qu’ils n’héritent de rien. Pour autant, lorsqu’il aboutit à l’état de besoin du débiteur, ce problème des familles devient un problème de société. Le droit se devait d’appréhender ce comportement qui exige la conciliation de deux intérêts somme toute contradictoires : la solidarité des intérêts de la famille et l’émancipation économique du prodigue qui, en vertu de l’absolutisme du droit de propriété, devrait toujours pouvoir disposer de l’ensemble de ses biens. Étudier le prodigue, le définir, puis le qualifier afin de lui proposer un régime de protection adapté, nécessitait donc de retracer l’historique de la prodigalité. Il a précisément fallu identifier les éléments constitutifs à l’origine de cette attitude afin de mettre en exergue le fait que le prodigue n’agit pas à l’instar de l’homme rationnel économique, faisant ainsi de lui une personne inapte à prendre en compte ses intérêts patrimoniaux au sein de la société. Afin de lui éviter une ruine certaine, le péril de ses intérêts et des intérêts de ceux qui dépendent de lui, le législateur devrait encadrer et surtout protéger ces personnes en difficultés. La prodigue n’est pas seulement un mauvais gestionnaire mais dispose d’une volonté défaillante car hétéronome, en ce qu’elle est uniquement guidée par ses passions et ses pulsions dépensières. C’est notamment ce à quoi s’attache à démontrer cette étude.

    Meshal Althafiri, La protection juridique des majeurs , thèse en cours depuis 2020  

    Le droit des personnes protégées se présente, aujourd'hui, en France, comme un sujet d'actualité de premier rang en occupant un espace considérable dans les tables rondes des conférenciers, chercheurs et juristes français. Le sujet du droit des personnes protégées a toujours été un sujet d'actualité au Koweït. La particularité du système législatif de ce pays, se déclarant dans sa constitution comme étant un pays musulman dont la loi islamique est une des sources principales de sa législation, provient de la combinaison, souvent problématique, entre cette dernière et les deux autres sources majeures que sont la « Common Law » et le droit civil/roman germanique. L'évolution des législations koweïtiennes en vigueur est une nécessité omniprésente qui s'impose à chaque fois que le législateur fait face à l'évolution de la société. Parmi les pays du Golfe, le Koweït a été un des premiers a toujours manifesté sa volonté de suivre l'évolution sociale et économique à l'échelle internationale en s'inspirant de l'exemple occidental dont la France constitue une des figures les plus intéressantes, surtout au niveau législatif. L'intitulé d'un tel travail pourrait être « La protection juridique des majeurs ». Cette thèse vise à comparer les droits français, égyptien et koweitien. Surtout que les trois droits ne prévoient pas les mêmes garanties, malgré leur affirmation de garantir cette protection. En ce qui concerne le droit français, avec ses multiples sources : droit interne, communautaire et international, il a instauré un système solide et riche, doté de vrais moyens et d'une série d'institutions publiques et privées veillant à garantir la protection juridique des majeurs. Cependant, le système est loin d'être parfait. Des efforts sont toujours déployés à tous les niveaux afin de combler les lacunes persistantes. Le droit koweitien et le droit égyptien, quant à eux, disposent des systèmes assez récents, dont les sources proviennent majoritairement du droit musulman, du code civil et des conventions internationales. Il sera intéressant de comparer comment les systèmes koweitien, égyptien et français assurent et garantissent la protection juridique des majeurs. Quelles sont les garanties prévues par les trois législateurs? Quelles sont les problématiques que vivent les trois sociétés malgré la particularité de chacune, notamment la koweitienne dont les deux tiers de la population sont des étrangers?

    Julien Barinkhoo, L'anticipation juridique de la dépendance, thèse en cours depuis 2019  

    La dépendance désigne l'état de la personne qui, en raison de l'altération de ses facultés, a besoin de l'aide d'autrui dans la vie quotidienne. Sous l'impulsion du vieillissement démographique, l'anticipation de la dépendance est devenue une préoccupation contemporaine à laquelle le notariat se montre particulièrement sensible. À l'heure où est repensée la place de l'individu vulnérable dans sa propre protection, le « choisi » semble préférable au « subi ». Toutefois, l'utilisation des mécanismes d'anticipation reste marginale. D'une part, en raison des lacunes intrinsèques aux dispositifs proposés et d'autre part, parce que les intéressés peinent à concevoir aujourd'hui ce qu'ils ne pourront plus faire demain. Amenant à s'interroger sur le rôle des différents acteurs dans la prévention de la dépendance, l'étude a pour ambition de mener une réflexion sur les diverses techniques d'anticipation afin de comprendre les difficultés auxquelles elles se heurtent.

    Thmer Almutairi, La propriété indivise, étude comparative entre le droit français et le droit koweitien., thèse en cours depuis 2019  

    Depuis 2006, la propriété indivise rencontre des ajustements importants. Les réformes du régime de l'indivision ont naturellement suscité de vifs débats doctrinaux. Certains auteurs soutiennent qu'elles ont participé à personnifier l'indivision en ce qu'elles ont abandonné la règle de l'unanimité pour certains actes, ce qui rapprocherait l'indivision de la société. Pour d'autres auteurs, ces réformes visent tout simplement à faciliter la gestion des biens indivis, et n'ont pas d'incidence théorique particulière. Dans tous les cas, il semble qu'il existe une tendance législative, même indirecte, vers une personnification de l'indivision. Le rapprochement se serait opéré en deux phases : dans un premier temps, la loi de 1976 a mis en place l'indivision conventionnelle, et dans un second temps la loi de 2006 a complété le mouvement avec de nouveaux apports législatifs. Selon le Professeur ZENATI-CASTAING, il y aurait ainsi une tendance naturelle du droit à personnifier toutes les formes de copropriété, ce qui permettrait d'en faire des propriétés individuelles plus conformes à la conception française du droit de propriété. En effet, la personnification de l'indivision peut résoudre le problème que pose le principe d'exclusivité du droit de propriété entre les indivisaires, puisqu'une personne morale deviendrait propriétaire exclusif . Droit comparé. Les conquêtes napoléoniennes menées en Égypte ont eu un impact sur le droit koweïtien. En effet, le droit égyptien, qui s'est inspiré du Code civil français de 1806, a fortement influencé le droit koweïtien dans la création de ses règles juridiques. Malgré l'influence du code napoléon sur le droit koweitien, les manifestations de la personnification de l'indivision, notamment la règle de la majorité qui est apparu en France en 2006, existaient déjà en droit koweitien lors de l'introduction du droit civil au sein de l'ordre juridique étatique en 1980. Mais cette inclination de la législation koweitienne vers une personnification de l'indivision a pris fin. Tandis que l'indivision a fait l'objet en France de nombreuses réformes qui lui ont conféré un régime moderne, le droit koweitien relatif à l'indivision est au contraire resté stable depuis les années 1980. L'objectif de cette thèse est donc d'analyser la position du législateur français et son consort koweitien sur la question de la personnification de l'indivision. En somme, la personnification est-elle le futur de l'indivision ?

    Stéphane Dubin, L'influence des droits de l'homme de la troisième génération sur le droit rural français, thèse soutenue en 2008 à Limoges en co-direction avec Virginie Saint-James  

    Les droits de la première génération correspondent aux grandes libertés politiques et économiques de 1789. Les droits sociaux de la deuxième génération sont habituellement contenus dans le préambule de la Constitution de 1946. Les droits de la troisième génération, appelés « droits de solidarité », ont émergé dans les années 1970 : droit au développement, droit à l’environnement, droit des consommateurs à une protection particulière. Ces derniers, reconnus au plan international ou européen, ont une influence chronique sur le droit rural. De nombreuses conventions recherchent leur application, et trouvent une traduction en France, le plus souvent à travers des mécanismes européens. En effet, l’intégration européenne subordonne le droit français, pour aller toujours plus loin dans une adaptation des structures agricoles au libre-échange, vecteur en théorie du développement des pays du Sud. Mais la protection de l’environnement est aussi une composante majeure des règles européennes, qui est traduite dans le droit français. Quant à la protection des consommateurs, elle donne également lieu à des bouleversements : traçabilité, étiquetage, signes distinctifs et autres démarches de qualité. Afin de mettre en œuvre les droits de solidarité, les mutations du droit rural traduisent une remise en question de la vocation et du modèle agricoles de l’Europe.

  • Emilie Thomas, L'enfant adoptif : étude des conséquences et de la reconnaissance de la filiation adoptive, thèse soutenue en 2021 à Strasbourg sous la direction de Alice Tisserand-Martin et Nicolas Nord, membres du jury : Christine Bidaud (Rapp.), Françoise Monéger    

    Inspirées du droit romain, « adoption plénière » et « adoption simple » émergèrent en France au lendemain de la loi du 11 juillet 1966 portant réforme de l’adoption. Tantôt destinée à se substituer à la filiation biologique, tantôt vouée à s’y adjoindre, l’une et l’autre formes de cette institution connaissent des effets semblables qui ne se distinguent que dans leur étendue. Les retouches ponctuelles du législateur ont concouru à rendre l’institution de moins en moins lisible. Aujourd’hui, elle souffre de distorsions entre les résidus de ce qu’elle était et ce qu’elle devrait être. Des imperfections qui contribuent à la désuétude de l’adoption. Ces lacunes militent cependant en faveur d’une réforme d’envergure. Une restructuration globale, logique et actualisée, opportune dans un contexte où l’adoption pourrait s’imposer, demain, comme le moyen de reconnaître la filiation d’intention lors du recours à une convention de gestation ou de procréation pour le compte d’autrui.

    Ambre Laplaud, Le consentement et responsabilité médicale, thèse soutenue en 2019 à Limoges sous la direction de Hélène Pauliat et Clotilde Deffigier, membres du jury : Guylène Nicolas (Rapp.)    

    Pour Ana Marques, « Le consentement réel est le gage de la participation à la construction du lien social ». Le droit s’appuie sur la morale, s’accorde sur cette morale et se décline de façon conditionnelle. Cette recherche vise à présenter les évolutions relatives à la relation médecin/malade au prisme du consentement, concept qui vient faire la médiation au sein de ce colloque singulier. Le juriste peut ainsi observer la construction au fur et à mesure des textes et de la jurisprudence. La valorisation de la place du consentement participe à la transformation de la position sociale du médecin, au sein de l’espace social, et des relations entre patients/médecins/Etat. D’un colloque singulier, on assiste à un nouveau triptyque. Tout l’enjeu de la vision collective et individuelle du consentement du patient est qu’elles sont conçues comme des opposés. En effet, la démocratie sanitaire est une rhétorique : on ne peut en parler que sous la forme de dispositifs concrets. Malgré la confrontation entre droits fondamentaux et sécurité (sanitaire notamment), il y a deux mouvements contraires. Lorsqu’il est question du patient, pris dans son individualité, ses droits fondamentaux priment, mais lorsqu’il est confronté à la collectivité, c’est cette dernière qui prévaut. Comment les contentieux autour de la question du consentement du patient trouvent un équilibre entre ces deux versants ? Le législateur se risque à intervenir dans un domaine scientifique, faillible car aléatoire. Entre ce qui est implicite, explicite, supposé, affirmé, possible ou non, il n’est pas simple de légiférer et d’indemniser un préjudice subi par un patient, usager du système de santé. C’est alors qu’interviennent les liens entre l’administration, les médecins et les experts, via des outils : des recommandations qui sont détournées par l’administration sur des jeux de pouvoirs, transformant ce qui est légitime pour chacun. Comment le législateur et le juge arbitrent-ils et exercent-ils un arbitrage à cette attention ? Au final, le patient négocie-t-il les décisions qui concernent sa santé ? Se place-t-il dans une position de compromis et d’action réciproque ? Ou parvient-il à imposer ses volontés dans d’autres domaines qu’en matière de fin de vie ? Le fil conducteur à l’évolution du principe du consentement n’est-il pas le respect de la dignité de la personne humaine, de l’information aux conséquences de l’acte médical ?

    Isabelle Donnat, La transmission du patrimoine dans la famille recomposée, thèse soutenue en 2018 à La Réunion sous la direction de Céline Kuhn, membres du jury : Anne Karm (Rapp.), Anne-Françoise Zattara-Gros (Rapp.)  

    La thèse vise à déterminer les moyens juridiques qui permettent dans la famille recomposée de transmettre un patrimoine entre le beau-parent et l'enfant avec lequel il n'existe aucun lien d'alliance ou de sang qualifié d'enfant-tiers. Est-il possible qu'une relation affective puisse se transformer en liens juridiques ayant des conséquences positives envers l'enfant-tiers ? Nous examinerons les limites offertes par le droit positif français qui empêchent une véritable transmission au sein de la famille recomposée. Nous analyserons certains systèmes juridiques non spécifiques au droit de la famille qui permettent d'atteindre certains buts de transmission. Un constat sera fait sur la précarité de ces moyens juridiques et la non satisfaction concernant la transmission patrimoniale entre le beau-parent et l'enfant-tiers. Nous ferons diverses propositions pour que cette relation affective existant au sein de la famille recomposée soit véritablement prise en compte dans le droit patrimonial de la famille. Nous pensons que le défi du XXIème siècle sera d'inclure l'enfant-tiers comme membre véritable de la nouvelle famille qui se recompose en lui permettant de recevoir une transmission patrimoniale.

    Juliette Molinier, Le partage en droit fiscal, thèse soutenue en 2016 à Bordeaux sous la direction de Philippe Delmas Saint-Hilaire, membres du jury : Raymond Le Guidec (Rapp.), Frédéric Douet (Rapp.)  

    L’indivision prend fin par le partage. Le partage substitue des droits privatifs à une propriétécollective sur un bien ou une masse de biens qui est fractionnée.L’indivision est présentée traditionnellement comme un état éphémère, mauvais, auquel il fautmettre fin. Des règles juridiques spécifiques au partage ont alors été mises en place ; lafiscalité de l’enregistrement a assuré l’accompagnement de ces règles.Aujourd’hui le partage se conçoit en valeur. Les règles du partage ont donc évolué.Cette évolution n’est pas appréhendée par le droit fiscal. Le traitement des soultes, desindemnités de réduction ou de rapport est parfois contestable.En outre, l’administration fiscale maintient encore la distinction entre partage pur et simple etavec soulte, distinction qui n’emporte aucune conséquence en droit civil et qui ne se justifieplus aujourd’hui.Le partage a un effet déclaratif et rétroactif. Chacun des attributaires est réputé avoir été seulpropriétaire du bien mis dans son lot.Le régime des plus-values des particuliers s’est calqué sur cette analyse qui par voie deconséquences, fait fi du partage et des soultes ou indemnités qui sont versées par l’attributairedu bien. L’analyse juridique du partage ignore l’aspect économique du partage.Quant à la fiscalité professionnelle, les règles sont complexes et disparates, pasnécessairement fondées sur l’analyse juridique ; le traitement fiscal du partage est alorsd’autant plus compliqué.

    Elise Caroline Farine, De l’identité juridique de la femme : approche technique et philosophique de droit privé contemporain, thèse soutenue en 2014 à Bordeaux sous la direction de Jean-Marc Trigeaud, membres du jury : Ronan Raffray (Rapp.), Vincenzo Rapone (Rapp.)  

    La notion d'identité implique certains présupposés de droit privé dont latendance est marquée par certains «généricismes». L'on peut entendre par là lesconceptions qui limitent la définition du genre humain à des traits catégoriels etabstraits, sans suffisamment prendre en compte des particularités sexuellementdifférenciées. Pourtant, le sujet de droit lorsqu'il est féminin doit impliquer la prise enconsidération de singularités liées à son sexe, qui ne peuvent être les mêmes quecelles d'un sujet de droit masculin.Sous couvert de l'égalité des sexes, le droit engage alors la société à uneuniformisation des intérêts cependant divergents et propres à chaque sexe. Il s'agitalors de montrer à la fois l'apport de ces conceptions, mais aussi leurs limites et doncla nécessité de s'ouvrir à l'exigence de conceptions plus «universalistes». En effet, ildoit être démontré que seule une universalité peut garantir la reconnaissance desparticularités et des différences féminines, telle qu'une identité juridique fémininel'admettrait. Si cette étude fera face à divers courants et auteurs de philosophie dudroit, elle prendra pour point de départ le droit positif établi dans ses différentesdisciplines, du droit pénal à certains aspects du droit du travail ou du droit desassurances.L'intérêt de la question est de permettre une évaluation plus précise desqualifications autour de la femme comme sujet de droit singulier, et en intégrant lescritiques contemporaines, qui ont pu montrer l'insuffisance d'une pensée simplementgénérique pour traiter de questions aussi graves que la différenciation sexuelle quece soit en droit civil ou en droit social- critiques qui, néanmoins, n'ont guère assuméla voie épistémologique de la philosophie du droit dans sa spécificité.

    Célia Cavalier, L'organisation du patrimoine du couple a l'epreuve du droit fiscal, thèse soutenue en 2013 à Bordeaux 4 sous la direction de Florence Deboissy, membres du jury : Arnaud de Bissy (Rapp.), Frédéric Douet (Rapp.)  

    L’efficacité de l’organisation du patrimoine du couple nécessite que les règles civiles et fiscales s’articulent de façon harmonieuse, même si chacune de ces branches de droit poursuit une finalité propre. La recherche de l’optimisation et de la sécurité de la charge fiscale du couple doit donc être appréciée à la lumière de cette relation. En matière de gestion, l’optimisation fiscale du patrimoine du couple suppose que l’imposition des revenus et du capital du couple soit personnalisée. L’impôt doit donc prendre suffisamment en compte les facultés contributives du couple, c’est-à-dire tenir compte de leur situation personnelle. Le système de l’imposition par foyer permet ce respect du principe de personnalisation de l’impôt. C’est donc la mauvaise transposition par le droit fiscal du pluralisme des modes de conjugalité qui conduit à remettre en cause le système. Ces contradictions sont plus nuancées pour le traitement de la dette fiscale. La transposition du mécanisme de solidarité en matière fiscale assure en effet un équilibre satisfaisant entre les garanties du contribuable et le respect de la nécessité de l’impôt.En matière de transmission, l’optimisation fiscale du patrimoine du couple suppose que l’imposition des mutations soit allégée. Bien que les contradictions persistent, l’harmonie entre le droit privé et le droit fiscal est plus prononcée. En matière de droits d’enregistrement, les couples de droit n’ont plus à privilégier la fiscalité au détriment de la stratégie patrimoniale. Pour les couples de fait, l’imposition demeure. Le recours aux techniques d’anticipation successorale leur est donc nécessaire, mais ils restent alors soumis au risque fiscal.

    To Trang Lam, L’acquisition de la propriété par accession des biens en droit vietnamien : comparaison avec la France, thèse soutenue en 2012 à Bordeaux 4 sous la direction de Guillaume Wicker et Ngoc Thanh Dien Nguyen, membres du jury : Christophe Paulin (Rapp.), Hélène Boucard (Rapp.)  

    La propriété est respectée comme un droit inviolable et sacré en France depuis 1789 en vertu de l’article 17 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Cependant, au Vietnam, par effet de la colonisation, la législation civile avant 1980 n’a pas obtenu des résultats remarquables, particulièrement en matière de la propriété. Actuellement, après le Code Napoléon de 1804 en France ou le Code civil de 1995 au Vietnam, les biens et la propriété jouent un rôle important dans les deux systèmes juridiques. Le Code civil français déclare que l’accession est une mode d’acquisition originaire, à côté des modes d’acquisition dérivés, de la propriété des biens. Par les dispositions diverses concernant la propriété dans le Code civil de 2005, le droit vietnamien constate tacitement le droit d’accession comme une manière d’acquérir de la propriété. Les propositions concernant l’accession des biens dans le droit civil vietnamien, en revanche, ne sont pas suffisantes et systématiques.

    Thi Phuong Diep Doan, L'intervention du juge dans la mise en oeuvre des sûretés réelles par le créancier dans le droit civil vietnamien, thèse soutenue en 2012 à Bordeaux 4 sous la direction de Gaël Piette, membres du jury : Jérôme Lasserre Capdeville (Rapp.), Ngoc Thanh Dien Nguyen (Rapp.)  

    Les sûretés réelles jouent un rôle indispensable dans la vie civile ainsi que dans la vie économique d`un pays. Ces transactions amènent inéluctablement la disposition du bien garanti en cas d`insolvabilité du débiteur. Au Vietnam, presque toutes les sûretés accompagnent le prêt de consommation (les autres obligations telles que l`obligation de paiement née d`un contrat de vente sont rarement garanties en réalité). Cependant, dans la relation entre le prêteur et l`emprunteur, ce dernier est toujours dans une position plus faible que le premier parce que le prêteur est toujours dans la situation de besoin d`argent, même urgent. Cette différence du contrat de prêt influence de manière appréciable non seulement le contrat de sûreté accompagnée mais aussi la disposition du bien garanti. Bien que la mise en œuvre du bien garanti joue un rôle très important à l`égard des parties de la sûreté ainsi que les tiers concernés, elle n`est pas disposée clairement et officiellement par la voie législative selon le droit vietnamien. Cela veut dire que ce domaine n`est réglé que par le pouvoir administratif. En plus, dans la circonstance juridique du Vietnam actuelle, les parties de la sûreté peuvent convenir librement du mode de disposition du bien garanti en cas d`insolvabilité du débiteur. La loi ne prévoit aucune intervention afin de contrôler ce processus de la mise en œuvre du bien, cette situation est très dangereuse car la disposition du bien concerne non seulement les doits des parties mais aussi ceux des tiers. Afin de protéger le débiteur devant le créancier dans la négociation le contrat de sûreté, les tiers concernés devant la possibilité d`une disposition « amitié » du bien garanti entre le créancier et le débiteur, on a besoin d`une intervention judiciaire en tant qu`un mécanisme « neutre » avec le pouvoir étatique nécessaire. Cette intervention existe déjà en réalité mais sous forme facultative, donc elle n`est pas effective en jouant le rôle du gardien de la justice. A côté des droits du débiteur ainsi que des tiers concernés, les droits du créancier dans le contrat de sûreté sont appréciables, notamment en cas d`un débiteur de mauvais foi, l`intervention du juge et après cela, une garantie du pouvoir judiciaire dans l`exécution du jugement rendra utile le créancier garanti. Avec toutes les raisons ci-dessus, une intervention du juge dans la mise en œuvre du bien garanti est nécessairement traitée par la thèse. Cet étude traitera des dispositions du droit ainsi que de la situation réelle du Vietnam dans la réalisation du bien garanti, les avantages ainsi que les inconvénients dans l`exécution des dispositions du droit vietnamiens. C`est à partir de ces analyses que nous essayerons de construire un mécanisme juridique pour que les activités des parties concernées à la mise en œuvre du bien garanti puissent être effectuées de manière la plus favorable et la plus juste possible.

  • Alain-Joseph Poulet, L'action de mécénat au bénéfice des personnes publiques, thèse soutenue en 2020 à Ecole doctorale SDOSE Paris sous la direction de Elisabeth Mella, membres du jury : Mathieu Doat (Rapp.), Antoine Louvaris, Emmanuel Dinh et Marzia De Donno  

    Le mécénat fait l'objet d'une demande croissante des personnes publiques, et plus particulièrement des collectivités territoriales. Alors que le champ du mécénat semblait plutôt de droit privé, le recours à cet instrument juridique par les personnes publiques interroge sur son genre juridique, et de sa perception à devenir un objet de droit public. La toile du mécénat se tisse hors de son échelle classique. Il permet aux personnes publiques d'ouvrir par un financement spécifique et complémentaire des projets territoriaux d'intérêt général. Cette démarche altruiste au bénéfice des personnes publiques révèle le caractère hétérogène des situations juridiques, qui impose aux personnes publiques de respecter certaines règles afin de ne pas s'engager aléatoirement. A ce jour, les règles qui encadrent l'action de mécénat au bénéfice des personnes publiques sont hésitantes, au regard de la diversité des situations juridiques, et doivent être délimitées en tenant compte de leurs spécificités. Cette recherche se propose d'ouvrir une nouvelle voie vers une catégorie spéciale de mécénat au bénéfice des personnes publiques. Il faudra ainsi étudier les conditions d'existence de l'action de mécénat au bénéfice des personnes publiques avant d'envisager les conditions d'exécution et de contrôle de l'action de mécénat à leur bénéfice.

    Mathilde Beauruel, La théorie générale du pouvoir en droit des majeurs protégés, thèse soutenue en 2018 à Normandie sous la direction de Annick Batteur, membres du jury : Nathalie Peterka (Rapp.), Laurence Mauger-Vielpeau et Gilles Raoul-Cormeil  

    Face au phénomène complexe de la vulnérabilité, le législateur a compris que la réponse ne pouvait pas être unique. Le nombre de mesures proposées en droit des majeurs protégés est ainsi suffisamment conséquent pour qu’une grande diversité de situations apparaisse. Que ce soit sur le plan de l’âge, de la situation familiale, sociale ou professionnelle ou au regard du handicap ou de l’état de santé (physique ou mental), la « population » des majeurs protégés présente une forte hétérogénéité. La loi offre à l’organe de protection, titulaire d’un pouvoir pour exercer sa mission, de multiples outils pour sauvegarder l’intérêt du majeur protégé. Variables, ces instruments laisseraient à penser qu’il n’est pas concevable de construire une théorie générale du pouvoir cohérente en droit des majeurs protégés. Toutefois, en ce domaine, au cœur de la notion de pouvoir, se trouve le critère de la prise en charge de l’intérêt exclusif du majeur protégé. C’est là en effet le critère auquel il est systématiquement fait référence. L’objectif de notre thèse était dès lors de parvenir à démontrer que s’il existe en droit des majeurs protégés des variables attachées au pouvoir, ces dernières ne sauraient masquer l’unité de son régime. La découverte de constantes, lesquelles sont consubstantielles au pouvoir en ce domaine, permet d’en extraire une théorie générale. À partir de cet instant, le pouvoir en droit des majeurs protégés prend une coloration nouvelle. En adaptant la définition proposée par la doctrine à la spécificité du droit des majeurs protégés, nous proposons de définir le pouvoir comme la prérogative juridique et/ou matérielle confiée à un organe de protection et le plus souvent sous le contrôle d’un juge, qui ne remédie pas forcément à une incapacité d’exercice mais qui est toujours répartie entre différents organes. Le pouvoir est finalisé par l’intérêt exclusif, mais non égoïste, d’une personne majeure vulnérable, du fait de l’altération de ses facultés personnelles. Tant le principe de responsabilité que celui de l’interdiction d’agir sous l’empire d’un conflit d’intérêts constituent des procédés efficients pour lutter contre le mauvais exercice du pouvoir. Une conception renouvelée du pouvoir a ainsi pu être proposée à partir de l’étude de ses variables et de ses constantes en droit des majeurs protégés. Ayant abouti à une théorie générale du pouvoir, l’étude ici menée peut donc servir de base à une analyse critique du droit positif et aboutir à son amélioration.

    Aurélie Mellah, L'extinction de la personnalité juridique au décès de la personne physique, thèse soutenue en 2017 à Strasbourg sous la direction de Alice Tisserand-Martin, membres du jury : Marc Nicod (Rapp.)    

    La personnalité juridique de la personne physique dure jusqu'à sa mort. Il convient de réfléchir au lien existant entre l'extinction de la personnalité juridique et le décès pour déterminer si la mort est la cause exclusive de cette extinction. Des éléments complexifient ce lien. La mort n'est pas un fait instantané, ce qui trouble la datation du décès. De plus, il est accordé une grande place à la volonté du défunt dans la dévolution successorale, et dans certains actes ayant des effets posthumes. Le défunt bénéficie aussi d'une protection. On observe ainsi une persistance post mortem de la personnalité juridique. À l'opposé, les règles de protection des majeurs diminuent la capacité juridique et opèrent un recul de la personnalité juridique de la personne avant sa mort. La théorie de l'extinction de la personnalité juridique au décès de la personne physique laisse apparaître de nombreuses anomalies qu'il convient d'étudier.

    Mona Jamal, Le contrat d'adhésion : étude comparée des droits français et koweïtien, thèse soutenue en 2017 à Strasbourg sous la direction de Patrice Hilt et Georges Wiederkehr, membres du jury : Marie Lamarche (Rapp.), Bénédicte Girard et Béatrice Lapérou-Scheneider    

    Le contrat d’adhésion a pendant longtemps fait l’objet d’un débat doctrinal. Ce contrat voit le jour dans des circonstances où bien souvent lors de sa conclusion, l’adhérent se trouve en position d’infériorité́ par rapport au stipulant. Ce déséquilibre aboutit à ce que le contrat est préalablement élaboré́ et rédigé́ par le stipulant. Quant à l'adhérent, il ne fait qu'adhérer à un contrat préétabli dont il n'a pas discuté́ les conditions. Dans ce contexte, la loi des parties cause parfois des inégalités, voire même certains abus. La nouvelle consécration du contrat d’adhésion dans le Code civil français, par l’ordonnance n° 2016- 131 du 10 Fév. 2016 marque une évolution. D’où toute l’importance d’une réflexion sur le concept de contrat d’adhésion en droits français et koweïtien. L’approche comparative nous a permis de saisir les points de convergence et de divergence qui existent entre ces droits aussi bien au niveau du régime juridique qu’au niveau de la protection. Au final, s’est posée la question de savoir si le droit koweïtien peut être amélioré en s’inspirant du droit français.

    Claire Hérin, La charge tutélaire, thèse soutenue en 2017 à Normandie sous la direction de Annick Batteur et Gilles Raoul-Cormeil, membres du jury : Sylvie Moisdon-Chataigner (Rapp.), Laurence Mauger-Vielpeau  

    Afin de protéger efficacement les personnes vulnérables et conformément au principe de nécessité, le législateur a mis en place divers régimes de protection.Ces régimes diffèrent en fonction de la personne protégée, laquelle peut être soit un mineur soit un majeur. Ils se distinguent également au regard du degré d'altération des facultés personnelles du majeur et du besoin de protection juridique.Il existe ainsi une diversité technique permettant de s'adapter à chaque situation et répondant à la nécessité d'une protection individualisée.Malgré cette diversité, les dispositifs de protection obéissent à un objectif commun, celui de la protection de la personne et de ses biens dans le respect de son autonomie et de ses droits et libertés fondamentaux.Dès lors, une question de pose : la charge tutélaire est-elle une simple appellation employée par le législateur ? Ou bien est-elle une institution juridique rassemblant sur son nom l'ensemble des règles communément applicables aux personnes protégées ?La présente thèse a pour but de démontrer que la charge tutélaire est un organe et une fonction : celle de réaliser l'intérêt de la personne protégée.

    Sofia Sellami, La sexualité des personnes handicapées, thèse soutenue en 2017 à Limoges sous la direction de Jean-Pierre Marguénaud, membres du jury : Bruno Py (Rapp.), Anne Marmisse-d'Abbadie d'Arrast et Marie Lamarche    

    La sexualité des personnes handicapées sort de l’ombre et fait actuellement l’objet de nombreuses réflexions pluridisciplinaires. Le temps est enfin venu aux juristes –et autres– de briser les tabous pour réfléchir à cette thématique que le législateur s’est abstenu de prendre en compte malgré les difficultés qu’elle pose. Les personnes handicapées ne disposent pas toujours des aptitudes pour avoir une sexualité qu’elles désirent. En revanche, elles subissent parfois une sexualité qu’elles ne veulent pas ou ne sont pas en mesure de vouloir. L’un de ces paradoxes conduit ainsi à l’étude de problèmes aussi divers que ceux relatifs à la procréation des personnes handicapées, à leur épanouissement sexuel ou aux agressions sexuelles dont elles sont généralement les victimes.

    Valérie Poure, L'officier de l'état civil en droit des personnes et de la famille, thèse soutenue en 2015 à Strasbourg sous la direction de Patrice Hilt, membres du jury : Jean-Jacques Lemouland (Rapp.), Georges Wiederkehr    

    L’officier de l’état civil est l’autorité désignée par la loi pour constater, enregistrer, conserver et exploiter, en la forme authentique, les actes constitutifs de l’individu et de la famille. Le maire, avec ses adjoints, est l’officier de l’état civil par excellence. En sa qualité de représentant de l’État à l’échelon communal, il assure l’administration d’un service accessible et proche des administrés. Le dédoublement fonctionnel qu’induit cette charge tend à satisfaire des besoins tant nationaux qu’individuels. À la fois organe exécutif de la commune et autorité publique déconcentrée, le maire est un acteur original en droit des personnes et de la famille qui lui vaut souvent d’être comparé à un notaire ou à un greffier. Si sa position hybride, à la frontière entre le droit privé et le droit public, présente un intérêt certain au regard des impératifs d’organisation sociale, elle n’en est pas moins perfectible.

  • Etienne Lejeune, Les salaires différés en famille, thèse soutenue en 2022 à Limoges sous la direction de Bernard Vareille et Annie Chamoulaud-Trapiers, membres du jury : Marc Nicod (Rapp.), Véronique Bouchard (Rapp.), Clothilde Grare-Didier    

    Rien de plus antithétique, à première vue, que l’expression « les salaires différés en famille ».Comment pourrait-on imaginer, dans nos sociétés occidentales, que puissent s’entremêler les notions de salaire et de famille ? Pourtant, les exemples de salaires différés en famille sont nombreux et divers. Qu’elle soit nommément admise comme telle, ainsi la créance de salaire différé agricole instituée en 1939, ou qu’elle se cache derrière la notion plus large d’enrichissement injustifié, la prise en compte du temps passé sans contrepartie à faire fructifier l’entreprise familiale mérite et connaît rétribution. Il en va de même pour le temps passé gratuitement auprès d’un proche en mal d’autonomie. En ce cas, l’enfant ayant aidé plus que de mesure son parent affaibli pourra prétendre à une créance d’assistance sur la succession de ce dernier. C’est, dans un cas comme dans l’autre, une garantie d’équité. Cette équité doit être préservée et encouragée, pour faire face au défi majeur de ce siècle, le vieillissement de la population et la perte d’autonomie qui l’accompagne. Cependant, le législateur continue d’ignorer l’existence même de ces salaires différés en famille. Il est permis de proposer, de lege ferenda, une reconnaissance légale de ces salaires particuliers. Un travail législatif semble aujourd’hui indispensable pour apporter sécurité juridique et efficience à la notion de salaire différé en famille, et consacrer son rôle de mécanisme d’équité et de solidarité.

    Guillaume Millerioux, La capacité juridique des majeurs vulnérables, thèse soutenue en 2021 à Lyon sous la direction de Hugues Fulchiron et Christine Bidaud, membres du jury : Fabien Marchadier (Rapp.), Ingrid Maria (Rapp.), Anne-Marie Leroyer et William Dross    

    Étudier la capacité juridique des majeurs vulnérables ne revient pas à étudier les incapacités. Au contraire, parce qu’elle est la règle pour les majeurs, la capacité juridique dispose d’un véritable pouvoir normatif. Elle est l’alpha et l’oméga du droit de la protection des majeurs parce que le tempérament ne peut se comprendre qu’à l’aune du principe dont il constitue une application particulière. Outre cette lecture de lege lata du droit positif, l’étude confronte le droit français à l’article 12 de la Convention internationale relative des droits des personnes handicapées. Il est en particulier discuté de l’opportunité de reconnaitre un « droit à la capacité juridique » et de ses implications sur les rapports entre capacité et incapacité. Entre le statu quo et une relecture du droit de la protection des majeurs à l’aune d’un droit à la capacité juridique, une voie médiane est envisagée dans le but de renforcer la fonction de principe de la capacité juridique. L’étude envisage la possibilité de basculer d’un système de protection à un système de soutien de la capacité d’agir reposant sur une fonction renouvelée de la vulnérabilité et la technique du soutien.

    Michaël Martinez, Le train de vie en droit privé, thèse soutenue en 2016 à Bordeaux sous la direction de Philippe Delmas Saint-Hilaire, membres du jury : Isabelle Dauriac (Rapp.), Bernard Vareille (Rapp.)  

    Locution issue du langage courant, le « train de vie » a été importée dans la sphère juridique dès la fin des années 1930 pour lutter contre la fraude fiscale. Depuis les années 1960 et surtout 2000 elle est utilisée dans toutes les branches du droit privé. Elle n’a pourtant reçu aucune définition. Partant de ce constat, la première partie de cette thèse s’intéresse au contenu juridique de la notion de train de vie. Elle y est définie comme la jouissance, à titre habituel d’une certaine quantité de biens et de services, caractérisant à la fois un niveau de vie et une habitude de vie. Il ressort de cette définition que tant les biens que les services peuvent être le support du train de vie, que cette notion s’apprécie en jouissance et non en propriété et qu’une condition de durée doit être remplie. La seconde partie de cette thèse s’intéresse aux effets qui sont attachés au train de vie. Il est toujours utilisé en tant que point de référence mais n’est pas toujours invoqué par la même personne. Ainsi, le train de vie peut être soit opposé à son bénéficiaire par un tiers, soit opposé par son bénéficiaire à un tiers. Dans le premier cas, il est un point de référence permettant d’identifier une disproportion, à laquelle sont attachées des conséquences juridiques néfastes pour le bénéficiaire du train de vie. Dans le second cas, il sert de point de référence pour apprécier et traiter une situation de rupture patrimoniale. Caractérisant une situation économique habituelle, le train de vie est doté d’une certaine inertie,qui nécessite qu’il ne soit pas arrêté brutalement. Il est alors de nature à conférer des droits à son bénéficiaire.

    Laurence Gatti, La contractualisation, mode nouveau de protection de la personne, thèse soutenue en 2015 à Poitiers sous la direction de Rose-Noëlle Schütz, membres du jury : Annick Batteur (Rapp.), David Noguero (Rapp.), Éric Savaux  

    La contractualisation de la relation tutélaire peut être envisagée comme un artifice qui fragilise la protection de la personne et instrumentalise le droit commun des contrats.Ce mouvement offre en effet une liberté et une sécurité qui peuvent sembler illusoires. Les défauts du nouveau contrat civil qu'est le mandat de protection future constituent un danger pour certaines personnes vulnérables, tandis que le contrat d'accompagnement, outil d'aide à la gestion, porte la marque du contrôle social.Les textes issus de la réforme de la protection juridique des majeurs instaurent de nouveaux modes de protection qui, en théorie, sont assez éloignés de la vision traditionnelle du contrat et, en pratique, sont sources d'interrogations, sinon d'inquiétudes.Ces contrats, si leur qualification n'est pas mise en cause, peuvent être analysés sous l'angle de leur parenté avec les contrats relationnels. Leur singularité justifie toutefois un régime propre.

    Stephane Combes, Le traitement des accidents et des maladies des agents publics au sein du service public de l'Education nationale, thèse soutenue en 2014 à Limoges sous la direction de Hélène Pauliat et Clotilde Deffigier, membres du jury : Philippe Raimbault (Rapp.), Olivier Dugrip (Rapp.)    

    L’Education Nationale, par le nombre et la diversité des statuts de ses personnels, constitue un laboratoire d’étude intéressant sur les conditions de travail des agents publics, notamment lorsqu’ils sont victimes d’accidents ou de maladies à l’occasion de leur activité professionnelle. Les règles issues du droit du travail et du droit de la fonction publique et l’intervention croisée de multiples acteurs rendent complexe ce type de contentieux. S’ajoutent de nouveaux risques professionnels (souffrance au travail, cancers professionnels), qui sont en phase de reconnaissance juridique et sociale. La prévention des risques professionnels est devenue une préoccupation des pouvoirs publics, ainsi que la santé au travail dans la fonction publique. L’étude de ces risques pourrait entraîner une meilleure reconnaissance des accidents et maladies professionnels, qui souffre actuellement d’un processus administratif complexe mettant à mal les droits des agents publics. Enfin, la réparation des risques professionnels conduit toujours à des inégalités selon les faits à l’origine de l’accident ou de la maladie, le statut de l’agent ou la gravité du dommage. Le dépassement de la règle du forfait de pension met fin à certaines injustices mais demeure d’une portée limitée. Le rapprochement avec le régime général pourrait faire bénéficier les fonctionnaires de la présomption d’imputabilité. La mise en place d’un Fonds d’indemnisation bénéficiant à tous les agents publics et ayant pour vocation la réparation de tous les risques professionnels pourrait permettre à la victime d’un tel risque d’obtenir un complément d’indemnisation, permettant une réparation intégrale du préjudice.

    Olivier Soro Russell, El contrato normativo : análisis de una categoría, thèse soutenue en 2013 à Bordeaux 4 sous la direction de Gaël Piette et Alicia Real Pérez, membres du jury : José María de la Cuesta Saenz (Rapp.), Jean-Pierre Duprat (Rapp.), Eduardo Serrano Gómez  

    L'objet principal de notre recherche sera d'essayer d'éclairer l'obscurité relative à la figure du contrat normatif, existante particulièrement en espagne, en élaborant une étude minutieuse et en profondeur qui fait actuellement défaut dans la littérature juridique. de même, il sera aussi bien nécessaire d'analyser si la notion de contrat normatif, telle qu'elle est proposée par la doctrine et jurisprudence espagnole et surtout italienne, peut être transposée au droit français des contrats. et, d'autre part, si la notion française de contrat-cadre correspond à celle, espagnole, de « contrato marco ». pour ce faire, il sera nécessaire d'entamer une étude de ses différences et similitudes au moyen d'une comparaison de l'emploi, par les professionnels du droit de chaque pays, de chacun des termes. finalement il sera envisagé, le cas échéant, l'opportunité d'une éventuelle transposition de la figure du contrat-cadre au droit espagnol à travers celle de « contrato marco », l'intégrant comme équivalente ou application de la figure de contrat normatif.ainsi, une fois notre recherche achevée nous serons en mesure de proposer une définition complète et claire de contrat normatif, de déterminer sa nature juridique, d'obtenir ses principaux caractères, d'en tirer sa portée et, enfin, de rassembler ces principales applications pratiques. et ce, naturellement sans oublier de relever tant l'histoire ou la genèse de cette figure que sa valeur actuelle, en tant que nouvelle forme de négociation, d'autorégulation et de limitation volontaire de la liberté contractuelle.

    Goran Georgijevic, La prise en compte des motifs en droit comparé des contrats : (droits français, serbe et anglais), thèse soutenue en 2012 à Bordeaux 4 sous la direction de Philippe Delmas Saint-Hilaire, membres du jury : Raymond Le Guidec (Rapp.), Éric Garaud (Rapp.), Pierre Rosario Domingue  

    Le comportement de tout être humain sain d’esprit s’explique par une multitude de raisons. Outre la science psychologique, le droit, y compris le droit des contrats, s’intéresse à ces raisons, appelés motifs. Cet intérêt résulte du fait que le comportement des contractants n’est pas abstrait ; il révèle toujours l’existence de divers motifs. Or, le droit objectif ne peut accorder une importance juridique à tous les motifs des parties, étant donné que les motifs représentent une catégorie psychologique et que leur prise en compte illimitée mettrait en péril la sécurité juridique. La présente thèse de doctorat a pour but de proposer une analyse critique de la prise en compte des motifs des parties à partir d’une comparaison des droits français, serbe et anglais