Laurent Leveneur

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
Université Paris Panthéon-Assas

Laboratoire de Droit Civil

Responsabilités administratives et scientifiques :

Responsable de la formation :
  • THESE

    Situations de fait et droit privé, soutenue en 1988 à Paris 2 sous la direction de Michelle Gobert 

  • Laurent Leveneur, Gérard Cornu, Marie Cornu, Alain Ghozi, Marie Goré (dir.), Vocabulaire juridique, 15e éd., PUF, 2024, Quadrige, 1111 p.  

    Définir, après les avoir identifiés, les termes juridiques de la langue française, tel est l'objet de ce Vocabulaire juridique. S'appuyant sur un premier travail réalisé par Henri Capitant en 1936, Gérard Cornu a développé "une oeuvre nouvelle par ses entrées, sa méthode, ses auteurs... L'éminente vocation du Vocabulaire juridique est de saisir, dans les définitions, les catégories du droit." Plus qu'une série de définitions de termes et d'expressions, ce Vocabulaire est un outil de consultation et de recherche indispensable aux juristes, mais aussi un instrument de culture générale nécessaire à la compréhension de notre société, dans laquelle le rôle du droit ne cesse de croître. Depuis sa première édition en 1987, son succès ne s'est jamais démenti. Il s'explique non seulement par la pertinence des définitions, mais aussi par ses mises à jour régulières, car le droit est une discipline vivante. Une liste explicative des Maximes et adages de droit français, dont certains en latin, complète l'ouvrage.

    Laurent Leveneur, Claire-Marie Peglion-Zika, Antoine Touzain (dir.), Les métamorphoses du droit civil: colloque anniversaire pour célébrer les vingt ans du Laboratoire de droit civil de l'université Paris-Panthéon-Assas, Éditions Panthéon-Assas, 2024, Pensée contemporaine, 225 p.    

    A l'occasion de ses vingt ans, le Laboratoire de droit civil de l'université Paris-Panthéon-Assas a souhaité mener, lors d'un colloque anniversaire, une réflexion d'ensemble sur le droit civil et ses métamorphoses depuis le début du XXIe siècle. Ont ainsi été retracées les transformations importantes survenues pendant les vingt dernières années : transformations du contenu, bien sûr, mais aussi et peut-être surtout des méthodes, avec l'inflation législative qui a même gagné ce domaine, la législation par ordonnances, la montée et la diversification du contrôle de proportionnalité - abstrait et concret -, et enfin la profonde modification de la motivation des décisions de la Cour de cassation. L'avenir a également été scruté, avec les transformations que laissent entrevoir les phénomènes déjà à l'oeuvre de généralisation à tous égards des technologies numériques, de développement de l'intelligence artificielle et de prise en compte des préoccupations sanitaires et environnementales. Regard rétrospectif sur vingt ans de droit civil, regard prospectif sur les vingt prochaines années, ce sont les actes de ces trois passionnantes demi-journées de réflexion que recueille le présent ouvrage.

    Laurent Leveneur (dir.), Code civil 2025, 44e éd., LexisNexis, 2024, Les Codes bleus, 3572 p.  

    Cette 44e édition intègre notamment la loi troubles anormaux du voisinage du 15 avril 2024, la loi bien vieillir et perte d’autonomie du 8 avril 2024, la loi contre les violences intrafamiliales du 18 mars 2024, la loi droit à l’image des enfants sur internet du 19 février 2024. Ce code annoté est autorisé aux examens

    Laurent Leveneur (dir.), Code de la consommation 2025, 18e éd., LexisNexis, 2024, Les codes bleus, 2370 p.  

    Cette 18e édition du Code de la consommation intègre notamment : - la loi sécurisation et régulation de l’espace numérique du 21 mai 2024 - la loi DDADUE du 22 avril 2024 - la loi sur la rénovation accélérée de l’habitat du 9 avril 2024

    Laurent Leveneur (dir.), Code civil 2024, 43e éd., LexisNexis, 2023, Les Codes bleus, 3563 p. 

    Laurent Leveneur, Sabine Mazeaud-Leveneur, Droit des biens: le droit de propriété et ses démembrements, 2e éd., LexisNexis, 2023, Manuel, 323 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code de la consommation 2024, 17e éd., LexisNexis, 2023, Les codes bleus, 2308 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code civil 2023, 42e éd., LexisNexis, 2022, Les Codes bleus, 3587 p.  

    Cette 42e édition intègre notamment : la loi du 2 mars 2022 relative au choix du nom issu de la filiation ; la loi du 21 février 2022 visant à réformer l'adoption ; la loi du 7 février 2022 relative à la protection des enfants ; l'ordonnance du 15 septembre 2021 portant réforme du droit des sûretés ; la loi du 2 août 2021 relative à la bioéthique

    Laurent Leveneur (dir.), Code de la consommation 2023, 16e éd., LexisNexis, 2022, Les codes bleus, 2279 p. 

    Laurent Leveneur, Sabine Mazeaud-Leveneur, Droit des biens: le droit de propriété et ses démembrements, LexisNexis, 2021, Manuel, 305 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code civil 2022, 41e éd., LexisNexis, 2021, Les Codes bleus, 3653 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code de la consommation 2022, 15e éd., LexisNexis, 2021, Les codes bleus, 2229 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Les "nouveaux" biens, Dalloz, 2020, Thèmes et commentaires, 131 p.  

    Du fait des profondes mutations que connaît notre société, le droit des biens est aujourd'hui sommé d'élargir son domaine à toute chose présentant une quelconque valeur, et, partant, constituant une richesse. A l'occasion du 12e colloque annuel du Master Droit privé général de l'Université Panthéon-Assas, d'éminents spécialistes se sont proposés d'étudier l'appréhension par cette matière de certaines de ces nouvelles richesses - économiques (oeuvres libres, crypto-actifs...), humaines (corps humain, embryon) et environnementales (vivant breveté, quotas d'émission) -, en vue d'en mesurer tant l'opportunité que l'incidence sur les concepts juridiques qui la régissent. Cet ouvrage, réunissant les actes du colloque du 12 avril 2018, assure la diffusion de cette réflexion fructueuse.

    Laurent Leveneur, Claire-Marie Peglion-Zika (dir.), Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) et droit privé, Dalloz, 2020, Thèmes et commentaires 

    Laurent Leveneur (dir.), Code civil 2021, 40e éd., LexisNexis, 2020, Les codes bleus, 3566 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code de la consommation 2021, 14e éd., LexisNexis, 2020, Les codes bleus, 2132 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code civil 2020, 39e éd., LexisNexis, 2019, Les codes bleus, 3608 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code de la consommation 2020, 13e éd., LexisNexis, 2019, Les codes bleus, 2128 p. 

    Laurent Leveneur, Claire-Marie Peglion-Zika (dir.), Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) et droit privé: actes du colloque du 4 juin 2018 organisé par le Laboratoire de droit civil de l'Université Paris II Panthéon-Assas, Dalloz, 2019, Thèmes et commentaires ( Actes ), 125 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Réforme du droit des contrats, du régime général et de la preuve des obligations: livret comparatif, 3e éd., LexisNexis, 2018, Les codes bleus, 3551 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code de la consommation 2019, 12e éd., LexisNexis, 2018, Les codes bleus, 1924 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Réforme du droit des contrats, du régime général et de la preuve des obligations: livret comparatif, 37e éd., LexisNexis, 2017, Les codes bleus, 3615 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code de la consommation 2018, 11e éd., LexisNexis, 2017, Les codes bleus, 1909 p. 

    Laurent Leveneur, Yvonne Lambert-Faivre, Droit des assurances, Dalloz, 2017, Précis, 951 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Réforme du droit des contrats, du régime général et de la preuve des obligations: livret comparatif, 36e éd., LexisNexis, 2016, Les codes bleus, 3467 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code de la consommation 2017, 10e éd., LexisNexis, 2016, Les codes bleus, 1904 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code civil 2016, 35e éd., LexisNexis, 2015, Les codes bleus, 3340 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code de la consommation 2016, 9e éd., LexisNexis, 2015, Les codes bleus, 1651 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code civil 2015, 34e éd., LexisNexis, 2014, Les codes bleus, 3295 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code de la consommation 2015, 8e éd., LexisNexis, 2014, Les codes bleus, 1614 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code de la consommation 2013, 7e éd., LexisNexis, 2013, Les codes bleus, 1490 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code civil 2014, 33e éd., LexisNexis, 2013, Les codes bleus, 3132 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code de la consommation 2012, 6e éd., LexisNexis, 2012, [Les codes bleus], 1390 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code civil 2013, 32e éd., LexisNexis, 2012, Les codes bleus, 3016 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code de la consommation 2011, 5e éd., Litec, 2011, [Les codes bleus], 1348 p. 

    Laurent Leveneur, Yvonne Lambert-Faivre, Droit des assurances, 13e éd., Dalloz, 2011, Précis ( Droit privé ), 930 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code civil 2012, 31e éd., Litec-LexisNexis, 2011, Les codes bleus, 2954 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code de la consommation 2010, 4e éd., Litec, 2010, [Les codes bleus], 1255 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code civil 2011, 30e éd., Litec-LexisNexis, 2010, Les codes bleus Litec, 2828 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code civil 2010, 29e éd., LexisNexis-Litec, 2009, Les codes bleus Litec, 2670 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code civil 2009, 28e éd., LexisNexis-Litec, 2008, Les codes bleus Litec, 2583 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code de la consommation 2007, 3e éd., Litec, 2007, [Les codes bleus], 1152 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code civil 2008, 27e éd., Litec, 2007, Les codes bleus Litec, 2459 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code de la consommation 2005, 2e éd., Litec, 2005, Litec codes, 980 p. 

    Laurent Leveneur, Yvonne Lambert-Faivre, Droit des assurances, 12e éd., Dalloz, 2005, Précis ( Droit privé ), 918 p. 

    Laurent Leveneur, Yves Lequette (dir.), Le code civil, Dalloz, 2004, 1059 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Code de la consommation 2003, Litec, 2003, Litec codes, 937 p. 

    Laurent Leveneur, Droit des contrats, Litec, 2002, Affaires, finances, 664 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), La paternité en droit français, Imprimerie La Mouette, 2002, Collection de thèses, 515 p. 

    Laurent Leveneur (dir.), Droit des contrats, Juris-Classeur, 2001, Les Mensuels spécialisés du Juris-Classeur, 369 p. 

    Laurent Leveneur, Henri Mazeaud, Droit civil, 2e éd., Montchrestien, 2000, Collection des exercices pratiques, 286 p.   

    Laurent Leveneur, Henri Mazeaud, Léon Mazeaud, Jean Mazeaud, Sabine Mazeaud-Leveneur, Leçons de droit civil, 5e éd., Montchrestien, 1999, 1001 p.   

    Laurent Leveneur, Henri Mazeaud, André Breton, Droit civil: sujets d'examens et corrigés..., Montchrestien, 1996, Exercices pratiques, 285 p.   

    Laurent Leveneur (dir.), Leçons de droit civil: mariage, filiation, autorité parentale, divorce et séparation de corps, 7e éd., Montchrestien, 1995, 866 p.   

    Laurent Leveneur, Situations de fait et droit privé, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1990, Bibliothèque de droit privé, 490 p.   

    Laurent Leveneur, Louis Vogel (dir.), Juris-classeur commercial annexes, Éd. techniques et Éd. du juris-classeur, 1972 

  • Laurent Leveneur, « Les droits des personnes », Revue française de droit administratif, Sirey - Dalloz , 2021, n°05, p. 831   

    Laurent Leveneur, « L'originalité du régime des contrats privés des personnes publiques », Revue française de droit administratif, Sirey - Dalloz , 2020, n°05, p. 957   

    Laurent Leveneur, « Pierre Crocq », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, Dalloz , 2019, n°03   

    Laurent Leveneur, Jean-Jacques Ansault, Thierry Bonneau, Claude Brenner, « Pierre Crocq (1959-2019) », Recueil Dalloz, Dalloz , 2019, n°28, p. 1546   

    Laurent Leveneur, « Propos conclusifs », Justice et cassation : Revue annuelle des avocats au Conseil d'État et à la Cour de cassation, Dalloz , 2017, p. 77   

    Laurent Leveneur, « Conclusion », Justice et cassation : Revue annuelle des avocats au Conseil d'État et à la Cour de cassation, Dalloz , 2016, n°01, p. 135   

    Laurent Leveneur, « L'intervention du Bureau central de tarification en matière d'assurance de responsabilité civile médicale », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, Sirey ; Dalloz , 2010, p. 59   

    Laurent Leveneur, « La liberté contractuelle en droit privé : les notions de base (autonomie de la volonté, liberté contractuelle, capacité...) », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 1998, n°09, p. 676   

    Laurent Leveneur, « Conséquences de l'annulation d'un acte détachable », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 1998, n°02, p. 161   

    Laurent Leveneur, Yann Paclot, « La revendication du crédit-bailleur est soumise au délai de trois mois prévu à l'article 115 de la loi du 25 janvier 1985 en cas de contrat de crédit bail non poursuivi », Revue des Sociétés , Dalloz , 1992, n°01, p. 105   

    Laurent Leveneur, Guy Raymond, Louis Vogel, Erik Le Dolley, « Contrats concurrence consommation », Ed. Techniques, Ed. Techniques et LexisNexis Jurisclasseur, 1991   

  • Laurent Leveneur, Observations sur diverses dispositions de la réforme de droit des contrats, 2015   

  • Laurent Leveneur, « Journée en hommage au Professeur Christian Larroumet », le 27 septembre 2024  

    Journée organisée par l'Université Paris Panthéon-Assas en collaboration avec le Laboratoire de droit civil et l'Institut de droit comparé de Paris, et le Laboratoire D@NTE (Univ. Versailles St-Quentin) sous la direction scientifique de Louis d’Avout, Augustin Aynes, Sarah Bros, Maximin de Fontmichel, Charles Gijsbers et Blandine Mallet-Bricout

    Laurent Leveneur, « La responsabilité », le 20 septembre 2024  

    Colloque organisé par le Laboratoire de Droit Civil, l'Institut de droit comparé (IDC), le Laboratoire de Droit Social, Université Paris Panthéon-Assas et l'Université de Tokyo sous la direction scientifique de Jean-Jacques Ansault, Professeur à l’Université Paris-Panthéon-Assas et Tetsushi Saito, Professeur à l’Université de Tokyo

    Laurent Leveneur, « Le nouveau statut de l'entrepreneur individuel », le 04 juin 2024  

    Colloque organisé par le Master 2 Droit privé général et le Laboratoire de Droit Civil, Université Paris Panthéon-Assas

    Laurent Leveneur, « Le renouveau de la force obligatoire du contrat », le 18 octobre 2023  

    Colloque organisé par la Cour de cassation avec le CRLD et l'Université d'Evry - Université Paris-Saclay

    Laurent Leveneur, « Les clauses de résiliation unilatérale dans les contrats en droit chilien », le 04 octobre 2023  

    Conférence organisée par le Laboratoire de droit civil, Université Paris Panthéon-Assas sous la présidence de Claire-Marie Peglion-Zika, Maitre de conférences HDR à l'Université Paris Panthéon-Assas

    Laurent Leveneur, « 50 ans de l'Institut des Assurances de Lyon », le 08 juin 2023  

    Organisé par l’IAL - Institut des Assurances de Lyon et le Centre du droit de la responsabilité et des assurances (équipe de recherche Louis Josserand), Faculté de droit, Université Jean Moulin Lyon 3 et Université Lumière Lyon 2 sous la direction scientifique de Stéphanie Porchy-Simon et Luc Mayaux

    Laurent Leveneur, « Quelle réforme pour les contrats spéciaux ? », le 06 juin 2023  

    Colloque organisé par le Master II Droit Privé Général de l'Université Paris Panthéon Assas

    Laurent Leveneur, « Le bail dans tous ses états », le 26 mai 2023  

    Journée d’étude de l’axe 2 Patrimoines, CREDESPO, en partenariat avec la Chaire universitaire de droit rural et de l’environnement, Université de Bourgogne sous la direction de Nicolas Bonnardel, MCF en droit privé, CREDESPO et Christelle Coutant-Lapalus, Professeure de droit privé, CREDESPO

    Laurent Leveneur, « Perspectives du droit des assurances (au quart du XXIème siècle) », le 16 mai 2023  

    Colloque organisé par l'Institut de Recherche en Droit Privé, Nantes Université, sous la direction scientifique de Véronique Nicolas, Professeure agrégée, Nantes Université

    Laurent Leveneur, « L’avant-projet de réforme du droit des contrats spéciaux », le 14 avril 2023  

    Organisée par la Faculté de droit, UPEC dans le cadre du laboratoire de droit privé (LDP)

    Laurent Leveneur, « Assurances et nouvelles technologies », le 25 novembre 2022  

    Organisé par le Laboratoire de droit civil de l'Université Paris Panthéon-Assas sous la direction scientifique de L. Leveneur, Université Paris-Panthéon-Assas et A. Touzain, Université Rouen Normandie

    Laurent Leveneur, « Méthode d’interprétation et réforme du droit des contrats », le 17 novembre 2022  

    Colloque organisé sous la direction de Nicolas Mathey, (CEDAG), Sylvain Bloquet (CEDAG) et Arnaud Vergne (IHD).

    Laurent Leveneur, « L’avant-projet de réforme du droit des contrats spéciaux », le 23 septembre 2022  

    Organisé pour l'Institut catholique de Paris par Philippe Stoffel-Munck, Professeur à l'École de droit de la Sorbonne, Président de la commission de réforme, et Diane Galbois-Lehalle, Maître de conférences de l'Institut Catholique de Paris

    Laurent Leveneur, « Parenté, mœurs et droit », le 09 septembre 2022  

    Organisée par DOGMA, Institut pour l'étude des disciplines dogmatiques et l'histoire générale des formes - Paris 2 avec l’assistance humaine de l’Institut des Hautes Études Internationales de l’Université Panthéon-Assas en la personne du Pr C. Santulli

    Laurent Leveneur, « Le droit des contrats spéciaux : une réforme à venir », le 14 juin 2022  

    Organisé par l'IRDP, Université de Nantes sous la Direction scientifique de Charles-Edouard Bucher, Professeur de droit privé, Directeur de l’IRDP et Marie-Anne Daillant, MCF en histoire du droit, Membre de l’IRDP

    Laurent Leveneur, « L'appréhension de la vulnérabilité par le droit privé », le 16 mai 2022  

    XVIe Colloque annuel du Master 2 Droit privé général organisé par l'association du Master 2 droit privé général, Université Paris Panthéon Assas

    Laurent Leveneur, « Les métamorphoses du droit civil », le 02 décembre 2021  

    Organisé par le Laboratoire de droit civil, Université Paris II Panthéon-Assas à l'occasion de ses 20 ans

    Laurent Leveneur, « Regards comparés sur les enjeux contemporains du droit des personnes et de la famille », le 08 octobre 2021  

    Organisé pour la Cour de cassation par Julien Dubarry, Professeur à l’Université de la Sarre, Chaire de droit civil français et Laurent Leveneur, Professeur à l’Université Panthéon-Assas (Paris II), Laboratoire de droit civil

    Laurent Leveneur, « L’appréhension de l’environnement par le droit privé », le 05 mai 2021  

    Colloque annuel du Master 2 Droit Privé Général, Université Paris II Panthéon-Assas

    Laurent Leveneur, « Le patrimoine numérique », le 05 mars 2021  

    Organisé par l’IRDA avec le partenariat du Conseil supérieur du notariat et de la Chambre des notaires de Paris dans le cadre des « Journées expert » de l’INFN sous la responsabilité scientifique de Didier Guével et Mustapha Mekki

    Laurent Leveneur, « Crise sanitaire et contrats », le 16 octobre 2020  

    Conférence organisée à la Cour de Cassation par l’IRDA, Université Sorbonne Paris-Nord

    Laurent Leveneur, « Le patrimoine numérique », le 13 mars 2020  

    Journée Expert #2 de l'INFN, organisée avec le concours de l’IRDA (Institut de recherche pour un droit attractif), en partenariat avec la chambre nationale des greffiers des tribunaux de commerce et la chambre nationale des commissaires de justice.

    Laurent Leveneur, « Journée en hommage à Étienne Fatôme », le 10 janvier 2020  

    Journée organisée par le GRIDAUH.

    Laurent Leveneur, « L’étranger dans le contentieux familial », le 20 mai 2019  

    Organisé par le LDC, la Cour de Cassation, l’ENM et Paris II Panthéon-Assas

    Laurent Leveneur, « Transhumanisme : questions éthiques et enjeux juridiques », le 08 avril 2019  

    Colloque organisé sous la direction scientifique du Pr. Yvonne Flour et de M. Pierre-Louis Boyer

    Laurent Leveneur, « L’intégrité scientifique à l’aune du droit », le 12 mars 2019  

    Organisé par l’IHD, Paris II Panthéon-Assas

    Laurent Leveneur, « Les perspectives de recodification du droit de la vente en France et en Espagne », le 04 octobre 2018  

    Organisé par l’Équipe de Recherche en Droit Privé et Grupos de investigación derecho privado europeo y de conflictu legum

    Laurent Leveneur, « Le consentement en droit privé : regards croisés en matière civile et pénale », le 12 juin 2018  

    Organisée par Maxime Brenaut et Antoine Touzain pour l'Institut de Criminologie et de droit pénal de Paris

    Laurent Leveneur, « QPC et droit privé », le 04 juin 2018 

    Laurent Leveneur, « La personne. Corps & Esprit », le 22 février 2018 

    Laurent Leveneur, « Réforme du droit des contrats et des obligations : quelle loi de ratification ? », le 30 novembre 2017  

    Cycle de conférences mensuelles organisé par le Laboratoire de droit civil, en liaison avec l'Ecole doctorale de droit privé

    Laurent Leveneur, « Les grandes conclusions du parquet général de la Cour de cassation de 1790 à nos jours », le 14 juin 2017  

    Présenté par la Cour de Cassation de Paris

    Laurent Leveneur, « Le droit civil à l'ère numérique », le 21 avril 2017  

    XIe colloque annuel organisé par le Master 2 Droit privé général et le Laboratoire de droit civil

    Laurent Leveneur, « La réforme du droit des contrats et ses incidences sur la vie des affaires : premiers retours », le 24 mars 2017  

    colloque organisé en collaboration avec l’ANDJCE (Association Nationale des DJCE) et en partenariat avec l’AFJE (Association Française des Juristes d’Entreprises) et l’ACE (Associations des Avocats Conseils d’Entreprise).

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Marc Thomas-Marotel, Thèse sur travaux - le contrat d'asssurance vie comme contrat financier, thèse en cours depuis 2023  

    Thèse sur travaux qui donnera cohérence à un ensemble d'articles et d'ouvrages consacrés aux effets de la financiarisation du contrat d'assurance-vie sur la nature, le régime et le fonctionnement dudit contrat.

    Eva Helesbeux, Le contrat au bénéfice d’un tiers : Recherche sur les stipulation et contrat pour autrui, thèse soutenue en 2022 à Université ParisPanthéonAssas, membres du jury : Sarah Bros (Rapp.), Jérôme François (Rapp.), Thomas Genicon et Philippe Simler  

    Le bénéfice du contrat peut être attribué à un tiers, ce bénéfice pouvant être une créance, le tiers étant investi de la qualité de créancier, ou une position contractuelle, le tiers pouvant acquérir la qualité de contractant. La première hypothèse, la plus classique, correspond à la stipulation pour autrui. Cette institution permet de scinder les effets du contrat en conférant à une personne n’ayant pas la qualité de contractant une créance de nature contractuelle. Cette opération est gouvernée par deux règles cardinales : la dépendance de la créance du tiers à l’acte et la séparation des qualités au sein du contrat. La première de ces règles permet de justifier les atteintes susceptibles d’affecter la créance entrée dans le patrimoine du bénéficiaire, tandis que la seconde détermine les ajustements nécessaires du régime du contrat sur lequel se greffe une stipulation en faveur d’un tiers. La seconde hypothèse, moins bien appréhendée que la première, correspond au contrat pour autrui. Elle est d’utilisation fréquente en permettant aux parties à un contrat d’envisager la conclusion d’un contrat futur avec le tiers bénéficiaire ou de concevoir l’inclusion du tiers à un acte d’ores et déjà formé. Dans le domaine du contrat pour autrui, la situation du bénéficiaire ne peut s’expliquer par la simple acquisition d’un droit de créance : le bénéfice dont il peut se prévaloir est plus complexe. La démonstration consiste à établir l’existence de cette opération autonome qui possède des caractéristiques propres et d’en exposer les manifestations ainsi que le régime.

    Kevin Cariou, Essai sur la force majeure, thèse soutenue en 2022 à Université ParisPanthéonAssas, membres du jury : Mireille Bacache-Gibeili (Rapp.), Charles-Edouard Bucher (Rapp.), Jean-Sébastien Borghetti  

    La force majeure est au cœur des tensions qui traversent le système juridique. Indissociable du principe de responsabilité au fondement de l’ordre juridique, la force majeure, pour être appréhendée dans son essence et son unité, devait être abordée dans le cadre d’une étude générale et transversale. A l’échelle de la norme juridique, elle révèle sa nature d’exception propre à neutraliser toute norme prescriptive. A l’échelle du destinataire de la norme, elle interroge le rapport de contrainte qui les unit. Replacée dans une théorie plus globale de la justification, la force majeure peut elle-même faire l’objet d’une théorie générale qui permettra d’assurer son unité notionnelle et son application cohérente dans l’ensemble de l’ordre juridique, afin de surmonter le désordre qui caractérise le droit contemporain.

    Nicolas Chapalin-Mecirdi, La dette, thèse en cours depuis 2022 

    Myungsun Baek, La prescription acquisitive : comparaison du droit français et du droit coréen, thèse soutenue en 2022 à Université ParisPanthéonAssas, membres du jury : Julien Dubarry (Rapp.), Charlotte Dubois (Rapp.), Jean-Jacques Ansault  

    Le Code civil coréen a été créé en s’inspirant BGB pour le régime des biens, notamment le mode de transfert de propriété de droit réel. A l’inverse, l’instauration de la prescription acquisitive dans le Code civil coréen a été largement influencée par le droit civil français ce qui justifie que sa raison d’être, ses conditions ainsi que ses effets sont semblables dans les deux systèmes. Cependant, le droit civil coréen a dans son article 245 admit non seulement la prescription acquisitive par la possession, mais aussi par l’inscription au Livre foncier ; exigeant d’ailleurs, à la différence du droit français, l’inscription au Livre foncier en tant que condition pour la prescription par la possession. Cette condition devient problématique dans son application. Ainsi le possesseur ne peut, en droit coréen, acquérir la propriété complète qu’après s’être inscrit au Livre foncier en tant que propriétaire. A contrario, le mécanisme français investit le possesseur d’un titre nouveau qui fonde son droit de propriété et lui permet de s’opposer aux tiers. C’est sur ce point du mode de publicité foncière que s’opposent les droits civils coréen et français.

    Corinne Louis, L’obligation d’information et le devoir de conseil dans les ventes immobilières, thèse soutenue en 2022 à Université ParisPanthéonAssas, membres du jury : Charles-Edouard Bucher, Charlotte Dubois et Nicolas Mathey  

    Aucune étude n’a été réalisée sur l’obligation d’information dans les ventes immobilières. Or ce domaine connaît une surinformation inédite. En plus des obligations spéciales, le devoir général d’information a considérablement étendu le périmètre de l’obligation d’information dans les ventes d’immeubles. Se pose dès lors la question difficile de sa délimitation. Son analyse d’abord jurisprudentielle, puis, désormais légale, révèle des problématiques sous jacentes, dont l’une des plus controversées est l’articulation entre la réticence dolosive et l’obligation précontractuelle d’information. L’extension de cette obligation procède aussi d’un grand libéralisme dans l’appréciation de ses conditions par la jurisprudence, ce qui aboutit à un durcissement de la sanction. Outre des sanctions classiques, au titre des obligations spéciales, sont mises en lumière des sanctions originales mais discutables, comme l’exclusion de la clause de non garantie des vices cachés. Le régime manque ainsi de cohérence en contradiction avec la protection de la partie faible. A cette fin, la sanction est appliquée avec rigueur par la jurisprudence à l’égard du débiteur d’information, mais aussi des professionnels. Ainsi, en cas d’erreur de diagnostic, l’acquéreur peut agir contre le diagnostiqueur pour demander la réparation intégrale de son préjudice au lieu de celle pour perte de chance. C’est précisément à l’endroit des professionnels qu’il convient de chercher des pistes de solutions pour contrebalancer la surinformation, notamment par le biais de leurs devoirs de conseil. Leur périmètre mérite in fine d’être délimité en vue d’une meilleure information des parties.

    Nicolas Bonnardel, Les assurances obligatoires, thèse soutenue en 2021 à Paris 2, membres du jury : Sarah Bros, Hervé Lécuyer, David Noguero et Louis Perdrix  

    Les assurances obligatoires constituent en France un phénomène relativement récent. Quasiment inexistantes au début des années 1950, il peut aujourd’hui en être recensé plus de cent soixante-dix en droit positif. Cependant, en dépit de l’augmentation constante de leur nombre, les assurances obligatoires n’ont jamais fait l’objet ni d’une étude destinée à déterminer leurs sources ou leur nature, ni d’un encadrement législatif ayant pour objet d’harmoniser les règles de droit les gouvernant. Il en résulte, en premier lieu, de très profondes disparités et incohérences entre les différentes obligations d’assurance en vigueur, lesquelles sont susceptibles de nuire à l’objectif indemnitaire et d’intérêt général qu’elles poursuivent. En second lieu, on constate actuellement d’importantes difficultés dans la manière d’appréhender ces assurances. Tantôt qualifiées de contrat, tantôt de « statut légal », l’ampleur de la contrainte légale dans la souscription et la détermination du contenu d’une assurance obligatoire contraste avec la conception volontariste de la notion de contrat, ce qui complexifie leur analyse.L’objectif de cette thèse est de mettre un terme aux difficultés et incertitudes évoquées, en adoptant une conception unifiée de l’assurance obligatoire. Pour cela, nous proposerons d’une part, d’identifier les sources et la nature de ces assurances au regard de la contrainte légale dont elles font l’objet et, d’autre part, de les doter d’un régime commun à la lumière de l’objectif indemnitaire qu’elles poursuivent.

    Ibrahim Chahine, La théorie de l'imprévision en matière civile , thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Denis Mazeaud  

    La loi n° 2018-287 du 20 avril 2018, ratifiant l'ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016 portant réforme du droit des contrats français, est venue bouleverser un principe qui pourtant était bien ancré au sein du droit positif français, et qui l’est toujours en droit libanais: celui du rejet de la théorie de l’imprévision en matière civile et du triomphe par la même du principe cardinal de la force obligatoire des contrats. Au Liban, la crise économique et financière frappant le pays depuis octobre 2019 a eu un impact tel que la dépréciation de la monnaie libanaise est intervenue de manière extrêmement violente, à un degré où on aurait même pu dire quelle était hors du commun. Ainsi, le déséquilibre qui a atteint les contrats conclus à l’époque porte sérieusement atteinte à la justice contractuelle (notamment pour les contrats de durée, comme les contrats à exécution successive, mais aussi vente à crédit). Néanmoins, et face à l’absence d’un texte de portée générale consacrant la théorie de l'imprévision, le juge libanais, fidèle au principe de la force obligatoire du contrat, rejette depuis 1928 l’imprévision en matière civile et commerciale. Il l’admet cependant en droit administratif à l’instar de la jurisprudence française. À partir de là, il serait intéressant, en dépit de l’opposition qui existe entre le droit français et le droit libanais dans ce domaine précis, d’étudier la théorie de l’imprévision, ne serait-ce que dans une perspective de son éventuelle consécration en droit libanais, étant donné que le législateur libanais trouve souvent sa source d’inspiration auprès de son homologue français.

    Mathieu Diruit, Recherche sur les instruments de la période précontractuelle : essai d'une théorie générale, thèse soutenue en 2021 à Paris 2, membres du jury : Marie-Laure Delfosse, Hervé Lécuyer et Olivier Tournafond  

    Les instruments précontractuels pourraient apparaître très performants au vu de la masse d’écrits doctrinaux, de décisions jurisprudentielles et de textes qui les concernent, dont les articles 1112 à 1124 du Code civil. Cependant cette thèse montre que ces instruments restent mystérieux à de nombreux égards et que leur approche peut être renouvelée en utilisant comme summa divisio, la distinction de ceux relatifs à un consentement complet et de ceux relatifs à un consentement incomplet. D'abord, cette thèse dépasse l’approche en bloc des pourparlers. D’une part, elle identifie neuf volontés unilatérales émises lors des pourparlers et relatives, soit à un consentement complet, soit à un consentement incomplet. D’autre part, elle conceptualise quatre contrats des pourparlers : deux obligeant à ne pas anéantir un consentement incomplet et deux obligeant à notifier un consentement incomplet. Ensuite, cette thèse tend à perfectionner la compréhension de l'offre et de l'acceptation en affirmant leur nature de consentement complet constituant un acte juridique unilatéral, ayant pour effet essentiel, un effet de conclusion, et pour effet accessoire, une obligation de ne pas l'anéantir. Enfin, cette thèse renouvelle l'approche des promesses de contrat en en identifiant quatre. Deux sont nées dans l’Ancien Droit, dont la promesse synallagmatique existant par exception à l’assimilation avec le contrat promis : elles obligent à notifier un consentement complet et futur et ont pour applications le pacte de préférence et le contrat cadre. Deux autres obligent à ne pas anéantir un consentement complet et présent, dont la promesse unilatérale de l'article 1124 née au XIXe siècle.

    Johnny EL KASSIS, Les restitutions en droit civil, thèse en cours depuis 2021  

    Un projet de thèse intitulé « les restitutions en droit civil » est sans doute inspiré par l'introduction de l'ordonnance du 10 février 2016 au sein du régime général des obligations, un chapitre V intitulé « les restitutions » (art. 1352 à 1352-9 du Code civil). Une telle consécration législative signifie que désormais, l'obligation de restitution est devenue indépendante de tout autre contrat (comme le contrat de dépôt ; art. 1892, 1915, 1933 et suivant du Code civil) ainsi que de tout autre mécanisme juridique (comme la répétition de l'indu ; art. 1302 à 1302-3 du Code civil). Donc c'est l'autonomie de l'obligation de restitution établie par l'ordonnance du 10 février 2016 qui a conduit le choix de ce projet de thèse. Toutefois cette autonomie pose plusieurs problématiques qui méritent d'être traitées. Malgré la consécration d'un chapitre pour les restitutions (pour répondre aux besoins de clarté et de lisibilité du Code civil), il est évident que celles-ci ne jouissent pas d'une autonomie absolue, vu que les rédacteurs de l'ordonnance ont eu à l'esprit en rédigeant ces a1iicles le modèle de la répétition de l'indu. Et donc la ligne directrice des nouveaux textes sur la restitution est inspirée par un mécanisme qui varie selon la bonne ou la mauvaise foi des parties. Cela étant dit, il s'agit de s'interroger sur l'applicabilité du nouveau « droit commun des restitutions » à l'ensemble des cas que la restitution est appelée à régler et qui sont loin d'être homogènes (répétition de l'indu, nullité, résolution pour inexécution, résiliation pour inexécution, action rédhibitoire pour vice caché, caducité, etc.). Il s'agit d'une autre part, de s'interroger sur le fondement qu'a choisi le législateur en introduisant ce chapitre sur les restitutions, d'ailleurs certains auteurs sont contre l'autonomie des restitutions puisqu'elles sont au service des institutions différentes. Pour ces auteurs les restitutions ne sont pas neutres. Finalement, il s'agit de s'intéresser à l'influence de ces nouveaux textes, sur l'ensemble du droit civil, puisqu'ils sont désormais au cœur du régime général des obligations.

    Nathan Allix, La sanction pécuniaire civile, thèse soutenue en 2020 à Paris 2, membres du jury : Mireille Bacache-Gibeili, Guillaume Beaussonie, Martine Behar-Touchais et Cécile Chainais  

    Les sanctions pécuniaires civiles soulèvent des difficultés variables selon la catégorie de sanction considérée. Les astreintes et les clauses pénales bénéficient d’un ancrage dans le système juridique français et n’aboutissent pas à une remise en cause de la cohérence de ce système. À l’inverse, les dommages et intérêts punitifs, en droit prospectif, et les amendes civiles mettent à mal la cohérence du droit civil. Le rattachement de ces sanctions à la branche civile de la responsabilité est largement artificiel, ce qui s’explique par les objectifs pratiques de leur développement. En effet, le recours aux amendes civiles ou aux dommages et intérêts punitifs s’est révélé nécessaire en raison des insuffisances des autres sanctions répressives ainsi qu’en raison de l’inadéquation des principales alternatives.Les mérites pratiques des sanctions pécuniaires civiles ne doivent toutefois pas être exagérés. La soumission d’une part de ces sanctions aux principes directeurs du droit pénal conduit à encadrer leur recours. En particulier, les principes de légalité et de proportionnalité des délits et des peines retirent à ces sanctions une part de la souplesse que leur accorde certains écrits qui leur sont consacrés. Par ailleurs, l’étude du régime général des amendes civiles et des dommages et intérêts punitifs a été en partie délaissé. Si un régime commun peut émerger sous un angle substantiel, d’un point de vue procédural, les caractéristiques spécifiques des sanctions étudiées interdisent de procéder à une approche commune. Ces différences, tant en ce qui concerne la cohérence que l’efficacité, paraissent amener à préférer les amendes civiles aux dommages et intérêts punitifs.

    Melinda Benhaiem, Opposabilité et inopposabilité des exceptions dans les opérations translatives d'obligations en droit civil et commercial, thèse en cours depuis 2019  

    Question « délicate et relativement obscure », l'identification des exceptions opposables ou non par un débiteur dans une opération à trois personnes est traditionnellement considérée comme un « problème complexe à propos duquel la jurisprudence n'est pas toujours d'un grand secours ». Le propos que Monsieur le Professeur C. Larroumet formulait dans sa thèse il y a près de cinquante ans semble toujours pertinent, en témoigne la récente réforme du droit des contrats, du régime général des obligations et de la preuve. En effet, il s'est trouvé que la modernisation du régime des opérations translatives d'obligations de droit commun - inspiration prise du modèle des opérations translatives de droit spécial telle la cession de créances par voie de bordereau Dailly - devait également passer par une clarification du régime des exceptions. Or la problématique du régime des exceptions dans une structure d'enchevêtrement de liens de droit, s'illustre de façon topique en matière d'opérations translatives d'obligations. Son étude peut être nourrie par une approche comparée entre droit commun et droit spécial.

    Grégoire Lemarchand-Ghica, L'équité, notion juridique moderne, thèse en cours depuis 2019  

    L'équité est une notion juridique moderne ayant un passé solide, un présent renouvelé, ainsi qu'un avenir certain. L'équité agit sur le système juridique en ce qu'elle inonde le droit positif, comme dans le droit écrit contemporain (plus de 300 références à l'équité, l'équitable, l'inéquitable dans les lois). Ce constat permet de se demander si la notion d'équité n'aurait pas acquis une pluralité de sens. Cette recherche permettrait de dégager des critères permettant une catégorisation, mais aussi une identification des références implicites à l'équité et donc de déterminer les frontières de la notion. En outre, le système juridique réagit à l'équité. L'équité influence par exemple les institutions, à l'instar de la Cour de cassation (comme par le contrôle de proportionnalité). La maîtrise de l'équité devient donc un enjeu à l'heure de la réforme de la Cour de cassation et dans un contexte de concurrence des juridictions. Il convient aussi d'étudier la place de l'équité dans le système juridique, c'est-à-dire ce à quoi elle s'oppose (au droit écrit ') et ce qu'elle révèle du système, ainsi que des limitations à l'équité, comme un éventuel régime.

    Anna-Gaëlle Kson-Bouvet, Recherche sur les instruments de contournement de la réserve héréditaire des descendants, thèse soutenue en 2018 à Paris 2, membres du jury : Sara Godechot, Hervé Lécuyer et Bernard Vareille  

    A l'heure où la famille moderne se conçoit au pluriel, à l'heure où les ascendants organisent en amont la transmission et la dévolution de leur patrimoine, à l'heure où la mondialisation prône l'uniformisation du droit et la fin des spécificités étatiques, il est nécessaire de s'interroger sur l'avenir de la réserve héréditaire. Les parents ne souhaitent plus être privés de leur pouvoir de disposer librement de leur patrimoine, même pour cause de mort. Que répondre à un père qui angoisse à l'idée de voir son patrimoine dilapidé par un enfant ingrat avec lequel il ne vit que de conflits ? Que dire à cet enfant qui a vu son frère avantagé par décision maternelle, de manière abusive et arbitraire ? Quels conseils donner à ces individus qui ouvrent chaque jour la porte de nos offices pour demander l'aide de leur notaire ? Que dire à cet époux qui veut protéger son conjoint de la véhémence d’enfants d’un premier lit ? Afin de leur répondre dans la pratique, appliquons-nous à étudier les moyens de contourner cette réserve héréditaire. Attachons-nous à vérifier leur efficacité. Au-delà des mécanismes classiques du Code civil tels que le testament et la donation, l'intérêt de cette thèse est de se tourner vers des mécanismes plus complexes, afin de répondre aux parents déçus par leur progéniture, mais aussi à eux, enfants lésés, pour leur donner des moyens juridiques de contrer une injuste privation. Il est utile de comprendre et de connaître ce qu’il est possible de faire pour transmettre son patrimoine avec une liberté recouvrée sans risquer les foudres de la loi. A travers l’étude de ces instruments, de leur efficacité et de leur traitement tant légal que familial, la question de la modernisation de la réserve ressurgit. La famille change, et avec elle, la conception traditionnelle de la réserve héréditaire.

    Kouroch Bellis, Système de l'obligation naturelle, thèse soutenue en 2018 à Paris 2, membres du jury : Sarah Bros, Clothilde Grare-Didier, Michel Grimaldi, Valérie Lasserre et Laurent Pfister  

    La notion d’obligation naturelle passe assez inaperçue en doctrine. Cette discrétion est due à un courant doctrinal issu au XXe siècle du positivisme juridique, qui a estimé qu’il n’y a pas de système rationnel de l’obligation naturelle en droit français. Un tel système existe pourtant. L’heure est donc à la restauration de la notion d’obligation naturelle, et avec elle, de celle de droit naturel. La tradition juridique française est par essence jusnaturaliste, de type humaniste, et l’obligation de droit naturel apparait être le fruit de cette longue tradition. La technique juridique qui lui est afférente est un point de conjonction entre le droit positif et le droit naturel à travers la matière fondamentale qu’est le droit des obligations. En découvrant un véritable système du droit naturel, le système de l’obligation naturelle tel qu’il se présente en droit français apparait tout naturellement. Il permet alors de comprendre et donc de résoudre bien des difficultés pratiques qui émergent dans la jurisprudence très abondante en la matière.

    Pierre Boissan, La subrogation personnelle, thèse en cours depuis 2017  

    Figure classique du régime général des obligations, la subrogation personnelle a su conquérir des pans entiers du droit spécial et de la pratique : à la singularité apparente de la notion, et l'unité de son régime, répond une pluralité de formes et d'utilisations. Affacturage, pratique des assurances, recours des tiers payeurs de prestations sociales et de la caution, ou encore prêts substitutifs, voilà autant d'exemples qui illustrent la vitalité du mécanisme. A la porte de cet édifice ancien vient aujourd'hui frapper la réforme du droit des obligations, qui fournit ainsi l'occasion de repenser cette opération, à la lumière du texte nouveau. Notre étude devra porter sur l'articulation des éclaircissements apportés par la réforme avec le reste du droit des obligations, mais aussi des droits spéciaux, la définition des notions nouvellement apparues, ou encore la concurrence probable avec des institutions elles aussi renouvelées telles que la cession de créance de droit commun. Le pragmatisme dont est marqué le régime de la subrogation, ne devra néanmoins pas décourager une étude plus globale de ses fondements et de son essence propre : l'exigence de cohérence, la recherche de la logique propre d'une institution en quête d'identité, tout à la fois modalité particulière de paiement et mécanisme translatif de créance, sont sans doute les clefs de sa prospérité future.

    Joaquin Polit, La résolution unilatérale du contrat., thèse en cours depuis 2017  

    Le Projet propose une réflexion approfondie sur résolution unilatérale du contrat, une règle bien établie en France par la jurisprudence et la doctrine et intégrée désormais dans les nouvelles dispositions du Code civil issues de l'ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016. L'art. 1226 du Code loin d'affaiblir la force obligatoire du contrat et l'équilibre contractuel, renforce ce deux piliers du droit français de contrats, en confirmant le rôle qui joue la mise en demeure du débiteur et le nécessaire proportionnalité du remède (d'après l'exigence d'une "inexécution suffisamment grave" de la part du débiteur), pour déclencher le dispositif de rupture unilatérale. Le droit français renforce l'autonomie des parties en mettant à la charge du créancier ("à ses risques et périls") la décision de rompre le pacte, sans par autant priver le débiteur du pouvoir de contester le bien fondée de sa décision. L'intervention du juge se circonscrit désormais et plus efficacement au contrôle de la justice du remède par rapport à la gravité de l'inexécution en renversant de la charge de la preuve étant le créancier, et non le débiteur, à qui reviendra de prouver que le manquement était suffisamment grave pour que la résolution soit justifiée, ce qui montre bien que à la différence du droit anglais et du droit souple où la résolution unilatérale joue en quelque sorte comme simple mécanisme de désengagement des parties, le droit français démontre que la résolution unilatérale se déroule dans un scénario respectueux du contrat, de sa force obligatoire et de sa sécurité juridique tout aussi pour les contractants que les tiers qui sont touches pour la rupture du pacte.

    Ayih Roba Ekue, La microassurance, thèse soutenue en 2016 à Paris 2, membres du jury : Muriel Chagny, Nadia Hadj-Chaib Candeille et David Noguero  

    L’Organisation des Nations Unies a décrété l’année 2005 « année du microcrédit », dans l’espoir de réduire la pauvreté dans le monde, conformément aux huit objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Présenté comme un précieux instrument de lutte contre la pauvreté, ce système créé par le Docteur Muhammad YUNUS prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank au Bangladesh, s’est propagé à travers le monde et notamment dans les pays en développement. Il permet d’offrir des petits prêts à des populations pauvres exclues du système financier afin de développer des activités génératrices de revenus et d’épargner. Plus connu sous le nom de la microfinance, ce terme désigne aujourd’hui, le microcrédit, l’épargne, le transfert d’argent et l’assurance. En effet, l’accès aux prêts n’excluait pas les autres risques, car le décès, la maladie, l’invalidité et les dommages aux biens fragilisaient aussi ces populations, révélant leur besoin d’assurance et il est évident que la prise de conscience de leur état de pauvreté, suscite la réduction de leur vulnérabilité. Une logique sous-tend l’offre par le biais de la « microassurance » dont le champ sémantique et opérationnel relève des compétences des assureurs qui en se lançant sur ce marché, doivent faire face à de nombreux défis car la microassurance s’inscrit dans des contextes bien spécifiques. Entre innovations et traditions, la démarche sera conçue dans le cadre d'une politique intégrée avec les Etats, acteurs traditionnels du développement, institutions de microfinance, organisations non gouvernementales et bailleurs de fonds internationaux, dont l'appui était essentiel. En dix ans, la microassurance a connu une croissance extraordinaire. Mais malgré les efforts accomplis, le bilan montre qu’il reste encore du chemin à faire.

    Marine Martin, Le déséquilibre significatif en droits des contrats, thèse en cours depuis 2016 en co-direction avec Denis Mazeaud  

    Le déséquilibre significatif, notion issue du droit de l'Union européenne, est désormais présent dans trois codes : le code de la consommation depuis la loi du 1er février 1995 (art. L212-1), le code de commerce depuis la loi du 4 août 2008 (art. L442-6 I. 2°), et le code civil depuis l'ordonnance du 10 février 2016 (art. 1171). La rédaction et l'application de ces textes font apparaître à la fois des convergences et des divergences, quant à la source du déséquilibre significatif, à son appréciation, à son identification, à son objet, et aux actions ouvertes en sa présence et aux sanctions qui lui sont attachées. En outre, se pose la question, essentielle, de l'articulation entre tous ces textes. Plus fondamentalement, la sanction du déséquilibre significatif semble illustrer une évolution que subit le droit des contrats français depuis le dernier quart du vingtième siècle. En effet, il semble possible d'observer la coexistence de deux familles de contrats : les contrats structurellement équilibrés d'une part, les contrats structurellement déséquilibrés d'autre part. Alors que les premiers sont le fruit de la liberté et de l'égalité, les seconds sont caractérisés par l'unilatéralisme de l'un des contractants. Se développe ainsi, à côté du droit commun des contrats classique, un droit des contrats structurellement déséquilibrés, au sein duquel se trouve la notion de déséquilibre significatif.

    Philippe Morange, Les conditions générales contractuelles, thèse en cours depuis 2016  

    L'entrée des conditions générales contractuelles dans le droit commun des contrats soulève de nouvelles problématiques. Elles apparaissent, depuis la réforme du droit des obligations, dans deux cadres : la définition du contrat d'adhésion (article 1110 du Code Civil) et l'offre et l'acceptation (article 1119). Deux types de questions se présentent autour de deux incertitudes : quant à la définition des conditions générales et quant à l'étendue de leur régime. La définition des conditions générales est incertaine car elle doit être construite en considération du contrat d'adhésion mais aussi au-delà. Les caractères qu'elles doivent revêtir afin de désigner la présence d'un contrat d'adhésion semblent relatifs. De façon globale, la question reste intacte : que sont les conditions générales ? Comment les reconnaître et selon quels critères ? Quel office revient au juge ? Comment les distinguer des conditions particulières, du contrat d'adhésion lui-même, des contrats cadres, des modèles de contrats, des contrats types, des clauses de style... ? L'étendue du régime des conditions générales subit l'interférence du contrat d'adhésion qui ajoute des éléments indirects. De façon directe, l'opposabilité et les conflits de conditions, sont désormais régis par l'article 1119 du Code civil reprenant l'œuvre jurisprudentielle. Néanmoins, la mise en œuvre de ce régime, notamment dans le monde électronique, appelle plus de précisions. Indirectement, quel sera l'impact du régime propre du contrat d'adhésion (lutte contre les clauses créant un déséquilibre significatif et interprétation contra proferentem) sur les conditions générales en tant que telles ?

    Emilie Linglin, Corps humain et assurances de personnes, thèse soutenue en 2014 à Paris 2, membres du jury : Philippe Pierre et Hervé Lécuyer  

    En ce qu’il est intimement lié à la personne, le corps humain est une matière sensible qui fait l’objet de protections diverses. Parmi celles-ci figurent notamment les assurances de personnes, lesquelles, en tant que mode de prévoyance, remplissent une importante fonction économique et sociale qui justifie qu’on cherche à favoriser leur accès. Cette étude vise à déterminer de quelle manière la spécificité du corps humain et la volonté de le protéger qui s’y attache affectent les deux principaux aspects du processus contractuel en assurance, que sont la connaissance et la couverture du risque. En effet, pour déterminer le risque et prendre la décision de le couvrir, l’assureur doit le connaître. Or lorsqu’il s’agit de couvrir les risques susceptibles d’atteindre l’individu dans son existence, son intégrité physique ou sa santé, les informations pertinentes relèvent de l’intimité du candidat à l’assurance. Comment concilier alors le droit au respect de la vie privée, le secret médical ou encore la protection des données génétiques et le besoin d’information de l’assureur ? En outre, afin de répondre aux sollicitations toujours plus grandes de protection du corps humain, les actions combinées du législateur et du juge entraînent certaines mutations de la couverture des risques pesant sur la personne par l’assureur dont il convient d’étudier les modalités. Car malgré toute l’attention dont le corps humain fait l’objet, sa protection ne doit pas se faire au détriment de l’« âme » des assurances de personnes.

    Claire-Marie Peglion-Zika, La notion de clause abusive : au sens de l'article L. 132-1 du Code de la consommation, thèse soutenue en 2013 à Paris 2, membres du jury : Yves Lequette, Gilles Paisant, Natacha Sauphanor-Brouillaud et Thomas Genicon  

    La législation sur les clauses abusives, issue de l’article L. 132-1 du Code de la consommation, est d’application quotidienne. La notion de clause abusive n’en demeure pas moins confuse. Il est vrai que trente-cinq années d’applications erratiques ont contribué à la rendre peu accessible et peu prévisible, ce qui nuit à la sécurité juridique. Pour restaurer cette notion, une double démarche s’impose. Il faut, d’abord, la délimiter afin de réserver son application uniquement aux personnes qui méritent d’être protégées contre les clauses abusives et aux seules stipulations qui créent véritablement un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat. La notion de clause abusive apparaît alors comme un mécanisme destiné à sanctionner les abus de la liberté contractuelle dans les contrats de consommation. Il faut, ensuite, procéder à l’identification de la notion de clause abusive en cherchant à définir et à caractériser le standard du déséquilibre significatif, notamment à l’aune des critères dégagés de la pratique. Chemin faisant, la notion de clause abusive s’impose comme une notion incontournable du droit de la consommation et, plus largement du droit des contrats, notamment en ce qu’elle participe au renouveau de la théorie générale du contrat.

    Mathieu Schuller, Responsabilité et assurance, thèse en cours depuis 2012  

    L'assurance de responsabilité est-elle moralement condamnable ? En effet, celle-ci peut sembler fondamentalement contradictoire avec l'idée même de responsabilité, dans la mesure où le transfert de sa dette de responsabilité à un assureur paraît, précisément, avoir pour objet de permettre à l'assuré d'échapper aux conséquences de ses actes. C'est ainsi qu'à ses débuts, la licéité de cette forme d'assurance n'a pas manqué d'être contestée, jusqu'à ce qu'en 1845, la Cour d'appel de Paris en reconnaisse la validité. Si l'assurance de responsabilité a pu néanmoins être admise, c'est évidemment en considération de l'amélioration significative des possibilités d'indemnisation des victimes qu'elle offrait par ailleurs, l'assureur de responsabilité étant, généralement, d'une solvabilité sans commune mesure avec celle de son assuré responsable. Toutefois, cette admission de l'assurance de responsabilité a entraîné, par une forme de processus de contamination, une profonde transformation du droit de la responsabilité, tandis que l'assurance de responsabilité s'est elle-même transformée au contact du droit de la responsabilité.

    Bruno Demont, L'aléa dans le contrat d'assurance, thèse soutenue en 2012 à Paris 2, membres du jury : Luc Mayaux (Rapp.), Philippe Pierre (Rapp.), Hervé Lécuyer  

    L’aléa, véritable « cœur » du contrat d’assurance, ne finit pas de susciter les interrogations lorsqu’il s’agit de préciser plus techniquement son rôle, tout comme sa raison d’être. En première ligne se situe naturellement le débat relatif à la qualification des formes contemporaines d’assurance vie : ce dernier, haut lieu de controverse doctrinale depuis des années, ne s’est toujours pas apaisé malgré l’impressionnant nombre d’études consacrées au sujet. En parallèle, le thème de l’aléa dans les contrats fait également l’objet d’un vif regain d’intérêt, s’invitant dans les colloques et les ouvrages les plus récents. Plus que jamais, les notions de contrat d’assurance et de contrat aléatoire se retrouvent donc au cœur de la polémique. Et cette dernière peut aller bon train, tant le débat reste enfermé dans cette idée courante qu’un contrat est un acte nécessairement créateur d’obligations. Ainsi, l’on s’attache bien souvent à mettre en évidence le déséquilibre des obligations des parties (caractéristique des contrats aléatoires) avant de s’interroger sur son existence dans le contrat d’assurance. Mais cette approche obligationnelle de la structure contractuelle est-elle véritablement pertinente ? Ne devrait-on pas, au contraire, concevoir plus largement les effets de l’acte juridique, et consacrer juridiquement une idée somme toute assez commune dans le langage courant des praticiens : celle d’un transfert de risque ? A l’approche obligationnelle classique, exclusivement focalisée sur l’analyse des prestations des parties (paiement de la prime par le souscripteur ; règlement du sinistre voire couverture du risque par l’assureur), se substituerait ainsi une approche réelle, davantage axée sur le transfert de risque opéré entre les parties. Cette approche réelle, à bien des égards séduisante par rapport à l’approche obligationnelle, permettrait ainsi de porter – entre autres – un regard différent sur la problématique inhérente aux formes contemporaines d’assurance vie.

    Hoang Dieu Tran, Les opérations tontinières d'épargne, thèse soutenue en 2011 à Paris 2, membres du jury : Vincent Heuzé, Hervé Lécuyer et David Noguero  

    Il est des notions servant d’architecture aux opérations d’épargne tellement anciennes, voire un tantinet désuètes et « exotiques », qu’elles finissent par n’intéresser qu’une poignée de spécialistes. C’est le cas de la tontine qui occupe une place résolument atypique et différenciée. Son traitement est tout aussi significatif que paradoxal. À son évocation, contrairement aux autres techniques juridiques et malgré sa relative confidentialité, n’importe quel particulier est capable de tracer une trame, peu ou prou précise, mais néanmoins avec une constance dès lors qu’il s’agit de ses deux points cardinaux que sont la survie, comme condition exécutoire, et la mort, comme condition résolutoire. Mais là s’arrête la bonne intuition et commencent un ensemble de malentendus ainsi qu’une certaine amphibologie. De prime abord, l’histoire de la tontine ne peut être écrite au singulier. Elle a changé d’objet à trois reprises, de 1653 à nos jours. Quand bien même son régime est parvenu à se stabiliser, la tontine est redevenue multiforme, faisant intervenir alternativement la vie et le décès comme fondement de l’extinction des obligations. Ensuite, sa représentation est toujours occultée par des récits des abus alors que la loi du 17 mars 1905 est parvenue à les sécuriser définitivement. Enfin, les démarches d’introspection ont été continuellement ramenées à la comparaison avec l’assurance vie. Peu convaincantes, elles butent toutes sur le postulat intangible qui sépare la tontine de l’assurance. De là, il faut définitivement se convaincre que la tontine est une opération d’épargne sui generis, définie par huit éléments constitutifs, dotée d’un droit spécial et couverte par le Code des assurances (articles R.322-139 à R.322-159).

    Christelle Lacaze, L'insolvabilité des entreprises d'assurances, thèse en cours depuis 2009  

    L'analyse de la prévention du risque d'insolvabilité et de son traitement constitue l'objet de cette thèse.l'élaboration de nouvelles normes préventives (nationales, européennes ou internationales) telles que la réforme réglementaire solvency ii sera étudiée dans une première partie. le développement d'un droit mou (outils : audit, externalisation) aux objectifs proches permet leur mise en oeuvre. une autorité de contrôle plus forte favorisera également une certaine régulation du marché de l'assurance.dans une seconde partie, le traitement de ce risque amorcé par d'éventuelles sanctions et régi par le droit des entreprises d'assurances en difficulté, droit aux spécificités exemplaires, sera analysé.

    Sophie Moreil, Les obligations nées du contrat d'entreprise, thèse soutenue en 2009 à Paris 2  

    Contrat par lequel sont réalisées la plupart des prestations de service, le contrat d’entreprise englobe les opérations les plus variées, que ce soit la réparation automobile, le conseil juridique ou les soins médicaux. Se dégage dès lors l’impression d’un contrat hétérogène au régime morcelé. L’étude des obligations nées du contrat d’entreprise avait pour ambition de dégager les obligations qui se retrouvent dans tout louage d’ouvrage, quel que soit l’objet de la prestation commandée, et de démontrer la profonde unité de cette convention. C’est ce qu’elle a permis de réaliser. Elle a également permis de s’apercevoir que les obligations nées du contrat d’entreprise revêtent des contours spécifiques qui s’expliquent par les particularités de la convention. Ces particularités sont indéniables s’agissant des obligations de l’entrepreneur. Tout prestataire est en effet tenu de deux obligations principales distinctes, l’obligation de réaliser le travail commandé et l’obligation de délivrer l’ouvrage achevé. Quant à ses obligations accessoires, elles sont toutes destinées à compenser l’état de dépendance dans lequel se trouve le maître de l’ouvrage à son égard. L’exigence de loyauté et de coopération y occupe ainsi une place inhabituelle. On retrouve cette même exigence à l’égard du maître de l’ouvrage, laquelle s’explique par l’état de dépendance dans laquelle l’entrepreneur se trouve lui-même à l’égard de son cocontractant. Cela montre que les particularités du contrat d’entreprise rejaillissent également sur les obligations de ce dernier. Les contours de l’obligation de rémunérer l’entrepreneur, ainsi que la présence d’une obligation accessoire de réception en témoignent.

    Charles-Edouard Bucher, L'inexécution du contrat de droit privé et du contrat administratif , thèse soutenue en 2009 à Paris 2  

    L’inexécution du contrat est une question qui présente le plus grand intérêt et les nombreuses recherches menées sur ce thème sont là pour le souligner. Mais l’étude comparée de l’inexécution du contrat de droit privé et du contrat administratif restait à mener. L’autonomie du droit administratif incite à penser qu’elle ne peut aboutir qu’au constat d’une nette opposition entre l’inexécution du contrat de droit privé et l’inexécution du contrat administratif. C’est pourtant le constat inverse qui s’impose. Non seulement les notions d’inexécution sont identiques mais encore leurs régimes se révèlent convergents. La comparaison des régimes nécessitait de délaisser le terrain sur lequel elle est traditionnellement effectuée, celui des droits communs des contrats. Il importait d’étendre l’analyse au domaine des contrats parce que les droits communs ne présentent pas toujours le degré de généralité qui devrait être le leur. Une étude menée à partir de contrats comparables fait apparaître une grande convergence de leur régime juridique. Cela révèle que le droit administratif et le droit privé prennent en considération certaines caractéristiques des contrats totalement indépendantes de leur nature publique ou privée et leur attachent un régime juridique largement identique.

    Marc Guelfucci, Eléments pour une définition du mariage , thèse soutenue en 2008 à Paris 2  

    Toute société dépend de la fécondité des unions sexuelles. A l’origine, un homme et une femme consentent à vivre ensemble pour fonder une famille. Cet échange de consentement, comme l’état de vie qui en découle, a pris le nom de mariage. Les patriarches, les prêtres et le pouvoir civil ont progressivement solennisé cette union de droit naturel. En France, c’est le Code civil qui contient les articles protecteurs de ce lien conjugal. Des devoirs entre époux à l’autorité parentale sur les enfants, un modèle légal se dessine. Lors de la célébration, l’officier de l’état civil le présente aux futurs époux. Pourtant, après deux siècles de réflexion, le législateur n’a toujours pas défini ce mariage civil né dans la liberté républicaine de la Révolution, et affranchi de la tutelle du droit canonique par l’admission du divorce. Bien plus, non seulement le concubinage a reçu une définition, mais un nouveau contrat, un pacte civil de solidarité a été proposé comme modèle d’union intime à de futurs partenaires. Sa particularité est d’être ouvert aux couples homosexuels mais sans adoption possible. Or, cette évolution des mœurs pourrait ne pas s’arrêter là et l’ouverture du mariage civil aux personnes de même sexe fait l’objet d’âpres débats où l’on dénonce une atteinte discriminatoire aux droits de l’homme. Ces circonstances nous contraignent à définir précisément non seulement le mariage en tant que relation naturelle sexuée légalement reconnue, mais encore tous les éléments qui conditionnent cette définition légale, à savoir le législateur lui-même, ses principes philosophiques, son pouvoir et les influences jurisprudentielles et doctrinales nationales et internationales.

    David Feldman, La responsabilité civile de l'entreprise d'assurance, thèse soutenue en 2008 à Paris 2  

    La thèse traite des différents aspects de la responsabilité civile des « assureurs » stricto sensu, c’est-à-dire des « entreprises d’assurance ». Cette responsabilité peut être engagée à l’égard des « consommateurs d’assurance » (assurés, souscripteurs, bénéficiaires, candidats à l’assurance, etc. ) mais elle peut aussi l’être à l’égard des intermédiaires de l’assureur ou à l’égard d’autres entreprises d’assurance. Elle peut l’être du fait de la compagnie elle-même ou du fait de certains de ses intermédiaires. Se dessinent ainsi les contours d’une responsabilité civile spécifique à une profession particulière qui, dans une très large mesure, n’est toutefois régie que par le droit commun, et non par des textes propres. Cette spécificité s’illustre, tout d’abord, à travers l’étude du fait générateur de ladite responsabilité (Ière Partie), qu’il s’agisse du fait personnel de l’assureur (Titre I) ou du fait d’autrui dont il doit répondre (Titre II). En la matière, on observe l’importance de certaines fautes et la grande place faite par les textes et par les tribunaux à l’obligation d’information et de conseil. Elle s’illustre, ensuite, à travers la mise en œuvre de cette responsabilité (IIème Partie) où l’on observe, d’une part, une certaine difficulté à déterminer les règles de procédure applicables à l’action en responsabilité intentée contre la compagnie (Titre I) et, d’autre part, une nette tendance des tribunaux à imposer à l’assureur une prise en charge du sinistre à titre de réparation du préjudice (Titre II). La thèse tente de dresser un tableau aussi complet que possible de l’état du droit positif, soulève plusieurs questions et essaie d’y apporter des éléments de réponse.

    Julien Coulet, L' exécution forcée en nature, thèse soutenue en 2007 à Paris 2  

    Présentée comme la survivance d’un archaïsme dépassé, l’exécution forcée en nature n’intéresse guère la pratique qui lui préfère des mesures moins aléatoires. Paradoxalement, la doctrine considère qu’il s’agirait d’un droit pour le créancier qui devrait être préféré aux autres sanctions de l’inexécution. Une plongée dans l’histoire du droit fait pourtant apparaître que la mesure était ignorée, et que les auteurs de l’époque s’y intéressaient pour seulement en rappeler les limites. Le Brocard « Nemo praecise cogi potest ad factum » consacre la volonté d’en limiter la portée au nom du respect du débiteur. Le phénomène dépasserait nos frontières et son absence du Code civil serait le signe de sa disparition. L’article 1142 en serait l’expression la plus éclatante. L’étude approfondie de la question fait apparaître que loin d’être un archaïsme dont la portée a été réduite, l’exécution forcée en nature a été une conquête, trop souvent méconnue. La confusion terminologique ne facilite certes pas sa compréhension, ni sa distinction de notions voisines. L’exécution forcée en nature est une mesure pragmatique qui ne peut s’encombrer de définitions fluctuantes et accepter un régime juridique mouvant. Afin de lui permettre de retrouver sa place au sein des remèdes à l’inexécution, il est indispensable de proposer un régime juridique clair de l’exécution forcée en nature, accompagné de mesures d’exécution spécifiques et efficaces. Ce n’est qu’à ce prix que l’exécution forcée en nature pourra devenir une mesure efficiente. La consécration d’un droit de l’exécution forcée en nature efficace pour le créancier passe en définitive par l’établissement préalable de son droit à l’exécution.

    Nicolas Leblond, Assurances et sûretés, thèse soutenue en 2007 à Paris 2  

    Cette étude se propose d’examiner les interventions des assurances dans la garantie du paiement des créances. Ce domaine est traditionnellement celui des sûretés. Toutefois, dès lors qu’il est admis que les assurances et les sûretés participent du même objectif de sécurité, il est normal que des produits d’assurance de garantie de l’impayé se développent. Une relation avec les sûretés existe donc, dont il convient cependant de déterminer la nature et surtout, l’intensité. De l’observation du droit positif et de la pratique, il apparaît que les assurances peuvent occuper deux fonctions par rapport aux sûretés. Soit elles leur apportent un appui par la valeur économique qu’elles représentent ; soit, dans une démarche plus radicale, elles constituent un mécanisme de substitution aux sûretés. Dans la pratique, ces deux formes d’intervention de l’assurance dans la garantie des paiements revêtent une importance qui va grandissante. Cependant, de sérieuses difficultés juridiques existent, dont les créanciers et les débiteurs ne peuvent se satisfaire et qui sont une source d’insécurité qui nuit au crédit. Ceci rend nécessaire la recherche de solutions nouvelles afin de donner une pleine efficacité à ces mécanismes d’assurance de garantie des paiements. Les problèmes actuels sont essentiellement dus à l’adoption d’un point de vue unilatéral dans l’analyse de ces techniques d’assurance. Leur résolution passe certainement par une rupture avec cette posture pour y substituer une approche qui lie le droit des assurances et le droit des sûretés. Grâce à ce rapprochement, assurances et sûretés pourront être mieux connues et c’est toute l’économie du crédit qui en sera renforcée.

    Jean Garrigue, Les devoirs conjugaux, thèse soutenue en 2007 à Paris 2  

    On peut imposer aux époux deux types d’obligations : des devoirs conjugaux et des « devoirs ordinaires ». Cette distinction a souvent été ignorée ; pourtant, devoirs conjugaux et « devoirs ordinaires » ne se ressemblent guère. Les devoirs conjugaux (fidélité, communauté de vie ou secours) résultent du mariage et ne s’appliquent qu’aux époux ; ils confèrent au lien matrimonial sa spécificité. Au contraire, les « devoirs ordinaires » (loyauté ou respect de l’intégrité physique) régissent toutes les relations interindividuelles ; en obligeant les conjoints à s’y conformer, on banalise leur condition juridique. Dans les relations entre époux, les « devoirs ordinaires » exercent une influence croissante. Les devoirs conjugaux ont en revanche beaucoup souffert des récentes transformations du droit de la famille. Ils n’ont certes pas disparu ; ils se sont au contraire multipliés et régissent à présent tous les aspects de la vie des époux. Mais la plupart d’entre eux n’ont plus qu’une valeur symbolique : si les impératifs pécuniaires demeurent effectifs, les normes personnelles ne sont plus traitées comme de véritables obligations. Or les devoirs conjugaux ne sont pas de simples conséquences du mariage ; ils confèrent à celui-ci sa substance. En annihilant les obligations personnelles, on a donc altéré la nature de cette institution : en droit, le lien qui unit les époux est devenu essentiellement pécuniaire. La dimension personnelle du mariage est une réalité de plus en plus étrangère au système juridique. C’est sans doute la raison pour laquelle le législateur et les juges sont parfois tentés de concevoir le mariage comme un état de fait plus que comme une union de droit.

    Thomas Piazzon, La sécurité juridique, thèse soutenue en 2006 à Paris 2  

    Si l'expression "sécurité juridique" est à la mode, le contenu auquel elle renvoie en tant que valeur du droit est en revanche intemporel et universel. Essentiellement ramenée à l'idée de prévisibilité, elle suppose d'une part que le droit soit accessible pour permettre aux individus de bâtir des prévisions et d'autre part que le droit se montre respectueux des prévisions déjà élaborées. Or, de ces deux points de vue, notre droit positif recèle des failles contre lesquelles il convient de lutter. La prolifération législative, la médiocre qualité formelle des lois ou les défauts de l'élaboration jurisprudentielle des normes constituent par exemple autant de sources récurrentes d'insécurité juridique, de moins en moins acceptables à mesure que se développe l'idée selon laquelle le droit doit être tourné vers la protection des individus. D'où la tentation de consacrer en droit français un principe général de sécurité juridique, voire un droit subjectif à la sécurité juridique qui permettrait aux sujets de droit de s'opposer directement aux sources d'insécurité qui constituent parfois de véritables injustices pour leur situation personnelle. En dépit de l'influence des droits communautaire et européen affichant ostensiblement cette préoccupation sécuritaire, il apparaît que l'ordre et la cohérence du droit objectif pourraient souffrir de cette promotion accordée aux attentes individuelles. Par conséquent, seuls d'autres moyens d'action, plus ponctuels et nuancés, permettront de préserver tous les intérêts en cause, la sécurité juridique devant être soigneusement intégrée au sein d'une hiérarchie des valeurs dans laquelle elle peut s'opposer aux idées de justice et de progrès.

    Thomas Genicon, La résolution du contrat pour inexécution, thèse soutenue en 2006 à Paris 2  

    La résolution du contrat peut être décidée lorsque l'une des parties ne respecte pas ses engagements. Paradoxalement, le mécanisme est peut-être trop familier pour être bien connu. Qu'il s'agisse de la notion, des conditions ou des effets de la résolution, il n'est pas un sujet la concernant qui ne suscite de sérieuses interrogations. Mais si elle mérite aujourd'hui une étude étendue, ce n'est guère pour en proposer un complet réaménagement. Dans sa logique profonde, le droit français de la résolution mérite d'être maintenu tel qu'il est aujourd'hui, ce qui ne va pas de soi pour une bonne part de la doctrine. C'est donc plus modestement un effort d'étude, d'explication, de justification et, le cas échéant, de propositions nouvelles, qui doit être fourni afin d'éclairer un mécanisme dont on ne soupçonne pas toujours les points d'ombre. Pour tenter de mener à bien ce travail, il faut délaisser quelque peu la question classique du fondement de la résolution et admettre dans le même temps que celle-ci renvoie bien plus à un acte de "cassation" du contrat qu'à la situation donnée de son anéantissement. À partir de là, la résolution se conçoit essentiellement comme un instrument hautement finalisé, présentant une pluralité de fonctions — fonction économique, fonction de garantie et fonction pénale — et dont il reste à expliquer concrètement le maniement. C'est l'utilisation quotidienne — et essentiellement judiciaire — qui est faite de la résolution qu'il faut détailler sous toutes ses facettes afin d'ébaucher, dans la mesure du possible, le "code d'action" d'un mécanisme dont l'intérêt pratique n'est pas moins considérable que l'intérêt théorique.

    Thi Thu Van Nguyen, Le divorce et la séparation de corps en droit vietnamien, comparaison avec le droit français, thèse soutenue en 2005 à Paris 2  

    Nous nous intéressons d'abord aux circonstances et évènements entourant l'apparition puis l'évolution du divorce et de la séparation de corps au Vietnam et en France. Nous aborderons ensuite les questions contemporaines du droit du divorce au Vietnam. En opposant le système moniste de la loi vietnamienne de la famille du 6 juin 2000 au système pluraliste de la loi française du 26 mai 2004 relative au divorce, nous remarquons des convergences et des divergences sur les causes, la procédure et les effets du divorce entre les deux systèmes. De ces comparaisons et dans le but de mieux protéger les intérêts des parties lors de la dissolution de leur mariage, les obstacles inhérents au droit vietnamien seront identifiés et analysés et des réformes adaptées aux conditions socio-économiques et culturelles du Vietnam d'aujourd'hui seront proposées. La séparation de corps, refusée en droit vietnamien, sera proposée dans un esprit similaire à la loi française du 26 mai 2004, afin de l'introduire, en concurrence avec le divorce, dans le droit positif vietnamien.

    Thi Thu Van Nguyen, Les conditions du divorce en droit vietnamien , thèse soutenue en 2004 à Paris 2 

    Aurélie Bardet-Blanvillain, L'échange, thèse soutenue en 2002 à Paris 2 

    Laurence Gareil, L'exercice de l'autorité parentale, thèse soutenue en 2002 à Paris 2  

    L'évolution des rapports entre l'enfant et ses parents fait apparaître deux angles d'approche de l'exercice de l'autorité parentale. Le premier intéresse l'analyse de l'organisation de la relation entre l'enfant et chacun de ses parents et entre ces derniers à l'égard de l'enfant. Le second s'attache à l'étude de l'intervention de la société et de l'Etat dans l'exercice de leur autorité par les parents. Le Code civil prévoit deux modalités de l'exercice de l'autorité parentale : l'exercice en commun et l'exercice unilatéral. Chacune obéit à des règles de fonctionnement qui lui sont propres et dont l'analyse révèle certains écueils. Le législateur devrait donc tenir compte de ces écueils lorsqu'il détermine le domaine d'application de chacune de ces modalités. Malheureusement, le choix entre l'exercice unilatéral et l'exercice en commun s'effectue au mépris de l'écueil de ce dernier. Or cette incohérence, dont la loi du 4 mars 2002 constitue la dernière illustration, est dangereuse pour l'enfant. L'exercice de l'autorité parentale doit également être envisagé sous un angle extérieur à la relation parentale. On constate alors que la mesure de l'entrave portée à cet exercice n'est pas toujours bien appréhendée. D'une part, l'étude des manifestations de ces entraves révèle une différence certaine entre la théorie et la pratique. D'autre part, l'analyse du contentieux des entraves fait apparaître la dimension internationale de la matière étudiée. L'augmentation des remises en cause du système français d'entrave à l'exercice de l'autorité parentale sur le fondement de la Convention européenne des droits de l'homme et de la Convention de New-York a poussé le législateur à rechercher à tout prix la conformité de notre droit à ces conventions. Or, il n'est pas sûr que l'enfant sortira gagnant de cette remise en cause.

    Anne Debet, L'influence de la Convention européenne des droits de l'homme sur le droit civil, thèse soutenue en 2001 à Paris 2  

    L'influence de la convention europeenne des droits de l'homme sur le droit civil francais constitue un phenomene nouveau qui ne peut desormais plus etre ignore, comme l'a montre la recente condamnation de la france dans l'affaire mazurek. Le contenu meme des normes peut etre conteste sur le fondement des dispositions conventionnelles, mais c'est surtout sur les sources du droit civil que l'influence de la convention s'exerce. Celle-ci constitue une source du droit civil. Supranational, superieur a la loi, le traite est applique dans les litiges civils, mais la convention europeenne reste, pour l'heure, une source negligee tant par le juge que par le legislateur. Leur attitude doit evoluer car ils ne peuvent meconnaitre l'existence du controle exerce par la cour europeenne. La convention est surtout un facteur d'evolution des autres sources du droit civil. Elle encadre les pouvoirs legislatif et judiciaire en imposant le respect du principe de securite juridique. Elle constitue un facteur d'evolution de la fonction du juge dont elle renforce les pouvoirs, en lui permettant notamment d'ecarter la loi incompatible avec les droits qu'elle garantit. La convention est en outre susceptible de modifier les methodes du juge sous deux aspects : il peut, a l'instar de la cour europeenne, exercer un controle de proportionnalite ; il doit motiver de maniere plus explicite ses decisions afin d'eviter, lorsque des droits fondamentaux sont en jeu, une eventuelle condamnation de la france. L'influence de la convention sur le fond du droit civil devrait etre plus limitee. Elle se manifeste d'abord par le revirement de la cour de cassation dans l'affaire du transsexualisme et ensuite par quelques prises en compte spontanees du texte par la haute juridiction. L'etude de l'influence eventuelle de la convention europeenne sur le fond du droit civil revele que les incompatibilites entre les exigences europeennes et le droit interne sont peu nombreuses. Quelques interventions ponctuelles du legislateur devraient en effet suffire a rendre le droit francais conforme a ces exigences, a condition d'etre accompagnees, dans le meme temps, d'une vigilance accrue du juge dans le domaine de la protection des droits fondamentaux.

    Nicolas Mathey, Recherche sur la personnalité morale en droit privé, thèse soutenue en 2001 à Paris 2 

    Clara Bernard-Xémard, La paternité en droit français, thèse soutenue en 2000 à Paris 2  

    Des decouvertes scientifiques contemporaines et les bouleversements sociaux du vingtieme siecle presageaient d'une evolution de la paternite en droit francais. L'etude a effectivement mis en evidence que, sous l'empire du droit moderne, la notion de paternite a evolue. Dans la paternite dite chamelle, la verite biologique est recherchee beaucoup plus intensement qu'autrefois, le role de la volonte de l'homme allant, lui, en diminuant. Et une autre forme de paternite est officiellement nee : la paternite dite d'intention dans laquelle des effets tres importants ont ete attaches a la volonte initiale de l'homme. Une evolution importante a aussi eu lieu s'agissant des effets de la paternite. Si autrefois la paternite produisait des consequences juridiques plus importantes que la maternite dans de nombreux domaines, tel n'est plus le cas aujourd'hui. Une ideologie egalitaire a impregne plusieurs lois contemporaines, mais sans pour autant gagner toutes les matieres. Il subsiste un privilege de paternite dans le nom transmis a l'enfant. A l'inverse, il existe des inferiorites, de fait ou de droit, de la paternite dans le domaine de l'exercice de l'autorite parentale, cette matiere ayantmeme revele une tendance a l'effacement de la paternite en cas de rupture du couple parental. Ces observations ont conduit a suggerer des modifications. Les propositions faites consistent a redonner une dimension affective a la paternite, en repensant le role attache a la volonte de l'homme. Elles ont aussi pour objet de revaloriser la paternite : ceci appelle de nouvelles mesures en matiere d'autorite parentale et un statu quo sur le nom transmis a l'enfant.

    Catherine Sandras, L'intérêt de l'enfant dans le droit des personnes et de la famille, thèse soutenue en 2000 à Paris 2  

    L'etude de l'interet de l'enfant dans le droit des personnes et de la famille exige un vaste champ d'investigations : filiations legitime, naturelle et adoptive, nom et prenom, autorite parentale dans les familles legitime et de fait, droit tutelaire, droit de visite des personnes autres que les parents, emancipation, audition de l'enfant en justice. L'etude de son appreciation in concrete reveleune certaine homogeneite des criteres jurisprudentiels permettant de determiner cet interet. Notion non definie par la loi, la doctrine et la jurisprudence, l'interet de l'enfant n'est pas irreductible a toute definition : ce n'est pas tant la notion qui est variable, mais son application, c'est-a-dire son appreciation concrete. Cette notion doit etre distinguee de la notion de l'interet de la famille, des droits de l'enfant. Le controle opere par la cour de cassation revele que cet interet est une notion juridique soulevant une question de fait. Cette notion a en droit positif un double role. Elle est d'une part un critere de solution d'origine legale ou jurisprudentielle, exclusif ou non, et d'autre part un critere de controle de l'autorite parentale, aujourd'hui percue comme un droit-fonction. De lege ferenda, certaines limites au recours du critere de decision tire de l'interet de l'enfant deja posees par la loi et la jurisprudence sont a conserver. Il convient de souligner l'inutilite et l'incoherence de l'article 371-5 du code civil relatif au maintien des liens entre freres et soeurs, au regard du critere de decision tire de l'interet de l'enfant. En revanche, il conviendrait d'etendre le role du critere de decision. Nous proposons d'une part que l'interet de l'enfant soit a nouveau le critere d'appreciation de l'opportunite de la declaration judiciaire d'abandon et d'autre part, que l'adoption d'un enfant ne d'une maternite de substitution soit possible des lors que cette mesure est conforme a l'interet de l'adopte. Nous suggerons la consecration legale de l'hebergement partage avec comme critere legal de decision celui de l'interet de l'enfant.

    Karine Bonafini, La responsabilité civile du fait des mineurs, thèse soutenue en 1999 à Caen  

    Jusqu'au xxeme siecle, les regles de responsabilite du fait des mineurs ont forme un systeme coherent et globalement efficace. Homogenes et complementaires, elles permettaient d'un cote, d'assurer la protection des victimes de mineurs, et, de l'autre, d'inciter les responsables potentiels a utiliser au mieux l'autorite dont ils disposaient sur les enfants dont ils avaient la charge. Par la suite, cette organisation a ete remise en cause. Dans le souci de faire face a de nouveaux besoins en termes d'indemnisation, la jurisprudence a cherche a faire progresser en faveur des victimes les cas traditionnels de responsabilite civile du fait des mineurs. Cette demarche a malheureusement conduit a l'incoherence et a l'inefficacite de ce domaine de la responsabilite civile. A la veille des annees 90, les responsabilites applicables etaient devenues fragiles ou insuffisantes. En outre, elles ne constituaient plus un ensemble homogene. A priori, la responsabilite du fait des mineurs apparait toujours aujourd'hui comme incoherente. En realite, nous assistons actuellement a un renouvellement profond de celle-ci. Cette evolution provient d'une extension de la responsabilite du fait d'autrui et d'un retour a une certaine homogeneite des responsabilites applicables. Dans le souci d'optimiser l'efficacite de cette reconstruction et de parfaire cette nouvelle harmonie, il serait judicieux de conditionner la responsabilite du fait du mineur dont on doit repondre, fondee sur l'article 1384, alinea 1er, du code civil, par la + garde ; de l'enfant ou de l'adolescent, entendue comme une mission officiellement devolue, mais aussi d'elargir la responsabilite des pere et mere en subordonnant celle-ci, non plus a une communaute de vie effective entre le parent et l'enfant, mais seulement a une autorite juridique exercee par le premier sur le second.

    Valérie Guedj, Essai sur le régime juridique des fondations, thèse soutenue en 1999 à Paris 2  

    La notion de fondation designe l'affectation, en principe, perenne, irrevocable et individualisee de biens a une oeuvre d'interet general. A l'heure actuelle, la technique d'affectation de biens consiste en un transfert de biens a un sujet de droit preexistant au transfert (fondation non personnalisee) ou specialement cree a cet effet (fondation d'utilite publique ou fondation d'entreprise), moyennant l'obligation pour ce dernier de donner aux biens la destination d'interet general voulue par le fondateur. Le regime juridique des fondations fait l'objet de critiques nombreuses et variees ; elles portent sur les regles relatives aussi bien a la creation des fondations qu'a leur fonctionnement. Si toutes ne sont pas justifiees, il apparait neanmoins que l'efficacite de la technique est insuffisante ou aleatoire et qu'elle n'est parfois obtenue que par la deformation de certains principes du droit des liberalites. Ces imperfections de la technique juridique trouvent leur origine dans le fait que les fondations sont dominees par l'affectation de leur patrimoine a un but. Il est toutefois possible de decouvrir des remedes aux inadaptations de la technique d'affectation de biens qui, tout en respectant la particularite de la propriete fondative, sont compatibles avec la theorie personnaliste du patrimoine. Dans cette optique, il serait bon de preserver le dualisme actuel des techniques d'affectation de biens mais d'y apporter des modifications profondes. Les reformes proposees ne peuvent cependant etre entreprises sans une intervention legislative. C'est seulement a cette condition que les fondations se verraient doter d'un regime juridique a la hauteur des services qu'elles rendent a la collectivite.

  • Dina Dia, Essai sur l’équilibre de la relation contractuelle, thèse soutenue en 2023 à AixMarseille sous la direction de Nicolas Balat, membres du jury : Mathias Latina (Rapp.), Muriel Chagny (Rapp.), Martine Behar-Touchais    

    La notion d’équilibre de la relation contractuelle suscite un vif intérêt dans le discours juridique. Son appréhension reste pourtant limitée. Souvent on ne s’en saisit qu’à travers les textes de loi et les seuls mécanismes destinés à contrôler le déséquilibre. Peu étudié, le déploiement de la notion d’équilibre de la relation contractuelle au sein des décisions de la Cour de cassation et des juridictions du fond en révèle le véritable statut : celui d’une norme jurisprudentielle interprétative. Cette norme est le produit de la répétition de la référence expressis verbis à l’équilibre contractuel dans les motivations des décisions rendues sur les questions liées aux déséquilibres, qu’ils soient nés à la formation ou aient été engendrés par la modification de la relation contractuelle au cours de son exécution. Le contenu de la notion nécessite également d’être reconsidéré. L’étude montre que les engagements contractuels peuvent trouver leur équilibre aussi bien dans les contreparties contractuelles que dans les contreparties « paracontractuelles ». Le champ de l’équilibre inclut les intérêts et les retombées bénéfiques d’ordre économique, social, stratégique ou de réputation, lesquels bien qu’insaisissables par le contrat lui-même, participent de la réalité de la relation contractuelle. Les fonctions de la notion d’équilibre dans le régime des contrats sont diverses. Dans le cadre du contrôle judiciaire des déséquilibres nés à la formation, la notion intervient pour chercher à compenser le déséquilibre identifié par l’équilibre général de la relation contractuelle. Ainsi permet-elle de contrecarrer une application trop rigoureuse des sanctions des déséquilibres. Pendant la phase de l’exécution, l’exigence de maintien de l’équilibre conditionne la licéité des modifications apportées par les parties à la relation contractuelle. En cas d’imprévision, elle permet de pallier le traitement discontinu du maintien de l’équilibre entre le début et la fin du processus de l’imprévision, en justifiant la mise en œuvre des solutions d’équilibre provisoire. L’étude vise à révéler les utilités actuelles et potentielles de la notion d’équilibre de la relation contractuelle dans le droit

    Ronan Bretel, L'appréhension juridique du marché de l'art : entre jeu de marché et enjeux patrimoniaux, thèse soutenue en 2023 à université ParisSaclay sous la direction de Marie Cornu, membres du jury : Laurence Mauger-Vielpeau (Rapp.), Xavier Cabannes (Rapp.), Stéphane Duroy et Valérie-Laure Benabou  

    L'appréhension juridique du marché de l'art en droit français s'est faite à partir des activités plutôt qu'à partir de l'objet de marché. Cette construction historique fit opposer fondamentalement la vente volontaire de meubles aux enchères publiques à la vente de gré à gré. Cette première qui connaît un régime propre dans le Code de commerce a été longue et complexe à définir et singulariser. Elle s'est également trouvée fragilisée face à l'apparition du courtage en ligne de biens culturels et à l'hybridation des formes de ventes.Cette construction par le mode de vente a abouti à instaurer une figure aveuglante du droit de la vente à l'encan, à la fois en construisant tout ce droit des ventes aux enchères, pourtant d'origine judiciaire, autour des réalités artistiques ; mais a réciproquement eu tendance à résumer le marché de l'art aux seules enchères.L'encan mis à part, le droit français connaît un éclatement statutaire des opérateurs. Les divers revendeurs de biens meubles d'occasion (antiquaire, brocanteur, galeriste …) n'ont pas de statut juridique propre. Les auxiliaires de marché (experts, spécialistes, comités d'artistes, foires, courtiers …), pourtant devenus centraux dans cette économie demeurent également relativement ignorés. Ce secteur est néanmoins caractérisé par l'omniprésence du mandat, notamment dans les modèles économiques des galeries d'art ainsi que par la figure centrale du « commissaire-priseur de ventes volontaires ». Une police de marché fut également mise en œuvre ces vingt dernières années, à la fois en libéralisant partiellement les ventes aux enchères qui demeurent réglementées ; mais également en luttant contre l'atomisation des commissaires-priseurs, en vain. Les opérateurs du marché de l'art se sont quant à eux montrés résistants à toute intervention publique dans cette économie traditionnellement discrète : défiants du droit classique, craignant la concurrence normative, et défendant des logiques d'autorégulation.Le droit du marché de l'art mériterait d'être repensé à partir de l'objet des transactions : l'oeuvre‑marchandise et ses risques spécifiques. L'intérêt patrimonial de celle-ci modèle en effet une commercialité singulière, tant par ses contraintes de conservation qu'avec une circulation atypique, notamment à l'exportation. L'oeuvre-marchandise est en outre dotée d'une aura qui va intéresser des tiers, tant en droit d'auteur qu'au regard de sa dimension de « commun » et en tant que support mémoriel. L'oeuvre-marchandise est également au cœur d'une économie de l'incertitude. Du fait même de son absence de nature fonctionnelle, elle génère une « orthodoxie de l'authentique » avec un aléa omniprésent que le droit tente de corseter. L'incertitude est également liée aux risques pénaux. Le législateur tente de prévenir la porosité du marché de l'art licite aux comportements criminels (ex. blanchiment ou recel). Il ambitionne également d'opérer une purge des œuvres illicites en circulation par une généralisation des diligences requises. Elles aboutissent régulièrement à des reconstitutions de propriété pour des biens spoliés ou sortis du domaine public.C'est enfin cette nature artistique des marchandises atypiques propres à ce marché de l'art qui rendent l'État actif à son égard. Il agit comme soutien (au patrimoine national, aux opérateurs et par une fiscalité incitative) ; mais l'État est plus directement encore un acteur du marché de l'art. Il se comporte comme collectionneur, avec des institutions et des prérogatives de puissance publique dédiées (préemption, dation, acquisition de trésors nationaux). Se pose finalement la question de l'opportunité d'un État-vendeur, position qu'il occupe déjà à la marge, mais qui si elle était généralisée remettrait en cause une tradition d'inaliénabilité des biens du domaine public, particulièrement artistiques.

    Rithy Prum, La place de la coutume en droit de la famille cambodgien : le couple, thèse soutenue en 2015 à Lyon 3 sous la direction de Hugues Fulchiron, membres du jury : Philippe Malaurie (Rapp.), Marie Goré (Rapp.), Sylvie Ferré-André    

    Ce travail porte sur l’étude de la construction du droit civil cambodgien : le code civil de 2007. Ce code civil est le fruit de la combinaison entre la coutume cambodgienne et le droit romano-germanique. Au travers de l'histoire du droit cambodgien, on constate que la civilisation cambodgienne a toujours été une civilisation traditionnelle. La tradition khmère est le résultat d’un mélange entre les religions (hindouisme et bouddhisme) et la croyance des âmes (animisme). Elles persistent encore aujourd’hui et sont un des fondements du droit khmer ancien. En matière de droit de la famille cambodgienne, la coutume a toujours montré un rôle important par rapport au droit positif dans la société cambodgienne, même après l’entrée en application du code civil de 2012. Il est nécessaire d'analyser les enjeux de la place de la coutume en concurrence avec le nouveau droit positif dans le domaine du droit de la famille, notamment sur la formation de couple, la gestion des biens de couple et la liquidation successorale.

    Benjamin Attias, La survie du contrat, thèse soutenue en 2015 à Paris 11 sous la direction de David Bakouche, membres du jury : Thomas Genicon (Rapp.), Philippe Stoffel-Munck (Rapp.), Yves-Marie Serinet  

    A l’aune d’une réforme du droit des obligations, et alors que les relations contractuelles se complexifient et ont vocation à durer, le contrat a parfois besoin d’être protégé. Le respect de la parole donnée par les contractants, en raison de la confiance que les parties se sont mutuellement accordées, n’est pas toujours chose aisée pour les parties et un risque d’extinction du contrat sans satisfaction pèse sur les parties. La nullité du contrat, pour défaut de validité, mais surtout les risques d’inexécution, qui peuvent conduire à la résolution ou à la caducité du contrat, menacent l’existence du contrat qui doit pouvoir être sauvé. Une telle survie du contrat, qui a vocation à permettre la réalisation de l’objectif contractuel, est envisageable par la mise en place de remèdes aux défaillances du contrat et, plus généralement, de traitements en cas de risques d’inexécution. Ce droit des remèdes, déjà présent en droit positif, doit pouvoir être étendu, par une systématisation de la survie, qu’il est possible d’intégrer dans une conception renouvelée du contrat.Pour cela, il est indispensable qu’une obligation préexistante dont l’exécution est possible soit maintenue, afin de dépasser la menace d’inexécution. Ce préalable posé, une application extensive destinée à préserver la satisfaction du créancier est envisageable. De la période précontractuelle à l’extinction intégrale des obligations, autrement dit, le droit à l’exécution mais également la protection des obligations post-contractuelles une survie doit pouvoir être mise en place. Mais à quel prix ? La systématisation de la survie du contrat doit permettre de fixer les limites du mécanisme. Puisque les difficultés d’exécution doivent pouvoir être traitées par une modification, par une atteinte à l’intangibilité du contrat. Or, cette atteinte est parfois synonyme de protection de la force obligatoire et de la sécurité juridique des contractants. La loyauté et la bonne foi imposent parfois certains abandons au créancier, mais permettront la réalisation de l’objectif contractuel. Toutefois, des garde-fous doivent être intégrés pour préserver les intérêts d’un créancier, qui n’a pas à subir indéfiniment la situation contractuelle douloureuse.

    Fanny Rogue, Les nouvelles figures contractuelles , thèse soutenue en 2014 à Caen sous la direction de Mathias Audit  

    Les nouvelles figures contractuelles – que sont le plan d’aide au retour à l’emploi, le contrat de responsabilité parentale, les contrats d’accueil et d’intégration, les contrats en matière d’insertion et le contrat d’accompagnement social personnalisé – interrogent quant à leur qualification lorsqu’on les confronte à une définition traditionnelle du contrat, entendu comme un accord de volontés ayant pour finalité la création d’obligations. Le but poursuivi dans cette thèse est, au travers de leur étude, d’apporter une nouvelle analyse de la notion de contrat. Une définition renouvelée, commune au contrat de droit privé et au contrat administratif, peut être proposée. Le contrat est une rencontre de consentements ayant pour finalité la création d’effets de droit nouveaux. En outre, des principes directeurs du contrat peuvent être dégagés. Enfin, la singularité des nouvelles figures contractuelles s’explique par l’apparition de nouvelles fonctions du contrat. Elles ont pour finalité l’accompagnement d’une personne vers la résolution de ses difficultés. Comme d’autres contrats, elles appartiennent à la catégorie révélée des contrats inégalitaires caractérisés par deux éléments : l’existence d’un pouvoir détenu par l’un des contractants et la vulnérabilité corrélative de l’autre. Une ébauche de régime commun semble émerger autour de l’impératif de protection du contractant vulnérable et plus globalement du maintien du contrat dans son rôle de vecteur de lien social. Un tel régime est difficile à dessiner au vu des spécificités propres à chaque contrat inégalitaire particulier. Une telle uniformisation est souhaitable afin de favoriser l’effectivité du résultat recherché.

    Jennifer Poirret, La représentation légale du mineur sous autorité parentale, thèse soutenue en 2011 à Paris Est sous la direction de François Chabas, membres du jury : Adeline Gouttenoire (Rapp.), Fabrice Gréau (Rapp.), Nathalie Peterka  

    La représentation légale du mineur est un attribut général et impérieux de l'autorité parentale. Elle pallie l'incapacité générale d'exercice du mineur en dépassant la distinction classique entre l'autorité parentale sur la personne et l'autorité parentale sur les biens mais elle est indissociable du pouvoir de direction et de contrôle de la personne de l'enfant. Elle demeure cependant soumise au clivage s'agissant de la détermination des représentants légaux ou du régime des actes. En tant que prérogative parentale, elle est mise en œuvre de manière autoritaire car la volonté du mineur est exclue, mais la modération du pouvoir et l'association permettent d'atténuer les contraintes de la représentation. En dépit des obligations qu'elle implique, la nature familiale et parentale de la prérogative contribue par ailleurs à limiter le contrôle qui est exercé sur celle-ci.

  • Isabelle Boismery, Essai d'une théorie générale des contrats spéciaux, thèse soutenue en 2021 à La Réunion sous la direction de Pascal Puig, membres du jury : Anne Pélissier (Rapp.), Romain Loir et Jean-Baptiste Seube  

    Le droit des contrats spéciaux s'illustre dans le Code civil par les différents contrats nommés que sont principalement les contrats de vente, de bail, d’entreprise, de dépôt, de mandat. Très utilisés en pratique, ces contrats représentent la plupart des actes juridiques usuels, conclus chaque jour, aussi bien par les professionnels que les consommateurs. Pourtant, ces modèles législatifs « simples » se heurtent aujourd’hui à deux écueils. D’une part, les règles posées en 1804 ne correspondent plus à l’époque. D’autre part, la technique contractuelle ne cesse d'inventer de nouveaux hybrides mêlant plusieurs opérations économiques telles que transfert de propriété, la mise à disposition, la représentation, le service, … . Ces nouveaux contrats, devenus de plus en plus complexes et personnalisés en fonction des parties, se heurtent dès lors à ces catégories juridiques trop étriquées. Par ailleurs, la spécialisation, voire la «  sur-spécialisation  », des règles et des régimes juridiques entraine de nombreux risques d'insécurité juridique pour les acteurs économiques. Face à ces maux chroniques, auxquels se retrouve confronté le droit français, il apparaît nécessaire de repenser et de rénover la matière du droit des contrats spéciaux. Or, l’élaboration d’une théorie générale des contrats spéciaux, fondée sur la reconnaissance d’opérations économiques essentielles et destinée à s’intercaler entre le droit commun et le droit spécial, entraînerait ainsi une profonde modification dans l'ordonnancement juridique et la pensée classique du droit des contrats spéciaux.

    Grégory Cauvin, La volonté débordée par la morale. L'exemple de la vente d'immeuble, thèse soutenue en 2018 à Paris Est sous la direction de Olivier Tournafond et Alain Desrayaud, membres du jury : Christophe Albiges (Rapp.), Romain Boffa    

    La vente immobilière est devenue un contrat de méfiance où s’entrechoquent différents droits et obligations. Ce sont les droits du vendeur contre ceux de l’acquéreur voire des tiers comme les occupants du bien. Face à cette crise de confiance, les enjeux moraux de ce contrat présentent un réel intérêt surtout au regard de la moralisation de la vente d’immeuble par l’action combinée du législateur et du juge. Ces derniers vont s’intéresser au bien des contractants dépassant ainsi le domaine strict du droit. En effet, la morale est évaluée selon des critères d’appréciation de bien ou de mal alors que la justice procède à son évaluation sur la base de critère de juste ou d’injuste. Le droit, objet de la justice, concerne « le juste rapport des biens et des choses réparties entre citoyens ». Le bien consistant « dans une juste mesure, un point d’équilibre où se réalise l’harmonie du tout et de ses parties », le domaine de l’étude concerne tout aussi bien l’équilibre du contrat de vente immobilière que la conduite des acteurs du contrat.

    Eloïse Haddad Mimoun, Les notions de contrat d'assurance, thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Vincent Heuzé, membres du jury : Pauline Pailler (Rapp.), Mireille Bacache-Gibeili  

    Le contrat d'assurance bénéficie d'un régime spécifique, énoncé dans le code des assurances. Néanmoins il ne fait l'objet d'aucune définition législative. Or, comme la mise en œuvre d'un régime dépend de l'opération de qualification et que les entreprises d'assurance sont astreintes à un principe de spécialité, l'identification des éléments constitutifs de la catégorie est une nécessité. Jusqu'à présent, ni la jurisprudence, ni la doctrine n'ont apporté de définition pleinement convaincante. En effet, s'il existe un consensus pour définir le contrat d'assurance comme une convention dans laquelle une partie garantit un risque en échange du paiement d'une prime, il demeure que les notions de risque et de garantie suscitent de nombreuses interrogations. La qualification du contrat d'assurance implique de définir en premier lieu la notion conceptuelle de ce contrat, élaborée à partir de sa cause typique. Elle implique de préciser la cause des contrats aléatoires, ainsi que d'éclairer le contenu de la notion de garantie, notion complexe qui renvoie à la mutualisation des risques. Par ailleurs, il existe des situations dans lesquelles le régime du contrat d'assurance est appliqué à d'autres contrats, en raison de choix politiques. Il existe donc des notions fonctionnelles de contrat d'assurance. Ainsi, les entreprises d'assurance souscrivent des contrats de pari qui échappent à l'exception de jeu car ils servent une fonction de garantie. De plus, depuis 2004, le régime de faveur en matière fiscale et patrimoniale réservé aux contrats d'assurance-vie est applicable aux contrats commutatifs d'épargne souscrits auprès des entreprises d'assurance.

    Ange Yannick Saa Ngouana, Évolution du risque et droit des assurances : étude selon les droits français et CIMA, thèse soutenue en 2015 à Paris 1 sous la direction de Vincent Heuzé et Jean-Marie Tchakoua, membres du jury : Jérôme Kullmann (Rapp.), Benjamin Rémy  

    Le traitement juridique de l’évolution du risque tend à pallier le déséquilibre né de l’influence du temps sur le contrat d’assurance. Les règles applicables aux relations entre les parties elles-mêmes s’y attèlent en priorité en recherchant le rééquilibrage du contrat d’assurance. Cet équilibre est restauré automatiquement, lorsque l’évolution atteint l’assiette ou la valeur du risque. La prime et l’indemnité sont directement ajustées par rapport au risque. En revanche, si l’évolution, à la hausse comme à la baisse, affecte l’ampleur du risque entendu comme la probabilité et/ou l’intensité de sa réalisation, l’adaptation du contrat devra être négociée. C’est de l’attitude des parties que dépendra l’issue de ces négociations. Le contrat qui ne peut être adapté est anéanti afin de contenir les conséquences de l’évolution du risque. C’est ainsi que son annulation sanctionne l’assuré qui manifeste sa mauvaise foi à l’occasion de l’aggravation du risque. C’est que la couverture du risque aggravé sans adaptation des conditions de la garantie met à mal l’équilibre de la mutualité. En revanche, la caducité s’avère être la seule issue du contrat en cas de disparition totale du risque. L’assureur n’assumant plus aucune obligation, il en résulte la restitution prorata temporis de la prime pour la période non couverte.La remise en cause des obligations initialement convenues n’est pas toujours offerte aux parties. Les variations procédant de l’insécurité juridique ou affectant certains risques spécifiques à l’assurance de personnes ne se prêtent pas à la reconsidération du lien contractuel. L’inadaptabilité du contrat est alors absolue. Elle devient relative lorsque, comme c’est le cas en assurance de dommages, l’assureur perd, postérieurement à l’évolution, le droit d’invoquer ses prérogatives légales, alors même que le contrat aurait normalement pu être adapté. Face à l’impossibilité de remédier au plan contractuel aux conséquences de l’évolution du risque, il convient de rechercher le rétablissement de l’équilibre financier de l’opération d’assurance elle-même, tant dans l’intérêt de l’assureur que dans celui de la mutualité. Le droit des entreprises d’assurance est d’un grand secours, qui permet à l’assureur de faire face à ses engagements quand évolue le risque. Le provisionnement des variations de risque et le respect des exigences de solvabilité lui assurent, en toutes circonstances, la disponibilité des fonds suffisants pour garantir ses engagements vis-à-vis des assurés. Pour les sociétés à forme mutualiste, le rajustement des cotisations constitue, en outre, un atout majeur permettant d’équilibrer les cotisations des adhérents en fonction des charges de sinistre.

    Julie Sabouraud, La fin de l'acte juridique, thèse soutenue en 2009 à Bordeaux 4 sous la direction de Philippe Delmas Saint-Hilaire  

    Le temps est une donnée fondamentale. Il est la "quatrième dimension du droit". Dans une démarche analytique, nous introduisons l'acte juridique dans cette dimension temporelle en appréhendant l'ultime instant de sa vie. A l'approche de la fin, les éléments constitutifs de l'acte, la volonté et les données objectives, sont perturbés. La cause assurant le lien entre l'aspect subjectif et objectif se désagrège. Cette distorsion aboutit à la perte d'influence normative de la volonté sur les effets constatés. Ce bouleversement structurel apparaît consécutivement à une perte d'intérêt de l'acte due à la disparition de l'essence et il entraîne l'extinction de l'acte. N'étant pas synonyme d'un retour au néant, des effets juridiques persistent au-delà de l'extinction. Ainsi, l'extinction déclenche la mutation de l'acte juridique créé en une nouvelle situation juridique, l'acte juridique fini. Tant par l'absence d'influence normative de la volonté que par sa caractéristique de "rétablissement de l'équilibre rompu", il est qualifié de fait juridique. De plus son objectif principal obéit à une logique de liquidation, de solder une sorte de "bilan de prévisibilité", nous le qualifions donc de fait juridique liquidatif. De cette structure, deux sortes de conséquences juridiques apparaissent. Tout d'abord, le fait juridique liquidatif produit directement des obligations accessoires résiduelles soit en rendant exigibles celles qui lui préexistent, soit en créant des nouvelles. Ensuite, l'existence même du fait juridique liquidatif provoque des effets par une réaction du milieu juridique, ainsi cette nouvelle structure implique des répercussions sur les tiers et les ex-parties.

  • Quentin Monget, Les mutations du statut patrimonial des couples, thèse soutenue en 2024 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Michel Grimaldi, membres du jury : François Chénedé (Rapp.), Isabelle Dauriac (Rapp.), Claude Brenner et Yvonne Flour  

    Bien des couples, aujourd’hui, passent du concubinage au pacs, puis du pacs au mariage, qui sont les trois conjugalités que propose le droit contemporain. À chacune correspond un statut patrimonial spécifique (prévoyant une répartition des biens et des dettes, instituant des effets sociaux et fiscaux, etc.). Or ces statuts sont en pleine mutation : aujourd’hui, on ne compte plus les transformations légales et jurisprudentielles qui s’accomplissent. Quelles sont ces évolutions ? Jusqu’où doivent-elles se poursuivre ? Tel est l’objet de cette étude. Elle relativise l’idée qu’un droit commun du couple serait appelé à émerger : elle constate que, même si un phénomène de convergence est à l’œuvre, d’autres évolutions tendent à accroître certaines différences entre les conjugalités. Elle démontre alors que le droit positif se structure sur le modèle d’une gradation. Plus un couple choisit une conjugalité stable et engagée, plus son statut patrimonial devient exorbitant, communautaire et protecteur. Les amants sont ainsi incités à s’engager sur un chemin jalonné d’étapes prédéterminées (couple sentimental, emménagement, pacs, mariage) que l’on peut appeler iter copulae ; ce modèle est en phase non seulement avec le droit positif, mais aussi avec la réalité sociologique moderne.Ainsi, l’étude synthétise les évolutions en cours. Elle suggère de les approfondir où elles sont inachevées, de les tempérer où elles sont excessives, de les consacrer où elles sont prétoriennes ; le propos est parsemé de propositions de réformes, toutes destinées à asseoir le droit positif sur des bases durables, car plus en phase avec les aspirations modernes.

    Guiliu Luo, Les investissements étrangers , thèse soutenue en 2023 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Hervé Lécuyer  

    En tant que destination privilégiée pour les capitaux étrangers, la Chine s’est appliquée à améliorer les conditions d’investissement sur son territoire. En parallèle et grâce à une politique de soutien, la Chine est passée d’un pays importateur net de capitaux étrangers à un pays exportateur de capitaux. Dans le contexte de géopolitique où le protectionnisme et le nationalisme menacent la mondialisation, le contrôle des investissements étrangers relatif à la sécurité nationale est un enjeu majeur tant pour la Chine que pour l’Union européenne et la France. Le juste équilibre entre ouverture aux investissements étrangers et contrôle plus strict de ces derniers semble difficile à atteindre. Néanmoins, le principe des contrôles est acquis malgré l’évolution constante de leurs régimes. Finalement, il existe deux modèles de droit de l’investissement. En Chine, il existe un véritable droit de l’investissement étranger. Un droit européen de l’investissement étranger émerge depuis quelques années dans l’Union européenne en réaction aux investissements étrangers, en particulier chinois. En France, ce droit est éparpillé entre plusieurs codes et plusieurs textes. Ainsi, les systèmes chinois et européens ont une méthode différente en matière de droit des investissements étrangers.

    Guiliu Luo, Les investissements étrangers, thèse soutenue en 2023 sous la direction de Hervé Lécuyer, membres du jury : Arnaud de Nanteuil (Rapp.), François Mailhé (Rapp.), Julien Chaisse    

    En tant que destination privilégiée pour les capitaux étrangers, la Chine s’est appliquée à améliorer les conditions d’investissement sur son territoire. En parallèle et grâce à une politique de soutien, la Chine est passée d’un pays importateur net de capitaux étrangers à un pays exportateur de capitaux. Dans le contexte de géopolitique où le protectionnisme et le nationalisme menacent la mondialisation, le contrôle des investissements étrangers relatif à la sécurité nationale est un enjeu majeur tant pour la Chine que pour l’Union européenne et la France. Le juste équilibre entre ouverture aux investissements étrangers et contrôle plus strict de ces derniers semble difficile à atteindre. Néanmoins, le principe des contrôles est acquis malgré l’évolution constante de leurs régimes. Finalement, il existe deux modèles de droit de l’investissement. En Chine, il existe un véritable droit de l’investissement étranger. Un droit européen de l’investissement étranger émerge depuis quelques années dans l’Union européenne en réaction aux investissements étrangers, en particulier chinois. En France, ce droit est éparpillé entre plusieurs codes et plusieurs textes. Ainsi, les systèmes chinois et européens ont une méthode différente en matière de droit des investissements étrangers.

    Maxime Cormier, Une limite à l'exécution forcée du contrat : la disproportion manifeste de l'article 1221 du Code civil, thèse soutenue en 2022 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Denis Mazeaud et Thomas Genicon, membres du jury : Yves-Marie Laithier (Rapp.), Sophie Pellet (Rapp.), Gaël Chantepie  

    La réforme du droit des contrats opérée par l’ordonnance du 10 février 2016 n’a pas seulement inscrit dans le Code civil le droit du créancier à l’exécution forcée en cas d’inexécution du contrat. L’article 1221 du Code civil prévoit également une nouvelle exception à la sanction in specie “s'il existe une disproportion manifeste entre son coût pour le débiteur de bonne foi et son intérêt pour le créancier”. Même si le Rapport au Président de la République et la doctrine majoritaire présentent cette exception comme une simple déclinaison de la théorie de l’abus de droit, il est préférable de l’envisager de manière autonome. Le travail d’identification de l’exception permet de révéler ses éléments essentiels : elle repose sur un outil particulier - le contrôle de la disproportion manifeste - pour servir une finalité identifiée - éviter l’inefficacité économique de l’exécution forcée - qui justifie l’atteinte à la force obligatoire du contrat. Ce faisant, l’exception se distingue d’autres contrôles reposant sur l’idée de proportionnalité, mais aussi d’autres contrôles poursuivant une logique moraliste, tels que la théorie de l’abus de droit. La mise en œuvre de l’exception, qui répond à son originalité, gravite autour de la caractérisation de la disproportion manifeste de l’exécution forcée, laquelle doit être appréhendée de manière statique et dynamique. La démarche permet d’envisager tous les aspects pratiques du contrôle.

    Monique Levy, La GPA (Gestation pour autrui) : etude comparative franco-israélienne, thèse soutenue en 2022 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Hervé Lécuyer, membres du jury : Laurence Mauger-Vielpeau (Rapp.), Clara Bernard-Xémard (Rapp.), Dominique Fenouillet  

    La Cour de cassation a progressivement admis la transcription des deux parents d’intention sur l’acte de naissance d’un enfant né par GPA à l’étranger remettant en cause l’effectivité́ de la prohibition de la gestation pour autrui. La nouvelle loi bioéthique n°2021-1017 du 2 aout 2021 tout en élargissant la procréation médicalement assistée aux femmes célibataires ainsi qu’aux couples de femmes a simultanément freiné l’évolution de la jurisprudence en admettant la filiation qu’au seul parent biologique, le second parent devra recourir à l’adoption. Tandis qu’en Israël ce processus est autorisé́ depuis 1996 aux couples hétérosexuels, avec un élargissement aux femmes célibataires et aux couples de femmes en 2018, et un amendement récent de la loi autorisant cette procédure aux hommes célibataires et aux couples d’hommes. Cette pratique autorisée reste néanmoins très encadrée et de nombreux israéliens se tournent vers l’étranger pour recourir à une GPA plus rapide, moins onéreuse et autorisée aux couples non mixtes lorsque la loi israélienne l’interdisait. De retour dans leur pays d’origine, la transcription des parents d’intention dans l’acte d’état civil est permise sous condition que l’un des deux parents soit le parent biologique de l’enfant ; Si tel n’est pas le cas, le statut juridique des parents d’intention ainsi que celui des enfants est source d’incertitude, l’enfant étant parfois contraint de rester à l’étranger. Le recours à la gestation pour autrui à l’étranger suscite en France et en Israël de nombreux problèmes.

    Nadine Najem, Essai d’une théorie des intérêts moratoires, thèse soutenue en 2021 à Paris 2 sous la direction de Hervé Lécuyer, membres du jury : Jacques Mestre, Rémy Cabrillac et Charles-Edouard Bucher  

    Dans un raisonnement traditionnel en termes de responsabilité civile, les intérêts moratoires supposent un fait générateur imputable au débiteur et qui consiste en un retard dans le paiement d’une créance monétaire exigible dans le sens où elle est échue et liquide. L’imputabilité du retard au débiteur n’est souvent pas acquise et ce dernier doit être mis dans un état de demeure qui s’articule avec une possible demeure du créancier. A ce fait générateur s’ajoute un préjudice qui, vu la nature monétaire de l’obligation que le débiteur tarde à exécuter, présente plusieurs spécificités dans son identification, sa preuve, son évaluation et sa réparation. Or, la pratique montre que ce raisonnement en termes de responsabilité trouve sa limite devant certaines catégories d’intérêts moratoires qui semblent, dans leurs fonctions et leurs fondements, y résister. Les interrogations que suscitent aujourd’hui ces intérêts concernant la(les) nature(s) du préjudice auquel ils sont liés mais aussi concernant la(les) fonction(s) qui leur sont attribuée(s) perturbent l’idée fortement ancrée dans les esprits d’une union inébranlable entre le retard, les obligations monétaires et la responsabilité civile. Elles invitent à une réflexion nouvelle, différente, sur la réalité de la relation entre le préjudice moratoire et le temps juridique qui, alors qu’il impose son rythme, subit le temps judiciaire avec lequel il ne se confond pas. Cette étude ambitionne d’établir une théorie générale des intérêts moratoires qui permettrait une meilleure compréhension de ce phénomène dans la richesse et dans la diversité qu’il déploie.

    Chloé Leduque, L'économie de partage saisie par le droit des contrats, thèse soutenue en 2021 à Lyon sous la direction de Blandine Mallet-Bricout, membres du jury : Rémy Cabrillac (Rapp.), Sarah Bros (Rapp.), François Chénedé    

    Les crises économiques et sociales donnent naissance à de nouveaux modes de consommation dont la vocation n’est pas de renverser le système actuel, mais de proposer des alternatives à ceux qui désireraient réaliser des échanges économiques en tenant compte d’impératifs à dimension plus collective (solidarité, entraide, lien social, etc.). Tel est notamment le cas de l’économie de partage qui, distincte de l’économie collaborative, permet à des individus regroupés au sein de communautés, d’échanger entre eux des biens, services et savoir-faire, de manière circulaire et non réciproque. Schématiquement, Primus pourra demander un service à Secundus si ce dernier le propose sur le catalogue de la communauté. Lorsque Secundus s’exécutera au profit de Primus, son compte sera débité d’un montant de « grains » (ou d’une autre valeur abstraite) correspondant à la valeur de la prestation, lorsque le compte du second sera crédité du même montant. Secundus pourra ensuite demander à Tertius d’exécuter une prestation à son égard, celle-ci représentant la contrepartie de ce que le deuxième a fait antérieurement pour le premier. Or, ces pratiques qui ne connaissent actuellement aucun équivalent dans les outils fournis par le droit des contrats pour encadrer les relations économiques entre individus, interrogent les modèles de notre droit positif. Qu’il s’agisse de réfléchir au caractère gratuit ou onéreux, synallagmatique ou unilatéral des contrats conclus entre Primus et Secundus, puis entre Secundus et Tertius, qu’il s’agisse encore de réfléchir à la qualification des différents intervenants ou à l’importance de la relation contractuelle globale sur le maillage de contrats successifs, des questions fondamentales sont amenées à se poser et conduisent l’observateur à s’interroger quant à la pertinence du droit positif des contrats pour saisir l’ensemble de la réalité de la pratique contractuelle contemporaine.

    Anne Stevignon, Le temps qu’il fait et le droit des obligations : de l'influence du changement climatique sur l'appréhension des phénomènes météorologiques, thèse soutenue en 2019 à Paris 2 sous la direction de Nicolas Molfessis, membres du jury : Mathilde Hautereau-Boutonnet, Marie Lamoureux et Béatrice Parance  

    De la confrontation du temps qu’il fait et du droit des obligations émerge une analyse féconde à une époque où le climat est de plus en plus au cœur des préoccupations. L’appréhension du temps qu’il fait par le droit des obligations se décline traditionnellement au passé et à l’avenir : au passé, lorsque le phénomène météorologique dommageable est survenu, il s’agit alors de lui apporter un remède lorsqu’il est qualifié d’anormal ; à l’avenir, lorsque le temps qu’il fait est principalement vu comme un risque qu’il s’agit de circonscrire pour ne pas mettre en danger l’opération contractuelle projetée. Le changement climatique est appelé à exercer une influence sur ces deux dimensions. En premier lieu, les principaux remèdes actuellement apportés aux conséquences dommageables de certains phénomènes météorologiques qualifiés d’anormaux sont appelés à évoluer, tandis que le changement climatique engendré par les émissions de gaz à effet de serre transforme la perception du temps qu’il fait. Ce constat conduit à s’interroger sur le rôle que pourrait jouer la responsabilité civile dans l’éventuelle réparation des dommages attribués aux dérèglements climatiques. En second lieu, si l’appréhension des risques météorologiques par le contrat connaît un nouvel essor sous l’influence du changement climatique, le droit des obligations est désormais confronté à l’apparition d’un nouveau risque, celui de l’aggravation du changement climatique. Tant le contrat que la responsabilité civile sont conduits à participer à la prévention de ce risque.

    Nicolas Anciaux, Essai sur l’être en droit privé, thèse soutenue en 2018 à Paris 2 sous la direction de Bernard Teyssié, membres du jury : François Chénedé, Muriel Fabre-Magnan et Pascal Puig  

    Sous la bannière de « l’être », le discours du Droit et son interprétation rallient hommes, embryons, robots, animaux, personnes morales et entreprises : il réunit ceux qui agissent tant dans le réel que dans la sphère juridique. En mobilisant concepts et techniques de qualification, le Droit leur réserve un destin différent. Un système cohérent s’élevant de l’être émerge. L’étude de la personnalité juridique, concept analytique et fondamental, permet d’observer le destin des êtres dans le monde juridique. Elle est une abstraction tantôt d’ordre égalitariste, lorsque des hommes en bénéficient, tantôt d’ordre finaliste, lorsque des groupements en jouissent. Tous les êtres du discours du Droit ne relèvent pas de la qualification de personne. Mais parce que l’existence est, pour les hommes, une expérience corporelle, le corps humain mérite exploration : son étude complète le système de l’être. Entre personne et chose, la qualification de l’enveloppe charnelle commande de distinguer le statut du corps vivant en « entier » de celui de ses émanations. Le pouvoir de la personne sur son corps est distinct de celui qu’elle exerce sur ses émanations.

    Pierre-Edouard Lagraulet, Les fonctions du syndic de copropriété, thèse soutenue en 2018 à Paris 2 sous la direction de Hugues Périnet-Marquet, membres du jury : Christelle Coutant-Lapalus, Daniel Tomasin et Laetitia Tranchant  

    Le droit de la copropriété est devenu, comme le soulignait Monsieur le Professeur Ch. ATIAS, « un maquis inextricable, un dédale complexe où l’on se perd d’autant plus aisément que l’harmonisation des dispositions est souvent délicate ». La loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU), la loi pour l’Accès au Logement et un Urbanisme Rénové (ALUR) auxquelles sont venus s’ajouter la loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, les décrets relatifs aux conditions d'exercice des activités relatives à certaines opérations portant sur les immeubles et les fonds de commerce ainsi que le décret relatif aux procédures judiciaires applicables aux copropriétés en difficulté, n’ont pas amélioré la situation dans laquelle se trouve le syndic de copropriété. Outre les questions de droit transitoire il s’agit surtout des difficultés inchangées à déterminer le statut du syndic, la nature des fonctions qui en découlent et la responsabilité qui en résulte, compte tenu des modifications considérables apportées par ces réformes. Nous proposons donc, à travers cette étude, d'envisager l'évolution de la fonction du syndic de copropriété, et du syndicat qu’il représente, afin d'identifier les difficultés soulevées par les nombreuses réformes pour, enfin, s'interroger sur la pertinence du système mis en place par le législateur.

    Antoine Brulé, L'interposition des tiers dans le contrat, thèse soutenue en 2017 à Paris 2 sous la direction de Thierry Bonneau, membres du jury : Anne-Catherine Muller, Nicolas Rontchevsky et Myriam Roussille  

    Antinomique semble être l’expression la plus adaptée pour traduire les relations qu’entretiennent les notions de tiers et de contrat. Toutefois, cette approche doit être dépassée puisque le droit objectif offre aux tiers diverses techniques juridiques leur permettant d’intégrer le contrat. La thématique de l’entremise des tiers dans le contrat trouve sa traduction la plus aboutie dans la figure du changement de contractant. Néanmoins, elle est dépendante de diverses opérations juridiques à trois personnes. En effet, chacune de ces techniques prétend constituer le nœud juridique de la figure du changement de contractant. Toutefois, il ne s’agit pas de rechercher l’existence d’un mécanisme original de remplacement de contractant à la formation du contrat et/ou à l’exécution de celui-ci. En effet, cette contribution vise à proposer un nouveau fondement à ces opérations. Or, la notion d’interposition possède en elle la capacité de subsumer l’ensemble de ces techniques. Puisant ses sources au sein du droit financier, elle traduit juridiquement le phénomène d’intégration des tiers dans la relation contractuelle et plus précisément la figure du changement de contractant. Cette contribution a donc pour vocation de faire accéder la notion d’interposition au rang de qualification autonome. Pour cela, il est nécessaire d’en dégager les contours ainsi que les caractéristiques pour se pencher ensuite sur son régime juridique.

    Julien Boisson, Les libéralités à caractère collectif, thèse soutenue en 2015 à Paris 2 sous la direction de Michel Grimaldi, membres du jury : Sophie Gaudemet (Rapp.), Bernard Vareille (Rapp.), Didier Guével  

    La libéralité à caractère collectif est destinée à la collectivité ou à un groupe de personnes. Elle est au service d’une oeuvre, d’une cause. Profitant à des personnes physiques indéterminées et non individualisées, elle ne peut être réalisée directement. Pour atteindre son but, elle fait intervenir une personne juridique, le plus souvent une personne morale de droit public ou de droit privé à but non lucratif. Par le truchement de la personne morale, la libéralité profite aux bénéficiaires de l’oeuvre du groupement : du cercle de ses membres à un groupe de personnes, voire à la collectivité tout entière.Les mécanismes permettant de réaliser une libéralité à caractère collectif sont divers et pour certains la qualification libérale leur est refusée. Ils peuvent être regroupés en deux catégories selon le rôle joué par le bienfaiteur : une fondation, si l’oeuvre est initiée par lui ; une libéralité-participation, si le bienfaiteur vient soutenir une oeuvre déjà existante. À l’image des mécanismes, les techniques employées sont variées que l’acte repose sur une simple libéralité avec charge ou de façon plus originale sur une fiducie aux fins de libéralité ou un engagement unilatéral de volonté. Malgré cette diversité, des caractères communs transcendent la catégorie des libéralités à caractère collectif : elles sont affectées et intéressées. La notion de libéralité à caractère collectif délimitée, il est alors possible de mettre un peu d’ordre dans les règles qui s’y appliquent. À l’heure actuelle, celles-ci sont tout à la fois éparpillées, lacunaires et inopportunes. Le régime des libéralités à caractère collectif doit donc être repensé en tenant compte de leurs spécificités.

    Hélène Juillet-Regis, La force obligatoire du contrat, réflexion sur l'intérêt au contrat, thèse soutenue en 2015 à Paris 2 sous la direction de Bernard Teyssié, membres du jury : François Chénedé, Thomas Genicon et Grégoire Loiseau  

    La force obligatoire du contrat est universelle. Ce consensus contraste fortement avec les débats qui affectent les règles qui lui sont consacrées : quelle est l’assise du contrat ? faut-il que la cause et l’objet demeurent des conditions de sa validité ? comment adapter la protection du consentement aux contrats d’adhésion ? faut-il faire de la lutte contre les clauses abusives une question de droit commun ? quelle place accorder à la bonne foi ? quel office reconnaître au juge ? faut-il admettre la révision judiciaire pour imprévision ? quel rôle laisser à l’interprétation objective ? quel rôle reconnaître à l’article 1135 du Code civil ? de quelles sanctions assortir l’inexécution du contrat ? existe-t-il une hiérarchie entre elles ? comment concilier la prolifération des exceptions au principe d’intangibilité du contrat avec la cohérence d’ensemble de la force obligatoire ? A ces diverses questions, notamment, l’étude se propose de répondre en révélant le chaînon permettant de mettre en cohérence les règles relatives à la force obligatoire : l’intérêt au contrat, lequel désigne les éléments essentiels et « essentialisés » déterminants du consentement des parties. Organisée autour de ce pivot, la force obligatoire promeut et garantit le respect de l’intérêt au contrat, en application des fonctions utilitariste et sociale qui lui sont assignées. Assise et mesure de la force obligatoire, l’intérêt au contrat unifie le corpus normatif qui la gouverne.

    Nicolas Balat, Essai sur le droit commun, thèse soutenue en 2014 à Paris 2 sous la direction de Michel Grimaldi, membres du jury : Pascale Deumier, Matthieu Poumarède et Judith Rochfeld  

    Le présent travail propose une étude d’ensemble sur le droit commun, notion fondamentale au coeur de la théorie et de la pratique quotidienne du droit. Contrairement à une première impression suivant laquelle il serait une notion à géométrie variable (droit civil ? théorie générale ? droit romain ? droit européen ? principes ?), le droit commun apparaît comme le concept technique désignant, pour une institution donnée, les règles juridiques dont le domaine d’application est indéfini. En outre, l’étude en révèle les deux applications pratiques fort distinctes que sont le droit commun territorial et le droit commun matériel. Le droit commun territorial d’abord, apparaît mal connu mais techniquement et historiquement premier ; c’est celui que l’on trouve par exemple à l’article 1393, alinéa 2, du code civil (qui vise le « droit commun de la France » des régimes matrimoniaux), ou dans un principe fondamental reconnu par les lois de la République dégagé par le Conseil constitutionnel en 2011. Le droit commun matériel ensuite, se révèle mieux connu mais appelle une synthèse ; c’est celui qui est visé, par exemple, dans la section contenant les articles 2333 et suivants du code civil (sur le « droit commun du gage ») tels qu’ils résultent de l’ordonnance du 23 mars 2006. Ces deux volets du droit commun expriment une "summa divisio", dans laquelle s’ordonnent toutes ses utilisations en droit positif. S’ils présentent des similitudes de régime, ils se distinguent néanmoins : ils ne renvoient pas aux mêmes règles – règles au domaine d’application "ratione loci" indéfini d’un côté, règles au domaine d’application "ratione materiæ et personæ" indéfini de l’autre.

    Laure de Saint-Pern, La notion de filiation en droit comparé : droit français et droit anglais, thèse soutenue en 2013 à Paris 2 sous la direction de Bertrand Ancel, membres du jury : Dominique Fenouillet, Sophie Gaudemet, Myriam Hunter-Henin et Grégoire Loiseau  

    La notion de filiation renvoie au lien familial entre un parent et un enfant, lien qui ancre l'individu dans une lignée généalogique et permet de l'identifier par rapport aux membres de sa famille. Notion universelle, il a semblé pertinent d'examiner comment deux systèmes juridiques distincts, tels que ceux de droit civil et de common law, l'appréhendaient. Évoquant intuitivement un lien génétique entre le parent et l'enfant, la notion de filiation pourrait se réduire à cette dimension purement physique. Pourtant, le droit tient compte du fait qu'elle recouvre d'autres réalités, sociales et affectives, révélant ainsi une notion plus complexe. Entre la réalité génétique, devenue accessible grâce aux progrès de la science, et la volonté, employée pour fonder toutes les fictions juridiques telles que l'adoption, la procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui, une tension est née. Le droit s'efforce de trouver un équilibre entre ces fondements grâce à la nouvelle« boussole » qu'est l'intérêt de l'enfant ainsi que grâce au cadre éprouvé de l'ordre public. L'étude comparée des droits français et anglais a permis également d'observer une dissociation croissante entre la notion et son régime, le régime pouvant être attribué indépendamment de l'existence juridique du lien. Cette dissociation en a révélé une autre, aux contours plus précis encore, entre le statut, c'est-à-dire le lien de droit initial auquel est attaché le régime, et le rôle, c'est-à-dire le comportement de fait qui se verra attribuer tout ou partie du régime de la filiation. C'est ensuite autour de l'exercice effectif de ce rôle que se réagrège une grande partie des effets de la filiation, interrogeant par conséquent la notion sur sa capacité à rendre compte des évolutions du droit de la famille.

    Marine Ranouil, Les recours entre coobligés, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Patrice Jourdain, membres du jury : Fabrice Leduc (Rapp.), Luc Grynbaum (Rapp.), Philippe Stoffel-Munck  

    Les recours entre coobligés apparaissent en proie au désordre. Chaque fois que plusieurs codébiteurs sont engagés envers un même créancier, des interrogations semblables ressurgissent inlassablement lorsque l'un s'est acquitté de la dette. Dispose-t-il d'un recours? Quelle est la nature de ce recours? Contre qui? A hauteur de combien? Le droit positif n’apporte que des solutions disparates. La pluralité des recours en contribution - personnel, cambiaire et subrogatoire - et leur domaine d'application extrêmement large - droit civil, droit commercial droit des assurances, droit de la sécurité sociale - ne font qu'accroître ces incertitudes. Les impératifs de prévisibilité et de sécurité juridiques invitent à une systématisation des recours en contribution. Cette entreprise a nécessité un déplacement du terrain de la contribution à la dette vers celui de l'obligation à la dette, les recours ne sont qu'une conséquence de la qualité et des modalités d'engagement de leurs titulaires. Un système des recours s'appuyant sur une catégorie duale de coobligés a été mis en lumière. Les coobligés stricto sensu sont titulaires d'un recours personnel et d'un recours subrogatoire. Leurs critères d'identification résident dans l'obligation au tout qui les lient et dans l'absence de financement en vue d'un tel engagement. Ce sont les codébiteurs d'obligations solidaire, in solidum et indivisible. Les quasi-coobligés ne sont investis que d'un unique recours subrogatoire; ils se caractérisent par leur qualité d'organisme de socialisation du risque et par le financement de leur engagement. Il s'agit des assureurs, des fonds de garantie et de la Sécurité sociale.

    Adrien Tehrani, Les investisseurs protégés en droit financier, thèse soutenue en 2013 à Paris 2 sous la direction de Thierry Bonneau, membres du jury : Philippe Didier (Rapp.), Michel Storck (Rapp.), Jean-Jacques Daigre  

    En droit financier, la conception des investisseurs protégés apparaît imprécise, alors que le dispositif juridique de protection est composé d’un grand nombre de mesures. Le contraste est saisissant. La première partie de cette recherche souligne la nécessité d’une clarification. Le flou entourant les investisseurs protégés est détaillé et ses conséquences sur l’objectif de protection, d’une part, et sur le dispositif de protection, d’autre part, sont mises en lumière. Plusieurs questions se posent, relatives à la notion d’investisseur comme à la logique et aux critères de protection. Source d’insécurité juridique, une conception indéterminée des investisseurs protégés pèse de différentes manières sur la qualité de la protection. La seconde partie est un essai de clarification qui porte sur la notion juridique d’investisseur, d’une part, et sur la politique juridique de protection, d’autre part. Il est ainsi proposé d’introduire une définition légale de l’investisseur dans le Code monétaire et financier, en s’appuyant sur les notions de sujet de droit et d’acte d’investissement. Une définition juridique de l’acte d’investissement contribue aussi à distinguer la notion juridique d’investisseur, d’un côté, et celles d’actionnaire, de client et de consommateur, de l’autre. La politique de protection envisagée ensuite s’appuie sur des axes connus mais qui gagnent à être réaffirmés et précisés. La pleine mise en oeuvre de cette politique impose alors, compte tenu aussi des catégories redéfinies d’investisseur et d’investisseur qualifié, d’élaborer une nouvelle catégorie juridique d’intervenants sur les marchés financiers.

    Marc-Olivier Barbaud, La notion de contrat unilatéral : analyse fonctionnelle, thèse soutenue en 2012 à Paris 2 sous la direction de Bernard Teyssié, membres du jury : Philippe Delebecque, Thomas Genicon et Philippe Stoffel-Munck  

    Le contrat unilatéral désigne en droit français un contrat par lequel « une ou plusieurs personnes sont obligées envers une ou plusieurs autres, sans que de la part de ces dernières il y ait d’engagement » (article 1103 du Code civil). Procéder à l’analyse fonctionnelle de la notion de contrat unilatéral consiste ainsi à s’interroger sur l’utilité de distinguer dans une catégorie spécifique les contrats qui n’obligent que d’un côté. A quoi cela sert-il de penser les contrats à partir du caractère unilatéral des obligations qu’ils produisent ? Cette interrogation invite d’abord à éprouver la fonction normative de la notion de contrat unilatéral, c’est-à-dire sa capacité à justifier l’application de règles spécifiques. Les résultats de cette première démarche révèlent que la notion de contrat unilatéral ne commande pas l’application d’un régime spécifique et que son utilité principale ne tient donc pas à la faculté qu’elle aurait de déterminer l’application de règles de droit particulières. Une étude attentive de ses origines et de son utilisation en droit positif montre au contraire que la notion de contrat unilatéral remplit principalement une fonction définitoire de la notion de contrat elle-même. Contre la tentation de réduire le contrat aux conventions qui obligent réciproquement toutes les parties, elle rappelle expressément que le droit français ne distingue pas selon le caractère unilatéral ou réciproque des obligations produites pour retenir la qualification de contrat. Ainsi, la notion de contrat unilatéral se présente, en quelque sorte, comme le gardien de la définition large du contrat posée par l’article 1101 du Code civil.

    Céline Béguin, Les contrats d'assurance sur la vie et le droit patrimonial de la famille, thèse soutenue en 2011 à Paris 2 sous la direction de Yves Lequette, membres du jury : Bernard Beignier, Michel Grimaldi, Philippe Pierre et Jean-François Sagaut  

    Prohibée il y a deux siècles, l'assurance sur la vie est devenue le soutien principal de l'économie. Au carrefour de plusieurs domaines juridiques, son examen doit englober la famille du souscripteur et du bénéficiaire. Bien que, le plus souvent, le code des assurances ne tienne pas compte des rapports de famille, les règles relatives aux couples, aux héritiers et créanciers jouent. De même que s’appliquent le droit fiscal et celui des incapacités. De nos jours, l'assurance vie a un rôle clé dans le conseil patrimonial et la planification successorale. Différents types de contrats sur la vie humaine coexistent. De nouveaux contrats, comme les assurances en cas de vie, rentes et contrats en unités de compte, sont des véhicules d’épargne. Cette évolution a complètement renouvelé le marché. Deux catégories se dégagent. D'abord, les contrats de prévoyance sont destinés à fournir une somme au décès de l’assuré, comme les assurances temporaires décès et vie entière. Ensuite, les contrats de placement ont pour objectif principal la constitution d'un capital en payant une ou plusieurs primes ; ils sont l'activité centrale des assureurs. Cette étude vise à identifier l’influence de la variété des contrats sur le droit familial. Les articles L. 132-12 à 17 du code des assurances furent conçus pour les contrats en cas de décès. Il y a une contradiction flagrante dans l’application de ces règles aux nouveaux contrats, qui sont de purs outils d’épargne. Il était nécessaire d'analyser comment le code civil compense l'inadéquation du code des assurances. Des propositions ont été formulées pour adapter le régime juridique de l'assurance sur la vie à la grande diversité des contrats.