Luisa Brunori

Directrice de recherche
Histoire du droit et des institutions.
Centre National de la Recherche Scientifique

Centre de Théorie et Analyse du Droit

Professeure Attachée à l'École Normale Supérieure

Spécialités :
Histoire du droit.

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • Professeure Attachée à l'École Normale Supérieure
  • P.I. INR PHEDRA https://phedraproject.wordpress.com/
  • Directrice du CIEE - Centre Interdisciplinaire d'Études Européennes https://ciee.ens.psl.eu/
  • Luisa Brunori, Societas quid sit. La société commerciale dans l’élaboration de la Seconde Scolastique. Personnes et capitaux entre le XVIe et le XVIIe siècle: personnes et capitaux entre XVIe et XVIIe siècle, 2015e éd., Mare & Martin, 2020, Collection des Presses universitaires de Sceaux, 247 p.  

    La pratique marchande du XVIème siècle, en pleine transformation à la suite des grandes découvertes, devance la doctrine et sollicite avec force l'élaboration de couvertures juridiques nouvelles adaptées à un commerce devenu transatlantique. Dans ce contexte économique, un particulier ne peut assumer seul les dépenses et le risque liés aux traversées transocéaniennes. Ainsi une grande nouveauté émerge : ces expéditions aux coûts exorbitants et aux risques très élevés imposent aux sociétés commerciales de recourir à des personnes contribuant par un seul apport en liquidités, sans participation aux traversées, et attendant d'en tirer un gain en retour. Il s'agit des associés capitalistes. Dès lors, les problèmes juridiques se compliquent : le contrat de société est-il un prêt usuaire déguisé ? Apporter uniquement du capital dans une société et en percevoir des bénéfices revient-il à accorder un prêt onéreux et donc usuaire ? Et par conséquent : quelle est la nature de ce capital social, distinct des apports d'opera et industria ? Comment classer une société commerciale dans laquelle certains associés n'apportent que de l'argent pour en tirer une rémunération, et qui devient, par là même, une société "de capitaux" plutôt que "de personnes" ? Les auteurs de la Seconde Scolastique s'interrogent sur ces problématiques. Ces docteurs sont contraints de remettre en cause les piliers de l'économie et du droit médiévaux. Ils reconsidèrent la conception de la valeur de l'argent et repensent ainsi tout le système du droit des contrats, c'est-à-dire du droit des échanges entre les particuliers. Et le contrat de société, âme du droit des affaires, était la plus problématique de toutes les formes contractuelles.

  • Luisa Brunori, Nathalie Goedert, Ninon Maillard, « La représentation comme droit : la lettre de change (XIV-XV s.) », 5d2e9ccc-d9cf-4bee-89a5-444ea460a6a7, 2020 

    Luisa Brunori, Massimo D’Auria, Gabriella Gimigliano, Nicola Antonio Vizioli, « Giuristi ed economisti fra XVI e XVII secolo : il diritto contrattuale fra persone e capitali », Il passato, il presente, il futuro : rileggendo il diritto positivo con metodo storico, 2020 

    Luisa Brunori, Dave De Ruysscher, Albrecht Cordes, Serge Dauchy, Heikki Pihlajamäki, « Late Scholasticism and Commercial Partnership: Persons and Capitals in the Sixteenth and Seventeenth Centuries », The Company in Law and Practice: Did Size Matter? Middle Ages-Nineteenth Century, 2020 

  • Luisa Brunori, Jean-Pierre Allinne, Guillaume Calafat, Géraldine Cazals, Serge Dauchy [et alii], « Introduction », Association Clio et Themis, 2024  

    Celles et ceux qui ont eu le bonheur de rencontrer Michael Stolleis (1941-2021) et Paolo Grossi (1933-2022) ont été sensibles au rayonnement de leur savoir, à leur rigueur méthodologique et à leur attention aussi rare que délicate aux travaux des collègues, notamment les plus jeunes ; autant de vertus qui en font des grands maîtres, modèles universels de l’histoire du droit en tant que science. Ils en ont fait bénéficier Clio@Themis à travers leur appartenance au comité scientifique de la rev...

    Luisa Brunori, Laetitia Guerlain, « Penser ailleurs », Association Clio et Themis, 2022  

    Consacré à la figure protéiforme du juriste voyageur, le dossier Les juristes en voyageurs fait le pari d’interroger ce que les circulations humaines font aux savoirs juridiques. Il faut dire que, si le motif classique du voyage a depuis longtemps été travaillé en histoire des savoirs et des sciences, il a, en revanche, peu attiré l’attention de l’historiographie juridique. Celle-ci a davantage interrogé les circulations littéraires ou textuelles plutôt que les circulations humaines. Si l’on ...

    Luisa Brunori, « Ventes à crédit et spéculation au Siglo de Oro à travers le regard d’un des premiers juristes du marché globalisé : Tomás de Mercado et sa Suma de tratos y Contratos (1569) », Revue des Contrats, , 2020, n°2016 

    Luisa Brunori, « Carlos Petit, Historia del derecho mercantil (Madrid, Marcial Pons, 2016) », American Journal of Legal History, , 2020, n°2018 

    Luisa Brunori, «  L’ordine giuridico medievale  di Paolo Grossi, Mouseion, 2014 », Mouseion, , 2020, n°2014 

    Luisa Brunori, « Brève notice de l’ouvrage  I documenti di Liazaro, notaio vescovile di Feltre e Belluno (1360-1422)" », Revue d’Histoire Ecclésiastique, , 2020, n°2013 

    Luisa Brunori, Xavier Prévost, « Argent et marchandises en voyage saisis par le droit », Association Clio et Themis, 2019  

    Essayer de comprendre dans leur complexe diversité quelques implications juridiques d’un voyage commercial, telle est l’ambition générale de ce numéro 17 de Clio@Themis. Publié dans une revue d’histoire du droit et coordonné par des historiens du droit, le dossier « Argent et marchandises en voyage. Histoire juridique et financière (xiiie-xxe siècle) » s’affirme résolument comme une contribution à l’histoire du droit des affaires. Pour autant, il ne se contente pas de mobiliser le droit et l’...

  • Luisa Brunori, « L'idée de Société dans l'histoire de la pensée juridique », le 09 décembre 2024  

    Le colloque se donne pour ambition d'envisager comment évoluent et interagissent les deux sens du mot société, appréhendés dans un contexte juridique, celui de la Société de droit privé, connue depuis le droit romain, et celui de la Société englobante, qui vient remplacer la cité comme cadre de référence avec les théories du contrat social et l'avènement de l'Etat moderne, dont elle se distingue.

    Luisa Brunori, « Helsinki legal history series », le 24 septembre 2024  

    Seminar organized by the Eurostorie and Cocolaw research units

    Luisa Brunori, « Le droit et l'histoire du droit des contrats spéciaux vus d'Italie », le 12 septembre 2024  

    Conférence organisée par l'IRDP, Nantes Université, dans le cadre du cycle de conférences "La réforme du droit des contrats civils et commerciaux vue d'ailleurs" sous la direction de Charles-Édouard Bucher et Marie-Anne Daillant

    Luisa Brunori, « Summer School PHEDRA », le 25 juin 2024  

    Organization committee : Luisa Brunori, Crs/ESN - Ana Belem Fernández Castro, Scuola Superiore Meridionale di Napoli – Carlos Petit, Universidad Huelva

    Luisa Brunori, « L’histoire du droit de la mer, la mer dans l’histoire du droit », le 30 mai 2024  

    Journées de la SHD organisée par la Faculté de Droit de l'Université de Toulon, le CDPC, le Pôle ESMED, le Pôle MEDD, l'IFM, la SFHM, l'Académie de Marine, la Marine Nationale et la Préfecture maritime Méditerranée.

    Luisa Brunori, « Le renouvellement », le 28 mai 2024  

    Journée d'études organisée par le Centre de Recherche sur les Relations entre les Risques et le Droit, Faculté libre de droit de Lille.

    Luisa Brunori, « Histoire, Droit, Economie », le 09 février 2024  

    Séminaire dirigé par Florent Garnier, Université Toulouse Capitole/CTHDIP et Emmanuel Huertas, Université Toulouse Jean-Jaurès/FRAMESPA.

    Luisa Brunori, « International Law and Interfaith Relations in the “ius commune” Tradition », le 03 décembre 2023  

    International school of Ius Commune organised by Ettore Majorana Foundation and Centre for Scientific Culture, sponsored by The Italian Ministry of Education, University and Research – Sicilian Regional Government – University of Catania – CNRS

    Luisa Brunori, « Histoire du droit et historiens du droit en Europe », le 30 novembre 2023  

    Colloque organisé par l'Association des Historiens des Facultés de Droit en partenariat avec l’Institut d’Histoire du Droit Jean Gaudemet de l’université Paris-Panthéon-Assas

    Luisa Brunori, « Louis XIV, Colbert and the Ordonnance du commerce of 1673 », le 27 novembre 2023  

    Conférence organisée par la Faculté d'Histoire, Université d’Oxford sous la direction de Cathleen Sarti

    Luisa Brunori, « Juifs et capitalisme : Aux origines d'une légende », le 23 novembre 2023  

    Conférence organisée par le CTAD, Université Paris Nanterre, l'ENS et PSL sous la coordination scientifique de Luisa Brunori - CTAD et Jean-François Chauvard - IHMC

    Luisa Brunori, « Lectures de... n° 16 : André Tournon, Montaigne, la glose et l’essai », le 20 novembre 2023  

    Colloque organisé dans le Cadre du Moi(s) Montaigne 2023, avec le soutien de la Société pour l’histoire des facultés de droit (SHFD).

    Luisa Brunori, Isabelle Bosse-Platière, Olivier Serra, « Des restrictions de concurrence à la libéralisation des marchés. Contribution à l’histoire européenne du droit des affaires », Des restrictions de concurrence à la libéralisation des marchés. Contribution à l’histoire européenne du droit des affaires, Rennes, le 09 novembre 2023  

    Ce colloque se tiendra les 9 et 10 novembre 2023 à la Faculté de droit et de science politique de Rennes.

    Luisa Brunori, « Lotte e rivendicazioni - Luttes et revendications », le 13 septembre 2023  

    Colloque organisé par l'Université Paris-Nanterre, le CTAD, le CNRS, l'UNIMORE, l'Universita degli studi del Sannio et l'Université Franco italienne sous la direction scientifique de Luisa Brunori, Cristina Ciancio et Elio Tavilla

    Luisa Brunori, « Présence et distance du droit romain », le 11 septembre 2023  

    Conférence de rentrée du Collège de droit, organisée par laboratoire DANTE, Université Versailles St Quentin

    Luisa Brunori, « Merchants, Arts, Luxury and Beauty », le 08 juin 2023  

    Colloque organisé par l'International Research Network PHEDRA (Pour une Histoire Européenne du Droit Des Affaires) avec le CTAD, Université Paris Nanterre

    Luisa Brunori, « Les mécanismes de l’expertise et ses acteurs », le 25 mai 2023  

    Colloque final de l'ANR Experts organisé par le CTAD, Université Paris Nanterre - CNRS, l'IDHES et le CRIHN - Université de Montréal

    Luisa Brunori, « Les lettres et les esprits de la loi : autour des « Scritti »de Diego Quaglioni », le 08 février 2023  

    Organisée par la chaire Droit, culture et société de la Rome Antique du Collège de France en collaboration avec l'IRN Phedra sous la direction scientifique de Luisa Brunori et Dario Mantovani

    Luisa Brunori, « Aux sources d'un droit social international », le 09 décembre 2022  

    Organisée par le CHJ-CNRS dans le cadre du projet CEPRESSE (Contribution à l'Étude des Processus d'Édification des Systèmes Sociaux Européens) soutenu par l'ISite et porté par l'axe "Normes et pratiques sociales"

    Luisa Brunori, « L'autonomie du droit commercial », le 25 novembre 2022  

    Une séance du cycle "Le droit des affaires en perspective", organisé par l'IRDA, sous la direction scientifique de Caroline Coupet.

    Luisa Brunori, « Les bibliothèques des juristes / Law’s Libraries », le 18 novembre 2022  

    Organisé par le Groupe de recherche sur les Humanités juridiques, Université Mc Gill, Québec

    Luisa Brunori, « Debt or Sin ? The Moral Roots of European Legal and Economic Thought », le 27 octobre 2022  

    Journées organisées par l'Université Catholique De Louvain

    Luisa Brunori, « Révolutions et Droit / Revoluciones y Derecho », le 14 septembre 2022  

    Organisé par le Centre d'Histoire Judiciaire, Université de Lille dans le cadre du Laboratoire international associé Lex & Concordia

    Luisa Brunori, « Pour une histoire européenne du droit des affaires », le 29 juin 2022  

    Coorganisée par Xavier Prévost, Université de Bordeaux, Luisa Brunori, CNRS, Université de Lille et Florent Garnier, Université Toulouse 1 Capitole

    Luisa Brunori, « Avant l’État. Droit international et pluralisme politico-juridique en Europe, XIIe-XVIIe siècle », le 18 mai 2022  

    Organisé par Pierre Savy (EFR), Dante Fedele (CNRS-CHJ) et Randall Lesaffer (KU Leuven) en partenariat avec le CNRS-CHJ et KU Leuven

    Luisa Brunori, « La dynamique juridique des réseaux marchands », le 24 novembre 2021  

    Organisé dans le cadre du projet PHEDRA - Pour une Histoire Européenne du DRoit des Affaires, par le CHJ, Université de Lille / CNRS.

    Luisa Brunori, « Les juristes en voyageurs », le 07 octobre 2021  

    Colloque organisé sous la direction scientifique de Luisa Brunori, CNRS / Université de Lille et Laetitia Guerlain, université de Bordeaux / IUF

    Luisa Brunori, « La volonté », le 09 septembre 2021  

    Colloque franco-italien organisé par le CTHDIP, Université Toulouse 1 Capitole, et le CHJ, Université de Lille / CNRS.

    Luisa Brunori, « Luis de Molina et l'esclavage africain – Regards croisés », le 04 juin 2021  

    Organisée par Anne-Charlotte Martineau pour le CTAD, Université de Nanterre, CNRS Paris

    Luisa Brunori, « French-Brazilian Chair of Legal History », le 28 avril 2021  

    Organisé par José Reinaldo de Lima Lopes, University of São Paulo et Nader Hakim, University of Bordeaux

    Luisa Brunori, « Les fondements historiques du droit européen des affaires », le 19 novembre 2020  

    Organisé par le Centre Innovation et Droit (EA 7531, Université Bourgogne-Franche-Comté) et le Centre Lyonnais d’Histoire du Droit et de la Pensée Politique (EA 669, Université Jean Moulin-Lyon III), dans le cadre du programme PHEDRA.

    Luisa Brunori, « Rémunérer quoi ? Rémunérer comment ? La Seconde Scolastique face à la pratique commerciale du XVIe siècle », le 21 septembre 2020

    Luisa Brunori, « Le marché du mérite. Penser le droit et l’économie avec Léonard Lessius », le 13 mars 2020  

    Organisée par le CHJ, Université de Lille dans le cadre du cycle : « Un livre, un auteur »

    Luisa Brunori, « Géographies de l'humanisme juridique », le 10 janvier 2020  

    Organisé sous la direction de Luigi-Alberto Sanchi - IHD, Cnrs/Université Paris II Panthéon-Assas et Xavier Prévost - IRM-CAHD, Université de Bordeaux

    Luisa Brunori, « Droit civil, droit commercial dans l’œuvre de Cesare Vivante », le 15 novembre 2019  

    Organisé par l’Association des historiens du droit de l’Ouest dans le cadre du cycle « Doctrines d’Europe »

    Luisa Brunori, « Domination et Antiquité », le 30 octobre 2019  

    Organisé par le Centre d’Études Internationales sur la Romanité de La Rochelle Université

    Luisa Brunori, « Pour une Histoire Européenne du DRoit des Affaires (PHEDRA) », le 21 juin 2019  

    Journée de lancement du programme PHEDRA.

    Luisa Brunori, « Disputationes juridicae selectae : controverses doctrinales mexicaines et françaises autour de la codification, du constitutionalisme et de la justice. XVIIe-XXe siècles », le 23 mai 2019  

    Séminaire international, Universidad Cristobal Colon, Veracruz, Mexique

    Luisa Brunori, « La Renaissance dans la pensée juridique contemporaine », le 07 mars 2019  

    Colloque international organisé sous la direction scientifique de Géraldine Cazals et Nader Hakim

    Luisa Brunori, « Banques et économie à la Renaissance », le 20 décembre 2018 

    Luisa Brunori, « Legal workshops. School of law - University of Valencia », le 30 octobre 2018 

    Luisa Brunori, « Ius, lex, and law : The Foundations and Definitions of a Distinction in the Medieval and Modern World », le 12 octobre 2018  

    Organisé par Ettore Majorana Foundation and Centre for Scientific Culture, President and Director, Prof. Antonino Zichichi

    Luisa Brunori, « Italia-Francia allers-retours : influenze, adattamenti, porosità », le 21 septembre 2018  

    Organisé par le Hi-D - Carnet de recherche pour la valorisation de la formation et de la recherche en histoire du droit et des idées politiques

    Luisa Brunori, « Argent et marchandises en voyage », le 22 juin 2018 

    Luisa Brunori, « L’enseignement du droit », le 24 mai 2018 

    Luisa Brunori, « Le Juge. Approche comparée France-Mexique », le 17 mai 2018  

    Colloque franco-mexicain organisé par l'Instituto de Investigaciones Juridicas de l'Universidad Nacional Autonoma de Mexicole et le Centre d'Histoire Judiciaire

    Luisa Brunori, « La dimension transfrontalière du droit des affaires en question : perspectives historiques et européennes », le 02 mars 2018 

    Luisa Brunori, « Comparer les droits dans une recherche historique », le 05 décembre 2017  

    Organisé par l’axe « Théorie et histoire des systèmes juridiques » de l’Institut de l’Ouest Droit et Europe (IODE)

    Luisa Brunori, « The Legal and Political Thought of Francisco Suarez », le 24 novembre 2017  

    Scientific Coordinator : Randall Lesaffer

    Luisa Brunori, « Les « infrastructures » juridiques de l’économie : histoires et théories », le 10 novembre 2017 

    Luisa Brunori, « Société d’Histoire du Droit - Conférences 2017-2018 », le 28 octobre 2017  

    Programme de la S.H.D. pour l’année universitaire 2017-2018

    Luisa Brunori, « Les places marchandes », le 19 octobre 2017 

    Luisa Brunori, « Histoire de l'économie sans travail. Finances, investissements et spéculation de l'Antiquité à nos jours », le 08 juin 2017 

    Luisa Brunori, « Au-delà des particularismes : L’Histoire comparative du droit », le 12 mai 2017  

    Présenté par le Professeur Alain Wijffels du Collège de France. Précédé d'une Leçon inaugurale le jeudi 20 avril 2017 à 18 heures : Le droit européen a t-il une histoire ? En a t-il besoin ?

    Luisa Brunori, « Historia del derecho y abogacía », le 04 mai 2017  

    Coordinador(a) : Dr. Cruz Barney, Oscar

    Luisa Brunori, « Énoncer le droit. Représenter le droit », le 04 juin 2015 

    Luisa Brunori, « Les logiques du droit : autour des formes de légitimation du pouvoir », le 02 avril 2015 

    Luisa Brunori, « L'interprétation du droit », le 30 mai 2013 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Victor Le Breton-Blon, La lettre de change : la théorie face à la pratique bordelaise de la seconde modernité (1673-1789), thèse soutenue en 2021 à Bordeaux sous la direction de Xavier Prévost, membres du jury : Olivier Descamps (Rapp.), David Deroussin (Rapp.), Géraldine Cazals et Dave De Ruysscher  

    L’histoire de la lettre de change reflète l’émergence d’une innovation commerciale pour élaborer un instrument de paiement, de crédit et de spéculation sans déplacement matériel de l’argent. La traite apparaît ainsi dès la fin du Moyen Âge et devient rapidement un moyen incontournable pour les échanges sur de longues distances. Elle connaît son apogée sous l’influence des échanges transatlantiques et européens à partir du XVIe siècle, notamment avec la technique de l’endossement. L’instrument cambiaire gagne alors progressivement les traits d’un papier monnaie pour répondre aux transactions quotidiennes tout en contribuant à de vastes mouvements spéculatifs au service du capitalisme commercial naissant. La consolidation des principales caractéristiques de la lettre de change reste néanmoins méconnue pour les XVIIe et XVIIIe siècles. L’évolution des opérations cambiaires soulève de nouveaux défis, des problématiques inédites à la fois dans le domaine juridique et économique. L’influence de secteurs d’activités diversifiés, l’apparition de règlementations publiques particulièrement ambitieuses et les transformations de la science juridique impliquent des relations particulièrement complexes entre le droit et les affaires, relations dont les contours restent encore à déterminer. L’étude de la théorie et de la pratique de la lettre change permet d’apporter de nouveaux éclaircissements à cet égard. Elle offre une visibilité plus large sur les phénomènes à l’œuvre grâce à la mobilisation de sources multiples et complémentaires dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire. Cette démarche vise à obtenir une image cohérente de la matière sans distinguer strictement les questions économiques et juridiques, car elles ne sont pas amenées à vivre séparément. L’activité commerciale de Bordeaux, l’un des principaux ports français de la seconde modernité, offre un terreau fertile pour révéler la présence de situations dialogiques, de tensions ou d’ignorances qui concourent selon différentes configurations à la consécration des singularités essentielles du droit cambiaire selon des influences locales, nationales mais aussi européennes.

  • François Pierrard, Entre rationalisation européenne des savoirs criminels et modernisation locale du droit de punir : le premier projet de code criminel des Pays-Bas autrichiens préparé par Goswin de Fierlant (1735-1804), thèse soutenue en 2022 à Université de Lille 2022 sous la direction de François Quastana, Wim Decock et Xavier Rousseaux, membres du jury : Jérôme De Brouwer (Rapp.), Stéphanie Blot-Maccagnan (Rapp.), Catherine Denys et Georges Martyn    

    Manuscrit inachevé, les Premieres idées sur la reformation des loix criminelles de Goswin de Fierlant (1735-1804) contiennent le premier projet de code criminel des Pays-Bas autrichiens. Commande du prince de Starhemberg, ministre plénipotentiaire de Marie-Thérèse aux Pays-Bas autrichiens, cette oeuvre est écrite entre 1770 et 1782. Prônant un code de "loix nationales" pour les "provinces belgiques", de Fierlant critique l'usage du droit criminel romain en tant que droit supplétif et mobilise étonnamment peu le droit autrichien, ce qui contribuera à l'échec de son projet après l'avènement de Joseph II. Pourtant, grand connaisseur de la législation et de la doctrine d'un peu toute l'Europe, il propose l'adoption d'un code criminel applicable dans tout État modéré. S'il mobilise souvent Montesquieu, dont il partage un certain régalisme, il est moins utilitariste que Beccaria, accordant une place à la peine de prison à côté des travaux forcés. Plus haut magistrat des "provinces belgiques" (président du Grand Conseil de Malines) et conseiller politique (au Conseil privé, puis au Conseil d'État), son œuvre témoigne peut-être moins de l'interaction que de la séparation des pouvoirs. C'est à l'analyse de ces différents paradoxes qu'est consacrée la présente recherche, appréhendant cette œuvre comme un témoin de la circulation européenne des idées pénales et de leur mise en œuvre aux confins des possessions habsbourgeoises et comme un effet des relations de pouvoirs et de la participation de la magistrature au processus de codification à une époque où l'arbitraire des juges est critiqué.

  • Vincent Gobin, La fibre cambiaire de la monnaie de papier : expertise juridique des émissions fiduciaires de la Banque de France non-privilégiée (1800-1803), thèse soutenue en 2023 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Olivier Descamps, membres du jury : Alexis Mages (Rapp.), Patrick Barban, Michel Margairaz et Laurent Pfister  

    La thèse en présence étudie la dimension juridique des premiers billets délivrés par la Banque de France, avant l'obtention de son privilège d'émission. Entre 1800 et 1803, celle qui est appelée à devenir une banque centrale au XXe siècle n'est encore qu'une société privée. L'imposant capital réuni par son actionnariat lui permet toutefois d'émettre des volumes significatifs de titres payables au porteur et à vue, qui circulent aussitôt comme signes de paiement entre les mains de l'élite commerçante et financière de la capitale. Le ressort de ces émissions réside dans l'escompte des effets de commerce, qui articule deux flux : celui des effets admis et celui des billets émis. Les premiers se conçoivent comme des engagements personnels, tandis que les seconds sont perçus par les contemporains comme une expression de valeur tendant vers l'universel. Pour autant, ces deux types de papiers constituent pareillement des titres cambiaires ; à savoir, des instruments dérivant du contrat de change. De telles promesses font transiter l'argent sans maniement d'espèces, en vertu d'un régime dérogatoire au droit des obligations. En dépit de « l'impression monétaire » que ce billet suggère à ses premiers usagers, il demeure une simple créance sans aucune certification de valeur étatique. En quoi les modalités du régime cambiaire permettent-elles aux premières émissions de la Banque de France de constituer une monnaie de papier en l’absence de toute consécration légale ? La réponse, qui réside dans l'expertise juridique de cette circulation sur le terrain du droit applicable aux effets de commerce, doit permettre de révéler empiriquement la fibre cambiaire de la monnaie de papier.

    Célia Magras, La constance des stigmates de la faillite : De l'Antiquité à nos jours, thèse soutenue en 2018 à Bordeaux sous la direction de Bernard Gallinato, membres du jury : Florent Garnier (Rapp.), Xavier Prévost et Marc Binnié  

    L’étude de l’histoire de la faillite de ses origines romaines à sa disparition en 1985 témoigne de l'instrumentalisation de l'humiliation par le droit. Le commerçant incapable d’honorer ses engagements même sans avoir commis de fraude représente un danger pour l’ordre social et une nuisance pour ses créanciers. Un danger qu’il faut neutraliser par tous les moyens. L’humiliation parait alors la meilleure voie pour assurer la visibilité et l’exclusion du commerçant défaillant. Cette stigmatisation protéiforme s’adapte à l’évolution de la société pour imprimer à la faillite la honte qui s’y attache. D’abord imposée et organisée par le droit elle s’émancipe peu à peu du circuit légal. Lorsque le droit consacre explicitement l’innocence du failli la société continue de faire de lui un paria. Un coup de maître juridique puisque l'institutionnalisation d'une répression de la défaillance aux origines de notre civilisation n'est plus dépendante du droit mais de la société.

    Jean-René Kiedi Kionga, La dispense canonique dans le droit de l'église catholique latine. : Concept, tradition et canonicité., thèse soutenue en 2017 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de François Jankowiak, membres du jury : Nicolas Warembourg (Rapp.), Michèle Bégou-Davia et Jean-Paul Durand  

    La notion, le statut et la question revisitée de la dispense canonique dans la tradition de l’Église latine, tels sont les trois temps que composent les réflexions proposées dans cette étude doctorale. Ces trois axes de recherche forment ce que nous appelons : la tradition canonique de la dispense dans l’Église catholique latine. Le premier temps de réflexion est celui sur la notion de dispensatio et d’οίκονομία. Cette réflexion explore la question des genèses de ces concepts qui, déjà au IIe siècle, sont employés par les pères de l’Église, Grecs et Latins, dans le contexte des communautés ecclésiales naissantes. Ces réflexions s’intéressent en même temps au domaine des premières doctrines autour de la pratique d’adoucissement de la rigueur des règles qui régissaient l’Église en ses débuts ; pratique à la fois spirituelle et pastorale. Le deuxième temps que propose cette dissertation doctorale s’inscrit dans l’apport scientifique et canonistique des collections canoniques du XIIe au XIVe siècle, celles notamment de Gratien et du ius novum après Gratien. À partir de XIIe siècle, le concept de dispense bénéfice d’une canonicité qui lui confère un statut canonique. Elle devient ainsi une institution du droit latin encore en gestation au milieu du Moyen-âge. La dispense est comprise dans un troisième temps comme une question revisitée au second concile du Vatican et par la codification contemporaine de 1983. Dans le cadre de l’aggiornamento proposé par Vatican II et dans une atmosphère apaisée, l’institution de la dispense retrouve l’idée originale d’une aide philanthropique, d’un acte de charité, d’une indulgence, d’une miséricorde. Elle est, pour les canonistes et pour les autorités ecclésiastiques, une institution de la guérison et du salut.

    Désiré Balabala Nembenze, Encadrement juridique de l'éducation au Congo-Kinsaha (1885-1986) : de l'initiative des missionnaires à la prise en charge par l'État, thèse soutenue en 2016 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Michèle Bégou-Davia, membres du jury : Hugues Richard (Rapp.), François Jankowiak  

    Si l’instruction scolaire semble un acquis de la plupart des sociétés contemporaines, elle n’en demeure pas moins le fruit d’une très lente évolution comme ce fut le cas dans l’actuelle République démocratique du Congo pendant un siècle. Lors de la période coloniale – de la création de l’Etat du Congo en 1885 par la conférence de Berlin jusqu’à l’indépendance obtenue en 1960 – la fonction de l’enseignement a été confiée par le pouvoir essentiellement aux missions catholiques belges avec la vision utilitariste de former des auxiliaires de l’administration et des ouvriers aux fins d’exploitation de la colonie. Sur le plan juridique, cet objectif apparaît de façon sous-jacente dans le concordat de 1906, la réglementation des études de 1924 et la réforme scolaire de 1948. Malgré l’élan réformateur impulsé par le parti socio-libéral belge après la Seconde Guerre mondiale, l’école coloniale a peiné à promouvoir une élite locale avec cette conséquence que le chaos sanglant des cinq premières années de l’indépendance est à attribuer en grande partie à l’impréparation des Congolais à assumer de hautes responsabilités politiques. Le modèle social hérité du passé colonial étant considéré comme aliénant, le Président Mobutu a étatisé les écoles en décembre 1974 en opposition à la hiérarchie catholique, déclenchant ainsi une grave crise qui fut apaisée par la signature d’un accord en 1977 permettant la rétrocession des réseaux scolaires à leurs anciens administrateurs. Puis, une loi portant régime général applicable à l’enseignement national a été promulguée le 22 septembre 1986, marquée par le souci d’une austérité budgétaire nécessitée par la politique économique désastreuse de zaïrianisation du Maréchal-Président.

  • Jean Charriaud, Le contrat de dépôt (XIIe-XVIe siècle) : une figure contractuelle protéiforme, thèse soutenue en 2016 à Paris 2 sous la direction de Olivier Descamps, membres du jury : David Deroussin (Rapp.), Nicolas Laurent-Bonne (Rapp.), Emmanuelle Chevreau  

    Le XIIe siècle est l’aube d’une nouvelle ère, marquée par la redécouverte du droit romain, mais aussi par la reprise des échanges économiques, échanges qui s'accentueront à partir de la fin du XVe siècle avec la conquête du Nouveau Monde. Devant faire face à ce nouveau droit, mais aussi aux nécessités économiques impliquant une technicité juridique accrue, les juristes médiévaux, tout comme leurs successeurs de la Renaissance, tentent de définir les contours de cette figure contractuelle romaine si énigmatique : le dépôt. Ce dernier est utilisé pour toutes sortes d’opérations économiques et juridiques, y compris les plus condamnables selon la morale de l'époque. De ce fait, outre la doctrine, c’est l’ensemble des acteurs du droit de ce temps qui sont contraints de tenter de régir et de définir cette figure contractuelle protéiforme. C’est ainsi que cette opération de catégorisation juridique va mobiliser tant les pouvoirs publics, que les juristes de droit coutumier et les praticiens, qui n'auront de cesse de tenter d'apporter des solutions à ce qui demeure, encore à l'heure actuelle, une épineuse problématique.

    Marie-Anne Daillant, Le retard dans l'exécution des contrats (XIIe-XIXe siècle). Contribution historique à l'étude de la responsabilité contractuelle, thèse soutenue en 2016 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Michèle Bégou-Davia et Olivier Descamps, membres du jury : David Deroussin (Rapp.), Nicolas Warembourg (Rapp.), Laurent Pfister  

    Depuis plus d’un siècle, l’existence du concept de responsabilité contractuelle suscite de vives controverses au sein de la doctrine française. Le retard contractuel, aussi dénommé demeure, ou mora, constitue le second fait générateur de la responsabilité contractuelle, à côté du défaut d’exécution. Les spécificités de la demeure tiennent tant à ses conditions de mise en œuvre qu’à son régime, caractéristiques qui ne cesseront d’être réformées depuis le Moyen Âge, au gré des besoins et valeurs de chaque époque sans cesse en évolution. Fidèle à l’héritage romain dévolu par la Codification justinienne, le jus commune ne parviendra pas à formuler un principe général de responsabilité contractuelle pour retard, admettant que cette question relève davantage du fait que du droit. Il dispose néanmoins du matériau nécessaire à l’édification du principe. Mais le retard n’y est jamais considéré comme une faute, et ce constat est d’autant plus frappant dans les sources du droit propre au Royaume de France qui privilégient la recherche de l’exécution en nature de la dette. Le véritable changement de paradigme s’opèrera à la fin du XVe siècle, puis surtout sous la plume des juristes humanistes, qui, pour la première fois, qualifieront le retard de faute. Toutefois, faute, dommage et causalité ne feront pas l’objet d’une systématisation aboutie, bien que favorisée par l’énonciation d’un principe général de responsabilité civile par Grotius, sous l’égide du précepte du neminem laedere. Aux siècles suivants, l’ambiguïté demeurera manifeste, entraînant d’ailleurs une importante discordance entre les deux sommités de la doctrine française moderne, Domat et Pothier. Finalement, les rédacteurs du Code civil ne prendront pas partie pour un principe de responsabilité contractuelle pour retard, tout en confirmant les traits principaux d’un tel concept.