Johanne Saison

Professeur
Droit public.
Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales
Centre de Recherche Droits et Perspectives du Droit
L'Equipe de recherches en droit public

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • Directrice de l'Ecole doctorale des sciences juridiques, politiques et de gestion (n°74)
  • Responsable du M2 Droit et Politiques de santé
Responsable de la formation :
  • THESE

    Essai sur les variations de l'exclusion de la faute medicale au regard des fonctions de la responsabilite, soutenue en 2000 à Lille 2 sous la direction de Pierre-André Lecocq 

  • Johanne Saison, Sophie Fantoni-Quinton, Johanne Saison-Demars, L'accompagnement de la fin de vie: regards des professionnels de santé, LEH Édition, 2023, Actes et séminaires, 127 p.  

    "Le présent ouvrage livre les résultats des enquêtes qualitatives et quantitatives menées auprès des professionnels de santé de la région des Hauts-de-France sur la connaissance et l'application du dispositif actuel d'accompagnement de la fin de vie dans le cadre du projet de recherche AcSOI-Vie. Il met en évidence l'insuffisance du temps disponible, consacré notamment à l'information du patient et de ses proches, mais également l'insuffisance de la formation sur la sédation profonde et continue et une association trop tardive de la prise en charge palliative. Sur la base de ces résultats, des évolutions de la législation mais également de l'organisation de soins et des conditions de travail sont proposées afin d'améliorer l'accompagnement de la fin de vie en France."

    Johanne Saison, Sophie Fantoni-Quinton, Johanne Saison-Demars (dir.), De l'obstination déraisonnable aux soins palliatifs: regard pluridisciplinaire pour une amélioration de l'accompagnement de la fin de vie, LEH édition, 2022, Actes et séminaires  

    Présentation de l'éditeur : "La loi du 2 février 2016 et les plans successifs de développement des soins palliatifs n’ont pas empêché que la question de l’accompagnement de la fin de vie soit de nouveau au cœur du débat public. Trois propositions de loi ont été déposées dès la fin de l’année 2017 et ont été relayées par une tribune de 156 députés réclamant l’adoption « sans délai » d’une nouvelle loi reconnaissant « aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps ». Deux nouvelles propositions ont été déposées en janvier 2021 sur le bureau de l’Assemblée nationale. Faut-il de nouveau légiférer ? Faut-il davantage examiner les mesures de mises en œuvre par les équipes médicales pour comprendre les freins et leviers d’un meilleur accompagnement des patients en fin de vie ? Ces questions s’étaient déjà posées en 2015, elles se posent de nouveau aujourd’hui. Une approche pluridisciplinaire permet de mieux apprécier les termes du débat. À l’occasion de la journée d’études du 2 décembre 2020, l’équipe de recherche du projet AcSOI-VIE (Accompagnement de la fin de vie : regards croisés des patients et des soignants) a partagé de nouvelles réflexions sur la thématique de l’accompagnement de la fin de vie et de son appropriation par les professionnels de santé"

    Johanne Saison, Elina Lemaire, Elise Untermaier-Kerléo, Johanne Saison-Demars, Élise Untermaier (dir.), La déontologie des juges : état des lieux et perspectives d'avenir, Institut Francophone pour la Justice et la Démocratie, 2021, Colloques & essais, 282 p. 

    Johanne Saison, Emmanuel Aubin, Jean-Michel Eymeri-Douzans, Jean-François Kerléo, Johanne Saison-Demars (dir.), Quelle déontologie pour les hauts fonctionnaires: enjeux, textes et perspectives, Institut Francophone pour la Justice et la Démocratie -, 2021, Colloques & Essais, 316 p. 

    Johanne Saison, Sophie Fantoni-Quinton, Johanne Saison-Demars (dir.), De l'obstination déraisonnable aux soins palliatifs: regard pluridisciplinaire pour une amélioration de l'accompagnement de la fin de vie, LEH Édition, 2021, Actes et séminaires, 153 p. 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars (dir.), L'information du patient et responsabilités médicales, Les Etudes hospitalières éditions, 2018, Mémoires numériques de la BNDS (en ligne)  

    Présentation de l'éditeur : "L’information du patient a fait l’objet d’une lente évolution. Le patient était considéré par le médecin comme un enfant vulnérable qui ne pouvait pas comprendre l’information susceptible de lui être délivré. Il était alors rarement associé à la prise de décision concernant sa propre santé.L’évolution débute dès 1942, avec la reconnaissance par la jurisprudence d’un devoir de renseignement du médecin, aujourd’hui appelé « obligation d’information ». La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé marque un tournant car elle consacre un véritable droit à l’information pour le patient. Désormais, et au titre de l’article L. 1111-4 du Code de la santé publique, le patient prend, avec le professionnel de santé, et compte tenu des informations et des préconisations qu’il lui fournit, les décisions concernant sa santé. On assiste donc à une véritable codécision, le patient étant désormais acteur de sa santé. Enfin, l’information a connu des évolutions sur le terrain de la réparation du préjudice résultant du défaut d’information. Limitée à la réparation d’une perte de chance, elle est, dès 2010, élargie au préjudice d’impréparation. L’intérêt de ce mémoire est donc de connaître l’étendue de l’obligation d’information du médecin. Jusqu’où le médecin doit-il informer son patient ?"

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars (dir.), La place juridique de l'animal dans le domaine de la santé, Les Etudes hospitalières éditions et Les Etudes hospitalières éditions, 2017, Mémoires numériques de la BNDS (en ligne) 

    Johanne Saison, Sophie Fantoni-Quinton, Johanne Saison-Demars (dir.), Le principe de précaution face à l'incertitude scientifique: l'émergence d'une responsabilité spécifique dans le champ sanitaire, Communauté d'universités et d'établissements Lille Nord de France et Université Lille 2, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales, 2016, 381 p. 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars, Yann Demars (dir.), Le sport sur ordonnance, Les Etudes hospitalières éditions, 2016, Mémoires numériques de la BNDS (en ligne) 

    Johanne Saison, Yann Demars, Johanne Saison-Demars (dir.), La loi Veil quarante ans après, Les Etudes hospitalières éditions, 2016, Mémoires numériques de la BNDS (en ligne) 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars, Rémi Decout-Paolini (dir.), Les dix ans de la loi Leonetti: doit-on légiférer sur la fin de vie ?, LEH édition, 2015, Actes et séminaires, 165 p. 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars (dir.), Le droit de la santé à l'épreuve de la religion, Les Etudes hospitalières éditions, 2015, Mémoires numériques de la BNDS (en ligne) 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars (dir.), Les QRC des concours d'entrée aux IRA: manuel de préparation et d'entraînement avec annales corrigées, 4e éd., Gualino et Lextenso éditions, 2013, Fonction publique concours, 579 p. 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars (dir.), L'information relative aux événements indésirables associés aux soins en établissement de santé, Les Etudes hospitalières éditions, 2013, Mémoires numériques de la BNDS (en ligne) 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars (dir.), La médecine libérale et l'accès aux soins, Les Etudes hospitalières éditions, 2013, Mémoires numériques de la BNDS (en ligne) 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars (dir.), Quel patron pour l'hôpital ?, Les Etudes hospitalières éditions, 2013, Mémoires numériques de la BNDS (en ligne) 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars (dir.), La mise en œuvre de la mesure 16 du plan Alzheimer 2008-2012, Les Etudes hospitalières éditions, 2013, Mémoires numériques de la BNDS (en ligne) 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars (dir.), L'intégration des personnes de nationalité étrangère dans le système de santé français, Les Etudes hospitalières éditions, 2012, Mémoires numériques de la BNDS (en ligne) 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars (dir.), Les coopérations hospitalières après la loi HPST: enjeux et perspectives, Les Etudes hospitalières éditions, 2012, Mémoires numériques de la BNDS (en ligne) 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars (dir.), Le contrôle de la tarification à l’activité: une procédure en quête d’amélioration, Les Etudes hospitalières éditions, 2012, Mémoires numériques de la BNDS (en ligne) 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars, Droit hospitalier: concours catégorie A, 3e éd., Gualino, 2011, Fonction publique hospitalière, 338 p. 

    Johanne Saison, Vincent Cattoir-Jonville, Johanne Saison-Demars (dir.), Les différentes facettes du concept juridique de sécurité: mélanges en l'honneur de Pierre-André Lecocq,, 2011, 478 p. 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars (dir.), L'égal accès aux soins: mythe ou réalité ?, Les Etudes hospitalières éditions, 2011, Mémoires numériques de la BNDS (en ligne) 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars (dir.), Les régions et la santé, Les Etudes hospitalières éditions, 2011, Mémoires numériques de la BNDS (en ligne) 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars, Droit administratif, Gualino-Lextenso éd., 2009, Fonction publique concours, 321 p. 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars, Droit hospitalier, 2e éd., Gualino et Lextenso, 2009, Fonction publique concours, 349 p. 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars, Droit hospitalier, Gualino et Lextenso, 2008, Fonction publique concours, 368 p. 

    Johanne Saison, Serge Daël, Johanne Saison-Demars, Pauline Türk, Exercices pratiques de contentieux administratif, 2e éd., Presses universitaires de France, 2008, Thémis ( Droit ), 289 p.  

    Résumé de l'éditeur "Ce manuel répond, d'abord, aux exigences de la semestrialisation et livre donc sous un format adapté l'essentiel de la discipline. Ensuite, il s'efforce de contredire sa réputation d'austérité et de difficulté en expliquant de manière vivante les règles de procédure. Il offre ainsi une vue panoramique permettant aux étudiants de s'appuyer sur des principes constants et les aide, non pas à accumuler des connaissances, mais à les structurer. Enfin, il propose de nombreuses références doctrinales et jurisprudentielles récentes, renvoyées en notes de bas de page pour ne pas alourdir l'exposé : ces références constituent un socle pour préparer un exposé ou approfondir la matière dans la perspective d'un concours."

    Johanne Saison, Serge Daël, Johanne Saison-Demars, Pauline Türk, Exercices pratiques de contentieux administratif, Presses universitaires de France, 2006, Thémis ( Droit ), 272 p. 

    Johanne Saison, Johanne Saison-Demars, Le risque médical: évolution de la responsabilité sans faute du service hospitalier, Montréal, l'Harmattan et Lavauzelle Graphic, 1999, Logiques juridiques, 172 p.   

  • Johanne Saison, Elina Lemaire, Élise Untermaier-Kerléo, « Introduction », in Saison, Johanne, Lemaire, Elina, Untermaier-Kerléo, Élise (dir.), La déontologie des juges : état des lieux et perspectives d'avenir, Institut Francophone pour la Justice et la Démocratie, 2021, pp. 5-25 

  • Johanne Saison, Marion Girer, Paul Véron, « Responsabilité médicale », Revue générale de droit médical, 2021, pp. 273-285 

  • Johanne Saison, « Les juges de la santé », le 28 septembre 2023  

    Colloque annuel de l'AFDS, organisé par Isabelle Poirot-Mazères - Présidente de l'AFDS, et avec le soutien de l'Institut Maurice Hauriou, de l’Institut Léon Duguit et du Centre européen de recherches en droit des familles, des assurances, des personnes et de la santé), ainsi que de l’Ecole Nationale de la Magistrature

    Johanne Saison, « Fin de vie et territoires », le 17 mars 2023  

    Organisé par l'IDETCOM, Faculté de droit, Université Toulouse 1 Capitole, l'Université Toulouse Jean-Jaurès et l'AFDS sous la direction scientifique de Lucie Sourzat, Maitre de conférences en droit public, Université Toulouse Capitole

    Johanne Saison, « Déontologie de la vie publique locale : le grand déploiement », le 24 novembre 2022  

    Assises nationales de l'éthique publique locale organisées par l'Observatoire de l'éthique publique, think tank avec l'université Polytechnique des Hauts-de-France sous la direction de Matthieu Caron, Élise Untermaier-Kerléo & Aurore Granero

    Johanne Saison, « Liberté d’expression et intégrité scientifique », le 18 novembre 2022  

    Organisé par l'Observatoire de l'éthique publique sous la direction de Jean-François Kerléo, Professeur des Universités, IUF Junior, Université Aix-Marseille

    Johanne Saison, « Les mouvements du droit de la santé. Continuités et ruptures », le 28 septembre 2022  

    Organisé par l’Association Française de Droit de la Santé à l'occasion des 40 ans de l’AFDS

    Johanne Saison, « Bilan de vingt ans d'application de la loi Kouchner », le 17 mars 2022  

    Organisé par l'Institut Léon Duguit et le CERFAPS, Université de Bordeaux sous la direction scientifique de Laurent Bloch & Cécile Castaing

    Johanne Saison, « Les 20 ans de la loi du 4 mars 2002 », le 03 mars 2022  

    Organisé sous la direction de Bruno Py, Professeur de droit privé à l'Université de Lorraine, IFG.

    Johanne Saison, « L’informel en droit administratif », le 10 décembre 2021  

    Journée d’études de l’Association Française pour la recherche en Droit Administratif (AFDA)

    Johanne Saison, « Les 20 ans de la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé », le 17 novembre 2021  

    Organisé par le CMH, Université Clermont-Auvergne, sous la direction de Caroline Lantero, MCF HDR en droit public, et Thibaut Leleu, MCF en droit public, CDEP (UR 2471) - Université d'Artois.

    Johanne Saison, « La confiance en temps de crise », le 01 octobre 2021  

    Organisée par l'ERDP sous la direction scientifique d'Elsa Bernard et Fanny Grabias, Professeure et Maître de conférences à l'Université de Lille

    Johanne Saison, « Le parcours du patient », le 26 mars 2021  

    Organisé par l’IMH, Université de Toulouse 1 Capitole sous la responsabilité scientifique de Mme Sophie Théron

    Johanne Saison, « Les nouveaux visages de l’administration », le 11 décembre 2020  

    Journée d’études de l’Association Française pour la recherche en Droit Administratif (AFDA).

    Johanne Saison, « De l'obstination déraisonnable aux soins palliatifs », le 01 décembre 2020  

    Deuxième journée de recherche du projet AcSOl-VIE

    Johanne Saison, « 2e Printemps de la recherche du droit et de la santé des Hauts de France », le 20 mars 2020  

    Organisée par les professeures Johanne Saison et Sophie Fantoni, CRDP, Université de Lille.

    Johanne Saison, Christophe Mondou, Christelle Nicq, Elise Untermaier-Kerléo, « La loi du 6 août 2019 relative à la transformation de la fonction publique : Quelles nouvelles perspectives pour la fonction publique ? », La loi de transformation de la fonction publique : quelles nouvelles perspectives pour la fonction publique ?, Lille, le 12 mars 2020    

    Organisée par la CRDP, Université de Lille sous la direction scientifique de Georgina Benard-Vincent, Christophe Mondou, Christelle Nicq, Johanne Saison, Elise Untermaier

    Johanne Saison, « Qualité de vie au travail, organisation du travail des personnels soignants et accompagnement de la fin de vie : De l'utilité d'une approche interdisciplinaire », le 03 décembre 2019  

    Première journée d'études AcSOI-VIE coorganisée par le CRDP (EA n°4487) et le PSITEC (EA n° EA n°4072).

    Johanne Saison, « Les relations Hôpital/Police/Justice », le 25 avril 2019  

    Organisée par le CHU de Lille et l'Université de Lille (IPAG, CRDP et Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales)

    Johanne Saison, « L’administration augmentée », le 27 septembre 2018  

    Organisé par le CRDP de Lille sous la direction scientifique de Johanne Saison et Christophe Mondou

    Johanne Saison, « L’information en droit de la santé dans tous ses états », le 19 avril 2018 

    Johanne Saison, « Les inégalités face aux innovations scientifiques et technologiques », le 07 décembre 2017  

    Organisé par l'ISJPS et le CERAP

    Johanne Saison, « Alcool et droit », le 07 novembre 2017  

    Organisé sous la direction scientifique de Thibaut Leleu, Maître de conférences à l’Université d’Artois

    Johanne Saison, « Sexualités, autonomie et handicaps : freins et perspectives », le 04 mai 2017  

    Organisé sous la direction d’Emmanuel Cartier et Coralie Leuzzi, Université de Lille Droit et Santé

    Johanne Saison, « Le renouveau du service public hospitalier », le 27 avril 2017  

    Organisé par Michel Borgetto, Professeur à l’Université Panthéon-Assas, Directeur du CERSA ; Lucie Cluzel, Professeur à l’Université de Lorraine et Olivier Renaudie, Professeur à l’Université de Lorraine.

    Johanne Saison, « La contractualisation en droit public : bilan et perspectives », le 23 mars 2017  

    Organisé sous la direction de Mathias Amilhat, Audrey Rosa, Johanne Saison (Université de Lille Droit et Santé)

    Johanne Saison, « La réception des législations relatives aux accidents du travail, XIXe-XXe s., France-Belgique », le 09 décembre 2016  

    Journée d’études interdisciplinaire réunissant historiens, historiens du droit et juristes, organisée par le Centre d’Histoire judiciaire de l’université de Lille-2

    Johanne Saison, « Les relations entre l'Administration et les usagers sous le contrôle du juge », le 16 septembre 2016  

    2èmes Rencontres Interrégionales de droit public

    Johanne Saison, « Le secret professionnel, modernité d'une obligation traditionnelle des acteurs de santé », le 21 avril 2016  

    Journée d'études organisée à l'occasion de la semaine européenne des droits des patients, par l’Université Lille 2 et le CHRU de Lille

  • Johanne Saison, Quelle place pour les professionnels de santé dans les textes relatifs à l’accompagnement de la fin de vie ? 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Fanny Jeannin, La vaccination appréhendée par le droit, thèse en cours depuis 2024 en co-direction avec Johanne Saison-Demars  

    Outil nécessaire à la prévention des maladies et à la sauvegarde des populations, la vaccination demeure un enjeu majeur des politiques de santé publique. Toutefois, depuis sa création, la vaccination a suscité de nombreuses controverses et doit désormais faire face à un mouvement grandissant d'individus dit ‘vaccino-septique'. En effet, si pour certains, ce procédé permet de freiner mais surtout de protéger la population des maladies infectieuses, nombreuses sont les personnes réticentes à la vaccination. Cette réticence est alimentée par les réseaux sociaux qui occupent une place de plus en plus importante dans la vie des individus. Cet accès simplifié à l'information, à la désinformation et aux ‘fakes-news' joue un rôle direct sur la politique vaccinale en France et dans le monde. En ce sens, le rôle des médecins est essentiel en ce qu'ils ont l'obligation de délivrer une information claire, loyale et appropriée à leurs patients. Cependant, dans le cadre de la politique vaccinale, ces derniers font face à une position délicate concernant le degré d'informations à délivrer. Afin de freiner voire d'éradiquer certaines pathologies dans le monde, la France et d'autres pays ont rendu obligatoires certaines vaccinations permettant d'atteindre une immunité collective suffisante. Pour certains, cette obligation vaccinale irait à l'encontre de certains droits et libertés fondamentales garantis par notre société. Pour d'autres, cette obligation est nécessaire à la sauvegarde de la santé publique. Une telle obligation soulève la problématique du consentement et de la réparation des potentielles pathologies post-vaccinales. En effet, depuis quelque temps, les juridictions tant nationales qu'européennes doivent faire face à de nombreux contentieux concernant une maladie post-vaccinale et un potentiel lien de causalité entre cette pathologie et la vaccination. Toutefois, et en l'absence de certitudes scientifiques quant à un lien de causalité direct et certain entre une vaccination et une pathologie post-vaccinale, les juges tant administratifs que judiciaires sont venus reconnaître une méthodologie permettant d'indemniser une victime des effets indésirables de la vaccination. De son côté et fort d'un contentieux en la matière, le législateur est venu encadrer le régime d'indemnisation des victimes d'une vaccination qu'elle soit obligatoire ou recommandée. Corrélativement, la crise sanitaire a relancé les débats de la vaccination, de ses bienfaits, de ses inconvénients et de son acceptation. De ce fait, il est probable qu'un contentieux vaccinal relatif au Covid 19 voit le jour d'ici quelques années.

    Damien Bonnerot, La faute de précaution : étude juridique du droit et du discours sur le droit, thèse soutenue en 2024 à Université de Lille 2022 en co-direction avec Johanne Saison-Demars, membres du jury : Danièle Cristol (Rapp.), Olivier Carton (Rapp.)    

    Commise en méconnaissance du principe de précaution, la faute de précaution n’a pas été consacrée au plan juridique et n’a fait l’objet d’aucune étude approfondie en droit public. Il s’agit donc de définir les caractéristiques de la faute de précaution, d’en identifier les variants et les invariants, compte tenu du principe de précaution qui, constitutif d’un standard, d’une norme à valeur constitutionnelle, législative, coutumière, à l’origine de multiples obligations, dispose de différentes sources juridiques, écrites et non-écrites, comme du droit de la responsabilité des autorités publiques, principalement jurisprudentiel. Les caractéristiques et la réception de la faute de précaution révèlent que celle-ci procède de la volonté souveraine de protéger l’environnement ou la santé. Ce qui détermine le sens et les portées de la faute de précaution, en fonction de ses conséquences, comme des questions inhérentes à l’imputabilité d’un préjudice. À l’instar de la séparation des pouvoirs et des compétences, le risque existant à titre juridique mais entaché d’incertitude scientifique quant à sa réalité et sa portée, est une notion centrale du droit de la responsabilité pour faute de précaution qui conduit à des utilisations dialectiques ou argumentatives du principe de précaution. La présente thèse propose une analyse critique du droit de la responsabilité pour faute de précaution, à partir de l’état actuel des connaissances scientifiques et doctrinales.

    Amandine Desprez, l'accès aux soins et la fin de vie, thèse en cours depuis 2021  

    En 2003, le décès de Vincent Humbert a marqué un véritable tournant dans le débat sur la fin de vie en France et a conduit à l'adoption de la loi Léonetti du 22 avril 2005 , interdisant l'obstination déraisonnable, anciennement appelée « acharnement thérapeutique ». Le cadre juridique actuel, issu de la loi Claeys-Léonetti de 2016 , garantit à toute personne le droit à une fin de vie digne et apaisée et permet notamment la mise en place d'une sédation profonde et continue provoquant une altération de la conscience maintenue jusqu'au décès. Si cette évolution législative a permis d'améliorer la prise en charge des patients en fin de vie, il ressort de la pratique que cette évolution demeure à ce jour insuffisante et trop prudente. Dans certaines situations, les droits fondamentaux de la personne, telle que la dignité et la liberté, ne sont pas respectés. Notre pays voit également se développer l'exil pour mourir et les euthanasies clandestines. De plus, les dispositions en vigueur ne permettent pas de répondre à toutes les situations médicales, par exemple, des patients souffrant de maladies dégénératives et à toutes les demandes des malades. Le « mal mourir » en France est donc toujours d'actualité. Aujourd'hui, en plus des affaires médiatisées, la proposition de loi visant à établir le droit à mourir dans la dignité replace à nouveau la question de l'aide médicalisée à mourir au cœur du débat public. La prise en charge de la fin de vie souffre cependant de divergences persistantes quant à la nécessité et la nature d'une nouvelle intervention mais également d'opposition, notamment de la part des professionnels de santé, qu'ils soient médicaux ou paramédicaux. L'opposition des professionnels dispensant des soins palliatifs est par ailleurs très marquée. Pourtant, en 2019, 96 % des Français étaient favorables à la légalisation de l'euthanasie . Dans ce contexte, il apparaît essentiel de s'interroger sur la nécessité d'une nouvelle évolution législative pour garantir à tous une fin de vie digne et apaisée mais également libre et choisie. Par le biais de ce travail de recherche, nous allons dresser un état des lieux des dispositions et moyens en vigueur pour accompagner la fin de vie des malades et se demander si ceux-ci permettent de garantir le respect des droits fondamentaux de toutes les personnes en fin de vie. Nous nous interrogerons également sur une éventuelle légalisation de l'aide médicale à mourir et sa possible complémentarité avec les dispositions déjà existantes, notamment celles relatives aux soins palliatifs. Mots – clés : accès aux soins, aide active à mourir, consentement, dignité, droit de choisir, droits fondamentaux, euthanasie, évolution législative, fin de vie, liberté individuelle, obstination déraisonnable, sédation, soins palliatifs, suicide assisté.

    Guillaume Firmin, Les fédérations de chasseurs : entre défenses des intérêts cynégétiques et accomplissement de missions de services public, thèse soutenue en 2021 à Université de Lille 20182021 en co-direction avec Johanne Saison-Demars, membres du jury : Carole Gallo, Jean-François Kerléo, Charles Lagier et Denis Rochard    

    Les fédérations de chasseurs constituent à elle seules un véritable cabinet de curiosités juridiques. Créées spontanément, durant l’entre-deux-guerres, sous la forme d’associations de droit privé par des chasseurs désireux de promouvoir les intérêts de la chasse, elles furent rapidement investies par le législateur d’un certain nombre de missions d’intérêt général qui les propulsèrent, aux côtés des caisses de sécurité sociale et des conseils de l’ordre des médecins, parmi les tous premiers organismes privés en charge de missions de service public. Gouvernées et administrées, à l’instar de la plupart des associations, par une assemblée générale et un conseil d’administration à la tête duquel siège un président, elles emploient un peu plus de 1 500 agents placés sous un régime de droit privé. Et pourtant, parce qu’elles sont à la croisée de la défense des intérêts cynégétiques et de l’accomplissement de missions de service public, elles prennent chaque année un peu plus de 125 000 décisions administratives qui bénéficient du privilège du préalable. Grâce à ce travail colossal, ainsi qu’à la place qu’elles occupent au sein des instances de la démocratie agro-sylvo-cynégétique et aux combats judiciaires qu’elles mènent devant les juridictions de tout ordre, les fédérations de chasseurs constituent à la fois le vaisseau amiral et l’orgueil du Monde de la chasse. Tandis qu’elles participent à la régulation de la pratique des activités cynégétiques à travers leur contribution à la gestion des associations communales de chasse agréées et leur concours à la formation des chasseurs et à la défense des modes de chasse dans le respect de la sécurité des chasseurs et des tiers, elles participent également à la régulation des espèces sauvages en contribuant à la conception et à la mise en oeuvre des politiques de gestions macro et micro-cynégétiques de ces dernières, tout en concourant à la prévention et à l’indemnisation des dégâts de gibier.

    Justine Chochois, La justiciabilité post-moderne du droit souple de la santé, thèse soutenue en 2019 à Université de Lille 20182021 en co-direction avec Johanne Saison-Demars    

    Avec l’émergence et l’animation de la démocratie sanitaire en France, les prises en charge médicales des patients doivent être élaborées et mises en oeuvre en conformité avec les données acquises de la science. Ce qui a engendré la production d’un corpus normatif de droit souple de la santé afin de guider les acteurs dans leur pratique professionnelle. Toutefois, face à l’évolution du contentieux en responsabilité médicale, le juge a dû s’appuyer sur ces normes de référence pour asseoir son appréciation souveraine, entrainant ainsi un durcissement du droit souple de la santé. Dès lors, il convient de s’interroger sur les conséquences juridiques qu’a entrainé le durcissement du droit souple de la santé opéré par le juge sur les mécanismes du système de la santé en France. Le droit souple de la santé permet de sécuriser la prise en charge des patients. Pour être légitime, ces recommandations de bonne pratique sont produites sur la base d’expertises médicales. Afin de renforcer l’opposabilité de ces normes souples, un cadrage processuel a été défini. Ce corpus normatif permet donc de disposer instruments fiables et légitimes pour sécuriser la prise en charge des patients. Toutefois, les acteurs du système de santé assistent à un renforcement de la valeur juridique des normes de droit souple, et notamment des recommandations de bonne pratique. Bien qu’un cadrage processuel ait été mis en place pour l’élaboration de ces instruments de référence médicale, le durcissement opéré par le juge entraîne une insécurité juridique. Par conséquent, il est opportun de mettre en alerte les points de faiblesse d’un mécanisme juridique qui permet de guider les pratiques médicales et juridiques sans pour autant contraindre les professionnels du système de santé à exercer un art médical standardisé impraticable.Droit souple / Droit souple de la santé / Haute Autorité de

    Christopher Chatfield, La régionalisation sanitaire : réflexions sur un processus inabouti, thèse soutenue en 2018 à Université de Lille 20182021 en co-direction avec Johanne Saison-Demars, membres du jury : Emmanuel Aubin (Rapp.), Cécile Castaing (Rapp.), Benoît Apollis, Stéphanie Damarey et Stéphanie Renard    

    A partir des années 1990 l’administration sanitaire s’est inscrite dans un mouvement de régionalisation ayant conduit à l’installation des agences régionales de santé. Ces structures, ainsi que les méthodes choisies pour réorganiser le pilotage régional des affaires sanitaires, marquent l’importation dans le secteur de la santé des tendances ayant touché la rénovation de l’appareil administratif français.Tout au long du XXème siècle, la territorialisation des politiques publiques a suivi le tempo d’une valse à deux temps, mêlant déconcentration et décentralisation. Dès lors, il est possible de se questionner sur la place accordéeaux collectivités territoriales dans le pilotage sanitaire régional. L’investissement particulier de certaines collectivités, comme l’ancienne Région Nord-Pas de Calais, alimente d’ailleurs ces interrogations.Après avoir observé la place accordée aux collectivités dans l’architecture sanitaire, nous nous interrogerons sur les raisons pouvant expliquer celle-ci, tout particulièrement en ce qui concerne la Région. A bien des égards les choix opérés apparaissent à contre temps des dynamiques juridiques et politiques sur lesquelles s’appuie aujourd’hui la décentralisation, envisagée globalement. Nous essaierons de comprendre les raisons pouvant expliquer un traitement différencié des questions de la santé, avant d’envisager ce que pourrait être une décentralisation sanitaire ; c’est-à-dire, en somme, un aboutissement de la régionalisation sanitaire.

    Thibaud Lombart, L'action de groupe en droit administratif, thèse en cours depuis 2017  

    D'abord consacrée en matière de consommation et de concurrence, la loi de modernisation de la Justice du 21e siècle du 18 novembre 2016 a largement étendu les possibilités d'exercer une action de groupe en France. Issue du droit privé, l'action de groupe a suscité un intérêt périodique depuis plusieurs décennies, à un point tel qu'elle est désormais rendue possible en droit administratif. Dans une logique sectorielle, plusieurs domaines sont concernés : la santé, l'environnement, les données personnelles, et les discriminations y compris dans la fonction publique. En outre, une action en reconnaissance de droits individuels est ouverte devant le juge administratif. La doctrine publiciste présente généralement l'action de groupe comme un potentiel instrument de régulation des flux contentieux. Or, une voie de droit doit avant tout s'envisager en elle-même au regard du bénéfice que peut en tirer le justiciable. La première considération si elle peut être légitime doit rester secondaire. Il est donc possible de renverser la perspective et d'aborder le sujet de l'action de groupe en droit administratif sous l'angle de l'effectivité des droits et plus généralement de l'État de droit. L'étude du droit positif doit d'abord permettre de mesurer le degré d'avancement dans la garantie des droits que constitue la consécration d'une action de groupe et d'une action en reconnaissance de droits. Elle doit ensuite permettre d'apprécier la valeur du dispositif mis en place pour lequel de nombreuses questions restent à explorer. Enfin, la question de la généralisation à l'ensemble du contentieux administratif en dehors de toute logique sectorielle sera envisagée.

    Laora Tilman, L’utilisation des technologies de l’information et de la communication à l’hôpital face au droit, thèse soutenue en 2017 à Lille 2 en co-direction avec Johanne Saison-Demars    

    L’utilisation des TIC à l’hôpital prend une place de plus en plus importante et son développement ne cesse de croître. Le cadre juridique applicable se révèle cependant complexe à appréhender, composé à la fois de textes de droit commun et de textes plus spécifiques, le tout formant un ensemble pas toujours cohérent. Pour accompagner au mieux l’utilisation des TIC à l’hôpital, le législateur doit trouver le juste équilibre entre cadre propice pour le développement de ces pratiques, protection des droits fondamentaux et sécurisation des pratiques. Or, à l’heure actuelle, le cadre juridique applicable à l’utilisation des TIC à l’hôpital ne permet pas d’assurer cet équilibre délicat. Les pouvoirs publics ont donc un rôle stratégique à jouer dans la sécurisation de l’utilisation des TIC à l’hôpital. Une impulsion nationale doit être donnée en la matière, afin d’assurer la cohérence des projets développés, au travers d’une gouvernance forte. Le cadre juridique doit, quant à lui, être rénové afin d’accompagner l’innovation dans le numérique en santé et assurer la sécurité juridique nécessaire à la bonne utilisation des TIC. Dans ce contexte, les hôpitaux ont un rôle essentiel à jouer afin de sécuriser leurs pratiques

    Georgina Vincent benard, La médiation en droit administratif, thèse en cours depuis 2016  

    La médiation en droit administratif

    Florian Diani, L'influence du principe de dignité humaine sur l'évolution du droit public de la vie en détention, thèse soutenue en 2016 à Lille 2 en co-direction avec Johanne Saison-Demars    

    Depuis le début des années 2000, la Cour européenne des droits de l’homme a donné un senset une portée juridique inédits au principe de dignité humaine appliquée à la détention, en se fondant notamment sur l’article 3 de la convention européenne des droits de l’homme qui proscrit la torture et les peines ou traitements inhumains ou dégradants. Cette évolution majeure, lui permettant de faire entrer largement sa jurisprudence dans les établissements pénitentiaires, a contraint le juge administratif français à revoir, de manière très profonde, sa jurisprudence consacrée aux mesures d’ordre intérieur et, sur le fond, à imposer la dignité humaine comme un principe matriciel à l’aune duquel l’ensemble desdroits fondamentaux des personnes détenues doit désormais être appréhendé. Elle a également influencé le législateur sur le vote de lois sur la privation de liberté, telles que la loi pénitentiaire de 2009. Sous inspiration européenne, mais également dans le cadre d’une dynamique interne de promotion générale des droits des administrés, la saisine de la vie en détention par le droit public a, dès lors, contribué au renforcement des droits accordés aux détenus (encadrement des sanctions et des mesures préventives de sécurité – mise à l’isolement et fouilles au corps notamment –, droit à la vie, droit au respect de sa vie privée et familiale, ou encore liberté de conscience et de religion...) et à uneréparation plus aisée des préjudices qui leur sont causés par l’activité pénitentiaire.Toutefois, de nombreux obstacles demeurent à la progression de l’état de droit en prison. En effet, la persistance de conditions de détention indignes et les limites à la mise en oeuvre de ces droits, à leur protection par le juge ou à leur application par l’administration posent la question de leur effectivité et de leur conformité aux standards européens établis par le juge de Strasbourg

    Nora Boughriet, Essai sur un paradigme d'alliance constructive entre droit et médecine : l'accès du médecin à la connaissance juridique, thèse soutenue en 2013 à Lille 2 en co-direction avec Johanne Saison-Demars, membres du jury : Emmanuel Cadeau, Sophie Fantoni-Quinton, Jacques Hardy, Danièle Lochak et Gérard Mémeteau    

    L’émergence de discours sur la judiciarisation et la juridicisation de la médecine atteste de la place croissante du droit, appréhendée telle une contrainte par le médecin. D’abord, si l’encadrement juridique de l’activité médicale est nécessaire, le foisonnement de règles juridiques est assimilé à une ingérence. Ensuite, si l’application du principe de responsabilité à la médecine est indiscutable, le médecin entrevoit le procès comme une épée de Damoclès. Nous avons pu établir que le recours aux modes alternatifs de règlement des conflits et l’usage de procédés pédagogiques constituent des voies possibles de guérison. Elles demeurent toutefois insuffisantes puisqu’elles ne permettent pas de se détacher définitivement d’une vision contraignante du droit. En effet, l’ignorance du médecin en cette matière ne lui permet pas d’entrevoir le droit autrement que sous un angle coercitif. Le droit ne représente qu’une portion congrue de la formation initiale et continue alors même qu’il est devenu incontournable dans l’exercice médical. Pour résoudre cette contradiction, nous nous sommes attachés à rechercher un paradigme d’alliance constructive entre droit et médecine. Nous avons défini une forme d’accès du corps médical à la connaissance juridique. Le médecin doit bénéficier d’une formation juridique adaptée à son exercice. La création d’un Pôle médecine et droit doit faciliter l’accès du médecin au droit par la mise à disposition d’outils pédagogiques. Le droit est alors envisagé comme une ressource dans l’action du médecin.

  • Frédérique Lecocq, Reconnaissance de la valeur professionnelle des personnels de l’administration et récompense du mérite par les distinctions honorifiques et les décorations dans la fonction publique, thèse soutenue en 2023 à Angers sous la direction de Antony Taillefait, membres du jury : Emmanuel Aubin (Rapp.), Johanne Saison-Demars (Rapp.), Alexis Zarca (Rapp.), Clément Chauvet  

    Récompenser des femmes et des hommes par les décorations et les médailles est une prérogative régalienne qui suscite chez les citoyens en France un intérêt inégal. Plusieurs agents de la fonction publique sont distingués pour leur mérite et leurs services à l’occasion de nominations ou promotions dans des ordres nationaux (ordre national de la Légion d’honneur, ordre national du mérite) ou ministériels (ordres des Palmes académiques, du Mérite agricole, du Mérite maritime, des Arts et des Lettres) et décorés par des médailles d’honneur. En quoi un agent chargé d’une mission de service public peut-il être récompensé, aux côtés d’autres citoyens, au delà de sa fonction et de la reconnaissance de sa valeur professionnelle ? La recherche menée doit confronter la pratique administrative à la représentation citoyenne et institutionnelle, à la réglementation en vigueur et à l’exemplarité. Elle tente de révéler les fondements, les usages et les critères régissant les décorations, en lien avec la déontologie des personnels de l’administration, et d’identifier comment ces distinctions peuvent être considérées dans la modernisation de la gestion publique.

    Pauline Nicolas, Les enjeux juridiques de la télémédecine : contribution à l'étude des liens entre les droits des patients et les innovations technologiques, thèse soutenue en 2021 à Bordeaux sous la direction de Cécile Castaing et Nathalie Salles, membres du jury : Johanne Saison-Demars (Rapp.), Isabelle Poirot-Mazères (Rapp.), Laurent Bloch et David Gruson  

    La télémédecine désigne l’introduction des technologies de l’information et de la communication (TIC) au sein de la pratique médicale. Elle soulève de nombreux questionnements juridiques et éthiques sans cesse renouvelés. Déjà saisie par le droit, cette pratique médicale innovante appelle une réflexion sur l’adaptation des règles de droit positif qui l’encadrent. Comment le droit accompagne-t-il son développement ? L’objet de la thèse est de démontrer qu’il ne s’agit pas de créer du droit, mais d’adapter les règles de droit existantes pour accompagner le développement de l’innovation, sans exclure des patients qui renonceraient à cette pratique médicale. Il s’agit, dans un premier temps, d’adopter une démarche inductive. Il convient de qualifier les changements emportés par l’introduction des TIC dans la pratique médicale, pour démontrer leurs conséquences sur l’exercice des droits des patients. Cette première étape permet de dresser une typologie des évolutions de la télémédecine. Face à ces évolutions et au développement exponentiel de la télémédecine en réponse à la pandémie de Covid-19, sur le fondement d’une démarche qui sera dans un second temps déductive, l’adaptation des règles de droit positif peut être envisagée ou exigée. Elle s’effectue notamment par le recours à des instruments de droit souple ou par la substitution d’une norme juridique à une autre. Ces enjeux juridiques participent à l’étude des liens entre les droits de l’Homme et les technologies médicales innovantes, liens complémentaires mais potentiellement conflictuels.

    Vianney Cavalier, Les autorisations en matières hospitalière et médico-sociale., thèse soutenue en 2020 à Angers sous la direction de Hervé Rihal, membres du jury : Johanne Saison-Demars (Rapp.), François Brenet (Rapp.), Pierre Naitali et Laurent Seurot  

    Il est nécessaire de réguler les secteurs sanitaire et médico-social, notamment pour maitriser les dépenses d’assurance maladie et d’aide sociale. Mais également pour assurer la préservation de la santé et de la sécurité des personnes accueillies. Ces nécessités ont conduit le législateur à créer des autorisations pour la création, la transformation et le fonctionnement des établissements de santé et des établissements médico-sociaux. Ces autorisations sont l’expression d’un pouvoir de police administrative sanitaire des autorités chargées de planifier ces secteurs, à savoir les Agences Régionales de Santé (ARS), les Conseils Départementaux (CD) et l’Etat. En effet, en tant qu’autorités de tarification, ces personnes publiques doivent avaliser la création des établissements de santé et des établissements médico-sociaux en s’assurant que ceux-ci répondent au Projet régional de santé dans les objectifs quantitatifs et qualitatifs qu’il fixe en matière d’offre de soins ainsi que d’offre sociale et médico-sociale. Mais une fois autorisés, ces établissements demeurent sous le contrôle de l’administration. Ils doivent s’acquitter de très nombreuses obligations tant en matière d’évaluations internes et externes de la qualité des prestations qu’ils offrent qu’en matière de sécurité des personnes qu’ils accueillent. L’administration conserve à ce titre la possibilité de mener des inspections à l’intérieur même des institutions. Enfin, tant que dure l’autorisation, l’administration doit être en mesure de contrôler l’adéquation de l’offre de soins avec les besoins de la population. Elle dispose ainsi de la possibilité de modifier ou de retirer les autorisations, mais également de s’opposer à leur transfert ou à certains regroupements d’établissements.Toutefois, si les pouvoirs de l’administration laissent entendre qu’elle dispose d’un véritable pouvoir de police administrative, le régime juridique des établissements est beaucoup plus complexe qu’il n’y parait, se rapprochant davantage du régime des services publics, ce qui ne va pas sans soulever de sérieuses difficultés.

    Renaud Bouvet, Liberté du médecin et décision médicale, thèse soutenue en 2016 à Rennes 1 sous la direction de Marie-Laure Moquet-Anger et Philippe Pierre, membres du jury : Joël Moret-Bailly (Rapp.), Johanne Saison-Demars (Rapp.), Valéry Hedouin  

    La liberté décisionnelle du médecin est une condition nécessaire de la pratique médicale, qui permet au praticien d’orienter sa pratique toute entière vers l’intérêt du patient. Cette orientation ne doit pas masquer l’asymétrie native de la relation médicale, déséquilibrée par la détention exclusive du savoir et du savoir-faire par le médecin. Le pouvoir médical issu de la connaissance est cependant borné par les droits dont le patient peut se prévaloir. C’est selon les termes de cette relation que se manifeste la liberté décisionnelle du médecin. La procédure de décision permet d’en assurer l’acceptabilité et de garantir le patient contre l’arbitraire, via les exigences de concertation et de motivation. Elle s’envisage dans une dimension plurielle conduisant à une décision systémique. Le contenu même de la décision s’analyse en termes de finalité et de pertinence. Elle a pour finalité la nécessité médicale, qui, au gré de désirs socialement consacrés et reconnus par le législateur, voit son champ d’élargir bien au-delà de la protection de la santé, au risque d’une instrumentalisation de la médecine. Sa pertinence est fondée sur la mobilisation d’outils de standardisation, dont les effets sont ambivalents sur la liberté décisionnelle, et qui constituent pour le juge un moyen privilégié de contrôle du bien-fondé de la décision.

    Annabelle Pécoul, Le service public hospitalier, thèse soutenue en 2016 à Paris Est sous la direction de Sabine Boussard, membres du jury : Johanne Saison-Demars (Rapp.), Olivier Renaudie (Rapp.), Benoît Apollis  

    Le service public hospitalier a été institué par la loi du 31 décembre 1970 qui en donne une définition fonctionnelle. Bien que le législateur promeuve un modèle hospitalo-centré, il n’exclut pas les établissements privés associés au service public hospitalier par le biais de modalités de participation qui les défavorisent. Affaibli par les réformes hospitalières successives, le service public hospitalier va s’atrophier jusqu’à la réforme du 21 juillet 2009 qui supprime la notion pour lui substituer celle de missions de service public. Cette conception fonctionnelle est conforme à la théorie du service public et compatible avec la définition du service d’intérêt général défendue par le droit de l’Union européenne, mais elle est en décalage avec les faits. À la définition fonctionnelle théorique défendue par le législateur depuis 1970, se substitue, en pratique, une conception organique résultant de modalités de mise en œuvre du service public hospitalier nettement favorables au secteur public. En effet, les établissements publics de santé bénéficient d’un statut singulier caractérisant leur prépondérance. La loi du 26 janvier 2016 confirme la prégnance de la conception organique en réhabilitant la notion de service public hospitalier, et en maintenant les établissements du secteur public dans leur rôle d’acteurs naturels de ce service public. Des interrogations demeurent, toutefois, concernant la pérennité du système de santé. Celui-ci doit céder la place à un service public de santé, intégrant le service public hospitalier, susceptible de chapeauter l’action de l’ensemble des protagonistes de la santé et de garantir le déroulement d’un parcours de santé accessible, égalitaire et qualitatif.

    Cédric Zolezzi, La force juridique des recommandations de bonne pratique : regards croisés France - Etats Unis, thèse soutenue en 2016 à Rennes 1 sous la direction de Marie-Laure Moquet-Anger, membres du jury : Jean-Paul Markus (Rapp.), Johanne Saison-Demars (Rapp.), Marc A. Rodwin et Dominique Thouvenin  

    Quelle est la force juridique des RBP en matière sanitaire, en plein contentieux comme en recours pour excès de pouvoir? Quelles sont les différences d'approche entre la France et les Etats-Unis?

  • Marion Majorczyk, La médicalisation du droit pénal, thèse soutenue en 2022 à Université de Lille 2022 sous la direction de Audrey Darsonville, membres du jury : Bruno Py (Rapp.), Patrick Mistretta (Rapp.), Johanne Saison-Demars    

    Envisager l’étude de la médicalisation du droit pénal peut sembler surprenant. En effet, le droit et la médecine sont des disciplines a priori antinomiques, elles ne poursuivent pas les mêmes finalités et leurs destinataires comme leur source d’autorité diffèrent. Cependant, ces deux matières sont traditionnellement associées, le couple justice-santé survit aux époques. L’équilibre de ce couple est difficile à trouver en raison de l’influence de la médecine sur le droit pénal. La médicalisation du droit pénal s’observe dans les deux temps forts de la procédure pénale : la poursuite et la condamnation. Historiquement, la médecine apporte son concours à la justice en matière de preuve avec l’activité médico-légale qui n’a cessé d’évoluer au gré des progrès scientifiques. Différents droits et libertés de la personne poursuivie sont alors remis en cause. Concernant le rôle du magistrat répressif, les conséquences sur l’intime convictions sont discutées. De plus, la responsabilité pénale s’en trouve impactée. La psychiatrie et plus récemment les neurosciences apportent un nouvel éclairage sur le phénomène criminel. L’idée selon laquelle la criminalité est une maladie entre dans le débat. Par ailleurs, le savoir médical a une approche spécifique du traitement du délinquant. C’est ainsi que le binôme soigner-punir voit le jour. Peut-on soigner l’auteur d’une infraction ou est-il incurable ? Ce qui justifierait de l’astreindre à des mesures de sûreté. Il existe une franche coexistence des robes noires et des blouses blanches mais cette interdisciplinarité soulève des interrogations. Le travail a pour objet de faire la lumière sur les rapports qu’entretiennent le droit et la médecine, de déterminer si le recours aux sciences médicales est nécessaire au droit pénal et surtout s’il entraîne une transformation profonde de la pénalité.

    Agathe Voillemet, L'usage de la donnée médicale : Contribution à l'étude du droit des données, thèse soutenue en 2022 à Valenciennes Université Polytechnique HautsdeFrance sous la direction de Lina Williatte-Pellitteri et Julien Icard, membres du jury : François Vialla (Rapp.), Thibault Douville (Rapp.), Johanne Saison-Demars  

    Appartenant à la catégorie des données de santé, la donnée médicale constitue un élément immatériel du corps humain généré à l’occasion de la prise en charge sanitaire du patient. En effet, la donnée médicale tend à réifier un état physiologique intrinsèque à la personne humaine en une information tangible et accessible. Il en advient que cette information authentique, attachée à la personne de laquelle elle émane, touche profondément à l’intimité de son hôte. En conséquence, la donnée médicale mérite une protection juridique accrue, indépendamment de son utilisation, à l’instant de sa génération. De surcroît, son usage nécessite d’être strictement encadré pendant que l’autodétermination informationnelle du patient concerné exige d’être précisément déterminée. Néanmoins, ni la protection de la donnée médicale, ni les droits que le patient détient à son égard ne doivent contrevenir à son traitement dans le domaine de la santé. Si la donnée médicale représente un élément immatériel du corps humain du patient, elle est également observée comme un matériau indispensable à la protection de la santé individuelle comme à la protection de la santé collective. D’une part, les services de soins de santé délivrés au patient reposent indispensablement sur la collecte, la circulation et l’analyse de cet outil médical. A l’évidence, toute décision sanitaire ne peut être prise, par les professionnels de santé, qu’à l’appui de ces informations particulières. D’autre part, la donnée médicale constitue le matériau de recherche des acteurs participant à l’innovation sanitaire ainsi qu’aux activités connexes à la santé publique. Assurément, le développement, l’amélioration et la protection de la santé collective reposent inextricablement sur le traitement des données médicales des membres de la société. Force est d’observer que la donnée médicale est devenue un instrument sanitaire globalisé dont l’exploitation est impérieusement nécessaire pour la prise en charge individuelle du patient comme pour l’exercice de la santé publique. Le traitement de la donnée médicale apparaît donc comme un impératif sanitaire entrainant une diminution des droits qui lui sont effectivement reconnus à l’égard des éléments immatériels de son corps humain. Au surplus, le patient aurait même le devoir de collaborer à sa prise en charge sanitaire en favorisant le traitement de ses informations capitales ; ainsi que le devoir de placer ses données médicales à la disposition de tout projet concourant à la santé publique au profit de l’intérêt général. Néanmoins, la restriction de l’autodétermination informationnelle du patient sur sa donnée médicale ne constitue-t-elle pas une atteinte à son droit fondamental à la protection des données personnelles ? Il en résulte des points de tension entre l’autodétermination informationnelle du patient envers sa donnée médicale, l’incontournable utilité de cet instrument sanitaire par-delà le colloque singulier, et le nécessaire renforcement de la protection de cet élément immatériel et confidentiel issu du corps humain. Seulement, la donnée médicale ne bénéficie d’aucun encadrement juridique permettant de considérer ses spécificités, ses enjeux, et les risques inhérents à sa création comme à son usage. Les présents travaux ont alors pour objet de démontrer l’inadaptation du droit positif aux particularités de la donnée médicale et prétendent à concevoir un cadre juridique qui lui serait dédié. Pendant que la sacralisation de la donnée médicale affirmerait sa sauvegarde, son exploitation serait favorisée par la redéfinition des prérogatives et des obligations que le patient disposerait à son égard : d’abord lorsqu’elle est traitée aux fins de sa prise en charge sanitaire, mais également lorsqu’elle fait l’objet d’une réutilisation à des fins de recherche, d’innovation et de santé publique.

    Matthieu Kowalyk, Droit public financier et systèmes de santé comparés : genèses et développements, thèse soutenue en 2019 à Université Paris Cité sous la direction de Rémi Pellet, membres du jury : Renaud Bourget (Rapp.), Marie-Laure Moquet-Anger (Rapp.), Johanne Saison-Demars  

    Les dépenses de santé représentent 6 % du PIB mondial. La prise en charge des prestations maladie nécessite ainsi des transferts financiers considérables. En l'espèce, chaque État a adopté un régime juridico-institutionnel qui lui est propre. Il existe de la sorte autant de systèmes de santé que de pays. Pourtant, aucune étude universitaire ne retrace leur genèse d'un point de vue juridique et comparatiste. Cette thèse tente dès lors d'apporter un regard nouveau sur les systèmes de santé des principaux États européens : l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, l'Italie, l'Espagne, les Pays-Bas, la Suisse, la Suède, la Belgique, la Norvège, le Danemark, ou encore la Finlande. Classiquement, les systèmes de santé reposant sur un dispositif bismarckien d'assurance maladie (financé par des cotisations sociales prélevées sur les salaires et co-géré par des représentants des travailleurs et des employeurs) sont distingués des systèmes nationaux de santé dits beveridgiens (financés par l'impôt et gérés à ce titre par l'État). Or selon nous, l'universalisation de l'accès aux soins au cours de la seconde moitié du XXe siècle a induit une remise en cause, d'un point de vue juridique, des modèles traditionnels d'identification. Face à la croissance des dépenses de santé résultant de la généralisation de la couverture maladie et des progrès de la médecine, les États ont réformé les systèmes de santé. Une reconceptualisation de la classification de ces derniers est dès lors possible au regard de la diversité des mécanismes de régulation mis en œuvre (décentralisation, budgétisation, introduction du principe de la concurrence, etc.). En l'espèce, les enseignements tirés de l'étude des dispositifs traditionnels d'entraide sont alors également précieux et ont été trop souvent négligés. Les mécanismes d'assistance furent ainsi les premiers dispositifs de prise en charge des dépenses de soins. Selon nous, ils contribuèrent à transformer le principe d'assistance en un droit, faisant de la sorte évoluer le concept traditionnel de la charité. Ensuite, les sociétés de secours mutuels regroupèrent des individus qui souhaitaient se prémunir solidairement contre les aléas de l'existence. Cette solidarité correspondait à une mutualisation du coût du risque et à l'acceptation d'engagements réciproques de secours. Enfin, l'émergence des systèmes modernes de santé fut la conséquence de l'avènement des États-providence. Notre étude s'intéresse alors plus particulièrement aux effets du centralisme et du fédéralisme sur ces dispositifs d'entraide, à l'influence des diverses conceptions de la notion de Nation, ou encore aux évolutions des régimes juridiques applicables (tutelle, compétence, administration, gestion, financement, fondements, etc.). Dès lors, s'il existait des analogies entre les différents mécanismes adoptés, une hétérogénéité non négligeable était néanmoins notable : au regard de la nature du dispositif principalement mis en place, mais également au vu des instruments législatifs et institutionnels retenus afin de gouverner le système. Les modes de mutualisation des dépenses de santé prirent ainsi rapidement des formes nationales assez marquées, qui perdurent de nos jours.

    Pierre Delor, Les services à domicile pour les personnes âgées et les personnes handicapées : solvabilisation de l'accès aux services et protection des bénéficiaires, thèse soutenue en 2016 à Lille 2 sous la direction de Rémi Pellet, membres du jury : Jean-François Boudet (Rapp.), Renaud Bourget (Rapp.), Johanne Saison-Demars    

    Depuis une cinquantaine d’années l’action sociale en faveur des personnes âgées et des personnes handicapées s’est construite par empilements successifs de dispositifs législatifs et réglementaires sans une volonté d’harmonisation et de cohérence.Les services à domicile, sanitaires ou médico-sociaux, créés ces vingt dernières années n’échappent pas à ce mouvement, qu’ils soient en direction des enfants ou des adultes handicapés, ou des personnes âgées.Cette thèse fait l’état de ce qui existe en recherchant comment les bénéficiaires utilisateurs ont accès aux services, par leurs propres moyens financiers, par un financement public ou par le biais de la solidarité nationale. Des propositions de simplification des dispositifs, de mise en cohérence entre eux sont faites pour permettre un plus large accès.La recherche de la protection des bénéficiaires y est présente notamment d’une part, par la qualité du service, dans l’étude des processus de professionnalisation des acteurs à travers leur formation ou l’organisation professionnelle du secteur. D’autre part, la protection des bénéficiaires est également étudiée sous l’angle des dispositifs juridiques existants, pour lesquels il semble nécessaire d’y apporter un renforcement. Enfin, pour développer le soutien aux aidants familiaux, pilier essentiel de la prise en compte de la dépendance des personnes âgées et des personnes handicapées, il faut modifier le droit actuel.

    Sébastien Chevalier, Refus d'un acte médical et liberté individuelle, thèse soutenue en 2015 à Angers sous la direction de Hervé Rihal, membres du jury : Marie-Laure Moquet-Anger (Rapp.), Jean-Manuel Larralde (Rapp.), Pascal Jan et Johanne Saison-Demars  

    Le droit au refus d’un acte médical, corollaire du principe du consentement aux soins, traduit l’expression des libertés individuelles et du respect de l’intégrité physique des personnes. Néanmoins, l’affirmation de ce droit n’apparaît pas comme une évidence : elle revient à admettre la détérioration de la santé d’une personne alors que la finalité de la médecine est d’aboutir à la guérison d’un patient. De surcroît, comme tous les droits et libertés fondamentaux, la nuisance à autrui est une limite à l’application du droit au refus d’un acte médical. Si des tempéraments sont prévus, les limitations dudit droit sont susceptibles de degrés : le non-respect des dispositions législatives relatives aux vaccinations obligatoires engendrent l’interdiction d’accès au service public scolaire et expose le contrevenant à des sanctions pénales. Dans cette hypothèse, il n’est pas porté atteinte à l’intégrité physique des individus puisque la faculté de procéder à une injection forcée est inexistante. En revanche, le principe du consentement aux soins est remis en cause dans deux cas de figure. D’une part, lorsque le pronostic vital du patient est en jeu, des interventions peuvent être prodiguées de force ; cela vise les transfusions sanguines destinées à un patient Témoin de Jéhovah. D’autre part, en matière d’hospitalisation sans consentement des personnes souffrant de troubles mentaux, le droit au refus d’un acte médical peut disparaître. Toutefois, des garanties renforcées ont été récemment mises en place : de nouvelles règles procédurales plus protectrices des libertés fondamentales sont appliquées et le rempart juridictionnel est plus efficient. Par conséquent, les restrictions de l’exercice du droit au refus d’un acte médical sont justifiées au nom de la sauvegarde de l’ordre public, dont la définition est extensive.

    Ronaldo Behrens, Le système de santé brésilien et les droits des usagers, thèse soutenue en 2014 à Lille 2 sous la direction de Rémi Pellet, membres du jury : Étienne Douat (Rapp.), Jean-François Boudet (Rapp.), Johanne Saison-Demars    

    Le système de santé brésilien bénéficie d’atouts indéniables depuis sa création il y a 25 ans et aussi en particulier depuis l’évolution de la condition sociale de la population à la suite de la stabilité monétaire, de l’organisation de l’État et de politiques sociales en faveur des plus démunis. Cependant, la participation directe des usagers dans le système reste limitée, malgré l’influence du mouvement pour la santé (dit « mouvement sanitariste ») et le fait que la « participation de la collectivité » ait été consacrée à l'article 198 de la Constitution de 1988 comme un principe déterminant du système. Or, la population souhaite participer activement pour résoudre des problèmes importants concernant la structure du système ; cette volonté peut être illustrée par le nombre important d’actions judiciaires intentées contre le système public ou privé, les professionnels et les hôpitaux. Pour résoudre ce problème et favoriser la participation des usagers, la solution serait de présenter le système brésilien aux Français, de développer des échanges internationaux d’informations (théoriques ou pratiques) et de modifier le système en transplantant au Brésil certaines règles de droit français, notamment des dispositions de la loi française du 4 mars 2002 (loi dite « Kouchner »).