Patrick Charlot

Professeur
Droit public.
UFR Droit et Sciences Économique et Politique

Centre de Recherche et d'Étude en Droit et Science Politique
  • THESE

    La démocratie dans l'oeuvre de Charles Péguy, soutenue en 1993 à Dijon sous la direction de Claude Courvoisier 

    THESE

    Structure des sources extragalactiques dans les observations VLBI d'astrométrie et de géodynamique, soutenue en 1989 sous la direction de Boucher, Claude   

  • Patrick Charlot, Oscar Ferreira (dir.), Garantir les droits, protéger les libertés. Hommage en l'honneur de Patrice Rolland: mélanges en hommage à Patrice Rolland, Editions Universitaires de Dijon (EUD), 2022, Institutions, 652 p. 

    Patrick Charlot, Nathalie Droin, Delphine Espagno (dir.), Le traité de droit constitutionnel de Léon Duguit, Institut Francophone pour la Justice et la Démocratie et Librairie générale de droit et de jurisprudence - Lextenso éditions, 2020, Collection Colloques & Essais, 312 p. 

    Patrick Charlot, Karen Fiorentino (dir.), Justice, justices. Études en hommage à Jean-Jacques Clère: études en hommage à Jean-Jacques Clère, EUD (Editions Universitaires de Dijon), 2019, Institutions, 457 p.    

    La 4e de couverture indique : "Interrogeant l'idée même de Justice, les plus éminents spécialistes d'histoire de la justice en France examinent dans cet ouvrage les différents types de justice à l'œuvre (pénale, administrative, commerciale, constitutionnelle, militaire, civile...), à travers les institutions judiciaires et les différentes jurisprudences auxquelles elles ont donné naissance. Cette approche institutionnelle est enrichie par les regards qu'on a pu porter sur ces institutions, à travers des débats ou des affaires célèbres, éclairant 'politiquement' la Justice et ses justices. Il s'agit aussi d'un hommage à un expert de l'histoire de la Justice, Jean-Jacques Clère, professeur à l'université de Bourgogne, auquel, ses collègues, ses amis et ses élèves ont tenu à rendre hommage en lui dédiant leurs études rassemblées dans cet ouvrage."

    Patrick Charlot, Claude Klein (dir.), Emergence de nouveaux modèles de démocratie constitutionnelle. Afrique, Proche-Orient: Afrique, Proche-Orient, Mare & Martin, 2019, Néo-rétro constitutionnalisme, 354 p.  

    La 4e de couverture indique : "Le continent africain est véritablement un laboratoire de droit constitutionnel. Dès la fin de l'année 1989, s'y mettent en place des procédés originaux conduisant à des changements de régime donnant un nouveau souffle à une dynamique constitutionnelle. La conférence nationale souveraine béninoise est le modèle par excellence, et pionnier, de cette nouvelle manière de penser, entre autres, le phénomène constitutionnel. On ne saurait manquer de se pencher aussi sur les cas des pays concernés du Proche-Orient par le printemps arabe ou par la "révolution constitutionnelle" israélienne. Que peut-on comprendre de ces divers ralliements aux pratiques politiques démocratiques et à la garantie constitutionnelle des droits fondamentaux ? La propagation de la culture constitutionnelle sur le continent africain et au Proche-Orient apparaît comme une marque essentielle de ces vingt dernières années. A ce titre, il ne faut pas s'étonner de la montée en puissance, comme composante essentielle de l'Etat de droit, d'une justice constitutionnelle de plus en plus soucieuse de son indépendance vis-à-vis du pouvoir politique."

    Patrick Charlot (dir.), La Troisième République, Institut universitaire Varenne, 2014, Colloques & Essais, 290 p.   

    Patrick Charlot, Mathieu Doat (dir.), Liber amicorum Darcy, Bruylant, 2012, 921 p. 

    Patrick Charlot (dir.), L'œuvre de Léo Hamon: thèmes et figures, Dalloz, 2012, Thèmes & commentaires ( Actes ), 316 p. 

    Patrick Charlot, Pierre Guenancia, Jean-Pierre Sylvestre (dir.), Continuité et transformations de la nation, Éditions universitaires de Dijon, 2009, Sociétés, 244 p. 

    Patrick Charlot, Patrick Charlot, Eric Gasparini, Eric Gasparini (dir.), La femme dans l’histoire du droit et des idées politiques, Editions universitaires de Dijon, 2008, Institutions, 240 p. 

    Patrick Charlot, Jean-Claude Béguin, Yan Laidié (dir.), La solidarité en droit public: [colloque, 21 et 22 avril 1999, l'Harmattan et Numilog, 2006, Logiques juridiques 

    Patrick Charlot (dir.), Utopies, Éditions universitaires de Dijon, 2005, Collection Sociétés, 450 p. 

    Patrick Charlot, Jean-Claude Béguin, Yan Laidié (dir.), La solidarité en droit public: [colloque, 21 et 22 avril 1999, l'Harmattan, 2005, Logiques juridiques, 350 p.   

    Patrick Charlot, Claude Courvoisier (dir.), Actualité politique et juridique de l'égalité, EUD, Éditions universitaires de Dijon, 2003, Institutions, 258 p. 

    Patrick Charlot, La démocratie dans l'oeuvre de Charles Péguy, Atelier national de reproduction des thèses, Université Lille 3, 1994, Lille-thèses 

    Patrick Charlot, Retour à un théoricien oublié du mouvement ouvrier français: Lucien Herr, intellectuel socialiste, 1864-1926,, 1989, 105 p. 

  • Patrick Charlot, « A propos d'une brochure de Paul Brousse : "La propriété collective et les services publics" », in Mathilde Heitzmann-Patin, Pierre de Montalivet, Ariane Vidal-Naquet, Laetitia Janicot, Agnès Roblot-Troizier (dir.), Révolution, Constitution, Décentralisation. Mélanges en l'honneur de Michel Verpeaux, Dalloz, 2020 

    Patrick Charlot, « Le socialisme municipal d’Anton Menger », Fragments d'univers. Mélanges en l'honneur du professeur Jean-Marie Pontier, PUAM (Presses Universitaires d'Aix-Marseille), 2020, pp. 117-128 

    Patrick Charlot, « Maurice Barrès, chroniqueur du procès Dreyfus (Rennes, août-septembre 1899) », in Patrick Charlot, Karen Fiorentino (dir.), Justice, justices. Études en hommage à Jean-Jacques Clère, EUD (Editions Universitaires de Dijon), 2019, pp. 353-365 

    Patrick Charlot, « Quand des « intellectuels » défendaient l’universalité des droits de l’homme : la lettre de Lucien Herr à Maurice Barrès », Les droits de l'homme à la croisée des droits. Mélanges en l'honneur de Frédéric Sudre, Lexis Nexis/Litec, 2018 

    Patrick Charlot, « Préface à l'ouvrage de Patrice Rolland, "Un débat sous la Terreur" », in Patrice Rolland (dir.), Un débat sous la Terreur. La politique dans la République, Editions Universitaires de Dijon (EUD), 2018 

    Patrick Charlot, « Retour sur le nationalisme de Charles Péguy », in Eric Gasparini (dir.), Mélanges en hommage au Professeur Michel Ganzin, La Mémoire du droit, 2016 

    Patrick Charlot, « Conclusions. Démocratie, diversité, avatars », in Florence Faberon (dir.), Diversité de la démocratie. Théorie et comparatisme : les pays de la Mélanésie, LGDJ Lextenso éditions, 2016 

    Patrick Charlot, Nathalie Droin, « « Lucien-Anatole Prévost-Paradol, un "des pères spirituels" des lois constitutionnelles de 1875 ?» », in, Ecrire la constitution, , PUAM, 2011, pp. 271 

  • Patrick Charlot, « Quand ça commence mal... Le Congrès général des organisations socialistes françaises (Paris, salle Japy, 3-8 décembre 1899) », Cahiers de la recherche sur les droits fondamentaux , 2018, pp. 11-19 

    Patrick Charlot, « Quand ça commence mal… Le Congrès général des organisations socialistes françaises (Paris, salle Japy, 3-8 décembre 1899) », 2018  

    En ces semaines où le Parti socialiste essaie de renaître de ses cendres à la suite du désastre des élections présidentielles de 2017, il n’est pas inutile de se replonger dans son histoire… et dans sa difficile naissance (fortement annonciatrice de perturbations). Il est commun de dater la véritable création de ce qui est l’ancêtre du Parti socialiste, la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), d’avril 1905, lors du congrès du Globe, à Paris. Néanmoins, certains spécialistes r...

    Patrick Charlot, « La grande grippe de l'hiver 1900 », L'Amitié Charles Péguy , 2018 

    Patrick Charlot, « Péguy contre Jaurès : L'affaire des  fiches  et la  délation aux droits de l'homme  », Revue Française d'Histoire des Idées Politiques , 2003, n° ° 17, pp. 73-91    

    RésuméCette étude se propose de revenir sur l’opposition entre Péguy et Jaurès à travers ce que l’on a appelé « l’affaire des fiches », amenant indirectement la chute du ministère Combes en janvier 1905. Pour Péguy, cette affaire ne saurait être appréhendée que sous l’angle de la morale. Jaurès y voit, au contraire, un problème essentiellement politique. La célèbre antinomie de Péguy « mystique / politique » trouve ici une réelle application qui ne peut que rendre irréductible le conflit entre les deux hommes et les deux pensées.

    Patrick Charlot, « Le notaire ne connaît pas l'inquiétude. Histoire, droit et jugement chez Péguy », Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle , 2002, n° ° 20, pp. 55-66   

    Patrick Charlot, « L'actualité de la notion de qualité donnant intérêt à agir », Revue française de droit administratif, 1996, n°03, p. 481   

  • Patrick Charlot, « Le travail sur le métier des idées politiques », le 14 septembre 2023  

    XXIXe colloque organisé par l'Association Française des Historiens des Idées Politiques en partenariat avec le CREHIIP, Université d'Aix-Marseille sous la direction scientifique de Nicole Dockès, Pr. honoraire, Université Jean Moulin Lyon III ; Norbert Olszak, Pr. Université Paris Panthéon-Sorbonne et Olivier Vernier, Pr. Université Nice Côte d’Azur

    Patrick Charlot, « La souveraineté européenne », le 10 mars 2022  

    Organisé par le CREDESPO, Université de Bourgogne

    Patrick Charlot, « La doctrine publiciste et le tournant des années soixante-dix », le 18 novembre 2021  

    Colloque organisé par l'IRDEIC et l'IMH, sous la direction scientifique de Wanda Mastor, Pr. de droit public, Toulouse Capitole, IRDEIC et Jean-Gabriel Sorbara, Pr. de droit public, Toulouse Capitole, (IMH)

    Patrick Charlot, « Domination et Antiquité : Aspects culturels », le 31 octobre 2021  

    Organisé par le Centre d’Études Internationales sur la Romanité (CEIR) de La Rochelle Université et Le Caire Université

    Patrick Charlot, « La pensée républicaine », le 09 septembre 2021  

    Colloque organisé à l'Université Lyon 3, sous le Haut-patronage de Bruno Lasserre, Vice-Président du Conseil d’État.

    Patrick Charlot, « Krausisme juridique et politique en Europe », le 11 mars 2021  

    Colloque pluridisciplinaire organisé par Oscar Ferreira, historien du droit au CREDESPO.

    Patrick Charlot, « Jaurès & la liberté de conscience », Jean Jaurès & le(s) droit(s), Toulouse, le 03 septembre 2019  

    Colloque inscrit dans le cadre des événements des 15 ans du Collectif l’Unité du droit

    Patrick Charlot, « Education des citoyens, éducation des gouvernants », XVIIe colloque international de l’AFHIP - "Éducation des citoyens, éducation des gouvernants", Aix-en-Provence, le 19 septembre 2019  

    XVIIe colloque international de l’Association Française des Historiens des Idées Politiques (AFHIP)

    Patrick Charlot, « Les Fonctions publiques en Europe », le 05 décembre 2019  

    Organisé par le CREDESPO, Université Bourgogne avec les soutiens de la Maison de l'Europe, l'Ecole Nationale des Greffes, la Mission de recherche Droit et Justice et le M2 DRHFP - Master 2 Droit des Ressources Humaines des Fonctions Publiques

    Patrick Charlot, « Le Traité de droit constitutionnel de Léon Duguit », le 07 novembre 2019  

    Colloque organisé par le CREDESPO, Université de Bourgogne, sous la direction scientifique de Patrick Charlot, Nathalie Droin et Delphine Espagno-Abadie.

    Patrick Charlot, « La propriété dans l'oeuvre de Léon Duguit », "Pensée politique et propriété" - XXVIe Colloque international de l'AFHIP, Toulouse, le 17 mai 2018 

    Patrick Charlot, « La France des 13 régions », le 04 avril 2019  

    Organisé par le CREDESPO, Université de Bourgogne, sous la direction d’Aurore Granero, Maître de conférences en droit public

    Patrick Charlot, « L'ordre public », le 01 février 2019  

    Organisée par le Cercle des jeunes chercheurs en droit – CEJED, sous la direction scientifique de Charles Bugnot, Président du CEJED et Lucie Chicot, vice-présidente en charge des affaires générales du CEJED

    Patrick Charlot, « Le droit de l'environnement - 30 ans d'intégration. Bilan et perspectives », le 27 septembre 2018  

    porté par Emmanuelle Juen, Maître de conférences de droit privé et Aurélie Tomadini, Maître de conférences de droit public -Université de Bourgogne

    Patrick Charlot, « La loi dite "sécurité et liberté du 2 février 1981" : une illustration du dilemme sécurité versus liberté », La sécurité en droit public, Aix-en-Provence, le 03 mai 2017 

    Patrick Charlot, « Justice des hommes, justice de l’au-delà », le 08 juin 2018 

    Patrick Charlot, « Les groupes parlementaires », le 24 mai 2018 

    Patrick Charlot, « Les accessoires de l'immeuble », le 06 avril 2018 

    Patrick Charlot, « Le non-renvoi des questions prioritaires de constitutionnalité », le 26 octobre 2017  

    Sous la direction de Nathalie Droin, Maître de conférences HDR en droit public et d’Aurélia Fautré-Robin, Maître de conférences en droit privé et sciences criminelles

    Patrick Charlot, « La religion dans la pensée politique de Charles Péguy (eau bénite et pétrole de la Commune) », Pensée Politique et Religion - XXVe colloque international de l’AFHIP, Aix-en-Provence, le 15 septembre 2016  

    AFHIp, XXVe colloque international, 'Pensée Politique et Religion", Aix-en-Provence, 15-16 sept. 2016

    Patrick Charlot, « Comment rédiger une décision de justice au 21e siècle ? », le 16 juin 2017  

    Organisé avec le soutien de la Mission Droit et Justice (Ministère de la justice) sous la Responsabilité scientifique de Fanny Malhiere, Maître de conférences à l’Université de Bourgogne

    Patrick Charlot, « Quand l’interprétation se fait loi (IVe - VIIIe siècle) », le 09 juin 2017 

    Patrick Charlot, « La pensée constitutionnelle de Robespierre », le 18 mai 2017 

    Patrick Charlot, « La réécriture de la Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse : une nécessité ? », le 03 novembre 2016  

    Sous la direction de Nathalie Droin, Maître de conférences HDR en droit public et Walter Jean-Baptiste, Maître de conférences en droit privé et sciences criminelles, CREDESPO

    Patrick Charlot, « Du mariage selon Léon blum », XXIVème colloque de l'AFHIP "Pensée politique et famille", Dijon, le 21 mai 2015 

    Patrick Charlot, « L’œuvre de Léo Hamon », le 27 mai 2011 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Mathilde Grandjean, La protection des libertés de l’esprit par les juges ordinaires, thèse soutenue en 2023 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Nathalie Droin, membres du jury : Camille Broyelle (Rapp.), Evan Raschel (Rapp.), Thomas Hochmann et Christophe Bigot  

    Si la décision « liberté d’association » du Conseil constitutionnel rendue en 1971 a marqué un tournant significatif dans la protection des libertés, érigeant ledit Conseil en protecteur des libertés fondamentales, les juges non-constitutionnels, autrement qualifiés de « juges ordinaires », disposent eux aussi d’un rôle prépondérant, sinon plus important, au sein du système de protection des droits et libertés fondamentaux. Les difficultés pratiques pour un particulier à saisir le Conseil constitutionnel ou la Cour européenne des droits de l’homme rend, en effet, toujours nécessaire l’intervention d’un juge, administratif ou judiciaire, devant se prononcer sur la violation, à la supposer établie, de sa liberté. Or, l’actualité de ces dernières années montre avec acuité que certaines libertés, et plus particulièrement celles que l’on qualifie de l’esprit, sont tristement attaquées. Il revient alors aux juges ordinaires la délicate mission de protéger ces libertés qui touchent à l’essence même des sociétés démocratiques et contribuent à l’épanouissement intellectuel et personnel de chaque individu. L’observation de l’état actuel du droit démontre que les juges ordinaires ont élaboré, d’une façon différente mais pour le moins complémentaire, un cadre jurisprudentiel garant des libertés de l’esprit. Pour ce faire, ils n’ont pas hésité à mobiliser pleinement tous les moyens juridiques mis à leur disposition leur permettant d’endosser plus radicalement leur fonction de « juges-créateurs » et de « juges-contrôleurs » du cadre normatif régissant les libertés de l’esprit, témoignage d’une complémentarité fonctionnelle entre ces derniers. Toutefois, la protection des libertés de l’esprit par deux ordres de juridictions – de culture radicament différente –, à laquelle s’adjoint une protection non-juridictionnelle, n’en finit pas d’interroger tant elle met en lumière les réalités institutionnelles de répartition des compétences, qu’elle confirme l’inéxorable montée en puissance des juges ordinaires dans la protection des libertés de l’esprit.

    Cherubin Ruvogo wa ruvogo, la présidence de l'Assemblée nationale en France depuis 1870, thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Bernard Quiriny  

    Étudier l'institution de la présidence de l'assemblée nationale française depuis 1870, d'un point de vue institutionnel, juridique, politique et historique

    Marie-Suzel Tabard, Guerre et droit constitutionnel : statique et dynamiques du Droit constitutionnel par le prisme du fait guerrier, thèse soutenue en 2022 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Nathalie Droin, membres du jury : Jacky Hummel (Rapp.), Céline Roynier (Rapp.), Véronique Champeil-Desplats  

    La guerre est un fait de l'Histoire des Hommes. Le Droit constitutionnel est, pour le Droit public, le droit fondamental qui encadre et soumet au Droit, depuis 1789, aussi bien l'État que les membres de la Nation.On s'aperçoit, en analysant les faits et le Droit depuis 1789, que c'est le rapport des Hommes à la guerre, des Hommes à l'État et des Hommes à ce qu'ils attendent de l'État, qui fonde la démarche même d'écrire le Droit constitutionnel, d'écrire une Constitution en 1791 et à partir de cette date. Ce texte est écrit en réaction à la guerre et pour parvenir à la paix, à un absolu de paix. Malgré cette démarche et cette intention, la guerre parvient sans cesse à faire changer de texte voire de régime, dans une perspective toujours d'amélioration, pour et vers la paix.Cette thèse est dédiée à la compréhension de ces mouvements constitutionnels, des moments de construction ou de reconstruction voire d'errance de ce Droit. Elle est dédiée à la compréhension de ce Droit constitutionnel écrit qui tente d'établir, d'instituer, malgré tout, par l'outil de l'écrit et la pratique de cet écrit. Elle est dédiée à l'observation d'un Droit constitutionnel qui est constitutionnel mais avant tout constitutif. Un Droit constitutionnel qui, du fait de la guerre, semble incarner un projet juridique commun au service de la paix ou d'une paix. On peut observer cette incarnation grâce à l'analyse de la statique et des dynamiques du Droit constitutionnel. Cette distinction étant elle-même, par un effet de mise en abîme, constituée par l'analyse des conséquences de la guerre sur le Droit constitutionnel depuis 1789.

    Aurélie Lahaie, La réception du droit constitutionnel par les utopistes français au XIX° siècle : (1789-1914), thèse soutenue en 2022 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Bernard Quiriny, membres du jury : Anne-Sophie Chambost (Rapp.), Éric Gasparini (Rapp.)  

    Cette thèse s'interroge sur la réception du droit constitutionnel dans les Utopies pensées d'une part et dans les Utopies pratiquées d'autre part. Nous tentons de démonter par ce travail que la quasi totalité des utopistes français au XIXe siècle (1789 - 1914) n'ont pas pu faire l'impasse de cette innovation politique.Si certains de ces auteurs se montrent sceptiques au vu de l'origine libérale des Constitutions par exemple, ils ne purent pour autant pas faire autrement que d'intégrer a minima à leurs œuvres certains principes phares du droit constitutionnel comme le principe de souveraineté ou le principe de séparation des pouvoirs par exemple. Ce fut le cas de Pierre-Joseph Proudhon, de Charles Fourier, de Saint-Simon ou bien encore d'Auguste Comte pour ne citer que quelques exemples.Les autres utopistes, convaincus des bienfaits de l'outil constitutionnel une fois repensé, innovent en y intégrant des matières nouvelles comme la famille, l'éducation ou bien encore la vie quotidienne. Ils initient dit autrement avant l'heure un mouvement bien connu aujourd'hui: la constitutionnalisation des branches du droit dans leurs projets constitutionnels respectifs. Ce fut le parti pris entre autres par Pierre Leroux, Étienne Cabet ou bien encore par Lamennais pour ne citer que les utopistes les plus connus.Réceptionner le droit constitutionnel dans les Utopies pratiquées fut nettement plus compliqué. Dans l'impossibilité de concurrencer le droit constitutionnel effectif, les utopistes vont utiliser des subterfuges pour pouvoir expérimenter leurs projets constitutionnels en passant par les formes légales de l'association et de l'entreprise d'une part, en mêlant dispositions constitutionnelles et statuts d'autre part.La réussite de ces stratagèmes au sein même des essais communautaires, qu'ils aient eu lieu en France ou à l'étranger (Brésil, États-Unis, Mexique) est à nuancer comme plus globalement l'échec des expérimentations par rapport aux États.

    Hélène Truchot, Le droit constitutionnel de René Capitant, thèse soutenue en 2018 à Bourgogne FrancheComté, membres du jury : Jacky Hummel (Rapp.), David Mongoin (Rapp.), Bernard Quiriny, Jean-Marie Denquin et Patrice Rolland  

    René Capitant (1901-1970), professeur de droit public, résistant, député et ministre gaulliste, lègue une œuvre constitutionnelle qui n’a jamais fait l’objet d’une analyse juridique exhaustive. Souvent critiques et parfois précurseurs, ses écrits doctrinaux et politiques présentent un intérêt qui réside autant dans les développements théoriques questionnant l’origine du droit positif à travers sa réception par les consciences individuelles que dans les aspects pratiques portant sur l’évolution des régimes français. Par une approche dynamique du droit constitutionnel où s’entremêlent histoire constitutionnelle, pratiques institutionnelles et doctrines philosophiques et politiques, le droit constitutionnel de René Capitant invite à dépasser les textes pour s’interroger sur la légitimité constitutionnelle de la démocratie française.

    Ludovic De Thy, L’écriture des lois constitutionnelles de 1875 : La fondation de l'ordre constitutionnel de la IIIe République, thèse soutenue en 2017 à Bourgogne FrancheComté, membres du jury : Jacky Hummel (Rapp.), Arnaud Le Pillouer (Rapp.), Karen Fiorentino, Marcel Morabito, Bernard Quiriny et Patrice Rolland  

    Pas de résumé

    Édouard Bédarrides, Réviser la constitution : une histoire constitutionnelle française, thèse soutenue en 2014 à Dijon, membres du jury : Marcel Morabito (Rapp.), Patrice Rolland (Rapp.), Éric Desmons  

    Au cours de l’histoire constitutionnelle française, l’expression « pouvoir constituant » a toujours été ambivalente. Sous la plume des juristes et des théoriciens ou professée à la tribune des assemblées politiques, elle n’a cessé de désigner, indistinctement, l’organe constituant ou la fonction constituante. Si la diversité des situations offertes par le premier cas a été facilement et rapidement acceptée (exercice du pouvoir constituant par une assemblée, par une personne, par le corps électoral), le second a longtemps véhiculé une alternative passée sous silence entre la rédaction et la modification de la constitution. Malgré l’utilisation du vocable « pouvoir de révision » par Georges Burdeau en 1930 ou la distinction pérenne de Roger Bonnard entre un pouvoir constituant originaire et un pouvoir constituant dérivé, la vision unitaire de la fonction du pouvoir constituant s’est imposée jusqu’à nous. Cela étant, une autre acception de la fonction constituante, selon qu’elle instaure ou qu’elle modifie l’ordre juridique, permet une relecture de l’histoire constitutionnelle française, jamais entreprise sous cet angle. Celle où, d’une part, le « pouvoir constituant » est cantonné à, et ne désigne que, la fonction de fondation de l’ordre juridique, et où d’autre part, le « pouvoir de révision », prévu ou non par le texte constitutionnel, a pour fonction de protéger et d’améliorer la Constitution.

    Jacques Rachet, Les socialistes français face à la question constitutionnelle sous la Troisième République, thèse en cours depuis 2014 

    Eloko Basombo Lambert, Sortie de crise au Congo-Zaïre , thèse soutenue en 2014 à Dijon 

    Nathalie Droin, Les limitations à la liberté d'expression dans la loi sur la presse du 29 juillet 1881 , thèse soutenue en 2009 à Dijon  

    La loi sur la presse du 29 juillet 1881 est l’une des grandes oeuvres libérales de la IIIème République. Régulièrement modifiée pour s’adapter aux besoins de la société, cette loi est censée garantir la liberté d’expression tout en la limitant, aucune liberté n’étant absolue. Les limitations à la liberté d’expression paraissent légitimes en démocratie tant qu’elles ne constituent pas un délit d’opinion, c’est-à-dire l’interdiction d’une opinion que le pouvoir juge mauvaise. L’intention originelle du législateur de 1881 était bien d’abroger et d’interdire ce type de délits. Les interventions législatives ultérieures, créant de nouveaux délits de presse, ont pourtant réalimenté la polémique, de nombreux auteurs y voyant la résurgence de délits d’opinion. Ces analyses méritent néanmoins discussions et nuances. Le délit d’opinion a bien disparu de la loi sur la presse, au profit de la résolution d’un conflit de droits qui s’effectue tantôt par une conciliation des droits en conflits (la liberté d’expression avec la protection de l’ordre public et les droits d’autrui), tantôt par une neutralisation de l’un des droits en conflit (exemple du discours «négationniste»). Cependant, il faut aussi admettre la permanence et la résurgence du délit d’opinion. Il n’a en effet jamais totalement disparu de la loi sur la presse, que ce soit en 1881 ou dans les modifications législatives ultérieures. Le législateur paraît même avoir été suivi en ce sens par le juge qui semble tenté, à travers l’application particulière de certaines infractions (injure aux sentiments religieux, diffamation) par la réintroduction de délits fort peu compatibles avec les idéaux démocratiques.

    Caroline Bugnon, La construction d'un ordre public sexuel, thèse soutenue en 2008 à Dijon en co-direction avec Yan Laidié  

    Est-il possible d’imaginer un couple plus tumultueux que celui que forment la sexualité et le droit ? Activité humaine reflétant ce que l’individu a de plus intime, la sexualité ne devrait pas appeler l’intervention du droit, a fortiori depuis que ce dernier prône le principe de la neutralité éthique en la matière. Pourtant, malgré la consécration d’une liberté sexuelle au profit des individus en tant que composante du droit au respect de la vie privée, les autorités étatiques ne parviennent pas à détourner leur regard de la chambre à coucher des administrés. Elles légitiment leur intervention au nom de valeurs communes qu’elles entendent imposer aux citoyens et qui composent finalement ce que l’on a choisi d’appeler un ordre public sexuel. Ces valeurs communes, reflets de la fonction symbolique du droit, sont le respect du principe du consentement à l’acte sexuel et le respect du principe de la différence juridique des sexes. Si le premier signifie que le droit pénal est appelé à intervenir sous réserve d’une atteinte portée à la liberté sexuelle d’un individu par le biais de la violation de son consentement, le second principe s’avère être davantage un principe justificatif du privilège accordé au couple hétérosexuel qui, parce qu’il reflète les lois de la nature et peut mettre sa sexualité au service de la perpétuation de l’espèce humaine, se voit accorder le privilège exclusif du mariage et de la filiation. Les individus homosexuels se trouvent nécessairement en marge du droit. Tel est l’agencement des deux principes du consentement à l’acte sexuel et de l’altérité sexuelle que défend le législateur. L’ordre public tel qu’il a été façonné n’est pourtant pas figé ; il représente un ordre public davantage culturel que naturel et ses frontières fluctuent au gré de l’évolution des mentalités.

    Agnéro Privat Mel, Les enjeux de la Deuxième République ivoirienne, thèse soutenue en 2007 à Dijon en co-direction avec Albert Bourgi  

    Née (en août 2000) après le putsch qui renversa sa devancière (en décembre 1999), la 2ème République ivoirienne s’installe avec pour principaux enjeux : la consolidation de la construction nationale et le renforcement de l’équilibre des pouvoirs. Pour y parvenir, elle épousera pourtant les grands traits de l’ordre constitutionnel ancien. Les initiatives étatiques pour créer les conditions de la paix sociale et consolider l’unité nationale ont trouvé dans la loi fondamentale leur source d’inspiration. Elle organise l’équilibre des pouvoirs que la vitalité remarquée des pouvoirs publics dans un contexte de pluralisme politique permet de préserver. C’est dans ce contexte que survint le coup d’Etat manqué de septembre 2002 pour comprendre le fonctionnement régulier des institutions étatiques et fragiliser encore plus la consolidation de la construction nationale.

    Albert Bourgi, Les fondements philosophiques de la législation civile (droit roumain et droit français), thèse soutenue en 2006 à Dijon 

    Mesmin Saint-Hubert, La Cour suprême de l'Inde, gardienne de l'ordre constitutionnel démocratique, thèse soutenue en 2006 à Dijon 

    Virginie Donier, Le principe d'égalité dans l'action sociale des collectivités territoriales, thèse soutenue en 2004 à Besançon en co-direction avec Michel Verpeaux  

    Les échelons locaux ont été progressivement associés à la mise en œuvre de l'action sociale, cela conduit alors à s'interroger sur le point de savoir si cette association ne porte pas atteinte à l'égalité. La réponse à cette question diffère selon la nature de l'intervention. Dans le cadre des interventions sociales obligatoires, un seuil minimum d'égalité territoriale doit être respecté ; ces interventions sont donc caractérisées par la prééminence du principe d'égalité sur le principe de libre administration. En revanche, dans le cadre des interventions sociales facultatives, la place dévolue au principe de libre administration limite la portée du principe d'égalité.

  • Camille Dolmaire, Ordre public et laïcité, thèse soutenue en 2022 à Limoges sous la direction de Jean Morange et Virginie Saint-James, membres du jury : Gwénaële Calvès (Rapp.), Vincent Valentin (Rapp.)    

    Les notions d’ordre public et de laïcité font, depuis quelques décennies, l’objet de rencontres remarquées dans l’ordre juridique. De l’interdiction du port des signes religieux ostensibles par les élèves de l’enseignement public primaire et secondaire aux arrêtés interdisant le port de tenues de baignade à connotation religieuse sur des plages publiques, en passant par l’interdiction de la dissimulation du visage dans l’espace public : toutes ces questions ont pour point commun d’impliquer à la fois l’ordre public et la laïcité. Les deux notions en ressortent parfois renouvelées : extension de la portée de la laïcité à des usagers du service public, enrichissement des composantes de l’ordre public... Elles semblent entretenir des relations, l’une avec l’autre, que l’on ne peut se résoudre à analyser comme étant fortuites. Une analyse de celles-ci doit permettre de comprendre en partie les mutations observées. Ainsi, la distinction des notions est maintenue à certains égards, mais révèle aussi l’insuffisance d’une approche séparée pour cerner pleinement leurs contours respectifs. Une certaine convergence des notions s’observe et permet d’apporter un éclairage nouveau à leurs définitions.

    Jeremy Lindemann, L'ultra-royalisme sous la Restauration (1815-1830) : entre traditionalisme monarchique et parlementarisme, thèse soutenue en 2022 à AixMarseille sous la direction de Éric Gasparini et Michel Ganzin, membres du jury : Karen Fiorentino (Rapp.), Laurent Reverso (Rapp.)    

    À l’inverse de leurs adversaires libéraux, les ultra-royalistes ont laissé à la postérité l'image d'hommes rétrogrades, profondément rancuniers, hostiles à toute innovation, prônant un retour intégral à l'Ancien-Régime. Toutefois, cette image est loin de refléter la réalité du mouvement ultra-royaliste. L'hostilité des ultras à la Révolution ne fait aucun doute, mais cela ne voulait pas dire nier son existence et revenir à la France de 1788. Leur ambition était de restaurer la monarchie et de faire renouer le pays avec son passé monarchique, tout en prenant en compte les bouleversements sociaux et politiques qui avaient eu lieu. Le grand apport des ultras eut lieu en matière institutionnelle. Ce furent eux qui permirent l’implantation du régime parlementaire en France, en mettant en pratique l’ébauche de ses grands principes. Ce furent les ultras, qui conférèrent un véritable pouvoir législatif aux Chambres de la Restauration en osant proposer et adopter des amendements désapprouvés par le roi. Ce furent encore eux qui tentèrent de soumettre les ministres au contrôle des Chambres par diverses techniques comme le pétitionnement ou l’adresse. En s’appuyant sur l’exemple de l’Angleterre, ils estimèrent qu’un conflit entre l’exécutif et les Chambres devenait impossible si le ministère bénéficiait d’une majorité de soutiens dans chacune des deux Chambres, et surtout la Chambre basse. En énonçant cet axiome, les ultras établissaient la responsabilité politique des ministres devant les Chambres, qui est le principe essentiel du régime parlementaire

    Nicolas Akar, Alexandre-Auguste Ledru-Rollin (1807-1874) : les conceptions politiques d'un néo-jacobin, thèse soutenue en 2021 à AixMarseille sous la direction de Julien Broch et Rémy Scialom, membres du jury : Karen Fiorentino (Rapp.), Laurent Reverso (Rapp.)    

    Cette recherche est consacrée aux idées politiques et sociales de Ledru-Rollin. De son point de vue, la forme républicaine de l’État est la conséquence normale du principe de la souveraineté du peuple. De plus, elle est inévitablement démocratique puisque chaque citoyen détient une parcelle de souveraineté. L’instauration du suffrage universel à la base de la structure étatique est le meilleur instrument permettant aux citoyens de s’affirmer collectivement comme un régime politique légitime et pérenne. Elle est surtout un moyen nécessaire de l’obtention pacifique des réformes sociales indispensables. Ledru-Rollin dit d’ailleurs à cet égard : « La réforme électorale a pour point de départ et pour but le suffrage universel ; la réforme politique a pour condition la réforme sociale ». Telle est la devise autour de laquelle le néo-jacobin veut réunir tous les démocrates du pays, pour préparer sa République sociale universelle, rêvée sous la Monarchie de Juillet et laborieusement mise en place au début de la IIe République par le gouvernement provisoire. Toutefois, ses opposants vont par la suite démanteler ces réformes une à une. Déçu de l’expérience de la récente République, il veut consacrer le peuple par l’éducation afin qu’il puisse se mêler de la vie politique de son propre pays dans le but de contrôler ses représentants et prendre son destin en main

    Moussa Aguibou Ouattara, La rationnalisation de la justice administrative au Mali, thèse soutenue en 2021 à Toulon sous la direction de Grégory Marchesini, membres du jury : Alioune Fall (Rapp.), Didier Baisset (Rapp.), Bakary Camara, Bénédicte Fischer et Sylvie Torcol    

    La recherche de rationalisation de la justice administrative au Mali est partie d'un constat : celui de la méconnaissance de cette institution par beaucoup de citoyens. Cette méconnaissance s'explique essentiellement par la dichotomie entre la rationalité du droit étatique - dont les textes sont interprétés par la justice administrative d'une part et régissent son fonctionnement d'autre part - et la rationalité sociale. Dans ce pays, il existe un pluralisme de système de normes. A coté des règles officielles subsistent dans la pratique d'autres phénomènes normatifs issus des traditions et du droit musulman. Sans occulter ses avancées notables de l'indépendance à nos jours, la justice administrative reste perfectible. C'est pourquoi, à partir du standard de "raisonnable" utilisé - pour souplesse - à l'aune des outils offerts par l'analyse juridique, l'anthropologie et la sociologie du droit, nous avons analysé les phénomènes normatifs en présence et fait des propositions pour une refondation du processus de production des règles du droit public, dans la première partie. Dans une seconde partie, nous avons interrogé le fonctionnement au quotidien de l'institution, son indépendance par rapport aux influences extérieures, son accessibilité et la communicabilité de ces décisions.

    Matthieu Polaina, La notion de démocratie sociale, thèse soutenue en 2021 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Elsa Forey, membres du jury : Virginie Donier (Rapp.), Arnaud Coutant (Rapp.), Yves Poirmeur  

    La démocratie sociale bénéficie de définitions très diverses. Selon les auteurs, les textes et les époques, elle peut renvoyer à des éléments assez éloignés. Plutôt que d’étudier un de ces sens, ce travail a eu pour ambition d’expliquer cette polysémie et d’en faire ressortir la cohérence générale. Il apparaît alors que chacune des significations de la démocratie sociale peut se ranger derrière la définition suivante : la démocratie sociale est une démocratie d’individus situés, c’est-à-dire une conception de la démocratie qui s’appuie sur une définition matérialiste du peuple. Toutefois, une série de lois récentes en droit du travail menace la cohérence générale de la notion de démocratie sociale en modifiant l'un de ses éléments de définition.

    Romain Neveu, Benjamin Constant et la construction du régime parlementaire (1814-1830), thèse soutenue en 2014 à Paris Est sous la direction de Patrice Rolland, membres du jury : Pierre-Henri Prélot (Rapp.), Alain Laquièze (Rapp.), Éric Desmons    

    Théoricien du régime républicain de 1795 à 1810, Benjamin Constant se doit d'adapter son système institutionnel à la Restauration des Bourbons en 1814. Cependant son attachement à la monarchie constitutionnelle, illustrée par sa participation à la rédaction de l'Acte additionnel durant les Cent-jours n'entraîne pas une renonciation à sa pensée libérale.Malgré cette fidélité apparente aux principes libéraux qu'il défendait déjà en 1800 au sein du Tribunat, et qui entraîna son expulsion en 1802, la pratique de la monarchie constitutionnelle le confronte à différents problèmes auxquels ses écrits théoriques ne répondent pas; ainsi, le pouvoir royal constitue-t-il véritablement un pouvoir neutre, ou son pouvoir de nomination des ministres ne l'entraîne-t-il pas à intervenir directement dans les affaires du pays? De plus, Une fois élu député, en 1819, c'est aussi l'importance des droits de la minorité qu'il doit défendre, notamment envers la majorité ultra de la Chambre «retrouvée» de 1824, et c'est donc l'importance du règlement de l'assemblée, seul cadre légal auquel est astreint la majorité, qu'il va développer.Mais la monarchie constitutionnelle suppose aussi la responsabilité des gouvernants, celle des députés par la réélection, mais aussi celle des ministres, élément central du régime parlementaire. Cette responsabilité ministérielle oscillant entre procédure pénale spéciale et justification politique, comme l'illustre l'acte d'accusation envers Villèle auquel participe Constant en 1827. Mais le contrôle des gouvernants s'effectue aussi indirectement par l'opinion publique dont les journaux sont le relais. Leur développement exponentiel au début du XIXème siècle, expliquant l'importance accordée par Constant aux différentes législations sur la presse intervenant de 1814 à 1830.En tant que journaliste, homme politique et député, Constant participe directement à l'élaboration du gouvernement représentatif qui va devenir le régime parlementaire sous la Monarchie de Juillet, mais cette confrontation à la vie politique l'entraîne-t-elle à abandonner certains éléments de sa doctrine, ou tout au moins à faire évoluer certains éléments pour les adapter à la pratique? De plus, son intervention est-elle réellement décisive dans la mise en place des différents éléments du régime parlementaire ou les désaccords avec les autres libéraux ou avec les doctrinaires l'entraînent-ils à la marge?C'est donc au travers de l'ensemble de son œuvre théorique, ainsi que de ses différents articles de journaux mais aussi par sa participation aux débats de la Chambre des députés et enfin par l'analyse des différentes théories s'affrontant sur le sens de la Charte et la pratique de la Monarchie constitutionnelle, que le rôle de Constant dans la construction du régime parlementaire pourra être analysé.

    Katharina Braig, Umweltschutz durch die Europäische Menschenrechtskonvention, thèse soutenue en 2012 à Strasbourg sous la direction de Olivier Jouanjan et Stephan Breitenmoser, membres du jury : Oliver Diggelmann (Rapp.)    

    La thèse est structurée en deux parties. La première constitue un résumé de la jurisprudence strasbourgeoise en matière de l’environnement. La deuxième partie porte sur le fondement théorique de la protection de l’environnement par la Convention Européenne des Droits de l’Homme à savoir la doctrine des obligations positives ainsi que sur les droits et devoirs qui, selon la jurisprudence, en découlent pour les différents acteurs. Le concept des obligations positives ne pouvant pas être appliqué sans restriction dans le domaine de l’environnement, les limites fixées par la CEDH afin de réduire les difficultés que peuvent connaître les Etats sont abordées. La question se pose aussi de savoir quelle norme conventionnelle est la mieux adaptée pour contribuer à la protection de l’environnement en application du concept des obligations positives. Ainsi, notamment l’importance de l’art. 8 CEDH et son rôle passe-partout dans le cadre des questions liées à l’environnement sont discutés.

    Ahmed Ali Abdallah, Le statut juridique de Mayotte. Concilier droit interne et droit international ; réconcilier la France et les Comores, thèse soutenue en 2011 à La Réunion sous la direction de Laurent Sermet, membres du jury : Sylvie Torcol, Mita Manouvel, Jean-Baptiste Seube et Anil Gayan    

    Tout semble avoir été dit sur Mayotte, les Comores et la France, or le statut juridique de ce territoire n'a pas encore livré tous ses secrets, ni épuisé tous ses effets. La problématique générale de cette thèse consiste à savoir comment ce statut juridique de Mayotte peut rendre compte de la double identité, de la double appartenance de cette île. La réponse à cette question générale se décline en deux aspects très complémentaires : 1) Peut-on penser Mayotte abritée du droit international ? La réponse à cette question est négative ; 2) Peut-on penser Mayotte uniquement par référence au droit de l'État français ? Là aussi, la réponse est négative. La thèse défendue s'illustre comme suit : elle préconise la vocation internationale du statut de Mayotte et la vocation franco-comorienne de celui-ci. La vocation internationale du statut de Mayotte part de l'idée qu'il faut, aujourd'hui, dépasser le statu quo qui préside au différend territorial entre la France et les Comores. Ce statu quo est l'expression d'un antagonisme et d'un « silence » sur les rapports entre droit interne et droit international. Ce « silence » montre une opposition entre les Comores pro-internationalistes et la France, pro-interniste. Aucun dialogue ne s'ensuit. Les solutions du droit international sont au nombre de deux : une solution stricte, par application du principe de l'uti possidetis juris, soit le rattachement du territoire de Mayotte aux Comores. Une seconde solution très innovante consisterait en l'exercice d'une co-souveraineté franco-comorienne sur Mayotte. En l'état des forces politiques, les solutions du droit international paraissent délicates à mettre en oeuvre. Aussi la thèse du maintien de Mayotte française semble devoir l'emporter, mais dans une perspective modernisée. Voilà quelle pourrait être l'issue du dialogue droit interne et droit international. La vocation franco-comorienne de Mayotte signifie que le maintien de Mayotte française doit se penser en termes de double appartenance. Le renoncement, accepté par l'État comorien, devra être accompagné d'une coopération internationale bilatérale forte. C'est pourquoi le statut mahorais doit se penser en termes de double identité. Dans ces conditions, un dialogue véritable entre l'État français et l'État Comorien sur Mayotte française serait établi. On peut penser ce dialogue durable car il ne tend à donner une satisfaction exclusive ni à l'un ou ni à l'autre des protagonistes. Autant le dialogue droit interne et droit international favorise les intérêts de l'État français ; autant le dialogue qui s'ensuit doit satisfaire les deux parties. Ainsi, afin de répondre aux interrogations soulevées par notre problématique et pour mieux les appréhender, notre étude est divisée en deux parties. La première est consacrée à la vocation internationale du statut de Mayotte. La deuxième partie présente la vocation franco-comorienne du statut de cette île.

  • Ragaz Jalal Khurshid, L'organisation des entités territoriales en Irak : entre dualisme fédéral et décentralisation, thèse soutenue en 2020 à Nantes sous la direction de Renan Le Mestre, membres du jury : Céline Lageot (Rapp.), Stéphanie Pavageau  

    Afin d’organiser leurs entités territoriales, les États du monde choisissent, le plus souvent, entre le système fédéral et la décentralisation. L’Irak est une exception, dans la mesure où il fait coexister ces deux organisations territoriales. En vertu de la Constitution irakienne de 2005, les entités territoriales sont, en effet, réparties entre deux catégories, les Unités Administratives Locales (UAL), soumises à un régime de décentralisation, et les régions, qui ont le statut d’entités fédérées constitutives de l’État irakien. Cela donne une forme particulière à l’organisation de ce dernier. Cette spécificité ne résulte pas uniquement d’une organisation des entités territoriales faisant coexister dualisme fédéral et décentralisation administrative. Elle tient tout autant à la façon dont ces notions sont mises en oeuvre nationalement. Le fédéralisme irakien ne constitue, en effet, pas une réplique de celui pratiqué aux États-Unis, au Canada ou en Allemagne, pas plus que la décentralisation irakienne n’est un décalque de celle qu’on rencontre en France. Ce caractère sui generis s’explique, pour une large part, par le caractère encore inachevé de la reconstruction du paysage local irakien entreprise depuis 2003. Dans cette thèse, nous allons essayer de répondre aux questions-clé suivantes. Comment est-il possible de faire coexister, dans un même État, système fédéral et décentralisation ? Quelles sont les perspectives d’évolution de ce dualisme ? Le fédéralisme asymétrique actuel, qui ne concerne que la seule région autonome du Kurdistan, peut-il évoluer vers un fédéralisme généralisé à l’ensemble de l’Irak ? Pourrait-il éventuellement être une source d’inspiration pour d’autres pays ?

    Florence Lefebvre-Rangeon, L' émergence d'un modèle sportif européen , thèse soutenue en 2014 à Limoges sous la direction de Charles Dudognon et Jean-Pierre Karaquillo  

    La rencontre entre normes sportives et droit de l'Union européenne, initialement fortuite, reste aujourd'hui désordonnée. Ainsi l'étude de l'agencement entre l'ordre juridique sportif et l'ordre juridique européen révèle une "relevance" insatisfaisante : l'efficacité juridique de chacun des deux ordres vis à vis de l'autre s'en trouve affaiblie. Afin d'y remédier, il convient de proposer un modèle juridique susceptible de fournir une répartition claire des compétences entre autorités sportives et autorités de l'Union. Peut alors émerger une gouvernance européenne du sport capable d'ordonnancer les relations entre l'ordre juridique sportif et l'ordre juridique européen, à partir de la notion de "modèle sportif européen". Etudiant comment l'Union européenne appréhende une compétence nouvelle, l'occasion doit en outre être saisie d'en tirer des leçons quant à la nature juridique de celle-ci. D'autant que la compétence européenne en matière de sport s'avère originale au regard du principe d'attribution, puisqu'il ne s'agit pas d'un champs régulé par les Etats mais par un mouvement sportif de nature privée, fortement hiérarchisé et revendicateur de son autonomie.

    Julien Sausse, Ecrire la Constitution républicaine au XIXe siècle : la Constitution de 1848 et les Lois Constitutionnelles de 1875, thèse soutenue en 2013 à AixMarseille sous la direction de Éric Gasparini, membres du jury : Martial Mathieu (Rapp.), Marcel Morabito, Jean-Louis Mestre et Michel Ganzin  

    Loin d’être une œuvre de pure théorie, l’écriture d’une Constitution républicaine au XIXe siècle exige de ses auteurs d’adapter leurs convictions idéologiques aux réalités politiques. L’étude des procès-verbaux de la commission de rédaction de la Constitution de la IIe République et des commissions des Trente chargées d’examiner les projets des Lois Constitutionnelles de 1875, révèle justement l’état des forces en présence au sein des Assemblées Constituantes de 1848 et de 1871. Tandis que l’historiographie a parfois laissé penser que la IIe République était un régime aux agencements institutionnels maladroits qui ont servi les ambitions personnelles de Louis-Napoléon Bonaparte et que les Lois Constitutionnelles de 1875 étaient une œuvre purement circonstancielle destinée à sortir d’un régime provisoire, la mise en perspective de ces deux normes suprêmes démontre un continuum des valeurs entre ces régimes. En effet, l’étude comparative des deux Constitutions républicaines du XIXe siècle souligne leurs traits de caractères communs. Ceci peut surprendre puisque la IIe République a souvent été comprise comme une œuvre rationnelle inspirée des premières expériences constitutionnelles françaises alors que le modèle proposé en 1875 est supposé se rattacher au régime orléaniste. Néanmoins cette impression peut être dépassée par la lecture minutieuse des manuscrits des commissions constitutionnelles et des débats constituants de 1848 et des années 1871-1875.

    Thi an lien Dang, L'amélioration des relations entre l'administration et les citoyens au Vietnam., thèse soutenue en 2012 à Lyon 3 sous la direction de Jean-Luc Albert, membres du jury : Jean-François Davignon (Rapp.)    

    Pour être reconnu « citoyens », les Vietnamiens ont dû subir de longues années de guerre. Une République socialiste indépendante est créée et s’est développée mais la vie des citoyens est toujours difficile en raison notamment de la gestion de l’État à l’égard d’une économie planifiée suivant le modèle bureaucratique. Surmonter ces difficultés et améliorer la vie des citoyens deviennent des tâches urgentes pour l’État vietnamien. Cela a conduit à l’ouverture de Đổi mới (Renouveau) en 1986. Cette réforme économique en faveur du développement de l’économie de marché exige celle de l’administration, notamment en matière des formalités administratives. Cependant, il faut attendre jusqu’en 2001 pour avoir un premier programme de réforme administrative qui est appliqué dans tout ensemble du pays.L’exécution de ces réformes a apporté plusieurs changements dans tous les domaines pour le Vietnam, l’économie s’est développée et le niveau de vie des citoyens est de plus en plus important. Cependant, les inconvénients et les obstacles demeurent. Les citoyens sont toujours mécontents de la lenteur, de la lourdeur et de l’inefficacité de l’administration. De plus, l’adhésion du Vietnam à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), son intégration économique sur le plan national et international, l’élargissement des nouvelles technologies de l’information et de la communication constituent des enjeux forts et nouveaux pour un pays en voie de développement. Ainsi, l’administration doit être plus démocratique, simplifiée, transparente, puissante, professionnelle, moderne et efficace, et favorisant la participation des citoyens à son action afin de mieux répondre à leur nouvelles attentes.

    Melanie Trienbach, Les normes non directement applicables en droit public français, thèse soutenue en 2012 à Strasbourg sous la direction de Patrick Wachsmann, membres du jury : Camille Broyelle (Rapp.), Christine Maugué    

    Le cœur de la problématique relative aux normes non directement applicables réside dans le caractère extrêmement réducteur du raisonnement suivant : la norme est trop imprécise ou n’a pas pour objet de régir la situation juridique, elle ne peut donc pas être appliquée à une espèce sur laquelle elle n’a, par elle-même, aucun effet juridique, par conséquent le justiciable ne saurait s’en prévaloir au soutien de ses prétentions et elle doit être exclue du débat juridictionnel. L’étude commence par une analyse de la démarche d’identification de leur absence d’applicabilité directe. La logique commande de vérifier ensuite si ce caractère a pour corollaire une spécificité du régime juridique des règles : l’applicabilité correspond à une application directe aux autorités publiques et l’absence d’invocabilité de ces norme correspond à leur absence d’application directe aux individus. Or, la justiciabilité des normes non directement applicables est, en réalité, à géométrie tout aussi variable que leurs effets juridiques. Aussi est-il important d’en découvrir les raisons tant théoriques que pratiques, et de proposer d’y apporter quelques aménagements.

  • Kenza Jebrane, Le droit administratif de Georges Vedel, thèse soutenue en 2022 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Yan Laidié, membres du jury : Jacques Petit (Rapp.), Benoît Plessix (Rapp.), Camille Broyelle  

    Georges Vedel a cherché, tout au long de son parcours universitaire, à décloisonner les domaines du droit tout en proposant une approche pluridisciplinaire du droit administratif. Ainsi, sa contribution à la discipline se résume comme la recherche d’une unité conceptuelle en maintenant, avec constance, une pluralité méthodologique. Essentiellement connu pour avoir élaboré la théorie des bases constitutionnelles du droit administratif, le doyen Vedel n’a pas limité son apport du droit administratif à cette seule contribution. Sa théorie s’articule en effet dans une conception plus vaste du droit administratif en tant qu’objet d’étude et en tant que régime de droit, ouvrant ainsi sur des réflexions plurielles relatives à la théorie du droit et de l’État. Ces divers questionnement, qui sont indéniablement la « marque » d’une certaine époque du droit administratif français, ont été abordés avec constance par d’autres grands auteurs de cette discipline. Ils révèlent notamment la poursuite des travaux du doyen Hauriou, mais également des sources d’influence très diverses (de Raymond Carré de Malberg à Hans Kelsen) tout en empruntant divers concepts à la sociologie du droit et à la philosophie. Georges Vedel propose une approche transversale du droit administratif, avec une volonté très marquée de lier, dans un but à la fois théorique et pédagogique, les diverses disciplines du droit.

    Aurélie Tomadini, La liberté d'entreprendre et la protection de l'environnement , thèse soutenue en 2014 à Dijon sous la direction de Philippe Billet 

    Alexia Jenecourt, La désobéissance politique, thèse soutenue en 2008 à Dijon sous la direction de Charalambos Apostolidis  

    La notion de désobéissance politique est particulièrement évocatrice, ne serait-ce que du fait de la médiatisation de ses « défenseurs ». On peut penser, entre autres, à Gandhi, à Martin Luther King, ou pour prendre des exemples français, aux cinéastes et réalisateurs s’opposant au projet de loi Debré en 1997, et aux faucheurs volontaires d’organismes génétiquement modifiés coordonnés par José Bové Elle a néanmoins été peu étudiée par les juristes, surtout français. Or, s’il est indéniable qu’elle connote désordre et illégalité, il s’avère pourtant qu’elle entretient des rapports étroits avec le système juridique. Il semble donc pertinent d’en examiner la teneur. Pour ce faire, il est utile, après avoir spécifié la notion en l’opposant à des concepts voisins et en rappelant son ancrage historique, de s’interroger sur le statut que le droit assigne à la désobéissance politique : est-ce une prérogative protégée, autrement dit la manifestation d’une liberté ? Est-ce au contraire une infraction, et si oui, de quel type? Cette étape est en effet essentielle pour régler le sort des désobéissants qui enfreignent les règles en vigueur pour obtenir une modification du droit existant ou pour modeler le droit en formation. Enfin, en inversant la perspective d’analyse, on peut se demander si ce n’est pas la désobéissance qui révèle en creux les particularités du système juridique et politique…

    Franziska Brüning, La France et Heinrich Brüning , thèse soutenue en 2007 à Dijon sous la direction de Serge Wolikow et Sönke Neitzel  

    Le rôle de Brüning dans les dernières années de la République de Weimar est un sujet classique de l’historiographie allemande, laquelle envisage principalement les contraintes qui ont conditionné sa politique, et les marges de manœuvre qui lui étaient offertes. Ces études révèlent de manière frappante que si la France a poursuivi une véritable politique de blocage à l’égard de Brüning, celui-ci n’a, pour sa part, pas fait preuve de la même habileté diplomatique que Stresemann. Ainsi ces deux attitudes ont-elles contribué, en dépit de Locarno, à une nouvelle dégradation des relations franco-allemandes. Mais dans l’angle mort des problèmes politiques etc. Une question centrale n’a pas été posée : comment les Français ont-ils jugé ce chancelier et cette image a-t-elle influencé les relations politiques entre les deux pays ? Le champ de recherche des relations internationales, qui prend en compte des facteurs tels que les images et l’imaginaire, a fourni les méthodes à l’aide desquelles nous avons pu examiner la thématique de l’influence de l’opinion publique sur la politique extérieure. Notre analyse a montré que toute la France a partagé à l’égard de Brüning un même imaginaire. Nous avons pu constater que Brüning a réveillé les anciennes peurs de l’Allemagne et que la France manquait d’une conception politique univoque. Les méthodes diplomatiques de Brüning et la méconnaissance du danger national-socialiste ont contribué au fait que des arguments d’ordre émotionnel et culturel ont pu légitimer les prises de position françaises en politique extérieure. C’est seulement avec la connaissance de ces éléments que nous pouvons prendre une juste mesure des relations franco-allemandes.

    Bernard Quiriny, La démocratie dans l'oeuvre de Cornélius Castoriadis, thèse soutenue en 2005 à Dijon sous la direction de Claude Courvoisier  

    Politique, philosophie, psychanalyse : la pensée de Cornelius Castoriadis échappe par sa pluridisciplinarité aux classifications traditionnelles. Un thème confère une cohérence à son parcours : celui de la démocratie. Cette thèse se propose de mettre en évidence la permanence de l'idée démocratique dans la pensée de Castoriadis et d'étudier la manière dont évolue sa conception de la démocratie. Restituant au terme son sens radical, Castoriadis envisage d'abord la démocratie comme autogouvernement du peuple ; étendant cette exigence à l'institution sociale dans sa globalité, il l'envisage aussi comme auto-institution de la société. Ce double mouvement de restauration et d'extension du concept s'accompagne d'une relecture des notions centrales de la philosophie politique ; il permet également de rendre sa clarté au concept de démocratie, aujourd'hui particulièrement équivoque.

    Laurence Combet, L'égalité entre nationaux et étrangers en droit public français, thèse soutenue en 2005 à Dijon sous la direction de Michel Verpeaux  

    La nationalité détermine la capacité de jouissance de l’intégralité des droits dans un Etat et l’extranéité entraîne, par définition, une inégalité des droits entre nationaux et étrangers. Toutefois l’application de plus en plus fréquente du principe d’égalité aux étrangers par les différentes juridictions, ainsi que l’affirmation croissante des droits attachés à la personne et non plus aux seuls citoyens ont entraîné un renouvellement du questionnement concernant l’égalité entre Français et étrangers. L’inégalité qui caractérisait le statut de l’étranger est en effet de plus en plus circonscrite à quelques domaines juridiques. D’une part, certains mécanismes spécifiques de la police des étrangers ont disparu et le juge accepte de soumettre la police des étrangers à un contrôle normal dans des cas de plus en plus nombreux. D’autre part, les fondements textuels de l’inégalité juridique entre nationaux et étrangers sont interprétés de manière de plus en plus restrictive. Enfin, l’autonomie normative du principe d’égalité produit une égalisation des conditions juridiques des nationaux et des étrangers. Le juge administratif comme le juge constitutionnel ont appliqué le principe d’égalité aux étrangers et considèrent que la différence de nationalité ne justifie pas nécessairement une différence de traitement et ne suffit pas à établir l’existence d’une différence de situation au regard de l’objet de la règle de droit. De plus, les sources du principe d’égalité se sont multipliées et de nombreuses normes internationales prescrivent un principe de non-discrimination. Le principe de non-discrimination en raison de la nationalité du droit communautaire et l’article 14 de la Convention européenne des droits de l’homme imposent ainsi une égalité des droits entre nationaux et étrangers. Toutefois, l’absence de droit absolu des étrangers au séjour sur le territoire relativise la portée de l’égalité et son application ne permet pas de consacrer une identité des droits avec les nationaux dans tous les domaines.

    Elsa Forey, Les relations entre l'ordre juridique étatique et les ordres confessionnels, thèse soutenue en 2004 à Dijon sous la direction de Claude Courvoisier  

    L’étude des rapports entre l’ordre étatique français et les ordres confessionnels fait apparaître combien ces relations peuvent être plus diversifiées et plus complexes que ce que suggèrent les termes de « neutralité bienveillante » et de « tolérance sympathique » qui ont été dégagés par la doctrine pour qualifier les relations entre les Eglises et l’Etat en France. En droit français, les ordres confessionnels bénéficient d’une indépendance très large sui se traduit par l’incompétence de l’ordre étatique dans les affaires spirituelles. Mas cette autonomie est circonscrite à la sphère proprement spirituelle. En dehors de cette sphère, les institutions religieuses se trouvent dans un rapport de subordination avec l’ordre étatique, comme toute institution infra-étatique. Elles doivent en subir les contraintes et se conformer à ses exigences fondamentales. Ces relations d’indépendance et de subordination s’accompagnent d’une certaine reconnaissance par l’ordre étatique sui se traduit par une prise en considération du droit interne des Eglises dans les litiges qui se trouvent à l’intersection de la sphère spirituelle et de la sphère temporelle ainsi que par une coopération entre la puissance publique et les autorités représentatives des cultes. La reconnaissance étatique peut apparaître antinomique avec le principe de séparation des Eglises et de l’Etat posé par la loi du 9 décembre 1905 et réaffirmé par le pouvoir constituant en 1946 et en 1958. Néanmoins, cette contradiction peut être résolue en s’attachant à déterminer l’étendue et les limites de la reconnaissance des institutions religieuses par l’ordre étatique.

    Emmanuel Delorme, Les pauvres et le droit, thèse soutenue en 2000 à Dijon sous la direction de Charalambos Apostolidis  

    Aujourd'hui la pauvreté est devenue omniprésente dans notre société, avec le développement de la crise de l'emploi. Le droit, qui n'avait jamais cessé de prendre en charge les populations démunies, doit permettre à celles-ci de retrouver une place dans la société civile et politique. Les pauvres, qui n'ont pas été clairement définis par le législateur contemporain, doivent être, au même titre que tout individu, des sujets de droit et des citoyens à part entière. Pourtant l'exercice des droits civils et politiques par les pauvres ne peut avoir de sens, si ceux-ci ne bénéficient pas d'une action de l'Etat, au travers de ce qu'il est convenu d'appeler l'Etat providence, lequel garantira l'exercice des droits économiques, sociaux et culturels.

    Megbegnon Thierry Toffa, La démocratisation de la Côte d'Ivoire et du Nigéria , thèse soutenue en 2000 à Dijon sous la direction de Gérard Fritz  

    L'objectif de cette thèse est de mettre en évidence les dysfonctionnements de l'état en Afrique noire et de démontrer que la démocratie, malgré ses imperfections, demeure la solution appropriée pour aider l'Etat à surmonter ses difficultés. Comme presque tous les états d'Afrique, la Cote d'Ivoire et le Nigéria, les deux pays les plus importants de l'Afrique de l'ouest, sont en crise. En effet, les fondements de ces états sont ébranlés, c'est-à-dire que chacun de leurs éléments constitutifs est la source d'inextricables problèmes. Le principe de l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation est battue en brèche et on assiste à des tentatives de recomposition territoriale, la population est insuffisamment intégrée comme le montrent les différents conflits à caractère ethnique ou religieux, les régimes politiques sont contestés et rejetés. La démocratie apparait aujourd'hui comme la voie la mieux indiquée pour sortir de cet état de crise. Les grandes puissances occidentales en ont fait leur credo et l'imposent aux pays africains. Le Nigéria et la Cote d'Ivoire ont entamé un processus de démocratisation afin de se conformer à cette exigence et de répondre aux attentes multiples des populations. Cela se traduit par une série de réformes dans le domaine économique, politique et social. Les exemples de la Cote d'Ivoire et du Nigéria montrent qu'il s'agit d'un processus difficile, extrêmement fragile, susceptible d'être remis en question comme le prouvent les évènements survenus dans ces pays depuis 1999.

    Sophie Overney, L'immigré, la société française et le droit, thèse soutenue en 1999 à Dijon sous la direction de Charalambos Apostolidis  

    En France, la perception de l'immigré a un impact direct sur les comportements sociaux. L'immigré, d'utile qu'il était à certaines périodes de l'histoire, est en effet devenu la cible des anxiétés sociales. Sa sédentarisation pose au fond la question de l'incorporation de l'immigré à la société française. A cette présence incontestable dans le champ social correspond une absence de l'immigré dans le champ juridique. En effet, l'immigré n'est pas saisi en tant que tel par le droit du fait de l'inexistence d'une catégorie juridique particulière. Aussi se retrouve-t-il dans les deux catégories juridiques établies que sont les étrangers et les nationaux, le partage entre nationaux et étrangers ayant trait à la notion de nation et à la construction de l'Etat-nation. Ceci conduit à envisager d'une part, les voies d'accès à la nationalité française ; et d'autre part, les droits « dérivés » dont est titulaire l'immigré de nationalité étrangère tant en matière d'entrée et séjour en France qu'en matière de regroupement familial.