Jacky Hummel

Professeur
Droit public.
Faculté de Droit et de Science politique

Institut du Droit Public et de la Science Politique
Spécialités :
Philosophie politique.

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • THESE

    Le constitutionnalisme allemand (1815-1918) : le modèle allemand de la monarchie limitée, soutenue en 1998 à Paris 2 sous la direction de Stéphane Rials 

  • Jacky Hummel (dir.), Historiographies constitutionnelles et identités nationales, mare & martin, 2023, Droit & science politique, 254 p. 

    Jacky Hummel, Carl Schmitt: l'irréductible réalité du politique, Cairn et Michalon éditions, 2019, Le bien commun  

    La réception de l'œuvre du philosophe du droit et juriste allemand Carl Schmitt a confronté la scène intellectuelle française à la question de la trahison du clerc. La compromission de Schmitt avec le régime national-socialiste et sa fidélité à un antisémitisme virulent ont jeté un profond discrédit sur la légitimité scientifique d'une œuvre caractérisée par l'affirmation de l'autonomie du politique et empreinte d'une forte nostalgie de la priorité « existentielle » de l'État souverain

    Jacky Hummel (dir.), Les partis politiques et l'ordre constitutionnel: histoire(s) et théorie(s) comparées, Éditions Mare & Martin, 2018, Droit & science politique, 250 p.  

    Présentation de l'éditeur : "Suite aux liens que l'histoire de la démocratie a, peu à peu, tissés entre eux et l'ordre constitutionnel, les partis politiques ne sont plus ces acteurs de la vie publique qu'une doctrine constitutionnelle, méfiante à la vue de leur essor, jugeait extérieurs au monde juridique. En empruntant une voie particulièrement explorée par Maurice Duverger ou Pierre Avril, par laquelle l'étude des partis politiques ne se détache pas de celle de leurs matrices institutionnelles, les contributions réunies dans cet ouvrage se proposent, en privilégiant une démarche comparatiste, d'étudier la place reconnue aux partis politiques dans le droit et l'histoire constitutionnels. Tout en interrogeant l'irréversible conquête de l'ordre étatique accomplie par le pluralisme social, un tel examen est aussi, immanquablement, une entreprise de dévoilement du droit constitutionnel qui permet de prendre la mesure des interactions entre l'ordre juridique formel et l'ordre politique réel. Le présent ouvrage recueille les Actes de la Journée d'études organisée, sous la direction du Professeur Jacky Hummel, à la Faculté de droit et de science politique de Rennes, le 9 décembre 2016, par l'Institut du Droit Public et de la Science Politique (Université Rennes 1)."

    Jacky Hummel, Éric Desmons, Julien Boudon, Le «Tarif» à l'heure des négociations transatlantiques, puf, 2017, 241 p. 

    Jacky Hummel (dir.), Précis de droit constitutionnel, 2e éd., Dalloz, 2015, Bibliothèque Dalloz, 759 p.  

    La 4ème de couverture indique : "L'autolimitation [de l'Etat] se traduit fréquemment par la création d'institutions qui la font durer. C'est toute l'explication de la fondation de la liberté politique par les institutions constitutionnelles. Cette querelle de l'autolimitation est la preuve que l'on ne peut pas séparer le droit de l'histoire. Logiquement, l'autolimitation de l'Etat apparaît comme une absurdité. Historiquement, c'est la vérité constitutionnelle. [...] Si le pouvoir d'Etat et le Droit ne se confondent pas, et si, d'autre part, le droit est soumis à l'Etat en certains points, et l'Etat soumis au droit également en certains points, il est naturel de considérer cette situation comme constituant une sorte d'équilibre, et même de se demander si cet équilibre n'est pas utilisable en matière constitutionnelle. Or, une rapide inspection révèle immédiatement : 1° que l'Angleterre utilise pour son équilibre constitutionnel ce qu'elle appelle "le règne de la loi", et il est à supposer que tous les autres pays l'utilisent également dans une mesure plus ou moins grande; 2° que plusieurs pays utilisent les juges pour "contrôler la constitutionnalité des lois" et faire équilibre ainsi au pouvoir des parlements. Ces particularités évidentes sont pleines de signification : il existe bien là un équilibre constitutionnel, demeuré jusqu'ici implicite, et que l'on doit s'attacher à expliciter."

    Jacky Hummel (dir.), Les conflits constitutionnels, Presses universitaires de Rennes, 2010, L'univers des normes, 178 p. 

    Jacky Hummel, Essai sur la destinée de l'art constitutionnel, M. Houdiard, 2010, [Les sens du droit], 171 p.   

    Jacky Hummel, Carl Schmitt: l'irréductible réalité du politique, Éd. Michalon, 2005, Le bien commun, 113 p. 

    Jacky Hummel, Le constitutionnalisme allemand (1815-1918): le modèle allemand de la monarchie limitée, Presses universitaires de France, 2002, Léviathan, 351 p. 

    Jacky Hummel, Histoire et légitimité chez Guizot, l'auteur, 1993, 94 p. 

    Jacky Hummel, La Théorie de la moralité administrative et la jurisprudence du Conseil d'Etat en matière d'erreur manifeste d'appréciation, l'auteur, 1993, 93 p. 

    Jacky Hummel, Les Formes de rationalisme dans la philosophie du droit de R. von Jhering, l'auteur, 1990, 109 p. 

  • Jacky Hummel, « La révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 et le réformisme constitutionnel – Sur une inclination française dans la compréhension du gouvernement parlementaire », Revue française de droit constitutionnel , 2018, n° ° 116, pp. 723-738   

    Jacky Hummel, « Le constitutionnalisme européen à l’épreuve de l’irrationalité politique (1914-1918). La République française et l’Empire allemand face à la guerre totale », Droits , 2007, n° ° 46, pp. 97-116   

  • Jacky Hummel, « Les droits de l’homme et l’esthétique. Retour sur la pensée des Lumières », le 30 mai 2024  

    Conférence-débat organisée par l'Université de rennes dans le cadre des "Rencontres de l'IODE"

    Jacky Hummel, « La crise de la démocratie parlementaire », le 21 mars 2024  

    Colloque organisé pour le CMH, Université Paris-Cité par Alain Laquièze, Eric Peuchot et Jean-Félix de Bujadoux

    Jacky Hummel, « L’État de droit face aux crises. L’État de droit en crise », le 07 décembre 2023  

    Colloque organisé par l'Institut Louis Favoreu, UMR DICE (Aix-Marseille Université / CNRS), sous la direction scientifique de Natasa Danelciuc-Colodrovschi, Aurélie Duffy-Meunier, Laurence Gay, Xavier Magnon, Caterina Severino et Ariane Vidal-Naquet.

    Jacky Hummel, « Sur le banc. La mise en scène du gouvernement dans l’espace parlementaire », le 12 mai 2023  

    Conférence organisée par l’Institut Michel Villey - Université Paris Panthéon-Assas et le GEVIPAR - Sciences Po, Assemblée Nationale, Sénat sous la direction de Olivier Beaud, Professeur à l’Université Panthéon-Assas et Éric Buge, Secrétaire Général du GEVIPAR, Membre associé de l’Institut Villey

    Jacky Hummel, « Les usages de Savigny en Europe », le 07 décembre 2022  

    Journée d'étude organisée sous la responsabilité scientifique de Catherine Touche

    Jacky Hummel, « Forces armées, gardiennes des institutions et des libertés », le 24 novembre 2022  

    Colloque organisé sous la direction scientifique de Oscar Ferreira et Fabrice Hoarau

    Jacky Hummel, « Historiographies constitutionnelles et identités nationales », le 16 juin 2022  

    Organisé par l'Institut de Droit Public et de Science Politique, Faculté de droit et de science politique, Université de Rennes 1, sous la direction du Professeur Jacky Hummel

    Jacky Hummel, « Tradition et usage politique de l'histoire constitutionnelle : un dialogue interdisciplinaire et comparatiste », le 09 juin 2022  

    Co-organisée par Institut franco-allemand de sciences historiques et sociales et Max-Planck-Institut für Rechtsgeschichte und Rechtstheorie et soutenue par l'Université franco-allemande

    Jacky Hummel, « Des institutions et des normes », le 19 mai 2021  

    Organisé par Le Centre d’études constitutionnelles et politiques (CECP), Université Paris II Panthéon-Assas

    Jacky Hummel, « Le Traité de droit constitutionnel de Léon Duguit », le 07 novembre 2019  

    Colloque organisé par le CREDESPO, Université de Bourgogne, sous la direction scientifique de Patrick Charlot, Nathalie Droin et Delphine Espagno-Abadie.

    Jacky Hummel, « Oligarchies (5/5) », le 20 septembre 2019  

    Dogma. Institut pour l’étude des disciplines dogmatiques et l’histoire générale des formes, avec l’assistance humaine de l’IHEI (Université Panthéon-Assas) présente la dernière de cinq journées consacrées au programme « Oligarchies ».

    Jacky Hummel, « Le droit politique face à la Ve République », le 06 juin 2019  

    Colloque organisé par l’Institut Michel Villey et la revue Jus Politicum

    Jacky Hummel, « Pousser les frontières franco-allemandes à partir du droit public et de son histoire », le 21 mars 2019  

    Journée en l’honneur du Professeur Michael Stolleis, Professeur émérite d’histoire du droit et de droit public de l’Université Johann-Wolfgang-Goethe de Francfort-sur-le-Main, Ancien directeur de l’Institut Max-Planck pour l’histoire européenne du droit.

    Jacky Hummel, « Le juge dans le constitutionnalisme moderne », le 18 octobre 2018 

    Jacky Hummel, « Du pouvoir exécutif au pouvoir gouvernant ? », le 04 octobre 2018  

    Réflexion sur la notion de pouvoir exécutif à partir de la Ve République sous la direction de Priscilla Jensel Monge et Ariane Vidal-Naquet - Journée d’études à l’occasion du 60e anniversaire de la Constitution

    Jacky Hummel, « Lectures de... N° 5 : lectures croisées de Le droit à l'ombre de la croix gammée (M. Stolleis) et de Justifier l’injustifiable, l’ordre du discours juridique nazi (O. Jouanjan) », le 12 avril 2018  

    Table-ronde organisée le 12 avril 2018 à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne par Pierre Bonin et Nader Hakim, avec l’assistance de l’Institut de Recherches Juridiques de la Sorbonne (Paris 1). Textes à paraître dans A. Gaillet et X. Godin (éd.), Pousser les frontières franco-allemandes. Hommage au Professeur Michael Stolleis, Numéro hors-série de la Revue d’histoire des Facultés de droit.

    Jacky Hummel, « Les dix ans de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 », le 15 mars 2018 

    Jacky Hummel, « Approche(s) culturelle(s) des savoirs juridiques », le 13 décembre 2017  

    Organisé sous la direction scientifique de Anne-Sophie Chambost, Professeure à l’Université Jean Monnet Saint-Etienne, Vice-doyen de la Faculté de Droit de Saint-Etienne, CERCRID (UMR 5137)

    Jacky Hummel, « Demain, l'épistocratie ? », le 07 décembre 2017  

    Colloque organisé par le CERCOP. Le terme « épistocratie » est un néologisme très peu usité. Il désigne un mode de gouvernement au sein duquel le pouvoir serait confié aux savants.

    Jacky Hummel, « Les partis politiques et l’ordre constitutionnel », le 09 décembre 2016  

    Organisé par l’Institut de Droit Public et de Science Politique de Rennes, sous la responsabilité scientifique de Jacky Hummel, Professeur à l’Université de Rennes 1

    Jacky Hummel, « Le « tarif » (3/4) », le 09 septembre 2016  

    DOGMA présente la troisième des quatre journées consacrées à ce programme

    Jacky Hummel, « La grande guerre et son droit », le 23 juin 2016 

    Jacky Hummel, « La Charte constitutionnelle du 4 juin 1814 », le 06 juin 2014 

    Jacky Hummel, « La désignation du Chef de l'Etat », le 31 mai 2012 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Alexis Buixan, La culture de la constitution en France : reconnaissance d'une notion à la lumière des cultures constitutionnelles nationales (France et États-Unis), thèse soutenue en 2020 à Rennes 1, membres du jury : Alexandre Viala (Rapp.), Tanguy Pasquiet-Briand (Rapp.), Marie-Claire Ponthoreau, Armel Le Divellec et David Mongoin  

    Héritiers d’une histoire constitutionnelle et politique discontinue, les Français ont eu toutes les difficultés à entretenir une relation étroite avec leur pacte fondamental. L’imprévisibilité des événements, le culte de l’État dans les cultures politiques et la foi dans la force symbolique des principes ont conduit à une déconsidération à l’endroit des formes constitutionnelles. Par-delà le paradigme légicentriste qui a longtemps prévalu dans l’esprit des révolutionnaires français, l’absence de centralité de la Constitution dans la conscience nationale a freiné l’éclosion d’une culture de la constitution. À l’inverse, les discours qui célèbrent le moment fondateur de Philadelphie contribuent à assimiler la Constitution à un texte religieux faisant l’objet d’une vénération. Élément du patrimoine culturel américain, la Constitution structure le débat politique. Bien qu’elle soit perpétuellement menacée par le fétichisme, l’appropriation (sociale, politique, jurisprudentielle ou affective) dont elle fait l’objet par les acteurs politiques, les juristes et les citoyens participe d’un processus d’interprétation qui en garantit l’adaptation. À l’heure où la justice constitutionnelle assure l’autorité juridique de la loi fondamentale, le constitutionnalisme français est désormais en mesure de faire valoir ses propriétés culturelles. Invoquée devant le juge par des citoyens qui défendent leur système de valeurs, la Constitution se trouve versée dans le débat politique. Appréhendée comme un outil de régulation et d’intégration sociale, l’intériorisation du droit donne naissance à des réflexes et à des habitudes qui modifient les contours de la délibération publique. Certes, la culture de la constitution s’enracine principalement au sein d’un imaginaire national ; néanmoins, le contexte de globalisation juridique oblige de plus en plus à transposer des standards constitutionnels ou à opérer des emprunts juridiques. Mettant à l’épreuve les cultures constitutionnelles et politiques, ce mimétisme, toujours imparfait, suppose une acculturation au libéralisme et une adhésion aux vertus du droit. Par conséquent, l’identification d’une culture de la constitution s’éprouve d’abord par un acte de reconnaissance qui permet l’autoreprésentation de la société. Outre la formalisation d’une identité constitutionnelle, une telle reconnaissance favorise également l’obéissance des gouvernants aux prescriptions constitutionnelles. En effet, dans la mesure où elle peut conduire les acteurs politiques et les citoyens à partager une conscience collective, les dimensions symbolique et normative de la Constitution sont de nature à civiliser les pratiques sociales et politiques.

  • Williane Goliasse, Le droit constitutionnel non écrit, thèse soutenue en 2023 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Armel Le Divellec, membres du jury : Guillaume Tusseau (Rapp.), Manon Altwegg-Boussac, Cécile Guérin-Bargues et Alexandre Viala  

    L’écriture d’une constitution est apparue, à la fin du XVIIIe siècle, comme le meilleur moyen de limiter le pouvoir des gouvernants et, par-là, de préserver la liberté. Pourtant, malgré le commandement souverain auquel les pouvoirs constitués sont supposés se soumettre, il s’est systématiquement manifesté un « écart » – plus ou moins grand – entre ce que le texte pouvait laisser prévoir et le cadre constitutionnel qui s’imposait effectivement. Alors que la France s’est érigée en modèle du constitutionnalisme écrit, les systèmes de gouvernement qui s’y sont succédé ont laissé une large place à des règles non rattachables au texte. Comment, dans ces conditions, alors que la soumission au souverain apparaît comme la condition de la préservation de la liberté, le pouvoir politique peut-il être effectivement modéré ? Si une partie de la pensée juridique a exclu de l’analyse ces phénomènes normatifs non écrits en les considérant comme des pratiques et en entretenant le mythe de la perfection écrite, d’autres auteurs ont tenté leur examen par l’intermédiaire de différents concepts comme ceux de coutume constitutionnelle ou de convention de la constitution. Toutefois, en omettant de penser le droit constitutionnel autrement que comme un commandement, ces tentatives se sont engagées dans une impasse. La présente étude propose de remettre en cause le « verrou » positiviste exposé par Carré de Malberg qui « exclu[t] la possibilité » de tels phénomènes normatifs non écrits. Après avoir déterminé les conditions dans lesquelles il est possible de les penser, il est, en effet, envisageable de les identifier en les considérant comme du « droit constitutionnel non écrit ».

    Marie-Suzel Tabard, Guerre et droit constitutionnel : statique et dynamiques du Droit constitutionnel par le prisme du fait guerrier, thèse soutenue en 2022 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Patrick Charlot et Nathalie Droin, membres du jury : Céline Roynier (Rapp.), Véronique Champeil-Desplats  

    La guerre est un fait de l'Histoire des Hommes. Le Droit constitutionnel est, pour le Droit public, le droit fondamental qui encadre et soumet au Droit, depuis 1789, aussi bien l'État que les membres de la Nation.On s'aperçoit, en analysant les faits et le Droit depuis 1789, que c'est le rapport des Hommes à la guerre, des Hommes à l'État et des Hommes à ce qu'ils attendent de l'État, qui fonde la démarche même d'écrire le Droit constitutionnel, d'écrire une Constitution en 1791 et à partir de cette date. Ce texte est écrit en réaction à la guerre et pour parvenir à la paix, à un absolu de paix. Malgré cette démarche et cette intention, la guerre parvient sans cesse à faire changer de texte voire de régime, dans une perspective toujours d'amélioration, pour et vers la paix.Cette thèse est dédiée à la compréhension de ces mouvements constitutionnels, des moments de construction ou de reconstruction voire d'errance de ce Droit. Elle est dédiée à la compréhension de ce Droit constitutionnel écrit qui tente d'établir, d'instituer, malgré tout, par l'outil de l'écrit et la pratique de cet écrit. Elle est dédiée à l'observation d'un Droit constitutionnel qui est constitutionnel mais avant tout constitutif. Un Droit constitutionnel qui, du fait de la guerre, semble incarner un projet juridique commun au service de la paix ou d'une paix. On peut observer cette incarnation grâce à l'analyse de la statique et des dynamiques du Droit constitutionnel. Cette distinction étant elle-même, par un effet de mise en abîme, constituée par l'analyse des conséquences de la guerre sur le Droit constitutionnel depuis 1789.

    Johan Menichetti, Pierre-Louis Roederer (1754-1835) : science sociale et législation, thèse soutenue en 2020 à Paris Est sous la direction de Patrice Rolland, membres du jury : Sébastien Le Gal (Rapp.), François Quastana, Frédéric Audren et Anne-Sophie Chambost    

    Décrit avec raison comme un des piliers du Consulat et de l’Empire, Pierre-Louis Roederer n’en reste pas moins une personnalité difficile à classer. Avocat, législateur, administrateur, journaliste, conseiller d'Etat, ministre, diplomate, Pierre-Louis Roederer est, non-seulement un acteur politique majeur de la Révolution et de l'Empire, mais un juriste dont la carrière a considérablement enrichi la pratique du droit. Son œuvre et son parcours sont emblématiques de toute une génération d’hommes, dont la pensée a été pétrie de la Philosophie des Lumières, et qui l’ont directement mise en oeuvre en la plaçant au cœur de la législation. Si Sieyès a longtemps été considéré comme l’inventeur de l’« art social », Roederer en est à tout le moins l’un des principaux théoriciens. Dans les écrits du juriste messin, le droit entretient une double relation avec la science de l'organisation sociale. Les finalités de l'action juridique y sont dictées par les disciplines composant cette science en gestation ; en tant que discipline à part entière de la science de l'organisation sociale, la législation emprunte ses formes à l'économie, la morale et l'Idéologie. Horizon de l'action politique, la science sociale de Roederer fonde et structure la science juridique.

    Jean-Félix de Bujadoux, Rationalisation du parlementarisme en France (XIXe-XXIe siècles), thèse soutenue en 2019 à Paris 2 sous la direction de Philippe Lauvaux, membres du jury : Alain Laquièze (Rapp.), Ariane Vidal-Naquet, Jean-Pierre Camby et Armel Le Divellec  

    Le concept de la rationalisation du parlementarisme a été dégagé par Boris Mirkine-Guetzévitch en 1928 à partir de son étude des Constitutions adoptées dans les nouveaux pays européens issus du Traité de Versailles. Il renvoie à une démarche de codification écrite des pratiques et des usages régissant les rapports entre le pouvoir exécutif et les assemblées dans un régime parlementaire, afin de les aménager selon une finalité déterminée.En France, à l’instar d’autres pays européens durant la même période, cette démarche a été poursuivie par les constituants en 1946, puis en 1958. Toutefois, l’idée de rationaliser le parlementarisme en fonction d’une représentation donnée du régime parlementaire a dans notre pays des origines bien antérieures, remontant même au XIXe siècle, à la généralisation du recours à cette technique après la Première, puis la Seconde Guerre mondiale au sein des démocraties parlementaires européennes. En outre, les approches de l’idée de rationalisation, au travers des différents corpus forgés par les acteurs politiques et les publicistes, apparaissent plus denses et nombreuses dans le débat constitutionnel français au point que l’on puisse évoquer des rationalisations du parlementarisme en France et distinguer, dans une classification générale, trois catégories – camérale, gouvernementale et arbitrale – de rationalisation du parlementarisme. Ces trois catégories ont pu être mises en œuvre, alternativement ou cumulativement, en France à la fin de la IIIe, puis sous les IVe et Ve République avec des effets contrastés sur le fonctionnement des institutions. Aujourd’hui, la rationalisation du parlementarisme demeure un des piliers structurants du régime parlementaire français.

    Hélène Truchot, Le droit constitutionnel de René Capitant, thèse soutenue en 2018 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Patrick Charlot, membres du jury : David Mongoin (Rapp.), Bernard Quiriny, Jean-Marie Denquin et Patrice Rolland  

    René Capitant (1901-1970), professeur de droit public, résistant, député et ministre gaulliste, lègue une œuvre constitutionnelle qui n’a jamais fait l’objet d’une analyse juridique exhaustive. Souvent critiques et parfois précurseurs, ses écrits doctrinaux et politiques présentent un intérêt qui réside autant dans les développements théoriques questionnant l’origine du droit positif à travers sa réception par les consciences individuelles que dans les aspects pratiques portant sur l’évolution des régimes français. Par une approche dynamique du droit constitutionnel où s’entremêlent histoire constitutionnelle, pratiques institutionnelles et doctrines philosophiques et politiques, le droit constitutionnel de René Capitant invite à dépasser les textes pour s’interroger sur la légitimité constitutionnelle de la démocratie française.

    Clément Cadinot, Les Préambules des constitutions : approche comparative, thèse soutenue en 2018 à Bordeaux sous la direction de Marie-Claire Ponthoreau, membres du jury : Manon Altwegg-Boussac (Rapp.), Alexandre Viala et Frédérique Rueda  

    Les préambules constitutionnels sont répandus à travers le monde, depuis le constitutionnalisme de la fin du XVIIIème. A ce jour, plus de deux constitutions sur trois dans le monde en sont précédées. Pourtant, leur nature suscite un faible intérêt pour la doctrine, voire même un rejet. Pourtant, l'intérêt que leur porte constituants contemporains et l'utilisation qui en est faite par les juges constitutionnels invalide cette position de principe. Il convient de s'attacher à la variété des préambules constitutionnels à travers le monde, en dégager des fonctions et comprendre leurs utilisations contentieuses (ce qui n'exclut nullement la possibilité que certaines juridictions constitutionnelles ne s'y réfèrent pas). A ces fins, une approche marco-comparative puis micro-comparative semblent nécessaires pour embrasser cet objet juridique rarement étudié de manière systématique.

    Ludovic De Thy, L’écriture des lois constitutionnelles de 1875 : La fondation de l'ordre constitutionnel de la IIIe République, thèse soutenue en 2017 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Patrick Charlot, membres du jury : Arnaud Le Pillouer (Rapp.), Karen Fiorentino, Marcel Morabito, Bernard Quiriny et Patrice Rolland  

    Pas de résumé

    Alexis Fourmont, L'opposition parlementaire en droit constitutionnel allemand et français, thèse soutenue en 2016 à Paris 2 sous la direction de Armel Le Divellec, membres du jury : Julie Benetti (Rapp.), Pierre Avril, Hugues Portelli et Christoph Schönberger  

    Isaiah Berlin pensait que la démocratie libérale se fonde sur le pluralisme radical. Érigeant le « scepticisme » en « valeur éternelle », il définissait le libéralisme comme le fait d'accepter les opinions divergentes et « d'admettre que ce sont peut-être vos adversaires qui ont raison ». Dans toute démocratie libérale, ce scepticisme se traduit entre autre par l'existence d'une opposition parlementaire. Au début du siècle dernier, Fahlbeck expliquait que « l'élément permanent » du parlementarisme, « c'est l'antagonisme entre le parti de gouvernement et de l'opposition ». Le juriste Adolf Arndt définissait la démocratie comme « un État avec opposition » : « le rang accordé à l'opposition détermine, dans une démocratie, le rang du parlement ». Alors qu'elle a été reconnue tôt dans les pays anglo-saxons, sur le continent l'opposition est longtemps restée ignorée du droit. C'est pourquoi il convient de voir comment la France et l'Allemagne, deux systèmes continentaux suffisamment proches pour être comparés mais simultanément différents, ont abordé le problème. Si dans un cas comme dans l'autre l'opposition parlementaire est « reconnue », elle ne l'est qu'« imparfaitement ». Dans quelle mesure le droit peut-il encadrer et institutionnaliser l'opposition parlementaire, fruit de contingences politiques ? Afin qu'elle remplisse efficacement ses missions de tribune, de contrôle et de contre-pouvoir, le droit peut-il contraindre l'opposition ? L'opposition parlementaire exerce-t-elle les mêmes fonctions selon que l'on se trouve de ce côté-ci ou de ce côté-là du Rhin ? Par quels canaux ces fonctions tendent-elles, le cas échéant, à être remplies ?

    Antoine Faye, Les bases administratives du droit constitutionnel français, thèse soutenue en 2016 à Paris 2 sous la direction de Armel Le Divellec, membres du jury : Agnès Roblot-Troizier (Rapp.), Pierre Avril, Guillaume Drago et Dominique Rousseau  

    Le droit constitutionnel français a la particularité de laisser une large place au droit administratif. Tandis que le Conseil constitutionnel s’approprie des notions, des techniques et des modes de pensée issus du droit administratif, les normes constitutionnelles font appel à des institutions et des constructions administratives. Parallèlement, le Conseil d’État dispose de compétences formellement et matériellement constitutionnelles. Les conseillers d’État sont omniprésents dans l’élaboration des textes, notamment législatifs, et effectuent un pré-contrôle de constitutionnalité. Enfin, la doctrine de droit constitutionnel, formée en droit administratif, exploite des concepts de contentieux administratif pour analyser la jurisprudence constitutionnelle. Ainsi, poser la question des bases administratives du droit constitutionnel français implique de réfléchir sur l’existence, au sein du droit constitutionnel, d’une culture administrative de la discipline. Cette dernière provient alors, à la fois de l’histoire particulière du droit public français, qui, depuis la Révolution, a nécessité une jurisprudence administrative pléthorique pour pallier la discontinuité du droit constitutionnel, et de la construction particulière de l’État et de la nation, depuis la monarchie absolue. Le droit administratif français apparaît alors, singulièrement, comme la première et principale source d’effectivité du droit constitutionnel jusqu’en 1958. Cette pérennité interroge sur la relation entre État et citoyen, entre libéralisme et démocratie, au sein d’un ordre juridique français singulier.

    Tanguy Pasquiet-Briand, La réception de la Constitution anglaise en France au XIXème siècle. Une étude du droit politique français, thèse soutenue en 2015 à Paris 2 sous la direction de Philippe Lauvaux, membres du jury : Alain Laquièze (Rapp.), Cécile Guérin-Bargues et Philippe Raynaud  

    Le modèle réformiste de la Constitution de l’Angleterre a intellectuellement dominé la France du XIXe siècle. Synthèse des aspirations françaises visant la stabilité politique, cette représentation mêle un historicisme de l’accomplissement libéral du gouvernement représentatif et une adhésion à la légitimation coutumière de l’innovation. Elle procède d’un jeu de projections contradictoires sur la Constitution anglaise. D’une part, les libéraux romantiques identifient dans ses institutions, les conditions propres à préserver l’individu des abus du pouvoir et à permettre le développement de la démocratie. D’autre part, les traditionalistes perçoivent dans la continuité historique de l’Angleterre, les bienfaits structurants de la hiérarchie sociale et de la liberté aristocratique. Plus particulièrement, les Doctrinaires décèlent, dans la morphologie civilisationnelle de l’Angleterre, une société déployant la liberté dans l’ordre. C’est dans le parlementarisme, produit historique de l’évolution institutionnelle anglaise, que la doctrine politique finit par identifier le régime politique susceptible de clore les tensions révolutionnaires françaises. Pensé comme une matrice libératrice des énergies individuelles et conservatrice de l’ordre politique et social, il dépossède le chef de l’Etat de son pouvoir personnel, dans la mesure où il le rend irresponsable. En outre, il consacre le règne de l’opinion publique par la prédominance de la chambre élective et par la reconnaissance de la responsabilité politique des ministres. Enfin, il encadre l’action politique par les usages historiques hérités de la monarchie représentative. Fondé sur un projet politique, le parlementarisme français donne corps à une philosophie prudentielle du droit constitutionnel. Celle-ci conçoit la constitution comme un cadre institutionnel au sein duquel l’agir politique doit pouvoir adapter la société à son stade de développement historique. Le laconisme des Lois constitutionnelles de la Troisième République témoigne de l’enracinement de ce réformisme constitutionnel. Plus qu’un compromis politique de circonstances, il cristallise en effet une politique constitutionnelle libérale et conservatrice. Ce travail entend montrer qu’elle résulte de la modélisation française de la Constitution anglaise au XIXe siècle.

    Maria Kordeva, Le principe de la séparation des pouvoirs en droit allemand : étude doctrinale et jurisprudentielle, thèse soutenue en 2014 à Strasbourg sous la direction de Olivier Jouanjan et Christoph Schönberger, membres du jury : Karl-Peter Sommermann (Rapp.), Éric Maulin    

    L'objet de la présente thèse est de procéder à l'étude comparée des doctrines et jurisprudences françaises et allemandes consacrées au principe de la séparation des pouvoirs. D'origine philosophique, ce principe n'est pas, aujourd'hui, dépourvu d'effets juridiques pratiques, comme le montrent les problèmes récents, soulevés dans la jurisprudence du conseil constitutionnel et de la cour constitutionnelle allemande. Toutefois, on ne saurait comparer la mise en oeuvre d'un principe dans deux ordres juridiques différents sans faire l'effort d'un retour nécessaire sur la genèse doctrinale de ce principe, sans apporter au travail comparatif une dimension d'histoire de la culture juridique dans les pays comparés. Le point essentiel de ce travail serait d'expliquer les développements jurisprudentiels les plus récents à la lumière de l'histoire des doctrines. Si notre travail sera essentiellement centré sur une comparaison franco-allemande, il doit rester ouvert à toute perspective intéressante que pourraient fournir, sur le sujet, d'autres jurisprudences nationales et européennes.

  • Robin Trabut, Le constitutionnalisme libéral (1814-1877), thèse soutenue en 2023 à Toulon sous la direction de Laurent Reverso et Alexis Le Quinio, membres du jury : Julien Boudon (Rapp.), Alain Laquièze (Rapp.)    

    Si l’expression n’est que très peu utilisée par les constitutionnalistes, l’idée d’un constitutionnalisme libéral imprègne, de fait, leurs raisonnements. Assez fréquemment d’ailleurs, la théorie de constitutionnalisme libéral se confond avec celle de parlementarisme, sur lequel des travaux importants existent déjà. Mais si l’on veut construire une histoire scientifique du constitutionnalisme, il faut cerner la notion de constitutionnalisme libéral. Le droit positif se trouve ainsi éclairé par l’histoire. Cette étude permet, tout en dégageant la théorie de constitutionnalisme libéral, d’apporter un éclairage juridique original sur nos institutions.

    Xavier Baumann, Contribution du Droit comparé au Droit mondial (1900-1940), thèse soutenue en 2023 à Normandie sous la direction de Antoine Corre-Basset et Céline Roynier, membres du jury : Jean-Louis Halpérin (Rapp.), Tristan Pouthier (Rapp.), Nicoletta Perlo  

    Le courant majoritaire du droit comparé du début du XXe siècle élève le droit comparé au rang de réponse aux critiques de l’universalisme juridique classique (Droit international, Droit des gens, Droit de naturel moderne, Droit de l’Homme). Le droit comparé, dès lors, peut être pensé comme un instrument comblant les besoins techniques et idéologiques d’un éventuel droit mondial. D’une part, le droit comparé répond aux besoins techniques du droit mondial en en permettant l’identification et la construction et, d’autre part, par son objectif de synthèse des cultures juridiques et son idéal de modération, le droit comparé répond aux besoins idéologiques du droit mondial en en justifiant les buts. Le courant majoritaire du droit comparé du début du XXe siècle propose alors un droit mondial spécifique, qui se singularise par son universalisme juridique à la fois alternatif et modéré, qu’avec Charles Boucaud on peut qualifier de « droit mondial naturel ». Pour autant, cet universalisme juridique n’échappe toujours pas à la critique. Cette relecture du droit comparé du début du XXe siècle permet ainsi de mettre en perspective les recherches actuelles sur l’universalisme juridique et d’affirmer que l’universalisme juridique ne peut être que critique. C’est-à-dire, toujours conscient de ses propres limites et d’incarner nécessairement un discours situé.

    Elsa Kohlhauer, Le droit politique comme théorie constitutionnelle : proposition de systématisation, thèse soutenue en 2019 à Montpellier sous la direction de Alexandre Viala, membres du jury : Manon Altwegg-Boussac (Rapp.), Xavier Magnon (Rapp.), Jordane Arlettaz  

    Le droit politique est aujourd’hui un mystère. L’expression, qui désignait ce que l’on a désormais l’habitude d’appeler le droit constitutionnel, a déserté les manuels et n’est plus guère employée que pour décrire un temps révolu. Plusieurs auteurs français font toutefois exception et revendiquent au contraire le droit politique comme une façon renouvelée de traiter de la matière constitutionnelle. Ces auteurs se distinguent notamment au sein de la doctrine française par le scepticisme avec lequel ils accueillent le traitement privilégié voire exclusif dont bénéficie actuellement le contentieux constitutionnel. Sans nier le bouleversement que représente l’avènement de la justice constitutionnelle, les auteurs du droit politique valorise une conception institutionnelle, historique et politique du droit constitutionnel. C’est le moyen par lequel ils cherchent à construire une théorie de la Constitution. Le droit politique ne fait cependant pas toujours l’objet d’une définition claire et globale de la part des auteurs qui s’en réclament. Il est certes possible de déceler une cohérence dans l’ensemble des travaux concernés, mais la pensée qu’ils traduisent mérite d’être systématisée, pour mieux faire apparaître l’enjeu doctrinal que revêt l’émergence d’une théorie du droit politique. La cohérence du droit politique s’éprouve d’abord sur le plan ontologique, puisqu’elle propose une définition de la Constitution qui, appuyée sur l’étude du droit positif, en livre une analyse efficace. Les travaux du droit politique portent également en creux une réflexion épistémologique, qui n’offre pas moins de cohérence que d’originalité.

    Francois Lecoutre, La controverse entre Hans Kelsen et Eric Voegelin en théorie du droit et en théorie politique, thèse soutenue en 2019 à CergyPontoise sous la direction de Renaud Baumert, membres du jury : Thomas Hochmann (Rapp.), Arnaud Le Pillouer (Rapp.), Manon Altwegg-Boussac  

    La controverse entre Hans Kelsen (1881-1973) et Eric Voegelin (1901-1985) commence au début des années 1920 à Vienne et se termine aux Etats-Unis dans les années 1970. Voegelin s'est d'abord opposé à la théorie pure du droit dès les années 1920, en développant une critique très acerbe de la théorie juridique de son ancien directeur de thèse. Après leurs exils aux Etats-Unis, Kelsen et Voegelin se sont confrontés en théorie politique, en particulier au sujet de l'interprétation des totalitarismes. Cette fois-ci, c’est Kelsen qui a attaqué la théorie politique de Voegelin dans deux manuscrits non publiés de son vivant. C'est à travers le prisme de l'opposition entre les Lumières et le Romantisme que nous tenterons d’expliquer cette controverse et de donner les clés de lecture qui permettent de la comprendre. L’étude de cette controverse permettra d’éclairer la théorie de l’un par celle de l’autre.