Présentation
Non sans paradoxe de prime abord, la déjudiciarisation est aujourd'hui la grande affaire de la justice du 21ème siècle. Si les modes alternatifs de règlement des litiges existent depuis longtemps, l'on ne peut que constater un engouement récent et d'ampleur du législateur pour la déjudiciarisation, et le mouvement ne semble pas être en voie de prendre fin.
Prolongement d'une recherche réalisée grâce à la mission GIP Droit et justice, sous la direction des Professeurs Sylvie Cimamonti et Jean-Baptiste Perrier, le colloque du 7 juin 2019 se propose de revenir sur les enjeux de la déjudiciarisation. Cette manifestation sera l'occasion de confronter les résultats de cette recherche aux dernières évolutions législatives, notamment après la loi de programmation pour la justice, en croisant les regards d'universitaires et de praticiens.
Cette rencontre permettra de revenir sur la notion de déjudiciarisation, tant en matière civile qu'en matière pénale, puis d'en préciser l'intérêt, lequel ne doit pas être économique ou budgétaire ; la déjudiciarisation doit s'inscrire dans une démarche qualitative et non seulement quantitative, afin de régler durablement le différend entre les parties.
Ce postulat déterminé, il conviendra de réfléchir au domaine et aux méthodes de la déjudiciarisation, mais aussi de rechercher l'amélioration des droits des parties et des tiers ; enfin, les dernières réflexions porteront sur le renforcement de l'efficacité des modes déjudiciarisés, sans pour autant remettre en cause l'intérêt recherché en termes d'apaisement et de simplicité.
Sur ces différents thèmes, cette manifestation veut mettre en évidence les différentes pratiques de la déjudiciarisation, lesquelles interpellent quant à la place et au rôle du juge. Si ce dernier voit son office évoluer, il ne doit pas être exclu : en donnant la parole aux magistrats au cours de tables rondes, il sera ainsi possible de poursuivre la réflexion menée, afin de revenir sur les enjeux de cette question pour les différentes professions concernées.
Programme
09h00 : Accueil des participants
09h30 : Propos d'ouverture
Christophe Soulard, Président de la Chambre criminelle de la Cour de cassation
François Molins, Procureur général près la Cour de cassation
Kathia Martin-Chenut, Directrice-adjointe de la mission de recherche Droit et justice
Vincent Egéa, Directeur du laboratoire de droit privé et de sciences criminelles
Evan Raschel, Directeur-adjoint du centre Michel de l'Hospital
10h00 : Présentation de la recherche
Sylvie Cimamonti, Professeur à l'université d'Aix-Marseille
10h15 : La notion de déjudiciarisation
En matière civile
Corinne Bléry, Professeur à l'université de Valenciennes
En matière pénale
Evan Raschel, Professeur à l'université Clermont-Auvergne
11h00 : Pause
11h15 : Intérêt et rôle de la déjudiciarisation
En matière civile
Aurélia Fautre-Robin, Maître de conférences à l'université Clermont- Auvergne
En matière pénale
Nicolas Catelan, Maître de conférences à l'université d'Aix-Marseille
Le regard du magistrat
Eric Maillaud, Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand
12h15 : Déjeuner libre
14h00 : Les méthodes de la déjudiciarisation
En matière civile
Vincent Egéa, Professeur à l'université d'Aix-Marseille
En matière pénale
Pauline Le Monnier de Gouvillle, Maître de conférences à l'université Paris 2 - Panthéon-Assas
Le regard du magistrat
Marc Juston, Président de tribunal honoraire
15h00 : Les droits des parties et des tiers
En matière civile
Cédric Hélaine, Doctorant à l'université d'Aix-Marseille
En matière pénale
Florian Engel, Doctorant à l'université d'Aix-Marseille
Le regard de l'avocat
Carine Denoit-Benteux, Avocat au barreau de Paris
16h00 : Pause
16h15 : L'efficacité des procédés déjudiciarisés
En matière civile
Vincent Mazeaud, Professeur à l'université Clermont-Auvergne
En matière pénale
Catherine Tzutzuiano, Docteur en droit
Le regard du magistrat
Loïs Raschel, Vice-procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paris
17h15 : Propos conclusifs
Jean-Baptiste Perrier, Professeur à l'université d'Aix-Marseille
Entrée sur présentation d'une pièce d'identité avec inscription préalable obligatoire
Manifestation validée au titre de la formation continue des magistrats et des avocats
Organisé par la Cour de Cassation, l'ENM, le CMH, le LDSPC et GIP Droit et Justice