Jean-Marc Sorel

Professeur
Droit public.
École de Droit de la Sorbonne

Institut de Recherche en Droit International et Européen de la Sorbonne
Responsable de la formation :
  • THESE

    Les aspects juridiques de la conditionnalité du fonds monétaire international, soutenue en 1990 à Paris 13 sous la direction de Alain Pellet 

  • Jean-Marc Sorel, Les lectures du monde: la sphère juridique internationale dans la littérature, mare & martin, 2023, Droit & littérature, 533 p. 

    Jean-Marc Sorel, Frédérique Ferrand, Cécile Chainais, Constantin S. Delicostopoulos, Ioannis S. Delicostopoulos [et alii], Droit processuel. Droit commun et droit comparé du procès équitable, 11e édition, Dalloz, 2021 

    Jean-Marc Sorel, Quelle normativité pour le droit des relations monétaires et financières internationales ?, Brill, 2020, The Hague Academy collected courses online 

    Jean-Marc Sorel, Pascale Deumier (dir.), Regards croisés sur la soft law en droit interne, européen et international: [publication du séminaire de recherche du 15 juin 2017, Maison internationale de l'université Paris 1], LGDJ, une marque de Lextenso, 2018, Contextes, 491 p.  

    La 4e de couverture indique : "Cet ouvrage est la publication d'un séminaire de recherche dont le projet était de réaliser, autour d'un objet transversal et fondamental, un véritable croisement disciplinaire entre spécialistes de droit interne, international, européen, qu'ils soient privatistes ou publicistes. Il est né du constat de la faible mobilisation de la discipline des uns dans les réflexions des autres - et réciproquement. Le thème de la soft law - non délimité a priori - s'est imposé pour en faire le constat. Bien connue désormais dans toutes les disciplines juridiques, la soft law souffrait encore d'un compartimentage sans visions croisées. La spécificité de cet ouvrage tient donc au fait que ce croisement ne se fait pas par une juxtaposition de spécialistes d'horizons divers, mais par la tentative de chacun d'utiliser sa spécialité pour voir si elle permet de mieux comprendre une préoccupation proche dans une autre discipline. Cette approche originale - et jusqu'à présent sans équivalent - révèle une grande richesse dans la manière dont chacun envisage son propre domaine, mais aussi celui des autres branches du droit. Il en ressort pour l'objet d'étude, la soft law, une vision enrichie, même si elle ne lève pas tous les mystères, démontrant les nombreux rapprochements possibles, mais aussi parfois d'irréductibles fossés entre les disciplines. Ces contributions provenant de spécialistes de toutes les matières juridiques, interne, européenne, internationale, que ce soit en droit public ou privé, embrassent un vaste panorama susceptible d'intéresser aussi bien les universitaires que les praticiens désormais confrontés dans leur quotidien à cette normativité invasive, comme les étudiants sensibilisés dès la licence à la problématique de la soft law."

    Jean-Marc Sorel, Michel Foucher, Sabine Dullin, Les frontières, Seuil, 2018, 188 p. 

    Jean-Marc Sorel, Hervé Ascensio, Pierre Bodeau-Livinec, Mathias Forteau, Franck Latty, Muriel Ubeda-Saillard (dir.), Dictionnaire des idées reçues en droit international, Éditions Pedone, 2017, 606 p.    

    La 4e de couv. indique : "Le présent ouvrage est un hommage à Gustave Flaubert et un clin d'oeil amical à Alain Pellet. Le premier en a inspiré la forme ; le second en a déterminé, à son insu, le contenu et les auteurs. A l'image du Dictionnaire des idées reçues de Flaubert (Ed. Louis Conard, Paris, 1913), le Dictionnaire des idées reçues en droit international comporte plus de cent définitions, sous forme d'aphorismes ou de poncifs, se rapportant à des notions, institutions ou auteurs du droit international. Certaines de ces définitions sont directement empruntées à Alain Pellet. Toutes sont commentées par des « collègues et néanmoins amis », anciens élèves, compagnons de route et autres proches du professeur nanterrois. Ce Dictionnaire, qui allie humour et érudition, permet de revisiter l'ensemble du droit international."

    Jean-Marc Sorel, Paula Wojcikiewicz Almeida (dir.), Latin America and the International Court of Justice: contributions to international law, Routledge Taylor & Francis Group, 2017, Routledge research in international law, 326 p.  

    Présentation de l'éditeur : "This book aims to evaluate the contribution of Latin America to the development of international law at the International Court of Justice (ICJ). This contemporary approach to international adjudication includes the historical contribution of the region to the development of international law through the emergence of international jurisdictions, as well as the procedural and material contribution of the cases submitted by or against Latin American states to the ICJ to the development of international law. The project then conceives international jurisdictions from a multifunctional perspective, which encompasses the Court as both an instrument of the parties and an organ of a value-based international community. This shows how Latin American states have become increasingly committed to the peaceful settlement of disputes and to the promotion of international law through adjudication. It culminates with an expansion of the traditional understanding of the function of the ICJ by Latin American states, including an analysis of existing challenges in the region. The book will be of interest to all those interested in international dispute resolution, including academic libraries, the judiciary, practitioners in international law, government institutions, academics, and students alike."

    Jean-Marc Sorel, Evelyne Lagrange (dir.), Droit des organisations internationales, LGDJ, Lextenso éditions, 2014, 1197 p.   

    Jean-Marc Sorel, Régis Chemain (dir.), Quelle souveraineté budgétaire pour les États? actes du colloque du 5 décembre 2012 au Palais Brongniart: actes du colloque du 5 décembre 2012 au Palais Brongniart, 30e éd., A. Pedone, 2013, Cahiers internationaux, 202 p. 

    Jean-Marc Sorel, Évelyne Lagrange, Andreas Hamann (dir.), Si proche, si loin: la pratique du droit international en France et en Allemagne, Société de législation comparée, 2012, Collection de l'UMR de droit comparé de Paris, 455 p. 

    Jean-Marc Sorel, Svetlana Zašova (dir.), L'internationalisation du jugement des actes de terrorisme international, Pedone, 2011, Cahiers internationaux, 120 p. 

    Jean-Marc Sorel, Stéphanie Hennette-Vauchez (dir.), Les droits de l'homme ont-ils constitutionnalisé le monde ?: [actes du colloque tenu à la Maison de l'Europe à Paris, les 5 et 6 mars 2010], Bruylant, 2011, Droit de la convention européenne des droits de l'homme ( colloques ), 293 p. 

    Jean-Marc Sorel, Hélène Ruiz Fabri (dir.), Indépendance et impartialité des juges internationaux, A. Pedone, 2010, Collection Contentieux international, 302 p.   

    Jean-Marc Sorel, Corneliu-Liviu Popescu (dir.), La protection des personnes vulnérables en temps de conflit armé: [actes du colloque tenu le 24 octobre 2008 à la Faculté de droit de Bucarest dans le cadre du projet européen ATLAS], Bruylant, 2010, Collection Magna carta, 326 p. 

    Jean-Marc Sorel (dir.), Les murs et le droit international: [colloque, 15 et 16 janvier 2009, à Paris, Éd. Pedone, 2010, Cahiers internationaux, 202 p. 

    Jean-Marc Sorel, Isabelle Fouchard (dir.), Les tiers aux conflits armés et la protection des populations civiles, A. Pedone, 2010, Cahiers internationaux, 238 p. 

    Jean-Marc Sorel (dir.), Le droit international économique à l'aube du XXIe siècle: en hommage aux professeurs Dominique Carreau et Patrick Juillard, A. Pedone, 2009, Collection des cahiers internationaux, 268 p. 

    Jean-Marc Sorel (dir.), La lutte contre le financement du terrorisme, A. Pedone, 2009, Cahiers internationaux, 210 p. 

    Jean-Marc Sorel, Hélène Ruiz Fabri (dir.), La motivation des décisions des juridictions internationales, Editions Pedone, 2008, Collection Contentieux international, 285 p. 

    Jean-Marc Sorel, Emmanuelle Jouannet, Hélène Ruiz Fabri (dir.), Regards d'une génération de juristes sur le droit international, Editions A. Pedone, 2008, 462 p. 

    Jean-Marc Sorel, Hélène Ruiz Fabri (dir.), La preuve devant les juridictions internationales, Editions Pedone, 2007, Contentieux international, 253 p. 

    Jean-Marc Sorel, Hervé Ascensio, Élisabeth Lambert-Abdelgawad (dir.), Les juridictions pénales internationalisées (Cambodge, Kosovo, Sierra Leone, Timor Leste): Cambodge, Kosovo, Sierra Leone, Timor Leste, Société de législation comparée, 2006, Unité mixte de recherche de droit comparé de Paris, 383 p. 

    Jean-Marc Sorel, Hélène Ruiz Fabri (dir.), La saisine des juridictions internationales,, Editions Pedone, 2006, Collection contentieux international, 317 p. 

    Jean-Marc Sorel, Hélène Ruiz Fabri (dir.), Le tiers à l'instance devant les juridictions internationales: [3ème journée sur le contentieux international, Paris, juin 2004, A. Pédone, 2005, Contentieux international, 266 p. 

    Jean-Marc Sorel, Hélène Ruiz Fabri (dir.), Le principe du contradictoire devant les juridictions internationales, Editions Pedone, 2004, Contentieux international, 198 p. 

    Jean-Marc Sorel, Hélène Ruiz Fabri (dir.), Le contentieux de l'urgence et l'urgence dans le contentieux devant les juridictions internationales: regards croisés, A. Pedone, 2003, Contentieux international, 210 p. 

    Jean-Marc Sorel, Florence Poirat (dir.), Les procédures incidentes devant la Cour internationale de justice: exercice ou abus de droits ?, Editions A. Pedone, 2001, Contentieux international, 158 p. 

    Jean-Marc Sorel (dir.), La femme, Revue juridique de l'Ouest, 2001, 236 p. 

    Jean-Marc Sorel (dir.), L'étranger, Université de Rennes 1, 2000, 258 p. 

    Jean-Marc Sorel, Hélène Ruiz Fabri, Linos-Alexandre Sicilianos (dir.), L'effectivité des organisations internationales, Ant. N. Sakkoulas et A. Pedone, 2000, 338 p. 

    Jean-Marc Sorel (dir.), La drogue, Centre de recherche juridique et judiciaire de l'Ouest, 1998, 282 p. 

    Jean-Marc Sorel, Droit des organisations internationales, l'Hermès, 1997, L'essentiel sur, 160 p.   

    Jean-Marc Sorel, Alain Pellet (dir.), Le droit international du développement social et culturel: [table ronde, Paris, 11 et 12 mai 1990, l'Hermès, 1997, 408 p.   

    Jean-Marc Sorel, Jean-Marc Sorel, Robert Etien, Robert Etien (dir.), La SNCF, histoire, organisation, perspectives: histoire, organisation, perspectives, LyCoFac, 1991   

    Jean-Marc Sorel, Analyse de l'autonomie d'un ministre dans la conduite d'une politique sectorielle: les contraintes dans la politique de coopération et de développement du ministère Cot en Afrique sub-saharienne, 1985 

  • Jean-Marc Sorel, Valérie Boré Eveno, « « General rule of interpretation » »: Commentary of Article 31 of the 1969 Vienna Convention on the Law of Treaties, in Corten (O.), Klein (P.), [ed.], The Vienna Conventions on the Law of Treaties : A commentary, Volume I, Oxford University Press, 2011, pp. 804-837, 2011 

    Jean-Marc Sorel, Avant-propos, Rennes : Centre de Recherche Juridique de l'Ouest et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1996, pp. 1-2    

    Sorel Jean-Marc. Avant-propos. In: Revue juridique de l'Ouest, N° Spécial 1996. La santé. pp. 1-2.

    Jean-Marc Sorel, Avant-propos, Rennes : Centre de Recherche Juridique de l'Ouest et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1995, pp. 1-3    

    Sorel Jean-Marc. Avant-propos. In: Revue juridique de l'Ouest, N° Spécial 1995. La mer. pp. 1-3.

  • Jean-Marc Sorel, « Quelques remarques à propos des affaires des Îles Marshall concernant le désarmement nucléaire devant la CIJ : de l’infini au zéro », 2017, pp. 19-35    

    Les affaires opposant les Îles Marshall à trois États possédant l’arme nucléaire devant la CIJ symbolisent le fossé entre la question posée, celle de l’obligation de négocier le désarmement nucléaire sur la base du TNP ou d’obligations coutumières, et les arrêts où la Cour se juge incompétente, non pas tant en raison de l’incompétence elle-même, que de la solution pour y parvenir. Dès lors, ces arrêts paraissent à la fois décalés face à l’ampleur universelle de la question posée, mais aussi surprenants par le constat d’absence de différend entre les protagonistes et les évitements sur des points sensibles que ces arrêts contiennent, et enfin dérangeants par la manière de répondre à la question, les oppositions non voilées parmi les juges ou quelques flottements dans le raisonnement suivi. Il en résulte que la question nucléaire est depuis longtemps bien délicate pour la Cour, même si rien n’est jamais figé.

    Jean-Marc Sorel, « L'évolution des institutions financières internationales : entre redéploiement et fragilité, une restructuration systémique en chantier », 2006, pp. 481-504    

    Sorel Jean-Marc. L'évolution des institutions financières internationales : entre redéploiement et fragilité, une restructuration systémique en chantier. In: Annuaire français de droit international, volume 52, 2006. pp. 481-504.

    Jean-Marc Sorel, « Les tribulations du droit international pénal », 1999, pp. 3-45    

    Sorel Jean-Marc. Les tribulations du droit international pénal. In: Revue juridique de l'Ouest, N° Spécial 1999. pp. 3-45.

    Jean-Marc Sorel, « L'arbitrage sur la zone de Brcko : tragi-comédie en trois actes et un épilogue à suivre », 1997, pp. 253-270    

    Sorel Jean-Marc. L'arbitrage sur la zone de Brcko : tragi-comédie en trois actes et un épilogue à suivre. In: Annuaire français de droit international, volume 43, 1997. pp. 253-270.

    Jean-Marc Sorel, « Remarques sur l'application extraterritoriale du droit national à la lumière de la législation américaine récente », 1996, pp. 415-440    

    Sorel Jean-Marc. Remarques sur l'application extraterritoriale du droit national à la lumière de la législation américaine récente. In: Revue juridique de l'Ouest, 1996-4. pp. 415-440.

    Jean-Marc Sorel, « L'accord de paix sur la Bosnie-Herzégovine du 14 décembre 1995 : un traité sous bénéfice d'inventaire », 1995, pp. 65-99    

    Sorel Jean-Marc. L'accord de paix sur la Bosnie-Herzégovine du 14 décembre 1995 : un traité sous bénéfice d'inventaire. In: Annuaire français de droit international, volume 41, 1995. pp. 65-99.

    Jean-Marc Sorel, Samuel Froger, Pierre Touenart, « Les Etats dépourvus de littoral », 1995, pp. 61-76    

    Froger Samuel, Touenart Pierre, Sorel Jean-Marc. Les Etats dépourvus de littoral. In: Revue juridique de l'Ouest, N° Spécial 1995. La mer. pp. 61-76.

    Jean-Marc Sorel, Hélène Lhostis, Olivier Mehault, Estelle Nicolas, Marie-Hélène Sanson [et alii], « Le régime de responsabilité internationale en cas de pollution des mers par les hydrocarbures », 1995, pp. 93-112    

    Lhostis Hélène, Mehault Olivier, Nicolas Estelle, Sanson Marie-Hélène, Thepault Laurence, Sorel Jean-Marc. Le régime de responsabilité internationale en cas de pollution des mers par les hydrocarbures. In: Revue juridique de l'Ouest, N° Spécial 1995. La mer. pp. 93-112.

    Jean-Marc Sorel, Rostane Mehdi, « L'UTI POSSIDETIS ENTRE LA CONSÉCRATION JURIDIQUE ET LA PRATIQUE JURIDIQUE ET LA PRATIQUE : ESSAI DE RÉACTUALISATION », Annuaire français de droit international, 1994, pp. 11-40   

    Jean-Marc Sorel, Rostane Mehdi, « L'uti possidetis entre la consécration juridique et la pratique : essai de réactualisation », 1994, pp. 11-40    

    Sorel Jean-Marc, Mehdi Rostane. L'uti possidetis entre la consécration juridique et la pratique : essai de réactualisation. In: Annuaire français de droit international, volume 40, 1994. pp. 11-40.

    Jean-Marc Sorel, « La Somalie et les Nations Unies », 1992, pp. 61-88    

    Sorel Jean-Marc. La Somalie et les Nations Unies. In: Annuaire français de droit international, volume 38, 1992. pp. 61-88.

    Jean-Marc Sorel, Pierre-Michel Eisemann, Daniel Bardonnet, Antoine Berthe, Geneviève Bastid Burdeau [et alii], Bibliographie critique, CNRS Editions, Paris : CNRS Editions et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1997, pp. 990-1053    

    Eisemann Pierre Michel, Bardonnet Daniel, Berthe Antoine, Bastid-Burdeau Geneviève, Charpentier Jean, Coussirat-Coustère Vincent, Deniau-Maroudis Géraldine, Daudet Yves, Decaux Emmanuel, Fernandez-Sola Natividad, De Frouville Olivier, Hagueneau Catherine, Jouannet Emmanuelle, Lagrange Evelyne, Lanfranchi Marie-Pierre, Laugier Sophie, Lucchini Laurent, Maljean-Dubois Sandrine, Meyer-Heine Anne, Pellet Alain, Pétraud Catherine, Poulain Michèle, Quéneudec Jean-Pierre, Rouget Didier, Sorel Jean-Marc, Vignes Daniel-Henri, Wellens Karel C. Bibliographie critique. In: Annuaire français de droit international, volume 43, 1997. pp. 990-1053.

    Jean-Marc Sorel, Pierre-Michel Eisemann, Geneviève Bastid Burdeau, Vincent Coussirat-Coustère, Emmanuel Decaux [et alii], Bibliographie critique, CNRS Editions, Paris : CNRS Editions et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1996, pp. 1094-1158    

    Eisemann Pierre Michel, Bastid-Burdeau Geneviève, Coussirat-Coustère Vincent, Decaux Emmanuel, Fernandez-Sola Natividad, De Frouville Olivier, Hagueneau Catherine, Jouannet Emmanuelle, Koskenniemi Martti, Lagrange Evelyne, Laugier Sophie, Maljean-Dubois Sandrine, Pétraud Catherine, Ruiz-Fabri Hélène, Sorel Jean-Marc, Vignes Daniel-Henri. Bibliographie critique. In: Annuaire français de droit international, volume 42, 1996. pp. 1094-1158.

    Jean-Marc Sorel, Pierre-Michel Eisemann, Margarita Badenes Casino, Daniel Bardonnet, Laurence Boisson de Chazournes [et alii], Bibliographie critique, CNRS Editions, Paris : CNRS Editions et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1994, pp. 1184-1238    

    Eisemann Pierre Michel, Badenes Casino Margarita, Bardonnet Daniel, Boisson de Chazournes Laurence, Bastid-Burdeau Geneviève, Carrillo Salcedo Juan Antonio, Daudet Yves, Flory Maurice, Fernandez-Sola Natividad, Lagrange Evelyne, Maljean-Dubois Sandrine, Pétraud Catherine, Poulain Michèle, Pourvoyeur Robert, Ruiz-Fabri Hélène, Sorel Jean-Marc, Vignes Daniel-Henri. Bibliographie critique. In: Annuaire français de droit international, volume 40, 1994. pp. 1184-1238.

    Jean-Marc Sorel, Pierre-Michel Eisemann, Daniel Bardonnet, Geneviève Bastid Burdeau, Vincent Coussirat-Coustère [et alii], Bibliographie critique, CNRS Editions, Paris : CNRS Editions et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1993, pp. 1119-1175    

    Eisemann Pierre Michel, Bardonnet Daniel, Bastid-Burdeau Geneviève, Coussirat-Coustère Vincent, Decaux Emmanuel, Huemer Marie-Astrid, Koszmaluk Jean, Lagrange Evelyne, Lambert Anne-Laure, Lucchini Laurent, Pétraud Catherine, Poulain Michèle, Pourvoyeur Robert, Ruiz-Fabri Hélène, Sorel Jean-Marc, Sur Serge, Thierry Hubert, Vignes Daniel. Bibliographie critique. In: Annuaire français de droit international, volume 39, 1993. pp. 1119-1175.

    Jean-Marc Sorel, Pierre-Michel Eisemann, Lucius Caflisch, Jean Combacau, Vincent Coussirat-Coustère [et alii], Bibliographie critique, CNRS Editions, Paris : CNRS Editions et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1991, pp. 1081-1141    

    Eisemann Pierre Michel, Caflisch Lucius, Combacau Jean, Coussirat-Coustère Vincent, Decaux Emmanuel, Cohen-Jonathan Gérard, Flory Maurice, Poulain Michèle, Pourvoyeur Robert, Rodriguez Yves, Rucz Claude, Ruiz-Fabri Hélène, Thierry Hubert, Thouvenin Jean-Marc, Sorel Jean-Marc, Vignes Daniel, Wu Chao. Bibliographie critique. In: Annuaire français de droit international, volume 37, 1991. pp. 1081-1141.

    Jean-Marc Sorel, Pierre-Michel Eisemann, Daniel Bardonnet, Geneviève Bastid Burdeau, Vincent Coussirat-Coustère [et alii], Bibliographie critique, CNRS Editions, Paris : CNRS Editions et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1990, pp. 1133-1191    

    Eisemann Pierre Michel, Bardonnet Daniel, Bastid-Burdeau Geneviève, Coussirat-Coustère Vincent, Flory Maurice, Pellet Alain, Poulain Michèle, Ruiz-Fabri Hélène, Sorel Jean-Marc, Stern Brigitte, Vignes Daniel-Henri, Weil Prosper. Bibliographie critique. In: Annuaire français de droit international, volume 36, 1990. pp. 1133-1191.

  • Jean-Marc Sorel, Lena Chercheneff, « International Courts and Tribunals, Procedure », Max Planck Encyclopedia of Public International Law, 2019 

  • Jean-Marc Sorel, « L’Assemblée générale des Nations Unies entre continuité et renouveau », le 10 octobre 2024  

    Journée d’études organisée conjointement par la Société française pour le droit international - SFDI, et son homologue espagnole - Asociación Española de Profesores de Derecho Internacional y Relaciones Internacionales et la faculté de droit, Université Toulouse Capitole sous la direction scientifique de Clémentine Bories et José Manuel Sobrino Heredia

    Jean-Marc Sorel, « Sport et droit international », le 30 mai 2024  

    Colloque annuel de la S.F.D.I organisé avec le CEDIN, Université Paris-Nanterre à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 sous la direction scientifique de Mathias Forteau et Franck Latty, professeurs de droit public à l’Université Paris Nanterre

    Jean-Marc Sorel, « Les Lectures du monde : La sphère juridique internationale dans la littérature », le 26 mars 2024  

    Séminaire organisé par l'UMR DICE, Aix-Marseille Université avec les Universités de Pau et pays de l’Adour, et Toulon, l’IE2IA, l’ILF, le CDPC, le CERIC et Sciences Po Aix

    Jean-Marc Sorel, « Les lectures du monde », le 13 décembre 2023  

    Conférence organisée par l'IREDIES, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    Jean-Marc Sorel, « Ethique et Justice Internationale », le 23 novembre 2023  

    Colloque organisé par l'Institut du Droit Public et de la Science Politique - IDPSP - UR 4640, Université de Rennes sous la direction scientifique de Guillaume Le Floch et Nathan Peltier

    Jean-Marc Sorel, « L'OCDE et les Etats non-membres », le 20 octobre 2023 

    Jean-Marc Sorel, « Droit international et juges internes », le 25 mai 2023  

    Congrès de la SFDI organisé par le CRDEI, Université de Bordeaux sous la direction scientifique de Alexis Marie, Professeur de Droit public, CRDEI, Université de Bordeaux et Baptiste Tranchant, Professeur de Droit public, CRDEI, Université de Bordeaux

    Jean-Marc Sorel, « Monnaie, commerce, souveraineté et droit », le 17 février 2023  

    Organisée par DOGMA avec l’assistance humaine de l’Institut des Hautes Études Internationales de l’Université Panthéon-Assas (Pr C. Santulli)

    Jean-Marc Sorel, « Droit et diplomatie », le 29 septembre 2022  

    Organisé à l'occasion des 300 ans de la fonction de jurisconsulte du Ministère des Affaires étrangères de la France, par le Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, son Directeur des affaires juridiques, et Maryline Grange, Maître de conférences à la Faculté de droit de Saint Etienne, en partenariat avec le CERCRID (UMR 5137), la Faculté de droit de St Etienne et l'Université Jean Monnet.

    Jean-Marc Sorel, « Le droit international multilatéral », le 19 mai 2022  

    Colloque de la Société française pour le droit international, organisé avec le soutien de l'Université de Perpignan Via Domitia, sous la direction scientifique de Jacobo Rios et Marie-Clotilde Runavot

    Jean-Marc Sorel, « Migrations & Droit international », le 04 novembre 2021  

    Colloque annuel de la Société française pour le droit international, organisé sous la direction scientifique des Pr. Patrick Jacob et Thibaut Fleury Graff, en partenariat avec le Projet RefWar (ANR 2019-2023) et l’Université Paris-Saclay (UVSQ).

    Jean-Marc Sorel, « La « méthode » OCDE : un modèle dans le nouveau contexte global ? », le 02 novembre 2021  

    Organisé par l'OCDE, la SFDI et l'ASIL, Événement conjoint autour des 60 ans de l’OCDE

    Jean-Marc Sorel, « La langue du procès international », le 01 octobre 2021  

    Organisé par Madame Isabelle Pingel et Monsieur Jean-Christophe Barbato, Professeurs à l’Université Paris 1 – IREDIES

    Jean-Marc Sorel, « Une approche juridique de la « guerre économique » », le 22 septembre 2021  

    Organisée par la Société française pour le droit international, et la laboratoire Marchés, institutions, libertés, Université Paris-Créteil, sous la direction scientifique d'Arnaud de Nanteuil.

    Jean-Marc Sorel, « La Cour africaine des droits de l'homme et des peuples : bilan et avenir », le 24 juin 2021  

    Organisé par l'Institut du Droit public et de la Science politique, Faculté de droit et de science politique, Université de Rennes 1.

    Jean-Marc Sorel, « Élévation du niveau de la mer et droit international », le 15 juin 2021  

    Colloque international organisé par le Centre de droit maritime et océanique, Université de Nantes, sous la responsabilité de Valérie Boré-Eveno, Maître de conférences en droit public.

    Jean-Marc Sorel, « La confiance dans les procédures devant les juridictions internationales », le 03 juin 2021  

    Organisé par le LADIE, Université Nice Cote d’Azur

    Jean-Marc Sorel, « Les enseignements de la crise sanitaire de la COVID-19 pour le droit international et européen », le 25 mai 2021  

    Organisée pour l’IREDIES, par Hervé Ascensio, Ségolène Barbou des Places, Evelyne Lagrange et Paolo Palchetti, Professeurs à l’Université Paris 1

    Jean-Marc Sorel, « L'espace extra-atmosphérique et le droit international », le 06 mai 2021  

    Colloque annuel de la SFDI, organisé par l'IDETCOM, Université Toulouse 1 Capitole, sous la direction conjointe de Lucien Rapp et de Clémentine Bories

    Jean-Marc Sorel, « [Reporté] Une approche juridique de la “guerre économique” », le 31 mars 2020  

    Organisée par le laboratoire MIL et la Société française de droit international (SFDI) sous la direction scientifique de Arnaud de Nanteuil, Université Paris-Est Créteil.

    Jean-Marc Sorel, « Le régionalisme dans le droit international », le 10 février 2020  

    Organisé par l’IREDIES avec l’University of Oslo Faculty of Law, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, l’Institut für Völkerrecht und Europearecht de la Georg-August-Universität Göttingen, le CEIE (Univ Strasbourg) et le Centre universitaire de Norvège à Paris

    Jean-Marc Sorel, « Le revirement de jurisprudence en droit international », le 27 juin 2019  

    Organisé par l’IDPSP, Université Rennes 1 sous la responsabilité scientifique de Guillaume Le Floch et Marie Lemey

    Jean-Marc Sorel, « L’environnementalisation du droit », le 01 juin 2018 

    Jean-Marc Sorel, « Les principes communs de la procédure administrative », le 09 avril 2018 

    Jean-Marc Sorel, « Les grandes décisions de la jurisprudence internationale », le 12 février 2018  

    A l’occasion de la parution aux Editions Dalloz de l'ouvrage : Les grandes décisions de la jurisprudence internationale, par Jean-Louis Iten, Régis Bismuth, Claire Crepet Daigremont, Guillaume Le Floch, Arnaud de Nanteuil

    Jean-Marc Sorel, « Pacific and Military Uses of the Exclusive Economic Zone : Exploring Coastal and Non-Coastal States’ Obligation to Have “Due Regard” to Rights and Duties of Other States in the UN Convention on the Law of the Sea », le 29 janvier 2018  

    Organized by The Sorbonne Research Institute for International and European Law – IREDIES

    Jean-Marc Sorel, « Le retour des Frontières », le 17 novembre 2017  

    Cinquième Journée des sciences sociales où les chercheurs présenteront leurs travaux dans une version française accessible à un large public

    Jean-Marc Sorel, « Exposition universelle et droit public », le 22 juin 2017 

    Jean-Marc Sorel, « Rencontres "L'après Charlie: quelles réponses juridiques ? », le 20 mars 2015 

    Jean-Marc Sorel, « La motivation en droit public », le 17 novembre 2011 

  • Jean-Marc Sorel, Allocution d'ouverture - Pr Jean-Marc Sorel, Président de la SFDI 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Cristina-Elena Moldovan, Les banques centrales et la numérisation de la monnaie, thèse en cours depuis 2023 

    Camila Romero-villanueva ventura, Les immunités au regard de la réclamation par des fonds privés du remboursement de la dette souveraine des Etats, thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Emiliano Jéronimo Buis 

    Sakda Sau, L'encadrement juridique du secteur financier au sein de l'ASEAN , thèse en cours depuis 2022 

    Coralie Klipfel, Les espaces d'exception en droit international public, thèse soutenue en 2022 à Paris 1, membres du jury : Pierre D'Argent (Rapp.), Hélène Tigroudja (Rapp.), Laurence Dubin et Mathias Forteau  

    Quel est le point commun entre la prison de Guantánamo, un camp de réfugiés et l’état d’urgence permanent en Israël ? Théorisés sous le concept d’« espaces d’exception » en sciences sociales, tous cristallisent la situation par laquelle « l’exception devient la règle ». Ce phénomène de normalisation de l’exception échappe-t-il au droit international ? Pour y répondre, il convient d’abord de proposer une définition juridique de l’espace d’exception. En tant qu’assise spatiale de mesures exceptionnelles durables, il peut être abordé sous deux aspects : l’espace en tant que support d’une exception permanente et l’espace en tant que produit d’une exception généralisée. En pratique, ces situations reflètent celles de la prolongation excessive d’états d’urgence, ou de la création de lieux d’enfermement résultant d’un discours de « crise » au sein desquels la déresponsabilisation s’organise par des stratégies d’extraterritorialité ou de délégation de prérogatives. Il ressort de l’analyse qu’il existe bien un encadrement international de la situation exceptionnelle, mais que la vérification de celui-ci par les organes internationaux témoigne d’une large déférence envers les considérations étatiques. Si le droit international offre les outils nécessaires pour affirmer l’extraterritorialité des engagements des États ou pour engager la responsabilité d’une pluralité d’acteurs en charge de ces espaces, l’application de ce droit reste largement méconnue. En d’autres termes, cette étude démontre à la fois l’applicabilité du droit international à ces espaces et l’ineffectivité de son application, témoignant des limites du droit international à l’encadrement de l’exception nationale.

    Estelle Richevilain, L'interrégulation des autorités internationales, européennes et nationales en matière de régulation bancaire et financière, thèse soutenue en 2021 à Paris 1, membres du jury : Stéphane de La Rosa (Rapp.), Sébastien Adalid (Rapp.), Aurore Laget-Annamayer et Francesco Martucci  

    À la suite de la crise financière débutée en 2007, les autorités internationales, européennes et nationales de régulation bancaire et financière ont pris conscience de l’insuffisance des procédés de coopération, d’échanges d’information et de résolution commune des crises bancaires et financières. Elles ne sont pas parvenues à limiter la diffusion des risques systémiques. Cette prise de conscience a conduit à une multiplication des initiatives d’interrégulation dont la mission affichée est dorénavant de protéger et de promouvoir la « stabilité bancaire et financière ». Néanmoins, ce foisonnement n’a pas pour conséquence l’approfondissement espéré de l’interrégulation : elle engendre un enchevêtrement des compétences des autorités, source de confusion et ne permet pas le dépassement des lacunes de fond identifiées (absence de caractère obligatoire de l’interrégulation, impossibilité d’engager la responsabilité des autorités de régulation, etc…). Ainsi, l’approfondissement de l’interrégulation ne semble qu’apparent. Ce constat, décevant, nécessite d’en expliquer les raisons. Or, leur diversité (manque de légitimité ; implication contrastée ; objectif contesté) et les difficultés éventuelles à mettre en œuvre d’autres réformes conduisent à considérer cet approfondissement souhaité hypothétique. Ce second constat permet alors de relativiser le premier. Si l’approfondissement constaté s’avère apparent puisqu’il n’atteint pas l’ensemble des objectifs affichés, les efforts des autorités, internationales, européennes et nationales, ne doivent pas être minimisés au regard des particularités de l’architecture bancaire et financière.

    Racha El Herfi, La politique européenne en matière d'investissement : un exemple d'intégration externalisée, thèse soutenue en 2021 à Paris 1, membres du jury : Charlotte Beaucillon (Rapp.), Catharine Titi (Rapp.), Rostane Mehdi  

    La présente étude aborde la question des compétences externes de l’Union européenne et leur effet sur l’intégration européenne en s’appuyant sur l’exemple de l’approche européenne en matière d’investissement international. Elle permet de dégager un phénomène particulier, l’intégration externalisée. Alors qu’à leurs débuts, dans les années 1970, les compétences externes se sont essentiellement développées en prenant source dans les compétences internes, l’intégration externalisée se caractérise par un renversement de la tendance, dès les années 1990, qui conduit l ’action externe de l’Union à influer à son tour le mouvement d’intégration. Dans une démarche empirique, ce phénomène est ici abordé à travers l’exemple de l’action externe dans le domaine des investissements. La question de recherche posée ici est celle de savoir si l’action externe de l’Union contribue à faire émerger une politique européenne en matière d’investissement qui appuie et renforce la coordination spécifique avec ses États membres. L’identification des compétences mises au service de la politique européenne en matière d’investissement contribue à en définir le champ d’application et l’étendue. Elle éclaire aussi les modalités de la mise en œuvre normative de la politique européenne en matière d’investissement et la définition de ses objectifs et de ses instruments. L’affirmation de l’Union européenne comme un acteur global dans le domaine des investissements repose sur deux types d’équilibre. Le premier équilibre, entre intégration et coopération, résulte d’une politique européenne émergente fondée sur des compétences qui sont à la fois exclusives, en ce qui concerne les investissements directs étrangers, et partagées, en ce qui concerne les investissements de portefeuille. Le second équilibre, entre efficacité et légitimité, révèle un exercice de la politique européenne en matière d’investissement fondé sur une coordination dynamique entre l’Union et ses États membres (Partie I). Sur la base de ces fondements, la politique européenne en matière d’investissement se concrétise par l’adoption d’accords européens de protection des investissements, potentiels modèles d’accords dans ce domaine. Les obligations internationales découlant de ces accords appellent un examen des moyens de leur exécution et de leur effectivité, tant dans l’ordre juridique de l’Union européenne que dans l’ordre juridique international. Leur concrétisation appuie la coordination dynamique au fondement de l’exercice des compétences (Partie II).

    Noury Kamel, L'effectivité des modes de contrôle du soft law international en matière financière, thèse en cours depuis 2020 

    Olivier Baillet, L'économie dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme, thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Régis Bismuth, membres du jury : Hélène Tigroudja (Rapp.), Francesco Martucci (Rapp.), Dean Spielmann  

    Les rapports entre les droits de l’Homme et le système économique sont ambivalents. Ces droits sont parfois accusés d’avoir permis l’émergence du capitalisme contemporain, alors qu’ils constituent pour d’autres le moyen d’en corriger les excès. Ces divergences se sont traduites par une opposition entre droits civils et politiques et droits économiques et sociaux qui occulte en partie les phénomènes de convergence et de conflit entre ces deux systèmes. Ces derniers ont nourri les débats lors de l’élaboration de la Convention européenne des droits de l’Homme, mais le défaut de consensus a conduit l’adoption d’un texte pensé comme n’ayant ni un objet ni une finalité économique. Pourtant, la pratique récente de ratification et des réserves par les Etats suggère qu’il a acquis dans ce domaine une certaine normativité. L’étude de la jurisprudence permet alors d’examiner l’ampleur et le sens de l’interpénétration entre droits garantis et économie. Celle-ci est intégrée par le juge dans le giron conventionnel, à la fois comme fait et comme objet de déploiement des droits. Poreux, ces derniers se substituent en partie aux droits et libertés économiques. La jurisprudence témoigne néanmoins d’une contradiction persistante entre économie et Convention qui induit une adaptation des garanties européennes. La procéduralisation permet de préserver parfois l’intégrité des droits garantis, parfois la spécificité du système économique. Omniprésents, les intérêts économiques restent perçus comme inférieurs aux valeurs « a-économiques » de l’ordre conventionnel. Si celui-ci légitime l’ordre économique existant, le juge entend éviter de consacrer un ordre public économique européen.

    Lena Chercheneff, L'influence des standards financiers sur l'architecture du droit international public, thèse soutenue en 2018 à Paris 1, membres du jury : Régis Bismuth (Rapp.), Francesco Martucci (Rapp.), Hervé Ascensio et Thierry Bonneau  

    Dans le contexte de la crise financière des subprimes, les chefs d’État et de gouvernement du G-20 ont entrepris en 2008 une réforme de l'architecture financière internationale. Cette initiative politique a conduit à une refonte du corpus normatif applicable au secteur financier. Les standards financiers internationaux ont pour objectif d'harmoniser les droits étatiques en proposant des normes de référence à destination des professionnels du secteur et de leurs autorités nationales de régulation. Ces instruments de soft law au champ d'application universel se distinguent des techniques traditionnellement utilisées par le droit international public pour encadrer la matière économique. Les standards apparaissent comme le produit normatif d'une coopération singulière qui prend corps entre une pluralité d'acteurs à la fois privés et publics évoluant au sein des sphères nationale, internationale et transnationale. Ils traduisent une évolution certaine de l'action publique internationale expliquant par ailleurs que la doctrine contemporaine s'interroge sur la portée de ce phénomène normatif. Dans cette perspective se pose la question de l'incidence des standards financiers sur l'architecture du droit international public fondée traditionnellement sur l'interétatisme. L'analyse proposée envisage d'étudier leur élaboration et leur mise en œuvre afin de mettre en évidence le caractère hégémonique de la régulation financière internationale et sa distanciation du modèle interétatique classique.

    Louis Tournier, International Financial Regulation and Offshore Financial Centers : the Rise of Soft Law and the Dichotomy Between the Anglo-Saxon Vision and the Continental European Approach, thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Claudio Dordi, membres du jury : Michele Vellano (Rapp.)  

    En quoi l'absence d'intérêts économiques communs entre les pays membres de l'OCDE affaiblit-elle les nouvelles législations internationales basées sur le Soft Law en vue de lutter contre l'opacité financière et fiscale des centres financiers offshore ? L'optimisation fiscale consiste à utiliser les règles de droit pour réduire en toute légalité sa charge fiscale. Mais la frontière entre l'optimisation fiscale et l'évasion fiscale est ténue pour ne pas dire perméable. De plus en plus, les notions d'optimisation fiscale et de fraude fiscale ne font plus qu'une, tant les règles de droit sont facilement contournables et ses limites aisément franchissables. Ce phénomène est tout particulièrement avéré sur le plan de la fiscalité internationale. La problématique de cette thèse met en lumière les difficultés du Soft Law à réguler les centres financiers offshore, tant l'absence d'intérêts (économiques) communs semble flagrante entre les pays anglo-saxons et l'Europe continentale sur la question. Or l'intérêt commun (qu'il soit économique, culturel, sécuritaire, environnemental) constitue la clef de voûte du succès d'une législation basée sur le Soft Law à l'international. L'intérêt commun paraît inexistant voire inaccessible en matière de lutte contre l'optimisation fiscale, dès lors que celle-ci vise principalement à protéger le modèle social de l'état providence des pays d'Europe continentale. Une dichotomie de taille à l'heure où les pays anglo-saxons s'en écartent toujours plus.

    Marinana Andrade e Barros, Régime démocratique et droit international en Amérique Latine : la construction normative de la promotion de la démocratie au sein des accords et arrangements multilatéraux régionaux, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de Jorge Lasmar, membres du jury : Leonardo Estrela Borges (Rapp.), Emmanuelle Jouannet (Rapp.), Otávio Dulci et Aziz Saliba  

    A la fin de la Guerre froide, la promotion de la démocratie s’est consolidée en tant que thème au-delà des frontières nationales, ce qui impliqua de revoir les paradigmes traditionnels des relations internationales et engendra de profondes controverses. Le contenu de ce que l’on nomme démocratie est ainsi formé de positionnements idéologiques différents, voire parfois opposés, entre les acteurs internationaux. Dans la société internationale, la conception spécifique de démocratie libérale représentative prévaut néanmoins en tant que produit politique occidental. En Amérique latine, un locus construit sur la base de paramètres politiques représentés par des catégories qui ne lui sont pas nécessairement propres. Cette discussion prend ainsi des contours très particuliers du fait de la construction historique de la région et de la superposition des accords et arrangements multilatéraux régionaux. Ces arrangements – OEA, Mercosur, Unasur, SICA, CAN et ALBA – créèrent, tout au long des années 90, des cadres normatifs qui traitent du régime politique de leurs États membres. L’Amérique latine possède ainsi un ensemble très dense de directives établi par l’adoption de normes concrètes qui mettent en œuvre cet impératif lorsque des crises politiques surviennent dans des pays de cette région. Le contenu de ce corps normatif varie selon l’arrangement analysé, le type de crise auquel il faut faire face et le gouvernement qui fait l’objet des mesures proposées. La complexité de la scène politique régionale se reflète ainsi dans le phénomène de promotion de la démocratie.

    Charlotte Julie Rault, Le cadre juridique de la gestion des dettes souveraines, thèse soutenue en 2015 à Paris 1 sous la direction de Christoph G. Paulus, membres du jury : Régis Bismuth (Rapp.), Reinhard Singer (Rapp.)  

    Les crises financières internationales ne se présentent pas comme des événements rares et isolés dans le temps. Des dénominateurs communs classiques à toute crise financière se retrouvent dans chaque cas historique : la détérioration des indicateurs macroéconomiques, la psychologie et les paniques des investisseurs, la spéculation. La problématique des dettes souveraines ne relevait jusqu’à présent principalement que des pays en développement, alors que les récentes perturbations financières ont démontré que les pays développés pouvaient également être gravement affectés. L’objectif de ce travail est d’analyser les évolutions du cadre juridique de la gestion des dettes souveraines pour réunir des éléments qui permettent de comprendre le choix normatif privilégié par chaque opérateur. L’actuel scénario d’endettement des États souverains entraîne nécessairement un bouleversement irréversible des règles et des structures juridiques connues qui visent à assurer le bon fonctionnement de l’économie mondiale. Face à l’actuelle incertitude normative, il est primordial d’étudier les supports du financement souverain, le traitement des crises, les propositions de réformes visant à améliorer le système et le rôle des institutions multilatérales dans la gestion de la dette souveraine. Après avoir déterminé l’existence d’un engagement international de gestion des dettes souveraines, nous plaidons pour la mise en œuvre d’un ensemble normatif d’outils conçus pour intégrer les réglementations nationales sur la base de modèles préexistants.

    Julien Cazala, L'Etat et la justice internationale, thèse en cours depuis 2015 

    Annika Talvik, Le réglement des conflits de travail au sein des organisations internationales , thèse en cours depuis 2014 

    Kellie-Shandra Ognimba, La politisation des Droits de l'Homme et le défi de la coopération universelle, thèse soutenue en 2014 à Paris 1, membres du jury : Olivier de Frouville (Rapp.), Jean-Daniel Vigny (Rapp.), Doudou Diène  

    La politisation reste un défi majeur pour la réalisation universelle des droits de l'homme. Ce processus est inévitable dans l'enceinte des Nations-Unies. La politisation trouve en effet ses fondements dans la Charte même de l'Organisation, ainsi que dans la configuration institutionnelle de l'ONU qui se veut antagonique, mettant en scène des acteurs étatiques et des entités non gouvernementales. Cependant si elle est incontournable, elle ne saurait être acceptée pour autant. L'instrumentalisation politique des droits de l'homme qui conduit à une interprétation et une mise en œuvre politicienne du droit international des droits de l'homme, au détriment de la promotion et protection des droits de l'homme, et de leur universalité, constitue un frein à leur avancement et un obstacle à la coopération internationale dans ce domaine. Elle doit par conséquent être rejetée, d'autant qu'elle peut aboutir comme on l'a démontré à une érosion profonde des droits de l'homme les plus fondamentaux et de la dignité humaine. Le processus de marginalisation universelle des droits de l'homme qui a eu lieu au nom de la sécurité nationale, en exécution du programme de détentions secrètes de la CIA, est caractéristique d'une politisation particulièrement dangereuse et sans précédent, qui confirme que l'universalité des droits de l'homme doit plus que jamais être consolidée. Il est donc important que l'ONU développe un véritable projet politique commun, qui aurait pour assise l'universalité des droits de l'homme et la participation renforcée de tous les acteurs, y compris les experts indépendants et les ONG qui sont des partenaires indispensables à une mise en œuvre effective et impartiale des droits de l'homme.

    Johann Guiorguieff, La politique internationale de l'Union européenne : analyse d'un instrument identitaire, thèse soutenue en 2013 à Paris 1, membres du jury : Albane Geslin (Rapp.), Eleftheria Neframi (Rapp.), Rostane Mehdi  

    Le renforcement de la dimension internationale de l'action de l'Union européenne est fondamentalement lié à l'exercice d'affirmation identitaire. La consécration de l'Union en tant que véritable acteur international exige qu'elle démontre sa capacité d'influencer les relations internationales conformément à ses éléments fondamentaux. Son développement institutionnel et matériel doit donc permettre de déterminer et de projeter les traits essentiels de son identité sur la scène internationale. Le développement institutionnel de la politique internationale de l'Union implique de concilier sa dualité juridique, historique et politique. L'évolution de la dimension externe de l'action de l'Union européenne est, en ce sens, marquée par la perspective d'unification de son action extérieure. Ce processus repose sur un effort d'identification et de détermination identitaire quant à l'image que l'Union entend projeter sur la scène internationale. L'exécution matérielle de la politique internationale de l'Union s'inscrit dans le prolongement de ces réalisations et confirme la réussite de l'Union européenne à faire accepter son existence au plan international. Elle met en relief l'affirmation de sa singularité identitaire dans la prise en compte de sa nature et dans le modèle d'acteur international qu'elle entend incarner. Dans ce cadre, son adhésion à un modèle d'acteur civil des relations internationales s'appuie sur le travail identitaire réalisé au plan interne. Son affiliation à ce modèle se confond avec la recherche d'une adhésion universelle à sa politique internationale et demeure limitée par la nécessaire sauvegarde de l'originalité identitaire de l'Union européenne.

    Jeremy Drisch, La liberté de navigation et l'Etat côtier face à la multiplication des usages en mer., thèse en cours depuis 2013 

    Inam Karimov, Le rôle de la transparence dans la lutte contre la corruption à travers l'expérience du Conseil de l'Europe, thèse soutenue en 2013 à Paris 1, membres du jury : Jean-Marc Thouvenin (Rapp.), Rostane Mehdi (Rapp.)  

    La corruption affecte tous les secteurs de la vie de la société, aussi bien le secteur public, le secteur privé que le secteur politique. Compte tenu de la spécificité de chacun de ces domaines, elle acquiert ses caractéristiques et prend différentes formes (publique, privée et politique). La transparence, couplée à la responsabilisation "accountability"), agit en tant qu'instrument de prévention ainsi que de répression de la corruption, en exposant les actes des agents au public et en mettant en évidence les faits de corruption. La transparence, de cette manière, poursuit la corruption partout où elle existe indépendamment de sa forme. Ainsi, dans la lutte contre la corruption, en agissant comme une antithèse, elle joue le rôle de l'«antiforme» de la corruption, sa forme s'adaptant aux différentes formes de corruption qu'elle combat. Pourtant, la transparence n'est pas une solution miracle et a un rôle spécifique et limité dans la lutte contre la corruption. Elle doit être complétée par des mesures comme l'incrimination, le contrôle externe et interne, la prévention des conflits d'intérêt etc. Le Conseil de l'Europe, l'institution dont le but est la promotion de la démocratie, considère également la transparence comme un élément crucial de la prévention et de la lutte contre la corruption. Pourtant, ni le Conseil, ni aucune autre organisation internationale, ne détermine les critères de la transparence. Il existe même une confusion entre la notion de transparence et d'autres notions voisines. Toutefois, le Conseil a pu imposer aux États membres certaines mesures qui, sans être désignées expressément comme telles, relèvent de la transparence; ces mesures ont été exigées de manière spontanée, et formulées au cas par cas selon la nécessité des États. Pour déterminer l'étendue des actions du Conseil, il était nécessaire de définir non seulement les formes, mais également le contenu de la transparence. Ses trois composantes sont l'accessibilité, la communication et l'ouverture. Les actions du Conseil ne sont pas développées de la même manière concernant tous les domaines de la transparence. Si elles sont développées en matière politique et peu nombreuses en matière privée, les réglementations restent partielles et sont toujours en phase d'évolution concernant les volets administratif, judiciaire ou législatif. Les actions du Conseil ne couvrent pas non plus la totalité des actes de la transparence. Si elles sont plus développées en ce qui concerne l'accessibilité, la sensibilisation ou le signalement, elles restent en phase d'évolution concernant la communication et l'ouverture. Certaines des lacunes découlent de la spécificité de la mission du Conseil de l'Europe qui, ayant pour but la promotion de la démocratie, est avant tout une organisation politique. Dans les cas où le Conseil de l'Europe a fixé des exigences pour la transparence, il a mis en place des mécanismes de suivi par le biais de son institution spécialisée - le GRECO - pour s'assurer de la bonne mise en œuvre de ces exigences. La pratique du GRECO a eu un impact considérable sur le renforcement et l'harmonisation des législations nationales. Toutefois, elle s'est trouvée limitée par l'approche pratique de cette institution ainsi que par les réticences des États dans la mise en œuvre de ses recommandations.

    Yasuhito Fukui, Formation et normativité des accords internationaux dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération, thèse soutenue en 2013 à Paris 1, membres du jury : Paul Tavernier (Rapp.), Albane Geslin (Rapp.)  

    La Conférence du Désarmement en tant que « forum unique de négociation multilatéral sur le désarmement » subit une impasse de plus de 15 ans. Elle demeure sans aucun résultat après la dernière négociation du TICE qui s’est terminé en 1996. C’est la raison pour laquelle, tout d’abord nous essayons d’analyser les cadres de négociation et les contenus des traités dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération en présentant en deux titres, pour analyser la formation de la normativité et des accords dans ce domaine. En effet, cette thèse couvre tous les types d’armes et ses traités pour la limitation ou l’interdiction de l’arme de destruction massive, y compris les armes nucléaires, biologiques et chimiques, et conventionnelles. La portée de ces instruments varie aussi à partir de traités comme le TNP jusqu’au soft law comme le programme d’action pour les armes légères et de petit calibre. En ce qui concerne la formation de la normativité, le dernier titre essaye d’analyser aussi l’aspect juridique de la négociation et le mécanisme pour renforcer le respect du traité. Ce sont les éléments essentiels pour la naissance de la normativité primordiale des accords en tant que documents juridiquement contraignants, et leur validité. Nous essayons aussi l’analyse du soft law et de la jurisprudence de la Cour internationale de Justice comme source de normativité dans l’ensemble de normes autour du désarmement et de la non-prolifération. C’est ainsi que cette thèse va essayer l’étude minutieuse des problèmes autour de la formation et de la normativité des accords multilatéraux dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération.

    Paula Wojcikiewicz Almeida, La difficile incorporation et mise en oeuvre des normes du Mercosur , thèse soutenue en 2012 à Paris 1 en co-direction avec Ana Cristina Paulo Pereira  

    Le Mercosur existe depuis 1991, mais initialement la doctrine a été largement absente des questions relatives à l'incorporation et à la mise en œuvre de son droit par les Etats membres. Cela s'explique en raison du caractère limité de l'union douanière et des fonctions réduites dévolues aux institutions mercosuriennes. Néanmoins, l'approfondissement du Mercosur implique que le rôle de ses Etats membres devienne plus important. C'est la raison pour laquelle cette étude s'est intéressée au phénomène de l'incorporation et de la mise en œuvre de ses normes dérivées tant du point de vue général, que de celui de l'exercice de la mise en œuvre par les Etats membres, en particulier par le Brésil. L'objectif ici est d'évaluer comment le Mercosur tente d'encadrer la liberté des autorités nationales pour pouvoir ensuite vérifier si ces règles communes, qui se montrent singulièrement complexes, imprécises et éparses, sont respectées par le Brésil lorsque celui-ci est supposé agir en tant que relais d'exécution du droit du Mercosur. Il s'agit donc d'observer la pratique actuelle, à l'aide d'une étude sur le terrain, afin de pouvoir en identifier les défaillances et les solutions juridiques possibles, sans négliger l'influence de la politique sur le droit d'une organisation qui reste essentiellement dominée par les pouvoirs exécutifs nationaux.

    Camila Villard Duran, L'encadrement juridique de l'accountability de la politique monétaire , thèse soutenue en 2012 à Paris 1 en co-direction avec José Eduardo Campos de Oliveira Faria  

    L'objectif principal de cette thèse est de développer une analyse des trois banques centrales et de leur cadre institutionnel destinée à l'exercice du pouvoir monétaire. L'étude vise à examiner les mécanismes de «hard law» (établis par tes traités, les constitutions ou les lois) de l'accountability politique et sociale des trois banques centrales : la Banque centrale brésilienne (Bacen), la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale des États Unis (Fed). La thèse a également pour but d'explorer les mécanismes de «soft law» créés par les banques centrales elles-mêmes, mécanismes qui peuvent jouer, pour certaines de ces institutions, un rôle imprtant sur leur légitimité et leur accountability. Cette étude propose une approche juridique spécifique: le droit en tant qu'instrument pour la construction du cadre institutionnel orienté vers l'accountability politique et sociale des banques centrales. Cette thèse affirme que les mécanismes de reddition de comptes et de responsabilisation peuvent soutenir à long terme la légitimité des actions monétaires.

    Florian François Höpfner, L'évolution de la notion de réfugié, thèse soutenue en 2012 à Paris 1  

    Soixante ans après son adoption, la Convention de Genève de 1951 telle que modifiée par le Protocole de New York de 1967 constitue le cadre normatif à vocation universelle régulant l'octroi du statut de réfugié. Il est l'aboutissement d'une convergence de plusieurs processus régionaux de création normative, initiée à la fin du XIXe siècle en Amérique du Sud et au début du XXe en Europe. Ratifiée par 148 Etats, la Convention de Genève de 1951 jouit d'un rayonnement particulièrement large, amplifié par la réception de la définition conventionnelle du réfugié par la plupart des ordres juridiques internes, mais aussi par plusieurs ordres juridiques régionaux. Il existe ainsi un droit international des réfugiés consacrant une définition du réfugié, mais pas d'interprétation universelle, et les divergences observables par rapport à la mise en œuvre de ce droit universalisé sont considérables, qu'il s'agisse de la mise en œuvre des critères permettant de qualifier le réfugié ou des normes régissant son statut. Malgré ces divergences et incohérences temporelles et inhérentes à tout processus d'évolution normative plusieurs grandes lignes sont identifiables, autour desquelles s'articule l'évolution de la notion de réfugié particulièrement mouvementée depuis le début des années 1990. Paradoxalement, l'ouverture du champ d'application de la définition du réfugié va de pair avec l'instauration des politiques d'immigration restrictives. On observe à ce stade un décalage croissant entre l'interprétation extensive de la définition du réfugié et la mise en œuvre restrictive des normes régissant son statut.

    Noémie Turgis, La justice transitionnelle en droit international, thèse soutenue en 2012 à Paris 1  

    La justice transitionnelle vise à tirer les conséquences de violations grave des droits de l'homme commises durant un régime répressif ou un conflit armé, sans remettre en cause l'équilibre particulièrement instable de la société au moment de la transition, afin de restaurer la confiance dans le droit et les institutions et promouvoir la transformation vers un État de droit démocratique à même de prévenir la récurrence de ces violations. Tandis que la pression tant normative que sociétale est particulièrement forte durant la transition pour que les responsables soient amenés à rendre des comptes, ces États ne sont souvent pas en mesure de remplir leurs obligations liées à la commission de crimes de droit international et de respecter les standards internationaux pertinents. Les paramètres transitionnels sont en effet particulièrement contraignants et dictent la physionomie des stratégies de justice susceptibles d'être déployées. Quelle est alors la place du droit international dans la justice transitionnelle? L'équilibre recherché entre la pression normative internationale et les contraintes caractéristiques de cette période a-t-il trouvé une forme de reconnaissance en droit international? L'étude de la résolution progressive des problématiques de cette justice sous le prisme du droit international révèle la mise en œuvre d'un régime juridique spécifique, reflet d'une approche intérimaire de mise en conformité avec les règles pertinentes du droit international, et se concrétise par le recours à des mesures variées, de nature pénale ou alternative, déployées dans une démarche globale et inclusive, caractéristique d'une méthodologie propre à la justice transitionnelle.

    Maria cristina Ferraz alves, Le cadre juridique de la gestion de la dette souveraine l'expérience du Brésil., thèse en cours depuis 2011 

    Daniel Damásio Borges, L'état social face au commerce international , thèse soutenue en 2011 à Paris 1  

    La notion d'Etat social est utilisée dans le cadre de cette étude pour synthétiser les nonnes sociales internationales à vocation universelle qui obligent les États à intervenir dans économie dans le but de mettre en œuvre les droits économiques, sociaux et culturels. Contrairement aux règles sociales internationales, les règles de l'OMC restreignent cet interventionnisme étatique. Dans la mesure où le droit de l'OMC impose cette limitation, il diminue la marge de manœuvre des États sur le terrain social. Les règles de l'OMC contiennent, certes, des règles assouplissant cette contrainte. Mais ces règles sont caractérisées par leur ambiguïté et leur imprécision. L'adoption d'une approche interprétative favorable à l'autonomie étatique prend ainsi tout son relief. Cependant, cette méthode d'interprétation peut s'avérer insuffisante pour éviter un conflit de nonnes. Dans ce cas de figure, la primauté des règles sociales internationales sur les règles de l'OMC doit être reconnue. Un autre aspect de l'articulation entre ces deux types de nonnes est l'imposition de barrières commerciales afin d'inciter au respect des règles sociales internationales dans la communauté internationale. Tels qu'ils sont définis par le droit de l'OMC, le dumping et les subventions sont difficilement assimilables à la méconnaissance des nonnes sociales. En revanche, les règles de l'OMC n'empêchent pas la subordination de l'octroi des préférences commerciales au respect des droits économiques, sociaux et culturels. En outre, l'exception commerciale portant sur la moralité publique permet l'application de barrières commerciales en réponse aux violations des nonnes sociales internationales.

    Ana flavia Rezek, Le système interaméricain et le réglement des différends en Amérique du sud., thèse en cours depuis 2010 

    Virginie J. M. Tassin, L'extension du plateau continental , thèse soutenue en 2010 à Paris 1 sous la direction de Stuart B. Kaye  

    L'extension du plateau continental est au cœur de l'actualité. L'intérêt assez soudain que les Etats côtiers ont porté depuis 2001 à la partie du plateau continental au-delà des 200 milles marins offre une opportunité unique de se pencher sur l'impact de cette extension au sein du nouveau droit de la mer sous l'angle plus particulier de l'obsession territoriale qui anime les Etats. Motivés par des considérations économiques et politiques, les Etats côtiers mènent une course à l'extension du plateau continental. Mais cette course, leurrée par les promesses incertaines de la richesse des fonds marins convoités, n'est pas guidée par les seuls intérêts égoïstes nationaux. Elle mêle habilement l'articulation de l'intérêt commun et de l'intérêt spécial des Etats, corrigeant le régime du plateau continental qui apparaît originellement comme profondément discriminatoire, géographiquement et financièrement. La création de la zone du plateau continental étendu opère aussi un profond bouleversement dans le rapport de l'Etat vis-à-vis de cette zone. D'une zone de droits fonctionnels, la nouvelle définition du plateau continental étendu consacre cet espace comme un territoire accessoire de l'Etat côtier. La nature de cette zone sous-marine met ainsi en difficulté le rôle nouveau et inédit de la CLPC qui se trouve au cœur de la procédure d'extension. L'importante participation volontaire des Etats au sein de cette procédure démontre enfin la symbolique et le rôle de cette procédure de définition au sein du droit de la mer. De la définition d'une simple limite unilatérale, la limite extérieure du plateau continental se révèle être une plate-forme multilatérale et le laboratoire de l'établissement d'une frontière émergente. Cette frontière est d'autant plus importante qu'elle est d'une nature inédite. Elle oppose pour la première fois l'intérêt étatique à l'intérêt de l'humanité, représenté par l’Autorité Internationale de Fonds Marins.

    Svetlana Zašova, Le régime juridique des agents onusiens du maintien de la paix , thèse soutenue en 2010 à Paris 1  

    Une interprétation dynamique du rôle des Nations Unies a permis, à partir des années 1990, la multiplication et la diversification des opérations de maintien de la paix. La vitesse de ce processus et la nécessité constante de privilégier l'effectivité des mandats confiés aux opérations de paix n'a néanmoins pas permis l'adaptation appropriée du régime juridique des agents onusiens du maintien de la paix. En effet, comparé à la diversité des missions confiées aux opérations onusiennes de maintien de la paix, le statut de leurs agents est globalement resté homogène, présentant dès lors des ambiguïtés. Le principe d'autonomie de l'organisation internationale a également entraîné des conséquences insatisfaisantes en termes d'engagement de la responsabilité de l'Organisation pour les infractions commises par les agents du maintien de la paix, dans les ordres interne et international. Enfin, les agents du maintien de la paix se divisent en plusieurs catégories, en fonction de la nature de leur lien avec l'Organisation ou avec leurs Etats d'envoi, ce qui a des effets variables sur l'engagement de leur responsabilité individuelle. Ces éléments seront observés avec, en toile de fond, la question de l'articulation des ordres juridiques onusien, nationaux et international, qui permettra de représenter le maintien de la paix sans se cantonner à la représentation générale d'un « bric-à-brac » normatif et institutionnel.

    Hélène Kouyaté, L'encadrement juridique international du secteur bancaire , thèse soutenue en 2010 à Paris 1  

    Au sein du système financier international, le secteur bancaire est le maillon faible en ce qu'il transmet les difficultés de l'économie financière à l'économie réelle. La volonté d'encadrer les banques d'un point de vue international, à l'image de leurs activités, naît en 1974 avec la création du Comité de Bâle. Désormais complété par les règles du GAFI, de l'OCDE et des banques elles-mêmes, l'encadrement se veut réaliste en étant souple et adaptable. Dans un premier temps, il intègre l'expansion des activités bancaires en instaurant, d'une part, une coopération entre autorités de supervision et, d'autre part, une responsabilisation des banques. Dans un second temps, dans l'élaboration normative et le suivi assuré des règles, il tient compte de la psychologie des acteurs et conditionne leur comportement. Toutefois, cet encadrement réaliste, se traduisant par la méthode de la régulation prudentielle, ne résiste pas à la réalité. La volonté de serrer au plus près les pratiques des acteurs conduit à un encadrement tellement professionnel qu'il en devient inintelligible. Par ailleurs, leur conditionnement dans le respect des normes aboutit à une simplification excessive des mécanismes sociaux à l'œuvre. Ainsi, bien que cet encadrement intervienne en réaction à l'abstraction et à la rigidité d'un droit conçu de façon traditionnelle, il engendre aussi de nouvelles faiblesses, altérant son efficacité.

    Anne Gilles, La définition de l'investissement international , thèse soutenue en 2010 à Paris 1  

    Alors que notion première, fondamentale, l'investissement international est confronté à une véritable inflation définitionnelle, constat immédiatement visible et patent à cette matière. Face à cette prolifération de définitions, il a d'abord été recherché à les analyser sous l'angle de leur fonctionnalité. Deux grands types de définitions ont ainsi émergé : celles ressortant de la logique de création d'une catégorie juridique et celles ressortant d'une logique d'établissement d'un critère juridictionnel. Mais cette démarche était insuffisante. Il s'agissait de déterminer si une définition unitaire de l'investissement était non seulement nécessaire, mais encore possible. Réfléchir à une telle définition, en tant que généralisante et univoque, impliquait en réalité de s'interroger sur un concept d'investissement international. C'est dans cette perspective qu'ont d'abord été envisagés les obstacles à la conceptualisation. Pourtant, loin de clore la question, loin de constituer une circonstance dirimante, ces obstacles ont permis de révéler un manque. Ils ont souligné que, dans la quête de souplesse du droit de l'investissement international, la stabilité et la sécurité juridiques se trouvaient fragilisées, autorisant de la sorte à conclure à la nécessité d'un concept d'investissement international. Il restait ensuite à en établir la possibilité. Il s'agissait, enfin, de dégager le concept à partir des définitions précédemment étudiées, d'opérer un tri entre occurrences incidentes et occurrences fondamentales.

    Jaroslaw Mrowiec, L'incidence du droit international conventionnel sur le droit de l'investissement international., thèse en cours depuis 2009 

    Régis Bismuth, La coopération internationale des autorités de régulation du secteur financier et le droit international public, thèse soutenue en 2009 à Paris 1  

    La coopération internationale des autorités de régulation du secteur financier se réalise en dehors des canaux diplomatiques et semble s'accomplir en parge du droit international public. Cette étude atteste cependant de la pertinence de cette perspective. Cette coopération est un authentique phénomène interétatique. Les accords conclus entre autorités constituent potentiellement des traités et les autorités ont établi des institutions (Comité de Bâle, OlCV et AICA) qui ont un régime juridique similaire à celui des organisations internationales. La coopération aboutit également à l'adoption de standards financiers devant être transposés dans les droits internes. Une juridisation de ces standards s'est enclenchée et témoigne du développement de nouvelles formes de normativité internationale. L'analyse est aussi féconde en problèmes juridiques résultant d'une séparation des pouvoirs mal maîtrisée dans les ordres juridiques nationaux par le développement d'autorités indépendantes.

    Ali Cenk Keskin, Contribution à la recherche d'un cadre juridique pour un droit international de la concurrence plus efficace, thèse soutenue en 2009 à Paris 1 en co-direction avec Ercüment Erdem  

    En dépit de la mondialisation, les politiques de la concurrence sont encore fondés sur l'Etatnation. L'inadaptation du système est confirmée par les effets néfastes engendrés par la mise en œuvre unilatérale du droit de la concurrence. Malgré l'accroissement de la coopération mise en place dans le domaine du droit de la concurrence, la situation actuelle risque de nuire au commerce international. En conséquence, l'attention s'est tournée vers la possibilité de négocier un accord international sur le droit de la concurrence. Ainsi, nous examinerons à quelles adaptations le droit de la concurrence doit faire face pour répondre effjcacement à l'internationalisation croissante des pratiques anticoncurrentielles et des concentrations? Pour répondre à cette question, nous proposons un cadre plurilatéral qui inclue à la fois les éléments de coopération, un certain nombre de règles minimales et un mécanisme de règlement des différends dont l'OMC est le principal cadre institutionnel.

    Marie-Clotilde Runavot, La compétence consultative des juridictions internationales , thèse soutenue en 2009 à Paris 1  

    Le mariage recherché entre fonction consultative et office du juge ne s'est pas fait sans heurt dans l'ordre international. L'expérience ne restera pourtant pas isolée et sera reconduite dans le temps comme dans l'espace. Les textes constitutifs de la CIJ, de la CJCE, de la CEDH, de la CIDH, de la Cour de Justice Benelux, de la Cour caribéenne de Justice et du TIDM les ont explicitement dotés de la faculté d'exercer une compétence consultative ou assimilée à côté de leur(s) compétence(s) juridictionnelles classiques. Lorsque leur activité a été significative, ces juges ont aligné la procédure consultative sur la procédure contentieuse. La fonction ainsi exercée a alors gagné son titre de compétence judiciaire tout en permettant à la juridiction de s'ancrer davantage dans l'ordre international. Par un curieux renversement de situation, le souci contemporain de promotion de la justice internationale ignore largement la fonction consultative. Certes, la recherche de modèles alternatifs au contentieux classique continue d'envisager des formes de fonction consultative. En substance, celles-ci viennent néanmoins altérer l'essence judiciaire et juridique initialement souhaitée pour l'avis du juge international. La raison d'être de la dualité fonctionnelle est ainsi affectée. La question se pose donc de la pertinence des schémas conceptuels établis au début du XXème siècle pour rendre compte de la justice internationale moderne. Il pourrait alors être esquissé quelques pistes de réflexion pour dégager une nouvelle théorie de la juridiction qui serait spécifiquement internationale.

    Clélia Mitidieri, Les mesures conservatoires dans le système de protection des droits de l'homme, thèse soutenue en 2009 à Paris 1  

    La sauvegarde des droits essentiels de l'être humain suppose que les systèmes juridiques soient sensibles à une véritable culture de l'urgence. Dans la société internationale, on essaie de répondre à ce besoin de manière différente. La procédure en indication de mesures conservatoires constitue bien l'un de ces moyens. A cet égard, la situation au départ est très variable selon les instances saisies, voire selon leur nature, juridictionnelle ou quasi juridictionnelle, même si on s'attache en particulier à celles qui connaissent des litiges relatifs aux droits de l'homme. C'est en effet dans ce type de contentieux que lesdites mesures trouvent leur raison d'être, revêtant un caractère non seulement préventif, mais véritablement de protection. Dès lors, en cherchant à éviter des dommages irréparables à la personne, elles protègent effectivement ses droits fondamentaux et, ce faisant, révèlent aussi la spécificité du droit international des droits de l'homme.

    Rachel Deray, Le changement de circonstances en droit international économique., thèse en cours depuis 2008 

    Louis alexis Bret, Droit interne et droit international dans l'arbitrage CIRDI., thèse en cours depuis 2008 

    Nadia Chebbi, Les incidents de procédure dans le contentieux commercial international., thèse en cours depuis 2007 

    Ines Falcao de campos, Etude comparative des règles d'engagement des services de renseignement et leurs conséquences., thèse en cours depuis 2007 

    Stéphane Ceccaldi, Extradition et peine de mort dans les relations entre États-Unis d'Amérique, Europe, et États européens, thèse soutenue en 2007 à Paris 1 en co-direction avec Mireille Delmas-Marty  

    L'extradition traditionnelle dominée par le principe de la souveraineté étatique, indifférente à la "peine" échappait aux contraintes du droit. Le surgissement de la peine pénale dans l'extradition moderne, la «juridicisation» de ses mécanismes, et les progrès de l'abolitionnisme ont conduit, après 1945, à ériger la neutralisation de la peine capitale en «condition juridique de fond» de l'extradition. Ce modèle de la "conditionnalité" qui cherche à concilier les droits de l'homme aux nécessités de l'entraide a remis en cause les termes du droit de l'extradition entre l'Europe et les Etats-Unis, où la peine de mort critiquée, reste actuelle. Le surgissement d'un ordre public européen qui tend à la neutralisation de la peine capitale a fait de cette peine le symptôme de l'avancée des droits de l'homme dans la coopération entre les deux continents, en même temps qu'il opérait un changement du paradigme de l'extradition imposé par les exigences de la Convention européenne des droits de l'Homme. La nécessité de préserver l'efficacité de l'extradition, obligation sous condition suspensive, dans le contexte de la lutte contre le terrorisme, a contraint les Etats-Unis à d'importantes concessions dans l'architecture de leur coopération avec l'Europe. La confrontation des rationalités punitives à travers l'extradition et le dialogue des juges favorisent ainsi l'harmonisation structurelle des systèmes pénaux nord-américain et européen, ces évolutions jouant contre les tendance régressives observées outre-Atlantique où le «souverainisme» et le fédéralisme, facteurs de "résilience" du système pénal, entravent l'abolition de la peine capitale.

    Eren Arasan, La question de l'existence d'un ordre public dans le domaine du droit financier., thèse en cours depuis 2006 

    Jean daniel Ruiz, Le double degré de juridiction dans le règlement pacifique des différends., thèse en cours depuis 2006 

    Violeta Mitova, Analyse du fonctionnement du mécanisme de règlement des différends instauré par le traité sur la charte de l'énergie., thèse en cours depuis 2006 

    Guillaume Le Floch, L'urgence devant les juridictions internationales , thèse soutenue en 2005 à Paris 1  

    L'écoulement du temps étant susceptible de porter irrémédiablement atteinte à une situation litigieuse, les juridictions internationales ont été amenées à envisager des procédures pour y faire face. A des degrés divers, les procédures accélérées et les procédures d'urgence ont toutes pour effet d'investir les juridictions d'un large pouvoir d'appréciation. Mais, elles sont également d'un maniement délicat car elles peuvent avoir pour effet de rompre l'égalité entre les parties. Compte tenu de l'impact potentiel de ces procédures sur les parties mais aussi sur la juridiction, il y a place pour une politique judiciaire. Par-delà la diversité des choix opérés en la matière, ces différentes politiques judiciaires poursuivent toutes implicitement le même objectif. Il s'agit de consolider la place et le rôle du juge au sein du système dans lequel il opère. A travers l'urgence, les juridictions internationales s'affirment de manière pleine et entière.

    Mohammad Hossein Ramazani Ghavamabadi, Le rôle des ONG dans le développement du droit international, thèse soutenue en 2005 à Paris 1  

    Le développement qualitatif et quantitatif des O. N. G. , depuis les années 90 est généralisé dans tous les domaines internationaux. Cela est surtout vrai dans les deux grandes phases de la formation et du contrôle et de la mise en œuvre des normes internationales. Les O. N. G. Ont recours à plusieurs moyens d'action, officiels et/ou officieux. Ces multiples modalités d'action des O. N. G. Sont à la fois complémentaires et concurrentes à l'action des Etats. Dans l'état actuel du droit international, l'apport de ces organisations est important malgré le statut de sujet en droit international qui leur fait défaut. Elles sont des acteurs inévitables qui ne peuvent être exclues du champ des études du droit international, même si leur statut juridique demeure une question -complexe. Elles bénéficient de plus en plus de canaux pour s'exprimer et prendre position sur les atteintes aux droits de l'homme ou au droit humanitaire. Leur participation à la Conférence de Rome indique qu'elles "tenaient la plume" des Etats. Elles participent aussi à la surveillance de la mise en œuvre des normes tant sur le terrain que devant les juridictions internationales dans le cadre d' amicus curiae.

    Valérie Boré-Eveno, L'interprétation des traités par les juridictions internationales , thèse soutenue en 2004 à Paris 1  

    Les tribunaux internationaux sont naturellement conduits à interpréter les textes conventionnels. Or, du fait de la récente multiplication des juridictions internationales, la question de la garantie d'une suffisante unité de jurisprudence en la matière se pose avec une particulière acuité. La thèse se propose donc de comparer la pratique interprétative des plus représentatives de ces juridictions. Tout d'abord, l'analyse de la "technique interprétative " adoptée par ces différents organes met en valeur l'apport essentiel de la codification opérée par la Convention de Vienne de 1969 sur le droit des traités, mais en montre également les limites. Un examen de leur" politique interprétative" s'est par la suite imposé afin de mieux comprendre ce qui guide ces juridictions dans leur choix interprétatif, choix qui témoigne du caractère éminemment volontaire de l'opération. Finalement, la pluralité des interprétations juridictionnelles pourrait bien menacer le caractère homogène de l'interprétation du droit international. Afin d'éviter une telle dérive, différents moyens sont cependant envisageables, parmi lesquels la promotion d'un véritable dialogue des juges paraît essentielle.

    Serge Bockondas, L'ONU et l'assistance électorale, thèse soutenue en 2002 à Paris 1  

    Jadis le choix des gouvernants par leurs citoyens n'était pas une question qui relevait du droit international public, parce que ce droit ne reconnaissait que les Etats et était indifférent aux régimes politiques que ceux-ci incarnaient, pourvu qu'ils soient effectifs. Ainsi, à part quelques exceptions, l'attitude traditionnelle de l'Organisation des Nations Unies en matière d'assistance électorale était de pas s'immiscer dans les affaires intérieures des Etats, par respect du principe de souveraineté des Etats. Or, aujourd'hui avec l'émergence de l'assistance électorale, les Nations Unies, non seulement, font de l'élection des gouvernants par les gouvernés un moyen pour régler et prévenir nombre de conflits au sein des Etats, mais également un procédé par lequel la démocratie pluraliste peut s'enraciner sur le plan interne. Si dans sa forme de règlement et de prévention de conflit, l'assistance électorale est très ancienne et plus conforme à la vocation des Nations Unies, dans sa forme d'assise à la démocratie pluraliste, elle est d'apparition récente. Aussi avec ce processus de démocratisation de l'Etat, n'apparaît-il pas également un principe de légitimité démocratique qui, certes, est encore à l'état embryonnaire mais que l'ONU doit conforter.

    Albane Geslin, La mise en application provisoire des traités, thèse soutenue en 2001 à Rennes 1  

    L'analyse de la pratique conventionnelle témoigne de l'existence et de l'importance de la procédure de mise en application provisoire. Un tel constat conduit à s'interroger sur la mécanique dans laquelle s'insère cette procédure et à constater que ce dispositif participe de l'intertemporalité du droit. Son usage exige en effet des Etats qu'ils aménagent ce passage si particulier au regard des institutions dites "classiques", du droit ancien au droit nouveau, ce dernier devenant effectif alors que l'instrument qui le contient ne dispose encore d'aucune existence juridique. Une telle étude permet en outre de mettre en évidence plusieurs phénomènes notables : l'existence de deux régimes juridiques nettement différents - celui applicable lors de la mise en application provisoire et celui se rapportant au traité en vigueur - et la distinction que l'on doit faire entre le traité-acte et le traité-norme. Cela mène, en conséquence, à rechercher le fondement juridique de la mise en application provisoire et, après s'être interrogé sur la validité de certaines affirmations avancées en doctrine, à le découvrir dans un accord parallèle - accord d'application provisoire - à ce que l'on qualifie de traité principal. Toutefois, l'analyse serait incomplète si l'interrogation n'était menée sur la nature juridique de cet accord. La question est en effet d'importance, particulièrement en droit international, où la présentation formelle d'un acte juridique ne peut à elle seule autoriser l'observateur à conclure définitivement quant à la nature juridique dudit acte. Un engagement présentant les caractéristiques externes d'un traité peut en effet se révéler, après analyse, être un accord informel. . .

  • Elena Pacea, La dimension internationale du principe non bis in idem : standard européen ?, thèse soutenue en 2022 à Paris 1 sous la direction de Denys Simon et Corneliu-Liviu Popescu, membres du jury : Francesco Martucci (Rapp.), Laurence Idot (Rapp.), Jean-Christophe Barbato  

    La présente étude propose une lecture différente du principe non bis in idem, qui consiste à considérer ce dernier comme étant l’instrument qui assure le contrôle de proportionnalité entre l’exercice efficace du jus puniendi et la protection effective de l’interdiction de la répétition des poursuites. Le jus puniendi est un droit fondamental de l’Etat, mais son exercice ne relève pas dans tous les cas de la compétence exclusive de ce dernier ou de la compétence d’un seul Etat. En revanche, l’interdiction de la répétition des poursuites est un droit fondamental de l’accusé. Ainsi, le contrôle de proportionnalité est la clé d’interprétation du principe non bis in idem, mais il ne peut pas être effectif que dans un système intégré des droits fondamentaux. Grâce à l’intégration très forte qui existe au niveau des ordres juridiques européens et à la fonction de renforcement de l’intégration qui a pu lui être octroyée dans le droit européen, le principe non bis in idem est devenu un standard. Comme tout standard, il a un contenu indéterminé et poursuit la normalité. Dans le même temps, le standard européen non bis in idem révèle des obligations inhérentes à l’exercice du jus puniendi, dont l’objectif est d’assurer une protection préventive de l’interdiction de la répétition des poursuites et fait naître des obligations de réparation à la charge des Etats européens si le contrôle de proportionnalité n’a pas été assuré. Enfin, la fonction d’intégration du standard européen non bis in idem lui permet de contribuer à l’intégration des valeurs européennes dans l’ordre juridique international.

    Francisco Xavier Paredes Balladares, La négociation dans le règlement des litiges internationaux d'investissement, thèse soutenue en 2022 à Paris 1 sous la direction de Hervé Ascensio, membres du jury : Walid Ben Hamida (Rapp.), Frédérique Coulée (Rapp.), Sébastien Manciaux  

    La négociation est une institution fascinante du droit de l’investissement, polyvalente et multifonctionnelle. L’étude systématisée de la négociation dans le droit de l’investissement fait ressortir que cette institution est plus qu’un simple moyen permettant de parvenir à des accords. En réalité, la négociation est partout dans le droit de l’investissement. Il s’agit de la seule institution véritablement transversale au droit des investissements, qui intervient de nombreuses manières dans les rapports entre les investisseurs et les États d’accueil. Nous pouvons attester de l’existence des négociations avec la négociation des accords internationaux d’investissement ou de contrats d’investissement entre l’État d’accueil et l’investisseur. De surcroît, la négociation est un instrument au service de l’instance juridictionnelle qui sert aux arbitres dans l’interprétation des accords ainsi que pour la détermination de la responsabilité des parties. Si les divers rôles de la négociation dans le droit de l’investissement ont fortement contribué à l’évolution du droit international, la négociation reste une institution peu connue. Sa nature, sa portée, et son contenu juridique restent peu étudiés et non systématisés dans le droit de l’investissement. De ce fait, cette recherche offre une analyse approfondie de la négociation afin de trouver sa place dans l’ordre juridique de l’investissement (en général) et dans le règlement des litiges (en particulier). Nous examinerons dans cette recherche les nombreux apports de la négociation au droit de l’investissement permettant d’affirmer que la négociation constitue le mécanisme essentiel dans la conclusion des accords ; qu’elle impose aux parties des comportements précis ; qu’elle est un instrument qui permet aux tribunaux internationaux de déterminer la responsabilité des parties en fonction de leurs actions et inactions ; enfin, qu'elle constitue un instrument qui aide la justice arbitrale à interpréter les accords ponctuels. Ainsi, cette recherche a pour ambition de comprendre la nature, la portée et les fonctionnalités de la négociation dans le règlement des litiges transnationaux d’investissement.

    André Nunes Chaib, Institutionalisation de l'économie mondiale : une étude sur le droit applicable aux institutions financières internationales, thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Hélène Ruiz Fabri, membres du jury : Régis Bismuth (Rapp.), Philipp Dann (Rapp.), Jochen von Bernstorff  

    Cette thèse traite de la manière dont les organisations économiques internationales, plus particulièrement les institutions financières internationales universelles, le FMI et la banque mondiale, établissent le contenu et la forme de leurs espaces de légalité, le traitement de cette tension est fondamental. Généralement, pour l'espace de légalité, cette étude désigne toutes les actions qui, d'une manière ou d'une autre, entrent dans le champ de ce que l'organisation considère comme étant le droit, qu'il soit international ou national.Le recours aux institutions ne commence pas avec la Société des Nations et l'Organisation internationale du travail, au début du XXe siècle, mais bien avant, avec la reconnaissance de diverses autres institutions qui, même si elles ne sont pas des organisations, des administrations ou des tribunaux,donneront forme à ce que l'on appelle désormais le droit international. Ce qui distingue la nature de ces institutions est le processus par lequel elles se sont créées et la finalité qui leur est attribuée. La reconnaissances des différentes institutions comme pierres angulaires de la formation et de la consolidation des espaces sociaux internationaux soulève une question de définition à la fois fondamentale et problématique pour le droit international : qu'est ce qu'une institution en droit internationale ? Telle est la question fondamentale à laquelle cette thèse espère apporter une réponse. Une telle réponse servira de ligne directrice déterminante pour l'ensemble de l'étude. Car l'analyse de la question principale abordée par cette étude, à savoir comment les espaces de légalité des institutions financières internationales - le FMI et la Banque mondiale - sont créées, dépend principalement de la distinction que l'ont fait entre les OI en tant qu'organisations et les OI comme institutions de l'espace social international. Une telle étude doit alors envisager l'examen de ce qui a conduit le domaine du droit international, en particulier celui de l'économie mondiale, à devenir non seulement de plus en plus institutionnalisé, mais aussi organisé. Autrement dit, il faut analyser, d'une part, un processus d’institutionnalisation du domaine du droit international relatif à l'économie mondiale et, d'autre part, la manière dont les institutions individuelles créées au cours de ce processus contribuent également à l'organisation de ce domaine, circonscrivant ainsi l'ordre social sous des pouvoirs structurés. La présente étude est divisée en deux parties, chacune contenant deux parties. En considérant le développement des différentes branches de ce droit (commercial,financier, monétaire), ce travail vise à identifier les conditions dans lesquelles les formes conventionnelles d'action et d'activités dans ces domaines sont devenues des institutions sociales comme le droit et plus particulièrement le droit international. Ce travail examine: 1) la mesure dans laquelle les normes du droit international public qui constituent ce droit économique international influent sur l'action des organisations publiques 2) la mesure dans laquelle ces organisations sont attachées à ce droit international ou s'en distancient en fonction de leur position dans ce domaine ; 3) de quelle manières ces organisations ont un impact plus significatif sur le développement de ce domaine par l'autorégulation (la création des types normatifs autres que les règles positivistes classiques (article 38 de la cour)) ; et 4) quel rôle peuvent jouer les normes du droit international public en dehors de ce champ du droit économique international dans le développement de ces organisations.

    Damien Bouvier, La représentation internationale de l'Union européenne, thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Denys Simon, membres du jury : Eleftheria Neframi (Rapp.), Francesco Martucci (Rapp.), Emanuel Castellarin  

    Des facteurs exogènes, que sont les normes de droit international applicables en la matière, ainsi que des facteurs endogènes, découlant de l’ordre juridique européen, structurent la représentation internationale de l’Union européenne. Cette étude démontre que si les facteurs exogènes constituent une contrainte relativement maîtrisée, les facteurs endogènes semblent beaucoup plus astreignants et ne permettent pas à l’Union de « parler d’une seule voix ». Les activités diplomatiques dans les pays tiers, mais également dans une moindre mesure la représentation spéciale et la représentation contentieuse, sont exercées grâce à des dispositifs juridiques qui permettent l’expression unifiée de la volonté européenne. En revanche, l’unité de la représentation européenne au sein des organisations internationales est beaucoup plus compliquée à atteindre. De plus, la pluralité des acteurs habilités à exprimer directement la volonté de l’Union ainsi que la fragmentation de l’action extérieure en des compétences multiples ne sont pas des éléments propices à une représentation unitaire. La pratique est d’ailleurs ambivalente dans le cadre de la négociation des accords internationaux. Dans ce contexte, l’obligation de coopération loyale ainsi que l’impératif de cohérence s’avèrent particulièrement utiles pour garantir l’unité.

    Daisy Schmitt, Les fonds internationaux en faveur des victimes de violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de Hervé Ascensio, membres du jury : Sébastien Touzé (Rapp.), Muriel Ubeda-Saillard (Rapp.)  

    Alors que des politiques publiques d’aide aux victimes d’infractions sont apparues dans la législation de nombreux États à la fin du siècle dernier, ce phénomène s’est également instillé dans l’ordre international. Instruments de financement de ces politiques, plusieurs Fonds ont été institués aux Nations Unies en faveur de victimes de diverses violations des droits de l’homme. La Cour pénale internationale s’est elle aussi dotée d’un outil de financement – et de mise en œuvre – des réparations qu’elle ordonne. Le Fonds au profit des victimes vise à garantir l’effectivité de la justice réparatrice et constitue une initiative pionnière dans le domaine de la justice pénale internationale. L’objectif de cette thèse est d’apprécier l’efficacité de ces mécanismes en tant qu’instruments d’aide aux victimes en recherchant dans leurs règles de fonctionnement, leurs stratégies de financement, leurs modes d’action et la nature de leur personnalité juridique, les causes de leur efficience ou de leur inefficacité. À mesure que nous explorons la catégorie juridique mal connue des Fonds internationaux pour les victimes de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, nous dressons un constat contrasté, qui permet d’imaginer la transposition des procédures,stratégies et interprétations appliquées par certains Fonds ou autres institutions financières nationales et internationales, là où l’aide aux victimes n’est pas adéquate. La volonté politique des États demeure toutefois un facteur souvent incontournable. Le potentiel de ces mécanismes reste sous exploité, au détriment des victimes.

    Cécilia Domínguez Valverde, Les dispositifs de lutte contre le terrorisme international insérés dans les politiques migratoires et d'asile aux Etats-Unis et en Espagne : une analyse de cohérence et de performance, thèse soutenue en 2015 à Paris 1 sous la direction de Hélène Ruiz Fabri, membres du jury : Wanda Mastor (Rapp.), Myriam Benlolo Carabot (Rapp.), Daniel Sarmiento Ramírez-Escudero  

    L’évolution des technologies de l’information et du transport a favorisé l’action transnationale du terrorisme, exigeant une réponse étatique qui prenne en considération le mouvement transfrontalier des terroristes. Cette réponse s’est traduite dans le cas les États‐Unis et de l’Espagne par l’introduction de dispositifs de lutte antiterroriste dans le droit migratoire et d’asile. Les dispositifs de lutte antiterroriste insérés aux États‐Unis sont cohérents avec la tradition migratoire interne tandis que ceux introduits par l’Espagne sont cohérents avec le droit international, par le biais de l’introduction des règles de l’UE. La doctrine internationale a aussi justifié l’adoption de ces dispositifs, invoquant les théories du contrat social et de l’exceptionnalisme souverain. Pourtant, l’introduction de ces dispositifs de lutte antiterroriste par les pays étudiés répond à un processus de confusion des buts et des moyens de lutte contre la criminalité et la migration illégale ou crimmigration. Ces dispositifs ne sont pas très efficaces pour lutter contre le terrorisme, malgré leur présence continue pendant le contrôle migratoire et le traitement des demandeurs d’asile, mais ils sont utiles pour lutter contre l’immigration illégale et préserver la «stabilité culturelle». De fait, ces dispositifs font partie d’un système sélectif de surveillance qui a impliqué la création d’un droit migratoire et d’asile «de l’ennemi», qui conçoit l’étranger comme une source de danger justifiant l’octroi d’un traitement qui le dépersonnalise, permettant à l’État d’atteindre symboliquement ses buts et, éventuellement, d’obtenir de la légitimité vis‐à‐vis de la population autochtone.

    Sophie Simon, Étude comparative de la protection internationale des minorités en Europe et en Amérique, thèse soutenue en 2015 à Paris 1 sous la direction de Hélène Ruiz Fabri, membres du jury : Catherine Alès (Rapp.), Florence Benoît-Rohmer (Rapp.), Jean-Michel Blanquer  

    Les minorités sont les fruits de l’histoire, des conquêtes, des défaites, des modifications de frontières. Mais si aucune histoire nationale ne ressemble à une autre, les minorités, dans leur diversité, se trouvent dans des situations s’apparentent les unes aux autres. Dans ce contexte global, cette étude a pour objectif d’appréhender dans quelle mesure les droits nationaux et internationaux des minorités répondent effectivement aux besoins des personnes appartenant à ces dernières. Pour ce faire, deux thématiques revenant régulièrement dans les doléances des membres des minorités ont été sélectionnées. Il s’agit, en premier lieu, de la prise en compte des spécificités relatives à l’habitat (dans sa diversité) et, en second lieu, de la possibilité de communiquer dans sa propre langue. Après une présentation du droit international portant sur ces questions, est ici étudiée la façon dont ce droit ou plutôt ces droits sont transposés et mis en œuvre dans les systèmes nationaux (en effet, il existe de fortes variantes entre la protection offerte par les organes universels et celles offertes par les organes régionaux européens et américains). Pour rendre compte de la diversité des situations nationales, six pays sont ici étudiés. Il s’agit de l’Espagne, de la France et de la Lituanie pour l’Europe et du Canada, du Costa Rica et du Paraguay pour l’Amérique. Nous constatons que, feignant de méconnaître l’intérêt que présente une protection convenable des minorités pour la stabilité de leur société nationale et même pour la démocratie en général, les gouvernants ne sont pas toujours prêts à mettre en œuvre les dispositions visant à protéger les personnes appartenant à des minorités et opposent l’intérêt général ou des arguments tirés du caractère unitaire de leur peuple, de leur territoire ou de leur nation. A ceci s’ajoutent des difficultés pratiques lors de la mise en œuvre des normes adoptées, difficultés occasionnées par des raisons financières, par exemple le coût des mesures positives visant à l’égalité effective dans les domaines de l’enseignement, des médias, de la vie privée et familiale ou encore obligation de partage des bénéfices générés par l’extraction minière avec les peuples autochtones. D’autres raisons peuvent être liées à l’intolérance sous-jacente dans la population majoritaire, par exemple les attaques de campements Roms ou l’interdiction de parler une langue minoritaire dans certains contextes ou lieux. Malgré cela, le droit international des minorités est en évolution continue, puisant dans la diversité des contextes régionaux et se fondant tant sur les droits de l’homme et le droit à ne pas être discriminé, que sur une transposition à toutes les minorités d’éléments des droits reconnus aux peuples autochtones en tant que premiers habitants d’un territoire donné. De plus, dans une volonté de promouvoir une démocratie véritable à caractère participatif, les organes de droits de l’homme poussent les autorités nationales à associer toujours plus les membres des minorités aux prises de décision les concernant, et à prendre ainsi en compte les besoins de ces derniers. Ainsi, l’étude comparée de la protection des minorités en Europe et en Amérique permet de se rendre compte des difficultés pratiques empêchant de protéger effectivement les minorités et d’appréhender dans quelle mesure le droit international peut aider les États à surmonter ces difficultés.

    Mathilde Legendre Le Cloarec, L'interprétation par l'organe d'appel de l'OMC à l'aune de l'objectif de sécurité juridique, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Hélène Ruiz Fabri, membres du jury : Yann Kerbrat (Rapp.), Franck Latty (Rapp.), Gabrielle Marceau  

    L’interprétation des dispositions des accords de l’OMC constitue l’enjeu principal de la phase d’appel du système de règlement des différends. Ce processus intellectuel vise à établir le sens des normes. La compétence d’interprétation procure donc un pouvoir normatif important que l’Organe d’appel est, en pratique, le seul à détenir en dernier ressort à l’OMC. Cependant, elle est encadrée par l’obligation, imposée par le Mémorandum d’accord sur les règles et procédures régissant le règlement des différends, d’assurer la sécurité et la prévisibilité du système commercial multilatéral. Or, l’interprétation est une opération, par nature, quasi discrétionnaire. Elle ne peut donc théoriquement pas répondre à l’objectif de sécurité. Cette thèse montre que l’Organe d’appel parvient pourtant à faire face à ce double défi : procurer, par le biais de l’interprétation, un sentiment de sécurité juridique aux membres, et assurer un minimum de sécurité juridique au système. L’Organe d’appel a conscience que l’interprétation est avant tout perçue comme une opération technique et soigne sa mise en œuvre. Sa technique interprétative rationnelle, sans être en mesure de garantir la prévisibilité, lui permet néanmoins de procurer aux membres de l’OMC un sentiment de sécurité juridique. Sa politique interprétative, basée sur l’intégration du droit de l’OMC dans le système juridique international et sur le développement et le maintien de l’unité du système OMC, lui permet, quant à elle, d’instaurer de facto une situation de relative sécurité juridique. L’Organe d’appel parvient ainsi à faire de la sécurité juridique un principe d’interprétation.

    Nitish Monebhurrun, La fonction du développement dans le droit international des investissements, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Hervé Ascensio, membres du jury : Régis Bismuth (Rapp.), Yann Kerbrat (Rapp.), Walid Ben Hamida  

    Ce travail, basé sur une étude normative du développement et non sur une étude économique du droit. démontre que le concept d développement Influence dans certains cas l'Interprétation et l'application du droit international des investissements. Le concept du développement est utilisé sous diverses acceptions: le développement économique, le niveau de développement des États et le développement sous sa forme durable. Sous ces formes, son influence s'observe à deux niveaux: celui de l'identification et celui de la protection des investissements Internationaux. Référence est faite à la contribution d'une activité au développement économique de son État d'accueil pour identifier un Investissement: le concept est, de même, parfois utilisé lorsqu'il s'agit de déterminer l'étendue de la protection due aux Investissements internationaux. Ici, c'est le niveau de développement et le développement durable qui sont utilisés pour évaluer la protection effectivement due aux investissements Internationaux. La protection est ici considérée dans un sens tata Sens : elle englobe aussi la protection financière. La thèse fait valoir que l'utilisation du concept est très contestable pour Identifier un Investissement, alors que son Influence est plus palpable au niveau de l'application des normes relatives à la protection des Investissements. Dans ce sens, la thèse explique que le concept produit des effets plus concrets sur le droit international des investissements lorsque son utilisation se fonde sur certains principes ou s'accompagne de certaines techniques juridiques. En filigranes le travail critique aussi l'approche adoptée par les juristes lors de l'étude du développement.

    Mohamed Hamdi, Le régime juridique des investissements étrangers en Algérie : La recherche d'une conciliation entre attractivité et préservation des intérêts publics, thèse soutenue en 2012 à AntillesGuyane sous la direction de Emmanuel Jos, membres du jury : Aurore Laget-Annamayer, Antoine Delblond, Jean Crusol et Régis Bismuth  

    Le cadre juridique des investissements étrangers en Algérie a été marqué par de profonds changements depuis la promulgation du premier code des investissements, en 1963. Cette mutation n’a pas toujours été en phase avec les processus de développement économique national et le changement du contexte international. Le modèle socialiste de la gestion des affaires économiques qui a prédominé à partir du milieu des années 60 jusqu'au milieu des années 80 a progressivement cédé la place à un retrait graduel de l'Etat du champ économique. On assiste, depuis, à une émergence d’un secteur privé qui tente toujours de trouver sa place, à une vague de privatisations, à une libéralisation du commerce extérieur et à un appel aux capitaux étrangers pour financer le développement économique.Cette volonté manifeste d’accéder à une économie de marché est encore plus perceptible dans le dernier code des investissements de 2001. Ces efforts de mise en conformité du droit interne des investissements avec le droit international des investissements sont relayés par un discours politique offensif.Néanmoins, cet environnement juridique incitatif perd de son attrait lorsqu’on le confronte, soit aux textes promulgués en matière de réglementation du commerce extérieur et la réglementation des changes, soit à l’environnement administratif dans lequel est mis en œuvre l’ensemble de ces textes de lois. Cette confrontation est particulièrement instructive quant à l’insuffisance de cohérence de la politique étatique suivie en matière d’investissement étranger. Ceci révèle la balance d’intérêt des autorités algériennes entre l’augmentation de la contribution des investissements étrangers au potentiel économique et technologique national et la sauvegarde de la souveraineté nationale.Ainsi, le questionnement de la politique législative algérienne d’investissement permet de comprendre les fondements de la doctrine algérienne des investissements étrangers. Cette compréhension favorise l’émergence d’une stratégie qui concilie attractivité et préservation des intérêts publics.

    Christine Doëns, La recevabilité des actions devant la Cour pénale internationale, thèse soutenue en 2011 à AntillesGuyane sous la direction de Blaise Tchikaya, membres du jury : Péter Kovács (Rapp.), Robert Etien (Rapp.), Fatoumata Dembele Diarra  

    La recevabilité est le cœur de la procédure judiciaire. Elle permet d’étudier la pénalisation de la vie internationale. Elle semble pouvoir rendre compte de la réponse judiciaire à la rancœur internationale au regard des grands faits criminels ; quel qu’en fut le territoire de commission.Cette thèse porte sur la notion de recevabilité devant la Cour pénale internationale. Avec la création de la CPI, la justice pénale internationale prend une dimension nouvelle. La pratique de la Cour est encore récente. L’étude est le prétexte pour examiner le fonctionnement de la Cour pénale internationale. Les Etats ont tenté de limiter la capacité de recevoir de la Cour. Ils l’ont ainsi fondée sur le principe de la complémentarité. Elle supplée l’inaction ou l’action défaillante des Etats, qui ont le devoir de poursuivre les auteurs de crimes internationaux. L’article 17 du Statut de Rome énonce les exceptions permettant de déclarer une affaire recevable devant la CPI. Ainsi, la recevabilité d’une affaire ayant fait l’objet d’une enquête ne sera retenue que s’il est prouvé que les Etats n’ont pas l’intention de mener véritablement à bien les poursuites. Et, que par ailleurs, le seuil de gravité de l’affaire est atteint. Le caractère universel de la compétence de la CPI est battu en brèche par les conditions de recevabilité. On analyse la recevabilité comme une condition de compétence à juste titre, car c’est bien le manquement de l’Etat à assurer l’effectivité des poursuites qui justifie que l’affaire soit déclarée, par la Cour elle-même, recevable. Les conditions requises pour que la Cour puisse agir, force est de constater l’implication du système de recevabilité tant sur l’organisation de la Cour que sur ses rapports avec les Etats. Celles-ci ne sont pas négligeables. De fait, le système de recevabilité est amené à évoluer. Il se caractérise par sa capacité à influencer le droit interne. Ainsi, la décision de recevoir doit amener les Etats à adapter leur droit interne. La viabilité de la Cour, à long terme, dépend du maintien d’une synergie de coopération avec les juridictions nationales, des États parties et d'autres Etats. Le système de recevabilité tend à mettre en évidence des indicateurs émergents dans la pratique de la Cour pénale internationale. C’est notamment le réalignement frappant des rôles des acteurs internationaux et la relation nouvelle qui s’instaure entre les Etats et la Cour. Le système de recevabilité de la Cour tend à éroder le principe de la souveraineté de l'Etat, sans être elle-même balayée par l'opposition catégorique des Etats souverains.

    Anouche Beaudouin, L'applicabilité du principe de l'uti possidetis aux sécessions, thèse soutenue en 2009 à Paris 10 sous la direction de Alain Pellet, membres du jury : Denis Alland (Rapp.), Marcelo Gustavo Kohen (Rapp.), Jean-Marc Thouvenin    

    Il semble impossible de justifier l’applicabilité de l’uti possidetis aux sécessions en dissociant le mode d’accession à l’indépendance du titre au territoire du nouvel Etat ou de la délimitation de ses frontières afin d’esquiver l’effectivité. Cette justification implique de faire face aux arguments sur lesquels repose l’idée d’une contradiction entre l’uti possidetis et la neutralité du droit international en matière de sécession. L’uti possidetis ne heurte en rien cette neutralité : les actes juridiques internes ne sont que des éléments de preuve de l’emplacement de l’ancienne limite administrative : cela permet d’écarter la critique selon laquelle l’uti possidetis reposerait sur la mise en œuvre d’actes juridiques invalides ; l’uti possidetis est une interprétation spatiale de l’effectivité à l’œuvre lors des sécessions.La référence à l’étendue des entités administratives est la seule interprétation qui permet à l’effectivité d’être opératoire et de déterminer directement l’étendue spatiale du nouvel Etat : seul l’uti possidetis permet d’affirmer que, lors d’une sécession, l’effectivité détermine tant l’existence de l’Etat que son étendue. Il apparaît également que l’effectivité manifeste ses effets dès le commencement du processus d’accession à l’indépendance et que l’uti possidetis permet alors à l’effectivité de régir le processus d’accession à l’indépendance de façon compatible avec le droit international. En déterminant l’existence et l’étendue de l’Etat, l’effectivité régit en même temps le processus de sa formation ; l’effectivité définit et régit à la fois.

  • Said Bouh Assowe, L’intervention militaire consentie dans un conflit interne en droit international contemporain, thèse soutenue en 2023 à Paris 10 sous la direction de Alain Pellet, membres du jury : Olivier Corten (Rapp.), Anne-Laure Vaurs-Chaumette et Mohamed Bennouna    

    Avant d'aller plus loin, il semble utile de revenir sur la notion de l’intervention militaire dite consentie ou sollicitée qui est le thème central de notre sujet. A cet égard, le concept de l’intervention militaire sollicitée consiste en une action armée d’un État au sein d’un autre État, à la demande de ce dernier. Force est toutefois de constater que l’action du premier Etat peut recouvrir une assistance militaire directe (envoi de troupes sur le sol de l'Etat « consentant » dans le but de participer directement aux opérations en cours) ou indirect (simple envoi d’armes et aide logistique) au profit d’un gouvernement établi. Cette distinction est utile en effet pour déterminer le régime juridique applicable par ces deux formes d’actions. 2. Personne ne conteste aujourd’hui, qu’en principe, un consentement valablement exprimé soit susceptible de rendre licite une intervention militaire menée par un État sur le territoire d’un autre État . En outre, de manière plus explicite, l’article 20 du projet d'articles de la Commission du Droit international sur la responsabilité des États dispose d’emblée que :« [l]e consentement valide de l’État à la commission par un autre État d’un fait donné exclut l’illicéité de ce fait à l’égard du premier État pour autant que le fait reste dans les limites de ce consentement » 3. Plus fondamentalement encore, le caractère permissif du consentement au regard de l’emploi de la force a été clairement confirmé par la Cour internationale de Justice, que ce soit dans l’affaire des Activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et contre celui-ci en 1986, ou dans celle des Activités armées en 2005. 4. Par ailleurs, la question de la licéité de l’assistance militaire sollicitée dans un conflit interne fait encore aujourd’hui l’objet de vifs débats doctrinaux. Selon une opinion sans conteste dominante dans le droit international actuel, l’intervention militaire est illicite, même si elle a été menée avec le consentement de l’État, si leur finalité est de soutenir l’une des parties à un conflit interne ; par voie conséquence, dans ce cas, une telle intervention constitue comme une violation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes .5. Encore une fois, il n’existe aucun instrument conventionnel adopté par une organisation internationale ou régionale en la matière. Comme le remarquait très justement Théodore Christakis, "l'absence de prohibition générale de l'intervention sollicitée par un gouvernement souverain est confirmée par le fait que jamais, à notre connaissance, un instrument général sur le principe de non-intervention dans les affaires intérieures n'a formulé de condamnation expresse et générale de l'intervention sollicitée par un gouvernement établi" .À la lumière de ce qui précède, l’ambition de cette étude est donc de donner un éclairage sur les épineuses questions juridiques que soulève l’intervention militaire sollicitée dans un conflit interne, en se prononçant sur la validité de l’argumentation juridique des États intervenants au regard de l’état actuel du droit international.

    Habib Badjinri Touré, Le retrait des États membres des organisations internationales, thèse soutenue en 2022 à AixMarseille sous la direction de Hélène Tigroudja, membres du jury : Alina Miron (Rapp.), Valérie Michel et Franck Latty  

    La spécificité des actes constitutifs des organisations internationales tient à ce qu’ils sont des constitutions pour ces dernières tandis qu’ils sont un traité pour les États membres. Il demeure donc pour les États un instrument de la coopération internationale. En même temps, il est le fondement de l’existence juridique de l’organisation duquel découle sa personnalité juridique internationale. En dépit de cette spécificité, les États ne perdent pas leur droit de retrait conformément au droit international. D’ailleurs, ils n’hésitent pas à brandir la menace d’user de ce droit en cas d’opposition entre leur volonté et celle de l’organisation. Ainsi, si le retrait constitue l’acte juridique par lequel l’État met fin à sa participation, son exercice suscite des interrogations quant au rapport que l’organisation entretien avec ses États membres. Cependant, l’exercice de ce droit est soumis à plusieurs conditions qui participent à limiter l’action unilatérale des États d’une part et à protéger l’intégrité de l’organisation d’autre part. Ces règles sont essentiellement inspirées de celles qui encadrent la dénonciation des traités. Toutefois, la spécificité de l’acte fondateur entraîne une adaptation particulière eu égard aux enjeux que soulèvent la question du retrait d’une organisation internationale

    Marie Lemey, L'abus de droit en droit international public, thèse soutenue en 2019 à Rennes 1 sous la direction de Guillaume Le Floch, membres du jury : Hélène Tigroudja (Rapp.), Alain Pellet, Ronny Abraham et Sarah Cassella  

    En dépit des réticences qu’elle a longtemps suscitées, la notion d’abus de droit semble désormais bien acceptée dans l’ordre juridique international. À travers l’abus de droit, ce n’est pas l’existence même du droit qui est contestée mais les modalités de son exercice. L’expression est employée pour désigner l’usage d’une prérogative juridique à d’autres fins que celles pour lesquelles elle était instituée, ou encore pour renvoyer au fait que cette prérogative est exercée de manière arbitraire. Les détracteurs de la notion arguent du fait qu’elle n’est que très rarement employée par les juridictions internationales et en déduisent son inutilité. Or, loin de la rejeter de manière catégorique, le juge international reconnaît sa positivité tout en soulignant le fait que l’allégation d’abus de droit ne peut être admise que dans les cas les plus exceptionnels, compte tenu de sa gravité. Ces critiques invitent toutefois à s’interroger sur sa portée juridique. L’analyse de la jurisprudence démontre que la notion d’abus de droit survient régulièrement dans le contentieux international, mais qu’elle n’apparaît souvent qu’en filigrane. Cette utilisation latente ne doit pas être occultée. En s’assurant du fait que les prérogatives juridiques ne sont pas détournées de leurs finalités ni employées de manière déraisonnable, le juge international mobilise la notion d’abus de droit et participe au maintien d’un certain équilibre dans l’exercice des droits, ainsi qu’à la préservation de leur fonction sociale. Son utilisation permet également de déterminer avec davantage de précision les contours des droits. L’abus de droit participe ainsi au comblement des lacunes juridiques et au développement normatif. Ces fonctions témoignent de son importance dans l’ordre juridique international mais aussi de sa puissance normative. Cette étude vient souligner le fait que l’interdiction de l’abus de droit présente un caractère axiomatique et qu’il s’agit d’une notion nécessaire à tout ordre juridique.

    Georges-Jean-Michel Anibié, L'interventionnisme étatique à l'épreuve du droit communautaire CEMAC de la concurrence : essai sur l'ambivalence de la notion du droit et de marché, thèse soutenue en 2019 à Brest sous la direction de Béatrice Thomas-Tual et Danièle Darlan, membres du jury : Jean-Paul Markus (Rapp.), Valère Ndior  

    De par le renouveau institutionnel introduit par le traité de Ndjamena signé le 16 mars 1994 au Tchad, et entré en vigueur le 25 juin 1999 à Malabo (Guinée Equatoriale), les Etats-membres de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), entendent passer d’une situation de coopération à une situation d’union. La convention créant l’union économique de l’Afrique centrale (UEAC) s’est fixé comme objectif, de créer des conditions d’un développement économique et social harmonieux, dans le cadre d’un marché ouvert et concurrentiel. Ce marché commun est fondé sur le principe d’une libre circulation de biens, de personnes, de services et des capitaux. Il est règlementairement organisé autour de deux instruments communautaires qui établissent le cadre juridique et posent par la même occasion, le principe d’applicabilité des règles de la concurrence aux moyens de l’intervention de l’Etat. Les règles de la concurrence ont investi en très peu de temps, le champ du contentieux de la légalité administrative des Etats- CEMAC et celui de l’organisation des services publics. Les outils de l’intervention public de l’Etat (aides publiques, service public, monopole public) sont à l’épreuve du droit communautaire CEMAC de la concurrence. L’Etat interventionniste se trouve infléchi à travers ces outils, mais se renouvelle par la régulation, qui n’est autre qu’un moyen de réinventer l’interventionnisme étatique. Cette ouverture à la concurrence du marché communautaire CEMAC, s’accompagne néanmoins, des contreparties destinées à établir un équilibre entre la concurrence et d’autres objectifs, tels que la régulation de services publics en réseau, le service d’intérêt économique général et le service universel, qui reste à déterminer dans le cadre communautaire.

    Julie Ferrero, L'interprétation évolutive des conventions internationales de protection des droits de l'homme : contribution à l'étude de la fonction interprétative du juge international, thèse soutenue en 2015 à AixMarseille sous la direction de Yann Kerbrat et Hélène Tigroudja, membres du jury : Olivier de Frouville (Rapp.), Habib Ghérari et Paulo Pinto de Albuquerque  

    Les conventions internationales de protection des droits de l’Homme ont été élaborées au début de la seconde moitié du XXe siècle. Or, le champ matériel de ces traités est étroitement connecté aux réalités humaines, elles-mêmes en constante évolution, et les développements technologiques, sociaux, économiques ou scientifiques peuvent avoir des implications directes sur l’exercice des droits et libertés fondamentaux. L’interprétation évolutive des ces instruments, consistant à les envisager « à la lumière des conditions actuelles », est alors devenue courante dans la pratique des juridictions spécialisées, bien qu’elle soit parfois envisagée avec méfiance. Absente des règles d’interprétation du droit international formulées dans la Convention de Vienne sur le droit des traités, cette modalité interprétative intrigue dans la mesure où elle conduit le juge à s’écarter parfois explicitement du texte de l’accord et donc de la volonté des parties. L’interprétation évolutive invite par conséquent à une réévaluation de la fonction interprétative du juge international, entre son encadrement théorique traditionnellement strict et les exigences empiriques du droit international contemporain

    Cyprien Lefeuvre, Les effets de l'évolution des conflits armés sur la protection des populations civiles, thèse soutenue en 2015 à AixMarseille sous la direction de Xavier Philippe, membres du jury : Anne-Sophie Millet-Devalle (Rapp.), Hélène Tigroudja et Anne-Marie La Rosa  

    Les conflits armés ont toujours été émaillés de nombreuses exactions commises contre les populations civiles, notamment lorsque la guerre présentait une dimension identitaire ou politique relativement affirmée. C'est encore le cas dans de nombreux conflits contemporains. Le droit international n'a pourtant cessé de se renforcer pour garantir à ces populations une meilleure protection contre les effets des hostilités, notamment par la signature de plusieurs conventions internationales à La Haye ou Genève qui constituent aujourd'hui le socle du droit international humanitaire. Il existe donc un contraste flagrant entre l'état du droit et la protection effective des populations sur le terrain. Pourquoi ? Recentré sur l'analyse de la conflictualité contemporaine, ce travail s'efforce d'en rechercher la cause dans l'évolution des cadres de référence des combattants et dans la manière dont ils influent sur leur définition de l'ennemi et sur leur conception de la place des civils dans la guerre. Il démontre comment l'évolution des causes de conflit comme de la pratique des combattants dans les guerres asymétriques ou déstructurées tend à replacer toujours plus les civils au coeur de la guerre. Cela ne signifie pas pour autant que le droit international humanitaire, adopté pour l'essentiel à l'issue des deux Guerres mondiales et au cours des années 1970, soit obsolète. De fait, au contraire, ses principales règles relatives à la protection des populations civiles sont assez souples pour s'adapter aux défis que posent les conflits contemporains, pour peu que les combattants veuillent les appliquer et en faire une interprétation raisonnable et de bonne foi

    Simon Jolivet, La conservation de la nature transfrontalière, thèse soutenue en 2014 à Limoges sous la direction de Jessica Makowiak, membres du jury : Philippe Billet (Rapp.), Aude Rouyère et Francis Haumont    

    Les relations entre la nature et les frontières sont traditionnellement conçues comme antagonistes : tandis que la nature ne connaîtrait pas de frontières, le droit public est, d’un point de vue spatial, structuré par les frontières. Le dépassement d’une telle opposition est cependant engagé, sous l’influence de plusieurs facteurs. D’abord, le droit de l’environnement crée ses propres frontières, indépendantes des frontières humaines et calquées sur celles de la nature. Les notions de zonage écologique et, surtout, de réseau écologique participent de ce mouvement. Ensuite, le droit de l’environnement recourt à la coopération transfrontalière, comme technique d’effacement fonctionnel de la frontière politique. Enfin, une complémentarité s’affirme entre le droit de l’environnement et le droit de la coopération transfrontalière infra-étatique. Le droit de coopérer a été reconnu aux collectivités territoriales et aux établissements publics compétents en matière de conservation de la nature, et des outils de coopération relativement adaptés à ce domaine ont été mis à leur disposition. Toutefois, une telle complémentarité est mise à l’épreuve par les différences importantes qui peuvent subsister entre les droits nationaux d’Etats frontaliers et, surtout, par la responsabilisation insuffisante des acteurs de la coopération infra-étatique face aux obligations internationales environnementales. Ainsi, au sein du droit de l’environnement transfrontalier, le secteur émergent de la nature transfrontalière n’est pas encore aussi mature que celui, plus ancien, des pollutions transfrontières.

    Edouard Fromageau, La théorie des institutions du droit administratif global : étude des interactions avec le droit international public, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille sous la direction de Yann Kerbrat et Laurence Boisson de Chazournes, membres du jury : Laurence Dubin (Rapp.), Christian Bovet et Rostane Mehdi  

    Le Global Administrative Law (GAL) -- ou "droit administratif global" en français -- est apparu en 2005, à la suite des réflexions conjuguées de chercheurs d'universités américaines (principalement de la New York University School of Law) et italiennes. Le GAL se donne pour but d'analyser un ensemble de mécanismes, règles et procédés comparables aux droits administratifs nationaux utilisés pour promouvoir la transparence, une participation accrue, et la mise en place de mécanismes de responsabilisation (Accountability), au sein d'une structure hybride (Global Administrative Space), composée aussi bien d'organisations internationales, que d'acteurs non-étatiques. La présente étude se donne pour objectif d'analyser les interactions entre ce GAL et le droit international public d'un point de vue institutionnel.

    Marie Meister, Etude comparative du raisonnement dans le contentieux de l'Union européenne et de l'OMC, thèse soutenue en 2013 à Strasbourg sous la direction de Anne Pélissier et Valérie Michel, membres du jury : Denys Simon (Rapp.), Yves Bot    

    L’analyse comparée du raisonnement du juge européen et du juge de l’OMC est menée en deux temps. Le raisonnement est, d’une part, déterminé, et d’autre part, finalisé. Il apparaît tout d’abord que le raisonnement du juge de l’Union et du juge de l’OMC est déterminé par des caractéristiques systémiques et normatives de ces organisations. Ainsi, la fonction assignée au juge et le caractère incohérent ou lacunaire des systèmes européen et de l’OMC conduisent les juges à raisonner de façon comparable. De même, l’indétermination des règles juridiques et la substance économique du droit ont une influence sur leur raisonnement. Il apparaît ensuite que le raisonnement est finalisé. La première finalité est inhérente au juge d’une organisation internationale ou supra nationale, et le raisonnement est alors un instrument mis au service de la réalisation des objectifs des Traités. La seconde finalité est consubstantielle au juge qui raisonne afin d’assurer l'acceptabilité de ses décisions.

    Mahamoudou Sidibé, L’intervention devant la Cour Internationale de Justice, thèse soutenue en 2012 à Paris 10 sous la direction de Alain Pellet, membres du jury : Mathias Forteau (Rapp.), Salifou Fomba (Rapp.), Abdulqawi Ahmed Yusuf    

    L’intervention est l’acte par lequel un Etat tiers intervient dans une instance pendante pour protéger ses droits. Elle est prévue aux articles 62 et 63 du Statut. La première disposition reconnaît le droit d’intervention à tout Etat tiers justifiant d’un intérêt juridique en cause. En revanche, la seconde accorde aux seuls Etats tiers également partie à une convention dont l’interprétation est en cause la possibilité d’intervenir. La question principale soulevée par l’intervention est de savoir si cette procédure est conforme au principe du consensualisme qui gouverne le Statut de la Cour. Concernant que l’article 62 du Statut, cette question s’explique par la controverse au sein de la doctrine au sujet du statut de l’Etat intervenant. En effet, certains auteurs soutiennent que l’Etat intervenant est partie à l’instance. Dans ce cas, ils considèrent que l’article 62 ne respecte pas le principe du consensualisme. Afin de concilier l’intervention avec ce principe, ils pensent que la Cour ne peut admettre l’intervention sans le consentement des parties. D’autres avancent, au contraire, que l’intervention est conforme au principe du consensualisme parce que l’Etat intervenant n’est pas partie à l’instance. D’autres soutiennent encore que l’article 62 du Statut admet les deux formes d’intervention développées par les précédents auteurs. L’objet de l’étude est de démontrer que l’article 62 du Statut donne lieu à une interprétation large, en ce sens qu’il autorise non seulement une intervention en tant que non partie, mais aussi une intervention en tant que partie et que le principe du consensualisme est respecté dans les deux cas. En effet, cette étude établit que tant les conditions que les effets de l’intervention sont conformes à ce principe.

    Stéphanie Millan, Vers un statut international en faveur des personnes deplacées à l'interieur de leur propre pays, thèse soutenue en 2011 à Paris 11 sous la direction de Paul Tavernier, membres du jury : Jean-Marc Thouvenin (Rapp.), Rafaëlle Maison  

    Le déplacement interne forcé est un phénomène ancien et récurrent dont la communautéinternationale a tardé à se saisir. Ce n’est qu’en 1992 que le Secrétaire général des NationsUnies a nommé un Représentant spécial chargé des personnes déplacées internes. Dès sanomination, ce dernier a entrepris un important travail d’analyse et de compilation des normesinternationales afin d’étudier l’applicabilité de celles-ci aux personnes déplacées internes.L’aboutissement de ce travail a permis l’élaboration et la présentation des « Principesdirecteurs relatifs au déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays » en 1998.Ces Principes directeurs sont par la suite devenus un cadre de référence pour ledéveloppement d’instruments internationaux conventionnels de portée régionale dont ledernier en date est la Convention de Kampala adoptée en 2009 par l’Union africaine.Cette étude a un double-objet. Tout d’abord, mettre en évidence l’évolution normative qu’aconnue la notion de personne déplacée interne et la protection juridique internationale relativeà cette notion. Ensuite, de se questionner sur l’émergence d’un statut juridique internationalen faveur des déplacés internes à travers l’analyse du concept de responsabilité de protéger etl’examen de l’utilité et de l’intérêt de ce statut juridique international dont l’émergencepourrait être entravée par d’éventuels obstacles juridiques.

    Sandrine Barbier, La garantie en droit international public. Contribution à l’étude de la fonction exécutive en droit international, thèse soutenue en 2010 à Paris 10 sous la direction de Alain Pellet, membres du jury : Laurence Boisson de Chazournes (Rapp.), Jean-Marc Thouvenin et Ronny Abraham    

    Cette thèse traite de la fonction exécutive en droit international au travers de l’étude d’une technique juridique particulière : la garantie. Technique apparue dans le contexte juridique et politique de l’équilibre européen afin de préserver le respect de l’indépendance et de l’intégrité territoriale, de la neutralité de certains Etats, voire de régimes politiques internes, elle souffre d’une connotation négative car elle est associée au recours à la force et à l’intervention des grandes puissances dans les affaires d’Etats de moindre puissance. L’analyse des critères matériel et formel de la notion de garantie révèle pourtant que cette technique classique du droit relationnel présente des éléments caractéristiques du modèle institutionnel puisqu’elle peut être définie comme l’habilitation conférée à un tiers d’agir, par des moyens exécutifs, afin de faire respecter une obligation internationale dans un but d’intérêt général. Présentée ainsi, la garantie paraît susceptible de sortir de son champ opératoire traditionnel, le droit de la coexistence, pour pénétrer le droit de la coopération internationale où se sont développées, de manière sensible depuis la fin des années 1980, des procédures institutionnelles organisant une réaction à la violation des obligations, mêlant assistance et sanction, dans le domaine de l’environnement (procédures de non-respect), du désarmement ou encore des droits de l’homme. Ces procédures sont appréhendées au travers des notions de contrôle et de responsabilité internationale, mais au prix d’une certaine dilution de ces concepts. Le recours à la notion de garantie permet ainsi une systématisation des notions liées à la fonction exécutive. Il traduit également la permanence du modèle relationnel au sein de l’ordre institutionnel.

  • Jean-Baptiste Dudant, La conservation de l’État en droit international, thèse soutenue en 2023 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Denis Alland, membres du jury : Sarah Cassella (Rapp.), Alexis Marie (Rapp.), Julien Boudon et Yann Kerbrat  

    La « conservation de soi de l’État » a été théorisée entre le XVIIIème et le XXème siècle, dans le cadre de la « doctrine des droits fondamentaux des États ». Selon cette doctrine, de la même manière que les êtres humains bénéficient d’un droit à la vie, les États devraient posséder un « droit de conservation de soi » leur permettant de préserver leur existence. Tout en prenant cette théorie comme point de départ de l’analyse, l’objet de la recherche est de l’ajuster à la lumière de la pratique récente. Ainsi, les États invoquent un « droit de conservation de soi » de deux façons : soit pour justifier l’exercice de droits qu’ils qualifient d’inhérents à leur souveraineté et présentés, donc, comme existentiels, soit pour mobiliser la « conservation de soi » non plus comme un simple « droit », mais comme un principe structurant du droit international. En d’autres termes, les États entendent démontrer que la plupart des règles de droit international supposent ou impliquent la préservation de leur existence. Cette considération intervient sur l’ensemble du processus normatif : i.e. sur la création, l’application et la contestation des règles juridiques. L’enjeu de la thèse consiste à déterminer de quelle façon les prétentions liées à la conservation de l’État sont reçues par le droit international et ce que cela révèle du sujet. On se rend compte que la conservation de l’État exerce une emprise sur le droit international, notamment en structurant ses principales règles. Mais, en retour, on doit constater symétriquement que le droit international exerce une certaine emprise sur la conservation de l’État en imposant des limites à une conduite potentiellement arbitraire.

    Faasseome Maxime Somda, La protection des droits sociaux en droit international des investissements, thèse soutenue en 2022 à Université Grenoble Alpes sous la direction de Sabine Lavorel, membres du jury : Saïda El Boudouhi (Rapp.), Makane Moïse Mbengue (Rapp.), Mihaela Ailincai    

    Les deux thématiques composant le sujet visent deux catégories différentes de personnes dont la protection incombe à un même État. D'une part, les droits sociaux des personnes relevant de la juridiction d'un État sont les droits consacrés (non exclusivement) par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et les droits protégés par certaines conventions conclues dans le cadre de l'Organisation internationale du travail. A titre illustratif, sont concernés les droits inclus dans le droit à un niveau de vie suffisant et les droits fondamentaux des travailleurs tels qu'ils sont repris dans la Déclaration de l'OIT de 1998. D'autre part, le droit international des investissements protège l'investisseur et l'investissement étrangers sur le territoire d'un État d'accueil au moyen essentiellement à de nombreux accords internationaux prévoyant généralement le recours à l'arbitrage international en cas de litiges. L'étude questionne la relation entre ces deux thématiques au prisme de l'effectivité des droits sociaux.La pratique conventionnelle et arbitrale relative aux investissements a semblé présenter comme antagoniques les obligations de l'État en vertu des accords internationaux d'investissement et ses obligations en matière de droits sociaux. Les développements récents du droit international des investissements ne mettent pas seulement en doute cette idée, ils suscitent une interrogation qui est relative à la réalité de la volonté des États de rendre effectifs les droits sociaux dans leur pratique du droit international des investissements. Précisément, ils donnent l'occasion de se demander si l'attitude des États respectivement en tant que partie aux accords d'investissement, puis en tant que parties à l'arbitrage d'investissement répond vraiment à une prise en compte de leurs obligations relatives aux droits sociaux. À cette fin, on peut d'abord observer, dans la forme, une socialisation progressive du droit conventionnel comme du discours argumentatif tenu à l'occasion de contentieux arbitraux relatifs aux investissements. Au-delà, l'analyse de la portée de la socialisation invite à conclure ensuite, dans le fond, que l'effectivité des droits sociaux dans ce domaine demande davantage que la révision des accords d'investissement tels qu'elle apparaît dans les traités récents. La conclusion tient moins à des contraintes juridiques liées à un conflit entre les obligations de l'État, ou encore à la nature des obligations relatives aux droits sociaux qu'à l'effectivité et à l'efficacité de la défense des droits sociaux par l'État dans ses relations économiques internationales.

    Catherine Feunteun, Instruments hybrides et Accords de Bâle, thèse soutenue en 2019 à Paris 2 sous la direction de Thierry Bonneau, membres du jury : Anne-Claire Rouaud (Rapp.), Régis Vabres (Rapp.), Alain Pietrancosta et Hervé Synvet  

    Le Comité de Bâle a édicté, sous l’influence des États-Unis d’Amérique, une réglementation des fonds propres, et notamment des instruments hybrides, destinée à préserver la solvabilité des banques internationales, et ainsi à éviter toute crise financière systémique. Cependant une telle régulation ne paraît pas de nature à garantir la stabilité financière. Le Comité de Bâle, dont la légitimité est fortement affaiblie, produit, sous l’influence abusive et exclusive des grandes banques internationales, des normes complexes. Les instruments hybrides qui en sont issus, de par leur forte complexité, affaiblissent dangereusement la solvabilité des banques. Pour garantir l’efficacité de la régulation, il convient en premier lieu de renforcer la gouvernance du Comité de Bâle. En second lieu, une meilleure identification et qualification des instruments hybrides s’impose afin d’atteindre le juste point d’équilibre entre la protection de la stabilité financière et la préservation des intérêts privés.

    Pauline Corre, Le statut d'État membre de l’Union européenne., thèse soutenue en 2018 à Paris 2 sous la direction de Claude Blumann, membres du jury : Marc Blanquet (Rapp.), Sébastien Roland (Rapp.), Brunessen Bertrand et Francesco Martucci  

    L’État membre de l’Union européenne a longtemps été occulté des études de droit communautaire, devenu droit de l’Union européenne. Seule l’adaptation interne de l’État était étudiée. Le « retour de l’État » marqué par le traité de Lisbonne invite cependant à penser la place que ce droit accorde à l’État membre. Ce dernier s’intègre en effet dans un ensemble normatif qui comprend un panel de droits et d’obligations réglant les modalités de son appartenance et de sa participation à l’Union européenne. L’étude de cet ensemble normatif, du point de vue de l’ordre juridique de l’Union, permet alors d’identifier deux sous-ensembles, l’un concernant l’appartenance de l’État à l’Union principalement maîtrisé par ce dernier, l’autre concernant sa participation institutionnelle à la production et l’exécution du droit de l’Union, par lequel l’Union instrumentalise l’État membre afin d’assurer l’effectivité de son droit et d’affirmer l’autonomie de son ordre juridique.

    Giuseppe Bianco, Restructuring Sovereign Debt : Private Creditors and International Law, thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Hélène Ruiz Fabri et Mads Andenas, membres du jury : Régis Bismuth (Rapp.), Attila Tanzi (Rapp.)  

    La thèse examine le cadre juridique de la restructuration de la dette souveraine vis-à-vis des créanciers privés et le rôle joué par le droit international public. La problématique est la suivante : Quel est le rôle actuel et potentiel du droit international public dans la restructuration de dettes souveraines ? Le cadre juridique actuel est fragmenté, avec une multitude d'acteurs et de pratiques. Le contexte politique influence le processus plus que des coutumes ou des principes généraux. La jurisprudence révèle les défis pour les cours nationales et les tribunaux internationaux. L'approche contractuelle incite les créanciers à un contentieux créatif, qui perturbe les négociations. L'arbitrage relatif aux investissements s'est révélé inadéquat. Les incohérences entre les différents fora entraînent des résultats insatisfaisants pour les créanciers et les débiteurs, au détriment de la sécurité juridique. Pour les perspectives d'avenir, les concepts de dette odieuse et d'état de nécessité ne peuvent offrir que des améliorations limitées. Leur contenu apparaît trop peu défini pour protéger une restructuration. La réforme du cadre juridique de la restructuration de la dette souveraine a mis en concurrence les approches fondées sur le droit international public et sur le droit privé. Cela a été le plus évident avec le processus à l'Assemblée générale des Nations Unies et la modification concomitante des clauses contractuelles. Un cadre futur pourrait inclure une réduction de l'accès au contentieux, un rôle plus important reconnu aux droits de l'homme de la population débitrice et une action de l'Union européenne à mi-chemin entre les deux approches.

    Loïc Peyen, Droit et biopiraterie. Contribution à l'étude du partage des ressources naturelles., thèse soutenue en 2017 à La Réunion sous la direction de Éric Naim-Gesbert, membres du jury : Philippe Billet (Rapp.), Jochen Sohnle (Rapp.), Pascale Steichen    

    Sources de convoitises, les ressources naturelles font parfois l'objet d’actes de prédation tels que la biopiraterie. Le phénomène, de plus en plus médiatisé, mais encore largement sous-étudié, est souvent dénoncé comme un véritable pillage des ressources naturelles. En fait, même si elle recouvre une réalité plurielle, la pratique de la biopirateriepeut être caractérisée comme un accaparement des ressources naturelles. Saisie comme telle, il est permis de comprendre comment elle est née et a évolué, ce qui est du plus grand intérêt pour son appréhension. Aussi, parce que la biopiraterie interroge les modalités de partage des ressources naturelles, elle contribue à un renforcement des dimensions solidaristes du statut juridique de ces ressources. Cependant, si des règles existent, elles ne sont pas pleinement satisfaisantes. Cette situation invite à une réflexion plus globale sur le statut juridique de l'environnement et conduisant à le considérer, juridiquement, comme un bien commun.

    Edison Ndayisaba, Le Tribunal pénal international pour le Rwanda face à sa mission : Contribution à l'étude des limites des juridctions internationales répressives, thèse soutenue en 2017 à Antilles sous la direction de Blaise Tchikaya, membres du jury : Justin Daniel, Karine Galy, Hajer Gueldich et Amissi Melchiade Manirabona  

    Suite à la reprise des hostilités consécutive à l’attentat contre l’avion du président Habyarimana, il y eut violation du cessez-le feu signé à Arusha le 04 aout 1993 entre le gouvernement rwandais et la rébellion du front patriotique rwandais, et une guerre civile éclata au Rwanda. Au cours de cette guerre civile, beaucoup de graves violations du droit international furent commises. Les différentes enquêtes des nations unies ayant constaté que ces violations pouvaient être qualifiées de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, recommandèrent la création d’un tribunal pénal international pour en réprimer les auteurs. C’est ainsi que le conseil de sécurité des nations unies, ayant constaté que ces crimes ainsi que la crise humanitaire au Rwanda constituaient une menace à la paix, créa, lors de sa séance du 8 novembre 1994, le tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Il lui assigna la mission de réprimer toutes les personnes impliquées dans ces crimes au Rwanda et dans les pays voisins en 1994, en vue de contribuer au maintien de la paix dans la région des grands lacs africains ainsi qu’à la réconciliation nationale au Rwanda.La légalité, pour le conseil de sécurité, organe politique des nations unies, de créer une juridiction pénale dans le cadre du chapitre vii de la charte a été analysée. Quant à l’adéquation de cette mesure au contexte, la répression des auteurs des crimes devait contribuer au maintien de la paix et à la réconciliation nationale, par la dissuasion et l’aspect pédagogique des jugements.Cependant, à la clôture des travaux du TPIR en 2014, le bureau du procureur n’avait poursuivi aucun membre du FPR malgré les rapports bien documentés l’impliquant dans les crimes commis. Aussi, aucune enquête n’a été organisée pour élucider les circonstances de l’attentat contre l’avion du président rwandais, reconnu par l’ONU comme le facteur déclencheur du génocide.Les travaux du TPIR ont connu des limites d’ordre juridique, basées d’une part, sur les textes fondamentaux ainsi que la stratégie des poursuites inappropriée de la part du bureau du procureur, et que d’autre part, sur l’ingérence des facteurs politiques qui a limité l’action du bureau du procureur. Ces facteurs ont rendu l’action du TPIR critiquable et considérée par certains observateurs comme une justice du vainqueur.Suite à cette répression partielle et sélective, le TPIR n’a assuré aucune contribution au maintien de la paix dans la région des grands lacs. L’impunité accordée aux membres d’une partie au conflit rwandais a favorisé l’exportation de la violence armée en république démocratique du Congo, où les crimes graves ont été commis depuis 1996. Quant à la contribution à la réconciliation nationale, la répression partielle a plutôt servi à cristalliser les frustrations qui pourraient, à l’avenir, générer une autre crise politique plus importante que celle de 1994. En vue de réparer les erreurs du TPIR, il a été recommandé que la communauté internationale, à défaut d’étendre la compétence ratione temporis du TPIR, puisse créer un autre tribunal pénal international ad hoc pour réprimer les auteurs des crimes commis au Rwanda et au Congo, et dont l’impunité risque de pérenniser l’instabilité et la violence dans la région.

    Marie-Marthe Bredas, Institutions, démocratie et croissance dans la Caraïbe anglophone : Idées préconçues et réalité, thèse soutenue en 2017 à Antilles sous la direction de Antoine Delblond, membres du jury : Stéphane Dovert (Rapp.), Jessica Byron, Justin Daniel et Fred Réno  

    La Caraïbe est un espace multidimensionnel, une mosaïque polyforme et paradoxale qui évoque la diversité, l'éparpillement.Longtemps méconnue, elle est l'objet de toutes les curiosités et est de plus en plus regardé comme un véritable laboratoire par ceux qui s'y intéressent.En effet, la Caraïbe est un ensemble de petites îles plus ou moins pauvres sur le plan économique avec une organisation politique et administrative plurielle. De nombreux statuts politiques sont hérités de la décolonisation. La Caraïbe regroupe 25 pays et 11 territoires non indépendants qui pour la plupart, comptent moins de 500 000 habitants. 24 sont des îles, parties d'îles ou ensembles de territoires insulaires.De nombreux programmes d'aide sont mis en place par les métropoles, les pays de la Caraïbe mènent une politique active d'intégration en constituant des institutions régionales, pourtant ces pays ne semblent pas décoller économiquement.Parallèlement, la région est remarquée pour ces faits de violence accrue, de criminalité, de narcotrafic, de catastrophes naturelles, de maladies vectorielles, autant d'éléments qui influencent l'une des activités économiques prospère, le tourisme.Idées préconçues et réalité, telle est la problématique à laquelle tente de répondre cette thèse en examinant la corrélation entre les organisations institutionnelles et le développement économique à l'heure de la mondialisation.Pour des raisons de cohérence, ma recherche est limitée à la dizaine de pays anglophones de la zone des Caraïbes.

    Laurent Heisten, De aequitate in delimitatione maritima , thèse soutenue en 2016 à Paris 10 sous la direction de Alain Pellet  

    Dès le premier arrêt rendu en matière de délimitation du plateau continental et de la zone économique exclusive, la jurisprudence internationale se fonde sur le concept de l’équité en vue de tracer les frontières maritimes. Elle a progressivement développé des règles gouvernant la délimitation maritime équitable et qui peuvent être classées en quatre catégories de normes, qui sont la norme fondamentale requérant la recherche d’un résultat équitable, les principes équitables, les méthodes de délimitation maritime et les circonstances pertinentes qui permettent d’adapter une ligne de délimitation provisoirement arrêtée aux circonstances de l’espèce. Ces règles devraient toutes contribuer à l’obtention d’un résultat équitable.Les règles visées ont peu à peu accédé à la normativité, ce qui permet de distinguer entre quatre degrés de normativité dans l’évolution du droit relatif à la délimitation maritime équitable. Au degré zéro de normativité, le droit était réduit à la norme fondamentale et, par la suite, les principes équitables et les méthodes de délimitation ont accédé à la normativité. Leur normativisation permet de distinguer entre les degrés premier et deuxième de normativité. Le degré supérieur de normativité serait qualifié par la normativité de tous les facteurs de délimitation, y compris les circonstances pertinentes.La détermination de ces règles se fonde sur l’idée d’équité. Comme cette équité est requise par la norme fondamentale, il faut parler d’une équité juridique. Elle est un moyen autonome qui permet de compléter le droit de la délimitation maritime. Avec le développement progressif de ce droit, l’équité juridique (aequitas iuridicia) perd en influence et est remplacée par l’équité qui est une composante des normes (aequitas elementum iuris). Cette dernière dirige l’interprétation des normes de délimitation en vue de parvenir à un résultat équitable. Une pratique jurisprudentielle abondante a contribué à cette évolution qui se caractérise par la mise à l’écart de l’équité juridique.

    Ioannis Konstantinidis, Le cadre institutionnel de la convention des Nations Unies sur le droit de la mer en quête de son avenir, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de Geneviève Bastid Burdeau, membres du jury : Pierre Bodeau-Livinec (Rapp.), Haritini Dipla (Rapp.)  

    Fruit de négociations longues et ardues, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer signée en 1982 est sans doute l’un des traités multilatéraux les plus réussis sur le plan international. Pierre angulaire de la Convention, l’attribution du statut de « patrimoine commun de l’humanité » aux fonds marins et leur sous-sol situés au-delà des limites de la juridiction nationale ainsi qu’à leurs ressources a constitué une innovation majeure dans le domaine du droit international. Le succès de la Convention tient notamment au fait qu’elle a établi un cadre institutionnel sans précédent chargé de la mise en œuvre de la Convention et incarné par trois institutions : l’Autorité internationale des fonds marins, la Commission des limites du plateau continental et le Tribunal international du droit de la mer. Dotées de statuts juridiques divers et de compétences différentes, ces institutions fonctionnent depuis l’entrée en vigueur de la Convention en 1994. Vingt-et-un ans après sa fondation, il convient d’examiner ce cadre institutionnel dans son ensemble et d’évaluer sa mise en œuvre pour mieux comprendre le rôle complémentaire des institutions. Cette étude porte un regard critique sur la genèse, la nature, le fonctionnement et la pratique des institutions, et s’attache à les considérer dans leur interaction et leur interdépendance. Identifier les insuffisances institutionnelles et interinstitutionnelles, ainsi que les défis auxquels les institutions sont confrontées est un préalable indispensable à la recherche de solutions efficaces et viables pour surmonter les difficultés rencontrées, à la mise en œuvre harmonieuse de la Convention et à la concrétisation du concept fondamental de patrimoine commun de l’humanité. Dans cette perspective, l’importance du Tribunal dans son rôle de garant de l’intégrité de la Convention et le pouvoir créateur du juge international face aux lacunes conventionnelles méritent une attention toute particulière.

    Laurent Heisten, De aequitate in delimitatione maritima, thèse soutenue en 2016 sous la direction de Alain Pellet, membres du jury : Jean-Pierre Cot (Rapp.), Tullio Treves (Rapp.), Jean-Marc Thouvenin, Hélène Ruiz Fabri et Michel Troper      

    Dès le premier arrêt rendu en matière de délimitation du plateau continental et de la zone économique exclusive, la jurisprudence internationale se fonde sur le concept de l’équité en vue de tracer les frontières maritimes. Elle a progressivement développé des règles gouvernant la délimitation maritime équitable et qui peuvent être classées en quatre catégories de normes, qui sont la norme fondamentale requérant la recherche d’un résultat équitable, les principes équitables, les méthodes de délimitation maritime et les circonstances pertinentes qui permettent d’adapter une ligne de délimitation provisoirement arrêtée aux circonstances de l’espèce. Ces règles devraient toutes contribuer à l’obtention d’un résultat équitable.Les règles visées ont peu à peu accédé à la normativité, ce qui permet de distinguer entre quatre degrés de normativité dans l’évolution du droit relatif à la délimitation maritime équitable. Au degré zéro de normativité, le droit était réduit à la norme fondamentale et, par la suite, les principes équitables et les méthodes de délimitation ont accédé à la normativité. Leur normativisation permet de distinguer entre les degrés premier et deuxième de normativité. Le degré supérieur de normativité serait qualifié par la normativité de tous les facteurs de délimitation, y compris les circonstances pertinentes.La détermination de ces règles se fonde sur l’idée d’équité. Comme cette équité est requise par la norme fondamentale, il faut parler d’une équité juridique. Elle est un moyen autonome qui permet de compléter le droit de la délimitation maritime. Avec le développement progressif de ce droit, l’équité juridique (aequitas iuridicia) perd en influence et est remplacée par l’équité qui est une composante des normes (aequitas elementum iuris). Cette dernière dirige l’interprétation des normes de délimitation en vue de parvenir à un résultat équitable. Une pratique jurisprudentielle abondante a contribué à cette évolution qui se caractérise par la mise à l’écart de l’équité juridique.

    Bawindsomde Patrick Ouedraogo, Le statut juridique du fonctionnaire international sous l'angle des fonctionnaires de l'Organisation des Nations Unies et des fonctionnaires des Comunautés européeenes : contribution à l'actualité de la notion de "fonctionnaire international", thèse soutenue en 2012 à Brest sous la direction de Béatrice Thomas-Tual, membres du jury : Jean-Bernard Auby, Antoine Delblond et Mathieu Doat  

    Conçu dans la période postérieure aux guerres révolutionnaires européennes, renforcé à la veille des relations internationales contemporaines, le fonctionnaire international, plus qu’un concept, témoigne de la dynamique qui est née et qui caractérise les relations interétatiques. Mieux appréhendé par leurs interactions dans de multiples arènes (économie, consultations, études, diplomatie, politique, actions de terrains), les fonctionnaires internationaux sont définis par un nouveau type d’organisations par le biais desquelles ils incarnent et réalisent leurs buts. Ils caractérisent ainsi tant les agents des organisations internationales dites “traditionnelles” (Société des Nations, Organisation des Nations Unies, Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, Union Africaine, Conseil de l’Europe) que celles “spécifiques” (Union Européenne, Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest, La Communauté Andine des Nations, le Marché du Cône Sud). De cette situation, le concept unique de fonctionnaire international a évidemment émergé par la systématisation de plusieurs auteurs. Il ne pouvait en être autrement, ce par la convergence des statuts juridiques (en matière de règles relatives au recrutement, de privilèges et d’immunités fonctionnels, droits acquis) de ceux qu’on considère comme les piliers de l’organisation, notamment les agents de l’Union européenne et ceux de l’Organisation des Nations Unies. Toutefois, malgré cette première évidence, il est certain, et l’analyse comparative à laquelle cette étude s’élit en fournit les clefs, que le concept de fonctionnaire international unique ne soit pas approprié pour les agents que nous considérons archétypes de deux types d’organisations mues par des finalités complémentaires certes mais divergentes à plus d’un titre. A ces fins, l’étude de l’insertion institutionnelle des fonctionnaires et la loyauté, somme toute, cardinale qui en découle définitivement écarte toute prétention d’unité des fonctionnaires par l’érection d’un fonctionnaire extraétatique qui serait ce concept unifiant ces agents des gouvernants spéciaux.

    Blaise Tchikaya, Le développement contrôlé des télécommunications par satellites , thèse soutenue en 1992 à Paris 10 sous la direction de Alain Pellet