Delphine Tharaud

Professeure
Droit privé et sciences criminelles.
Faculté de Droit et des Sciences Economiques

Observatoire des Mutations Institutionnelles et Juridiques
Spécialités :
Discrimination ; Droit animalier ; Droit du travail ; Droits de l'homme.

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • Co-directrice de l'axe Mutation des catégories juridiques, objets et sujets de droit - OMIJ
  • Référente discrimination, harcèlement, violences sexuelles et sexiste
  • Directrice de l'école doctorale GIO
  • THESE

    Contribution à une théorie générale des discriminations positives, soutenue en 2006 à Limoges sous la direction de Jean-Pierre Marguénaud 

  • Delphine Tharaud, Droit de la non-discrimination, 2e éd., Bréal by Studyrama, 2023, Lexifac ( Droit ), 223 p. 

    Delphine Tharaud, Carine Laurent-Boutot, Yannick Lécuyer (dir.), Dictionnaire thématique de la Convention européenne des droits de l’homme, Éditions Pedone, 2022, 477 p. 

    Delphine Tharaud, Droit de la non-discrimination, Bréal by Studyrama, 2021, Lexifac ( Droit ), 215 p. 

    Delphine Tharaud, Caroline Boyer-Capelle (dir.), Dictionnaire juridique de l’égalité et de la non-discrimination, l'Harmattan, 2021, Le Droit aujourd'hui, 390 p. 

    Delphine Tharaud, Mélanie Jaoul (dir.), Le tatouage & les modifications corporelles saisis par le droit: [colloque, 6 juin 2019, Limoges, Éditions l'Épitoge, 2020, L'Unité du droit, 230 p.   

    Delphine Tharaud, Lucille Boisseau-Sowinski (dir.), Les liens entre éthique et droit: l'exemple de la question animale, L'Harmattan, 2019, Le droit aujourd'hui, 171 p.  

    A priori distincts, le droit renvoyant à la régulation des comportements par la loi et l'éthique à la distinction entre bien et mal, ces deux domaines s'interpénètrent et se nourrissent, particulièrement sur la question animale. La réflexion sur l'éthique animale s'est amplifiée ces cinquante dernières années et a conduit à une prise en compte des intérêts et de la qualité d'êtres vivants des animaux. Le droit s'en est fait l'écho. Pour autant, cette dynamique n'est pas si évidente : quelles théories peuvent inspirer le droit ?

    Delphine Tharaud, Les indispensables des procédures civiles d'éxécution, Ellipses, 2016, Plein droit, 223 p. 

    Delphine Tharaud, Contribution à une théorie générale des discriminations positives, Presses universitaires d'Aix-Marseille, 2013, Laboratoire de droit privé & de sciences criminelles, 560 p.  

    La 4e de couverture indique : "Les discriminations positives sont indubitablement à la mode, mais le débat qui les entoure ne se déroule pas sur de bases solides. Souvent brouillées par la référence aux affirmatives actions américaines et par une jurisprudence européenne et communautaire dépouillée, les réflexions doctrinales oublient souvent l’essentiel. Avant de discuter de leur mise en oeuvre et de ses éventuels dangers, encore faut-il connaître la notion des discriminations positives. Or, si leur mécanisme est connu – une différenciation juridique afin de parvenir à l’égalité réelle – il reste à découvrir le critère qui délimite leur existence : celui du préjugé discriminatoire intervenant lors d’une relation horizontale ou verticale. Forte de ce nouvel élément, la théorisation des discriminations positives peut se faire en toute sérénité et déjoue les pièges de critiques formulées sans véritable prise en compte de la nature des discriminations positives. Si les écueils existent, ces mesures égalitaires apparaissent néanmoins pertinentes lorsqu’elles bénéficient de limites aussi classiques que la proportionnalité ou l’intérêt général, ou plus singulières comme la fraternité. L’étude de leurs fondements montre combien l’absence de théorisation aura mené les discriminations positives à être victimes de préjugés."

    Delphine Tharaud, Le contrôle de dénaturation du droit étranger: la préservation de l'intégrité du droit étranger par la Cour de cassation, Presses Académiques Francophones, 2013, 135 p. 

  • Delphine Tharaud, Carine Laurent-Boutot, « Les contentieux stratégiques et la Cour européenne des droits de l'Homme », in Caroline Boyer-Capelle ; Émilie Chevalier (dir.), Contentieux stratégiques - Quelle place du juge dans la cité, LexisNexis, 2024 

    Delphine Tharaud, Carine Laurent-Boutot, « L'égalité des sexes dans Star Wars : la tectonique des forces », in Sous la direction de Alexandre Ciaudo, Yannick Lecuyer, Anne-Laure Mosbrucker (dir.), Le droit contre-attaque. L'univers Star Wars au prisme du droit, Presse Universitaire de Franche-Comté, 2021 

    Delphine Tharaud, « Quand la vie privée professionnelle se met au service de la liberté syndicale »: Obs. sous Soc., 8 juillet 2009, Okaidi, Annuaire de droit européen 2009, Bruylant, 2012, pp. 839 

    Delphine Tharaud, « Affirmation de l'approche fonctionnelle de l'impartialité de la juridiction prud'homale »: Obs. sous Soc., 27 janvier 2009 et Soc., 3 mars 2009, Annuaire de droit européen 2009, Bruylant, 2012, pp. 840 

    Delphine Tharaud, « L'affaire Synchrotron, quand l'excellence scientifique et l'égalité matérielle européenne balaient les espoirs de la HALDE... »: Obs. sous Soc., 17 avril 2008, Annuaire de droit européen 2008, Bruylant, 2011, pp. 510 

    Delphine Tharaud, « Les limites de la liberté d'expression syndicale sur Internet »: Obs. sous Soc., 5 mars 2008, Annuaire de droit européen 2008, Bruylant, 2011, pp. 511 

  • Delphine Tharaud, « L'angle anti-discriminatoire de la directive sur la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, Dalloz , 2024, n°02, p. 161   

    Delphine Tharaud, Vincent-Arnaud Chappe, « Quelle(s) preuve(s) pour la discrimination systémique ? », Revue de droit du travail, Dalloz , 2023, n°02, p. 85   

    Delphine Tharaud, « De la fissure à la faille. Le motif, vecteur de la protection erratique contre les discriminations », Revue des droits et libertés fondamentaux, Centre de recherches juridiques de Grenoble , 2023   

    Delphine Tharaud, « L'identité individuelle humaine, questions de genres », Revue Lexsociété, Université Côte d'Azur, 2022   

    Delphine Tharaud, Mélanie Jaoul, « Tatouages et modifications corporelles : d’un phénomène sociologique à un objet juridique », Dalloz Actualité, Dalloz, 2019   

    Delphine Tharaud, « Les personnes précaires ont-elles des droits ? Le point de vue du droit », Revue de Bioéthique de Nouvelle-Aquitaine, Espace de Réflexion Ethique Nouvelle-Aquitaine, 2018, n°2, pp. 7-14   

    Delphine Tharaud, « Le sort contrasté du droit au logement opposable français devant la Cour européenne des droits de l'homme », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, Sirey ; Dalloz , 2015, n°04, p. 651   

    Delphine Tharaud, « La protection du logement dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme : un droit à l'architecture complexe », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, Sirey ; Dalloz , 2015, n°02, p. 221   

    Delphine Tharaud, « Le refus d'octroyer un congé parental au père : quand la Cour européenne des droits de l'Homme décide de pourfendre les stéréotypes », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, Sirey ; Dalloz , 2012, n°06, p. 1041   

    Delphine Tharaud, « Le travail obligatoire des détenus à l'épreuve du principe de non-discrimination »: Commentaire de l'arrêt Stummer (CEDH, Gde Ch., 7 juillet 2011, Stummer c. Autriche), RDSS. Revue de droit sanitaire et social, Sirey ; Dalloz , 2012, p. 684 

    Delphine Tharaud, « Les différences de traitement entre hommes et femmes en matière de retraite : la Cour européenne des droits de l'homme face au concept d'affirmative action », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, Sirey ; Dalloz , 2011, n°06, p. 1037   

    Delphine Tharaud, « La discrimination réflexe, regards jurisprudentiels croisés sur une notion en devenir », Revue de la Recherche Juridique - Droit prospectif, Presses Universitaires d'Aix-Marseille (PUAM) , 2011, p. 190 

    Delphine Tharaud, « La première utilisation du concept d'affirmative action ou la consécration européenne de la discrimination positive compensatoire »: Commentaire de l'arrêt Andrle (CEDH, 13 février 2011, Andrle c. République tchèque), RDSS. Revue de droit sanitaire et social, Sirey ; Dalloz , 2011, p. 1037 

    Delphine Tharaud, « La collectivisation du recours des opérateurs économiques devant la Cour européenne des droits de l'homme »: Commentaire de l'arrêt Union des cliniques privées de Grèce (CEDH, Union des cliniques privées de Grèce et autres contre Grèce, 15 octobre 2009), Recueil Dalloz, Dalloz , 2010, p. 628 

    Delphine Tharaud, « La discrimination en matière de handicap mineur »: Commentaire de l'arrêt Glor (CEDH, 30 avril 2009, Glor contre Suisse), Revue de la Recherche Juridique - Droit prospectif, Presses Universitaires d'Aix-Marseille (PUAM) , 2010, p. 1033 

    Delphine Tharaud, « Les discriminations positives ou la figure triangulaire de la proportionnalité », Revue trimestrielle des droits de l'homme, Éditions Nemesis , 2008, p. 743 

  • Delphine Tharaud, Laure Laref, Yannick Lécuyer, Carine Laurent-Boutot, « Surveillance », Dictionnaire thématique de la Convention européenne des droits de l'homme, Pédone, 2022 

  • Delphine Tharaud, « Inclusion », le 20 septembre 2024  

    Conférence organisée par l'OMIJ, Université de Limoges dans le cadre du cycle "Les mots de la discrimination" sous la direction scientifique de Delphine Tharaud, Professeur et Caroline Boyer-Capelle, MCF - OMIJ

    Delphine Tharaud, « Préférences & Discriminations », le 06 juin 2024  

    Colloque organisé par l'ISJPS, Université paris 1 Panthéon-Sorbonne - CNRS, avec le CREDOF (Université Paris Nanterre - CTAD).

    Delphine Tharaud, « Droit & Dermatologie », le 19 mars 2024  

    Colloque organisé par le Lab-LEX, Université de Bretagne Occidentale avec le LIEN, l'ENM et l'EREB sous la direction de Laurent Misery, Professeur de dermatologie et de vénérologie et François-Xavier Roux-Demare, Maître de conférences en droit privé et sciences criminelles

    Delphine Tharaud, « Lutter contre les discriminations : du recours individuel aux leviers systémiques », le 08 février 2024  

    Colloque organisé par le Défenseur des droits

    Delphine Tharaud, « Droit à l'IVG : entre contestations et vœux de fondamentalisation », le 08 mars 2023  

    Organisé par les étudiants du Master 2 Droit privé et droit européen des droits de l'Homme, Université de Limoges sous la direction de Mme D. Tharaud, Professeure en droit privé

    Delphine Tharaud, « Les contentieux stratégiques : quelle place du juge dans la cité ? », le 03 mars 2023  

    Organisé par l'OMIJ, Université de Limoges sous la direction scientifique de Caroline Boyer-Capelle et Emilie Chevalier

    Delphine Tharaud, « La pratique des opinions séparées à la Cour européenne des droits de l’homme », le 13 mai 2022  

    Colloque annuel de la Fondation René Cassin, organisé par Marjorie Beulay et Yannick Lécuyer

    Delphine Tharaud, « Liberté(s) vestimentaire(s) », le 31 mars 2022  

    Organisé par la RERDH, Faculté de droit, Université de Limoges

    Delphine Tharaud, « Nature de l'homme, nature du droit », le 04 novembre 2021  

    Deuxième édition des Rencontres de Thémis et Sophia organisée par l'Equipe de Recherche en Droit privé (ERDP) dans le cadre de la double licence Droit & Philosophie de l'Université de Poitiers

    Delphine Tharaud, « [Reporté] Le droit face aux violences sexuelles et/ou sexistes », le 02 avril 2020  

    Organisé sous le haut patronage du ministre de la Justice, par Caroline Duparc Maître de conférences HDR - Droit privé et sciences criminelles, Directrice de l'IEJ Université d'Angers et M. Jimmy Charruau, Docteur en droit public.

    Delphine Tharaud, « Les politiques publiques en matière d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes : quelles évolutions ? », le 14 novembre 2019  

    Colloque international organisé par l’EPAQ, Bordeaux

    Delphine Tharaud, « La protection animale ou l’approche catégorielle », le 07 novembre 2019  

    Journée d'étude organisée sous la direction scientifique de François-Xavier Roux-Demare, Doyen de la Faculté de Droit, Economie, Gestion et AES, Maître de conférences en droit privé et sciences criminelles.

    Delphine Tharaud, « Dura lex sed lex ? », le 17 octobre 2019  

    Organisé par le R.E.R.D.H. (Réseau européen de Recherche en Droits de l'Homme)

    Delphine Tharaud, « Pornographie et Droit : les scènes coupées », le 19 septembre 2019  

    Organisé par le RERDH et la Faculté de droit de Limoges

    Delphine Tharaud, « Les animaux », le 01 juillet 2019  

    Organisée sous la direction scientifique de Marianne Faure-Abbad, David Gantschnig, Laurence Gatti, Adrien Lauba et Jean-Victor Maublanc

    Delphine Tharaud, « Le tatouage et les modifications corporelles saisis par le Droit », le 06 juin 2019  

    Organisé par l’Observatoire des Mutations Institutionnelles et Juridiques (OMIJ) (EA 3177)

    Delphine Tharaud, « L’ordre public », le 02 juillet 2018 

    Delphine Tharaud, « Etre parent : quelles conséquences juridiques pour le travailleur ? », le 09 mars 2018  

    Journée d'études de l'Institut de droit privé organisée sous la direction scientifique de Carole Dupouey-Dehan, MCF UT Capitole et Delphine Gardes, MCF Université Champollion Albi

    Delphine Tharaud, « La santé, un défi régional », le 06 octobre 2017  

    Organisé dans le cadre du projet de recherche PRODESAN (Pour la promotion d’un droit régional à la santé)

    Delphine Tharaud, « Les liens entre éthique et droit - L’exemple de la question animale », le 10 novembre 2016  

    Responsables scientifiques : Lucille Boisseau-Sowinski et Delphine Tharaud, Maîtres de conférences en droit privé à l’Université de Limoges

    Delphine Tharaud, « La solidarité, du lien intergénérationnel au lien interétatique », le 13 juin 2013 

    Delphine Tharaud, « Handicap et égalité des chances », Egalité des chances : quelles approches pour quelles perspectives ?, Tétouan Morocco (MA), le 01 décembre 2011 

    Delphine Tharaud, « La protection des victimes de sectes par la Cour européenne des droits de l'homme », La protection des victimes de dérives sectaires, Bourges, le 16 novembre 2011 

    Delphine Tharaud, « Protection de la vie familiale et logique égalitaire », Homosexualité, homoparentalité, droit à une vie familiale, Bourges, le 15 mars 2010 

    Delphine Tharaud, « Quelles stratégies d'entreprise en faveur de la diversité », La matinale de la diversité, Limoges, le 20 mars 2009 

    Delphine Tharaud, « Egalité ou légalité professionnelle ? », La performance a-t-elle un genre ?, Paris, le 28 mai 2008 

    Delphine Tharaud, Véronique van Der Plancke, « Imposer des "discriminations positives" dans l'emploi : vers un conflit de dignités ? », Justice, éthique et dignité, Limoges, le 01 janvier 2004 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Chloé Bill idoma, Le sang en droit de la famille, thèse en cours depuis 2024 en co-direction avec Carine Laurent-boutot  

    « Bon sang ne saurait mentir » , ce proverbe du XIVème siècle évoque la vérité physiologique offerte par le sang. Le sang est le liquide de vie faisant naître un lien de parenté. Le caractère irréfutable du lien qu'il produit, s'impose parfois comme un élément indispensable au rendu de la justice. Dans le même temps, le droit admet de faire du lien de sang une parfaite fiction. La place accordée au sang au cœur des préoccupations juridiques se caractérise par une radicale ambivalence. Il constitue un élément nécessaire d'identification et de transmission de la parenté. Cependant, il ne lui est pas accordé pour autant une préséance à toute épreuve. Finalement, en droit de la famille, l'existence d'un lien de sang est aussi importante que son absence. Bousculé et remis en question par les mutations familiales, sociétales et bioéthiques, repenser ce sujet devient aujourd'hui essentiel. Cette étude s'inscrit dans une optique prospective et vise à proposer à des problématiques nouvelles que le droit ne régit pas encore, des solutions adaptées. Mais elle tend aussi à apporter un angle de vue nouveau à des questions anciennes en pleine métamorphose. Pour comprendre l'importance de ce sujet, il conviendra d'analyser l'ambivalence des considérations liées au sang en droit de la famille et de mettre en lumière les difficultés que cette ambivalence fait naître. Tantôt centrale, tantôt occultée, la place du sang en droit de la famille revêt un aspect nébuleux. Le sang est au cœur des préoccupations régies par le Code civil. Son illustration la plus frappante réside dans les règles relatives à la filiation. Ces dispositions sont scindées en deux titres selon qu'il y ait ou non, un don de sang du parent . Cette structure n'est pas le fruit du hasard et démontre l'intérêt porté au lien biologique. Le sang en droit de la famille ne se limite pas à la filiation, il concerne plus largement la question de la parenté. La parenté instituée par le sang relève parfois de considérations pénales. Le lien de sang peut être la cause d'aggravation d'un crime lorsqu'il est commis sur un descendant ou un ascendant. Par exemple, depuis la loi du 21 avril 2021 , le viol incestueux est puni de vingt ans de réclusion criminelle. Le sang est également à l'origine de considérations territoriales liées au droit international privé. Le principe absolu en matière de nationalité, est celui du droit du sang . Le sang ne transmet donc pas seulement un patrimoine génétique, il transmet également un patrimoine culturel et national. C'est souvent par le sang qu'arrive la preuve. Un test sanguin peut apporter la preuve de la parenté. Ce test revêt une telle fiabilité, qu'un refus de s'y soumettre, peut être considéré comme un aveu de parenté. Cependant, le lien de sang ne garantit pas toujours les mêmes effets. Il a longtemps existé une discrimination institutionnalisée de l'enfant adultérin , comme si le lien de sang était altéré lorsqu'il était le résultat d'une relation hors mariage. L'origine de la parenté n'est pas toujours biologique, elle peut résulter de l'alliance, de la reconnaissance ou de l'adoption. Dans ces cas, le lien de sang est simulé. À titre d'illustration, c'est par le droit du sang que l'enfant adopté plénièrement acquiert la nationalité de ses parents adoptifs. Les nouveaux modes de famille offrent également une démonstration parfaite des nouveaux défis auxquels le droit est confronté. À titre d'illustration, les parents ayant recours à une convention de gestation pour autrui peuvent désormais voir établir une double filiation, tant pour le père biologique que pour la mère d'intention . En admettant cela, la Cour de cassation va au-delà des exigences de la Cour européenne des droits de l'Homme , en dépit de la fraude à la loi que produisent ces conventions. S'il n'est pas nouveau que les liens de sang puissent être feints, aujourd'hui plus qu'hier, la parenté s'éloigne de la vérité physiologique. Déjà en 2005, le professeur Jean Hauser évoquait un état civil français « à bout de souffle » . La loi bioéthique de 2021 venue re

    Lucie Gendraud, La privation de liberté des individus atteints de troubles mentaux, thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Baptiste Nicaud  

    Au 1er août 2024, la surpopulation carcérale a atteint un niveau record avec 74 237 détenus pour 60 629 places opérationnelles. À Limoges, le pic le plus important jamais atteint a été de 245% en juin 2019 lors de la canicule. La surpopulation carcérale entraîne une dégradation de la santé mentale des détenus.Aujourd'hui, on estime qu'environ 25% des personnes souffrant de troubles mentaux sont en prison. De plus, suite à plusieurs réformes intervenant dans un contexte hyper-sécuritaire, les experts psychiatres deviennent de plus en plus réticents à prononcer une altération du discernement, ce qui conduit à envoyer en détention des individus atteints de troubles mentaux. On observe ainsi un déplacement de ces individus vers la prison. Lorsque ces individus sont incarcérés, il devient difficile d'avoir accès à des soins psychiatriques adaptés, ce qui altère grandement leur autonomie. En effet, les troubles psychiatriques entraînent généralement une exclusion sociale. En outre, un arrêt récent de la Cour européenne des droits de l'Homme s'est saisi de la question. Dans son arrêt Miranda Macro c. Portugal du 9 janvier 2024, la cour a conclu à la violation des articles 3 et 5§1 de la Convention car le requérant n'avait pas bénéficié de soins adaptés à sa pathologie pendant sa détention. Elle a ainsi considéré que le manque de soins adaptés en détention pour un individu atteint de troubles mentaux était constitutif de traitements inhumains ou dégradants.

    Corentin Brancourt, La liberté d'expression militante, thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Baptiste Nicaud  

    La vie appelle à l'expansion plus qu'à la conservation de l'être. Ce postulat de Nietzsche exprime l'idée selon laquelle l'être humain cherche toujours à dépasser sa condition et son environnement et tend à vouloir modifier l'ordre établi. Cette violence s'exprime par le militantisme (du latin militare « être soldat »). En effet, le militantisme désigne l'action de ceux qui luttent pour une cause, c'est-à-dire un idéal politique. Les sociétés occidentales fonctionnent toutes ou presque selon le principe de démocratie selon lequel le pouvoir proviendrait du peuple et ne peut s'exercer que par lui ou par ses représentants. La Liberté semble être la valeur suprême de ces organisations sociales. Ainsi, l'expression est en principe libre. La sacralité du droit à la liberté d'expression est le marqueur principal de la vitalité de la démocratie, système politique qui se fonde avant tout sur le débat et l'échange des idées. L'intérêt du sujet de la liberté d'expression du militant réside donc dans la réaction du corps social à celle-ci in fine l'articulation entre l'exercice des différentes formes d'expression des idées dont fait usage le militant et sa réception par la société. En définitive, se pose la question des limites de la liberté du militant aussi bien sur le fond, sur certaines idées, que sur les moyens dont celui peut faire usage pour convaincre et provoquer le changement social voulu par celui-ci et comment le protéger de la réaction de certains acteurs qui auraient intérêt à limiter son action. Il faut également étudier les limites de l'exercice de l'expression militante, et donc de l'action militante, qui s'exerce parfois au détriment de la liberté d'autrui. Toutefois, il faut également se pencher sur la question de l'exercice du droit à la liberté d'expression par l'individu qui s'oppose au militant afin que chacun puisse user librement de ses droits.

    Sam Bouvier, La vulnérabilité sociale, thèse en cours depuis 2020  

    La vulnérabilité sociale est une notion encore peu utilisée par le droit français. Néanmoins, l'usage de celle-ci dans la protection des droits de l'Homme engendre un effet direct. En effet, elle entraine une socialisation des droits de l'Homme protégés par la Cour européenne des Droits de l'Homme mais également un nouveau paradigme dans la protection des droits fondamentaux. L'objectif de ma thèse est donc de : - de délimiter et de qualifier la notion de vulnérabilité sociale - d'étudier la socialisation des droits fondamentaux engendrée par l'usage de la notion et son effet sur la protection européenne des Droits de l'Homme. - d'étudier comment l'État, de part sa forme, peut répondre à l'enjeu de la protection des personnes en situation de vulnérabilité sociale.

    Sylvestre Aujol, Organisations sportives internationales et droits de l'Homme, thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Charles Dudognon  

    Les fédérations sportives internationales ont une incidence négative sur les droits de l'Homme au niveau mondial. Les spécificités du mouvement sportif ainsi que l'ampleur et la gravité des incidences qu'il est susceptible de produire sur ces droits n'entrainent toutefois pas, dans la majorité des cas, de constats de violation

  • Hermann Martial Ndjoko, La prévention de la discrimination syndicale par la reconnaissance des compétences liées au mandat de représentation, thèse soutenue en 2024 à Nantes Université sous la direction de Nicole Maggi-Germain, membres du jury : Franck Petit (Rapp.), Marie Mercat-Bruns (Rapp.), Jean-Yves Kerbourc'h et Jean-Michel Denis  

    Depuis 2008, dans le souci de renforcer la protection des salariés face à la discrimination syndicale, indépendamment de la réparation – du point de vue civil – et de la répression – du point de vue pénal –, le législateur semble avoir ouvert une « troisième voie » qui est celle de la prévention. La prévention de la discrimination syndicale se manifeste alors, dorénavant, à travers les dispositifs légaux et conventionnels de reconnaissance des compétences acquises par les représentants du personnel et syndicaux dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions de représentation. La logique est a priori simple : en faisant reconnaître l’utilité de l’engagement syndical à l’aune des compétences que celui-ci permet d’acquérir, le mandat de représentation se trouve « normalisé » dans et en dehors de l’entreprise ; ce qui aurait potentiellement pour effet de juguler les actes de discrimination émanant de l’employeur. Cependant, notre étude du contenu, de la portée et de l’usage même de tels dispositifs révèle des impensés qui peuvent transformer la notion juridique de représentation. La nuance devrait dès lors s’imposer à toute analyse du sujet. La pertinence de la reconnaissance des compétences syndicales, en tant que réponse du Droit au phénomène de la discrimination syndicale, fait l’objet de la présente étude.

    Florian Villalonga, Le non-exercice des droits subjectifs, thèse soutenue en 2023 à Limoges sous la direction de Eric Garaud, Fabien Marchadier et Éric Garaud, membres du jury : Cyril Sintez (Rapp.), Anne-Blandine Caire (Rapp.)  

    Le non-exercice des droits subjectifs est un phénomène courant auquel tout justiciable est un jour confronté. Il s'agit du titulaire d'une option qui ne sait pas quel parti prendre et se prononce trop tard, de celui qui subit une atteinte à l'un de ses droits mais ne sait pas comment le défendre, de celui qui est bénéficiaire potentiel, sans le savoir, d'une prestation sociale qu'il oublie de réclamer. L'époque est loin du petit commerce de village dont le propriétaire ménage certains clients connus de longue date qui, ayant promis de le payer une prochaine fois, n'ont jamais tenu leur parole, et auxquels il ne viendra pas réclamer son dû. L'inaction est aujourd'hui massive puisque le droit est complexe et les prérogatives individuelles multiples. Derrière elle se nichent une multitude de comportements, de la passivité consciente à la résignation, de l'oisiveté à la vulnérabilité. Pour les comprendre, ce travail propose de dévoiler le panel d'attitudes envisageables en les catégorisant selon des ensembles cohérents, tel le rassemblement ordonné des pièces d'un puzzle forme une image. Cette limpidité trouvée, le constat est fait que chaque type de non-exercice mérite une réponse adaptée. Le traitement juridique du non-exercice s'effectue donc en considération du comportement initial, le vulnérable est incité à agir, quiconque subissait une influence extérieure et ne pouvait agir est assisté pour le faire, celui qui profitait de l'inaction pour nuire à autrui est sanctionné. Mais l'éventail de comportements étant large, le panel de sanctions est logiquement complet. L'étude du non-exercice des droits subjectifs est ainsi l'occasion d'aborder l'état d'esprit du justiciable et de revisiter diverses notions, comme la prescription, la renonciation, eu égard à une thématique capitale et pourtant très peu étayée.

  • Claire Langlais-Fontaine, L'identité en droit conventionnel de la non-discrimination : éprouver l'hypothèse d'un tournant "identitaire" dans la jurisprudence de la Cour EDH, thèse soutenue en 2023 à Paris 10 sous la direction de Stéphanie Hennette-Vauchez, membres du jury : Olivia Bui-Xuan (Rapp.), Hélène Surrel et Thomas Hochmann  

    Selon une critique régulièrement adressée à la Cour européenne des droits de l'homme, sa jurisprudence exacerberait l'individualisme et favoriserait le communautarisme, compris comme le fait de différencier les individus en fonction de leur appartenance à des groupes identitaires minoritaires. La question est d'autant plus importante qu'elle intervient dans un contexte plus généralisé de repli des ordres juridiques nationaux sur eux-mêmes, et de remise en cause des ordres juridiques supranationaux, notamment européens. Si ces critiques visent l'ensemble de la jurisprudence européenne, elles ont un écho particulier en droit de la non-discrimination. La matière connaît en effet un débat juridique et de philosophie politique relatif à la remise en cause supposée de l'universalisme ou du principe universaliste d'égalité, lesquels se trouveraient remplacés par d'autres paradigmes tels que le communautarisme ou le différentialisme. Ces critiques peuvent donc être analysées à la lumière des arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme relatives au principe de non-discrimination (art. 14) de manière à établir leur correspondance au droit positif. L'identité est bien présente dans la jurisprudence conventionnelle de la non-discrimination, non seulement s'agissant des liens entre les motifs de discrimination et les caractéristiques identitaires des personnes, mais également du fait des évolutions du droit au cours des années 2000. L'emploi de cette notion ne conduit toutefois pas à remettre en cause les principes universalistes au fondement du principe de non-discrimination, à savoir l'indifférence aux différences et la conception individualiste du sujet de droits.

    Maria Konstantina Kiapekaki, Les partenaires sociaux européens et français et la diversité au travail, thèse soutenue en 2021 à Strasbourg sous la direction de Nicolas Moizard, membres du jury : Sylvaine Laulom (Rapp.)    

    Dépourvu de définition et de cadrage juridique, le concept de la diversité au travail se cristallise à travers les actions des partenaires sociaux. Depuis l’accord national interprofessionnel du 11 octobre 2006 sur la diversité, les accords collectifs en matière de diversité se multiplient et les instruments du droit souple (la Charte et le Label Diversité) attirent l’attention de grandes entreprises. Nous retraçons les actions des partenaires sociaux français et européens afin de définir le concept de diversité au travail et son apport. Nous constatons la corrélation entre les intentions des partenaires sociaux et la nature des mesures de diversité : politique managériale, outil du droit souple ou véritable disposition de lutte contre les discriminations, la diversité peut se manifester différemment selon les souhaits des acteurs qui la mettent en place. L’effectivité juridique de ces instruments renvoie à l’examen des possibilités de suivi et de contrôle, un rôle à nouveau confié aux partenaires sociaux. L’emploi des éléments chiffrés pour « quantifier » la réussite d’une démarche en matière de diversité demeure un sujet controversé.

  • Nouha Trabelsi, La compétence internationale directe au prisme des droits fondamentaux, thèse soutenue en 2023 à Limoges sous la direction de Marie-Christine Meyzeaud-Garaud et Fabien Marchadier, membres du jury : Étienne Farnoux (Rapp.), Rebecca Legendre (Rapp.)  

    Les règles de compétence internationale sont des règles élaborées pour résoudre un conflit de juridictions. Leur fonction se résume normalement dans l’identification du juge qui pourrait statuer pour résoudre un litige international privé. Prima facie, en droit français et en droit de l’Union européenne, ces règles sont neutres et destinées à résoudre un problème bien déterminé de façon cartésienne. Toutefois, le mouvement d’humanisation du droit international privé, identifié depuis un certain temps par les études doctrinales, n’a pas impacté seulement les règles de conflit de lois et les règles régissant les effets des décisions rendues à l’étranger mais également les règles de compétence internationale directe.Ce mouvement d’humanisation concerne les fondements des règles de compétence internationale ainsi que leur contenu. Le droit d’accès au juge et le droit à la réparation des violations graves des droits de l’Homme sont des règles exceptionnelles de compétence en pleine évolution dans les pratiques de différents États. Ces règles exceptionnelles constituent l’exemple type de la substantialisation du contenu des règles de compétence. En revanche, l’influence des droits de fondamentaux sur le contenu de ces règles ne se limite pas à cette possibilité, elle concerne également les règles ordinaires de compétence. Dans ce sens, le respect du droit à un procès équitable exige, pour l’exercice ordinaire de la compétence, l’existence d’un lien de rattachement suffisant entre le juge et le litige.

    Coleen Auxéméry, Les limites des politiques européennes de lutte contre les discriminations, thèse soutenue en 2022 à Limoges sous la direction de Jean-Louis Clergerie, membres du jury : Catherine Gauthier (Rapp.), Fabien Marchadier (Rapp.), Olivier Speltdoorn  

    Cette recherche traite, tant au niveau du droit de l’UE que du droit européen, de la place occupée par le droit à l’égalité et donc l’interdiction de toutes les formes de discriminations, qu’il s’agisse de la nationalité, du sexe, la « race » et l’origine ethnique, la religion ou les convictions ou encore l'orientation sexuelle, ainsi que des politiques de gestion de la diversité qui en découlent. Les difficultés dans leur mise en place et les effets pervers qui peuvent en résulter sont à l’origine de divisions et d’antagonismes qui se traduisent sur un plan culturel et identitaire. La présence des inégalités et des discriminations dans des rapports de pouvoir politico-économiques permet d'ouvrir de nouvelles perspectives nécessitant lamise en place de stratégies plus efficaces dans la lutte contre les inégalités. L’analyse topique des droits des femmes et des personnes homosexuelles nous montre d’abord que dans leur poursuite du droit à l’égalité, les individus voient leur dimension identitaire et matérielle déformée. Si l’on superpose aux catégories juridiques et judiciaires, les catégories socio-économiques, les frontières de l’appartenance aux communautés tant nationales qu’européenne se redessinent du fait de la mobilisation du facteur culturel, qui agit parfois comme un variable d’ajustement au droit à l’égalité.