Nicolas Derasse

Maître de conférences
Histoire du droit et des institutions.
Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales

Centre d'Histoire Judiciaire
Responsable de la formation :
  • THESE

    La défense dans la procès criminel sous la Révolution et le Premier empire (1789-1810) : les mutations d'une fonction et d'une procédure, soutenue en 1998 à Lille 2 sous la direction de Jean-Pierre Royer

  • Nicolas Derasse, Annie Deperchin, Bruno Dubois (dir.), Figures de justice : études en l'honneur de Jean-Pierre Royer, 2004e éd., Centre d'histoire judicaire, 2023, 752 p. 

    Nicolas Derasse, Jean-Pierre Royer, Jean-Paul Jean, Bernard Durand, Bruno Dubois, Histoire de la Justice en France : du XVIIIe siècle à nos jours, 4e éd., Presses universitaires de France, 2023, Droit fondamental ( Classiques ), 1305 p. 

    Nicolas Derasse, Jean-Pierre Royer, Jean-Pierre Alline, Bernard Durand, Jean-Paul Jean [et alii], Histoire de la justice en France: du XVIIIe siècle à nos jours, 5e éd., Puf, 2020, Droit fondamental ( Classiques ), 1290 p.  

    « Écrire encore une histoire de la Justice après trois éditions, dont la première parut en 1995, ne pouvait être une simple mise à jour des volumes précédents. L’actualité des questions de justice, l’intérêt croissant pour elles des historiens aussi bien que de l’opinion, l’importante bibliographie publiée depuis dix ans invitaient à la fois à renouveler et à approfondir cette recherche dont le centre de gravité s’était de lui-même déplacé depuis le XVIIIe siècle jusqu’aux temps actuels. (…) C’est donc un livre nouveau que nous proposons au lecteur, tout en étant conscients qu’une histoire de la justice étendue sur les trois derniers siècles, de la monarchie absolue à la République, à la Ve République même, de Louis XV au président Sarkozy, n’est pas sans risques, ne serait-ce qu’en raison de la diversité des informations recueillies et de l’impossibilité qu’il y a à rapprocher des périodes aussi différentes les unes des autres comme le XVIIIe et le XXe siècles. Cependant, la période choisie ne nous paraît pas d’une dimension excessive, qui nuirait à sa compréhension, de 1715 à nos jours, elle est suffisamment chargée d’événements significatifs pour qu’y soient contenues toutes les évolutions qui se sont dessinées dans la justice, pour que toutes les grandes questions aient été abordées, des rapports fondamentaux entre la justice et le monde qu’elle régule, jusqu’aux interrogations essentielles touchant à la fonction même et à l’acte de juger, à celles qui se rapportent à la condition humaine et juridique du personnel judiciaire, à la place et au rôle des auxiliaires de justice. »

    Nicolas Derasse, Astrid Hirschelmann, Sonia Harrati, Paul Mbanzoulou (dir.), Évaluation de la dangerosité des personnes placées sous main de justice, Mission de recherche Droit et justice, 2014, 160 p. 

    Nicolas Derasse, Sylvie Humbert, Jean-Pierre Royer (dir.), La prison, du temps passé au temps dépassé, L'Harmattan, 2012, Droit, société et risque, 230 p.   

    Nicolas Derasse, Chantal Souyris, L'Exécution dans le Nord de 1811 à 1880, 1992 

  • Nicolas Derasse, Julie Alix, Jean-Yves Maréchal, Clemence Quentin, Massimo Donini [et alii], « National Reports. France », https://hdl.handle.net/11380/1249927, 2022 

    Nicolas Derasse, Jean-Claude Vimont, Paul Mbanzoulou, « Orienter, observer et évaluer : l’approche des facteursde risque au CNO de Fresnes de 1950 à 2010 », Savoirs et pratiques criminologiques, 2020 

    Nicolas Derasse, Johanne Saison, Pauline Türk, « Droit constitutionnel - Institutions européennes », in Lextenso Gualino (dir.), Les QRC des concours d'entrée aux IRA - 5e édition, 2016 

  • Nicolas Derasse, Evelyne Bonis, Clément Margaine, Virginie Peltier, « Comment redonner du sens à l'exécution des longues peines privatives de liberté ? », Droit pénal, 2023, n°2021-03  

    La loi du 23 mars 2019 a eu principalement pour objectif de redonner du sens à la peine. Cependant, la peine qu'elle vise est uniquement la courte peine privative de liberté. Les longues peines, quant à elles, semblent, depuis des années, délaissées. Certes, elles ne concernent qu'une partie assez réduite de la population pénale pour laquelle les autorités disposent a priori de temps pour assurer la réinsertion des condamnés. Toutefois, ce long temps de la peine est-il véritablement mis à profit ? Ne convient-il pas aussi d'œuvrer pour redonner du sens à l'exécution de ces sanctions également ? Telle est la question sur laquelle s'est penchée une équipe de chercheurs en réponse à un appel à projet relatif aux longues peines.

    Nicolas Derasse, Evelyne Bonis, « Les longues peines de prison. Etat des lieux et préconisations », Actu-Recherche, 2023, n°2021-02 

    Nicolas Derasse, Evelyne Bonis, « Pour une révision des aménagements des longues peines », Actualité juridique Pénal, 2023, n°2021-05 

    Nicolas Derasse, « Les longues peines, maillon faible des réformes de la justice ? L'exemple de la loi du 23 mars 2019 », Tribonien, Revue critique de législation et de jurisprudence, 2023, n°2020  

    Loi nº 2019-222 du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice, rapport annexé, point 4. 1. « Renforcer l’efficacité des peines », extraits (JORF nº 71 du 24 mars 2019) : Un double objectif doit être poursuivi : assurer le prononcé de peines efficaces et adaptées aux infractions sanctionnées et garantir leur exécution effective. Ce double objectif est, cependant, loin d’être atteint aujourd’hui. Près de 90000 peines prononcées sont des courtes peines d’emprisonnement, de moins de six mois. Elles ne permettent pas un réel travail de prévention de la récidive. En leur sein, près de 10000 sont d’une durée inférieure ou égale à un mois. Elles se révèlent particulièrement désocialisantes. Cette inefficacité est renforcée par la situation actuelle de surpopulation carcérale qui atteint, en moyenne, 140 % dans les maisons d’arrêt. La présente loi propose une refondation puissante de l’économie du dispositif de sanction et de l’échelle des peines. L’objectif est de rendre effective l’incarcération dès lors que la peine de prison est retenue et de développer les alternatives à cette même incarcération lorsque d’autres solutions s’avèrent préférables en vue de prévenir la récidive, particulièrement pour les courtes peines. La mise en œuvre de cette politique pénale refondée est, en conséquence, prise en compte dans le programme immobilier nécessaire pour garantir que l’objectif d’encellulement individuel soit atteint.

    Nicolas Derasse, Jean-Claude Vimont, « Observer pour orienter et évaluer. Le CNO-CNE de Fresnes de 1950 à 2010 », Criminocorpus, 2020, n°2014  

    Au tout début des années cinquante, l’Administration pénitentiaire se dota d’un outil essentiel et primordial afin de réussir la Réforme pénitentiaire. Examiner la personnalité des détenus afin de mieux les orienter vers des établissements diversifiés était l’application concrète d’une philosophie pénale progressiste. L’article se propose de suivre l’histoire de cette institution pendant une soixantaine d’années, instititution qui a su évoluer au fil des politiques pénales afin de mettre en commun des compétences pluridisciplinaires pour orienter, mais aussi pour observer et évaluer des détenus condamnés à de longues peines. À partir des dossiers des détenus-stagiaires, il est possible également de révéler les non-dits de ces missions, les tâtonnements et les exclusions, les stéréotypes des observateurs comme les évolutions de la population observée. Individualiser les peines pour réinsérer au mieux fut l’objectif initial tout en préservant la société des risques de récidive. Préserver la société de la dangerosité de certains récidivistes semble la préoccupation contemporaine.

    Nicolas Derasse, « La défense en justice des ennemis du peuple durant le régime de la Convention Nationale », Revue de la SIHPA, 2020, n°2016 

    Nicolas Derasse, « De l’ombre à la lumière : les révoltes pénitentiaires dans la France des années 1970 », 2019  

    Si l’histoire pénitentiaire du XXe siècle ne peut s’écrire sans évoquer cette belle impulsion qu’a été la réforme initiée par Paul Amor en 1945, elle connaît, trente ans plus tard, un autre temps fort tout aussi marquant et situé dans la continuité du texte d’après-guerre. Tout comme celle qui l’a précédée, la réforme de 1975 « amorce des dynamiques nouvelles » qui trouvent une partie de leur justification dans l’actualité carcérale troublée de la première moitié des années 70. Comme l’affirm...

    Nicolas Derasse, « Le détenu particulièrement signalé (DPS) : figure de rébellion ou de dangerosité dans la seconde moitié du XXe siècle ? », 2014 

    Nicolas Derasse, Jean-Claude Vimont, « Observer pour orienter et évaluer. Le CNO-CNE de Fresnes de 1950 à 2010 », Criminocorpus, revue hypermédia, 2014  

    Le Centre National d’Orientation a ouvert ses portes en août 1951, après que Fresnes, comme quelques autres établissements pénitentiaires, ait fait office depuis 1950 de « centre de triage » pour répartir les personnes détenues dans les différentes prisons françaises. La création du CNO s’inscrit pleinement dans le courant de la Défense sociale nouvelle, lequel cherche à protéger la société et à prévenir le crime en mettant en place un traitement social adéquat qui permettra l’amendement du d...

    Nicolas Derasse, « Les défenseurs officieux : une défense sans barreaux », 2007  

    « Heureux celui que la nature et le travail ont destiné à devenir le protecteur de ses semblables et à exercer le plus noble des ministères ! Tels seront les défenseurs officieux ». En cet hiver 1790, la définition est encore imprécise mais le propos enthousiaste. Il est vrai que les paroles de Dinocheau, député de l’Assemblée constituante, sont prometteuses, rassurantes même, pour l’avenir d’une défense en justice qu’il faut imaginer autrement. À l’heure où il s’exprime, la justice de l’Anci...

    Nicolas Derasse, « Les défenseurs officieux : une défense sans barreaux », 2007, pp. 49-67    

    Conformément à leur volonté de rapprocher la justice de la Nation, les Constituants autorisent les citoyens à prendre la défense d'autrui devant les tribunaux et à désigner le conseil de leur choix pour les représenter en justice. La liberté de la défense devient ainsi la norme à partir de janvier 1 791 et met en avant de nouveaux acteurs de la plaidoirie qu'on nomme les défenseurs officieux. Ces hommes, amenés à remplacer les avocats dont la fonction a été supprimée au début de la Révolution, ne sont astreints à aucune règle professionnelle. Investis de la confiance des parties, ils doivent défendre idéalement l'ami et lui rendre service sans contrepartie financière. Leur parcours, critiqué dès la Révolution, montre que l'Assemblée constituante, malgré ses ambitions, n'est pas parvenue à effacer la règle selon laquelle défendre est un métier réservé aux praticiens du droit, même démunis de leur titre, et délaissé par des particuliers sans bagage juridique. Ainsi, la défense officieuse a surtout été une étape dans l'histoire du barreau, à une période où l'homme de loi, quelle que soit son origine professionnelle, inspire une certaine méfiance et de la crainte aux autorités politiques de la Révolution et du Consulat.

    Nicolas Derasse, Le voyage pénal au XIXe siècle, Université Lille 3, Lille : Université Lille 3 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1995, pp. 181-182    

    Derasse Nicolas. Le voyage pénal au XIXe siècle. In: Revue du Nord, tome 77, n°309, Janvier-mars 1995. pp. 181-182.

  • Nicolas Derasse, Evelyne Bonis, Les longues peines, 2023, 20201e éd. 

    Nicolas Derasse, Astrid Hirschelmann, Sonia Harrati, Paul Mbanzoulou, Évaluation de la dangerosité des personnes placées sous main de Justice, 2020, 2014e éd.  

    Ce projet, mené en partenariat avec l’Ecole nationale d’Administration pénitentiaire, visait la construction d’un « guide forensique » applicable aux personnes placées sous main de justice. L’univers carcéral est concerné, au moins à double titre, par la question de la dangerosité des détenus. D’une part, il paraît indispensable de bien évaluer la dangerosité pénitentiaire des détenus afin de mieux gérer la sécurité des établissements pénitentiaires et les personnes concernées, d’autre part, il semble tout aussi indispensable de bien évaluer la dangerosité criminologique des détenus éligibles aux dispositifs d’aménagement de peine ou pour le moins, dans la préparation de la sortie des détenus à l’issue de la peine. Cette recherche a permis d’identifier la signification que ces personnels donnent ou non à la notion de dangerosité, les ressorts sur lesquels elle s’appuie, ainsi que la place qu’elle occupe dans leur pratique professionnelle. Il était question de mieux cerner les connaissances (praxéologiques ou scientifiques) qu’ils mobilisent dans le repérage et la gestion des détenus présentant une dangerosité ou lorsqu’ils sont appelés, en tant que personnel d’insertion et de probation, à élaborer une synthèse socio-éducative préalable à la libération du condamné, évaluant sa dangerosité.

  • Nicolas Derasse, « Los actores en la resolución de conflictos », le 16 mai 2024 

    Nicolas Derasse, Luisa Brunori, Cristina Ciancio, « Entre bienveillance, attention et progrès : le regard des criminalistes français sur le Code Zanardelli de 1889 et la réforme pénitentiaire en Italie », le 28 décembre 2023 

    Nicolas Derasse, Tanguy Le March'adour, Julie Alix, Audrey Darsonville, « Atrocité, énormité : les mots de la gravité dans la doctrine pénale du XVIIIe siècle », le 28 décembre 2023 

    Nicolas Derasse, Marie Bassano, Luisa Brunori, Cristina Ciancio, Florent Garnier, « "L'incorrigible" : un autre regard sur la récidive », le 28 décembre 2023 

    Nicolas Derasse, « Révolutions et Droit / Revoluciones y Derecho », le 14 septembre 2022  

    Organisé par le Centre d'Histoire Judiciaire, Université de Lille dans le cadre du Laboratoire international associé Lex & Concordia

    Nicolas Derasse, « L’instruction dans le projet de code criminel de l’an IX », le 21 septembre 2020 

    Nicolas Derasse, « La défense pénale à Douai sous la Révolution française », le 21 septembre 2020 

    Nicolas Derasse, « Le détenu particulièrement signalé (DPS) : figure de la dangerosité ou individu rebelle ? », le 21 septembre 2020 

    Nicolas Derasse, « De la prison républicaine aux prisons de la République, Punir ou réparer : quel droit pénal ? », le 21 septembre 2020 

    Nicolas Derasse, « The prison administration in Morocco under the Era of the French Protectorate : the improbable control of an institution », le 21 septembre 2020 

    Nicolas Derasse, « De l’ombre à la lumière : les révoltes pénitentiaires dans la France des années 1970 », le 21 septembre 2020 

    Nicolas Derasse, « Jean-Claude Vimont : un disciple de la Défense sociale nouvelle », le 21 septembre 2020 

    Nicolas Derasse, « Le cellulaire ou les destinées d’un modèle d’incarcération sur la scène pénitentiaire internationale (XIXe-XXe siècles) », le 21 septembre 2020 

    Nicolas Derasse, « La liberté ou la mort. Le Tribunal révolutionnaire du Pas-de-Calais et ses « formes acerbes » (juin 1793-juillet 1794) », le 21 septembre 2020 

    Nicolas Derasse, « L’histoire de la peine », le 21 septembre 2020 

    Nicolas Derasse, Nadia Beddiar, « La justice juvénile en débat sur la scène internationale (1900-1935) », le 21 septembre 2020 

    Nicolas Derasse, « L’histoire de la peine », Cycle de conférences au centre de détention de Bapaume (Pas-de-Calais) à l’attention des personnes détenues, Bapaume, le 01 mai 2017 

    Nicolas Derasse, Marc Renneville, Jean-Lucien Sanchez, Sophie Victorien, « Jean-Claude Vimont. Un éclaireur chez Criminocorpus (introduction et animation de la table ronde) », Un historien par-delà les hauts murs : hommage à Jean-Claude Vimont, Rouen, le 16 novembre 2016 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Nicolas Leblanc, Les regards croisés de Louis-Mathurin Moreau-Christophe et Charles-Jean-Marie Lucas sur la réforme pénitentiaire française au XIXème siècle, thèse soutenue en 2020 à Poitiers sous la direction de Didier Veillon et Laurence Leturmy, membres du jury : Pascal Vielfaure (Rapp.), Paul Mbanzoulou (Rapp.)  

    Charles Lucas (1803-1889) et Louis Mathurin Moreau-Christophe (1797-1881) sont des hauts fonctionnaires de l'Inspection générale des prisons auprès du ministère de l'Intérieur. Ils jouent un rôle de premier ordre dans la réforme pénitentiaire débattue au XIXème siècle. Ainsi, sous la monarchie de Juillet, participent-ils activement à la conception et à la mise en place du nouveau système d'exécution des peines. D'une part, ils confirment la place centrale de l'emprisonnement et de son application cellulaire dans l'échelle des peines. Les deux hommes s'opposent toutefois farouchement sur l'étendue de l'isolement en cellule et de ses modalités pratiques. D'autre part, ils oeuvrent en faveur d'une administration centralisée ayant une pleine autorité sur les maisons centrales et les prisons départementales. Charles Lucas et Louis Mathurin Moreau-Christophe sont les auteurs d'une littérature féconde. Ce travail donne à voir deux autres corpus méconnus de leur engagement dans cette réforme pénitentiaire. D'abord, leurs interventions au sein du Conseil des inspecteurs généraux des prisons, organe de conseil auprès du ministre de l'Intérieur sous la monarchie de Juillet. Ensuite, leurs rapports d'inspection relatifs aux prisons départementales dont les archives départementales françaises conservent des traces. La lecture de ces trois sources montre que Charles Lucas et Louis Mathurin Moreau-Christophe interviennent aussi bien dans la conception, l'élaboration et l'exécution des règlementations des prisons.