Marie-Elisabeth Baudoin

Professeur
Droit public.
Ecole de Droit

Centre Michel de L'Hospital : laboratoire de recherche en sciences juridiques et en science politique
Responsable de la formation :
  • THESE

    Justice constitutionnelle et État post-soviétique, soutenue en 2003 à ClermontFerrand 1 sous la direction de Jean-Pierre Massias 

  • Marie-Elisabeth Baudoin, Marie-Élisabeth Baudoin, Marie Bolton (dir.), Les constitutions, École de droit, UDA Université d'Auvergne et LGDJ, 2017, Centre Michel de l'Hospital, 470 p. 

    Marie-Elisabeth Baudoin, Marie-Élisabeth Baudoin, Justice constitutionnelle et État post-soviétique, Les presses Universitaires de la Faculté de Droit de Clermont-Ferrand et L.G.D.J., 2005, Collection des thèses de l'Ecole doctorale de Clermont-Ferrand, 556 p. 

    Marie-Elisabeth Baudoin, Marie-Élisabeth Baudoin, Justice constitutionnelle et État post-soviétique, Atelier national de reproduction des thèses, Université de Lille III, 2004, Lille-thèses  

    La justice constitutionnelle apparaît dans l'espace post-soviétique dans le cadre du changement de régime politique des années 1990. Adhérent au modèle kelsénien, les nouveaux États indépendants entrent alors dans l'ère du constitutionnalisme moderne. Cette étude tend à montrer le rôle des Cours constitutionnelles post-soviétiques dans la transformation de l'État. En effet, la transition n'est pas un processus exclusivement politique, elle est aussi un temps juridique fort marqué par l'adoption de nouvelles normes. S'appuyant sur une démarche réaliste, dépassant le strict positivisme juridique, l'analyse de la création des Cours constitutionnelles et de leur jurisprudence révèle l'étroite relation entre le processus de la transition étatique et la justice constitutionnelle. Ainsi, si le contexte politique, souvent tumultueux, influence et parfois freine l'exercice de la justice constitutionnelle, celle-ci contribue par une dynamique de rétroaction à la stabilisation des nouveaux États.

  • Marie-Elisabeth Baudoin, Marie-Élisabeth Baudoin, « Droit et révolution dans l’espace post-soviétique les lendemains de la révolution par le droit », Centre d'Histoire "Espaces et Cultures", 2008  

    L’analyse juridique permet-elle d’appréhender les phénomènes révolutionnaires ? Droit et révolution entretiennent-ils des rapports d’exclusion ou d’interactions ? À ces questions classiques, les événements qui se sont déroulés dans les États de l’ex-URSS semblent apporter des éléments de réponse nouveaux. La doctrine juridique s’est en effet longtemps refusée à prendre en considération les révolutions, les rejetant en dehors du droit. C’est ainsi que Raymond Carré de Malberg écrivait en 1922,...

    Marie-Elisabeth Baudoin, « Constitutions et souveraineté dans la fédération de Russie », Nancy : IRENEE/Université de Lorraine et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1999, pp. 183-200    

    Baudoin Marie-Elisabeth. Constitutions et souveraineté dans la fédération de Russie. In: Civitas Europa, n°3, septembre 1999. pp. 183-200.

  • Marie-Elisabeth Baudoin, « Ukraine. OTAN. Union européenne », le 08 avril 2024  

    13e Rendez-vous de l'axe "Normes et institutions en Europe", organisé sous la responsabilité scientifique de Sébastien Roland, IRJI, Université de Tours.

    Marie-Elisabeth Baudoin, « La Constitution maltraitée », le 03 avril 2024  

    Conférence organisée par le Centre Michel de l'Hospital, Université Clermont Auvergne, sous la coordination de Marie-Elisabeth Baudoin, Pr de droit public.

    Marie-Elisabeth Baudoin, « Etats, droit et religions », le 21 mars 2024  

    Colloque organisé par le Centre de droit public comparé (CDPC), Université Paris Panthéon-Assas

    Marie-Elisabeth Baudoin, « Les juges constitutionnels : des juges aux yeux bandés ? », le 15 février 2024  

    Colloque international organisé par le CMH, Université Clermont-Auvergne sous la direction scientifique du Pr. M-Élisabeth Baudoin, de Marie Bolton, MCF et Alix Meyer, MCF

    Marie-Elisabeth Baudoin, « Personnalisation et concentration du pouvoir dans les régimes démocratiques contemporains », le 21 septembre 2023  

    Colloque organisé par le Pr. Stéphane Mouton, en partenariat avec l'Institut Louis Favoreu et le Centre Maurice Hauriou, événement soutenu par la Faculté de Droit de Toulouse

    Marie-Elisabeth Baudoin, « Le patrimoine constitutionnel européen entre progression et régression », le 04 mai 2023  

    Colloque organisé par l'Université de Strasbourg - Institut Carré de Malberg et Centre des Etudes Européennes et Internationales et la Fondation Marangopoulos pour les droits de l'homme avec la participation de la Commission de Venise

    Marie-Elisabeth Baudoin, « 60 ans d'élection directe du Président de la République : genèse, bilan et perspectives », le 24 novembre 2022  

    Organisé par l'Université de Lille en partenariat avec les Universités Aix-Marseille, Lyon III et Toulouse

    Marie-Elisabeth Baudoin, « L'effectivité du provisoire en droit international et européen », le 07 octobre 2022  

    Organisé pour le CMH par Ludovic Benezech, maître de conférences en droit public, Université Clermont Auvergne

    Marie-Elisabeth Baudoin, « The EU Environmental Policy under the French and Czech Presidencies of the Council of the European Union », le 20 mai 2022  

    Organization by Arthur Thévenet & Valentin Bayeh, Centre Michel de L'Hospital CMH UPR 4232-UCA Université Clermont Auvergne - Scientific Committee : Christine Bertrand, CMH UPR 4232-UCA, Jérôme Hertaux, Director of CEFRES and Veronika Tomoszkova, Palacký University

    Marie-Elisabeth Baudoin, « L’influence du populisme sur les changements constitutionnels », le 17 mars 2022  

    Organisé par l’Institut de Recherche en Droit Européen, International et Comparé et l’Institut Louis Favoreu sous la Responsabilité scientifique de Nicoletta Perlo, MCF HDR, Toulouse Capitole, IRDEIC et Aurélie Duffy-Meunier, Professeure, Aix-Marseille

    Marie-Elisabeth Baudoin, « Tradition, Constitution et Intégration européenne », le 23 septembre 2021  

    Organisé par l'Institut français de Budapest, l’Institut de Droit du Centre des Sciences Sociales, l’Ambassade de France en Hongrie et l’Ambassade des Pays-Bas en Hongrie

    Marie-Elisabeth Baudoin, « La démocratie illibérale en droit constitutionnel », le 07 avril 2021  

    Organisée sous la direction scientifique de Vanessa Barbé, Professeure à l’Université de Valenciennes, UPHF et Charles-Édouard Sénac, Professeur à l’Université de Bordeaux

    Marie-Elisabeth Baudoin, « La publicité des procès », le 02 avril 2021  

    Organisé par la Chaire Jean Monnet "Principes du procès en Europe", Erasmus+ Programme of the European Union sous la direction de Marie Nicolas-Greciano, MCF en droit privé et sciences criminelles et Evan Raschel, Pr. de droit privé et de sc. criminelles

    Marie-Elisabeth Baudoin, « Négociations internationales », le 12 mars 2020  

    Organisé par le Centre Michel de l’Hospital, - CMH, Université Clermont-Auvergne sous la direction de Mélanie Albaret et Milena Dieckhoff, MCF en science politique

    Marie-Elisabeth Baudoin, « Secret du délibéré et opinions dissidentes », le 12 avril 2019  

    Organisé sous la direction de Marie Nicolas-Greciano, MCF en droit privé et en sciences criminelles avec le CDAD 63 Conseil départemental de l'accès au droit du Puy-de-Dôme, le CD 63 Conseil départemental du Puy-de-Dôme et le TGI de Clermont-Ferrand

    Marie-Elisabeth Baudoin, « 8e Journée doctorale de la Jeune recherche en Droit constitutionnel », le 22 mars 2019  

    Organisée par la Commission de la Jeune recherche constitutionnelle de l'Association française de droit constitutionnel en partenariat avec la Revue du droit public et de la science politique en France et à l’étranger et Jurisdoctoria, revue doctorale de

    Marie-Elisabeth Baudoin, « Où en est l’Etat sous le néolibéralisme ? », le 19 novembre 2018  

    Organisé sous la direction de M-Elisabeth Baudoin, MCF HDR en droit public et Karine Bechet-Golovko, prof. invité à la Faculté de droit de l'Université d'Etat de Moscou (Lomonossov) avec Comitas Gentium France-Russie

    Marie-Elisabeth Baudoin, « Le juge dans le constitutionnalisme moderne », le 18 octobre 2018 

    Marie-Elisabeth Baudoin, « Le non-renvoi des questions prioritaires de constitutionnalité », le 26 octobre 2017  

    Sous la direction de Nathalie Droin, Maître de conférences HDR en droit public et d’Aurélia Fautré-Robin, Maître de conférences en droit privé et sciences criminelles

    Marie-Elisabeth Baudoin, « Justement traduire : L’enjeu de la traduction juridique », le 11 mai 2017  

    Colloque international

    Marie-Elisabeth Baudoin, « Santé mentale et privation de liberté », le 15 mars 2017  

    Organisé par l'école de droit de Clermont Auvergne

    Marie-Elisabeth Baudoin, « La transsystémie », le 12 décembre 2016  

    Sous la direction de J-François Riffard, Pr de droit privé et de sciences criminelles et Sylwia Wyszogrodzka, MCF en droit privé et en sciences criminelles avec McGill University, Canada

    Marie-Elisabeth Baudoin, « Republicans, democracy and power / Les républicains, la démocratie et le pouvoir », le 19 novembre 2016  

    Journée d'études sous la direction de M-Elisabeth Baudoin, MCF HDR en droit public et Marie Bolton, MCF en histoire et civilisation américaine avec le CHEC Centre d'Histoire "Espaces et Cultures"

    Marie-Elisabeth Baudoin, « L'Ordre Public », le 15 décembre 2011 

  • Marie-Elisabeth Baudoin, "Le cas russe", Marie-Elisabeth BAUDOIN, Professeure, Université Clermont-Auvergne, et Natasa DANELCIUC-COLODROVSCHI, Docteur, Assistante de recherches ILF-GERJC, Aix-Marseille Université 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Lemuel-Asaph Gbodjo Gnaoré, L’autonomie des personnes atteintes d'Alzheimer en droit français : Etude à l'aune des droits de l'homme, thèse soutenue en 2023 à Université Clermont Auvergne 2021 en co-direction avec Marie-Élisabeth Baudoin, membres du jury : Gilles Raoul-Cormeil (Rapp.), Nicolas Kang-Riou (Rapp.)    

    La personne atteinte de l’Alzheimer ou d’une maladie apparentée fait l’objet d’une privation de sa liberté de faire ses propres choix, dans le cadre des mesures de protection civile. Une telle réponse, face aux défis juridiques que soulève la maladie, traduit une conception négative de l’autonomie de la personne. Cela veut dire que l’expression de la volonté de la personne n’est, bien souvent, pas prise en compte en raison de la perte des capacités cognitives qu’elle subit. Cette lecture négative, encore appelée conception canonique de l’autonomie, est fortement ancrée dans les mécanismes du droit civil. Elle privilégie la protection de la personne au détriment de sa liberté de prendre des décisions. Il s’agit d’une vision paternaliste fondée sur une certaine bienveillance et aussi d’une simplification dans la prise en charge des personnes atteintes de troubles mentaux. Cette simplification consiste à prévoir un même régime juridique pour toutes les situations qui ont trait aux troubles mentaux. Le droit français en vigueur, comme par le passé, peine à proposer une protection adaptée aux personnes démentes les considérant d’office comme étant en situation d’incapacité. La perte des capacités cognitives en Alzheimer ou une maladie apparentée est graduelle. Et même aux phases les plus avancées de la maladie, il semble être possible que la personne fasse preuve d’autonomie pourvu qu’elle bénéficie d’un accompagnement adapté. L’importance de l’accompagnement adapté, notamment dans un contexte de perte des capacités cognitives, permet d’approcher l’autonomie personnelle d’une manière plus positive. Dans cette approche libérale ou positive, l’autonomie n’est pas simplement la capacité d’exprimer une volonté valable en droit. Mais c’est aussi la possibilité pour la personne malade de bénéficier d’un soutien adapté lui permettant d’exercer sa liberté décisionnelle. Ces deux approches de l’autonomie, négative et positive, se trouvent dans le droit positif créant ainsi une tension du fait de leur opposition. Le but de cette étude est de proposer des solutions théoriques pour résoudre cette tension conceptuelle afin de favoriser un meilleur respect de l'autonomie des personnes malades d'Alzheimer et des maladies apparentées.

    Ali Kareem Nore, International Politics and the Right to Self-Determination : The Case of Iraqi Kurdistan, thèse soutenue en 2022 à Université Clermont Auvergne 2021 en co-direction avec Frédéric Charillon et Marie-Élisabeth Baudoin, membres du jury : Jean-Vincent Holeindre (Rapp.), Jean-Jacques Roche (Rapp.), Pierre Razoux  

    Le sujet de l’autodétermination en tant que principe fondamental et droit légal des peuples, qui leur permet de façonner leur avenir conformément au droit international actuel, reste juridiquement et politiquement problématique. Cette thèse est une étude analytique ; il met l’accent sur l’influence de la politique internationale et l’équilibre des forces politique sur la mise en œuvre du droit à l’autodétermination. L’objectif principal de cette thèse est de fournir une interprétation scientifique du droit à l’autodétermination, en se concentrant sur le cas de la région du Kurdistan irakien au regard du droit international, et l’équilibre des forces politique régionale et internationale. L’importance de ce sujet réside dans son lien avec la liberté des peoples de déterminer leur avenir, de faire face aux conflits ethno-nationaux et d’assurer la paix et la sécurité nationales et internationales. Le principal problème reste autour du principe juridique face à l’équilibre des forces politique. L’hypothèse clé est que la réalisation du droit à l’autodétermination dépend de l’équilibre des forces politique et de la politique internationale plus que de la légitimité juridique. La question du Kurdistan a commencé avec la Première Guerre mondiale, lorsque le Kurdistan a été divisé entre quatre pays: la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie, selon le traité Sykes-Picot (1916). Le cas de la Région du Kurdistan, et ses prétentions à l’autodétermination, est un sujet complexe, en raison de ses dimensions nationales, régionales et internationales, et du rôle joué par les superpuissances. Le peuple du Kurdistan a le droit à l’autodétermination, mais en raison de l’absence d’équilibre des forces et des politiques d’opposition des pays voisins en plus de la politique internationale non favorable, il ne peut pas encore exercer ce droit. Si l’IKR continue à demander l’indépendance, il doit changer sa stratégie à long terme pour modifier l’équilibre politique actuel .

    Jules Barthélémy, Les élections primaires et la France. La légitimité démocratique confrontée à l’inadaptation du Droit, thèse soutenue en 2021 à Université Clermont Auvergne 2021 en co-direction avec Marie-Élisabeth Baudoin, membres du jury : Philippe Blachèr (Rapp.), Anne Levade (Rapp.), Christophe Testard  

    Les élections primaires consistent pour un ou plusieurs partis politiques à attribuer à un corps électoral défini un pouvoir de désignation de son ou de ses candidats à une élection. Séculières aux Etats-Unis d’Amérique, ces pratiques se sont diffusées à travers les différents continents et particulièrement en Amérique du Sud. Le phénomène de diffusion gagne désormais notamment les Etats européens. Or il s’avère que cette pratique présente des natures juridiques diverses selon les Etats bien que leur fonction soir toujours similaire. Dès lors une comparaison des cadres juridiques relatifs aux élections primaires permet d’affirmer que celles-ci constituent systématiquement une étape de l’élection, juridiquement ou de fait. La question de leur encadrement et de leur régularité peuvent engager par conséquent la considération de la régularité et de la nature légitime de l’élection. Le cas de la mise en place des élections primaires en France se distingue des autres cas en ce qu’il met en exergue un faible contrôle juridique des activités des partis politiques et une faible adéquation des compétences juridictionnelles avec l’idée de contrôle démocratique d’une élection primaire. Face à une évolution du vécu des citoyens, le droit électoral français demeure mal adapté, ce qui conduit à une relativisation de la juridicité de l’élection primaire alors que cette procédure se greffe à l’élection principale et que sa régularité présente des conséquences sur la considération de la nature démocratique et de la légitimité de l’ensemble de la procédure électorale. La comparaison des modes d’encadrement des élections primaires permet dès lors de remarquer une faiblesse structurelle en droit français relative au contrôle juridique des activités des partis politiques au risque d’un affaissement de la garantie démocratique de l’élection principale par le droit et l’intervention du juge, une garantie à la source de la légitimation du droit par l’élection démocratique.

    Laurianne Allezard, Identité(s) et droit constitutionnel, thèse soutenue en 2021 à Université Clermont Auvergne 2021 en co-direction avec Marie-Élisabeth Baudoin et Anne Levade, membres du jury : Stéphane Pierré-Caps (Rapp.), Michel Troper (Rapp.), Bertrand Mathieu et Slobodan Milacic    

    Même si le terme « identité » est peu mentionné expressément dans les textes des Constitutions ou les décisions des Cours constitutionnelles, l’identité est cependant bien présente dans les droits constitutionnels européens et elle occupe également une place croissante dans le discours sur le droit. Cette étude tend ainsi à montrer quelles sont les formes que l’identité revêt en droit constitutionnel mais aussi quels sont ses effets et plus spécifiquement comment les différentes identités confèrent, par un mécanisme de rétroaction, une identité propre au droit constitutionnel. Ainsi, l’identité dans le droit constitutionnel résulte toujours d’une opération de qualification par les créateurs ou les interprètes authentiques ou non du droit constitutionnel. Elle est dès lors à la fois un donné et un construit. Elle se repère également aux fonctions propres qu’elle remplit dans le droit constitutionnel et qui la conduisent d’une part à tracer le cadre de l’État et d’autre part à permettre de concrétiser les normes constitutionnelles. Mais l’identité ne fait pas que se manifester dans le droit constitutionnel, elle agit aussi sur le droit constitutionnel. En formant un système en constante interaction avec l’interprétation des principes constitutionnels, l’identité dans ses différentes formes confère son ossature à l’identité du droit constitutionnel. Cette structure identitaire permet ainsi d’éclairer d’un jour nouveau le droit constitutionnel aussi bien dans sa dimension théorique que dans son évolution européenne.

    Valentin Bayeh, La promotion du constitutionnalisme par les acteurs extérieurs dans les États arabes, thèse en cours depuis 2020  

    Les transitions constitutionnelles sont des étapes historiques qui aiguillent l'évolution juridique et politique des États. Ce sont des phénomènes complexes dont la nature du déroulement dépend autant des acteurs en présence que du contexte politique interne et international dans lequel elles se déroulent. Certaines des transitions constitutionnelles dans les États arabes depuis le début du XXème siècle furent le théâtre d'affrontements idéologiques, notamment dans le cadre des transitions internationalisées. Dans plusieurs États arabes la religion remplit un rôle politique structurant. Des oppositions surviennent lors de la tentative d'exportation par les acteurs extérieurs du modèle constitutionnaliste dans ces États. Ces conflits survenant lors des transitions constitutionnelles internationalisées alimente le débat sur l'opposition théorique entre le confessionnalisme et le constitutionnalisme. Le large spectre des résultats obtenus par ces transitions internationalisées constitue un cadre propice à la réflexion. Il permet de s'interroger sur les répercussions de la promotion du constitutionnalisme par les acteurs extérieurs au sein des États arabes par le prisme de la transitologie.

    Antoine Carpentier, Les révisions constitutionnelles non-abouties sous la Vème République, thèse en cours depuis 2020  

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    Guetwende Bontogo, Constitutionnalisme et développement de la démocratie en Afrique de l'Ouest francophone, thèse en cours depuis 2017  

    La dynamique démocratique en Afrique et en l'occurrence en Afrique de l'Ouest francophone donne de constater des mutations tant sur le plan politique que juridique, notamment constitutionnel. Le renouveau du constitutionnalisme sur le continent noir a débuté dans les années 1990 avec les transitions constitutionnelles et démocratiques et a à ce titre présenté des évolutions allant dans le sens du renforcement de l'État de droit et d'une démocratie pluraliste. Une trajectoire de consolidation démocratique semblait ainsi être posée désormais. L'enthousiasme dans ces jeunes démocraties a pourtant vite fait place à un pessimisme quant à leur avenir dans l'enracinement de la démocratie. Le constitutionnalisme n'y étant plus démocratique au prisme des pratiques constitutionnelles et politiques, car incapable de réguler les crises et le comportement de certains acteurs. En ce sens, les analyses politiques et constitutionnelles qui portent sur ce processus relèvent souvent des échecs et même des reculs sur le plan démocratique. En dépit de cette trajectoire complexe, une lecture plus large de la dynamique démocratique décèle des efforts de consolidation démocratique. En effet, le constitutionnalisme est désormais porté par un développement constitutionnel intégrant les mécanismes traditionnels de renforcement des institutions démocratiques, mais aussi et surtout par une ingénierie constitutionnelle qui puise dans les ressources culturelles et traditionnelles pour construire une démocratie proche des peuples africains.

    Gayane Harutyunyan, Analyse comparative des procédures législatives en Arménie et en France, thèse en cours depuis 2016  

    Le point de départ de cette thèse est la situation du parlementarisme en Arménie, au lendemain du référendum constitutionnel qui s'est déroulé, le 6 décembre 2015. En effet, ce dernier a entraîné un changement de régime politique de la République d'Arménie (RA), plus particulièrement le passage d'un système de régime semi-présidentiel vers un régime parlementaire, renforçant ce faisant le rôle du parlement dans le système de gestion d'Etat. La recherche et l'analyse comparative porteront sur l'établissement de parallélismes entre les dispositions et les mécanismes juridiques relatifs au processus législatif établis par la Constitution et les autres actes juridiques de la France et de l'Arménie. Ayant une histoire parlementaire assez riche et des procédures parlementaires bien formulées, la France peut être un élément de comparaison intéressant pour comprendre la formation et l'évolution des mécanismes législatifs et pour permettre la mise en place du parlementarisme en Arménie. En effet, la problématique de la thèse porte sur la qualité et l'efficacité de la loi. Dans la démocratie contemporaine, la loi à un rôle central. Tout d'abord comme une expression de la volonté générale du peuple, ainsi qu'une garante des droits et libertés personnels garantis par la constitution. D'un part elle est l'œuvre exclusive du législateur (représente la volonté générale du peuple), d'autre part, elle est un élément essentiel de l'Etat de droit. Ainsi, la qualité de la loi est un enjeu de la démocratie, qui a son tour est conditionnée par la qualité de la procédure de préparation et de la discussion des projets et propositions des lois.

    Imen Ben mahmoud diallo, Lutte contre le terrorisme et droits fondamentaux au Maghreb arabe , thèse en cours depuis 2015 en co-direction avec Marie-Élisabeth Baudoin  

    Les Etats du Maghreb arabe ont connu des processus transitionnels importants, dans le contexte spécifique du "printemps arabe". Ceux-ci ne faciles ni identiques, surtout avec l'émergence du fléau du terrorisme dans la zone. Ces Etats se sont servi de même contexte pour restreindre et limiter les droits et les libertés individuelles et collectives, de lors, renforcer leur puissance et justifier leur recours à la violence étatique.

  • Amandine Arnaud, La démocratie bioéthique, thèse soutenue en 2023 à Université Clermont Auvergne 2021 sous la direction de Claire Marliac, membres du jury : Guylène Nicolas (Rapp.), Arnaud Paturet (Rapp.), Loïc Blondiaux et Bertrand Mathieu    

    Si on ne peut que constater l'apparition et la multiplication de « nouvelles démocraties », ce phénomène n'est pas sans lien avec la crise traversée par notre système politique. Ces dernières interviennent alors dans des objectifs d'accentuation de la participation citoyenne au sein du processus décisionnel, et de multiplication des droits de l'individu dans un secteur donné de sorte à pallier les défaillances de notre démocratie politique actuelle et ainsi, peut-être, tendre vers cet idéal démocratique tant recherché. La démocratie sanitaire, initiée par loi du 4 mars 2002 dite Kouchner, est l'un des exemples les plus remarquables. Le législateur, souhaitant répondre à une crise de confiance généralisée à l'encontre du système de santé, a tenté de replacer l'usager au cœur même de ce dernier. Toutefois, face à une médecine qui ne se résume plus à soigner et à une pratique médicale s'immisçant dans les moments les plus difficiles et les plus intimes de l'homme, cette démocratie sanitaire, également qualifiée de démocratie en santé, tend à devenir obsolète. C'est pourquoi, l'approche d'une démocratie bioéthique peut apparaître à la fois judicieuse et novatrice dès lors qu'elle rend compte des limites de la démocratie sanitaire pour proposer une réflexion élargie prenant en considération les nouveaux enjeux de la médecine moderne et les réflexions s'y rapportant. Toutefois, cette démocratie bioéthique ne se résume pas seulement à mettre en évidence l'obsolescence de la démocratie sanitaire mais permet, par la même occasion, de faire le constat des lacunes de la démocratie politique et de s'interroger sur d'éventuels points d'approfondissement en vue de dépasser cette crise démocratique. Ainsi, la démocratie bioéthique conforte et renouvèle notre démocratie politique en affirmant, notamment, l'intérêt d'un système représentatif tout en laissant entrevoir de nouvelles exigences qui doivent accompagner ce dernier.

    Gohar Galustian, Constitution et politique extérieure de l'État , thèse soutenue en 2022 à Université de Montpellier 2022 sous la direction de Alexandre Viala et Jordane Arlettaz  

    Cette recherche offre une analyse de la politique extérieure de l’État sous un angle comparé, en s'intéressant plus spécifiquement aux régimes américain, britannique, français et russe. L'approche adoptée cherche à appréhender la politique extérieure dans le cadre d'une réflexion plus générale portant sur le pouvoir dans l'État. L'étude constate que la politique extérieure est un domaine singulier de l'action étatique et remplit, à ce titre, une fonction politique autonome. Cette singularité emporte des spécificités dans l'organisation des pouvoirs au sein des États, sans pour autant remettre en question leur répartition tripartite, théorisée par Montesquieu. Malgré une prééminence de l'Exécutif dans le domaine de la politique extérieure, cette dernière n'est pas confiée à un organe autonome. De la même manière, nonobstant une complémentarité institutionnelle faible, la politique extérieure ne correspond pas non plus à une fonction juridique à part. Si les spécificités des régimes politiques n'influencent, dès lors, pas l'organisation institutionnelle en matière de définition de la politique extérieure, elles représentent un facteur important dans le contrôle varié exercé par les Parlements nationaux.

    Gohar Galustian, Constitution et politique extérieure de l'État, thèse soutenue en 2022 sous la direction de Alexandre Viala et Jordane Arlettaz, membres du jury : Jean-Éric Gicquel (Rapp.), Luc Klein (Rapp.), Marie-Élisabeth Baudoin et Thibaud Mulier    

    Cette recherche offre une analyse de la politique extérieure de l’État sous un angle comparé, en s'intéressant plus spécifiquement aux régimes américain, britannique, français et russe. L'approche adoptée cherche à appréhender la politique extérieure dans le cadre d'une réflexion plus générale portant sur le pouvoir dans l'État. L'étude constate que la politique extérieure est un domaine singulier de l'action étatique et remplit, à ce titre, une fonction politique autonome. Cette singularité emporte des spécificités dans l'organisation des pouvoirs au sein des États, sans pour autant remettre en question leur répartition tripartite, théorisée par Montesquieu. Malgré une prééminence de l'Exécutif dans le domaine de la politique extérieure, cette dernière n'est pas confiée à un organe autonome. De la même manière, nonobstant une complémentarité institutionnelle faible, la politique extérieure ne correspond pas non plus à une fonction juridique à part. Si les spécificités des régimes politiques n'influencent, dès lors, pas l'organisation institutionnelle en matière de définition de la politique extérieure, elles représentent un facteur important dans le contrôle varié exercé par les Parlements nationaux.

    Germain Jacquinot, Les mutations de la satisfaction équitable à l'aune de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme, thèse soutenue en 2020 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Philippe Icard, membres du jury : Fabien Marchadier (Rapp.), Yves Petit (Rapp.), Hélène Tourard  

    La satisfaction équitable était régie par l’article 50 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) jusqu’à la rédaction du Protocole n°11 qui conduit l’article 41 à régir le régime de la satisfaction équitable. L’article 41 est alors ainsi rédigé : « Si la Cour déclare qu’il y a eu violation de la Convention ou de ses Protocoles, et si le droit interne de la Haute Partie contractante ne permet d’effacer qu’imparfaitement les conséquences de cette violation, la Cour accorde à la partie lésée, s’il y a lieu, une satisfaction équitable. »Le principe de la réparation découle de la jurisprudence internationale qui oblige l’Etat manquant à ses engagements internationaux à effacer les conséquences de la violation. En droit international public, ce principe s’applique normalement aux litiges entre Etats. Cependant, dans un mécanisme régional de protection des droits de l’homme, opposant des Etats à des individus, la responsabilité étatique sera adaptée aux particularités du mécanisme européen.En accord avec l’article 41, la réparation doit d’abord être subsidiaire pour replacer le requérant dans la situation où il se trouvait avant la violation, en effaçant les conséquences de cette dernière. La satisfaction interviendra si le droit interne de l’Etat concerné ne permet d’effacer qu’imparfaitement les conséquences de la violation. Toutefois, la Cour détermine discrétionnairement l’opportunité de recourir à une réparation subsidiaire ou à une réparation pécuniaire.La juridiction européenne va jeter les bases d’un mécanisme de réparation en identifiant les conditions permettant au requérant d’être indemnisé. Il s’agit des trois conditions classiques que sont les caractères personnel, direct et certain du préjudice. En outre, la Cour va identifier les postes d’indemnisation susceptibles d’être invoqués par le requérant, à travers le préjudice matériel, le préjudice moral, la perte de chance et les frais et dépens engagés par le requérant.Cependant, les critères ainsi définis seront appréciés discrétionnairement par la Cour qui en fait une application purement casuistique. Ce faisant, le juge européen applique ces conditions avec une certaine souplesse. Parallèlement, la Cour va montrer une véritable incohérence quant à la détermination de sommes accordées au titre de la réparation pécuniaire. La souplesse des critères de la réparation ainsi que la générosité financière de la Cour vont créer un appel d’air à l’égard des requérants et de leurs conseils qui seront de plus en plus tentés par un recours européen purement indemnitaire. C’est donc un véritable phénomène de mercantilisation des recours qui va se déclencher. Les valeurs et le mécanisme de satisfaction de la Cour vont s’en trouver inversés. Initialement, à la suite du constat d’une violation, la satisfaction équitable permettait d’en effacer les conséquences et ainsi de compléter le mécanisme européen de protection des droits de l’homme. Désormais, la violation n’est plus qu’un moyen pour obtenir une indemnité supérieure à celle qui aurait été accordée au niveau national.Pour remédier à cette situation, il appartient à la Cour d’agir sur deux leviers. Sur le plan jurisprudentiel, la Cour doit arrêter une pratique constante, transparente et cohérente de la réparation en faisant usage de son pouvoir discrétionnaire. Déterminer clairement les conditions et les réparations accordées permet un endiguement de l’afflux de recours mercantiles. Sur le plan de la réparation subsidiaire, la Cour doit adapter ses procédures de traitements des affaires et se tourner vers le Comité des ministres pour favoriser les alternatives aux réparations pécuniaires. Pour autant, dans un contexte de réformes de la Cour, la subsidiarité ne doit pas être un prétexte à la réduction des pouvoirs de la Cour car la satisfaction équitable doit conserver toute sa dimension protectrice des requérants.

    Mehrdad Samimi, Démocratie et pays arabes, thèse soutenue en 2019 à Université Clermont Auvergne‎ 20172020 sous la direction de Éric Carpano, membres du jury : Didier Blanc (Rapp.), Manuel Chastagnaret (Rapp.)    

    La modernisation politique et juridique dans la région arabe a abouti à l’émergence des États modernes, des constitutions et des concepts constitutionnels modernes de liberté individuelle,souveraineté du peuple et séparation des pouvoirs. Malgré la consécration des principes démocratiques et libéraux, les constitutions arabes n’ont pas réussi à établir un équilibre entre les pouvoirs. L’incompatibilité des principes traditionnels avec les principes démocratiques modernes est la cause de l’effectivité atténuée des droits et libertés fondamentaux dans ces pays. Pourtant, il existe toujours une tentative de la part des juristes arabes pour renforcer le constitutionnalisme démocratique dans les pays arabes. La consolidation du contrôle de constitutionnalité des lois par la création de la justice constitutionnelle a permis une affirmation de l’autonomie et de l’indépendance du contrôle de constitutionnalité des lois pour protéger des principes démocratiques consacrés par les constitutions arabes.

    Valme Blanco Santiago, Les Mayas du Guatemala et la reconnaissance de leurs droits : un difficile parcours, thèse soutenue en 2014 à ClermontFerrand 1 sous la direction de Christine Bertrand et Anne Garrait-Bourrier, membres du jury : Gérard Hoffmann (Rapp.), Matilde Alonso Pérez (Rapp.)  

    Cette recherche explore le champ juridique de la condition des indigènes du Guatemala suite à l'arrivée des Espagnols dans le Nouveau Monde et à leur isolement dans des catégories juridiques spécialement créées pour eux par le droit indiano. Nous avons en particulier observé le passage de la catégorie d'esclave à celle de vassal libre de la Couronne à partir de la promulgation des Nouvelles Lois des Indes en 1542. Après la Guerre d'indépendance latino-américaine, les législations des nouveaux Etats-nations s'ajustent aux besoins des propriétaires agricoles qui, de la même façon que lors de la période coloniale, nécessitent de la main-d'oeuvre indigène. Cette thèse défend donc l'idée que, dans un contexte politique difficile, les indigènes du Guatemala, et en particulier les Mayas, ont su s'approprier le droit interne et le droit international pour défendre leurs intérêts. Ceci a été possible car, malgré des politiques esclavagistes et assimilationnistes violentes, ils ont conservé la réglementation juridique consuétudinaire. Nous entendons démontrer que c'est la conservation de leur droit qui leur a permis de s'organiser en tant que peuple sujet de droit qui a des droits et des devoirs. Ainsi, notre étude prouve que quand des opportunités politiques se sont présentées, les indigènes étaient déjà organisés et prêts à les utiliser comme socles sur lesquels ils s'appuient pour revendiquer leurs droits en tant que peuple indigène selon le droit international.

  • Marco Mellina, La polarisation du débat doctrinal occidental face au droit et à l’État soviétiques (1917-1957), thèse soutenue en 2023 à Bordeaux sous la direction de Nader Hakim, membres du jury : Stefano Vinci (Rapp.), Maria Filatova (Rapp.), Marie-Élisabeth Baudoin (Rapp.), Hugo Flavier  

    L'analyse de la pensée de la doctrine juridique occidentale entre 1917 et 1957 en ce qui concerne l'étude du droit et de l’État soviétique révèle un profond besoin d'étudier la relation entre une doctrine particulière et la culture politique dans laquelle elle opère. Le changement notable du droit et de l'État auquel les bolcheviques d'abord et les Soviétiques ensuite prétendaient procéder a fini par avoir une influence importante sur la pensée juridique occidentale, tout comme l'idéologie politique marxiste-léniniste a eu une influence sur la culture politique occidentale. Dans sa réception des conceptions soviétiques du droit et de l'État, la doctrine juridique occidentale de cette période s’est d’emblée scindée en deux écoles de pensée : d'une part, il y a ceux qui tentent de minimiser les changements apportés par les Soviétiques afin de normaliser le discours sur le droit soviétique et l'État soviétique, notamment parce qu'ils partagent au moins certains de ses objectifs politiques ; et, d'autre part, il y a ceux qui diabolisent le droit soviétique et l'État soviétique en raison de leur opposition politique. Ainsi, depuis les premières années postrévolutionnaires, on a pu observer une polarisation du discours juridique occidental, qui s’est progressivement accentuée jusqu’à sa forme établie à partir de la seconde moitié des années 1950, et qui finira par refléter la culture politique occidentale issue de la guerre froide.

    Jérémy Brzenczek, L'historicisme dans le constitutionnalisme écrit contemporain, thèse soutenue en 2021 à Université de Lorraine sous la direction de Stéphane Pierré-Caps, membres du jury : Marie-Élisabeth Baudoin (Rapp.), François Saint-Bonnet (Rapp.), Thibault Guilluy et Alberto López Basaguren  

    En droit constitutionnel, l’historicisme est une doctrine qui justifie des institutions politiques et leurs prérogatives sur des fondements antérieurs à la Constitution positive. En d’autres termes, elle légitime les pouvoirs publics par l’histoire. Cette pensée, qui procède du mouvement contre-révolutionnaire de la fin du XVIIIe siècle et du romantisme allemand du début du XIXe, perpétue en réalité une vision archaïque du droit qui récuse la conception rationnelle-normative du constitutionnalisme écrit naissant à la fin du XVIIIe siècle et qui continue de régir nos régimes politiques. Or, on peut observer dans certains systèmes constitutionnels écrits contemporains une persistance du phénomène historiciste. Ce qui peut produire de véritables difficultés constitutionnelles. La première partie de cette étude sera consacré l’analyse du concept de droits historiques étatiques qui exprime pour une communauté humaine, identifiée comme une nation et/ou ayant au cours de l’histoire déjà eu une existence étatique (le plus souvent un royaume médiéval), le droit de se constituer en État et de disposer d’un territoire qui lui soit propre. Dans ce paradigme, l’État est donc légitime en raison d’une histoire nationale. Des corpus juridiques archaïques sont généralement invoqués pour démontrer la présence dans le passé d’une structure politique particulière. L’Espagne contemporaine a consacré dans sa Constitution du 27 décembre 1978 le concept de droits historiques en vue de garantir un particularisme régional, un droit autonomique fondé sur l’histoire. Au regard de la disposition additionnelle de la Constitution, le juge constitutionnel a cherché à préserver les éléments essentiels des institutions forales, c’est-à-dire les anciennes institutions coutumières du Pays Basque et de la Navarre. La seconde partie concernera en revanche le concept de Constitution historique qui traduit l’idée de rétablir une ancienne Constitution coutumière disparue. La f ormation progressive de ce type de Constitution lui donnerait une légitimité supérieure aux Constitutions écrites. Cette forme d’historicisme se retrouve particulièrement dans le constitutionnalisme hongrois contemporain. La Loi fondamentale du 25 avril 2011 reconnaît ainsi une valeur supra-constitutionnelle à la « Constitution historique de Hongrie ».

    Marie Debard, Tocqueville, penseur du droit public, thèse soutenue en 2021 à Lyon sous la direction de Aurélien Antoine et David Mongoin, membres du jury : Anne-Sophie Chambost (Rapp.), Marie-Élisabeth Baudoin (Rapp.)    

    Tocqueville est connu pour être un théoricien de la démocratie qui mêle la sociologie à l’histoire. Sa méthode pluridisciplinaire et comparative converge vers une approche institutionnelle du phénomène démocratique. Le droit semble aussi une porte d’entrée privilégiée pour appréhender sa pensée, mais cette option a été paradoxalement peu exploitée. Or, une lecture juridique de Tocqueville permet de mettre au jour l’existence d’une pensée juridique. Cette thèse présente Tocqueville comme un penseur du droit public. Envisagée par ce prisme, l’étude de l’œuvre de Tocqueville met en évidence une critique du droit public du XIXème siècle dominé par une approche « libérale étatiste » identifiée par Lucien Jaume. Dans son opposition aux libéraux-étatistes, Tocqueville se présente comme un libéral radical, qui s’inscrit dans le prolongement de la méthodologie individualiste de Benjamin Constant. Il est aussi un libéral « d’une espèce nouvelle » qui se méfie des effets de l’individualisme sur la dissolution du lien social. Peu suivie au XIXème siècle, la pensée du droit public de Tocqueville apparaît aujourd’hui d’une grande modernité : elle permet de sortir d’une impasse dans laquelle la primauté des droits est obtenue dans une opposition entre l’État et l’individu. A contrario, Tocqueville met l’accent sur les interactions entre l’État, la société civile et l’individu, présentées comme fondatrices et garantes des droits.

    Diana Nunes, Le sexe, un élément d'identification des personnes en droit : étude menée à partir de la transidentité et de l'intersexuation, thèse soutenue en 2019 à Lyon sous la direction de Emmanuelle Mazuyer, membres du jury : Marie-Élisabeth Baudoin (Rapp.), Sophie Paricard (Rapp.), Vincente Fortier et Éric Carpano  

    N droit, le sexe procède de l’organisation des personnes en deux catégories, le sexe féminin et le sexe masculin. L’identification juridique des personnes échappe traditionnellement à la volonté individuelle. Le sexe comme élément de l’état des personnes est immuable et binaire. Cependant aujourd’hui ce modèle d’assignation subit des remises en question.D’une part, les revendications transidentitaires ont permis de voir émerger une conception de l’identité en termes de droits fondamentaux et non plus seulement en termes d’identification stable, imposée par l’Etat. D’autre part, l’invisibilisation des personnes intersexes en droit et la contrainte de la fiction instituée de la binarité des sexes sur leurs corps, conduisent à interroger la légitimité de la bicatégorisation et son caractère obligatoire. Finalement, l’effondrement des bases naturalistes de la différenciation des sexes et l’indifférenciation des normes au regard du sexe conduisent à interroger l’utilité de la catégorie. Néanmoins, comme les inégalités de faitspersistent malgré l’égalité formelle, le sexe, dans sa dimension protectrice peut justifier d’une nouvelle pertinence.

    Maria Zakharova, Analyse théorique et comparative du système juridique russe, thèse soutenue en 2017 à Bordeaux sous la direction de Ferdinand Mélin-Soucramanien, membres du jury : Marie-Élisabeth Baudoin (Rapp.), Dmitry Dozhdev (Rapp.), Marie-Claire Ponthoreau  

    Les représentants de la science juridique contemporaine ont maintes fois énoncé, depuis leurs chaires et dans les pages des publications scientifiques, le problème de la «quête par la Russie de sa nouvelle voie juridique » La cessation de l’existence de l’URSS en tant qu’État n’a fait que compliquer, à cet égard, le problème de l’identification collective du système juridique russe. Cependant, il convient de s’interroger sur la pertinence même de la question de l’étape initiale de la formation du système juridique de la Russie. N’aurait-on pas raison, à cet égard, de parler de son évolution plutôt que de son devenir ? Quel âge a ce système ? Des dizaines d’années ? Ou peut-être des centaines ? Que représente-t-il en soi à l’heure actuelle ? Et quels sont les paradigmes de son évolution au cours de la longue histoire de son existence ? Dans la thèse présenté, les réponses aux questions mentionnées seront données à travers le prisme d’une approche par l’auteur du problème de l’appréciation conceptuelle et formelle de la catégorie «système juridique ».

    Dogba Blaise Ogou, Les évolutions de la règle électorale dans les systèmes politiques transitionnels : les élections législatives en Europe du Sud-Est (1989-2009), thèse soutenue en 2016 à Bordeaux sous la direction de Philippe Claret, membres du jury : Marie-Élisabeth Baudoin (Rapp.), Michel Hastings (Rapp.), François Frison-Roche, Slobodan Milacic et Miroslav M. Novak  

    Le sujet central de cette thèse concerne les évolutions de la règle électorale dans les régimespost-communistes et traite de la contribution de ces évolutions à la démocratisation dessystèmes politiques de l’Europe du Sud-Est, à partir d’un échantillon d’Etats (Albanie,Bulgarie, Macédoine, Roumanie et Serbie-Monténégro). La transition démocratique et lechangement de régime impliquent la construction d’une nouvelle légitimité politique. Cettelégitimité passe par les élections qui sont au coeur de la démocratie. Ce travail cherche àcomprendre comment sont choisies les règles régissant ces élections. Le choix du systèmeélectoral est, dans une grande mesure, la conséquence de plusieurs processus. L’accent mis surles facteurs déterminants de l’adoption et de la réforme électorale permet de comprendre lesmotivations et les objectifs des évolutions de la règle électorale en Europe post-communiste.L’étude de la législation réformée et l’analyse du comportement des acteurs électorauxpermettent de constater que les leaders politiques ont très souvent contourné le sensdémocratique de la norme électorale. Dans cet échantillon d’Etats, les évolutions de la règleélectorale ont eu des conséquences relatives sur le nombre des partis politiques représentés auParlement. Le changement de régime a favorisé l’alternance des majorités électorales etparlementaires. Cette alternance démontre que les principes démocratiques des électionscontribuent à la stabilisation démocratique, même si le contexte et les enjeux politiques propresà cette région favorisent une relative instabilité des majorités parlementaires etgouvernementales.

  • Ludovic Benezech, La diffusion des droits fondamentaux dans l’ordre juridique interne sous l’influence de la Convention européenne des droits de l’Homme. : contribution à l'étude de la fondamentalisation des droits., thèse soutenue en 2019 à Université Clermont Auvergne‎ 20172020 sous la direction de Charles-André Dubreuil et Anne-Blandine Caire, membres du jury : Éric Carpano (Rapp.), Xavier Dupré de Boulois (Rapp.), Marie-Élisabeth Baudoin et Ludovic Pailler  

    Le droit est actuellement confronté à l’émergence de plus en plus marquée des droits fondamentaux. Néologisme d’origine doctrinale, la fondamentalisation se traduit par le phénomène de diffusion des droits fondamentaux au sein de toutes les branches du droit. Ce mouvement global soulève dès lors de nombreuses questions en matière de cohérence et d’unité notionnelle. Il s’agit notamment de se demander s’il répond à une possible systématisation. La sauvegarde et le développement de droits fondamentaux non pas « théoriques ou illusoires mais concrets et effectifs » innervent entièrement la lettre et l’esprit de ce phénomène. Les mutations portées par la fondamentalisation des droits ne sont pas seulement sémantiques, elles sont avant tout substantielles. L’effectivité, la proportionnalité, le juste équilibre et l’esprit de casuistique notamment apparaissent ainsi comme inhérents à ce mouvement qui invite à repenser les principes établis et structurants de l’ordre juridique français. Aussi, l’intérêt de cette recherche se situe moins au niveau de l’étude des droits fondamentaux en tant que tels qu’au niveau de l’analyse de la dynamique de leur extension. L’enjeu réel de cette étude est d’analyser minutieusement la réalité, l’unité, la portée et la finalité de la fondamentalisation des droits au sein de l’ordre juridique français.

    Thierry Irénée Yarafa, La refonte des forces de défense et de sécurité, condition d’une paix et d’un développement durable en République Centrafricaine, thèse soutenue en 2017 à Université Clermont Auvergne‎ 20172020 sous la direction de Frédéric Charillon et Danièle Darlan, membres du jury : Jean Joana (Rapp.), Olivier Kempf (Rapp.), Marie-Élisabeth Baudoin  

    La République Centrafricaine, 622 984 km2 pour 4,525 millions d’habitants en 2012, est une ancienne colonie française, indépendante le 13 août 1960. Durant les premières décennies post-indépendance, un État faiblement structuré a été mis en place. Au moment où les efforts conjugués des bailleurs de fonds commençaient à inscrire une nouvelle dynamique de stabilité, la rébellion de la Séléka conduite par Michel Djotodia, a pris le pouvoir le 24 mars 2013. Depuis lors, le pays est confronté à l’une de ses crises majeures, caractérisée par l’intermittence de la violence, la pluralité des acteurs et la complexité des facteurs belligènes. Le défi de sécurité étant un déterminant incompressible, ce travail est construit autour de l’impact irréversiblement positif de la refonte des Forces de défense et de sécurité dans la construction de la paix, de la stabilité et du développement.

    Nadege Segnou Manto, La réalisation de l'indivisibilité des droits de l'Homme : Etude de cas des systèmes africain et européen des droits de l'homme, thèse soutenue en 2015 à SaintEtienne sous la direction de Stéphane Caporal, membres du jury : Michel Clapié et Marie-Élisabeth Baudoin    

    La distinction entre droits civils et politiques d'une part et droits économiques, sociaux et culturels d'autre part est relative comme l'affirme Patrice Meyer Bisch dans son ouvrage le corps des droits de l'homme : l'indivisibilité comme principe d'interprétation et de mise en oeuvre des droits de l'Homme paru aux éditions universitaires de Fribourg en 1992. Les déterminants entre ces deux catégories de droits sont très peu rigoureux et témoignent de la contingence de la distinction. En réalité, la définition des déterminants utilisés montre une certaine dépendance les unes à l'égard des autres, entrainant une ineffectivité autant des droits que l'on veut subordonner que de ceux qu'on veut privilégier. Conscient de cette interactivité, le juge devient l'instrument indispensable qui par une redéfinition de son office, va relever cette dépendance réciproque et restaurer le corps des droits de l'homme éclaté par des initiatives tant idéologiques, économiques ou politiques.

    Abdalla Elabidi, L'évaluation de l'Union africaine par rapport à l'Union européenne (comme un modèle de régulation juridique internationale d'excellence) : étude comparative, thèse soutenue en 2015 à ClermontFerrand 1 sous la direction de Sébastien Roland, membres du jury : Delphine Dero-Bugny (Rapp.), Franck Latty (Rapp.), Charles-André Dubreuil, Marie-Élisabeth Baudoin et Marie-Clotilde Runavot  

    L’évaluation de l’expérience de l’Unité africaine par rapport à l’Unité européenne dépasse l’aspect conceptuel car orientée vers une philosophie d’intérêt commun. Ainsi, il faut reconnaitre que l’idée d’Union en elle-même, est née d’un ensemble de circonstances historiques, politiques et socio-économiques. Cette évidence met en relief l’originalité de l’Union européenne qui, contrairement à l’Union africaine, a suscité une longue prise de conscience des pays fondateurs, lesquels se sont retrouvés à l’issue de la Seconde Guerre mondiale face à la nécessité de reconstruire leurs pays à tous les plans. A contrario, il semble que peu de nouveautés aient été apportées par l’Union africaine à l’Organisation de l’Unité africaine préexistante. Force est de constater, en outre, que l’Union africaine n’a fait que reconduire de façon formelle la structure institutionnelle de l’Union européenne sans prendre en compte la particularité socio culturelle et politico économique du continent africain.

    Malgorzata Ulla, La lustration dans les Etats postcommunistes européens, thèse soutenue en 2013 à ClermontFerrand 1 sous la direction de Dominique Turpin, membres du jury : Lech Garlicki (Rapp.), Aurélien Antoine (Rapp.), Slobodan Milacic, Jean Gicquel et Marie-Élisabeth Baudoin  

    La chute du communisme en 1989 a constitué un énorme défi pour les Etats européens qui l’ont connu. Les nouvelles démocraties, confrontées à l’immense héritage du passé, ont dû faire face à la question des individus liés à ce régime, et en particulier ceux qui ont travaillé ou collaboré avec les services secrets communistes. La lustration constitue une réponse originale des Etats postcommunistes à ce phénomène. Elle est considérée comme une mesure de justice transitionnelle. La lustration est strictement encadrée par des lois. Celles-Ci mettent en place des procédures permettant de juger le comportement passé des personnes souhaitant exercer des emplois dans la fonction publique du nouvel Etat démocratique. De ce fait, ces lois mettent en place une sorte de purification de la fonction publique. Les procédures de lustration possèdent un caractère contraignant, car elles peuvent violer de nombreux droits et libertés fondamentaux des personnes qu’elles visent. D’où l’importance de l’encadrement de ce phénomène à différents niveaux: au niveau national par les cours constitutionnelles et au niveau européen par le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’Homme, qui a établi des standards de lustration à respecter par chaque Etat souhaitant la mettre en oeuvre.