Yves Strickler

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
Faculté de Droit et Science Politique

Centre d'Études et de Recherche en Droit des Procédures

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • Vice-doyen Recherche
  • THESE

    Le juge des référés, juge du provisoire, soutenue en 1993 à Université Robert Schuman Strasbourg 19712008 sous la direction de Georges Wiederkehr, membres du jury : Georges Wiederkehr, Georges Bolard, Jacques Normand, Gérard Pluyette et André Huet     

  • Yves Strickler (dir.), La procédure au service de l'humain: [congrès international des procédures organisé en partenariat par le CERDP de l'Université Côte d'Azur et l'Institut monégasque de formation aux professions judiciaires], Bruylant et Strada lex, 2024, Procédure(s), 234 p.  

    Le premier congrès international des procédures organisé en partenariat par le Centre d'études et de recherches en droit des procédures de l'Université Côte d'Azur et l'Institut monégasque de formation aux professions judiciaires - Direction des Services Judiciaires de la Principauté de Monaco est intitulé : "La procédure au service de l'humain". Si l'effectivité du droit est une exigence forte, comme l'a rappelé l'arrêt Hornsby contre Grèce rendu en 1997 par la Cour européenne des droits de l'homme, elle dépend des mécanismes qui en garantissent le respect et spécialement des règles de procédure. Les évolutions constantes de la discipline imposent un regard sur ce qui les caractérisent. L'ouvrage comporte ainsi des présentations sur les règles qui ont récemment été créées ou modifiées en procédure civile, puis s'attache à vérifier le contentieux de plus en plus présent dans l'actualité de la protection des droits des femmes, tant sous l'angle civil que répressif. Les dimensions européennes de ces interrogations imprègnenet fortement la présente étude. L'ouvrage s'adresse aux étudiants des facultés de droit, aux élèves d'instituts d'études politiques, aux universitaires ainsi qu'aux praticiens du droit (avocats et magistrats) qui s'intéressent à la théorie du procès, aux procédures et à la réalisation des droits.

    Yves Strickler, Laurent Anselmi, Roger Bernardini, Cécile Chatel-Petit, Fabrice Picod (dir.), Liber amicorum: mélanges en l'honneur de Jean-François Renucci, Lefebvre Dalloz et Dalloz, 2024, 607 p. 

    Yves Strickler, Alexey Varnek, Procédure civile, 13e éd., Bruylant, 2023, Paradigme ( Manuels ), 423 p. 

    Yves Strickler, Alexey Varnek, Procédure civile, 12e éd., Bruylant, 2022, Paradigme ( Manuels ), 415 p. 

    Yves Strickler, Mélina Douchy-Oudot (dir.), Études de droit canonique, L'Harmattan, 2021, 499 p. 

    Yves Strickler, Alexey Varnek, Procédure civile, 11e éd., Bruylant, 2021, Collection paradigme ( Manuels ), 405 p. 

    Yves Strickler, Jean-Sylvestre Bergé, Marc Ortolani, Émotion et sciences: interactions, L'Harmattan, 2021, Droit privé et sciences criminelles, 271 p. 

    Yves Strickler, Soraya Amrani-Mekki, Matthieu Babin, Bernard Beignier, Matthieu Boccon-Gibod [et alii], La réforme de la procédure civile, LexisNexis, 2020, Actualité, 240 p. 

    Yves Strickler, Alexey Varnek, Procédure civile, 10e éd., Bruylant, 2020, Collection paradigme ( Manuels ), 393 p.  

    La 4e de couv. indique : "Conforme aux programmes de licence et de master, ce manuel donne toutes les clés de compréhension nécessaires. Il est spécialement recommandé aux étudiants qui préparent l'examen national d'avocats et les concours d'entrée à l'école nationale de la magistrature. Alliant la théorie processuelle à la pratique des tribunaux, offrant des moments de réfexion juridique, il facilite l'approche globale de la matière sans rien négliger des détails qui en font la richesse. À jour en mai 2020 avec : - Les nouvelles normes nationales et internationales : entre autres exemples, l'ordonnance n° 2019-738 du 17 juillet 2019 (qui remplace la "procédure en la forme des référés" par la "procédure accélérée au fond" ; la loi n° 2019-222 du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice et ses nombreuses nouveautés ainsi que les dates d'entrées en vigueur de ces nouveautés et les décrets d'application (décret n° 2019-1333 du 11 décembre 2019) ; la loi n°2020-734 du 17 juin 2020 relative à diverses dispositions liées à la crise sanitaire, à d'autres mesures urgentes ainsi qu'au retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne qui va probablement avoir pour conséquence de reporter l'entrée en vigueur des dispositions consacrés à la réforme du divorce ; la loi n° 2020-290 du 23 mars 2020 d'urgence pour faire face à l'épidémie de covid-19 et les ordonnances qui s'en sont suivies ; les nouveaux montants des plafonds d'aide juridictionnelle ; etc.. - Des thématiques d'actualité comme les conséquences du coronavirus sur la procédure civile. - Les plus récents arrêts. Par exemple : Cons. constit., décision n°2020-799 DC du 26 mars 2020 (qui montre qu'un gouvernement peut...déroger à la Constitution à raison "des circonstances particulières de l'espèce") ; Cass. (2e civ.), 9 janv. 2020, n° 18-21997 (les ordonnances du juge de la mise en état statuant sur une exception de procédure ont autorité de chose jugée, qu'elles mettent ou non fin à l'instance) ; Cass. (soc.), 25 mars 2020, n°19-23682 (la règle le criminel a autorité sur le civil ne vaut qu'au regard de ce qui a été nécessairement jugé quant à l'existence du fait incriminé)"

    Yves Strickler, Philippe Auvergnon, Françoise Curtit, René de Quenaudon, Anne Fornerod [et alii], Droit et religion en Europe: études en l'honneur de Francis Messner, Presses universitaires de Strasbourg et OpenEdition, 2019, Société, droit et religion  

    L'ouvrage publié en l'honneur de Francis Messner réunit trente contributions, rédigées par ses collègues et amis. Celles-ci rendent hommage aux trois grands champs d'étude qui ont constitué l'essentiel de l'activité scientifique du récipiendaire : le droit des religions, le droit canonique et les relations Églises-États. Directeur de recherche émérite au CNRS et professeur conventionné à l'Université de Strasbourg, Francis Messner a été particulièrement soucieux de donner une convergence scientifique aux trois thèmes qui furent au cœur de sa réflexion tout au long de sa carrière : la société, le droit et la religion. Ses études des droits internes des religions, du droit français et comparé des religions ainsi que des relations Églises-États en France comme en Europe, l'élevèrent au statut d'expert reconnu au niveau national et international et marquèrent, par leur approche pluridisciplinaire, toutes les branches du droit des religions. Le Traité de droit français des religions, dont il a codirigé la publication, représente l'une des très nombreuses manifestations de la dynamique qu'il initia dans ce domaine. Le caractère international de ces mélanges, rédigés par des spécialistes français et européens, constitue à la fois un juste hommage et un témoignage de profonde reconnaissance au chercheur qui a toujours su allier à une rigueur scientifique irréprochable de grandes qualités humaines

    Yves Strickler, Alexey Varnek, Procédure civile, 9e éd., Bruylant, 2019, Collection paradigme ( Manuels ), 379 p.  

    La 4e de couverture indique : "Conforme aux programmes de licence et de master, ce manuel donne toutes les clés de compréhension nécessaires. Il est spécialement recommandé aux étudiants qui préparent l'examen national d'avocats et les concours d'entrée à l'école nationale de la magistrature. Alliant la théorie processuelle à la pratique des tribunaux, offrant des moments de réflexion juridique, il facilite l'approche globale de la matière sans rien négliger des détails qui en font la richesse. L'édition 2019 s'accompagne de l'arrivée d'un nouvel auteur, en la personne d'un magistrat de l'ordre judiciaire. À jour en mai 2019 avec : - Les nouvelles normes nationales et internationales : entre autres exemples, la loi n° 2019-222 du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice et ses nombreuses innovations ainsi que les dates d'entrées en vigueur de ces nouveautés ; les montants réactualisés des plafonds d'aide juridictionnelle ; etc. - Des thématiques d'actualité comme les nouvelles modalités de rédaction à venir des arrêts de la Cour de cassation, ou la proposition portée par son Premier président de réformer le rôle de la Cour de cassation. - Les plus récents arrêts. Par exemple : Cons. constit., décis. n° 2019-778 DC du 21 mars 2019 (à propos de la loi du 23 mars) ; Cass. (3e civ.), 21 février 2019, n° 18-13.543 (la nullité d'un jugement ne peut être demandée que par les voies de recours prévues par la loi, et le tribunal n'étant pas, au principal, le juge de recours du juge des référés, il ne peut apprécier en fait et en droit la décision rendue par le second) ; Cass. (2e civ.), 10 janvier 2019, n° 17-28.805 (l'irrégularité de fond peut être couverte jusqu'au moment où le juge statue) ; Cass. (2e civ.), 15 novembre 2018, n° 17-18.656 (la CPAM qui n'avait pas demandé au juge pénal, qu'il soit prononcé sur l'action civile en cas de relaxe, n'est pas limité par la concentration des moyens)."

    Yves Strickler, Nathalie Baillon-Wirtz, Younes Bernand, Jean-René Binet, Julien Boisson [et alii], La loi de réforme pour la justice, LexisNexis, 2019, Actualité, 349 p.    

    La 4e de couverture indique : "Moins de trois ans après la réforme pour la justice du XXIe siècle, la loi n° 2019-222 du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice est publiée au Journal officiel. Cette réforme vise à offrir une justice plus rapide, plus efficace et plus moderne au service des justiciables. Elle poursuit 3 objectifs : renforcer l’accessibilité et la qualité de la justice pour les justiciables ; améliorer le quotidien des professionnels du droit et de la justice ; renforcer l’efficacité de la procédure pénale et de l’exécution des peines. Les principales mesures sont étudiées au travers de six volets : Volet civil (divorce et séparation de corps, obligation d’entretien, autorité parentale, changement de régime matrimonial, droit des personnes) ; Volet procédure civile (fusion des tribunaux de grande instance et des tribunaux d’instance, organisation judiciaire, règlement alternatif des différends, procédures civiles d’exécution, référé) ; Volet pénal (organisation judiciaire, mise en état, police judiciaire, poursuite, instruction, sursis probatoire avec mise à l’épreuve, peines) ; Volet notarial (nouvelles missions du notaire, conséquences sur la pratique notariale, habilitation familiale, tarif) ; Volet administratif (services en ligne, simplifications des procédures) ; Volet social (médiation judiciaire, représentation devant le Conseil de prud’hommes, saisie sur rémunérations)"

    Yves Strickler (dir.), Annales de la faculté de droit et science politique de Nice: Année 2017, L'Harmattan, 2018, Annales de la faculté de droit et science politique de Nice 

    Yves Strickler, Procédure civile, 8e éd., Bruylant, 2018, Collection paradigme ( Manuels ), 369 p.  

    La 4e de couverture indique : "Conforme aux programmes de licence et master, ce manuel donne toutes les clés de compréhension nécessaires. Il est spécialement recommandé aux étudiants qui préparent l'examen national d'avocat. Alliant la théorie processuelle à la pratique des tribunaux, offrant des moments de réflexion juridique, il facilite l'approche globale de la matière sans rien négliger des détails qui en font la richesse."

    Yves Strickler, Procédure civile, 7e éd., Bruylant, 2017, Collection paradigme ( Manuel ), 369 p.  

    La 4e de couverture indique : "Conforme aux programmes de licence et master, ce manuel donne toutes les clés de compréhension nécessaires. Il est spécialement recommandé aux étudiants qui préparent l'examen national d'avocat. Alliant la théorie processuelle à la pratique des tribunaux, offrant des moments de réflexion juridique, il facilite l'approche globale de la matière sans rien négliger des détails qui en font la richesse."

    Yves Strickler, Droit des biens, LGDJ, une marque de Lextenso, 2017, Cours, 480 p.  

    4ème de couv. : "Si le Livre premier du Code civil est consacré aux personnes, toutes les autres divisions de cette Constitution civile des Français abordent plus ou moins directement le domaine des biens. Qu'il soit question de les caractériser (Livre II : "Des biens et des différentes modifications de la propriété") ou de se les approprier (Livre III : "Des différentes manières dont on acquiert la propriété"), voire de les utiliser afin qu'ils servent de garantie (Livre IV : "Des sûretés"), le droit des biens apparaît comme une discipline fondamentale, au sens premier de ce mot. Il pose les grandes distinctions du droit ; il permet aux richesses de circuler ; il permet surtout de mieux approcher les rapports des êtres humains aux biens et les relations des hommes entre eux. Aussi, outre une présentation des formes de biens, qu'ils soient meubles ou immeubles, corporels ou incorporels, et de leur contenant (le patrimoine), la présentation du droit des biens qui est proposée ici est constamment engagée sous l'angle de la construction des rapports sociaux que les biens suscitent et que le droit organise, tant entre les personnes elles-mêmes que dans l'exercice de leurs prérogatives sur les choses. Est alors étudié, par les règles juridiques qui l'encadre, le droit de propriété, non seulement dans sa dimension individuelle comme collective (spécialement le droit de l'indivision et celui de la copropriété des immeubles bâtis), mais encore au travers des modes d'acquisition propres à la matière (possession, prescription, occupation, accession...). La dimension juridique est éclairée par une approche ouverte sur les autres sciences, dont la sociologie, tant les choses ne se limitent pas à un simple décor ; en effet, chacun dépose dans les objets qu'il s'approprie une part de son identité. Elle l'est aussi par un regard porté bien au-delà des frontières de notre pays. Outil indispensable au jeune juriste (étudiant de licence ou de master) qui entend entrer dans la matière avec la conviction que le droit des biens n'est autre qu'un instrument au service des personnes, l'ouvrage comporte à son attention des temps d'arrêts réguliers sous forme de tests destinés à vérifier sa bonne compréhension de la discipline ; mais le chercheur confirmé comme le praticien averti trouvera dans ce recueil des pistes de réflexion et de développement utiles à son travail et à l'exercice de ses missions."

    Yves Strickler (dir.), Annales de la faculté de droit et science politique de Nice: Année 2015, L'Harmattan, 2016, Annales de la faculté de droit et science politique de Nice 

    Yves Strickler, Procédure civile, 6e éd., Larcier, 2015, 337 p.  

    La 4e de couverture indique : "Conforme aux programmes de licence et de master, ce manuel donne toutes les clés de compréhension nécessaires. Alliant la théorie processuelle à la pratique des tribunaux, offrant des moments de réflexion juridique, il facilite l’approche globale de la matière sans rien négliger des détails qui en font la richesse. À jour en juillet 2015 avec : • les nouvelles normes nationales et internationales (entre autres ex. : loi n° 2014-344 du 17 mars 2014 relative à la consommation - action de groupe ; loi de finances pour 2015 du 29 décembre 2014, qui prolonge l’existence de la juridiction de proximité jusqu’au 1er janvier 2017, majore les plafonds de ressources pour l’admission à l’aide juridictionnelle (+ 0,5 %) et fait passer le droit perçu en appel à 225 euros ; décret n°2014-1502 du 12 décembre 2014, qui impose une obligation de transparence à celui qui demande l’aide juridictionnelle tout en disposant d’un contrat d’assurance de protection juridique ; décret n° 2014-1338 du 6 novembre 2014, qui ferme le pourvoi en cassation contre les ordonnances du premier président de la cour d’appel en matière d’exécution provisoire ; décret n° 2015-282 du 11 mars 2015, sur la simplification des procédures et la résolution amiable des différends ; règlement n° 1215/2012 du 12 décembre 2012, entré en vigueur le 10 janvier 2015 à propos du caractère exécutoire des décisions en Europe) ; • des thématiques abordées par les rapports Lacabarats (L’avenir des juridictions du travail - Vers un tribunal prud’homal du XXIe siècle), Delmas Goyon (« Le juge du XXIe siècle ». Un citoyen acteur, une équipe de justice), et Marshall (Les juridictions du XXIe siècle. Une institution qui, en améliorant qualité et proximité, s’adapte à l’attente des citoyens, et aux métiers de la Justice), de décembre 2013 ; • les plus récents arrêts de la Cour de cassation, du Conseil constitutionnel, du Conseild’État et de la Cour européenne des droits de l’homme. Par ex. : Cons. const., décision du 13 mars 2014, n° 2013-690 DC (à propos de la loi relative à la consommation) ; Cass. 2e civ., 26 juin 2014 (conformité du délai de l’art. 908 à l’art. 6, § 1er, Conv. EDH) ; Cass. 2e civ., 13 novembre 2014, (application de l’arrêt Cesareo devant le conseiller de la mise en état) ; appréciation souverainement du caractère tardif ou non de la communication des pièces (Cass. Ass. plén., 5 décembre 2014) ; clarification de la jurisprudence en matière de clauses de conciliation ou de médiation obligatoire et préalable (Cass. com., 29 avril 2014 - Cass. 1re civ., 1er octobre 2014 - Cass. ch. mixte, 12 décembre 2014); Cass. 2e civ., 29 janvier 2015 (refus de la demande de provision ad litem dans l’affaire du Médiator) ; Cass. 1re civ., 16 avril 2015, n° 14-13.694 (le juge qui procède à une requalification et non à un relevé d’un moyen d’office, n’a pas à préalablement inviter les parties à présenter leurs observations)."

    Yves Strickler (dir.), Annales de la faculté de droit et science politique de Nice, L'Harmattan, 2015  

    Ces annales se veulent être une photographie, à période régulière, des activités de la Faculté de Nice. Cet ouvrage contient les résultats des travaux doctoraux soutenus en 2014 ainsi que la liste des écrits publiés la même année par les chercheurs confirmés de l'université. Il accueille également des contributions et conférences prononcées à la Faculté de Nice ou communiquées par leurs auteurs au comité de lecture, dans tous les domaines de la recherche en droit et science politique, tout en ouvrant sur les autres domaines des sciences de la société

    Yves Strickler, Soraya Amrani-Mekki, Procédure civile, 5e éd., Presses universitaires de France, 2014, Collection paradigme ( Manuel ), 328 p.  

    Ce manuel avec une approche globale souligne les liens entre la théorie processuelle et la pratique des tribunaux tout en permettant une réflexion juridique. A jour au regard des nouvelles normes nationales et internationales, des récents arrêts de la Cour de cassation du conseil constitutionnel, du conseil d'Etat et de la Cour européenne des droits de l'homme.

    Yves Strickler, Philippe Auvergnon, Françoise Curtit, René de Quenaudon, Anne Fornerod [et alii], Droit et religion en Europe: études en l'honneur de Francis Messner, Presses universitaires de Strasbourg, 2014, Société, droit et religion ( Monographies ), 582 p. 

    Yves Strickler, Fabrice Siiriainen (dir.), Volonté et biens - Regards croisés: regards croisés, L'Harmattan, 2013, Droit privé et sciences criminelles, 352 p.  

    Le site d'éditeur indique : "Tout système social réglemente les relations possibles entre les membres du groupe en se préoccupant à la fois des rapports entre les personnes elles-mêmes et de ceux matérialisés par les droits et devoirs des personnes par rapport aux choses. Ce livre s'interroge sur les instruments, représentations et mécanismes qui concrétisent le lien entre l'être et la chose, qui est la manifestation du pouvoir des personnes sur les biens."

    Yves Strickler, Procédure civile, 4e éd., Larcier, 2013, Collection paradigme ( Manuel ), 314 p. 

    Yves Strickler, Marcel Foulon, Le référé en la forme, Dalloz, 2013, Hors collection, 340 p.  

    La 4e de couverture indique : "Le législateur a imaginé et conçu de très nombreux cas qui relèvent de la "forme des référés". Le président de la juridiction ou la juridiction, rend une ordonnance qui suit les règles de procédure du référé, mais sous laquelle se cache une véritable décision au principal. Ainsi et aussi curieux que cela puisse paraître, le référé "en la forme" n'est pas un référé et "la forme" signifie "au fond". Le référé en la forme n'appartient donc pas à la catégorie des ordonnances de référé. Ce sont d'ailleurs deux juges différents. Si la doctrine signale habituellement que la procédure obéira aux règles procédurales qui gouvernent la juridiction provisoire mais débouche sur une décision au fond, elle ne va jamais au-delà. Or, le choix de cette procédure par le législateur emporte de nombreuses conséquences. Elles appellent des clarifications, tant ces procédures "en la forme" peuvent s'apparenter à un piège procédural pour les plaideurs qui n'imaginent pas toujours les effets désastreux d'une erreur de saisine, alors qu'aucune logique n'explique le choix du législateur pour ce type de procédure. Cet ouvrage, qui se veut résolument tourné vers la pratique, réalise un inventaire large de la matière, balayant textes (à jour de la loi n° 2013-504 du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l'emploi) et jurisprudence. Il intéressera en priorité les avocats et magistrats, des tribunaux de grande instance, d'instance, de commerce, et des conseils de prud'hommes, et tous ceux qui cherchent une connaissance plus approfondie de ce référé "en la forme". "

    Yves Strickler (dir.), Variations juridiques et politiques: clés pour la compréhension du monde contemporain, L'Harmattan, 2013, Droit privé et sciences criminelles, 354 p. 

    Yves Strickler, Jean-Baptiste Racine (dir.), L'arbitrage - Questions contemporaines: questions contemporaines, L'Harmattan, 2012, Droit privé et sciences criminelles, 224 p.   

    Yves Strickler, Laetitia Antonini-Cochin, Christine Courtin (dir.), Le prix de la rupture: au coeur des contentieux familiaux, L'Harmattan, 2012, Droit privé et sciences criminelles, 109 p. 

    Yves Strickler, Christel Simler, Ségolène Perrin (dir.), L'animal, Presses universitaires de Strasbourg, 2010, Collections de l'Université de Strasbourg ( Centre de droit privé fondamental ), 114 p.   

    Yves Strickler, Procédure civile, 3e éd., Paradigme, 2010, Manuel, 294 p. 

    Yves Strickler (dir.), La place de la victime dans le procès pénal, Bruylant, 2009, 320 p.  

    Ayant souffert d’une infraction, la victime a le droit de demander réparation du préjudice subi en exerçant l’action civile. Le droit français lui offre la possibilité d’agir devant le juge pénal, même sans demande d’indemnisation. La victime devient ainsi une partie à l’instance. Cette qualité de partie civile peut également être octroyée à des structures associatives pourtant non victimes de l’infraction. Or, les droits qui accompagnent le statut de victime, constituée ou non, se sont considérablement renforcés au cours des trente dernières années. La partie lésée jouit désormais de possibilités d’action étendues à tous les stades de l’instance. En outre, le législateur a modifié certaines règles procédurales pour adapter le procès à ce nouvel acteur, même si quelques aménagements sont encore souhaitables. Cependant, la consécration d’une telle place a entraîné un bouleversement dans le déroulement de l’instance, au détriment des droits des autres parties. Des limites doivent donc être apportées dans l’octroi du statut de partie civile et dans l’exercice des droits subséquents. Il en va de l’équilibre du procès pénal.

    Yves Strickler, Procédure civile, 2e éd., Paradigme, 2008, Manuel, 290 p. 

    Yves Strickler, Procédure civile, Paradigme, 2007, Manuel, 280 p. 

    Yves Strickler, Le juge des référés, juge du provisoire,, 2007    

    Le juge des référés (président de la juridiction compétente ou premier président de la Cour d'appel) tient une place considérable dans la vie judiciaire. Bien qu'il ne soit pas saisi du principal, ce magistrat a le pouvoir d'ordonner immédiatement les mesures nécessaires (article 484 du nouveau code de procédure civile). Permettant d'obtenir une solution rapide à un litige, l'ordonnance de référé, par principe provisoire, acquiert pourtant parfois une autorité définitive dans les faits : soit que la mesure prescrite s'inscrive définitivement dans le temps, soit que les plaideurs souscrivent à la solution adoptée en référé. Il faut alors se demander si le qualificatif de "juge du provisoire" correspond réellement au juge des référés. L'analyse de la notion de provisoire fait apparaître qu'elle influe tant sur les conditions de l'intervention du juge des référés (gouvernée par des termes très souples) que sur l'ordonnance rendue par ce magistrat (portée et effets de la décision). En réalité, lorsque l'on dit de l'ordonnance de référé qu'elle a un caractère provisoire, cela ne signifie pas qu'elle ne peut jamais avoir une portée définitive. Le législateur ne s'y est pas trompé : lorsqu'il crée un nouveau cas de "référé en la forme", seule est utilisée la forme du référé.

    Yves Strickler, Les biens, Presses Universitaires de France, 2006, Thémis ( Droit ), 536 p. 

    Yves Strickler, Stéphane Bernhard, Eca Wa Lwenga, Claude Lienhard, Jean-Pierre Copin, Marie-France Steinle-Feuerbach, Magalie Wagner, Valérie Bischoff de Olivera, Marjolaine Poinsard, Corinne Schittenhelm, Steeve Rohmer, Sébastien J.-F. Hauger, Pascal Schultz, André Belzung, Pierre-Olivier Demesy, Jocelyne Leblois-Happe (dir.), Médiation et réparation pénales en Alsace, Presses universitaires de Strasbourg, 2004, Collection de l'Université Robert Schuman ( Centre de droit privé fondamental ), 160 p.   

  • Yves Strickler, Nadège Reboul-Maupin, « Droit des biens », Recueil Dalloz, 2023, n°30, p. 1553   

    Yves Strickler, Nadège Reboul-Maupin, « Droit des biens », Recueil Dalloz, 2022, n°30, p. 1528   

    Yves Strickler, Roger Bernardini, « Jean-François Renucci (1956-2021) », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 2022, n°04, p. 791   

    Yves Strickler, Nadège Reboul-Maupin, « Droit des biens », Recueil Dalloz, 2021, n°28, p. 1509   

    Yves Strickler, « Égalité devant la justice », Justice et cassation : Revue annuelle des avocats au Conseil d'État et à la Cour de cassation, 2020, n°01, p. 117   

    Yves Strickler, Nadège Reboul-Maupin, « Droit des biens », Recueil Dalloz, 2020, n°31, p. 1761   

    Yves Strickler, « Mesures d'instruction in futurum : la délicate appréciation et les enjeux des conditions de recevabilité d'une demande sur requête », Recueil Dalloz, 2019, n°43, p. 2394   

    Yves Strickler, Nadège Reboul-Maupin, « Droit des biens », Recueil Dalloz, 2019, n°32, p. 1801   

    Yves Strickler, « Annales de la faculté de droit et science politique de Nice », 2015, p. -   

    Yves Strickler, Loïs Raschel, Soraya Amrani-Mekki, Corinne Bléry, Lucie Mayer [et alii], « Chronique de jurisprudence de procédure civile (décembre 2013) », Gazette du Palais, 2013, n°344, p. 40 

    Yves Strickler, « Pour une nouvelle approche de la provision ad litem », Recueil Dalloz, 2013, n°39, p. 2588   

    Yves Strickler, Loïs Raschel, Soraya Amrani-Mekki, Corinne Bléry, Lucie Mayer [et alii], « Chronique de jurisprudence de procédure civile (mai 2013) », Gazette du Palais, 2013, n°145 

    Yves Strickler, Jean-François Renucci, Natalie Fricero, « Droit européen des droits de l'homme », Recueil Dalloz, 2013, n°03, p. 201   

    Yves Strickler, Loïs Raschel, Corinne Bléry, Julien Theron, Lucie Mayer [et alii], « Chronique de jurisprudence, Procédure civile (mai 2012) », Gazette du Palais, 2012, n°147, p. 26 

    Yves Strickler, Philippe Dupichot, Cyril Grimaldi, Denis Mazeaud, Jean-Baptiste Racine [et alii], « Réponse à la Commission européenne : à propos de la création d'un droit européen des contrats pour les consommateurs et les entreprises », Revue des contrats, 2011, p. 1362 

    Yves Strickler, « Le décret n° 2011-1043 du 1er septembre 2011 et la procédure en la forme des référés », Recueil Dalloz, 2011, n°39, p. 2668   

    Yves Strickler, « Le référé-rétractation », Recueil Dalloz, 2010, n°08, p. 456   

    Yves Strickler, « De l'hybridation en procédure civile », Recueil Dalloz, 2009, n°40, p. 2693   

    Yves Strickler, « Lionel MINIATO, Le principe du contradictoire en droit processuel », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2008, n°04, p. 746   

    Yves Strickler, « Compétence et pouvoir du juge qui liquide l'astreinte », Recueil Dalloz, 2008, n°09, p. 585   

    Yves Strickler, « Droit des biens : évitons la dispersion », Recueil Dalloz, 2007, n°17, pp. 1149-1150 

    Yves Strickler, « Regard d'un privatiste sur le référé administratif », Revue française de droit administratif, 2007, n°1, pp. 86-90 

    Yves Strickler, Marcel Foulon, « Le constat sur requête avant tout procès », Droit et procédures : La revue des huissiers de justice, 2006, n°2, pp. 71-87 

    Yves Strickler, « Charge des dépens et article 145 du nouveau code de procédure civile », Recueil Dalloz, 2005, n°15, p. 1005   

    Yves Strickler, « L'ordonnance sur requête en injonction de payer n'est pas une décision de justice au sens de l'article 68 de la loi de 1991 », Recueil Dalloz, 2005, n°05, p. 342   

    Yves Strickler, « Article 145 NCPC. Saisine de la cour d'appel et absence de saisine préalable du juge du fond », Recueil Dalloz, 2004, n°30, p. 2172   

    Yves Strickler, « Autorité de l'ordonnance sur requête et loyauté de la procédure », Recueil Dalloz, 2003, n°03, p. 160   

    Yves Strickler, « Autorité de l'ordonnance sur requête et loyauté de la procédure : décision commentée de la Cour d'appel de Toulouse, 1ère Chambre, 2e section, 14 février 2002 », Recueil Dalloz, 2003, p. 160 

    Yves Strickler, « Impartialité du juge des libertés : décision sur la détention provisoire, élément objectif de partialité, Cour d'appel de Colmar, ord., 16 juillet 2002 », La Semaine juridique. Édition générale, 2003, p. 10069 

    Yves Strickler, « Juge unique en procédure pénale », Les Petites Affiches, 2002, p. 9 

    Yves Strickler, « La protection de la partie faible dans la vente en l'état futur d'achèvement », Le rôle de la volonté dans les actes juridiques : études à la mémoire du professeur Alfred Rieg, 2000, p. 915 

  • Yves Strickler, Philippe Bélaval, Laurence Helmlinger, Patrick Mindu, Anne Courreges [et alii], L'action collective en droit administratif: Groupe de travail interne au Conseil d’État - France, 2009, 44 p.   

  • Yves Strickler, L'appel en contentieux judiciaire privé: XXe anniversaire des cours administratives d'appel, 2007   

  • Yves Strickler, « La protection juridique des majeurs en France et à Monaco », le 31 mai 2024  

    Colloque organisé par le CERDP, Faculté de droit, Université Nice-Côte d'Azur sous la direction scientifique de Anne-Sophie Siew-Guillemin - Maître de conférences en droit privé, Université Côte d’Azur, Membre du CERDP

    Yves Strickler, « Le référé rétractation », le 08 décembre 2023  

    Colloque organisé sous la direction scientifique de Sylvie Pierre-Maurice

    Yves Strickler, « La Justice à la croisée des chemins : entre marchandisation et algorithmisation », le 20 novembre 2023  

    Colloque organisé par l'Ecole de droit commercial de Nice, Université Côte d'Azur sous la direction scientifique de Marina Teller, Professeure à l’Université Côte d’Azur et Gustavo Cerqueira, Professeur à l’Université Côte d’Azur

    Yves Strickler, « Justice étatique et justice ecclésiale », le 26 octobre 2023  

    Colloque organisé par le Laboratoire CDPC Jean-Claude Escarras, le CERC, Université de Toulon, le DRES, l’Institut de droit canonique, Faculté de théologie catholique, Université de Strasbourg sous la responsabilité scientifique de Mélina Douchy-Oudot, Pr. de droit privé - Université de Toulon, Guillaume Payan, Pr. de droit privé - Université de Toulon et Philippe Vallin, Pr. à la Faculté de théologie catholique - Université de Strasbourg

    Yves Strickler, « A Contratualização do Direito », le 17 avril 2023  

    Organisé par l'Universidade Cândido Mendes - Rio de Janeiro, le Procurador-Geral do Estado - Rio de Janeiro, les Universités de Nîmes et Cote d'Azur, le GREDEG, CHROME, la SLC et le CIEC.

    Yves Strickler, « Le choix des juges », le 08 décembre 2022  

    Rencontres Themis & Sophia organisées sous la direction de Hania Kassoul, Maîtresse de conférences en Droit privé à l'Université Côte d'Azur.

    Yves Strickler, « La procédure au service de l'humain », le 22 septembre 2022  

    Congrès International des Procédures à la mémoire du Professeur Jean-François Renucci, organisé par l'Université Côte d'Azur sous la direction scientifique du Professeur Yves Strickler

    Yves Strickler, « Légistique contemporaine », le 05 mai 2021  

    Organisée par l’IDP, Université Toulouse 1 Capitole dans le cadre des Rencontres du Droit Privé

    Yves Strickler, « Émotion et sciences : interactions », le 29 septembre 2020  

    Colloque organisé par l'Institut Fédératif de Recherches "Interactions" de l'Université Côte d'Azur.

    Yves Strickler, « Le cumul et la durée des mandats : débats, réformes et pratiques », le 04 avril 2019  

    Organisé par le CERDACFF, Université de Nice Côte d’Azur

    Yves Strickler, « La fabrique locale de la frontière : Regards comparatifs et interdisciplinaires », le 26 avril 2018  

    Organisé par le Laboratoire ERMES

    Yves Strickler, « Le droit augmenté », le 28 mars 2018  

    Colloque organisé par l'IFR Interactions

    Yves Strickler, « La réforme de la prescription pénale », le 29 juin 2017  

    Organisé par le CERDP avec le soutien du Barreau de Nice, du Barreau de Grasse et le partenariat de l’École des Avocats du Sud-Est.

    Yves Strickler, « Singularités brésiliennes à l’épreuve du système français de justice », le 11 mai 2017  

    Colloque organisé par l’Institut de droit comparé Édouard Lambert - EDIEC et la Société de Législation Comparée (Section de droit processuel)

    Yves Strickler, « Médiation et réparation pénales », Conférence sur invitation, Strasbourg, le 01 janvier 2004 

    Yves Strickler, « Réflexions sur le référé judiciaire : retour sur le provisoire », Strasbourg, le 01 janvier 2002 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Ouacila Benaissa, Le vide juridique en droit privé, thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Coralie Ambroise-casterot  

    Qu'est-ce que le vide juridique? Le vide brille par son absence. Il existe un véritable vide juridique sur le vide juridique. Paradoxalement, malgré la matière sur laquelle il repose, c'est-à-dire le droit, celui-ci n'est pas étudié par des juristes mais par des sociologues. Il n'existe aucune thèse, aucune recherche d'ampleur sur ce sujet, simplement quelques travaux épars. Par exemple, en droit civil le vide juridique est utilisé pour critiquer l'inefficacité du droit face aux progrès, qu'ils s'agissent d'innovations techniques, médicales ou bien scientifiques. La question se pose en ce domaine; le droit peut-il tout anticiper ? En droit pénal, a contrario, les juristes ne s'attachent jamais à traiter de la problématique du vide juridique. Le vide est simplement évoqué sans qu'il soit véritablement étudié. Ainsi, il n'existe pour l'heure aucune définition légale, jurisprudentielle ou même doctrinale du vide juridique. Il serait alors souhaitable de pouvoir dresser une véritable définition du vide juridique qui doit être distinguée du vide législatif. Le vide juridique est un mythe alors que le vide législatif est une réalité. À ce titre, nombreux sont ceux qui confondent ces deux concepts bien opposés. Pourquoi étudier le vide juridique ? Le vide juridique renvoie à la légitimation du droit. Historiquement, l'augmentation de l'usage de la critique des lacunes de droit pourraient, par voie de conséquence, être rattachée aux périodes durant lesquelles le droit perd de sa légitimité. Plus le droit est contesté, plus le vide est évoqué. Le vide juridique est donc nécessairement évoqué pour exprimer une insatisfaction. C'est cette critique qui fonde l'intérêt de son étude. Elle ne repose pas sur l'absence de droit. Elle repose , à l'inverse, sur la solution apportée par le droit. Le droit répond à tout problème. Il n'omet rien, il exclut. L'exclusion devient alors source d'insatisfaction. Le vide juridique est donc un indicateur particulièrement suggestif de l'efficacité d'une matière, dans les buts qu'elle poursuit. Il existe une distinction entre, d'une part l'étude du vide juridique par des professionnels du droit, et d'autre part, l'évocation de celui-ci par l'opinion publique. Dans le premier cas, les juristes utilisent l'argument du vide juridique, sans pour autant se l'approprier. Tous affirment l'inexistence de celui-ci, mais aucun ne s'attache à l'approfondir. Dans le second cas, l'opinion publique critique de plus en plus le système juridique par l'argument du vide juridique. Ainsi, il existe une différence entre l'absence d'étude théorique et scientifique, et la multiplication de l'argument du vide en pratique. Comment est-il alors possible d'employer sans cesse une expression exempte de signification ? Une telle problématique révèle, une fois de plus, tout l'intérêt de l'étude de ce phénomène. Comment étudier le vide juridique ? En matière de vide juridique, il reste encore tout à prouver puisque même son inexistence n'a pas encore été démontrée scientifiquement. Il n'existe pas un seul ouvrage transversal qui étudie, matière par matière, le vide juridique. Une telle recherche d'ampleur permettrait d'obtenir une réflexion d'ensemble, en se demandant si le droit doit tout régir, ou si à l'inverse, le vide peut être bénéfique.

    Nils Monnerie, La compliance. De son apparition américaine à son appréhension européenne, thèse soutenue en 2022 à Université Côte dAzur sous la direction de Marina Teller, membres du jury : Laurent Saenko (Rapp.), Antoine Gaudemet (Rapp.), Irina Parachkévova-Racine et Pascal Beauvais  

    La compliance est une notion qu'il est difficile de cerner. Elle est à la fois étrangère en ce qu'elle provient des États-Unis et étrange de par son fonctionnement. Ainsi, la notion de compliance n'a pas fait l'objet d'un travail holistique permettant sa compréhension et tel sera l'objet de la présente thèse. En parallèle, la thèse démontrera comment la compliance a été légalement transplantée dans les pays européens. Au terme de ces démonstrations, les conclusions tenant à la nature de la compliance, tirées de la recherche de sa substance aux États-Unis, et celles tenant à son intégration en Europe, permettront de définir les mécanismes présidant à son fonctionnement.

    Pierre-Claver Kamgaing, Les délais de procédure. Essai d'une théorie générale, thèse soutenue en 2022 à Université de Dschang sous la direction de Moïse Timtchueng et Moïse Timtchueng, membres du jury : Mélina Douchy-Oudot (Rapp.), Jean-Marie Tchakoua (Rapp.)  

    Les délais sont au cœur du procès et de la procédure. Ils apparaissant sous différentes formes et durées, de sorte que leur manque de cohérence soit aujourd'hui unanimement dénoncé. Or, les travaux doctrinaux entrepris en la matière se sont le plus souvent limités aux champs disciplinaires respectifs de leurs auteurs. D'où l'opportunité et la nécessité, aujourd'hui, d'aborder les délais de procédure, à l'aune des droits fondamentaux processuels, dans le cadre d'une théorie générale. En effet, traiter de cette problématique sous l'angle d'une théorie générale permet, dans une certaine mesure, d'inverser la démarche classique qui consiste à envisager les délais de procédure comme une charge processuelle, ceci au seul regard des sanctions qui les accompagnent.L'étude s'intéresse, dans un premier temps, aux délais de procédure en droit, c'est-à-dire à la recherche de la place qu'ils occupent dans l'organisation et la conduite du procès. Cette approche conduit à une vue d'ensemble, plus claire et plus cohérente, de la fonction commune de tous les délais de procédure, quels qu'ils soient et quel que soit le type de contentieux envisagé. Ainsi, contrairement à l'idée répandue, les délais de procédure sont avant tout une garantie, avant d'être une charge processuelle. En tant que garantie processuelle, les délais de procédure trouvent leur fondement dans divers instruments juridiques internationaux et cette garantie manifeste, au cours du procès, par la recherche d'une égalité temporelle entre les parties. Comme charge processuelle, les délais impriment un rythme à l'instance en limitant les manœuvres dilatoires et en participant au maintien de la sérénité de la procédure.Partant de là et dans un second temps, l'étude entend aussi mettre en évidence le droit des délais de procédure, c'est-à-dire l'ensemble des règles et mécanismes qui leurs sont applicables. Cela aboutit à dégager un régime général des délais de procédure reposant sur la nécessité, dans tous les contentieux, de trouver un équilibre entre les intérêts des parties et l'efficacité du service public de la justice. Cet équilibre transparaît aussi bien dans les règles de computation que dans les sanctions des délais. Mais à côté de ce régime général, il faut également envisager un régime adapté ou dérogatoire permettant de mettre en lumière et d'expliquer la diversité de règles souvent observable en la matière, une diversité qui n'est finalement qu'une déclinaison du régime général.

    Zalina Djamaldinova, Le tiers utile au contrat , thèse en cours depuis 2020  

    Ce projet de thèse concerne la figure du tiers par rapport au contrat, non pas sous l'angle de la question traditionnelle de la division des parties et des tiers et donc de la question de l'effet relatif des conventions mais, principalement, sur l'importance de l'intervention du tiers au contrat dans une perspective d'achèvement de celui-ci.

    Antoine Renucci, Le banquier et le Data Protection Officer (DPO). D'une obligation d'information et de conseil à une obligation d'assistance, thèse soutenue en 2019 à Université Côte dAzur ComUE, membres du jury : Fabrice Picod (Rapp.), Gilles Mathieu (Rapp.), Eric Ferrari et Susan M. Tiefenbrun  

    La mise en parallèle des activités de banquier et de Data protection Officer est particulièrement intéressante du point de vue de l’obligation d’information et de conseil, concept qui fait l’objet d’une importante mutation. Notre thèse est que cette obligation évolue de façon parallèle pour ces deux professionnels, mais prend in fine une option différente. Dans les deux cas, cette obligation tend à devenir une obligation d’assistance, mais elle est de nature différente : si dans sa forme classique avec le banquier, l’obligation d’assistance est passive, dans sa forme actuelle avec le DPO, elle est active. Cette divergence s’explique par les enjeux et les logiques qui ne sont pas identiques. Avec le Banquier, c’est la logique des affaires qui prime et il ne peut s’y ingérer. En revanche, avec le Data Protection Officer (DPO), c’est la logique de protection des personnes, et plus particulièrement de leurs données qui prime, ce qui justifie et même impose son ingérence. Il est donc logique que l’assistance soit passive dans un cas et active dans l’autre.

    Aline Marcel, L'office du juge civil quant au relevé des moyens de droit, thèse soutenue en 2018 à Strasbourg en co-direction avec Dominique d' Ambra, membres du jury : Natalie Fricero (Rapp.), Thierry Le Bars (Rapp.), Georges Wiederkehr    

    L’office du juge quant au relevé des moyens de droit est régi par les dispositions des principes directeurs du procès civil et plus particulièrement par l’article 12 du code de procédure civile. Fruit de la réforme des années 1960 1970 qui visait à renforcer le rôle du juge, les ambiguïtés de sa rédaction n’ont que très difficilement permis au dessein des réformateurs de se réaliser. Après trente ans d’hésitation jurisprudentielle, l’assemblée plénière de la Cour de cassation a, en 2007, enfin fixé le principe selon lequel le juge n’a que la simple faculté de s’écarter du fondement juridique invoqué par les parties si celui-ci s’avère erroné. Cependant, les exceptions se multiplient en faveur de l’obligation sous l’influence de la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne. En outre, le contexte procédural est différent de celui dans lequel est né la réforme. Des bouleversements sont intervenus quant aux exigences attendues des parties au regard du droit (principe de concentration des moyens) et l’architecture et l’objet des voies de recours est en pleine mutation (appel ; pourvoi en cassation). Le déséquilibre est flagrant entre office du juge et rôle des parties. Fort de ce constat, c’est en tenant compte des possibilités de censure du juge défaillant que la thèse propose des pistes en vue d’un renforcement raisonnable de l’office du juge de nature à offrir une meilleure garantie de leurs droits aux justiciables.

    Odélia Faugere, Le juge peut, le juge doit , thèse en cours depuis 2018  

    Parmi les pouvoirs que le juge exerce d'office, les facultés posent particulièrement question. En effet, dans cette perspective, le juge dispose d'un pouvoir d'apprécier l'opportunité d'agir ou non. Cependant, les pouvoirs d'office du juge recouvrent deux réalités : celle du juge chargé de veiller au bon déroulement de la procédure, dans le cadre de laquelle le rôle du juge s'est considérablement développé, et celle du juge chargé de résoudre la question de droit. Si les pouvoirs d'office sont souvent envisagés dans leur globalité, les deux rôles processuels guidant l'office du juge ne peuvent en réalité permettre d'assimiler les facultés du juge d'exercer un pouvoir d'office dans le déroulement de la procédure à celle du pouvoir d'office exercé dans le cadre de la résolution de la question de droit. Ainsi, une faculté justifiée dans la première hypothèse ne l'est pas nécessairement dans la seconde.

    Cletus Vlavonou, Les pouvoirs juridictionnels arbitre en droit OHADA à la lumière du droit français, thèse en cours depuis 2018 en co-direction avec Joseph Djogbenou  

    Le développement du commerce international a porté à bout de bras l'essor de la juridiction privée qu'est l'arbitrage. Le législateur OHADA, comme d'autres avant lui, a déployé un arsenal juridique et juridictionnel pour garantir un climat des affaires favorable dans la communauté des Etats membres. La prépondérance des Etats dans les rapports commerciaux et dans les investissements dans le contexte africain génère de nombreux contentieux où au delà de la traditionnelle inexécution des personnes morales de droit public, se pose la question des véritables pouvoirs de l'arbitre. Un juge privé sans for et donc apparemment sans pouvoir de contrainte directe, l'arbitre est sollicité pour tracer les contours de son pouvoir juridictionnel, bien entendu avec l'accord des parties. L'arbitrage apparaît comme la forme la plus poussée entre le conventionnel et le juridictionnel dans l'œuvre judiciaire.

    Corentin Latimier, Le recouvrement des avoirs illicites de la corruption internationale. "Évolutions récentes en droit français et recommandations à la lumière de la Convention des Nations Unies contre la corruption.", thèse soutenue en 2017 à Université Côte dAzur ComUE, membres du jury : Catherine Ginestet (Rapp.), Magalie Wagner (Rapp.), Jean-François Renucci, Chantal Cutajar et Guido Raimondi  

    La Convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC) a érigé en principe fondamental larestitution internationale des avoirs de la corruption. Bien que partie à la CNUCC, la France n'ajamais restitué de fonds dans le cadre de cette convention contrairement à d'autres États tels que laSuisse. Pourtant, le droit français a été considérablement renforcé au cours des dernières décenniesdans les domaines du recouvrement des avoirs criminels et de la lutte contre la corruptioninternationale. Il est même, en grande partie, conforme à la CNUCC. En outre, la France a toujoursété un État prisé par de nombreux agents publics étrangers dont l'origine licite de la fortune estparfois mise en doute. Le pays demeure également un acteur économique majeur de la scèneinternationale. Dès lors, la question de l'absence de restitution internationale par la France de biensillicites en lien avec la corruption se pose. Ce travail présente les nombreuses évolutions législatives,judiciaires et institutionnelles du droit français, lesquelles ont renforcé le cadre juridique durecouvrement des avoirs et de la lutte contre la corruption internationale. Il suggère, le cas échéant,certaines améliorations. Mais il propose également des réformes importantes afin de rendre effectif lerecouvrement en France des avoirs illicites ainsi que la restitution de biens confisqués aux Étatsvictimes de la corruption.

    Hania Kassoul, L'après-contrat, thèse soutenue en 2017 à Université Côte dAzur ComUE, membres du jury : Denis Mazeaud (Rapp.), Mustapha Mekki (Rapp.), Virginie Larribau-Terneyre et Mathias Latina  

    Après le contrat, que reste-t-il ? La réponse la plus spontanée est qu'il ne reste rien, sinon un souvenir évanescent et le retour à la liberté. Pourtant, l’étude du droit des contrats montre le contraire. L’extinction laisse subsister des intérêts économiques qui doivent être protégés. Il n’est d’ailleurs pas anodin de constater une prise de conscience des parties et des rédacteurs d’actes : un regain de prudence a commandé le développement des clauses postcontractuelles. Mais, même en l’absence de telles stipulations, une régulation existe, formant des après-contrats standardisés par le législateur, ou encadrés par le juge. Une véritable optimisation du droit de l’extinction est observable, dont le but est de maximiser les bénéfices apportés par l’exécution ou par l’effet extinctif, mais aussi de minimiser les risques succédant à l’extinction. Le contrat apparaît ainsi sous la forme d’une institution sociale devant prendre en compte le contexte dans lequel l’opération économique se développe, au service de la relation inter partes, laquelle transcende la seule durée de la convention. Soulignant la dimension relationnelle de la convention, l’après-contrat permet de remettre le contrat en perspective dans sa somme existentielle, c’est-à-dire en tant qu’expérience totalisant la période précontractuelle, l’exécution et le temps postcontractuel. Dans la compréhension de cette trilogie, le terme extinctif marque un repère qui tire son utilité d’une double nature : il clôt une durée (critère temporel) et signe un ordre de bouleversement dans le sort des obligations (critère substantiel).

    Bouchra Bouiri, L'arbitrage électronique : "la mise en place d'un environnement favorable", thèse soutenue en 2016 à Université Côte dAzur ComUE sous la direction de M'hamed Segame, membres du jury : Mehdi Mounir (Rapp.), Jamal Ennayami (Rapp.), Georges Wiederkehr (Rapp.), Mohamed Aboulhoucine  

    Nous sommes en train de passer rapidement à un nouvel environnement caractérisé par l’internationalité, la dématérialisation et la célérité. Ces caractéristiques ne sont pas sans effet. Le monde change autour de nous grâce à l’avènement de la technologie et à l’intégration des outils électroniques dans toutes nos activités. L’Internet devient un outil indispensable à utiliser et à intégrer dans nos activités, notamment les activités commerciales. Le commerce international cède de plus en plus la place au commerce électronique. Le développement du phénomène universel de l’Internet et l’émergence du commerce électronique provoquent naturellement des situations conflictuelles à dimension internationale. Face à l’impossibilité de recourir à la justice étatique, le recours au règlement dématérialisé était donc nécessaire, ce qui favorise le développement logique des ODR, notamment l’Arbitrage Électronique. Nonobstant, le recours à ce mode de résolution soulève des problématiques parfois techniques, mais il pose surtout de nombreuses problématiques juridiques, justement à cause de la nature de l’environnement juridique. Surmonter ces problématiques à travers la mise en place d’un environnement favorable au développement de l’Arbitrage Électronique est donc indispensable. Une chose est sûre, si l’Arbitrage Électronique fait appel à l’environnement technique et à l’environnement juridique, et que le processus peut apparaître à première vue complexe, il en est autrement, toutes les problématiques techniques et juridiques traitées ne sont pas insurmontables.

    Joanna Genovese, L'influence du temps sur le droit immobilier, thèse soutenue en 2016 à Université Côte dAzur ComUE, membres du jury : Gérard Mémeteau (Rapp.), Daniel Tomasin (Rapp.), Caroline Henry et Nadège Reboul-Maupin  

    L'influence du temps sur le droit immobilier pose plusieurs problèmes notamment quant à la qualification des termes utilisés. En effet, définir le temps, notion immatérielle par excellence, et le droit de l'immeuble, droit concret, semble paradoxal. Pourtant l'analyse de ces deux notions illustre les liens qui les unissent. Le droit immobilier utilise le temps pour créer, restreindre, voire éteindre certains droits et ce durant toutes les phases de l'immeuble : de sa construction à sa destruction. On oscille entre célérité et immobilité. Parallèlement le temps use l'immeuble, et le droit doit alors pallier les conséquences néfastes par le biais de diverses mesures. Il convient de trouver entre ces deux notions, de prime abord antinomiques, un juste équilibre qui permettra, tant dans leur approche théorique que dans leur application, au droit immobilier d'évoluer constamment et d'être le reflet d'une humanité en perpétuel mouvement.

    Marianne Rolain, Les limitations au droit de propriété en matière immobilière, thèse soutenue en 2015 à Nice, membres du jury : Christophe Albiges (Rapp.), William Dross (Rapp.), Blandine Mallet-Bricout et Jean-François Renucci  

    Les limitations du droit de propriété, notamment en matière immobilière, ne cessent de se multiplier par de nouvelles lois ou réglementations, voire même de nouvelles techniques contractuelles. Ce phénomène serait-il alors la preuve de la dégénérescence du droit de propriété tel qu’il a été élaboré en 1789 et 1804 ? En réalité, l’article 17 de la Déclaration de 1789 et l’article 544 du Code civil ont toujours prévu la possibilité de limiter le droit de propriété. De plus, il convient de constater que tout est une question d’équilibre entre le droit de propriété et ses limitations. Toutefois, il n’en demeure pas moins que les limitations transforment le droit de propriété. En effet, il s’adapte pour correspondre à des enjeux environnementaux ou urbanistiques, ou encore pour répondre des besoins économiques et sociaux. Notamment, l’instrumentalisation du droit de propriété crée de nouvelles formes d’appropriation : d’une part, les démembrements de ses utilités constituent des propriétés instrumentales, et d’autre part sa dématérialisation révèle des propriétés finalisées en employant la valeur du droit de propriété à des fins spécifiques. Cette adaptation ne signifie pas pour autant qu’aucune limitation ne porte atteinte au droit de propriété. Pour le protéger les juges contrôlent la légalité, la finalité et surtout la proportionnalité de la limitation en cause. De même, ils disposent d’un arsenal de sanctions. Même si ce contrôle semble réduit, les juges ont amélioré la qualification des limitations et ont reconnu la valeur fondamentale du droit de propriété. Une manière de repenser le droit de propriété par ses limitations paraît ainsi se dessiner.

    Lionel Dreyfuss, Le risque arbitral : arbitrage et justice de l'Etat, thèse soutenue en 2015 à Strasbourg en co-direction avec Georges Wiederkehr, membres du jury : Catherine Barreau (Rapp.), François-Xavier Licari (Rapp.), Nicolas Nord    

    Les parties qui font le choix de l'arbitrage encourent des risques absents de la justice de l'Etat. La comparaison entre ces deux modes de résolution des différends est de nature à mettre en exergue le niveau de ces risques et à permettre leur identification. Du point de vue des garanties offertes au justiciable, il apparaît que l'importance des difficultés auxquelles s'exposent les plaideurs est assez faible. L'arbitrage offre généralement des garanties identiques à celles de la justice de l'Etat. Parfois, celles-ci sont même plus fortes que ce que propose la justice de l'Etat : obligations de transparence et de célérité. En revanche, les menaces pesant sur l'efficacité de la procédure arbitrale sont plus problématiques : l'arbitre bénéficie d'un régime de responsabilité nettement moins favorable que le juge de l'Etat. En outre, les décisions des tribunaux arbitraux ne constituent pas une jurisprudence. Enfin, ces derniers sont dépourvus d'imperium merum. Ils ne disposent pas de la faculté d'apposer la formule exécutoire.

    Caterina Zomer, La preuve pénale vers un droit commun européen : la règle de la preuve unique ou déterminante dans la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l'Homme, thèse soutenue en 2015 à Strasbourg en co-direction avec Magalie Wagner, membres du jury : Roger Bernardini (Rapp.), Julien Walther (Rapp.)    

    L’article 6 de la CESDH stipule les principes du procès équitable. Apparemment négligée de ce texte, qui ne la mentionne pas expressément, la matière de la preuve pénale, et des droits qui s’y relient, constitue une composante importante du contentieux issus de l’article 6 Conv. Edh et un domaine dans lequel l’œuvre interprétative de la Cour Edh se fait l’un des laboratoires les plus intéressants pour la comparaison juridique. La « règle de la preuve unique ou déterminante » fixe un standard de garantie minimale, selon lequel la condamnation ne peut pas se fonder, exclusivement ou principalement, sur des éléments de probatoires dont l’administration n’a pas respecté, au niveau interne, les droits que la Convention reconnaît à l’accusé. Élaboré dans un contexte fort innovant, ce critère à la nature juridique hybride, croise, et au même temps sollicite, les tendances évolutives plus récemment à l’œuvre dans le droit probatoire européen.

    Sâmi Hazoug, De la représentation du tiers en matière de tierce-opposition, thèse soutenue en 2014 à Strasbourg en co-direction avec Georges Wiederkehr, membres du jury : Emmanuel Jeuland (Rapp.), Mélina Douchy-Oudot (Rapp.), Nicolas Rontchevsky    

    Le Code de procédure civile écarte expressément, de l’exercice de la tierce-opposition, la « partie » et le « tiers représenté » sans définir ce dernier. L’exclusion de la partie ne pose pas de difficulté, la notion de sa définition peut être trouvée dans le régime de l’appel. En revanche, à la question de savoir qui est « tiers représenté » aucune réponse n’est donnée. Ni la qualité de tiers, ni celle de partie, ne soulève a priori de difficultés, à l’inverse de celle de « tiers représenté ». C’est donc que cette représentation constitue un élément perturbateur des qualifications classiques, en conduisant à la remise en cause de la dichotomie de « tiers » et « partie ». Représentation qui ne produit pas de représentation du représenté (qui reste tiers), il ne s’agirait que d’une étrangeté dont il faudrait s’accommoder au seul motif de sa consécration textuelle. Les auteurs en font d’ailleurs état en mettant l’accent sur sa spécificité, sans autre justification que les dispositions du code et le régime prétorien secrété en la matière, en majeure partie sous l’empire de l’ancien code de procédure civile. Au-delà de la pluralité des cas de figure, ressort la préexistence de cette « représentation » reconnue en droit substantiel, préalablement à tout litige. Il ne saurait être alors question d’une particularité processuelle. L’étude à l’aune du droit processuel de ces décisions permet de détecter la constance de l’absence d’un droit propre du « représenté », soit qu’il n’en a pas, soit que ceux dont il est titulaire n’ont pas été affectés par la décision rendue. Le « représenté » est donc soit un tiers sans intérêt, soit une partie. La représentation ne constitue ici aucunement un critère de rattachement à une catégorie intermédiaire qui serait celle de « tiers représenté ». L’exerçant n’est donc jamais, en définitive, « tiers représenté » qui n’est qu’une description et non une prescription, ni une catégorie de rattachement. Cette représentation n’est d’aucun apport au droit processuel, et l’article 583 alinéa 1er du Code de procédure civile ne fait que consacrer la réception d’un élément exogène perturbateur. Cette disposition pourrait être abrogée, et la« représentation du tiers » tout comme la notion, sinon le concept, de « tiers représenté » qui en procède, être abandonnés.

    Delphine Lanzara, Les méthodes de la Cour de cassation dans la création du droit , thèse soutenue en 2014 à Nice  

    En principe, lorsqu’une controverse s’achève, la question disparaît. Ayant été résolue, elle ne fait plus l’objet de recherches. Comment se fait-Il alors que la jurisprudence continue de susciter une aussi abondante littérature ? La question de savoir si elle fait ou non partie des sources du droit paraît tranchée. Après un siècle de débat, les auteurs semblent s’accorder sur une réponse affirmative. Sur quoi portent donc les ouvrages contemporains ? Il y est question de la prise de conscience, par le juge, de son propre pouvoir normatif et du changement qui s’est produit dans ses méthodes de création. Celles-Ci ont changé ; elles sont devenues plus audacieuses. La question actuelle n’est donc plus de savoir si la jurisprudence possède ou non un pouvoir normatif, mais de savoir jusqu’où ce pouvoir s’étend. La Cour de cassation est-Elle totalement libre dans la création du droit ? Peut-Elle méconnaître la loi, créer des règles concurrentes, voire subversives ? Peut-Elle opérer des revirements de jurisprudence intempestifs, imprévisibles, rétroactifs ? Des voix s’élèvent pour s’y opposer. Le juge ne saurait être complètement libre ni à l’égard de la loi, ni à l’égard de sa propre jurisprudence. Au moment où la Cour de cassation paraît les franchir plus régulièrement, la littérature juridique actuelle fait apparaître les limites du pouvoir prétorien.

    Johanne Lotz, La division de l'immeuble : contribution à une théorie de la propriété, thèse soutenue en 2014 à Strasbourg en co-direction avec Philippe Simler, membres du jury : William Dross (Rapp.), Jean-Marie Ohnet    

    La nature du droit du copropriétaire immobilier et du droit du propriétaire d’un volume immobilier est généralement présentée en termes d’opposition. L’opposition entre ces deux droits est la résultante de la définition classique de la propriété comme une somme d’attributs sur la chose. La nature de droit réel de la propriété a pareillement exclu une lecture commune de ces droits. Pourtant, en présence d’une copropriété des immeubles bâtis comme d’un volume immobilier, une chose complexe identique existe : une chose-lot, laquelle est dotée d’un statut juridique. Seule une lecture nouvelle de la propriété permet de mettre en lumière cette identité de nature juridique. S’en suit une évolution possible des régimes de la copropriété des immeubles bâtis et de la division en volumes. Parce que la nature de ces droits est semblable, les domaines d’application respectifs de ces structures de division de l’immeuble peuvent être repensés. Des concepts communs aux divisions de l’immeuble peuvent être dessinés. Une nouvelle catégorie juridique pourra alors être proposée : celle d’une propriété insérée dans une division de l’immeuble.

    Alexey Varnek, Le juge des requêtes, juge du provisoire, thèse soutenue en 2013 à Strasbourg en co-direction avec Philippe Hoonakker, membres du jury : Natalie Fricero (Rapp.), Soraya Amrani-Mekki (Rapp.)    

    L’article 493 du Code de procédure civile définit l’ordonnance sur requête comme une « décision provisoire rendue non contradictoirement dans les cas où le requérant est fondé à ne pas appeler de partie adverse ». Proche, dans sa nature, de l’ordonnance de référé, elle s’en démarque par son aspect unilatéral, qui en conditionne l’efficacité. L’ordonnance sur requête est au cœur de nombreuses controverses, d’une part sur sa qualification, d’autre part sur l’autorité dont elle doit être revêtue. Ces incertitudes rendent inconstant le régime des ordonnances sur requête, dont l’application varie fortement selon les juridictions. La notion de provisoire, combinée à la considération du caractère unilatéral de la procédure, doit servir de guide pour lever ces doutes. L’analyse de l’ordonnance sur requête sous ce prisme aboutit à la conclusion que l’ordonnance sur requête est une mesure procédurale d’attente, provisoire en ce qu’elle permet de préparer l’intervention du juge du principal sans le lier dans la sa décision.

    Mamounata Agnès Zoungrana, La place de la victime dans le procès pénal, étude de droit comparé : droit burkinabé sous l'éclairage du droit international, thèse soutenue en 2012 à Strasbourg, membres du jury : Jean Pradel (Rapp.), François Fourment (Rapp.), Magalie Wagner et Filiga Michel Sawadogo    

    Le droit international reconnaît deux droits fondamentaux aux victimes : le recours devant un tribunal et la réparation de leurs préjudices. Le recours devant un tribunal se décline en plusieurs droits : le droit d’accéder à un tribunal, le droit à l’information, le droit à l’avocat, le droit à être entendu dans la procédure. Le droit international recommande en outre, aux États de prendre des mesures pour assurer la protection des victimes et leur prise en charge. Au plan international, la création de la Cour pénale internationale et des juridictions communautaires participent,considérablement à la mise en oeuvre des droits reconnus aux victimes. Au niveau national, il existe une divergence de point de vue des législations des États, concernant le statut de la victime dans le procès pénal. Les pays de la Common Law reconnaissent généralement la victime comme témoin au procès pénal. Tandis que les pays de droit continental lui reconnaissent la qualité de partie civile. Cependant, la mise en oeuvre des droits des victimes reste une préoccupation importante dans tous les cas. Cette étude comparative laisse apparaître clairement que la place de la victime en droit burkinabé ne correspond pas à la dynamique de l’évolution entamée au plan international sur ce sujet. En effet, le Burkina Faso s’est doté, au lendemain de son indépendance, d’un Code de procédure pénale largement inspiré du droit français. Cependant, l’absence d’une véritable politique pénale prenant en compte les intérêts des victimes d’infraction limite la participation de ces dernières au procès pénal. La réparation des préjudices subis par les victimes n’est pas effective car l’auteur n’a pas souvent les moyens de payer et il n’existe pas de système d’indemnisation publique.L’absence d’alternatives au procès pénal classique est un autre point de faiblesse de la justice burkinabé. On retient également, une insuffisance des mesures visant à protéger les victimes. Quant à l’aide aux victimes, elle n’est pas assurée du fait de l’absence d’un programme étatique visant la prise en charge de leurs besoins. Du côté du milieu associatif, des initiatives existent, mais n’atteignent pas vraiment la grande majorité des victimes. Face à cette situation,nous avons jugé essentiel de proposer diverses pistes de solutions, parmi lesquelles les suivantes : le renforcement des droits des victimes dans les procédures classiques, l’amélioration du droit à la réparation des victimes, le recours à des programmes de justice restauratrice et la mise en place de mesures d’aide aux victimes.

    Roméo Tankoua, Criminalité et justice pénale dans l'espace CEMAC : de l'expérience nationale à l'ouverture communautaire du droit criminel, thèse soutenue en 2012 à Strasbourg en co-direction avec Victor Emmanuel Bokalli, membres du jury : Jean-François Seuvic (Rapp.), François Fourment (Rapp.)    

    La dynamique d’intégration économique dans la sous-région CEMAC s’est fondée sur le principe de la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux. Aidée par l’ouverture des frontières, les personnes se déplacent d’un pays à l’autre, pour des raisons aussi bien économiques que sécuritaires, conséquence de l’instabilité politique récurrente dans certains pays comme le Tchad, la Centrafrique et le Congo. Le problème majeur qui se pose sur le plan pénal est celui de la prévention et de la répression de la délinquance domestique et transfrontalière tant il reste classique que pour le secondpoint, le droit pénal reste d’application territoriale. Aujourd'hui, il devient nécessaire d’éviter que l’intégration sous régionale ne se mue en une véritable tranchée de refuge, une sorte de paradis pénal pour les délinquants qui ont commis des actes répréhensibles dans un autre Etat de la zone ou dans un Etat hors zone CEMAC ; bien que sur le plan national, d’énormes difficultés demeurent latentes. Au plan national, les Etats s’efforcent à renforcer leurs instruments pénaux à l'instar du Cameroun (CPP, 2005), de la Centrafrique (CP et CPP, 6 janvier 2010) et du Tchad (Prajust, 2008). Sur le plan communautaire, les Etats de la CEMAC ont mis l’accent sur la coopération policière et surtout judiciaire, nécessaire pourjuguler toute transgression causée par des « parasites et microbes sociaux ». Certes, le législateur communautaire ne peutque capitaliser à certains égards, les acquis de son homologue de l’OHADA et de s’ouvrir davantage à l’expérience del’Union européenne.

    Yaovi Akoda, La recherche d'une protection efficace de l'acquéreur immobilier par le législateur, thèse soutenue en 2009 à Strasbourg  

    Le problème de logement fortement ressenti en France ces dernières années a considérablement contribué au renforcement sans limite de la protection de l´acquéreur immobilier par le législateur. Soucieux d´une protection efficace, ce dernier est maintes fois intervenu par des lois importantes. Si le législateur a déjà manifesté sa volonté de protection par une loi du 3 janvier 1967 dans la vente d´immeuble à construire, ce sont les lois du 13 juillet 1979 ( loi Scrivener), et du 31 décembre 1989 ( loi Neiertz) qui ont vraiment marqué les esprits. Les lois du 13 décembre 2000 (loi SRU) et du 13 juillet 2006 ( loi ENL) sont encore révélatrices. La stratégie de cette protection repose sur deux piliers essentiels : d´une part le droit d´information croissante dont bénéficie l´acquéreur et d´autre part le droit de repentir renforcé, un procédé efficace pour l´acquéreur immobilier. Ce dernier en cas de recours à l´emprunt se trouve également dans une situation confortable par le jeu de l´interdépendance du contrat de vente et du contrat de prêt. La jurisprudence suit le même mouvement et la qualification des lois en lois de police est un moyen d´y parvenir. La chambre mixte en date du 30 novembre 2007 n´a pas hésité de qualifier la loi du 31 décembre 1975 en loi de police.

    Robert Assontsa, Le juge et les voies d'exécution depuis la réforme de l'Ohada, thèse soutenue en 2009 à Strasbourg en co-direction avec François Anoukaha  

    L'entrée en vigueur, le 10 juillet 1998, de l'AUPSRVE marque un nouveau tournant pour l'institution judiciaire en droit africain de l'exécution forcée. A côté de multiples autres juges pouvant intervenir dans cette matière, un juge spécial , le juge de contentieux de l'exécution suivant l'appellation que lui donne la loi camerounaise n°2007/001 du 19 avril 2007 instituant le juge du contentieux de l'exécution, est crée par l'AUPSRVE. Depuis cette date, il conserve en cette matière une place tant normale qu'éventuelle. D'une part, il autorise les voies d'exécution au travers du titre exécutoire et de l'ordonnance, participe à leur conduite en réglant les préalables nécessaires soit pour les stopper, soit pour clarifier le contenu de l'exécution et mettre en place le décor de la vente dont il se charge de la branche immobilière. D'autre part, il règle les incidents, expressément prévus ou non, qui naissent éventuellement à l'occasion de l'exécution forcée et ce, suivant une procédure contentieuse qui reste à définir ou à clarifier. L'objectif de sécurité judiciaire et finalement, d'attrait des investisseurs qui est, entre autres, assigné à ce renouveau, connait une réelle amorce. Mais pour soutenir cette avancée ou, au moins, en pérenniser les acquis, l'office du juge en droit africain des voies d'exécution nécessite une reconfiguration dans de multiples directions. L'obscurité qui règne encore sur son identification, le champ et sa procédure d'intervention, risque de constituer un frein à l'ambition d'harmonisation du législateur communautaire africain.

    Jean-Philip Ghnassia, Le juge civil à la recherche de la mesure d'instruction idoine, thèse soutenue en 2009 à Strasbourg 

    Sophie Corioland, La place de la victime dans le procès pénal, thèse soutenue en 2009 à Strasbourg  

    Ayant souffert d’une infraction, la victime a le droit de demander réparation du préjudice subi en exerçant l’action civile. Le droit français lui offre la possibilité d’agir devant le juge pénal, même sans demande d’indemnisation. La victime devient ainsi une partie à l’instance. Cette qualité de partie civile peut également être octroyée à des structures associatives pourtant non victimes de l’infraction. Or, les droits qui accompagnent le statut de victime, constituée ou non, se sont considérablement renforcés au cours des trente dernières années. La partie lésée jouit désormais de possibilités d’action étendues à tous les stades de l’instance. En outre, le législateur a modifié certaines règles procédurales pour adapter le procès à ce nouvel acteur, même si quelques aménagements sont encore souhaitables. Cependant, la consécration d’une telle place a entraîné un bouleversement dans le déroulement de l’instance, au détriment des droits des autres parties. Des limites doivent donc être apportées dans l’octroi du statut de partie civile et dans l’exercice des droits subséquents. Il en va de l’équilibre du procès pénal.

    Ludiane Volpi, De l’influence réciproque du juge pénal et du juge civil, thèse soutenue en 2009 à Strasbourg 

    Nathalie-Marie Gstalter, Le domaine d'application du système de responsabilité et d'assurance obligatoire pour les dommages de construction, thèse soutenue en 2007 à Université Robert Schuman Strasbourg 19712008  

    La thèse mène une analyse conjointe des problèmes de responsabilité et d’assurance en matière de dommages de construction. La première partie de cette étude démontre que la sécurité juridique des différents acteurs du droit de la construction (maître d’ouvrages, constructeurs et assureurs) est déterminée par les incertitudes conceptionelles des notions nouvelles introduites par la loi du 4 janvier 1978 et par l’ordonnance du 8 juin 2005. Elle analyse dans un premier titre les incertitudes attachées à la construction d’un ouvrage dont elle étudie les difficultés d’interprétation aussi bien dans les constructions neuves que dans les travaux sur existants. Le titre second est consacré aux incertitudes relatives aux éléments d’équipement. La seconde partie contient une critique de la conception des responsabilités et des assurances construction obligatoires. Elle démontre que le champ d’application du régime introduit par la loi du 4janvier 1978 est limité et analyse les raisons de cette limitation. Celle-ci résulte des éléments propres à la construction. C’est l’objet du titre premier. Tous les travaux ne donnent pas lieu à une responsabilité décennale visée par les articles 1792 et Suivants du Code civil ou à une assurance construction obligatoire, tous les constructeurs ne sont pas tenus et la réception des travaux présente un rôle discriminant puisqu’elle conduit à distinguer le régime des travaux réceptionnés de ceux qui ne l’ont pas été. Le second titre est consacré à la limitation du domaine due aux dommages réparés et distingue entre les limites temporelles et qualitatives introduites par la loi du 4janvier 1978.

    Hongyu Wang, Etude comparative de la procédure avant jugement en procédure pénale franco-chinoise, thèse soutenue en 2007 à Université Robert Schuman Strasbourg 19712008  

    La procédure avant la phase de jugement est celle qui se situe avant que l’affaire soit portée devant le tribunal. Au regard de l’action publique, cette procédure se constitue par le déclenchement du pouvoir de poursuite, l’exercice des activités de poursuites ainsi que de la défense. Par rapport à l’histoire du développement du procès pénal, la procédure avant la phase de jugement est un produit émanant les activités de poursuite. Vu le rôle de la loi inhérente au procès pénal, la procédure avant la phase de jugement entre les deux systèmes légaux étudiés fait apparaître une fusion et une absorption mutuelles. De plus, avant d’engager les affaires dans la procédure pénale, elles passent souvent par la procédure d’information et celle de l’action publique, durant laquelle, les organes de poursuite d’Etat doivent faire une enquête, recueillent les preuves criminelles et dépistent l’auteur puis prennent une décision. Il s’agit donc de voir la garantie du droit des parties et du suspect, mais aussi de l’installation du pouvoir des organes judiciaire soit la police, le ministère public et le juge. Par conséquent, au cours du procès pénal, la procédure avant la phase de jugement possède une place importante. Par une étude comparative, on peut apercevoir que, étant donné la différence d’histoire entre la France et la Chine, la procédure avant la phase de jugement a montré, avec chaque pays, son propre caractère tant les corps principaux du pouvoir de la poursuite que le mode de la mise en mouvement de la procédure pénale ; le système des mesures d’enquête et le mode du contrôle judiciaire ; le système d’action publique et le système de la défense de l’avocat.

    Stéphane Bernhard, Les aspects subjectifs et virtuels du système pénal français, thèse soutenue en 2007 à Université Robert Schuman Strasbourg 19712008  

    Le droit ne vivant que par l’application qui en est faite par les juges, il existe nécessairement de la subjectivité. Le droit pénal ne fait pas exception à ce postulat ; cette subjectivité va se manifester dans toutes les phases de la procédure pénale, que ce soit dans la mise en œuvre des poursuites par le Parquet ou au cours du jugement. Quant à la virtualité, elle peut sembler à priori saugrenue en droit pénal, manifestation d’un pouvoir régalien de l’État ; pourtant, le Parquet est parfois amené à classer sans suite non pas en opportunité mais sous une pression des flux. Cet engorgement existe à tous les stades du processus pénal, conduisant à des délais de jugement élevés et à une incertitude dans l’application des sanctions. Certaines ne seront jamais exécutées ! Subjectivité et virtualité sont notamment liées à la surcharge de travail des magistrats. L’augmentation des moyens devrait permettre d’améliorer les choses, mais l’argent n’est pas tout. Un des grands défis de la justice pénale sera sans doute de retrouver la confiance des citoyens, pour que lui soit reconnue sa légitimité dans sa relativité

    Cédric Beaudeux, La causalité, fondement pour une théorie générale de la responsabilité civile, thèse soutenue en 2006 à Université Robert Schuman Strasbourg 19712008  

    La responsabilité civile est fondée sur la causalité et devrait donc être limitée au dommage causé. Ce n'est pas toujours vérifié. Une harmonisation de la responsabilité est possible grâce à la causalité. Elle porte d'abord sur la délimitation de la responsabilité. Celle-ci étant fondée sur la causalité, qui est divisible, les régimes de délimitation et d'exonération de responsabilité doivent être revus. Elle impose ensuite de tracer ses frontières internes et externes. L'autonomie de la volonté peut déroger au principe de causalité. Une nouvelle frontière se dessine entre les deux ordres de responsabilité. La responsabilité contractuelle ne concerne que les situations pour lesquelles les parties ont expressément dérogé au principe de causalité. La responsabilité civile est de plus en plus utilisée pour garantir l'indemnisation du préjudice plus que la réparation du dommage. Les fonds d'indemnisation ainsi créés offrent une grande disparité de régimes. La causalité permet de classer ces fonds, dont l'harmonisation et l'arrêt de la prolifération pourraient être réalisés par la création de deux grands fonds, traçant une frontière externe nette avec la responsabilité.

    Magalie Wagner, L'urgence en procédure pénale, thèse soutenue en 2005 à Université Robert Schuman Strasbourg 19712008  

    Nécessité impérieuse de répondre au plus vite à une menace imminente, l'urgence, situation de fait, impose à notre système juridique souplesse et adaptation. Dans une telle hypothèse, le respect des règles de droit commun peut constituer une entrave à une réponse immédiate indispensable. De ce fait, l'urgence justifie, dans des conditions précises, des dérogations à la procédure pénale. Elle ne touchera donc la procédure que de manière temporaire et limitée. Au-delà de cette conception stricte de l'urgence, l'évolution de la société engendre de profondes mutations dans notre procédure. Les autorités, confrontées à une crise de confiance en la justice pensent y répondre par la recherche immédiate de réponses à la délinquance, conduisant à une sanction rapide et visible. L'urgence tend alors à s'institutionnaliser pour devenir un véritable mode de régulation sociale. Elle affecte désormais la procédure de manière permanente.

    Magalie Wagner, De l'influence respective du juge pénal et du juge civil, thèse soutenue en 2003 à Strasbourg 

    Muriel Stauder, Les sectes et le droit pénal, thèse soutenue en 2001 à Université Robert Schuman Strasbourg 19712008  

    Les sectes peuvent au même titre que tout un chacun tomber sous le coup de la loi pénale, lorsqu'elles ne respectent pas ses prescriptions. Ainsi, les sectes ne peuvent nier les règles relatives à la protection de la dignité humaine. Ces règles permettent de protéger la personne contre tous les actes qui auraient un caractère inhumain ou dégradant. Outre le respect de la dignité, les sectes sont également tenues au respect de la vie et du corps d'autrui ainsi que de ses biens. Les problèmes suscités par la preuve permettent de comprendre en partie le manque apparent de sanctions en matière sectaire. En effet, la preuve des infractions n'est pas toujours aisée, notamment car les faits sont souvent commis dans un milieu fermé. La peur suscitée par la puissance de certains groupes explique aussi l'inaction de certaines victimes. La victime se retrouve souvent seule, ayant quitté famille, ami et travail. Si elle décide de poursuivre la secte en raison des infractions dont elle a souffert, elle devra affronter un groupe structuré, hiérarchisé et beaucoup mieux préparé à affronter un procès. De plus, la honte d'avoir subi certains actes peut s'ajouter à la peur. Hormis ces limites, il a pu apparaître que le peu de décisions pénales était enfin dû au fait que les textes n'étaient pas toujours adaptés au phénomène sectaire. Certains faits, comme la manipulation mentale, ne tombaient sous le coup d'aucune incrimination. Cependant, les sectes comme toute autre personne ont droit au respect de leurs libertés et droits fondamentaux. Les textes proposés ne respectent pas toujours ces libertés. De plus, la mise en œuvre de la notion peut présenter d'importantes difficultés. D'autres mesures plus ponctuelles peuvent être envisagées pour compléter la législation actuelle, telles que l'extension de la responsabilité des personnes morales à toutes les infractions ou la suspension du délai de prescription de l'action publique tant que la victime est sous l'emprise de la secte. Cependant il ne s'agit de faire du phénomène sectaire une >, en attribuant ainsi le rôle de victime aux sectes. Il convient simplement d'envisager des mesures qui permettraient de concilier tous les intérêts en cause, c'est-à-dire tant ceux des groupes sectaires que des personnes, adeptes ou non, qui pourraient en être victimes.

    Sylvie Pierre-Maurice, Ordonnance sur requête et matière gracieuse, thèse soutenue en 2001 à Université Robert Schuman Strasbourg 19712008  

    Afin de connaître la nature juridique de l'ordonnance sur requête, il est nécessaire de confronter cette institution aux caractéristiques des actes gracieux et contentieux. L'article 25 du nouveau code définit la matière gracieuse comme celle qui, en l'absence de litige, nécessite un contrôle judiciaire imposé par la loi. Or, il est impossible de qualifier l'ordonnance sur requête au regard du double critère de l'article 25. Concept mal fixé, le litige est d'application délicate. Peu d'ordonnances sur requête possèdent un litige actuel. Certaines sont dénuées de litige. Les autres sont seulement porteuses d'nne charge contentieuse, manifestée par un litige éventuel ou un litige accessoire, dont on ne connaît pas avec certitude l'incidence sur la qualification. L'ordonnance sur requête se trouve ainsi marginalisée au sein des deux types d'acte jnridictionnel. L'analyse de l'obligation du recours au juge, second élément de définition de la matière gracieuse, conduit également à une réponse incertaine. L'ordonnance sur requête ne suit pas le modèle gracieux : le requérant n'a pas de volonté potentiellement créatrice de droit. Il ne sollicite pas le juge pour rendre parfait l'acte de volonté rendu impuissant par la loi. L'ordonnance sur requête se rapproche en revanche des cas gracieux par assimilation. L'impossibilité de qualifier l'institution émane, non de l'ordonnance, élément à qualifier, mais des critères qualificatifs, le litige et l'obligation légale de recourir au juge. Aussi une substitution des critères actuels se justifie-t-elle. Critère simple et évocatenr, le non-contradictoire structurel s'impose pour définir la matière gracieuse. Sont désormais gracieuses les décisions dont la procédure unilatérale est consubstantielle à l'institution. Le non-contradictoire structurel s'oppose au non-contradictoire conjoncturel, contentieux. Unilatérale par accident et non par essence, la procédure de défaut reste du domaine contentieux. Incontestablement gracieuse au regard de ce critère, l' ordonnnce sur requête conserve une certaine spécificité : pour certaines ordonnances, le requérant doit justifier l'utilisation de la procédure unitilatérale. Or, pour les décisions gracieuses stricto sensu, l'utilisation de cette procèdure est automatique. Il doit ainsi alléguer de circonstances telles que l'absence d'adversaire, l'effet de surprise ou l'impossibilité d'identifIer l'adversaire.

  • Mathieu Perrin, La protection du droit de jouissance du locataire face à la faculté de reprise de la maison louée du propriétaire privilégié (XVIe-XVIIIe siècles), thèse soutenue en 2022 à Strasbourg sous la direction de Jeanne-Marie Tuffery-Andrieu, membres du jury : Marta Peguera Poch (Rapp.), Laurent Pfister (Rapp.), Raphaël Eckert et Céline Pauthier    

    « Sortez de mon logis, je l’occupe en personne. » Cet adage traduit le maintien en vigueur dans l’Ancien Droit d’un héritage du droit romain en matière de baux d’habitation : la faculté pour le propriétaire de reprendre son immeuble loué, fondée sur les dispositions de la loi Æde (C., 4, 65, 3). Succinct, le texte concède au propriétaire une « faveur », qui lui permet d’exercer une prérogative exorbitante du droit commun. Mais du XVIe au XVIIIe siècle, l’interprétation littérale de la loi Æde, combinée à son exégèse, façonnent un dispositif plus acceptable et plus équitable, venant garantir la protection de la jouissance paisible du locataire. Les juristes se livrent en effet à une réflexion visant à assurer l’équilibre de la relation contractuelle entre les parties au bail. Doté d’une qualification juridique, le dispositif évolue, sans pour autant être abrogé. Sous l’influence des idées du temps, le privilège « d’occuper pour soi-même » ou « bourgeois » procède alors d’un régime précisé et ajusté, relativement à son éligibilité, à sa motivation et à son dédommagement.

    Comlan René Vodounon-Djegni, L’exécution des sentences arbitrales contre les personnes publiques de l’OHADA, thèse soutenue en 2022 à Université Côte dAzur sous la direction de Jean-Baptiste Racine, membres du jury : Joseph Djogbenou (Rapp.), Marie-Élodie Ancel (Rapp.)  

    La thèse porte sur « L’exécution des sentences arbitrales contre les personnes publiques de l’OHADA ». Elle a pour but de démontrer comment mettre en œuvre ces sentences sans se heurter à l’immunité d’exécution des personnes qui en bénéficient. En effet, en l’absence d’une exception arbitrale, l’interdiction de l’exécution forcée et des mesures conservatoires à l’encontre de ces personnes semble s’étendre à l’exécution forcée des sentences arbitrales contre les personnes publiques de l’OHADA. Or, comme ces dernières, l’immunité d’exécution a également un fondement contractuel ; c’est une règle d’ordre public de protection à laquelle le bénéficiaire peut renoncer. Donc, son application ne serait requise que si son bénéficiaire n’y a pas renoncé. Mais, pour être valable, la renonciation à l’immunité d’exécution doit être expresse, au sens du droit international coutumier, dont fait partie la Convention des Nations Unies sur l’immunité juridictionnelle des Etats et de leurs biens du 2 décembre 2004, applicable en droit OHADA, pour raison de droit. Cette condition de validité de la renonciation pose le problème de l’efficacité des contrats soumis aux règles impératives du droit public ou des conventions et règlements d’arbitrage. Alors, faudrait-il envisager la réécriture des modèles habituels de conventions et règlements d’arbitrage pour y intégrer cette condition ? Cette approche garantirait l’effectivité des sentences arbitrales administratives, sur le fondement de la force obligatoire des contrats (Pacta sunt servenda) et de leur exécution de bonne foi. Aussi, pourrait-on renforcer cette renonciation par la mention de biens affectés à l’activité en cause ou à l’exécution de la sentence qui s’ensuivra sans lien avec l’activité qui y a donné lieu. En tout état de cause, l’immunité d’exécution ne s’oppose ni à l’identification des débiteurs des condamnations pécuniaires des personnes publiques, ni à l’exequatur des sentences arbitrales adm inistratives, ni même à l’exécution volontaire ou spontanée desdites sentences. Ainsi, en dépit de sa conception absolue ou stricte, l’immunité d’exécution de l’OHADA a des limites à l’égard des sentences arbitrales administratives.

    Alina Gutsunaeva, Le principe de concentration en procédure civile, thèse soutenue en 2021 à Université Côte dAzur sous la direction de Natalie Fricero, membres du jury : Corinne Bléry (Rapp.), Guillaume Payan (Rapp.)  

    Au delà de ses manifestations connues en procédure civile, (concentration des moyens depuis 2006 et en appel celles des prétentions, des appels, des fins de non-recevoir...), cette recherche situe le principe de concentration sur un plan normatif : impératif distinct des règles techniques qu’il a permis de créer, ce principe, par des accélérations particulières de la procédure civile, impose aux parties de nouveaux comportements procéduraux et donne au juge plus de pouvoirs en cas d’inexécution. L’augmentation de la masse des contentieux et de leur durée, et l’exigence de délais raisonnables, ont dégagé un contenu protéiforme d’une concentration substantielle et matérielle dans le but de réduire le temps du procès et de lutter contre des prolongements excessifs du procès. Le principe de concentration, tout en renforçant les impératifs du procès équitable, dispose de fondements solides et légitimes au service d’une justice de qualité incorporant une célérité et une loyauté des comportements procéduraux. Cependant, pour faire face aux critiques et aux risques d’altération du principe de concentration en son état actuel, il faut, dans un nouvel encadrement juridique, envisager sa codification dans le CPC : la concentration doit être un véritable principe directeur inspirant toutes ses manifestations techniques. Pour cela il doit être accompagné d’autres principes directeurs, de célérité et de loyauté, qui lui sont nécessaires. Cela permettra notamment de déterminer les sanctions du non-respect des obligations de concentration et de tenter de régler, par une approche nouvelle, les querelles existant dans la répartition des charges procédurales incombant aux parties comme au juge dans l’allégation des faits et du droit.

    Thibault Goujon-Bethan, L'homologation par le juge. Essai sur une fonction juridictionnelle, thèse soutenue en 2019 à Université Côte dAzur ComUE sous la direction de Natalie Fricero, membres du jury : Cécile Chainais (Rapp.), Loïc Cadiet (Rapp.), Caroline Henry et Emmanuel Jeuland  

    L’homologation par le juge est une notion controversée. Le domaine des actes pouvant en faire l’objet est hétérogène et instable. Le contenu de l’acte du juge homologateur n’est pas clairement élucidé, et les textes, notamment ceux relatifs à l’homologation des accords issus des modes alternatifs de résolution des différends, laissent persister des incertitudes. Ce désordre nuit à la sécurité juridique. Cela est d’autant plus dommageable que l’homologation demeure une notion prisée du législateur, et que son essor accompagne la promotion des modes amiables. Une entreprise de clarification théorique doit donc être proposée. L’homologation par le juge, dans ses différentes manifestations, est un phénomène unitaire qu’il faut appréhender de manière globale. Plutôt que d’y voir un instrument sans unité au service du droit substantiel, l’étude se saisit de l’homologation comme d’un concept de droit processuel. Dans cette perspective, l’homologation peut être identifiée comme une fonction juridictionnelle, c’est-à-dire une activité uniforme, pleinement intégrée à la fonction de juger, mais aussi autonome et particulière en son sein. L’étude entend dévoiler la structure commune à toutes les homologations, à partir de laquelle il est possible d’identifier un droit commun, mais aussi de mettre en lumière la logique des différences de régime qui peuvent exister, en les ramenant à l’état de déclinaisons du noyau commun. Cette démarche aboutit à une vue d’ensemble et rationnelle de la fonction d’homologation par le juge. Elle clarifie et met en cohérence l’office du juge homologateur, éclaire les finalités que peut poursuivre cette fonction, décrit sa méthodologie, et se prononce sur la nature de cet acte, ses effets quant à l’acte homologué, ses modalités de circulation internationale, et son régime procédural. L’étude tend ainsi à mettre en ordre le droit positif, mais aussi à dévoiler les virtualités de la notion d’homologation, son potentiel, sa vocation, posant des jalons pour que l’homologation puisse constituer un mécanisme opératoire pleinement en phase avec les enjeux de la justice du XXIe siècle. L’analyse porte ainsi, d’une part, sur le contenu de la fonction d’homologation, l’office du juge homologateur, qu’elle entreprend de réunifier, et, d’autre part, sur son cadre d’exercice, le procès de l’homologation, qu’elle se donne pour mission de restaurer.

    Benjamin Ferrari, Le dessaisissement du débiteur en liquidation judiciaire. Contribution à l'étude de la situation du débiteur sous procédure collective, thèse soutenue en 2019 à Université Côte dAzur ComUE sous la direction de Pierre-Michel Le Corre, membres du jury : Pierre Cagnoli (Rapp.), Françoise Pérochon (Rapp.), Jocelyne Vallansan  

    Dessaisir ou ne pas dessaisir, telle est la question intéressant la situation du débiteur en liquidation judiciaire. À l’ouverture de la procédure, le débiteur perd l’exercice de ses droits et actions ayant une incidence patrimoniale au bénéfice de la qualité pour agir du liquidateur. Omniprésente, la notion de dessaisissement n’en demeure pas moins incertaine. D’abord, la nature et le régime juridique de la mesure ne peuvent se concevoir de manière autonome. En effet, seule l’étude du gage commun des créanciers permet la compréhension du dessaisissement. Le lien établi entre les deux notions permet d’affirmer qu’au morcellement du gage commun s’en suit un affaiblissement corrélatif du dessaisissement. Ensuite, si le dessaisissement est objectivement dépendant des fluctuations de l’effet réel de la procédure, ce sont, en outre, les droits conservés par le débiteur qui atteignent la consistance de la mesure. Le respect des droits fondamentaux du chef d’entreprise restreint le domaine du dessaisissement au bénéfice des droits propres procéduraux du débiteur. Ces considérations participent à la mise en œuvre des exigences européennes en la matière et plus particulièrement celle du droit au rebond du débiteur en difficulté. Dans ces conditions, la pérennité du dessaisissement devient source d’interrogations. Entre un anachronisme prononcé de la mesure ou une simple nécessité d’évolution de la notion ; dessaisir ou ne pas dessaisir telle ne pourrait plus être l’exacte question.

    Norah Alshatti, La motivation des décisions judiciaires civiles et la Cour de cassation : étude de droit comparé franco-koweïtien, thèse soutenue en 2019 à Strasbourg sous la direction de Dominique d' Ambra, membres du jury : Masad Alenzi (Rapp.), Georges Wiederkehr    

    Cette étude comparative entre les systèmes français et koweïtien, est d’une potentielle grande richesse, tant du point de vue de la recherche juridique, que de celui de la pratique professionnelle. D’autant plus qu’en France, la motivation des décisions judiciaires et en particulier, des arrêts de la Cour de cassation est une obligation essentielle et le contrôle de la motivation, une mission première pour garantir le droit à un procès équitable. Actuellement la motivation des arrêts de la Cour de cassation est l’objet d’un projet de réforme dans le cadre plus général de celui de la Cour de cassation. Ce projet est suivi avec intérêt au Koweït, pays très influencé par la procédure civile française sous le contrôle d’une juridiction supranationale. Il n’y a de douter que le Koweït inclura dans sa trajectoire juridictionnelle tout progrès issu de la réforme en cours.

    Ahmad Alkhudhair, La saisine du juge des référés en matière civile , thèse soutenue en 2019 à Strasbourg sous la direction de Dominique d' Ambra  

    Cette thèse se veut une modeste contribution au débat déjà ancien, sur la question des rapports entre les notions de compétence et de pouvoir, dans le cadre de la saisine du juge des référés. À ce titre, elle s’adresse d’abord aux praticiens du droit ainsi qu’à la doctrine des trois systèmes juridiques étudiés (français, koweïtien et égyptien), déjà très largement impliqués dans cette controverse qui est sans doute encore loin de son épilogue. En pratique, il s’est agi pour nous, tout au long de notre étude comparative, de tenter de lever la confusion entre les notions de compétence et de pouvoir. Car, nous considérons nécessaire de distinguer la compétence du pouvoir du juge des référés. En raison notamment des conséquences juridiques pratiques qu’implique cette distinction. Ce débat n’est pas que théorique, si l’on sait que le régime du moyen de la défense, aussi bien que les sanctions processuelles et substantielles, ne sont pas les mêmes, selon que le juge des référés a déclaré la demande en référé irrecevable, ou selon qu’il s’est déclaré incompétent ou encore lorsqu’il excède sa saisine, en clair, son pouvoir juridictionnel.

    Ahmad Alkhudhair, La saisine du juge des référés en matière civile: étude comparative des droits français, égyptien et koweïtien, thèse soutenue en 2019 sous la direction de Dominique d' Ambra, membres du jury : Nicolas Cayrol (Rapp.), Masad Alenzi et Georges Wiederkehr     

    Benoît Chaffois, La plus-value (étude juridique), thèse soutenue en 2018 à Paris 1 sous la direction de Thierry Revet, membres du jury : Frédéric Danos (Rapp.), Isabelle Dauriac (Rapp.), Daniel Gutmann  

    En tant qu'accroissement de la valeur d'une chose, la plus-value est une richesse nouvelle particulièrement convoitée lorsque sa production résulte du non­propriétaire de la chose. Résoudre le conflit entre le propriétaire de la chose et l'auteur de la plus-value suppose de la situer par rapport à la chose pour pouvoir définir sa maîtrise. L'étude répond à cette problématique en menant d'abord une analyse de la présence de la plus-value. La plus-value semble dans une situation ambivalente puisqu'elle apparaît attachée à la chose tout en lui étant distincte. Cette situation ambivalente de la plus-value devait être prise en compte pour la définir à partir d'une analyse civile et fiscale. La naissance d’une plus-value a également été examinée en procédant à une relecture systématique des facteurs qui la produisent. Sur cette base, l'ouvrage propose ensuite de déterminer les modalités de maîtrise de la plus-value. La dépendance de la plus-value envers la chose implique de l'appréhender par la médiation de la chose. Cette forme de maîtrise d'une plus-value n'est pas sans générer des difficultés puisqu'elle nécessite de saisir la chose. Sans autre examen, on aperçoit immédiatement que cette solution est susceptible d'enrichir le propriétaire du bien dont la chose bénéficie d'une plus-value produite par un tiers. Cette difficulté a été dépassée à partir d'une étude du rapport entre la plus-value et la monnaie, pour ensuite envisager l'existence d'une indemnité de plus-value au profit de son auteur.

    Fadwa Ntegue, Le régime fiscal marocain et les droits de l'homme, thèse soutenue en 2017 à Université Côte dAzur ComUE sous la direction de Jean-François Renucci, membres du jury : Valérie Bouchard (Rapp.), Ahmed El Allali (Rapp.), Souad Sammour  

    Cette thèse traite des procédures de contrôle et de contentieux en droit fiscal marocain dans leur rapport avec les droits de l’homme. Il s’agit d’une analyse des textes fiscaux marocains qui encadrent le contrôle et le contentieux dans leur conformité avec les de l’homme, le tout en essayant de faire le rapprochement entre le traitement jurisprudentiel marocain et celui de la CEDH en la matière. Sans pour autant toucher à l’ensemble des Droits de l’Homme, cette recherche portera sur le droit de propriété et la liberté d’entreprendre telles que garanties par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et confirmées par la Constitution marocaine. Elle traite aussi du procès fiscal et sa conformité aux garanties du droit au procès équitable notamment le délai raisonnable, le droit au juge, la présomption d’innocence et le droit de garder le silence. La finalité de cette recherche est de pousser le législateur marocain à prendre en considération la garantie de ces droits lors de l’élaboration de la norme fiscale en matière de contrôle et de contentieux.

    Nicolas Kilgus, L'usufruit des biens incorporels : contribution à la nature juridique de l'usufruit, thèse soutenue en 2016 à Strasbourg sous la direction de Estelle Naudin et Georges Wiederkehr, membres du jury : Judith Rochfeld (Rapp.), Renaud Mortier (Rapp.), Jean Lapousterle    

    L’usufruit est une institution ancienne, dont les origines remontent au droit romain. Les rédacteurs du Code civil se sont inspirés de sa définition telle qu’elle figurait au Digeste. La plupart des solutions qu’ils avaient énoncées n’ont pas été modifiées depuis 1804. Or, le XXe siècle a vu se développer des valeurs nouvelles, caractérisées par leur absence de corpus. Ces biens incorporels, une fois réservés par le droit, sont devenus les objets de l’antique institution. La qualité d’associé revendiquée par l’usufruitier, l’appréhension des réserves distribuées par une société ou la possibilité de conclure des contrats d’exploitation d’une oeuvre sont autant de sources de difficultés. Plutôt que de multiplier les réponses occasionnelles et les droits spéciaux, l’occasion est peut-être donnée de repenser fondamentalement l’institution et de revenir sur sa nature juridique. La sauvegarde des utilités de la chose apparaît alors comme une clef de compréhension du droit et de délimitation des prérogatives de son titulaire.

  • Ali Alenezi, L’efficacité des mesures provisoires et conservatoires dans l'arbitrage interne : étude du droit français et du droit koweïtien, thèse soutenue en 2022 à Lyon sous la direction de Cyril Nourissat, membres du jury : Jean-Baptiste Racine (Rapp.), Frédérique Ferrand, Laura Weiller et Masad Alenzi    

    En droits français et koweïtien, il existe une juridiction de référé quelque soit la matière. Cette juridiction a le pouvoir de prendre des mesures provisoires et/ou conservatoires pour régler momentanément une situation urgente ou pour sauvegarder provisoirement et rapidement un droit dans l’attente qu’un jugement au fond soit rendu. Toutefois, en matière arbitrale, le juge étatique n’est pas le seul compétent pour pouvoir prendre lesdites mesures. En effet, l’arbitre désigné dans la convention d’arbitrage dispose également de cette prérogative. À ce titre, les juges étatiques ou arbitraux français et koweitiens, bénéficient de points forts mais également de faiblesses lorsqu’ils rendent ces mesures. D’une part, les juges des référés français et koweïtiens disposent de toutes les prérogatives permettant de rendre leurs décisions provisoires d’une manière efficace et rapide. Toutefois, la lourdeur des règles procédurales applicables devant les juridictions de référé peut s’avérer dissuasif. Elles peuvent ainsi préférer se tourner vers l’arbitre puisque les règles de procédure propre à l’arbitrage sont souvent perçues comme étant modernes, simples et rapides. Toutefois, les arbitres de ces deux États ne disposent pas de l’impérium, qui garante garantissant l’efficacité et l’effectivité de leurs mesures. À ce titre, la substance de cette thèse résidera dans la comparaison entre le juge des référés et les arbitres français et koweitiens concernant l’efficacité et la célérité de leurs mesures provisoires et/ou conservatoires. La présente thèse s’attachera à démontrer, au travers de cette comparaison, que l’arbitrage est préférable au traitement du litige malgré l’absence de certaines prérogatives importantes qui aident les arbitres pour rendre leurs mesures provisoires et/ou conservatoires rapides et efficaces.

    Guillaume Sansone, Les sanctions en procédure civile, thèse soutenue en 2019 à AixMarseille sous la direction de Emmanuel Putman, membres du jury : Cécile Chainais (Rapp.), Christophe Albiges, Denis Mouralis et Vincent Égéa    

    Irrecevabilité, nullités, caducité, péremption, radiations, etc. Les sanctions procédurales sont multiples. Elles menacent les acteurs du procès civil. Si ces menaces sont certaines, leurs contours le sont moins. Le Code de procédure civile paraît offrir un droit des sanctions ordonné dans lequel leur utilisation s’opère de manière harmonieuse. Malheureusement, cette affirmation ne résiste pas à l’épreuve de la pratique. Dans la détermination et le prononcé des sanctions, des imperfections techniques se révèlent. Cette étude a tenté d’en proposer un état des lieux. Au lieu de s’employer à effacer ces imperfections, le législateur et la jurisprudence se sont contentés d’utiliser les sanctions comme autant d’outils au service de la réalisation d’objectifs de politique judiciaire. En réalité, cette politique d’instrumentalisation des sanctions cache difficilement la véritable ambition de l’auteur de la norme : la réduction du contentieux. En cela, il contredit la conception de la procédure civile entendue comme un droit servant la réalisation des droits privés. Cette méthode dénoncée, il a fallu en proposer une nouvelle, plus respectueuse de l’œuvre de justice. Pour qu’elle puisse produire pleinement ses effets, il fallait l’accompagner d’une typologie repensée, typologie dans laquelle les imperfections constatées ont été, dans la mesure du possible, corrigées. Le problème de l’erreur de procédure est trop souvent réduit à la question de savoir comment elle doit être sanctionnée. Prononcer ou éviter la sanction telle est la question décisive. Pour y répondre, il a fallu reconsidérer les dispositions qui régissent l’application de la sanction

    Sonia Massot, Les manoeuvres dilatoires dans le procès civil, thèse soutenue en 2018 à AixMarseille sous la direction de Laura Weiller, membres du jury : Mélina Douchy-Oudot (Rapp.), Emmanuel Putman  

    La commission de manoeuvres dilatoires dans le procès civil heurte le déroulement pérenne de la procédure en l’allongeant. Effectivement, ces comportements processuels enrayent le bon fonctionnement du service public de la justice. Le plaideur détourne le temps déloyalement, afin de pouvoir le mettre à son profit, au détriment de son adversaire. Ces manoeuvres dilatoires se retrouvent tout au long du procès, et même avant la saisine du juge, jusqu’aux voies de recours. Le législateur s’efforce alors de fluidifier le cours des procédures, par diverses réformes de la procédure civile. Il met en place tout un ensemble de principes, de mécanismes et de sanctions afin de lutter contre ce phénomène dans le dessein d’améliorer la célérité de la justice. Il est intéressant de s’interroger sur la question de savoir si ces moyens de lutte permettent de contrecarrer ce fléau. L’analyse révèle que la compréhension de la notion même de « manoeuvre dilatoire » n’est a priori pas évidente pour les juristes. Elle est parfois confondue avec d’autres concepts présentant des traits communs, ce qui n’est guère souhaitable. L’éradication de ce phénomène passe donc d’abord par l’appréhension du concept et sa nécessaire clarification, afin de pouvoir déterminer quelles peuvent être les solutions les mieux adaptées pour lutter contre la survenance des manoeuvres dilatoires dans le procès civil

    Alexandre Ferracci, Les combinaisons de droits réels : indivisions et démembrements en matière immobilière, thèse soutenue en 2018 à AixMarseille sous la direction de Frédéric Rouvière, membres du jury : Blandine Mallet-Bricout (Rapp.), Gwendoline Lardeux    

    Longtemps considérées comme de regrettables anomalies altérant la figure du propriétaire, unique souverain sur sa chose, les techniques du démembrement et de l’indivision sont désormais incontournables. Parce qu’elles permettent de multiplier, sur un même bien, le nombre de bénéficiaires des utilités qu’il procure, ces modes d’attribution provoquent la mise en concurrence d’une pluralité d’intérêts qui, lorsqu’ils divergent, sont source de conflits de pouvoirs. Tandis que ces conflits se résolvent ordinairement grâce à l’application des règles propres à chacune de ces techniques, la situation se complexifie néanmoins lorsque plusieurs d’entre-elles s’agrègent sur un même bien. Cet enchevêtrement de modes hétéroclites d’attribution des utilités est source de confusions : quotes-parts indivises, usufruits, droits d’usage et autres servitudes s’entrecroisent, troublant d’autant la lecture correcte de la répartition des prérogatives entre les différents titulaires de droits sur le bien. Déterminer avec justesse l’étendue des pouvoirs de chacun d’eux nécessite donc de questionner l’articulation des différents droits réels en présence pour mettre en exergue leurs convergences et oppositions. Ce faisant, l’analyse méthodique de ces enchevêtrements de droits permet de dévoiler l’existence de véritables structures combinatoires organisant les différents modes d’attribution. Étudier le contentieux sous l’angle de ces différentes combinaisons permet de résoudre plus aisément les conflits résultant de ces enchevêtrements de droits, tout en proposant une systématisation intelligible des différentes règles et décisions gouvernant la matière

    Roberta Azambuja de Magalhaes Pinto, Les actes d'administration judiciaire en droit français et en droit brésilien : étude de procédure civile comparée, thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Loïc Cadiet, membres du jury : Antônio do Passo Cabral (Rapp.), Teresa Arruda Alvim Wambier  

    Si le but final du procès consiste dans le prononcé du jugement, par lequel le juge dit le droit (jurisdictio), dissipant, l'incertitude juridique et promouvant ainsi la paix sociale, d'autres actes doivent également être réalisés pour l'accomplissement de la mission de juger dans des conditions satisfaisantes : ce sont les actes d'administration judiciaire, sujet de notre étude. Le concept français englobe les actes d'organisation juridictionnelle et les actes de gestion procédurale qui visent, respectivement, au bon fonctionnement des juridictions et au bon déroulement de l'instance. Malgré la portée de ce sujet, il reste peu exploré par les juristes et nous avons pu constater des hésitations quant à l'exacte qualification des actes du juge par la doctrine et la jurisprudence. Ceci n'est pas pourtant souhaitable dans la mesure où les actes judiciaires administratifs sont soumis, selon le droit positif français, à un régime différent de celui qui s'applique aux actes liés à l'activité juridictionnelle. En conséquence, ils ne sont pas assujettis en principe aux mêmes contraintes que les jugements et ne sont sujets à aucun recours. L'absence de voies de contestation liée à l'adoption d'un système souple dans un domaine où le chef de juridiction dispose de pouvoirs majeurs ouvre alors des questionnements légitimes sur Je respect des principes majeurs qui gouvernent le procès et la justice. Même si le droit brésilien ne connaît pas ladite notion française, l'administration de la justice brésilienne requiert, elle aussi, l'accomplissement d'actes judiciaires administratifs. Les similitudes pour ce qui concerne les actes de gestion procédurale et les différences significatives dans le domaine de l'organisation juridictionnelle justifient alors la méthode comparative de la présente étude qui vise à déterminer les particularités et les traits communs de ces deux systèmes juridiques et à identifier ce que chacun peut apprendre de l’autre dans un but constant de développement.

    Amevi de Saba, La protection du créancier dans le droit uniforme de recouvrement des créances de l'OHADA, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de Loïc Cadiet, membres du jury : Akuété Pedro Santos (Rapp.), Joseph Djogbenou  

    Le créancier qui entame la procédure simplifiée de recouvrement des créances instituée par les Etats de l’OHADA est exposé à des complications processuelles qui tiennent au risque d’inéligibilité à la procédure, au risque de prescription de la créance, au risque de contestation abusive, au risque de nullité du titre injonctif, au risque d’inexécution du titre exécutoire, surtout dans les affaires transfrontalières et dans les contentieux qui touchent les personnes morales de droit public. Ces risques rendent la procédure complexe, longue et coûteuse pour les sociétés commerciales et les institutions financières. La procédure ainsi peinte est également inapplicable pour les artisans, les commerçants et les micro-entreprises qui portent souvent des créances modestes, mais dont la consolidation, à l’échelle des dix-sept Etats de l’OHADA, peut atteindre des milliards. Ces difficultés portent à s’interroger sur la manière dont d’autres Etats ou organisations régionales ont résolu les problèmes qui se posent aujourd’hui aux Etats de l’OHADA. L’étude explore à cette fin le droit de certains pays européens, notamment le droit allemand qui, grâce à sa procédure injonctive, arrive à étudier huit millions de requêtes par an et à accepter 90% des demandes. Les règlements du Parlement européen et du Conseil sur la lutte contre les défauts de paiement constituent aussi un champ d’investigation car, ces instruments abordent des problèmes qui ont échappé au législateur de l’OHADA, notamment ceux qui touchent au besoin de déjudiciarisation, de simplification de la procédure et à la livre-circulation des titres exécutoires dans l’espace l’OHADA. Cette analyse prospective, doublée des enseignements de la pratique, permet de mettre en évidence les « Best Practices » et les réformes nécessaires pour faire de la procédure simplifiée de recouvrement un instrument efficace de lutte contre les retards et les défauts de paiement dans les Etats de l’OHADA.

    Brice-Joris Lignelet, Dématérialisation et procédure civile, thèse soutenue en 2015 à Montpellier sous la direction de Christophe Albiges, membres du jury : Corinne Bléry (Rapp.), Christine Hugon et Éric Négron  

    La dématérialisation des méthodes de traitement, de transmission et de conservation de l’information modifie substantiellement les rapports économiques et sociaux. Le domaine juridique n’aurait pu rester étranger à ce mouvement de fond. Le droit et la justice s’en trouvent bouleversés jusque dans leurs organisations, leurs méthodes et leurs métiers. L’adaptation du droit aux technologies numériques désormais acquise, les craintes et résistances liées à leur intégration dans le fonctionnement judiciaire surmontées ; la dématérialisation des actes du procès et leur communication électronique se généralisent. Une phase de maturation débute à présent, celle d’un retour au droit de la procédure civile et de l’appréciation que la jurisprudence fera de ces innovations technologiques. Il conviendra dès lors de veiller à ce que cette appropriation serve pleinement les intérêts des justiciables et de la justice.

    Timothée Jacob, Cession de créance et opposabilité, thèse soutenue en 2015 à Strasbourg sous la direction de Dominique d' Ambra, membres du jury : Marie-Anne Frison-Roche (Rapp.), Georges Wiederkehr et Jacqueline Flauss-Diem    

    Technique de connection d'un élément juridique à son environnement, l'opposabilité présente un caractère crucial pour les opérations translatives de créances en ce que l'efficacité de l'opération va en dépendre dans un contexte d'enchevêtrement des relations juridiques. L'accomplissement d'une formalité d'opposabilité, distincte du transfert de propriété inter partes et de la possession, va permettre à l'opération de s'intégrer dans le système juridique en paralysant certains événements telles les cessions concurrentes et la procédure collective du cédant. L'allègement constaté du formalisme d'opposabilité appelle une protection adéquate des droits des tiers. La cession ne sera pas hermétique à son milieu, puisque l'opposabilité de certains éléments juridiques va avoir un impact sur l'opération conclue par les parties. Consolidée par la technique d'opposabilité, la cession sera vulnérable au rayonnement de l'objet du transfert ainsi qu'à certains droits réels et personnels externes.

    Quentin Nemoz-Rajot, Les interventions judiciaires spécifiques au droit des sociétés in bonis, thèse soutenue en 2015 à Lyon 3 sous la direction de Yves Reinhard, membres du jury : Jacques Mestre (Rapp.), Alain Couret et Nicolas Borga    

    Les juges sont devenus des acteurs omniprésents au sein des sociétés. Garants de l’application du droit, leurs nombreuses interventions contribuent au bon fonctionnement des sociétés. L’étude des interventions judiciaires spécifiques au droit des sociétés in bonis permet de souligner le rôle majeur désormais tenu par les juges. L’analyse des pouvoirs judiciaires de régulation de la vie sociétaire et de sanction des obligations civiles en droit des sociétés met en évidence l’impact des interventions judiciaires sur le fonctionnement des sociétés. Il existe de nombreuses procédures spécifiques au droit des sociétés, mais la richesse des solutions et des innovations jurisprudentielles caractérise également le recours nécessaire au droit civil et au droit processuel afin de répondre aux exigences de l’environnement sociétaire. Fort de ce constat, différentes pistes peuvent être proposées dans le but de renforcer l’efficacité et l’utilité de ces interventions judiciaires qui permettent de garantir l’efficience et l’attractivité du droit des sociétés français.

    Olivier Hubert, Aspects procéduraux de la contrefaçon de brevet d'invention, thèse soutenue en 2015 à Lyon 3 sous la direction de Nicolas Bouche, membres du jury : Jacques Raynard (Rapp.), Michel Vivant et Jean-Christophe Galloux    

    Le droit procédural de l’action en contrefaçon de brevet d’invention n’est pas un droit autonome. En effet, si l’action en contrefaçon de brevet dépend majoritairement de règles procédurales qui lui sont propres, elle repose également sur une multitude de règles appartenant à des systèmes normatifs plus généraux, tels que, notamment, le droit judiciaire privé, le droit des biens, le droit des contrats, ou encore les droits fondamentaux. L’instance en contrefaçon de brevet, qui relève pour sa part essentiellement du droit judiciaire privé général, intègre un certain nombre de règles spécifiques qui lui confèrent ainsi une physionomie originale. Seule l’étude des rapports existant entre ces différents systèmes normatifs, à chaque étape de l’action et de l’instance, permet de clarifier les aspects procéduraux de l’action en contrefaçon de brevet d’invention et de sécuriser les justiciables dans l’exercice de leurs droits.

    Nathalie Pfalzgraf, Vulnérabilité et vices du consentement, thèse soutenue en 2015 à Strasbourg sous la direction de Georges Wiederkehr, membres du jury : François-Xavier Licari (Rapp.), Patrice Hilt    

    Un phénomène récent consiste à introduire dans le droit des notions peu juridiques et d’une grande élasticité qui donnent au juge un pouvoir d’appréciation large. Tel est le cas de la notion de vulnérabilité. Si elle n’a jamais été tout à fait absente de notre droit, plus étonnant est la prise en considération de cette notion dans la jurisprudence relative aux vices du consentement car sa place est en contradiction avec les textes du Code civil. Si ce terme a pu être utilisé, c’est que la jurisprudence a depuis longtemps détournée le sens des textes. Afin de mieux cerner cette notion, un détour par les autres institutions permettra de déterminer quel est son devenir en matière de vices du consentement. Les divers projets de réforme européens ou français du droit des obligations font également place à cette notion. Les manières envisagées démontrent cependant que son introduction dans les textes relatifs aux vices du consentement n’est pas sans poser certaines difficultés.

    halah Alsaleh, La cassation du jugement pénal : approche comparative franco-koweïtienne, thèse soutenue en 2015 à Strasbourg sous la direction de Jocelyne Leblois-Happe, membres du jury : Delphine Brach-Thiel (Rapp.), Renée Koering-Joulin    

    L’étude comparative de la cassation du jugement pénal entre les droits français et koweïtien doit s’effectuer à travers l’examen du rôle et des missions de la Cour de cassation, gardienne de la loi pénale. Elle assure le respect des droits et libertés individuels lorsqu’elle est saisie d’un pourvoi dans l’intérêt des parties. Les cours de cassation française et koweïtienne se rejoignent sur le domaine de la cassation en matière pénale (Le contrôle effectué dans le cadre du pourvoi en cassation et les conditions d’exercice de celui-ci). Il n’en va pas de même pour le mécanisme de pourvoi (l’exercice du pourvoi et la décision de la juridiction de cassation). Le droit koweïtien gagnerait en clarté et en efficacité en s’inspirant directement du droit français et en se libérant de l’influence exercée par la transposition du droit égyptien. Pour atteindre cet objectif, des propositions de réforme pour améliorer le système koweïtien de cassation sont présentées.

    Najat Alhoti, Les rôles respectifs des parties et du juge dans le procès civil en première instance : étude comparative entre le droit français et koweïtien, thèse soutenue en 2014 à Strasbourg sous la direction de Georges Wiederkehr, membres du jury : Meshal Hayat (Rapp.), Patrice Hilt et Khaled Alhendyani    

    Le procès civil est un des moyens essentiels pour le bon déroulement de la justice. Il amène une difficulté de fait et de droit à l’examen d’un juge par un ensemble des formalités qui doivent être suivies pour soumettre une prétention à un juge civil, ce qu’on appelle : une instance civile. L’objectif premier de l’instance civile est de permettre l’exercice d’une justice efficace, respectueuse du droit de chaque partie afin de créer un climat de sécurité juridique. A première vue, la répartition du rôle du juge et des parties dans le fond de l’instance civil semble simple, puisque les parties sont en chargent des faits et le juge doit rendre le droit. En réalité, l’articulation des fonctions du juge et des parties est plus complexe. Concrètement, les faits et le droit n’étant que les deux versants d’une même réalité, il est délicat de définir précisément l’étendue de la place que doivent occuper respectivement le juge et les parties. Faut-il aller dans le sens d’une extension ou d’une limitation du pouvoir du juge ? Le procès civil doit-il rester la chose des parties ? Et de même la forme de l’instance nécessite la comparaison entre les deux systèmes en essayant de connaître si ils sont arrivés à aboutir à l’objective du procès civil. Bien que les systèmes juridiques français et koweitien soit de prime abord quelque différent, l’intérêt d’une telle étude comparée réside dans le fait de faire ressortir les dysfonctionnements en matière du procès civile en premier instance, et cela notamment dans le droit koweitien. L’étude de l’instance civile française va servir de référence pour apporter des améliorations dans l’instance civile du Koweït. La procédure civile française est historiquement bien plus ancienne que celle du Koweït. C’est la loi du 14 avril 1806 qui institue le premier code de procédure civile en France alors que le Koweït n’en sera doté que bien plus tard. Il ressort que la dynamique donnée au procès civil en France et au Koweït n’est pas la même, et cela en raison de la formulation des dispositions relatives à la répartition du rôle du juge et des parties. Dans l’instance civile française, ces dispositions sont plus explicites et plus précises alors que dans l’instance civile koweitienne, elles apparaissent de manière plus implicite et plus éparse. Ainsi,« le flou » qui règne dans le procès civil koweitienne, laisse plus de place à l’intervention de la jurisprudence qui plus est n’est pas toujours cohérente. Il est alors nécessaire de combler les lacunes du système koweitien, pour garantir une meilleure sécurité juridique. Le modèle français pourrait alors constituer une source d’inspiration pour apporter des améliorations au procès civil koweitienne. Ces améliorations pourraient notamment consister à réorganiser le code de procédure civile afin de rendre plus visible les dispositions concernant la répartition du rôle du juge et des parties dans les procès de première instance. Il s’agit aussi d’apporter des précisions législatives pour expliciter et faciliter le déroulement du procès civil, en déterminant les rôles respectifs du juge et des parties dans le procès civil d’instance et d’en comprendre les implications et cela sous l’angle d’une étude comparative entre le droit français et le droit koweitien.

    Clara Hervas Hermida, La notion d’action de groupe : étude de droit comparé, thèse soutenue en 2013 à Paris 10 sous la direction de Soraya Amrani-Mekki, membres du jury : Yves-Marie Serinet (Rapp.), Xavier Lagarde et Louis Boré    

    Cette thèse vient proposer une notion d’action de groupe processuelle. Cette notion est dégagée suivant la méthode comparative. L’action de groupe est censée résoudre différents types de litiges qui mettent en cause un nombre élevé de personnes. L’étude de droit comparé montre en ce sens une notion qui semble plurielle puisqu’il existe différents modèles d’action de groupe. La manière de la concevoir diffère d’un modèle à autre. La terminologie relative à ce sujet est surabondante, souvent considérée en tant que synonyme de l’action collective, du recours collectif, des actions de classe, des procédures modèles, des jugements pilotes... En dépit de cela, il est possible de trouver une notion spécifique, ayant des caractères propres et typiques. Mais cette notion spécifique ne peut être que processuelle. Le procès est un outil de protection des droits et des intérêts juridiques et légitimes, sans importer leur nature. Il est logique que la résolution de ce type de litiges soit envisagée depuis cette perspective. De plus, c’est au niveau procédural que la protection de ce type de situations pose autant de problèmes. L’action de groupe vient alors s’inscrire naturellement dans cette discipline juridique, dévoilant une notion spécifique qui place le juge au cœur de la résolution de ce type de litiges.

    Ahad Zaky, Conflits de lois dans les contrats de commerce électronique, thèse soutenue en 2013 à Strasbourg sous la direction de Georges Wiederkehr, membres du jury : François-Xavier Licari (Rapp.)    

    L'apparition des nouvelles technologies de l'information et le développement du commerce électronique revêt une dimension potentiellement internationale. Le commerce électronique bouleverse la traditionnelle approche de la transaction commerciale. par nature, l'internet met fréquemment en scène des parties situées aux quatre coins du monde. Il s'agit d'un environnement essentiellement international. Traditionnellement, lorsque les contractants relèvent d'ordres juridiques différents, leurs rapports sont régis par le droit international privé. Celui-ci permet de déterminer d'une part quelle autorité pourra éventuellement être appelée à trancher les litiges et d'autre part, quelles règles de droit international privé régissant les contrats classiques peuvent être transposées aux contrats cyberspatiaux. en d'autres termes, il s'agit d'en vérifier l'utilité et l'efficacité dans un monde dématérialisé et qui ignore les notions des frontières et de territorialité.

    Sabrina Lavric, Le principe d'égalité des armes dans le procès pénal, thèse soutenue en 2008 à Nancy 2 sous la direction de François Fourment, membres du jury : Jean-Pierre Marguénaud (Rapp.), Jean-François Seuvic    

    Le principe d’égalité des armes a émergé, dans la procédure pénale française, sous la double influence du droit européen des droits de l’homme et de la jurisprudence constitutionnelle. Correctif du droit à un procès équitable pour la Cour européenne, l’exigence d’un équilibre des droits des parties, aujourd’hui proclamée en tête du code de procédure pénale, rencontre des difficultés d’application au procès pénal français. Les origines de common law du principe semblent s’opposer à la conception générale de l’égalité des armes adoptée par le juge français. Le rapport particulier de ce dernier à la norme européenne l’a, de surcroît, conduit à remodeler le sens et la portée de la notion en droit français. S’il tend aujourd’hui à s’imposer de plus en plus comme un principe directeur du procès pénal français, le principe d’égalité des armes semble cependant se heurter à la physionomie intrinsèque de ce dernier. Structurellement inadapté à celui-ci, il pourrait même, in fine, dans sa version « dénaturée », contribuer à profondément le déséquilibrer.

    Sébastien Chabirand, L'interprétation du droit pénal des affaires et les papiers commerciaux, thèse soutenue en 2001 à Nancy 2 sous la direction de André Vitu 

  • Loïs Dossios, L'arbitre régulateur, thèse soutenue en 2024 à Université Côte dAzur sous la direction de Jean-Baptiste Racine, membres du jury : Séverine Menétrey (Rapp.), Arnaud de Nanteuil (Rapp.), Thomas Clay  

    Juges du commerce international, les arbitres statuent sur des matières de plus en plus complexes, entremêlant intérêts privés et intérêts publics. Cette confrontation aux intérêts publics, qui peut prendre plusieurs formes, impose de s'interroger sur la capacité et le devoir des arbitres internationaux à intégrer dans leurs sentences ces intérêts publics. Intégrer et équilibrer ce type d'intérêts avec les intérêts privés revient à éprouver l'existence et la mise en œuvre d'un pouvoir régulateur arbitral. L'étude révèle que non seulement ce pouvoir régulateur existe, mais également que l'arbitre international dispose de nombreux instruments pour le mettre en œuvre.

    Caitline Kaigl, Le surendettement des particuliers à l'épreuve des droits fondamentaux, thèse soutenue en 2022 à Université Côte dAzur sous la direction de Natalie Fricero, membres du jury : Karl Lafaurie (Rapp.), Guillaume Payan (Rapp.), Véronique Bourgninaud et Mathias Latina  

    Le droit du surendettement et la notion de droits fondamentaux sont apparus au cours de la décennie 90. Consacré par la loi n° 89-1010 du 31 décembre 1989, le droit du surendettement est applicable depuis le 1er mars 1990. Si les droits fondamentaux ont été consacrés pour beaucoup d'entre eux il y a plusieurs siècles ou plusieurs décennies, l'émergence de cette nouvelle catégorie juridique en droit positif date de la même décennie.Par leur place dans la hiérarchie des normes, les textes législatifs et réglementaires composant le droit du surendettement se trouvent soumis aux droits fondamentaux consacrés par des normes à valeur constitutionnelle et/ou conventionnelle. Cependant, au-delà de cette dépendance normative, les deux matières présentent un point commun : leur rapport à l'humain. En effet, si les droits fondamentaux visent évidemment à protéger des valeurs humaines (on les appelle également les droits de l'homme), le droit du surendettement qui traite les cas d'insolvabilité des particuliers s'applique par hypothèse à une population sensible, fragile, vulnérable, souvent victime d'accidents de la vie.Le traitement des situations de surendettement repose sur un paradoxe. En effet, confiés à des commissions présidées par le préfet, les dossiers de surendettement paraissent alimenter la tendance à la déjudiciarisation. Cependant, les commissions de surendettement sont dotées de pouvoirs très étendus allant jusqu'à l'effacement total des dettes du surendetté, si bien qu'un auteur se propose de les appeler des « commissions juridictionnelles ». D'où la nécessité de vérifier si elles respectent les règles du « procès équitable », d'autant plus que les règles posées par l'article 6 de la Convention sont susceptibles de s'appliquer devant des autorités administratives.L'article 6 § 1 de la Convention européenne des droits de l'homme n'est pas la seule source de droits fondamentaux applicables au régime du surendettement. Le traitement des situations de surendettement soulève aussi de délicates questions de compatibilité et d'articulation avec l'article 8 § 1 de la Convention européenne des droits de l'homme. En effet, si les informations fournies par le débiteur surendetté à la commission de surendettement sont couvertes par le droit au respect de sa vie privée, il paraît nécessaire de redéfinir, au nom du droit au respect de la vie familiale, les droits de son conjoint, partenaire pacsé ou concubin qui, actuellement traité comme un tiers, n'a aucun accès auxdites informations. De même, soumises aux règles du RGPD, les commissions de surendettement semblent respecter les exigences de l'article 8 § 2 de ladite Convention.Cette étude soumet donc le régime du surendettement au contrôle des droits fondamentaux (1ère partie). Cependant, en appliquant des mesures telles que l'effacement des dettes, le régime du surendettement contribue aussi à l'émergence et au développement du « droit au rebond » ou à la « seconde chance », de telle sorte qu'il semble à son tour enrichir les droits fondamentaux (2ème partie), au risque de méconnaître le principe de la force obligatoire des contrats et de porter atteinte au droit de propriété.L'ambition de cette thèse est ainsi non seulement d'enrichir les futures réformes en droit du surendettement par les exigences des droits fondamentaux, mais aussi d'enrichir la catégorie juridique des droits fondamentaux et donner des clés dans le cadre de leur délicate confrontation.

    Mansour Bouaziz, Le bagne colonial dans le roman français, 1851-1938 : genèse et structure, thèse soutenue en 2019 à Western university Canada sous la direction de Odile Gannier et Geneviève de Viveiros, membres du jury : Jean-Marie Seillan (Rapp.), Nicolas Gauthier (Rapp.), Laurence Neil De Looze et Daniel Vaillancourt  

    Le personnage du forçat est omniprésent dans la littérature française du XIXe et du début du XXe siècle. La représentation du monde des travaux forcés dans les bagnes portuaires et plus tard extra-métropolitains est à la croisée de la représentation plus large de la criminalité au XIXe siècle, selon un développement historique concomitant avec l’expansion coloniale. Les faits divers, ces petits bulletins d’alerte lancés comme une basse continue sur la cité, changent la manière de percevoir la criminalité. Obéissant à une structure particulière, le fait divers va remodeler la représentation littéraire de la criminalité. C’est ici qu’intervient le personnage du forçat. En effet, jouissant d’un statut particulier (mort/vivant/revenant), il offre aux romanciers des « conditions de possibilité » inédites jusque-là dans le monde des lettres. Jean Valjean, Monte-Cristo et Chéri-Bibi, pour ne citer que les plus connus, sont devenus des modèles dans ce qu’on peut appeler le « roman de la chiourme », (sous)-genre qui se développe en France à partir de 1830. Ainsi, Valjean donnera l’archétype du « forçat innocent », le converti miraculé et la réincarnation de Jésus-Christ. Monte-Cristo sera le Vengeur par excellence, dont le parcours donnera le modèle du genre – la vengeance étant un topos inévitable de la littérature populaire du XIXe siècle et jusqu’à nos jours. Chéri-Bibi quant à lui, au début du XXe siècle, incarne un tournant dans l’histoire du genre ; il serait au roman de la chiourme ce que Don Quichotte fut pour le roman de chevalerie : une somme et un dépassement. L’étude que nous proposons, centrée sur la « genèse et la structure » du roman du bagne, est un voyage à rebours dans l’histoire de ce genre qui ne dit pas son nom.

    Cédric Chapelle, L'expertise civile à l'épreuve des droits fondamentaux, thèse soutenue en 2018 à Université Côte dAzur ComUE sous la direction de Natalie Fricero, membres du jury : Corinne Bléry (Rapp.), Guillaume Payan (Rapp.), Serge Guinchard et Jean-François Renucci  

    Les droits fondamentaux irriguent l'ensemble du droit. En tant qu'instrument privilégié de la procédure civile, l'expertise n'est pas épargnée par ce phénomène. À l'image du procès, la mesure est devenue indissociable de la notion de droits fondamentaux. Les rapports entre les deux termes peuvent toutefois être qualifiés de complexes : l'épreuve suppose à la fois leur collaboration et leur confrontation. Ainsi, les droits fondamentaux représentent un angle d'étude idéal pour dévoiler les potentiels de l'expertise, révéler ses faiblesses, l'améliorer et participer à son renouvellement. L’évolution de la notion d’expertise ainsi que l’expansion des droits fondamentaux engendrent des problématiques inédites que le droit doit prendre en compte. À côté de la traditionnelle expertise judiciaire, dont la soumission au principe d'équité n'est plus contestée, le procès accueille les expertises non judiciaires dont les régimes sont encore à définir afin d'être conformes aux droits fondamentaux. Cette mutation de l'expertise civile est due aux droits fondamentaux, qu'ils soient procéduraux ou subjectifs. L'étude n'entend pas uniquement mettre les diverses formes de l'expertise civile en concurrence, elle envisage également de les établir en tant que modèles réciproques. La présente thèse met également en évidence les différentes fonctions des droits fondamentaux dans le développement de l’expertise. D’une part, c’est leur rôle protecteur qui a été mis en avant. Cela signifie que les droits fondamentaux doivent être respectés dans le cadre du déroulement d’une mesure d’expertise tant judiciaire que non-judiciaire. Une mesure d’instruction ne pourra être qualifiée d’efficace que dans ce cas-là. D’autre part, c’est la fonction créatrice des droits fondamentaux qui a été révélée dans la présente étude. La reconnaissance des droits à l'expertise judiciaire et à l'expertise non judiciaire est le résultat d'une extension de la philosophie de certains droits fondamentaux. Ce rôle créateur participe indéniablement au développement des mutations de l'expertise civile.

    Michaël Bouru, Les préjudices environnementaux. Essai sur la dualité de l'office du juge judiciaire, thèse soutenue en 2018 à Université Côte dAzur ComUE sous la direction de Pascale Steichen, membres du jury : Mathilde Hautereau-Boutonnet (Rapp.), Thierry Le Bars (Rapp.), Gilles Martin et Laurent Neyret  

    Le juge judiciaire a l’autorité, l’art et la prudence. C’est à lui que le justiciable s’en remet lorsqu’il estime que ses intérêts sont lésés. Il doit alors avoir confiance en son personnage qui traduit l’effectivité de Justice comme la réalisation des droits de chacun. Le juge mérite cette confiance. En matière de préjudices environnementaux spécifiquement, le juge œuvre justement à une meilleure justice environnementale. Il tente alors de réaliser les droits de chacun comme ceux qui peuvent indirectement être attribués à l’environnement per se. Il participe ainsi à l’émergence d’un véritable ordre public écologique. Il démontre ainsi sa capacité à faire cesser, à réparer ou à indemniser les actions portant sur la réalisation de ces préjudices environnementaux. Malgré la naissance de ce paradigme social et environnemental évolutif où le juge participe par un effet de levier à l’évolution du Droit de la responsabilité civile, il est entravé par certains obstacles juridiques pour réaliser son office. Tantôt certains de ces obstacles sont inhérents à la matière juridique qui irradie l’action en justice, si bien que le juge n’a pas nécessairement les armes intellectuelles pour exercer son office de jurisdictio. Tantôt d’autres obstacles procéduraux l’empêchent encore de réaliser un tel office. Spécialement dans un litige où les intérêts environnementaux portés devant le juge sont propices à la sauvegarde du patrimoine commun de l’humanité et des générations futures, le juge judiciaire doit ainsi trouver un rôle éclatant dans le construction et la pérennisation d’une véritable action en justice environnementale.

    Alexandre Tourette, Responsabilité civile et neutralité de l'internet. Essai de conciliation, thèse soutenue en 2015 à Nice sous la direction de Fabrice Siiriainen, membres du jury : Philippe Brun (Rapp.), Jacques Larrieu (Rapp.), Michel Vivant et Jean-Baptiste Racine  

    Il est bien connu que la responsabilité civile appliquée aux intermédiaires techniques de l’internet gouverne bien au-delà de ses destinataires directs. Par le biais de sa fonction normative, elle peut inciter les fournisseurs d’accès et les hébergeurs à restreindre la liberté des utilisateurs du réseau. Pour cette raison, la loi a limité leur responsabilité dès le début des années 2000. Alors que le régime de responsabilité qui en découle est régulièrement au cœur de l’actualité juridique, la neutralité de l’internet fait aujourd’hui l’objet de toutes les attentions. Ce concept émergeant est présenté, tour à tour, comme la condition de la liberté sur le réseau et comme le complice des pires excès. À l’heure où sa consécration légale est proposée avec insistance, il apparaît indispensable de s’enquérir de ses interactions avec une responsabilité civile qui s’inscrit, depuis les origines, au cœur du « droit de l’internet ». La présente recherche illustre, qu’au-delà d’une opposition apparente, les deux concepts peuvent s’enrichir l’un l’autre, pour peu que l’on en fasse une lecture raisonnable. Dans cette optique, les limitations de responsabilité dont bénéficient les intermédiaires techniques épousent les contours de la neutralité. La responsabilité civile appliquée à l’internet s’en trouve éclairée d’un nouveau jour. En retour, la neutralité acquiert une considération pour les dommages qu’elle cause. Elle y gagne un caractère raisonnable qui lui était, jusqu’ici, inconnu. L’espoir est alors permis que, loin du concept destructeur parfois dénoncé, la neutralité de l’internet contribue à équilibrer les relations tumultueuses entre libertés et responsabilité sur le réseau.

    Alexandre-Guillaume Tollinchi, La capitalisation contractuelle de l'image du footballeur professionnel : aspects de droit comparé France – Italie et de droit de l'Union européenne, thèse soutenue en 2015 à Nice sous la direction de Fabrice Siiriainen, membres du jury : Nicolas Binctin (Rapp.), Massimo Coccia (Rapp.), Pierre Collomb, Margareta Baddeley et Leandro Cantamessa  

    Longtemps, le sport, pratique physique à l'opposé de toute activité intellectuelle, fut regardé avec dédain et si peu de considération par les juristes. C'était commettre une erreur au regard de la place qu'il a pris dans la vie économique et des affaires, à l'échelle internationale. Les années quatre-vingt-dix ont vu éclore des thèses en droit du sport. L'exploitation économique de l'image sportive, notamment celle du footballeur professionnel, a commencé à se sentir à l'étroit dans le cadre du droit commun. L'inadaptation fiscale pose en outre une véritable problématique au regard des enjeux de compétitivité sportive et économique. L'étude comparée des droits français et italien de la capitalisation contractuelle de l'image footballistique permet, à la lumière et sous les auspices du droit européen, de dégager les prémices d'un droit spécial de l'image sportive, un droit plus pragmatique que théorique, dont l'ambition est tant de préserver la sécurité juridique de la situation des sportifs professionnels que de poursuivre l'harmonisation juridique européenne dans une discipline d'actualité, le droit du sport. Dans le respect des grandes libertés fondamentales et des droits de la personnalité, pouvons-nous, devons-nous, capitaliser l'image footballistique ? Autrement dit, le sportif professionnel peut-il disposer d'un droit de propriété sur son image sportive et, partant, jouir d'un droit sui generis de propriété intellectuelle ? C'est là toute l'ambition de cette thèse. Pris ici en exemple, le football pourrait alors devenir le fer de lance d'autres sports-spectacles, comme le rugby.

    Eva Salomon, Le juge pénal et l'émotion, thèse soutenue en 2015 à Paris 2 sous la direction de Hervé Lécuyer, membres du jury : Antoine Garapon, Denis Salas et Édouard Verny  

    « [L]e commandement appartiendra, […] l'obéissance sera due, à un ordre qui n'a point de visage, dont on peut attendre, puisqu'il est impersonnel, qu'il interpellera sans passion et sera écouté sans colère »1219. C’est à ces fins que la procédure pénale et la pratique tentent d’évincer du jugement les émotions « passives » paralysant le raisonnement autonome du juge, ou certaines émotions « actives » non fondées sur un raisonnement logique. Mais parmi les émotions pourchassées, seules celles qui peuvent être effectivement contrôlées par leur matérialisation sont susceptibles d’être évitées et d’engager la responsabilité du juge. Au-surplus, il faut compter sur l’autodiscipline du juge en le sensibilisant au moyen de règles déontologiques. Toutefois, malgré la crainte de l’arbitraire que pourraient susciter les émotions, la bonne administration de la justice ne peut se faire nonobstant toute considération émotionnelle : le juge perçoit des émotions telles que les doutes méthodiques nécessaires au jugement et doit composer avec celles des tiers. Ainsi, au sein de l’espace laissé aux émotions, le magistrat tente de réguler celles qui survivent légitimement. Finalement renvoyé à sa condition d’être social, le juge ne peut échapper aux émotions qu’il a intégrées par sa sociabilisation. Il est le représentant des émotions sociales, restant ainsi en phase avec les valeurs qu’elles révèlent. La contribution de ces émotions à la décision est légitimée par leur représentativité. La légitimité se propage enfin aux décisions et à l’action du juge.

    Laurent Montet, Le dualisme des ordres juridictionnels, thèse soutenue en 2014 à Toulon sous la direction de Mélina Douchy-Oudot, membres du jury : Dominique d' Ambra (Rapp.), Frédéric Rouvière (Rapp.), Maryse Baudrez    

    Il ne s'agit pas de s'attarder sur la classique question de savoir si un ordre juridictionnel est mieux que deux ordres. Il y une volonté d'aller au-delà de ce qu'il y a lieu de qualifier de querelle. En effet, la question de fond portée par ce sujet repose sur le souci d'effectivité du droit et du caractère structural (voir MOTULSKY dans 'principe d'une réalisation méthodologique du droit privé") de l'autorité juridictionnelle. Dès lors, il s'agit d'appréhender en profondeur les effets escomptés par le principe de séparation des autorités puis de porter une réflexion sur les mutations qu'ils subissent

    Julie Malet-Vigneaux, L'intégration du droit de l'environnement dans le droit de la concurrence, thèse soutenue en 2014 à Nice sous la direction de Gilles Martin, membres du jury : François Guy Trébulle (Rapp.), Laurent Neyret (Rapp.), Marie Malaurie-Vignal et Marina Teller  

    Si l'intégration des exigences environnementales est inscrite dans les textes et, pour partie, dans la réalité, la relation entre les droits de l'environnement et de la concurrence demeure problématique, car les valeurs que le premier vise à protéger sont à bien des égards des valeurs "exogènes au marché". Consacré formellement, mais mal connu et souffrant d'une qualification juridique difficile à cerner, le principe d'intégration ne permet pas une intégration substantielle des droits et des politiques de l'environnement et de la concurrence. L'objet de la thèse est donc d'abord, par un travail de réflexion sur les catégories et concepts des deux disciplines, de mettre en lumière les limites de la situation actuelle. Il est ensuite de s'interroger sur les évolutions en cours, et sur les conditions susceptibles de rendre effective une régulation des marchés prenant en compte les enjeux environnementaux. L'élévation de l'intérêt environnemental et l'avènement d'un ordre public écologique sont une des voies possibles d'une telle intégration, donnant aux juges un rôle fondamental à jouer dans la conciliation des intérêts en présence.

    Marie-Pierre Schreiber, Constat d'huissier de justice et le droit à la preuve, thèse soutenue en 2013 à Nice sous la direction de Natalie Fricero, membres du jury : Serge Guinchard et Mélina Douchy-Oudot  

    Bien que non répertorié dans le code civil au titres des modes de preuve admissibles, le constat d'huissier de justice n'en demeure pas moins un outil de référence dans l'établissement de la preuve des faits juridiques. La souplesse de son régime, à laquelle participe notamment la liberté dévolue au constatant dans la relation matérielle, en fait un procédé probatoire malléalble, adapté aux situations les plus diverses. Instrument de prévention des litiges, voire de règlement anticipé de ces derniers, le constat peut aussi permettre au plaideur de satisfaire à la charge processuelle qui lui incombe de rapporter la preuve des faits au soutien de ses prétentions. A cet égard, il constitue assurément un moyen de réalisation du droit à la preuve, entendu comme celui d'imposer au juge une offre ou une demande de preuve présentant un intérêt probatoire légitime et récemment consacré par la jurisprudence sur le fondement de l'article 6 de la Convention européenne des droits de l'homme. L'absence de carcan juridique enfermant la réalisation de la mesure de constat pourrait cependant faire douter de la qualité de celle-ci. L'allégation mérite d'être éprouvée au regard de la qualité particulière de son auteur. Indifférent à la règlementation sporadique de la mesure, l'huissier de justice en garantit une réalisation licite, respectueuse des principes directeurs du procès et des droits subjectifs des tiers. Le renforcement en matière civile de la valeur probante des constatations établies par cet officier ministériel est à ce titre une confirmation officielle de leur qualité indiscutable.