Nader Hakim

Professeur
Histoire du droit et des institutions.
Faculté de droit et science politique
Institut de recherche Montesquieu
Centre Aquitain d'Histoire du Droit
Responsable de la formation :
  • THESE

    L'autorité de la doctrine civiliste française au XIXe siècle, soutenue en 2001 à Bordeaux 4 sous la direction de Michel Vidal

  • Nader Hakim, Laëtitia Marie Guerlain (dir.), Littératures populaires du droit : le droit à la portée de tous, LGDJ, une marque de Lextenso, 2019, Contextes, 216 p.  

    La 4e de couv. indique : "La littérature populaire du droit existe-t-elle ? La question peut paraître incongrue alors que le droit est un savoir spécialisé et un privilège de la communauté des juristes. Le juriste n'est-il pas celui ou celle qui maîtrise tous les textes du droit ? C'est toutefois oublier que dans les caves et greniers ou dans les bibliothèques traînent une foule de livres qui ne sont ni scientifiques, ni réservés aux juristes. C'est également faire fi d'une question essentielle qui n'est autre que le droit intéresse tout un chacun et que « nul n'est censé ignorer la loi ». De cette ambivalence relative à l'arme du droit naît un genre littéraire : les textes publiés à destination des profanes, cette littérature « populaire » en ce qu'elle n'est ni réservée aux juristes, ni forcément écrite par des juristes de profession. Il y a ainsi une littérature grise qui ne retient guère l'attention et qui pourtant véhicule ce qu'est le droit pour toute une population de professionnels divers et variés, de curieux et d'utilisateurs allant de l'artisan ou de l'architecte jusqu'à « l'homme de la rue » et qui n'ont jamais mis les pieds dans une faculté de droit, un cabinet d'avocat ou même dans un tribunal. Ni inventaire ni quête du droit dans la littérature, les études d'histoire du droit réunies dans ce volume, majoritairement issues d'un colloque organisé à la Maison française d'Oxford, se proposent ainsi d'explorer tout un continent inconnu en tentant de le cartographier, de le sonder et d'interroger son ancienneté et sa variété dans plusieurs pays européens."

    Nader Hakim, Pierre Bonin, Fara Nasti, Aldo Schiavone (dir.), Pensiero giuridico occidentale e giuristi romani. Eredità e genealogie: Eredità e genealogie, G. Giappichelli Editore, 2019, 308 p. 

    Nader Hakim (dir.), L'histoire du droit entre science et politique: [actes du colloque international, Bordeaux, 15-16 octobre 2015], Éditions de la Sorbonne, 2019, Théorie et histoire du droit, 332 p.  

    la 4e de couv. indique : "L'histoire du droit est très majoritairement pratiquée au sein des Facultés de droit par des juristes qui ont choisi de se consacrer à l'histoire de leur discipline. Ce lien intime distingue ainsi non seulement l'histoire du droit de l'histoire des facultés de lettres mais également des sciences politiques et de l'histoire des sciences. Elle est ainsi communément pensée comme neutre ou apolitique, son objectif étant d'éclairer le droit par son histoire. Issu d'un colloque qui s'est tenu à Bordeaux en 2015, cet ouvrage réunit les contributions de jeunes chercheurs français, italiens et chinois ainsi que trois historiens du droit français, états-unien et israélien. Leur thème communest en l'occurrence l'inscription politique de l'histoire du droit. En confrontant leurs regards de juristes-historiens ou de philosophes à partir d'exemples puisés dans les époques moderne et contemporaine, en interrogant leur historiographie et en entrant au coeur de l'épistémologie de leur "science", les auteurs proposent une série de travaux allant de l'Ecole de Salamanque au XVIe siècle au droit public espagnol sous Franco, tout en interrogeant leurs propres méthodes et pratiques de chercheurs. Invitation à la réflexivité, ces études montrent l'ampleur des questionnements d'une jeune recherche dans une discipline qui ne cesse de se renouveler."

    Nader Hakim, Littératures populaires du droit le droit à la portée de tous [études issues d'un colloque organisé à la Maison française d'Oxford], 2019 

    Nader Hakim, L'histoire du droit entre science et politique [actes du colloque international, Bordeaux, 15-16 octobre 2015], 2019 

    Nader Hakim, Paolo Alvazzi Del Frate, Giordano Ferri (dir.), Le nihilisme juridique, Dalloz, 2017, Rivages du droit, 205 p. 

    Nader Hakim, Jean-Marc Bahans (dir.), Le droit du vin à l'épreuve des enjeux environnementaux : histoire et actualités du droit viticole, Féret, 2015, 118 p.  

    La 4e de couverture indique : "Après avoir exploré de multiples facettes du droit et de l'histoire de la vigne et du vin, le CAHD et l'IRDAP de l'université de Bordeaux récidivent en étudiant les relations du droit, du vin et de l'environnement. Qu'est ce qu'un vin de qualité ? Quelle peut être la qualité environnementale du produit vitivinicole ? Comment le droit peut-il traduire et normaliser ces qualités dans un ordre juridique qui ne cesse d'évoluer et de s'adapter aux mutations culturelles, économiques mais également technique et scientifiques ? Ces différentes questions sont abordées dans des périodes et des perspectives diverses mais convergentes. Elles forment le fil directeur de ce livre qui entend non seulement apporter quelques réponses, mais également formuler des interrogations et ouvrir des pistes de réflexion. S'interroger sur la qualité environnementale du vin conduit à revenir non seulement sur la définition du vin, mais aussi et surtout à poser un cadre conceptuel. Le vin est d'abord un produit de consommation qu'il faut produire, conserver, acheminer et vendre. N'est-il pas alors pleinement logique que le droit qui l'encadre soit économique au sens d'une réglementation venant au premier chef réguler un marché et devant s'adapter en permanence aux besoins de la production et de l'économie comme des politiques publiques qui s'imposent historiquement ? Puisqu'il doit être consommé, le vin est un produit agricole qui doit aussi être surveillé dans un but sanitaire et social. A ce titre, la logique économique s'associe et se mêle aux politiques publiques qui tentent de protéger les populations tant de l'alcoolisme que des produits trompeurs, défectueux et dangereux. Mais qu'en est-il alors de l'environnement et de l'insertion de cette production et de cette consommation dans une perspective écologique ? A la confluence de la culture et de la nature, le vin semble à priori être un produit naturel, un don de la "nature". S'il faut bien sur une intervention humaine, le vin demeure considéré comme agricole, un produit de la terre, d'autant plus qu'il est issu d'un terroir. Est-il toutefois à mi-chemin entre nature et culture ? Il est possible d'en douter puisqu'il est fortement structuré par des représentations et des pratiques sociales qui en font le résultat complexe de façons de vivre et de techniques qui n'ont rien de "naturel" et doivent tout ou presque de l'histoire. Au sein de ce sujet vaste et complexe, les réponses du droit et des juristes ne sont nullement à négliger. Les professionnels du secteur vitivinicole trouveront ainsi dans cet ouvrage les informations les plus pertinentes, fruits de recherches récentes."

    Nader Hakim, Le droit du vin à l'épreuve des enjeux environnementaux histoire et actualités du droit viticole, 2015 

    Nader Hakim, Bernard Gallinato (dir.), De la terre à l'usine , Presses universitaires de Bordeaux, 2014, Université Montesquieu Bordeaux IV ( Droit ), 724 p.   

    Nader Hakim, De la terre à l'usine des hommes et du droit mélanges offerts à Gérard Aubin, 2014 

    Nader Hakim, Edouard Lambert, Édouard Lambert, Le droit civil et la législation ouvrière: [la fonction dynamique de la jurisprudence et l'interprétation sociologique du droit], Dalloz, 2013, Tiré à part, 100 p. 

    Nader Hakim, Le droit civil et la législation ouvrière [la fonction dynamique de la jurisprudence et l'interprétation sociologique du droit] Suivi de Du chaudron magique à la science juridique , 2013 

    Nader Hakim, Emmanuelle Burgaud, Yann Delbrel (dir.), Histoire, théorie et pratique du droit. Études offertes à Michel Vidal: études offertes à Michel Vidal, Presses universitaires de Bordeaux, 2010, Université Montesquieu Bordeaux IV ( Droit ), 1140 p. 

    Nader Hakim, Histoire, théorie et pratique du droit études offertes à Michel Vidal, 2010 

    Nader Hakim, Fabrice Melleray (dir.), Le renouveau de la doctrine française. Les grands auteurs de la pensée juridique au tournant du XXe siècle: les grands auteurs de la pensée juridique au tournant du XXe siècle, Dalloz, 2009, Méthodes du droit, 330 p. 

    Nader Hakim, Marc Malherbe (dir.), Thémis dans la cité. Contribution à l'histoire contemporaine des facultés de droit et des juristes: contribution à l'histoire contemporaine des facultés de droit et des juristes, Presses universitaires de Bordeaux, 2009, Université Montesquieu Bordeaux IV ( Droit ), 442 p.   

    Nader Hakim, De l'esprit et de la méthode des civilistes de la seconde moitié du XIXème siècle., 2008 

    Nader Hakim, Un essai de conceptualisation des fonctions de la doctrine et des juristes, 2008 

    Nader Hakim, Caroline Gau-Cabée, Olivier Descamps, La pensée juridique et le destin du code civil, Presses universitaires de France, 2008, 285 p. 

    Nader Hakim, Recherches historiques sur la science et la vie du droit, 2008, 22 p. 

    Nader Hakim, Une revue lyonnaise au coeur de la réflexion collective sur le droit social les Questions pratiques de législation ouvrière et d'économie sociale, 2007 

    Nader Hakim, Le miroir de l'autorité l'instrumentalisation de l'autorité dans la doctrine contemporaine, 2007 

    Nader Hakim, La langue du code civil, 2006 

    Nader Hakim, Julien Bonnecase historien de la science juridique, 2006 

    Nader Hakim, La contribution de l'université à l'élaboration de la doctrine civiliste au XIXe siècle, 2005 

    Nader Hakim, Les premiers traités de législation industrielle et la jurisprudence les ressources d'une influence doctrinale au Palais, 2004 

    Nader Hakim, L'autorité de la doctrine civiliste française au XIXe siècle, LGDJ, 2002, Bibliothèque de droit privé, 481 p. 

    Nader Hakim, Les interprètes du code civil au 19e siècle, 1995, 80 p. 

  • Nader Hakim, « "L'histoire n'enseigne rien.". Quelques remarques sur l'utilité de l'histoire du droit », in ZABALZA, Alexandre, GRARD, Carole (dir.), Mélanges en l'honneur du Professeur Jean-Marc Trigeaud. Les personnes et les choses du droit civil à la philosophie du droit et de l'Etat, Editions Bière, 2020, pp. 303-311 

    Nader Hakim, « L'invention juridique de la nature. Demolombe et la "nature des choses" », in Le Mans (dir.), Des racines du droit & des contentieux. Mélanges en l'honneur du professeur Jean-Louis Mestre, Éditions l'Épitoge, 2020, pp. 297-308 

    Nader Hakim, « Continuité ou rupture dans l'histoire de la pensée juridique ? Exégèse, transtextualité et positivisme du "Cours de Code Napoléon" de Charles Demolombe », in DOBIGNY-REVERSO, Anne, PREVOST, Xavier, WAREMBOURG, Nicolas (dir.), Liber amicorum, mélanges réunis en hommage au professeur Jean-Louis Thireau, Société pour l'histoire des facultés de droit et de la culture juridique, 2019, pp. 171-210 

    Nader Hakim, « Histoire du droit et politique : éviter l'affrontement, affronter l'inéluctable », in HAKIM, Nader (dir.), L'histoire du droit entre science et politique, Editions de la Sorbonne, 2019, pp. 9-27 

    Nader Hakim, Pierre Bonin, « Postmodernità e romanità del diritto : di quale eredità il pensiero giuridico ricostruisce la genealogia ? », Pensiero giuridico occidentale e giuristi romani : Eredità e genealogie, G. Giappichelli Editore, 2019, pp. - 

    Nader Hakim, Laetitia Guerlain, « Acquiring Legal Literacy by Reading : Popular Legal Literature in Nineteenth Century France », in KORPIOLA, Mia (dir.), Legal Literacy in Premodern European Societies, Palgrave Macmillan, 2018, pp. 211-252 

    Nader Hakim, « L'enseignement du droit romain dans les facultés de droit françaises à l'époque contemporaine ou la chronique d'une mort annoncée », in AUDREN, Frédéric, BARBOU DES PLACES, Ségolène (dir.), Qu'est-ce qu'une discipline juridique ? : fondation et recomposition des disciplines dans les facultés de droit, LGDJ, 2018, pp. 89-118 

    Nader Hakim, « Une lecture française de Natalino Irti : un droit humain, trop humain », Le nihilisme juridique, Dalloz, 2017 

    Nader Hakim, « Lectures de la norme communautaire sur le vin biologique du 8 mars 2012 », in BAHANS, Jean-Marc, HAKIM, Nader (dir.), Le droit du vin à l'épreuve des enjeux environnementaux : histoire et actualités du droit viticole, Féret, 2015, pp. 73-88 

    Nader Hakim, Fatiha Cherfouh, « L'histoire de la pensée juridique contemporaine : hétérogénéité et expansion », in KRYNEN, Jacques, ALTEROCHE, Bernard d' (dir.), L'histoire du droit en France : nouvelles tendances, nouveaux territoires, Classiques Garnier, 2014, pp. 117-143 

    Nader Hakim, « Léon Michoud et la doctrine de droit privé », in DUPRE DE BOULOIS, Xavier, YOLKA, Philippe (dir.), Léon Michoud, Institut universitaire Varenne, 2014, pp. 63-84 

    Nader Hakim, « L'essai dans la littérature juridique française du XIXe siècle », in GLAUDES, Pierre, LYON-CAEN, Boris (dir.), Essai et essayisme en France au XIXe siècle, Classiques Garnier, 2014, pp. 171-187 

    Nader Hakim, « Les "Institutes du droit administratif" : Gérando et l'empire du droit civil », in CHAPPEY, Jean-Luc, CHRISTEN, Carole, MOULLIER, Igor (dir.), Joseph-Marie de Gérando, 1772-1842 : connaître et réformer la société, Presses universitaires de Rennes, 2014, pp. 113-126 

    Nader Hakim, « Socialisation du droit et romantisme juridique : autour d'une controverse entre Julien Bonnecase et Paul Cuche », in GALLINATO-CONTINO, Bernard, HAKIM, Nader (dir.), De la terre à l'usine : des hommes et du droit. Mélanges offerts à Gérard Aubin, Presses universitaires de Bordeaux, 2014, pp. 139-173 

    Nader Hakim, « Les années de captivité : le professeur Jean Rivero ou la liberté en action (1939-1945) », in MELIN-SOUCRAMANIEN, Ferdinand, MELLERAY, Fabrice (dir.), Le professeur Jean Rivero ou la liberté en action, Dalloz, 2012, pp. 37-52 

    Nader Hakim, « Droit privé et courant critique : le poids de la dogmatique juridique », Le droit en révolution(s) : regards sur la critique du droit des années 1970 à nos jours, LGDJ-Lextenso, 2011, pp. 71-83 

    Nader Hakim, « La collégialité : histoire d'un mode d'organisation de la justice », in HOURQUEBIE, Fabrice (dir.), Principe de collégialité et cultures judiciaires, Bruylant, 2011, pp. 19-52 

    Nader Hakim, « Les légitimités du lock-out patronal sous la Troisième République », Histoire, théorie et pratique du droit. Etudes offertes à Michel Vidal, Presses universitaires de Bordeaux, 2010, pp. 553-582 

    Nader Hakim, « Les genres doctrinaux », La doctrine en droit administratif, Litec, 2010, pp. 147-168 

    Nader Hakim, « La science de la question sociale de Paul Pic ou les malheurs de l'hétérodoxie dans les facultés de droit », in HAKIM, Nader, MELLERAY, Fabrice (dir.), Le renouveau de la doctrine française. Les grands auteurs de la pensée juridique au tournant du XXe siècle, Dalloz, 2009, pp. 123-158 

    Nader Hakim, Fabrice Melleray, « La Belle Epoque de la pensée juridique française », in HAKIM, Nader, MELLERAY, Fabrice (dir.), Le renouveau de la doctrine française. Les grands auteurs de la pensée juridique au tournant du XX siècle, Dalloz, 2009, pp. 1-12 

    Nader Hakim, « Une revue lyonnaise au coeur de la réflexion collective sur le droit social : les "Questions pratiques de législation ouvrière et d'économie sociale" », in DEROUSSIN, David (dir.), Le renouvellement des sciences sociales et juridiques sous la IIIe République. La faculté de droit de Lyon, La Mémoire du droit, 2007, pp. 123-152 

    Nader Hakim, « La langue du Code civil », in SAINTOURENS, Bernard (dir.), Le code civil, une leçon de légistique ?, Economica, 2006, pp. 59-76 

    Nader Hakim, « Julien Bonnecase : historien de la science juridique ? », in POUMAREDE, Jacques (dir.), Histoire de l'histoire du droit. Actes des Journées internationales de la Société d'Histoire du Droit (Toulouse, 1-4 juin 2005), Presse de l'Université Toulouse 1 Capitole, 2006, pp. 291-302 

    Nader Hakim, « La contribution de l'université à l'élaboration de la doctrine civiliste au XIXe siècle », in HECQUARD-THERON, Maryvonne (dir.), Les Facultés de droit inspiratrices du droit ?, Presse de l'Université Toulouse 1 Capitole, 2005, pp. 15-33 

    Nader Hakim, « Les premiers traités de législation industrielle et la jurisprudence : les ressources d'une influence doctrinale au Palais », in LE CROM, Jean-Pierre (dir.), Les acteurs de l'histoire du droit du travail, Presses universitaires de Rennes, 2004, pp. 29-39 

  • Nader Hakim, Jean-Pierre Allinne, Luisa Brunori, Guillaume Calafat, Géraldine Cazals [et alii], « Introduction », 2024  

    Celles et ceux qui ont eu le bonheur de rencontrer Michael Stolleis (1941-2021) et Paolo Grossi (1933-2022) ont été sensibles au rayonnement de leur savoir, à leur rigueur méthodologique et à leur attention aussi rare que délicate aux travaux des collègues, notamment les plus jeunes ; autant de vertus qui en font des grands maîtres, modèles universels de l’histoire du droit en tant que science. Ils en ont fait bénéficier Clio@Themis à travers leur appartenance au comité scientifique de la rev...

    Nader Hakim, Hervé Ferriere, Charles-François Mathis, « Introduction. Quelles natures pour quelles normes ? », Clio@Thémis : Revue électronique d'histoire du droit, 2021, p. 23 

    Nader Hakim, Aurore Gaillet, Michael Stolleis, « Présentation de l'auteur et de l'article et traduction de : Loi de nature et droit naturel : deux descendants de la révolution scientifique des XVIIe et XVIIIe siècles, de Michael Stolleis. », Clio@Thémis : Revue électronique d'histoire du droit, 2021, n°20 

    Nader Hakim, « ‘La historia no enseña nada’. Algunas observaciones sobre la utilidad de la historia del derecho », Revista Mexicana de Historia del Derecho, 2020 

    Nader Hakim, « Un tableau juridique de la nature : Le discours juridique ou l’esthétique de la vérité. Un exemple au coeur du 19e siècle français », LawArt. Rivista di Diritto, Arte, Storia / LawArt. Journal of Law, Art and History, 2020, pp. 51-61 

    Nader Hakim, « Charles Demolombe y la invención jurídica de la naturaleza », Revista de Derecho Privado, 2019, n°15, pp. 89-108   

    Nader Hakim, Annamaria Monti, « Histoire de la pensée juridique et analyse bibliométrique : l’exemple de la circulation des idées entre la France et l’Italie à la Belle Époque », 2018  

    Introduction Cette recherche s’inscrit dans le cadre du travail d’un petit groupe d’historiens du droit européens qui souhaitent explorer la circulation des idées juridiques à partir d’une approche culturelle et transnationale soucieuse des pratiques intellectuelles, des institutions et des méthodes des juristes, mais également de la circulation matérielle des hommes et des supports imprimés, des savoirs et des représentations. L’objectif de ces giuristi in rete est de sortir du cadre méthodo...

    Nader Hakim, Géraldine Cazals, « Quelle histoire de la pensée juridique ?, L’histoire de la pensée juridique. Historiographie, actualité et enjeux. Actes du colloque organisé à Bordeaux (20 novembre 2015), dir. Géraldine Cazals et Nader Hakim, Clio@Themis, 14, mars 2018 », Clio@Thémis : Revue électronique d'histoire du droit, 2018 

    Nader Hakim, « Continuità o rottura nella storia del pensiero giuridico ? Esegesi, transtestualità e positivismo legalistico del Cours de Code Napoléon di Charles Demolombe », Historia et Ius, 2017, n°12 

    Nader Hakim, « Écrire l’histoire de l’enseignement du droit dans les Oflags : mémoire, témoignages et narration historique », Revue d'histoire des facultés de droit et de la culture juridique, du monde des juristes et du livre juridique, 2016, pp. 55-66 

    Nader Hakim, « Le droit romain et la démocratie : de Saleilles à Schiavone », Revue d'histoire des facultés de droit et de la culture juridique, du monde des juristes et du livre juridique, 2015, n°35, pp. 409-420 

    Nader Hakim, « Anne-Sophie Chambost (dir.), Histoire des manuels de droit. Une histoire de la littérature juridique comme forme du discours universitaire », RTDCiv. : Revue trimestrielle de droit civil, 2014, n°04, p. 975    

    Actes du colloque organisé les 28 et 29 mars 2013, Faculté de droit de l'Université Paris Descartes, LGDJ, coll. « Contextes - Culture du droit », 2014, 353 p.

    Nader Hakim, « Véronique CHAMPEIL-DESPLATS, Méthodologies du droit et des sciences du droit », RTDCiv. : Revue trimestrielle de droit civil, 2014, n°03, p. 740    

    Dalloz, Méthodes du droit, 2014, 432 p

    Nader Hakim, « Intervention autour du livre de Michael Stolleis : Histoire du droit public en Allemagne (1800-1914), Dalloz, 2014, 700 p. », Jus Politicum : Revue de droit politique, 2014 

    Nader Hakim, « Jean-Paul ANDRIEUX, Histoire de la jurisprudence. Les avatars du droit prétorien », RTDCiv. : Revue trimestrielle de droit civil, 2013, n°04, p. 915    

    Vuibert, 2012, 307 p

    Nader Hakim, « Olivier CACHARD, François-Xavier LICARI et François LORMANT (dir.), La pensée de François Gény », RTDCiv. : Revue trimestrielle de droit civil, 2013, n°02, p. 467    

    Dalloz, Thèmes et commentaires, 2013, 243 p.

    Nader Hakim, « Lauréline FONTAINE, Qu'est-ce qu'un grand juriste ? Essai sur les juristes et la pensée juridique contemporaine », RTDCiv. : Revue trimestrielle de droit civil, 2013, n°01, p. 225    

    Lextenso, 2012

    Nader Hakim, « Un essai de conceptualisation des fonctions de la doctrine et des juristes », RTDCiv. : Revue trimestrielle de droit civil, 2008, n°04, p. 635    

    L'Introduction à l'étude du droit de Hyacinthe Blondeau

    Nader Hakim, « De l’esprit et de la méthode des civilistes de la seconde moitié du XIXe siècle : l’exemplarité de Claude Bufnoir », Droits : Revue française de théorie juridique, 2008, pp. 45-75 

    Nader Hakim, « Frédéric MOURLON, Répétitions écrites sur le Code civil, contenant l'exposé des principes généraux, leurs motifs et la solution des questions théoriques », RTDCiv. : Revue trimestrielle de droit civil, 2007, n°03, p. 654    

    Paris, A. Marescq et E. Dujardin, 1846-1852, 3 vol. in-8°

    Nader Hakim, « Le miroir de l’autorité : l’instrumentalisation de l’autorité dans la doctrine contemporaine », Revue d'histoire des facultés de droit et de la culture juridique, du monde des juristes et du livre juridique, 2007, pp. 459-477  

    Résumé à venir

  • Nader Hakim, « Le « naturel » entre continuité et discontinuité dans la pensée juridique moderne et contemporaine », le 04 décembre 2023  

    Colloque organisé par Nelly Bytchkowsky, Doctorante, CMH, université Clermont-Auvergne, Victor Janin, Doctorant, IRM, université de Bordeaux et Baptiste Robaglia, Doctorant, IHD, université Paris-Panthéon-Assas.

    Nader Hakim, « Engagement et distanciation : quelle place pour la liberté académique en sciences humaines et sociales ? », le 05 octobre 2023  

    Journées d'études organisées par l'IRM, Université de Bordeaux Montaigne, le CERCCLE, Université de Bordeaux, le Centre de Recherches en Histoire de l'art, Science Po Bordeaux et le CNRS

    Nader Hakim, « Lotte e rivendicazioni - Luttes et revendications », le 13 septembre 2023  

    Colloque organisé par l'Université Paris-Nanterre, le CTAD, le CNRS, l'UNIMORE, l'Universita degli studi del Sannio et l'Université Franco italienne sous la direction scientifique de Luisa Brunori, Cristina Ciancio et Elio Tavilla

    Nader Hakim, « Digital Humanities Summer School : Theory and Practice in Law, Political Science, Economics », le 26 juin 2023  

    Semaine interdisciplinaire sur les humanités numériques organisée par l'Université de Bordeaux et l'Institut de recherche Montesquieu (UR 7434), Département Droit et transformations sociales (DETS)

    Nader Hakim, « Les bibliothèques des juristes / Law’s Libraries », le 18 novembre 2022  

    Organisé par le Groupe de recherche sur les Humanités juridiques, Université Mc Gill, Québec

    Nader Hakim, « Lectures de… n° 13 : La Cour constitutionnelle fédérale allemande. Reconstruire une démocratie par le droit (1945-1961) », le 10 novembre 2022  

    Journée d'étude organisée par Nader Hakim à l'université de Bordeaux pour la Société pour l'histoire des facultés de droit, avec l'Institut de recherches Montesquieu et le soutien de l'Institut universitaire de France

    Nader Hakim, « Les faits et le droit / Law and Facts », le 23 juin 2022  

    16e Congrès de l’Association internationale de méthodologie juridique (AIMJ) / 16th Conference of the International Association for Legal Methodology (IALM) organisé sous la direction scientifique de Mathieu Devinat, Université de Sherbrooke, Nader Hakim, Université de Bordeaux, Jean-Yves Chérot, Université d’Aix-Marseille et Alexandra Popovici, Université de Sherbrooke

    Nader Hakim, « Tirer parti des humanités numériques en droit et science politique », le 22 juin 2022  

    Organisée pour l'Université de Bordeaux par Alexis Lombart, IRM-CAHD ; Jingya Sun, IRM-CMRP et Thibaud Guillebon, IRDAP

    Nader Hakim, « Approches épistémologiques et historiographiques du droit criminel », le 21 janvier 2022  

    Organisée par Alexandre Frambéry-Iacobone et Marine Vetter, Equipe CAHD de l’IRM, Université de Bordeaux

    Nader Hakim, « Lectures de… n° 10 : Interprétation et signification à la Renaissance. Le cas du droit », le 10 décembre 2021  

    Journée du 10 décembre 2021 à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne par Xavier Prévost pour la Société pour l'histoire des Facultés de droit, avec le soutien de l’Institut universitaire de France, du Centre Aquitain d’Histoire du droit-Institut de Recherche Montesquieu (université de Bordeaux) et de l’Institut de Recherches Juridiques de la Sorbonne (Paris 1). Textes mis en ligne le 12 novembre 2022.

    Nader Hakim, « La volonté », le 09 septembre 2021  

    Colloque franco-italien organisé par le CTHDIP, Université Toulouse 1 Capitole, et le CHJ, Université de Lille / CNRS.

    Nader Hakim, « Doctoral and Post-Doctoral Students Legal History Virtual Workshop », le 24 juin 2021  

    Organisé par Nader Hakim - Bordeaux, Assaf Likhovski - TAU, et David Schorr – TAU avec The Israel Science Foundation (Grant no. 586/18), The David Berg Foundation Institute for Law and History Institut de Recherche Montesquieu / CAHD

    Nader Hakim, « A proposito di “Histoires contemporaines du droit” », le 09 juin 2021  

    Il seminario propone un dialogo sul volume di Frédéric Audren, Anne-Sophie Chambost, Jean-Louis Halpérin “Histoires contemporaines du droit” (Paris 2020).

    Nader Hakim, « La crise sanitaire de la covid 19 au prisme de l’interdisciplinarité juridique », le 26 mai 2021  

    Journées organisées par l'Association des doctorants et docteurs en Droit de l'Université de Bordeaux, avec le soutien de la Fondation Anthony Mainguené.

    Nader Hakim, « French-Brazilian Chair of Legal History », le 28 avril 2021  

    Organisé par José Reinaldo de Lima Lopes, University of São Paulo et Nader Hakim, University of Bordeaux

    Nader Hakim, « Penser l’ancien droit public », le 25 mars 2021  

    Colloque organisé par Nicolas Laurent-Bonne, Université Clermont Auvergne, (CMH, EA 4232) et Xavier Prévost, Université de Bordeaux, (Institut de recherche Montesquieu-CAHD, EA 7434) avec le Centre toulousain d’histoire du droit et des idées politiques

    Nader Hakim, « L’individu au XIXe siècle », le 24 mars 2021  

    Séminaire doctoral organisé par l’Institut de recherche Montesquieu, IRM, Université de Bordeaux

    Nader Hakim, « Le recours à la bibliométrie en histoire du droit », le 22 janvier 2021  

    Organisée par le Centre d'Histoire Judiciaire (CHJ), Université Lille 2 dans le cadre du cycle "Un livre, un auteur".

    Nader Hakim, « Doctoral and Post-Doctoral Students Legal History Workshop », le 25 mars 2020  

    Organizers : Nader Hakim, Bordeaux, Assaf Likhovski, TAU and David Schorr, TAU. Sponsored by : The Israel Science Foundation (Grant no. 586/18), The David Berg Foundation Institute for Law and History and Institut de Recherche Montesquieu.

    Nader Hakim, « "Chacun choisit son droit" : le droit sur le fil du rasoir postmoderne », Dialogues autour du nihilisme juridique, Paris, le 23 mars 2018 

    Nader Hakim, « 1819-2019 Bicentenaire du discours de Benjamin Constant », le 27 mars 2019  

    Conférence-débat organisée par Charles-Édouard Sénac, Centre d’Études et de Recherches Comparatives sur les Constitutions, les Libertés et l’État (CERCCLE - EA 7436).

    Nader Hakim, « La Renaissance dans la pensée juridique contemporaine », le 07 mars 2019  

    Colloque international organisé sous la direction scientifique de Géraldine Cazals et Nader Hakim

    Nader Hakim, « Définir l’humanisme juridique par les sources : quelques textes des XVe - XVIe siècles », le 11 janvier 2019 

    Nader Hakim, « Penser la « dégénérescence » », le 29 novembre 2018  

    Colloque organisé par l’institut de recherche en droit des affaires et du patrimoine de l’université de Bordeaux et le Musée d’Aquitaine, avec le centre aquitain d’histoire du droit et le centre Léon Duguit

    Nader Hakim, « Les écoles de pensée en droit », le 11 octobre 2018 

    Nader Hakim, « Duguit et les Amériques », le 05 avril 2018  

    Colloque international organisé par l'université de Bordeaux et l'université de La Havane

    Nader Hakim, « Networks and Connections », le 05 juillet 2017 

    Nader Hakim, « Le droit à l’ombre de la croix gammée. Etudes sur l’histoire du droit du national-socialisme », le 24 mars 2017 

    Nader Hakim, « Penser l’ancien droit privé », le 09 mars 2017  

    Colloque organisé par le Centre aquitain d’histoire du droit (IRM-CAHD)

    Nader Hakim, « Pensées et politiques réformatrices dans le domaine pénal et pénitentiaire », le 14 décembre 2016  

    L’Ecole Nationale d’Administration Pénitentiaire et le Centre Aquitain d’Histoire du droit organisent les 14 et 15 décembre 2016 les 4e journées internationales de la recherche en milieu pénitentiaire

    Nader Hakim, « Naissance d’une discipline : le droit des assurances, entre enseignement, pratique et expertise », le 18 novembre 2016  

    Manifestation organisée dans le cadre de la convention de recherche entre l’Université Paris I-Panthéon-Sorbonne et la Fédération Française de l’Assurance-FFA.

    Nader Hakim, « L’enseignement du droit dans les Oflags », le 13 mai 2016  

    La Société pour l'Histoire des Facultés de Droit, avec le soutien de l’Institut Cujas (Université Paris II Panthéon-Assas), présente une journée d'étude sur l’enseignement du droit dans les Oflags.

    Nader Hakim, « Penser l’ordre juridique médiéval et moderne », le 21 janvier 2016  

    Regards croisés sur les méthodes des juristes (I). Colloque organisé à l’École de droit de l’Université d’Auvergne

    Nader Hakim, « Éducation juridique : Le « livre à venir » dans les facultés de droit », le 26 septembre 2014 

    Nader Hakim, « Observer, normaliser et réformer la société du premier XIXe siècle », le 31 mai 2012  

    Colloque organisé par l'Université de Lille 3 (UMR 8529-IRHIS), l'Université Paris 1 (Institut d'Histoire de la Révolution française), et l'ANR Mosare (UMR LARHRA et Triangle)

    Nader Hakim, « Duguit et les privatistes », Autour de Léon Duguit. Colloque commémoratif du 150e anniversaire de la naissance du doyen Léon Duguit, Bordeaux, 29-30 mai 2009, Bordeaux, le 29 mai 2009 

    Nader Hakim, « Dogma: programme mai-oct. 2010 », le 01 octobre 2010 

    Nader Hakim, « La doctrine en droit administratif », le 10 juin 2009  

    Colloque organisé par l'AFDA et le CREAM

    Nader Hakim, « Autour de Léon Duguit », le 29 mai 2009 

  • Nader Hakim, Table ronde 2 : Liberté académique : les enjeux et conditions juridiques de la production de connaissance 

    Nader Hakim, Table ronde 2 – Liberté académique : les enjeux et conditions juridiques de la production de connaissance - Questions-réponses 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Alizée Miranda, L’impossible gouvernance mondiale en droit international public contemporain : étude du projet de réforme des Nations Unies de Grenville Clark et Louis Sohn, thèse soutenue en 2023 à Bordeaux en co-direction avec Mark Antaki, membres du jury : Natalie R. Davidson (Rapp.), Florence Renucci (Rapp.), Sarah Rigaudeau  

    L’ouvrage World Peace Through World Law de Grenville Clark et Louis Sohn, publié entre 1958 et 1973, a contribué à façonner le droit international de la seconde moitié du XXe siècle en soutenant l’idée d’instaurer une paix durable par le biais de mécanismes juridiques et coercitifs. Plus précisément, il s’agissait d’un projet de réforme de la Charte des Nations Unies instaurant un État fédéral mondial et mettant en place un plan de désarmement général et complet des États. Si ces propositions nous apparaissent aujourd’hui comme ambitieuses, elles étaient pourtant au cœur des débats politiques et juridiques de cette période.L’étude de cet échec nous permet de saisir comment le droit international s’est structuré à cette époque, tout en offrant une perspective originale sur des concepts clefs du droit tels que l’État, la souveraineté, les institutions internationales ou encore le système juridictionnel international. Cette thèse a ainsi pour objectif d’explorer les éléments qui ont façonné le droit international, à travers l’analyse de l’œuvre de Grenville Clark et Louis Sohn, et met en évidence l’influence déterminante des facteurs de confiance entre États et d’assouvissement de leurs intérêts immédiats.

    Rozenn Legal-pallaro, La personnalité morale des entités non-humaines., thèse en cours depuis 2023  

    Qu'il s'agisse des droits de la Terre-Mère en Bolivie, ceux du fleuve Wanganui en Nouvelle-Zélande, du Gange en Inde ou encore d'initiatives plus informelles telles que la création du parlement de la Loire, le phénomène de reconnaissance d'une personnalité morale aux entités non-humaines émerge au travers de l'élaboration de statuts spécifiques aux éléments naturels. À l'aune des changements environnementaux et des récentes mutations techniques, il est impératif de proposer une relecture du concept classique de personnalité morale et d'évaluer son application. Des interrogations persistent quant à la manière dont l'être humain doit interagir avec le monde naturel et les technologies émergentes. La relation entre l'homme et son environnement se doit d'être traduite de manière satisfaisante, parfois à la manière de raisonnements ancestraux. Un constat doit subsister: le lien entre nature et culture n'est pas voué à l'échec dans l'expérience d'une humanité dite moderne.

    Pauline Verdier, Les juristes entre philosophie et théorie du droit , thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Pierre-Yves Quiviger  

    Avec la volonté des juristes d'ériger le droit au rang de science, à la fin du XIXe siècle, les rapports de la philosophie et du droit se trouvent profondément modifiés. Ces changements sont d'autant plus manifestes que depuis lors, l'expression de "théorie du droit" connaît un nouvel essor. Une partie des juristes entendent en effet reléguer la réflexion philosophique sur le droit hors du droit. D'autres, au contraire, convaincus de la nécessité de ces réflexions pour le progrès de la science du droit, encouragent les études philosophiques de leur discipline. Ainsi s'affrontent théoriciens et philosophes du droit. Leurs convictions respectives influencent fortement leur rapport au droit : d'un côté, la majorité des théoriciens entendent se limiter à une approche formelle de la règle de droit. De l'autre, les philosophes ont une attitude bien plus critique eu égard au contenu des règles de droit. L'importance des événements qui s'ensuivent – notamment le choc que constituent les deux guerres mondiales parmi les juristes – sont autant d'obstacles tantôt à l'une, tantôt à l'autre position. Les rapports de force en sont ainsi constamment modifiés au cours de la période.

    Marco Mellina, La polarisation du débat doctrinal occidental face au droit et à l’État soviétiques (1917-1957), thèse soutenue en 2023 à Bordeaux, membres du jury : Stefano Vinci (Rapp.), Maria Filatova (Rapp.), Marie-Élisabeth Baudoin (Rapp.), Hugo Flavier  

    L'analyse de la pensée de la doctrine juridique occidentale entre 1917 et 1957 en ce qui concerne l'étude du droit et de l’État soviétique révèle un profond besoin d'étudier la relation entre une doctrine particulière et la culture politique dans laquelle elle opère. Le changement notable du droit et de l'État auquel les bolcheviques d'abord et les Soviétiques ensuite prétendaient procéder a fini par avoir une influence importante sur la pensée juridique occidentale, tout comme l'idéologie politique marxiste-léniniste a eu une influence sur la culture politique occidentale. Dans sa réception des conceptions soviétiques du droit et de l'État, la doctrine juridique occidentale de cette période s’est d’emblée scindée en deux écoles de pensée : d'une part, il y a ceux qui tentent de minimiser les changements apportés par les Soviétiques afin de normaliser le discours sur le droit soviétique et l'État soviétique, notamment parce qu'ils partagent au moins certains de ses objectifs politiques ; et, d'autre part, il y a ceux qui diabolisent le droit soviétique et l'État soviétique en raison de leur opposition politique. Ainsi, depuis les premières années postrévolutionnaires, on a pu observer une polarisation du discours juridique occidental, qui s’est progressivement accentuée jusqu’à sa forme établie à partir de la seconde moitié des années 1950, et qui finira par refléter la culture politique occidentale issue de la guerre froide.

    Alexandre Frambéry-Iacobone, La recherche de l'intention en droit pénal contemporain (XIXe-XXe siècles), thèse soutenue en 2022 à Bordeaux en co-direction avec Marie Manikis, membres du jury : Georges Martyn (Rapp.), Annamaria Monti (Rapp.), Hugues Parent et Mathieu Soula  

    L'appréhension de l'intention peut nous sembler excessivement simple, de même que sa définition. Nous pourrions dire que l'intention, c'est ce que nous voulons, dans notre for intérieur, sans nécessairement attendre que se produise une extériorisation. Dans cette hypothèse, l'intention est éminemment personnelle, mais également immatérielle, puisqu'elle ne dispose pas d'ancrage dans le monde sensible à ce stade. De la même manière, nous pourrions considérer que l'action intentionnelle correspondrait à un acte déterminé, causé avec une volonté elle aussi déterminée. Ici, l'action sort du for intérieur pour pénétrer le for extérieur. L'entrée dans le monde tangible est d'ailleurs une condition pour que le droit commence à s'intéresser aux intentions, là où la religion - par exemple -, peut se contenter de pensées impures pour passer à l'action. Seulement, une fois que nous avons posé ces éléments, si nous voulons gratter ce vernis pragmatique, la situation se corse : en somme, nous avons tout dit, et rien dit à la fois. En effet, qu'est-ce que la volonté ? Comment prouver l'intention ? Peut-on penser le droit criminel sans intentionnalité ? Voilà quelques questions, parmi d'autres, qui peuvent se poser, à plus forte raison dans un système légaliste. Aussi délicate à appréhender soit-elle, l'intention a pourtant su se lover dans notre législation pénale. Sur le constat d'une absence de définition opérante, qu'elle soit législative, jurisprudentielle ou doctrinale, il peut donc nous sembler intéressant d'adopter une approche historique pour essayer de comprendre et maîtriser les soubassements idéologiques qui ont pu œuvrer pour que s'impose une telle notion. En outre, un travail concret sur la manière dont la justice peut se saisir de la question intentionnelle doit s'imposer, en mobilisant des sources archivistiques, des entretiens avec des professionnels de la justice, ou en analysant les propos doctrinaux sur le sujet, entre autres. Finalement, c'est une fois que nous essayons de comprendre concrètement ce que peut être l'intention que nous constatons son statut éminemment fugace, presque évanescent, et que nous pouvons nous interroger sur la compatibilité de la notion avec la construction concomitante d'un droit pénal soumis à certains principes cardinaux, comme le principe de la légalité criminelle.

    Nicolas Llesta Ferran, La doctrine du XIXe siècle et l’individualisme juridique : discours des juristes sur l'ordre social contemporain, thèse soutenue en 2022 à Bordeaux, membres du jury : Frédéric Audren (Rapp.), Caroline Gau-Cabée (Rapp.), Géraldine Cazals, Annamaria Monti et Romy Sutra  

    La promulgation du Code civil en 1804 n’a pas conduit uniquement à la réorganisation du droit civil français, mais aussi à l’institutionnalisation d’un tout nouvel ordre social. Ses rédacteurs, puis la doctrine du XIXe siècle réalisent, notamment par l’intermédiaire de cette oeuvre, un véritable compromis idéologique entre la pensée révolutionnaire et celle de l’Ancien Régime. Par leurs interprétations, ils mettent fin à la Révolution, tout en sauvegardant de nombreux éléments issus de l’Ancien Régime. C’est ainsi que se côtoient une influence janséniste et un modèle familial traditionnel, avec une perception mécaniciste de l’individu et un jusnaturalisme au spiritualisme éclectique. Il en résulte un discours individualiste juridique moins libéral que disciplinaire ou coercitif, trouvant sa justification dans une théodicée qui tend à faire la promotion d’un nouvel idéaltype individuel, comportemental et moral. Ce nouvel idéaltype nous semble être un témoin clef du combat anthropologique qui se joue tout au long du XIXe siècle : l’idéal individuel et social passe du notable d’inspiration nobiliaire sous l’Empire à un orléanisme à tendance bourgeois sous les régimes suivants, avant de se conclure par l’avènement d’un ordre social pleinement bourgeois qu’à la fin du siècle, pendant la Belle Époque.

    Joaquim Verges, Transformations technologiques et modernisations juridiques , thèse en cours depuis 2022  

    La modernité est définie par le philosophe Bruno LATOUR comme une nouveauté, une accélération, une rupture, une révolution. En d'autres termes, cette notion est assimilable à un progrès infini, inarrêtable. Notre thèse entend explorer les interactions entre les innovations technologiques et la science juridique à l'époque contemporaine (1769-1980). Cette dernière constitue en effet une période d'intense modernisation et d'accélération des transformations techniques, sociales et économiques qui ne peuvent que transformer le droit comme ensemble de règles mais également comme pratique professionnelle et science. A titre d'exemple, la loi du 12 juillet 1865 créant les chemins de fer d'intérêt local donne compétence aux communes et aux départements le soin d'établir des chemins de fer, célèbre invention technique du XIXe siècle, dans les zones rurales françaises. Mais encore, le juriste François GENY, dans son ouvrage "Des droits sur les lettres missives' (1911), élabore une véritable théorie juridique relative à l'établissement d'un système postal français. Parallèlement à l'étude du droit (législation, jurisprudence, doctrine) et du rôle joué par les juristes dans l'adaptation du droit au développement des technologies au sein d'une société qui s'industrialise, il semble intéressant de compléter l'approche historique d'un tel sujet par la mobilisation d'autres disciplines telles que l'économie et la philosophie. La première viendra enrichir la compréhension générale du contexte socio-économique de l'époque contemporaine fondé sur un système industriel capitaliste. La seconde permettra d'éclairer notre approche quant aux conséquences de l'inarrêtable progrès technique sur l'évolution du droit et de la société, cette dernière se transformant progressivement en "société technicienne" selon l'expression du philosophe Jacques ELLUL. Notre étude débute en 1769 avec ce qui est sans doute la plus célèbre invention technique, à savoir la machine à vapeur développée par l'ingénieur écossais James WATT. Elle se clos avec un nouveau cycle d'innovations technologiques qui n'est autre que l'informatique qui constitue une transformation technologique majeure de la fin du XXe siècle.

    Léo Brun, Les juristes français et le Japon (1854 – 1945), thèse en cours depuis 2022  

    Dans un monde où les puissances occidentales dirigent la gestion des relations internationales, les juristes français mettent les voiles en direction du pays du soleil levant afin de devenir dans cette seconde moitié du XIXe siècle, l'avant-garde de la réforme du droit japonais. Leurs périples sont nombreux dans un pays qui sort à la fois d'un isolement de plusieurs siècles et en même temps d'une période féodale tout aussi longue. Leurs avis divergent parfois et convergent souvent, de telle sorte que la modernisation du droit japonais est largement envisagée par des auteurs qui possèdent alors des fonctions qui leur permettent de faire entendre leurs voix. Les récits se multiplient ainsi tant en droit que dans d'autres domaines et nos juristes deviennent ainsi les conseillers de la réforme de la société dans son ensemble et du droit en particulier. Au sein d'un pays qui a besoin de se métamorphoser afin de préserver son indépendance, nos Français jouent un rôle majeur dans le legal transplant qui s'opère depuis les droits occidentaux, mais également dans la conception du droit japonais et dans sa perception en France. Ils sont ainsi de véritables chevilles ouvrières de la circulation des idées et des représentations de l'autre en France et au Japon. Qu'ils soient avocats (comme Georges Bousquet), historiens du droit (comme Georges Appert) ou encore professeurs de droit (comme Gustave Boissonade), leurs récits qui se veulent scientifiques produisent à la fois des effets dans la législation et plus généralement dans le droit, mais deviennent surtout les fictions qui seront narrées encore longtemps jusqu'à nos jours.

    Pauline Girard, La circulation du droit civil entre la France et l'Argentine à l'époque contemporaine, thèse soutenue en 2021 à Bordeaux sous la direction de Sebastián Picasso, membres du jury : Aida Rosa Kemelmajer de Carlucci (Rapp.), Rafael Encinas de Muñagorri (Rapp.), Laëtitia Marie Guerlain, Annamaria Monti et Horacio Roitman  

    Depuis 1816 au moins, l’Argentine et la France entretiennent des relations tant juridiques que culturelles. Si l’existence de ces échanges semble faire l’objet d’un consensus, ils ne sont toutefois étudiés que sous l’angle d’une influence ou d’un rayonnement français en Argentine. Or, ce raisonnement revient à réduire cette relation à un simple flux d’idées entre un pays exportateur, la France, et un pays importateur, l’Argentine. Or, c’est méconnaître à la fois les particularités de toutes circulations et le cas particulier de l’Argentine. S’il est vrai que cette relation est asymétrique, elle n’est pas pour autant dépourvue de réciprocité ; Les juristes français s’intéressent pour des raisons sociales et techniques à certaines partie du droit civil argentin et ce de façon discontinu au cours des deux siècles passés. Pour mieux comprendre cette relation complexe il est apparu nécessaire de réaliser dans un premier temps une histoire contextuelle de cette circulation juridique, qui se traduit par une étude des points de connexion juridique, historique, économique et sociale existant entre ces deux pays, et qui s’illustre notamment à travers des études biographiques et le dépouillement de revues juridiques françaises et de droit comparé. Au cours de cette contextualisation, une circulation culturelle entre la France et l’Argentine s’est peu à peu dessinée permettant d’envisager une circulation juridique. Celle-ci est perceptible tant au sein de la législation civile que de la pensée juridique. L’Argentine lors de la rédaction de son Code civil a mobilisé des références françaises dans un objectif d’appropriation et de modernisation. Néanmoins, au fil des années, l’utilisation du droit civil français va se modifier et diminuer au sein de la pensée juridique argentine. De l’autre côté de l’Atlantique, la doctrine française est quant à elle modérément réceptive au droit argentin avec néanmoins un nouvel intérêt pour l’unification des Codes civil et commercial de 2015. En somme, la circulation des idées juridiques entre la France et l’Argentine est à la fois un produit historique et un instrument entre les mains des juristes.

    Claire Vachet, Le droit saisi par l'anarchisme. Étude du discours des militants libertaires (1870-1926), thèse soutenue en 2020 à Bordeaux, membres du jury : Anne-Sophie Chambost (Rapp.), Céline Pauthier (Rapp.), Xavier Prévost, Jérôme Henning et Guillaume Richard  

    Entre 1870 et 1926, la critique que les anarchistes formulent à l’égard de l’État embrasse celle du droit, et les thèmes qu’ils abordent dans ce domaine sont vastes. Du rejet du contrat social, à celui de la loi, en passant par l’histoire du droit et de l’État, le droit étatique est, pour eux, un ennemi désigné. Les militants pensent alors l’anarchie en contradiction avec ce dernier. L’architecture normative de l’ordre libertaire qu’ils appellent de leurs vœux confère une large place à l’association libre des individus et au consentement de chacun à la norme. Or, elle repose aussi en grande partie sur des fondements naturalistes : leurs références aux sciences naturelles, conjuguées avec les sciences sociales alors naissantes, conduisent les militants à justifier l’anarchie à l’appui des vérités scientifiques admises à leur époque. Les allusions à la nature, au droit naturel et à la morale font de l’ordre libertaire un édifice fortement normatif qui pourrait le rapprocher du droit étatique auquel pourtant il s’oppose. L’étude du discours sur le droit des militants anarchistes pendant la période 1870-1926, à travers le dépouillement des ouvrages et de la presse de propagande, permet de mettre en lumière cette ambivalence. Bien que les juristes résument souvent l’anarchisme à la propagande par le fait, et le réduisent à l’anomie, l’historiographie récente de la pensée juridique tend à affirmer le contraire. Cette thèse démontre ainsi la présence complexe, à la fois implicite et explicite, du droit dans la pensée libertaire.

    Rafael Suguimoto Herculano, Le pouvoir du droit : la doctrine à l'ère du scientisme juridique (approches historiques comparées entre la France et le Brésil), thèse soutenue en 2020 à Bordeaux sous la direction de José Reinaldo de Lima Lopes, membres du jury : Pierre Bonin (Rapp.), Andréa Slemian (Rapp.), Géraldine Cazals, João Paulo Garrido Pimenta et Annamaria Monti  

    L'examen de la doctrine juridique de la fin du XIXe et du début du XXe siècle laisse entrevoir un décalage entre, d'une part, une ambition affichée - intégrer l'apport du scientisme dans une approche renouvelée du phénomène juridique - et, d'autre part, les productions auxquelles ce dessein a pu donner lieu, qui semblent encore très largement tributaires des cadres de pensée de la modernité. Les tentatives de rétablissement de l'antique autorité de la doctrine au moyen d'une rénovation méthodologique et scientifique ont ainsi, paradoxalement, contribué à renforcer le poids exercé par le pouvoir politique sur la production et l'interprétation du droit. C'est ainsi que les développements des juristes de l’école scientifique ont très largement façonné et consolidé une conception instrumentale du droit dans les sociétés contemporaines. L'analyse de la doctrine française et brésilienne de cette période montre que les problématiques rencontrées s'inscrivent dans des cadres de pensée plus large, renvoyant à des paradigmes ayant présidé à la formation de l'État moderne et des sociétés contemporaines. La comparaison de la pensée juridique, en France comme au Brésil, apporte de précieux éclairages sur des phénomènes complexes associant droit, science et modernité juridique. Pour que cette recherche porte tout ses fruits, il paraissait indispensable d'étudier, outre les productions doctrinales dans son leur domaine juridique propre, les enjeux sociaux dans lesquels ces dernières s'insèrent, et ce à la lumière du contexte historique spécifique de chaque pays. L'étude de ce moment particulier de l'histoire de la doctrine juridique, dans laquelle droit et science sont associés d'une façon jusqu'alors inconnue, est essentielle à la compréhension des relations entre droit et modernité, inaugurant un nouveau modèle de pensée qui est toujours le nôtre.

    Adam Belkadi, La norme islamique au Maroc sous le protectorat français de 1912 à 1956., thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Baudouin Dupret  

    Depuis le VIIème siècle la norme islamique a connu des évolutions importantes. Au cours du XIXème siècle et le début du XXème siècle, les orientalistes se sont emparés du droit musulman comme un objet de recherche et l'ont intégré à la littérature juridique occidentale. D'une part les premiers manuels étaient consacrés à la présentation générale de l'Histoire et des Institutions du droit musulman, d'autre part des travaux ont pris pour objet des questions techniques et plus précises. Cependant cette vaste entreprise de théorisation du droit musulman s'est heurtée à des problèmes de méthodes liée parfois à l'incompréhension et l'altération des logiques propres du droit musulman. Dans le cadre de cette thèse ce qui nous intéresse est d'étudier la construction du droit musulman au Maroc pendant le protectorat français entre 1912 et 1956 à partir des documents d'archives des tribunaux du Chra`. Notre sujet doit être abordé à l'aune des spécificités du droit musulman tel qu'il est appliqué au Maroc afin de comprendre le mouvement de positivisation de ce droit pendant cette période . Notre travail est d'appréhender les mutations du droit musulman au Maroc sans être focalisé sur une influence particulière. Nos sources de travail premières et essentielles sont les documents d'archives des tribunaux du Chra`. Nous étudierons notre sujet à travers une approche anthropologique indispensable pour cerner les transformations du droit musulman tel qu'il était pratiqué et pensé par ses acteurs locaux. L'objectif est d'enrichir l'historiographie relative au droit en contexte colonial mais également celle relative au droit musulman et ses propres évolutions.

    Victor Janin, La police du discours juridique , thèse en cours depuis 2019  

    Transmis manuellement

    Prune Decoux, French Readings in Law Reviews : Les lectures américaines de la doctrine juridique française (1870-1945), thèse soutenue en 2019 à Bordeaux, membres du jury : Jean-Louis Halpérin (Rapp.), David M. Rabban (Rapp.), Xavier Prévost, Anne-Sophie Chambost et Christophe Jamin  

    Alliés et amis de longue date, la France et les États-Unis n'ont cessé d'entretenir des relations depuis la Déclaration d'Indépendance de 1776. Néanmoins, ces échanges ont toujours été réputés extérieurs au domaine juridique, considéré comme inévitablement borné au champ national. Toutefois, l'examen approfondi des revues juridiques universitaires, entre la période 1870 et 1940, démontre la présence indéniable des juristes français dans la pensée juridique américaine, au travers des notes de bas de page, de comptes rendus d'ouvrages ou de la parution d'articles originaux. Grâce à la constitution d'une base de données et à des outils relevant de la bibliométrie, de l'analyse de réseau ou encore de l'iconographie, il a été mis en avant des usages fort différenciés de la référence française. Ces derniers remettent en question la question monolithique de l"influence" pour laisser transparaître une "circulation des idées" soumise à des processus de sélection et à l'emploi de voies de communication balisées.

    Antoine Sené, Dans les tranchées du droit. : Les professeurs de droit et la Grande Guerre (1914-1929), thèse soutenue en 2018 à Bordeaux, membres du jury : Florent Garnier (Rapp.), Catherine Fillon (Rapp.), Xavier Prévost, Anne-Sophie Chambost et Frédéric Audren  

    Cette thèse traite de l'état de la pensée juridique française pendant la période de la Première Guerre mondiale. Il s'agit d'abord d'expliquer quelles sont les formes d'engagement, aussi bien militaires qu'idéologiques, des enseignants juristes pendant le conflit. Il s'agit ensuite de rendre compte des enjeux juridiques que posent le conflit. Enfin, il s'agit de montrer l'influence de ce contexte particulier sur les débats doctrinaux qui ont lieu pendant et après le conflit. Ces recherches ont ainsi pour but de déterminer quelles sont les conséquences de la Grande Guerre sur la pensée juridique française.

    Kévin Brémond, Une histoire politique des facultés de droit : l'image des facultés de droit dans la presse quotidienne d'information nationale sous la Troisième République (1870-1940), thèse soutenue en 2018 à Bordeaux, membres du jury : Anne-Sophie Chambost (Rapp.), Catherine Fillon (Rapp.), Serge Dauchy et Xavier Prévost  

    La Troisième République marque un tournant dans la réorganisation des Facultés de droit en France. Le champ institutionnel est révélateur des bouleversements que connaît l’enseignement juridique à l’aune du nouveau régime, alors qu’il était précédemment emprisonné dans les cadres napoléoniens du début du XIXe siècle. C’est ainsi que l’on assiste à la création, certes contenue, mais significative et inédite de nouveaux établissements publics d’enseignement juridique, comme à Bordeaux ou encore à Lyon. En outre cette province, acclimatée à l’ombre de sa grande sœur parisienne, commence alors à s’aventurer en pleine lumière, impulsant ainsi une nette évolution du paysage universitaire. Mais plus significative encore est une cascade de réformes qui portent sur les diplômes –licence et doctorat– ou encore la mutation des programmes, comme en témoigne l’irruption dans les facultés du droit public ainsi que de l’économie politique, et les nombreuses hésitations par rapport à la jeune sociologie. Les facultés de droit se doivent aussi de relever le défi de la fin du monopole public de l’enseignement juridique, avec la création des facultés libres. Cette brèche, voulue par les catholiques mais aussi par les protestants en quête d’assise dans une société de plus en plus anticléricale, fait voler en éclat le monolithe où l’Etat conservait un quasi-monopole pour enseigner son droit. Ces mutations institutionnelles se prolongent d’ailleurs sur le terrain social, avec la densification des acteurs de l’Université, tant du point de vue du personnel enseignant que de celui des effectifs estudiantins. Même si cette dernière n’est en rien comparable à la massification de l’après mai 1968, elle marque néanmoins une évolution importante dont les répercutions dépassent la simple augmentation des effectifs et ses conséquences logistiques. C’est le visage même de l’Université qui en prend la marque, et ceci est particulièrement vrai dans les Facultés de droit, très touchées par le phénomène. Ainsi l’enseignement est contraint de remédier au manque croissant de personnel et les établissements de faire face à des étudiants de plus en plus turbulents et prompts à la revendication, comme en témoignent par exemple les affaires Lyon-Caen, Scelle ou encore Jèze, qui attisent les tensions politiques au sein de la Faculté de droit de Paris, mais également de celles de provinces. Enfin c’est dans le champ de la culture universitaire que des changements significatifs se font sentir. Alors que la défaillance universitaire est pointée du doigt après la défaite de Sedan, que dans l’Entre deux Guerres, le professeur bordelais Julien Bonnecase souligne dans Qu’est-ce qu’une Faculté de droit ? (1929), que celles-ci sont souvent accusées de se situer « entre le ciel et la terre »1, l’heure est aussi à la réflexion sur l’enseignement juridique. Les pesanteurs d’un enseignement « vieux style » sont ainsi de plus en plus contestées, précipitant la faculté juridique dans une crise profonde qui n’aura pas trouvé de résolution à l’aube du second conflit mondial. L’histoire institutionnelle des facultés de droit, matière explorée depuis de nombreuses années, peut donner l’image d’une certaine vivacité puisqu’elle utilise en bonne part les sources internes aux établissements. D’autres travaux, notamment ceux de Marc Milet, prennent le parti d’étudier les débordements de l’institution vers le monde extérieur, dans le cas présent l’investissement des professeurs en politique. Mais on peut également se poser la question de la perception par la société de l’activité facultaire.

    Juan Fernando Arguijo hoyo, Les doctrines française et mexicaine face aux révolutions. XIXe-XXe siècles., thèse en cours depuis 2018 en co-direction avec Oscar Cruz barney  

    Le concept de révolution a été défini par les philosophes des sciences tel qu'un bouleversement de la tradition, notamment Thomas S. Kuhn. En revanche, d'un point de vue juridique, les constitutionnalistes ont défini le phénomène comme une 'violation majeure de la constitution'. Il n'en reste pas moins que ce concept a suscité des controverses telle que 'à partir de quel moment un phénomène révolutionnaire devient du droit ?' Ainsi, deux courants majeurs se sont imposés : celui des opposants a la saisine par le droit du concept de révolution, d'un côté, et de l'autre le courant des défenseurs. Cette pensée politico-juridique a été reprise par d'autres pays. Au Mexique, les chefs de l'Indépendance de 1821 se sont inspirés de la Révolution française de 1789 ; de même les constituants de ce nouveau pays ont repris les idées des révolutionnaires français. Ce qui permet de poser la question de savoir si ce phénomène a été une simple indépendance ou une révolution, en utilisant une perspective juridique.

    Charles Guillorit, La liberté littéraire en France et en Tchécoslovaquie au second XXe siècle, thèse en cours depuis 2018 en co-direction avec Petr Agha  

    Histoire juridique comparée de la liberté littéraire en France et en Tchécoslovaquie au second XXe siècle (1944-1989). Étude sur l'évolution de l'arsenal juridique et administratif des deux États (contexte d'élaboration et d'adoption notamment), ce par analyse comparée de l'efficience de l'ensemble normatif sur la jurisprudence, mais également sur la pratique littéraire et éditoriale.

    Perle Gobert, La genèse de la propriété industrielle en France, thèse soutenue en 2015 à Bordeaux, membres du jury : Pierre Bonin (Rapp.), Mathieu Soula (Rapp.), Xavier Prévost  

    Le droit de la propriété industrielle peut apparaître comme un droit assez récent dans le pay-sage juridique français, mais ce présupposé n’est qu’un leurre. Sa présence est attestée dès le commencement des pratiques artistiques et artisanales pendant l’Antiquité. La prise de conscience de son existence et de son utilité au sein de la société a toutefois été exacerbée au XVIIIe siècle, notamment lors de la révolution française de 1789, moment de sa construc-tion et de sa reconnaissance juridiques.Le droit de la propriété industrielle, à partir des événements révolutionnaires devient en effet l’enjeu d’une élaboration aussi bien intellectuelle que juridique. De nombreux débats de la part des créateurs et inventeurs font rage auprès des institutions politiques afin que ce droit soit reconnu et normalisé. L’aboutissement de ces combats intellectuels, grâce aux multiples ré-flexions de la doctrine et de la jurisprudence transforme le droit de la propriété industriel en un droit normatif s’inscrivant dans l’ordonnancement juridique.Au-delà de cette organisation législative, le droit de la propriété industrielle est également le sujet de nombreuses interrogations quant aux circonstances politiques et économiques qui ont permis son éclosion. Le droit de la propriété industrielle se module selon l’ensemble des lois, des jurisprudences, de la doctrine, de la politique et de l’économie qui tente de lui donner des structures juridiques stables. Il s’affirme comme un droit protéiforme, dont la portée na-tionale relative aux inventeurs et aux créateurs dans la reconnaissance de leur droit, prend une dimension internationale, aspirant à organiser et harmoniser les relations économiques des Nations.

    Pierre-Nicolas Barenot, Entre théorie et pratique : les recueils de jurisprudence, miroirs de la pensée juridique française (1789 - 1914), thèse soutenue en 2014 à Bordeaux, membres du jury : Serge Dauchy (Rapp.), Jean-Louis Halpérin (Rapp.), Frédéric Audren, Olivier Descamps et Xavier Prévost  

    Pionniers des études jurisprudentielles contemporaines, fondateurs des plus célèbres maisons d'éditionjuridique française, inventeurs de nouveaux genres littéraires et doctrinaux, les arrêtistes du XIXe siècle demeurent néanmoins encore largement méconnus. Au sein de leurs recueils de jurisprudence, Jean-Baptiste Sirey, Désiré Dalloz et leurs nombreux collaborateurs, concurrents et successeurs, ont pourtant été des acteurs à part entière d'une pensée juridique française trop souvent réduite aux seuls auteurs de la doctrine. Entre théorie et pratique, l' « arrêtisme » contemporain a ainsi formé, de la Révolution jusqu'aux années 1870, un mouvement majeur de la littérature et de la pensée juridiques. Sur cette période, arrêtistes et commentateurs de la doctrine se sont en effet âprement affrontés sur le terrain épistémique et éditorial, opposant travaux et discours sur la jurisprudence, et luttant pour le monopole des études jurisprudentielles. A partir des années 1880 toutefois, l'arrivée massive des universitaires au sein des recueils de jurisprudence va marquer la fin de l'arrêtisme des praticiens. A la Belle Epoque, les auteurs de l' « Ecole scientifique » qui entendent renouveler l'étude et la science du droit s'emparent à leur tour activement de la jurisprudence ; présenté comme un rapprochement salvateur entre l'Ecole et le Palais, le « projet jurisprudentiel » des professeurs va toutefois contribuer à détacher les recueils d'arrêts de la culture praticienne dont ils étaient originellement issus. Il ressort de cette étude une relecture de l’histoire intellectuelle des recueils d’arrêts et des arrêtistes, dont l’historiographie classique en a dressé un portrait partiel, sinon partial.

    Fatiha Cherfouh, Le juriste entre science et politique , thèse soutenue en 2010 à Bordeaux 4 sous la direction de Marc Malherbe  

    La Revue générale du droit, de la législation et de la jurisprudence en France et à l’étranger naît en 1877, sous l’égide de Joseph Lefort, et paraît jusqu’en 1938. Entouré de professeurs et praticiens, français et étrangers, cet avocat parisien place la revue sous le signe de l’ouverture disciplinaire et géographique. Elle sera l’un des principaux périodiques juridiques de la Troisième République, et en constitue un observatoire privilégié car son étude contribue à l’histoire de la pensée et des doctrines juridiques de cette période. Elle met à l'épreuve la notion de représentativité doctrinale, car si elle accueille des grandes signatures, elle est surtout la tribune d’une doctrine peu étudiée par l’historiographie contemporaine. Les rapports de ces auteurs à leur environnement, par exemple l’évolution du droit civil ou pénal, la Première Guerre mondiale, la montée du socialisme et de l’interventionnisme étatique, impriment à la revue un caractère tantôt original, tantôt archétypal. Un projet est au coeur du recueil : l’avènement d’un juriste scientifique, au discours savant empreint de neutralité, et à la méthode rejetant l’exégèse et promouvant l’histoire et le droit comparé. Le bilan de la mise en oeuvre de ces préconisations est plus que mitigé : elles se heurtent à la réalité d’un discours teinté d’opinions politiques et à la volonté des juristes d’être les principaux inspirateurs du droit. Ces derniers entendent en effet influencer la marche de la société, en prônant un réformisme juridique ou en adoptant une forme de conservatisme. La vocation politique des juristes semble alors empêcher que soit concrétisé leur projet d’être scientifiques.

  • Marianne Abdalla, Recherche sur la souveraineté du Vatican, thèse soutenue en 2019 à Bordeaux sous la direction de Fabrice Hourquebie, membres du jury : Richard Ghevontian (Rapp.), Tania Groppi (Rapp.)  

    La spécificité de la Cité du Vatican est indéniable puisque sur le plan international la souveraineté est celle du Saint-Siège. Une étude constitutionnelle approfondie sur le fonctionnement interne du pouvoir, le système juridique et la gestion administratif du territoire, permet d'analyser le concept de la souveraineté. La souveraineté pontificale est une notion aussi propre à l'Église catholique. Il s’agit d’une souveraineté reposant sur deux volets, une autorité religieuse et un pouvoir temporel. Cette recherche en droit constitutionnel ne peut pas séparer les deux aspects, et se doit respecter la distinction. A la lumière de cette distinction on peut examiner plus en détail le contenu du pouvoir temporel au sein de la Cité du Vatican. Dans le cas de la Cité du Vatican, l’autorité religieuse a une supériorité sur le pouvoir temporel, ce qui explique la conception particulière de la souveraineté. Toutes ces spécificités s’expliquent par l’histoire de l’institutionnalisation de l’Église. L’État de la Cité du Vatican avec ses éléments constitutifs -le pouvoir, le peuple et territoire- est donc partie intégrante de l’exercice de la souveraineté pontificale. Celle-ci aura-elle besoin d’un constitutionnalisme pragmatique ou théologique ? C’est à l’étendue de la souveraineté du Vatican qu’entend contribuer cette thèse.

    Xavier Pérez, La raison fiscale : de l'ancienne France à la naissance de l'État décentralisé contemporain, thèse soutenue en 2011 à Bordeaux 4 sous la direction de Bernard Gallinato, membres du jury : Florent Garnier (Rapp.), Jean-Louis Mestre (Rapp.)  

    La France s’est fondée autour des valeurs centralisatrices symbolisées par l’unité fiscale et la concentration du pouvoir sur sa capitale Paris. Depuis 2003 et la réforme constitutionnelle qui reconnaît l’organisation décentralisée, elle se retrouve face à sa contradiction : celle de revendiquer l’unité centralisatrice et d’admettre la décentralisation. Contrairement à la définition qui veut que la décentralisation se caractérise par le partage des compétences entre les collectivités locales et les autorités nationales, l’État décentralisé possède une logique propre distincte de l’État central. En effet, il devrait intégrer la société civile dans le fonctionnement normal des institutions pour délibérer conjointement avec les élus. Pour comprendre ce phénomène et comment une telle décentralisation conserve l’unité nationale, il devient nécessaire de retracer l’histoire de la raison fiscale, c’est-à-dire la logique politique des contributions, de l’ancienne France à la naissance de l’État décentralisé contemporain pour déterminer les fondements, comprendre l’unité du pays et en concevoir les enjeux du début du XXIe siècle : payer directement, à la source, prendre en compte les revenus de chacun, intégrer la protection du vivant ainsi que le développement de l’économie locale.

  • Mathilde Regad-Pelagru, Un égalitarisme radical enté sur une philosophie matérialiste : la théorie juridique de Joseph Rey (1779-1855), thèse soutenue en 2022 à Université Grenoble Alpes sous la direction de Jérôme Ferrand, membres du jury : Ludovic Frobert (Rapp.), Claire Courtecuisse et Amélie Imbert  

    La Révolution de 1789 a engendré des bouleversements sans précédent dans l'histoire sociale, politique et juridique de la France. L'affirmation du principe d'égalité et la mise en place du régime représentatif ont produit des changements radicaux qui, dans une large mesure, se sont concrétisés dans la législation française. Les juristes du premier XIXe siècle se trouvent ainsi confrontés à un droit nouveau qui suscite de nouvelles interrogations. Pourtant, si la rupture avec l'Ancien Régime est indéniable, la doctrine juridique semble avant tout chercher à canaliser les idéaux démocratiques et égalitaires qui furent ceux des Lumières et de la Révolution. Presque unanimement acquis au libéralisme et à l'individualisme qui s'épanouissent alors, la plupart des juristes se montrent méfiants envers les revendications égalitaires. Ils s'attachent alors à les discréditer en produisant une critique qui se veut avant tout d'ordre philosophique, mais qui doit aussi beaucoup à leurs partis pris politiques. Sous l'influence de l'éclectisme spiritualiste de Victor Cousin, ils s'opposent ainsi à tous les discours qu'ils identifient comme matérialistes et qu'ils jugent coupables des « excès » révolutionnaires.Un tel contexte confère un statut d'autant plus exceptionnel à la pensée de Joseph Rey (1779-1855) qu'il revendique tout à la fois l'héritage des matérialistes du XVIIIe siècle, de Rousseau et de la Révolution française. Magistrat, avocat et théoricien du droit, Rey est peut-être le seul juriste à avoir entrepris de lutter de manière philosophique contre l'individualisme libéral auquel la doctrine juridique et les philosophes spiritualistes prêtaient leurs armes. À partir d'un socle fondamentalement matérialiste, hédoniste et utilitariste, il formule une proposition juridique essentiellement politique : réaliser l'égalité par le droit.Ses positionnements jugés trop radicaux et subversifs conduisent ses homologues juristes à le reléguer aux marges des professions judiciaires et de la doctrine juridique. Malgré les efforts qu'il fournit pour rendre son propos audible en l'adaptant à la nouvelle configuration politique et intellectuelle post-révolutionnaire, sa théorie juridique demeure, aujourd'hui encore, largement méconnue. Joseph Rey a pourtant produit une œuvre théorique aussi originale que conséquente. L'objet de cette thèse est de mettre en lumière la façon dont Rey élabore son discours sur le droit, en portant un intérêt soutenu à ses soubassements philosophiques et au contexte très singulier du premier XIXe siècle.

    Yannick Falélavaki, L'histoire d'une conversion : la doctrine française du XIXe siècle et le recours à la comparaison juridique, thèse soutenue en 2016 à Rennes 1 sous la direction de Sylvain Soleil, membres du jury : Mathieu Touzeil-Divina (Rapp.), Olivier Descamps et Marie Goré  

    Alors que la doctrine juridique française ne semble porter qu’un intérêt relatif pour les droits étrangers entre 1815 et 1869, elle recourt au contraire de façon intensive au droit comparé entre 1869 et 1914. Comment expliquer ce basculement ? La première période est marquée par le silence d’une large partie de la doctrine relativement aux droits étrangers : ayant à sa disposition de véritables modèles juridiques (les codes napoléoniens), celle-ci ne ressent effectivement pas le besoin de porter son regard au-delà des frontières nationales mais se concentre presque exclusivement sur les seuls textes de ces codes nouveaux. En matière d’enseignement, cela se traduit notamment par l’adoption de la méthode exégétique ; d’ailleurs encouragée par l’Etat… Bien qu’une poignée de juristes français s’élève rapidement contre cette méthode qu’ils jugent insatisfaisante, les pionniers de la comparaison juridique ne forment alors que le cercle restreint des membres de la doctrine française. Mais ils annoncent et préparent leurs successeurs à l’ « ère comparative ». C’est en effet en 1869 qu’est fondée la Société de législation comparée, ses fondateurs pressentant en réalité dès cette date un « retard français », sur le plan juridique mais aussi dans les autres domaines (économie, enseignement, armée, sciences, etc.), qu’il sera difficile selon eux de combler. L’année suivante, la défaite de Sedan ne fait que confirmer leurs craintes. Surtout, elle pousse les jurisconsultes français à s’intéresser activement aux droits étrangers, en particulier celui du vainqueur. D’après eux, la comparaison juridique peut participer au « redressement français ». Du point de vue juridique, elle vise en effet à rénover le droit français et ses codes vieillissants. Ainsi s’explique, en définitive, l’intérêt grandissant porté par les plus célèbres juristes français de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle au droit comparé. Certains auront même pour ambition de l’ériger en science.

    Mingzhe Zhu, Le droit naturel dans la doctrine civiliste de 1880 à 1940, thèse soutenue en 2015 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Christophe Jamin, membres du jury : Anne-Sophie Chambost (Rapp.), Frédéric Audren et Patrice Rolland  

    Le droit naturel a servi tout au long de la Troisième République d’outil épistémologique qui a permis de discuter le droit de manière rationnelle. La doctrine civiliste a fourni à cette époque de multiples séries des discours examinant les prises de position juridico-politiques dans le langage du droit naturel. L’intérêt d’écrire l’histoire d’un concept, celui du droit naturel, conçu le plus souvent comme éternel, universel et absolu, est non seulement de découvrir les mutations et les incohérences existant dans les discours portant sur ce concept mais aussi de constater ce que nous pouvons apprendre à propos des interactions entre l’histoire socio-politique, l’histoire juridique, et l’histoire doctrinale. Les usages de la notion démontrent à quel point ceux-ci varient selon les époques et selon les auteurs qui la mettent forme. L’idée du droit naturel implique l’existence d’un système juridique idéal et universel. Les législations nationales, considérées à la lumière du droit naturel, ne peuvent être que des créations arbitraires limitées par les frontières d’un État. Par conséquent, la recherche scientifique du droit ne devrait plus se borner à l’examen des textes législatifs. Les règles coutumières et jurisprudentielles sont devenues aussi la source du droit. Cette démarche, en réalité, a accordé à la doctrine le pouvoir de décider la source et l’interprétation du droit. Partant d’une telle observation, nous nous intéressons sur le rôle du droit naturel dans les discours des juristes face aux crises politiques, sociaux, mais aussi scientifiques.

  • Camille Bordère, La justice algorithmique : analyse comparée (France/Québec) d'un phénomène doctrinal, thèse soutenue en 2023 à Bordeaux sous la direction de Marie-Claire Ponthoreau, membres du jury : Véronique Champeil-Desplats (Rapp.), Pascale Deumier (Rapp.), Karim Benyekhlef  

    Le lancement du mouvement de l’open data des décisions de justice en 2016 a enclenché le développement d’outils dits de justice algorithmique qui ont, à leur tour, agrégé autour d’eux une véritable concentration doctrinale sous la forme d’un discours fourni et réactif dont le pivot demeure une idée d’incompatibilité entre le droit français et ces outils de justice algorithmique. Si le passage des années n’a pas altéré ce nœud discursif, le développement progressif de l’open data et des outils construits sur son fondement ne s’est pas stoppé. La présente étude cherche à réconcilier ces deux mouvements a priori contraires en s’attachant à analyser le discours doctrinal français relatif aux outils de justice algorithmique de 2016 à 2022. Cette analyse métadoctrinale, empirique et comparée est construite sur les trois temps du discours français, correspondant eux-mêmes à trois incompatibilités potentielles : une incompatibilité d’ordre juridique, une incompatibilité d’ordre systémique et une incompatibilité d’ordre culturel. Chacune de ces hypothèses est analysée en convoquant à la fois les données quantitatives et qualitatives extraites du discours français et l’expérience québécoise comme produit de contraste de la réception française des outils de justice algorithmique. Une fois avoir admis que les deux premières hypothèses constituent autant de fausses pistes, il apparaît que l’incompatibilité susceptible d’expliquer la concentration doctrinale française autour de ces outils est une incompatibilité d’ordre culturel mais plus encore d’ordre doctrinal. Ce discours apparaît alors bien plus comme une prise de conscience de l’espace grandissant qui sépare la compréhension doctrinale du droit français et l’état dans lequel il se trouve véritablement. Plus largement, cette étude confirme de manière empirique la nature construite et constructive de tout discours doctrinal. La présente analyse souligne alors l’importance fondamentale d’intégrer à toute analyse de droit positif une démarche métadoctrinale de prise en charge des représentations et des stratégies discursives qui précèdent tout discours doctrinal.

    Yohan Bihan, Le rôle de la doctrine pénale dans la définition de l'infraction politique au XIXe siècle, thèse soutenue en 2022 à Paris EHESS sous la direction de Rainer Maria Kiesow et Jean-Louis Halpérin, membres du jury : Anne-Sophie Chambost (Rapp.), Catherine Fillon (Rapp.), Yvonne Muller  

    Tout au long du XIXe siècle, l’infraction politique pâtit d’une imprécision légale. Le législateur français est resté évasif, lui permettant d’adapter la répression selon les circonstances politiques. Les interventions de la jurisprudence n’ont pas été plus efficaces. L’irrégularité avec laquelle la Cour de cassation est intervenue n’a pas permis de mettre cette catégorie pénale en cohérence avec le reste du système pénal. Le travail de conceptualisation et de systématisation a donc été l’œuvre principale de la doctrine. Ce travail collaboratif n’a cependant pas abouti à une unique solution. Des divergences se sont exprimées. Elles sont le produit des différentes conceptions, tant juridiques que politiques, qui traversent cette communauté en mutation. Si les commentaires de la doctrine appartiennent au monde des idées, ils constituent néanmoins un environnement mental dans lequel évoluent les acteurs du droit. Les représentations fondées par la doctrine ont ainsi indirectement participé à modifier les modes de la répression politique.

    Anna Neyrat, Le rapport du droit administratif national aux droits administratifs étrangers : les cas de la France et de l'Espagne, thèse soutenue en 2016 à Bordeaux sous la direction de Fabrice Melleray, membres du jury : Elisenda Malaret i García (Rapp.), Simon Gilbert (Rapp.), Pierre Bon  

    Les droits administratifs français et espagnol sont traditionnellement présentés comme des idéaux-types opposés dans leur rapport aux droits administratifs étrangers. Comme exportateur, le droit administratif français considère ses homologues étrangers comme un réceptacle de son influence ; comme importateur, le droit administratif espagnol les envisage comme source de son enrichissement. Si une telle présentation repose sur des raisons temporelles et culturelles qui ont fait du droit administratif français un modèle et du droit administratif espagnol un imitateur, et s’illustre par de nombreuses manifestations, elle se révèle être partiellement inexacte. Historiquement, elle est trop réductrice en envisageant l’exclusivité de ces deux postures. Elle est ensuite dépassée aujourd’hui, à l’heure de la globalisation, puisque les solutions juridiques circulent sans que l’on identifie clairement des exportateurs ou des importateurs. Cette recherche invite alors à poser un regard différent sur ces présupposés qui considèrent le droit administratif français comme un exportateur et le droit administratif espagnol comme un importateur.

    Aurélien Dupend, L'argument jusnaturaliste en droit privé patrimonial français, thèse soutenue en 2014 à Bordeaux sous la direction de Jean-Marc Trigeaud, membres du jury : Ronan Raffray (Rapp.)  

    Les conceptions jusnaturalistes peuvent paraître mineures dans la philosophie etla théorie du droit françaises à la différence de leur présence massive dans un enseignementdu droit à l’étranger mais elles n’en ressortent pas moins directement ou indirectement dudroit privé en France si l’on en analyse de près certains aspects de la doctrine, de la loi et dela jurisprudence notamment dans le domaine patrimonial des biens et des contrats. Lesdialogues de nature philosophique éclairent la polysémie qui s’attache au « jusnaturalisme »,au mot « nature » ou à ses équivalents, dénonçant une sorte de structure commune(d’invariant), dans des débats juridiques impliquant les situations les plus pratiques àcommencer par le droit de propriété. Il s’agit de montrer dans ce travail qu’il existe donc unargument de type jusnaturaliste sous-jacent à un droit qui n’en a pas toujours conscience.Cette thèse entend par là ne pas séparer l’étude de la doctrine et du droit positif, ensélectionnant les aspects les plus représentatifs et l’ensemble le plus pluraliste desconceptions jusnaturalistes et de leurs antithèses positivistes contemporaines qui serventhabituellement à discréditer toute référence à la notion de « nature », comme à sessubstituts. Il existe différents modes d’émergence des arguments jusnaturalistes. Unenouvelle lecture du droit positif peut être proposée si l’on veut assumer toutes les exigences,dans leurs dimensions critiques, qui conduisent parfois à des reclassements et qui éclairentsur des relations insoupçonnées à propos d’éléments éloignés.

    Olivier Serra, Le législateur et le marché vinicole sous la Troisième République, thèse soutenue en 2012 à Bordeaux 4 sous la direction de Bernard Gallinato, membres du jury : Jean-Louis Mestre (Rapp.), Norbert Olszak (Rapp.), Florent Garnier  

    L’étude de la genèse parlementaire de la législation vinicole française sous la Troisième République est une approche fondamentale afin de comprendre les tenants et les aboutissants de l’ensemble du droit positif vinicole. C’est, en effet, entre les années 1880 et 1930 que l’ensemble du droit que nous connaissons aujourd’hui se met en place. L’analyse de la démarche entreprise par le législateur met alors en avant la volonté de mettre en place une politique d’envergure permettant de protéger une production souffrant, de manière récurrente durant cette période, d’une crise de mévente liée à un marché structurellement déséquilibré. La fraude, tant sur la composition du vin, que sur son origine, macule les relations commerciales entretenues, durant les dernières années du XIXe siècle et les premières du XXe, sur un marché dévoyé par la concurrence déloyale et la perte de repères du consommateur. La surproduction endémique de la viticulture française durant la première moitié du XXe siècle, la concurrence des vins étrangers, ainsi que la restriction des débouchés tant nationaux, qu’internationaux, poussent dès lors le législateur à protéger la viticulture nationale par un ensemble de mesures propres à redéfinir les comportements du commerce et de la production, le tout dans un esprit de promotion de la qualité vinicole et de régulation du marché. Protectionnisme et agrarisme triomphent alors au sein du Parlement et des gouvernements afin de protéger le produit phare de l’économie française de la Troisième République.

    Laëtitia Marie Guerlain, Droit et société au XIXe siècle : les leplaysiens et les sources du droit, 1881-1914, thèse soutenue en 2011 à Bordeaux 4 sous la direction de Bernard Gallinato, membres du jury : Christian Chêne (Rapp.), Jean-Luc Coronel de Boissezon (Rapp.), Frédéric Audren  

    Les disciples de Frédéric Le Play (1806-1882) ont cherché, par la constitution d’écoles, àperpétuer l’oeuvre de leur maître. En matière juridique, ils tentent de refonder le droit sur l’espritsocial. Celui-ci, frontalement opposé à l’esprit classique des juristes, fait d’abstraction etd’idéalité, doit permettre de réinsuffler le social dans le droit, saturé par l’idéologie des Lumières.Cet objectif passe notamment par une réflexion méthodologique sur la science juridique, quidoit allier le classique procédé déductif à l’induction des sciences sociales. Une fois le droit assissur la neutralité du fait social, il peut enfin être assaini de l’idéologie rousseauiste qui l’imprègneet, somme toute, dépolitisé. Les leplaysiens en retrouvent in fine le fondement dans la tradition,mélange d’immanence et d’historicité. Les disciples de Le Play, qui entendent promouvoir desréformes en vue de l’avènement d’une société traditionnelle vectrice de paix sociale, utilisentalors les sources formelles du droit. Celles-ci apparaissent véritablement instrumentalisées : lesémules de l’ingénieur utilisent en effet, au gré de leurs besoins, tant la coutume et lajurisprudence que la loi pour faire aboutir leurs réformes. Il ressort de cette étude qu’ils ontsurtout exercé une influence méthodologique et intellectuelle sur la norme législative.

    Nelly Hissung-Convert, La spéculation boursière face au droit , thèse soutenue en 2007 à Bordeaux 4 sous la direction de Bernard Gallinato  

    La spéculation boursière, véritable phénomène du monde moderne, s’est imposée dans la société au XIXe siècle. Accompagnant la révolution industrielle, drainant l’épargne vers les sociétés privées et l’État, la spéculation a cependant suscité des problèmes et soulevé de nombreux débats. Son caractère ambigu alliant utilité économique et immoralité a heurté de plein fouet l’ordre juridique du XIXe siècle. Les nécessités économiques et la liberté contractuelle se sont opposées à l’ordre public et aux bonnes mœurs, puis ont fini par évoluer ensemble. Son acceptation comme activité légale n’a finalement été qu’un aboutissement timide d’un siècle de réserves face à l’activité boursière qui, issue du fait, a peu à peu rejoint la sphère juridique en perdant son caractère illicite.