&
vendredi6sept.2019
samedi7sept.2019
Constitution et environnement

Colloque

Constitution et environnement

35e Table ronde internationale


Présentation

Le « constitutionnalisme vert » ne cesse de se développer. Aujourd'hui, près de 150 Constitutions dans le monde comportent des dispositions relatives à l'environnement, qui se caractérisent par leur grande diversité. Deux philosophies générales de protection se dégagent toutefois des textes. A côté de dispositions anthropocentrées, qui mettent l'homme au centre de l'environnement, apparaissent également des dispositions écocentrées relatives à la nature elle-même voire à certains de ses éléments, avec notamment des références à la « Pachamama » ou Terre nourricière dans certaines Constitutions de l'Amérique latine (Bolivie, Equateur). Par ailleurs, les consécrations constitutionnelles relatives à l'environnement deviennent de plus en plus précises : en témoigne le débat actuel en France sur la consécration à l'article 1er de la Constitution, au-delà de la seule préservation de l'environnement, de la protection de la biodiversité et de la lutte contre le changement climatique. A ces dispositions constitutionnelles textuelles s'ajoutent, dans de nombreux pays, les décisions de juridictions constitutionnelles ou suprêmes qui consacrent, de manière prétorienne, des droits environnementaux, pour pallier ou compléter le silence du texte constitutionnel, en reconnaissant, par exemple pour toute personne un droit à un environnement sain et équilibré ou encore l'accès à l'eau. Si les études nationales sont toujours plus nombreuses sur ces sujets, les analyses comparatives demeurent rares. L'étude de cette thématique sous l'angle du droit constitutionnel comparé est d'autant plus nécessaire que la norme constitutionnelle est de plus en plus souvent mobilisée dans les procès environnementaux, aux côtés de normes internationales, européennes parfois, et de normes de droit interne.

Cette XXXVe table ronde internationale doit être l'occasion de comparer les approches nationales non seulement dans leur dimension normative mais aussi et surtout dans leur concrétisation pratique : quelle est la portée concrète des dispositions constitutionnelles relatives à l'environnement ? Il s'agit en effet d'apprécier, au-delà de la consécration formelle par la norme constitutionnelle, son efficacité et la capacité du droit constitutionnel à entraîner un changement des autres normes du système et, de manière plus concrète encore, des comportements. Elle conduit également à s'interroger sur l'orientation des interprétations données par les juridictions. Les politiques jurisprudentielles des juridictions en matière environnementale oscillent entre un faible intérêt accordé à la norme environnementale, et le développement d'une jurisprudence verte accordant une priorité à certaines questions environnementales considérées comme urgentes ou vitales, en passant par la recherche d'une plus grande efficacité des droits environnementaux en général. La réflexion proposée dans le cadre de cette XXXVe Table ronde internationale de justice constitutionnelle sera articulée autour de deux axes principaux autour desquels des ateliers de discussions seront organisés la journée du vendredi 6 septembre. Ces éléments de réflexion ne contraignent évidemment pas les rapporteurs qui sont libres et même incités à dépasser ce cadre de lecture afin de mieux mettre en évidence la singularité de leur expérience nationale.

 

Programme

 

I – La formalisation constitutionnelle d'un droit de l'environnement

1.1 – Les contextes : origine et singularité de l'approche nationale

1.2 – Le contenu du « droit constitutionnel environnemental »

1.3 – L'influence du « droit international et du droit européen environnemental »

 

II – La justiciabilité et l'efficacité des droits et libertés environnementaux constitutionnels

 

2.1 – Quel(s) juge(s) du contentieux constitutionnel environnemental ?

2.2 - L'adaptation du procès constitutionnel à la question environnementale

2.3 - L'efficacité et l'exécution des décisions du juge constitutionnel de l'environnement

 

Rapporteurs généraux :

Francis Delpérée, Université de Louvain

Olivier Lecucq, Université de Pau et des Pays de l'Adour

Xavier Magnon, Aix-Marseille Université

 

Rapporteurs nationaux :

Afrique du Sud : Xavier Philippe, Université Panthéon-Sorbonne

Allemagne : R. Arnold, Université de Regensburg

Argentine : F. Arlettaz, Université de Buenos Aires

Belgique : M. Verdussen, Université de Louvain
A.-S. Renson, Université de Louvain

Brésil : D. Teixeira De Oliveira, Aix-Marseille Université

Chili et Costa Rica : Carolina Cerda-Guzman, Université Paul-Valéry de Montpellier 3

Canada : P. Taillon, Université Laval Québec

Colombie : G. Lopez Daza, Université Surcolombiana de Neiva

Egypte : Y. Elassar, Université du Koweït

Equateur : Hubert Alcaraz, Université de Pau et des Pays de l'Adour

Espagne : M. Carrillo, Université Pompeu Fabra Barcelona

Fédération de Russie : N. Danelciuc-Colodrovschi, Aix-Marseille Université

France : Laurence Gay, CNRS/ Aix-Marseille Université
Ariane Vidal-Naquet, Aix-Marseille Université

Grèce : J. Iliopoulos-Strangas, Université d'Athènes
C. Yannakopoulos, Université d'Athènes

Hongrie : P. Kruzslicz, Université de Szeged

Italie : M. Luciani, Université de la Sapienza - Rome

Japon : M. Ueno, Université de Chuo-Tokyo

Koweït : M. Alfili, Université du Koweït

Norvège : E. Smith, Université d'Oslo

Philippines : Marthe Fatin-Rouge Stefanini, CNRS/ Aix-Marseille Université

Pologne : M. Granat, Université C.S. Wyszynski-Varsovie

Portugal : V. Pereira Da Silva, Université de Lisbonne

Roumanie : E. S. Tanasescu, Université de Bucarest

Royaume-Uni : Aurélie Duffy-Meunier, Aix-Marseille Université

Sénégal : C.B. Niasse, Université Anta Diop de Dakar

Suisse : M. Hottelier, Université de Genève

Togo : K. Hounaké, Université de Lomé

Tunisie : H. Ben Mahfoudh, Université de Carthage

 

 

Inscription auprès de : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.


organisée par l'Institut Louis Favoreu, UMR DICE, Université Aix-Marseille



Institut Louis Favoreu
Groupe d’études et de recherches sur la justice constitutionnelle
Faculté de droit
3, av. Robert Schuman
13600 Aix-en-Provence