Jean-Gabriel Contamin

Professeur
Science politique.
Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales

Centre d'Études et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales
  • THESE

    Contribution à une sociologie des usages pluriels des formes de mobilisation : l'exemple de la pétition en France, soutenue en 2001 à Paris 1 sous la direction de Michel Offerlé

  • Jean-Gabriel Contamin, Raphael Kies, Olivier Paye, Jean-Benoît Pilet, Le pétitionnement en ligne, 2020e éd., 2024  

    Dossier consacré aux pratiques de participation en ligne et plus particulièrement au pétitionnement citoyen. Les contributeurs analysent le recours à cette pratique grâce au développement des technologies de l'information et de la communication. Ils examinent les effets sur la participation politique et les usages sur les plateformes institutionnelles et privées.

    Jean-Gabriel Contamin, Hélène Michel, Sandrine Leveque, Rencontres avec Michel Offerlé, 2018e éd., 2023 

    Jean-Gabriel Contamin, Hélène Michel, Sandrine Lévêque, Rencontres avec Michel Offerlé, 2018e éd., 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, D. Alcaud, Lucie Bouvet, Xavier Crettiez, Sylvie Morel [et alii], Dictionnaire des sciences politiques, 2010e éd., 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, Olivier Fillieule, Collectif SOMBRERO, Changer le monde, changer sa vie. Enquête sur les militantes et les militants des années 1968 en France, 2018e éd., 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, Hélène Michel, Sandrine Lévêque (dir.), Rencontres avec Michel Offerlé, Éditions du Croquant, 2018, 541 p.  

    La 4e de couv. indique : "Ancien.nes étudiant.es, doctorant.es devenu.es docteur.es, collègues et ami.es, sociologues, politistes et historien.nes ont souhaité rendre hommage à Michel Offerlé par cet ouvrage. Plus d'une soixantaine de contributions rappellent combien son oeuvre, mais aussi sa personne, ont compté pour elles et pour eux. Est dévoilée ainsi un peu de la personnalité de celui qui leur a donné le goût de la recherche sans les enfermer dans une "école" de science politique. A la manière d'un dictionnaire, dans un format original, l'ouvrage rassemble 71 notices qui reviennet sur un concept, un objet scientifique (ou non), un livre ou un article. Depuis "acte de vote" jusqu'à "vote des patrons", en passant par "socialisme municipal" ou "organisations patronales", sans oublier "SHIP", "Genèses et collection socio-histoires", elles produisent des Mélanges d'un genre nouveau, non conventionnel et foisonnant. Une bibliographie de Michel Offerlé et un retour sur son itinéraire par lui-même complètent cet abécédaire. L'ensemble donne à voir les transformations de la science politique au tournant du XXIe siècle. Il permet de prendre la mesure de l'originalité d'une oeuvre qui place l'interdisciplinarité et le terrain au coeur de la démarche du chercheur et de l'enseignant."

    Jean-Gabriel Contamin, Bruno Duriez, Frédéric Sawicki (dir.), Continuités et discontinuités dans le militantisme: [dossier], De Boeck, 2013, 226 p. 

    Jean-Gabriel Contamin, David Alcaud, Laurent Bouvet (dir.), Dictionnaire des sciences politiques, 2e éd., Sirey, 2010, Dictionnaires Sirey, 500 p. 

    Jean-Gabriel Contamin, Eric Darras, Gérard Mauger, La politique ailleurs, Presses universitaires de France, 1998   

    Jean-Gabriel Contamin, Le rôle du marketing politique dans l'évolution de l'offre politique: l'exemple des affiches électorales en France de 1974 à 1989, 1994 

  • Jean-Gabriel Contamin, Cecile Rodrigues, Emmanuel Cartier, « Le justiciable du procès constitutionnel : entre « cens caché » et « hypersélectivité » », in Cartier, Emmanuel (dir.), Les justiciables de la QPC, Mare & Martin, 2023 

    Jean-Gabriel Contamin, Olivier Le Noé, André Gounot, Denis Jallat, Michel Koebel, « L'événement sportif comme opportunité : contingence et réversibilité des usages politiques du Mundial de 1978 en Argentine », Logiques sociales, 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, Remi Lefebvre, Emmanuel Cartier, Gilles Toulemonde, « L'agenda du parlementaire. Entre urgence et rationalisation, assemblée et circonscription. 'Faire de tant de jours dans une heure' », Colloques & Essais, 2019  

    Comme le notait Maurice Hauriou, « Si le droit n'utilisait pas le temps, s'il se réduisait à des actes instantanés, il ne serait rien ». Le droit constitutionnel entretient un rapport particulier au temps dans la mesure où il constitue le cadre structurant dans lequel le droit de l'État est conçu, produit et appliqué, qu'il s'agisse de la loi ou de la Constitution, produites au sein d'une instance délibérante symbole d'une cohésion nationale de nature démocratique : le Parlement. En ce XXIe siècle, où les rapports de la société et de l'homme au temps ont profondément évolué, les parlements doivent, au sein de nos démocraties contemporaines, traduire dans leurs trois fonctions principales (faire la loi, contrôler le gouvernement et représenter) un rapport au temps prenant en compte la triple nécessité du débat, de la participation de la société civile, et de l'efficacité attachée à la production du droit. Les analyses présentées ici portent sur les parlements de cinq des États membres de l'UE ainsi que sur le Parlement européen. Elles font ressortir les rapports complexes qu'entretiennent les instances parlementaires avec le temps sous le double prisme du droit constitutionnel et de la science politique en réservant une place importante aux acteurs mêmes des parlements étudiés. Restituées lors d'un colloque organisé à l'Assemblée nationale puis au Sénat en décembre 2016, elles sont la première étape d'un projet qui sera élargi à l'ensemble des États de l'UE.

    Jean-Gabriel Contamin, Alexis Spire, Michel Pigenet, André Narritsens, « Les usages du droit dans la défense syndicale des salariés du public. Les stratégies de la CGT et de la CFDT au tribunal administratif », Les pratiques syndicales du droit. France XXe-XXIe siècles, 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, Jean-Jacques Lavenue, « "Merci à twitter" : fondements et limites empiriques de la croyance en une révolution 2.0 », E-révolutions et révolutions. Résistances et résiliences, 2019  

    « Merci à Twitter, à ceux qui ont inventé Internet, à Al Jazeera : les Égyptiens n’oublieront jamais le rôle que vous avez joué en soutenant la révolution ». (Tweet en arabe après la démission du président Moubarak, février 2011) Il serait bien sûr très réducteur de se contenter d’un tweet pour mettre au jour les représentations de l’ensemble de celles et ceux qui ont participé à ce que d’aucuns ont nommé une « révolution » dans un certain nombre de pays arabes. Si l’on en use toutefois ici, c’est que ce tweet semble très illustratif d’une représentation qui s’est largement diffusée, tant chez certains acteurs de ces mobilisations que chez certains de leurs commentateurs, chez les simples spectateurs, mais aussi chez un certain nombre d’acteurs politiques et institutionnels : la croyance dans la capacité des médias, et tout particulièrement, des « nouveaux » médias, à faire émerger des mobilisations radicales. C’est en effet cette même croyance qu’on retrouve dans les propos d’autres...

    Jean-Gabriel Contamin, Patricia Demaye-Simoni, « Les usages locaux des mandats parlementaires : poids et limites du cumul des mandats électifs », Le renforcement de la limitation du cumul des mandats et des fonctions, 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, Séverine Misset, Olivier Fillieule, Collectif SOMBRERO, « Y-a-t-il une vie professionnelle après le syndicalisme ? », Changer le monde, changer sa vie. Enquête sur les militantes et les militants des années 1968 en France, 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, Olivier Fillieule, Lilian Mathieu, Cécile Péchu, « Analyse des cadres », Dictionnaire des mouvements sociaux, 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, « Analyse des cadres », in Fillieule, Olivier, Mathieu, Lilian, Péchu, Cécile (dir.), Dictionnaire des mouvements sociaux, Presses de Sciences Po, 2018 

    Jean-Gabriel Contamin, Séverine Misset, « Y-a-t-il une vie professionnelle après le syndicalisme ? », in Fillieule, Olivier, Collectif SOMBRERO (dir.), Changer le monde, changer sa vie. Enquête sur les militantes et les militants des années 1968 en France, Actes Sud, 2018, pp. 257-285 

    Jean-Gabriel Contamin, Remi Lefebvre, « L'agenda du parlementaire. Entre urgence et rationalisation, assemblée et circonscription. 'Faire de tant de jours dans une heure' », in Cartier, Emmanuel, Toulemonde, Gilles (dir.), Le Parlement et le temps. Approche comparée, Institut universitaire Varenne, 2017, pp. 109-128 

    Jean-Gabriel Contamin, « "Merci à twitter" : fondements et limites empiriques de la croyance en une révolution 2.0 », in Lavenue, Jean-Jacques (dir.), E-révolutions et révolutions. Résistances et résiliences, Presses universitaires du Septentrion, 2016, pp. 221-242 

    Jean-Gabriel Contamin, « Les usages locaux des mandats parlementaires : poids et limites du cumul des mandats électifs », in Demaye-Simoni, Patricia (dir.), Le renforcement de la limitation du cumul des mandats et des fonctions, Presses universitaires d'Artois, 2016, pp. 133-154 

    Jean-Gabriel Contamin, Alexis Spire, « Les usages du droit dans la défense syndicale des salariés du public. Les stratégies de la CGT et de la CFDT au tribunal administratif », in Pigenet, Michel, Narritsens, André (dir.), Les pratiques syndicales du droit. France XXe-XXIe siècles, Presses universitaires de Rennes, 2013, pp. 167-178 

    Jean-Gabriel Contamin, Olivier Le Noé, « L'événement sportif comme opportunité : contingence et réversibilité des usages politiques du Mundial de 1978 en Argentine », in Gounot, André, Jallat, Denis, Koebel, Michel (dir.), Les usages politiques du football, L'Harmattan, 2011, pp. 121-162 

    Jean-Gabriel Contamin, Olivier Le Noé, « L'évènement sportif comme opportunité : contingence et réversibilité des usages politiques du Mundial de 1978 en Argentine », in André Gounot, Denis Jallat, Michel Koebel (dir.), Les usages politiques du football, L'Harmattan, 2011, pp. 121-162 

    Jean-Gabriel Contamin, André Loez, Frédéric Vairel, Etienne Penissat, « Genèses (Paris) »: dossier, - Notes bibliogr., Pratiques protestataires, Belin, 2005, pp. - 

  • Jean-Gabriel Contamin, « La construction chiasmatique des politiques en matière de vieillissement et de jeunesse : de la lutte entre générations à la solidarité inter-générationnelle », Lexbase Social, 2024, n°2021-07-08 

    Jean-Gabriel Contamin, « Le séquençage génomique entre Prométhée et Némesis : normes juridiques et progrès scientifique », Revue générale de droit médical, 2024, n°2020-12 

    Jean-Gabriel Contamin, « La construction chiasmatique des politiques en matière de vieillissement et de jeunesse : de la lutte entre générations à la solidarité inter-générationnelle », Lexbase Social, 2021, pp. 1-6 

    Jean-Gabriel Contamin, Thomas Léonard, Olivier Paye, Thomas Soubiran, Camille Kelbel, « Examining the mobilization dynamics of e-petitions concerning the overflight of Brussels and its surroundings: From a Nimby syndrome to a foot-in-the-door effect », Participations - Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté, 2021, n°2021-05-25  

    Alors que la digitalisation semble de nature à intensifier considérablement les pratiques pétitionnaires, peu d’études systématiques ont été consacrées aux e-pétitions. Basé principalement sur des données individuelles issues d’un site belge francophone de pétitions en ligne, cet article analyse la propension différenciée à l’engagement politique au travers de pétitions portant sur un enjeu spécifique : le survol de Bruxelles par les avions. Il conclut que c’est l’exposition aux nuisances environnementales et davantage encore la dotation en ressources qui expliquent les dynamiques e-pétitionnaires, nuançant ainsi la thèse de la mobilisation. Toutefois, la politisation induite permettrait parfois à l’engagement de survivre à la disparition de la nuisance et de l’intérêt « direct » des acteurs ayant mis un « pied dans la porte ».

    Jean-Gabriel Contamin, Thomas Léonard, Olivier Paye, Thomas Soubiran, Camille Kelbel, « Les mobilisations pétitionnaires en ligne sur le survol de Bruxelles et de ses environs : du syndrome Nimby à l’effet foot-in-the-door », Participations - Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté, 2021, pp. 81-124   

    Jean-Gabriel Contamin, Vanessa Barbé, Marina Benigni, Emmanuel Cartier, Stephanie Damarey [et alii], « Les justiciables de la QPC. Identification et mobilisation d'un outil processuel sui generis IN QPC 2020 . Les 10 ans de la question citoyenne », Titre VII – Les Cahiers du Conseil constitutionnel, 2021, n°2020-10 

    Jean-Gabriel Contamin, « Les justiciables de la QPC. Identification et mobilisation d’un outil processuel sui generis », Titre VII , 2021, n° Hors série, pp. 79-96   

    Jean-Gabriel Contamin, « Le séquençage génomique entre Prométhée et Némesis : normes juridiques et progrès scientifique », Revue générale de droit médical, 2020, pp. 17-25   

    Jean-Gabriel Contamin, Vanessa Barbé, Marina Benigni, Emmanuel Cartier, Stephanie Damarey [et alii], « Les justiciables de la QPC. Identification et mobilisation d'un outil processuel sui generis IN QPC 2020 . Les 10 ans de la question citoyenne », Titre VII – Les Cahiers du Conseil constitutionnel, 2020, pp. 79-96 

    Jean-Gabriel Contamin, Raphael Kies, Olivier Paye, Jean-Benoît Pilet, « Le pétitionnement en ligne », Participations - Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté, 2020, p. 246 

    Jean-Gabriel Contamin, Bruno Duriez, Frédéric Sawicki, « Continuités et discontinuités dans le militantisme (dossier) », Politix, 2019, n°2013-02 

    Jean-Gabriel Contamin, Myriam Aït-Aoudia, Mounia Bennani-Chraïbi, « Indicateurs et vecteurs de la politisation des individus : les vertus heuristiques du croisement des regards », Critique internationale, 2019, n°2011  

    Le terme " politisation " est sollicité de manière récurrente pour des problématiques de science politique et de sociologie, dans des contextes et à propos de réalités très différentes : politisation de la nature, de la paysannerie, des sondages, de l'administration, de la religion, des militaires, des jeunes, politisation de quartiers, politisation...

    Jean-Gabriel Contamin, Myriam Aït-Aoudia, Mounia Bennani-Chraïbi, « Contribution à une histoire sociale de la conception lagroyenne de la politisation », Les policy transfers en question, 2019, n°2010-07 

    Jean-Gabriel Contamin, Olivier Le Noé, « La coupe est pleine Videla ! Le Mundial 1978 entre politisation et dépolitisation », Le Mouvement social, 2019, n°2010-04 

    Jean-Gabriel Contamin, « Pétition », Dictionnaire des mouvements sociaux, 2019, n°2009 

    Jean-Gabriel Contamin, Thomas Léonard, Thomas Soubiran, « Changes in Political Behaviours Seen through the Lens of e-petitioning », Réseaux, 2019, n°2017  

    S’appuyant sur la base d’un site de pétitions en ligne relative à plus de 15 000 pétitions qui ont récolté près de 3,8 millions de signatures, cet article montre que l’usage d’une telle source permet de dépasser certaines des apories des méthodes classiques d’étude des actions de mobilisations, notamment en passant de l’étude des déclarations de comportement à l’étude des comportements réels et en pouvant travailler une variété de mobilisations, mais aussi qu’une telle étude se heurte à une difficulté commune aux travaux sur les big data issus de l’Internet : l’absence d’une collecte supervisée aux fins de la recherche qui induit un ensemble de difficultés de traitement. Il invite dès lors à dépasser ces difficultés, d’une part en jouant du recoupement des données inédites issues de la base (horodatage, présence de commentaires…), et d’autre part en éclairant ces données par d’autres méthodes classiquement utilisées en sciences sociales (entretiens, questionnaires, etc.).

    Jean-Gabriel Contamin, Martine Legris, Émilie Spruyt, « Dossier : Des recherches participatives dans la production des savoirs liés à l’environnement – La participation de la société civile à la recherche en matière d’environnement : les citoyens face au double cens caché participatif », Natures Sciences Sociétés, 2019, n°2017-10  

    Depuis les travaux de Daniel Gaxie (1978), on considère que la démocratie représentative se heurte à un « cens caché » qui conduit une majorité de citoyens à s’abstenir de toute participation politique effective alors même que rien, en droit, ne les empêche de participer. Suite au développement de procédures participatives, plusieurs auteurs ont montré que ce « cens caché » valait aussi en matière de démocratie participative ou délibérative. L’enjeu de cet article est de s’interroger sur l’effectivité de ces mécanismes d’autocensure lorsque l’on étudie la participation des citoyens non plus dans le cadre de procédures politiques institutionnalisées, mais dans le cadre de processus de recherche, à un moment où les institutions demandent de plus en plus souvent aux chercheurs d’ouvrir leurs équipes à des représentants de la société civile. Il s’agit dès lors, en s’appuyant d’une part sur une étude quantitative menée sur les 9 297 projets de recherche du PCRD7 et, d’autre part, sur une étude qualitative de quinze projets collaboratifs en matière d’environnement, de montrer que la participation, en l’espèce, se heurte à un double cens caché participatif : du fait de la sélection parmi les citoyens et les organisations de la société civile qui participent, mais aussi en raison des modalités de cette participation et de ses effets sur le fonctionnement des projets de recherche eux-mêmes

    Jean-Gabriel Contamin, Martine Legris, Émilie Spruyt, « Dossier : Des recherches participatives dans la production des savoirs liés à l’environnement – La participation de la société civile à la recherche en matière d’environnement : les citoyens face au double cens caché participatif », Natures Sciences Sociétés, 2017, n°4, pp. 381-392   

    Jean-Gabriel Contamin, Thomas Léonard, Thomas Soubiran, « Les transformations des comportements politiques au prisme de l’e-pétitionnement »: Potentialités et limites d’un dispositif d’étude pluridisciplinaire, Réseaux : communication, technologie, société, 2017, n°204, pp. 97-131   

    Jean-Gabriel Contamin, Bruno Duriez, Frédéric Sawicki, « Continuités et discontinuités dans le militantisme (dossier) », Politix, 2013, pp. 3-173 

    Jean-Gabriel Contamin, « Indicateurs et vecteurs de la politisation des individus : les vertus heuristiques du croisement des regards », Critique internationale , 2011, n° ° 50, pp. 9-20   

    Jean-Gabriel Contamin, Myriam Aït-Aoudia, Mounia Bennani-Chraïbi, « Indicateurs et vecteurs de la politisation des individus : les vertus heuristiques du croisement des regards », Critique Internationale, 2011, n°50, pp. 9-20 

    Jean-Gabriel Contamin, Myriam Aït-Aoudia, Mounia Bennani-Chraïbi, « Contribution à une histoire sociale de la conception lagroyenne de la politisation », Critique Internationale, 2010, n°48, pp. 207-220 

    Jean-Gabriel Contamin, Olivier Le Noé, « La coupe est pleine Videla ! Le Mundial 1978 entre politisation et dépolitisation », Le Mouvement social, 2010, n°230, pp. 27-46 

    Jean-Gabriel Contamin, « Contribution à une histoire sociale de la conception lagroyenne de la politisation », Critique internationale , 2010, n° ° 48, pp. 207-220   

    Jean-Gabriel Contamin, « La coupe est pleine Videla ! Le Mundial 1978 entre politisation et dépolitisation », Le Mouvement Social , 2010, n° ° 230, pp. 27-46    

    RésuméCet article vise à interroger, à partir de l’exemple de la campagne française de boycott contre le Mundial de 1978 et des réactions qu’elle a suscitées, les frontières entre espace politique et espace sportif. Contre une lecture évidente des appels au boycott au nom d’une conception politisée du sport et du refus du boycott au nom d’un cloisonnement entre les ordres politique et sportif, il tend à mettre en évidence un espace chiasmatique des argumentations, dans lequel les prises de position de chacun doivent être rapportées non seulement à la concurrence entre les camps, mais aussi à des formes de concurrence au sein de chaque camp, au sein de chaque sous-espace social, à une configuration spécifique et au processus de développement de la polémique. En ce sens, la démarcation entre politisation et dépolitisation apparaît comme une ressource pour les acteurs plutôt que comme une donnée stabilisée qui s’impose à eux.

    Jean-Gabriel Contamin, Jean-Philippe Bras, Mounia Bennani-Chraïbi, Myriam Aït Aoudia, Jean-Noël Ferrié [et alii], « Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman – IISMM », 2010  

    Jean-Philippe Bras, professeur à l’Université de Rouen Les transformations du droit dans le monde musulman : la codification La codification nous est apparue comme une bonne entrée pour une analyse des transformations du droit dans le monde musulman. Elle s’impose (quasiment) partout mais semble mettre à mal, ou au moins perturber, les configurations traditionnellement corrélées au droit musulman : droit sharaïque, droit des juges, droit sans loi,... En effet, la codification fait de la loi l...

    Jean-Gabriel Contamin, « Les transformations des formes d'engagement au prisme du local : L'exemple de la CGT du Nord », Politix , 2009, n° ° 85, pp. 81-104    

    RésuméDepuis le milieu des années 1990, s’est largement diffusée une thèse selon laquelle les formes d’engagement militant se sont transformées dans les démocraties occidentales, sans que, pour l’essentiel, les chercheurs se soient donné les moyens de tester empiriquement cette hypothèse. C’est à un test de cette nature que cet article est précisément consacré en se focalisant sur l’une des organisations qui est souvent présentée comme un symbole de ces formes d’engagement en déshérence : la CGT. À partir d’une étude à la fois quantitative et qualitative centrée sur les multi-engagements des adhérents de la CGT du Nord, on met en avant un ensemble d’éléments qui corroboreraient cette hypothèse – notamment la distinction de trois profils qui sembleraient se succéder –, avant de la mettre en crise en opposant notamment l’apparente évanescence de l’engagement syndical cégétiste tel qu’il transparaît au niveau individuel et l’omniprésence de la CGT dans l’espace local de mobilisation. Décalage qu’il convient d’interroger tant d’un point de vue sociologique que d’un point de vue méthodologique.

    Jean-Gabriel Contamin, « Pétition », Dictionnaire des mouvements sociaux, 2009, pp. 414-422 

    Jean-Gabriel Contamin, Jean-Philippe Bras, Mounia Bennani-Chraïbi, Myriam Aït Aoudia, Jean-Noël Ferrié [et alii], « Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman – IISMM », 2009  

    Jean-Philippe Bras, professeur à l’Université de Rouen Les transformations du droit dans le monde musulman Il s’agissait pour cette première année de séminaire de faire un tour d’horizon des interrogations que suscite le droit islamique dans ses manifestations passées et contemporaines, en identifiant quelques questionnements clés, autour de la configuration des systèmes juridiques, de la dynamique et de la statique du droit, de ses contextes de mise en œuvre. C’était aussi l’occasion d’un pr...

    Jean-Gabriel Contamin, « le tract, à quoi bon ? », Vacarme , 2008, n° ° 45, pp. 68-71    

    Résuméce à quoi sert un tract, même quand il n’est pas lu

    Jean-Gabriel Contamin, « Genre et modes d'entrée dans l'action collective : L'exemple du mouvement pétitionnaire contre le projet de loi Debré », Politix , 2007, n° º 78 , pp. 13-37    

    L’application des perspectives de genre à l’étude des mobilisations collectives aux États-Unis a montré qu’un ensemble de logiques organisationnelles conduisaient à la minoration du rôle des femmes dans ces organisations au nom d’une « loi d’airain de la patriarchie ». Il s’agit dans cet article de s’interroger sur l’existence de ces mécanismes au-delà même des logiques organisationnelles en analysant l’incidence de la variable « genre » sur l’engagement dans une mobilisation qui, pour partie, s’est développée en dehors d’un support organisationnel : la mobilisation pétitionnaire contre le projet de loi Debré sur l’immigration en France en février 1997. Il en ressort que, pour des raisons qui tiennent partiellement au type d’action envisagé, femmes et hommes ne se différencient guère par le niveau d’engagement dans l’action, mais qu’en revanche, ils/elles se différencient par le mode d’entrée dans cette action. Les femmes font entendre une autre voix dans le mouvement – autre voix qui a justement du mal à se faire entendre dans la sphère publique. Au-delà, se dégagent deux modèles de rapports à la politique protestataire qu’on pourrait qualifier de « masculin » et de « féminin », en ajoutant que ni l’un ni l’autre ne sont spécifiques aux uns ou aux unes.

    Jean-Gabriel Contamin, « Le choix des armes : Les dilemmes pratiques d'un mouvement de doctorants et le modÈle des avantages comparatifs », Genèses , 2005, n° 59, pp. 4-24    

    RésuméCet article a pour ambition, à partir de l'observation sur quatre ans des archives en ligne d?une association fondée à partir d?internet, l'association « Hotdocs », de questionner concrètement le modèle des répertoires d?action collective élaboré par Charles Tilly. On en conclut que, si face aux dilemmes pratiques que pose l'action collective, les entrepreneurs de mobilisation tendent à recourir aux mêmes modes d?action, et même aux mêmes complexes de modes d?action, c?est moins au nom d?une préférence pour la familiarité qu?au nom du souci d?exploiter au mieux les avantages comparatifs dont ils supposent bénéficier dans une configuration donnée. Dans cet exemple, c?est la pérennité relative de ces avantages comparatifs sur une courte période qui semble largement expliquer ce que Ch. Tilly nomme la rigidité relative des répertoires d?action collective.

  • Jean-Gabriel Contamin, Berengere Legros, « Allocution d'ouverture : Le séquençage génomique entre Prométhée et Némésis : normes juridiques et « progrès » scientifique », le 03 février 2021  

    En 1893, Émile Zola publie Le docteur Pascal, le vingtième et dernier volume de sa série Les Rougon-Macquart. Dans celui-ci, il met en scène une lutte acharnée entre le docteur Pascal, qui représente la culture et le progrès scientifique, et trois femmes, dont sa mère, qui symbolisent l’obscurantisme. Le docteur Pascal fait ainsi l’éloge de la méthode scientifique, faite de rigueur et d’humilité, par contraste avec les prétentions de la religion et la fumisterie des superstitions. Selon lui « l’avenir de l’humanité est dans le progrès de la raison par la science ».

    Jean-Gabriel Contamin, « Allocution d'ouverture : Le séquençage génomique entre Prométhée et Némésis : normes juridiques et « progrès » scientifique », Les normes à l'épreuve de la génétique et de la médecine génomique. Regard pluridisciplinaire sur la "démocratisation" du séquençage du génome, Lille, le 01 décembre 2020 

    Jean-Gabriel Contamin, « Les usages politiques et sociaux de l’insulte », le 21 octobre 2020  

    Organisées par Cédric Passard, Maître de conférences en science politique à Sciences Po Lille - CERAPS, David Descamps et Agathe Foudi, doctorants en sociologie au CLERSE

    Jean-Gabriel Contamin, « The framing perspective according to petitioning: For a pluralist conception of the frames of interpretation », le 29 octobre 2019  

    Cette communication vise à interroger la fécondité et les limites de l’usage de la perspective des cadres en partant d’un exemple empirique, l’étude du pétitionnement. De fait, comme textes censés fonder la mobilisation d’acteurs hétérogènes, les pétitions constituent d’excellents observatoires pour tester la portée des analyses qui considèrent que les différentes opérations « d’alignement des cadres » sont un préalable indispensable à toute action collective. Or, si cet exemple manifeste bien la fécondité du concept, il suggère aussi ses actuelles faiblesses. Il montre, en particulier, que, le plus souvent, ce ne sont pas les entrepreneurs centraux d’une mobilisation qui adaptent leur message pour justifier l’enrôlement d’acteurs divers, mais plutôt des entrepreneurs locaux, voire les acteurs protestataires eux-mêmes, qui font l’effort de se rattacher à ce cadre central. L’inventaire des biais de cette perspective (centraliste ou élitiste, cognitif, stratégiste, statique et monolithique) invite donc à proposer une conception pluraliste des cadres d’interprétation permettant de comprendre à la fois la coexistence dans une même mobilisation de cadrages divers et pas forcément hiérarchisés, ainsi que les conditions fragiles qui permettent à cette coexistence de ne pas être « disphorique ».

    Jean-Gabriel Contamin, Olivier Le Noé, « L'événement sportif comme opportunité », le 29 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, Thomas Léonard, Thomas Soubiran, « Les transformations des comportements politiques au prisme de l'e-pétitionnement : potentialités et limites d'un dispositif d'étude pluridisciplinaire », le 29 octobre 2019  

    L'enjeu de cette contribution est de présenter un dispositif méthodologique inédit fondé sur une collaboration entre des sociologues, des politistes, des juristes, des spécialistes du langage et des informaticiens, français et belges, qui vise à donner un fondement plus solide pour répondre à des interrogations liés à l'e-pétitionnement.

    Jean-Gabriel Contamin, « Les rapports problématiques entre médias sociaux et engagement militant dans les régimes non occidentaux », le 23 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, Julie Pagis, Mathilde Pette, « Les transformations de l’espace militant lillois au regard des manifestations du 1er mai. Analyse des archives de la presse locale », le 23 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, Remi Lefebvre, « L’agenda du parlementaire », le 23 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, « Are E-petitions a Continuation or a Break with Traditional Petitioning? », le 23 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, Thomas Léonard, Martine Legris, Thomas Soubiran, « Plotting his/her own way: Online and offline mobilization around the Brussels-Capital air routes. The weight of the social », le 23 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, « How to Articulate Framing and Narratives in the Sociology of Mobilization: The Example of Protests against a Social Security Reform Plan in France », le 23 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, « The re-emergence of e-petitioning/ petitioning in the 20th/21st century" (titre provisoire) », le 23 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, « The e-petitioning between Mobilization and Clicktivism. Sociology of e-petitioners », le 23 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, Olivier Paye, Jean-Benoît Pilet, Thomas Léonard, Thomas Soubiran [et alii], « Le pétitionnement en ligne, nouvelle modalité d’action citoyenne : le cas des pétitions sur le survol aérien de Bruxelles sur le site lapetition.be », le 23 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, Martine Legris, Regis Matuszewicz, « Online petitioning, a new form of citizen action? Online and offline mobilization around the Brussels-Capital air routes. From the NIMBY syndrome to the "foot in the door" effect », le 23 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, Martine Legris, Thomas Léonard, « The e-petitioning, extension or substitute for political participation? A new way to study the sociology of e-petitioners », le 23 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, Martine Legris, Émilie Spruyt, « When participatory research tackles environmental stakes. Science, democracy and expertise », le 23 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, Thomas Lindemann, « Towards a synergie of methods between international relations and sociology of mobilisations–The study of emotions in the London bombings 2005 », le 23 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, « Se mobiliser dans/se mobiliser hors de l’École : La variété des rapports à l’engagement des enseignants du public », le 23 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, « To go on strike: Diversity of representations, diversity of practices », le 23 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, Martine Legris, « The e-petitioning, Extension or Substitute for Political Participation? Sociology of e-petitioners », le 23 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, « Les conflits d’intérêts dans la vie parlementaire et locale », le 23 octobre 2019  

    Dans une société désenchantée, la multiplication des « affaires » et la défiance citoyenne à l'égard des politiques réactivent régulièrement les projets de réforme tendant à revisiter la représentation politique. Face à une démocratie en souffrance, dans laquelle le cumul des mandats et des fonctions est largement stigmatisé, les lois organique et ordinaire du 14 février 2014 introduisent une césure entre tout mandat parlementaire et une fonction exécutive locale à l'horizon 2017. La tenue d'un colloque relatif au renforcement de la limitation du cumul des mandats et des fonctions à la faculté de droit de Douai, le 4 décembre 2014, dont les actes sont réunis dans le présent ouvrage, s'inscrit dans l'actualité de cette interdiction, proposée dans le rapport intitulé « Pour un renouveau démocratique » établi par la Commission Jospin en 2012. Associant non seulement des chercheurs en droit et en science politique mais également des hommes politiques, cette manifestation a mis à jour la complexité des enjeux entourant le cumul des mandats et des fonctions. Les questionnements suscités par les récentes réformes du 14 février 2014, qui bousculent un élément profondément enraciné dans la vie politique française, sont dès lors saisis au travers de cet ouvrage : dans la perspective d'une refondation du système politique, les actes du colloque interrogent tant les difficultés rencontrées pour limiter le cumul des mandats en France que les pesanteurs du cumul sur le système politique pour envisager les conséquences, voire les exigences impliquées par les changements législatifs en ce domaine.

    Jean-Gabriel Contamin, « Une efficacité renforcée par un accès accru aux prétoires : approche sociologique », le 23 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, « La construction argumentative des manifestations émotionnelles. L’exemple des meetings de l’élection présidentielle française 2012 », le 23 octobre 2019 

    Jean-Gabriel Contamin, « Les Gilets jaunes. Enigmes et premières pistes d’analyse », le 14 février 2019  

    Conférence-débat organisée par le CERAPS (UMR 8026), en partenariat avec Médiapart et Médiacités.

    Jean-Gabriel Contamin, « The re-emergence of e-petitioning/ petitioning in the 20th/21st century" (titre provisoire) », Workshop "Transitions and Continuities. How has petitioning developed?”, Leiden Netherlands (NL), le 06 septembre 2018 

    Jean-Gabriel Contamin, « The e-petitioning between Mobilization and Clicktivism. Sociology of e-petitioners », ECPR (European Consortium for Political Research) Conference, Hambourg Germany (DE), le 22 août 2018 

    Jean-Gabriel Contamin, « Are E-petitions a Continuation or a Break with Traditional Petitioning? », European Social Science History Conference (ESSHC), Belfast Ireland (IE), le 04 avril 2018 

    Jean-Gabriel Contamin, « Les rapports problématiques entre médias sociaux et engagement militant dans les régimes non occidentaux », Journée d'études Engagement militant et médias sociaux dans le monde arabe : les cas du Koweit, du Liban et de la Tunisie, Lille, le 29 janvier 2018 

    Jean-Gabriel Contamin, « Sociologie d'une entreprise politique émergente : Emmanuel Macron et le macronisme », le 11 janvier 2018  

    Organisé par le CERAPS, Université Lille 2 et le CESSP, Université Paris 1 sous la responsabilité scientifique de Bernard Dolez, CESSP, Julien Fretel, CESSP, Rémi Lefebvre, CERAPS et Pierre Mathiot, CERAPS

    Jean-Gabriel Contamin, Martine Legris, Regis Matuszewicz, « Online petitioning, a new form of citizen action? Online and offline mobilization around the Brussels-Capital air routes. From the NIMBY syndrome to the "foot in the door" effect », Mid-term Conference of the International Sociological Association (ISA), Lisbonne Portugal (PT), le 01 juillet 2017 

    Jean-Gabriel Contamin, Thomas Léonard, Martine Legris, Thomas Soubiran, « Plotting his/her own way: Online and offline mobilization around the Brussels-Capital air routes. The weight of the social », International Conference on Public Policy (ICPP), Singapour Singapore (SG), le 28 juin 2017 

    Jean-Gabriel Contamin, Olivier Paye, Jean-Benoît Pilet, Thomas Léonard, Thomas Soubiran, « Le pétitionnement en ligne, nouvelle modalité d’action citoyenne : le cas des pétitions sur le survol aérien de Bruxelles sur le site lapetition.be », Congrès de l'Association belge francophone de science politique (ABSP), Mons Belgium (BE), le 03 avril 2017 

    Jean-Gabriel Contamin, Remi Lefebvre, « L’agenda du parlementaire », Colloque Le Parlement et le temps (7-8 décembre 2016), Paris, le 07 décembre 2016 

    Jean-Gabriel Contamin, Martine Legris, Thomas Léonard, « The e-petitioning, extension or substitute for political participation? A new way to study the sociology of e-petitioners », ECPR General Conference, Prague Czech Republic (CZ), le 07 septembre 2016 

    Jean-Gabriel Contamin, Martine Legris, « The e-petitioning, Extension or Substitute for Political Participation? Sociology of e-petitioners », IPSA 24th World Congress, Istanbul Turkey (TR), le 23 juillet 2016 

    Jean-Gabriel Contamin, « How to Articulate Framing and Narratives in the Sociology of Mobilization: The Example of Protests against a Social Security Reform Plan in France », Congrès de l’International Political Science Association (IPSA), Poznan Poland (PL), le 23 juillet 2016 

    Jean-Gabriel Contamin, Martine Legris, Émilie Spruyt, « When participatory research tackles environmental stakes. Science, democracy and expertise », IPA Conference, Lille, le 08 juillet 2015 

    Jean-Gabriel Contamin, Thomas Léonard, Thomas Soubiran, « Les transformations des comportements politiques au prisme de l'e-pétitionnement : potentialités et limites d'un dispositif d'étude pluridisciplinaire », Étudier le Web politique : Regards croisés, Lyon, le 12 mai 2015 

    Jean-Gabriel Contamin, « Les conflits d’intérêts dans la vie parlementaire et locale », Colloque "Le renforcement de la limitation du cumul des mandats et des fonctions", Douai, le 04 décembre 2014 

    Jean-Gabriel Contamin, « Une efficacité renforcée par un accès accru aux prétoires : approche sociologique », Colloque "L'efficacité de la justice administrative", Brest, le 20 novembre 2014 

    Jean-Gabriel Contamin, Julie Pagis, Mathilde Pette, « Les transformations de l’espace militant lillois au regard des manifestations du 1er mai. Analyse des archives de la presse locale », Colloque Trajectoires, réseaux, organisations. Reconstruire des espaces militants dans une perspective comparée, Lausanne Switzerland (CH), le 27 mars 2014 

    Jean-Gabriel Contamin, Thomas Lindemann, « Towards a synergie of methods between international relations and sociology of mobilisations–The study of emotions in the London bombings 2005 », ECPR Conference, Glasgow United Kingdom (GB), le 01 janvier 2014 

    Jean-Gabriel Contamin, « Se mobiliser dans/se mobiliser hors de l’École : La variété des rapports à l’engagement des enseignants du public », Congrès de l'Association française de science politique (AFSP), Paris, le 09 juillet 2013 

    Jean-Gabriel Contamin, « La construction argumentative des manifestations émotionnelles. L’exemple des meetings de l’élection présidentielle française 2012 », Journée d’études "Les meetings dans les campagnes électorales", Toulouse, le 01 janvier 2013 

    Jean-Gabriel Contamin, « To go on strike: Diversity of representations, diversity of practices », International symposium "Strikes and labor disputes", Dijon, le 01 janvier 2013 

    Jean-Gabriel Contamin, Emmanuel Pierru, « Enseigner les méthodes d’enquêtes quantitatives. Echanges d’expériences. », XIème Congrès de l’Association Française de Science Politique (Strasbourg) – Module professionnel et pédagogique n° 5 : "Enseigner les méthodes d'enquêtes quantitatives", Strasbourg, le 31 août 2011     

    Jean-Gabriel Contamin, Olivier Le Noé, « L'événement sportif comme opportunité », Colloque Le sport transformé en événement, Maison Interuniversitaire des Sciences de l'Homme d'Alsace, Strasbourg, le 14 janvier 2010 

    Jean-Gabriel Contamin, « La perspective du cadrage au révélateur du pétitionnement : Pour une conception pluraliste des cadres d'interprétation », 9ème Congrès de l'Association Française de Science Politique, Toulouse, le 05 septembre 2007   

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Paul Le Derff, Faire voir, faire parler, faire taire : la publicisation des faits policiers mortels en France (1990-2016), thèse soutenue en 2023 à Université de Lille 2022 en co-direction avec Nicolas Kaciaf, membres du jury : Julie Sedel (Rapp.), Étienne Ollion (Rapp.), Fabien Jobard et Guillaume Le Saulnier    

    Cette thèse porte sur les processus au cœur de la publicisation d’un fait social : l’ensemble des actions qui participent à la mise en visibilité de faits, de dénonciations ou de revendications, quelles que soient les manières dont ils sont rapportés ou discutés (faire voir) ; les luttes qui visent à faire reconnaître un risque et en faire un objet de débat public (faire parler) et les logiques qui ont pour effet de restreindre, voire de neutraliser ces processus politiques (faire taire). Les dynamiques de mise en visibilité et de problématisation de ce que nous appelons les faits policiers mortels (FPM), c’est-à-dire l’ensemble des interventions policières mortelles et des tirs policiers mortels en dehors du travail et du cadre des missions de police, apparaissent comme un terrain particulièrement adéquat pour mener une telle étude. Les luttes qui s’y jouent mettent en scène, en plus de l’État, des acteurs très hétérogènes du monde social et politique autour d’enjeux fondamentaux (usage de la force par l’État, revendications de justice et politiques). L’intérêt d’une définition large des FPM est de ne pas juger a priori ce que seraient les critères susceptibles d’intéresser les médias – qu’il s’agisse de susciter la curiosité des journalistes ou de justifier, pour un média, un investissement professionnel pour les couvrir –, voire d’enclencher des scandales. L’analyse se fonde sur un corpus de 360 FPM, pour 393 victimes, qui se sont produits en France entre 1990 et 2016 (à l’exclusion des FPM liés à des projets terroristes). Dès lors, comment expliquer que certains FPM « prennent »médiatiquement alors que d’autres non ? Comment se fait-il que certaines dénonciations se transforment en scandales tandis que les autres n’y parviennent pas ? Et, plus généralement, malgré les mobilisations et les scandales, comment expliquer que ce fait social ne soit pas érigé en problème public ? Derrière ces énigmes, ce que cette enquête cherche à rendre compte, ce sont les asymétries structurales à publiciser des problèmes et à façonner le débat public.

    Grégory Gibert, Le travail des « professionnels de l'influence », thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Nicolas Kaciaf  

    Notre travail de thèse vise à comprendre comment des entreprises privées intègrent les "nouveaux régimes de l'opinion publique" et quels outils et croyances elles mobilisent pour prétendre « impacter » l'opinion publique. L'idée est ainsi de tenter d'objectiver comment ces entreprises construisent des campagnes médiatiques pour « influencer » l'opinion. Si la mesure de l'opinion publique, qu'elle se fasse par des méthodologies d'échantillonnages ou par le biais de nouvelles technologies, est nécessairement un acte performatif, comment les entreprises de conseils en stratégie de communication construisent-elles des campagnes « effectives » ? Comment établissent-elles un lien entre les effets de leurs actions et l'opinion publique ?

    Camille Paquelin, Le rapport au politique des jeunes ruraux issus des milieux populaires, thèse en cours depuis 2020  

    Pas de résumé disponible

    Thomas Chevallier, Résister à la politique : participation associative et rapport au politique dans les quartiers populaires en France et en Allemagne, thèse soutenue en 2020 à Université de Lille 20182021 en co-direction avec Julien Talpin    

    À partir d'une approche ethnographique conduite sur le temps long dans des groupes associatifs d’un quartier de Lille et d’un quartier de Berlin, cette thèse interroge ce qui favorise ou fait obstacle à la mobilisation politique des habitant.es issus de classes populaires. En étudiant les interactions partenariales avec les institutions, elle montre comment ces dernières promeuvent une participation docile et déconflictualisée. Tenus de se conformer aux exigences de professionnalisme et de convivialité (notamment à travers la politique de la ville en France et le management de quartier en Allemagne), les responsables et participant.es associatifs se retrouvent majoritairement dans une situation de subordination qui ne dit pas son nom. En suivant les chaines de prescription, de contraintes et de résistances, cette thèse montre les logiques concourant à neutraliser le potentiel de résistance des arrières-scènes associatives, et plus généralement à faire des quartiers populaires des environnements peu propices à la mobilisation politique. Elle étudie néanmoins les conditions et processus à partir desquels des dynamiques de politisation émergent malgré tout aux confins des espaces associatifs. Par ailleurs, l’enquête auprès de groupes militants met en lumière tout à la fois les conditions, les résultats, mais aussi les dilemmes et les limites du travail de politisation qu’ils réalisent. En conclusion, elle met l’accent sur le fait que la politisation dans les quartiers dépend de l’ouverture des contextes à la discussion collective et à l’appropriation par les habitant.es. Elle montre aussi l’intérêt d’une approche interactionniste critique pour mettre au jour ces phénomènes.

    Tristan Haute, Les salarié·e·s aux urnes : contribution à l'étude des ressorts collectifs et individuels des votes des salariés aux scrutins professionnels dans le secteur privé en France, thèse soutenue en 2019 à Université de Lille 20182021    

    Alors que le vote connaît un poids symbolique croissant dans le système français de relations professionnelles, notamment depuis la réforme de la représentativité syndicale de 2008, la science politique et la sociologie des relations professionnelles ne se sont que très marginalement intéressées à la pratique électorale dans le champ professionnel. Au croisement de ces deux disciplines, ce travail de thèse a pour ambition, en s'appuyant sur les modèles explicatifs du vote proposés par la sociologie électorale, de restituer les logiques individuelles, contextuelles et environnementales de la mobilisation et du choix électoral des salariés lors des scrutins professionnels.Pour ce faire, notre travail, qui se concentre sur les salariés du secteur privé, mobilise et croise des matériaux quantitatifs et, dans une moindre mesure, qualitatifs, collectés à plusieurs niveaux : la base de données électorales MARS (Mesure d'audience pour le calcul de la représentativité syndicale), les données des enquêtes REPONSE (Relations professionnelles et négociations d'entreprise) et SRCV (Statistiques sur les ressources et conditions de vie) ainsi qu'une enquête par questionnaire réalisée auprès d'agents de Pôle Emploi.A la lumière de ces matériaux, il apparaît que les comportements électoraux des salariés aux scrutins professionnels, loin d'être inexplicables, dépendent de logiques sociales. Toutefois, si les modèles proposés par la sociologie électorale s'avèrent relativement pertinents, il apparaît nécessaire de les adapter aux spécificités du champ professionnel. Ainsi, à l'image de ce qu'observe Daniel Gaxie dans le champ politique, un « cens caché » de la « démocratie sociale » apparaît. Mais les barrières invisibles mises en évidence sont bien plus liées aux conditions et aux contextes de travail des salariés qu'au capital scolaire dont ils disposent : ce sont les salariés les plus précaires, les moins intégrés professionnellement, les plus jeunes ou encore les salariés des petites entreprises qui sont à la fois moins confrontés au vote et qui, lorsqu'ils peuvent effectivement voter, s'abstiennent significativement plus. De la même manière, si la mobilisation et le choix électoral des salariés dépendent des contextes dans lesquels leurs votes sont produits, ce sont les interactions nouées dans le travail, entre les salariés et leurs représentants ou entre les salariés eux-mêmes, qui sont déterminantes.Mettre ainsi au jour les ressorts des votes des salariés aux scrutins professionnels permet de contribuer non seulement à l'étude des relations professionnelles, mais aussi aux discussions autour des modèles explicatifs du vote en sociologie électorale, d'autant plus que la participation aux scrutins politiques et la participation aux scrutins professionnels s'articulent fortement.

    Chloé Lebas, Capitalisme numérique et nouvelles formes d'action collective. Analyse comparée des mobilisations du travail de livreurs à deux roues et de développeurs de jeux vidéo, thèse en cours depuis 2019  

    Le point de départ de cette thèse est l'émergence d'un nouveau secteur d'activité dans la seconde moitié des années 2010 : celui de la livraison de repas chauds à domicile. Rapidement désigné – tant dans l'espace public qu'au sein des sphères académiques – comme l'exemple-type du phénomène novateur et vivement critiqué « d'ubérisation », ce secteur a vu apparaître des formes de mobilisations collectives de ses travailleurs auto-entrepreneurs. D'abord jugées inédites, au regard de l'organisation du travail et des caractéristiques sociales de ses membres, ces mobilisations se sont « normalisées » sans pour autant se stabiliser complètement. En effet, il s'agit d'un secteur en perpétuelle évolution, tant du côté des plateformes que de ses travailleurs dont le profil a changé depuis l'installation en France des premières plateformes en 2015. Ce « sujet chaud » fortement investi médiatiquement et scientifiquement, rend nécessaire du point de vue de la recherche de « désexceptionnaliser » cette organisation du travail et les résistances en son sein. C'est pourquoi il est apparu nécessaire de comparer les mobilisations collectives de livreurs à deux roues à celles d'un autre secteur. Le choix s'est porté sur un secteur a priori très différent : celui de la production de jeux vidéo. L'intérêt premier a été guidée par l'apparition très récente, là aussi, de mobilisations de développeurs dont l'exceptionnelle grève de plus de deux mois chez Eugen system en 2016 a permis la médiatisation. La construction de la comparaison de ces deux secteurs est loin d'être une évidence, tant s'opposent les statuts d'emplois (une majorité de CDI dans l'industrie du jeu vidéo ; une majorité d'auto-entrepreneurs dans la livraison), l'organisation du travail (une majorité de petites entreprises avec une hiérarchie claire ; des multinationales « partenaires » dématérialisées) et le profil des travailleurs (majoritairement tous de jeunes hommes, certes, mais les développeurs sont beaucoup plus diplômés et qualifiés tandis que les livreurs tendent à être une majorité de main d'œuvre immigrée souvent en situation irrégulière). Il s'agit alors de voir – en nous référant à une littérature variée mêlant sociologie du travail, de l'action collective, du syndicalisme et des relations professionnelles – quelles sont les conditions d'émergence de mobilisations collectives fragiles, au sein de secteurs eux-mêmes récents dans ce qu'on pourrait nommer le « capitalisme numérique ». Nous interrogeons cette unité elle-même en nous demandant s'il existe une similarité de répertoires d'actions dans des métiers organisés autour et par le numérique, d'un bout à l'autre de la chaîne de production algorithmique ; de sa production (jeux vidéo) à sa soumission (livreurs). La construction des revendications dans ces secteurs à l'organisation du travail « souple » (grandes variabilité et amplitudes horaires dans les deux cas, hiérarchie souvent informelle, mobilisation de justifications autour du travail « passion ») nécessité avant tout, dans les deux cas, de « construire le travailleur » (Krinsky, 2007) ou en tout cas une identité commune qui n'est pas stabilisée. En effet, que ce soit par l'absence de droits au travail (protection sociale, représentation, organisation collective) ou le déni de leur subordination du côté des livreurs, de la mobilisation de la figure du joueur passionné du côté des développeurs, le statut de travailleur est invisibilisé. Le rôle des organisations syndicales est alors un rôle de construction de l'identité salariale : d'une part l'accompagnement et l'utilisation de procès ou de directives pour requalification salariale dans toute l'Europe pour les livreurs ; de l'autre par un argumentaire allant contre la rhétorique du « métier-passion » du côté des développeurs. J'essaie de suivre les évolutions des profils de ces travailleurs, afin de saisir comment leur(s) rapport(s) au travail façonnent leur subjectivité politique et détermine l'action collective au travail : en tant que sociologue, je tente moi aussi de renseigner la figure du travaill

    Théodore Ambassa akoa, La professionnalisation du personnel politique rural au Cameroun, thèse en cours depuis 2018  

    Comment appréhender la professionnalisation du personnel politique rural ? A partir d'une étude comparative France-Cameroun, ce travail se propose d'examiner les processus de professionnalisation des acteurs politiques ruraux. Si le professionnel de la politique vit de et Pour la politique, il s'agit principalement du personnel politique national. Mais on assiste de plus en plus avec le développement des intercommunalités et de la décentralisation à une professionnalisation du personnel politique rural qui passe progressivement du statut de professionnel secondaire à celui de professionnel de la politique. Cela trouve son explication principalement dans l'institution d'une rémunération, appelée « indemnité » dans le cas français et « salaire » dans le cas camerounais. Cela passe également par l'acquisition au niveau des intercommunalités de positions qui favorisent l'augmentation des rentes. Il apparait tout de même que malgré cela, les élus ruraux français nient toujours l'aspect professionnel de leur fonction face à leur collègue camerounais qui sont fortement politisés du fait de l'omniprésence des partis politiques au niveau rural. Réfléchir en termes de professionnalisation des élus ruraux suppose dans cette logique de se départir d'une approche substantialiste qui conduit à ne voir la professionnalisation qu'en termes de rente et de cause à défendre. Mais il faut essayer tout de même de voir des formes de professionnalisation alternatives et c'est cela tout l'intérêt de cette thèse.

    Baptiste Schummer, Profession journaliste , thèse en cours depuis 2018 en co-direction avec Nicolas Kaciaf  

    Cette thèse vise à analyser les carrières médiatiques de deux problèmes publics entre 2000 et 2020. En comparant les mécanismes propres à la mise en (in)visibilité de deux problématiques de nature différente (glyphosate et violences sexuelles faites aux femmes) dans les médias français, ce travail a pour ambition d'appréhender les logiques contemporaines de l'exercice du métier de journaliste en France.

    Alexandre Fauquette, Contribution à une analyse sociologique de l’effet sectoriel sur la participation : Le cas du secteur sanitaire, thèse soutenue en 2016 à Lille 2    

    Les travaux sur la participation n’interrogent presque jamais la question de « l’effet secteur » (au sens de secteur d’action publique) sur la participation, de même que les particularités de la participation liées aux particularités du secteur. De même, ils questionnent peu les effets des pratiques participatives sur les secteurs d’action publique. Tout se passe comme si les secteurs d’action publique étaient interchangeables et réduits à n’être que de simples matériaux empiriques pour questionner la démocratie participative et son instrumentation. Partant de ce constat, cette thèse interroge l’effet sectoriel sur la participation, à travers l’étude de la participation dans le secteur sanitaire. Qu’est-ce que le secteur sanitaire, secteur d’action publique dominé par un haut degré d’expertise et de connaissances scientifiques, politiques et administratives, fait à la participation ? Quelles sont les spécificités de la participation sanitaire ? Pour répondre à ces questionnements, la thèse s’appuie sur une mosaïque de terrains dans l’optique d’avoir une vue suffisamment large et globale du secteur sanitaire, sans être « pris au piège » d’un terrain d’enquête qui serait trop spécifique pour être réellement représentatif du secteur. La thèse interroge à la fois les particularités de la participation sanitaire dans la littérature, à travers la socialisation d’un ensemble d’agents et dans une pluralité de configurations sociales.

    Frédéric Gautier, Aux portes de la police , thèse soutenue en 2015 à Lille 2 en co-direction avec Annie Collovald  

    Comment peut-on être policier ? C'est à cette question que tente de répondre cette thèse qui se propose d'analyser à la fois les processus de construction de l'attrait pour le métier de gardien de la paix et les modalités de la sélection des candidats. Elle s'intéresse d'abord aux droits d'entrée dont doivent s'acquitter les candidats. Bien que la nature et le « montant » de ces droits d'entrée fassent l'objet d'une définition officielle, le jugement des gatekeepersde l'institution est, en pratique, inapte à garantir la conformité des recrues auxexigences spécifiques du poste. En ce sens, les opérations de recrutement paraissent constituer un moment critique pour la stabilité de l'institution. Les processus qui conduisent à l'émergence et à la consolidation d'une vocation policière ont cependant pour effet de fabriquer des candidats biens disposés à l'égard de l'institution, prêts à se rendre compatibles. Ainsi, la police nationale constitue moins l'objet d'étude que le terrain d'investigation de cette thèse, qui propose une contribution à l'analyse des processus de reproduction des institutions engagées dans la mise en oeuvre de l'action publique.

    Frédéric Gautier, Aux portes de la police, thèse soutenue en 2015 en co-direction avec Annie Collovald      

    Comment peut-on être policier ? C'est à cette question que tente de répondre cette thèse qui se propose d'analyser à la fois les processus de construction de l'attrait pour le métier de gardien de la paix et les modalités de la sélection des candidats. Elle s'intéresse d'abord aux droits d'entrée dont doivent s'acquitter les candidats. Bien que la nature et le « montant » de ces droits d'entrée fassent l'objet d'une définition officielle, le jugement des gatekeepersde l'institution est, en pratique, inapte à garantir la conformité des recrues auxexigences spécifiques du poste. En ce sens, les opérations de recrutement paraissent constituer un moment critique pour la stabilité de l'institution. Les processus qui conduisent à l'émergence et à la consolidation d'une vocation policière ont cependant pour effet de fabriquer des candidats biens disposés à l'égard de l'institution, prêts à se rendre compatibles. Ainsi, la police nationale constitue moins l'objet d'étude que le terrain d'investigation de cette thèse, qui propose une contribution à l'analyse des processus de reproduction des institutions engagées dans la mise en oeuvre de l'action publique.

    Thomas Léonard, De la "politique publique" à la pratique des comparutions immédiates : une sociologie de l'action publique au prisme des configurations locales et nationale, thèse soutenue en 2014 à Lille 2, membres du jury : Benoit Bastard (Rapp.), Laurent Willemez (Rapp.), Anne-Cécile Douillet, René Lévy et Rachel Vanneuville    

    Au début des années 2000, le Ministère de la Justice encourage les magistrats à recourir davantage aux comparutions immédiates, ce qui entraîne une hausse de leur usage. Les politiques publiques, ainsi que l’analyse écologique, sont pourtant insuffisantes pour expliquer les évolutions très contrastées d’un territoire à l’autre. Les pratiques des magistrats sont en réalité le produit de leurs positions respectives au sein d’une configuration locale ainsi qu’au sein d’une configuration nationale, cette position dépendant de leurs propriétés sociales singulières. Ces configurations sont des systèmes d’interdépendance structurés, à la fois stables et toujours mouvants, lesquels contraignent les pratiques des individus. Dans la configuration nationale, les pratiques d’un magistrat dépendent de la position de sa juridiction dans la « compétition » pour les comparutions immédiates, ainsi que des propriétés sociales du procureur. Surtout, ces politiques locales sont le produit de la structuration des alliances et des oppositions mettant en jeu une pluralité d’acteurs locaux, magistrats, policiers, avocats et journalistes régionaux.

    Damien Boone, La politique racontée aux enfants , thèse soutenue en 2013 à Lille 2  

    Que recouvre la politisation des enfants ? Entendue comme synonyme de la socialisation politique, elle désigne traditionnellement l'ensemble des mécanismes et des processus de formation et de transformation des systèmes individuels de représentations, d'opinions et d'attitudes politiques. Elle est aussi l'attribution aux enfants d'un degré d'intégration au sein du monde politique. Cette thèse étudie les différentes dimensions de la socialisation politique des enfants, en analysant à quelle conception du politique les enfants sont amenés à être exposés. Réfléchir en termes d'expositions suppose de se détacher d'une vision développementaliste qui associerait la socialisation politique à l'acquisition linéaire d'un contenu cumulatif. Dans cette optique, la socialisation politique se présente comme une juxtaposition de moments au cours desquels se présentent diverses conceptions du politique, de la recherche du consensus à la capacité à proposer des situations conflictuelles, en passant par des apprentissages centrés sur les procédures électorales et les institutions. Ainsi, les instances étudiées, deux conseils municipaux d'enfants, des écoles primaires et une association de lecture d'albums pour enfants offrent des épisodes de socialisation politique. Il s'avère que les contenus de chaque type de socialisation dépendent étroitement des représentations que l'on se fait des enfants quant à leur capacité à être des acteurs politiques, et des contraintes sociales de contextes d'étude qui associent à des degrés de facilité divers enfance et politique.

    Clément Desrumaux, Contes de campagne : sociologie comparée des conjonctures électorales législatives en France et en Grande-Bretagne (1997-2007), thèse soutenue en 2013 à Lille 2, membres du jury : Agnès Alexandre-Collier, Hanspeter Kriesi, Rémi Lefebvre, Patrick Lehingue et Antoine Roger    

    Qu'est-ce qu'une campagne électorale ? Entendue tantôt comme une période, parfois comme une compétition ou encore comme un ensemble de techniques de sollicitation des suffrages, la notion de "campagne électorale" est difficile à circonscrire. Cette thèse se propose d’analyser comment se modifient les pratiques des agents, leurs interactions et les structures du jeu politique pour former ce qui se présente et s’interprète comme étant une "campagne électorale". Il s'agit alors d'analyser une conjoncture particulière du politique, coproduite par les agents de champs différents (notamment politique et journalistique). Cette conjoncture se décline pratiquement en un ensemble de jeux électoraux plus ou moins compétitifs en fonction des propriétés sociales et politiques des candidats et des représentations qu’ils se font du jeu. Ces jeux déterminent en grande partie les mobilisations électorales menées, tant dans l’adaptation du programme électoral défendu, que dans les modes d’action mis en œuvre. Au final, l'espace politique des conjonctures électorales s'analyse comme un ensemble de configurations d'agents plus ou moins liées et imbriquées. Cette approche configurationnelle des conjonctures électorales se fonde sur l'analyse empirique des campagnes électorales législatives en France et en Grande-Bretagne et se concentre sur les candidats de quatre partis politiques (Parti socialiste, Union pour un mouvement populaire, Parti travailliste et Parti conservateur).

    Damien Boone, La politique racontée aux enfants, thèse soutenue en 2013, membres du jury : Sophie Duchesne (Rapp.), Bernard Fournier (Rapp.), Julie Delalande, Anne-Cécile Douillet et Gérard Mauger      

    Que recouvre la politisation des enfants ? Entendue comme synonyme de la socialisation politique, elle désigne traditionnellement l'ensemble des mécanismes et des processus de formation et de transformation des systèmes individuels de représentations, d'opinions et d'attitudes politiques. Elle est aussi l'attribution aux enfants d'un degré d'intégration au sein du monde politique. Cette thèse étudie les différentes dimensions de la socialisation politique des enfants, en analysant à quelle conception du politique les enfants sont amenés à être exposés. Réfléchir en termes d'expositions suppose de se détacher d'une vision développementaliste qui associerait la socialisation politique à l'acquisition linéaire d'un contenu cumulatif. Dans cette optique, la socialisation politique se présente comme une juxtaposition de moments au cours desquels se présentent diverses conceptions du politique, de la recherche du consensus à la capacité à proposer des situations conflictuelles, en passant par des apprentissages centrés sur les procédures électorales et les institutions. Ainsi, les instances étudiées, deux conseils municipaux d'enfants, des écoles primaires et une association de lecture d'albums pour enfants offrent des épisodes de socialisation politique. Il s'avère que les contenus de chaque type de socialisation dépendent étroitement des représentations que l'on se fait des enfants quant à leur capacité à être des acteurs politiques, et des contraintes sociales de contextes d'étude qui associent à des degrés de facilité divers enfance et politique.

  • Arthur Brière, Le mythe du complot dans le discours de l’entrepreneur de mobilisation, entre réenchantement et dispositif de cadrage : Alex Jones et Yahia Gouasmi, une analyse comparée, thèse soutenue en 2021 à Bordeaux sous la direction de Patrick Troude-Chastenet, membres du jury : Céline Bryon-Portet (Rapp.), Sébastien Caré  

    Cette thèse interroge la manière dont le conspirationnisme participe au réenchantement du monde en s’intéressant aux individus qui produisent ce type de discours : les entrepreneurs conspirationnistes. Ce travail postule que le conspirationnisme, lorsqu’il est identifié au sein du discours d’un entrepreneur conspirationniste de mobilisation, ne doit pas être perçu comme une idéologie ou une croyance autonome mais comme un dispositif de cadrage/élément rhétorique subordonné aux pensées et/ou croyances maitresses de cet entrepreneur.La thèse de cette thèse est que le conspirationnisme participe au réenchantement du monde à deux niveaux : d’une manière manifeste, en étant prédisposé à être accueilli par des pensées et des croyances antimodernes, et d’une manière latente en agissant comme un véritable mythe. Cette thèse va donc à contre-courant des travaux faisant du conspirationnisme un discours de dépossession politique puisqu’il apparait ici comme essentiellement mobilisateur.Ce travail pose aussi l’hypothèse que la constellation mythique du complot connait actuellement une nouvelle mutation due à l’intégration, par certains entrepreneurs conspirationnistes, de la panique morale du transhumanisme dans leur discours, créant de fait le mythe du complot transhumain.La vérification de ces hypothèses consiste méthodologiquement en une analyse de cadres comparée entre deux acteurs : le journaliste et réalisateur Alex Jones aux États-Unis et l’homme religieux chiite et président du Parti Anti Sioniste Yahia Gouasmi en France. La première partie consiste en l’analyse des cadrages diagnostic et pronostic de ces deux entrepreneurs, cela dans le but de mettre à jour la prédisposition du mythe du complot à réenchanter politiquement le monde en étant accueilli par des pensées antimodernes, tout en démontrant le caractère mobilisateur de cette association. La seconde partie s’intéresse au réenchantement latent d’ordre mythique : les principaux mythèmes du mythe du complot ayant évolué après avoir été dévoilés par l’oeuvre séminale de Raoul Girardet, il s’agit de mettre à jour cette recherche afin de présenter les spécificités du complot en tant que mythe neuf, au regard du discours des deux acteurs suscités. Il s’agit par la même occasion de relever la survivance de mythes plus anciens insérés dans le discours conspirationniste et d’en apprécier là aussi les effets mobilisateurs. L’insertion des méthodologies durandiennes que sont mythocritique et mythanalyse au sein de l’analyse de cadres permet d’apprécier cette revivance mythique comme dispositif de cadrage.

    Olga Ruzhelnyk, Ultras du football ukrainien et reconfigurations politiques autour du Maïdan : genèse et transformations d'une figure politique collective en Ukraine post-soviétique, thèse soutenue en 2021 à Paris 10 sous la direction de Olivier Le Noé, membres du jury : Marion Fontaine (Rapp.), Dominique Arel, Ludovic Lestrelin et Ioulia Shukan    

    Cette thèse part de plusieurs constats. Tout d’abord, le comportement des fans de football en Ukraine a souvent eu une nature transgressive et a pris la forme d'infractions contre l'ordre public. Par ailleurs, les manifestations à caractère raciste et l’usage des symboles interdits dans les stades de football (symboles nazis) ont été assez fréquents en Ukraine. Après Maïdan les fans ont joui d’une image plus positive, qui favorise leur reconnaissance et leur assimilation à la nouvelle société ukrainienne, grâce à leurs activités sociales et politiques. Étant une des forces motrices des événements révolutionnaires et contribuant au changement de régime, les fans de football prennent aujourd’hui une part active aux hostilités de la guerre dans le Donbass et aux actions collectives pro-ukrainiennes. Partant de ces constats, notre thèse explore les divers liens entre les fans de football et la politique et analyse leurs dimensions politiques et idéologiques avant Maïdan, à l’heure du Maïdan et dans l’après-Maïdan.Ces objectifs sont poursuivis au moyen d’une étude empirique sur les fans ultra des principales équipes d’Ukraine centrale (Kyiv, Dnipro), orientale (Kharkiv), occidentale (Lviv) et du sud (Odessa). Le cadre théorique de cette thèse se situe au carrefour des études sur la socialisation politique, de la sociologie de l’action collective et la sociologie du sport.

    Cécile Tindon, S'engager pour l'eau potable : de l'indignation à la régulation civique, thèse soutenue en 2018 à Strasbourg sous la direction de Rémi Barbier, membres du jury : Jean-Michel Fourniau (Rapp.), Olivier Coutard (Rapp.), Christelle Gramaglia    

    Cette thèse traite de la formation progressive, à partir des années 1990, d’un tissu associatif dédié à l’eau potable et de la manière dont cette « nébuleuse bleue » contribue à la régulation du secteur. Elle analyse comment des usagers, ayant expérimenté un problème vis à vis du secteur de l’eau, se rassemblent en publics au sens de Dewey (1927) pour mener une enquête sociale à son propos. Ces individus s’indignent, s’engagent et acquièrent des connaissances et des compétences relatives à la gestion du service. Ils exercent, dans des registres à la fois critiques et contributifs, une régulation qui leur est propre et que nous qualifions de civique. Cette régulation civique est constituée de trois composantes complémentaires : la politisation de l’eau qui permet de maintenir une attention publique sur le sujet, l’exercice d’une vigilance sur les responsables du secteur, et la participation dans et hors des arènes prévues à cet effet. Cette régulation civique, qui s’exerce souvent en conflit avec les élus et les opérateurs, va agir sur le secteur de l’eau comme un contre-pouvoir démocratique au sens de Rosanvallon (2006)

    Marie Saiget, Programmes internationaux et politisation de l'action collective des femmes dans l'entre-guerres : une sociologie des interventions sur le genre et les femmes au Burundi (1993-2015), thèse soutenue en 2017 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Guillaume Devin, membres du jury : Ioana Cîrstocea (Rapp.), Franck Petiteville (Rapp.), Devon Curtis et Philippe Lavigne Delville  

    Partant du constat de l’attention croissante et appuyée des organisations internationales aux thématiques « femmes, paix et sécurité », cette recherche vise à mieux comprendre les modalités concrètes des interventions sur cette thématique ainsi que leurs effets sur les dynamiques sociales et politiques de mobilisation des femmes en contexte d’entre-guerres. La thèse discute la perspective à la fois critique et experte des effets des programmes internationaux en proposant une sociologie des interventions déployées sur la thématique du « genre » au Burundi (1993-2014). En s’appuyant sur une enquête documentaire et de terrain menée au Burundi entre 2012 et 2014, elle contextualise dans une première partie la construction des interventions du point de vue des normes, des pratiques et des relations entre les acteurs. Elle étudie dans une deuxième partie la socialisation des acteurs individuels participant aux interventions aux savoirs diffusés par les programmes internationaux. Dans une troisième partie, elle analyse les processus de politisation dont certains enjeux, pratiques et sujets de l’action collective des femmes font l’objet. La thèse défend une interprétation dynamique du processus de politisation. De par leurs effets problématiques sur la socialisation des acteurs, les interventions déployées sur le genre participent à la politisation de l’action collective des femmes. Cette politisation place les organisations internationales face à une impasse car ces tendances échappent au cadre d’intervention qu’elles peuvent effectivement porter. Paradoxalement, cette impasse entretient plutôt qu’elle n’altère la politisation en cours.

    Okan Germiyanoglu, La lutte contre le terrorisme vue par les hauts fonctionnaires du Quai d'Orsay : pour une contribution française au concept d'operational code, thèse soutenue en 2014 à Lille 2 sous la direction de Thomas Lindemann, membres du jury : Frédéric Ramel (Rapp.), Yves Viltard (Rapp.), Jean-Vincent Holeindre et Christian Olsson    

    La lutte contre le terrorisme est une préoccupation contemporaine des diplomaties, alors que sa définition internationale demeure introuvable. Dans une approche organisationnelle, les hauts fonctionnaires du ministère français des Affaires étrangères partageraient une vision commune sur la violence terroriste et un « savoir-faire » qui leur permettraient de prendre des décisions efficaces pour la prévenir et la combattre. Or, dans une approche constructiviste, la lutte contre le terrorisme relève de relations intersubjectives comprenant l’activation de systèmes de croyances ou Operational Codes (OPCODES) différents, selon que les diplomates français viennent de l’ENA ou du Concours d’Orient. Ces croyances jouent un rôle dans la façon que les hauts fonctionnaires voient le monde, l’ennemi, mais aussi se perçoivent dans leurs fonctions. Ce sont aussi des croyances préexistantes, forgées à partir des expériences et des engagements personnels, qui font que les décisions en matière d’antiterrorisme ne relèvent pas seulement de considérations sécuritaires, mais aussi de motivations matérielles, émotionnelles, cognitives et morales pour un État comme la France.

    Élise Roullaud, La Confédération paysanne à l’épreuve de la Politique agricole commune (1987-2007) : Transformations des pratiques de représentation et du travail militant, thèse soutenue en 2013 à Lyon 2 sous la direction de Jean-Louis Marie et Jean-Luc Mayaud, membres du jury : Hélène Michel (Rapp.), Antoine Roger (Rapp.), Lilian Mathieu  

    En prenant pour objet d’étude la Confédération paysanne, cette thèse se propose d’examiner les évolutions des formes et modes de représentation des intérêts agricoles sous l’effet de l’intégration européenne. Sur la base d’une enquête de terrain croisant plusieurs méthodes (archives, entretiens, observations, questionnaire), l’étude de ce syndicat mêle l’analyse du processus d’européanisation et la sociologie des groupes d’intérêt européens à la sociologie du militantisme agricole et des mobilisations collectives. En adoptant une approche attentive aux logiques organisationnelles, configurationnelles et dispositionnelles, cette recherche rend compte de deux dimensions. La première éclaire la reconfiguration de l’action syndicale au travers de l’analyse de l’espace de la représentation agricole européenne et des modalités pratiques de l’investissement militant sur la scène politique européenne. La seconde souligne la manière dont la Politique agricole commune « travaille » la Confédération paysanne en affectant l’économie des rapports de force syndicaux internes et externes, ainsi que le travail de production des orientations syndicales, mais également le répertoire d’action syndical. Cette recherche met ainsi en évidence les processus de socialisation et de politisation comme vecteurs de la dynamique d’européanisation.

    Souleymane Abba Gana, Economie des guerres civiles : analyse économique des conflits armés intra-étatiques en Afrique Occidentale, thèse soutenue en 2010 à Artois sous la direction de Stéphane Callens, membres du jury : Gilles Ferréol (Rapp.), Bernard Guesnier (Rapp.), Nikki Blackwell et Benoît Lallau  

    Les guerres civiles en Afrique sont multiples, désastreuses et multicausales. Cependant les analyses privilégient fréquemment les causes identitaires liées à l‟ethnique ou à des faits historiques. Il est proposé ici, une analyse différente par une approche économique. Si au sens de l‟économie classique ou néoclassique, les ressources naturelles sont une dotation constituant un avantage absolu ou comparatif, en Afrique, elles contribuent à alimenter les guerres intra-étatiques pénalisant ainsi tout effort de développement. L‟exploitation d‟uranium au Niger, loin de permettre une performance économique grâce aux revenus qu‟elle génère, représente a contrario une double source de « malédiction » : Conforme au « syndrome hollandais » accompagné de la médiocrité économique qui le caractérise mais constitue également un enjeu autour duquel se fonde la rébellion armée.

  • Guillaume Fleury, Football et politique en Argentine , thèse soutenue en 2019 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Camille Goirand  

    Cette thèse s’intéresse à la mobilisation des supporters du Club Athlétique San Lorenzo de Almagro, un club de football de la ville de Buenos Aires en Argentine, qui se sont manifestés en plusieurs occasions face à l’Assemblée municipale de cette ville entre 2010 et 2012 afin d’obtenir le vote de la loi dite de Restitution historique. Cette loi, approuvée en novembre 2012, a ouvert la voie à la récupération par le club de San Lorenzo des terrains situés dans le quartier de Boedo où s’élevait son ancien stade, le Vieux Gazomètre, détruit sous la dernière dictature militaire qu’a connue l’Argentine. Au croisement de la reconfiguration et de l’actualisation de logiques d’identification entre quartiers et clubs à Buenos Aires issues du début des années 1900, cette mobilisation a également éclairé sous un jour nouveau les rapports étroits tissés entre politique et football en Argentine depuis le début du XXème siècle. L’analyse des carrières des membres de la Sous-commission du supporter – principale organisation de cette mobilisation –, des dispositifs de sensibilisation que ces supporters ont mis en place et de leurs interactions avec le champ politique a permis de décrire une fabrique du politique se footballisant par bien des aspects. Ainsi, construit par des individus se situant hors du champ politique, se pensant comme tels et revendiquant cette extériorité, le politique s’est-il vu investi et colonisé par des pratiques et des représentations reposant sur une identité supporteriste valorisée qui est considérée comme légitime à l’heure d’interagir avec les représentants du champ politique argentin.

    Guillaume Fleury, Football et politique en Argentine, thèse soutenue en 2019 sous la direction de Camille Goirand, membres du jury : Olivier Compagnon (Rapp.), Françoise Montambeault et Fabien Archambault    

    Cette thèse s’intéresse à la mobilisation des supporters du Club Athlétique San Lorenzo de Almagro, un club de football de la ville de Buenos Aires en Argentine, qui se sont manifestés en plusieurs occasions face à l’Assemblée municipale de cette ville entre 2010 et 2012 afin d’obtenir le vote de la loi dite de Restitution historique. Cette loi, approuvée en novembre 2012, a ouvert la voie à la récupération par le club de San Lorenzo des terrains situés dans le quartier de Boedo où s’élevait son ancien stade, le Vieux Gazomètre, détruit sous la dernière dictature militaire qu’a connue l’Argentine. Au croisement de la reconfiguration et de l’actualisation de logiques d’identification entre quartiers et clubs à Buenos Aires issues du début des années 1900, cette mobilisation a également éclairé sous un jour nouveau les rapports étroits tissés entre politique et football en Argentine depuis le début du XXème siècle. L’analyse des carrières des membres de la Sous-commission du supporter – principale organisation de cette mobilisation –, des dispositifs de sensibilisation que ces supporters ont mis en place et de leurs interactions avec le champ politique a permis de décrire une fabrique du politique se footballisant par bien des aspects. Ainsi, construit par des individus se situant hors du champ politique, se pensant comme tels et revendiquant cette extériorité, le politique s’est-il vu investi et colonisé par des pratiques et des représentations reposant sur une identité supporteriste valorisée qui est considérée comme légitime à l’heure d’interagir avec les représentants du champ politique argentin.

    Emmanuelle Bouilly, «Du couscous et des meetings contre l'émigration clandestine» : mobiliser sans protester au Sénégal, thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Johanna Siméant-Germanos, membres du jury : Tarik Dahou (Rapp.), Frédérique Matonti, Myriam Catusse et Dorothy L. Hodgson  

    La thèse s'attache à restituer les technologies de réparation du malheur social et de représentation des griefs au Sénégal. Elle démontre que la contestation, la mobilisation et la protestation ne s'équivalent pas toujours et plaide pour que leurs frontières analytiques soient précisées. S'appuyant sur les critiques du tournant culturel et celles des études féministes adressées aux théories de l'action collective, la thèse souligne les postulats et les points aveugles du concept de mouvement social. Historiquement situé, ce concept ne permet pas de saisir certaines des formes d'action collective sur des terrains non-occidentaux. A partir d'une enquête qualitative et quantitative menée, entre 2007 et 2012, principalement auprès d'une association de mères de migrants, la thèse montre qu'il existe, au Sénégal, une option qui consiste à mobiliser sans protester. Cette expression signifie que des acteurs sociaux peuvent employer un répertoire organisationnel hybride (association revendicative, self-help, mutuelle d'épargne, coopérative de travail) - qui vise autant l'État qu'il s'en dispense - ainsi que des modes d'action non-confrontatifs aux autorités publiques (témoignages dans les médias, participation à des meetings politiques ou conférences internationales). Sans recourir à l'action protestataire, les discours et les pratiques de ces mobilisations non-protestataires n'en sont pas moins politisées. La thèse montre en particulier comment le monde de l'aide et du développement s'est saisi de techniques genrées et d'entrepreneures de mobilisation propres au champ politique sénégalais afin de mener ses propres missions.

    Jérémy Bouillet, Débat privé, enjeu public? : comment les citoyens ordinaires construisent des opinions sur le problème de l'énergie, thèse soutenue en 2017 à Université Grenoble Alpes ComUE sous la direction de Yves Schemeil, membres du jury : Vincent Tiberj (Rapp.), Mathieu Brugidou, Jean-Louis Marie, Sonja Zmerli et Bernard Denni  

    L’énergie apparaît comme un problème public majeur, dans la résolution duquel les pouvoirs publics s’engagent régulièrement. Mais, à l’autre bout de cette chaîne, comment les individus ordinaires s’approprient-ils le problème public de l’énergie ? Dans les mesures classiques de l’opinion publique, les questions énergétiques et environnementales sont souvent loin d’occuper les premières places dans la hiérarchie des priorités. Or, pour réduire la pression engendrée par nos modes de consommation sur les écosystèmes, le changement des comportements et des attitudes de consommation est présenté comme un levier majeur. La question énergétique est-elle alors un enjeu politique pour tous mais un problème pour personne ? Pour répondre à cette question nous nous interrogeons sur la fabrique des opinions ordinaires et nous proposons de considérer ces dernières comme des énoncés discursifs testés dans des situations sociales plus ou moins complexes, conflictuelles et publiques. En amont, bon nombre d'acteurs ayant accès à l'espace public contribue à orienter et promouvoir certaines injonctions normatives pour définir la « bonne » pratique. Mais ces injonctions ne sont ni stables, ni homogènes : elles font l'objet de controverses et donnent lieu à des reformulations discursives parfois dissonantes. Entre enjeux technologiques, économiques, écologiques, sociétaux, etc. l’énergie comme problème public est alors soumise à un cadrage par des ordres normatifs dynamiques définissant certaines déviances et se voit proposer des solutions reconnues comme légitimes sous l’effet, entre autres, de l’action publique. Mais, ce niveau de description fait l’économie de la parole des citoyens « ordinaires », couvrant ainsi un présupposé instrumental commun qui estime que les citoyens dotés de la « bonne » information agissent « correctement ». Ce présupposé est contestable. Certes, une majorité écrasante d’enquêtés souligne son accord de principe aux économies d’énergie, témoignant ainsi de sa connaissance – même partielle – de l’existence d’un « problème public de l’énergie » et d’un engagement – même limité – aux injonctions à la modération en termes de consommation énergétique. Mais cet accord tacite se heurte à d’autres injonctions, à la compétition des problèmes, des pratiques sociales et à la mise en œuvre pratique des solutions. Ni surcompétents, ni incompétents, les citoyens ordinaires construisent donc du sens à travers des ordres normatifs concurrentiels et cherchent à le rendre compatible avec leurs modes de vie. Pour ce faire, la confrontation de leurs opinions et l’ajustement collectif de leurs représentations sont nécessaires. En reprenant certaines notions du pragmatisme, nous interrogeons la manière dont les perceptions du problème de l’énergie varient selon les scènes sociales où il est discuté, leur publicité ou encore le degré de conflictualité qu’il génère, et nous montrons que des communautés locales interprétatives d’un problème – et éventuellement de solutions – peuvent émerger et contribuer à alimenter la légitimité du problème dans l’espace public. Par ce biais, nous soulignons qu’il existe des espaces adossés au politique mais qui ne répondent pas toujours aux critères de conflictualisation et montée en généralité. Ces espaces illustrent l’intérêt de prendre en compte l’ambivalence et la labilité des opinions dans l’appropriation d’un problème public et la normalisation de ses solutions.

    Arnaud Mège, Militer pour la décroissance : De l'émergence d'une idéologie à sa mise en pratique, thèse soutenue en 2016 à Poitiers sous la direction de Laurent Willemez, membres du jury : Sophie Dubuisson-Quellier (Rapp.), Benoît Leroux  

    Né au début des années 2000, le militantisme pour la décroissance est une forme d'engagement revendiquée par celles et ceux qui cherchent à rompre avec les logiques de la croissance économique. Partant du principe qu'une croissance infinie n'est pas possible dans un monde fini, les militants décroissantistes se positionnent en rupture vis-à-vis des injonctions à consommer formulées par l'ensemble des promoteurs de la « société de consommation ». Prenant ses racines dans la production intellectuelle émise par les anticonformistes des années 1930 et à leur suite les écologistes de la « première heure » et autres opposants à la « société de consommation », l'engagement pour la décroissance trouve aujourd'hui à s'exprimer au travers de groupements militants variés, du parti politique labellisé au collectif local le plus informel. Mais, quand bien même ces espaces sont à appréhender comme des lieux où il devient possible de militer, c'est davantage dans l'incarnation d'un mode de vie spécifique que cet engagement trouve à s'exprimer. Dès lors, vivre selon ses convictions afin de favoriser un haut niveau de cohérence susceptible de maintenir les contours de son identité devient un enjeu fondamental pour les militants.Aussi, cet engagement à plusieurs niveaux (idéologique, politique, pratique) doit être appréhendé dans sa globalité. C'est pourquoi, la construction d'une généalogie des idées décroissantistes se révèle tout aussi indispensable que l'analyse des pratiques militantes, l'une permettant alors d'éclairer l'autre et vice versa.

    Paolo Stuppia, Les tracts du mouvement « anti-CPE » de 2006 : sociologie d'une technologie militante, thèse soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Isabelle Sommier, membres du jury : Bertrand Geay (Rapp.), Frédéric Sawicki, Danielle Tartakowsky et Jean-Philippe Legois  

    Objet délaissé et relativement méconnu par le champ scientifique, le tract est relégué, le plus souvent, à un simple outil « d'illustration » des luttes politiques, qu’il s’agisse de campagnes électorales ou de mouvements sociaux. Avec leurs définitions multiples, ouvrant autant de perspectives d’analyse (historique, sociologique, linguistique), les feuilles éphémères n’ont jamais été interrogées du point de vue de leur matérialité, de leur contexte de fabrication et de diffusion encore moins de celui de la multiplicité des usages. L’objectif de cette thèse est de questionner le tract en tant que « technologie militante » au sein d’une mobilisation sociale particulière, celle dite « anti-CPE » de 2006 qui, par son caractère débouchant sur une crise politique d’abord latente, puis de plus en plus « ouverte », se présente comme un cadre idéal pour analyser tant la matérialité de l'objet que ses différents emplois et les principales pratiques militantes qui y sont reliées.

    Stéphane Rocton, Légitimité et légitimation. Une théorie wébérienne de la légitimité du politique, thèse soutenue en 2012 à Paris 4 sous la direction de Pierre Demeulenaere et Patrice Duran, membres du jury : Alban Bouvier (Rapp.), Catherine Colliot-Thélène    

    La littérature académique à propos du concept de « légitimité politique » offre le spectacle d’un pluralisme qui confine à la confusion. Pluralisme terminologique (légitimité, légitimation, soutien, confiance, satisfaction, etc.), pluralisme des objets (organisations internationales, Etats nationaux, institutions, gouvernements, politiques publiques, etc.), et, surtout, pluralisme des thèses (valeurs, intérêts, culture, idéologie, efficacité, délibération, etc.) Au travers d'une analyse systématique de la littérature internationale et multidisciplinaire (sociologie, science politique, économie, administration publique), notre travail expose, en deçà de cette diversité, le schéma logique qui préside à la construction des théories de la légitimité. Synchroniquement, il prétend alors retrouver la théorie originelle et fondatrice de la légitimité du politique, la théorie de Max Weber, structurée par l’articulation entre légitimité et légitimation. Diachroniquement, il expose les ressorts de l’extension de sens que connaît le concept de légitimité depuis la « crise » des années 70.

  • Jérémie Moualek, A la recherche des "voix perdues" : contribution à une sociologie des usages pluriels du vote blanc et nul, thèse soutenue en 2018 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Jean-Pierre Durand, membres du jury : Yves Déloye (Rapp.), Isabelle Sommier (Rapp.), Frédéric Lebaron, Céline Braconnier et Patrick Lehingue    

    Pourquoi l'électeur, s'il sait que son vote ne sera pas pris en compte, s'attache-t-il quand même à voter blanc et nul ? Plus globalement, comment le vote blanc et nul a-t-il pu persister et même augmenter, en dépit de son absence de prise en compte dans les suffrages exprimés ? C'est à ce double questionnement qu'est consacrée cette thèse.En prenant appui sur l'analyse de 52 entretiens semi-directifs avec des électeurs ayant déjà votés blancs et nuls ainsi que sur des archives de bulletins annulés issus des scrutins présidentielles et législatifs de 2007 et 2012 (près de 16 000) et des réponses à un questionnaire diffusé en ligne (1632), notre démarche est donc d'allier le comment au pourquoi (et au « pour quoi ? ») et d'étudier le vote en acte davantage que le vote comme choix ou orientation. Le tout, en interrogeant le vote blanc et nul, non pas seulement comme un refus conjoncturel de choisir – lié essentiellement à un défaut conjoncturel de l'offre politique –, mais en mettant en évidence une autre lecture du phénomène. Plus précisément, nous abordons le vote blanc et nul comme un ensemble d'usages et significations socialement différenciés.Ainsi, dans une Partie n°1, nous étudions l'apparition de la catégorie « blanc et nul », la variation historique de ses normes (explicites et implicites) et les luttes dont sa définition a été l'objet. Le tout, pour comprendre comment une certaine définition du vote blanc et nul s'est imposée au point de faire sens commun (notamment la binarité manichéenne « blanc » versus « nul »). Dans une Partie n°2, il s'agit alors d'analyser la façon dont ce sens commun peut être l'objet de réceptions (voire de réappropriations) individuelles ou collectives – légitimes et illégitimes – par les agents sociaux. Et ce, au point de faire du vote blanc et nul une pratique aux usages pluriels, car socialement différenciés. Enfin, loin d'être réduits aux rôles de « récepteurs », des électeurs peuvent apparaître aussi comme des contributeurs dans la construction – toujours mouvante – de la définition de ce vote, au point d'en faire, par exemple, un outil d'action collective.

    Raphaëlle Parizet, Le politique du développement : les usages politiques des savoirs experts et de la participation des populations indiennes au Mexique, thèse soutenue en 2013 à Lille 2 sous la direction de Olivier Nay, membres du jury : Camille Goirand (Rapp.), Laurent Jeanpierre (Rapp.), Irène Bellier    

    Mot valise véhiculé par les agences internationales, la notion de « développement avec identité » traduit une volonté de prendre en compte les spécificités locales et culturelles des populations autochtones et la promotion d’une approche en terme de développement, présenté comme universel et apolitique. C’est cette contradiction que cette thèse propose d’explorer. À partir du cas mexicain, il s’agit de comprendre comment les dispositifs de développement fonctionnent comme des instruments de connaissance, mais également comme des instruments performatifs par leurs inductions prescriptives et les usages sociaux qui en sont faits. Au final, le « développement avec identité » renvoie à un « art de gouverner » les populations marquées par une disqualification sociale. Celui-ci s’appuie sur deux volets : l’élaboration de savoirs spécifiques sur ces populations et la participation des individus et groupes autochtones aux dispositifs de développement. Cette thèse propose une contribution sociologique à l’analyse du développement et aux travaux sur la question autochtone. Cette étude de la circulation des discours, des instruments et des pratiques du développement se fonde sur une enquête ethnographique de trois espaces où se construisent, s’élaborent et se mettent en pratique les dispositifs du développement autochtone au Mexique : le bureau du Programme des Nations unies à Mexico, l’instance nationale en charge de l’action publique de développement des populations autochtones, et enfin des groupes sociaux de la région du Chiapas dans lesquels des dispositifs de développement sont également élaborés et mis en œuvre.

    Gaëlle Dequirez, Nationalisme à longue distance et mobilisations politiques en diaspora : le mouvement séparatiste tamoul sri lankais en France (1980-2009), thèse soutenue en 2011 à Lille 2 sous la direction de Johanna Siméant-Germanos et Éric Meyer, membres du jury : Michel Hastings, Christophe Jaffrelot et Nira Wickramasinghe    

    Cette thèse porte sur le mouvement séparatiste tamoul sri lankais en France, depuis son émergence au début des années 1980 jusqu'à 2009. L'enjeu est de comprendre les ressorts du nationalisme à distance tel qu'il est diffusé par les associations tamoules de la région parisienne qui ont soutenu les Liberation Tigers of Tamil Eelam (LTTE). Il est aussi de questionner le concept de nationalisme à longue distance. A partir d'une enquête reposant principalement sur des entretiens et de l'observation directe, ce travail propose notamment une analyse du fonctionnement interne du mouvement et de ses relations externes. C'est d'abord le projet identitaire et politique du nationalisme eelamiste qui est défini, ainsi que la façon dont les leaders pro LTTE ont diffusé cette idéologie nationaliste dans l'ensemble de la diaspora tamoule. Le succès des discours séparatistes ne peut cependant se comprendre sans une analyse des dispositifs qui permettent en France d'ancrer la nation tamoule dans la vie quotidienne des migrants. Cette thèse montre ainsi que le mouvement nationaliste tamoul fonctionne comme une institution dans laquelle les comportements de dévouement sont valorisés, mais aussi dans laquelle la possibilité d'investissements différenciés est aménagée. Enfin, cette étude montre comment le mouvement eelamiste en France a été amené à se reconfigurer sous l'effet des relations externes établies à différentes échelles d'action.

    Jérémie Nollet, Des décisions publiques « médiatiques » ? : sociologie de l'emprise du journalisme sur les politiques de sécurité sanitaire des aliments, thèse soutenue en 2010 à Lille 2 sous la direction de Pierre Mathiot, membres du jury : Érik Neveu (Rapp.), Caroline Ollivier-Yaniv (Rapp.), Vincent Dubois et Yves Surel    

    Les médias font-ils les décisions publiques ? Cette conception d’un pouvoir du journalisme sur les politiques publiques est répandue parmi les « décideurs ». Elle est aussi présupposée par les théories de l’agenda et de la construction sociale des problèmes. La réalité du phénomène est cependant plus complexe : ce pouvoir n’est ni uniforme ni unidirectionnel. Il repose sur la contribution active et variable des agents politiques et administratifs qui produisent ces décisions. La question s’en trouve alors reformulée : dans quelle mesure la production des décisions publiques peut-elle se faire en fonction du champ journalistique ? Pour y répondre, la thèse propose une sociologie des logiques spécifiques de prise en compte de la médiatisation dans les activités décisionnelles au sein des champs politique (dans les cabinets ministériels et au Parlement) et administratif (dans les administrations centrales des ministères). L’élaboration de ce cadre théorique, au croisement de la sociologie du journalisme et de celle de l’action publique, s’appuie sur l’analyse de la gestion politico-administrative de la maladie de la « vache folle » en France dans les années 1990. Il s’agit de restituer l’importance que les responsables de l’exécutif (en particulier les ministres de l’Agriculture, de la Consommation, de la Santé, mais aussi le Premier ministre et le président de la République), les parlementaires et les hauts fonctionnaires ont pu accorder aux enjeux médiatiques jusque dans leurs pratiques décisionnelles. Il apparaît ainsi que les décisions les plus « médiatiques » sont le produit de la prise en charge des dossiers les plus emblématiques selon les logiques d’action des agents les plus dépendants des enjeux de légitimation dans le champ journalistique : les principaux ministres et leurs conseillers.