Martin Collet

Professeur
Droit public.
Université Paris Panthéon-Assas

Centre d'Étude sur la Fiscalité des Entreprises de Paris
Responsable des formations suivantes :
  • THESE

    Le contrôle juridictionnel des actes des autorités administratives, soutenue en 2002 à Paris 2 sous la direction de Didier Truchet 

  • Martin Collet, Droit fiscal, 12e éd., puf, 2024, Thémis ( Droit ), 475 p. 

    Martin Collet, Pierre Collin, Procédures fiscales: contrôle, contentieux et recouvrement de l'impôt, 5e éd., puf, 2024, Thémis ( Droit ), 396 p. 

    Martin Collet, Droit fiscal, 11e éd., PUF et Humensis, 2023, Thémis ( Droit ), 471 p. 

    Martin Collet, Finances publiques, 8e éd., LGDJ, un savoir-faire de Lextenso, 2023, Précis Domat ( Droit public ), 540 p. 

    Martin Collet, Droit fiscal, 10e éd., puf, 2022, Thémis ( Droit ), 467 p. 

    Martin Collet, Finances publiques, 7e éd., LGDJ, un savoir-faire de Lextenso, 2022, Précis Domat ( Droit public ), 542 p. 

    Martin Collet, Droit fiscal, 9e éd., PUF, 2021, Thémis ( Droit ), 461 p. 

    Martin Collet, Finances publiques, 6e éd., LGDJ, un savoir-faire de Lextenso, 2021, Précis Domat ( Droit public ), 544 p. 

    Martin Collet, Droit fiscal, 8e éd., PUF, 2020, Thémis ( Droit ), 455 p.  

    Destiné principalement aux étudiants et aux praticiens, ce manuel s'adresse également à tous ceux qui souhaitent se familiariser avec les mécanismes juridiques qui guident l'imposition des particuliers comme des entreprises. Privilégiant une description dynamique et synthétique des règles de droit, l'ouvrage entend également mettre en valeur les modalités concrètes de leur application et s'efforce de présenter les débats, voire parfois les polémiques, que ces règles suscitent

    Martin Collet, Pierre Collin, Procédures fiscales: contrôle, contentieux et recouvrement de l'impôt, 4e éd., puf, 2020, Thémis ( Droit ), 388 p. 

    Martin Collet, Finances publiques, 5e éd., LGDJ, un savoir faire de Lextenso, 2020, Précis Domat ( Droit public ), 540 p.  

    La 4e de couverture indique : "Face à la crise économique née de la pandémie de Covid-19, les finances publiques ont été mobilisées de multiples manières : endettement massif des États, multiplication des aides budgétaires et des garanties financières offertes aux entreprises, création de monnaie par les banques centrales, modulation des prélèvements fiscaux et sociaux, mise en place de dispositifs d’aide à l’échelle européenne, etc. Toutes ces mesures prennent place dans un cadre juridique singulier qui, pour l’essentiel, préexistait à la crise : c’est à son étude que cet ouvrage est consacré. En période de crise comme en temps normal, l’État, les communes ou encore les organismes de sécurité sociale ne gagnent pas leur vie et ne gèrent pas leurs fonds comme un particulier ni comme une entreprise privée. Aux activités spécifiques qui sont les leurs, structurées autour de la notion d’intérêt général, sont associées des prérogatives exorbitantes du droit commun – telles que le pouvoir de prélever des impôts – mais aussi des sujétions particulières. La gestion des recettes et des dépenses publiques obéit ainsi à un ensemble de règles de droit spécifiques. Cette analyse du cadre juridique des flux d’argent public – non seulement les recettes qui alimentent les caisses des administrations, mais aussi les dépenses qu’elles réalisent – intègre également de nombreuses considérations extra-juridiques. Comprendre la signification des règles impose en effet d’envisager leurs objectifs (économiques, politiques, sociaux) tout comme la manière dont ces règles sont mises en oeuvre : sont-elles véritablement appliquées ? Leur éventuelle violation est-elle sanctionnée ? Les objectifs poursuivis sont-ils effectivement atteints ? Maîtriser les règles impose de naviguer à la fois en amont et en aval de leur adoption, afin d’en percevoir le sens, les finalités et la portée. Destiné principalement aux étudiants en licence de droit, d’AES et d’économie, aux élèves des IEP ainsi qu’aux candidats aux concours administratifs, cet ouvrage s’adresse également à tous ceux qui souhaitent comprendre les ressorts de l’action financière de l’État, des collectivités territoriales et de l’ensemble des personnes publiques."

    Martin Collet, Droit fiscal, 7e éd., puf, 2019, Thémis ( Droit ), 443 p. 

    Martin Collet, Finances publiques, 4e éd., LGDJ, une marque de Lextenso, 2019, Précis Domat ( Droit public ), 534 p. 

    Martin Collet, Finances publiques, 3e éd., Librairie générale de droit et de jurisprudence, une marque de Lextenso, 2018, 531 p.  

    La 4ème de couv. indique : "Crise des dettes souveraines, perte par la France de son "triple A", emprunts toxiques des collectivités locales, "trou" de la sécurité sociale, "règle d'or" budgétaire : les finances publiques sont au coeur des débats politiques et médiatiques. L'Etat, les communes ou encore les organismes de sécurité sociale ne gagnent pas leur vie et ne gèrent pas leurs fonds comme un particulier ni comme une entreprise privée. Aux activités spécifiques qui sont les leurs, structurées autour de la notion d'intérêt général, sont associées des prérogatives exorbitantes du droit commun - telles que le pouvoir de prélever des impôts - mais aussi des sujétions particulières. La gestion des recettes et des dépenses publiques obéit ainsi à un ensemble de règles de droit spécifiques. C'est à leur étude que cet ouvrage est consacré.Cette analyse du cadre juridique des flux d'argent public - non seulement les recettes qui alimentent les caisses des administrations, mais aussi les dépenses qu'elles réalisent - ne peut cependant se détourner de considérations extra-juridiques. Difficile, en effet, de comprendre la signification des règles en faisant abstraction des objectifs (économiques, politiques, sociaux) qu'elles poursuivent. Difficile également d'occulter la manière dont ces règles sont mises en oeuvre : sont-elles véritablement appliquées ? Maîtriser les règles impose de naviguer à la fois en amont et en aval de leur adoption, afin d'en percevoir le sens, les finalités et la portée. Destiné principalement aux étudiants en licence de droit, d'AES et d'économie, aux élèves des IEP ainsi qu'aux candidats aux concours administratifs, cet ouvrage s'adresse également à tous ceux qui souhaitent comprendre les ressorts de l'action financière de l'Etat, des collectivités territoriales et de l'ensemble des personnes publiques."

    Martin Collet, Droit fiscal, 6e éd., puf, 2017, Thémis ( Droit ), 431 p. 

    Martin Collet, Pierre Collin, Procédures fiscales: [contrôle, contentieux et recouvrement de l'impôt], 3e éd., puf, 2017, Thémis ( Droit ), 371 p. 

    Martin Collet, Finances publiques, 2e éd., LGDJ, une marque de Lextenso, 2017, Domat droit public, 532 p.  

    La 4e de couverture indique : "Crise des dettes souveraines, perte par la France de son « triple A », emprunts toxiques des collectivités locales, « trou » de la sécurité sociale, « règle d'or » budgétaire… : les finances publiques sont au coeur des débats politiques et médiatiques. L'État, les communes ou encore les organismes de sécurité sociale ne gagnent pas leur vie et ne gèrent pas leurs fonds comme un particulier ni comme une entreprise privée. Aux activités spécifiques qui sont les leurs, structurées autour de la notion d'intérêt général, sont associées des prérogatives exorbitantes du droit commun - telles que le pouvoir de prélever des impôts - mais aussi des sujétions particulières. La gestion des recettes et des dépenses publiques obéit ainsi à un ensemble de règles de droit spécifiques. C'est à leur étude que cet ouvrage est consacré. Cette analyse du cadre juridique des flux d'argent public - non seulement les recettes qui alimentent les caisses des administrations, mais aussi les dépenses qu'elles réalisent - ne peut cependant se détourner de considérations extra-juridiques. Difficile, en effet, de comprendre la signification des règles en faisant abstraction des objectifs (économiques, politiques, sociaux) qu'elles poursuivent. Difficile également d'occulter la manière dont ces règles sont mises en oeuvre : sont-elles véritablement appliquées ? Leur éventuelle violation est-elle sanctionnée ? Les objectifs poursuivis sont-ils effectivement atteints ? Maîtriser les règles impose de naviguer à la fois en amont et en aval de leur adoption, afin d'en percevoir le sens, les finalités et la portée. Destiné principalement aux étudiants en licence de droit, d'AES et d'économie, aux élèves des IEP ainsi qu'aux candidats aux concours administratifs, cet ouvrage s'adresse également à tous ceux qui souhaitent comprendre les ressorts de l'action financière de l'État, des collectivités territoriales et de l'ensemble des personnes publiques. "

    Martin Collet, Finances publiques: [2016-2017], LGDJ-Lextenso, 2016, Domat droit public, 530 p. 

    Martin Collet, Droit fiscal, 5e éd., Presses universitaires de France, 2015, Thémis ( Droit ), 427 p. 

    Martin Collet, Anémone Cartier-Bresson, Charles-André Dubreuil (dir.), L'intérêt général: mélanges en l'honneur de Didier Truchet, Dalloz, 2015, Études, mélanges, travaux, 693 p. 

    Martin Collet, Pierre Collin, Procédures fiscales: [contrôle, contentieux et recouvrement de l'impôt], 2e éd., Presses universitaires de France, 2014, Thémis ( Droit ), 369 p. 

    Martin Collet, L'impôt confisqué, O. Jacob, 2014, Corpus, 99 p. 

    Martin Collet, Droit fiscal, 4e éd., Presses universitaires de France, 2013, Thémis ( Droit ), 435 p. 

    Martin Collet, Procédures fiscales: contrôle, contentieux et recouvrement de l'impôt, Presses universitaires de France, 2011, Thémis ( Droit ), 339 p. 

    Martin Collet, Droit fiscal, 3e éd., Presses universitaires de France, 2011, Thémis ( Droit ), 433 p.   

    Martin Collet, Droit fiscal, 2e éd., Presses universitaires de France, 2009, Thémis ( Droit ), 437 p.   

    Martin Collet, Droit fiscal, Presses universitaires de France, 2007, Thémis ( Droit ), 453 p. 

    Martin Collet, Le contrôle juridictionnel des actes des autorités administratives indépendantes, L.G.D.J., 2003, Bibliothèque de droit public, 397 p. 

  • Martin Collet, Ludovic Ayrault, « Chronique de droit public financier », Revue française de droit administratif, 2024, n°01, p. 191   

    Martin Collet, Ludovic Ayrault, « Chronique de droit administratif et finances publiques », Revue française de droit administratif, 2022, n°06, p. 1171   

    Martin Collet, Ludovic Ayrault, « Chronique de droit public financier », Revue française de droit administratif, 2022, n°01, p. 183   

    Martin Collet, Ludovic Ayrault, « Chronique de droit public financier », Revue française de droit administratif, 2021, n°06, p. 1159   

    Martin Collet, « Les mesures budgétaires et financières », Revue française de droit administratif, 2020, n°04, p. 615   

    Martin Collet, Michèle Raunet, « Taxe sur la création de bureaux : quelles conditions d'exonération ? », Actualité juridique Droit administratif, 2020, n°29, p. 1648   

    Martin Collet, Ludovic Ayrault, « Chronique de droit public financier », Revue française de droit administratif, 2019, n°06, p. 1185     

    Martin Collet, « La dette publique : questions de droit », Revue française de droit administratif, 2019, n°02, p. 241   

    Martin Collet, Ludovic Ayrault, « Chronique de droit public financier », Revue française de droit administratif, 2018, n°06, p. 1197   

    Martin Collet, Xavier Dupré de Boulois, Norbert Foulquier, « Dix ans de chronique des thèses à la Revue française de droit administratif », Revue française de droit administratif, 2017, n°06, p. 1095   

    Martin Collet, « Panama papers : quelles conséquences un an après ? », Recueil Dalloz, 2017, n°20, p. 1184   

    Martin Collet, Ludovic Ayrault, « Chronique de droit public financier », Revue française de droit administratif, 2016, n°05, p. 1044   

    Martin Collet, Sylvain Bollée, Rémy Libchaber, « Précis Domat droit privé », 2016, p. -   

    Martin Collet, Gabriel Eckert, « Chronique de droit public financier », Revue française de droit administratif, 2015, n°05, p. 1041   

    Martin Collet, Norbert Foulquier, Frédéric Rolin, Xavier Dupré de Boulois, « Chronique des thèses », Revue française de droit administratif, 2015, n°04, p. 861   

    Martin Collet, Gabriel Eckert, « Chronique de droit administratif et finances publiques », Revue française de droit administratif, 2014, n°05, p. 1015   

    Martin Collet, Norbert Foulquier, Frédéric Rolin, Xavier Dupré de Boulois, « Chronique des thèses », Revue française de droit administratif, 2014, n°01, p. 191 

    Martin Collet, Gabriel Eckert, « Chronique de droit public financier », Revue française de droit administratif, 2013, n°06, p. 1219     

    Martin Collet, Norbert Foulquier, Frédéric Rolin, Xavier Dupré de Boulois, « Chronique des thèses », Revue française de droit administratif, 2013, n°01, p. 201 

    Martin Collet, « Le décret du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique : dépenser mieux ou dépenser moins ? », Revue française de droit administratif, 2013, n°02, p. 433   

    Martin Collet, « À quelles conditions une régie locale de service public peut-elle échapper à l'impôt sur les sociétés ? », Actualité juridique Droit administratif, 2012, n°32, p. 1807   

    Martin Collet, Norbert Foulquier, Frédéric Rolin, Xavier Dupré de Boulois, « Chronique des thèses », Revue française de droit administratif, 2012, n°04, p. 787 

    Martin Collet, « A quelles conditions une personne privée a-t-elle la disposition d'un ouvrage public, au sens de la loi fiscale ? », Actualité juridique Droit administratif, 2012, n°05, p. 280   

    Martin Collet, Frédéric Rolin, Xavier Dupré de Boulois, Norbert Foulquier, « Chronique des thèses », Revue française de droit administratif, 2011, n°01, p. 181 

    Martin Collet, « Vers un assujettissement plus systématique des subventions publiques à la TVA ? », Actualité juridique Droit administratif, 2011, n°08, p. 453   

    Martin Collet, Fréderic Rolin, Xavier Dupré de Boulois, Norbert Foulquier, « Chronique des thèses », Revue française de droit administratif, 2010, n°01, p. 207 

    Martin Collet, Frédéric Rolin, Xavier Dupré de Boulois, Norbert Foulquier, « Chronique des thèses », Revue française de droit administratif, 2009, n°01, p. 157 

    Martin Collet, « Les aspects comptables et fiscaux de la patrimonialité des actes administratifs », Revue française de droit administratif, 2009, n°01, p. 8   

    Martin Collet, Xavier Dupré de Boulois, Norbert Foulquier, Frédéric Rolin, « Chronique des thèses », Revue française de droit administratif, 2008, n°05, p. 1067 

    Martin Collet, « L'affaire du Crédit lyonnais devant le Conseil d'Etat », Actualité juridique Droit administratif, 2008, n°18, p. 1000   

    Martin Collet, « Autorités de régulation et procès équitable », Actualité juridique Droit administratif, 2007, n°02, p. 80   

    Martin Collet, « Régime des interprétations administratives : la simplification viendra-t-elle du droit fiscal ? », Actualité juridique Droit administratif, 2006, n°13, p. 721   

    Martin Collet, Frédéric Rolin, Xavier Dupré de Boulois, Norbert Foulquier, « Chronique des thèses », Revue française de droit administratif, 2006, n°01, p. 155 

  • Martin Collet, « Le pouvoir de sanction de l'administration fiscale », le 26 juin 2024  

    35ème édition du colloque organisé par le CEFEP - Centre d’Études de Fiscalité des Entreprises, Université paris Panthéon-Assas

    Martin Collet, « A propos du contrôle financier de l'administration », le 05 avril 2024  

    Colloque organisé par le CRDA et l'Institut Cujas, Université Paris-Panthéon-Assas

    Martin Collet, « Gouvernance et financement de la protection sociale », le 12 février 2021  

    Organisé par les sections sociale et du rapport et des études du Conseil d’État

    Martin Collet, « Constitution(s) et Impôt(s) : Approche comparée (Allemagne, Espagne, France, Italie) », le 22 novembre 2019  

    Journée organisée par la Section de droit public financier - Société de législation comparée

    Martin Collet, « Retour(s) sur l'acte anormal de gestion : évolutions et potentialités », le 27 juin 2019  

    Organisé par le Centre d'Etudes de Fiscalité des Entreprises de Paris (CEFEP) de l'Université Paris 2 Panthéon-Assas

    Martin Collet, « La propriété publique », le 13 juin 2019  

    Colloque annuel de l'AFDA

    Martin Collet, « Hommage à Jean-Jacques Bienvenu », le 25 janvier 2019 

    Martin Collet, « Justice administrative et Constitution de 1958 », le 10 janvier 2019  

    Colloque organisé dans le cadre des Journées décentralisées 2018 de l’Association française de droit constitutionnel (AFDC) portant sur le thème : Justice(s) et Constitution.

    Martin Collet, « Une nouvelle étape dans l’amélioration des rapports entre l’administration et les administrés ? », le 23 novembre 2018  

    Dans le cadre des Conférences d'actualité du CRDA

    Martin Collet, « Entretiens du contentieux : Principe de légalité, principe de sécurité juridique », le 16 novembre 2018  

    Organisé par les sections du contentieux et du rapport et des études, en partenariat avec l’ordre des avocats au Conseil d’État et à la Cour de cassation

    Martin Collet, « Territorialité de l’impôt sur les sociétés : La crise est-elle surmontable ? Une révolution fiscale mondiale ? », le 21 juin 2018  

    Organisé par FONDAFIP, Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques en partenariat avec la Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale et la Revue Française de Finances Publiques

    Martin Collet, « 2e symposium international de finances publiques comparées », le 22 mars 2018  

    Organisé sous le haut patronage de la Cour des comptes européenne en partenariat avec la Société de législation comparée et la Société française de finances publiques

    Martin Collet, « Les sources du droit fiscal et des finances publiques », le 19 juin 2017  

    5ème Conférence des Jeunes Chercheurs en Droit Fiscal et en Finances Publiques, Ateliers de Droit Fiscal / Département Sorbonne-Fiscalité, Institut de Recherche Juridique de la Sorbonne (IRJS)

    Martin Collet, « 4èmes Journées Juridiques Franco-Polonaises », le 24 novembre 2016  

    Organisé par le Centre de Recherche Juridique Pothier

    Martin Collet, « Juger le droit souple », le 23 juin 2016  

    À propos des arrêts du Conseil d’État du 21 mars 2016

    Martin Collet, « La thèse en droit administratif », le 11 décembre 2015  

    Journée d'études de l'Association française pour la Recherche en Droit Administratif (AFDA)

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Simon Rio, Les dispositifs anti-abus en droit fiscal international, thèse soutenue en 2022 à Université ParisPanthéonAssas, membres du jury : Polina Kouraleva-Cazals (Rapp.), Alexandre Maitrot de La Motte (Rapp.), Gauthier Blanluet et Philippe Martin  

    Au lendemain de la crise financière de 2009, dans la perspective de protéger les budgets des États, le Groupe des vingt (G20) juge nécessaire de prévenir l’érosion des assiettes fiscales et le transfert de bénéfices. Cette volonté politique s’est traduite par l’élaboration de diverses recommandations de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l’Union européenne (UE). Ces travaux internationaux ont abouti à de vastes réformes des règles du droit fiscal international français. À cette occasion, les dispositions destinées à lutter contre les pratiques abusives internationales ont été largement diversifiées et renouvelées. Aujourd’hui, de multiples dispositifs anti-abus aux caractères variés coexistent. Cette thèse vise alors à démontrer que, en l’état, les dispositifs anti-abus applicables en droit fiscal international français ne constituent pas un système parfait. Ce système ne permet pas d’assurer un équilibre satisfaisant entre deux exigences essentielles : la lutte efficace contre les pratiques abusives dans les situations transnationales et l’assurance d’un niveau raisonnable de sécurité juridique. À la lumière de deux critères de qualité, la cohérence et la proportionnalité, nous distinguons parmi tous les éléments composant ce système, ceux qui permettent d’assurer cet équilibre et ceux qui ne permettent pas de l’assurer. Afin de trouver une conciliation acceptable des différents intérêts en présence, plusieurs aménagements sont proposés. La présente thèse consiste donc à suggérer, autant que faire se peut, une rationalisation des dispositifs anti-abus en droit fiscal international.

    Romain Stauffert, Dette publique et démocratie, thèse en cours depuis 2022  

    Dans l’ensemble, les normes constitutionnelles prévoient bien que la dette publique n’échappe pas à un contrôle démocratique, qu’il soit direct ou indirect, mais le droit positif de rang inférieur comprend- t-il les mécanismes pour une mise en œuvre effective ? Quels sont les outils juridiques garantissant le caractère démocratique, en termes d’autorisation et de contrôle, de la gestion de la dette publique, en l’occurrence de la dette de l’Etat et celle de la Sécurité sociale ? Pour le formuler autrement, parmi tous les éléments constitutifs du régime juridique de la dette publique en droit positif, quels sont ceux qui sont soumis à un contrôle ex-ante ou ex-post du Parlement, au titre de la démocratie indirecte, ou des citoyens, pris individuellement ou collectivement, au titre de la démocratie directe ? Cette analyse sera menée en identifiant à chaque fois ce qui existe ou fait défaut pour un exercice effectif de la démocratie directe ou indirecte telle que prévue par le bloc de constitutionalité. La différence de portée éventuelle entre les mécanismes d’exercice direct de la démocratie et ceux d’exercice indirect sera également relevée. Pour les mécanismes faisant défaut et pouvant être mis en place, ce travail apportera des suggestions d’intégration en s’inspirant de ceux existants dans d’autres domaines du droit ou à l’étranger en matière de gestion de la dette, voire en proposant des solutions innovantes.

    Édouard Coulon, L'évasion fiscale : essai de construction d'une catégorie juridique, thèse soutenue en 2021 à Paris 2, membres du jury : Daniel Gutmann (Rapp.), Olivier Négrin (Rapp.), Émilie Bokdam-Tognetti et Benoît Delaunay  

    L’expression « évasion fiscale » a connu un large succès ces dernières années au rythme des révélations journalistiques sur des « affaires » ou des « scandales ». La vitalité de cette expression ne doit pas faire oublier que celle-ci détient également une portée juridique. L’expression est largement employée par les différentes sources du droit ou par leurs commentateurs, mais elle n’a pas reçu jusqu’à présent de définition stable et unanimement partagée. Bien au contraire, elle souffre d’une certaine confusion avec d’autres expressions souvent accolées ou mêlées à elle que sont la « fraude fiscale » ou l’« optimisation fiscale ». Or, la lutte contre l’« évasion fiscale » est expressément utilisée dans les motivations de certaines règles de droit et dans certaines décisions du Conseil constitutionnel. Parmi l’ensemble des sources du droit s’appropriant cette expression, nous avons tenté d’établir une certaine cohérence pour faire ressortir les différents éléments de sa définition. L’évasion fiscale apparaît alors comme un comportement formellement légal, mais motivé par une intention fiscale prédominante, c’est-à-dire accompli dans le but d’obtenir un gain fiscal à l’aide d’une opération artificielle, et réalisé dans un but contraire à l’intention de l’auteur du texte abusé ou aux principes de l’ordre public fiscal. Cette définition nous permet alors d’envisager une distinction entre cette notion et les notions d’optimisation et de fraudes fiscales. Cependant, cette définition est dans l’attente d’une évolution du droit fiscal dont le contentieux tend se tenir de plus en plus devant le juge pénal.

    Daphnée Setondji, La prévention du risque de corruption dans les systèmes comptables publics, thèse en cours depuis 2020  

    L'entrée en vigueur de la loi Sapin II a contribué à faire de la comptabilité publique un enjeu du programme de compliance des personnes morales de droit public. Ce travail de recherche vise à rendre compte de l'intégration croissante de la prévention du risque de corruption dans l'élaboration des plans de contrôles comptables ainsi que de l'articulation de la prévention de ce risque avec les exigences d'efficacité et de souplesse propres à la gestion publique.

    Alexandre-Elie Hamel, Une union budgétaire européenne, thèse en cours depuis 2020  

    L'environnement budgétaire européen est critiqué pour de multiples raisons. En effet, si l'Union européenne dispose d'une union bancaire et d'une union monétaire, il n'existe pas d'union budgétaire. Cette absence d'union budgétaire, en plus de bloquer la coordination des actions étatiques en cas de choc économique, empêche l'Union européenne de devenir une zone monétaire optimale. Les éléments qui composent actuellement le paysage budgétaire européen sont, eux aussi, critiqués. Le budget de l'Union est pointé du doigt pour sa faiblesse, le processus d'adoption du budget est perçu comme illégitime et rigide, les ressources du budget proviennent principalement de contributions étatiques ce qui le rend "instable" et empêche le développement de projets d'envergure européenne... La crise du Covid-19 ouvre la porte à une réforme de l'écosystème budgétaire européen, comme en témoigne les projets initiés par la Commission européenne. C'est pourquoi, cette thèse se propose de réfléchir aux substrats d'un nouvel environnement budgétaire européen. Pour ce faire, un examen des principes budgétaires de l'Union et des États membres s'impose à commencer par la "règle d'or" budgétaire à laquelle on reproche son caractère pro-cyclique et son manque de flexibilité. De nouvelles ressources fiscales seront évoquées ainsi que leurs modalités d'adoption et de recouvrement. Un budget européen plus conséquent permettrait non seulement de renforcer des actions qui existent déjà comme la péréquation entre les États membres ou encore l'investissement à l'échelle européenne, mais aussi d'ouvrir la voie à de nouveaux projets ambitieux comme une assurance chômage européenne.

    Aurore Pacotte, Investissements productifs outre-mer et défiscalisation : l'article 199 undecies b du CGI depuis la loi de programme pour l'outre-mer du 21 juillet 2003 dite loi Girardin, thèse soutenue en 2020 à Paris 2, membres du jury : Jean-Luc Albert (Rapp.), Bernard Castagnède (Rapp.), Olivier Gohin  

    L'éloignement, l'insularité et l'éparpillement des entités composant la France d'outre-mer, accentués par le fait qu'elles n'entretiennent que peu de relations avec les pays voisins ont pour conséquence une étroitesse des marchés locaux et des économies peu attractives pour les investisseurs. Face à cette situation, l'État Français mène une politique d'aide à ces contrées et développe un instrument de financement qui contribue à compenser les contraintes structurelles pesant sur celles-ci : la défiscalisation, notamment, par l’article 199 undecies B du CGI depuis la loi de programme pour l'outre-mer du 21 juillet 2003, dite loi Girardin. Ce dispositif arrivé à échéance le 31 décembre 2017 a été reconduit jusqu’au 31 décembre 2025. Ce délai semble encore trop court pour parvenir aux objectifs poursuivis et il convient donc de prévoir une suite à ce dispositif. Après une évaluation de ce dernier, les mesures relatives à la défiscalisation à venir devront tendre à sa rationalisation et aller plus loin dans sa moralisation. Des pistes ont été ébauchées, ainsi le décret n° 2015-149 du 10 février 2015 comporte notamment une charte de déontologie du monteur en défiscalisation outre-mer, début d'une règlementation de cette profession. Des imperfections figurent dans ce décret, qu'il faudra corriger, car des juges saisis sur l'application de ces textes auront la charge d'interpréter une règlementation incomplète. En outre, des dispositions restent à préciser. Enfin, l'élimination d'éventuels dérapages pourrait être encore mieux garantie avec un réel suivi de la mise en œuvre des mécanismes fiscaux dans chaque territoire et une plus grande vigilance des administrations concernées.

    Jozefa-Maria Gasiorek Fiani, La fiscalité des locaux à usage de bureaux en Ile de France, thèse en cours depuis 2019  

    Depuis 1960, le législateur a multiplié les impositions des locaux à usage de bureaux en région Ile-de-France,s’appliquant tant ponctuellement à l’occasion de leur création, que continûment tout au long de leur affectation ou lors de leur cession, c'est notamment le cas de: →La redevance pour création de bureaux: unetaxe ponctuelle, exigible à l’occasion de la construction, de la reconstruction ou de l'agrandissement des locaux à usage de bureaux, des locaux commerciaux et des locaux de stockage; Instaurée en 1960pour favoriser la décentralisation des activités du secteur tertiaire sur l’ensemble du territoire national, en pénalisant, sur le plan financier, leur implantation en région parisienne; Elle est affectée en totalité à la région d’Ile-de-France pour financer ses équipements routiers d’intérêt régional.Depuis 2016, elle est désignée sous la nouvelle dénomination « taxe sur la construction de bureaux, commerces et entrepôts (TCBCE)»; → La taxe annuelle sur les locaux à usage de bureaux, de commerce et de stockage: une taxe due annuellement par les personnes qui sont propriétaires, au 1er janvier, de locaux imposables ou titulaires d’un droit réel sur de tels locaux; Applicable depuis 1990, elle est perçue au profit de l'État, et doit concourir au financement de travaux destinés à corriger « les déséquilibres de la région d'Ile-de-France », son produit est versé à un compte d'affectation spéciale intitulé “Fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France” ; → La taxe additionnelle aux droits de mutation sur les cessions de locaux à usage de bureaux, de locaux commerciaux et de locauxde stockage: une taxe additionnelle exigible depuis le 1er janvier 2016 sur les mutations à titre onéreux des locaux d’activités; Cette taxe a été créée pour compenser la perte de recettes fiscales résultant de la réforme de la redevance pour création de bureaux intervenue entre 2011 et 2016. Le présent travail de recherche consistera à analyser la cohérence de ces différents dispositifs, eu égard aux diverses problématiques, telles que notamment: Stabilité et lisibilité des textes; Adaptation des zones et des tarifs; Clarification des règles de procédures, Précisions sur le redevable, sur le fait générateur et les conditions d’exigibilité ; Modalités de recouvrement et de contrôle de ces taxes.

    Antonin Luzuy, La précarité de l'emploi dans les établissements publics de santé, thèse soutenue en 2016 à Université ParisSaclay ComUE, membres du jury : Camille Broyelle (Rapp.), Fabrice Melleray (Rapp.), Frédéric Rolin et Matthieu Girier  

    Si la notion de précarité est une expression fréquemment utilisée dans le discours politique, à travers diverses législations dont la loi n° 2001-2 du 3 janvier 2001 relative à la résorption de l’emploi précaire et à la modernisation du recrutement dans la fonction publique ou encore la loi n° 2012-347 du 12 mars 2012, elle reste complexe à définir. La précarité peut être l’un des aspects de la pauvreté, elle peut aussi se manifester par sentiment de l’individu de ne pas être en capacité de prévoir son avenir professionnel par rapport à d’autres individus dits protégés. Cette représentation de la société où se distingueraient « protégés », « précarisables » et « précarisés » se retrouve pleinement dans la fonction publique à la française, qui oppose les titulaires et les agents contractuels de droit public. Tel que l’a décrit Marcel Pochard dans un article de 2002, la situation des agents contractuels ne peut se confondre avec celle des fonctionnaires, puisqu’ils ne bénéficient « pas de leurs avantages et (qu’ils) sont en quelque sorte leur mauvaise conscience ». Ces agents contractuels ne disposeraient ainsi ni des droits ni garanties accordés aux fonctionnaires, et seraient exclus de toute logique de carrière ainsi que de la stabilité qui en découle. Malgré la mise en place de plans de titularisation, et la volonté affichée du gouvernement de resserrer les conditions de recrutement des contractuels et de renouvellement à la stricte exception dans la fonction publique, leurs effectifs ne cessent de se reconstituer. A cet égard, la fonction publique hospitalière fait figure de « mauvaise élève », avec la plus forte hausse des effectifs contractuels +5 % en dix ans. Tout particulièrement dans le versant hospitalier, une ambiguïté certaine prévaut dans la sphère politique où se mêlent des « injonctions contradictoires » partagées entre le respect du statut et la contractualisation indispensable à la continuité des soins. Ainsi, la vulnérabilité sociale des contractuels se doit d’être étudiée tant par rapport au statut général des fonctionnaires, que vis-à-vis de la conjoncture spécifique dans laquelle ils évoluent. Sur le plan structurel ou statutaire, l’évolution est à « l’effet d’attractivité du fonctionnariat », avec l’émergence d’un « quasi-statut » à l’égard des agents contractuels hospitaliers. Si les droits et garanties des contractuels et des titulaires convergent, et leurs obligations sont identiques, le parcours professionnel des agents contractuels reste marqué par une forte hétérogénéité. On oppose des situations plus ou moins précaire, au gré de la nature du besoin de l’emploi contractuel, temporaire ou permanent, et de la nature du contrat, contrat à durée déterminée (CDD) et contrat à durée indéterminée (CDI). La question de savoir si les agents employés en CDI sont des agents précaires, ne fait plus débat. Les agents ainsi recrutés ressemblent plus à des fonctionnaires, et leur nombre croissant menace de plus en plus la cohérence de l’édifice statutaire. La conjoncture, liée tout particulièrement aux difficultés financières et démographiques que connaissent les établissements publics de santé, exacerbe ces antagonismes, entre contrats subis ou assumés. Il en va que le contrat offre un gain de souplesse et de flexibilité indispensable aux établissements. Dans un contexte fortement concurrentiel et de pénurie de certains métiers, le contrat est un levier d’attractivité pour mobiliser les compétences rares. Que ce soit à travers la gestion du temps de travail ou la gestion prévisionnelle des métiers et des compétences (GPMC), ces agents contractuels s’y intègrent parfaitement malgré les contraintes réglementaires, et se veut une source humaine pleinement substituable aux titulaires. En outre, ces agents contractuels sont des variables d’ajustement, plus budgétaires qu’organisationnels, nécessaires dans le contexte de compression des dépenses de l’Assurance-Maladie ou dans le cadre des fusions d’établissements.

    Sophie Briet, La loyauté en droit public, thèse en cours depuis 2015  

    Alors qu'il est envisagé de consacrer la bonne foi en matière précontractuelle dans le code civil, le Conseil d'Etat juge que le principe de loyauté des relations contractuelles ne s'étend pas à la passation des contrats. Ceci pousse à s'interroger sur la notion de loyauté en droit public. La loyauté peut revêtir diverses acceptions (loyauté des relations contractuelles, de la concurrence, de la preuve, des agents publics, loyauté dans l'exécution des traités de l'UE etc.) et ne semble pas appréhendée de la même manière dans toutes les branches du droit public. Le CE n'a pas dégagé un principe/exigence/obligation de loyauté uniforme dans l'intitulé, la valeur ou les conséquences qui y sont attachées : obligation de loyauté des agents publics rattachée aux devoirs posés par la loi du 13 juillet 1983, exigence constitutionnelle de loyauté en matière électorale, principe de loyauté des relations contractuelles reconnu en dehors de tout texte. Dans certains domaines la loyauté n'est pas consacrée en tant que telle, le Conseil l'ayant expressément refusé ou ne s'étant jamais prononcé sur la question. D'autres dispositions ou principes jurisprudentiels permettent-ils de pallier cette absence' La loyauté en droit public est-elle une notion unique et absolue ou au contraire relative, faisant naître des droits et obligations variables tant en fonction de la matière concernée que des personnes intéressées ' Cette thèse analysera ce que recouvre la notion de loyauté, sa valeur juridique, ses sources, la sanction de son non-respect, dans quelle mesure elle se distingue ou au contraire rejoint voire comprend des notions voisines telles la légalité, la fraude ou l'espérance légitime.

    Eric Pichet, Essai d’une théorie générale des dépenses socio-fiscales, thèse soutenue en 2015 à Paris 2, membres du jury : Olivier Négrin (Rapp.), Daniel Gutmann (Rapp.), Camille Broyelle et Jérôme Turot  

    Résumé non disponible

  • Marie Gervais, Les garanties accordées par les personnes publiques, thèse soutenue en 2015 à Strasbourg sous la direction de Gabriel Eckert, membres du jury : Francesco Martucci (Rapp.), Étienne Muller (Rapp.), François Jacob    

    Les garanties accordées par les personnes publiques se présentent comme des mécanismes attrayants pour les personnes publiques qui souhaitent intervenir économiquement tout en s’assurant de protéger au mieux les deniers publics. En apportant l’élément de confiance, les mécanismes de garantie présents dans la sphère publique connaissent une évolution qui suit de près l’évolution de la société en jouant un rôle moteur lors de grands projets ou encore lors de période de crise. L’introduction et le développement de l’octroi de garanties par les personnes publiques nécessitent un travail de définition de la notion de garantie publique qui connaît un régime de plus en plus encadré au niveau matériel mais également institutionnel.

  • Nael Dupeu, Les moyens en contentieux fiscal, thèse soutenue en 2023 à Toulon sous la direction de Virginie Donier et Olivier Négrin, membres du jury : Emmanuel Joannard-Lardant (Rapp.), Florence Mastrantuono    

    Le contentieux fiscal nait d’un désaccord persistant entre le contribuable et l’administration fiscale. Le contribuable qui souhaite contester l’impôt doit présenter une réclamation contentieuse au service des impôts compétent avant de pouvoir, le cas échéant, porter le litige devant le juge. Le contribuable et le fisc doivent alors présenter des moyens de nature à justifier le bien-fondé de leurs positions respectives. Le juge de l’impôt doit apprécier les moyens des parties afin de trancher le litige. Cette étude a pour objet de systématiser les moyens dans le contentieux fiscal. Le caractère spécifique du contentieux fiscal a une influence sur les moyens tels qu’ils sont invoqués par les parties et appréciés par le juge. La nature objective du contentieux fiscal implique en effet de réunir des conditions favorables à l’application de la légalité fiscale. Les parties jouissent ainsi d’une grande liberté pour faire évoluer leur argumentation juridique durant la procédure contentieuse. Le caractère purement objectif du contentieux fiscal est parfois source de déséquilibre entre les parties à l’instance fiscale. L’application objective de la loi fiscale est également au cœur de l’office du juge de l’impôt bien qu’il laisse parfois apparaître une forme de subjectivité dans son appréciation des moyens. L’ambition de cette recherche est d’identifier les traits spécifiques des moyens en contentieux fiscal.

    Florent Rombourg, L'imposition des bénéfices des multinationales du numérique dans l'État de consommation, thèse soutenue en 2022 à Université de Montpellier 2022 sous la direction de Étienne Douat, membres du jury : Olivier Négrin (Rapp.), Ludovic Ayrault et Lise Chatain  

    En cette année 2022, la création d'un nouvel ordre fiscal international semble se profiler. La solution OCDE Pilier 1 et Pilier 2 adoptée par près de 140 Etats marque en effet une rupture avec les cadres traditionnels de répartition des droits d'imposition. Les raisons ayant amené le Cadre inclusif de l'OCDE à agir sont connues. L'établissement stable et le principe de pleine concurrence ne permettraient plus dans une économie numérisée d'assurer une répartition équitable de la matière imposable entre États. Alors que les États à fiscalité privilégiée, abritant le siège de plus grands groupes d'entreprises, seraient les principaux bénéficiaires de cette situation, les États de consommation en seraient les principales victimes. L'entreprise d'une refondation du droit fiscal international serait d'autant plus urgente que la dégradation de l'alliance entre le citoyen et l'impôt ne cesse de s'accentuer à mesure que s'installent sur les marchés des acteurs puissants de l'Internet comme les GAFAM, NATU ou autres BATX. Le goût prononcé de ces entreprises multinationales « globales » pour le « libertarianisme », conduit en effet à douter du bien-fondé d'une centralisation des attributs régaliens au niveau de l'État, et laisse présager l'institution d'un monde nouveau qui se structurerait horizontalement en dehors de toute intervention étatique.Toutefois, il ne saurait être choisi la voie d'une rupture avec le système actuel sans une démonstration de l'obsolescence des bases juridiques de répartition des droits d'imposition. C'est ainsi que la présente thèse a pour objet d'étudier précisément les normes sur lesquelles reposent la répartition de la compétence fiscale et des profits entre sociétés apparentées, leur mobilisation par l'administration fiscale et leur interprétation par le juge administratif français, afin de déterminer si le jugement récurrent d'obsolescence dont elles sont victimes est fondé.

    Adrien Menudier, L'interprétation des conventions fiscales internationales, thèse soutenue en 2020 à Université Paris Cité sous la direction de Xavier Cabannes, membres du jury : Ludovic Ayrault (Rapp.), Anne-Thida Norodom et Florence Deboissy  

    En confrontant la théorie juridique aux réalités pratiques, l'interprétation permet d'attribuer du sens à un énoncé. De ce fait, cette opération se caractérise par son adaptabilité et l'impossibilité corrélative de la théoriser. Si certaines communautés de langages, de cultures et de traditions juridiques permettent aux interprètes d'entreprendre des démarches cohérentes, c'est surtout le type d'acte à interpréter qui leur oppose des difficultés. En la matière, les conventions fiscales internationales disposent de caractéristiques spécifiques et particulières. Si leur structure et leurs méthodes de répartition de la matière imposable revêtent d'une uniformité relative, ce postulat ne tient qu'à l'usage de modèles de négociation que les États adaptent à chacune de leurs relations. Ces traités strictement bilatéraux n'ont effectivement pas pour objet de créer un système juridique autonome ou commun à deux États. Ils se limitent à partiellement aménager l'exercice individuel, conjoint et concurrentiel de deux législations fiscales étatiques. Dans cette mesure, la persistance des droits fiscaux nationaux interroge. En interprétant individuellement et unilatéralement leurs conventions fiscales bilatérales, les interprètes sont-ils en mesure de soustraire une même opération sous une même catégorie conventionnelle ? De quelles marges de manoeuvres disposent-ils lorsque ces traités fiscaux sont insuffisants pour réaliser cette mission ? L'absence de méthodologies interprétatives contraignantes ainsi que la complexification progressive des relations fiscales internationales démontrent que ces questions tendent à emprunter des cheminements variables selon les États. Dans tous les cas, cette tendance favorise le rôle de l'interprète en lui confiant le soin d'adapter les prévisions des négociateurs aux impératifs pratiques. Si cette évolution suscite certaines contradictions qui menacent la pérennité de cette forme d'arrangements internationaux, c'est finalement le rôle normatif de l'interprète qui mérite d'être interrogé.

    Charles-Henri Hardy, La répression en matière fiscale en France : 1789-2019, thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Ludovic Ayrault, membres du jury : Jean-Baptiste Perrier (Rapp.), Daniel Gutmann et Renaud Salomon  

    En France, depuis 1789, les autorités administratives et pénales sont alternativement ou concurremment compétentes pour punir les manquements fiscaux. Permettant un arbitrage entre l'exemplarité de la punition et la célérité de son infliction, la dualité des organes répressifs entraine une dualité de régime de la punition fiscale. Les différences de régime applicable à une même qualification juridique de punition fiscale, la possibilité de réprimer de manière différente un même manquement, l'absence d'échelle globale des punitions, l'effectivité limitée des punitions ou encore les variations dans la qualification de punition soulignent le manque d'unité de la répression en matière fiscale. L'absence d'unité n'implique pourtant pas l'absence de cohérence de la répression. La diversité des réponses possibles au manquement fiscal peut en effet permettre une adaptation du système répressif et révéler une cohérence de la répression d'un point de vue politique. Comme le confirme l'évolution historique de la norme répressive fiscale, la dualité des voies de répression traduit ainsi la recherche de l'efficience de la politique de lutte contre les manquements fiscaux. La récurrence historique du durcissement des punitions fiscales permet cependant de constater que l'intensification de punitions encourues n'a pas automatiquement pour conséquence d'accroître le civisme fiscal de la population. Pour lutter efficacement contre les manquements fiscaux, la répression doit en effet emporter l'adhésion de la personne sanctionnée et de la population. Pour y parvenir, elle doit être comprise ; à défaut d'unité, sa cohérence doit alors être assurée.

    Emmanuel Joannard-Lardant, L'établissement processuel de la preuve fiscale : essai de droit comparé interne, thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Ludovic Ayrault, membres du jury : Christophe de La Mardière (Rapp.), Guillaume Goulard et Xavier Lagarde  

    L’établissement juridictionnel de la preuve recouvre la recherche, la présentation et l’appréciation des preuves lors d’un procès. Cette étude vise à saisir, s’il existe entre les juges administratif, civil et pénal qui jugent en matière fiscale, une unité dans l’établissement de la preuve. Il s’agit d’une étude de droit comparé interne. A première vue, l’établissement juridictionnel de la preuve est, devant les juges de la matière fiscale, le fruit de procédures différentes qui sont adaptées aux litiges qui leur reviennent de juger. Sous cet angle, chaque juge de la matière fiscale dispose d’un office qui lui est propre. Chaque procédure dispose ainsi d’une identité spécifique qui imprime sur la réalité factuelle un particularisme. La preuve judiciaire dispose ainsi d’un aspect vernaculaire qu’il convient d’identifier. Toutefois, l’établissement juridictionnel de la preuve peut révéler un autre visage. L’affirmation de principes fondamentaux qui conditionnent l’établissement de la preuve atteste qu’au-delà des différentes procédures se dessine une fondamentalité probatoire qui unit les juges administratif, civil et pénal tant en matière fiscale qu’en dehors de ce champ. Ces principes fondamentaux – qui sont ici identifiés – forgent une unité partielle dans l’établissement juridictionnel de la preuve. Sous cette lumière, une conception partagée de la vérité judiciaire s’affirme sur le fondement d’une vision commune de la Justice.

    Hélèna Helalian, Les privatisations en France et en Iran, thèse soutenue en 2015 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Camille Broyelle, membres du jury : Norbert Foulquier (Rapp.), Frédéric Rolin  

    Cette thèse porte sur le périmètre de l’intervention publique dans l’économie en droits français et iranien. La confrontation de ces deux régimes juridiques recèle une potentialité de libéralisme économique en droit iranien car les propriétés ne sont pas figées en fonction des personnes à qui elles appartiennent. Ainsi, malgré l’obésité actuelle du secteur public iranien, cette particularité permet une meilleure circulation des biens, entre secteur public et privé. Mais dans le même temps, d’autre part, le fait que le droit de propriété ne soit pas, contrairement au droit français, un droit de l’homme, dessert les personnes privées car la stabilité de leurs acquisitions s’en trouve menacée. En effet, exproprier une personne n’est pas considéré comme une atteinte à l’un de ses droits de l’homme mais c’est uniquement une atteinte aux biens qui se justifierait par l’intérêt général. L’ambivalence s’agissant de l’État propriétaire s’observe, également mais à rebours, s’agissant de l’État régulateur. Mais il s’agit cette fois d’une ambivalence à la fois au sein du droit iranien et entre les deux systèmes. Au sein du droit iranien, l’ambivalence du fait que la notion d’intérêt général est remplacée par celle d’intérêt du régime, ce qui empêche l’effectivité juridique de la protection des droits et libertés économiques. Mais, dans le même temps, cette "inopérance" de l’intérêt général a pour conséquence une meilleure protection potentielle de l’égale concurrence car l’État ne bénéficie pas d’un régime exorbitant du droit commun. À cette première ambivalence qui caractérise le droit iranien lui-même s’ajoute une ambivalence entre les deux systèmes puisqu’en droit français, l’intérêt général est plus présent et joue le rôle de conciliateur qui faisait défaut en droit iranien, ce qui est favorable aux droits et libertés économiques. Mais, dans le même temps, les prérogatives de puissance sont un frein au développement de l’égale concurrence. On retrouve donc des avantages en droit français inexistants en droit iranien et inversement. Cela nous amène à conclure à l’existence d’un tableau contrasté qui permet globalement une meilleure protection actuelle des droits et libertés économiques en France mais une meilleure protection potentielle de ces mêmes droits en Iran.

    Mohamad Abdulghani, Les sources infra-législatives en droit fiscal : analyse d'un désordre normatif, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille sous la direction de Gilbert Orsoni, membres du jury : Emmanuel de Crouy-Chanel (Rapp.), Olivier Négrin, Pascale Deumier et Pierre-François Racine  

    Cette recherche vise à traiter les sources infra-législatives en droit fiscal et particulièrement l'analyse du désordre normatif qui a lieu au niveau de l'agencement entre les sources infra-législatives. En effet, il convient d'abord de mentionner que la notion des sources est équivoque, et que la liste des sources en droit français n'est pas du droit positif. Un travail de délimitation du champ du travail autant pour des notions fondamentales que pour des critères de validités des normes a été indispensable.Le travail consiste cependant à démontrer que le centre de production des normes en matière fiscale a eu un déplacement vers les sources infra-législatives. La jurisprudence et la doctrine administrative fiscale, qui sont des sources interprétatives, se sont transformées en sources créatrices du droit. Une situation bien étrange vu l'existence du principe de légalité fiscale.Cela conduit à dégager un véritable désordre normatif à l'intérieur du droit fiscal. Ce désordre a été mis en avant par un plan biparti. Il a fallu étudier la position inattendue des sources infra-législatives en matières fiscale avant de traiter leurs positions dans l'ordonnancement juridique fiscal.

    Yves Zok à Moubeke, De la dépense fiscale au processus de rationalisation par le concept de "dépense fiscale" : expérience française et perception au Cameroun, thèse soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Emmanuel de Crouy-Chanel, membres du jury : Xavier Cabannes (Rapp.)  

    La dépense fiscale est un outil de politique publique qui permet au même titre que la dépense publique de financer les missions de service public. Elle apparaît donc d'abord comme la modalité et le procédé interventionniste par lequel l'État peut inciter à une action, une abstention ou favoriser la redistribution sociale. Cependant la dépense fiscale est aussi par sa finalité un outil libéral puisqu'il permet de renforcer l'autonomie individuelle en réduisant le montant de l'impôt dû et en augmentant le revenu disponible pour le contribuable. Plutôt que de prélever l'impôt par voie d'autorité pour financer les missions de service public, le procédé de la dépense fiscale intègre par une sorte de «new deal» fiscal le contribuable au financement des politiques publiques. Celui-ci ne paye donc plus par la contrainte un impôt auprès du trésor public, il peut désormais moduler son impôt et choisir les secteurs d'activité qu'il va financer. Par ailleurs, la dépense fiscale permet aussi de corriger les imperfections du marché dans une approche néolibérale, en allouant ou en orientant notamment les ressources vers les secteurs d'activité en manque. On parle alors de l'interventionnisme libéral pour illustrer à la fois le procédé d'interventionnisme public de la dépense fiscale et l'outil compatible avec l'idéologie néolibérale. Cependant, cette articulation de deux phénomènes ou doctrines économiques qui s’expriment d'abord par leur antagonisme n'est pas sans générer un certain nombre d'effets pervers. En effet, l'impôt s'exprime d'abord par ses attributs de puissance publique et se concilie difficilement avec une approche de compromis ou de concession. L'imbrication que tente d'opérer l'interventionnisme libéral engendre des effets pervers qui portent atteinte à la légitimité de l'institution fiscale. Le procédé de l'interventionnisme libéral contribue donc à ébranler l'ensemble des légitimités politiques, sociologiques et juridiques sur lesquelles repose l'institution fiscale. Cette dégénérescence devait inciter les pouvoirs publics à adopter des politiques de transformation ou de rationalisation de l'interventionnisme public par la dépense fiscale. Cependant, le concept de «tax expenditures» formulé pour la première fois par Stanley Surrey aux États-Unis à la fin des années 1960, et en 1979 dans le quatrième rapport du Conseil des impôts en France sous le vocable « dépense fiscale» a davantage été influencé par des considérations budgétaires et financières. Le concept de « tax expenditure » ou de «dépense fiscale» est alors porteur d'une logique de rationalisation qui reste cependant fortement connotée par la dimension budgétaire de l'interventionnisme public par la« dépense fiscale ». L'enjeu de la rationalisation semble donc limité en ce que la logique et le processus de rationalisation portés par le concept de «dépense fiscale» n'ont été que le corollaire d'un environnement budgétaire et financier complexe, plutôt que le fuit d'une réflexion sui generis sur les mérites ou les failles intrinsèques de la mobilisation de la dépense fiscale en tant qu'outil de politique publique. La rationalisation portée par le concept de «dépense fiscale» s'est donc trouvée limitée en ce qu'elle ne permet de rétablir la légitimité de l'institution fiscale ébranlée que de façon imparfaite et incidente. L'essentiel de notre étude portera sur le cas français, et des projections dans un pays en voie de développement comme le Cameroun se feront lorsque les problématiques auront pu se poser de façon différente.

    Tadas Antanaitis, Les aspects internationaux de la fiscalité directe des entreprises dans les pays baltes, thèse soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Bernard Castagnède, membres du jury : Théodore Fortsakis (Rapp.)  

    Le premier but de cette thèse de doctorat est d’analyser les aspects internationaux de la fiscalité directe des entreprises dans les pays baltes en comparant les règles des pays baltes avec les propositions de l’OCDE, les exigences du droit communautaire ainsi qu’avec les règles des autres pays européens. On analyse si les systèmes de fiscalité directe des pays baltes, qui sont relativement jeunes et n’ont pas de longues traditions, sont compatibles d’un côté avec les standards de la fiscalité internationale des pays membres de l’OCDE et, d’un autre côté, avec les exigences du droit de l’Union Européenne. Le deuxième but de la thèse est de proposer des conseils et recommandations, sur la façon dont la régulation fiscale nationale, européenne et communautaire pourrait être améliorée. A la fin de chaque chapitre ainsi qu’à la fin de chaque grande partie et à la fin de cette thèse, on présente les conseils et les recommandations. La première partie analyse les aspects internationaux de la fiscalité directe des revenus de l’activité des entreprises. La deuxième partie examine les règles concernant la fiscalité des revenus passifs (dividendes, intérêts et redevances). Dans la troisième partie on analyse les principes du droit fiscal des pays baltes concernant la lutte contre les paradis fiscaux ainsi que les principes de la coopération internationale entre les administrations fiscales.

    Céline Wrazen, Fiscalité et réciprocité : Vers une mutation des relations entre l'Administration fiscale et le contribuable, thèse soutenue en 2011 à Lyon 3 sous la direction de Jean-Luc Albert, membres du jury : Marc Leroy (Rapp.), Luc Saïdj et Olivier Négrin    

    Essence même des rapports sociaux, la réciprocité est le principe fondamental qui gouverne les échanges entre les êtres humains et qui permet de définir l’équilibre de leurs relations. Protéiforme et fonctionnelle, elle demeure une notion délicate à circonscrire puisqu’elle s’inscrit à la fois dans la coopération et la lutte, qu’il s’agisse de la sociologie ou du droit. Cet équilibre ne peut rimer avec égalité dès lors qu’il s’agit d’étudier les relations entre l’Administration et les usagers. En effet, les individus n’agissent pas sous couvert d’un voile d’ignorance et les Administrations préservent les intérêts de l’État. Le hiatus affiché, il est incarné essentiellement par l’unilatéralité et la légalité du droit fiscal. Le caractère réciprocitaire n’est pas exclu pour autant. Dérivé adapté du principe d’égalité, la réciprocité serait un concept juridique et anthropologique au service de chacun, en proportion. À l’origine des valeurs et des structures humaines, de l’organisation de la famille jusqu’à celle de la société, la réciprocité imprègne tant le système fiscal que des instruments plus particuliers. Conformément à sa double nature, elle peut revêtir la forme de la « vengeance » – compliance et vérification, défaillance et rectification… – à l’instar du droit international, mais également la forme de « l’alliance » - Chartes, contrôle, transaction… -, à l’instar du droit des obligations. Stabilisatrice, la réciprocité participe donc du renouvellement de ces relations à tous les stades des procédures fiscales – imposition, contrôle et contentieux – dans le sens d’un équilibre obligatoirement différencié, générateur d’échange de bons procédés dans la préservation asymétrique, ou simplement différée, des intérêts de chacun.

    Sancy Verdi Lenoble Matschinga, L'application du régime juridique des marchés publics à procédure adaptée dans les collectivités publiques en France, thèse soutenue en 2009 à EGEE sous la direction de Frédéric Rolin, membres du jury : Norbert Foulquier (Rapp.), Olivier Févrot    

    Créée par le code des marchés publics de 2004, la procédure adaptée concerne les marchés publics d'un montant inférieur aux seuils communautaires définis par les directives. Celles-ci édictent des règles de passation valables uniquement pour les marchés de montants plus importants. Toutefois, si les acheteurs publics déterminent librement les modalités de passation des petits marchés, ceux-ci doivent respecter les principes fondamentaux de la commande publique, lesquels impliquent le respect des obligations de publicité et de mise en concurrence. Or, l'objectif de simplification ou d'efficacité de l'achat conduit parfois à mettre à mal sa sécurité juridique. L'étude de la mise en oeuvre de cette liberté surveillée par les collectivités publiques révèle des pratiques nuancées entre allègement et alourdissement procéduraux. Les marchés de faible montant sont ainsi devenus le terreau de l'innovation contractuelle tout en étant au coeur de la création d'un nouveau métier d'acheteur public.

  • Delphine Bénichou, Le conseil constitutionnel, juge fiscal, thèse soutenue en 2024 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Benoît Delaunay, membres du jury : Daniel Gutmann (Rapp.), Olivier Négrin (Rapp.), Anne Levade  

    Le Conseil constitutionnel a largement déjoué toutes les prévisions du constituant dans le champ particulier de la législation fiscale. Bien qu’il ne soit pas juge de l’impôt par destination de la loi, il a réussi à s’imposer comme protecteur – désormais incontournable – des droits et intérêts du contribuable, affirmant tant sa place singulière que sa différence irréductible. Cette position il ne la doit pas – du moins pas uniquement – à l’intensité remarquable et remarquée du mouvement de constitutionnalisation qui a affecté le droit fiscal ces 30 dernières années. Il la tire avant tout du lien puissant et fait d’utilités réciproques qui l’unit à sa propre jurisprudence fiscale. Se servant des litiges fiscaux pour parfaire et dynamiser son contrôle de constitutionnalité, les spécificités du contentieux fiscal constitutionnel lui ont permis de se construire comme la source d’autorité que chacun connaît – salue ou regrette – aujourd’hui, tant dans l’ordre interne que dans l’ordre externe.

    Benoît Miege-Declercq, Fiscalité internationale et pays émergents, thèse soutenue en 2022 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Benoît Delaunay, membres du jury : Anne-Thida Norodom (Rapp.), Daniel Gutmann (Rapp.), Pascal Saint-Amans  

    La fiscalité internationale a un siècle. Ses normes et ses pratiques ont été rédigées à une époque où les pays émergents actuels étaient des colonies des pays industrialisés, sous leur domination économique. Ils n’ont pris part ni à leur élaboration, ni à leur développement, ni à leur modification. L’accélération des échanges commerciaux, la globalisation de l’économie, la concurrence fiscale accrue, voire acerbe que se mènent l’ensemble des Etats à travers le monde, redéfinissent la compétence fiscale de chaque pays, en bousculant la conception que les acteurs du système fiscal international pouvaient avoir des normes fiscales internationales et de leur rôle dans la redistribution du revenu. La transposition des actions BEPS dans la législation de chaque Etat partie à ce système, laisse à penser qu’une révolution est en marche. Or, l’intégration croissante des pays émergents sur la scène fiscale internationale, nous conduit à nous interroger sur la modernité de cette évolution et surtout sur le poids prégnant des pays émergents dans la conception de la fiscalité internationale. Le XXème siècle fut celui de la relation exclusive entre pays industrialisés et normes fiscales internationales. Le XXIème semble être celui de l’influence des pays émergents sur la fiscalité internationale. Le positionnement des pays émergents semble par ailleurs donner un nouveau reliefaux principes posés pendant les années 1920 et 1930. Cela semble leur donner un avantage fiscal compétitif pouvant cependant devenir le creuset de divergences structurelles.

    Alexandre Grevet, Pour une réforme de la solidarité du dirigeant au passif fiscal, thèse soutenue en 2016 à Ecole doctorale SDOSE Paris sous la direction de Thibaut Massart, membres du jury : Jean Prieur (Rapp.), Véronique Magnier (Rapp.)  

    Le mécanisme de solidarité traverse le droit fiscal. D’essence civile, la solidarité est intimement liée aux moyens de recouvrement dont dispose l’administration. S’agissant du dirigeant de société, sa « responsabilité pécuniaire » ou « solidarité patrimoniale » est actuellement suspendue à la décision du juge. Or, deux textes prévoient la solidarité du dirigeant selon qu’il s’agisse du juge de la responsabilité (LPF, art. L. 267) ou du juge répressif (CGI, art. 1745). Si ces deux dispositions sont indépendantes l’une de l’autre au motif qu’elles n’ont ni la même cause, ni le même objet, ni le même demandeur, il y a lieu de s’interroger sur leur portée respective, souligner leurs écueils et présenter les voies d’une réforme de la solidarité du dirigeant au passif fiscal. Il s’agit à la fois à rendre davantage efficace l’action en recouvrement de l’administration et garantir les droits dont dispose le dirigeant. La prégnance de la situation actuelle impose le pragmatisme : recouvrer le passif fiscal formé essentiellement par la TVA et suspendre la solidarité à l’intentionnalité des manquements à l’origine du passif fiscal dès la procédure d’assiette.

    Raphael Coin, Les situations triangulaires internationales en présence d’un établissement stable : éliminer les doubles impositions sans favoriser les doubles exonérations, thèse soutenue en 2016 à Paris 2 sous la direction de Jean-Pierre Le Gall, membres du jury : Olivier Debat (Rapp.), Olivier Négrin (Rapp.), Benoît Delaunay et Nicolas Melot  

    L’objet de cette thèse est de proposer un régime fiscal applicable à l’imposition des revenus passifs dans les situations triangulaires internationales. La première partie est consacrée à analyser la nature objective du risque de double imposition. Ce sont les situations triangulaires « passives » ou « subies ». La seconde partie est consacrée à analyser des situations triangulaires « actives » ou « choisies » qui peuvent être propices à la mise en place de structures fiscalement « avantageuses ». L’étude est complétée par des propositions de modification du Modèle de convention fiscale.

    Fabien Fontaine, Droit fiscal et concurrence, thèse soutenue en 2014 à Paris 2 sous la direction de Guy Gest, membres du jury : Jean-Luc Albert, Jean-Philippe Kovar et Bernard Plagnet  

    Les rapports entre concurrence et droit fiscal, en tant que technique de mise en oeuvre du prélèvement fiscal, sont multiples et complexes. Il apparaît sans peine que la concurrence est affectée par le droit fiscal, dans la mesure où tant les dépenses fiscales que les normes fiscales peuvent dénaturer le rapport concurrentiel. En pratique un tel biais concurrentiel résulte de critères d’imposition ratione materiae ou personae qui décorrèlent la charge fiscale de l’avantage concurrentiel, lequel détermine à lui seul l’issue du jeu concurrentiel, et est réductible à l’avantage en valeur ajoutée. Dit de manière plus analytique, le droit fiscal est distorsif de concurrence lorsqu’il traite certains concurrents ou actes concurrents de manière différenciée, soit de jure, soit de facto, c’est-à-dire en fonction de leurs caractéristiques économiques, dans la mesure où une telle différenciation ne recoupe pas les différences de valeur ajoutée. Le jeu concurrentiel est par ailleurs un instrument du droit fiscal, qui définit un principe dit « de pleine concurrence » pour déterminer objectivement la base imposable d’échanges intragroupes. Ce principe, qui emporte des effets importants en droit commercial et en droit de la concurrence, permet en outre d’exposer empiriquement les distorsions de concurrence naissant d’une méconnaissance de la valeur ajoutée propre à chaque contribuable. Au final, la distorsion fiscale de concurrence apparaît bien comme une affaire de critère d’imposition ; cette dimension juridique pose nécessairement la question de la réception de cette distorsion par le droit positif. magistère de fait dessine ainsi une norme matérielle de concurrence qui affecte le droit fiscal. Ainsi, en droit interne, la teneur et la mise en oeuvre du principe d’égalité devant l’impôt repose de manière croissante sur des analyses concurrentielles spontanées du juge de l’impôt et du juge constitutionnel, dont la seule limite paraît être une approche abstraite de l’égalité et une grande latitude d’appréciation laissée par ces derniers au pouvoir fiscal. Ce rapport d’influence se double d’une véritable instrumentalisation du droit fiscal sur le terrain du droit économique, qui subordonne la fiscalité à sa propre finalité concurrentielle. En effet, le droit de l’Union européenne recourt de manière étendue et explicite à l’analyse concurrentielle dans son contrôle de conventionalité du droit fiscal, en s’opposant aux mesures fiscales internes susceptibles, par une atteinte à l’obligation de traitement national ou une concurrence fiscale déloyale, de mettre en échec l’intégration économique européenne. Appliquant au droit fiscal un prisme purement économique ne présentant que des égards très limités pour les objectifs et méthodes fiscales, le droit de l’Union européenne porte en germe la censure de toute politique fiscale, même indistinctement applicable, à raison de son objet mais plus encore de ses effets anticoncurrentiels. L’expression ultime de l’instrumentalisation du droit fiscal par la concurrence réside dans la jurisprudence qui commande l’imposition au seul regard des distorsions de concurrence naissant de son absence, faisant de la concurrence une source d’imposition.

    Mathat Nkodia Kibo, Les relations entre le trésor public francais et les banques centrales de la zone franc, thèse soutenue en 2014 à Paris 2 sous la direction de Jean-Jacques Bienvenu, membres du jury : Ludovic Ayrault (Rapp.), Olivier Négrin (Rapp.), Jean-Pierre Rougeaux  

    Les rapports entre le Trésor français et les banques centrales africaines de la zone franc sont fondés sur la garantie de convertibilité externe que la France accorde aux francs CFA. De la sorte, le Trésor français convertit de manière illimitée les francs CFA en euro et en d’autres monnaies. Par ailleurs, la BCEAO et la BEAC sont protégées contre le risque d’épuisement des réserves de change car, elles peuvent puiser théoriquement de façon illimitée en cas de rupture de changes sur les réserves françaises. La mise en oeuvre de cette solidarité repose sur un mécanisme particulier appelé : comptes d’opérations. Hérité de la période coloniale, ce principe oblige les instituts d’émission africains en vertu des accords de coopération monétaire signés avec la France au lendemain des indépendances et rénovés en 1972 et 1973, à déposer 65 % de leurs réserves de change sur ces comptes. Cette quotité a été ramenée depuis la réforme de 2005 à 50%. Le Trésor français verse des intérêts à ces comptes lorsqu’ils sont créditeurs alors qu’il prélève des intérêts en cas de débit. Cette coopération vise deux objectifs principaux : la solidarité monétaire et le développement économique par le biais d’une solidarité monétaire sécurisée. Cette coopération a donné naissance à des institutions qui oeuvrent en vue d’atteindre ces objectifs. Lors de l’adoption de l’euro à l’échelle européenne en 1999, la France a pu obtenir de ses partenaires européens la reconnaissance de la nature budgétaire des accords qui la lient à ses anciennes possessions d’Afrique pour continuer à garantir les francs CFA. Cette coopération comporte cependant beaucoup d’inconvénients qui incitent au dépassement du cadre actuel.

    Dieunedort Wouako, Le temps et le recouvrement de l'impôt, thèse soutenue en 2012 à Paris 2 sous la direction de Guy Gest, membres du jury : Marie Masclet de Barbarin (Rapp.), Olivier Debat (Rapp.)  

    Dans la phase du recouvrement de l’impôt, le temps peut être soit exploité soit subi. Dans la première hypothèse, il profite au contribuable qui peut se libérer de son obligation fiscale du fait de l’écoulement du temps. Dans la seconde hypothèse, l’Administration court le risque de ne pas recouvrer l’impôt ; le contribuable celui de voir une atteinte portée à son patrimoine. Mais face à ces risques respectifs, le contribuable et l’Administration ne bénéficient pas à un même degré de l’attention du législateur. Les garanties reconnues au contribuable par le Livre des procédures fiscales, ont été au fil du temps vidées de leur substance. Face à cette fragilisation du contribuable et eu égard au laxisme du législateur, les juges judiciaire et administratif ont élaboré chacun un système visant à améliorer sa protection. Toutefois, l’intervention du juge dans le contentieux du recouvrement de la dette fiscale, aussi salutaire soit-elle, ne peut à elle seule suffire à réconcilier les contribuables avec l’impôt. Aussi, dans la recherche des conditions d’une consolidation et d’une amélioration continue de l’adhésion à l’impôt, les pouvoirs publics gagneraient à améliorer la situation du contribuable dans la phase de recouvrement.

    Lionel Assous, La définition des incorporels en droit fiscal, thèse soutenue en 2012 à Paris 2 sous la direction de Jean-Jacques Bienvenu, membres du jury : Benoît Delaunay et Norbert Foulquier  

    Définir une immobilisation en droit fiscal implique de se référer à des critères permettant préalablement d’identifier l'existence d'un actif mobilisable et d'en mesurer le coût d'inscription à l’actif. La difficulté réside dans le fait que le Code général des impôts contient une seule disposition, l'article 38 quinquies de l’Annexe III qui prévoit que : « les immobilisations sont inscrites au bilan pour leur valeur d'origine.... ». Si le code traite de la mesurabilité il reste muet sur l'identification. En l’absence d’une définition purement fiscale, il convient de se retourner vers le droit comptable. En effet, il ressort de l’article 38 quater de l’Annexe III du Code général des impôts que "les entreprises doivent respecter les définitions édictées par le Plan comptable général, sous réserve que celles-ci ne soient pas incompatibles avec les règles applicables pour la détermination de l'assiette de l'impôt". A cet égard, le plan comptable général définit un actif comme « un élément identifiable du patrimoine ayant une valeur économique positive pour l’entité, c'est-à-dire un élément générant une ressource que l’entité contrôle du fait d’événements passés et dont elle attend des avantages économiques futurs ». Cette définition est la conséquence d’une réforme profonde de notre comptabilité. En effet, la comptabilité a connu un bouleversement, depuis le 1er janvier 2005, toutes les entreprises cotées de l’Union européenne devant présenter leurs comptes consolidés selon des normes comptables internationales. Par ailleurs et toujours sous l’influence des normes comptables internationales, la comptabilité interne a désormais tendance à privilégier une approche économique au détriment d’une conception traditionnellement patrimoniale. La définition des immobilisations incorporelles confirme parfaitement cette évolution et pour certains reflète même, à terme, la disparition d’un droit comptable et fiscal spécifiquement français.

    Eirini Apsokardou, Le domaine de la loi et du règlement dans le droit des contrats administratifs, thèse soutenue en 2012 à Paris 2 sous la direction de Yves Gaudemet, membres du jury : Théodore Fortsakis et Eugénie Prévédourou  

    Tant pour la jurisprudence (constitutionnelle et administrative) que pour une partie de la doctrine, l’encadrement de la passation et de l’exécution des contrats administratifs de l’État et de ses établissements publics ainsi que des marchés des collectivités territoriales et de leurs établissements relève du domaine du règlement. Et ce, car à l’origine, l’association du droit de la commande publique aux matières relevant traditionnellement du pouvoir réglementaire autonome, telles que la procédure administrative non contentieuse et l’organisation des services publics est un fait établi. Pourtant, le désordre normatif dans les sources législatives et réglementaires du droit des contrats de la commande publique est largement dû à la place marquée du pouvoir réglementaire. Malgré la consolidation jurisprudentielle de cette dernière, des textes législatifs destinés à s’articuler avec les textes réglementaires se sont multipliés, accentuant la complexité de la matière. En général, le mouvement ascendant des sources du droit des contrats administratifs de la commande publique dans la hiérarchie des normes ces dernières années, y compris sa dimension communautaire, exige l’intervention préalable du législateur. De la sorte, la réorganisation des sources textuelles du droit des contrats de la commande publique s’impose avec la plus grande acuité par la ré-détermination des fondements constitutionnels des compétences normatives en la matière et, consécutivement, des rapports entre la loi et le règlement en faveur de la première dans l’encadrement du régime de la passation et d’exécution des contrats respectifs. L’unification du fondement constitutionnel de la compétence de la loi en matière contractuelle sur le fondement de l’article 34 qui attribue au législateur le soin de déterminer les principes fondamentaux des obligations civiles contribuera décisivement à la cohérence et à la systématisation des sources du droit de la commande publique. Une fois la compétence de la loi sauvegardée, le règlement se limitera à son rôle habituel, à savoir, un rôle secondaire et subordonné à l’égard de celle-ci.

    Eric Meyer-Segrestain, La fiscalité directe applicable aux investissements des fonds souverains, thèse soutenue en 2011 à Paris 2 sous la direction de Guy Gest, membres du jury : Benoît Delaunay et Nicolas Melot  

    Les enjeux présentés par la puissance financière des fonds souverains et les réactions politiques des pays d’accueil appellent naturellement à s’interroger sur la façon dont la fiscalité appréhende ces questions. La réponse nécessite de se placer tant sur le plan du droit interne français que sur celui de la fiscalité internationale. La présente étude procède à une analyse comparée de la fiscalité directe applicable aux fonds souverains en France et aux Etats-Unis. Cette analyse se poursuit à travers l’examen de conventions fiscales conclues par la France mais aussi par des Etats étrangers détenteurs de fonds souverains. La question de l’application des conventions fiscales aux fonds souverains est évoquée à travers l’exposé des modèles de conventions fiscales de l’OCDE et des Etats-Unis. Le statut fiscal des fonds souverains est confronté à celui des apporteurs de capitaux privés au regard de la distorsion de concurrence fiscale entre investisseurs. En l’absence de dispositions législatives précises, de doctrine administrative et de jurisprudence, ces travaux sont principalement fondés sur une interprétation des faits et du droit positif. Les solutions proposées tentent de remédier aux problématiques ainsi dégagées.

    Eric Robert, Eléments d'une théorie de la frontière appliqués au droit fiscal, thèse soutenue en 2011 à Paris 2 sous la direction de Jean-Jacques Bienvenu, membres du jury : Emmanuel de Crouy-Chanel, Guy Gest et Frans Vanistendael  

    Alors que sa disparition semble se profiler à l’horizon, du moins à l’intérieur de l’espace Européen, la notion juridique de frontière qui dessine les limites du territoire de l’Etat reste l’objet d’une imprécision surprenante. Aucune définition générale et intelligible ne semble encore lui avoir été consacrée, nonobstant la place centrale qui lui est attribuée par nombre d’analyses savantes sur les institutions de la modernité politique (Etat, souveraineté, territoire). Une tentative de définition (ou de théorisation) de la frontière est donc nécessaire. Théoriser la frontière n’implique pas de s’éloigner de la réalité : ce sont au contraire des données empiriques, sélectionnées à l’intérieur d’une foison d’informations disponibles sur le sujet, qui doivent guider un travail de systématisation. Au sein de celles-ci, la place privilégiée du droit fiscal (interne, communautaire et internationale) s’explique par les affinités personnelles de l’auteur. Ce dernier n’a toutefois pas omis de balayer d’autres disciplines, à l’instar du droit international public ou du droit international privé, aux fins de caractériser une substance irréductible et invariable de la frontière. Deux fonctions distinctes, bien que complémentaires, s’imposeront très rapidement comme les éléments constitutifs de la notion de frontière : la ligne réputée impénétrable en droit international qui sépare les territoires des Etats, d’un côté (ou « frontière internationale »), le filtre perméable qui régule les circulations entre les territoires des Etats (ou « frontière-obstacle »), de l’autre. Le temps et l’espace imposeront de limiter l’analyse au premier élément, à savoir la frontière internationale. À raison de ses fonctions pour commencer : quel est son rôle ? Mais aussi à raison de son objet : à quoi, ou à qui, s’applique-t-elle ? L’analyse des fonctions permettra d’abord de vérifier que la frontière internationale, en tant que cause et conséquence du principe de l’exclusivité territoriale, est étroitement liée à la notion d’Etat moderne. La naissance de la notion moderne de souveraineté, dans la mesure où elle est largement tributaire de la conquête du monopole de la violence légitime au profit des autorités centralisatrices de l’Etat, n’aurait pas été envisageable sans la constitution de frontières impénétrables aux limites du royaume. Plus largement, bien des notions fondamentales associées au droit étatique moderne (intégrité territoriale, centralisation de la contrainte, dualisme juridique,…) peuvent être reconsidérées à la lumière de la notion de frontière. L’analyse de l’objet de la frontière internationale permettra, ensuite, de surmonter bien des incertitudes. Celle qui touche, en particulier, au rapport entre la frontière impénétrable et le principe de territorialité des lois (ou des impôts) : la territorialité normative, sous toutes ses formes, ne peut-être assimilée à une manifestation (ou à une composante) de la frontière internationale. Celle qui touche, aussi, à la nature et à la portée de l’assistance administrative internationale entre les Etats dans le domaine fiscal. Le développement récent de celle-ci, sous toutes ses variantes (assiette et recouvrement), ne se traduit qu’exceptionnellement par des entorses à l’impénétrabilité des frontières. Toutes les activités de l’Etat n’ont pas, en effet, vocation à s’arrêter aux limites du territoire en application du droit international public. Seul l’imperium de l’Etat entendu stricto sensu, c’est-à-dire le pouvoir coercitif proprement dit, semble être soumis au respect de cette imperméabilité. En somme, à défaut de parvenir à dresser une théorie générale de la frontière en droit, certaines de ses caractéristiques majeures seront en l’espèce esquissées dans l’espoir de fournir au juriste une grille de lecture supplémentaire, et si possible originale, du droit positif.

    Julian-Andres Pimiento-Echeverri, Les biens d'usage public en droit colombien, thèse soutenue en 2011 à Paris 2 sous la direction de Yves Gaudemet, membres du jury : Stéphane Braconnier  

    Les biens d'usage public sont la catégorie centrale de la construction du droit administratif des biens. L'absence d'une analyse d'ensemble de la catégorie, en droit colombien, pousse à revoir les bases sur lesquelles elle repose et ses conséquences. Plus que toute autre catégorie juridique, les biens d'usage public sont tributaires de leur histoire, c'est dans l'étude de cette dernière que se trouvent les clés d'interprétation de tout le système. Le modèle utilisé par le code civil colombien a été calqué sur la division des biens publics, opérée par le droit espagnol colonial – inspirée à son tour du droit romain. Une mise à jour s'avère nécessaire. À partir de la notion de propriété publique, et de son régime constitutionnel, il est possible de construire une définition matérielle des biens d'usage public, permettant de comprendre les caractéristiques de l'usage public. Cela implique, aussi, une révision complète du régime juridique à la lumière de l'exploitation sociale et économique – valorisation – de la propriété publique. À une triple protection, celle de la propriété publique, du bien d'usage public et de l'usager, s'ajoute une nouvelle approche des occupations privatives. Cette idée d'exploitation sociale et économique anime un nouveau régime des titres habilitant l'occupation privative, des redevances pour occupation des biens d'usage public et des droits réels administratifs.

    Thiamba Gueye, L'incidence de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) sur les finances publiques de ses Etats membres, thèse soutenue en 2011 à Paris 2 sous la direction de Jean-Jacques Bienvenu, membres du jury : Marie-Christine Esclassan et Michel Bouvier  

    Le 10 janvier 1994, suite à l’échec des Politiques d’ajustement structurel proposées par les bailleurs de fonds extérieurs et à la dévaluation du Franc CFA qui en a suivi, a été signé, à Dakar, le Traité instituant l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) par sept Etats : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Le 2 mai 1997, la Guinée Bissau deviendra le huitième Etat de l’Union. Ce Traité entérine la transformation de l’Union Monétaire Ouest Africaine, regroupant les anciennes colonies françaises ouest africaines partageant la même monnaie commune (le Franc CFA), en une union économique. Pour éviter de revivre la même situation qui a amené à dévaluer la monnaie commune, l’Union a décidé d’assainir les finances publiques des Etats membres, enmettant en place un cadre juridique approprié et une Surveillance Multilatérale de leurs politiques budgétaires. L’objectif des pères fondateurs était d’arriver,par cet arsenal juridique, à harmoniser les législations budgétaires et comptables nationales, mais aussi d’y instaurer une réelle discipline budgétaire en appui à la politique monétaire commune. Très vite, l’UEMOA se dotera de deux directives clés portant respectivement Lois de finances et Règlement général sur la comptabilité publique, mais également d’un Pacte de convergence et d’un Code de transparence dans la gestion des finances publiques. Comparée à la situation antérieure, on a noté une nette amélioration dans la gestion des finances publiques au sein de l’Union, même si tous les Etats n’avancent pas au rythme dans le respect des critères de convergence, surtout concernant la réduction des déficits publics. C’est ainsi que, l’UEMOA, avec le soutien des bailleurs de fonds multilatéraux (FMI et Banque mondiale) qui cherchent à promouvoir dans les pays où ils interviennent de nouveaux outils financiers (Gestion axée sur la performance, Pluriannualité dans la programmation budgétaire, etc.…), va réformer, en 2009, son cadre juridique des finances publiques afin de l’adapter aux nouveaux standards de gestion internationaux.