Edouard Verny

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
Université Paris Panthéon-Assas

Institut de Criminologie et de Droit Pénal de Paris
Spécialités :
Droit pénal et sciences criminelles.

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • THESE

    Le membre d'un groupe en droit pénal, soutenue en 2000 à Paris 2 sous la direction de André Decocq

  • Edouard Verny, Édouard Verny, Procédure pénale, 8e éd., Dalloz, 2022, Cours Dalloz ( Série droit privé ), 463 p. 

    Edouard Verny, Olivier Décima, Stéphane Detraz, Édouard Verny, Droit pénal général, 5e éd., LGDJ un savoir faire de Lextenso et La Base Lextenso, 2022, Cours, 459 p. 

    Edouard Verny, Édouard Verny, Procédure pénale, 7e éd., Dalloz, 2020, Cours Dalloz ( Série Droit privé ), 425 p. 

    Edouard Verny, Olivier Décima, Stéphane Detraz, Édouard Verny, Droit pénal général, 4e éd., LGDJ, un savoir faire de Lextenso, 2020, Collection Cours, 481 p. 

    Edouard Verny, Édouard Verny, Procédure pénale, 6e éd., Dalloz, 2018, Cours Dalloz ( Série Droit privé ), 390 p.   

    Edouard Verny, Olivier Décima, Stéphane Detraz, Édouard Verny, Droit pénal général, 3e éd., LGDJ une marque de Lextenso, 2018, Collection Cours, 460 p.    

    La 4e de couverture indique : "Le droit pénal général correspond aux règles relatives à la loi pénale, à la responsabilité pénale et à la sanction pénale. Il permet de déterminer l'infraction, autrement dit d'identifier le comportement que la loi, par des dispositions pénales, prohibe ou plus rarement impose. Doivent ainsi être établies les sources du droit pénal avant d'appréhender les éléments que recouvre l'infraction. Une fois déterminée, l'infraction peut être réprimée, ce qui suppose de désigner les personnes qui en sont responsables puis de distinguer les sanctions pénales qui leur sont applicables. Ce présent ouvrage est naturellement à jour des dernières réformes et notamment de la loi du 15 août 2014 relative à l'individualisation des peines et renforçant l'efficacité des sanctions pénales ainsi que de celle du 3 juin 2016 renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement, et améliorant l'efficacité et les garanties de la procédure pénale. Le droit pénal général est enseigné, le plus souvent, en 2e ou 3e année de licence en droit. Ce cours sera aussi utile aux étudiants de master qui veulent réviser cette matière et actualiser leurs connaissances ainsi qu'à ceux qui préparent l'examen d'entrée au centre régional de formation professionnelle d'avocats (CRFPA) ou les concours de la magistrature (ENM), de la gendarmerie nationale, de la police nationale ou des services pénitentiaires. Plus largement, il apportera un éclairage précieux à ceux qui s'intéressent aux droits fondamentaux et au phénomène criminel"

    Edouard Verny, Édouard Verny, Procédure pénale, Dalloz, 2016, Cours Dalloz ( Série Droit privé ), 350 p.  

    Présentation de l'éditeur : "Le présent ouvrage consacre une place particulière aux réformes les plus récentes, notamment la loi du 28 mars 2014 relative à la géolocalisation, celle du 27 mai 2014 portant transposition de la directive 2012/13/UE relative au droit à l'information dans le cadre des procédures pénales, celle du 20 juin 2014 relative à la réforme des procédures de révision et de réexamen d’une condamnation pénale définitive, celle du 15 août 2014 relative à l’individualisation des peines et renforçant l’efficacité des sanctions pénales et celle du 17 août 2015 portant adaptation de la procédure pénale au droit de l’Union européenne. Cette édition sera en outre à jour de la loi qui devrait être issue du projet de loi renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement, et améliorant l'efficacité et les garanties de la procédure pénale.L’objectif de ce Cours consiste d’abord à aider les étudiants qui préparent leurs examens ou concours. Une assimilation des règles essentielles de la procédure pénale permettra ensuite au lecteur qui le désire de concevoir une appréciation personnelle sur les difficultés et les enjeux propres à une matière qui occupe souvent les débats publics"

    Edouard Verny, Olivier Décima, Stéphane Detraz, Édouard Verny, Droit pénal général, 2e éd., LGDJ et Lextenso, 2016, Collection Cours, 448 p.  

    La 4e de couverture indique : "Le droit pénal général correspond aux règles relatives à la loi pénale, à la responsabilité pénale et à la sanction pénale. Il permet de déterminer l'infraction, autrement dit d'identifier le comportement que la loi, par des dispositions pénales, prohibe ou plus rarement impose. Doivent ainsi être établies les sources du droit pénal avant d'appréhender les éléments que recouvre l'infraction. Une fois déterminée, l'infraction peut être réprimée, ce qui suppose de désigner les personnes qui en sont responsables puis de distinguer les sanctions pénales qui leur sont applicables. Ce présent ouvrage est naturellement à jour des dernières réformes et notamment de la loi du 15 août 2014 relative à l'individualisation des peines et renforçant l'efficacité des sanctions pénales ainsi que de celle du 3 juin 2016 renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement, et améliorant l'efficacité et les garanties de la procédure pénale. Le droit pénal général est enseigné, le plus souvent, en 2e ou 3e année de licence en droit. Ce cours sera aussi utile aux étudiants de master qui veulent réviser cette matière et actualiser leurs connaissances ainsi qu'à ceux qui préparent l'examen d'entrée au centre régional de formation professionnelle d'avocats (CRFPA) ou les concours de la magistrature (ENM), de la gendarmerie nationale, de la police nationale ou des services pénitentiaires. Plus largement, il apportera un éclairage précieux à ceux qui s'intéressent aux droits fondamentaux et au phénomène criminel."

    Edouard Verny, Édouard Verny, Procédure pénale, 4e éd., Dalloz-Sirey, 2014, Cours Dalloz ( Série Droit privé ), 326 p. 

    Edouard Verny, Édouard Verny, Olivier Décima, Stéphane Detraz, Droit pénal général , LGDJ et Lextenso éditions, 2014, Cours, 353 p. 

    Edouard Verny, Édouard Verny, Procédure pénale, 3e éd., Dalloz, 2012, Cours Dalloz ( Série Droit privé ), 302 p. 

    Edouard Verny, Julie Gallois, Le président de la Chambre de l'instruction, Bréal, 2011, 157 p. 

    Edouard Verny, Édouard Verny, Procédure pénale, 2e éd., Dalloz, 2008, Cours Dalloz ( Série Droit privé ), 276 p. 

    Edouard Verny, Édouard Verny, Procédure pénale, 2006e éd., Dalloz, 2005, Cours Dalloz ( Série droit privé ), 270 p. 

    Edouard Verny, Édouard Verny, Le membre d'un groupe en droit pénal, L.G.D.J, 2002, Bibliothèque des sciences criminelles, 442 p. 

  • Edouard Verny, « L’autorité de l’auteur de l’infraction », in Jean-François Cesaro et Arnaud Martinon (dir.), Mélanges en l'honneur du professeur Bernard Teyssié, LexisNexis, 2019   

    Edouard Verny, « Du renseignement à la preuve pénale », in Pascal Beauvais et Raphaële Parizot (dir.), Les transformations de la preuve pénale, LGDJ, 2018   

    Edouard Verny, « Les charges retenues lors du règlement de l’instruction », in Collectif (dir.), Études à la mémoire de Philippe Neau-Leduc. Le juriste dans la Cité, LGDJ, 2018   

    Edouard Verny, « L’activité normative : la nécessité des délits », Annales de l’université Toulouse 1-Capitole, Presses de l’université Toulouse 1-Capitole, 2018 

    Edouard Verny, « La remise en cause de l’ordonnance de non-lieu », in Bruno Py et Frédéric Stasiak (dir.), Légalité, légitimité, licéité : regards contemporains. Mélanges en l'honneur du professeur Jean-François Seuvic, PUN-Éditions universitaires de Lorraine, 2018   

    Edouard Verny, « Observations sous neuf conclusions rendues par le parquet général de la Cour de cassation de 1932 à 2016 en droit pénal et en procédure pénale », in Renaud Salomon (dir.), Les grandes conclusions du parquet général de la Cour de cassation, Éditions Panthéon-Assas, 2017, pp. 1328   

    Edouard Verny, « La composition pénale : la juste mesure », in Véronique Bouchard, Brigitte Feuillet (dir.), Mélanges en l’honneur de Francis Kernaleguen, Presses universitaires de Rennes, 2016, pp. 217-225 

    Edouard Verny, « Rapport de synthèse du congrès de l’Association française de droit pénal », in Frédéric Stasiak (dir.), Histoire et méthodes d’interprétation en droit criminel, Dalloz, 2015   

    Edouard Verny, « Usurpation d'identité »: Code pénal, article 226-4-1, JurisClasseur Communication, LexisNexis, 2015, pp. 58 

    Edouard Verny, « Agents immobiliers et administrateurs de biens », JurisClasseur Lois pénales spéciales, LexisNexis, 2014, pp. 20 

    Edouard Verny, Claudia Ghica-Lemarchand, « De la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité Art. 495-7 à 495-16 », JurisClasseur Procédure pénale, LexisNexis, 2014, pp. 20 

    Edouard Verny, « Les conditions de la qualification », La qualification dans le procès pénal, Cujas, 2013, pp. 71-77 

  • Edouard Verny, « Loi no 2021-1729 et loi organique no 2021-1728 du 22 décembre 2021 pour la confiance dans l'institution judiciaire », Actualité juridique Pénal, 2022, n°01, p. 8   

    Edouard Verny, « Projet de loi pour la confiance dans l'institution judiciaire : quand le pouvoir d'en haut recherche la confiance d'en bas », Recueil Dalloz, 2021, n°15, p. 840   

    Edouard Verny, « La motivation exigée en procédure pénale », Revue de droit d'Assas, 2019, n°19 

    Edouard Verny, « L’exécution des peines, 60 ans après », Droit pénal, 2019, n°4 

    Edouard Verny, « Chronique de procédure pénale »: Cass. crim., 19 sept. 2018 (troubles psychiques apparus en cours d’instruction) ;Cass. crim., 25 sept. 2018 (grief de partialité envers un juge des libertés et de la détention) ;Cass. crim., 17 oct. 2018 (prescription de l’action publique), Revue pénitentiaire et de droit pénal, 2019, n°4 

    Edouard Verny, « Chronique de procédure pénale »: Cass. crim., 22 mars 2016 (transcription des communications téléphoniques d’un avocat) ;Cass. crim., 24 mai 2016 (information du droit de se taire) ;Cass. crim., 25 mai 2016 (secret du délibéré-impartialité des juridictions), Revue pénitentiaire et de droit pénal, 2016, n°3 

    Edouard Verny, « Chronique de procédure pénale »: Cass. crim., 8 juil. 2015 (interception de correspondances émises par la voie des télécommunications - perquisition et saisie de messages électroniques) ;Cass. crim., 14 avr. 2015 (interception de correspondances émises par la voie des télécommunications - sonorisation) ;Cass. ass. plén., 6 mars 2015 (sonorisation - loyauté des preuves), Revue pénitentiaire et de droit pénal, 2015, n°3 

    Edouard Verny, « La notion de secret professionnel », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, 2015, n°03, pp. 395-402   

    Edouard Verny, « Chronique de procédure pénale »: Cass. crim., 30 avr. 2014 (loyauté des preuves) ;Cass. crim. 30 avr. 2014 (enquête de police sur des faits distincts découverts lors d’une instruction) ; Cons. const., 13 juin 2014 (appel de l’accusé en fuite)., Revue pénitentiaire et de droit pénal, 2014, n°3, pp. 645-654 

    Edouard Verny, « Procédure pénale », Revue pénitentiaire et de droit pénal, 2013, n°3, pp. 639-645 

    Edouard Verny, « La responsabilité pénale au sein de l'équipe médicale », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, 2008, p. 58   

  • Edouard Verny, « Journée à la mémoire des juges Falcone et Borsellino - 30 ans après », le 23 mars 2022  

    Organisée par le Laboratoire de sociologie juridique de l'Université Paris-Panthéon-Assas et l'Institut de criminologie et de droit pénal de Paris

    Edouard Verny, « L’exécution des peines, 60 ans après », 1959-2019. Les 60 ans du code de procédure pénale, Paris, le 10 avril 2019 

    Edouard Verny, « Les objectifs de simplification et d’efficacité annoncés par la loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice », Les objectifs de simplification et d’efficacité annoncés par la loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice, Paris, le 01 avril 2019 

    Edouard Verny, « Les modifications apportées à la procédure pénale par la loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice », le 29 mars 2019  

    Organisée pour la Faculté de droit, Université Lyon 3 par le Centre de Droit Pénal, co-dirigé par Élisabeth Joly-Sibuet, Maître de conférences HDR et Patrick Mistretta, Professeur dans le cadre des Rencontres de droit pénal

    Edouard Verny, « Les évolutions de la procédure pénale », Journée d’étude Les controverses juridiques, RENNES, le 01 octobre 2018 

    Edouard Verny, « Le secret applicable aux magistrats et aux avocats », Déontologies croisées des magistrats et des avocats, Paris, le 30 novembre 2017 

    Edouard Verny, « Du renseignement à la preuve pénale », Les transformations de la preuve pénale, Paris, le 09 novembre 2017 

    Edouard Verny, « La pratique religieuse en prison », La vie privée en prison, Paris, le 15 septembre 2017 

    Edouard Verny, « Grandes conclusions en droit pénal et en procédure pénale », Les grandes conclusions du parquet général de la Cour de cassation de 1790 à nos jours, Paris 1, le 14 juin 2017 

    Edouard Verny, « Activité normative et nécessité des délits », De l’appréhension des nécessités au principe de nécessité en droit pénal, Toulouse, le 31 mars 2017 

    Edouard Verny, « De l'appréhension des nécessités, au principe de nécessité en droit pénal », le 31 mars 2017  

    Sous la direction du Professeur Catherine Ginestet

    Edouard Verny, « Les moyens d’investigation dans la loi du 3 juin 2016 », Table ronde consacrée à cette loi, PARIS, le 01 septembre 2016 

    Edouard Verny, « Qualification et requalification avant le jugement pénal », Intervention à l’École des avocats du Grand Ouest, BRUZ, le 01 mai 2016 

    Edouard Verny, « Génocide et crimes contre l’humanité devant les juridictions françaises », Colloque Génocide : les usages d’un concept, RENNES, le 18 mars 2016 

    Edouard Verny, « L’incrimination des faits de terrorisme », La lutte contre le terrorisme, Caen, le 04 novembre 2015   

    Edouard Verny, « Propos conclusifs », La proposition de loi sur la prostitution visant à renforcer le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées. Table ronde, Paris, le 22 octobre 2015   

    Edouard Verny, « La diversité des circonstances aggravantes tenant à la qualité de la victime », La victime de l'infraction pénale, Grenoble, le 15 octobre 2015   

    Edouard Verny, « L'enseignement des sciences criminelles au défi de la mondialisation », Les défis intellectuels de l'enseignement en sciences criminelles dans les facultés de droit. Colloque en l'honneur du doyen Georges Fournier, Rennes, le 26 juin 2015   

    Edouard Verny, « Les modes alternatifs aux poursuites », Une justice imposée hier ; de plus en plus négociée aujourd'hui, Saint-Brieuc, le 24 novembre 2014 

    Edouard Verny, « La notion du secret professionnel », Colloque Le partage du secret professionnel dans l’intervention sociale et la santé, Rennes, le 07 novembre 2014 

    Edouard Verny, « Contentieux, Arbitrage et Modes alternatifs de règlement des conflits », Séminaire de procédure pénale à Beyrouth, Beyrouth Lebanon (LB), le 01 mars 2014 

    Edouard Verny, « Les conflits d'intérêts », Conférence à la Cour de cassation sur " Les conflits d'intérêts ", Paris, le 01 février 2014 

    Edouard Verny, « Histoire et méthodes d'interprétation en droit criminel », 21e congrès de l'Association française de droit pénal, Nancy, le 01 octobre 2013 

    Edouard Verny, « les lois françaises de procédure pénale face à la convention européenne des droits de l'homme », Conférence à la Faculté de droit de l'Université Yaoundé 2, Yaoundé Cameroon (CM), le 01 juin 2013 

    Edouard Verny, « Actualisation en droit pénal et procédure pénale », Séminaire organisé par l'Ecole des Avocats du Grand Ouest, Rennes, le 01 juin 2013 

    Edouard Verny, « Le préjudice direct et indirect en matière pénale », Conférence à la Cour de cassation, Paris, le 01 mai 2013 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Adrien Gabeaud, L'exigence de formalisme en procédure pénale, thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Édouard Verny  

    La procédure pénale est essentiellement faite de formalités. Mais toutes n'ont pas la même valeur ni les mêmes effets. À cet égard, la loi distingue les formalités substantielles et celles qui ne le sont pas. Les premières doivent être respectées à peine de nullité de l'acte lorsque l'inobservation des secondes impose la démonstration d'un grief. Dans ce corpus de formalisme, la jurisprudence de la CEDH et de la Cour de cassation a développé la notion d'excès de formalisme. Ce concept, lorsqu'il doit être articulé avec les formalités substantielles, permet de mettre en parallèle l'émergence d'un formalisme proportionné, lequel prohibe le formalisme excessif, et qui serait guidé à la fois par les circonstances (l'urgence, la gravité) et par des objectifs précis ( équité de la procédure, accès au juge).

    Eddy Minang, Le crime rituel en droit pénal gabonais, thèse soutenue en 2023 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Édouard Verny, membres du jury : Morgane Daury-Fauveau (Rapp.), Claudia Ghica-Lemarchand (Rapp.), Marie-Anne Mboga Quenum et Didier Rebut  

    Notre thèse interroge et examine la nature et les enjeux du rapport entre les crimes rituels et le droit pénal gabonais. De ce fait, la première partie expose les appréhensions théoriques et criminologiques relatives à la compréhension du crime rituel. Cette partie aborde les différentes questions pratiques, l’historicité, les facteurs explicatifs, les modes opératoires, la typologie des auteurs et des victimes, les différentes catégories de crimes rituels et les caractéristiques qui s’y rapportent. La seconde partie, quant à elle, analyse le régime juridique de cette inhumanité, sur fond d’un état des lieux et d’une mise en lumière de l’impunité totale des commanditaires des crimes rituels, aux confins d’une singularité du phénomène et d’un fétichisme politique le plus cru jamais conçu.

    Ludivine Vandevoorde, La protection pénale des communs environnementaux, thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Édouard Verny  

    Cette thèse a pour objectif de mener une recherche approfondie sur les règles du droit pénal susceptibles d'améliorer le sort des communs environnementaux. Elle analysera en filigrane la contribution du droit pénal à une nouvelle représentation de la propriété et des rapports humains/non-humains en vue d'améliorer la protection de l'environnement. Dans cette perspective, la thèse traitera de la définition juridique des communs environnementaux. Cette notion pourtant employée dès 1968 par Harrett Gardin ne fait actuellement l'objet d'aucun consensus. L'expression "communs environnementaux" devra être envisagée de manière plus large que les seuls biens communs considérés comme des ressources naturelles. En effet, il s'agira de s'intéresser aux choses qui ne peuvent faire l'objet d'appropriation. Le climat et la biodiversité détiendront, à ce titre, une place fondamentale dans la réflexion. La biodiversité permettra notamment d'aborder le régime juridique des animaux sauvages par rapport à celui des animaux domestiques. Aussi, la thèse devra appréhender l'arsenal répressif prévu et prospectif pour lutter contre la délinquance environnementale. A cet effet, il convient d'évoquer la répression pénale des atteintes aux communs environnementaux sous l'angle d'une part, des infractions et d'autre part, des sanctions associées. La notion d'écocide constituera l'un des nombreux points de départ d'une réflexion générale sur les infractions susceptibles de concerner les communs environnementaux. Il s'agira enfin d'analyser si les sanctions pénales encourues et prononcées favorisent effectivement la résilience du vivant.

    Reine Emma Mbamba, L'accord de l'auteur de l'infraction dans la procédure camerounaise. Étude à la lumière du droit français., thèse soutenue en 2021 à Rennes 1 sous la direction de Édouard Verny, membres du jury : Claudia Ghica-Lemarchand (Rapp.), Claude Assira (Rapp.), Sylvain Soleil  

    La justice pénale camerounaise a toujours fait place à l’accord de l’auteur de l’infraction. À l’époque précoloniale, il était sollicité dans le cadre de la justice traditionnelle, en vue d’une résolution amiable du litige et l’apaisement social du trouble crée par l’infraction. Cette justice pénale traditionnelle a survécu malgré son interdiction par les autorités administratives pendant la période coloniale et après l’accession de l’État camerounais à l’indépendance, malgré l’attribution exclusive de la compétence répressive aux juridictions de droit moderne et écrit. Aujourd’hui, officieusement ou par une permission de la loi, l’accord est requis non seulement pour ses vertus pacificatrices qui sont indubitables, mais aussi parce qu’il ne s’oppose pas aux objectifs du droit pénal. En effet, défini comme l’assentiment à une proposition émanant de la victime ou une autorité publique et qui produit des effets sur le procès pénal et ses suites, l’accord de l’auteur de l’infraction est un moyen d’efficacité de la justice pénale. Si avant l’établissement de la culpabilité, l’accord participe à la bonne administration de la justice, en désengorgeant les tribunaux et en allégeant le déroulement du procès pénal, après l’établissement de la culpabilité, il est un outil de lutte contre la récidive, de même qu’il favorise l’individualisation de la sanction ainsi que la réinsertion sociale du délinquant. Par ailleurs, l’accord permet la réparation du dommage subi par la victime du fait de l’infraction. La loi pénale camerounaise prévoit ainsi des mesures consensuelles qui nécessitent l’accord préalable de l’accord de l’auteur de l’infraction avant leur mise en œuvre. Loin de l’idée d’une contractualisation du droit pénal, elles mettent en exergue l’émergence d’une justice consensuelle, faisant une place grandissante aux volontés individuelles. Présentées comme des manifestations du pardon pénal, elles illustrent surtout une instrumentalisation de l’accord. Ce dernier permet de ce fait au droit pénal de concilier l’intérêt général et les intérêts privés. L’accord de l’auteur de l’infraction qui est requis, peut être exprès ou tacite, souvent éclairé mais jamais libre, limité quant à son domaine et ses effets. La consécration des mesures consensuelles en droit camerounais s’inspire d’une part du droit anglais à l’instar du plaider coupable et d’autre part majoritairement du droit français. Il en est ainsi de l’amende forfaitaire, la libération conditionnelle, la réhabilitation judiciaire et plus récemment, la consécration des peines alternatives qui sont tous calquées sur le modèle français de justice pénale. Face aux difficultés rencontrées par les systèmes juridiques de la Common law, et romano-germanique Les législations française et anglaise ont massivement, mais de façon mesurée, développé les mesures consensuelles à toutes les phases du procès pénal, dans le respect des droits de la défense. Le législateur camerounais quant à lui, est encore empreint du rigorisme hérité de la colonisation. Le développement de ces mesures serait criminogène, d’où la restriction de leur domaine d’application et l’ineffectivité de certaines d’entre elles depuis leur consécration dans la loi. Cependant, Dans la pratique, l’on note dans la partie francophone, la mise en œuvre des arrangements amiables dont la technique se rapproche de la médiation pénale et de la justice restaurative consacrées en droit français et dans la zone anglophone encore très influencée par la Common law, le recours aux compromis. Il apparaît ainsi que la justice pénale camerounaise est partagée entre la justice traditionnelle, la justice héritée de la colonisation et la justice consensuelle à la mode. Une consécration de la médiation pénale et extension encadrée du domaine des mesures consensuelles favoriseraient l’élaboration d’une justice pénale camerounaise propre, harmonisée sur l’ensemble du territoire national.

    Marc Darwiche, Le résultat de l'infraction en droit pénal comparé français-libanais, thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Édouard Verny  

    Le résultat est l'une des composantes de l'élément matériel de l'infraction. Il représente, le plus souvent, le trouble qu'une infraction pénale engendre à l'ordre social. D'où apparait l'importance d'un tel sujet, étant donné que ce trouble social constitue la principale raison d'être du droit pénal. Par ailleurs, il convient d'étudier l'évolution dans le temps de la notion de résultat. Si la doctrine traditionnelle n'envisageait qu'un seul résultat, la notion de résultat connait depuis le siècle dernier des subdivisions (les résultats redouté, légal, juridique, sociologique') Certes, cette notion de résultat et son évolution ne sont pas sans effets sur le régime de l'infraction. Le résultat joue un rôle prééminent dans la détermination de l'élément moral de l'infraction, notamment l'intention qui consiste non seulement en la volonté de commettre l'acte incriminé, mais aussi en la volonté d'atteindre le résultat de celui-ci. De même, le résultat de l'infraction se procure une place considérable dans la classification des infractions. Il permet de dissocier l'infraction consommée de l'infraction tentée ou manquée. Il constitue également le fondement de la distinction entre les infractions matérielle, formelle et obstacle. Il est, enfin, à rappeler que tout cela dépend de la seule et unique volonté du législateur qui, en vertu du principe de légalité, décide exclusivement de la détermination du régime de chaque infraction, en l'occurrence, de sa nature. C'est en cela que réside l'utilité d'une étude comparatiste qui permet de montrer la variation du droit pénal de chaque pays en fonction de son régime juridique et de l'attitude de ses élus dans la légifération.

    Eliaz Le Moulec, Pour un renouvellement du système répressif dit des atteintes juridiques aux biens, thèse soutenue en 2019 à Rennes 1 en co-direction avec Édouard Verny  

    Les atteintes juridiques aux biens représentent une part considérable de l’activité criminelle. Les incriminations qui permettent de les sanctionner sont donc appelées à jouer un rôle essentiel. Leur ancienneté aussi bien que leur importance contribuent à expliquer la véritable valeur de modèle qui leur est attribuée par la doctrine pénaliste. Dépassant les limites du droit pénal spécial, elles ont gagné, dans les ouvrages de droit pénal général, le statut d’exemples récurrents. N’est-ce pas le vol, l’escroquerie et l’abus de confiance que la doctrine invoque traditionnellement pour illustrer respectivement les notions d’infraction simple, d’infraction complexe et de condition préalable ? Il n’est pourtant pas certain que ces incriminations soient véritablement à la hauteur de ce rôle « d’exemplarité » que l’on prétend leur faire jouer. Une étude de la littérature donne à voir, au contraire, un pan du droit pénal où les critiques sont devenues aussi nombreuses que puissantes. Le droit de blâmer librement, dont dispose la doctrine selon le professeur GARÇON, y est utilisé à grande mesure. Surtout, il semble n’épargner aucun acteur de la construction juridique : la doctrine ne doute pas seulement de l’œuvre législative et jurisprudentielle mais aussi profondément d’elle-même. Cette thèse envisage alors un renouvellement du système répressif dit des atteintes juridiques aux biens, en puisant notamment, pour ce faire, dans les ressources du droit civil et du droit comparé. Tirant les enseignements d’une étude historique préalable, elle appréhende son objet à l’image d’un système astral constitué d’un cœur autour duquel gravitent des éléments qui le complètent. Elle peut alors initier le renouvellement escompté à partir des incriminations fondamentales de vol et d’abus de confiance qui forment ce cœur et dégager des principes dont elle étudie et traite ensuite les répercussions sur l’ensemble du système.

    Reine Kassab, La gradation des fautes pénales en droit comparé français-libanais, thèse en cours depuis 2018 en co-direction avec Édouard Verny  

    L'originalité de la démarche réside dans l'approche comparatiste. Certes la faute pénale a été largement étudiée et développée mais il s'agit essentiellement de pointer les degrés de la faute pénale prise dans son sens le plus large (imprudence et intention) et la réaction du droit penal à l'égard de chaque faute en droit comparé. Entre le distrait nonchalant qui cause par son imprudence un dommage à autrui et le criminel qui tend sa volonté vers un résultat redouté par le législateur, existent des situations intermédiaires qui ont suscité différentes réponses des droits pénaux français et libanais qu'il serait très utile de mettre en lumière. Cette divergence se trouve également au niveau de la jurisprudence et de la doctrine. Nous exposerons ces différentes situations selon une echelle de gravité, avec une approche comparative libano-francaise dynamique riche d'enseignements et comment le droit pénal appréhende ces situations. Le sujet offre des comparaisons intéressantes entre le droit français et le droit libanais et comme le disait Marc Ancel:« le droit comparé permet au juriste une meilleure connaissance et une meilleure compréhension de son droit, dont les caractères particuliers se dégagent mieux au vue d'une comparaison avec l'étranger. » Le but n'est pas de faire une simple comparaison, ni de montrer la supériorité d'un droit sur un autre mais d'examiner la réaction du droit pénal dans sa diversité, comprendre les raisons des divergences, et surtout apporter une nouvelle vision de l'élément moral en droit libanais qui pourrait être source d'une évolution et d'une très grande richesse.

    Yatrib El Mouden, La réaction sociale à l’égard du criminel dans la pensée d’Enrico Ferri., thèse soutenue en 2018 à Paris 2 en co-direction avec Édouard Verny, membres du jury : Claudia Ghica-Lemarchand (Rapp.), Olivier Cahn (Rapp.), Pauline Le Monnier de Gouville  

    Dans l'histoire de la pensée criminologique, l'école positiviste s'est distinguée par ses idées quelque peu révolutionnaires sur le crime, le criminel et également sur la manière de s'en défendre. Enrico Ferri, illustre représentant de cette école, est celui qui a le mieux synthétisé et diffusé ces idées dans le champ juridique international. C'est lui qui le plus contribué à donner à cette école son caractère de politique criminelle et de doctrine de droit pénal. mais malgré tout, il reste très peu étudié. Contrairement à d'autres criminologues, il n' pas eu la chance de voir ses idées répandues et mises en relief dans les sphères de la littérature criminologique, bien que sa pensée ait exercé une influence importante sur les transformations du droit pénal et que certaines de ses idées connaissent aujourd'hui un regain d'actualité. La pensée de Ferri se distingue particulièrement par la réaction sociale qu’il préconise à l’égard du criminel. Celle-ci découle de sa nouvelle approche scientifique du phénomène criminel et des transformations qu’il voulait opérer dans le droit pénal, pour l’adapter aux données de la criminologie. Ferri propose un système positiviste préventif et répressif de défense sociale. La prévention s’effectuera par des substitutifs pénaux. La répression sera assurée par des mesures réparatrices, des mesures neutralisatrices et des mesures éliminatrices, adaptées à la dangerosité de chaque délinquant. Cette pensée de Ferri connaît un certain renouveau dans l’actuel système pénal, à travers la résurgence des deux notions fondamentales de sa réaction sociale, en l’occurrence, la notion de dangerosité et la notion de mesures de sûreté.

    Adra Zouhal, Le risque en droit pénal, thèse soutenue en 2017 à Rennes 1 en co-direction avec Édouard Verny, membres du jury : Claudia Ghica-Lemarchand (Rapp.), Raphaële Parizot (Rapp.), Yves Mayaud et Xavier Pin  

    La notion de risque est doublement incertaine : elle contient une part irréductible d’aléa quant à sa concrétisation en dommage d’une part, elle n’est pas définie par la loi d’autre part. Pourtant, cette lacune est en contradiction, tant avec le recours exponentiel à la notion de risque en droit pénal, qu’il soit de fond ou de forme, qu’avec le principe de légalité des délits et des peines, qui implique que le législateur définisse avec clarté et précision les notions et concepts auxquels il fait appel, de sorte que la légitimité de son usage en droit pénal peut être mise en doute. La présence d’une notion aussi incertaine dans une matière qui met en cause les droits fondamentaux de la personne est susceptible de mettre en péril les impératifs de l’État de droit. Au demeurant, ce droit pénal de l’anticipation, qui vise à prévenir la survenance d’une atteinte possible mais incertaine à une valeur protégée, essuie de nombreuses critiques. L’objet de cette démonstration est donc de savoir si le législateur emploie à bon escient ou non la notion de risque en droit pénal. La réponse à cette problématique nécessitera au préalable, de s’assurer que le droit pénal est effectivement légitime à s’intéresser à la notion de risque. Ce n’est pas parce que le législateur consacre une notion que sa prise en compte est forcément légitime. Plus encore, il faut garder à l’esprit que risque et droit pénal sont par nature contradictoires : le risque est incertain, immatériel et relève de la prévention tandis que le droit pénal est le droit de la répression, de la matérialité et de la certitude. Une étude approfondie de leurs natures respectives permettra néanmoins de dépasser la contradiction, attestant alors de ce que le droit pénal est théoriquement légitime à réceptionner la notion de risque. Cette légitimité n’en reste pas moins précaire. Pour la garantir, il ne pourra s’agir que d’un certain risque, c’est-à-dire un risque pourvu d’une certaine qualité, car le législateur, s’il prétend recourir à la notion de risque en droit pénal pour assurer à la société une protection pénale anticipée, ne peut se départir des principes qui y sont applicables. À partir de l’étude des principes fondamentaux du droit pénal, de ses concepts juridiques et de ses sources supralégislatives, cette recherche se proposera alors d’élaborer une définition pénale de la notion de risque, contenant les critères théoriques d’un risque pénalement saisissable en toute légitimité. Leur confrontation, ensuite, avec le droit positif, permettra de révéler si l’exploitation de la notion de risque par le législateur en droit pénal, fait perdre ou non à ce dernier sa légitimité.

    Elina Nikooazm-mofrad, Les enjeux juridiques de l'investigation numérique en matière pénale., thèse en cours depuis 2017 en co-direction avec Édouard Verny  

    Le droit et la l'informatique relèvent de deux disciplines bien différentes mais sont souvent complémentaires et l'expertise scientifique occupe une place prépondérante dans le déroulement du procès et peut souvent apporter des réponses là où le droit reste impuissant. L'informatique légale a connu un développement majeur au cours de ces dernières années et commence à devenir une discipline indépendante qui requiert la maîtrise de différentes techniques d'analyses de preuves numériques. La preuve numérique étant par nature fragile, le caractère modifiable des données exige le respect d'une procédure rigoureuse pour leur préservation. Dans les affaires pénales, les enjeux étant considérables pour les accusés, il est important que la preuve apportée par l'expert soit fiable car le juge peut s'appuyer sur cet avis pour fonder sa décision. L'expert utilise des procédés techniques complexes pour rechercher des traces informatiques en rapport avec les faits incriminés et met ses compétences au service de la justice. Les supports informatiques devenant de plus en plus sophistiqués, les logiciels d'analyses de preuves de nouvelles générations deviennent très complexes, l'utilisation inappropriée ou l'absence de maîtrise des outils dans le domaine de la criminalistique peut avoir des conséquences désastreuses et induire la justice en erreur. Ce projet de thèse vise à faire une réflexion sur les aspects légaux et procéduraux de la recherche de preuves informatiques dans le domaine pénal.

    Maya Kobeissi, La condamnation pénale, thèse en cours depuis 2015 en co-direction avec Édouard Verny  

    Le droit pénal est un droit « à risque » pour les libertés. Il en résulte que le législateur se doit d'élaborer des textes clairs et précis. Sauf que plusieurs notions en droit pénal demeurent indéfinies, telle la condamnation pénale. Le législateur se borne à préciser que lorsque celle-ci intervient, telle conséquence se produit. La jurisprudence et la doctrine en ont défini les paramètres: il y a condamnation pénale lorsqu'une personne est reconnue coupable d'une infraction et est soumise à une sanction pénale par décision d'une juridiction pénale. Donc, il faut une déclaration de culpabilité suivie d'un prononcé de peine. Le législateur ne semble cependant pas convaincu; certains textes se contentent d'une simple déclaration de culpabilité, alors que dautres parlent de condamnation « encourue », ce qui signifie que même la culpabilité n'ait pas à être établie. Et ces illustrations de l'utilisation aléatoire du législateur ne sont que la partie émergée de l'iceberg. En outre, actuellement,la réponse pénale peut prendre diverses formes, dans lesquelles un individu doit assumer les conséquences de l'acte, sans qu'il ne soit précisé si elles emportent toutes condamnation pénale. La difficulté est loin de se résumer à un problème de terminologie, et compte tenu des conséquences de la condamnation pénale, le silence gardé par le législateur est hasardeux. Par exemple, en matière de récidive, le maximum des peines encourues par l'auteur des faits ayant déjà subi une condamnation pénale est doublé. D'où, la question s'impose, est-ce qu'on peut toujours se passer d'une définition de la condamnation pénale ? La mise à jour de cette notion semble être nécessaire.

    Thibault Mercier, La nécessité en procédure pénale, thèse en cours depuis 2015 en co-direction avec Édouard Verny  

    Le principe de nécessité est un principe essentiel en matière pénale,impliquant que toute contrainte imposée à la liberté d'un individu ne peut être mise en oeuvre que pour autant qu''il n'existe aucune autre action moins coercitive propre à mettre fin à un trouble causé à la société. Aussi, le principe de nécessité révèle un impératif de subsidiarité de la matière pénale. Très étudié en droit pénal substantiel, l''aspect procédural de cette question est peu évoqué par la doctrine qui considère souvent la nécessité comme un prérequis essentiel à toute forme de coercition, sans pour autant interroger sa réalité. Ce silence est d'autant plus étonnant que les références à « la nécessité » ou « aux nécessités » se sont multipliées, en particulier au sein du Code de procédure pénale, depuis ces vingt dernières années. Par ailleurs, les rares auteurs contemporains s'étant intéressés à la question mettent en lumière une mutation du principe de nécessité; d'un principe de droit pénal libéral impliquant une prohibition des actes de contraintes non nécessaires au cours d'une procédure pénale, la nécessité deviendrait la caution des actes de procédure les plus coercitifs. Cette étude se propose donc d'interroger les fondements, le sens, la portée et le contrôle de la nécessité au sein de la procédure pénale contemporaine.

    Eloi Clément, Les caractères de l’influence de la victime en droit pénal, thèse soutenue en 2013 à Rennes 1 en co-direction avec Édouard Verny  

    La victime de l’infraction exerce une certaine influence sur la constitution et la qualification de celle-ci. Au-delà de leurs diversités, les règles de droit pénal général et spécial évoquant la victime présentent certaines caractéristiques communes, ce qui conduit à considérer que l’influence de victime en droit pénal est globalement cohérente, à défaut d’être homogène. En premier lieu, le droit pénal ne permet en principe la prise en compte que des seuls éléments relatifs à la personnalité ou au comportement de la victime connus de l’auteur de l’infraction. L’influence de la victime est donc en principe subjective. Seules quelques caractéristiques de la victime dont la connaissance par l’agent serait trop difficile à prouver peuvent être prises en compte objectivement. En second lieu, l’infraction est un évènement particulier, distinct des autres types de dommages dont les droits civil ou administratif assurent la réparation. La victime pénale se distingue donc des victimes civiles ou administratives. C’est pourquoi son influence obéit à des critères spécifiquement pénaux. Il peut s’agir de critères propres au droit pénal, ou de critères existants dans d’autres branches du droit, mais rassemblés en une catégorie propre au droit pénal. Cependant, le droit pénal étant construit par référence à l’auteur de l’infraction, la référence à la victime se présente comme une variable secondaire. Les critères d’influence de la victime mériteraient parfois d’être harmonisés, d’autant qu’ils sont variables dans le temps et dans l’espace. Chaque organisation sociale promeut sa propre conception de la victime pénale.

    Johan Dechepy-Tellier, Les mutations de la chambre de l'instruction, thèse soutenue en 2010 à Rennes 1 en co-direction avec Édouard Verny  

    La phase prépartoire du procès pénal français est promise à une profonde mutation que l'actualité liée à l'avant projet de Code de procédure pénale vient, une nouvelle fois de raviver. Son édifice se lézarde progressivement sous la pression des instruments internationaux de protection des droits fondamentaux. L'instruction préparatoire, cadre processuel sans cesse façonné par les nécessités liées au progrès équitable, devra donc, à plus ou moins long terme, laisser place à une structure d'ensemble où les valeurs qu'elle défend seront plus amplement diffusées. Partie intégrante de ces valeurs, le double degré de juridiction doit voir son existence et ses modalités de fonctionnement repensées, afin que soient déterminés les axes majeurs d'un changement à la fois idéologique et technique de nos institutions pénales. L'attention portée à l'évolution et aux pouvoirs de la chambre de l'instruction, a permis de définir des remèdes aux dysfonctionnements nombreux et constants de notre procédure pénale. Replacée au coeur d'un mouvement d'adaptation à l'exigence universelle d'un procès plus contradictoire, la création d'une chambre de l'enquête et des libertés a alors été envisagée comme méthode optimale pour rénover notre justice pénale. Face au constat d'inaptitude du législateur à concevoir et mettre en oeuvre un projet qui soit à la fois durable et efficace, ces travaux ont entendu parachever le débat par la formulation de propositions de réforme vouées à avoir, peut être un jour, une utilité.

    Hadia Al Chami, Le conjoint en droit pénal comparé français et libanais, thèse soutenue en 2009 à Rennes 1 en co-direction avec Édouard Verny et Philomène Nasr  

    Cette thèse porte sur l'étude de "conjoint en droit pénal comparé français et libanais". Après avoir circonscrit la notion de conjoint en France et au Liban, cette thèse consiste en l'étude comparée des infractions commises par ou contre un conjoint : sont notamment traités l'adultère, la bigamie, le viol, les violences, l'obligation alimentaire ou encore l'abandon de famille. Certaines infractions peuvent être qualifiées par la qualité de conjoint, d'autres tiennent compte de cette qualité en l'aggravant ou en l'atténuant

  • Hien Letellier, L’autorité en droit pénal, thèse soutenue en 2023 à Paris 12 sous la direction de Claudia Ghica-Lemarchand, membres du jury : Coralie Ambroise-Castérot (Rapp.), Olivier Décima (Rapp.), Raphaële Parizot    

    Étymologiquement, l'autorité désigne la capacité d'accroitre, de faire grandir ou encore un complément de validité apporté à un acte. Envisagée comme un phénomène social, elle implique une faculté d'influencer le comportement d’autrui sans avoir recours à la force. Source inépuisable d’énigmes, elle ne cesse de questionner les sciences humaines et sociales. Le juriste ne peut demeurer point en marge de cette vague d’intérêt, et doit même se trouver même pleinement engagé dans cette quête intellectuelle, tant l’autorité forme le socle sur lequel reposent maintes d’institutions fondamentales aussi bien dans le domaine du droit privé que du droit public. Elle figurerait certainement parmi ces notions qui constituent une sorte de référence commune à laquelle se réfèrent à la fois la norme juridique et la communauté des juristes. De l’autorité parentale, pilier de la famille, à l’autorité judiciaire, garante des libertés individuelles, en passant par l’autorité de tutelle, la notion d’autorité renvoie à des réalités aussi diverses que variées. Le droit pénal, dont la vocation principale est d'organiser la réaction de l'État vis-à-vis des comportements humains les plus attentatoires à l'ordre public, s'intéresse lui aussi tout particulièrement à la question de l'autorité, car elle apparaît tantôt comme une valeur sociale à protéger, tantôt comme une source de responsabilité. Ainsi, il serait particulièrement intéressant de mener une réflexion théorique et globale sur la manière dont le droit pénal appréhende réellement l'exercice d'une autorité dès lors qu'une infraction tentée ou commise s'inscrit dans le cadre d'une relation hiérarchique de droit ou de fait. Comment le droit pénal peut-il saisir l’autorité d'une personne dès lors que celle-ci a été le facteur déterminant dans la commission d’une infraction ? La réponse à une telle question diffère nécessairement suivant que l'autorité est appréhendée sous le prisme de l'incrimination ou sous celui de l'imputation.

    Samy Douider, L'infraction obstacle, thèse soutenue en 2023 à Université Côte dAzur sous la direction de Coralie Ambroise-Castérot, membres du jury : Emmanuel Dreyer (Rapp.), Jean-Christophe Saint-Pau (Rapp.), Christine Courtin  

    Bien qu'elle dispose d'une existence multiséculaire, l'infraction obstacle reste une méthode d'incrimination aux contours nébuleux. Elle n'a jusqu'alors fait l'objet d'aucune construction théorique. Ses composantes sont imprécises au même titre que son champ d'application. Ce manque de certitude s'explique par son contenu disparate. L'infraction obstacle renvoie à un panel de textes d'incrimination dont l'hétérogénéité affecte leur unification. Les infractions obstacles comprennent des éléments structurels distincts et elles ne sont aucunement soumises à un régime juridique identique. Leur seul point commun est qu'elles perdent leur autonomie juridique en présence d'un dommage. La matérialisation du résultat redouté les fait entrer en interaction avec d'autres qualifications qui intègrent cette donnée dans leur constitution. Cette caractéristique est l'élément clé de la compréhension générale de cette classification singulière. L'infraction obstacle est un modèle standard d'incrimination dont le rôle est exclusivement préventif. En partant de ce constat, il est possible d'opérer une approche systémique afin de regrouper toutes les infractions poursuivant un objectif de prophylaxie pénale au sein d'un contenant unique. En mettant en avant les caractéristiques communes à l'ensemble des infractions obstacles, cet outil d'incrimination peut être rationalisé tant dans ses fondements que dans ses conséquences pratiques. La prévention est le fil d'Ariane permettant de conceptualiser la catégorie obstacle tout en questionnant l'effectivité fonctionnelle des infractions obstacles. Ces textes répressifs sont omniprésents au sein de la législation contemporaine au point où ils s'enchevêtrent entre eux. En cherchant à combiner l'anticipation des risques avec l'efficacité répressive, le législateur instrumentalise l'infraction obstacle. Au terme d'une approche généralisante, cette thèse propose d'encadrer théoriquement et techniquement cette méthode d'incrimination tout en mettant en avant la problématique de sa surexploitation. L'effectivité préventive de l'infraction obstacle en tant qu'outil d'incrimination générique est elle-même à l'origine de la sous-efficacité de certaines infractions obstacles.

    Jérôme Leborne, La protection pénale de l'animal, thèse soutenue en 2022 à Toulon sous la direction de Valérie Bouchard, membres du jury : Christine Courtin (Rapp.), Jean-Pierre Marguénaud, Jacques Leroy et Marie-Christine Sordino  

    « La protection pénale de l’animal ». Le titre est trompeur. Le droit pénal protège effectivement l’animal en tant qu’être vivant doué de sensibilité, mais ce n’est pas la sensibilité qui fonde la protection. Le droit pénal classe l’animal en catégories qui dépendent de la fonction de l’animal pour l’homme et du rapport de l’animal avec l’homme. On distingue notamment les animaux domestiques, de compagnie, apprivoisés, tenus en captivité, de production, d’expérimentation, de distraction, non domestiques, chassables, pêchables, nuisibles, ou encore, dangereux. Or, selon la catégorie à laquelle l’animal appartient, la vie et la sensibilité ne sont pas protégées de la même manière. La vie et la sensibilité ne sont que des paramètres modulables suivant le rôle que l’animal joue pour l’homme. En somme, le législateur dresse une hiérarchie des animaux et, en conséquence, érige une protection pénale hiérarchisée des animaux. Il n’existe donc pas une protection pénale de l’animal mais des protections pénales animales, c’est-à-dire, des protections de certains animaux contre certaines souffrances.Le droit pénal organise la protection inégalitaire et relative des animaux mais il peut aussi réorganiser la protection pour l’intérêt de l’animal. Ce sont les capacités d’adaptation et d’imagination du droit pénal qui doivent être mobilisées afin de reconstruire une protection élémentaire de l’animal. Il s’agira à cet égard de reconfigurer la protection sur le principe fondamental de la valeur intrinsèque de l’animal. D’une certaine manière, le droit pénal reconnaîtrait et protègerait, à l’image de l’être humain, « l’être animal ».

    Amélie Marcellin, Essai d'une théorie générale de la substitution en matière pénale, thèse soutenue en 2018 à Lyon sous la direction de Xavier Pin, membres du jury : Évelyne Bonis-Garçon (Rapp.), Laurent Saenko (Rapp.), Patrick Mistretta    

    Du supin latin « substituere », la substitution désigne le fait de « mettre une personne ou une chose à la place d’une autre pour lui faire jouer le même rôle ». Utilisé dans de nombreux domaines, juridiques ou non, le mécanisme est actuellement intéressant en matière de lutte contre la surpopulation carcérale et la lenteur de la procédure pénale. Aussi, concernant le prononcé des peines, la substitution substantielle parfaite permet au juge pénal de remplacer la peine d’emprisonnement encourue par une peine non privative de liberté. Celle imparfaite octroie au juge le droit de prononcer un aménagement de peine, un sursis avec mise à l’épreuve ou un sursis avec obligation d’accomplir un travail d’intérêt général. Quant au procès pénal, la substitution procédurale parfaite conduit à l’évitement de ce procès par la mise en œuvre d’alternatives aux poursuites. Celle imparfaite consiste enfin à modifier certaines règles relatives au procès pénal afin d’accélérer la procédure et de renforcer son efficacité. Malgré ses avantages, la substitution, en matière pénale, n’est pas suffisamment connue ni maîtrisée par les professionnels et théoriciens. Ceux-ci dénoncent le manque de clarté et de précisions dans les règles relatives au mécanisme. Les ambiguïtés existantes nuisent à sa pertinence. Il est donc intéressant de s’interroger sur la possibilité de définir la substitution et d’en établir une théorie générale.

    Catherine Tzutzuiano, L'effectivité de la sanction pénale, thèse soutenue en 2015 à Toulon sous la direction de Mélina Douchy-Oudot et Sylvie Cimamonti, membres du jury : Évelyne Bonis-Garçon (Rapp.), Muriel Giacopelli (Rapp.)  

    La question de l’effectivité de la sanction pénale fait régulièrement débat. La sanction pénale serait, bien souvent, partiellement effective. Il faut dire que selon une acception classiquement répandue, l’effectivité de la sanction pénale correspondrait au taux d’application de la sanction prononcée et au rapport de conformité entre la sanction prononcée et la sanction exécutée. Tout écart entre ces deux pôles serait la manifestation d’une situation d’ineffectivité. Cette approche de l’effectivité est réductrice, elle ne permet pas d’appréhender cette notion dans sa globalité. Considérant comme effectif « ce qui produit un effet », l’étude de l’effectivité de la sanction pénale ne peut se limiter à une simple vérification de la correspondance entre la sanction prononcée et la sanction exécutée, elle s’étend à l’appréciation des effets produits par la sanction. L’effectivité, qui est un état, ne peut se confondre avec l’exécution qui correspond à l’ensemble du processus permettant d’y parvenir. Au cœur de la recherche de production des effets de la sanction, l’exécution est alors source de l’effectivité recherchée. Selon toute probabilité, la sanction exécutée produira des effets. Pourtant, sauf à vider de son sens la notion d’effectivité, il n’est pas possible de considérer que tous les effets que la sanction est susceptible de produire relèvent de son effectivité. Seuls les effets conformes à la finalité qui lui est assignée intègrent cette notion. Tout en distinguant l’effectivité de l’efficacité, l’effectivité de la sanction s’appréciera à l’aune des effets qui contribuent au maintien de la paix sociale.

  • Ségolène Arioli, Le traitement médical pénalement imposé, thèse soutenue en 2023 à Lyon 3 sous la direction de Patrick Mistretta, membres du jury : Muriel Giacopelli (Rapp.), Julie Alix et Laurence Leturmy    

    En droit pénal, les hypothèses dans lesquelles l’autorité judiciaire peut imposer un traitement médical à l’auteur d’une infraction ne cessent de se multiplier. Ainsi, à tous les stades de la procédure pénale, en milieu ouvert comme fermé, le délinquant peut être soumis à des mesures thérapeutiques mises en œuvre par un médecin. De nombreuses difficultés émergent de cette utilisation du traitement médical en matière pénale et de sa transformation en outil répressif. En effet, la protection des droits et libertés du patient accordée par le droit médical semble remise en cause. L’articulation entre l’intervention des acteurs judiciaires et celle des professionnels de santé apparaît en outre particulièrement complexe. Les finalités et fonctions assignées au traitement médical pénalement imposé interrogent enfin, et autorisent à questionner le lien très ambigu qu’il semble entretenir avec la dangerosité. L’ensemble de ces problématiques invite à se demander dans quelle mesure le traitement médical peut être mobilisé par le droit pénal en réaction à la commission d’une infraction. Afin d’y apporter une réponse, les raisons de ce recours accru au traitement médical doivent être analysées. Au-delà, l’étude accorde une large place à la conciliation des logiques pénale et médicale, et à l’équilibre entre les enjeux répressifs et thérapeutiques. En définitive, la thèse se propose de repenser l’utilisation qui peut être faite du traitement médical en matière pénale.

    François Chabas, Les circonstances insurmontables en procédure pénale : essai d'une théorie générale, thèse soutenue en 2022 à Strasbourg sous la direction de Jocelyne Leblois-Happe, membres du jury : François Fourment (Rapp.), Pascal Lemoine    

    On trouve régulièrement dans la procédure pénale l’expression « circonstance insurmontable ». Mais cette notion est largement méconnue et on ne lui prête que peu d’importance. Ni le juge ni le législateur n’en donnent de définition. Elle présente pourtant un intérêt bien réel qu’il convient de mettre en lumière. Cette étude tente alors d’exposer son rôle dans le droit positif et d’en donner une définition. Il s’agit d’une norme juridique dérogatoire autonome qui se matérialise par des circonstances non imputables à celui qui s’en prévaut, qui revêtent pour lui un caractère insurmontable et qui est applicable à chaque fois qu’une règle procédurale est sanctionnée par la nullité de la procédure ou par la perte d’un droit, à moins que la personne concernée ne dispose d’un autre moyen pour anticiper ou contourner l’obstacle, et à condition que ce dernier soit précisément démontré tant par la partie qui l’allègue que par le juge qui en tient compte

    Noémie Lefeuvre, Le renouvellement de la sanction en droit économique contractuel, thèse soutenue en 2021 à Rennes 1 sous la direction de Marie-Laure Cicile-Delfosse et Marie-Laure Delfosse, membres du jury : Claudia Ghica-Lemarchand (Rapp.), Richard Desgorces  

    Le droit économique contractuel est une discipline fondamentalement contemporaine, qui évolue avec son temps et les avancées sociétales. Droit très protecteur, il a pour but de protéger non seulement le marché, mais également les différents contractants, en priorité la partie faible au contrat. Son champ d’intervention, le droit de la consommation et le droit des pratiques restrictives de concurrence, a donc subi une légifération exponentielle ces quarante dernières années. Mêlant volonté de régulation et d’efficacité des procédures tout en ménageant les entreprises françaises, le législateur a construit un régime autour de trois grands types de sanctions : les sanctions civiles, pénales et administratives. Sans jamais faire disparaître les unes au profit des autres, les sanctions en droit économique contractuel forment aujourd’hui un panel très diversifié qui doivent coexister les unes avec les autres. Aux côtés des sanctions civiles, qui se renouvellent doucement, les sanctions non civiles, que sont les sanctions pénales et administratives, prennent de plus en plus d’ampleur au sein du droit économique contractuel. Afin de les distinguer les unes des autres, il est indispensable de reprendre les fondements de la notion de sanction et d’étendre cette recherche à chacune des sanctions. Les sanctions non civiles, répressives par nature, répondent certes à un objectif de protection de l’ordre public économique renforcé, mais ont également été mises en place en vue de bénéficier des facilités procédurales qu’elles apportent. Il est alors impératif de remodeler la sanction en droit économique contractuel et la procédure qui l’accompagne.

    Gamèli Nouwade, La vindicte populaire et le droit pénal, thèse soutenue en 2021 à Université Clermont Auvergne 2021 sous la direction de Jean-Baptiste Perrier et Akuété Pedro Santos, membres du jury : Audrey Darsonville (Rapp.), Anne Jacquemet-Gauché, Pauline Le Monnier de Gouville et Moktar Adamou  

    En dépit des atteintes graves qu’il porte à l’ordre social, la vindicte populaire n’a jamais fait l’objet d’une étude juridique approfondie pour recevoir la réponse pénale adéquate. En effet, si le phénomène mobilise les chercheurs au-delà des sciences juridiques, il n’y a pas d’études juridiques spécifiques sur la question. Pourtant, le phénomène vindicatif persiste, évoluant d’ailleurs de la forme physique vers la forme numérique, avec pour conséquence une augmentation considérable du nombre de victimes, signe d’une délinquance de plus en plus importante. Toutefois, en l’état du droit positif, les contours, les manifestations, les modes d’expression et les motivations de cette forme de délinquance sont jusque-là indéterminées. Or, les pouvoirs publics ne peuvent combattre efficacement un phénomène criminel dont ils n’ont pas la maitrise. Notre recherche s’est donc évertuée à étudier les rapports que le droit pénal entretient avec la délinquance vindicative. Elle propose un diagnostic puis des pistes de réflexion en vue d’un traitement pénal de la vindicte populaire. Il a été constaté que l’épreuve entre la vindicte populaire et le droit pénal est sulfureuse et rude, très riche mais très intrigante : c’est une liaison dangereuse. Plus concrètement la vindicte populaire s’exprime face au droit pénal et le droit pénal la réprime à son tour. Dans son expression, il ressort de notre étude, qu’à l’instar de la covid 19, le virus de la vindicte dont souffre le corps social renferme de multiples variants, ce qui rend sa compréhension et son appréhension difficile. Les modes d’expression de la vindicte populaire ont été donc identifiés, une définition proposée et des moyens de prévention identifiés. Dans son élan de répression, face au phénomène vindicatif, le droit pénal peine à trouver ses repères. Il a essayé non sans difficulté d’endiguer le phénomène en procédant autant par adaptation que par innovation. Mais les outils utilisés en l’état son peu efficaces. C’est donc un droit pénal timide qui subit les assauts d’une vindicte dynamique, protéiforme et mutante. Il a été suggéré de repenser la réponse pénale en érigeant la vindicte populaire en incrimination spéciale avec un régime spéciale de responsabilité.

    Nasser-Eddine Azeri, La gravité de l'infraction en droit pénal, thèse soutenue en 2021 à Paris 1 sous la direction de Raphaële Parizot, membres du jury : Audrey Darsonville (Rapp.), Julie Alix  

    La consécration législative de la gravité à l’occasion de la réforme du Code pénal de 1992, ne s’est pas accompagnée d’un effort de théorisation suffisant. Le concept nébuleux de gravité, censé participer de la ratio legis de l ’infraction, opère toujours indirectement par l’intermédiaire des peines principales encourues. Pourtant, l’infraction semble posséder une teneur conceptuelle suffisante pour livrer des indicateurs structurels prometteurs. Aussi, en raison de sa vacuité, la gravité est incapable d’assurer pleinement son rôle de seuil d'ultima ratio du droit pénal. Au contraire, son ambivalence favorise ainsi l’arbitraire du législateur dans l’incrimination, mais provoque également le déploiement d’une division secondaire des infractions, déduite de la procédure, qui déstabilise et concurrence la classification légale.

    Méryl Recotillet, La fuite en matière pénale, thèse soutenue en 2020 à AixMarseille sous la direction de Sylvie Cimamonti, membres du jury : Marie-Christine Sordino (Rapp.), Jean-Baptiste Perrier et Paul Cazalbou    

    Phénomène auquel est confrontée au quotidien la justice pénale, pourtant jamais étudié en tant que tel, la fuite des personnes n’est pas tolérée par l’institution répressive en raison de l’entrave à l’exercice et à l’autorité de la justice qu’elle implique. Paradoxalement, elle ne fait pas l’objet d’une définition juridique d’ensemble et n’est pas incriminée à titre général, comme on s’y attendrait en matière pénale. En outre, et bien qu’il ne paraît pas exister de droit à la fuite, les droits fondamentaux de l’individu en fuite suscitent l’intérêt. Déterminer ce qu’est la fuite en matière pénale suppose alors d’envisager dans un premier temps son appréhension en tant que comportement. La fuite correspond au fait, pour un individu, de se soustraire physiquement et intentionnellement à l’action, avérée ou prévisible, de la justice pénale. En réaction, cette dernière adopte une approche préventive et répressive. Ce comportement étant celui d’une personne, sa compréhension implique de s’intéresser dans un second temps au statut juridique de son auteur. Le système pénal ne paraît pas ou plus répercuter les conséquences de la fuite sur les droits de l’individu. En témoignent, malgré de regrettables scories, le respect des droits substantiels du fugitif que sont le droit à l’intégrité et de propriété d’une part, et la progression de ses droits processuels d’autre part. Initialement privé du droit à un procès équitable sauf à être arrêté ou se rendre, le fugitif s’est vu reconnaître les garanties procédurales élémentaires. Toutefois, certaines prérogatives lui sont encore refusées au motif qu’il n’est pas une partie au procès. Une perfection de son statut est alors proposée

    Bruno Roussel, Les investigations numériques en procédure pénale, thèse soutenue en 2020 à Bordeaux sous la direction de Olivier Décima et Fabrice Peyrard, membres du jury : Coralie Ambroise-Castérot (Rapp.)  

    Dans le contexte de numérisation que connaît notre société, l’enquête pénale doit s’adapter à la dématérialisation des investigations qui doivent permettre d’accéder, de collecter et de générer des données informatiques. En l’état actuel de la procédure pénale, les informations numériques manipulées lors des actes d’enquête sont éparpillées et cloisonnées, ce qui nuit à l’efficacité de leur exploitation ainsi qu’à la protection des droits des personnes concernées par les données ainsi collectées ou générées. La présente étude propose une analyse de toutes les informations numériques regroupées, qui sont recueillies au cours d’une procédure. Les nombreux traitements de données à caractère personnel mis en œuvre par l’Etat et pour lesquels un accès est directement prévu lors de l’enquête pénale sont également éparpillés et physiquement séparés. Loin de garantir une protection des droits des personnes fichées, cette séparation nuit à la qualité des données enregistrées et neutralise les possibilités de contrôles efficaces sur ces traitements. Une mise en commun mesurée de certaines données identiques est présentée ici : elle serait une source d’amélioration importante.

    Mathieu Martinelle, L’action civile de l’associé en droit pénal des sociétés, thèse soutenue en 2017 à Université de Lorraine sous la direction de Frédéric Stasiak, membres du jury : Marie-Christine Sordino (Rapp.), Julien Granotier    

    La victime en col blanc est mésestimée, tant par l’opinion publique que par le droit. Si les infractions en matière économique, financière et boursière heurtent, les personnes lésées par ces agissements bénéficient peu de l’empathie traditionnellement accordée aux victimes pénales. Parmi elles, il en est cependant une qui mérite une attention particulière : l’associé. Alors qu’une personne sur trois dispose en France de cette qualité, l’associé est susceptible d’être une victime du fait de son engagement. Acteur social majeur, il peut subir les effets d’une infraction au droit pénal des sociétés. Lorsqu’il est la victime d’une telle infraction, l’associé a vocation à exercer une action civile. Action en réparation appartenant à tous ceux ayant subi un dommage directement causé par l’infraction, celle-ci est toutefois réservée aux seuls associés titulaires du bien juridique protégé par l’incrimination chef des poursuites. Alors que le droit d’agir en action civile de l’associé est ainsi limité, le bien-fondé de la demande en réparation de son préjudice est également soumis à des conditions interprétées à l’aune de théories singulières. Le brouillard dans lequel se situe aujourd’hui l’associé victime d’une infraction au droit pénal des sociétés est dense. Il nous revient de l’en sortir en proposant des évolutions conformes au droit et répondant à la situation réelle de cette victime pénale jusque-là oubliée.

    Delphine Le Drevo, La vraisemblance en matière pénale, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille sous la direction de Sylvie Cimamonti et Muriel Giacopelli, membres du jury : Coralie Ambroise-Castérot (Rapp.), Xavier Pin et Olivier Décima    

    Si la manifestation de la vérité apparaît comme l’un des objectifs centraux du procès pénal, confronté à l’obstacle du doute, le droit doit bien souvent se contenter de vraisemblance. Pressés par les nécessités d’agir et de décider, les acteurs de la justice pénale ne pourront pas toujours attendre d’être absolument certains de leur opinion. Afin d’éviter l’écueil de l’immobilisme - qui serait préjudiciable à l’intérêt de la société - ou celui de la précipitation – qui serait préjudiciable à l’intérêt de l’individu -, le droit pénal organise une réaction fondée sur une réalité vraisemblable. La vraisemblance contribue ainsi à la réalisation prudente et efficace du droit pénal. Il faut alors admettre que si la vraisemblance n’est pas une notion spécifiquement juridique, il n’en demeure pas moins que le droit lui reconnaît des effets. L’ambition de cette étude est de démontrer que la vraisemblance innerve l’ensemble de la matière pénale et permet d’y introduire les garanties suffisantes d’objectivité dont elle a besoin, car seule l’existence hautement probable d’une réalité infractionnelle permet de forger le seuil de vraisemblance à partir duquel ce standard va pouvoir produire des effets de droit. Il est alors question d’identifier ces effets de droit, d’en démontrer les ressorts et de déterminer les possibilités de surpassement du doute qu’offre cette notion

    Bernardo-Casmiro Do Rego, La fusion-acquisition à l'épreuve du droit pénal, thèse soutenue en 2017 à Normandie sous la direction de Sylvain Jacopin, membres du jury : Catherine Marie (Rapp.), Claudia Ghica-Lemarchand  

    L’internationalisation des échanges économiques inscrit les économies nationales dans un ordre mondialisé. Ce contexte de la mondialisation intensifie les échanges commerciaux et la concurrence des entreprises. Celles-ci doivent perpétuellement lutter pour survivre sur le marché. Pour ne pas disparaître, elles doivent devenir plus fortes, et plus grandes. Elles sont dès lors contraintes à un développement externe. Ce mode de croissance externe se matérialise par des opérations de concentration : fusion, scission, apports partiels d’actifs, cession de contrôle, offres publiques. Il s’agit d’étudier les fusions-acquisitions. Depuis quelques années, ces opérations sont devenues une réalité de la vie des affaires. Relayées à chaque réalisation - du moins les plus significatives - par les médias, elles sont le plus souvent connues pour la synergie qu’elles réalisent et/ou les conséquences sociales qu’elles emportent. Traitées dans les manuels de sciences économiques et de sciences juridiques de manière générale, les fusions-acquisitions sont rarement envisagées sous l’angle exclusif du droit pénal. C’est précisément l’objet de cette étude. Néanmoins, seules les opérations de fusions, scissions, et offres publiques, en droit pénal sont envisagées. Les risques juridiques liés à ces opérations, en particulier les risques pénaux, se situent à tous les étages. Dans le cadre de ces opérations, le droit pénal a vocation à protéger les différents intérêts en jeu, c’est-à-dire les divers intérêts des acteurs, personnes physiques ou morales. Mais certains obstacles obligent à une application mesurée du droit pénal en la matière. Le premier est la notion de personnalité juridique, fondement de plusieurs principes de droit pénal ; le second est une conjugaison de plusieurs difficultés : La diversité et/ou la spécificité des réglementations applicables à ces opérations, le caractère souvent international de ces dernières et la portée limitée du droit pénal accessoire. Cette étude se propose de concilier ces obstacles avec la nécessité et les exigences d’une vraie, juste et meilleure répression lors de la réalisation de ces opérations de ces opérations de fusions-acquisitions. En ce sens, notre contribution insiste sur un renouvellement de l’application du droit pénal lors de la réalisation de ces opérations. Deux principales pistes sont envisagées : considérer le caractère économique de l’opération pour consacrer une pénalisation – entendue ici comme l’action de sanctionner et de renforcer la sanction - des fusions-acquisitions eu égard au droit pénal économique ; prendre appui sur la notion d’entreprise pour apporter une réponse pénale adaptée à la répression. C’est à cette double condition que le droit pénal aura un réel intérêt dans le cadre de ces opérations.

    Gaëlle Serva, La légitimation de l'intervention du droit pénal dans la famille, thèse soutenue en 2016 à Montpellier sous la direction de Marie-Christine Sordino, membres du jury : Haritini Matsopoulou (Rapp.), Didier Thomas  

    La famille est une cellule qui relève de l'intimité de tout un chacun. Dès lors, comprendre l'intrusion d'un droit répressif en son sein n'est pas chose évidente. Pourtant, force est de constater que l'activité pénale s'y est intensifiée ces dernières années. La question est alors de savoir quelles sont les raisons qui justifient cette intervention du droit pénal au sein de la famille. Cette problématique nous conduit à interroger la place du droit pénal dans la famille. Cette étude met en lumière deux conditions de l'intervention du droit pénal : l'existence d'un dysfonctionnement dans la famille, une condition indispensable ; et la protection de valeurs sociales au sein de la famille, une condition nécessaire. Il convient par conséquent de construire, premièrement, le concept de dysfonctionnement familial autour de trois critères que sont la nature du dysfonctionnement, la gravité de ce dysfonctionnement et enfin le moment de son apparition. Deuxièmement, s'agissant de la protection des valeurs sociales dans la famille, deux modalités d'intervention sont à dissocier : une modalité classique selon laquelle le droit pénal est essentiellement un droit sanctionnateur et une modalité novatrice selon laquelle le droit pénal affirme sa singularité.

    Marine Joly, La matérialité de l'infraction à l'épreuve des extensions du principe de territorialité, thèse soutenue en 2014 à Paris 2 sous la direction de Yves Mayaud, membres du jury : Audrey Darsonville (Rapp.), Didier Rebut et Jocelyne Leblois-Happe  

    Avec le développement de la criminalité et de la délinquance internationale, de nombreuses infractions se réalisent partiellement ou totalement hors du territoire de la République. Afin de soumettre ces infractions comportant un élément d’extranéité au droit pénal français, le législateur et les juridictions internes tentent de ramener ces dernières sur le territoire de la République en établissant un lien entre le territoire national et l’infraction transnationale. A défaut pour le territoire d’être modifié, l’infraction est manipulée. Par conséquent, les règles de sa consommation vont se trouver altérées pour les besoins de sa localisation. La présente étude conduit à dégager une progression dans l’artifice qui consiste à retenir un critère de rattachement, soit appartenant à l’élément matériel de l’infraction mais ne pouvant pas être pris en compte, soit n’appartenant pas à l’élément matériel de l’infraction, et donc ne devant pas être pris en compte

    Carmen Montoir, Les principes supérieurs du droit pénal des mineurs délinquants, thèse soutenue en 2014 à Paris 2 sous la direction de Yves Mayaud, membres du jury : Adeline Gouttenoire (Rapp.), Guillaume Drago, Jacques Buisson et Michel Allaix  

    Après une décennie de réformes incessantes et à l’heure où l’on envisage une refonte globale de la matière, il paraît important de s’interroger sur les principes supérieurs gouvernant le droit pénal des mineurs délinquants. En dépit d'une cristallisation remontant à 2002, via le mécanisme original du principe fondamental reconnu par les lois de la République, et sa protection par quelques instruments internationaux, l’autonomie de la justice des mineurs pose, à ce jour encore, de nombreuses questions. Sur le plan substantiel, elle repose sur des principes, reconnus supérieurs, d’adaptation de la réponse au relèvement éducatif et moral des mineurs et d’atténuation de la pénalité, qui s’avèrent quasiment absolus. Le discernement, en revanche, n’a pas bénéficié, pour sa part, d’une consécration expresse sur le plan suprême. Il se voit même concurrencé par le critère rigide de l’âge, et ce, bien qu’il soit un préalable essentiel à la détermination de la responsabilité pénale. Sur le plan processuel, malgré leur protection supra-législative, tant la règle de juridictions spécialisées que l’exigence de procédures appropriées, régulièrement infléchies, semblent vouées à la relativité. Le Conseil Constitutionnel, à la fois constituant et garant de la matière, a souvent été invité à en marquer les limites infranchissables et à en protéger le noyau dur inaltérable. Fort de l’identification et de l’appréciation de ce dernier, le présent travail tend à montrer que la malléabilité des principes de forme du droit pénal des mineurs délinquants permet de contourner l’immutabilité des principes de fond dirigeant celui-ci.

    Pauline Le Monnier de Gouville, Le juge des libertés et de la détention, thèse soutenue en 2011 à Paris 2 sous la direction de Didier Rebut, membres du jury : Coralie Ambroise-Castérot (Rapp.), Serge Guinchard et Denis Salas  

    « Le juge des libertés et de la détention ». A l’oxymore de son appellation répond l’ambivalence de l’institution dans le procès pénal. Créé par la loi du 15 juin 2000 renforçant la protection de la présomption d’innocence et les droits des victimes, le magistrat s’impose, à l’origine, comme le compromis attendu entre la nécessité d’un nouveau contrôle de la détention provisoire et l’attachement français à l’institution du juge d’instruction. Investi d’un rôle central en la matière, le juge judiciaire a également vocation à intervenir dans le cadre de mesures diverses, que son contrôle irrigue les enquêtes pénales ou qu’il s’étende à d’autres contentieux, comme en matière de privation de liberté des étrangers, de visites et saisies administratives ou encore de l’hospitalisation sans consentement. La succession de modifications sporadiques de ses pouvoirs confirme sa fonction malléable, au service d’une quête pérenne : la protection des libertés, l’équilibre de l’avant-procès. Au rythme des louvoiements du législateur, le magistrat peine, pourtant, à s’identifier dans le processus pénal : hier au service des libertés, aujourd’hui de la coercition. Alors que l’institution semble poser les sédiments d’une nouvelle perception de la phase préparatoire du procès, l’évolution de son rôle préfigure d’autres mutations : de la justice pénale, des acteurs judiciaires, l’esquisse, enfin, d’une équation processuelle singulière. La présente recherche propose ainsi de situer ce magistrat au coeur de ces évolutions, comme la trame embryonnaire d'un "renouveau" de la phase préparatoire du procès.

  • Mario Pirrotta, Vie privée et preuve pénale, thèse soutenue en 2021 à Université Côte dAzur sous la direction de Christine Courtin, membres du jury : Jean-Baptiste Perrier (Rapp.), Jean-Christophe Saint-Pau (Rapp.), Coralie Ambroise-Castérot  

    Tout semble distinguer la vie privée de la preuve pénale. Les finalités défendues par ces deux notions sont diamétralement opposées. En effet, tandis que la protection des intérêts privés dirige la première, le désir de vérité anime la seconde. Pourtant, en procédure pénale, leur collaboration est essentielle. Cette étude s’est proposé d’en présenter les tenants et les aboutissants, vers le meilleur équilibre possible ; car toute réflexion ayant pour substrat le procès pénal se doit de tendre vers cette traditionnelle quête de l’équilibre. En définitive, le fil rouge de cette analyse a été celui de comprendre quels liens entretiennent la vie privée et la preuve pénale au cours de la procédure pénale. Concrètement, il est évident que la vie privée apparaît, au gré des évolutions sociétales, de plus en plus mise à contribution dans la recherche des preuves pénales. L’évolution de la criminalité persuade ainsi le législateur d’utiliser la vie privée au profit de la vérité, et l’essor des techniques d’investigation ayant pour objet ce droit fondamental est là pour en attester. Or, malgré ce constat, et tout en étant utilement au service de la preuve, la vie privée participe à un certain encadrement des investigations pénales. La vie privée est alors paradoxalement vectrice de cohérence pour le procès pénal. La présente étude porte sur cette relation (dés)unissant la vie privée et la preuve pénale. D’une part, elle entreprend de préciser et d’expliquer l’utilité et les fondements de l’instrumentalisation probatoire de la vie privée. D’autre part, l’étude se propose de construire la meilleure relation possible entre la vie privée et la preuve pénale, au profit d’une procédure pénale plus équilibrée.

    Florence Dequatre, L'intégrité morale en droit pénal, thèse soutenue en 2021 à Paris 2 sous la direction de Agathe Lepage, membres du jury : David Dechenaud (Rapp.), Raphaële Parizot (Rapp.), Jean-Christophe Saint-Pau  

    La protection par le droit pénal de l’intégrité morale des personnes est révélatrice de l’existence d’une société développée dans laquelle le droit répressif n’a plus pour seul objet de protéger des valeurs primordiales telles que la vie ou encore l’intégrité physique. Cette protection par le droit pénal de l’intégrité morale des personnes est en expansion constante et est rendue nécessaire en particulier par le développement des nouvelles technologies. Ces dernières, dévoyées dans leur utilisation, exposent la population à de nouvelles menaces. Les exemples d’atteintes à l’intégrité morale sont nombreux. Certains sont anciens comme la violation du secret des correspondances par les particuliers (article 226-15 du Code pénal) ou par l’autorité publique (article 432-9 du Code pénal). D’autres sont très récents tels que le nouveau délit d’usurpation d’identité créé par la Loppsi II (article 226-4 du Code pénal). La protection de l’intégrité morale des personnes semble trouver sa place dans nombre de domaines. Elle intervient dans des champs aussi variés que le droit pénal spécial du Code pénal (par ex. atteintes à la dignité et à la personnalité, harcèlement, protection des mineurs) ou encore le droit pénal de la presse avec la diffamation, l’injure, la présomption d’innocence, etc. Face à ce champ d’étude particulièrement vaste, il s’agit de déterminer ce que recouvre la protection de l’intégrité morale en droit pénal. L’étude de ces infractions à des fins de théorisation donnera d’ailleurs l’occasion d’établir le cas échéant des ponts avec le droit civil.

    Aurane Reihanian, La rétention de sûreté : une approche pénale et constitutionnelle, thèse soutenue en 2020 à Paris HESAM sous la direction de Alain Bauer, membres du jury : Chantal Cutajar (Rapp.), Christian Vallar (Rapp.)  

    Le droit pénal français est traversé par une volonté de prévenir la récidive. Cette volonté est visiblement, aujourd’hui, à son apogée. La menace criminelle se trouvant à un niveau paroxysmique, les solutions visant à l’annihiler fleurissent au rythme des faits divers et actes terroristes. Les mesures de sûreté se trouvent ainsi dans le champ de cette entreprise de renforcement de notre arsenal pénal. Parmi les mesures de sûreté, la rétention de sûreté est particulièrement marquée par le sceau de cette volonté. Elle a ainsi, notamment par ses caractéristiques, nourrit de nombreux et houleux débats au sein de la doctrine française et étrangère. Effectivement, cette mesure part du postulat que certains criminels –en l’espèce les criminels sexuels -présentent des troubles mentaux laissant présumer un risque de récidive. La dangerosité doit alors être appréhendée sous le prisme criminologique et psychologique pour que l’individu dangereux ne répète pas l’acte pénalement incriminable. Cet instrument pénal au service de la sécurité et de la sûreté publique se confronte, de facto, à l’enjeu de la préservation des droits et libertés garanties tant par notre droit interne que les diverses sources du droit international.Au-delà des enjeux liés à la technicité juridique inhérent à tout instrument de droit pénal, la rétention de sûreté est à la croisée de nombreux enjeux: criminologiques, psychologiques, sociaux, constitutionnels et conventionnels qui ne peuvent sombrer dans l’ignorance. Qu’on partage ou non la visée Politique-au sens classique du terme, c’est-à-dire de rendre possible ce qui est nécessaire-de ladite mesure, il semble utile au regard de l’acuité des débats juridico politiques, de faire la lumière sur ses caractéristiques et ses évolutions qui restent aujourd’hui autant d’obscures angles morts.

    Jean-Nicolas Robin, La matière pénale à l'épreuve du numérique, thèse soutenue en 2017 à Rennes 1 sous la direction de Claudia Ghica-Lemarchand et Ronan Doaré, membres du jury : François Saint-Bonnet (Rapp.), Marc Watin-Augouard (Rapp.), Danielle Charles-Le Bihan  

    Il semble aujourd'hui possible de considérer que le numérique et le cyberespace ont complètement changé les rapports de force dans notre société moderne. En se numérisant, la société permet à ses membres un accès quasi illimité et instantané à des millions de ressources et données. Par ailleurs, il facilite largement les relations personnelles et professionnelles entre les individus. Si le numérique peut être présenté comme une véritable révolution, celui-ci expose son utilisateur à de nouvelles vulnérabilités, à de nouveaux risques. Le droit pénal, en ce qu'il régit la société et choisit les valeurs sociales à protéger, s'est donc intéressé au développement du numérique et à ses conséquences. La présente étude constate un arsenal législatif étendu pour lutter le plus efficacement possible contre la délinquance numérique. Néanmoins, l'analyse observe qu'il existe de nombreux obstacles à l'application du droit pénal au cyberespace en raison des particularités liées aux réseaux. La délinquance numérique n'est, en outre, pas la seule menace générée par le numérique, puisque désormais, il est possible de parler du cyberespace comme d'un nouvel espace de confrontation. Ainsi, à la délinquance numérique s'ajoute la menace militaire puisque les États investissent les réseaux par la mise en place d'armes numériques. Il s'agit alors de s'interroger sur la pertinence de ces choix étatiques et sur les solutions permettant d'accentuer la lutte contre la délinquance numérique.

    Fleur Graziani, La protection pénale du consommateur, thèse soutenue en 2016 à Paris 2 sous la direction de Yves Mayaud, membres du jury : Georges Decocq (Rapp.), André Giudicelli (Rapp.), Eva Mouial-Bassilana  

    La protection pénale du consommateur conduit à envisager une union entre le droit pénal et le droit de la consommation, laquelle n’est pas évidente. En effet, le premier est tourné vers la protection de la société alors que le second a pour objet la protection d’une personne, le consommateur. Si l’intégration de l’action de groupe tend à donner au droit de la consommation une dimension plus collective, ces deux matières conservent cependant des finalités distinctes. Malgré l’opposition, le constat est sans appel : un rapprochement existe mais, surtout, la protection pénale semble être omniprésente. Dès lors, pourquoi y-a-t-il un recours quasi-systématique au droit pénal ? Ce recours est-il légitime ? De fait, la finalité de la protection et la nature de celle-ci sont incertaines. En réalité, il apparaît que, d’une part, le but poursuivi est essentiellement la protection du marché, et que, d’autre part, les méthodes empruntées au droit pénal traduisent plus une volonté de régulation que de répression classique. Le consommateur bénéficie bien d’une protection renforcée, mais sur un double constat : d’abord, elle n’est pas directe, ensuite, elle est la conséquence d’une dénaturation sensible du droit pénal. La création de nombreuses sanctions administratives par la loi Hamon du 17 mars 2014 ne peut que conforter cette évolution, tout comme la récente recodification à droit constant opérée par l’ordonnance du 14 mars 2016 ne la contredit en rien.

    Eva Salomon, Le juge pénal et l'émotion, thèse soutenue en 2015 à Paris 2 sous la direction de Hervé Lécuyer, membres du jury : Antoine Garapon, Denis Salas et Yves Strickler  

    « [L]e commandement appartiendra, […] l'obéissance sera due, à un ordre qui n'a point de visage, dont on peut attendre, puisqu'il est impersonnel, qu'il interpellera sans passion et sera écouté sans colère »1219. C’est à ces fins que la procédure pénale et la pratique tentent d’évincer du jugement les émotions « passives » paralysant le raisonnement autonome du juge, ou certaines émotions « actives » non fondées sur un raisonnement logique. Mais parmi les émotions pourchassées, seules celles qui peuvent être effectivement contrôlées par leur matérialisation sont susceptibles d’être évitées et d’engager la responsabilité du juge. Au-surplus, il faut compter sur l’autodiscipline du juge en le sensibilisant au moyen de règles déontologiques. Toutefois, malgré la crainte de l’arbitraire que pourraient susciter les émotions, la bonne administration de la justice ne peut se faire nonobstant toute considération émotionnelle : le juge perçoit des émotions telles que les doutes méthodiques nécessaires au jugement et doit composer avec celles des tiers. Ainsi, au sein de l’espace laissé aux émotions, le magistrat tente de réguler celles qui survivent légitimement. Finalement renvoyé à sa condition d’être social, le juge ne peut échapper aux émotions qu’il a intégrées par sa sociabilisation. Il est le représentant des émotions sociales, restant ainsi en phase avec les valeurs qu’elles révèlent. La contribution de ces émotions à la décision est légitimée par leur représentativité. La légitimité se propage enfin aux décisions et à l’action du juge.

    Thomas Koukezian, Sanction pénale sanction disciplinaire, thèse soutenue en 2014 à Rennes 1 sous la direction de Olivier Décima, membres du jury : Amane Gogorza (Rapp.), Antoine Botton (Rapp.)  

    Deux thèses s’affrontent concernant les liens qu’entretiennent la sanction pénale et la sanction disciplinaire. Une première conception considère que la sanction disciplinaire est distincte de la sanction pénale. Elle en diffère tellement qu’on ne saurait les rapprocher. L’autre conception, plus actuelle, considère que la sanction disciplinaire est une variété de la sanction pénale, qui la supplée ou la double, et qui obéit, en partie du moins, à des principes communs. La deuxième conception semble évidemment plus en phase avec la réalité. Cependant, cette façon d’entrevoir ces deux matières ne fait point l’unanimité. En considérant la sanction disciplinaire comme une fraction de la sanction pénale, comment entrer dans une telle considération devant le principe d’indépendance qui tient à distance les deux sanctions ? Et, si ce principe tient à distance les deux sanctions, c’est donc qu’il existe un domaine propre à chacune d’elles et une frontière entre ces deux domaines. L’étude consacrée aux sanctions pénales et disciplinaires se propose de tracer une frontière lisible entre ces deux sanctions et de mettre en lumière les caractéristiques peu connues de la sanction disciplinaire.