Aurore Chaigneau

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
UFR de Droit et  Science politique

Centre d'Études Juridiques Européennes et Comparées
  • THESE

    Le droit de propriété à la lumière de l'expérience russe, soutenue en 2005 à Paris 10 sous la direction de Antoine Lyon-Caen 

  • Aurore Chaigneau (dir.), Fonctions de la propriété et commun, regards comparatistes: regards comparatistes, Société de législation comparée, 2017, Droit comparé et européen, 197 p. 

    Aurore Chaigneau, Emmanuel Netter (dir.), Les biens numériques, CEPRISCA et diff. PUF, 2015, Collection colloques, 242 p.   

    Aurore Chaigneau, Le droit de propriété en mutation: essai à la lumière du droit russe, Dalloz, 2008, A droit ouvert, 683 p. 

    Aurore Chaigneau, L' énigme du sous-rire, Institut national des langues orientales, 2001, 43 p. 

    Aurore Chaigneau, Les conséquences de l'introduction de la propriété privée dans l'industrie sur les rapports public-privé, 2000 

  • Aurore Chaigneau, Thomas Pasquier, « Capital, travail et entreprise numérique », in Antoine Jeammaud, Martine Le Friand, Pascal Lokiec, Cyril Wolmark (dir.), À droit ouvert. Mélanges en l'honneur d'Antoine Lyon-Caen, Dalloz, 2018, pp. 187-204 

    Aurore Chaigneau, « Faut-il penser une réforme de l'autorité parentale à l'aune des violences conjugales ? », in Viennot, Camille and Pichard, Marc (dir.), Le traitement juridique et judiciaire des violences conjugales, Mare & Martin, 2016, pp. 167--182 

    Aurore Chaigneau, « Efficiency of Real Estate Transactions », in Du Marais, Bertrand and Marrani, David and Maastrichts Europees Instituut voor Transnationaal Rechtswetenschappelijk Onderzoek (dir.), Legal Certainty in Real Estate Transactions: A Comparison of England and France, Intersentia, 2016 

    Aurore Chaigneau, « L'entreprise hors le territoire », in Segrestin, Blanche and Baudoin, Roger and Vernac, Stéphane (dir.), L'entreprise: point aveugle du savoir, Sciences humaines, 2014 

    Aurore Chaigneau, « L'entreprise à la croisée des doctrines du bien commun », in Parance, Béatrice and de Saint-Victor, Jacques (dir.), Repenser les biens communs, CNRS Editions, 2014 

    Aurore Chaigneau, Thomas Barreto, Stéphane Vernac, « Repenser la propriété et la responsabilité des personnes morales », L'entreprise, formes de la propriété et responsabilités sociales, Lethielleux : Collège des Bernardins, 2012 

  • Aurore Chaigneau, « L’entreprise sans patrimoine », Cahiers de droit de l'entreprise, 2017, n°5, pp. 49-52   

    Aurore Chaigneau, « Pour un droit du lien : le débat sur la gestation pour autrui comme catalyseur d'un droit de la filiation renouvelé », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2016, n°02, p. 263   

    Aurore Chaigneau, « Droit de la filiation, pour un droit du lien », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2016, n°2, pp. 263--278 

    Aurore Chaigneau, « Des droits individuels sur des biens d'intérêt collectif, à la recherche du commun », Revue internationale de droit économique, 2014, n°3, pp. 335-350   

    Aurore Chaigneau, « La création des copropriétés en Russie. Un droit à l'épreuve de son usage », Revue d'Etudes Comparatives Est-Ouest, 2012, n°4, pp. 35-69   

    Aurore Chaigneau, « Le droit de propriété en Russie : l'évolution d'une catégorie juridique au gré des bouleversements politiques et économiques », 2007, pp. 77-106    

    Du droit prérévolutionnaire au droit contemporain, le régime et la fonction du droit de propriété ont beaucoup évolué. Une mise en perspective historique de l'institution illustre comment un même droit a servi des finalités différentes dans le temps : tantôt le marché, tantôt la planification et la répartition des biens produits. Des vestiges subsistent de l'expérience socialiste qui se sont progressivement sédimentés dans un droit contemporain original, lequel tente aujourd'hui d'assimiler l'héritage du droit européen. Pour saisir ce processus, l'analyse porte non seulement sur la catégorie de la propriété mais, plus largement, sur la réforme du droit civil et la définition de son champ. Les transformations du droit de propriété sont en outre visitées à la lumière des privatisations récentes. La complexité de ces évolutions révèle la difficulté de la création d'un marché des biens immobiliers qui nécessite des réformes institutionnelles profondes.

  • Aurore Chaigneau, Elisa M. Becker. -Medecine, Law and the State in Late Imperial Russia, 2011, Société de législation comparée, Paris : Société de législation comparée et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2013, pp. 197-199    

    Chaigneau Aurore. Elisa M. Becker. -Medecine, Law and the State in Late Imperial Russia, 2011. In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 65 N°1,2013. pp. 197-199.

  • Aurore Chaigneau, Paul Mougeolle, Entreprises et Communs. Entretiens approfondis menés sur le devoir de vigilance des multinationales, 2020   

    Aurore Chaigneau, Thomas Pasquier, Capital, travail et entreprise à l’âge du numérique, 2018   

    Aurore Chaigneau, Vélib, des transports individuels en commun?, 2018   

    Aurore Chaigneau, Elisabeth Essaïan, Guy Burgel, Olga Vendina, Florence Bourillon [et alii], Atelier Paris-Moscou : Planifier le Grand Moscou post-soviétique - Temps de discussion 1-, 2021   

  • Aurore Chaigneau, « La transition écologique et l’enseignement du droit économique », le 20 octobre 2023  

    Colloque organisé par la Faculté de droit, Université Paris-Nanterre avec l'ENS dans le cadre du projet de recherche sur la transition écologique du droit économique (TEDE)

    Aurore Chaigneau, « Le Pôle National des Crimes Sériels ou Non Élucidés du Tribunal Judiciaire de Nanterre », le 24 mars 2023  

    Conférence organisée par l’IEA de Paris, l'Université Paris Nanterre, le GREDEG, la SFDE, DCS et Sciences Po Paris

    Aurore Chaigneau, « La propriété en droit civil : in or out ? », le 10 juin 2022  

    Organisé par le laboratoire D@NTE - Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines/Paris Saclay et le GRDP - Université du Québec à Montréal sous la direction scientifique de Mélanie Clément-Fontaine et Gaële Gidrol-Mistral et avec le soutien de la MSH Paris Saclay

    Aurore Chaigneau, « Propriété, souveraineté, mondialisation », le 07 juin 2022  

    Organisé par le CDPC, Paris Panthéon-Assas sous la direction scientifique de Gilles J. Guglielmi, Professeur à l’Université Panthéon-Assas et Philippe Cossalter, Chaire de droit public français de l’Université de la Sarre

    Aurore Chaigneau, « Les biens communs saisis par le droit », le 11 avril 2022  

    Organisé par la faculté de droit, Nanterre Université sous la responsabilité de Clémentine Bories, Sabine Boussard, Anne Danis-Fatôme, Béatrice Parance, CoMUE Paris-Lumières

    Aurore Chaigneau, « Journée d’études en l’honneur de Michel Bazex », le 25 mars 2022 

    Aurore Chaigneau, « La gouvernance d'entreprise face au défi de la transition écologique », le 04 mars 2021  

    Organisé par Aude-Solveig Epstein, Maître de conférences en droit privé, Université Paris Nanterre et Grégoire Leray, Professeur de droit privé, Université Nice Côte d'Azur

    Aurore Chaigneau, « Entreprises et communs », le 30 janvier 2020  

    Journée d'étude organisée par le CEJEC, Université Paris Nanterre, dans le cadre du programme Entreprendre en commun.

    Aurore Chaigneau, « Juridifier l’Anthropocène : personnification de la nature, biens communs, etc. », le 22 novembre 2019  

    Séminaire organisé sous la direction scientifique de Béatrice Parance (Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis) et Gilles Lhuilier (ENS Rennes).

    Aurore Chaigneau, « Communautés et pratiques communautaires », le 11 juin 2019  

    Organisé par Mélanie Clément-Fontaine, UVSQ - D@NTE et Gaële Gidrol-Mistral, UQAM - GRDP

    Aurore Chaigneau, « Introduire le droit », le 23 mai 2019  

    Colloque organisé par le Centre de théorie du droit de l'Université Paris Nanterre

    Aurore Chaigneau, « Leçons de droit comparé sur les communs », le 18 avril 2019  

    Organisé par l’IRJS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    Aurore Chaigneau, « Communs : droit, histoire et historiographies », le 09 novembre 2017 

    Aurore Chaigneau, « Quelles régulations pour l’économie collaborative ? Un défi pour le droit économique », le 15 décembre 2016  

    Sous la direction scientifique de Mmes Irina Parachkévova et Marina Teller, Professeurs de Droit, UNS

    Aurore Chaigneau, « Indépendance juridique de la personne morale versus dépendance économique », le 08 décembre 2016  

    Sous la direction d'Anne Danis-Fatôme, Maître de Conférences-HDR et Laurence Sinopoli, Professeure à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense avec le soutien de l'Ecole Doctorale de Droit et Science Politique et du GIP Mission Droit et Justice

    Aurore Chaigneau, « Vers une république des biens communs ? », le 08 septembre 2016  

    Colloque de 7 jours sous la direction de : Nicole ALIX, Jean-Louis BANCEL, Benjamin CORIAT, Frédéric SULTAN Animateurs de La Coop des Communs

    Aurore Chaigneau, Camille Bourdaire-Mignot, « How to and why measure the efficiency of Real Estate Transactions in France », Legal Certainty in Real Estate Transactions : a comparison of England and France, Cambridge United Kingdom (GB), le 01 janvier 2016 

    Aurore Chaigneau, « Faut-il penser une réforme de l'autorité parentale à l'aune des violences conjugales ? », Le traitement juridique et judiciaire des violences conjugales, Nanterre, le 25 novembre 2015 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Pavel Konstantinov, Le développement du numérique et son impact sur la procédure civile en France et en Russie, thèse soutenue en 2022 à Paris 10 sous la direction de Vladimir Vladimirovitch Yarkov, membres du jury : Maria Filatova (Rapp.), Elena Petrovna Kudrâvceva (Rapp.), Oskana Isaenkova, Maksim Gorelov, Igor Renz et Lidii︠a︡ Aleksandrovna Terekhova  

    Le développement des technologies électroniques est une nouvelle étape du développement des technologies de l'information. La création du premier ordinateur à la fin des années 1940 du siècle passé, marque le début d’une nouvelle ère qui a bouleversé l’organisation du travail et l’administration des personnes. Depuis 1969, date de la première connexion par le biais du réseau américain Arpanet. Le système numérique n’a cessé de se transformer et de s’étendre jusqu’à ce que le premier milliard d’utilisateurs soit atteint en 2005. Les dernières innovations technologiques rendent possible de penser autrement la délivrance de biens et des services anciens (l'impression 3D, le mouvement de fonds électronique, la crypto-monnaie, la blockchain). Ces innovations techniques portées par les acteurs numériques changent notre vie quotidienne imperceptiblement mais radicalement. Le “numérique” devient omniprésent. Il « se définit comme “la représentation de l’information ou de grandeurs physiques (par ex. images, sons) par un nombre fini de valeurs discrètes, le plus souvent représentées de manière binaire par une suite de 0 et de 1 ». Ainsi, il représente un langage universel capable d’exprimer, d’analyser et de systématiser des données a priori hétérogènes, des sons et images aux comportements et processus. Il en résulte donc que le numérique représente un changement qualitatif dans l’ensemble des activités humaines y compris celles des pouvoirs publics. Toutes les institutions font actuellement leur mue, elles sont contraintes à la “transition numérique” qui suppose de nouveaux équipements de nouvelles procédures dématérialisées, une sécurisation des échanges et du stockage des données. En raison de l’évolution des besoins sociaux, économiques et technologiques de la société et de l’État, il devient inévitable d'introduire dans le système judiciaire. Le numérique est d’abord considéré comme un progrès scientifique et technologique par les grains de temps de coût et d’efficacité qu’il peut engendrer. L’adaptation des procédures existantes aux exigences de l'époque a conduit à promouvoir cette transition. L’accès à la justice est directement concerné par ce phénomène car cette administration est confrontée à des problèmes d’accès (géographiques) de coûts (budget fédéral) d’efficacité et de légitimité. Les progrès techniques sont souvent présentés comme un moyen de mieux faire fonctionner la justice. En 1982, un éminent juriste russe avait prédit la nécessité d’une amélioration de l'équipement technique des juridictions étatiques. L’évolution du régime et des l’informatique a plus que confirmé cette opinion. Mais l’introduction d’une technologie n'est jamais neutre : elle impose avec elle ses outils, ses contraintes, ses modes d'agir et de penser. Certains juristes sont sérieusement préoccupés de nombreux problèmes pouvant conduire à une «éclipse» de droit, notamment le risque de la «privatisation» de la justice ; un manque de compétences techniques professionnelles des juges ; renforcement d’inégalité existante dans la mise en œuvre de l'accès à la justice; la « quatrième partie » et la menace au principe du contradictoire; la dépersonnalisation d’une procédure numérique. Ces thématiques déjà identifiées à l’occasion de la préparation du projet de thèse conduisent à suggérer la nécessité d’une une analyse critique des conséquences de l'introduction de mesures spécifiques et pratiques de la numérisation. Il faut noter que la loi doit suivre le rythme des progrès en cours qui, si paradoxaux qu’ils soient, transforment les sphères sociale et économique de la vie sociale.

    Alla Dyuka, La filiation des enfants nés après une assistance médicale à la procréation dans les Etats de l'ex-URSS : Russie, Ukraine, Kazakhstan, Biélorussie, thèse soutenue en 2021 à Paris 10, membres du jury : Florence Bellivier (Rapp.), Igor Renz (Rapp.), Christine Bidaud et Anne Gazier  

    La présente étude examine les règles juridiques encadrant la procréation médicalement assistée et celles de la filiation des enfants nés grâces à ces techniques dans les États de l’ex URSS (la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan). Elle met en exergue les divergences et les ressemblances des cadres juridiques de ces législations encore imprégnées de la culture juridique soviétique. L’étude procède aussi à une comparaison avec le droit français. Une attention particulière est portée aux réformes en cours en Russie et en Ukraine, mais aussi à la jurisprudence récente de ces deux pays qui reflète les carences du cadre législatif et la fragilité du lien de filiation des enfants nés de la gestation pour autrui. Alors que ces pratiques comportent de nombreux enjeux transnationaux il nous semblait important de nous pencher également sur leur impact et leur reconnaissance dans le droit international et sur les solutions recherchées tant sur le plan national qu’international pour encadrer des situations supranationales.

    Natal'â Stanislavovna Zvereva, Взаимодействие альтернативных методов урегулирования споров и гражданского судопроизводства в праве России и Франции, thèse soutenue en 2016 à Amiens, membres du jury : Viktor Dmitrievich Perevalov, Vladimir Vladimirovitch Yarkov et Gaëtan Guerlin  

    Ma thèse comparative est consacrée à une conceptualisation du modèle d'articulation des MARC avec la procédure civile en Russie et en France. La 1re partie a porté sur l'histoire et l'état actuel des MARC en Russie et en France ainsi que sur la question centrale de ma recherche: la notion d’articulation entre les deux régimes de règlement des conflits et de ses formes. J’ai proposé une définition de cet articulation, en tenant compte de l'impact mutuel de deux régimes de règlement des conflits et je fais une classification des formes d'articulation en deux groupes: formes de l'impact des MARC sur la procédure civile et formes d'influence de la procédure civile sur les MARC. La 2ème partie est consacrée de l'impact des MARC sur la procédure civile : l’influence des MARC sur le droit d'action (1) (les questions d’incompétence du juge dans le cas d'une clause de règlement des différends; la portée d'application d'un MARC; les MARC obligatoires et facultatifs, et leur impact sur le droit de l'action; les conséquences en droit processuel des clauses de règlement des différends) et l’impact des MARC sur la réalisation du droit à la protection judiciaire (2) (l’effet du recours aux MARC sur les délais de prescription extinctive, les délais de forclusion; la valeur procédurale et probante des actes finaux des MARC). Dans la 3ème partie j’étudie l'impact de la procédure civile sur les MARC: les formes d'utilisation des mesures judiciaires ordinaires lors du recours aux MARC (l’assistance et le contrôle des tribunaux étatique par rapport aux MARC), ainsi que les cas de participation directe du juge et du personnel des tribunaux dans les MARC (procédures alternatives publiques)

  • Abdelmalek Benchekroun, La sécurité juridique de la vente d'immeuble en France et au Maroc, thèse soutenue en 2023 à Paris 10 sous la direction de Robert Wintgen, membres du jury : Mustapha Mekki (Rapp.), Jalal Mohamed Amahmoul (Rapp.)  

    La fiabilité des institutions étatiques, des normes juridiques qu'elles édictent ainsi que la sécurité juridique des transactions sont fondamentales pour une paix sociale au sein d'un Etat de droit. En particulier, toute personne impliquée dans une vente d’immeuble a grand intérêt à ce que l’acte soit rédigé et publié en toute sécurité. En première partie de la thèse, nous soutenons l’idée que cet objectif ne peut être atteint, tout d’abord, sans la conclusion d’un contrat valable, strictement contrôlé et efficace. Pour ce faire, le notariat latin que connait tant la France que le Maroc, constitue un moyen d'une efficacité inégalable. En effet, au regard de son caractère indépendant et impartial et du devoir de conseil qu’il doit aux parties, le notaire a vocation à tenir compte de tous les intérêts en présence. Il est tenu notamment d’effectuer un certain nombre de vérifications afin de s’assurer de l’absence de toutes manœuvres frauduleuses. De plus, le devoir de conseil du notaire commande que celui-ci assure l’efficacité juridique de l’acte, c’est-à-dire un acte dont les effets juridiques sont exactement conformes à la volonté des parties. L’intelligibilité de cette volonté est, en effet, indispensable à la sauvegarde d’une sécurité juridique que certaines lacunes de la loi fragilisent. De plus, l’acte authentique peut servir comme remède à tout manquement aux obligations contractuelles qui porterait atteinte son efficacité. Tout d’abord, sa force exécutoire en droit français représente pour les parties une garantie d’efficacité. L’adoption de ce principe en droit marocain constituerait incontestablement un gage de sécurité juridique en matière de vente d’immeuble. En outre, pour la poursuite de cet objectif d’efficacité, la qualité de l’encadrement législatif s’avère indispensable. En droit français comme en droit marocain, nous avons pu constater que les contrats les plus strictement encadrés sont les ventes d’immeuble à construire et les ventes d’immeuble existant. Cependant, pour ces contrats, tandis que le droit français est marqué par un phénomène d’inflation législative qui peut, in fine, mener à l’insécurité, un encadrement législatif renforcé est à préconiser en droit marocain notamment sur le plan de la protection du consentement de l’acquéreur. Par ailleurs, il a été souligné au cours de cette thèse qu’en France comme au Maroc, dès lors qu’un contrat se rapportant à une vente d’immeuble peut revêtir la forme sous seing privé, son encadrement et sa validité demeurent insuffisamment assurés. Il s’agit précisément des promesses de vente, des cessions de parts sociales de sociétés civiles immobilières, des actes d’avocat au Maroc et des ventes d’immeubles non immatriculés. Pour remédier à cela, en France comme au Maroc, la généralisation de l’authenticité obligatoire nous semble nécessaire au regard des garanties de sécurité juridique qu’offre l’acte authentique. Par ailleurs, dans le cadre des développements consacrés à la seconde partie de la thèse, nous soutenons l’idée que la sécurité de la publicité foncière conditionne directement et nécessairement la sécurité juridique de la vente d’immeuble. En effet, une fois l’acte de vente conclu, le rédacteur doit accomplir un certain nombre de formalités pour assurer au contrat une pleine effectivité. En France, la publicité foncière conditionne l’opposabilité de l’acte à l’égard des tiers, tandis qu’au Maroc, une formalité d’inscription sur le livre foncier est indispensable pour la reconnaissance de l’existence même du droit transféré. Ces deux États adoptent deux grands types de systèmes de publicité foncière dont la confrontation est classique, mais qui ont une même finalité : la sécurité du transfert des immeubles et des droits réels immobiliers. Il ne s’agit certainement pas d’indiquer si l’un doit prévaloir sur l’autre car, en fin de compte, les deux se valent lorsqu’ils assurent une publicité sécurisée, c’est-à-dire complète et fiable.

    Caroline Gérard, Les droits de la personne âgée : proposition d'un statut de post-majorité, thèse soutenue en 2018 à Avignon sous la direction de Franck Petit et Jean-Louis Respaud, membres du jury : Hervé Lécuyer (Rapp.), Dominique Viriot-Barrial (Rapp.), Cécile Lisanti-Kalczynski  

    L’allongement de l’espérance de vie modifie substantiellement l’ordre sociétal. Les personnes âgées composent une part toujours plus grande de la population et font désormais l’objet d’une attention particulière de la part des politiques publiques comme des acteurs privés. La société est aux portes de sa silver mutation. Pourtant la discipline juridique semble réfractaire à l’idée d’une appréhension spécifique de la vieillesse. Si un soin particulier est d’ores et déjà apporté aux personnes âgées dans de nombreux domaines, ce n’est que de façon parcellaire et éparse. L’adaptation du droit au vieillissement ne pourra se contenter de simples ajustements. La protection de la personne âgée se fait aujourd’hui sous le prisme d’une protection commune où l’âge n’est que peu pris en compte. Dans une toute autre mesure, la personne âgée peut également être protégée via les mécanismes de protection juridique des majeurs. Là encore, l’âge n’est pas considéré comme un critère de protection. Cette négation relative du critère de l’âge avancé comme source d’une protection n’est pas adaptée à l’évolution démographique. La vieillesse devrait être protégée pour elle-même et tout majeur doit être assuré du respect de ses droits et du maintien maximal de sa capacité juridique tout au long de sa vie. C’est pour cette raison que cette thèse propose une réorientation de la norme au profit de la vieillesse. Une pareille évolution pourrait offrir à la société une chance de s’adapter à son propre vieillissement et d’en prendre la réelle mesure. L’insertion d’une post-majorité, conçue comme un nouveau temps général de l’existence, porte la promesse d’une protection diffuse et généralisée de la vieillesse et propose un équilibre nouveau entre capacité et protection. L’objectif poursuivi est de sécuriser l’expression et le respect de la volonté durant la période de vieillesse, tout en stimulant les interdépendances intergénérationnelles qui sont essentielles à la mobilisation de la société en son entier au profit des personnes âgées.

  • Caroline Knecht, La propriété à l'épreuve des dispositifs de sécurisation foncière : études de cas au Burundi et en Haïti, thèse soutenue en 2021 à Paris 1 sous la direction de Jean Matringe, membres du jury : Philippe Lavigne Delville (Rapp.), Nadia Belaïdi  

    Comment le droit de la propriété foncière est-il mobilisé dans les dispositifs d’aide publique internationale régulant l’accès à la terre dans les États « en développement » ? En prenant pour cas le projet de sécurisation foncière appuyé par la Direction du développement et de la coopération suisse au Burundi et le projet de sécurisation foncière conduit par le Comité interministériel d’aménagement du territoire en Haïti, cette thèse propose une analyse des processus de catégorisation opérés par les organismes en charge des actions publiques de formalisation des droits fonciers. Le travail soutient d’abord que ces organismes ne rendent pas justement compte des parts et des prérogatives foncières antérieurement distribuées entre les destinataires des projets, contrairement à ce qui est publiquement prôné. Ces organismes se consacrent plutôt à des activités de qualification juridique en réinterprétant les répartitions foncières locales à l’aune des catégories reprises du Code civil français. Dans ce cadre, l’application des catégories du droit des biens aux distributions foncières locales repose sur l’introduction de polysémies et d’ambiguïtés au sein du langage juridique. Ainsi, les catégories du droit des biens qui structurent l’interprétation des répartitions foncières identifiées sur le terrain sont sensiblement modifiées. Depuis ces territoires de mise en œuvre de l’aide au développement, la thèse offre une analyse des négociations catégorielles et référentielles à l’œuvre dans les processus d’implantation de l’État sur des terrains fortement marqués par le pluralisme juridique.

    Maka Nutsubidze, L’influence de la convention européenne des droits de l’homme sur le droit géorgien, thèse soutenue en 2014 à Paris 10 sous la direction de Véronique Champeil-Desplats, membres du jury : Giorgi Khubua (Rapp.), Joël Andriantsimbazovina et Constance Grewe    

    La présente recherche se réunit quatre questions générales et cruciales : 1) La place de la Convention européenne des Droits de l’Homme en droit Géorgien; 2) La conformité de la législation géorgienne avec la Convention Européenne des Droits de l’Homme; 3) Les relations de la Cour Constitutionnelle de Géorgie et de la Cour Européenne des Droits de l’Homme; 4) L’impact des décisions de la Cour Européenne des Droits de l’Homme sur la Géorgie. Sur toutes ces questions, contrairement aux Etats de l’Ouest de l’Europe, il existe peu d’information et/ou d’ouvrages sur la Géorgie, ce qui a rendu notre tâche longue et délicate. Il convient en effet de rappeler au lecteur de l’Europe occidental que la Géorgie est un Etat en développement. La Géorgie, située entre la Turquie et la Russie, pendant toute son histoire a été obligée de s’orienter vers une politique de défense. L’histoire de la Géorgie indépendante recommence après la chute de l’URSS en 1991. La Géorgie a adhéré au Conseil de l’Europe en 1999, mais les processus de l’européanisation du droit national commencent à partir 2004. La Convention Européenne des droits de l’Homme est un mécanisme efficace pour la protection des droits de l’Homme et les activités de la Cour européenne des droits de l’Homme suscitent un vif intérêt en Géorgie. Cependant, dans des relations juridiques, y compris devant le tribunal, l’application des standards européens des droits de l’Homme n’est pas un objectif en soi. Il faut que les juges, avocats, procureurs et les représentants d’autres professions juridiques garantissent, au cours de leurs activités, le respect des standards des droits de l’Homme existants.Dans le cadre de la présent recherche, on examinera l’influence de la Convention Européenne des Droits de l’Homme sur le Droit Géorgien a partir de la ratification de la Convention Européenne des Droits de l’Homme en 1999, jusqu’au 28 février, 2014 en deux directions : 1. Le statut de la Convention Européenne des Droits de l’Homme dans le Droit Géorgien (PARTIE I) et 2. La Géorgie face à la Cour Européenne des Droits de l’Homme (PARTIE II).

    Helene Richard, Comment les Russes sont-ils devenus (co)propriétaires ? : illégalismes administratifs et socialisation au droit en Russie postcommuniste, thèse soutenue en 2014 à Lyon 2 sous la direction de Gilles Pollet, membres du jury : Alexis Spire (Rapp.), Laurent Willemez et Gilles Favarel-Garrigues  

    Instauré en 1991, le droit à la privatisation gratuite de son logement a favorisé l'accession des anciens locataires soviétiques au statut de propriétaire, transformant du même coup les immeubles collectifs en copropriétés. Sur la base d'une enquête ethnographique, cette thèse étudie la mise en œuvre du nouveau Code du logement (2005) à Moscou, qui réorganise la gestion publique de l'habitat collectif autour de l'assemblée générale des copropriétaires. Contribution à l'analyse du changement social postcommuniste, cette recherche examine comment la copropriété passe du statut de texte abstrait au statut de pratiques sociales situées. Combinant les apports de la sociologie de l'État, de la sociologie des mobilisations et de l'étude des rapports ordinaires au droit, ce travail se focalise sur trois groupes d'acteurs : les agents subalternes de l'administration de Moscou ayant recours à des pratiques illégales pour mettre en œuvre localement la nouvelle législation ; des acteurs politiques tournés vers la vulgarisation et le conseil juridique dans la perspective de défendre les droits des habitants et, enfin, certains habitants particulièrement engagés dans les affaires de leur immeuble. En s'appuyant sur une approche wébérienne des usages sociaux du droit, cette recherche montre que infractions légales, batailles d'interprétation de la législation, ainsi qu'appropriations profanes du droit sont autant de mécanismes à travers lesquels le régime copropriétaire acquiert une véritable existence sociale. L'analyse de ces rapports et concurrences donne à voir la fabrique de nouvelles pratiques habitantes et subjectivités postcommunistes, reconfigurant les rapports ordinaires à l'État et au marché.

  • Charlotte Mas, Les savoirs, entre protection juridique et partage, une articulation évidente ?, thèse soutenue en 2021 à Normandie sous la direction de Stéphane Pessina Dassonville, membres du jury : Séverine Dusollier (Rapp.), Michel Vivant (Rapp.), Mélanie Clément-Fontaine  

    L’importance et l’intérêt accru des savoirs, à l’échelle nationale et internationale, nécessite une analyse approfondie de leur forme actuelle de protection et des mesures mises en place pour les partager. Sur le plan de leur protection, la tendance est de privilégier une logique d’exclusion. Les savoirs sont en effet devenus un « capital intangible » qu’il faut privatiser pour renforcer la compétitivité. Le régime des droits de propriété intellectuelle, protégeant indirectement les savoirs, ou celui du secret, assurant une protection directe de ces derniers, apparaissent alors comme les régimes de prédilection pour asseoir une telle protection. Une logique de protection exclusive n’apparaît cependant être ni la plus légitime ni la plus efficace au regard de la nature ubiquitaire et dynamique des savoirs. Cette appétence pour une protection exclusive est en effet progressivement critiquée en ce qu’elle contribue à leur usurpation et à leur verrouillage par un seul individu, soit légalement lorsque l’individu en est le détenteur originel (enclosure des savoirs des pays développés), soit indûment lorsque l’individu s’est approprié le savoir d’un autre (exclosure des savoirs « traditionnels » des communautés autochtones et locales). Cette étude a, par conséquent, vocation à dépasser la vision monolithique du droit de propriété, dans sa conception individuelle et exclusive, pour prouver qu’une conciliation est possible entre protection juridique et partage au bénéfice des savoirs. La logique privilégiant une opposition entre protection et partage, en particulier le régime des droits de propriété intellectuelle et celui du secret, devrait ainsi s’incliner devant une logique d’articulation et de conciliation. La préférence pour une protection inclusive laissant un espace de liberté aux tiers dans l’accès et l’utilisation des savoirs invite alors à aborder la recherche sous le prise des « communs ». L’objectif est de proposer un régime sui generis propre aux savoirs contenant des principes et des droits en vue de concilier les intérêts, patrimoniaux et/ou extrapatrimoniaux, des détenteurs de savoirs et des tiers. Différents régimes juridiques seront ainsi analysés et appliqués selon la forme de connaissance concernée – les licences libres, le domaine public consenti, les indications géographiques ou encore le patrimoine commun ou patrimoine culturel immatériel.

    Laurent Michel, De la "régressivité" de la volonté dans la protection des majeurs, thèse soutenue en 2016 à Amiens sous la direction de Sophie Pellet, membres du jury : Philippe Bletterie (Rapp.), Frédérique Eudier (Rapp.), Fabienne Roure-Guerrieri  

    La loi du 5 mars 2007 propose l'affirmation de la personne du majeur protégé, notamment en valorisant sa volonté dans le choix d'un type particulier de protection. On s'aperçoit toutefois que la prééminence de cette volonté glisse lentement vers une forme de suppléance, dans le sens d'une mesure de protection voulue et choisie à une mesure imposée par le juge. Ainsi, la hiérarchie protection conventionnelle, sociale et judiciaire révèle une volonté de plus en plus disparate et effacée, en raison de l'émergence progressive d'une cause médicale justifiant la mise à l'écart de la volonté. Par ailleurs, la même loi vantait la réelle prise en compte de la personne même, afin d'endiguer la trop grande importance accordée au patrimoine par la loi du 3 janvier 1968. Or, on voit que l'exercice d'une mesure de protection judiciaire consacre également la préservation du patrimoine en toutes circonstances, au même titre qu'une mesure sociale ou conventionnelle, et que les actes relatifs à la personne peuvent être sans effet si le majeur protégé ne peut plus exprimer sa volonté, volonté dont peut se passer la protection du patrimoine. S'opère dès lors la « régressivité » de la volonté du majeur dans les régimes de protection

    Svetlana Revineala, Le droit des successions dans la Fédération de Russie : droit interne et droit international privé, thèse soutenue en 2013 à Paris 2 sous la direction de Marie Goré, membres du jury : Marie-Élodie Ancel (Rapp.), Frédéric Bicheron (Rapp.)  

    La problématique des successions internationales a, récemment, accédé à l’actualité en Russie après l’ouverture du pays et la libération des échanges privés internationaux. En effet, avec la disparition de l’URSS en 1991, les russes se sont vus ouvrir les frontières, avec la possibilité notamment de développer leur commerce dans une économie mondiale. Ce sont désormais l’ensemble des États qui connaissent une immigration, partagée entre une volonté d’enracinement dans le pays d’accueil, et sinon le désir de retour, du moins la volonté de faire profiter la famille restée dans l’État d’origine de leurs économies. Cette population immigrée souvent vieillit et meurt dans le pays d’accueil. Cette intensification de l’immigration nous montre la nécessité d'une réglementation russe et d’une application claire de cette réglementation dans le domaine des successions internationales. Les règles de conflit russes sont principalement régies par des dispositions de droit interne, car les rares Conventions internationales signées par la Fédération de Russie dans ce domaine sont intentionnellement de nature, soit régionale, soit bilatérale. Pour cette raison, les règles de droit international privé et les règles substantielles russes reflète la spécificité de son système social, économique et juridique. La présente thèse a pour objectif d’étudier ces règles de manière transversale sur toute la matière du droit russe des successions internationales. Les deux principaux axes de cette étude constituent d’une part, la détermination de la loi applicable aux successions internationales, et d’autre part, le domaine d’application de la loi successorale russe. Nous espérons que la thèse sera utile à tous les praticiens qui seront amenés à appliquer le droit international privé russe des successions.