Emmanuel Jeuland

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
École de Droit de la Sorbonne

Institut de Recherches Juridiques de la Sorbonne
  • THESE

    Essai sur la substitution de personne dans un rapport d'obligation, soutenue en 1996 à Rennes 1 sous la direction de Loïc Cadiet 

  • Emmanuel Jeuland, Rébecca Demoule, Clara Gavelli, Carla Treben (dir.), Droit et émotion, IRJS Éditions, 2024, Les Humanités du droit, 526 p. 

    Emmanuel Jeuland, Theories of legal relations, Edward Elgar Publishing, 2023, Elgar studies in legal theory, 267 p. 

    Emmanuel Jeuland, Loïc Cadiet, Droit judiciaire privé, 12e éd., LexisNexis, 2023, Manuel, 1103 p. 

    Emmanuel Jeuland, Droit processuel général, 5e éd., LGDJ, un savoir-faire de Lextenso, 2022, Précis Domat ( Droit privé ), 932 p. 

    Emmanuel Jeuland, Liza Veyre, Institutions juridictionnelles: vers un principe de coordination en matière d'administration de la justice, puf, 2021, Thémis ( Droit ), 535 p. 

    Emmanuel Jeuland (dir.), Gestion du tribunal, IRJS Éditions et Numérique Premium, 2020, Bibliothèque de l'Institut de Recherche Juridique de la Sorbonne - André Tunc, 277 p.  

    La 4e de couverture indique : "La gestion du tribunal peut être définie comme l'administration à l'intérieur et à l'extérieur du tribunal. Nous verrons cependant que le concept n'est pas complètement établi dans les pays étudiés. Il se situe à l'intérieur des tribunaux, de sorte que la gestion des tribunaux ne concerne pas l'administration générale de la justice (qui est du ressort du ministère de la Justice, des conseils de la magistrature, etc.) Il ne s'agit pas non plus de la gestion d'une affaire, de sorte que l'administration judiciaire ne s'occupe pas de la mise en état (case management). Il existe un intérêt croissant pour la question de la gestion du tribunal. Cela fait partie des efforts pour éviter les arriérés d'affaires et les durées déraisonnables, aussi est-ce une question d'accès à la justice. Il y a aussi des enjeux constitutionnels relatifs à l'indépendance des juges et à la séparation des pouvoirs. Dans une approche descriptive, on peut dire que la gestion des tribunaux traite du leadership à l'intérieur d'un tribunal, de la relation entre les juges et le personnel judiciaire, de la répartition des affaires, de l'évaluation des juges et du personnel judiciaire, du budget du tribunal, des biens immobiliers, de l'entretien et de la sécurité des immeubles, des nouvelles technologies, des ressources humaines et de la communication judiciaire. Les tribunaux peuvent-ils être gérés de la même façon qu'une entreprise ? Dans l'affirmative, le juge et le personnel pourraient alors renvoyer toutes leurs activités à certaines analyses de rentabilité et mesurer précisément le coût de chaque affaire. Existe-t-il un risque pour l'État de droit et le principe de légalité ? La partie générale de ce livre est basée sur quinze rapports nationaux, dont cinq sont publiés dans la partie spéciale de cet ouvrage. Après le modèle exécutif et le modèle managérial, cet ouvrage propose un modèle relationnel et coordonné de la gestion du tribunal."

    Emmanuel Jeuland, Loïc Cadiet, Droit judiciaire privé, 11e éd., LexisNexis, 2020, Manuel, 1085 p.  

    La 4e de couverture indique : "Le droit judiciaire privé s'intéresse aux règles relatives à la procédure et aux juridictions civiles. D'un point de vue organique, il permet de déterminer quel est le juge apte à trancher un litige civil. D'un point de vue fonctionnel, il définit comment ce juge y parvient. Pour apporter au lecteur une vision complète de la matière, les auteurs ont adopté une approche extensive. Ainsi, le procès civil est envisagé aussi bien dans l'ordre interne que dans l'ordre européen ou international. De même, de nombreux développements sont consacrés à la justice arbitrale et aux modes alternatifs de règlement des conflits"

    Emmanuel Jeuland, La justice des émotions: essai-fiction, IRJS Éditions, 2020, Les Humanités du droit, 479 p. 

    Emmanuel Jeuland, Astrid Stadler, Vincent Smith (dir.), Collective and mass litigation in Europe: model rules for effective dispute resolution, Edward Elgar Publishing, 2020, 381 p.  

    Présentation de l'éditeur : "Written by leading authorities in the field of European civil procedure and collective redress, this timely book explores the model collective proceedings rules in the ELI/UNDROIT European Rules of Civil Procedure. It explains the intended application of this ‘best practice’ set of collective redress rules, intended to promote greater consistency in civil and commercial court procedure across Europe, linking to existing European practice and initiatives in the field. Chapters investigate important issues for mass and collective actions including certification of actions as suitable for collective treatment, collective settlement, costs and funding. Concluding with insights from class action experts outside Europe, this incisive book provides objective perspectives on this rapidly developing area of European legal practice and proposes areas where these rules may influence class actions internationally. Collective and Mass Litigation in Europe will be a key resource for scholars and students of collective redress and civil procedure. The commentary on this significant benchmark in collective redress litigation will also be of benefit to policy makers, judges and legal practitioners involved in mass claims."

    Emmanuel Jeuland, Christine Boillot (dir.), La qualité dans la performance judiciaire: une notion objective et relationnelle ?, Numérique Premium, 2019  

    L'approche purement quantitative de la mesure de la performance judiciaire a montré ses limites. Une approche qualitative complémentaire est souhaitée ou approuvée par tous les acteurs de la justice. Il apparaît cependant que le contenu de la notion de qualité de la justice varie selon les catégories d'acteur. Il s'agit, de ce point de vue, d'une notion relationnelle. Cela signifie que la qualité porte sur les rapports juridiques entre les participants au procès et à la justice. Il existe donc autant de conceptions de la qualité de la justice que de catégories d'acteurs. La qualité de la justice en son entier serait l'addition de ces angles de vue. Ainsi, ont été mis au point des outils de mesure de ces modèles et une réflexion a été menée quant aux moyens - non seulement des outils de mesure mais aussi des mesures améliorant la qualité - de tendre vers cette justice de référence combinant ces différents points de vue. Par exemple, le taux de réformation en appel ne ferait sans doute qu'ajouter un élément quantitatif pour les tribunaux composés de juges professionnels, mais se révèle être un indicateur utile pour les tribunaux composés de juges non professionnels. Il conviendrait de toute façon pour tous les types de tribunaux d'assurer un circuit de retour des arrêts (d'appel ou de cassation) aux chambres de première instance, mais aussi personnellement aux juges qui ont rendu le jugement (même s'ils ont changé d'affectation).

    Emmanuel Jeuland, Laurence Flise (dir.), Du lien d'instance aux liens processuels: actes des 6es rencontres de procédure civile, [Cour de cassation, 4 décembre 2015], IRJS et Numérique Premium, 2019, Bibliothèque de l'Institut de recherche juridique de la Sorbonne - André Tunc 

    Emmanuel Jeuland, Laurence Flise (dir.), L'exécution forcée : actes des 7es rencontres de procédure civile, [Cour de cassation, 2 décembre 2016], IRJS et Numérique Premium, 2019, Bibliothèque de l'Institut de Recherche Juridique de la Sorbonne - André Tunc 

    Emmanuel Jeuland, Laurence Flise (dir.), Le procès est-il encore la chose des parties ?: actes des 5es rencontres de procédure civile, [Cour de cassation, 5 décembre 2014], IRJS et Numérique Premium, 2019, Collection Bibliothèque de l'Institut de recherche juridique de la Sorbonne - André Tunc 

    Emmanuel Jeuland, Laurence Flise (dir.), Les instruments procéduraux de régulation des flux: actes des 8es rencontres de procédure civile, [Cour de cassation, 7 décembre 2017], IRJS et Numérique Premium, 2019, Bibliothèque de l'Institut de Recherche Juridique de la Sorbonne - André Tunc 

    Emmanuel Jeuland, Laurence Flise (dir.), Les principes essentiels du procès à l'épreuve des réformes récentes du droit judiciaire privé: actes des 4es rencontres de procédure civile, [Cour de cassation, 6 décembre 2013], IRJS et Numérique Premium, 2019, Bibliothèque de l'Institut de recherche juridique de la Sorbonne - André Tunc 

    Emmanuel Jeuland, Laurence Flise (dir.), Les instruments procéduraux de régulation des flux: [actes des 8e rencontres de procédure civile, Cour de cassation, 7 décembre 2017, IRJS Éditions, 2018, Bibliothèque de l'Institut de Recherche Juridique de la Sorbonne - André Tunc, 113 p.  

    La 4e de couverture indique : "Cet ouvrage contient les actes des 8e rencontres de procédure civile organisées dans la Grand'Chambre de la Cour de cassation le 7 décembre 2017. Ces rencontres ont porté sur les instruments de régulation des flux d'affaires. Les règles de procédure, mais aussi des instruments d'administration judiciaire doivent être combinées pour améliorer les traitements des contentieux. Après une présentation de la problématique par M. le premier avocat général près la Cour de cassation, M. Feltz, M. Clay s'est interrogé sur la possibilité pour la médiation et la conciliation de constituer un espoir pour mieux réguler les flux. M. de Leiris s'est posé la même question pour la dématérialisation. Des questions plus ciblées ont ensuite été évoquées telles que le rôle de la représentation obligatoire (Mme Brouard-Gallet), de la caducité (Natalie Fricéro) ou de la péremption d'instance (Louis Boré) pour réguler les flux. Les règles de procédure contribuent, par conséquent, à fluidifier la procédure et éventuellement à faire sortir du rôle les affaires dont les parties se sont désintéressées. Il apparaît, en conclusion (M. Jeuland) qu'à côté du principe de coopération qui gouverne, avec le contradictoire, la procédure, on pourrait reconnaître un principe de coordination dans les relations entre gens de justice et institutions judiciaires pour permettre une meilleure régulation des flux. De manière plus générale, Mme Ferrand a dressé un tableau des tendances hypermodernes en procédure étrangère pour améliorer le fonctionnement de la justice."

    Emmanuel Jeuland, Droit processuel général, 4e éd., LGDJ une marque de Lextenso, 2018, Précis Domat ( Droit privé ), 874 p.  

    La 4e de couverture indique : "Le droit processuel, qui a aujourd'hui le vent en poupe, consistait à l'origine à comparer les seules procédures civile, pénale et administrative françaises. Or, d'autres juridictions et d'autres modes de résolution des conflits se sont développés (les cours européennes, le Conseil constitutionnel, les autorités administratives indépendantes, les médiations, etc.), si bien que le champ des procédures à comparer s'est beaucoup élargi. Par ailleurs, les principes fondamentaux de la procédure ont pris leur envol. Trois grandes tendances se font jour parallèlement et conjointement : la fondamentalisation, la technicisation et la managérialisation. À l'acquisition des droits procéduraux par les parties répondent un contrôle plus étroit du processus judiciaire et des charges plus grandes pour les parties. Ainsi, l'exigence de délai raisonnable s'accompagne de calendriers de procédure de plus en plus rigides. Cette « industrialisation » de la justice se produit à un plan européen et mondial au moyen notamment des nouvelles technologies."

    Emmanuel Jeuland, Jean-François Braunstein (dir.), Droit et relation, Institut de Recherche Juridique de la Sorbonne Editions, 2018, Bibliothèque de l'Institut de Recherche Juridique de la Sorbonne - André Tunc, 107 p. 

    Emmanuel Jeuland, Shaheeza Lalani (dir.), Recherche lexicographique en procédure civile, Numérique Premium et IRJS, 2017, Bibliothèque de l'Institut de recherche juridique de la Sorbonne - André Tunc, 295 p. 

    Emmanuel Jeuland, Laurence Flise (dir.), L'exécution forcée : [actes des 7èmes rencontres de procédure civile, Cour de cassation, 2 décembre 2016, IRJS Éditions, 2017, Bibliothèque de l'Institut de Recherche Juridique de la Sorbonne - André Tunc, 130 p.  

    La 4e de couverture indique : "Le droit de l'exécution a pris une place importante en procédure civile aujourd'hui. Il y a davantage de manuels spécialisés même si l'on ne dénombre pas nécessairement plus de jugements rendus par les juges de l'exécution. Il semble que de nombreux changements aient abouti à rapprocher la phase de l'exécution avec la phase de jugement, notamment avec l'exécution provisoire et le traitement de contestations en cours d'exécution. Il émerge ainsi une phase procédurale spécifique qui, cependant, est loin de recouvrir tout le droit de l'exécution. Il s'agit au contraire d'une matière largement déjudiciarisée. On ne peut donc pas parler d'une phase procédurale d'exécution. En revanche, lorsque le juge intervient en matière d'exécution, il n'est plus question d'une instance puisque un jugement a déjà été rendu au fond. C'est pourquoi l'on peut légitimement se demander si l'exécution forcée n'a pas pris la forme de procès inclus dans le procès principal, voire de procès pouvant toucher à des questions de fond au cours d'une procédure d'exécution forcée. Il est ainsi question dans cet ouvrage du procès portant sur une exécution provisoire, une mesure conservatoire ou une astreinte tout aussi bien que du procès d'exécution au cours duquel peuvent être soulevées des difficultés d'exécution ou des questions de fond dans le respect des principes fondamentaux de la procédure. On peut se demander ainsi si l'on ne devrait pas forger le concept de lien procédural de protection afin de distinguer du lien d'instance cette étape procédurale polymorphe."

    Emmanuel Jeuland, Loïc Cadiet, Droit judiciaire privé, 10e éd., LexisNexis, 2017, Manuel, 973 p.  

    La 4e de couverture indique : "Le droit judiciaire privé s'intéresse aux règles relatives à la procédure et aux juridictions civiles. D'un point de vue organique, il permet de déterminer quel est le juge apte à trancher un litige civil. D'un point de vue fonctionnel, il définit comment ce juge y parvient. Pour apporter au lecteur une vision complète de la matière, les auteurs ont adopté une approche extensive. Ainsi, le procès civil est envisagé aussi bien dans l'ordre interne que dans l'ordre européen ou international. De même, de nombreux développements sont consacrés à la justice arbitrale et aux modes alternatifs de règlement des conflits"

    Emmanuel Jeuland, Théorie relationiste du droit: de la French Theory à une pensée européenne des rapports de droit, LGDJ-Lextenso éditions, 2016, 506 p. 

    Emmanuel Jeuland, Introduction to French business litigation, Joly éditions une marque de Lextenso, 2016, [Pratique des affaires], 226 p.   

    Emmanuel Jeuland, Loïc Cadiet, Droit judiciaire privé, 9e éd., LexisNexis, 2016, Manuel, 949 p.  

    La 4e de couverture indique : "Le droit judiciaire privé s'intéresse aux règles relatives à la procédure et aux juridictions civiles. D'un point de vue organique, il permet de déterminer quel est le juge apte à trancher un litige civil. D'un point de vue fonctionnel, il définit comment ce juge y parvient. Pour apporter au lecteur une vision complète de la matière, les auteurs ont adopté une approche exhaustive. Ainsi, le procès civil est envisagé aussi bien dans l'ordre interne que dans l'ordre européen ou international. De même, de nombreux développements sont consacrés à la justice arbitrale et aux modes alternatifs de règlement des conflits."

    Emmanuel Jeuland, Laurence Flise (dir.), Du lien d'instance aux liens processuels, IRJS éditions, 2016, Bibliothèque de l'Institut de recherche juridique de la Sorbonne - André Tunc, 162 p. 

    Emmanuel Jeuland, Christine Boillot (dir.), La qualité dans la performance judiciaire: une notion objective et relationnelle ?, IRJS Éditions, 2015, Bibliothèque de l'Institut de recherche juridique de la Sorbonne - André Tunc, 221 p. 

    Emmanuel Jeuland (dir.), La qualité, une notion relationnelle: la prise en compte de la notion de qualité dans la mesure de la performance judiciaire, Mission de recherche Droit et justice, 2015, 221 p.   

    Emmanuel Jeuland, Laurence Flise (dir.), Le procès est-il encore la chose des parties ?: [actes des 5èmes Rencontres de procédure civile, Cour de cassation, 5 décembre 2014], IRJS Éditions, 2015, Collection Bibliothèque de l'Institut de recherche juridique de la Sorbonne - André Tunc, 161 p. 

    Emmanuel Jeuland, Emmanuel Picavet (dir.), Interactionnisme et norme: approche transdisciplinaire, IRJS Éditions, 2015, Bibliothèque de l'Institut de recherche juridique de la Sorbonne - André Tunc, 189 p.  

    La 4e de couverture indique : "Les normes au sens le plus large sont issues des interactions entre les individus et sont interprétées au sein de ces relations, même si leur complexité tient aussi à l'intervention des institutions et des États. Il s'agit de partir du micronormatif pour aller vers le macronormatif (notamment les lois et les traités) et non l'inverse, de manière à rendre compte de phénomènes comme la responsabilité sociale des entreprises, le droit souple et la prise en compte de l'éthique pour prendre des décisions (au plan national et international, en matière environnementale et médicale, etc.). Le constat de départ est qu'une masse colossale de normes de toute origine s'applique à des individus, personnes physiques ou morales, qui à leur tour participent de l'élaboration de normes. L'inflation et la diversification des normes engendrent notamment une crise du droit (en quête d'identité), mais aussi une crise des institutions et des professions judiciaires. Une façon de rendre compte de ces crises consiste à établir une sorte de cartographie des interactionnismes au regard des normes. Emergent ainsi des interactionnismes philosophiques, sociologiques, anthropologiques, psychologiques, éthiques ou juridiques. Ces différents interactionnismes peuvent apparaître critiquables au regard des normes (notamment en raison de leur caractère descriptif et non institutionnel) et il serait fort utile de dégager des voies alternatives. L'introduction met en place cette problématique (E. Picavet et E. Jeuland). Après une recherche théorique et pratique menée par des juristes (E. Jeuland et L. Champain), un sociologue des professions (F. Champy) nous permet de penser l'évolution des professions judiciaires entre statut et adaptation. Une philosophe spécialisée dans l'interactionnisme (C. Bonicco-Donato) ainsi qu'une psychanalyste (H. Tessier) s'interrogent sur les normes implicites, non dites et les rapports de domination sous-jacents aux interactions. Un philosophe spécialisé dans la justice climatique et le nucléaire ouvre un nouveau champ de réflexion particulièrement nécessaire aujourd'hui en incluant la nature au sein des interactions humaines (F.P. Piguet). Deux ingénieurs nous présentent une approche des interactionnismes et de l'innovation technologique (J. F. Omhover et C. Bouchard) qui n'est pas sans lien avec la nature et le droit. Un anthropologue estime que le droit tel qu'il est connu depuis deux ou trois siècles dans une version très étatique est en plein bouleversement et revient à des formes microjuridiques (Etienne le Roy). Un juriste essaie enfin de faire la synthèse des articulations entre les normes et les interactions (J. Moret-Bailly). Il en ressort une présentation transdisciplinaire des différents versants du problème de la relation entre les normes et les individus. Cet ouvrage est issu d'une journée de recherche qui s'est tenue le 3 février 2015 à l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, rue Malher à Paris dans le cadre du projet de recherche Norma (ComUe heSam Université).

    Emmanuel Jeuland, Droit processuel général, 3e éd., LGDJ-Lextenso éditions, 2014, Domat droit privé, 734 p.  

    La 4e de couverture indique : "Le droit processuel, qui a aujourd'hui le vent en poupe, consistait à l'origine à comparer les seules procédures civile, pénale et administrative françaises. Or, d'autres juridictions et d'autres modes de résolution des conflits se sont développés (les cours européennes, le Conseil constitutionnel, les autorités administratives indépendantes, les médiations, etc.), si bien que le champ des procédures à comparer s'est beaucoup élargi. Par ailleurs, les principes fondamentaux de la procédure ont pris leur envol. Trois grandes tendances se font jour parallèlement et conjointement : la fondamentalisation, la technicisation et la managérialisation. À l'acquisition des droits procéduraux par les parties répondent un contrôle plus étroit du processus judiciaire et des charges plus grandes pour les parties. Ainsi, l'exigence de délai raisonnable s'accompagne de calendriers de procédure de plus en plus rigides. Cette « industrialisation » de la justice se produit à un plan européen et mondial au moyen notamment des nouvelles technologies. Cet ouvrage vise à formuler une théorie juridique générale inspirée d'une approche transdisciplinaire des relations humaines. L'angle choisi est de concevoir le procès comme un groupe de liens procéduraux, qui permet de créer ou de modifier un ou plusieurs rapports juridiques de fond. En ce sens, le critère du droit processuel n'est pas le litige, mais la prétention conduisant à l'établissement d'un ou plusieurs rapports de droit à l'aide d'un tiers désintéressé. L'ouvrage est à jour des principales réformes des différents contentieux et est destiné aux étudiants de licence, master et doctorat."

    Emmanuel Jeuland, Laurence Flise (dir.), Les principes essentiels du procès à l'épreuve des réformes récentes du droit judiciaire privé: [actes des 4es Rencontres de procédure civile, Cour de cassation, 6 décembre 2013], IRJS Éditions, 2014, Bibliothèque de l'Institut de recherche juridique de la Sorbonne - André Tunc, 135 p.   

    Emmanuel Jeuland, Soraya Messaï (dir.), Les nouveaux rapports de droit, IRJS ed., 2013, Bibliothèque de l'Institut de recherche juridique de la Sorbonne-André Tunc, 259 p. 

    Emmanuel Jeuland, Étienne Pataut, Sylvain Bollée, Loïc Cadiet (dir.), Les nouvelles formes de coordination des justices étatiques, IRJS Éditions, 2013, Bibliothèque de l'Institut de recherche juridique de la Sorbonne - André Tunc, 229 p. 

    Emmanuel Jeuland, Loïc Cadiet, Droit judiciaire privé, 8e éd., LexisNexis, 2013, Manuel, 883 p. 

    Emmanuel Jeuland, Droit processuel général, 2e éd., Montchrestien, Lextenso éditions, 2012, Domat droit privé, 648 p.   

    Emmanuel Jeuland, Loïc Cadiet, Soraya Amrani-Mekki (dir.), Droit processuel civil de l'Union européenne, LexisNexis, 2011, Litec Professionnels ( Droit international et européen ), 349 p. 

    Emmanuel Jeuland, Loïc Cadiet, Droit judiciaire privé, 7e éd., LexisNexis, 2011, Manuel, 838 p. 

    Emmanuel Jeuland, Benoît Frydman (dir.), Le nouveau management de la justice et l’indépendance des juges, Dalloz, 2011, Thèmes et commentaires, 155 p. 

    Emmanuel Jeuland (dir.), Le droit européen entre passé et futur: unité et diversité sur deux millénaires, Dalloz, 2010, Rivages du droit, 169 p.   

    Emmanuel Jeuland, La fable du ricochet, Mare et Martin Editions, 2009, Droit & science politique, 349 p.   

    Emmanuel Jeuland, Loïc Cadiet, Droit judiciaire privé, 6e éd., Litec, 2009, Manuel, 773 p. 

    Emmanuel Jeuland, Droit des obligations, 3e éd., Montchrestien-Lextenso éditions, 2009, Focus droit, 253 p. 

    Emmanuel Jeuland, Droit processuel: une science de la reconstruction des liens de droit, LGDJ, 2007, Manuel, 614 p. 

    Emmanuel Jeuland, Loïc Cadiet, Droit judiciaire privé, 5e éd., Litec, 2006, Manuel, 715 p. 

    Emmanuel Jeuland, Thomas Clay, Loïc Cadiet (dir.), Médiation & arbitrage, Litec et LexisNexis, 2005, Pratique professionnelle ( Procédure ), 442 p. 

    Emmanuel Jeuland, Judith Rochfeld (dir.), Le droit des consommateurs et les procédures spécifiques en Europe: contributions issues de la journée d'études organisée à la Faculté Jean Monnet (Université Paris Sud), Sceaux, 10 décembre 2004, Éd. juridiques et techniques, 2005, Droit et procédures, 151 p. 

    Emmanuel Jeuland, Loïc Cadiet, Droit judiciaire privé, 4e éd., Litec, 2004, Manuels, 822 p. 

    Emmanuel Jeuland, Anne-Marie Leroyer (dir.), Quelle cohérence pour l'espace judiciaire européen ?, Dalloz, 2004, Thèmes & commentaires, 181 p. 

    Emmanuel Jeuland, Le droit processuel, LGDJ, 2003, Systèmes, 229 p. 

    Emmanuel Jeuland, Droit des obligations, 2e éd., Montchrestien, 2001, Focus droit, 229 p.   

    Emmanuel Jeuland, Essai sur la substitution de personne dans un rapport d'obligation, LGDJ, 1999, Bibliothèque de droit privé, 357 p.   

    Emmanuel Jeuland, Droit des obligations, Montchrestien, 1999, Focus droit, 213 p.   

  • Emmanuel Jeuland, « The International Chambers of Paris: A Gaul Village », in Xandra Kramer, John Sorabji (dir.), International Business Courts. A European and Global Perspective 2019, Eleven International Publishing, 2019   

    Emmanuel Jeuland, « Foucault face à la norme », Ouverture : [Colloque du 15 et 16 novembre 2018, à l'Université d'Orléans], Faculté de droit, d'économie et de gestion de l'Université d'Orléans, 2018  

    Le colloque "Foucault face à la norme" s'inscrit dans une série de colloques ambitionnant de questionner un auteur, sa trajectoire de vie autant que son œuvre, sur la question des normes telle qu'elle se pose avec acuité dans nos sociétés contemporaines

    Emmanuel Jeuland, « Le procès comme opération juridique à trois personnes. Parcours germanique. », Mélanges en l'honneur du professeur Didier R. Martin, Lextenso,, 2015, pp. 253-266   

    Emmanuel Jeuland, « Le droit et l'éthique du juge. », in dir. M. Wolkowicz (dir.), Tensions et défis éthiques dans le monde contemporain, Editions du Rosiers, 2013   

  • Emmanuel Jeuland, « Brève contribution processualiste à la réécriture du code de procédure pénale », Recueil Dalloz, 2024, n°14, p. 686   

    Emmanuel Jeuland, Xavier Lagarde, « Edito du numéro 1 de la Revue Juridique de la Sorbonne », Revue juridique de la Sorbonne / Sorbonne Law Review, 2020     

    Emmanuel Jeuland, « Justice numérique, justice inique ? », Les Cahiers de la justice, 2019, n°02, p. 193   

    Emmanuel Jeuland, « La nature juridique de la procédure des tutelles : pour la reconnaissance d'un lien procédural de protection », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2018, n°02, p. 271   

    Emmanuel Jeuland, « La parenthèse des juridictions de proximité », Recueil Dalloz, 2014, n°43, p. 2512   

    Emmanuel Jeuland, « L'école relationiste du droit - la nouaison ? », Archives de philosophie du droit, 2011   

    Emmanuel Jeuland, « Les développements procéduraux récents de l’espace judiciaire européen : la naissance d’un ordre processuel interétatique », 2011, pp. 55-94    

    Jeuland Emmanuel. Les développements procéduraux récents de l’espace judiciaire européen : la naissance d’un ordre processuel interétatique. In: Droit international privé : travaux du Comité français de droit international privé, 19e année, 2008-2010. 2011. pp. 55-94.

    Emmanuel Jeuland, « Le droit au juge naturel et l'organisation judiciaire », Revue française d'administration publique , 2008, n° ° 125, pp. 33-42    

    Le droit au juge naturel reste incertain en droit français. Il s’applique essentiellement à la compétence et non à l’organisation judiciaire. Il existe cependant un principe d’égalité devant la justice qui impose de juger deux personnes dans la même situation par la même juridiction. Cela ne va pas jusqu’à les juger par les mêmes chambres. Les règles de distribution des affaires sont le plus souvent objectives mais chaque juridiction a sa propre pratique et le président de juridiction a d’importants pouvoirs. La souplesse du système n’est pas sans risque d’arbitraire (rarissime mais pas impossible) et/ou de privilège pour certaines parties. La nouvelle référence au principe d’impartialité dans les premiers articles du code de l’organisation judiciaire pourrait progressivement conduire à rendre plus transparente la distribution des affaires. L’organisation judiciaire devrait donc davantage prendre en compte les principes fondamentaux sans pour autant perdre de sa souplesse.

    Emmanuel Jeuland, « Des effets en France d'un jugement étranger homologuant une conciliation », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, 2005, n°04, p. 660   

    Emmanuel Jeuland, « Preuve judiciaire et culture française », 2005  

    L’européanisation et la mondialisation des procédures civiles et pénales sont en cours. Le cœur de ce travail est le droit de la p. Or il apparaît que ce droit dépend particulièrement de la culture de chaque pays. Ainsi la réussite de l’harmonisation européenne et mondiale des procédures dépend de la connaissance que l’on peut avoir de l’influence de la culture sur les preuves. Le résultat de cette investigation peut conduire à considérer que l’universalisation n’est pas possible ou souhaitab...

    Emmanuel Jeuland, « Les incertitudes du référé injonction de faire en droit des sociétés », Revue des Sociétés , 2004, n°01, p. 1   

    Emmanuel Jeuland, « L'énigme du lien de droit », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2003, n°03, p. 455     

    Emmanuel Jeuland, « Vers un procès civil universel ? Les règles transnationales de procédure civile de l'american law institute », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, 2002, n°01, p. 240   

    Emmanuel Jeuland, « La saisie européenne de créances bancaires », Recueil Dalloz, 2001, n°26, p. 2106   

    Emmanuel Jeuland, « L'expertise commerciale », Recueil Dalloz, 2000, n°13, p. 209   

    Emmanuel Jeuland, « Le maintien de la qualité de créancier du bénéficiaire substituant d'une promesse unilatérale de vente », Recueil Dalloz, 2000, n°09, p. 195   

    Emmanuel Jeuland, « Proposition de distinction entre la cession de contrat et la substitution de personne », Recueil Dalloz, 1998, n°37, p. 356   

    Emmanuel Jeuland, « Les voies de recours en matière d'injonction de faire », 1992, pp. 179-220    

    Jeuland Emmanuel. Les voies de recours en matière d'injonction de faire. In: Revue juridique de l'Ouest, 1992-2. pp. 179-220.

    Emmanuel Jeuland, Frédérique Ferrand (sous la dir. de). La procédure civile mondiale modélisée, Société de législation comparée, Paris : Société de législation comparée et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2005, pp. 1083-1086    

    Jeuland Emmanuel. Frédérique Ferrand (sous la dir. de). La procédure civile mondiale modélisée. In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 57 N°4,2005. pp. 1083-1086.

  • Emmanuel Jeuland, Towards a New Court Management? General Report, 2018   

    Emmanuel Jeuland, La prise en compte de la notion de qualité dans la mesure de la performance judiciaire.: La qualité : une notion relationnelle, 2015   

    Emmanuel Jeuland, Nouvelles technologies et procès civil Rapport général pour les pays de droit civil Bahia 2007, 2007   

  • Emmanuel Jeuland, Les 150 ans de l’arrêt Blanco sous un angle civiliste et processualiste., 2022     

    Emmanuel Jeuland, L’arrêt Blanco sous l’angle privatiste : une tendance unitariste., 2022   

    Emmanuel Jeuland, Emotion and Judicial Management in Civil Law countries, the French example, 2020   

    Emmanuel Jeuland, Judge and Emotion in Civil Law countries, the French Example, 2020   

    Emmanuel Jeuland, Théories des rapports juridiques., 2020   

    Emmanuel Jeuland, Class Action: Representation or Substitution? The ELI-UNIDROIT Project Example., 2019   

    Emmanuel Jeuland, Ouverture à Foucault et la norme : "pas de publication posthume", 2019   

    Emmanuel Jeuland, La clef de voûte de l’espace judiciaire européen : le règlement n° 655/2014 du 15 mai 2014 créant une procédure d'ordonnance européenne de saisie conservatoire des comptes bancaires (OESC)., 2019   

    Emmanuel Jeuland, Recherche sur une approche juridique des coïncidences à partir d’une vignette d’un album de bande dessinée. , 2018   

    Emmanuel Jeuland, Interversion. Approche fictionnelle de la distinction entre action en représentation et action de substitution., 2018   

    Emmanuel Jeuland, Le juge et l'émotion   

    Emmanuel Jeuland, L’être naturel, une personne morale comme les autres dans le procès civil ?   

    Emmanuel Jeuland, La véraison de l'approche relationiste du droit.   

  • Emmanuel Jeuland, « Hors norme : l'apport de la désobéissance au droit », le 27 juin 2024  

    XVIIE Congrès organisé par l’Association Internationale de Méthodologie Juridique de Genève

    Emmanuel Jeuland, « Jeux et Sport », le 24 juin 2024  

    9e Université d’été de la Faculté de droit de l'Université de Poitiers, organisée sous la direction scientifique de Michel Boudot, Professeur, Institut Jean Carbonnier et Adrien Lauba, MCF, Institut d’Histoire du droit.

    Emmanuel Jeuland, « Abus sexuels dans l'Église : comment rendre justice ? », le 15 mars 2024  

    Colloque organisé par le CMH, Université Clermont Auvergne et l'IUF sous la direction de Sophie Prétot, Pr. de droit privé et sciences criminelles, Evan Raschel, Pr. de droit privé et sciences criminelles et Anne Jacquemet-Gauché, Pr. de droit public

    Emmanuel Jeuland, « Une journée de théorie du droit », le 29 janvier 2024  

    Journée d'études organisée par l'IRJS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    Emmanuel Jeuland, « La place de l’universitaire dans la Cité », le 13 décembre 2023  

    Colloque organisé par Ius & Politia, Fondation de la Conférence des doyens des facultés de droit et science politique, abritée par l’Académie des sciences morales et politiques.

    Emmanuel Jeuland, « L'énigme du gracieux. Quel avenir pour la protection juridictionnelle ? », le 01 décembre 2023  

    Colloque organisé par la Cour de Cassation et l’IRJS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Paris II Panthéon-Assas et le CRJ - Centre de recherche sur la justice

    Emmanuel Jeuland, « Penser le droit des majeurs vulnérables », le 17 novembre 2023  

    Séminaire organisé sous la direction de Sophie Prétot, Florence Bellivier, Emmanuel Jeuland, Xavier Lagarde et Christophe Vernières, en partenariat avec l'IRJS (Institut de recherche juridique de la Sorbonne-Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)

    Emmanuel Jeuland, « Le droit en spectacle », le 20 janvier 2023  

    Cycle de séminaires organisé par l'IRJS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    Emmanuel Jeuland, « Les faits et le droit / Law and Facts », le 23 juin 2022  

    16e Congrès de l’Association internationale de méthodologie juridique (AIMJ) / 16th Conference of the International Association for Legal Methodology (IALM) organisé sous la direction scientifique de Mathieu Devinat, Université de Sherbrooke, Nader Hakim, Université de Bordeaux, Jean-Yves Chérot, Université d’Aix-Marseille et Alexandra Popovici, Université de Sherbrooke

    Emmanuel Jeuland, « La propriété en droit civil : in or out ? », le 10 juin 2022  

    Organisé par le laboratoire D@NTE - Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines/Paris Saclay et le GRDP - Université du Québec à Montréal sous la direction scientifique de Mélanie Clément-Fontaine et Gaële Gidrol-Mistral et avec le soutien de la MSH Paris Saclay

    Emmanuel Jeuland, « Le droit processuel public », le 05 novembre 2021  

    Organisée dans le cadre de l'école doctorale de droit public et fiscal de l'université Paris I, sous la direction scientifique de Valentin Vince et Romain Vincent

    Emmanuel Jeuland, « L'oralité dans le procès administratif », le 24 juin 2021  

    Colloque organisé par le Centre de recherche juridique Pothier (CRJP), Université d’Orléans sous la responsabilité scientifique Florent Blanco, Professeur à l’Université d’Orléans, Directeur du C.R.J. Pothier

    Emmanuel Jeuland, « La jurisprudence en matière sociale », le 10 février 2021  

    Cycle du département de droit social de l’IRJS organisé par Pascal Lokiec & Pierre-Yves Verkindt

    Emmanuel Jeuland, « Vers un renouvellement des catégories en procédure civile ? », le 04 décembre 2020  

    Initialement programmées le 3 avril, les Rencontres de la procédure civile sont organisées par l’IRJS, Paris 1 Panthéon-Sorbonne et la Cour de Cassation.

    Emmanuel Jeuland, « Droit et émotion », le 27 novembre 2020  

    Organisé par l’IRJS, Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l’Ecole de droit de la Sorbonne

    Emmanuel Jeuland, « Émotion et sciences : interactions », le 29 septembre 2020  

    Colloque organisé par l'Institut Fédératif de Recherches "Interactions" de l'Université Côte d'Azur.

    Emmanuel Jeuland, « Narrations de la norme », le 28 novembre 2019  

    Colloque pluridisciplinaire organisé par le Centre de droit privé et de sciences criminelles d’Amiens, avec le concours du Centre de recherches juridiques Pothier.

    Emmanuel Jeuland, « ELI Annual Conference 2019 », le 04 septembre 2019  

    Organized by the European Law Institute, and Tax Panel under the scientific direction of Georges Cavalier, Associate Professor of Law, University of Lyon.

    Emmanuel Jeuland, « S'engager pour les animaux », le 02 avril 2019  

    Organisé par l‘IRJS et l’IHRF-IHMC, Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    Emmanuel Jeuland, « À propos des réformes de la justice civile. Réflexions prospectives et comparatistes sur l'avenir du procès civil », le 21 février 2019  

    Organisé par le Centre de Recherche sur la Justice et le Règlement des Conflits (CRJ) de l'Université Paris 2 Panthéon-Assas en partenariat avec le Département de Recherche "Sorbonne - Justice et Procès" (IRJS) de l'université Paris 1 Sorbonne

    Emmanuel Jeuland, « Regards croisés sur la procédure administrative contentieuse et la procédure civile », le 07 décembre 2018  

    Organisé par la Cour de Cassation, l’IRJS, l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l’ENM

    Emmanuel Jeuland, « Foucault face à la norme », le 15 novembre 2018  

    Le colloque "Foucault face à la norme" s'inscrit dans une série de colloques ambitionnant de questionner un auteur, sa trajectoire de vie autant que son œuvre, sur la question des normes telle qu'elle se pose avec acuité dans nos sociétés contemporaines.

    Emmanuel Jeuland, « Les écoles de pensée en droit », le 11 octobre 2018 

    Emmanuel Jeuland, « European Law Institute 2018 Annual Conference », le 05 septembre 2018  

    Organized by the European Law Institute, and Tax Panel under the scientific direction of Georges Cavalier, Associate Professor of Law, University of Lyon

    Emmanuel Jeuland, « Penser l’eJustice de demain, état des lieux des chantiers de la numérisation de la Justice », le 13 avril 2018  

    Organisé par le Consortium eJustice avec l’Institut de recherche juridique de la Sorbonne et l’ADIJ

    Emmanuel Jeuland, « Réformer la justice civile », le 06 février 2018 

    Emmanuel Jeuland, « La citoyenneté sociale et la dépendance dans une approche relationniste du droit », le 01 février 2018  

    Organisée par le COMPTRASEC

    Emmanuel Jeuland, « Pierre Hébraud, doctrine vivante ? », le 08 décembre 2017 

    Emmanuel Jeuland, « Les instruments procéduraux de régulation des flux », le 01 décembre 2017 

    Emmanuel Jeuland, « Relationist approach in legal theory and philosophy », le 02 octobre 2017  

    By University Paris 1 Pantheon-Sorbonne, Departements of Law and philosophy, coordinated by Jean-François Braunstein and Emmanuel Jeuland

    Emmanuel Jeuland, « Action de groupe/Class action », le 20 septembre 2017  

    Séminaire en anglais organisé par l’IRJS

    Emmanuel Jeuland, « Procédures, majeurs protégés et juge au XXIe siècle », le 16 juin 2017 

    Emmanuel Jeuland, « Justice prédictive : évolution, révolution ? », le 23 mai 2017  

    Colloque organisé à la Cour d'appel de Paris

    Emmanuel Jeuland, « Les États généraux de la recherche sur le Droit et la Justice », le 30 janvier 2017 

    Emmanuel Jeuland, « Barthes face à la Norme : droit, pouvoir, autorité, langages », le 13 octobre 2016  

    Organisé par Jacqueline Guittard, Cerr- Cercll, UPJV, Amiens, et Emeric Nicolas, Ceprisca, UPJV, Amiens

    Emmanuel Jeuland, « Le lien procédural numérique », Rencontres de procédure civile, Cour de cassation 2015, Paris, le 04 décembre 2015   

    Emmanuel Jeuland, « Vivre ensemble juridiquement, voire judiciairement si nécessaire. », Barthes face à la norme, Amiens, le 30 novembre -0001   

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Florian Roger, L'interdépendance entre le ministère de la Justice et les juridictions judiciaires : étude de droit processuel, thèse soutenue en 2023 à Paris 1, membres du jury : Rudy Laher (Rapp.), Liza Veyre (Rapp.), Didier Cholet  

    L’étude a permis de dépasser le constat paradoxal de l’insuffisance chronique de moyens alloués à la justice eu égard aux efforts budgétaires pourtant régulièrement consentis ou affichés. Il s’est agi d’avoir une compréhension différente de la relation entre le ministère de la Justice et les juridictions judiciaires. La relation s’appréhende initialement au regard du principe d’indépendance. Toutefois, l’objet de l’étude a été de démontrer qu’il était possible d’appréhender le principe d’indépendance à l’aune du concept d’interdépendance. Précisément, l’interdépendance entre le rapport d’administration judiciaire d’un côté et le rapport procédural statutaire de l’autre. L’interdépendance révélée a permis de mettre en évidence l’effet relatif de chaque rapport et leur opposabilité mutuelle. Or, l’actuel rapport d’administration judiciaire méconnait à la fois son contenu obligationnel et son opposabilité en ne tenant pas compte du rapport procédural statuaire. Cette méconnaissance se caractérise tant au niveau de l’allocation des ressources allouées aux juridictions judiciaires qu’au niveau de leur répartition et fait obstacle à la bonne exécution du rapport procédural statutaire. Pour dépasser ce modèle, une reconfiguration du rapport d’administration judiciaire s’impose par une mise à distance des pouvoirs afin d’obtenir un rééquilibrage tout en favorisant l’autonomie des acteurs et particulièrement du juge dans les liens procéduraux l’unissant aux parties. En effet, le manque d’autonomie aboutit à une modification de son office. Cela porte atteinte au bon déroulement et dénouement de l’instance. Pour rééquilibrer, il est proposé, à l’instar d’autres auteurs, d’introduire une véritable coordination entre acteurs du rapport. Il s’agit d’une coordination par l’implication. À ce titre, le Conseil supérieur de la magistrature peut avoir un rôle à jouer concernant l’administration des juridictions judiciaires. Ce n’est qu’à cette condition que le rapport d’administration judiciaire sera rééquilibré et permettra au rapport procédural statutaire de s’épanouir.

    Jessica Leblanc, Elaboration d'une théorie relationnelle de la proprété en droit civil québécois , thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Gaële Gidrol-Mistral 

    Rosemonde Culie, Mutations du rituel judiciaire et émotions en droit processuel, thèse en cours depuis 2023 

    Marvin Hulo, La justice hors l'Etat, thèse en cours depuis 2022 

    Étienne Nédellec, Critique de la publicisation du droit processuel civil, thèse soutenue en 2022 à Paris 1, membres du jury : Lucie Mayer (Rapp.), Cécile Chainais (Rapp.), Sylvain Soleil et Xavier Lagarde  

    Constatant la difficulté éprouvée par la doctrine à expliquer techniquement, et donc autrement que par une référence à la politique judiciaire, les jurisprudences et les techniques processuelles dites « managériales », l’étude se propose d'identifier les médiations conceptuelles qui président à un tel mouvement dans le droit processuel. La critique s'entend alors comme la mise au jour de la dimension publicisée des concepts structurants du droit processuel. Par l'étude comparée et historique, et notamment celle des précurseurs allemands et italiens, on est en mesure d’identifier que le droit processuel est un tournant scientifique objectiviste, ayant pour dynamique la prise de distance vis-à-vis des logiques substantielles. Or, l’autonomie du droit processuel revendiquée est à associer à une immersion de l'intérêt public comme nouveau moteur du procès. La première partie de l’étude cherche à en révéler les enjeux et la réalité. La seconde partie de l’étude mobilise la publicisation comme constat permettant au processualiste d’étudier techniquement les jurisprudences dites managériales, et d’identifier les moyens la rendant possible. Par l’étude des arrêts archétypiques que sont Cesarco puis Carteret, et l’étude d’une variété de phénomènes processuels contemporains (loyauté processuelle, proportionnalité procédurale, disparition du principe dispositif...), l’on aperçoit que le droit processuel civil se construit sur la possible négation des intérêts privés, au nom de l’intérêt public. C’est cette possibilité théorique qui rend conceptuellement viable les décisions dites managériales. Elles sont une mobilisation nouvelle de l'intérêt public devant s’imposer dans le procès civil.

    Pierre Gautier, L'égalité des armes en droit processuel, thèse soutenue en 2021 à Paris 1, membres du jury : Anaïs Danet (Rapp.), Rudy Laher (Rapp.), Mathieu Disant  

    Dans son œuvre interprétative de la Convention européenne des droits de l’homme, la Cour de Strasbourg a contribué à l’essor de la notion d’égalité des armes en droit français. Depuis son apparition, l’égalité des armes attire la curiosité mais reste toujours quelque peu mystérieuse. Souvent confondue avec d’autres concepts ou notions, on dénonce régulièrement son ineffectivité sans que l’on ne sache clairement l’identifier. Définie comme « l’obligation d’offrir à chaque partie une possibilité raisonnable de présenter sa cause dans des conditions qui ne la placent pas dans une situation de net désavantage par rapport à son adversaire ». L'égalité des armes est une véritable norme juridique susceptible de recevoir la qualification de principe de droit processuel dont le destinataire est l’État. Imposant un devoir juridique aux pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire d’assurer une égalité relative entre les parties dans le cadre du procès, l’égalité des armes est aussi une norme juridique autonome dont l’effectivité se vérifie en procédures civile, pénale et administrative et dont les manquements sont sanctionnés.

    Catherine Samaha, L'action collective en droit de la consommation à l'aune des systèmes juridiques du droit moderne occidental , thèse en cours depuis 2020 en co-direction avec Catherine Piché 

    Kenneth Emmanuel Kponou, La procédure numérique en procédure civile, thèse en cours depuis 2020 

    Christelle Papineau, Droit et intelligence artificielle : essai pour la reconnaissance du droit computationnel, thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Karim Benyekhlef, membres du jury : Fabrice Defferrard (Rapp.), Yves Poullet (Rapp.), Nicolas W. Vermeys  

    La porosité entre le droit et l’intelligence artificielle a aujourd’hui soixante ans. Cette porosité qui devait, à l’origine, permettre aux informaticiens d’améliorer les performances cognitives de leurs algorithmes, ce, grâce au syllogisme juridique, a très vite suscité, en retour, l’intérêt des juristes pour l’informatique. Ces derniers ont compris qu’ils pouvaient tirer avantage des opportunités offertes par l’automatisation du droit, grâce aux nouvelles technologies. Ainsi, à l’aube de la décennie 2020, le machine learning, l’un des sous champ disciplinaires les plus récents de l’intelligence artificielle, permet autant d’améliorer les modalités d’application des lois et sanctions que de calculer les citoyens (police prédictive, justice prédictive, mais aussi accès au droit et à la justice en ligne). Ce déploiement du machine learning, qui s’opère autant dans les pays common lawyer que dans les pays de tradition civiliste, s’opère surtout dans un contexte d’a-légalité, au préjudice des droits des citoyens calculés. Les juristes nord-américains ont résolu ce défaut d’encadrement législatif en usant de la technique du judge made law. Cette technique, qui présente l’avantage de son adaptabilité, à la fois à chaque situation de vide législatif, mais aussi aux tendances de la société et des époques, sera à nouveau mobilisée, à l’avenir, lorsque les prochains sous champs disciplinaires de l’intelligence artificielle, dont le deep learning, seront déployés. La souplesse du système common lawyer nord américain peut servir de modèle au système français, pour mettre en place un cadre juridique régulant, aujourd’hui, le machine learning et, demain, les prochains sous champs disciplinaires de l’intelligence artificielle. Il convient toutefois d’adapter la dimension casuistique du modèle nord-américain au système français, en proposant d’user des normativités alternatives, et de l’éthique, comme instruments équivalant à la souplesse du judge made law. Cette approche permettrait d’observer les questions de droit qui se posent à chaque progrès technologique et d’envisager des réponses juridiques, dans un contexte enclin à légiférer une fois que l’ensemble des achoppements techniques et des problèmes de droit, que ceux-ci posent, a été saisi. Cette méthode, qui impose d’observer les nouveaux phénomènes technologiques au prisme des normativités alternatives avant de légiférer, devrait permettre d’orienter et d’influencer le travail de légistique du législateur français pour améliorer l’effectivité du droit du numérique quant à la protection des personnes calculées par des algorithmes, déployés autant par les administrations que par les sociétés de type legaltech.

    Sarah Bekhiti, L'erreur matérielle rectifiable en droit processuel, thèse en cours depuis 2019 

    Clemence Abitbol, Jugement pilote et contentieux de masse en procédure civile, thèse en cours depuis 2019 

    Adele Gris, La justice sans juge en droit du travail, thèse en cours depuis 2019 

    Maxime Mfabo takendo, Les nouvelles personnes non-humaines en droit processuel, thèse en cours depuis 2019 

    Sarah Elkaim Behar, Le droit processuel des mineurs, thèse soutenue en 2018 à Paris 1, membres du jury : Raphaële Parizot (Rapp.), Vincent Égéa (Rapp.), Martine de Maximy  

    Le droit processuel en tant que matière, n'est consacré pour les mineurs qu'en procédure pénale. Pourtant, offrant un terrain des plus propices à l'exercice de la comparaison processuelle, de nombreuses normes régissent tant les procédures administratives que les procédures civiles relatives aux mineurs. Plus encore, le domaine des mineurs est celui où la concomitance de ces procédures est envisageable, envisagée et même courante. Cette coexistence, appelle en premier lieu l'examen de l'articulation de l'ensemble de ces procédures et de ses acteurs. Dans un second temps, elle devrait à elle seule plaider en la faveur d'une reconnaissance d'un droit processuel spécial des mineurs (unifié et à codification unique), propre à garantir la protection de leurs droits tant substantiels que processuels.

    Victor Stéphane Essaga, Les sources du droit des hydrocarbures en Afrique, thèse soutenue en 2018 à Paris 1, membres du jury : Martin Ndendé (Rapp.), Mostefa Maouene (Rapp.), Laurent Vidal  

    La lex petrolea est l’ensemble des règles constituées au fil du temps par les acteurs impliqués dans l’exploration, le développement et l’exploitation des hydrocarbures. Consignée et régulièrement actualisée par la doctrine anglo-saxonne, elle forme le point d’Archimède à partir duquel les travaux universitaires déclinent ce qui devrait être considéré comme le droit des hydrocarbures. Toutefois, présentée comme une déclinaison de la lex mercatoria, ou ensemble des règles des marchands constituées de façon coutumière, la lex petrolea ne semble pas épuiser les caractéristiques véritables du droit des hydrocarbures, notamment en Afrique. Elle se décline davantage comme un ensemble de normes de sources plurielles (arbitrales,contractuelles, législatives), sans cohérence d’ensemble et surtout sans singularisation du rôle des acteurs qui ont pourtant des statuts juridiques et économiques différents. Les États, d’une part, sont certes mus par des intérêts patrimoniaux légitimes, mais aussi par des intérêts géoéconomiques, voire politiques. Les investisseurs énergétiques, d’autre part, sont exclusivement motivés par le gain du lucre, et cette relation génère un droit des hydrocarbures conséquent. Afin de renouveler la doctrine juridique relative à cette activité, il est proposé une approche nouvelle basée sur les théories respectives et complémentaires du monisme juridique, d’une part, et du relationnisme juridique, d’autre part. Les normes structurant la lex petrolea ne deviennent un droit des hydrocarbures que par la co-conception, l’application et la validation de celles-ci par l’État, en relation avec les investisseurs privés étrangers. Ces normes juridiques, aussitôt établies, sont plus ou moins appliquées, immergées qu’elles sont au sein de la relation particulière nouée entre les États et leurs cocontractants. Le lien contractuel débouche sur une relation juridique plus vaste, structurée autour de normes écrites, de pratiques des acteurs et tout simplement d’une relation génératrice d’un droit des hydrocarbures supérieur aux normes écrites identifiables. L’intervention systématique d’un tiers, soit l’administration sur plusieurs formes dans l’exécution des obligations des parties, soit l’arbitre en cas de contentieux, permet la construction, l’entretien et le maintien durable des relations juridiques entre les parties. Celles-ci aménagent ainsi un cadre symbolique de leurs relations, sous l’emprise et la maîtrise totale de l’État, en tant que propriétaire des ressources extractives. C’est ce que nous avons appelé, en conclusion de l’étude, le monisme relationniste du droit des hydrocarbures africain.

    Antoine Guilmain, Le principe de proportionnalité à l'aune des technologies de l'information : pour une modernisation en modération de la procédure civile, thèse soutenue en 2018 à Paris 1 en co-direction avec Karim Benyekhlef, membres du jury : Cécile Chainais (Rapp.), Arthur Oulaï (Rapp.), Catherine Piché et Bruno Dondero  

    Depuis le 1er janvier 2016, un nouveau Code de procédure civile est entré en vigueur pour faire passer la justice civile québécoise au XXIe siècle. Bien plus qu’une simple réforme, c’est une « nouvelle culture judiciaire » qui est encouragée, assurant des solutions adaptées aux besoins des justiciables. Dans cette perspective, il convient désormais, selon la lettre du Code, de «privilégier l’utilisation de tout moyen technologique approprié», c’est-à-dire satisfaisant au principe de proportionnalité. Une telle proposition, anodine de prime abord, est en réalité assez inédite : un principe relativement ancien – la proportionnalité procédurale – vient réguler un objet nouveau – les technologies de l’information. La présente thèse vise en ce sens à identifier toutes les ramifications et implications d’une telle approche, et ce, en deux temps successifs. Dans un premier temps, nous délimiterons la notion juridique de proportionnalité procédurale, qui a été relativement peu étudiée jusqu’à présent. Quant à ses origines, le principe de proportionnalité remonte à des millénaires avant notre ère, et n’a cessé de gagner de l’importance dans de nombreux domaines de droit : c’est donc l’histoire d’un «succès en puissance». Néanmoins, ce n’est qu’au milieu du XXe siècle, dans un contexte de crise de la justice civile et sous l’influence des théories utilitaristes, que la proportionnalité s’est développée en procédure civile (d’abord aux États-Unis, puis en Angleterre, pour ensuite percoler dans plusieurs autres juridictions). Ainsi, au Québec, la proportionnalité est aujourd’hui érigée en principe directeur de la procédure civile, qui porterait un véritable «effet système». Cette réussite n’est toutefois pas unanime puisque d’autres pays civilistes, dont la France au premier plan, relèguent la proportionnalité à l’état de simple concept, à la croisée de nouveaux principes managériaux (qualité, efficacité, célérité, etc.). Dans un deuxième temps, nous dégagerons l’action technologique que peut jouer le principe de proportionnalité procédurale. Selon nous, la nouvelle «procédure technologique», fondée sur la transmission technologique des actes et les technologies audiovisuelles, est insuffisante à elle seule : il s’agit d’un amas de règles techniques, sans cohérence, sans cohésion, trop mécaniques. Le principe de proportionnalité, appliquée aux moyens technologiques, apparaît alors comme une piste intéressante pour unifier et humaniser cette procédure technologique. Concrètement, le tribunal devrait autoriser, refuser ou ordonner le recours aux moyens technologiques selon une appréciation in concreto et in globo des intérêts en jeu. Par exemple, dans le cas d’un litige complexe, un témoignage à distance du témoin principal par Skype qui vivrait à côté du Palais de justice, devrait être refusé, car manifestement disproportionné. On voit alors poindre un sous-principe émergent de «proportionnalité technologique» qui aurait sa propre définition, son propre test, ses propres finalités. Plus avant, le juge devrait désormais assumer un nouvel office par rapport aux technologies de l’information, notamment en faisant des choix technologiques, en assurant une forme de Technology Assessment. Au bout du compte, une telle approche, qui se développe dans le contexte québécois, offre un discours assez inédit sur la technique en procédure civile : la proportionnalité n’est ni reniée (passé, tradition, juridico), les technologies ne sont ni rejetées (avenir, innovation, technico), l’un et l’autre doivent être indissociables. C’est donc un message en trois mots que porte la présente thèse : modernisation en modération.

    Liza Veyre, La notion de partie en procédure civile, thèse soutenue en 2016 à Paris 1, membres du jury : Yves-Marie Serinet (Rapp.), Soraya Amrani-Mekki (Rapp.), Pierre-Yves Verkindt  

    La notion de partie comportant de nombreuses incertitudes, tant théoriques que pratiques, l'objet de cette thèse est de proposer une approche renouvelée de cette notion, en ne recherchant pas seulement quels sont les critères de détermination de la qualité de partie mais aussi quelles sont les personnes ayant vocation à disposer de cette qualité procédurale, car beaucoup de problèmes entourant cette notion nécessitent de pouvoir répondre à cette dernière interrogation. Il est ressorti de cette étude que le respect du principe selon lequel nul ne peut être jugé sans avoir été mis en mesure de se défendre impose que toute personne susceptible d'être jugée ait la qualité de partie, et que, sauf exceptions, le respect du devoir de non-immixtion dans les affaires d'autrui et de l'objectif de bonne administration de la justice implique de ne pas octroyer la qualité de partie à d'autres personnes que celles susceptibles d'être jugées. Dès lors, nous avons pu vérifier si les personnes étant parties ou tiers étaient légitimes à l'être et proposer, lorsque tel n'était pas le cas, des solutions pour y remédier. En outre, en analysant à la lumière de l'approche centrée sur la vocation à être partie les divers cas posant des difficultés de qualification procédurale, nous avons pu démontrer que les catégories de tiers et de parties ne nécessitent pas d'être complétées de classifications intermédiaires. En revanche, étudier isolément chaque situation à l'aune de cette nouvelle approche a permis de faire en sorte, pour tous ces cas jusqu'alors incertains, que chaque personne dispose de la qualité procédurale et des prérogatives auxquelles elle pouvait légitimement prétendre.

    Ernest Tonawa Akuesson, Les exceptions de procédure dans le procès civil, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de Joseph Djogbenou, membres du jury : Roch C. Gnahoui David (Rapp.), Mélina Douchy-Oudot (Rapp.)  

    La fausse qualification de «moyen de défense» attribuée par tradition à l'exception de procédure a conduit le législateur à la soumettre à un régime totalement incohérent et inadapté. L'illustration en est donné par l'échec constaté de l'exclusivité de compétence attribuée au juge de la mise état sur les exceptions de procédure, échec se matérialisant par les nombreuses dérogations que ne cesse d'apporter la jurisprudence à leur régime. Elle se traduit aussi par la quasi-impossibilité pour le demandeur à l'action principale de s'en prévaloir, ce en totale contradiction avec l'esprit des textes. Cette incohérence est illustrée enfin par les confusions opportunistes entre exception de procédure, fin de non-recevoir, incident et défense au fond. L'exception de procédure n'est pas un moyen de défense mais une demande incidente relative à la marche de la procédure qui en termes d'ordre logique doit être examinée par préalable au fond. Elle n'intéresse donc que les rapports procéduraux c'est-à-dire l'instance dont l'ouverture et la conduite aux termes des articles 1 et 2 du Code de procédure civile appartiennent aux parties. La classification et le régime des exceptions de procédure doivent en tenir compte. Il faut donc distinguer les exceptions de procédure opposées à l'ouverture de l'instance de celles qui sont opposées à sa continuation. Seules les premières doivent relever de la compétence exclusive du juge de la mise en état de qui on doit réussir à faire un véritable juge de l'introduction de l'instance. Les exceptions de procédure opposées à la continuation, par contre, doivent pouvoir être proposées au fur et à mesure de leur survenance ou de leur révélation sauf la possibilité pour le juge de les écarter ou de prononcer des condamnations pécuniaires à l'encontre de la partie qui se serait abstenue dans une intention dilatoire ou abusive de les soulever plus tôt.

    Chiara Saracino, Les modes alternatifs de règlement des conflits au service d'une justice respectueuse du droit au proècs équitable, étude comparé de droit franco-italien., thèse en cours depuis 2015 

    Eyitayo Sanny, Les garanties procédurales devant les juridictions communautaires, perspectives de droit comparé CCJA-CEDH., thèse en cours depuis 2015 

    Marie Gandois, La question prioritaire de constitutionalité devant la Cour de cassation, vers une cour suprème ?, thèse en cours depuis 2014 

    Han Han, De la preuve divine à la preuve scientifiques. Etude comparée de l'évolution de la preuve judiciaire entre droit chinois et droit français., thèse en cours depuis 2014 

    Jose Lebughe mangai, Réflexions critiques sur l'autorité externe de la chose jugée en droit processuel., thèse en cours depuis 2013 

    Claire Quétand-Finet, Les présomptions en droit privé, thèse soutenue en 2012 à Paris 1  

    L'actuelle définition de la notion de présomption, située à l'article 1349 du Code civil, ne donne pas satisfaction. En effet, celle-ci échoue dans sa tentative de distinction du mécanisme présomptif. Autrement dit, elle n'est pas discriminante. Des concepts juridiques variés peuvent lui correspondre, sans pour autant relever des présomptions. Cette défaillance est source d'ambiguïté et de confusion: le terme présomption est parfois employé à mauvais escient, les textes légaux relatifs aux régimes des présomptions présentent d'importantes lacunes, les nouvelles présomptions légales sont dépourvues de toute portée pratique faute de respecter les critères constitutifs du mécanisme. Un travail de recherche paraît donc nécessaire afin de renouveler la définition des présomptions en découvrant des éléments théoriques susceptibles de lui conférer la fonction discriminante qui lui fait actuellement défaut. Ainsi complété par des critères nouveaux, le texte devient un outil efficace permettant l'amélioration du droit positif. Plus précisément, il est possible, à la lumière de la nouvelle définition, de pointer les véritables lacunes des dispositions tant générales que spéciales relatives aux présomptions et d'en proposer une réécriture.

    Grégory Doranges, Le jugement indemnitaire, thèse soutenue en 2012 à Paris 1  

    La réparation du préjudice par allocation de dommages-intérêts est méconnue du droit processuel de la responsabilité civile. Deux principales raisons peuvent être avancées: la méconnaissance de la décision de justice allouant des dommages-intérêts et le manque d'intérêt accordé au titulaire de la créance indemnitaire. Un tel constat invite à s'interroger sur le jugement indemnitaire à travers sa nature et son exécution. D'une part, le jugement indemnitaire doit être analysé comme un jugement autonome en raison de ses nombreuses spécificités. Tout d'abord, il s'agit d'un jugement déclarativo-constitutif où se croisent des liens de droit, notamment le lien de réparation, et des liens en droit, notamment le lien de causalité. Ensuite, l'élaboration du jugement indemnitaire fait intervenir une opération qui lui est propre: l'évaluation du préjudice. D'autre part, l'exécution du jugement indemnitaire doit être analysée comme une phase spécifique. Tout d'abord, cette phase du procès en responsabilité civile est régie non seulement par les principes fondamentaux de droit commun mais également par des principes qui lui sont propres. Ensuite, il est possible d'avoir recours à des garants indemnitaires voire à la solidarité nationale en vue du recouvrement des dommages-intérêts. La finalité du jugement indemnitaire à savoir la réparation effective du préjudice de la victime ne peut être atteinte que si le droit de la responsabilité civile est renforcé dans ses aspects substantiels et processuels.

    Pauline Ehrhart, Droit processuel international de régulation , thèse en cours depuis 2010 

    Bruno Traesch, Online dispute resolution , thèse soutenue en 2009 à Paris 1  

    L'hypothèse de l'existence de quatre changements d'échelle (spatiale, temporelle, des coûts et dans le traitement de l'information) en ODR (Online Dispute Resolution) s'inspire de la thèse principale du professeur canadien Marshall Mc Luhan selon laquelle, "le message d'un médium ou d'une technologie, c'est le changement d'échelle, de rythme ou de modèle qu'il provoque dans les affaires humaines". On constate en pratique, une transnationalité renforcée, caractérisée par une nouvelle mobilité internationale, qu'illustre par exemple la délocalisation de certaines procédures extrajudiciaires nationales auprès de centres de médiation et d'arbitrage situés à l'étranger. On relève également la nouvelle célérité de certaines procédures rythmées par le temps électronique des communications. Par ailleurs, les technologies de l'information ont débouché dans certains secteurs sur une massification du nombre de différends et sur la création de centres ODR à grande échelle à même de résoudre ces nombreux différends, notamment grâce à l'apparition de l'automatisation informatique dans le règlement des différends. Les effets des quatre changements d'échelle principaux se manifestent aussi bien sur le plan des principes, que sur celui des règles en ODR, ce qui démontre que ces changements d'échelle sont la caractéristique des procédures en ligne. Les ODR sont des ADR qui ont opéré les quatre changements d'échelle principaux des technologies de l'information. L'étude des ODR est ainsi un exercice d'interdisciplinarité et d'approche comparative et culturelle transnationale.

    Marko Jovanovic, L'application du droit judiciaire intracommunautaire aux pays de l'ex-Yougoslavie., thèse en cours depuis 2008 

    David Chekroun, L'imperium de l'arbitre, thèse soutenue en 2008 à Paris 1  

    Il est enseigné que le juge étatique, dispose de la jurisdiction, le pouvoir de dire le droit, et de l'imperium, le pouvoir de commandement. A l'inverse, on indique que l'arbitre, juge privé est dépourvu de l'imperium car il ne peut faire appel à la force publique pour contraindre les litigeants. Cependant, l'idée selon laquelle l'arbitre ne dispose pas de l'imperium doit être nuancée car l'imperium s'entend de plusieurs déclinaisons: imperium mixtum, imperium merum et imperium summum. Exprimant la contrainte exercée par un organe de contrainte, l'imperium summum est un instrument de la souveraineté territoriale de l'Etat. L'imperium merum est le pouvoir le plus absolu à la disposition du juge étatique. En revanche, l'imperium mixtum qui exprime l'injonction intellectuelle ne suppose aucun pouvoir de contrainte matérielle. Cette dernière parcelle d'imperium n'est pas un monopole d'Etat et peut revenir dans une certaine mesure à l'arbitre. L'opération par laquelle l'arbitre se trouve doté de cette parcelle d'imperium procède d'une articulation entre l'autorisation implicite des parties et la reconnaissance expresse des Etats. Ainsi, issu concurremment d’une autorisation implicite des parties et d’une reconnaissance expresse des Etats intéressés, l’imperium de l’arbitre est l’ensemble des pouvoirs d’injonction et de commandement aux fins de réaliser son oeuvre de justice et de préparer l’exécution de la contestation qu’il tranche, dans la limite du recours et de l’exercice de la force publique et des moyens coercitifs exercés par les organes des Etats.

    Solen Remy-Gandon, La responsabilité complexe résultant de l'exercice pluridisciplinaire de la médecine , thèse soutenue en 2006 à Paris 1  

    L'évolution de la société se traduit par le développement d'opérations juridiques complexes au sein desquelles s'articulent avec cohérence accords et contrats pour réaliser une opération unique. Le domaine médical est révélateur de ces mécanismes. Les progrès des techniques scientifiques et médicales conjugués à l'évolution des dispositifs législatifs ont entraîné une modification de la pratique médicale avec le développement d'un exercice pluridisciplinaire, le patient étant pris en charge collectivement par une équipe, un service ou un réseau de soins. Il résulte cependant de la. Pratique que la multiplication des intervenants, tout en augmentant la qualité de la prise en charge,. Augmente également les risques de dysfonctionnements au sein des structures. Or, l'application des principes de responsabilité se heurte à la complexité des situations et à la volonté d'indemniser les victimes, entraînant une dénaturation du concept même de responsabilité. Il convient donc de déterminer clairement les obligations résultant d'une pratique pluridisciplinaire, en termes d'organisation et de communication, par l'instauration de normes imposées à l'ensemble des professionnels et des établissements de santé. De l'instauration de ces obligations résulte une responsabilité structurelle qui ne laissera dès lors subsister que les cas dans lesquels une responsabilité individuelle peut être reconnue par la reconnaissance des compétences et de l'indépendance de chacun. La complexité des situations oblige à repenser les mécanismes de réparation des dommages médicaux en évitant une dilution de la responsabilité.

    Laurent Dargent, Les mesures d'administration judiciaire. Etude de droit processuel., thèse en cours depuis 2005 

    Vanessa Abballe bolore, Exemplarité et comparabilité des espaces judiciaires intégrés américain et européen., thèse en cours depuis 2005 

    Geneviève-Hortense Ngo Makanda, Les garanties contractuelles camerounaises au regard du droit français, thèse soutenue en 2004 à Perpignan en co-direction avec François-Paul Blanc  

    L'obligation souffre de l'inexécution en droit camerounais. Les techniques prévues pour l'assurer ne sont-elles pas fiables ? Avec un système bancaire défaillant, la crise économique et surtout l'absence de formation dans la pratique des affaires ; la créance est en péril. Le sujet " les garanties de credit en droit camerounais au regard du droit français " est une étude critique de l'application des garanties d'exécution. Face à un terrain sociologique qui lui résiste, l'hypothèque est quasiment impossible à réaliser. Le cautionnement, avec son vice congénital l'accessoire, fait partie du jeu de " ping-pong " où la caution et le débiteur se rejettent mutuellement les responsabilités. Le débiteur créant parfois sa propre insolvabilité pour demander au créancier d'actionner la caution qui à son tour dit ignorer la dette compte tenu du fait qu'il n'a bénéficié d'aucune rentrée dans son patrimoine, du moins, dans l'optique du cautionnement OHADA essentiellement civil. C'est dire que, malgré la nouvelle législation intervenue depuis 6 ans en matière de sûretés, droit communautaire africain qui imposait le repli du législateur interne, l'examen de ce domaine fait encore apparaître des insuffisances. La thèse que nous soutenons a pour but de présenter les difficultés de la règle de droit écrit dans un contexte où survit la coutume et des pratiques qui conduisent à son déficit. Nous souhaitons de nouvelles figures d'Autorité et la vulgarisation pour que le droit retrouve sa place.

  • Benjamin Jeudi, Les délais supplémentaires de paiement ayant pour objet de remédier aux difficultés financières des entreprises., thèse soutenue en 2022 à Paris 12 sous la direction de Bénédicte François et Jacques Moury, membres du jury : Hervé Le Nabasque (Rapp.), Marie-Laure Coquelet (Rapp.), Stéphane Piédelièvre  

    En droit positif français, il existe un nombre important de délais permettant aux entreprises individuelles ou en sociétés de différer l’exécution des obligations de paiement qu’elles ont à l’égard de leurs créanciers afin de les aider à remédier à une situation financière dégradée. Ces délais, il est possible de les qualifier de délais supplémentaires de paiement par opposition au délai initial de paiement. Ils sont depuis toujours, avec la remise de dette, un mécanisme de restructuration essentiel au service du sauvetage des entreprises en difficulté.On soulignera d’ailleurs, concernant cette utilité, que l’actualité, marquée par la crise sanitaire récente et la crise économique persistante, leur réserve encore malheureusement un très bel avenir. Lorsque l’on s’intéresse aux spécificités de ces délais, il est possible de constater en pratique que chaque catégorie de délai fait l’objet de critères d’octroi qui lui sont propres et génère des effets bien spécifiques qui ne transparaissent cependant pas toujours distinctement.Dans ce contexte, nous nous retrouvons donc en présence d’un droit indispensable, mais relativement éclaté. En effet, ce « droit des délais supplémentaires de paiement » n’est pas d’une approche évidente pour les entreprises et les praticiens qui ont souvent du mal à trouver rapidement des réponses à des questions en apparence relativement simples, à savoir,notamment : Quel est le type de délai le plus adapté à l’intensité de la difficulté financière rencontrée ? Le comportement des mandataires sociaux et plus particulièrement leur bonne ou mauvaise foi est-il pris en compte dans le processus d’octroi du délai ? Le délai choisi permettra-t-il de suspendre une procédure civile d’exécution ? Le laps de temps supplémentaire accordé à l’entreprise par le biais du délai, pour exécuter son obligation de paiement, générera-t-il des intérêts de retard ? Le dirigeant, garant de l’entreprise, pourra-t-il se prévaloir du délai accordé ou sera-t-il susceptible, à l’inverse, d’être actionné à titre de caution ? Partant de ce constat et de ces multiples interrogations pratiques, l’objectif assigné à travers les développements de cette thèse aura été, d’une part, de déterminer et d’éclaircir, de la façon la plus précise et exhaustive possible pour chaque grande famille de délais, leurs critères d’octroi, et d’autre part, de faire ressortir distinctement les effets de ces délais sur le schéma d’exécution de l’obligation de paiement, mais également plus concrètement, sur les parties et les tiers au rapport d’obligation.

    Silvio Antonio Marques, La coopération juridique franco-brésilienne, thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Loïc Cadiet, membres du jury : Antônio do Passo Cabral (Rapp.), Michel Massé (Rapp.), Teresa Arruda Alvim Wambier  

    Depuis la fin du XXème siècle, le nombre d'enquêtes et de procédures judiciaires civiles et criminelles internationales a considérablement augmenté à cause de la mondialisation de l'économie et de la facilité de transport de personnes et de biens. Toutefois, les normes de coopération juridique internationale, y compris celles existantes entre la France et le Brésil, n'ont pas accompagné cette évolution. En réalité, l'assistance juridique internationale a toujours faiblement fonctionné à cause, notamment, de la défense rigoureuse de la souveraineté étatique, de l'absence de confiance mutuelle et de coordination entre les pays. La distribution de pouvoirs dans la communauté internationale est faite horizontalement, de sorte que les normes d'assistance entre les États sont marquées par la décentralisation et le particularisme. Dans la plupart des régions du monde, l'accomplissement des demandes d'entraide judiciaire est lent et bureaucratisé, en dépit de la signature de nombreux traités bilatéraux et de conventions régionales et mondiales. L'extradition est encore réalisée presque selon la même formule inventée par les égyptiens et les hittites en 1280 av. J.-C .. La commission rogatoire, dont les racines se retrouvent dans les systèmes de la litterœ publicœ romaine et de la lettre de pareatis française, est encore le principal outil d'entraide civile et pénale. Quelques normes qui peuvent être classées comme de première génération prévoient encore l'utilisation de la voie diplomatique indirecte. Les règles de deuxième génération, créées, notamment, à partir de la fin du XXème siècle, ont amélioré la transmission de demandes, à travers les autorités centrales, mais ne résolvent pas tous les problèmes. En fait, seules les normes de l'Union européenne sont véritablement de troisième génération, parce qu'elles privilégient l'envoi direct de demandes d'entraide civile et pénale, la rapide exécution du mandat d'arrêt européen et l'accomplissement d'une grande quantité de jugements civils sans exequatur ou autre procédure intermédiaire. Les normes de coopération juridique franco-brésiliennes, qui découlent des conventions signées en 1996, sont aujourd'hui dépassées et anachroniques. Les règles de droit interne des deux pays qui visent l'assistance internationale sont franchement plus généreuses et plus efficaces que les règles d'origine conventionnelle. L'élaboration de nouvelles conventions surgit ainsi comme une solution envisageable, malgré les énormes défis politiques et juridiques. Évidemment, les conventions éventuellement parrainées par les Nations Unies ou par la Conférence de La Haye qui traitent de la coopération juridique directe semblent plus appropriées à une résolution plus ample des principales questions. Mais rien n'empêche la conclusion de textes régionaux, inter-régionaux ou même bilatéraux, mais leur étendue serait plus restreinte.

    Yacouba Togola, La motivation des décisions de justice pénales, thèse soutenue en 2016 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Eric Hirsoux, membres du jury : Emmanuel Dreyer (Rapp.), Morgane Daury-Fauveau (Rapp.), Haritini Matsopoulou  

    Qu’évoque la motivation ? Comment le droit répressif appréhende-t-il la motivation des décisions de justice ? Le concept de motivation renvoie à plusieurs aspects qui changent son sens suivant le rôle assigné à la fonction juridictionnelle. S’il est compréhensible qu'une seule et unique approche ne s'impose pas, la motivation doit être reconsidérée.Elle est en effet généralement perçue comme un instrument contentieux, l’objectif étant de limiter l’arbitraire du juge. A cette fin, elle appelle un ensemble de règles devant s’imposer au juge. L'examen de ces règles dans le domaine du droit répressif aboutit à un résultat peu satisfaisant. Si la motivation est imposée au juge dans certains cas, elle est en revanche écartée dans d’autres, sans qu’on puisse imposer un critère unique légitimant une telle distinction. La nature objective de son contenu est marquée par des lacunes qui alimentent l’approche subjective de la motivation. C'est lorsqu'il est question de méthode que les contournements sont les plus visibles : la motivation à phrase unique, le copier-coller ou encore la pratique de la motivation pré-rédigée. Au demeurant, le contrôle de la motivation, fut-il exercé par le juge européen, laisse au juge répressif une marge d'appréciation, voire parfois une totale liberté. Du droit de la motivation des décisions pénales, le résultat est finalement contrasté.Ne faut-il pas alors aller plus loin et dépasser cette approche contentieuse de la motivation des décisions pénales ? La réponse est évidemment positive. Pour mieux préserver les intérêts du justiciable, la motivation doit se transformer. Cette transformation se marque par un rapprochement de plus en plus fort entre la motivation et les droits fondamentaux du justiciable. La motivation se révèle en effet être la condition de l'exercice des droits de la défense, en même temps qu’elle s’intègre dans le concept plus large du droit au procès équitable. Dans la dynamique de cette évolution, la motivation -en vue de la compréhension et de l’acceptation de la décision par le justiciable- doit occuper une place centrale. Cela implique d'entrevoir, au-delà des règles imposées au juge de motiver la décision, certaines améliorations afin de parvenir à la reconnaissance d’un véritable droit du justiciable à la motivation de la décision, de sa décision.

  • Ralph Apavou, Les modes alternatifs de résolution des conflits en droit patrimonial de la famille. Contribution à la théorie générale des modes alternatifs de règlement des conflits, thèse soutenue en 2023 à Limoges sous la direction de Gulsen Yildirim et Bernard Vareille, membres du jury : Hervé Lécuyer (Rapp.), Marc Nicod    

    En droit patrimonial de la famille, la pertinence particulière des modes alternatifs de résolution des conflits tient à la singularité du contentieux. Celui-ci prend racine dans un conflit de rupture, trop empreint d’émotions intimes, très souvent irrationnel. Or, non sans paradoxe, tout en suscitant des conflits techniques complexes de qualification, de liquidation et de partage, la matière connaît déjà une tradition de l’amiable, sous l’égide du notaire. L’exercice trouve tout de même ses limites avec la persistance d’un ordre public fort en droit patrimonial de la famille.Tout donne à penser que, modernisé, apparié aux phénomènes de contractualisation et de déjudiciarisation, cet ordre public peut profiter aux modes alternatifs de résolution des conflits. Somme toute, parce que le droit patrimonial de la famille mobilise l’ensemble des branches du droit civil ainsi que le droit fiscal et le droit international privé, le bilan d’une étude sur ce sujet dépasse son cadre.En droit patrimonial de la famille, une acclimatation des modes alternatifs de résolution des conflits est nécessaire pour prendre en compte les spécificités de la matière et de son contentieux. Cela passe notamment par la présence d’un juge, promoteur et régulateur des modes alternatifs de résolution des conflits, un usage novateur de ces dernier et la professionnalisation de leurs acteurs.L’éparpillement des règles, les réticences que suscitent les modes alternatifs de résolution des conflits, ainsi que l’absence d’un droit commun de l’homologation, freinent le changement des mentalités prôné par le législateur. Pourtant, l’orientation vers une « justice plurielle » impose de renouveler la conception de la justice familiale, de l’office du juge, ainsi que de la relation à la norme. De la confrontation des modes alternatifs de résolution des conflits au droit patrimonial de la famille, apparaît qu’il est pressant de promouvoir un droit commun des modes alternatifs de résolution des conflits, édifié sur une théorie générale, et d’en organiser la réécriture avant codification.

    Kévin Castanier, Le syllogisme judiciaire, thèse soutenue en 2021 à Rennes 1 sous la direction de Richard Desgorces, membres du jury : François Chénedé (Rapp.), Muriel Fabre-Magnan et Marie-Laure Delfosse  

    Le syllogisme judiciaire est un raisonnement défini par Aristote. Il consiste en une activité de l’esprit permettant de déduire une conclusion d’une proposition générale en vertu de laquelle est subsumée une proposition particulière. En se basant sur cette définition et les écrits de Montesquieu, les révolutionnaires ont fait du juge la bouche de la loi. En obligeant les juges à respecter le syllogisme judiciaire et en leur refusant l’interprétation de la règle de droit – la majeure –, les révolutionnaires avaient pour ambition de réduire le libre arbitre du juge.Si les avantages du syllogisme judiciaire sont reconnus par la doctrine, sa légitimité a été mise en cause. En effet, le syllogisme judiciaire ne refléterait pas le cheminement intellectuel réel des juges. Le raisonnement judiciaire ne peut se résumer à une équation mathématique.De fait, juger est un art. Le juge ne pourrait se contenter de la loi et du syllogisme judiciaire : il devrait prendre en compte les conséquences de sa décision. C’est pourquoi la Cour de cassation semble passer d’un contrôle de légalité à un contrôle de proportionnalité in concreto. Serait-ce le retour de l’équité ?Cette thèse envisage ainsi une adaptation du syllogisme judiciaire à la réalité contemporaine – contrôle de proportionnalité in concreto et la justice prédictive – en faisant intervenir des éléments de droit comparé. De fait, en prenant en compte les faiblesses du syllogisme judiciaire, il serait alors possible de maintenir le raisonnement syllogistique et le syllogisme judiciaire exposé dans la décision de justice tout en les adaptant.

    Nathalie De Bremaeker, L'identité de la personne humaine au croisement du droit et de la psychanalyse, thèse soutenue en 2021 à Perpignan sous la direction de Mathieu Doat, membres du jury : Marc Pichard (Rapp.), Vanessa Valette et Vincent Aubelle  

    L’identité, l’identité de soi, qui je suis moi, voilà un bien profond mystère. Pourtant rien de plus courant que de décliner notre identité juridique, mais rien de plus difficile que de la saisir, car autour d’elle gravite une constellation de termes, de concepts, plus ou moins équivalents en langage ordinaire. Depuis plusieurs années, l’identité est très présente dans les discours politiques, juridiques et scientifiques. Malgré cette reconnaissance, nous percevons un embarras et un malaise profond. Aujourd’hui, l’abondance des recherches sur l’identité a mis en lumière un terrain miné, la cartographie de nos identités s’est complexifiée. Elles prennent en compte les fluctuations de notre psychisme, le brouillage des sexes par le genre, et quantité d’évolutions qui transforment sensiblement la société et les individus qui la composent. La connaissance sur l’identité humaine se dérobe aux juristes qui ont perdu leurs repères. Ils perçoivent l’importance symbolique de leurs catégories juridiques, le caractère délirant de certaines dispositions, mais aussi les points aveugles des discours, qui sont les traces d’un refoulement plus profond. Il convenait de montrer que l’identité juridique n’est pas seulement la résultante d’enregistrements administratifs, mais qu’elle est fabriquée par des montages juridiques et par un jeu de représentation plus ou moins fantasmées. Croisant l’analyse juridique au savoir produit par la psychanalyse, nous avons essayé de comprendre dans quelle économie libidinale, se produit de l’identité juridique.

    Nicolas Couturier, La protection des intérêts respectifs du créancier et du débiteur dans la saisie en compte bancaire. Etude en droit français, allemand, anglais et européen, thèse soutenue en 2020 à Lyon sous la direction de Frédérique Ferrand, membres du jury : Beate Gsell (Rapp.), Philippe Hoonakker, Cyril Nourissat et Michaël Haravon    

    L’exécution forcée est une pierre essentielle à l’effectivité d’un système juridique. Ce constat, conjugué à l’omniprésence du compte bancaire dans les différents patrimoines a motivé cette étude sur l’état de la saisie en compte bancaire dans trois principaux modèles juridiques européens : la France, l’Allemagne et l’Angleterre. Un amalgame de convergences et de spécificités nationales en est ressorti, articulé autour d’une balance abstraite pesant les intérêts respectifs du créancier et du débiteur. A la confrontation entre droit à l’exécution du créancier et droit de l’exécution, qui garantit le respect des droits fondamentaux du débiteur, s’est ajoutée la prise en compte de différents intérêts susceptible d’être également présents : intérêt général, créanciers saisissants concurrents, collectivité de créanciers lors d’une procédure collective, etc. De plus, la protection spécifique de l’intérêt du débiteur-personne physique démontre la recherche des droits nationaux à protéger l’individu et sa dignité. Ce partage d’une philosophie de l’exécution interroge avec le phénomène d’européanisation des relations entre créancier et débiteur du au marché intérieur de l’Union européenne. Face au maintien de la fragmentation d’un espace juridique, coordonné par la politique de l’espace de liberté, de sécurité et de justice, l’Union a déjà posé la première pierre grâce à la procédure d’ordonnance européenne de saisie conservatoire. Grâce aux analyses des droits nationaux étudiés et à celle du droit européen, l’élaboration en deux temps d’une saisie d’exécution européenne en compte bancaire fut permise afin de bâtir une procédure européenne d’exécution forcée.

    Sophie Prosper, Les réformes de l’organisation juridictionnelle à l’épreuve du droit d’accès au tribunal : contribution à une reconstruction en faveur du justiciable, thèse soutenue en 2019 à Paris 10 sous la direction de Laurence Sinopoli, membres du jury : Lucie Mayer (Rapp.), Évelyne Serverin, Isabelle Boucobza et Jean-Baptiste Perrier  

    Le droit d'accès au tribunal garantit au justiciable un accès concret et effectif à un juge afin d'obtenir une décision de justice. L'Etat doit offrir aux justiciables un accès aux juridictions qui répond aux attentes de ses usagers. Cependant, l'application d'une vision managériale en matière budgétaire pousse l'Etat depuis l'adoption de la LOLF à réformer le service public de la justice selon une logique de performance et de gestion des flux qui recherche à désengager l'Etat et à réduire les dépenses publiques. Cette vision risque alors de s'opposer à la promotion d'un accès au tribunal. Ainsi, la thèse s'attache à examiner les réformes de l'organisation juridictionnelle non pas au prisme d'une vision managériale mais au prisme des attentes du justiciable. Deux aspects du droit d'accès au tribunal doivent alors être analysés. D'une part, l'accès au tribunal nécessite de s'interroger sur les conditions permettant d'accéder réellement à la juridiction. La capabilité du justiciable permettra de dégager ces conditions. D'autre part, le droit d'accès au tribunal poursuit une finalité courte qu'est la décision de justice et une finalité longue qu'est la pacification sociale. Afin de tendre à ces finalités, le droit d'accès au tribunal doit rechercher l'acceptabilité de la décision de justice par le justiciable.

    Noemie Reichling, Les principes directeurs du procès civil dans l'Espace judiciaire européen, thèse soutenue en 2017 à Normandie sous la direction de Pierre Callé et Thierry Le Bars, membres du jury : Cyril Nourissat (Rapp.)  

    Depuis l’entrée en vigueur du Traité d’Amsterdam, le 1er mai 1999 et la « communautarisation » de la coopération judiciaire civile, l’Union européenne a adopté de nombreux instruments applicables aux litiges transfrontaliers, au point que l’on peut aujourd’hui parler d’un « droit judiciaire privé européen ». Or, il est permis de s’interroger sur les principes qui le gouvernent. Par comparaison, le Code de procédure civile français comprend un chapitre entier consacré aux principes directeurs du procès civil. De l’étude des instruments de l’Espace judiciaire civil européen, quatre principes directeurs ont été identifiés : le principe du contradictoire, le principe du rôle actif du juge, le principe de célérité et le principe du dialogue transfrontalier. Il est alors possible, dans une démarche prospective, de s’interroger sur leur éventuelle consécration en droit de l’Union. Un certain nombre d’obstacles ont été relevés mais aucun ne paraît dirimant. Possible, cette consécration semble également souhaitable. Ses différents apports ont en effet été mis en évidence. Il restait à déterminer la base juridique ainsi que l’instrument normatif de cette consécration. À ce titre, l’article 81 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne relatif à la coopération judiciaire en matière civile pourrait servir de base juridique. Par ailleurs, c’est lavoie du règlement et non celle de la directive qui a été ici privilégiée.

    Charlotte Gauchon, Juges non professionnels et théorie générale du procès, thèse soutenue en 2015 à AixMarseille sous la direction de Philippe Bonfils et Emmanuel Putman, membres du jury : Étienne Vergès (Rapp.), Bernard Beignier  

    Les juges non professionnels ne se résument pas à un concept dont l’unité est relative, ils forment également une catégorie de fait. Ils sont des tiers non-magistrats, rattachés directement ou indirectement à une juridiction, dotés d’une mission juridictionnelle non professionnelle parce qu’inhabituelle et dépourvue d’un objectif de rémunération. Cette définition préalablement posée ne permet cependant pas de postuler l’existence d’une catégorie juridique. La catégorisation suppose en effet de rechercher la commune nature des objets d’étude. La réussite de l’entreprise dépend par conséquent de la découverte d’une unité certaine entre les juges non professionnels et d’une opposition marquée vis-à-vis des juges de carrière. C’est précisément le propre d’une théorie générale du procès dédiée aux juges non professionnels que de répondre à ces questions. Quelles sont les particularités institutionnelles et procédurales des juges non professionnels ? Suffisent-elles pour conclure à l’existence d’une catégorie juridique ? Les juges non professionnels ne s’inscrivent-ils pas dans la lignée des juges professionnels formant ainsi une simple variante au sein d’une catégorie juridique plus large, celle des juges ? La recherche est scindée en deux temps, ordonnée autour d’une distinction fondamentale. Le premier volet d’ordre institutionnel est l’occasion d’étudier les rapports entre le droit au procès et les juges non professionnels, le second volet d’ordre procédural permet d’analyser les relations des juges non professionnels avec le droit du procès

    Sâmi Hazoug, De la représentation du tiers en matière de tierce-opposition, thèse soutenue en 2014 à Strasbourg sous la direction de Georges Wiederkehr et Yves Strickler, membres du jury : Mélina Douchy-Oudot (Rapp.), Nicolas Rontchevsky    

    Le Code de procédure civile écarte expressément, de l’exercice de la tierce-opposition, la « partie » et le « tiers représenté » sans définir ce dernier. L’exclusion de la partie ne pose pas de difficulté, la notion de sa définition peut être trouvée dans le régime de l’appel. En revanche, à la question de savoir qui est « tiers représenté » aucune réponse n’est donnée. Ni la qualité de tiers, ni celle de partie, ne soulève a priori de difficultés, à l’inverse de celle de « tiers représenté ». C’est donc que cette représentation constitue un élément perturbateur des qualifications classiques, en conduisant à la remise en cause de la dichotomie de « tiers » et « partie ». Représentation qui ne produit pas de représentation du représenté (qui reste tiers), il ne s’agirait que d’une étrangeté dont il faudrait s’accommoder au seul motif de sa consécration textuelle. Les auteurs en font d’ailleurs état en mettant l’accent sur sa spécificité, sans autre justification que les dispositions du code et le régime prétorien secrété en la matière, en majeure partie sous l’empire de l’ancien code de procédure civile. Au-delà de la pluralité des cas de figure, ressort la préexistence de cette « représentation » reconnue en droit substantiel, préalablement à tout litige. Il ne saurait être alors question d’une particularité processuelle. L’étude à l’aune du droit processuel de ces décisions permet de détecter la constance de l’absence d’un droit propre du « représenté », soit qu’il n’en a pas, soit que ceux dont il est titulaire n’ont pas été affectés par la décision rendue. Le « représenté » est donc soit un tiers sans intérêt, soit une partie. La représentation ne constitue ici aucunement un critère de rattachement à une catégorie intermédiaire qui serait celle de « tiers représenté ». L’exerçant n’est donc jamais, en définitive, « tiers représenté » qui n’est qu’une description et non une prescription, ni une catégorie de rattachement. Cette représentation n’est d’aucun apport au droit processuel, et l’article 583 alinéa 1er du Code de procédure civile ne fait que consacrer la réception d’un élément exogène perturbateur. Cette disposition pourrait être abrogée, et la« représentation du tiers » tout comme la notion, sinon le concept, de « tiers représenté » qui en procède, être abandonnés.

    Rudy Laher, Imperium et jurisdictio en droit judiciaire privé, thèse soutenue en 2014 à Paris Est sous la direction de Georges Decocq, membres du jury : Claude Brenner (Rapp.), Laurent Pfister et Frédéric Bicheron      

    La distinction de l'imperium et de la jurisdictio est une des plus anciennes distinctions de la science juridique européenne. Entre les mains du souverain, la jurisdictio est le pouvoir de rendre la justice et l'imperium celui d'user de la force. Cette souplesse notionnelle permet à la distinction de structurer l'intégralité du droit judiciaire privé. Dans ce cadre, la jurisdictio se présente alors comme le pouvoir de réalisation formelle du Droit – le Droit est dit – alors que l'imperium vise sa réalisation matérielle – le Droit est fait –. Cette perspective fonctionnelle permet de recouvrir les différents pouvoirs des organes judiciaires, le juge, bien sûr, mais aussi l'arbitre, l'huissier de justice, le greffier, le notaire ou le commissaire-priseur judiciaire. Mais l'intérêt de la distinction ne s'arrête pas là. À l'échelle du jugement, d'abord, la jurisdictio se présente comme la source de l'autorité de la chose jugée ou de l'authenticité alors que l'imperium est à l'origine de sa force, obligatoire ou exécutoire. À l'échelle de l'office du juge, ensuite, le succès de la procédure de référé ou les transformations des contentieux familiaux et économiques se traduisent par un renforcement de l'imperium au détriment de la jurisdictio et par le glissement de la judicature vers la magistrature. À l'échelle de l'exécution forcée, enfin, le juge de l'exécution ou la procédure d'exequatur illustrent la nécessité d'un encadrement de l'imperium par la jurisdictio. Et c'est ainsi, par un jeu dialectique permanent entre intelligence et volonté, entre autorité et contrainte, bref, entre jurisdictio et imperium, que le droit processuel garantit au droit substantiel sa sanction et son triomphe.

    Porntip Kobkijcharoen, Le statut des magistrats professionnels , thèse soutenue en 2012 à Paris 2 sous la direction de Philippe Théry  

    Les facteurs historiques, politiques, sociologique ou culturel propres à chacun des deux pays, que nous évoquons dans l’introduction, traduisent une interprétation différente de la notion d’indépendance du juge en France et en Thaïlande. L’exigence d’indépendance attachée à la fonction des juges va de pair en France avec la crainte d’un retour du « gouvernement des juges », et la méfiance à l’égard du corporatisme et du pouvoir des juges. Si l’indépendance du juge est bien établie en France, elle est « une indépendance surveillée ». Cela ne signifie pas pour autant que cette indépendance est moins grande que l’indépendance sans surveillance. En Thaïlande, d’une manière générale, la Justice n’est pas regardée avec méfiance, mais elle a été délaissée. Depuis l’Ancien régime, elle n’a fait l’objet d’une réforme qu’en 1997 où la Constitution thaïlandaise a créé, sans obstacle, selon une interprétation rigide du principe de la séparation des pouvoirs, un vrai corps judiciaire puissant, séparé et isolé du gouvernement et peut-être de la société. Cela ne signifie pas pour autant qu’elle installe une véritable indépendance. L’arbitraire de l’exécutif, qui est la justification de la protection, peut être remplacé par l’arbitraire du corps lui-même. Le statut des juges judiciaires de ces deux pays que nous traitons dans les deux parties de cette thèse exprime cette diversité.

    Porntip Kobkijcharoen, Le statut des magistrats professionnels, thèse soutenue en 2012 sous la direction de Philippe Théry    

    Les facteurs historiques, politiques, sociologique ou culturel propres à chacun des deux pays, que nous évoquons dans l’introduction, traduisent une interprétation différente de la notion d’indépendance du juge en France et en Thaïlande. L’exigence d’indépendance attachée à la fonction des juges va de pair en France avec la crainte d’un retour du « gouvernement des juges », et la méfiance à l’égard du corporatisme et du pouvoir des juges. Si l’indépendance du juge est bien établie en France, elle est « une indépendance surveillée ». Cela ne signifie pas pour autant que cette indépendance est moins grande que l’indépendance sans surveillance. En Thaïlande, d’une manière générale, la Justice n’est pas regardée avec méfiance, mais elle a été délaissée. Depuis l’Ancien régime, elle n’a fait l’objet d’une réforme qu’en 1997 où la Constitution thaïlandaise a créé, sans obstacle, selon une interprétation rigide du principe de la séparation des pouvoirs, un vrai corps judiciaire puissant, séparé et isolé du gouvernement et peut-être de la société. Cela ne signifie pas pour autant qu’elle installe une véritable indépendance. L’arbitraire de l’exécutif, qui est la justification de la protection, peut être remplacé par l’arbitraire du corps lui-même. Le statut des juges judiciaires de ces deux pays que nous traitons dans les deux parties de cette thèse exprime cette diversité.

  • David Lemberg-Guez, Le mandat de justice dans les procédures collectives, thèse soutenue en 2022 à Paris 1 sous la direction de François-Xavier Lucas, membres du jury : Jocelyne Vallansan (Rapp.), Françoise Pérochon  

    Les administrateurs et les mandataires judiciaires appartiennent à des professions sans clientèle, soumises à de strictes incompatibilités d’exercice et dont l’activité dépend quasi exclusivement des tribunaux. Ce statut singulier, qui détonne dans le paysage des professions réglementées, est régulièrement remis en cause. S’interroger sur l’avenir de ces professions doit s’accompagner d’une réflexion sur la finalité des fonctions exercées par ces mandataires de justice. Depuis la loi du 25 janvier 1985, les fonctions de l’ancien syndic de faillite ont été scindées en deux. Cette évolution a été justifiée par l’idée selon laquelle la primauté donnée à l’objectif de sauvetage de l’activité commandait de confier le soin des intérêts en présence à des acteurs distincts. Pourtant, l’étude des prérogatives des mandataires de justice montre que le mandataire judiciaire n’agit pas davantage dans l’intérêt des créanciers que de l’entreprise. De même, les droits et actions de l’administrateur participent moins à la défense de l’un des intérêts au détriment des autres que d’une mission conservatoire. Il en va ainsi car, en dernier ressort, toutes les prérogatives des mandataires de justice peuvent être rapportées à une forme de défense de l’intérêt général. Ces professionnels sont conduits à exercer une police de la vie des affaires, une fonction d’auxiliaire au service du tribunal ou à contribuer au sauvetage de l’activité, finalité appréhendée par la loi du 25 janvier 1985 comme un objectif d’intérêt général. Si le statut des mandataires de justice peut être amené à évoluer, il convient donc de veiller à préserver l’indépendance de ces professionnels, au regard des intérêts en présence, afin de garantir les conditions d’une exécution satisfaisante de leur mission.

    Amélie Bonardi, L'appartenance du salarié à l'entreprise, thèse soutenue en 2021 à Paris 2 sous la direction de Françoise Favennec-Hery, membres du jury : Frédéric Géa, Julien Icard, Laurence Pécaut-Rivolier et Pierre-Yves Verkindt  

    Si l’appartenance du salarié à l’entreprise possédait déjà une positivité en ce qu’elle était expressément mobilisée dans le discours du Droit, notamment par le juge du travail dans les contentieux relatifs aux élections professionnelles et à l’assiette des cotisations de sécurité sociale, elle n’avait jamais encore fait l’objet d’une définition. Cette étude en avance une pour la première fois. L’appartenance du salarié à l’entreprise se révèle à nos yeux par une dissociation d’avec la prestation de travail et traduit un rattachement à l’entreprise par la détention de la qualité de salarié générée par le contrat de travail. Il en ressort une notion juridique abstraite, formelle et objective, qui permet de renouveler la place, la position du salarié au sein de l’entreprise. Le salarié peut ainsi, du seul fait de son appartenance à l’entreprise, prétendre à une suspension de son contrat (l’amenant à compter en tant que tel), une rémunération additionnelle, (l’amenant à escompter), une égalité par tête (l’amenant à compter pour un), voire une solidarité objective (l’amenant à compter sur l’autre). Dans une relation de travail qui se focaliserait sur l’exécution de la prestation de travail, ces effets seraient inexplicables ; la systématisation de la notion d’appartenance à l’entreprise permet, au contraire, leur juste appréhension.

    Floriane Masséna, La prescription extinctive des moyens de défense, aux origines de la maxime Quæ temporalia sunt ad agendum perpetua sunt ad excipiendum, thèse soutenue en 2020 à université ParisSaclay sous la direction de Boris Bernabé, membres du jury : Olivier Descamps (Rapp.), Xavier Godin (Rapp.), Emmanuelle Chevreau  

    En établissant la perpétuité de l’exception de nullité à l’article 1185 du code civil dans sa nouvelle rédaction issue de la réforme du droit des obligations de 2016, le législateur a partiellement codifié la maxime Quæ temporalia sunt ad agendum perpetua sunt ad excipiendum. La question de la durée des autres moyens de défense n’a en revanche pas été résolue par la réforme. Les débats qui ont cours depuis le milieu du XXe siècle quant à la pertinence d’un principe de perpétuité des moyens de défense demeurent donc d’actualité. Ses partisans invoquent la maxime Quæ temporalia, ses racines anciennes, et sa constance au fil des siècles. Ses détracteurs invoquent au contraire la prétendue caducité de la maxime Quæ temporalia, laquelle aurait été implicitement abrogée par le code civil de 1804. L’étude historique de cette maxime permet de mieux en saisir la cause, le contexte et les motifs à l’origine de son élaboration et, à travers les évolutions de son régime juridique, d’enrichir et de renouveler le débat tenant à son opportunité en droit positif. D’origine plus probablement médiévale que romaine, la maxime Quæ temporalia vise, en offrant un privilège à la partie faible du procès, à assurer l’équité au cours de l’instance. Cette volonté de protéger le défendeur se retrouve à chaque époque et se traduit par de régulières réaffirmations et extensions du principe de perpétuité des moyens de défense. Le quasi vide juridique qui caractérise l’histoire de cette maxime invite à s’intéresser par ailleurs à la place des sources subsidiaires du droit dans le système français, y compris après l’œuvre codificatrice napoléonienne.

    Thibault Goujon-Bethan, L'homologation par le juge. Essai sur une fonction juridictionnelle, thèse soutenue en 2019 à Université Côte dAzur ComUE sous la direction de Natalie Fricero, membres du jury : Cécile Chainais (Rapp.), Loïc Cadiet (Rapp.), Yves Strickler et Caroline Henry  

    L’homologation par le juge est une notion controversée. Le domaine des actes pouvant en faire l’objet est hétérogène et instable. Le contenu de l’acte du juge homologateur n’est pas clairement élucidé, et les textes, notamment ceux relatifs à l’homologation des accords issus des modes alternatifs de résolution des différends, laissent persister des incertitudes. Ce désordre nuit à la sécurité juridique. Cela est d’autant plus dommageable que l’homologation demeure une notion prisée du législateur, et que son essor accompagne la promotion des modes amiables. Une entreprise de clarification théorique doit donc être proposée. L’homologation par le juge, dans ses différentes manifestations, est un phénomène unitaire qu’il faut appréhender de manière globale. Plutôt que d’y voir un instrument sans unité au service du droit substantiel, l’étude se saisit de l’homologation comme d’un concept de droit processuel. Dans cette perspective, l’homologation peut être identifiée comme une fonction juridictionnelle, c’est-à-dire une activité uniforme, pleinement intégrée à la fonction de juger, mais aussi autonome et particulière en son sein. L’étude entend dévoiler la structure commune à toutes les homologations, à partir de laquelle il est possible d’identifier un droit commun, mais aussi de mettre en lumière la logique des différences de régime qui peuvent exister, en les ramenant à l’état de déclinaisons du noyau commun. Cette démarche aboutit à une vue d’ensemble et rationnelle de la fonction d’homologation par le juge. Elle clarifie et met en cohérence l’office du juge homologateur, éclaire les finalités que peut poursuivre cette fonction, décrit sa méthodologie, et se prononce sur la nature de cet acte, ses effets quant à l’acte homologué, ses modalités de circulation internationale, et son régime procédural. L’étude tend ainsi à mettre en ordre le droit positif, mais aussi à dévoiler les virtualités de la notion d’homologation, son potentiel, sa vocation, posant des jalons pour que l’homologation puisse constituer un mécanisme opératoire pleinement en phase avec les enjeux de la justice du XXIe siècle. L’analyse porte ainsi, d’une part, sur le contenu de la fonction d’homologation, l’office du juge homologateur, qu’elle entreprend de réunifier, et, d’autre part, sur son cadre d’exercice, le procès de l’homologation, qu’elle se donne pour mission de restaurer.

    Dionysia Mouzaki, La médiation des différends civils en droit de l'Union Européenne et ses incidences sur les droits français, anglais et grec, thèse soutenue en 2018 à Lyon sous la direction de Frédérique Ferrand, membres du jury : Dimitrios Tsikrikas (Rapp.), Serge Guinchard et Hervé Croze    

    Aujourd’hui l’Union européenne favorise la règlementation de la médiation par une démarche générale sous la directive n° 2008/52/CE sur certains aspects de la médiation en matière civile et commerciale et par une démarche sectorielle sous la directive n° 2013/11/UE relative au règlement extrajudiciaire des litiges de consommation et le règlement n° 524/2013/UE en ligne des litiges de consommation. Cette tendance législative apparaît comme une exigence d’améliorer l’accès à la justice en réduisant son coût, sa lenteur et sa complexité. La question qui se pose est de savoir dans quel cadre juridique la médiation facilite la résolution amiable des différends ainsi que l’accès à la justice en réduisant le déséquilibre qui caractérise les rapports juridiques, dès lors qu’on écarte la protection juridictionnelle. La réponse appelle l’analyse de la règlementation de la médiation dans le droit de l’Union européenne et dans les droits nationaux examinés. Le droit de l’Union implique que les États membres prennent les mesures nécessaires pour l’application correcte d’une directive (article 288 § 3 TFUE) ; l’application du droit de l’Union européenne devant être assurée sous le respect des principes d’équivalence et d’efficacité. Comment cela peut-être garantie ? La réception du droit de l’Union européenne a contribué à atténuer les ambivalences préexistantes autour du concept de la médiation et a ainsi facilité la mise en place d’une référence commune à la médiation, si elle n’a pas permis une transposition homogène. Dans les trois systèmes étudiés la médiation se manifeste globalement en tant que « phénomène conventionnel », mais qui se situe au carrefour du droit substantiel et processuel. Si l’entier du processus s’exprime de manière conventionnelle, la convention de médiation, acte fondateur du processus, relève d’une dimension duale, à la fois conventionnelle et processuelle Quelle sera la liaison future entre médiation et justice traditionnelle ? La volonté de ne plus laisser la règlementation de la médiation au domaine privé, mais de lui réserver une place centrale dans les règles étatiques parait claire dans les trois systèmes nationaux. Cette « processualisation » de la médiation conduira-t-elle à l’émergence d’« un droit à la médiation » ? Quel rôle contient désormais le droit d’accès au juge (article 6 § 1 Convention EDH et 47 de la Charte européenne des droits de la Charte des droits fondamentaux) autour du développement législatif de la médiation ? Les réponses nécessitent l’analyse du régime qui donne accès à la médiation et du cadre processuel qui garantit l’accomplissement « légitime » de son processus. Le développement opportun de la médiation exige que les personnes qui assurent sa mise en œuvre puissent justifier d’une formation sérieuse en la matière, ainsi qu’un statut fiable pour inciter les intéressés d’y recourir. Quel est le statut du médiateur ? La comparaison des droits nationaux nous permettra d’envisager le meilleur modèle régulateur pour encadrer les compétences du tiers intervenant. Mais un système de médiation réellement efficace s’est traduit par un aboutissement efficace. Comment se valorise-t-il l’ « accord amiable », l’issue négociée en droit, voire en résolution extrajudiciaire d’un différend ? Y a-t-il un contrôle de légalité de l’accord issu de la médiation et si oui, comment ce contrôle se manifeste-t-il ? Les réponses relèvent de l’analyse du régime de l’accord issu de la médiation.

    Sylvain Jobert, La connaissance des actes du procès civil par les parties, thèse soutenue en 2016 à Paris 2 sous la direction de Philippe Théry, membres du jury : Cécile Chainais, Mélina Douchy-Oudot et Lucie Mayer  

    En procédure civile, la connaissance des actes du procès par les parties est essentielle ; des garanties importantes y sont attachées, à commencer par le respect du principe du contradictoire. Une difficulté se pose, toutefois : il est malaisé de déterminer si une partie a eu connaissance de l’acte qui lui a été communiqué. Toute la question est alors de savoir comment le droit s’accommode de cette difficulté. À cette fin, deux modèles contraires peuvent être dégagés. Dans le premier, formaliste, il est fait le choix de favoriser la connaissance des actes du procès par les parties en amont, pour pouvoir se désintéresser de leur connaissance effective en aval, tous les moyens ayant été mis en oeuvre pour y parvenir. Dans le second, réaliste, on se désintéresse de la façon dont les actes du procès sont portés à la connaissance des parties, mais, par la suite, on prête beaucoup d’intérêt à la connaissance que les parties en ont réellement eue. L’étude révèle que le droit du procès civil reposait initialement sur un modèle à dominante formaliste, mais que ce modèle a évolué, particulièrement au cours des dix dernières années. Sous l’influence des soucis contemporains de rationalisation des coûts de la justice et de protection accrue des droits fondamentaux des parties, le formalisme du droit du procès civil s’est tempéré. Faudrait-il qu’il le soit davantage ? Ce travail ne plaide ni pour la subversion du modèle classique, ni pour son rétablissement. Plutôt, c’est une évolution nuancée du droit qui est suggérée, proposant d’exalter le formalisme lorsque la sécurité juridique l’exige, sans renoncer à tirer profit de règles l’atténuant quand cela s’impose.

    Jennifer Ivart, L'immunité : réhabilitation d'un concept, thèse soutenue en 2016 à Amiens sous la direction de Olivier Deshayes, membres du jury : Nicolas Cayrol (Rapp.), Michel Cosnard (Rapp.), Morgane Daury-Fauveau  

    Il y a déjà bien longtemps que l'immunité a trouvé une place de choix dans l'univers juridique. Historiquement, elle signifie une mise à l'abri des injonctions du pouvoir souverain ou d'un pouvoir concurrent. Elle protège ceux qui en bénéficient en les exemptant de certaines charges qui, normalement, leur incomberaient. La notion connaît actuellement une certaine verdeur en droit contemporain. Du moins, l'usage du mot est devenu fréquent. Une grande partie des branches du droit est touchée par ce phénomène. Même si l'ensemble est à première vue un peu éclaté et très hétérogène, il est possible d'extraire de l'analyse comparative des différentes immunités en droit, la substance de la notion. L'immunité est ainsi une fin de non-recevoir fondée sur la qualité du défendeur et niant au juge, de manière définitive ou temporaire, son pouvoir de statuer sur le fond de l'affaire. L'immunité est alors un moyen de défense énergique et simple à mettre en œuvre pour ses bénéficiaires. Originale, l'immunité sait aussi être légitime. Il suffit alors que son champ d'application et ses effets soient strictement circonscrits et conformes à ses justifications. C’est à ce prix que l'atteinte qu'elle porte indiscutablement à certains droits fondamentaux, tel celui de l'accès au juge des tiers, sera admissible

    Anne-Sophie Lebret, La distinction des nullités relative et absolue, thèse soutenue en 2015 à Paris 2 sous la direction de Nicolas Molfessis, membres du jury : Thomas Genicon, Hervé Lécuyer et Yves-Marie Serinet  

    La distinction doctrinale des nullités relative et absolue apparaît dans notre droit au XVIe siècle. Depuis, la doctrine enseigne que de sa mise en oeuvre, découle l’entier régime d’une cause de nullité. Le caractère opératoire de cette distinction est régulièrement interrogé, voire contesté. Cette circonstance, ajoutée à celle de sa probable consécration lors de la prochaine réforme du droit des obligations, incite à éprouver la pertinence de cette distinction. Pour assurer sa fonction d’instrument de connaissance du droit, la distinction des nullités relative et absolue doit, comme toute distinction binaire, posséder trois caractéristiques : premièrement un critère de distinction solide assurant son caractère opératoire, deuxièmement une différence de régime significative entre les deux éléments composant la distinction et conférant tout son intérêt à celle-ci, troisièmement une différence de nature entre les deux composantes, établie par le critère choisi, et justifiant la disparité de régime. Or, à l’analyse, la distinction des nullités relative et absolue ne possède ni critère de distinction sûr, ni différence de régime incontestée, ni dualité de nature. L’étude de la nature de la nullité nous conduira à retenir une nature unique : la nullité sera analysée comme une sanction de la légalité, qui doit être prononcée. Le plus souvent, elle le sera par le juge et revêtira alors un caractère judiciaire. Dès lors, à l’unique nature de sanction judiciaire de la légalité il est proposé d’attacher un seul régime, autrement dit, des règles communes à toutes les causes de nullité. La nature commandant le régime, ce dernier doit être élaboré en considération de la nature de la nullité proposée. Il conviendra néanmoins de prendre également en considération les dispositions légales spécifiques à certaines causes de nullité.

    Élise Ternynck, Le juge du contrat de travail et la preuve électronique : essai sur l'incidence des Technologies de l'Information et de la Communication sur le contentieux prud'homal, thèse soutenue en 2014 à Lille 2 sous la direction de Pierre-Yves Verkindt, membres du jury : Bernard Bossu, Alexis Bugada, Françoise Favennec-Hery et Frédéric Géa    

    Le contentieux prud'homal est le point d'entrée le plus significatif pour observer la réception judiciaire de la preuve électronique. Le pragmatisme et la flexibilité de la juridiction prud'homale offre un terrain d'étude propice à la confrontation axiologique des TIC et du droit du travail et à l'étude pratique des conséquences de l'insertion d'une telle preuve dans l'argumentation des plaideurs. La présente étude s’attache à démontrer qu’à l’invocation d’une preuve électronique, le juge du contrat de travail offre une réponse mitigée. Il adopte en effet, un comportement paradoxal : d’un côté ; il fait preuve d’audace et prend part à la reconnaissance de la preuve électronique lors de la phase d’administration de la preuve, d’un autre côté, il adopte une position de défiance et la rend inopérante. Le bilan de la recherche est proche de la désillusion : le crédit alloué à la preuve électronique n’est pas à la hauteur de son utilité processuelle, elle mérite une approche plus ambitieuse et doit faire l’objet d’une réflexion générale et approfondie.

    Sylvie Monjean-Decaudin, La traduction du droit dans la procédure judiciaire : contribution à l'étude de la linguistique juridique, thèse soutenue en 2010 à Paris 10 sous la direction de Sophie Robin-Olivier et Itzíar Giménez Sánchez, membres du jury : Juan Antonio Robles Garzón (Rapp.), Frédérique Ferrand (Rapp.), Arlette Veglia Andrea et Regina Garcimatin Montero    

    La place de la traduction dans la procédure judiciaire va croissant dans les procédures des États où les litiges transfrontaliers se multiplient. La traduction remplit deux fonctions principales dans la procédure judiciaire, selon qu’elle est destinée à une autorité judiciaire ou à un justiciable ne comprenant pas la langue de la procédure. D’une part, lorsque le destinataire de la traduction est une autorité judiciaire elle sert soit d’instrument à la coopération judiciaire, soit d’outil d’information pour le juge. D’autre part, lorsqu’elle est destinée au justiciable qui ne comprend pas la langue de la procédure, la traduction intervient comme garantie procédurale. Les enjeux qu’elle revêt tant pour l’administration de justice que pour le justiciable doivent être soulignés. La Cour de cassation, par trois arrêts principaux, considère que la traduction ordonnée par ordonnance d’expertise du juge peut s’écarter de la littéralité. A contrario, lorsque la traduction est ordonnée par réquisition, elle doit être littérale. Dans ce cas, il s’agit d’une « simple traduction ».La Haute cour ne donne aucune définition de la littéralité. Toutefois, l’ensemble de la jurisprudence considère qu’une traduction littérale constitue un gage de fidélité. Ceci pose un certain nombre de questions. Les plaideurs ne sont-ils pas en droit d’attendre qu’une traduction garantisse la sécurité juridique nécessaire au droit à un procès équitable ? La littéralité imposée assure-t-elle cette sécurité juridique ? Que doit faire le traducteur désigné par réquisition dès lors qu’il ne peut pas se tenir à une traduction littérale ? À notre sens, le traducteur, auxiliaire de justice, se trouve face à un dilemme. S’il doit se conformer aux exigences judiciaires, il ne peut toutefois faire fi des méthodes traductologiques, mais également de l’éthique de la traduction. Lorsque les concepts de droit ne se correspondent pas d’une langue et d’un système de droit à l’autre, la littéralité considérée par les juges comme un gage de fidélité, ne s’avèrerait-elle pas être une gageure pour la fidélité ? L’analyse de la théorie de la traduction démontre que le débat sur la littéralité date de l’Antiquité, s’il est ancien il est également récurrent. Cependant, d’autres paramètres que la littéralité et la fidélité sont pris en compte en traductologie pour assurer une traduction de qualité. La prise en compte des textes et des discours plus que des langues et de leur structure, amène à la recherche de l’équivalence traductionnelle. Cette approche est particulièrement pertinente pour la traduction du droit. Le droit comparé est, en ce sens, utile à la traduction du droit, il permet de rechercher l’équivalence terminologique de concepts difficilement traduisibles entre deux systèmes de droit. Cela sera démontré en procédant à la comparaison et à la traduction des « recurso de reforma » et « recurso de reposición » espagnols. Mais le rôle du droit comparé va au-delà d’une utilité pratique. Le développement d’une juritraductologie associant juristes et traductologues est souhaitable afin d’apporter une meilleure sécurité juridique de la traduction du droit, en général, et dans la procédure judiciaire, en particulier.