Christophe Micheli, La loyauté de la preuve entre parties privées , thèse en cours depuis 2024
La loyauté de la preuve est un ancien principe d'origine jurisprudentiel qui est aujourd'hui totalement assimilé par le droit français et dont l'enjeu est la recevabilité des modes de preuves. Le terme de loyauté renvoie à des conceptions philosophiques et personnelles, ce qui semble alors s'inscrire en opposition avec le droit, pourtant, il est indiscutable aujourd'hui que la loyauté de la preuve est un principe qui a des conséquences juridiques concrètes et particulièrement en matière contentieuse. Le flou qui entoure le principe de loyauté de la preuve est intimement lié à la diversité des formes contentieuses dans lesquelles ce principe trouve à s'appliquer. Depuis ces dernières années, les expressions diverses et éparses de la loyauté de la preuve laissent place de plus en plus à une forme d'unicité du régime du principe dans les rapports entre parties privées. En réalité, nous assistons à une convergence du principe de loyauté en matière probatoire. Les présents travaux auront à cur d'essayer d'établir un régime général de loyauté de la preuve dans les rapports entre parties privées.
Jeremi Prat, Essai critique sur un dualisme répressif de la tentative, thèse soutenue en 2023 à Université de Montpellier 2022, membres du jury : Marc Segonds (Rapp.), Gilles Mathieu (Rapp.)
L’infraction tentée fait écho à la notion d’infraction non consommée, réprimée au travers de la théorie de la tentative punissable, régie par l’article 121-5 du Code pénal. La montée en puissance d’infractions de prévention remet en question la vision classique de l’appréhension de l’infraction tentée. D’une part, l’infraction formelle stricto sensu peut s’analyser comme étant l’érection d’un commencement d’exécution autonome, au titre d’une infraction achevée. D’autre part, certaines infractions-obstacles peuvent s’analyser comme constituant l’érection d’actes préparatoires autonomes, au titre d’une infraction elle aussi achevée. Avec l’infraction formelle stricto sensu, elles forment la répression moderne de la tentative, par le truchement de l’infraction consommée. Cette situation conduit à la formation d’un véritable dualisme répressif de la tentative d’infraction, entre la partie générale et spéciale du Code pénal.
Alexandra Amate, Urgences médicales et médecine de ville, thèse soutenue en 2022 à Université de Montpellier 2022, membres du jury : Bruno Py (Rapp.), Arnaud Lami (Rapp.)
La prise en charge de l'urgence par la médecine de ville en médecine générale, et ainsi des soins non programmés, constitue un enjeu essentiel de notre système de santé, eu égard, notamment, à l'encombrement des services d'urgences. L'enjeu réside alors dans l'adaptation de cette prise en charge, et dans l'utilisation des leviers juridiques la facilitant. Des inadaptations du modèle sont constatées. L'inadaptation est d'abord structurelle, au regard du financement des urgences notamment. Elle est ensuite fonctionnelle, au regard de la construction hospitalo-centrée de la prise en charge de l'urgence, ainsi qu'au regard du modèle libéral. Des adaptations sont réalisées et réalisables. Elles se manifestent par la modulation des mécanismes existants, et par des changements de paradigmes, à l'image de l'émergence de structures sociétaires, de la télémédecine ou du modèle des cabinets de montagne.
Tristan Alves-drouin, Les règles du sport et responsabilités, thèse en cours depuis 2022
Étude de la responsabilité juridique dans l'exercice du sport, à travers les infractions nées du respect et de l'irrespect des règles sportives.
Marine Brunet, Le progrès de la réalité virtuelle et ses implications en droit pénal français, thèse en cours depuis 2021
Rindra Randriamahefarilala, La justice pénale malgache : entre l'héritage colonial et le droit au procès équitable, thèse soutenue en 2021 à Montpellier, membres du jury : Bruno Py (Rapp.), Gilles Mathieu (Rapp.), Marie-Christine Sordino et Faratiana Esoavelomandroso
La Justice pénale est un champ de confrontation de plusieurs acteurs qui se concurrencent pour s’accaparer les pouvoirs répressifs. La colonisation de Madagascar par la France date de 1896 à 1960. Pendant l'occupation de Madagascar, les administrateurs français ont subtilisé ces pouvoirs des mains des juges malgaches. La population est soumise à une organisation judiciaire discriminatoire. La justice pénale indigène applique une procédure violente et expéditive. Le gouverneur général et le procureur général détiennent des pouvoirs judiciaires exorbitants et gèrent la carrière des magistrats. Le pouvoir exécutif asservit la justice. Les droits de l'Homme sont dans les discours de justification de la colonisation mais ils sont violés dans les territoires coloniaux. Le détournement des droits de l’Homme, dont le droit au procès équitable, est à la base de la politique d’exploitation. La période néocoloniale et les années socialistes maintiennent un héritage colonial pesant. La justice reste impuissante et désordonnée. La couverture judiciaire est insatisfaisante. L'organisation judiciaire coloniale et la procédure expéditive des juridictions indigènes sont entérinées dans la nouvelle République. Le rajustement ne s’opère que dans les années quatre-vingt-dix où les pouvoirs répressifs basculent vers les magistrats et les citoyens au détriment de l’Exécutif. Le droit au procès équitable évince progressivement cet héritage. L'indépendance et l'impartialité des magistrats deviennent des principes constitutionnels assortis de garanties. La notion de délai raisonnable du procès reçoit également une consécration. Les atteintes provisoires à la liberté sont strictement encadrées. Toutefois, les acquis restent précaires. Les pouvoirs répressifs sont rajustés mais ils restent fragilisés par le statisme du pouvoir du citoyen de se faire rendre justice et par l’éclatement du pouvoir du magistrat de rendre cette justice. La Justice malgache d’aujourd’hui demeure une justice à améliorer, elle est encore perçue comme une Justice injuste.
Marie Vaneecloo, Lappréhension du corps des femmes par le droit pénal français au XXI ème siècle, thèse en cours depuis 2021
La matière pénale est souvent la porte poussée par le législateur afin de répondre aux demandes de la société. Ainsi, est-il intéressant de considérer les mutations quil a progressivement opérées pour répondre aux nouvelles problématiques du monde moderne, en perpétuel changement. De ce fait, il est nécessaire aujourdhui denvisager le corps des femmes autrement : en lui conférant une valeur moins restrictive, en lui accordant une dimension nouvelle. Si lévolution des mentalités est dores et déjà perceptible, le droit en la matière a mis, lui, davantage de temps à sadapter. Le droit pénal a su intégrer de nouvelles façons de penser notamment en ce qui concerne le corps de la femme et sa manière de se le ré-approprier. Aujourdhui, il faut continuer lévolution vers un système judiciaire capable de considérer la femme et son corps comme seul sujet de protection et plus dincrimination. De surcroît, il est intéressant dévoquer spécifiquement le droit pénal français car malgré son développement il reste parfois lacunaire à certains égards quil est fondamental dexpliquer. Il pourra apparaître pertinent de soulever les différences existantes avec dautres systèmes et dautres législations. Il sagit donc détudier entre autres le consentement et sa fragmentation, la femme transgenre, les incriminations tournant autour du corps féminin et la façon de juger les femmes au regard de leurs corps.
Yasmine El hadifi, Les erreurs judiciaires - Droit franco-comparé (anglo-saxon), thèse en cours depuis 2021
Le présent projet de thèse a pour objet l'étude des erreurs judiciaires. A ce titre, il sera traité de l'apparition des erreurs judiciaires (causes intrinsèques et extrinsèques au système judiciaire). L'idée serait de proposer un arsenal juridique destiné à prévenir l'apparition des erreurs judiciaires. La présente étude s'intéressera également à la procédure de révision en mettant en exergue les carences jurisprudentielles et les conditions législatives jugées restrictives. Une étude comparative avec le système anglo-saxon semble opportune notamment dans le traitement judiciaire des erreurs commises par l'ensemble des acteurs de l'institution judiciaire (Travail effectué en partenariat avec Innocence Project). Dans la même optique, le mécanisme d'indemnisation mérite d'être abordé. Ce dernier mérite-t-il d'être considéré comme l'ultime outil de réparation? Perspectives/ L'émergence de la justice prédictive : Une intelligence artificielle destinée à multiplier la reconnaissance des erreurs judiciaires? Un mécanisme dangereux risquant de favoriser la commission d'erreurs judiciaires?
Quentin Letessier, L'appréhension pénale de la relation de travail, thèse en cours depuis 2021
Etude de la place du droit pénal dans la relation de travail, par le biais des infractions se rapportant à la formation et à l'exécution de la relation de travail.
Océane Terranti, La dissimulation en droit pénal des affaires, thèse en cours depuis 2021
Étude sur les infractions en droit pénal des affaires dont le fait matériel consiste en une dissimulation et les moyens permettant la recherche, la constatation et la poursuite de ces infractions.
Dorian Verone, L'écrit dans la procédure orale, thèse soutenue en 2019 à Montpellier, membres du jury : Thomas Le Gueut (Rapp.), Lionel Miniato (Rapp.), Christophe Albiges
La question de la place de l'écrit dans la procédure orale est délicate. Cette procédure repose sur deux caractéristiques : la première est une absence de représentation obligatoire, la seconde repose sur des échanges uniquement verbaux. Le Code de procédure civile ne prévoit pas en détail le régime de l’écrit dans cette procédure, il se contente de répéter une même formule pour tous les tribunaux : les parties « peuvent également se référer aux prétentions et aux moyens qu'elles auraient formulés par écrit. Les prétentions des parties sont notées au dossier ou consignées dans un procès-verbal ». Face à l’utilisation récurente de l’écrit dans les procédures sans représentation obligatoire, un régime prétorien est intervenu en décidant que l’écrit n'est qu'un outil accessoire à l’oralité. Toutefois, depuis 2010, les réformes législatives successives ont conféré à l'écrit une valeur autonome. Ainsi, l'écrit a la faculté d’être un moyen d'expression à part entière utilisable par les parties assistées ou non. Cette évolution résulte en pratique d’une marginalisation de l'oralité par les professionnels, notamment du fait de ses difficultés d’adaptation aux principes du procès. L'écrit ouvre la perspective pour la procédure orale de compléter les failles structurelles de l'oralité.
Sarah Charbonnier-Jamet, Équilibre et déséquilibre dans la relation de travail salarié, thèse en cours depuis 2016
Julie Djeradjian, Santé et sportif professionnel, thèse en cours depuis 2016
Santé et sportif professionnel. Etude et corrélation entre droit du sport et droit de la santé.
Fanny Sbaiti, Contribution juridique à l'étude de la responsabilité de l'avocat en droit interne, thèse soutenue en 2015 à Montpellier, membres du jury : Deen Gibirila (Rapp.), Gilles Mathieu (Rapp.), Marie-Christine Sordino
Le thème de la responsabilité s'est considérablement développé durant le vingtième siècle, les professionnels du droit, dont l'avocat, n'ont pas échappé à cette mouvance. Réputé de bonne foi, ce dernier était assuré de voir sa responsabilité engagée uniquement sur la base d'une faute lourde ou du dol. Le recours à ces notions était indispensable pour qu'il soit inquiété, restreignant ainsi tout recours à son encontre au pur cas d'école. La déontologie, garantie de l'intégrité de l'avocat formait comme un écran, véritable obstacle à l'idée de toute responsabilité à l'égard du client. Ce n'est que face à ses pairs que le professionnel pouvait avoir à rendre des comptes ou dans le cadre d’éventuels délits d'audience. Sa responsabilité était ainsi limitée au plan disciplinaire. Ces temps sont aujourd'hui révolus. Se basant sur la déontologie, le juge et le législateur entendent encadrer les nouvelles activités de l'avocat et ont mis au jour différentes obligations sur le plan civil comme pénal. Désormais,l'avocat répond de son activité sur le plan civil, pénal et disciplinaire.
Moonkwi Kim, Essai sur la justice restaurative illustré par les exemples de la France et de la Corée du Sud, thèse soutenue en 2015 à Montpellier sous la direction de Jung Ho Choi, membres du jury : Marie-France Steinlé-Feuerbach (Rapp.), Robert Cario (Rapp.)
La justice restaurative est une alternative aux méthodes conventionnelles de voir l’infraction et d’y répondre. Elle est devenue presque partout dans le monde, un sujet essentiel dans la réforme de la justice pénale et a gagné du terrain dans le monde universitaire et dans les pratiques judiciaires. Ainsi, son essor et expansion au niveau international sont remarquables aujourd’hui. Grâce à sa flexibilité conceptuelle, son adaptabilité pratique et ses atouts réels, ce mode de justice mérite d’être pleinement développé au sein des systèmes pénaux français et sud-coréen. La première partie, consacrée aux fondamentaux de la justice restaurative, en témoigne sans pour autant occulter ses limites et risques. Pourtant, comme le démontre la deuxième partie, consacrée aux pratiques en France et en Corée du Sud, l’implantation et le développement de la justice restaurative dans ces deux pays sont freinés par plusieurs obstacles socioculturels et par plusieurs difficultés pratiques. La présente thèse a pour objectif de trouver des moyens de sortir de l’état actuel des deux pays en matière de justice restaurative, marqué par l’imperfection, la réticence et la réserve, de manière que les mesures restauratives existantes puissent retrouver leur essence restaurative et que la justice restaurative puisse s’implanter et se développer avec succès en France et en Corée du Sud.
Solène Mangin, Le dol cessionnaire, thèse en cours depuis 2015
Rémi Portes, Le sport amateur et le risque, thèse soutenue en 2014 à Montpellier 1, membres du jury : Franck Petit (Rapp.), Sébastien Robinne (Rapp.), Christophe Albiges
Le sport amateur, dans nos sociétés modernes, tient une place de plus en plus importante dans la vie quotidienne des français. Environ 17 millions d'entre eux sont licenciés dans un club ou une association sportive et plus de 45 millions déclarent pratiquer une activité sportive au moins une fois par semaine. Cependant, s'il est devenu une activité sociétale, le sport n'en demeure pas moins une activité à risques. Ainsi, le sport pouvant conduire à la réalisation de dommages, des mécanismes particuliers de responsabilité et d'assurance ont été mis en place pour garantir une protection efficace du sportif, notamment amateur. Le Droit s'est ainsi attaché à créer des normes juridiques pour informer, encadrer, diriger, sanctionner, lorsque cela est nécessaire, la pratique sportive. Dans cette optique, la mise en jeu des responsabilités, leurs déterminations et leurs applications, ont conduit les acteurs du sport à se questionner sur les risques que leur activité induit. Ces derniers découlent ainsi de la pratique même de l'activité, du matériel utilisé mais également du sportif lui-même et de son comportement. En outre, si une certaine acceptation de la prise de risque a pu être matérialisée, cette notion semble toutefois ne plus avoir les faveurs de la jurisprudence. En parallèle à l'organisation étatique du sport, il ne faut pas négliger l'apport des relations privées par l'intermédiaire du contrat. Ce mécanisme juridique est en effet présent dans le sport amateur et permet de gérer certaines relations entre ses acteurs. Cela a notamment été le cas avec l'émergence de l'économie du sport qui a considérablement développé la pratique contractuelle. Ainsi, et eu égard à sa simplicité de création, le contrat sera un moyen efficace pour organiser de façon globale les rapports entre les acteurs du sport amateur. Il permettra notamment au sportif d'appréhender de manière claire les dangers que l'activité sportive qu'il souhaite exercer suppose, et les risques qu'il sera amené à prendre. Dans ce cas, le contrat demeurera un moyen efficace d'information pour une pratique éclairée du sport amateur.
Lauriane Dillenseger, L'enquête pénale : réflexion sur une simplification de la procédure, thèse soutenue en 2014 à Montpellier 1, membres du jury : Eliette Rubi-Cavagna (Rapp.), Bruno Py (Rapp.), Didier Thomas et Éric Bramat
Le droit processuel d'enquête vieillissant couplé à une infiltration législative fulgurante, ont indéniablement complexifié l'enquête pénale. Force est de constater que cette dernière, se trouve actuellement disséminée par branche, au sein du Code de procédure pénale. Au delà de la dichotomie classique des cadres d'enquête de police (enquête de flagrance et enquête préliminaire) gravitent d'autres types d'enquête, pour la majorité de création récente, qui ont pour effet de troubler de manière importante la compréhension et la lisibilité du droit ; à savoir l'enquête de mort suspecte, de l'enquête aux fins de recherche de mort disparue, de l'enquête de personne en fuite et enfin des enquêtes dérogatoires liées à la criminalité organisée. Tous sont autant de symboles d'une enquête inadaptée et obsolète. L'objectif est donc de permettre une simplification de la procédure afin de proposer, tant aux justiciables qu'aux professionnels, une enquête pénale policière à la fois simple et équilibrée. En d'autres termes, il est fondamental de rendre toute la clarté nécessaire à l'enquête pénale policière profondément obscurcie ces dernières années. Dans cet objectif de simplification, le rôle des acteurs de l'enquête, l'office du juge, ainsi que les actes d'investigation seront revus. Pour ce faire la Convention européenne des droits de l'homme et sa jurisprudence associée ainsi que les droits de la défense subiront une attention particulière, puisqu'ils restent la clef de voûte d'un système modéré.
Lolita Huprelle, La caution dirigeante, thèse soutenue en 2014 à Montpellier 1, membres du jury : Manuella Bourassin (Rapp.), Hervé Lécuyer (Rapp.), Marie-Pierre Dumont-Lefrand
La ''caution dirigeante'' est une formule consacrée par la doctrine pour désigner le cautionnement donné par un dirigeant en garantie des dettes de sa société. L'emploi de ce syntagme n'est pas inutile dans la mesure où la caution dirigeante a toujours eu un statut intermédiaire : elle ne peut pas être appréhendée comme un simple consommateur puisqu'elle contracte pour les besoins de son activité professionnelle, elle ne peut pas davantage être considérée comme un professionnel contractant dans son domaine de compétences. Traditionnellement, la jurisprudence considérait pourtant les cautions dirigeantes comme des cautions averties, elles en incarnaient précisément l'archétype. Dès la fin des années 1970, des réformes législatives compliquèrent régulièrement cette conception prétorienne de la caution dirigeante. La loi pour l'initiative économique du 1er août 2003 annonça l'avènement d'une ère nouvelle pour les cautions dirigeantes, faisant d'elles des quidam du droit du cautionnement. Les interventions législatives ultérieures forcent même à constater que les dirigeants sont paradoxalement mieux protégés que les cautions non-dirigeantes, fragilisant ainsi la fonction de ce cautionnement qui est d'assurer le crédit aux entreprises.
Audrey Huret, La gestion du risque pénal par les établissements de santé, thèse soutenue en 2014 à Montpellier 1, membres du jury : Bruno Py (Rapp.), Sébastien Robinne (Rapp.), François Vialla
La santé est un domaine particulier au sein duquel les intérêts humains sont confrontés à la réalité du coût de la délivrance de soins. Dans ce contexte, il faut alors s'interroger sur une question particulière qu'est la gestion du risque pénal par les établissements de santé. Cette problématique est essentielle car la protection de la santé et la préservation de l'intégrité corporelle des patients, mais également des personnels et de tout intervenant extérieur, sont au cœur de leur activité. Leur objectif est alors de soigner en faisant face à un grand nombre de contraintes, sanitaires mais aussi économiques, en évitant la réalisation du risque pénal, et même en maintenant le niveau de ce dernier au minimum et ainsi éviter l'engagement d'une quelconque responsabilité pénale.
Adil Abdellaoui, L'expertise "mentale" dans le procès pénal, thèse soutenue en 2013 à Montpellier 1, membres du jury : Bruno Py (Rapp.), Ronan Bernard-Ménoret (Rapp.)
L'avancée technique et scientifique de ces dernières années semble avoir entraîné un glissement de l'expertise au centre du procès pénal. L'expert, devenu la personne détenant la "vérité absolue", s'est vu octroyer indirectement un pouvoir de " vie ou de mort" sur la personne poursuivie en justice, par le biais de ses conclusions. La vérité scientifique découlant de sciences exactes peut être à l'origine de la reconnaissance de culpabilité du prévenu, mais qu'en est-il réellement pour des sciences plus subjectives telles que celles concernant la santé mentale ? En effet, celles-ci sont davantage soumises à l'interprétation d'une situation souvent hypothétique et à l'évaluation de l'état mental du prévenu qui évoque sa propre réalité. Force est de constater pourtant que malgré le caractère aléatoire de l'expertise "mentale", cette mesure d'instruction est érigée en en tant que preuve dont la valeur probante emporte, à elle seule, l'intime conviction du juge et de la juridiction répressive. Les dérives juridiques et judiciaires, dues à un "syllogisme expertal" sans réels fondements, entament manifestement les droits les plus fondamentaux des justiciables. La sécurité juridique, alors remise en question par cette pratique, ne semble pas susciter l'intervention du législateur pour circonscrire ces dérives, malgré quelques réformes récentes. Qu'en est-il de la fonction de juger lorsque l'expert s'approprie certaines des prérogatives du juge ? Quelles peuvent être, surtout, les réelles conséquences sur l'issue du procès pénal ?
Lucas Freisses, Stratégie d'anticipation collective des restructurations, thèse soutenue en 2012 à Montpellier 1 sous la direction de Stéphane Darmaisin, membres du jury : Christine Neau-Leduc (Rapp.), Franck Petit (Rapp.), Paul-Henri Antonmattei
Les restructurations occupent plus que jamais le devant de l'actualité. En effet, il ne se passe pas une semaine sans que les médias ne relayent un nouveau plan de restructuration aux conséquences souvent désastreuses sur l'emploi. S'il est vrai que les restructurations sont également présentes en période de croissance économique, elles prennent un relief tout particulier en temps de crise ; c'est à ce moment là qu'elles vont véritablement se révéler. Elles représentent un phénomène complexe qui engendre de nombreuses conséquences économiques, financières et humaines. A partir de ce constat, il paraît évident qu'une stratégie doit être mise en place afin de les anticiper et de sécuriser au mieux l'emploi en France. Le dialogue social est alors privilégié pour atteindre cet objectif. La procédure d'information-consultation des représentants du personnel et la négociation collective peuvent-elles contribuer à la mise en place d'une stratégie d'anticipation collective des restructurations ? Sans se vouloir exhaustive, cette étude tente d'apporter des éléments de réponse à la question soulevée.
Mélissa Eydoux, L'enfant face aux droits : réflexion sur le statut juridique du mineur, thèse soutenue en 2011 à Montpellier 1, membres du jury : Philippe Bonfils (Rapp.), Sébastien Robinne (Rapp.), Didier Thomas
La majorité civile constitue la clé de voûte de la capacité des mineurs. Depuis l'entrée en vigueur de la loi du 5 juillet 1974, toute personne âgé de moins de dix huit ans est incapable juridiquement. Ce régime, résultat d'une évolution perpétuelle de l'époque romaine à la réforme du 5 mars 2007 en passant par la révolution française et la réforme du 4 mars 2002, a toujours été tourné vers la protection inébranlable des enfants. Pourtant, le législateur et la jurisprudence, tout comme la pratique, semblent enclin à offrir aux mineurs une capacité progressive. Aujourd'hui, le mineur n'est plus l'enfant d'hier mais n'est pas encore l'adulte de demain. Ainsi, le régime actuel, jalonné d'imprécisions et de confusions, semble mener inéluctablement vers une réforme en profondeur du droit applicable aux enfants.
Claire Feller, Les modes de règlement amiable des conflits relatifs à lindemnisation et lévaluation du préjudice corporel, thèse en cours depuis 2011
Le législateur tend à promouvoir la transaction comme mode de règlement de principe du droit de lindemnisation des préjudices corporels en instaurant des procédures doffre obligatoire, et ce notamment en matière daccidents de circulation. En effet, le succès de la loi Badinter a entrainé une forte augmentation du nombre de transactions ; en moyenne, 95,4% des victimes dune atteinte à lintégrité physique et/ou psychique accepte lindemnité proposée par lassureur ou le fond de garantie. Pourtant, les règles de droit commun régissant la transaction se limitent à une poignée darticles du Code civil, ces derniers ne répondant pas aux besoins particuliers du droit de lindemnisation des préjudices corporels. Le manque de mécanismes de protection des victimes en matière de transaction contrevient à lobjectif de réparation intégrale des préjudices corporels. Ainsi, létat de faiblesse de la victime vis-à-vis de lassureur conduit-t-il nécessairement à une diminution du montant des indemnités lorsquelles sont allouées dans le cadre dune transaction par rapport à celles octroyées par les juridictions. Il sera alors question détudier en quoi le droit relatif à la transaction pourrait être adapté aux problématiques du droit de lindemnisation des victimes de préjudices corporels. Par ailleurs, lélaboration dune transaction en matière dindemnisation est bien souvent le fruit dune procédure spéciale de règlement amiable, prévue par le législateur, dans le cadre des régimes spéciaux de responsabilité. Si ces procédures ont toutes pour but de renforcer la protection des victimes de préjudices corporels, elles manquent duniformité et de cohérence. En effet, chaque victime, selon les circonstances entourant la réalisation de son dommage, bénéficie dune procédure et dun barème dindemnisation différents. En conséquence, légalité entre les victimes de dommages corporels est fortement entachée. Or, la quasi totalité des victimes entrent dans un régime spécial dindemnisation, le droit commun étant alors devenu résiduel. Cela ne signifie-t-il pas que le droit de lindemnisation français nest plus adapté au besoin de protection exigé par la société daujourdhui ? Il serait dès lors intéressant danalyser comment serait-il possible dharmoniser les différentes procédures aboutissant à lindemnisation amiable de préjudices corporels afin de créer une procédure unique et protectrice de la victime.
Christelle Bourret, La question de l'existence d'un contrat de travail ou d'entreprise relatif à la prostitution, thèse soutenue en 2011 à Montpellier 1, membres du jury : Bruno Py (Rapp.), Sébastien Robinne (Rapp.)
La prostitution est une activité exercée par de nombreuses personnes prostituées afin de pouvoir subvenir à leurs besoins, comme c'est le cas pour toutes les personnes exerçant une activité professionnelle. Cette activité qui est imposable comme les autres activités professionnelles, n'est pas reconnue comme une profession. Malgré la reconnaissance de l'existence d'une prostitution volontaire, le législateur français ne permet pas aux personnes prostituées de conclure un contrat de travail ou d'entreprise relatif à la prostitution. Cependant, ces contrats leurs permettraient de bénéficier des régimes de protection sociale de la population active, donc d'améliorer leurs conditions de vie, car la santé des personnes prostituées est mise en péril par la nature de leur activité. L'étude des éléments constitutifs du contrat de prostitution, permet de constater que si l'évolution des mentalités s'accompagnait d'une réforme des textes relataifs aux actes liés à la prostitution, la conclusion de ces contrats serait envisageable.
Marion Bonnot, L'incarcération hors jugement, thèse soutenue en 2010 à Montpellier 1, membres du jury : Laurence Leturmy (Rapp.), Jean-Yves Lassalle (Rapp.)
Le risque de détention arbitraire est inhérent à toute action répressive et il s'accroît lorsque l'individu est détenu sans avoir été jugé. N'est-il pas présumé innocent, aux termes de l'article 9 de la Déclaration de 1789 ? Pourtant, les nécessités de la recherche judiciaire et la préservation de l'ordre public ont depuis longtemps justifié la détention temporaire. L'incarcération hors jugement est acceptée dans la mesure où elle est encadrée par des procédures précises. Cependant, souvent considérées comme contraires aux principes fondamentaux elles sont fréquemment remises en cause. C'est pourquoi l'objectif premier doit être la recherche de mesures, moins privatives de droit, qui permettent le plus possible, d'éviter que la personne soit privée de liberté. Des propositions en ce sens peuvent être faites, comme par exemple un renforcement de l'accompagnement psychologique, ou une modification du rapport à l'idée de contrainte, mais cela engendrerait une profonde transformation du système français.
Halim Rami, La mondialisation et la criminalité économique et financière , thèse soutenue en 2008 à Montpellier 1
Laurent Maynard, Le pouvoir disciplinaire du chef d'entreprise face à la délinquance du salarié, thèse soutenue en 2007 à Montpellier 1
Thibaut Petitgirard, Réflexions sur l'hypothèse d'un droit processuel pénal international, thèse soutenue en 2005 à Montpellier 1
Modelées par l'histoire, étroitement liées à la souveraineté nationale, reflets de nos cultures, les procédures pénales de nos Etats ont été longtemps isolées dans leurs particularismes, étant traditionnellement considérées comme réfractaires à toutes hypothèse de rapprochement. Cette étude a néanmoins permis de mettre en lumière que non seulement l'hypothèse d'un droit commun du procès pénal est légitime, mais que le rapprochement des droits judiciaires nationaux est déjà en œuvre. Le processus d'internationalisation du droit et de la justice marque aujourd'hui le champ pénal à l'aube du XXIe siècle. Les tribunaux pénaux internationaux et plus spécialement la Cour pénale internationale en sont une illustration exemplaire et peuvent constituer dès lors un laboratoire d'observation privilégié ainsi qu'un lieu idéal pour un métissage culturel judiciaire. La mondialisation, l'intensification des flux transnationaux ont à l'évidence favorisé le développement d'une criminalité internationale. Son internationalisation a conduit les autorités judiciaires à recourir désormais beaucoup plus fréquemment aux mécanismes de la coopération judiciaire. CEDH, CJCE, mise en place d'un Procureur et d'un mandat d'arrêt européen, Eurojust, instauration de la procédure de CRPC, émergence de la CPI, sont autant de thèmes abordés ici qui illustrent l'existence d'un droit processuel pénal international en formation favorisant ainsi son harmonisation ou du moins une certaine convergence autours de grands principes communs.