Présentation de l'éditeur
La problématique des langues régionales est d’autant plus délicate à saisir au sein d’une République dont le récit peut notamment se faire par le prisme jacobin. À l’heure d’une éventuelle révision constitutionnelle qui devrait permettre à la notion de différenciation de pénétrer le texte suprême, il est pertinent de s’interroger sur les éléments qui font, précisément, de la diversité une richesse républicaine et non un élément à combattre. La question du traitement des langues régionales, au cœur d’un colloque qui s’est tenu en juin 2018 à l’université Toulouse Capitole et dont les actes sont réunis dans le présent ouvrage, est de celles-là.
Comment, en Europe, les États considèrent-ils les langues régionales qui coexistent avec leurs langues nationales officielles ? Comment établir la frontière entre l’épanouissement et la sauvegarde ? Comment sauver une langue qui se meurt ? Par la permission ou la contrainte ? Dans la création de programmes scolaires bilingues ou la co-officialité ? Quels sont les modèles de reconnaissance possibles ? Dans quelle mesure ces revendications linguistiques pèsent-elles dans la rhétorique partisane ? Est-ce la question de la langue qui cristallise le plus les revendications dites identitaires, met le feu aux poudres des canons autonomistes et indépendantistes ? Existe-t-il, en Europe, une problématique commune de ce lien entre langues régionales et pouvoir étatique ou des multitudes si complexes qu’elles empêchent la comparaison rigoureuse ? Autant de questions que plusieurs auteurs venant d’horizons géographiques et disciplinaires différents ont souhaité soulever dans cet ouvrage.
Avec les contributions de Hubert Alcaraz, Itziar Alkorta, Jordane Arlettaz, Patxi Baztarrika Galparsoro, Joxerramon Bengoetxea, Véronique Bertile, Philippe Blacher, Romain Colonna, Alain Di Meglio, Olivier Dubos, Eugène F.-X. Gherardi, Jean-Éric Gicquel, Victor Guset, Christian Lagarde, Philippe Martel, Lluís Medir, Paolo Passaglia.