Présentation de l'éditeur
Un orateur qui n’a pas d’autre interlocuteur que lui-même n’est pas digne d’intérêt. Tous les discours, quels qu’ils soient, sont légitimes quand ils sont adressés, délivrés à un auditoire dont ils prennent soin.
La part créative du juge est évidente, et la motivation est l’ornement de cette liberté. C’est pour cette raison que sous l’Ancien Régime, les juges préféraient ne pas motiver leurs décisions : cette absence de justification était précisément la preuve de leur indépendance que, contrairement à certaines idées reçues, la Révolution leur ôtera au nom d’une autre liberté.
La motivation est une contrainte de rang supérieur, à la fois juridique et morale. Et surtout, elle est là car obligatoire la plupart du temps. C’est elle qui circule dans le système juridique, qui contraint, ordonne, annule, qui est commentée, contournée, écartée.
Sommaire
Introduction
Chapitre 1. Aux origines de la motivation :
« Reddere » ou « Tribuere » la justice ?
Chapitre 2. Appliquer ou gouverner.
Du juridique et du non-juridique
Chapitre 3. La fuite de la motivation et l’hypocrisie de la pédagogie « externe »
Chapitre 4. Retour à la substance
Conclusion