Présentation de l’éditeur
La colère a fini par éclater : à l'été 2023, suite à la mort de Nahel Merzouk, la France a connu des révoltes aussi violentes qu'éphémères. Comprendre les racines du soulèvement requiert de se plonger dans le quotidien des quartiers populaires. À partir d'une enquête ethnographique de dix ans dans la ville de Roubaix, ce livre saisit la texture de sentiments d'injustice davantage orientés vers l'État que contre le capitalisme. Il suit au long court la trajectoire de militants qui tentent de briser la résignation et de susciter la participation. Ces artisans de l'égalité sont pourtant souvent disqualifiés et leurs luttes, réprimées. La démobilisation populaire apparaît alors comme une production politique, où les difficultés de la gauche à appréhender la nouvelle sociologie des classes populaires apparaissent décisives. On comprend alors pourquoi les quartiers populaires se révoltent et pourquoi ils ne le font pas plus souvent.
Sommaire
PREMIERE PARTIE. REPRESENTER LES QUARTIERS POPULAIRES
CHAPITRE 1. TENTATIVES D’ORGANISATION AUTONOME DES DESCENDANTS D’IMMIGRES
CHAPITRE 2. RECONNAISSANCE ET DISQUALIFICATION. L’IMPOSSIBLE LUTTE CONTRE L’ISLAMOPHOBIE
CHAPITRE 3. LA GAUCHE ET LA QUESTION RACIALE
DEUXIEME PARTIE. LA CITOYENNETE ENTRAVEE
CHAPITRE 4. LES RAISONS DE LA COLERE. DISCRIMINATIONS, SENTIMENTS D’INJUSTICE ET POLITISATION ORDINAIRE
CHAPITRE 5. L’ISLAM COMME SALUT
CHAPITRE 6. RESIGNES. SE DETOURNER D’UN JEU POLITIQUE QUI VOUS MALTRAITE
TROISIEME PARTIE. LA PRODUCTION POLITIQUE DE LA DEMOBILISATION POPULAIRE
CHAPITRE 7. LUTTER PAR LA PAROLE ? POURQUOI LES COLLECTIFS ANTIRACISTES PEINENT A MOBILISER
CHAPITRE 8. LUTTE URBAINE AU PILE : LES CONDITIONS SOCIALES D’UNE REMOBILISATION EPHEMERE
CHAPITRE 9. LA SOCIETE CIVILE ETOUFFEE