Julien Talpin

Directeur de recherche
Politique, pouvoir, organisation.
Centre National de la Recherche Scientifique

Centre d'Études et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • Julien Talpin, Olivier Esteves, Alice Picard (dir.), La France, tu l'aimes mais tu la quittes: enquête sur la diaspora française musulmane, Éditions du Seuil, 2024, 307 p. 

    Julien Talpin, Angéline Escafré-Dublet, Virginie Guiraudon (dir.), Fighting Discrimination in a Hostile Political Environment : the case of 'colour-blind' France, Routledge, 2024, Ethnic and racial studies, 156 p.   

    Julien Talpin, Hélène Balazard, Marion Carrel, Samir Hadj Belgacem, Sümbül Kaya [et alii], L'épreuve de la discrimination: enquête dans les quartiers populaires, PUF, 2023, Alpha ( Essai ), 541 p.  

    La France n’a pas pleinement pris la mesure de l’ampleur du racisme et des discriminations qui la traversent. Des millions d’individus subissent au quotidien micro-agressions et stigmatisation, voient leurs opportunités d’ascension sociale entravées, leur espérance de vie écourtée. À partir d’une enquête inédite dans plusieurs quartiers populaires en France, mais aussi au Royaume-Uni et en Amérique du Nord, cet ouvrage analyse les conséquences du déni qui entoure les discriminations : dépression, exil, repli sur soi… Face au drame silencieux qui s’opère sous nos yeux, c’est une invitation à une prise de conscience collective. Paradoxalement, l’expérience des discriminations peut aussi nourrir des compétences et savoir-faire nouveaux, développer la capacité à agir des habitants des quartiers populaires qui se lèvent face aux violences policières, se mobilisent dans des associations ou investissent les partis politiques. On assiste ainsi peut-être à l’émergence d’une nouvelle génération militante, engagée pour l’égalité.

    Julien Talpin, Julien Talpin, Samuel Hayat, Samuel Hayat, Audric Vitiello, Audric Vitiello (dir.), Dispositifs de la démocratie. Entre participation, délibération et représentation: entre participation, délibération et représentation, 20220e éd., Classiques Garnier Numérique, 2022, Classiques Garnier en ligne ( Bibliothèque de science politique ), 304 p.  

    Jane Mansbridge, dans les années 1980-2015, a apporté une contribution décisive à la théorie démocratique et aux études féministes en articulant matériau empirique et réflexion théorique. Ce livre réunit sept de ses textes fondamentaux sur la démocratie et ses dispositifs – de participation, de délibération, de représentation.

    Julien Talpin, Antonio Delfini, Janoe Vulbeau (dir.), Démobiliser les quartiers. Enquêtes sur les pratiques de gouvernement en milieu populaire: enquêtes sur les pratiques de gouvernement en milieu populaire, 20211e éd., Presses universitaires du Septentrion, 2022, Espaces politiques, 286 p.  

    Si les quartiers populaires ne sont pas des déserts politiques, l'action collective y demeure fragile et fragmentée et n’a pu se constituer en mouvement social d’ampleur. Pour comprendre ce phénomène, ce livre se concentre sur les pratiques des pouvoirs publics qui contribuent à entraver ces mobilisations : disqualification des militant∙e∙s, cooptation des leaders, divisions des associations, dispersion des habitants, répression des luttes. Ici, pas de grand plan pour démobiliser, mais une articulation de pratiques disparates, de stratégies individuelles et de routines organisationnelles qui rendent toujours plus coûteuse l’action collective. À partir d’enquêtes de terrains dans plusieurs quartiers populaires, ce livre donne à voir le sort réservé à ces territoires et le visage multiforme que prend la démobilisation. En miroir des ambitions affichées de donner du pouvoir d’agir aux habitant∙e∙s, cet ensemble de recherches témoigne des répressions qu’ils ont à affronter et du peu de place qui leur est laissée dans la maîtrise de leur destin.

    Julien Talpin, Hélène Balazard, Marion Carrel, Samir Hadj Belgacem, Sümbül Kaya [et alii], L'épreuve de la discrimination: Enquête dans les quartiers populaires, Presses Universitaires de France et Cairn, 2022, Hors collection  

    La France n'a pas encore pleinement pris la mesure de l'ampleur et des incidences du racisme et des discriminations qui la déchirent. Des millions d'individus, notamment issus de l'immigration postcoloniale, subissent au quotidien micro-agressions et stigmatisation. Ils voient leurs opportunités d'ascension sociale entravée, leurs vies écourtées. Ces épreuves suscitent bien souvent colère et sentiments d'injustice. Elles poussent parfois à l'engagement des personnes qui n'y étaient pas disposées. À partir d'une enquête inédite dans plusieurs quartiers populaires en France et en Amérique du Nord, ce livre démontre les conséquences du déni de reconnaissance qui entoure les discriminations : dépression, exil, repli sur soi… Au regard du drame silencieux qui s'opère sous nos yeux, il invite à une prise de conscience collective. Mais le racisme suscite aussi des conséquences plus positives : une jeunesse se lève face aux violences policières, se mobilise dans des associations ou investit les partis politiques, en développant des savoirs et savoir-faire nouveaux, et par là son pouvoir d'agir. Peut-être est-ce l'émergence d'une nouvelle génération militante, engagée dans des luttes pour l'égalité??

    Julien Talpin, Ivan Sainsaulieu, Frédéric Sawicki (dir.), La discrétion partisane: [acte de colloque, Lille 23 et 24 septembre 2021], deBoecksupérieur, 2022, 227 p. 

    Julien Talpin, Marion Carrel, Paula Cossart, Guillaume Gourgues, Pierre-André Juven, Vive les communes ! Des ronds-points au municipalisme, 20200e éd., 2021  

    Ce numéro de "Mouvements", coordonné par Marion Carrel, Paula Cossart, Guillaume Gourgues, Pierre-André Juven et Julien Talpin propose un panorama de pratiques militantes locales, communalistes, municipalistes en dressant un état des lieux critique des expérimentations mises en place sur le territoire.

    Julien Talpin, Hélène Balazard, Marion Carrel, Samir Hadj Belgacem, Sümbül Kaya [et alii], L’épreuve de la discrimination. Enquête dans les quartiers populaires: enquête dans les quartiers populaires, Presses universitaires de France - Humensis, 2021, Le lien social, 420 p. 

    Julien Talpin, Virginie Baby-Collin, Anne Clerval (dir.), Démobiliser les classes populaires, Éditions Érès, 2021, 208 p. 

    Julien Talpin, Bâillonner les quartiers: comment le pouvoir réprime les mobilisations populaires, Éditions les étaques, 2020, 176 p. 

    Julien Talpin, Hélène Balazard, Marion Carrel, Simon Cottin-Marx, Ma cité s'organise., 20160e éd., 2019  

    Le 31 octobre 2015, une dizaine de milliers de militant-e-s des quartiers populaires défilaient dans les rues de Paris au nom de la dignité, de la justice, de l’égalité et contre le racisme. La marraine du mouvement, Angela Davis, icône du mouvement afro-américain des années 1970, incarnait cette filiation entre la lutte des minorités des deux côtés de l’Atlantique – « de Ferguson à Paris ». Dans les rangs des manifestant-e-s, on pouvait voir des militant-e-s de longue date mêlé-e-s à de jeunes activistes formé-e-s au community organizing, certain-e-s ayant fait le voyage aux États-Unis pour se familiariser avec les méthodes apparues dans les quartiers de Chicago il y a près de quatre-vingts ans.

    Julien Talpin, Community Organizing. De l’émeute à l’alliance des classes populaires aux Etats-Unis, 2016e éd., 2019 

    Julien Talpin, Mohammed Marwan, Marwan Mohammed (dir.), Communautarisme ?, 20180e éd., Presses universitaires de France, 2019, La vie des idées.fr, 107 p.  

    N'est pas communautariste qui croit. Cette notion renvoie à la fois à des formes d'entre-soi supposés et des revendications collectives qualifiées de particularistes ou séparatistes. Ce livre démontre à partir d'enquêtes sociologiques fouillées que ces présupposés relèvent très largement du fantasme. Non seulement les minorités ethno-raciales et les musulmans en particulier – soupçonnés généralement de communautariste – ne présentent pas des formes de sociabilité plus endogames que d'autres groupes, mais les espaces les plus homogènes socialement sont ceux des dominants, les "ghettos de riches" étant marqués par des formes d'entre-soi discrets mais efficaces. En nous appuyant sur des études empiriques sur les liens sociaux, notamment les liens communautaires, nous montrerons que le label" communautariste" constitue avant tout un stigmate qui contraint très fortement les mobilisations des groupes minorisés en les disqualifiant via un soupçon d'illégitimité permanente qui nie leur citoyenneté. Nous insisterons sur l'exemple de la "communauté musulmane" qui n'existe ni en soi ni pour soi : elle est marquée par une forte fragmentation tout en étant façonnée par les discours stigmatisants et les jeux politiques locaux pour s'affilier des soutiens. Nous soulignerons enfin que les mobilisations collectives de la plupart des groupes accusés de communautarisme ne portent pas des demandes particularistes, mais d'abord des revendications d'égalité de droit et de traitement face aux discriminations qu'ils subissent.

    Julien Talpin, Julien O'Miel, Frank Frégosi, Franck Frégosi (dir.), L'islam et la cité : engagements musulmans dans les quartiers populaires, 2017e éd., Presses universitaires du Septentrion, 2019, Espaces politiques, 282 p.  

    L'islam constitue aujourd’hui un objet conflictuel dans le champ politique français. Il serait vecteur de repli sur soi ou l’objet d’instrumentalisations politiques. Pourtant, à distance des discours globalisants présents dans l’espace public et médiatique, ce livre entend démontrer que cette religion peut constituer une ressource dans la mobilisation d’acteurs que tout prédisposait à l’apathie, dans un contexte où la laïcité contraint les formes d’engagement s’appuyant sur l’expérience religieuse. Il vise tout particulièrement à défaire les analyses qui feraient agir la « communauté musulmane » comme un seul et même groupe social homogène. En suivant les acteurs au plus près dans différents quartiers populaires, ce livre restitue les contraintes très fortes qui pèsent sur l’action collective des groupes minoritaires. À rebours d’une lecture qui n’y verrait que des revendications « communautaristes », cet ouvrage démontre que les engagements inspirés de l’islam recherchent avant toute chose l’égalité.

    Julien Talpin, Julien O'Miel, Franck Frégosi (dir.), L'islam et la cité: engagements musulmans dans les quartiers populaires, Presses universitaires du Septentrion et OpenEdition, 2018  

    L'islam constitue aujourd’hui un objet conflictuel dans le champ politique français. Il serait vecteur de repli sur soi ou l’objet d’instrumentalisations politiques. Pourtant, à distance des discours globalisants présents dans l’espace public et médiatique, ce livre entend démontrer que cette religion peut constituer une ressource dans la mobilisation d’acteurs que tout prédisposait à l’apathie, dans un contexte où la laïcité contraint les formes d’engagement s’appuyant sur l’expérience religieuse. Il vise tout particulièrement à défaire les analyses qui feraient agir la « communauté musulmane » comme un seul et même groupe social homogène. En suivant les acteurs au plus près dans différents quartiers populaires, ce livre restitue les contraintes très fortes qui pèsent sur l’action collective des groupes minoritaires. À rebours d’une lecture qui n’y verrait que des revendications « communautaristes », cet ouvrage démontre que les engagements inspirés de l’islam recherchent avant toute chose l’égalité

    Julien Talpin, Community organizing: de l'émeute à l'alliance des classes populaires aux États-Unis, Raisons d'agir, 2016, Cours & travaux, 311 p. 

    Julien Talpin, Saul David Alinsky, Jean Gouriou, François Ruffin, L'art de la guérilla sociale, Fakir éditions, 2016, Entretien, 141 p.    

    Les extraits de "Etre radical : manuel pragmatique pour radicaux réalistes" sont accompagnés d'une présentation de l'oeuvre de l'activiste américain, ainsi que d'un entretien qui transpose ses idées au XXIe siècle.

    Julien Talpin, Paula Cossart, Lutte urbaine. Participation et démocratie d'interpellation à l’Alma-Gare: participation et démocratie d'interpellation à l'Alma-Gare, Éditions du Croquant, 2015, Sociopo, 346 p.  

    la 4e de couverture indique : "Ce livre revient sur une lutte urbaine mythique des années 1970-1980 pour montrer que le remède face aux inégalités, à la xénophobie ou au conservatisme n'est pas moins mais davantage de démocratie. Dans un quartier pauvre de Roubaix, l'Alma-Gare, la mobilisation des habitants contre la destruction de leurs logements est un succès : ils redessinent les plans et donnent forme à un quartier conforme à leurs aspirations. Des expérimentations d'autogestion sont alors lancées pour organiser la vie sociale différemment. Cette histoire illustre dès lors un réel pouvoir d'agir des classes populaires. Mais à mesure que la dynamique s'étiole, le quartier devient peu à peu une zone de relégation sociale. Cet ouvrage montre comment les quartiers populaires peuvent se mobiliser, mais aussi pourquoi ils sont souvent devenus des espaces ségrégés."

    Julien Talpin, Yves Sintomer (dir.), La démocratie participative au-delà de la proximité: le Poitou-Charentes et l'échelle régionale, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2015  

    La démocratie participative s'est beaucoup développée depuis quelques décennies. Or, les recherches se concentrent sur des expériences locales, principalement municipales. D'autres initiatives tentent pourtant de dépasser la proximité et d'influer plus profondément sur le système politique. L'échelon régional est de ce point de vue particulièrement novateur. Le Poitou-Charentes, en particulier, apparaît comme un laboratoire démocratique particulièrement inventif. Il permet de creuser des questions centrales : comment garantir à une telle échelle la participation du plus grand nombre, et notamment des exclus du système politique représentatif ? La démocratie participative est-elle condamnée à rester cantonnée à l'échelle micro-locale, la « grande politique » relevant des professionnels de la politique ? La tension entre taille et démocratie, toujours invoquée mais rarement étudiée, se trouve au coeur de ce livre. Plusieurs cas sont passés au crible. En Poitou-Charentes tout d'abord, le Budget Participatif des Lycées (l'une des expériences les plus radicales à ce jour en Europe, tant par le nombre de participants impliqué que par les enjeux financiers en discussion) et les dispositifs impliquant le tirage au sort (un moyen potentiel de faire émerger un public régional). D'autres dynamiques régionales sont étudiées dans une perspective comparative, en France, en Andalousie, en Toscane et dans la région Lazio. Enfin, les difficultés du passage du régional au national sont abordées à travers la campagne présidentielle de Ségolène Royal en 2007

    Julien Talpin, Marie-Hélène Bacqué, Amélie Flamand, Anne-Marie Paquet-Deyris (dir.), The Wire : l'Amérique sur écoute, La Découverte Editions, 2014, Sciences humaines, 264 p.    

    Créée par un ancien journaliste du Baltimore Sun, David Simon, et un ancien policier, Ed Burns, et scénarisée par des grands noms du roman noir américain, la série américaine The Wire est devenue culte. S'appuyant sur des investigations de terrain de plusieurs années, elle décrit finement la réalité sociale, économique et politique des habitants du « ghetto » de Baltimore. Consacrée « meilleure ethnographie jamais réalisée de l'Amérique urbaine contemporaine » par le sociologue William Julius Wilson, saluée par Time Magazine ou le New York Post comme étant la meilleure série de l'histoire de la télévision américaine, elle est un outil efficace de discussion et de débats autour des problématiques qui parcourent les quartiers populaires. Elle sert aujourd'hui de support à de nombreux cours sur la ville ou sur les inégalités sociales aux États-unis. Pourquoi un tel succès ? Que peuvent nous apprendre les médias de masse sur la société et, ce faisant, comment interpellent-ils les sciences sociales ? Que donne à voir la série des quartiers populaires américains, au service de quel message social et politique ? Quelle en est la réception française et un The Wire hexagonal serait-il possible ? Telles sont les questions discutées par cet ouvrage pluridisciplinaire, au croisement des études cinématographiques et sérielles, de la sociologie, de l'urbanisme et de la science politique. [d'après l'éditeur]

    Julien Talpin, Paula Cossart, William Keith (dir.), La participation au prisme de l'histoire, De Boeck, 2012, 238 p. 

    Julien Talpin, Marion Carrel, Daniel Cefaï (dir.), Ethnographies de la participation, De Boeck, 2012, 247 p. 

    Julien Talpin, Yves Sintomer (dir.), La démocratie participative au-delà de la proximité : le Poitou-Charentes et l'échelle régionale, Presses universitaires de Rennes, 2011, Res publica, 183 p.   

    Julien Talpin, Yves Sintomer (dir.), Démocratie délibérative, Presses de Sciences Pô, 2011, 195 p. 

    Julien Talpin, Schools of Democracy: how ordinary citizens (sometimes) become competent in participatory budgeting institutions, European University Institute, 2011, ECPR monographs, 234 p. 

    Julien Talpin, Une politique de la présence: les vertus éducatives de la délibération et de la participation au test des assemblées populaires argentines, 2003 

    Julien Talpin, Anaïk Purenne, Marion Carrel, Sümbül Kaya, Converting ordinary resistance into collective action, 20221e éd.  

    Les quartiers populaires sont souvent considérés comme des déserts politiques, mais peut-on identifier des mobilisations discrètes qui pourraient préfigurer des mouvements plus larges ? Au cours de notre travail de terrain dans des quartiers urbains défavorisés en France, nous avons observé différentes manières de s'opposer aux injustices quotidiennes de la discrimination. Ces pratiques diffèrent de l'infrapolitique analysée par James Scott : les acteurs manifestent des formes de publicisation plus proches de ce qu'Asef Bayat appelle "l'art de la présence". L'article part d'une analyse de ces pratiques non-organisées et examine ensuite les processus qui permettent de convertir les sentiments d'injustice en actions collectives plus structurées. A partir d'enquêtes ethnographiques menées pendant trois ans dans trois quartiers populaires en France, l'enquête met en évidence les conditions d'émergence et de publicisation de l'action collective en se concentrant sur le rôle des intermédiaires et en replaçant les mobilisations discrètes dans leur contexte institutionnel d'émergence.

    Julien Talpin, Hélène Balazard, Guillaume Roux, Marion Carrel, Sümbül Kaya [et alii], Pourquoi nous ? Politiser l’expérience du racisme, 20221e éd. 

    Julien Talpin, Hélène Balazard, Marion Carrel, Samir Hadj Belgacem, Sümbül Kaya [et alii], « Nous, les autres », 20210e éd.  

    Plan de l'article Discriminations avérées Le jeu des étiquettes Communautarisme ? Aspirations égalitaires Briser la résignation Potentiel politique

    Julien Talpin, Hélène Balazard, Marion Carrel, Simon Cottin-Marx, Ma cité s’organise. Community organizing et mobilisations dans les quartiers populaires (dossier), 20160e éd. 

  • Julien Talpin, Marion Carrel, « Remobiliser les habitants des quartiers populaires par la lutte contre les discriminations ? », Les classes populaires à l’écart du politique ?, Fondation Gabriel Péri, 2024, pp. 123-139   

    Julien Talpin, Simon Baeckelandt, Guillaume Courty, Marc Milet, « Démocratie participative et groupes d'intérêts », in Courty, Guillaume, Milet, Marc (dir.), Les groupes d'intérêts en France, Classiques Garnier, 2024, pp. 135-150  

    Ce chapitre a pour objectif de questionner la confrontation des groupes d'intérêt à l'impératif participatif. La théorie délibérative, soubassement théorique du tournant participatif de l’action publique, émerge dans les années 1980 et s'est en partie construite contre les théories pluralistes et néo-corporatistes. Alors que ces dernières véhiculent une conception de la démocratie cantonnée à la représentation et à la compétition des groupes pour l'accès aux gouvernants, les tenants de la délibération défendent une conception de l'intérêt général découlant d'un échange d'arguments dans l'espace public. Le développement de l'offre publique de participation, d'abord à l'échelle locale autour de grands projets d'aménagement, a toutefois ouvert ces arènes aux citoyens profanes aux côtés des groupes d'intérêt. De hostiles à enthousiastes, de béats à critiques, la réception et l’usage de ces espaces par les groupes d’intérêts est pour le moins contrastée en fonction des acteurs et des contextes. Ces interactions ont jusqu'à présent été peu étudiées par la science politique. Le développement d'arènes délibératives nationales autour d'enjeux considérables invite pourtant à développer ce champ de recherche.

    Julien Talpin, Paula Cossart, Stéphanie Dechézelles, Maurice Olive, « Une approche écologique des mobilisations. Le quartier comme support des luttes urbaines de l'Alma-Gare dans les années 1970 », in Dechézelles, Stéphanie, Olive, Maurice (dir.), Politisation du proche. Les lieux familiers comme espaces de mobilisation, Presses universitaires de Rennes (PUR), 2023, pp. 35-58  

    Ce livre propose des enquêtes de type ethnographique, à la croisée de plusieurs champs académiques (science politique, sociologie, anthropologie, géographie), guidées par une préoccupation commune : considérer les mondes familiers comme des espaces de critique sociale et de revendication politique. Ce qu'expriment les mobilisations étudiées est la revendication de prendre part à l'action publique à partir d'une attention au proche. Elles témoignent des transformations des espaces du politique, dont elles sont une expression renouvelée plutôt que le symptôme d'une crise profonde.

    Julien Talpin, « Religious Congregations as Safe Spaces: Dolores Mission Church and the Struggle for Social Justice in Los Angeles », Where Has Social Justice Gone?, Springer International Publishing, 2022, pp. 229-244 

    Julien Talpin, Benjamin Ferron, Emilie Née, Claire Oger, « Donner la parole, mais garder le pouvoir ? Ambiguïtés du travail de politisation dans le community organizing américain », in Ferron, Benjamin, Née, Emilie, Oger, Claire (dir.), Donner la parole aux "sans voix" ? Construction sociale et mise en discours d'un problème public, Presses universitaires de Rennes, 2022, pp. 129-144 

    Julien Talpin, « S’émanciper par la participation. Travail social, conscientisation et rapports de pouvoir », Expérimentations démocratiques : Pratiques, institutions, imaginaires, Presses Universitaires du Septentrion, 2022, pp. 235-252 

    Julien Talpin, Samuel Hayat, Audric Vitiello, « Introduction. La science politique entre faits et normes », Dispositifs de la démocratie. Entre participation, délibération et représentation, 2022, pp. 7-24   

    Julien Talpin, Magali Nonjon, Julien O'Miel, Thomas Aguilera, Francesca Artioli [et alii], « Quand la carte fait loi. Cadrage et légitimation statistique de la réforme de la géographie prioritaire de la politique de la ville », in Aguilera, Thomas, Artioli, Francesca, Barrault-Stella, Lorenzo, Hellier, Emmanuelle, Pasquier, Romain (dir.), Les cartes de l'action publique. Pouvoirs, territoires, résistances, Presses universitaires du Septentrion, 2021, pp. 131-150   

    Julien Talpin, « La force du nombre : un impératif managérial ? Le community organizing travaillé par le tournant néolibéral », Du social business à l’économie solidaire. Critique de l’innovation sociale, ERES, 2021, pp. 139-145 

    Julien Talpin, Julien O'Miel, Franck Frégosi, « L’islam : un vecteur d’engagement dans les quartiers populaires ? Préface », L'islam et la cité, 2019  

    L'islam et la cité Engagements musulmans dans les quartiers populaires Édité par Julien Talpin, Julien O'Miel, Frank Frégosi L'islam constitue aujourd’hui un objet conflictuel dans le champ politique français. Il serait vecteur de repli sur soi ou l’objet d’instrumentalisations politiques. Pourtant, à distance des discours globalisants présents dans l’espace public et médiatique, ce livre entend démontrer que cette religion peut constituer une ressource dans la mobilisation d’acteurs que tout prédisposait à l’apathie, dans un contexte où la laïcité contraint les formes d’engagement s’appuyant sur l’expérience religieuse. Il vise tout particulièrement à défaire les analyses qui feraient agir la « communauté musulmane » comme un seul et même groupe social homogène. En suivant les acteurs au plus près dans différents quartiers populaires, ce livre restitue les contraintes très fortes qui pèsent sur l’action collective des groupes minoritaires. À rebours d’une lecture qui n’y verrait que des revendications « communautaristes », cet ouvrage démontre que les engagements inspirés de l’islam recherchent avant toute chose l’égalité.

    Julien Talpin, Daniel Sabbagh, Maud Simonet, « Faire campagne aux États-Unis et en France. Engagement militant et structuration partisane lors des élections présidentielles de 2012 », Univers anglophones, 2019 

    Julien Talpin, Min Reuchamps, Jane Suiter, « How can constitutional reforms be deliberative? The hybrid legitimacies of constitutional deliberative democracy », Constitutional Deliberative Democracy, 2019 

    Julien Talpin, Laurence Morel, Matt Qvortrup, « Do referendums make better citizens? The effects of direct democracy on political interest, civic competence and participation », The Routledge Handbook to Referendums and Direct Democracy, 2019 

    Julien Talpin, Sandrine Lévêque, Anne-France Taiclet, « Le clientélisme en campagne. La fragile mobilisation des réseaux socialistes lors des élections municipales de 2014 dans une ville du Nord de la France », À la conquête des villes. Sociologie politique des élections municipales de 2014 en France, 2019 

    Julien Talpin, Layla Baamara, Camille Floderer, Marine Poirier, « De nouvelles "machines politiques" ? Comment les organisations communautaires investissent les campagnes référendaires en Californie », Faire campagne ici et ailleurs. Mobilisations électorales et pratiques politiques ordinaires, 2019  

    À partir d’observations menées sur des terrains géographiquement, politiquement et sociologiquement diversifiés, ce livre entend rendre compte à la fois du temps long et des logiques de situation dans lesquels s’inscrivent les processus politiques et sociaux de mobilisation électorale.

    Julien Talpin, « Faire campagne aux États-Unis et en France. Engagement militant et structuration partisane lors des élections présidentielles de 2012 », in Sabbagh, Daniel, Simonet, Maud (dir.), De l'autre côté du miroir. Comparaisons franco-américaines, Presses universitaires de Rennes, 2018, pp. 173-189 

    Julien Talpin, « Do referendums make better citizens? The effects of direct democracy on political interest, civic competence and participation », in Morel, Laurence, Qvortrup, Matt (dir.), The Routledge Handbook to Referendums and Direct Democracy, Routledge, 2018, pp. 405-418 

    Julien Talpin, « Le clientélisme en campagne. La fragile mobilisation des réseaux socialistes lors des élections municipales de 2014 dans une ville du Nord de la France », in Lévêque, Sandrine, Taiclet, Anne-France (dir.), À la conquête des villes. Sociologie politique des élections municipales de 2014 en France, Presses universitaires du Septentrion, 2018, pp. 219-228 

    Julien Talpin, Julien O 'Miel, Franck Frégosi, « L’islam : un vecteur d’engagement dans les quartiers populaires ? Préface », L'islam et la cité, Presses universitaires du Septentrion, 2017, pp. 13-26   

    Julien Talpin, Franck Frégosi, Julien O'Miel, « Introduction. Se mobiliser en tant que musulmans. Condition minoritaire et engagement politique », in Julien Talpin, Julien O'Miel, Frank Frégosi (dir.), L'islam et la cité. Engagements musulmans dans les quartiers populaires, Presses Universitaires du Septentrion, 2017, pp. 27-59     

    Julien Talpin, « How can constitutional reforms be deliberative? The hybrid legitimacies of constitutional deliberative democracy », in Reuchamps, Min, Suiter, Jane (dir.), Constitutional Deliberative Democracy, ECPR Press, 2016, pp. 93-107 

    Julien Talpin, « De nouvelles "machines politiques" ? Comment les organisations communautaires investissent les campagnes référendaires en Californie », in Baamara, Layla, Floderer, Camille, Poirier, Marine (dir.), Faire campagne ici et ailleurs. Mobilisations électorales et pratiques politiques ordinaires, Karthala, 2016, pp. 257-282 

    Julien Talpin, « Democratic Innovation », Oxford Handbook of Social Movements, Oxford University Press, 2015, pp. 781-792 

    Julien Talpin, Maria Funes, Mathias Rull, « The Cultural Consequences of Engagement in Participatory Processes », in Font, Joan, Dellaporta, Donatella, Sintomer, Yves (dir.), Participatory Democracy in Southern Europe: Causes, Characteristics and Consequences, Rowman & Littlefield, 2014, pp. 151-189 

    Julien Talpin, « Démocratie », Dictionnaire des inégalités, Armand Colin, 2014, pp. 100-101 

    Julien Talpin, « Dépolitiser le ghetto pour inciter à l'action ? Représentations du politique dans The Wire », in Bacqué, Marie-Hélène, Flamand, Amélie, Paquet-Deyris, Anne-Marie, Talpin, Julien (dir.), The Wire : l'Amérique sur écoute, La Découverte, 2014, pp. 102-114 

    Julien Talpin, « Former ou politiser les participants ? Comment se fabriquent les savoirs citoyens dans un quartier populaire de Séville », in Deboulet, Agnès, Nez, Héloïse (dir.), Savoirs citoyens et démocratie urbaine, Presses universitaires de Rennes, 2013, pp. 117-124 

    Julien Talpin, « When Deliberation Happens. Evaluating Discursive Interactions Among Ordinary Citizens », in Geissel, Brigitte, Joas, Marco (dir.), Participatory Democratic Innovations in Europe. Improving the Quality of Democracy?, Barbara Budrich Publishers, 2013, pp. 73-94 

    Julien Talpin, Laurence Monnoyer-Smith, « Talking with the Wind ? Discussion on the Quality of Deliberation in the Ideal-EU Project », in Kies, Raphaël, Nanz, Patricia (dir.), Is Europe Listening to Us ? Successes and Failures of EU Citizen Consultations, Ashgate, 2013, pp. 125-152 

    Julien Talpin, « When democratic innovations let the people decide: An evaluation of co-governance experiments », in Geissel, Brigitte, Newton, Kenneth (dir.), Evaluting Democratic Innovations: Curing the Democratic Malaise?, Routledge, 2013, pp. 184-206 

    Julien Talpin, « Qualité de la délibération », in Casillo, Ilaria, Barbier, Rémi, Blondiaux, Loïc, Chateauraynaud, Francis, Fourniau, Jean-Michel, Lefebvre, Remi, Neveu, Catherine, Salles, Denis (dir.), Dictionnaire critique et interdisciplinaire de la participation, GIS Démocratie et Participation, 2013 

    Julien Talpin, Ernesto Ganuza, Héloïse Nez, « La diffusion de la démocratie délibérative dans les régions espagnoles », in Julien Talpin, Yves Sintomer (dir.), La démocratie participative au-delà de la proximité : le Poitou-Charentes et l’échelle régionale, Presses Universitaires de Rennes, 2011, pp. 161-175 

    Julien Talpin, Héloïse Nez, « Démocratie participative et communisme municipal en banlieue rouge », La démocratie participative inachevée (dir. Marie-Hélène Bacqué, Yves Sintomer, Amélie Flamand et Héloïse Nez), Adels / Yves Michel, 2010, pp. 209-227 

    Julien Talpin, Marion Carrel, « Remobiliser les habitants des quartiers populaires par la lutte contre les discriminations ? », Les classes populaires à l’écart du politique ?  

    Plan du chapitre :-Abstention et orientation à gauche des quartiers populaires-Expérience des discriminations et politisation ordinaire des banlieues-Quand la discrimination suscite l’engagement-La gauche et l’engagement contre les discriminations : entre indifférence et répression-Construire l’alliance des classes populaires autour d’une aspiration commune à l’égalité ?

  • Julien Talpin, Tristan Haute, Marie Neihouser, Camille Kelbel, Thomas Soubiran [et alii], «  Variables lourdes  et effets de voisinage. Retours sur une enquête à la sortie des urnes à Roubaix », Revue française de science politique, 2024, n°2023-04-01  

    Cet article mobilise une méthode particulière d’analyse des choix électoraux : une enquête à la sortie des urnes à vocation représentative menée lors de l’élection présidentielle de 2022 dans la ville de Roubaix, un territoire à la fois populaire et inégalitaire. Notre enquête a porté sur 35 des 45 bureaux de vote de la ville (4 266 questionnaires). Nous expliquons dans un premier temps qu’il est possible de contenir les biais associés aux enquêtes à la sortie des urnes. Nous présentons ensuite la manière dont ce dispositif permet une étude fine des déterminants sociaux du vote en milieu populaire. Nous montrons enfin que le caractère localisé du dispositif permet de documenter, autrement que par l’intermédiaire de données agrégées, l’existence d’effets de voisinage.

    Julien Talpin, Ivan Sainsaulieu, Frédéric Sawicki, « From party discredit to party discretion », Politix, 2024, n°2023-02-13  

    La littérature sur les partis politiques est dominée par la question de leur perte de légitimité et d’ancrage social. Sans nier le discrédit dont ils sont l’objet et qui se traduit notamment par l’émergence de nouvelles formes d’entreprises électorales, cet article introductif plaide pour un glissement de la question du discrédit vers celle de la discrétion, glissement qui permet à la fois d’éviter de considérer le discrédit comme un phénomène nouveau et univoque et de concevoir les partis comme passifs à son égard. La question de la discrétion partisane permet d’abord d’interroger la façon dont les responsables et les militants de ces nouvelles entreprises politiques mais aussi des partis installés s’arrangent avec les formes contemporaines de discrédit assez radical qu’ils co-produisent ou qu’ils subissent. Elle permet aussi, en s’interrogeant sur les formes prises par la discrétion partisane hier et aujourd’hui, de souligner que les stratégies discrètes caractérisent également une grande variété de situations (risques de répression, désarmement de la critique adverse, affichages modulés en fonction de compromis sociaux…) et concernent souvent des territoires où la domination des partis est bien établie. Recontextualisée, la discrétion n’apparaît pas seulement comme la forme standard de la politique « professionnelle » contemporaine, mais comme un ensemble de tactiques et de stratégies qui résultent de la tension qui traverse tout parti, pris entre son ou ses dedans et ses dehors.

    Julien Talpin, Pierre Bonnevalle, « Funding associations and local politics: a study of public subsides granted to associations in le Nord », Gouvernement et Action Publique, 2024, n°2023-07-18  

    Quel est le poids des facteurs politiques dans l’allocation des financements associatifs ? Dans quelle mesure le soutien apporté ou retiré à certains acteurs associatifs est-il guidé par une rationalité politique plutôt que technique ou gestionnaire ? Ces questions n’ont, à ce jour, suscité que peu de travaux empiriques, les associations étant souvent délaissées par les recherches sur le clientélisme ou les études de l’action publique locale, si ce n’est pour souligner leur contribution à la « participation citoyenne ». À partir d’une étude systématique de l’ensemble des subventions attribuées par la Ville de Roubaix sur une période de dix ans, cet article interroge la carrière financière des associations et leur dépendance éventuelle aux cycles électoraux et aux vicissitudes du jeu politique. Complétées par un matériau qualitatif, ces données donnent à voir la relative inertie de financements détachés de considérations politiques, et ce faisant la relative rareté de pratiques qui pourraient être labellisées comme du « clientélisme associatif ». L’enquête donne néanmoins à voir certains mécanismes de récompenses et de sanctions – notamment financières – qui contribuent à l’entretien du pouvoir local et à la mise à distance du politique par les associations.

    Julien Talpin, « L’État reprend la main », Revue Projet, 2024, n°2023-09-14  

    En mettant en cause les libertés associatives, le gouvernement affiche sa volonté de dépolitiser les associations. Celles-ci jouent pourtant le rôle fondamental de contre-pouvoir dans nos démocraties.

    Julien Talpin, « Au-delà de la proximité ? Le tirage au sort, la démocratie participative et les transformations de la démocratie locale », Administration, 2024, n°2023-04-11  

    Dans le sillage de la Convention citoyenne pour le climat, le tirage au sort s’est diffusé ces dernières années au sein de la société française. Les collectivités locales ont de plus en plus fréquemment recours à des dispositifs délibératifs et des assemblées citoyennes comme moyen de répondre à la crise démocratique et renforcer la proximité entre élus et citoyens. Si les résultats de ces expérimentations sont à ce jour mitigés, ils dessinent la voie d’une nécessaire rénovation démocratique.

    Julien Talpin, Angéline Escafré-Dublet, Virginie Guiraudon, « Fighting discrimination in a hostile political environment: the case of “colour-blind” France », Ethnic and Racial Studies, 2024, n°2023-01-10  

    Cette introduction traite des réponses à la discrimination ethno-raciale dans un environnement politique hostile, à savoir la France, où l'on ne tient pas compte de la couleur de la peau. L'article présente les caractéristiques actuelles du cas français, y compris les données mesurant la discrimination ethnoraciale. Nous soulignons le rôle central des institutions de l'État et de leurs agents dans la disqualification des revendications des minorités, mais aussi le récent virage contre l'Islam et l'hostilité à l'égard des nouveaux mouvements de lutte contre le racisme structurel. Nous discutons de la manière dont ce daltonisme limite à la fois les politiques publiques et les mouvements locaux. Nous examinons les conséquences pour les individus victimes de discrimination et les collectifs qui luttent contre celles-ci. Nous soulignons les différentes stratégies qu'ils adoptent, telles que la discrétion, la mobilisation infrapolitique et le le recadrage tactique.

    Julien Talpin, Anaïk Purenne, Marion Carrel, Sümbül Kaya, « Converting ordinary resistance into collective action: Visibility struggles, discreet antiracist mobilisations and intermediation work in the French banlieues », European Journal of Cultural and Political Sociology, 2024, n°2022-12-12  

    Les quartiers populaires sont souvent considérés comme des déserts politiques, mais peut-on identifier des mobilisations discrètes qui pourraient préfigurer des mouvements plus larges ? Au cours de notre travail de terrain dans des quartiers urbains défavorisés en France, nous avons observé différentes manières de s'opposer aux injustices quotidiennes de la discrimination. Ces pratiques diffèrent de l'infrapolitique analysée par James Scott : les acteurs manifestent des formes de publicisation plus proches de ce qu'Asef Bayat appelle "l'art de la présence". L'article part d'une analyse de ces pratiques non-organisées et examine ensuite les processus qui permettent de convertir les sentiments d'injustice en actions collectives plus structurées. A partir d'enquêtes ethnographiques menées pendant trois ans dans trois quartiers populaires en France, l'enquête met en évidence les conditions d'émergence et de publicisation de l'action collective en se concentrant sur le rôle des intermédiaires et en replaçant les mobilisations discrètes dans leur contexte institutionnel d'émergence.

    Julien Talpin, Ivan Sainsaulieu, « Introduction. The discreet mobilisations of working-class and subaltern groups », European Journal of Cultural and Political Sociology, 2024, n°2023-01-02  

    Les mouvements sociaux sont visibles et bruyants. C'est en perturbant publiquement et visiblement l'ordre social et politique qu'ils peuvent provoquer un changement social. L'existence des réseaux sociaux a contribué à faire connaître des causes ou des groupes invisibilisés ou marginalisés, comme le hashtag "Black Lives Matter" aux États-Unis. Les mouvements d'occupation visent également à imposer dans la sphère publique la présence et les revendications de certains groupes, comme les victimes de la crise financière et immobilière à l'origine du mouvement 15M en Espagne. Pour sensibiliser à leur cause, le mouvement altermondialiste ou Global Justice Movement a également eu recours à des tactiques spectaculaires pour attirer l'attention des politiques et des médias. La visibilité fait donc partie intégrante de la lutte pour la justice sociale. Plus largement, depuis les Lumières, la publicité a été conceptualisée comme une condition nécessaire à l'émancipation, pour sortir de l'ombre et des placards de la tradition et de l'obscurantisme. Cette focalisation sur les luttes pour la visibilité et la publicité soulève toutefois un certain nombre de problèmes que nous abordons dans cet article. Tout d'abord, se concentrer sur les mouvements visibles conduit à n'étudier que la face visible de l'iceberg, les mouvements qui sont devenus suffisamment forts ou significatifs pour attirer l'attention des médias, de la politique et des sciences sociales. Or, nous savons que les organisations intermédiaires classiques telles que les syndicats, les associations à but non lucratif ou les partis politiques sont de moins en moins capables d'appréhender, de coordonner et d'organiser l'agitation sociale, de sorte qu'elles sont fréquemment dépassées par des poussées de colère plus spontanées et inattendues : le mouvement des Gilets jaunes en France ou le mouvement anti-COVID-19 en Europe illustrent bien ce phénomène de désinstitutionnalisation des mobilisations. Un océan de pratiques cachées ou discrètes risque donc de rester sous le radar si la recherche ne se concentre que sur les mouvements ou organisations les plus visibles.

    Julien Talpin, Guillaume Roux, « The experience of discrimination and citizenship: A study with inhabitants of French banlieue neighborhoods », Appartenances & Altérités, 2024, n°2023-03-01  

    Cet article porte sur l’expérience des discriminations et de la stigmatisation ethno-raciales qui surviennent dans le cadre des rapports ordinaires aux institutions publiques : la police et l’école, voire les politiques urbaines. Il vise à documenter l’ampleur et la nature de ces expériences, et à montrer comment est-ce qu’elles participent des rapports ordinaires à l’État et à la citoyenneté. L’article mobilise les études existantes et plus spécifiquement, des résultats issus d’une enquête collective par entretiens biographiques conduits dans six quartiers populaires en France et trois à l’étranger entre 2017 et 2018 (245 entretiens). Nous présentons d’abord les apports des recherches surtout qualitatives qui documentent l’expérience des discriminations institutionnelles dans différents contextes nationaux. Nous montrons ensuite comment les discriminations institutionnelles liées à l’action publique participent des processus d’identification et du rapport à l’État des membres de minorités ethno-raciales. Ce faisant, l’article précise les défis et enjeux méthodologiques de l’étude des expériences discriminatoires, et la stratégie d’analyse empirique des entretiens ou « d’administration de la preuve ».

    Julien Talpin, « The struggle against Islamophobia? Tactical differences, institutional framing, and demobilization of Muslim activism at the local level », Sociétés contemporaines, 2024, n°2023-02-06  

    Comprendre la relative rareté des mobilisations contre l’islamophobie requiert d’aller au-delà d’une analyse d’une structure des opportunités politiques défavorable et de saisir à un niveau microsociologique le travail de mobilisation d’acteurs intermédiaires qui cherchent à convertir certains sentiments d’injustice en action collective. Cet article propose une telle investigation à partir d’une enquête localisée dans la ville de Roubaix et le suivi ethnographique de deux acteurs collectifs centraux : les lieux de culte et les associations qui luttent contre la stigmatisation des musulmans. Pour des raisons opposées – la reconnaissance institutionnelle dans un cas, la disqualification dans l’autre – ces acteurs ne parviennent pas ou plus à se constituer en opérateurs efficaces de mobilisation contre l’islamophobie. Alors que les mosquées roubaisiennes se sont fédérées en réaction à une controverse jugée islamophobe, elles ont noué des relations harmonieuses avec les pouvoirs publics – de droite comme de gauche – permettant la construction de plusieurs édifices d’ampleur et une reconnaissance de leur place dans la ville, mais les éloignant de toute logique contestataire. Les associations plus militantes en revanche, si elles ont un temps bénéficié de financements publics, ont vite été attaquées pour leur « communautarisme » supposé, les controverses successives contribuant à leur marginalisation. Les trajectoires de ces collectifs permettent de comprendre la démobilisation constatée sur le terrain en dépit d’une politisation diffuse liée à la stigmatisation croissante des musulmans.

    Julien Talpin, Marion Carrel, Paula Cossart, Guillaume Gourgues, Pierre-André Juven, « Editorial. La révolution commence-t-elle par le local ? Expérimentations communales et dilemmes stratégiques », Mouvements : des idées et des luttes, 2023, n°2020  

    « Ensemble, créons l’Assemblée des assemblées, la Commune des communes. C’est le sens de l’Histoire, c’est notre proposition », appelait l’assemblée des Gilets jaunes de Commercy les 26 et 27 janvier 2019. Faire de la commune un foyer d’action directe : le mot d’ordre n’est pas nouveau, mais les pratiques qui s’en réclament connaissent aujourd’hui un nouvel élan. Aux XIXe et XXe siècles déjà, ces pratiques de combats anticapitalistes et démocratiques « par le bas » avaient ouvert des cycles d’expérimentations et de controverses : municipalisme ouvrier, utopies communautaires cabétiennes, expériences fouriéristes, communautés de travail, etc. Ces pratiques prolifèrent de nouveau aujourd’hui, sans toutefois toujours se connaître et dialoguer : l’investissement des ronds-points par les Gilets jaunes, qui réinventent les formes de solidarité locales du mouvement ouvrier en créant leurs maisons du peuple, leurs bourses du travail et leurs assemblées ; les projets de prise du « pouvoir municipal » par des listes citoyennes ; les politiques engagées par les élu.es locales et locaux qui rompent avec le néolibéralisme en remunicipalisant les services publics de l’eau ou des transports ; l’occupation de bâtiments par des collectifs qui prennent en charge des biens communs comme à Naples ou Barcelone ; les luttes des habitant.es des quartiers populaires qui combattent la violence d’État, réclament l’égalité des droits et construisent des rapports de force directs pour changer leur vie. Du mouvement zapatiste du Chiapas au confédéralisme démocratique du Rojava, des luttes précurseures contre l’exploitation du gaz de schiste en Algérie aux « municipalités du changement » à Madrid, de la ZAD à Commercy en passant par Saillans, un espoir de transformation sociale par le bas se fait jour ces dernières années. Le lieu où l’on vit, qu’il s’agisse d’un village ou du quartier d’une ville, devient l’espace possible d’une réappropriation populaire de l’autonomie, tant politique que sociale, et le domaine d’expression de résistances à des logiques nationales et supranationales (néolibéralisme, réchauffement climatique, avancée des fascismes).

    Julien Talpin, « L’État reprend la main », Revue Projet, 2023, n°5, pp. 4-9   

    Julien Talpin, Pierre Bonnevalle, « Financements associatifs et pouvoir local. Enquête sur les subventions aux associations dans une ville du Nord », Gouvernement & action publique, 2023, n°2, pp. 37-64   

    Julien Talpin, « Au-delà de la proximité ? Le tirage au sort, la démocratie participative et les transformations de la démocratie locale », Administration : Revue de l'Administration Territoriale de l'Etat, 2023, n°1, pp. 103-104   

    Julien Talpin, Tristan Haute, Marie Neihouser, Camille Kelbel, Thomas Soubiran [et alii], «  Variables lourdes  et effets de voisinage. Retours sur une enquête à la sortie des urnes à Roubaix », Revue Française de Science Politique, 2023, n°2, pp. 195-225 

    Julien Talpin, Guillaume Roux, Anaïk Purenne, « Expérience des discriminations et citoyenneté : Enquête auprès d’habitants de quartiers populaires », Appartenances & Altérités, 2023    

    Introduction « Le sentiment d’être discriminé, écrit Pierre Rosanvallon, n’existe pas dans les sociétés fondées sur une hiérarchie instituée des conditions. Le manant du Moyen-Âge pouvait se lamenter sur son triste sort et se révolter sporadiquement, mais, d’une certaine façon, il avait intégré la position inférieure qui était la sienne » (Rosanvallon 2021 : 98). L’idée de discrimination émerge, de fait, avec l’essor de l’idée d’une « société des égaux », dans laquelle l’État et ses instituti...

    Julien Talpin, Guillaume Roux, Anaïk Purenne, « The experience of discrimination and citizenship: A study with inhabitants of French banlieue neighborhoods », 2023  

    Introduction “The feeling of being discriminated against, writes Pierre Rosanvallon, does not exist in societies based on an established hierarchy of conditions. The peasant in the Middle Ages could lament his sad fate and occasionally revolt but had essentially come to terms with his inferior position” (Rosanvallon 2021: 98). The idea of discrimination emerges, de facto, with the rise of the idea of a “society of equals”, in which the state and its institutions determine to a large extent th...

    Julien Talpin, Ivan Sainsaulieu, Frédéric Sawicki, « Du discrédit des partis à la discrétion partisane », Politix, 2023, n°2, pp. 7-18 

    Julien Talpin, « Lutter contre l’islamophobie ? Diversités tactiques, encadrement institutionnel et démobilisation du militantisme musulman à l’échelle locale », Sociétés contemporaines, 2023, n°3, pp. 63-93   

    Julien Talpin, Angéline Escafré-Dublet, « Fighting discrimination in a hostile political environment: the case of “colour-blind” France », Ethnic and Racial Studies, 2023, n°4, pp. 667-685 

    Julien Talpin, Ivan Sainsaulieu, « Introduction. The discreet mobilisations of working-class and subaltern groups », European Journal of Cultural and Political Sociology, 2023, n°1, pp. 1-16   

    Julien Talpin, Angéline Escafré-Dublet, Virginie Guiraudon, « Fighting Discrimination in a Hostile Political Environment: the Case of Colour-Blind France », Ethnic and Racial Studies, 2023, n°4   

    Julien Talpin, Hélène Balazard, Guillaume Roux, Marion Carrel, Sümbül Kaya [et alii], « Pourquoi nous ? Politiser l’expérience du racisme », Mouvements : des idées et des luttes, 2022, n°2022-11-28, pp. 109-123   

    Julien Talpin, Anaïk Purenne, Marion Carrel, Sümbül Kaya, « Converting ordinary resistance into collective action: Visibility struggles, discreet antiracist mobilisations and intermediation work in the French banlieues », European Journal of Cultural and Political Sociology, 2022, n°1, pp. 41-67   

    Julien Talpin, Donna Murch, Clément Petitjean, « Généalogies politiques, contradictions et horizons du mouvement Black Lives Matter », Mouvements : des idées et des luttes, 2022, n°2022-10-18    

    Donna Murch est une historienne états-unienne, spécialiste du Parti des Black Panthers et des mouvements de libération noire aux États-Unis. Elle a récemment publié Assata Taught Me [1], un recueil d’essais où elle revient sur la généalogie du mouvement Black Lives Matter, ses liens avec des luttes plus anciennes et les défis, notamment d’institutionnalisation, auxquels il est confronté dans un contexte de réactions violentes de la droite. Autant de sujets que nous avons pu aborder avec elle au cours d’un entretien.

    Julien Talpin, Tanya Hernandez, Patrick Simon, Clément Petitjean, « La théorie critique de la race sous pression : actualité de la justice raciale après Trump », Mouvements : des idées et des luttes, 2022, n°2022-10-18, pp. 166-180  

    Tanya Hernandez est professeure de droit à l’université Fordham à New York où elle enseigne le droit anti-discrimination comparé, la Critical Race Theory (CRT : Théorie Critique de la Race), l’étude des biais implicites et du harcèlement sexuel. Son parcours académique est étroitement mêlé avec ses engagements militants contre le racisme anti-noir aux États-Unis et en Amérique latine. Elle vient de publier Racial Innocence : Unmasking Latino Anti-Black Bias and The Struggle for Equality  où elle explore les racines et expressions du racisme anti-noir dans les milieux latinos. Mouvements l’a rencontré pour parler de l’actualité de la Critical Race Theory, ses potentialités au service de l’émancipation et des attaques dont elle fait l’objet avec la réaction trumpiste.

    Julien Talpin, Martin Baloge, François Briatte, Nicolas Bué, Fabien Desage [et alii], « Présidentielle 2022 à Roubaix : Les déterminants sociaux du vote populaire ont-ils vraiment changé ? »: les déterminants sociaux du vote populaire ont-ils vraiment changé ?, https://metropolitiques.eu/Presidentielle-2022-a-Roubaix-les-variables-lourdes-du-vote-sont-presque.html, 2022, n°2022-07-11, pp. -2022---------   

    Julien Talpin, Antonio Delfini, « Rapports État-associations : un tournant autoritaire dans la France contemporaine ? », Alternatives Humanitaires = Humanitarian alternatives, 2022, n°2022-07, pp. 51-62     

    Julien Talpin, Clément Petitjean, « Tweets and Doorknocks. Differentiation and Cooperation between Black Lives Matter and Community Organizing », Perspectives on Politics, 2022, n°2022-06-20, pp. 1275-1289   

    Julien Talpin, « Why French racial minorities do not mobilize more often. Disempowerment, tactical repertoires and soft repression of antiracist movements », Ethnic and Racial Studies, 2022, n°2022-02-14, pp. 1-22   

    Julien Talpin, Noé Le Blanc, Catherine Achin, Sihame Assbague, Mathilde Fois Duclerc [et alii], « Éditorial : Actualités de la censure », Mouvements : des idées et des luttes, 2022, n°4, pp. 7-10 

    Julien Talpin, Noé Le Blanc, Catherine Achin, Sihame Assbague, Mathilde Fois Duclerc [et alii], « Actualités de la censure », Mouvements : des idées et des luttes, 2022, n°4, p. 226   

    Julien Talpin, Clément Petitjean, Viviane Albenga, Carlotta Benvegnù, Philippe Marlière [et alii], « ÉDITORIAL. Emancipation in the USA », Mouvements : des idées et des luttes, 2022, n°2, pp. 7-10   

    Julien Talpin, Frédéric Sawicki, Ivan Sainsaulieu, « La discrétion partisane », Politix, 2022, n°138   

    Julien Talpin, Clément Petitjean, Viviane Albenga, Carlotta Benvegnù, Philippe Marliere [et alii], « Emancipation in the USA », Mouvements : des idées et des luttes, 2022, n°110111   

    Julien Talpin, Guillaume Gourgues, Alice Mazeaud, Héloïse Nez, Jessica Sainty, « Les Français veulent-ils plus de démocratie ? Analyse qualitative du rapport des citoyens à la politique », Sociologie, 2021, n°2021-03-22, pp. 1-19      

    Le mouvement des Gilets jaunes a été l'occasion d'ouvrir un débat, en France, sur les aspirations démocratiques des citoyens. Cet élément contextuel récent remet en lumière certaines controverses scientifiques concernant les ressorts de la désaffection des gouvernés vis-à-vis des institutions politiques dans les sociétés contemporaines, sur lesquelles nous avons conduit en 2014-2015 une enquête qualitative par focus groups. En reproduisant une partie du dispositif d'enquête mis au point par John Hibbing et Elizabeth Theiss-Morse (2002) aux États-Unis dans Stealth Democracy, nous montrons que les perceptions que les citoyens ont de la démocratie dépendent fortement de la classe sociale, du niveau d'engagement et des orientations politiques. S'il ressort de nos focus groups un profond mécontentement à l'encontre du système démocratique, ainsi qu'une critique sévère des élites et partis politiques, la démocratie représentative apparait toutefois comme un horizon indépassable, auquel se résignent les citoyens.

    Julien Talpin, Virginie Baby-Collin, Anne Clerval, « Éditorial. Démobiliser les classes populaires », Espaces et sociétés (Paris, France), 2021, n°2021-11-23, pp. 9-15    

    Les violences policières et les opérations de maintien de l’ordre lors des mobilisations sociales ont acquis une visibilité sans précédent dans le débat public ces dernières années. Des manifestations contre la loi Travail en 2016 au mouvement des Gilets jaunes, de la mort de Rémi Fraisse à cause d’une grenade de désencerclement à Sivens en 2014 aux mobilisations antiracistes à l’initiative du comité La vérité pour Adama en juin 2020, les pratiques policières et la répression de l’action collective ont fait l’objet de débats et de controverses, le plus souvent pour interroger leur légitimité, étant ainsi constituées en problème public. Ces phénomènes commencent à donner lieu à des travaux de sciences sociales visant à documenter les modalités et conséquences de ces pratiques répressives tant sur l’espace (Bony, Froment-Meurice et -Lecoquierre, 2021) que sur les mobilisations et les militant-e-s (Codaccioni, 2019 ; Fillieule et Jobard, 2020). Ce numéro d’Espaces et Sociétés, nourri par ce contexte et mû par ces interrogations démocratiques, procède néanmoins à un triple décalage par rapport à la façon dont la question de la répression a été pensée et conceptualisée par les sciences sociales, permettant, nous l’espérons, d’éclairer sous un nouveau jour ces problématiques. Pour commencer, il dépasse la seule répression en s’intéressant aux différentes dimensions de la démobilisation. Ensuite, il se concentre sur les mobilisations des classes populaires. Enfin, il explore la dimension spatiale de la démobilisation des classes populaires.

    Julien Talpin, Antonio Delfini, Nabil Elfaouz, « Domestiquer la critique. La restriction des libertés associatives dans la France contemporaine », Délibérée, 2021, n°2021-12-10, pp. 51-57    

    Le climat répressif qui sévit depuis plusieurs années, encore accentué par la crise sanitaire, n’aura échappé à personne. Mais, outre les atteintes au droit de manifester, à celui d’aller et venir, une atteinte à une autre liberté fondamentale se fait à bas bruit et devrait sans doute attirer davantage notre attention : la liberté de se constituer en association, de se réunir et d’agir en son nom afin d’en promouvoir les objectifs. Les dissolutions récemment prononcées ont certes visibilisé ce phénomène, mais dans sa seule dimension paroxystique. Antonio Delfini, Nabil Elfaouz et Julien Talpin, membres de l’Observatoire des libertés associatives ont accepté de cartographier pour Délibérée les différentes atteintes et leurs effets.

    Julien Talpin, Hélène Balazard, Marion Carrel, Samir Hadj Belgacem, Sümbül Kaya [et alii], «  Nous, les autres  », Revue Projet, 2021, n°2021-07-05, pp. 4-11    

    Dans les quartiers populaires, le racisme ordinaire façonne les subjectivités et le rapport au politique des individus. Deux ans d’enquête sociologique soulignent avant tout une aspiration à l’égalité.

    Julien Talpin, Lorenzo Barrault-Stella, « Being represented. The relationship of representation from the perspective of citizens », Participations, 2021, n°2021-12-07  

    Résumé : Cet article introductif prend le parti de l’interdisciplinarité pour questionner à nouveaux frais la relation de représentation politique du point de vue des représenté·es. En prenant appui sur le renouveau constructiviste de l’analyse de la représentation en théorie politique, les auteurs proposent un regard de sociologie politique sur la réception des prétentions à la représentation par les groupes sociaux censés être représentés. Ancrant l’analyse dans le prolongement des controverses autour de la défiance politique des citoyen·nes et de celles relatives aux impensés des études sur le travail politique, ils suggèrent combien saisir le rapport des représenté·es à leurs représentant·es nécessite de s’intéresser prioritairement à leurs pratiques, soulignant les apports d’approches empiriques intensives à même de ne se pas se limiter à enregistrer des discours et des représentations. La mise en relation dans le dossier d’études de cas relatives à des groupes et contextes socio-spatiaux contrastés en France met en exergue des régularités dans les conditions d’identification à des représentant·es politiques et souligne comment diverses inégalités sociales, genrées et ethno-raciales se réfractent dans l’ordre politique. Au final, le sentiment de représentation semble davantage structuré par ce que font les représentant·es que par ce qu’elles et ils sont, ce résultat témoignant de l’intériorisation relative des cadres légitimes pour penser la représentation dans la société française.

    Julien Talpin, Lorenzo Barrault-Stella, « Ce qu’être représenté·e veut dire. La relation de représentation du point de vue des citoyen·nes », Participations - Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté, 2021, n°30, pp. 7-39   

    Julien Talpin, Lorenzo Barrault-Stella, « Être représenté·es », Participations - Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté, 2021, n°30 

    Julien Talpin, Guillaume Gourgues, Alice Mazeaud, Héloïse Nez, Jessica Sainty, « Les Français veulent-ils plus de démocratie ? Analyse qualitative du rapport des citoyens à la politique », 2021  

    Depuis quelques années en France, les aspirations des citoyens à une refonte des institutions démocratiques sont âprement débattues tout en demeurant ambivalentes. D’un côté, la revendication du référendum d’initiative citoyenne (RIC) portée par une large partie du mouvement des Gilets jaunes ou la récente tenue de la Convention citoyenne sur le climat laissent penser que ces aspirations gagnent la population française. D’un autre côté, les chiffres toujours plus élevés de l’abstention électo...

    Julien Talpin, Remi Lefebvre, Guillaume Petit, « Local councilors and public participation. Sociology of a category of elected representatives between functional specialization and positional subordination », Participations, 2021, n°2020-03-04  

    Les délégations municipales à la démocratie participative se sont banalisées depuis deux décennies, mais on manque encore d’études systématiques de ce phénomène. À partir d’une description d’ensemble et d’entretiens, l’article analyse ces adjoint·es, afin de restituer leurs caractéristiques sociales et politiques et les logiques de la fonction. Celle-ci s’avère peu valorisée, et ces élu·es oscillent entre spécialisation fonctionnelle et misère positionnelle. Une majorité ne signale pas d’appétence particulière en matière de participation, malgré des dispositions repérables. Nous décrivons quatre types d’élu·es : indifférents, croyants managériaux, croyants militants et opposants, dont l’évolution, d’ensemble et dans les trajectoires, constitue un enjeu de recherche.

    Julien Talpin, « Plongée dans une église jésuite californienne », Revue Projet, 2021, n°2020  

    L’église Dolores Mission se situe dans le quartier de Boyle Heights, centre historique de la communauté mexicaine dans l’Est de Los Angeles. Longtemps considéré comme un des quartiers les plus déshérités de l’Ouest des États-Unis, les gangs s’y sont violemment affrontés dans les années 1980-1990. Église catholique de tradition jésuite, historiquement nourrie par la théologie de la libération, l’église suit le modèle des « communautés de base », ces espaces de discussion et d’appropriation du message biblique. On y repère une forte participation des classes populaires, y compris aux actions les plus politiques. Quels sont les ressorts d’un tel engagement ? C’est pour répondre à cette question que je me suis immergé, pendant plusieurs années, au sein de cette église.

    Julien Talpin, Marion Carrel, Paula Cossart, Guillaume Gourgues, Pierre-André Juven, « La révolution commence-t-elle par le local ? Expérimentations communales et dilemmes stratégiques », 1c372161-4efc-4ff5-9117-6f8acdf91cd4, 2021, n°2020 

    Julien Talpin, Virginie Baby-Collin, Anne Clerval, « Démobiliser les classes populaires », Espaces et sociétés (Paris, France), 2021, n°183   

    Julien Talpin, Remi Lefebvre, Guillaume Petit, « Les adjoint·es à la démocratie participative. Une catégorie d’élu·es entre spécialisation fonctionnelle et misère positionnelle », Participations - Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté, 2020, n°2627, pp. 41-75   

    Julien Talpin, Marion Carrel, Paula Cossart, Guillaume Gourgues, Pierre-André Juven, « Vive les communes ! Des ronds-points au municipalisme [coord. n° de: Mouvements] », Mouvements : des idées et des luttes, 2020, n°101, p. 180   

    Julien Talpin, Marion Carrel, Paula Cossart, Guillaume Gourgues, Pierre-André Juven, « La révolution commence-t-elle par le local ? Expérimentations communales et dilemmes stratégiques »: éditorial, Mouvements : des idées et des luttes, 2020, n°101, pp. 7-11     

    Julien Talpin, « Plongée dans une église jésuite californienne », Revue Projet, 2020, n°3, p. 8 

    Julien Talpin, Nicolas Kaciaf, « S'engager sans politiser. Sociologie du journalisme dans la ville la plus pauvre de France », La politique en représentations, 2019, n°2016-12-01 

    Julien Talpin, « ¿Democratiza el sorteo la democracia? Cómo la democracia deliberativa ha despolitizado una propuesta radical », Daimon, Revista Internacional de Filosofía, 2019, n°2017-12-01 

    Julien Talpin, « The Americanization of French Social Movements? Community Organizing and its Discontents in the Banlieues », Métropolitiques.eu, 2019, n°2017-06-29 

    Julien Talpin, Hélène Balazard, Marion Carrel, Simon Cottin-Marx, Yves Jouffe, « Éditorial. Ma cité s’organise. Community organizing et mobilisations dans les quartiers populaires », 09c88846-db32-4c04-8fe0-bd9e5997695e, 2019, n°2016  

    Le 31 octobre 2015, une dizaine de milliers de militant-e-s des quartiers populaires défilaient dans les rues de Paris au nom de la dignité, de la justice, de l’égalité et contre le racisme. La marraine du mouvement, Angela Davis, icône du mouvement afro-américain des années 1970, incarnait cette filiation entre la lutte des minorités des deux côtés de l’Atlantique – « de Ferguson à Paris ». Dans les rangs des manifestant-e-s, on pouvait voir des militant-e-s de longue date mêlé-e-s à de jeunes activistes formé-e-s au community organizing, certain-e-s ayant fait le voyage aux ÉtatsUnis pour se familiariser avec les méthodes apparues dans les quartiers de Chicago il y a près de quatre-vingts ans. Pourquoi cette nouvelle génération politique s’est-elle davantage nourrie de la lutte pour les droits civiques, des actions de Malcom X ou de Saul Alinsky – un des inventeurs du community organizing – que des écrits de Marx ou de Trotsky ? Les États-Unis, ce pays où les inégalités sociales sont plus fortes que jamais, où les minorités raciales sont discriminées, incarcérées – sans parler de leur assassinat par la police – pourraient-ils inspirer un renouveau du militantisme dans les banlieues françaises ?

    Julien Talpin, « Le jour où toi et moi on sera vraiment égaux, j’irai voter ‪. Évitement des discriminations raciales et (dé)mobilisation politique des groupes minorisés », Questions de communication, 2019, n°2016-12-01  

    Les normes qui structurent les interactions discursives dans l'espace public façonnent également les mobilisations citoyennes. En France, la difficulté de parler publiquement des discriminations raciales contraint les formes de mobilisation qui visent à faire participer les citoyens à la vie de la cité. À partir d'une enquête ethnographique menée dans la ville de Roubaix, et du suivi de plusieurs initiatives visant à lutter contre l'abstention, l'article réinvestit par le bas la question des effets des jeux de cadrage sur les dynamiques d'action collective. Dans ce cas, l'écart observé entre un cadre civique et un cadre racialisé contraint les initiatives de mobilisations électorales, qui résonnent peu avec l'expérience ordinaire des acteurs. Alors que le premier rappelle que le vote est un devoir civique, le second souligne qu'une des conditions de la citoyenneté est l'égalité de traitement entre tous les membres de la communauté politique. Ce faisant, l'article démontre que les échanges communicationnels dans l'espace public ont des conséquences pratiques très concrètes.

    Julien Talpin, Jim Cohen, « Face à Trump, quel avenir pour la gauche aux États-Unis ? », Mouvements, 2019, n°2017  

    La gauche américaine a connu un moment historique de visibilité en 2016 grâce à la campagne de Bernie Sanders dans les élections primaires. Suite à l'élection de Donald Trump elle oscille aujourd'hui entre découragement et mobilisation. Comment résister à la vague réactionnaire, inverser la droitisation du pays et constituer des majorités politiques vectrices de justice sociale ? Ces questions stratégiques auxquelles est désormais confrontée la gauche américaine ne sont pas sans rapport avec celles qui sont posées aux gauches européennes. Grâce à un système de scrutin archaïque datant du XVIII e siècle, qui rend possible la victoire d'un candidat ayant obtenu 2,9 millions de voix de moins que son adversaire, Donald Trump a été élu 45 e président des États-Unis le 8 novembre dernier et est entré en fonction le 20 janvier 2017. Hillary Clinton, favorite des sondages, a perdu non seulement dans des Etats dont on savait que le résultat serait serré (Caroline du Nord, Floride, Ohio, Wisconsin) mais aussi dans des États sur lesquels les Démocrates pouvaient compter depuis des décennies (Michigan, et surtout la Pennsylvanie). Dans ces Etats, la mobilisation en faveur de la candidate démocrate a été insuffisante face à Trump, qui a su faire appel à des couches sociales fragilisées dans des zones sinistrées par la désindustrialisation. Le cinéaste militant Michael Moore, originaire du Michigan, ne s'est pas laissé influencer par les sondages et avait compris bien avant d'autres ce qui risquait de se passer 1. Cette défaite remet en cause le choix centriste et néolibéral du Parti démocrate de confier son avenir à une candidate adoubée par Wall Street, qui n'aura jamais été en mesure de prendre en compte la colère des perdants de la mondialisation. L'alliance sur laquelle s'appuyait Hillary Clinton – rassembler les minorités et les classes moyennes éduquées – s'est avérée insuffisante pour constituer une majorité électorale. C'est dès lors la question de la stratégie et du projet de la gauche américaine qui est en jeu.

    Julien Talpin, « La représentation comme performance. Le travail d’incarnation des classes populaires au sein d’organisations communautaires à Los Angeles », Revue française de science politique, 2019, n°2016  

    La représentation descriptive a souvent été conceptualisée comme relevant de l’alternative entre politique des idées et politique de la présence. Cet article avance que la légitimité des pratiques de représentation de groupes historiquement marginalisés requiert surtout une performance interactionnelle de la part des représentants, qui doivent incarner le groupe par leurs pratiques, ce qui se traduit par une série d’épreuves publiques. Cette approche dramaturgique est explorée à partir de l’étude d’organisations communautaires américaines qui prétendent faire parler les classes populaires, et ce faisant, les unifier par-delà les clivages de race et de classe qui les traversent. Appréhender la représentation comme une série d’épreuves permet de la saisir non comme une usurpation unilatérale mais comme un processus interactif et contingent, qui peut s’avérer politiquement inclusif ou excluant.

    Julien Talpin, « Political Campaigns and Civic Culture. Comparing Canvassing and Party Structures in the Frenchand American 2012 Presidential Campaigns », 7ca89e13-d2a7-49d0-b79f-27dec0e865a9, 2019, n°2016-01 

    Julien Talpin, Hélène Balazard, Marion Carrel, Simon Cottin-Marx, « Ma cité s’organise. Community organizing et mobilisations dans les quartiers populaires (dossier) », Mouvements, 2019, n°2016 

    Julien Talpin, « What’s the matter with the “banlieues”? Exploring the importation of the American community organizing tradition by French social movements », Metropolitics.eu, 2019, n°2017-06-22 

    Julien Talpin, « Quelle place pour les blancs dans les mouvements anti-racistes ? Expériences américaines, réflexions françaises », Contretemps, 2019, n°2017 

    Julien Talpin, « Des mouvements sans lendemain? Occupy, Nuit debout et le devenir des luttes sectorielles », Mouvements, 2019, n°2016-04-29 

    Julien Talpin, « Améliorer le quartier ou changer la société ? À propos de deux expériences contrastées de community organizing à l’échelle californienne », Mouvements, 2019, n°2016  

    L’histoire du community organizing est pleine de récits héroïques et de victoires improbables. Pourtant, plus de soixante-dix ans après son émergence, les inégalités sont plus fortes que jamais aux États-Unis et la pauvreté n’a jamais été aussi importante. En se concentrant sur des campagnes gagnables, les organisations communautaires ne laissent-elles pas de côté les questions plus structurelles, à l’origine de la marginalisation sociale des habitants des quartiers populaires ? Ne sont-elles pas d’énièmes agents de la paix sociale, améliorant à la marge le sort des plus déshérités sans le transformer en profondeur ? Ces interrogations conduisent surtout à mettre en cause le localisme qui a parfois caractérisé le community organizing. Les deux campagnes présentées dans cet article indiquent de quelle façon de vastes coalitions se structurent au-delà de l’échelle locale pour s’attaquer à certains enjeux structurants. Un dilemme semble pourtant apparaître : la prise de distance avec le localisme s’accompagne également d’une plus faible prise des participants sur le devenir des revendications. Faudrait-il faire l’économie de la démocratie pour exercer un réel pouvoir ?

    Julien Talpin, Hélène Balazard, « Community organizing : généalogie, modèles et circulation d’une pratique émancipatrice », Mouvements, 2019, n°2016  

    Le community organizing cherche à mobiliser un public large et diversifié pour obtenir des changements sur des enjeux tels le logement, les salaires, l'emploi, la sécurité ou l'exclusion politique. En France, comme dans de nombreux pays, on observe un intérêt grandissant pour cette forme d'organisation de la société civile. Cet attrait se traduit notamment par une grande diversité de démarches se référant plus ou moins directement au community organizing. Cet article propose un panorama et une grille de lecture de ces différentes pratiques. Il revient sur la généalogie, les différents modèles et les enjeux de la diffusion de cette approche visant l'émancipation des classes populaires.

    Julien Talpin, « L’actualité de la question noire aux États-Unis. Du community organizing à Black Lives Matter », Esprit, 2019, n°2017-02 

    Julien Talpin, « Une répression à bas-bruit. Comment les élus étouffent les mobilisations dans les quartiers populaires », 7de65c60-bfd3-423b-85a7-348fba228279, 2019, n°2016-02-22 

    Julien Talpin, « Légitimer les inégalités. De la démocratie participative en Amérique », Participations, 2019, n°2016 

    Julien Talpin, « Controverses autour de la Lutte Contre les Discriminations : introduction », Cahiers de la LCD , 2019, n° ° 9, pp. 9-18   

    Julien Talpin, « ¿Democratiza el sorteo la democracia? Cómo la democracia deliberativa ha despolitizado una propuesta radical », Daimon, Revista Internacional de Filosofía, 2017, n°72, pp. 187-203     

    Julien Talpin, « The Americanization of French Social Movements? Community Organizing and its Discontents in the Banlieues », Métropolitiques, 2017     

    Julien Talpin, « What’s the matter with the “banlieues”? Exploring the importation of the American community organizing tradition by French social movements », Metropolitics.eu, 2017     

    Julien Talpin, « L’actualité de la question noire aux États-Unis »: Du community organizing à Black Lives Matter, Revue Esprit, 2017, n°2, pp. 121-131   

    Julien Talpin, Jim Cohen, « Face à Trump, quel avenir pour la gauche aux États-Unis ? », Mouvements : des idées et des luttes, 2017, n°1, pp. 131-141   

    Julien Talpin, « Quelle place pour les blancs dans les mouvements anti-racistes ? Expériences américaines, réflexions françaises », Contretemps, 2017 

    Julien Talpin, «  Le jour où toi et moi on sera vraiment égaux, j’irai voter  », 2016  

    Comment les normes discursives qui structurent les interactions dans l’espace public façonnent-elles les capacités d’agir et de mobilisation de certains groupes sociaux ? La sociologie de l’action collective a souligné le rôle des processus de cadrage dans l’émergence des dynamiques protestataires et le succès des mobilisations (Snow et al., 1986). Les cadres font l’objet de luttes entre des entrepreneurs de cause, des institutions, des tenants d’une autre définition de la réalité, dont l’iss...

    Julien Talpin, Nicolas Kaciaf, « S'engager sans politiser. Sociologie du journalisme dans la ville la plus pauvre de France », Politiques de communication, 2016, pp. 113-149     

    Julien Talpin, « Le jour où toi et moi on sera vraiment égaux, j’irai voter ‪. Évitement des discriminations raciales et (dé)mobilisation politique des groupes minorisés », Questions de communication, 2016, pp. 65-90   

    Julien Talpin, « Des mouvements sans lendemain? Occupy, Nuit debout et le devenir des luttes sectorielles », Mouvements : des idées et des luttes, 2016 

    Julien Talpin, Hélène Balazard, « Community organizing : généalogie, modèles et circulation d’une pratique émancipatrice », Mouvements : des idées et des luttes, 2016, n°1, pp. 14-31   

    Julien Talpin, « Améliorer le quartier ou changer la société ? À propos de deux expériences contrastées de community organizing à l’échelle californienne », Mouvements : des idées et des luttes, 2016, n°1, pp. 129-137   

    Julien Talpin, Hélène Balazard, Marion Carrel, Simon Cottin-Marx, Yves Jouffe, « Ma cité s'organise. »: Community organizing et mobilisations dans les quartiers populaires, Mouvements : des idées et des luttes, 2016, p. 168 

    Julien Talpin, « Une répression à bas-bruit. Comment les élus étouffent les mobilisations dans les quartiers populaires », Métropolitiques, 2016, pp. ----------- 

    Julien Talpin, « Légitimer les inégalités. De la démocratie participative en Amérique », Participations - Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté, 2016, n° 1, pp. 265-282   

    Julien Talpin, « La représentation comme performance : Le travail d’incarnation des classes populaires au sein de deux organisations communautaires à Los Angeles, USA », Revue française de science politique , 2016, n° 66, pp. 91-115    

    La représentation descriptive a souvent été conceptualisée comme relevant de l’alternative entre politique des idées et politique de la présence. Cet article avance que la légitimité des pratiques de représentation de groupes historiquement marginalisés requiert surtout une performance interactionnelle de la part des représentants, qui doivent incarner le groupe par leurs pratiques, ce qui se traduit par une série d’épreuves publiques. Cette approche dramaturgique est explorée à partir de l’étude d’organisations communautaires américaines qui prétendent faire parler les classes populaires, et ce faisant, les unifier par-delà les clivages de race et de classe qui les traversent. Appréhender la représentation comme une série d’épreuves permet de la saisir non comme une usurpation unilatérale mais comme un processus interactif et contingent, qui peut s’avérer politiquement inclusif ou excluant.

    Julien Talpin, Hélène Balazard, Marion Carrel, Simon Cottin-Marx, Yves Jouffe, « Éditorial. Ma cité s’organise. Community organizing et mobilisations dans les quartiers populaires », Mouvements : des idées et des luttes, 2016, n°1, pp. 7-10   

    Julien Talpin, « La représentation comme performance. Le travail d’incarnation des classes populaires au sein d’organisations communautaires à Los Angeles », Revue Française de Science Politique, 2016, n°1, pp. 91-115 

    Julien Talpin, « Political Campaigns and Civic Culture. Comparing Canvassing and Party Structures in the Frenchand American 2012 Presidential Campaigns », French Politics, Culture and Society, 2016, n°1, pp. 11-33 

    Julien Talpin, Hélène Balazard, Marion Carrel, Simon Cottin-Marx, « Ma cité s’organise. Community organizing et mobilisations dans les quartiers populaires (dossier) », Mouvements : des idées et des luttes, 2016, n°1, pp. 7-145 

    Julien Talpin, « La vertu démocratique des contre-pouvoirs. L’expérience d’une table de quartier à Roubaix », 2016, pp. 78-85    

    L’expérience de cette «table de quartier» constitue une des formes de démocratie participative les plus avancées. L’engagement naît ici de l’inquiétude des habitants face à un projet de rénovation qui s’impose à eux. La colère est prise en charge par la table de quartier, qui va obtenir des victoires substantielles. Cette forme d''organisation et d''action s’apparente alors à un contre-pouvoir local, permettant de renforcer le pouvoir des habitants sur leur destinée.

    Julien Talpin, Julien O'Miel, « Espace et conflits dans la participation. Luttes symboliques et matérialité d'une controverse autour la localisation d’une mosquée à Florence », Lien social et Politiques, 2015, pp. 33-52 

    Julien Talpin, « Politiser les jeunes du ghetto. L'organizing de jeunesse entre empowerment et endoctrinement aux États-Unis », Sciences et actions sociales, 2015, n°1, pp. 131-153 

    Julien Talpin, « Frapper aux portes pour gagner les élections ? : Ethnographie de la campagne présidentielle socialiste dans deux villes du Nord de la France », Politix , 2014, n° ° 105, pp. 185-211    

    Le porte-à-porte a connu un développement important au cours de la dernière décennie, d’abord aux États-Unis puis en France, ayant été présenté, et légitimé scientifiquement, comme la technique de mobilisation électorale la plus efficace. À partir d’une étude ethnographique dans deux villes du Nord de la France, nous avons suivi le travail militant de deux sections socialistes lors de la campagne présidentielle de 2012. Après avoir souligné les difficultés de la réception locale d’une injonction au démarchage électoral personnalisé venu de l’appareil socialiste, nous analysons les ressorts de cette situation politique extraordinaire. Loin de la rationalisation annoncée, les interactions observées se sont avérées le plus souvent superficielles. Nous dégageons plusieurs types de situations, et interrogeons les conditions sociales et politiques d’enclenchement de discussions sur les pas-de-porte. À cet égard, la pratique s’avère très différente quand elle met en situation de coprésence habitants et élus plutôt que de simples militants, le rappel à l’ordre électoral cédant le pas à une relation clientéliste. Au regard de ces résultats, nous mettons en doute les effets électoraux jusqu’alors repérés par les recherches expérimentales. Si influence il y a, elle relève davantage du symbolique que des conséquences directes des interactions observées.

    Julien Talpin, « Frapper aux portes pour gagner les élections ? Ethnographies de la campagne présidentielle dans le Nord de la France », Politix, 2014, pp. 185-211 

    Julien Talpin, Rafael Cos, « Le supporter de l'Algérie et ses doubles. Enjeux locaux de la Coupe du Monde à Roubaix », Savoir/Agir, 2014, pp. 47-55 

    Julien Talpin, « Mobiliser les quartiers populaires. Vertus et ambiguités du community organizing vu de France », La vie des idées, 2013 

    Julien Talpin, « La démocratie participative marginalisée par le pouvoir local », Savoir/Agir , 2013, n° ° 25, pp. 23-30   

    Julien Talpin, Héloïse Nez, « De nouvelles formes de démocratie », La revue du Projet, 2013, pp. 25-26 

    Julien Talpin, « Former des sujets démocratiques. Les effets de la participation sur les individus », Idées économiques et sociales, 2013, pp. 17-24 

    Julien Talpin, « La démocratie participative marginalisée par le pouvoir local », Savoir/Agir, 2013, pp. 23-30 

    Julien Talpin, « Ethnographies de la participation », Participations , 2012, n° ° 4, pp. 7-48    

    RésuméDans le contexte d’un renouveau de l’ethnographie du politique, le passage en revue d’enquêtes ethnographiques sur des terrains ayant trait à la participation permet de baliser un domaine de recherches en développement. L’enjeu de ce numéro n’est pas seulement méthodologique. Les ethnographies de la participation interrogent les frontières mêmes de leur objet. Elles invitent à explorer, au-delà des dispositifs identifiés comme participatifs, les sciences citoyennes, les pratiques électroniques, les conversations ordinaires ou les mobilisations collectives. Elles restituent des formats d’engagement dans des assemblées et des styles organisationnels d’associations. Elles accompagnent les moments d’émergence d’une participation non programmée et procèdent à la filature de réseaux et de processus dispersés dans l’espace et dans le temps. Elles documentent la question de l’acquisition de capacités politiques et éclairent le sens des refus de participer. Ce dossier rassemble six articles ayant fait le pari d’une ethnographie de la participation dans six pays différents : États-Unis, Grande-Bretagne, Belgique, Espagne, Argentine et France.

    Julien Talpin, « Cachez ce politique que je ne saurais voir ! : Ethnographie des conseils de quartier roubaisiens », Participations , 2012, n° ° 4, pp. 179-206    

    RésuméCet article analyse les enjeux de compétition sociale et politique dans deux conseils de quartier à Roubaix, l’un marqué par l’entre-soi et une « efficacité » en continuité avec l’action municipale, l’autre par des critiques et conflits de légitimité. Alors que le politique y est constamment dénié, l’observation de deux disputes – autour de la présence de Roms dans un quartier de la ville et de l’abstention record aux élections régionales – indique que des discussions politiques peuvent émerger, à condition que leurs membres ne soient pas suspectés d’intentions partisanes. En d’autres termes, l’ethnographie donne à voir le paradoxe selon lequel les conseillers de quartier doivent ne pas politiser la discussion pour la politiser.

    Julien Talpin, « Introduction. Comparer les pratiques délibératives à travers les époques : une aberration historique ? », Participations , 2012, n° ° 3, pp. 5-47    

    RésuméCette introduction vise à interroger d’un point de vue méthodologique et épistémologique la pertinence d’une comparaison des pratiques délibératives à travers le temps et l’espace. À partir d’une discussion des différentes approches du comparatisme historique, nous défendons les vertus d’un comparatisme dérangeant, celui de « comparer l’incomparable » (Detienne), d’un « anachronisme contrôlé » (Loraux) permettant d’interroger les expériences du passé sous un nouveau jour à partir de questions contemporaines, mais aussi de mieux comprendre les dynamiques présentes à l’aune de leur historicité. Nous revenons ensuite sur certains apports du numéro quant à la compréhension de la participation citoyenne aux négociations, aux débats publics, aux processus d’expertise et de décision, à partir de quatre questionnements transversaux aux articles : sur les raisons de la participation, ses acteurs, ses formes et ses effets.

    Julien Talpin, « Les Maisons du Peuple comme espaces de politisation : Étude de la coopérative ouvrière la paix à Roubaix (1885-1914) », Revue française de science politique , 2012, n° 62, pp. 583-610    

    RésuméLes travaux sur la politisation ont souligné le rôle d’espaces sociaux spécifiques dans le développement de pratiques politiques chez les plus dominés, voire d’une conscience politique. Mais les Maisons du Peuple ont fait l’objet de peu d’attention. Nous étudions celle issue de la coopérative socialiste La Paix, à Roubaix, de 1885 à 1914. Nous abordons son rôle sociabilitaire. L’analyse de la politisation de la sociabilité ouvrière traditionnelle nous conduit à examiner les effets de politisation d’individus et de groupes ayant fréquenté La Paix. Nous soulignons la difficulté de retracer précisément les trajectoires individuelles de politisation. La fréquentation de la Maison du Peuple a pu toutefois constituer un tremplin vers une carrière politique, et a plus généralement contribué à la cristallisation d’une conscience de classe ouvrière.

    Julien Talpin, Charles Girard, Sezin Topcu, « Vers un système délibératif mondial ? », Participations - Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté, 2012, n°1, pp. 167-180 

    Julien Talpin, « La démocratie délibérative face au défi du pouvoir », Raisons politiques , 2011, n° °42, pp. 5-13   

    Julien Talpin, Héloïse Nez, « Une nouvelle génération de budget participatifs ? », Territoires, 2011, n°519, pp. 22-24 

    Julien Talpin, « Participer pour quoi faire ? Esquisse d'une sociologie de l'engagement dans les budgets participatifs », Sociologie , 2010, n° 1, pp. 357-374    

    RésuméMalgré l’engouement récent pour la démocratie participative, les sciences sociales sont restées relativement silencieuses sur les motifs de participation des acteurs et les raisons pour lesquelles ils consacrent du temps et de l’énergie à ces nouvelles arènes publiques, comme si la participation allait de soi. On sait que le public de ces dispositifs n’est pas le public rêvé des théoriciens de la démocratie, il n’est ni représentatif, ni égalitaire, ni complètement profane et désintéressé. Mais on ne sait ni pourquoi des citoyens ordinaires participent et ni pourquoi une large frange de la population se tient à l’écart. Il manque ainsi une sociologie systématique des acteurs des dispositifs participatifs et de leurs motivations, dont nous nous proposons de poser ici les jalons. La comparaison de deux enquêtes ethnographiques réalisées au sein de dispositifs de budgets participatifs en Europe permet de mettre en évidence la proximité des motifs d’engagement de participants insérés dans des contextes distincts. Nous montrons ainsi que les réponses des acteurs à l’offre de participation (participation, non-participation et participation intermittente) peuvent s’analyser au prisme de quatre registres de justification que sont le devoir civique, l’intérêt personnel, la sociabilité et l’enrichissement cognitif. Issus de grammaires publiques, ces registres de justification de l’engagement ou du désengagement sont saisis différemment par les acteurs, selon leurs ressources propres et certaines contraintes situationnelles, mais semblent valables au-delà des seuls budgets participatifs. Nous invitons ainsi à une discussion plus systématique entre la sociologie du militantisme et celle de l’engagement participatif, les deux pouvant s’éclairer mutuellement.

    Julien Talpin, « Généalogies de la démocratie participative en banlieue rouge : un renouvellement du communisme municipal en trompe-l'œil ? », Genèses , 2010, n° ° 79, pp. 97-115    

    Résumé La spécificité des dispositifs participatifs qui se multiplient dans les collectivités communistes franciliennes tient davantage à une volonté politique de mobiliser la population qu’aux institutions mises en place. Plus qu’une mutation idéologique du Parti communiste français, ces pratiques répondent à un déclin politique local et national, à l’initiative d’acteurs marginalisés au sein du parti mais connectés par des réseaux. Si la démocratie participative y est influencée par la tradition du communisme municipal, elle s’avère incapable d’offrir une affiliation politique et sociale aux populations les plus marginalisées.

    Julien Talpin, Alice Mazeaud, « Participer pourquoi faire ? Esquisse d'une sociologie de l'engagement dans les budgets participatifs », Sociologie, 2010, pp. 357-374 

    Julien Talpin, Héloïse Nez, « Généalogies de la démocratie participative en banlieue rouge : un renouvellement du communisme municipal en trompe-l'oeil », Genèses. Sciences sociales et histoire, 2010, pp. 97-115 

    Julien Talpin, « Ces moments qui façonnent les hommes. Éléments pour une approche pragmatiste de la compétence civique », Revue Française de Science Politique, 2010, n°1, pp. 91-115 

    Julien Talpin, Stéphanie Wojcik, « Deliberating Environmental Policy Issues: Comparing the learning potential of online and face-to-face discussions on climate change », Policy and Internet, 2010, n°2, pp. 61-93   

    Julien Talpin, Anja Röcke, Yves Sintomer, « Démocratie participative ou démocratie de proximité ? Le budget participatif des lycées du Poitou-Charentes », L'Homme et la Société, 2009, n°172173, pp. 303-319   

  • Julien Talpin, Antonio Delfini, Adrien Roux, Une citoyenneté réprimée. 100 cas de restrictions des libertés associatives, 12 pistes pour mieux les protéger, 2021, 20201e éd.  

    L’analyse de 100 cas d’associations sanctionnées après des actions collectives critiques des pouvoirs publics trace les contours d’une citoyenneté réprimée. En documentant une réalité mêlant coupes-sanction de subvention, disqualification publique, poursuites-bâillon ou harcèlement policier, ce rapport décrit ce qui apparaît comme une tentation des autorités d’entraver la contradiction. Il propose des pistes pour que les pouvoirs publics acceptent les désaccords avec les acteurs associatifs et reconnaissent que les paroles collectives critiques sont indispensables au fonctionnement démocratique et, ce faisant, qu’elles méritent d’être soutenues et protégée.

    Julien Talpin, Antonio Delfini, Marie-Hélène Bacqué, Romain Badouard, Hélène Balazard [et alii], Une citoyenneté réprimée. 100 cas de restrictions des libertés associatives, 12 pistes pour mieux les protéger, 2020, 49 p.   

  • Julien Talpin, Antonio Delfini, Charles Reveillere, « L’hypothèse d’un syndicalisme de quartier. Stratégies de lutte pour le logement face au capitalisme urbain  », Stratégies anticapitalistes pour le XXIe siècle. Penser le changement social avec et après Erik Olin Wright, Saint-Denis, le 25 janvier 2024 

    Julien Talpin, Anais Bertron, Thomas Chevallier, Cécile Rodrigues, « Gouverner les associations par les subventions. Étude du travail informel de rationalisation financière du secteur associatif à Lille », L’encadrement informel de la participation politique : canalisation, clientélisme, répression, Montréal Canada (CA), le 12 avril 2023 

    Julien Talpin, « Classes moyennes, classes d'encadrement ? », le 19 octobre 2023  

    Journées d'études organisées par le CERAPS, Université de Lille / CNRS, sous la direction scientifique de Thomas Chevallier, Antonio Delfini et Romane Fossé

    Julien Talpin, Anais Bertron, Thomas Chevallier, Cécile Rodrigues, « Follow the money. How Non-profits are Governed through Public Fundings. A Research Project in the city of Lille, France », ECPR General Conference 2022, Innsbruck Austria (AT), le 22 août 2022 

    Julien Talpin, « Discrétions partisanes », le 23 septembre 2021  

    Organisé par le Clersé (UMR8019 / Univ. de Lille, CNRS), le CERAPS (UMR8026 / Univ. de Lille, CNRS, Sciences Po Lille), le CESSP (UMR8209 / Univ. Paris 1 Panthéon-Sorbonne, CNRS, EHESS)

    Julien Talpin, « Localiser l’épreuve démocratique », le 14 novembre 2019  

    Colloque international du GIS Démocratie et Participation

    Julien Talpin, Julien O'miel, « L'émancipation des pauvres peut-elle faire l'économie de la démocratie ? Tensions créatrices au sein d'organisations communautaires américaines », le 23 octobre 2019

    Julien Talpin, « Étudier les élections municipales en science politique », le 19 septembre 2019  

    Organisé par l'ERMES sous la responsabilité de Marie Bassi et Christine Pina (UCA-ERMES)

    Julien Talpin, « Internet et les nouvelles formes de participation politique », le 28 mars 2019  

    Colloque organisé par le projet ANR APPEL (ANR-14-CE29-0010), avec le soutien du CERAPS (Université de Lille), du CEDITEC (UPEC), du CEVIPOL (Université Libre de Bruxelles) et du CReSPo (Université Saint-Louis-Bruxelles)

    Julien Talpin, « Les élu·e·s aiment-ils la démocratie ? », le 15 novembre 2018 

    Julien Talpin, « Cinquièmes journées doctorales sur la participation du public et la démocratie participative », le 12 janvier 2018  

    Organisé par le GIS Participation du public, décision, démocratie participative. Ces journées vont permettre à l'ensemble des doctorants de se rencontrer, d'exposer leurs travaux, de confronter leurs hypothèses, leurs méthodes et leurs résultats

    Julien Talpin, « L'émancipation des pauvres peut-elle faire l'économie de la démocratie ? Tensions créatrices au sein d'organisations communautaires américaines », Séminaire Penser l'émancipation, Paris, le 26 octobre 2017 

    Julien Talpin, « Pouvoir d'agir et mobilisations dans les quartiers populaires », Journées du développement social, Montpellier, le 19 octobre 2017 

    Julien Talpin, « L'église comme arme de lutte. La communauté religieuse au service de la justice sociale dans un quartier latino de Los Angeles », Journée d'étude "Religion et politique aux États-Unis", Lille, le 17 octobre 2017 

    Julien Talpin, « A Low Intensity Repression. How Local Governments Undermine Urban Mobilizations in France », ECPR (European Consortium for Political Research) General Conference, Oslo Norway (NO), le 06 septembre 2017 

    Julien Talpin, « Pourquoi sommes-nous si faibles ? Répression, divisions et répertoires d’action des mobilisations des quartiers populaires », Conférence "Mouvements sociaux et mobilisations dans les quartiers populaires", Champs-sur-Marne, le 12 juin 2017 

    Julien Talpin, « Repenser le rôle de l’État dans l’impulsion de la participation citoyenne », Conférence prononcée au Centre Jacques Berque, Rabat Qatar (QA), le 24 mai 2017 

    Julien Talpin, « Discrimination in the French Presidential campaign », Conference "Race, Racism and Anti-Racism in the 2017 French Presidential Campaign", New York United States (US), le 20 avril 2017 

    Julien Talpin, « Le community organizing en Californie : un vecteur de réduction des inégalités ? », Séminaire Capitalisme et inégalités aux Etats-Unis, Paris, le 21 février 2017 

    Julien Talpin, « Émancipation et participation », Congrès du GIS Démocratie et Participation "Les expérimentations démocratiques aujourd'hui", Paris, le 26 janvier 2017 

    Julien Talpin, Julien O'Miel, « La nouvelle géographie prioritaire de la politique de la ville : une réforme "très politique" ? », Conférence "40 ans de politique de la ville : entre émancipation et stigmatisation des habitants des quartiers populaires", Aix-en-Provence, le 01 janvier 2017 

    Julien Talpin, « Pouvoir vs. Empowerment tensions au sein du community organizing à Los Angeles », Colloque "L’intervention sociale, collective et communautaire", Marseille, le 11 mars 2016 

    Julien Talpin, « Quels défis pour la démocratie sanitaire et la participation des citoyens ? », Colloque "La démocratie sanitaire", Paris, le 04 février 2016 

    Julien Talpin, « Unifier les classes populaires. Convergences du community organizing et du syndicalisme aux États-Unis », Colloque "Penser l’émancipation", Bruxelles Belgium (BE), le 30 janvier 2016 

    Julien Talpin, « Les conséquences du déni. Expérience des discriminations et difficultés de la mobilisation de la société civile », Journée d’étude "Les discriminations raciales et religieuses dans l’entreprise : identifier, lutter, prévenir", Roubaix, le 22 janvier 2016 

    Julien Talpin, « De l’infrapolitique au politique ? Les débouchés organisationnels des émeutes de Los Angeles », Journée d'étude "Penser et soutenir les communautés. Hybridation et subversion des fabriques contemporaines du social", Rennes, le 01 janvier 2016 

    Julien Talpin, « Racial mobilisations and anti-discrimination policies in the US and France », Conférence "City/Cité", Chicago United States (US), le 03 novembre 2015 

    Julien Talpin, « Politicizing the Ghetto. Youth Organizing between Empowerment and Indoctrination in Los Angeles », 10th International Interpretative Policy Analysis (IPA) conference "Policies and Their Publics: Discourses, Actors and Power", Lille, le 08 juillet 2015 

    Julien Talpin, « L’évitement des discriminations. Comment l’évitement de la question raciale démobilise les quartiers populaires français », Conférence “Question raciale et démocratie dans la ville néolibérale”, Saint-Denis, le 26 juin 2015 

    Julien Talpin, « Construire l’unité symbolique des classes populaires. Le travail de représentation des organisations communautaires à Los Angeles », Congrès de l'Association française de science politique (AFSP), Aix-en-Provence, le 22 juin 2015 

    Julien Talpin, « Mobiliser ses réseaux. Clientélisme et participation en campagne dans une ville du Nord de la France », Journées d’études sur les élections municipales de mars 2014, Paris, le 09 avril 2015 

    Julien Talpin, « Mobiliser les classes populaires. Travail politique et socialisation au sein de deux organisations communautaires à Los Angeles », Journées d’études "Classes populaires et organisations militantes", Paris, le 16 mars 2015 

    Julien Talpin, Paula Cossart, « L’Alma-Gare. L’ancrage territorial comme support d’une mobilisation improbable dans une lutte urbaine à Roubaix (1968-1987) », Colloque "Conflits de lieux/Lieux de conflits. L’espace des mobilisations territoriales", Aix-en-Provence, le 29 janvier 2015 

    Julien Talpin, « Canvassing Alone? Door-to-Door and Party Structures in French and American 2012 Presidential Campaigns », Journée d’études "Get Out the Vote! Campaign Techniques and Innovations to Mobilize Voters in France and in the U.S.”, New York United States (US), le 17 octobre 2014 

    Julien Talpin, « Le rapport des classes populaires au politique dans The Wire », Journées d’études "Séries télévisées et sciences sociales", Lille, le 26 septembre 2014 

    Julien Talpin, « The Wire : une série sur écoute scientifique », Colloque "Fiction et sciences sociales. Bonnes et mauvaises fréquentations", Paris, le 25 septembre 2014 

    Julien Talpin, « Ethnographies des pratiques participatives : une comparaison États-Unis/France », Conférence "Empowerment, participation, activation … Des concepts aux pratiques d’intervention sociale", Perpignan, le 19 septembre 2014 

    Julien Talpin, « The Wire. Emprise et démission des institutions », Atelier de discussion scientifique de Pacte, Grenoble, le 07 juillet 2014 

    Julien Talpin, « S’en remettre à la communauté. Comment les organisations communautaires investissent les campagnes références en Californie », Colloque “Faire Campagne”, Aix-en-Provence, le 10 décembre 2013 

    Julien Talpin, « The virtue of historical comparison for democratic innovation research », Conférence générale de l'ECPR, Bordeaux, le 09 septembre 2013 

    Julien Talpin, « Putting faith into action. La communauté religieuse au service de la justice sociale dans une community organization à Los Angeles », Congrès de l'Association française de sociologie (AFS), Nantes, le 02 septembre 2013 

    Julien Talpin, « Étudier la participation politique des musulmans en contexte minoritaire », Congrès de l'Association française de science politique (AFSP), Paris, le 09 juillet 2013 

    Julien Talpin, « "La méthode Obama" : transferts pratiques et profits symboliques d’un répertoire d’action partisan lors des campagnes présidentielles française et américaine de 2012 », Colloque "Comparaisons franco-américaines", Paris, le 18 juin 2013 

    Julien Talpin, « Actualité de la démocratie participative en France et aux Etats-Unis », Chaire d’étude de la France contemporaine, Montréal Canada (CA), le 10 mars 2013 

    Julien Talpin, « Avoiding ethnicity. How civic engagement efforts failed to mobilize minority voters during the 2012 French presidential campaign », European Sociological Association Congress, Turin Italy (IT), le 01 janvier 2013 

    Julien Talpin, « Le tournant délibératif. Bilan, critiques, perspectives », le 16 juin 2011  

    Colloque organisé par le CEE, le CESPRA, le CESSP, le CRESPPA, le LabTop, Sophiapol, avec le soutien du GIS Participation et de l'AFSP.

    Julien Talpin, Laurence Monnoyer-Smith, Stéphanie Wojcik, « SIC et ethnométhodologie : réconcilier une approche des pratiques avec une analyse des formes de pouvoir », Contributions ethnométhodologiques à la science de l’information-communication, Paris, le 20 novembre 2008 

    Julien Talpin, Antonio Delfini, Marie-Hélène Bacqué, Romain Badouard, Hélène Balazard [et alii], « Une citoyenneté réprimée. 100 cas de restrictions des libertés associatives, 12 pistes pour mieux les protéger », le 30 novembre -0001  

    L’analyse de 100 cas d’associations sanctionnées après des actions collectives critiques des pouvoirs publics trace les contours d’une citoyenneté réprimée. En documentant une réalité mêlant coupes-sanction de subvention, disqualification publique, poursuites-bâillon ou harcèlement policier, ce rapport décrit ce qui apparaît comme une tentation des autorités d’entraver la contradiction. Il propose des pistes pour que les pouvoirs publics acceptent les désaccords avec les acteurs associatifs et reconnaissent que les paroles collectives critiques sont indispensables au fonctionnement démocratique et, ce faisant, qu’elles méritent d’être soutenues et protégée.

  • Julien Talpin, QUEL MONDE ASSOCIATIF DEMAIN ? L’état des libertés associatives en France 

    Julien Talpin, Session 2 — Question raciale et participation politique - Le déni des discriminations. Comment l’évitement de la question raciale démobilise les quartiers populaires français 

    Julien Talpin, Session 2 — Question raciale et participation politique - Commentaires et questions 

    Julien Talpin, [CITOYENNETE] Panel 3 Expériences de discrimination, appartenance et engagement citoyen en France 

    Julien Talpin, [CITOYENNETE] Panel 4 Assimiliation, intégration et discrimination en Turquie 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Héloïse Legris, Institutionnaliser pour décider ? Enquête sur les effets de l'Assemblée citoyenne de la Ville de Paris sur l'action publique, thèse en cours depuis 2024  

    L'Assemblée citoyenne de Paris est une instance délibérative permanente, créée par une délibération du Conseil de Paris en octobre 2021, qui a pour objectif de faire participer les citoyennes et citoyens à la co-construction des politiques publiques de la Ville. Trois vœux politiques issus de son premier mandat d'existence ont été votés au Conseil de Paris en mars 2023 : l'Assemblée produit directement le livrable juridique requis pour le présenter au conseil, qui statue par le vote in fine. Cette Assemblée citoyenne s'insère dans une « vague délibérative » plus ancienne, cherchant à répondre à la crise de la démocratie représentative en proposant une articulation politique peu commune avec la Ville. La thèse cherchera à déterminer comment se réalise la fabrique de la décision entre citoyens, agents, élus et acteurs extérieur, et comment cela suscite des changements au sein de l'administration, qui tient un rôle central de par sa capacité à organiser, mettre en place, animer les différents temps de l'Assemblée citoyenne, et celle d'implémenter les productions finales. La thèse se concentrera sur trois axes de questionnements : l'expérience de la décision au sein de l'Assemblée citoyenne (l'expérience vécue) ; le devenir des vœux et délibérations (suivi et impacts concrets dans l'action publique) ; la comparaison et la diffusion des méthodes parisiennes à l'échelle nationale et internationale. Pour cela, nous utiliserons une méthodologie quantitative (questionnaires) et qualitative (entretiens et observation participante) nourris par la méthode du process-tracing (analyse des mécanismes décisionnels) et une étude comparative avec d'autres assemblées citoyennes.

    Carole Ressy, Travail social et rapports sociaux de race. Enquête au sein des centres sociaux Dans quelle mesure la blanchité des travailleurs sociaux façonnent leur rapport aux publics avec lesquels ils travaillent, et plus largement en quoi ces frontières raciales constituent-elles un frein au travail émancipateur qu'ils tentent d'entreprendre ?, thèse en cours depuis 2022  

    "Dans quelle mesure la blanchité des travailleurs sociaux ( Bénévoles et salariés) façonnent leur rapport aux publics avec lesquels ils travaillent, et plus largement en quoi ces frontières raciales constituent-elles un frein au travail émancipateur qu'ils tentent d'entreprendre ?"

    Thomas Chevallier, Résister à la politique : participation associative et rapport au politique dans les quartiers populaires en France et en Allemagne, thèse soutenue en 2020 à Université de Lille 20182021 en co-direction avec Jean-Gabriel Contamin    

    À partir d'une approche ethnographique conduite sur le temps long dans des groupes associatifs d’un quartier de Lille et d’un quartier de Berlin, cette thèse interroge ce qui favorise ou fait obstacle à la mobilisation politique des habitant.es issus de classes populaires. En étudiant les interactions partenariales avec les institutions, elle montre comment ces dernières promeuvent une participation docile et déconflictualisée. Tenus de se conformer aux exigences de professionnalisme et de convivialité (notamment à travers la politique de la ville en France et le management de quartier en Allemagne), les responsables et participant.es associatifs se retrouvent majoritairement dans une situation de subordination qui ne dit pas son nom. En suivant les chaines de prescription, de contraintes et de résistances, cette thèse montre les logiques concourant à neutraliser le potentiel de résistance des arrières-scènes associatives, et plus généralement à faire des quartiers populaires des environnements peu propices à la mobilisation politique. Elle étudie néanmoins les conditions et processus à partir desquels des dynamiques de politisation émergent malgré tout aux confins des espaces associatifs. Par ailleurs, l’enquête auprès de groupes militants met en lumière tout à la fois les conditions, les résultats, mais aussi les dilemmes et les limites du travail de politisation qu’ils réalisent. En conclusion, elle met l’accent sur le fait que la politisation dans les quartiers dépend de l’ouverture des contextes à la discussion collective et à l’appropriation par les habitant.es. Elle montre aussi l’intérêt d’une approche interactionniste critique pour mettre au jour ces phénomènes.

    Anaïs Bertron, Remobiliser les jeunes "invisibles" par la coopération associative , thèse en cours depuis 2020 en co-direction avec Anne-Cécile Douillet  

    La thèse porte sur le travail en réseaux d'associations à l'œuvre dans un projet « Repérage des invisibles », qui vise à repérer les jeunes confrontés à de fortes difficultés d'insertion professionnelle et qui ne sont pas accompagnés par le service public de l'emploi. Derrière les discours promouvant l'innovation et la « légitimité de proximité » du travail partenarial, j'observe les réalités de sa mise en œuvre et de sa gestion : les formes et modalités qu'il prend, la division du travail entre les structures, ou encore les postures qu'adoptent les membres des différentes associations et les relations qu'ils entretiennent entre eux, dans une tension entre concurrence et coopération. Je m'intéresse à ce que produit la coopération associative sur la remobilisation des jeunes, avec une attention particulière sur leur réception de l'action publique, mais aussi sur les relations qu'entretiennent les associations entre elles, et avec les pouvoirs publics. L'analyse du projet et de la manière dont il a été construit – le recours aux associations par le biais d'un appel à projet étatique et insufflant une dynamique partenariale – permet notamment d'éclairer les tendances globales et évolutions actuelles des relations entre associations et pouvoirs publics. De plus, ce projet est un terrain d'observation propice à l'analyse de la façon dont les inégalités, à la fois sociales et territoriales, sont construites en objet de politique publique. Dans cette perspective, la recherche s'attache notamment à analyser la genèse, les usages et les redéfinitions de la catégorie « jeunes invisibles ». L'étude des luttes définitionnelles autour de la catégorie, engageant les différents partenaires du dispositif, permet ainsi de mieux saisir les modalités et les conditions de l'action conjointe entre une diversité d'acteurs associatifs et publics, tout en contribuant à la compréhension de l'institutionnalisation de cette catégorie d'action publique.

    Pierre Wadlow, La rapport à la politique des classes populaires du bassin minier, thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Carole Bachelot  

    Cette thèse à pour objectif de questionner le construction du rapport à la politique des classes populaires.

    Yannick Gauthier, En finir avec le mythe de la démocratie participative ? Jeux d'échelles autour de la fabrique des conseils citoyens, thèse en cours depuis 2017 en co-direction avec Rémi Lefebvre  

    Comment comprendre la poursuite d'une offre publique de participation en échec qui creuse un cimetière de dispositifs dont les acteurs institutionnels ne parviennent pas à faire le deuil et pour lesquels des individus sont encore prêts à s'investir corps et âme ? Cette thèse de doctorat en science politique explore l'inertie de l'action publique en interrogeant la reproduction de ses dispositifs malgré un constat partagé sur leur faillite.

  • Charif Elalaoui, « Le peuple est dans la rue » : appropriations de l'espace et processus de politisation dans le mouvement des Gilets jaunes, thèse soutenue en 2023 à Normandie sous la direction de Salvador Juan et Magali Della Sudda, membres du jury : François Buton (Rapp.), Anne Lambert et Violaine Girard  

    Le surgissement du mouvement des Gilets jaunes le 17 novembre 2018 a constitué un moment singulier. Les réceptions différenciées et les diverses interprétations dont ce mouvement social a fait l’objet lors de son émergence ont traduit les défis qui se sont posés pour saisir sa composition, ses mots d’ordre et ses modes d’action, ainsi que certaines inégalités dans la société française contemporaine qu’il a mis en exergue.Dans la continuité des travaux du collectif « jaune vif », le but de cette thèse est d’analyser l’engagement de personnes mobilisées dans le cadre du mouvement dans une ville en Normandie tout en prêtant attention à leurs rapports à l’espace. Son ambition est de montrer par quels processus s’opèrent les politisations de personnes issues en majorité des classes populaires et qui se sont identifiées en 2018 comme « Gilets jaunes ».La thèse met également en exergue le fait que la mobilisation des Gilets jaunes sur certains espaces reflète des ancrages sociaux ainsi que des trajectoires résidentielles. Si l’expérience protestataire a participé à façonner certaines sphères de la vie des personnes interrogées, celle-ci a renforcé la capacité de ces dernières à revendiquer un rapport populaire au politique par une parole publique mettant en accusation des acteurs politiques.Pour articuler l’hétérogénéité des expériences vécues au sein du mouvement et les tendances qui le composent, la thèse s’appuie ainsi sur des techniques d’enquête mixtes. De première main, les matériaux empiriques mobilisés se composent de corpus d’entretiens réalisés avec les personnes mobilisées, d’observations ethnographiques réalisées en grande partie localement, d’un travail d’archives, ainsi que l’utilisation de données issues d’un questionnaire administré auprès des participant·es par un collectif de recherche normand (2018/2019).

  • Ingrid Tafere, Démocratie sociale et autogouvernement : le pouvoir d'agir et de penser comme enjeux majeurs de la santé humaine, thèse soutenue en 2023 à AixMarseille sous la direction de Joëlle Zask, membres du jury : Mélissa Thériault (Rapp.), Francis Chateauraynaud et Christine Noël    

    Dewey dénonce déjà, au siècle dernier les effets du libéralisme comme laisser faire et de l’individualisme, conduisant à des « individus perdus », à une « démoralisation » que l’on voit actuellement d’autant plus se déployer que le monde se complexifie, avec une explosion du taux de dépression, de souffrance au travail, de suicides. Alors que d'un côté les procédures 'participatives' et les débats publics se multiplient, le taux d'abstention est décrié, la confiance en les représentants et les institutions est sérieusement ébranlée. On parle de “crise” de la démocratie, de l’écologie, de la civilisation. La voix des citoyens a du mal à se constituer, à se faire entendre, à 'porter'. Cette thèse est basée sur un travail de terrain en philosophie et sciences sociales, portant sur des dispositifs participatifs institutionnels organisés “depuis le haut” et des initiatives locales dans le quartier de la Belle de mai à Marseille. Elle vise à montrer les insuffisances de la démocratie “participative-délibérative”, si elle n’est adossée à la mise en place d’une véritable “démocratie sociale”, au cœur des modes de vie. Plus précisément, il s’agit de comprendre les enjeux du développement de l’autogouvernement, celui-ci étant fondé sur la mise en place réelle des opportunités nécessaires à l’individuation ainsi qu’au maintien d’un environnement vivable et d’une santé correcte. Enfin, au vu de ces travaux, nous formulons des hypothèses afin d'identifier des normes favorables ou défavorables à l’autogouvernement, à l’activité d’enquête et de constitution de “prises” sur les conditions de sa propre existence, dans une visée pragmatiste tournée vers l’action

    Charles Reveillere, Demain c'est loin, et aujourd'hui c'est déjà trop tard : vivre et gouverner le délogement dans deux espaces populaires en attente de rénovation urbaine, thèse soutenue en 2022 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Claire Lemercier et Jérôme Pélisse, membres du jury : Yasmine Siblot (Rapp.), Robin Stryker et Renaud Epstein  

    Ce travail porte sur deux espaces populaires du parc privé et social marseillais ciblés par des projets de rénovation urbaine. Le quotidien des habitant·es est mis en suspens : vont-iels devoir déménager, quand, où et comment ? Au nom d’une éventuelle démolition à venir, la gestion courante est minorée, laissant se dégrader bâtiments et espaces publics. La thèse analyse le délogement comme un processus dont la brutalité se déploie au long cours. Elle commence par une description de l’attente vécue par les habitant·es, si éprouvante qu’elle fabrique souvent leur consentement au départ avant même que les administrations aient à les en contraindre. Après avoir identifié quelle forme d'action publique produit ce phénomène, l'auteur s'intéresse aux rapports de pouvoir qui déterminent les règles de distribution des biens symboliques et matériels en jeu dans le délogement. En articulant cadre d'analyse processuel et comparaison spatiale, la démonstration identifie deux modes de gouvernement des espaces populaires, associés à un horizon plus ou moins ouvert de négociation. Trois angles d'analyse se dégagent. Tout d'abord, la relation entre pouvoir et prévisibilité : comment se distribue la maitrise du temps et que fait-elle aux rapports entre des habitant.es et des administrations qui les délogent ? Ensuite, les pratiques d'intermédiation : dans l'attente des guichets officiels des voies d'accès alternatives aux biens sont érigées, produisant des règles de distribution structurées par des rapports de domination différents de ceux habituellement observés. Enfin, les liens entre fragmentation interne de l'espace populaire et pratiques des administrations : la comparaison de formes plus ou moins rapprochées de domination permet de voir ce que les pratiques plus ou moins familières des agent.es font aux rapports sociaux localisés. La thèse étudie plus spécifiquement les différentes faces du gouvernement clientélaire, entre réappropriation populaire des rapports aux administrations, levier de maintien de la paix sociale et instance de politisation conflictuelle. Elle repose sur l’analyse longitudinale de données produites par deux ethnographies des espaces populaires, des entretiens (avec habitant·es, agent·es administrations et intermédiaires) et des recueils de sources écrites.

    Elodie Druez, Is blackness political? : Racisation et politisation des diplômé.e.s d'origine subsaharienne à Paris et à Londres, thèse soutenue en 2020 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Patrick Simon et Florence Haegel, membres du jury : Vincent Tiberj (Rapp.), Audrey Célestine  

    Cette thèse analyse la façon dont les expériences de racisation, et plus largement les enjeux de race, structurent le rapport au politique de diplômé.e.s du supérieur d’origine subsaharienne résidant à Paris et à Londres. Elle repose sur trois hypothèses : la racisation impacte les diplômé.e.s de façon spécifique malgré la protection que leur apportent leurs qualifications et influe sur leurs identifications collectives ; elle constitue un enjeu susceptible d’être plus ou moins politisé selon les ressources dont disposent les individus ; enfin, pour ces raisons, la racisation vient peser sur l’orientation politique et le vote. Ce travail s’appuie sur des méthodes mixtes avec un volet qualitatif prédominant. Celui-ci est composé de 78 entretiens individuels (38 Français.es et 40 Britanniques) et de 9 entretiens collectifs (de 2 à 5 personnes). Le volet quantitatif présente quant à lui des analyses multivariées à partir des enquêtes Ethnic Minority British electoral survey (2010) et Trajectoires et Origines (2008).La thèse présente trois résultats principaux. Premièrement, parce qu’elle implique des dynamiques d’infériorisation et d’altérisation, la racisation inhibe les identifications nationales et le sentiment d’appartenance aux classes privilégiées en France comme au Royaume-Uni. Deuxièmement, la politisation de la racisation s’avère plus aisée dans le contexte race-conscious britannique que dans le contexte colour-blind français. Elle est également plus présente chez des personnes dotées de ressources universitaires ou militantes. Enfin, dans les deux pays étudiés, le fort tropisme de gauche de ces diplômé.e.s s’explique par une imbrication de la race dans des enjeux de classe.

  • Yoletty Bracho, Militer dans l'Etat : sociologie des intermédiations militantes de l'action publique au sein des classes populaires à Caracas (Venezuela), thèse soutenue en 2022 à Lyon 2 sous la direction de David Garibay, membres du jury : Vincent Dubois (Rapp.), Hélène Combes (Rapp.), Verónica Zubillaga  

    Dans quelle mesure l’insertion d’acteurs et de pratiques militantes dans le processus de mise en œuvre des politiques participatives façonne la relation entre l’État et les classes populaires ? En prenant appui sur le cas des politiques participatives des gouvernements chavistes au Venezuela, cette thèse propose le concept d’intermédiations militantes de l’action publique afin de rendre compte des transformations et des continuités qui caractérisent les rapports populaires à l’État et au politique. En suivant des militants issus des organisations populaires vénézuéliennes différemment positionnés entre leurs structures militantes d’origine et les institutions de la participation, il est question d’analyser la façon dont les catégories administratives s’imposent aux organisations populaires, ainsi que la manière dont les catégories militantes s’intègrent aux rouages de l’État.D’une part, les intermédiations militantes de l’action publique insèrent des catégories et des pratiques militantes dans le quotidien des administrations, et modèlent les manières de faire et d’être des agents de l’État. D’autre part, elles réorientent les stratégies des organisations populaires, qui cherchent à adapter leurs structures aux exigences participatives des pouvoirs publics. Enfin, elles entrelacent le politique et l’action publique tout en permettant des réappropriations très politiques de la circulation des biens publics par les classes populaires. Néanmoins, et en dépit de la nouveauté qu’elles représentent, les intermédiations militantes de l’action publique participent à la reconduction de la conditionnalité de l’accès des classes populaires à l’action publique. Ce faisant, elles contribuent à la reproduction de la situation de domination des classes populaires vis-à-vis des structures du champ politico-administratif.

    Cloé Ponzo, Prévenir la délinquance par l'apprentissage à la citoyenneté : Analyse d'une politique publique par ses dispositifs territorialisés, thèse soutenue en 2022 à Université Côte dAzur sous la direction de Christine Pina, membres du jury : Éric Savarese (Rapp.), Christian Le Bart (Rapp.), Carole Gayet-Viaud et Soline Laplanche-Servigne  

    La thèse porte sur une analyse ethnographique et comparée de dispositifs de prévention de la délinquance juvénile (DPDJ) par l'apprentissage à la citoyenneté, situés dans un quartier prioritaire au sens de la politique de la ville, et des DPDJ situés dans une commune en zone rurale. La thèse privilégie une analyse des politiques de prévention de la délinquance « par le bas » qui permet d'observer le travail de prévention en train de se faire. En envisageant ces dispositifs comme des « guichets » et en saisissant les interactions entre les encadrants et les usagers de ces dispositifs, la thèse montre comment la perception des usagers comme « délinquants potentiels » conduit les agents à déconflictualiser l'apprentissage à la citoyenneté. Néanmoins, derrière ces logiques de dépolitisation, l'enquête montre un véritable travail de codage puis d'encadrement des usagers, qui, parce qu'ils majoritairement des jeunes issus de l'immigration postcoloniale nord-africaine et subsaharienne, doivent se conformer aux prescriptions véhiculées par ces dispositifs et faire preuve de leur volonté d'intégration. En réalité, l'État, bien qu'il demeure un acteur central dans la régulation du problème public de la délinquance, laisse aux agents de terrain une importante marge de manœuvre dans l'élaboration et le fonctionnement de ces dispositifs. En resserrant la focale, une analyse à l'échelle des territoires permet de souligner le poids des contraintes locales et institutionnelles dans la mise en œuvre de ces dispositifs. L'analyse à l'échelle micro - au plus près des agents du terrain - explique le poids de leurs représentations, leur culture professionnelle et leur trajectoire dans la conduite de ces dispositifs.

    Marion Lang, Publics populaires , thèse soutenue en 2020 à Lyon sous la direction de Valérie Sala Pala et Ismael Blanco  

    Au croisement d’une sociologie intersectionnelle des classes populaires et d’une sociologie des publics de la participation, cette recherche analyse la hiérarchisation sociale des classes populaires urbaines par les politiques de participation. À partir d’une enquête ethnographique menée dans deux quartiers populaires à Barcelone (Ciutat Meridiana) et Marseille (Malpassé), la thèse montre que les politiques de participation se déploient dans des espaces locaux de participation à l’interface entre espace militant, champ politique et action publique. La catégorie de participation est appropriée localement par des entrepreneurs de participation qui travaillent les modes de catégorisation du public dans la mobilisation d’un public ordinaire. À Barcelone, ils mobilisent les nouveaux habitants des groupes ethniques minorisés. À Marseille, une homologie sociale entre entrepreneures de participation et public ordinaire conduit à la mobilisation de femmes de groupes ethniques minorisés de classe populaire. La légitimation de ces publics induit, en retour, d’autres logiques de participation de la part de publics qui échappent aux cadrages institutionnels. D’une part, on assiste à la démobilisation des fractions précaires des classes populaires par la disqualification de leurs objets de revendication et du fait de leur position sociale et ethnique dominée dans l’espace local . D’autre part, en s’appuyant sur les ressources de l’espace local de participation, un troisième groupe de public, issu des fractions plus stabilisées des classes populaires, met à l’épreuve les normes locales en participant autrement.

    Marion Lang, Publics populaires, thèse soutenue en 2020 sous la direction de Valérie Sala Pala et Ismael Blanco, membres du jury : Loïc Blondiaux (Rapp.), Marisol García (Rapp.), Héloïse Nez    

    Au croisement d’une sociologie intersectionnelle des classes populaires et d’une sociologie des publics de la participation, cette recherche analyse la hiérarchisation sociale des classes populaires urbaines par les politiques de participation. À partir d’une enquête ethnographique menée dans deux quartiers populaires à Barcelone (Ciutat Meridiana) et Marseille (Malpassé), la thèse montre que les politiques de participation se déploient dans des espaces locaux de participation à l’interface entre espace militant, champ politique et action publique. La catégorie de participation est appropriée localement par des entrepreneurs de participation qui travaillent les modes de catégorisation du public dans la mobilisation d’un public ordinaire. À Barcelone, ils mobilisent les nouveaux habitants des groupes ethniques minorisés. À Marseille, une homologie sociale entre entrepreneures de participation et public ordinaire conduit à la mobilisation de femmes de groupes ethniques minorisés de classe populaire. La légitimation de ces publics induit, en retour, d’autres logiques de participation de la part de publics qui échappent aux cadrages institutionnels. D’une part, on assiste à la démobilisation des fractions précaires des classes populaires par la disqualification de leurs objets de revendication et du fait de leur position sociale et ethnique dominée dans l’espace local . D’autre part, en s’appuyant sur les ressources de l’espace local de participation, un troisième groupe de public, issu des fractions plus stabilisées des classes populaires, met à l’épreuve les normes locales en participant autrement.

    Morane Chavanon, La guerre des mémoires n'aura pas lieu ! , thèse soutenue en 2019 à Lyon sous la direction de Nathalie Dompnier  

    « Retour du passé refoulé », « guerre des mémoires », « concurrence des victimes », depuis la fin des années 1990, les enjeux de mémoire collective sont au cœur du débat public, en particulier concernant la place occupée par les immigrés dans le roman national.L’idée qu’il existerait un « besoin de mémoire » rapporté à l’immigration, c’est-à-dire des immigrés et de leurs descendants, mais également de la société française dans son ensemble, s’est imposée comme une évidence, faisant l’objet d’une attention accrue des pouvoirs publics ainsi que d’une pluralité d’acteurs sociaux (universitaires, artistes, militants de la mémoire…).A partir d’une enquête comparative menée dans deux villes de la région Auvergne-RhôneAlpes : Saint-Etienne et Villeurbanne, notre thèse a pour but de saisir ce « besoin de mémoire » rapporté à l’immigration non pas comme un donné, mais comme un construit faisant l’objet d’usages politiques et sociaux.Dans ces deux villes marquées par une histoire industrielle forte, mais où la mémoire locale, en l’occurrence sa part immigrée, fait l’objet d’un traitement public différencié, il s’agit de se demander « ce qui se joue d’autre que le passé dans [des] politiques publiques censées y être consacrées » (Gensburger, 2010).A travers une démarche mêlant approche ethnographique et analyse documentaire, nous mettons au cœur de notre étude, non pas le rapport d’un groupe à sa mémoire, mais la notion de mémoire elle-même. Considérée comme une préoccupation majeure dans la sphère publique, elle est devenue une catégorie d’action et d’interprétation pour les pouvoirs publics mais également au principe de nouvelles mobilisations citoyennes. Il s’agit alors de restituer les conditions sociales de sa constitution en nouveau bien symbolique mis en circulation dans les territoires locaux ainsi que les enjeux politiques propres à la publicisation du passé migratoire.La traduction institutionnelle et militante des inégalités de traitement affectant les conditions d’existence des immigrés et leurs descendants dans les termes de la réparation symbolique renseigne sur la transformation des répertoires d’action publique, sur l’évolution des luttes autour de la cause de l’immigration, et donne à voir l’interpénétration croissante entre ces deux mondes.

    Morane Chavanon, La guerre des mémoires n'aura pas lieu !, thèse soutenue en 2019 sous la direction de Nathalie Dompnier, membres du jury : Sylvie Tissot (Rapp.), Catherine Neveu (Rapp.), Sarah Gensburger et Nancy Venel    

    « Retour du passé refoulé », « guerre des mémoires », « concurrence des victimes », depuis la fin des années 1990, les enjeux de mémoire collective sont au cœur du débat public, en particulier concernant la place occupée par les immigrés dans le roman national.L’idée qu’il existerait un « besoin de mémoire » rapporté à l’immigration, c’est-à-dire des immigrés et de leurs descendants, mais également de la société française dans son ensemble, s’est imposée comme une évidence, faisant l’objet d’une attention accrue des pouvoirs publics ainsi que d’une pluralité d’acteurs sociaux (universitaires, artistes, militants de la mémoire…).A partir d’une enquête comparative menée dans deux villes de la région Auvergne-RhôneAlpes : Saint-Etienne et Villeurbanne, notre thèse a pour but de saisir ce « besoin de mémoire » rapporté à l’immigration non pas comme un donné, mais comme un construit faisant l’objet d’usages politiques et sociaux.Dans ces deux villes marquées par une histoire industrielle forte, mais où la mémoire locale, en l’occurrence sa part immigrée, fait l’objet d’un traitement public différencié, il s’agit de se demander « ce qui se joue d’autre que le passé dans [des] politiques publiques censées y être consacrées » (Gensburger, 2010).A travers une démarche mêlant approche ethnographique et analyse documentaire, nous mettons au cœur de notre étude, non pas le rapport d’un groupe à sa mémoire, mais la notion de mémoire elle-même. Considérée comme une préoccupation majeure dans la sphère publique, elle est devenue une catégorie d’action et d’interprétation pour les pouvoirs publics mais également au principe de nouvelles mobilisations citoyennes. Il s’agit alors de restituer les conditions sociales de sa constitution en nouveau bien symbolique mis en circulation dans les territoires locaux ainsi que les enjeux politiques propres à la publicisation du passé migratoire.La traduction institutionnelle et militante des inégalités de traitement affectant les conditions d’existence des immigrés et leurs descendants dans les termes de la réparation symbolique renseigne sur la transformation des répertoires d’action publique, sur l’évolution des luttes autour de la cause de l’immigration, et donne à voir l’interpénétration croissante entre ces deux mondes.

    Maïté Juan, Sociologie des initiatives culturelles citoyennes : le pouvoir d'agir entre démocratie participative et économie solidaire, thèse soutenue en 2018 à Paris CNAM sous la direction de Jean-Louis Laville et Loïc Blondiaux, membres du jury : Geoffrey Pleyers (Rapp.), Marion Carrel (Rapp.), Joan Subirats Humet  

    A travers l’analyse d’expériences citoyennes dans le champ culturel – un centre culturel de gestion communautaire, un centre socioculturel autogéré et une association de médiation artistique -, cette thèse interroge la capacité des initiatives citoyennes à constituer des espaces publics autonomes, en tant que foyers de créativité et de résistance, d’élaboration de discours critiques et de construction d’alternatives concrètes. Face aux limites de l’offre institutionnelle de participation, au formatage entrepreneurial des initiatives citoyennes et à la pénétration marchande du champ culturel, la recherche s’intéresse aux leviers de l’autonomie des espaces publics de la société civile, en combinant deux échelles d’analyse privilégiées : la fabrique des collectifs (institutionnelle, organisationnelle, économique mais aussi sociale et relationnelle) et le rapport aux institutions, à travers la tension entre institutionnalisation et contre-pouvoir, apprivoisement et innovation institutionnelle. S’inscrivant à la croisée de la sociologie économique et de la sociologie politique, les enjeux de cette thèse sont d’articuler les champs de la démocratie participative et de l’économie solidaire afin de saisir les conditions de l’autonomie citoyenne, d’enrichir l'approche habermasienne des « espaces publics autonomes » mais aussi de contribuer à une sociologie de l’émancipation qui, n’évacuant nullement l’attention aux processus de domination et de reproduction, soit apte à mettre en lumière les capacités critiques et instituantes d’espaces publics populaires.