Carlo Santulli

Professeur
Droit public.
Université Paris Panthéon-Assas

Centre de Recherches de l'Institut des Hautes Études Internationales
  • THESE

    Le statut international de l'ordre juridique étatique : étude du traitement du droit interne par le droit international, soutenue en 1999 à Paris 2 sous la direction de Jean Combacau

  • Carlo Santulli, Introduction au droit européen: organisations et principes, 3e éd., LGDJ, un savoir-faire de Lextenso et La Base Lextenso, 2024, Manuel, 289 p.  

    Entre droit international et droit de l'État, du droit public au droit privé, un droit européen se construit. Son administration est morcelée en une mosaïque d'organisations intergouvernementales distinctes, aux périmètres géopolitiques et aux fonctions marqués par l'histoire, dont le " Brexit " et la sortie russe du Conseil de l'Europe dans le contexte de la crise ukrainienne sont de nouvelles étapes : l'Union européenne, héritière des Communautés, côtoie le Conseil de l'Europe, qui inclut la Suisse et la Turquie ; mais l'organisation de la défense européenne est inextricablement liée à l'OTAN, avec les États-Unis d'Amérique, à l'ancienne UEO, ou encore à l'OSCE. Les principes du droit européen se partagent entre deux aspirations : un projet humaniste, dont la réalisation essentielle est la Convention européenne des droits de l'homme, au sein du Conseil de l'Europe, et un projet économique, qui a trouvé dans l'Union européenne et l'euro ses expressions les plus abouties. Ils sont les premiers éléments d'un droit commun en devenir.Ce livre s'adresse à celui qui devrait (étudiant débutant en droit européen) ou voudrait (citoyen curieux) comprendre la construction européenne.

    Carlo Santulli, Pascale Martin-Bidou (dir.), Le droit international pour un monde nouveau, Éditions Pedone, 2023, 316 p. 

    Carlo Santulli, Introduction au droit européen: organisations et principes, 2e éd., LGDJ, un savoir faire de Lextenso et La Base Lextenso, 2022, Manuel, 288 p. 

    Carlo Santulli, Introduction au droit européen: organisations et principes, LGDJ, un savoir-faire de Lextenso, 2020, Manuel, 286 p. 

    Carlo Santulli, Droit du contentieux international, 2e éd., LGDJ et Lextenso éditions, 2015, Domat ( droit public ), 626 p. 

    Carlo Santulli, Pascal Mbongo, François Hervouët (dir.), Dictionnaire encyclopédique de l'État, Berger-Levrault, 2014, 998 p.  

    La 4e de couverture indique : "Esquisser une étude du fait étatique en conjurant autant qu'il est possible le nationalisme méthodologique ou ontologique auquel se prête singulièrement la connaissance de l'État, telle est l'intention qui a réuni les auteurs du Dictionnaire encyclopédique de l'État. De nombreuses contributions portent ainsi sur des concepts communs à tous les savoirs d'État (Armée, Démocratie, Guerre, Impôt, Justice, Laïcité, Loi, Police, République, Violence…). D'autres s'approprient des concepts propres à certains savoirs d'État (Constitution, Dette, Domaine public, Douane, Droit administratif, Droit pénal international, Emprunt, État de droit, Juridictions internationales, Jus cogens Monnaie, Psychiatrie, Vatican…). Certaines, enfin, s'attachent à des propositions analytiques (État racial, État développementiste, Extrémisme, Féminisme, Genre, Hygiénisme, Nationalismes sexuels, Proportionnalité, Staatslehre, Statocentrisme, Théorie marxiste de l’État, Transnational…). A travers ces photographies de données, de savoirs et de questionnements, le encyclopédique de l'État introduit à des débats anciens ou contemporains sur le statut de l'État dans l'histoire des formes de la domination politique, sur la "fabrique de l'internationalisation" de l'État, sur les langages de rationalité de l'Etat, sur les fonctions juridiques et sociales de l'Etat, sur l'emprise contemporaine du droit, sur l'organisation politique et juridique de la "société internationale".

    Carlo Santulli, Introduction au droit international: formation, exécution, application, A. Pedone, 2013, EI, 276 p.  

    La 4e de couverture indique : "Considéré volontiers comme un droit distant, cantonné aux salons feutrés des diplomates, le droit international s'occupe au moins tout autant des affaires bruyantes de la vie quotidienne, aussi "banales" que le statut fiscal des revenus perçus à l'étranger, les garanties du gardé à vue, les délits de presse, le licenciement ou l'affranchissement des courriers postaux. Et si on l'imagine parfois comme le droit "bon et bafoué" qui voulait proscrire la guerre et promouvoir le développement, c'est qu'on le connaît mal. Le droit international n'est pas toujours grand, et il est rarement gentil, mais il est certainement utile de le connaître car aucun domaine de la vie sociale des hommes ne lui échappe désormais. En effet, il n'existe pas une sorte de "matière internationale" dans laquelle il serait confiné : du commerce international aux affaires pénales, du procès civil à la fiscalité internationale, des médias à l'industrie, des relations de travail à la protection des brevets, ou à la pêche du sébaste, le droit international conquiert chaque jour de nouveaux espaces réglementaires. L'objet d'une introduction au droit international ne peut donc pas être la description, même sommaire, de l'ensemble immense et grandissant des règles du droit international, mais plutôt l'étude de ses techniques de formation, d'application et d'exécution. Leur compréhension permettra à chacun, praticien ou citoyen cultivé, respectivement de l'utiliser ou de l'évaluer."

    Carlo Santulli (dir.), Les techniques interprétatives de la norme internationale, A. Pedone, 2011, 289 p. 

    Carlo Santulli, Droit du contentieux international, Montchrestien, 2005, Domat ( droit public ), 584 p. 

    Carlo Santulli, Le statut international de l'ordre juridique étatique: étude du traitement du droit interne par le droit international, A. Pedone, 2001, Publication de la Revue générale de droit international public ( Nouvelle Série ), 540 p.   

    Carlo Santulli, Irrégularités internes et efficacité internationale de la nationalité, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1995, Travaux et recherches Panthéon Assas Paris II. Droit-économie-sciences sociales, 97 p.   

    Carlo Santulli, L'Effet des irrégularités de droit interne sur l'efficacité internationale du droit national: l'exemple de la nationalité, l'auteur, 1995 

  • Carlo Santulli, Guido Hulsmann, P. Mbongo, F. Hervouët, « Monnaie (économie) », Dictionnaire encyclopédique de l’Etat, Berger-Levrault, 2014, pp. 641-645   

  • Carlo Santulli, « Chronique de droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2024, n°02, p. 397   

    Carlo Santulli, « Chronique de droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2023, n°02, p. 397     

    Carlo Santulli, « Chronique de droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2022, n°02, p. 360     

    Carlo Santulli, « Chronique de droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2021, n°02, p. 391     

    Carlo Santulli, Alessia Melelli, Graziella Roselli, Noemi Proietti, Alain Bourmaud [et alii], « Chemical, morphological and mechanical study of the ageing of textile flax fibers from 17th/18th-century paintings on canvas », Journal of Cultural Heritage, 2021, pp. 202-214   

    Carlo Santulli, « Droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2020, n°05, p. 907   

    Carlo Santulli, « Chronique de droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2020, n°02, p. 372   

    Carlo Santulli, « Droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2019, n°05, p. 943   

    Carlo Santulli, « Chronique de droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2019, n°02, p. 333   

    Carlo Santulli, « Droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2018, n°02, p. 397     

    Carlo Santulli, Quentin Viel, Antonella Esposito, Jean-Marc Saiter, Joseph Turner, « Interfacial Characterization by Pull-Out Test of Bamboo Fibers Embedded in Poly(Lactic Acid) », Fibers, 2018, n°1, p. 7   

    Carlo Santulli, « Chronique de droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2017, n°02, p. 1003     

    Carlo Santulli, « Chronique de droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2016, n°01, p. 161     

    Carlo Santulli, « Droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2015, n°04, p. 825   

    Carlo Santulli, « Chronique de droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2015, n°01, p. 157   

    Carlo Santulli, « Droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2014, n°04, p. 789   

    Carlo Santulli, « Chronique de droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2014, n°01, p. 139   

    Carlo Santulli, « Chronique de droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2013, n°02, p. 417     

    Carlo Santulli, « Chronique de droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2011, n°01, p. 173   

    Carlo Santulli, « Chronique de droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2010, n°01, p. 201     

    Carlo Santulli, « Chronique de droit international », Revue française de droit administratif, 2009, n°01, p. 1031     

    Carlo Santulli, Karine Parrot, « La directive retour, l'Union européenne contre les étrangers », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, 2009, n°02, p. 205   

    Carlo Santulli, « Droit administratif et droit international », Revue française de droit administratif, 2008, n°04, p. 780   

    Carlo Santulli, Mathias Audit, « Traité, loi ou contrat ? Droit international, droit français ou droit anglais ? », Recueil Dalloz, 2006, n°12, p. 864   

    Carlo Santulli, « Travaux de la Commission du droit international », 2004, pp. 564-579    

    Santulli Carlo. Travaux de la Commission du droit international. In: Annuaire français de droit international, volume 50, 2004. pp. 564-579.

    Carlo Santulli, « Travaux de la Commission du droit international », 2003, pp. 431-452    

    Santulli Carlo. Travaux de la Commission du droit international. In: Annuaire français de droit international, volume 49, 2003. pp. 431-452.

    Carlo Santulli, « Observations sur les exceptions de recevabilité dans l'affaire du Mandat d'arrêt du 11 avril 2000 (République démocratique du Congo c. Belgique) », 2002, pp. 257-280    

    Santulli Carlo. Observations sur les exceptions de recevabilité dans l'affaire du Mandat d'arrêt du 11 avril 2000 (République démocratique du Congo c. Belgique). In: Annuaire français de droit international, volume 48, 2002. pp. 257-280.

    Carlo Santulli, « Travaux de la Commission du droit international (cinquante-quatrième session) », 2002, pp. 553-565    

    Santulli Carlo. Travaux de la Commission du droit international (cinquante-quatrième session). In: Annuaire français de droit international, volume 48, 2002. pp. 553-565.

    Carlo Santulli, « Les droits acquis », Revue française de droit administratif, 2001, n°01, p. 87   

    Carlo Santulli, « Les juridictions de l'ordre international : éssai d'identification », 2001, pp. 45-61    

    Santulli Carlo. Les juridictions de l'ordre international : éssai d'identification. In: Annuaire français de droit international, volume 47, 2001. pp. 45-61.

    Carlo Santulli, « Travaux de la Commission du droit international (cinquante-troisième session) », 2001, pp. 349-378    

    Santulli Carlo. Travaux de la Commission du droit international (cinquante-troisième session). In: Annuaire français de droit international, volume 47, 2001. pp. 349-378.

    Carlo Santulli, « Qu'est-ce qu'une juridiction internationale ? Des organes répressifs internationaux à l'O.R.D. », 2000, pp. 58-81    

    Santulli Carlo. Qu'est-ce qu'une juridiction internationale ? Des organes répressifs internationaux à l'O.R.D.. In: Annuaire français de droit international, volume 46, 2000. pp. 58-81.

    Carlo Santulli, « Travaux de la Commission du droit international (cinquante-deuxième session) », 2000, pp. 403-431    

    Santulli Carlo. Travaux de la Commission du droit international (cinquante-deuxième session). In: Annuaire français de droit international, volume 46, 2000. pp. 403-431.

    Carlo Santulli, Jean-François Dobelle, David Allonsius, Frédérique Coulée, Yves Nouvel, « Pratique française du droit international 2000 », 2000, pp. 754-812    

    Dobelle Jean-François, Allonsius David, Coulée Frédérique, Nouvel Yves, Santulli Carlo. Pratique française du droit international 2000. In: Annuaire français de droit international, volume 46, 2000. pp. 754-812.

    Carlo Santulli, « Une administration internationale de la justice nationale ? A propos des affaires Breard et LaGrand », 1999, pp. 101-131    

    Santulli Carlo. Une administration internationale de la justice nationale ? A propos des affaires Breard et LaGrand. In: Annuaire français de droit international, volume 45, 1999. pp. 101-131.

    Carlo Santulli, Pierre-Michel Eisemann, Sophie Albert, Barbara Charmasson, Théodore Christakis [et alii], Bibliographie critique, CNRS Editions, Paris : CNRS Editions et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1999, pp. 998-1040    

    Eisemann Pierre Michel, Albert Sophie, Charmasson-Derain Barbara, Christakis Théodore, Coussirat-Coustère Vincent, Decaux Emmanuel, Jacquet Estelle, Lagrange Evelyne, Laugier-Deslandes Sophie, Maljean-Dubois Sandrine, Monin Matthieu, Monjal Pierre Yves, Morosoli Anthony, Moulier Isabelle, Peyro Llopis Ana, Santulli Carlo, Shahrjerdi Payam, Taxil Bérangère, Tigroudja Hélène. Bibliographie critique. In: Annuaire français de droit international, volume 45, 1999. pp. 998-1040.

  • Carlo Santulli, « Monnaie, commerce, souveraineté et droit », le 12 mai 2023  

    Réunion, en visioconférence, organisée par DOGMA - Institut pour l'étude des disciplines dogmatiques et l'histoire générale des formes, et l'IHEI, Université Paris Panthéon Assas

    Carlo Santulli, « Droit international et nouvelles technologies », le 27 mars 2023  

    Organisée par l’Institut des hautes études internationales (IHEI) de l'Université Paris-Panthéon-Assas dans le cadre du cycle de conférences des "Professeurs invités à l'IHEI" sous la direction de Monsieur le professeur Carlo Santulli

    Carlo Santulli, « Parenté, mœurs et droit », le 25 novembre 2022  

    Rencontre DOGMA organisée avec l’assistance humaine de l’Institut des Hautes Études Internationales de l’Université Panthéon-Assas (Pr Carlo Santulli)

    Carlo Santulli, « Les enjeux de la guerre en Ukraine en droit international », le 24 mars 2022  

    Organisée par le Centre de recherches juridiques de Paris 8 et le Bureau des étudiants (BDE) de l’UFR Droit de Paris 8

    Carlo Santulli, « Les rapports de systèmes », le 15 avril 2021  

    Huitièmes Grandes pages du droit international, organisées par l'Institut des hautes études internationales (IHEI)

    Carlo Santulli, « Le « tarif » (2/4) », le 08 juillet 2016  

    DOGMA présente la deuxième des quatre journées consacrées à ce programme

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Hicham Al Ayoubi, L'intervention des tiers devant les tribunaux internationaux, thèse soutenue en 2023 à Université ParisPanthéonAssas, membres du jury : Guillaume Le Floch (Rapp.), Baptiste Tranchant (Rapp.), Ronny Abraham, Laurence Boisson de Chazournes et Yves Nouvel  

    Sous des mécanismes variés, tous les systèmes juridiques ont fait place à des formes d’intervention de tiers dans la procédure. Le contentieux international n’échappe pas à cette règle. Toutefois, le développement de ces formes d’intervention dans ce dernier contentieux suscite des difficultés particulières en raison de sa spécificité. La participation des tiers à cette procédure est ainsi l’espace d’un tiraillement entre, d’une part, la nécessité de préserver l’intégrité et le bilatéralisme du procès et, d’autre part, la volonté d’ouvrir le prétoire à des tiers à l’instance. Cette tension se déploie au stade de l’admission et de la participation des tiers à l’instance, ce qui nécessite souvent un exercice de pondération de la part des juridictions. Dans cet exercice, les juridictions internationales n’accordent pas la même déférence à l’égard des diverses formes d’intervention en raison de leur différence de nature. Pour autant, s’il peut sembler que la dichotomie entre la procédure d’intervention classique et la procédure d’amicus est bien fixée, la réalité reste plus nuancée et les frontières entre ces deux formes d’intervention semblent certaines fois brumeuses. A travers l’étude de la théorie générale de l’intervention dans le contentieux international, cette thèse tente de mettre en exergue l’existence de frontières réelles entre les diverses formes d’intervention, mais également de frontières plus artificielles. L’étude envisagée vise aussi à apporter une contribution originale en systématisant l’approche, en ciblant un corpus d’étude exhaustif, tout en tenant compte des variations entre les juridictions dans leur traitement de l’intervention.

    Pierre Jourdain, Les contradictions entre traités multilatéraux et particuliers, thèse en cours depuis 2022  

    Cette étude a pour ambition d'analyser la manière dont les Etats appréhendent et règlent les contradictions entre leurs engagements conventionnels d'échelles différentes. Plus précisément, l'objectif de cette étude est de déterminer si le caractère multilatéral de certains traités - c'est-à-dire leur prétention universelle et leur vocation à structurer la société internationale dans son ensemble - a une influence sur la manière dont les Etats règlent les contradictions entre lesdits traités et des engagements conventionnels n'ayant pas ces caractéristiques i.e. les traités plurilatéraux et bilatéraux.

    Margaux Papy, Enjeux et impacts des politiques incitatives dans le domaine de l'énergie : contraintes internationales, politiques européennes et adaptation nationale, thèse soutenue en 2022 à Université ParisPanthéonAssas, membres du jury : Saïda El Boudouhi (Rapp.), Sabrina Robert-Cuendet (Rapp.), Jean-Louis Iten  

    Loin de la traditionnelle règle de droit, le dispositif incitatif, par son aspect chimérique, intrigue. À l’opposé de la norme, qui ne laisse aucune marge de manœuvre pour celui à qui elle se destine, sa fiabilité quant à l’atteinte de l’objectif visé est questionnée. Or, le recours au dispositif incitatif est quasi-systématique dans le domaine énergétique pour permettre d’octroyer à la règle un caractère flexible. Cette liberté de choix garantit, dans une certaine mesure, la légitimité nécessaire à l’intégration dans le cadre juridique interne des enjeux qu’il poursuit. Il offre également la possibilité d’adapter graduellement, en fonction des capacités à la fois techniques, financières et humaines, une réglementation aux conséquences sociales non négligeables. La maîtrise de l’énergie, qui vise à diminuer la consommation d'énergie en agissant sur la demande, mobilise un panel large de mesures incitatives qui répondent à la promotion internationale des impératifs climatiques. Parallèlement, l’intensification des politiques européennes définissant des axes et des objectifs chiffrés participe au déploiement de mesures-système tel le mécanisme des certificats d’économies d’énergie. De nouveaux acteurs participent à l’élaboration de ces solutions qui permettent de repenser les politiques incitatives de l’énergie, notamment à l’échelle locale et citoyenne. Ainsi, l’analyse conjointe des sources, de la finalité des politiques incitatives pour la maîtrise énergétique et des outils notamment fiscaux, permet de mieux saisir l’ampleur d’un phénomène incontournable pour préserver la prospérité humaine et la protection de l’environnement.

    Laura Prat, La formation de la volonté internationale du sujet interne , thèse en cours depuis 2021  

    Une analyse attentive de la pratique internationale contemporaine permet d’affirmer que, dans des cas de plus en plus nombreux, un acte de volonté d’une personne privée peut avoir des effets juridiques importants, non seulement au regard de son propre patrimoine juridique, mais également de l’ordre juridique lui même. Notre étude se propose de mesurer l’ampleur de cette pratique et d’en dégager les implications d’un point de vue de l’agencement de l’ordre juridique international et des modalités de formation de son droit. En effet, ces volontés privées ne peuvent accéder à la qualité d’actes juridiques que si elles sont qualifiées comme tels par le système normatif lui-même. L’évolution du droit international permet ainsi de révéler le développement d’un véritable système formel de manifestations de volontés des personnes privées. Le droit positif prévoit des mécanismes d’habilitation au moyen de techniques juridiques telles que le renvoi, l’élévation, l’option, la reconnaissance. En effet, une manifestation de volonté privée a toujours besoin d’être rattachée au système inter-étatique et prévue par celui-ci afin de produire des effets. Etudier ces manifestations de volontés devrait ainsi permettre d’en savoir davantage sur les modes de traitement du sujet interne par le droit international, et poser les jalons d’une théorie générale des engagements privés en droit international public.

    Fanta Dembele, La reconnaissance de gouvernement, thèse en cours depuis 2020  

    La reconnaissance de gouvernement est une institution ancienne du droit international. Cette problématique s'était posée principalement sous l'angle de la non-reconnaissance. ce qui a conduit une partie de la doctrine à parler de désuétude de la pratique. La thèse sera donc l'occasion de s'interroger sur le fait de savoir si l'institution a, à un moment donné, atteint le statut de coutume internationale, et dans l'affirmative, si une règle coutumière nouvelle est venue la remplacer. En tout état de cause, et si désuétude il y a eu, il semble plus légitime encore de parler d'un renouveau de la pratique aujourd'hui notamment du fait de la multiplication des conflits non internationaux qui a "contraint" les Etats à prendre position entre des prétentions opposées. Cela explique que certains Etats traditionnellement hostiles aux reconnaissances de gouvernement aient apporté leur soutien au CNT libyen ou au Président autoproclamé du Vénézuela, Juan Guaido. Le coeur de la thèse consistera avant tout à analyser les enjeux pratiques et juridiques de la reconnaissance de gouvernement puisque de cet acte dépendent les habilitations diplomatiques, la gestion des avoirs ou encore la négociation de traités. Enfin, le vocabulaire employé par les Etats invite à questionner la notion de gouvernement elle-même dés lors que le terme n'est pas systématiquement mobilisé. Référence est plutôt faite à un "interlocuteur valide", "un représentant légitime du peuple", etc. Qu'en tirer, étant entendu que le droit international n'est pas formaliste ?

    Clémence Billard, Les actes des Etats étrangers devant le juge interne. Recherche sur les effets internationaux des actes et comportements unilatéraux des Etats., thèse en cours depuis 2019  

    La thèse porte sur l'office du juge interne dans l'appréciation des actes et des comportements unilatéraux des Etats étrangers. Il s'agira d'étudier les actes des Etats étrangers qui ont des effets de droit ou des conséquences juridiques dans l'ordre juridique international. La thèse traite des hypothèses particulières dans lesquelles le juge interne est conduit à apprécier un acte d'un Etat étranger qui constitue un acte juridique ou un fait juridique dans l'ordre international. Analyser les actes et comportements unilatéraux des Etats étrangers sous le regard du juge interne permettrait de comprendre comment sont réceptionnés ces actes aux effets internationaux dans les ordres juridiques étatiques et comment les juges internes donnent effet à ces actes, si ces derniers peuvent les écarter en cas de violation du droit international. La thèse s'interrogera alors sur l'application du droit international aux actes des Etats étrangers par le juge interne.

    Idil Uzun, L'encadrement international de la vente internationale des marchandises, thèse en cours depuis 2019  

    Une étude sur l'encadrement public des opérations privées a pour objectif de comprendre l'influence des règles internationales sur la vente internationale des marchandises à travers l'étude des traités et d'autres sources de droit international public.

    Yulia Dyukova, L’utilisation du droit international humanitaire par les organes chargés de la protection des droits de l'homme, thèse soutenue en 2019 à Paris 2, membres du jury : Linos-Alexandre Sicilianos, Emmanuel Decaux, Rafaëlle Maison et Hélène Tigroudja  

    Le droit international des droits de l'homme et le droit international humanitaire sont deux branches du droit international public qui partagent l'objectif de protection des individus. Cependant, issus de processus historiques et politiques différents, ces deux régimes juridiques ne se fondent pas sur les mêmes principes et leurs systèmes institutionnels sont fort distincts. Cette recherche se propose d'étudier comment les organes chargés de surveiller la mise en oeuvre de principaux instruments régionaux et universels relatifs aux droits de l'homme utilisent le droit international humanitaire. Notre attention se portera sur la contribution que ces organes sont susceptibles d'apporter à la mise en oeuvre du droit international humanitaire mais aussi et surtout sur l'impact que la prise en compte de ce dernier peut avoir sur la protection des droits de l'homme. Les questions qui se posent devant nous sont celles de savoir à quel point le recours au droit international humanitaire par les organes chargés de la protection des droits de l'homme est possible, utile et propice à atteindre l'objet et le but d'instruments dont ils sont mandatés de surveiller l'application. Force est de constater que le rôle du droit international humanitaire dans leur travail ne peut qu'être très limité à moins qu'ils trahissent leur mandat et se transforment en juges du droit des conflits armés.

    Alexandre Hermet, La convergence des pratiques conventionnelles internationales : Étude du rôle des traités dans la formation de la coutume, thèse soutenue en 2019 à Paris 2, membres du jury : Mathias Forteau (Rapp.), Évelyne Lagrange (Rapp.), Jean Combacau et Frédérique Coulée  

    Cette étude cherche à mettre en lumière les différents raisonnements qui conduisent à identifier une règle coutumière internationale sur le fondement de la convergence des pratiques conventionnelles internationales. Cette hypothèse a été expressément admise par la Commission du droit international en 2018 dans ses projets de conclusions sur la détermination du droit international coutumier. Elle a en effet considéré que « [l]e fait qu’une règle soit énoncée dans plusieurs traités peut signifier, sans toutefois que cela soit nécessairement le cas, que la règle conventionnelle reflète une règle de droit international coutumier » (Conclusion 11, al. 2). Pour mener à bien cette étude, deux aspects des règles coutumières ont été distingués : d’une part leur contenu, c’est-à-dire le comportement qu’elles prescrivent, et d’autre part leur force juridique, c’est-à-dire leur qualité de règles de droit. L’influence des dispositions conventionnelles est en effet différente dans les deux situations : en ce qui concerne la substance de la coutume, cette incidence est certaine mais varie suivant l’abstraction des énoncés conventionnels en cause. En revanche, en ce qui concerne la valeur juridique de la coutume, il est nécessaire de dépasser le principe de l’effet relatif des engagements conventionnels pour qu’ils puissent attester de l’existence d’une règle coutumière.

    Franck Armel Afoukou, Les immunités des agents des organisations internationales., thèse en cours depuis 2017  

    Que renferme le régime juridique des immunités des agents des organisations internationales ? Si l'on admet aisément les immunités comme des mécanismes destinés à protéger l'indépendance de certaines personnes à l'égard des ordres juridiques nationaux, on peut se rendre compte dès lors que l'évolution du droit des organisations internationales a donné lieu à un ensemble varié de règles juridiques qui régit désormais le statut de leurs agents, en particulier leurs immunités. Ce corps de règles trouve sa source dans une pluralité d'instruments juridiques que sont les actes constitutifs, les conventions internationales spéciales, les accords de siège et surtout les jurisprudences nationales et internationales. Cette pluralité de sources associée à la divergence de la pratique et des jurisprudences nationales ont tôt fait de complexifier une question souvent laissée dans l'ombre des études sur les immunités en droit international. Ce projet de thèse se propose de faire une analyse critique de la raison d'être, des fondements, des bénéficiaires et de l'étendue des immunités des agents des organisations internationales. Il se propose également de s'interroger sur les éventuelles insuffisances de ce régime et les moyens possibles de les surmonter dans la pratique. Au demeurant, ce projet de thèse pourra questionner l'opportunité et les chances de succès d'un accord-cadre codifiant les règles générales sur les immunités des agents des organisations internationales de manière à contribuer à la compréhension de cette notion clef de leur statut juridique.

    Charles-Maurice Mazuy, Compétence et recevabilité dans l'arbitrage international., thèse en cours depuis 2017  

    La procédure dans le contentieux international, en particulier l'arbitrage, se décompose dans un premier temps entre la compétence et le fond. Cette distinction est généralement clairement établie, à quelques exceptions près. Par ailleurs, au sein même de la compétence, on peut distinguer deux éléments: la recevabilité de la demande et la compétence des arbitres d'être saisi du litige. Ces deux éléments, adressés au même moment lors de la procédure arbitrale, sont pourtant distincts et ne se voient pas appliquer les mêmes conséquences. Mon projet de thèse portera sur l'intérêt d'une telle distinction et, si intérêt il y a, quelles sont ses justifications et comment voir adresser au mieux les problèmes qu'elle pose.

    Sun-Hyung Lyou, Étude des accords relatifs à l’investissement international conclus par les États d’Asie de l’Est – Chine, Corée, Japon –, thèse soutenue en 2016 à Paris 2, membres du jury : Pierre-François Laval (Rapp.), Sabrina Robert-Cuendet (Rapp.), Pascale Martin-Bidou  

    Ces dernières années, les trois États d’Asie de l’Est – la Chine, la Corée et le Japon – ont élargi et renforcé leurs réseaux d’accords relatifs à l’investissement international. Ce phénomène reflète la prise de conscience de ces États concernant l’importance de la protection de leurs investisseurs. De surcroît, en 2012, la Chine, la Corée et le Japon ont conclu un accord tripartite sur l’investissement prenant en compte leurs différences et leurs similitudes, et reflète leurs particularités régionales concernant la protection de l’investissement international. La présente étude analyse et examine les dispositions substantielles ainsi que les dispositions procédurales figurant dans les accords relatifs à l’investissement international conclus par ces trois États d’Asie de l’Est.

    Assi Camille Atse, Rattachement territorial et rattachement personnel dans le statut de la Cour pénale internationale, thèse soutenue en 2015 à Paris 2, membres du jury : Hervé Ascensio (Rapp.), Rafaëlle Maison (Rapp.), Pierre-François Laval et Gérard Cahin  

    A Rome, les délégations des Etats présents ont convenu que la CPI n’exercera sa compétence à l’égard des crimes relevant du Statut que s’ils ont été commis sur le territoire, à bord d’un navire ou aéronef ou encore par le ressortissant d’un Etat partie et l’ont expressément codifié dans l’article 12, § 2 du Statut. Rédigé dans les dernières heures de la Conférence, le mécanisme a laissé en suspens beaucoup de questions brûlantes. Depuis, la portée de la disposition en ce qui concerne son champ d’application et son contenu est très discutée. Toutes ces lacunes et inquiétudes ont jusqu’à ce jour entretenu le malentendu persistant observé à l’égard de la Cour pénale internationale et semblent nuire à la clarté de sa mission. La présente étude vient aider à fixer l’état du droit sur les problèmes d’ordre pénal qui surgissent encore. Il s’agira, à partir d’un examen approfondi de la jurisprudence et de la pratique, de clarifier, dans une première partie, les concepts de rattachements territorial et personnel définis dans le Statut de Rome, c'est-à-dire d’en délimiter les contours et d’en déterminer sa consistance. Dans une seconde partie, l’on mettra en lumière la manière dont les deux titres de compétence énoncés alternativement dans le Statut de Rome permettent à la CPI d’étendre sa compétence, en toute légalité, à la fois à l’égard des Etats parties et des Etats non parties

    Beyouon Mangloire Kpangnane Somda, Le statut du droit international dans l'ordre juridique de l'Union européenne, thèse en cours depuis 2013  

    La séparation ou la distinction revendiquée par le droit de l’Union européenne à l’égard du droit international demeure la source de questionnements et d’importantes divergences doctrinales. Mais, que cette distinction soit réelle ou fictive, manifeste ou supposée, elle lui paraît une nécessité fondamentale; l’altérité étant, au sens sartrien du cogito cartésien ressaisi, une condition à la conscience de soi. Et parce que le droit procède (souvent) par fiction créatrice, et que l’axiome demeure l’outil privilégié, la polémique évoquée cède devant ce problème plus complexe que la distinction engendre : le « statut » du droit international dans l’ordre juridique de l’Union européenne. Quel est-il ; et d’abord y en a-t-il un ? La question s’impose non pas seulement du fait du principe de l’indétermination réciproque des ordres juridiques, mais aussi et surtout de la « diversité » des sources du droit international. S’il existe un statut, est-il alors « uniforme » pour tant d’ "éléments" épars ? L’objectif du travail est, en envisageant le droit international dans sa diversité, d’aller au-delà de son « traitement » en tant que "objet" de l’ordre juridique de l’Union européenne, pour y établir son « statut » en tant que « prérogatives et contraintes », « droits et devoirs », « privilèges et immunités », etc. Car, en tant qu’instrument, le droit international se rapporte aussi aux activités et aux problèmes concrets tels le commerce, la pollution, le terrorisme, etc. Son efficacité peut donc dépendre de son statut au sein d’un « sujet » international d’importance comme l’Union européenne. L’intérêt du sujet s’avère ainsi à la fois théorique et pratique.

    Pierre-François Laval, La compétence ratione temporis des juridictions internationales, thèse soutenue en 2011 à Bordeaux 4, membres du jury : Pierre D'Argent (Rapp.), Mathias Forteau (Rapp.), Jean Combacau  

    La « compétence ratione temporis » est une expression d’origine jurisprudentielle dont la signification varie selon le contexte dans lequel elle se trouve employée. Telle qu’elle apparaît dans les décisions des juridictions internationales, celle-ci désigne d’abord la durée de l’habilitation à exercer le pouvoir juridictionnel que l’on associe à la durée de validité de l’engagement juridictionnel de l’Etat. La compétence temporelle désigne également le domaine temporel d’exercice du pouvoir de juger, les Etats précisant bien souvent les catégories de litiges ratione temporis pour lesquels ils peuvent être attraits en justice. Sur la base de ce constat, la doctrine ne voit dans la compétence temporelle qu’une notion à contenu variable sans véritable utilité pour l’analyse du droit positif, et préfère parler soit de compétence personnelle dès lors qu’est en cause l’existence du consentement de l’Etat à se soumettre à la juridiction, soit de compétence matérielle pour envisager les catégories de différends dont le tribunal pourra connaître. L’étude de la jurisprudence internationale conduit toutefois à remettre en cause le bien-fondé d’une telle analyse. Si l’on peut voir dans la compétence temporelle un élément d’identification de la sphère de compétence du tribunal, et donc un aspect de sa compétence matérielle, la résolution pratique du problème de la durée de l’habilitation à juger ne peut être comprise en ayant recours au concept de compétence personnelle. Par la manière dont les juridictions appliquent l’engagement juridictionnel ratione temporis, celui-ci n’apparaît pas simplement comme l’acte par lequel les Etats consentent à se soumettre à la juridiction, mais d’abord comme le titre qui fonde l’action des justiciables. En cela, l’explication des solutions retenues par les juridictions internationales ne peut faire l’économie d’un concept propre à la durée de l’habilitation : celui de compétence ratione temporis.

    Baptiste Tranchant, L'autorité de chose jugée , thèse soutenue en 2009 à Bordeaux 4  

    L'autorité de chose jugée suscite l'intérêt des juristes depuis fort longtemps. Elle continue cependant de donner lieu à des divergences d'interprétation dans la doctrine. L'étude des procédures internationales contentieuses offre un angle de vue original sur le principe de l'autorité de chose jugée. L'étude de la pratique démontre en effet qu'en droit international public, l'autorité de chose jugée consiste en l'attribution d'une force de vérité légale à l'ensemble des constats qui participent au raisonnement mené sur le litige dans une décision juridictionnelle. Il s'avère ainsi que la structure des décisions juridictionnelles (la distinction entre les motifs et le dispositif) n'est pas pertinente afin de localiser ce qui y est revêtu de l'autorité de chose jugée. Loin d'être réservée au seul dispositif ou de n'être reconnue aux motifs qu'exceptionnellement, l'autorité de chose jugée s'applique à chacun des constats de fait et de droit qu'il a été nécessaire de réaliser afin de statuer sur le litige. Moins qu'en une force obligatoire s'appliquant à des décisions normatives, l'autorité de chose jugée réside plutôt dans le caractère définitif octroyé aux constats juridictionnels. L'autorité de chose jugée certifie comme exacts, en droit, les constats opérés par le juge quant à la situation des parties relativement au litige jugé. Il en résulte que la relativité de l'autorité de chose jugée s'apprécie au regard de deux éléments : la relativité de l'objet de la force de vérité légale reconnue au jugement (c'est-à-dire la relativité du contenu même du jugement auquel il est attribué force de vérité légale) et la relativité de l'opposabilité de la force de vérité attribuée au jugement (celle-ci n'étant, par principe, opposable qu'à l'égard de l'affaire jugée).

  • Alina Miron, Le droit dérivé des organisations internationales de coopération dans les ordres juridiques internes, thèse soutenue en 2014 à Paris 10 sous la direction de Alain Pellet, membres du jury : Geneviève Bastid Burdeau (Rapp.), Jean-Marc Thouvenin et Ronny Abraham    

    Le droit des organisations internationales a été le lieu d’une belle querelle d’école entre les détracteurs et les adeptes de la normativité relative. Il en va de même des rapports de systèmes, qui divisent la doctrine entre les monistes (en voie de disparition), les dualistes et les non-alignés. Aborder le thème du traitement du droit dérivé par les ordres juridiques internes c’est prendre le risque de s’égarer dans ces tourbillons doctrinaux. Si l’on accepte que le point de vue du juge interne est pertinent pour la détermination de la force normative du droit dérivé, on comprend que le premier débat semble dépassé : le juge admet que le droit institutionnel est du droit, qu’il soit obligatoire ou non. Se pose dès lors la question de la capacité de ce droit à être source de droits et obligations dans l’ordre interne. On remarque qu’à cette fin, l’ensemble des ordres juridiques examinés exige l’incorporation des actes institutionnels, mais aussi que les juges internes accordent de la place à des formes de reconnaissance des effets des actes institutionnels déconnectées de l’incorporation. Ces tendances convergentes démontrent à la fois que le clivage monisme/dualisme n’est pas décisif, mais aussi que la pensée dualiste ne reflète pas fidèlement les modalités d’interaction entre les ordres juridiques dans le monde pluraliste. La reconnaissance participe d’un principe de coordination et non pas de séparation des ordres juridiques, qui se prolonge par ailleurs dans les solutions aux conflits normatifs, ainsi que dans les modalités et les effets du contrôle, par les juges internes, des normes institutionnelles.

    Kourra-Félicité Owona-Mfegue, L'arrêt de la Cour Internationale de justice du 10 octobre 2002 relatif au différend frontalier Cameroun c. Nigéria : contribution à l'étude de l'exécution des décisions en matière territoriale, thèse soutenue en 2013 à Paris 10 sous la direction de Alain Pellet, membres du jury : Magloire Ondoa (Rapp.), Ahmed Mahiou et Patrick Daillier    

    L’exécution des décisions juridictionnelles internationales soulève l’une des questions, sinon la question fondamentale qu’implique l’autorité des arrêts rendus par la plus haute instance juridictionnelle des Nations Unies : comment assurer de manière effective, en droit comme en fait, la mise en oeuvre de sentences dont l’autorité juridique est indéniable certes, mais évidemment assujettie à la (bonne) volonté des États ? D’ordinaire deux réponses semblent possibles : par l’exécution spontanée ou l’exécution forcée. Pourtant, l’expérience de la mise en œuvre de l’arrêt rendu le 10 octobre 2002 dans l’affaire de la Frontière terrestre et maritime entre le Cameroun et le Nigeria se démarque de ce schéma classique. Elle n’est ni spontanée, ni forcée mais provoquée. Devant le caractère dérisoire des sanctions possibles en cas d’inexécution, le réalisme diplomatique vient au secours de l’effectivité de la chose jugée. En effet, l’ONU (l’organe judiciaire principal et le Secrétaire général) met en place un dispositif de provocation de la négociation dans l’exécution du futur arrêt, pour n’avoir pas à intervenir sur le fondement de l’article 94 § 2 de la Charte. Dans cette hypothèse la plus sensible dans le domaine de l’exécution des arrêts de la CIJ : celle où la Cour attribue un territoire disputé à un État alors qu’un autre État l’occupe en fait, l’alchimie entre procédure juridictionnelle et procédure négociée s’avère efficace. L’exécution de l’arrêt revêt en outre une dimension originale supplémentaire grâce aux mécanismes sui generis tels que la Commission mixte Cameroun Nigeria et l’accord post-juridictionnel parrainé par l’ONU et les puissances tutrices. On ne peut avoir meilleure illustration de la contribution de l’Afrique à l’effectivité des décisions de la CIJ, comme au règlement pacifique des différends internationaux.

  • Lyna Maaziz, La compétence des tribunaux arbitraux ad hoc de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer : étude des exceptions d'incompétence dans l'arbitrage Annexe VII, thèse soutenue en 2022 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Pascale Martin-Bidou, membres du jury : Guillaume Le Floch (Rapp.), Marine They (Rapp.), Mathias Forteau  

    La Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) est la « Constitution pour les océans ». Elle institue un ordre juridique à part entière qui relève du droit international public, et résulte de l’expression de la volonté des États parties. Négociée puis adoptée par l’engagement unique, les droits et libertés reconnus dans la Convention sont également contraignants pour les États qui l’ont ratifiée. Le système de règlement des différends figurant à la Partie XV complétée par les Annexes V, VI, VII et VIII, constitue une constellation de procédures consentie par les parties à l’instrument en amont de la naissance de litiges, conformément à la juridiction obligatoire. Les parties y ont nécessairement recours en cas d’échec des procédures initiées d’un commun accord de type diplomatique ou contentieux extérieures à la CNUDM. En réponse à la concurrence entre les mécanismes de la constellation, l’arbitrage de l’Annexe VII s’impose comme mode de règlement par défaut, lorsque les deux parties au différend n’ont pas désigné le même organe juridictionnel (Tribunal international du droit de la mer ou Cour internationale de Justice), ou si l’une au moins des parties n’a pas choisi de for. La clause compromissoire ayant été acceptée par les États parties à la CNUDM pour l’avenir, les demandeurs ont un droit unilatéral d’initier une procédure arbitrale. Les défendeurs adoptent alors des stratégies visant à la suspendre ou à y mettre fin avant l’examen du fond. Ils soulèvent des exceptions d’incompétence, prétextant que les litiges soumis échappent au domaine de compétence des Tribunaux arbitraux ad hoc et que ceux-ci ne peuvent exercer leur pouvoir juridictionnel.

    Elise Abonnat Ruggeri, Les demandes reconventionnelles de l’Etat en arbitrage transnational, thèse soutenue en 2021 à Paris 2 sous la direction de Yves Nouvel et Laurence Boisson de Chazournes, membres du jury : Franck Latty (Rapp.), Sabrina Robert-Cuendet (Rapp.), Robert Kolb  

    La demande reconventionnelle est une prétention du défendeur à l’instance qui revêt une finalité offensive et défensive. Reconnue en droit du contentieux international comme un droit dans le patrimoine du défendeur, elle est une demande incidente qui vise à contre-attaquer sur le plan substantiel le demandeur principal. Dans le contentieux transnational de l’investissement, l’appréciation de la compétence et de la recevabilité des demandes reconventionnelles par les tribunaux arbitraux est entravée par l’asymétrie des instruments de protection des investissements étrangers dont l’objet est principalement axé sur la protection des droits des investisseurs. Proposant une interprétation restrictive des conditions d’admission des demandes reconventionnelles, certains tribunaux arbitraux amenuisent l’effectivité du droit de contre-attaquer, notamment lorsque le traité applicable au différend prévoit des obligations réciproques limitées. Toutefois, l’objet du différend d’investissement que l’arbitre est appelé à trancher n’est pas toujours limité à l’ensemble normatif prévu par l’instrument servant de base à la demande de l’investisseur et peut couvrir une pluralité de normes. La diversité du droit applicable au différend d’investissement et l’étendue de la compétence matérielle des tribunaux arbitraux devrait ainsi permettre qu’un Etat mette en cause la licéité du comportement de l’investisseur au regard de l’ordre juridique interne et international. La demande reconventionnelle des Etats pose alors la question de la capacité de l’investisseur internationalement protégé à voir sa responsabilité engagée pour la violation du droit de l’Etat hôte et parfois aussi du droit international. Les demandes reconventionnelles peuvent alors servir d’agent révélateur des attentes légitimes de l’Etat à l’égard de l’investisseur internationalement protégé.

    Jessica Tordeur, L’appel devant les juridictions internationales, thèse soutenue en 2021 à Paris 2 sous la direction de Jean Combacau, membres du jury : Guillaume Le Floch (Rapp.), Jean-Louis Iten (Rapp.), Andrea Hamann  

    Le recours en appel tenait un rôle assez modeste dans le droit du procès international, traditionnellement dominé par le principe du caractère définitif des jugements. Bien que cette voie de recours ait connu un essor remarquable depuis les années 1990, elle n’a fait l’objet que de rares études, sectorielles de surcroît. L’ambition du présent ouvrage est de proposer la première étude transversale consacrée à l’appel devant les juridictions internationales. Or, une difficulté majeure surgit immédiatement : comment définir l’appel ? Une analyse de droit comparé consacrée aux recours qui existent dans les ordres juridiques internes permet de constater que des termes similaires (appel, « appeal ») ne désignent pas des mécanismes identiques. Le terme « appel » est donc doté d’une flexibilité remarquable lui permettant d’englober un large éventail de recours, y compris ceux qui existent dans le droit du contentieux international. C’est ainsi que sont examinés ici les recours en appel devant la C.P.J.I. et la C.I.J., l’Organe de règlement des différends de l’O.M.C., les juridictions pénales internationales, le Tribunal d’appel des Nations Unies et la Cour européenne des droits de l’homme. Si cette étude s’efforce de dégager une définition commune de l’appel devant les juridictions internationales, celle-ci n’éclipse pas pour autant la multiplicité des mécanismes qui semblent se décliner sous deux formes. On entrevoit en effet l’existence de deux grands types d’appels : les uns visent à obtenir du juge d’appel un « re-jugement de l’affaire » tranchée par le juge initial tandis que les autres s’apparentent davantage à un « jugement du jugement » rendu en première instance.

    Philippe Gout, L’appréhension de l’ordre juridique coutumier infra-étatique par le droit international : l'expérience soudanaise de la consolidation de la paix, thèse soutenue en 2019 à Paris 2 sous la direction de Pascale Martin-Bidou, membres du jury : Anne-Thida Norodom (Rapp.), Hélène Tigroudja (Rapp.), Thibaut Charles Fleury  

    Le modèle d’intervention internationale de la consolidation de la paix a été conceptualisé dans les années 1990 au sein des Nations Unies. Il s’inscrit dans les approches du Droit administratif global, promouvant une conception matérielle et aliénante de la souveraineté ainsi qu’un monisme à primauté du droit international. La consolidation de la paix vise l’établissement d’un État de droit libéral marqué par la bonne gouvernance démocratique et la protection des droits de l’homme individuels. L’étude des deux cadres internationaux exemplaires de consolidation de la paix au Soudan (Darfour et « deux zones ») permet d’en identifier le régime général. Pour réaliser sa finalité au profit de l’ordre juridique étatique, la consolidation de la paix démantèle tout ordre juridique infra-étatique concurrent. Ces ordres « coutumiers » et autonomes du droit étatique sont théorisés à l’aide de l’institutionnalisme italien et d’une approche formaliste du droit, permettant de déterminer les conditions auxquelles le droit international appréhende leurs éléments constitutifs. Cette appréhension se fait dans le cadre de programmes localisés et ponctuels de développement et de justice transitionnelle fondés sur l’institution de la fiducie. Ce modèle d’intervention apparaît alors comme une forme renouvelée et précaire d’administration internationalisée des territoires empruntant au régime du mandat ou de la tutelle leur structure. En s’appuyant sur ces ordres juridiques coutumiers, la consolidation de la paix en aliène les éléments constitutifs au prix d’un paradoxe assumé : le droit international nie toute nature juridique aux ordres coutumiers avec lesquels il interagit au quotidien.

    Natalia Chaeva, Les exceptions préliminaires dans l'arbitrage sur le fondement des traités de promotion et de protection des investissements, thèse soutenue en 2014 à Paris 2 sous la direction de Charles Leben, membres du jury : Yann Kerbrat (Rapp.), Franck Latty (Rapp.), Yas Banifatemi  

    Dans l’arbitrage relatif aux investissements, on entend par exceptions préliminaires les incidents de procédure par lesquels les Etats contestent la compétence du tribunal arbitral ou la recevabilité de la requête de l’investisseur. Avec le développement du contentieux arbitral, le recours à cette technique contentieuse se fait de plus en plus fréquent, mais la présentation des exceptions préliminaires par les Etats et leur traitement par les tribunaux arbitraux sont souvent sources de confusion. Notre étude propose de préciser les concepts clés du contentieux international de compétence et de recevabilité et de revenir sur leur distinction dans un domaine spécialisé du contentieux international – le contentieux arbitral fondé sur les traités de protection et de promotion des investissements. La réaffirmation de la distinction entre les questions de compétence et de recevabilité permettra d’en proposer une classification en fonction de l’objet de l’exception préliminaire et de mieux saisir la portée de la notion d’exception préliminaire qui constitue un moyen de leur mise en oeuvre dans l’arbitrage transnational. Cette classification commandera le régime qu’il convient de réserver à chaque type de défense, afin d’ordonner la présentation des exceptions préliminaires par les Etats et leur examen par les arbitres, examen qui détermine leur faculté d’exercer la fonction juridictionnelle.

    Delphine Burriez, Le droit d'action individuelle sur le fondement des traités de promotion et de protection des investissements, thèse soutenue en 2014 à Paris 2 sous la direction de Yves Nouvel et Charles Leben, membres du jury : Geneviève Bastid Burdeau (Rapp.), Yann Kerbrat (Rapp.), Pierre Tercier  

    Selon une présentation classique, le droit du contentieux international est apprécié à travers les concepts de pouvoir de juger, de compétence et de recevabilité. Force est toutefois de constater qu’il est aujourd’hui souvent fait référence, dans les décisions des juridictions internationales comme dans la doctrine, à la faculté procédurale, notamment des personnes privées. Cet intérêt pour la situation du requérant et sa faculté d’obtenir une décision sur le fond de son différend interroge quant à une possible évolution des concepts juridiques régissant la matière. L’étude de ce « droit » d’action dans le cadre du contentieux des investissements permet de se rendre compte de l’utilité de la notion pour le droit du contentieux international. D’une part, une fois déployé, le concept réalise un ordonnancement efficace des règles déterminant la possibilité d’une décision sur le fond. La pratique arbitrale fait preuve à cet égard d’une certaine confusion entre ces règles et celles encadrant l’existence de l’obligation alléguée que l’étude permet de dissiper. D’autre part, le droit d’agir en justice permet plus généralement d’appréhender les effets juridiques du consentement de l’Etat à la juridiction. L’étude démontre en effet que la faculté procédurale procède de l’invocabilité de ce consentement : celui-ci reconnaît à l’entité visée par l’engagement le droit d’agir en justice. Or cet effet juridique ne peut être valablement saisi par le concept de pouvoir de juger, lequel procède de la réunion des consentements. Puisque le contentieux des investissements s’intéresse à plusieurs égards à cette invocabilité, soit pour la préserver soit pour la remettre en cause, on comprend que le droit d’agir soit devenu un concept incontournable en la matière. Mais la nécessité d’y recourir peut s’exporter au-delà du contentieux des investissements, n’importe quelle branche du contentieux international pouvant être intéressée à régir les effets juridiques du consentement du seul Etat défendeur.

    Victor Bailly, La cessation de l'illicite en droit international., thèse soutenue en 2013 à Paris 2 sous la direction de Jean Combacau, membres du jury : Alain Pellet (Rapp.), Sandra Szurek (Rapp.), Pierre D'Argent  

    On conçoit traditionnellement l’obligation de cessation du fait illicite continu comme un élément de la responsabilité internationale de l’Etat distincte de l’obligation de réparer le dommage causé illicitement. Dans son projet de codification du droit de la responsabilité internationale de l’Etat de 2001, la Commission du droit international a ainsi identifié un principe attachant à la commission d’un fait illicite continu l’obligation de le faire cesser. Une étude de la pratique des Etats conduit pourtant à montrer, d’une part, que dans l’état actuel du droit international, l’obligation dite de cessation ne se distingue pas toujours de l’obligation de réparation lorsque celle-ci prend la forme d’une réparation en nature (restitution en nature), d’autre part, qu’il est difficile d’établir l’existence d’un principe qui attacherait à la commission d’un fait illicite continu la naissance d’une obligation de le faire cesser. Sur ce point, l’étude réalisée conduit à identifier derrière la notion traditionnelle d’obligation de cessation deux obligations de nature distincte, et ainsi à rejeter l’idée que cette obligation serait une obligation qui se formerait en conséquence de la commission d’un fait illicite continu. L’obligation dite de cessation se laisse en effet analyser, selon les circonstances, ou bien comme une obligation de mettre fin à un état irrégulier, généralement causé par un fait illicite instantané, ou bien comme un ordre de cessation d’un comportement constitutif d’un fait illicite continu émis par le juge international dans l’exercice de son pouvoir d’ordonner l’exécution d’une obligation violée.

    Hugo Meunier, Les normes internationales qui prescrivent l'existence ou l'inexistence d'une règle interne, thèse soutenue en 2012 à Paris 2 sous la direction de Charles Leben, membres du jury : Jean Matringe (Rapp.), Florence Poirat (Rapp.)  

    Cette thèse propose une théorie générale des normes internationales qui prescrivent l'existence ou l'inexistence d'une règle interne. Cette entreprise, qui est une première dans la doctrine de droit international, présente, à titre principal, deux intérêts. Premièrement, elle démontre que le concept de normes internationales prescrivant l'existence ou l'inexistence d'une règle interne permet de décrire une partie fondamentale du droit international positif, habituellement présentée au moyen d'autres concepts très connus, en particulier le principe de primauté ou de supériorité du droit international et le conflit ou la contrariété entre droit international et droit interne. Deuxièmement, en s'appuyant sur 250 instruments et 750 jugements, extraits principalement du droit des affaires, du droit de l'environnement, du droit des droits de l'homme, du droit pénal, du droit du travail et du droit de l'Union européenne, cette thèse prouve qu'il existe un régime commun à l'ensemble des normes internationales qui prescrivent l'existence ou l'inexistence d'une règle interne.

    Hadi Azari, La demande reconventionnelle devant la Cour internationale de justice, thèse soutenue en 2012 à Paris 2 sous la direction de Joe Verhoeven, membres du jury : Hervé Ascensio (Rapp.), Pierre D'Argent (Rapp.), Gilbert Guillaume et Alain Pellet  

    La demande reconventionnelle est une conclusion du défendeur qui poursuit des avantages autres que le simple rejet de la prétention du demandeur. Elle peut être introduite dans toutes les juridictions, mais devant la Cour Internationale de Justice elle présente des caractéristiques particulières que notre recherche a souhaité mettre en lumière. Celles-ci apparaissent tant dans les éléments constitutifs de cette demande que dans ses conditions de recevabilité. En ce qui concerne les éléments de sa définition, il ressort de la jurisprudence de la Cour qu’elle est une demande autonome et indépendante, qu’elle est un moyen de défense, qu’elle est formée par le défendeur et qu’elle est une demande incidente. Toutefois, s’il ne fait aucun doute qu’elle constitue une demande autonome, il n’en demeure pas moins que la pertinence de son influence sur le sort de la demande de la partie adverse, l’identification de la partie habilitée à l’introduire en cas de saisine de la Cour par compromis, et sa distinction d’autres demandes réciproques, restent à déterminer. S’agissant des conditions de sa recevabilité, une distinction délicate doit être établie entre la « connexité » requise par l’article 80 du Règlement et la « jonction » de la demande à l’instance en cours. A ce titre une question centrale se pose, celle de savoir si le juge peut refuser une demande reconventionnelle pourtant connexe à l’objet du litige, et inversement, l’accepter quand la connexité fait défaut. Alors que la jurisprudence de la Cour paraît incertaine et la doctrine reste partagée, notre thèse avance des arguments pour une réponse favorable.

    Maryline Grange, Compétence du juge et recevabilité de la requête : leurs relations dans l'exercice du pouvoir juridictionnel . -L'exemple de la Cour internationale de justice-, thèse soutenue en 2011 à Paris 2 sous la direction de Jean Combacau, membres du jury : Jean Matringe (Rapp.), Anne-Thida Norodom (Rapp.), Gilles Cottereau  

    L’articulation et l’utilisation des contestations de la compétence du juge et de la recevabilité de la requête par les acteurs du procès interétatique peuvent paraître complexes et désordonnées. Pourtant, en s’interrogeant sur les effets escomptés et obtenus de la présentation de l’une plutôt que l’autre, sur le pouvoir juridictionnel finalement exercé, il est apparu que l’invocation et le traitement des questions juridictionnelles répondent à des stratégies propres aux Etats parties, d’une part, et au juge, d’autre part. Ils procèdent à un jeu à l’égard de ces contestations destinées à influencer l’exercice du pouvoir juridictionnel selon que leurs intérêts, ou ceux dont ils sont les gardiens, commandent. La présente étude tend à identifier la ligne de démarcation dans l’usage qui est fait de la compétence et de la recevabilité, et au-delà, à comprendre leur articulation et son utilisation par ses acteurs. Cela permet de clarifier la teneur de ces concepts, ce que ces contestations recouvrent, leur impact sur le pouvoir juridictionnels substantiel, mais aussi ce qu’ils ne recouvrent pas. L’étude met ainsi en lumière une carence à l’égard de certains obstacles que le seul couple qualificatif habituel ne permet pas de combler. C’est l’ambition de cette recherche que de proposer l’élaboration d’une troisième catégorie d’obstacles juridictionnels afin de combler cette lacune conceptuelle. L’analyse de la pratique révèle de tels besoins d’éclaircissements qu’elle invite à des mises au point sémantiques et une certaine réflexion théorique pour en tirer des enseignements destinés à concourir à une densification des règles procédurales dans l’ordre interétatique.

    Hélène Raspail, Le conflit entre droit interne et obligations internationales de l’Etat, thèse soutenue en 2011 à Paris 2 sous la direction de Jean Combacau, membres du jury : Karine Parrot (Rapp.), Éric Wyler (Rapp.), Geneviève Bastid Burdeau  

    A première vue, les obligations de l’Etat déterminent les comportements de ce dernier, et l’on ne perçoit pas en quoi le droit interne pourrait leur porter atteinte. Pourtant, la production de certains actes juridiques, entendus par le droit international comme réalisant immédiatement des situations individuelles, pourra être considérée comme une violation de ces obligations. Avant même leur exécution, un fait internationalement illicite pourra être consacré. Certaines règles juridiques, en revanche, apparaîtront plus abstraites au regard du droit international, et ne pourront donner lieu, de leur simple fait, qu’à un risque de violation des obligations de l’Etat. Il faudra alors envisager une autre catégorie d’obligations qui, cette fois, se porteront sur l’état du droit interne général. L’existence de règles dont l’état n’est pas celui requis par ces obligations pourra alors donner lieu à un fait internationalement illicite. Se pose toutefois, dans un second temps, la question de la responsabilité qui peut naître de tels faits, dont les conséquences préjudiciables semblent bien limitées. Plus le droit interne à l’origine de l’illicéité sera abstrait, plus la responsabilité de l’Etat s’éloignera d’une quelconque dimension réparatoire, pour se tourner vers une garantie de la légalité future. Vient alors la problématique de la mise en oeuvre de cette responsabilité. Les conditions classiques de recevabilité des demandes devant les juridictions internationales peuvent en effet s’opposer à ce que puisse être prise en compte une violation du fait du droit interne in abstracto. Alors que ces obstacles pourront aisément être levés dans le cas des actes juridiques individuels, les règles internes en conflit avec les obligations de l’Etat seront, à des degrés divers, plus difficiles à mettre en cause dans un cadre contentieux. Toutefois, certaines juridictions ou quasi-juridictions internationales s’affranchissent aujourd’hui de ce cadre, incitant ainsi fortement les Etats à adapter leur droit interne, selon les nouvelles exigences du droit international.

    Aude Tinel-Reygade, L'exception culturelle, thèse soutenue en 2004 à Bordeaux 4 sous la direction de Loïc Grard  

    La culture n'est pas une marchandise comme les autres. Au-delà de cette représentation commune, il convient de s'interroger sur ce que recouvre juridiquement l'exception culturelle. Tel est l'objet de cette thèse. Adoptant une approche de type phénoménologique, elle tente de démontrer que l'exception culturelle est effectivement une notion juridique émergente en droit positif, principalement en droit international économique et en droit communautaire. Au regard de ces concrétisations, une conceptualisation est alors possible qui possède deux caractères. L'exception culturelle consiste alors en une technique juridique, la dérogation. Elle est utilisée au sevice d'un objectif, le pluralisme culturel. Elle reste cependant d'impact limité et ne constitut pas un moyen susceptible de protéger efficacement la diversité des cultures. L'exception culturelle apparaît en effet comme un phénomène instable, constamment menacé tant dans ses formes actuelles que dans ses perspectives de renouvellement. De nouvelles réponses s'offrent alors, telle la convention sur la diversité culturelle actuellement en cours d'élaboration à l'Unesco.

    Sophie Frediani, Les juridictions pénales internationales et les États , thèse soutenue en 2004 à Bordeaux 4 sous la direction de Loïc Grard  

    Tout autant louée que décriée, la justice pénale internationale affecte dans tous les cas l'État dans l'exercice de ses compétences souveraines. De là, des relations ambivalentes sinon conflictuelles entre ces entités. D'une part, la création des Tribunaux pénaux internationaux pour l'ex-Yougoslavie et le Rwanda et de la Cour pénale internationale génère une concurrence de compétences entre le juge international et national dans la poursuite des crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Dans le même temps, apparaîtront des discordances dans les normes de droit international pénal applicables devant le juge international et interne. D'autre part, la justice pénale internationale ne peut fonctionner en tant que système juridique autonome : sans l'État, elle reste inapte à fonctionner. La coopération de l'État dans la production de preuves et la remise des accusés conditionne la conduite même du procès pénal international.

    Marie Fontaine-Even, Le droit international public à l'épreuve du cyberespace mondialisé, thèse soutenue en 2003 à Bordeaux 4 sous la direction de Loïc Grard  

    Le cyberspace fait de la frontière un non-sens, rendant difficile la reconstitution de la cellule étatique comme repère pour l'application du droit international public (DIP). Aussi la concurrence d'entités privées (ICANN en particulier) ébranle la position étatique. Ces acteurs produisent une lex electronica qui parvient à devenir impérative en s'appuyant sur la technique. L'émergence d'un tiers ordre juridique devient ainsi plus admissible encore que la lex mercatoria. En outre, le statut de régulateur mondial acquis par l'ICANN ravive la question de la personnalité juridique internationale des ONG. Cette reconnaissance ne semble pas buter sur des obstacles juridiques ; elle n'est toutefois envisageable que par la voie coutûmière et pour des entitée oeuvrant dans l'interêt général international. . .