Stéphane Pessina

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
Faculté de Droit,Sciences Economiques et Gestion

Centre Universitaire Rouennais d'Études Juridiques

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • Responsable pédagogique du Master 1 "Droit du patrimoine et des activités culturelles"
  • Responsable de la Mention "Droit du patrimoine" (M1 et M2)
  • THESE

    L'artiste-interprète salarié (entre création intellectuelle et protection sociale), soutenue en 2004 à Montpellier 1 sous la direction de Michel Vivant 

  • Stéphane Pessina, Stéphane Pessina-Dassonville, Benoit Camguilhem (dir.), Territoire: approches juridiques, Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2020, JuriS-Seine, 315 p. 

    Stéphane Pessina, Stéphane Pessina-Dassonville (dir.), Le statut des peuples autochtones: à la croisée des savoirs, Karthala, 2019, 382 p. 

  • Stéphane Pessina, « Les savoirs traditionnels des peuples autochtones entre réservation inclusive (logique de partage) et réservation exclusive », in dir. Arnaud DE RAULIN et Jean-Paul PASTOREL (dir.), Culture et biodiversité, L’Harmattan, 2017   

  • Stéphane Pessina, « La Nature a-t-elle des droits ? », le 05 juin 2024  

    Colloque organisé par l'ISJPS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne sous la direction scientifique de Catherine Le Bris et Marta Torre-Schaub (ISJPS, GDR ClimaLex) et parrainé par le Barreau de Paris, la SFDE nationale et la SFDE Ile-de-France

    Stéphane Pessina, « Le droit : une arme au service du vivant ? », le 11 décembre 2023  

    Colloque organisé par l'Université de Rouen Normandie et Sciences Po Toulouse sous la direction scientifique de Anne-Sophie Denolle et Christel Cournil, sous le parrainage de la SFDE

    Stéphane Pessina, « Arbre(s) et droit(s) : défis et perspectives », le 17 octobre 2023  

    Journée d'étude CDEP (UR2471) Artois -Centre de droit éthique et procédures - sous la direction scientifique de Olivier Clerc, Maître de conférences HDR, Université d’Artois, CDEP EA 2471 et Hugues Hellio, Professeur de droit public, Université d’Artois, CDEP EA 2471

    Stéphane Pessina, « Comment l'émergence des Droits de la Nature en Europe est-elle possible », le 08 juin 2023  

    Colloque de clôture organisé par les laboratoires CRED, CERSA de l'Université Paris-Panthéon-Assas, le CEDRE de l'Université Saint-Louis Bruxelles, Prospero et l'ENC-Team – Environment : Concepts and Norms de l'Institut Jean-Nicod - ENS

    Stéphane Pessina, « La personnalité convoitée », le 03 mars 2022  

    Organisé par la Chaire droit et transitions sociétales, le laboratoire THEMIS, sous la direction Magali Bouteille-Brigant, Maitre de conférences HDR en Droit privé - Le Mans Université

    Stéphane Pessina, « Quel(s) droit(s) pour les animaux ? », le 10 décembre 2021  

    Colloque organisé sous la direction scientifique d'Aloïse Quesne, Maître de conférences en droit privé à l’Université Paris-Saclay - Evry Val d’Essonne, membre du Centre de Recherche Léon Duguit et chercheuse associée à l’Institut Demolombe (Caen).

    Stéphane Pessina, « Dépasser les frontières (géographiques, institutionnelles et disciplinaires) pour une meilleure efficacité. Réinventer les territoires », le 02 juin 2021  

    Organisée par le CDRE - Collège Études européennes et internationales, Université de Pau et Pays de l’Adour sans le cadre de la Semaine européenne de la coopération et action administratives transfrontalières.

    Stéphane Pessina, « Ombudsman pour les générations futures », le 08 avril 2021  

    Organisé par la Chaire d’excellence Normandie pour la Paix, UniCaen

    Stéphane Pessina, « Gastronomie et droit », le 07 mars 2017  

    Manifestation scientifique organisée sous la direction de Mesdames les professeurs Anne-Thida NORODOM et Maud LAROCHE, codirectrices du Centre Universitaire Rouennais d'Études Juridique

    Stéphane Pessina, « Crise(s) et Droit(s) », le 04 novembre 2014 

  • Stéphane Pessina, La montée en puissance des droits de la nature dans le monde a-t-elle une incidence en France ?  

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Salomon Jean, Propriétés intellectuelles et savoirs traditionnels : approche comparée franco-haïtienne, thèse soutenue en 2021 à Normandie en co-direction avec Stéphane Pessina-Dassonville, membres du jury : Alexandra Bensamoun (Rapp.), Alexandra Mendoza-Caminade (Rapp.), Frank Alvarez-Péreyre  

    Les savoirs produits par les membres des communautés autochtones et loclaes sont qualifiés de traditionnels et ceux produits par les membres des sociétés modernes sont qualifiés de créations nouvelles. Toutefois, les sociétés modernes qui sont l’héritage d’anciennes communautés autochtones et locales sont aussi dépositaires ou détentrices de savoirs traditionnels. Les savoirs sont un ensemble de techniques et de savoirs-faire qui ont été produits par les membres des communautés utochtones et locales ; il ne peuvent pas être appropriés. Les créations nouvelles sont des productions littéraires, artistiques et industrielles qui remplissent les conditions d’originalité et d’inventivité et qui peuvent être appropriées par des personnes physiques ou morales. Dans les sociétés capitalistes et industrielles, les savoirs traditionnels, en général, relèvent du domaine public et/ou du patrimoine commun de l’humanité, selon le droit positif de la propriété intellectuelle. Dans les sociétés traditionnelles, certains de ces savoirs relèvent du domaine public mais d’autres relèvent du sacré et/ou secret selon leurs traditions juridiques. Les créations nouvelles dérivées de ces savoirs sont protégées par le droit de la propriété intellectuelle et exploitées par les industries culturelles et biotechnologiques. Certains membres des communautés autochtones et locales remettent en question l’exploitation économique et exclusive non consentie des créations nouvelles dérivées de leurs savoirs et le partage des bénéfices qui en découlent. L’adoption des mesures législatives, réglementaires et administratives relatives à la protection des savoirs traditionnels les valorisent et renforcent la légitimité des revendications des commaunautés autochtones et locals. En revanche, ces mesures ne peuvent pas protéger ces savoirs sans prendre en compte les traditions juridiques de ces communautés. Selon le droit positif, ces savoirs ne remplissent pas les critères pour être qualifiés et protégés par les droits de la propriété intellectuelle. En revanche, les créations nouvelles produites à partir des savoirs traditionnels sont protégées par les droits de la propriété intellectuelle. Ces derniers ont été construits à partir de la conception individualiste. Ils ne peuvent pas protéger des savoirs qui ont émergés et émergent encore dans une logique holiste où la production des savoirs n’a étéindividualisée ni personnalisée pour être attribuée à des personnes physiques ou morales. Les savoirs traditionnels ne peuvent pas être protégés efficacement uniquement par des dispositions de droit positif conventionnel et/ou national sui generis. Leur protection dépend de la prise en compte et de la reconnaissance des traditions juridiques locales qui réglementent l’exploitationdes savoirs traditionnels.

    Charlotte Mas, Les savoirs, entre protection juridique et partage, une articulation évidente ?, thèse soutenue en 2021 à Normandie en co-direction avec Stéphane Pessina Dassonville, membres du jury : Séverine Dusollier (Rapp.), Michel Vivant (Rapp.), Mélanie Clément-Fontaine et Aurore Chaigneau  

    L’importance et l’intérêt accru des savoirs, à l’échelle nationale et internationale, nécessite une analyse approfondie de leur forme actuelle de protection et des mesures mises en place pour les partager. Sur le plan de leur protection, la tendance est de privilégier une logique d’exclusion. Les savoirs sont en effet devenus un « capital intangible » qu’il faut privatiser pour renforcer la compétitivité. Le régime des droits de propriété intellectuelle, protégeant indirectement les savoirs, ou celui du secret, assurant une protection directe de ces derniers, apparaissent alors comme les régimes de prédilection pour asseoir une telle protection. Une logique de protection exclusive n’apparaît cependant être ni la plus légitime ni la plus efficace au regard de la nature ubiquitaire et dynamique des savoirs. Cette appétence pour une protection exclusive est en effet progressivement critiquée en ce qu’elle contribue à leur usurpation et à leur verrouillage par un seul individu, soit légalement lorsque l’individu en est le détenteur originel (enclosure des savoirs des pays développés), soit indûment lorsque l’individu s’est approprié le savoir d’un autre (exclosure des savoirs « traditionnels » des communautés autochtones et locales). Cette étude a, par conséquent, vocation à dépasser la vision monolithique du droit de propriété, dans sa conception individuelle et exclusive, pour prouver qu’une conciliation est possible entre protection juridique et partage au bénéfice des savoirs. La logique privilégiant une opposition entre protection et partage, en particulier le régime des droits de propriété intellectuelle et celui du secret, devrait ainsi s’incliner devant une logique d’articulation et de conciliation. La préférence pour une protection inclusive laissant un espace de liberté aux tiers dans l’accès et l’utilisation des savoirs invite alors à aborder la recherche sous le prise des « communs ». L’objectif est de proposer un régime sui generis propre aux savoirs contenant des principes et des droits en vue de concilier les intérêts, patrimoniaux et/ou extrapatrimoniaux, des détenteurs de savoirs et des tiers. Différents régimes juridiques seront ainsi analysés et appliqués selon la forme de connaissance concernée – les licences libres, le domaine public consenti, les indications géographiques ou encore le patrimoine commun ou patrimoine culturel immatériel.

    Fanny Dessainjean, La réservation des innovations variétales, thèse soutenue en 2019 à Normandie en co-direction avec Maud Laroche et Stéphane Pessina-Dassonville, membres du jury : Nicolas Binctin (Rapp.), François Collart Dutilleul (Rapp.), Mélanie Clément-Fontaine  

    L’agriculture et l’alimentation dépendent, en grande partie, des rapports entre le droit et le végétal. Cette interdépendance, source d’enjeux vitaux actuels et futurs, est, notamment, cristallisée par la réservation des innovations variétales. Les semences, contenant les variétés végétales, sont les premiers maillons de la chaîne alimentaire, nécessaires à la production d’aliments. Or, l’immixtion de la propriété industrielle a conditionné l’amélioration variétale et l’utilisation des semences justifiant une étude en droit privé en associant plusieurs matières telles que le droit des biens, le droit des contrats spéciaux, le droit des obligations, le droit rural et les propriétés intellectuelles. Présenter l’existant, déterminer les interactions juridiques et envisager des évolutions afin de sauvegarder les intérêts des innovateurs et de la société participent à la protection de l’innovation et à la sécurité alimentaire. Ainsi, l’étude, décomposée en deux temps, se focalise, tout d’abord, sur la réservation exclusive des innovations variétales et ses conséquences puis sur des alternatives possibles. Un régime original de réservation, dédié à la protection de nouvelles variétés végétales, indépendant du droit des brevets d’invention, est apparu au début des années 1960 au plan international, puis a également été intégré aux niveaux européens et français. L’adoption de la Convention internationale pour la protection des obtentions végétales le 2 décembre 1961, ratifiée en 1968, puis révisée en 1972, en 1978 et 1991, a consacré, via l’octroi d’un titre de propriété industrielle (certificat d’obtention végétale), de nouveaux droits exclusifstemporaires sur un type d’innovation variétale. Toutefois, seules les nouvelles variétés végétales distinctes, homogènes et stables peuvent faire l’objet d’un certificat d’obtention végétale. Le standard, imposé dans ce régime par l’ensemble des critèrescumulatifs, exclut, de facto, d’autres innovations variétales, prouvant une non-automaticité de la protection. Les droits exclusifs du réservataire sur l’obtention végétale ne sont pas absolus, ni illimités. De nombreuses exceptions attestent d’un exclusivisme relatif, témoignant d’un régime de réservation nuancé. L’autonomie de la réservation exclusive des innovations variétales standardisées, par rapport au droit des brevets d’invention protégeant les inventions biotechnologiques végétales, en fort développement, renforce la singularité du régime et conforte la nécessité de le sécuriser. Néanmoins, malgré les dérogations aux droits exclusifs de l’obtenteur, l’utilisation des innovations variétales, faisant l’objet d’un certificat d’obtention végétale, conditionne les pratiques agricoles ancrées dans le droit rural. Les semences, contenant les variétés végétales, sont nécessaires à la production agricole. Une mauvaise utilisation ou une utilisation sans autorisation du titulaire du certificat d’obtention végétale, hormis dans le cas des semences de ferme, peut justifier la qualification de ces agissements en actes de contrefaçon. Ainsi, le champ d’application spécifique et les réalités pratiques n’altèrent pas la dichotomie entre le bienintellectuel et son enveloppe corporelle. Des alternatives, proposées à partir de ce régime original de réservation et en parallèle de celui-ci, doivent émerger pour assurer une meilleure sécurité alimentaire. La réservation de l’innovation variétale par lapromotion d’un modèle inclusif, reposant à la fois sur le droit des contrats et sur la protection de biens communs privés, est une voie pour faire évoluer l’existant au niveau interne. De plus, la reconnaissance des innovations variétales alternatives, jusqu’alors exclues, en leur dédiant un régime autonome inséré dans le Code rural, permettrait un nouvel équilibre.

  • Nabila Hamzeh, Le statut juridique de l'auteur salarié en Droit libanais à la lumière du Droit français, thèse soutenue en 2021 à Rennes 1 sous la direction de Maryline Boizard, membres du jury : Stéphane Pessina-Dassonville (Rapp.), Bilal Abdallah (Rapp.), Marion Del Sol  

    Le droit de la propriété littéraire et artistique libanais découlant de la loi n°75/99 en date du 3 avril 1999 s’inspire à la fois du droit d’auteur et du droit du copyright. Il en résulte un dispositif hybride et parfois complexe. C’est le cas du statut de l’auteur salarié libanais dont l’ambiguïté est renforcée par des contradictions entre les dispositions législatives. Le législateur libanais consacre à l’article 8 de la loi libanaise relative à la protection de la propriété littéraire et artistique le principe de transfert automatique des droits patrimoniaux à l’employeur sur les créations individuelles du salarié, en respectant la logique travailliste du code de travail libanais. Cette consécration ne va pas sans ambiguïté car la loi n’est pas assez claire en ce qui concerne le champ d’application de ce principe. Ainsi que l’article 22 de la loi édicte le principe de l’inaliénabilité du droit moral en matière de créations salariées. Il est donc nécessaire de se référer au droit français et au droit anglo-saxon afin de mieux comprendre le dispositif libanais, et de déterminer la logique que le législateur libanais adopte en matière de créations salariées. Cette thèse vise à proposer un régime juridique cohérent pour l’auteur salarié libanais. Après avoir analysé les logiques à lesquelles les créations salariées sont soumises en droit libanais et les difficultés qui découlent de l’application de deux logiques antagonistes : du droit social et du droit d’auteur, nous proposerons un aménagement des règles applicables à l’auteur salarié.

    Anita Mattes, La protection de la culture des communautés traditionnelles : Réflexion à partir des droits d'auteur français et brésilien et du droit international, thèse soutenue en 2017 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Alexandra Bensamoun, membres du jury : Carine Bernault (Rapp.), Stéphane Pessina-Dassonville (Rapp.), Julie Groffe et Maria Cecilia Londres da Fonseca  

    L’étude des rapports de la culture des communautés traditionnelles et du droit implique une vision large, mêlant approche comparative et internationale, car les conceptions sont variées et les instruments divers. Au Brésil, pays doté d’une grande diversité culturelle, la nécessité de la protection de la culture populaire est une demande croissante, justifiée et nécessaire. La France, de son côté, présente le double avantage d’être le berceau du droit d’auteur et de connaître, elle aussi, une part de culture traditionnelle. En outre, dès les années 1970, le mouvement international autochtone occupe progressivement une place grandissante dans les débats internationaux.Deux axes émergent alors pour tendre à protéger la culture des communautés traditionnelles. Il ressort d’abord des processus de négociations internationaux la possible utilisation des instruments classiques de protection des droits de propriété intellectuelle. A ensuite émergé, ces dernières années, une tendance à l’élaboration d’une protection spécifique de la culture traditionnelle.Dans cette perspective, l’analyse comparative des systèmes juridiques français et brésilien enrichit la réflexion sur des régimes dont la mise en œuvre effective s’avère particulièrement complexe. Cette thèse invite aussi à s’interroger sur les raisons de ce dysfonctionnement, en livrant une étude portant sur plusieurs instruments normatifs. Le résultat est une analyse à trois focales (internationale, nationale et, dans certains cas, locale) qui vise à mettre en évidence les enjeux majeurs de la régulation de la culture traditionnelle.

  • Mathieu Feryn, WHERE IS THE JAZZ ? Enjeux et axiologie de l'information jazzistique en France depuis le début des années 2000 : De l'hybridation des dispositifs info-communicationnels du jazz à leurs médiations formelles, thèse soutenue en 2018 à Avignon sous la direction de Frédéric Gimello-Mesplomb, membres du jury : Nicolas Pélissier (Rapp.), Guy Lochard (Rapp.), Emmanuel Ethis, Pierre-Henri Morand et Stéphane Pessina-Dassonville  

    Cette thèse délaisse la traditionnelle approche essentialiste du jazz (que l’on peut résumer à la question « Qu’est-ce que le jazz » ?) qui a taraudé tout un pan de la sociologie américaine des cinquante dernières années de H.S. Becker à R.A Peterson pour proposer, en s'appuyant sur les théories communicationnelles et les outils des SIC, une modélisation spatiale des dynamiques informationnelles du milieu du jazz français par triangulation de leurs espaces de diffusion et de leurs communautés de réception (qui pourrait se matérialiser dans la question : « Où est le jazz ? »). En adoptant une approche multivariée “en écheveau” (Passeron, 1990) mais toujours spatialisée et basée sur l’ethnographie rapprochée, prenant appui sur trois catégories d’acteurs (programmateurs, musicien.ne.s, publics), la thèse reconstitue les étapes du processus d’information axiologique des musicien.ne.s primé.e.s et diffusé.e.s sur le marché du jazz, produites dans des « forums hybrides » (Callon, 1999, Lascoumes, 2001). Dans une première partie, cette thèse s’intéresse aux dynamiques internes qui régissent la circulation de l’information (Frère, 2003, Rebillard, 2006), dans le secteur du jazz en France, sur la valeur économique de cette information, en recensant les outils de mesure et signaux faibles (Caron, 2001) recueillis par les publics comme autant d’éléments de perception axiologique des musicien.ne.s primé.e.s. Dans une seconde partie, l’analyse comparée, en situation, des artistes et de leurs publics est étudiée en faisant appel à une enquête menée dans différents espaces publics d’écoute du jazz dans les agglomérations d’Avignon et de Lausanne (Suisse), sans se limiter aux seuls lieux institutionnalisés et repérés comme tels (Smac et salles labellisées). Enfin, dans une dernière partie, une enquête par questionnaire menée auprès des publics fréquentant ces lieux et une série d’entretiens de musicien.ne.s complètent l’observation sur les pratiques de sortie et les modalités de partage de l’information jazzistique. L'enjeu de cette thèse de sciences de l’information et de la communication est d’observer l’évolution des catégories pratiques d’évaluation utilisées par les publics pour qualifier le jazz ainsi que les interactions tant discursives que sociales que cette musique génère sur des temps longs. Si, sur le plan théorique, cette thèse prend appui sur les principaux travaux qui, en SIC, ont porté sur la dimension axiologique de la réception des musiques amplifiées (Dalbavie, 2006 ; Kaiser, 2012), sur le plan empirique, la thèse met à profit le traitement informatisé d’une base de données originale constituée en master et recensant près de 5000 récipiendaires de prix et récompenses professionnelles (leaders primés ainsi que leurs accompagnateurs ou « sidemen »), 300 instruments et familles d’instruments et une cinquantaine de lieux de diffusion. Cette thèse permet ainsi de mettre en évidence, sur quinze ans, une évolution des dispositifs informationnels du jazz en France et la naissance de formes de médiations plurielles (Gellereau, 2003) portant sur ce genre musical.

    Héloïse Plaquin, Identités culturelles régionales ou autochtones et États unitaires , thèse soutenue en 2016 à Rouen sous la direction de Abdelwahab Biad et Eivind Smith  

    La République française et le royaume de Norvège sont tous deux des États unitaires dont les Constitutions énoncent les principes d’indivisibilité et d’égalité. En théorie, ces principes constitutionnels entrent en conflit, sur la scène nationale, avec des revendications identitaires régionales et autochtones, et sur la scène internationale, avec certaines normes de droit international et européen énonçant un droit à l’autodétermination interne, un droit de participation effective ou encore des droits spécifiques et collectifs à certaines catégories de citoyens. Sur la scène nationale, les États fiançais et norvégien ont connu à partir des années 1980, une crise politique intérieure, parfois violente, avec une partie de la population insulaire corse et avec le peuple autochtone transfrontalier sámi. Victimes dès le XVIIIe siècle d’une uniformité normative et culturelle, ces derniers sont devenus, depuis, des acteurs dynamiques et incontournables dans la redéfinition de leurs relations avec les États français et norvégien. Ils revendiquent, en effet, une adaptation des principes constitutionnels de l’État unitaire, passant par des aménagements internes concertés afin d’exprimer, de maintenir et de transmettre la vitalité et la singularité de leur identité culturelle régionale, pour l’une, et autochtone, pour l’autre. Sur la scène internationale, les récents travaux de l’Organisation des Nations Unies et du Conseil de l’Europe, acteurs ayant eux-mêmes adopté des normes, plus ou moins contraignantes, protectrices de l’autonomie locale, de la diversité culturelle, des droits des peuples autochtones ainsi que des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques, incitent les États concernés par la problématique minoritaire et quelle que soit leur forme étatique (unitaire ou composée) à s’engager dans des processus de réformes normatives et institutionnelles, fondées sur un esprit de concertation et de coopération avec les communautés culturelles. Si les réformes impulsées en France et en Norvège, en concertation avec les représentants corses et sámi, s’inscrivent dans une démarche juridique différente - la décentralisation territoriale pour l’une, et l'autodétermination interne pour l’autre - elles ont pour point commun d’être capables, dans la pratique, de créer des cadres étatiques dynamiques, adaptables et évolutifs, et prenant en compte l’altérité, favorisant ainsi la (ré)conciliation des principes d’indivisibilité et d’intégrité territoriale, chers aux États unitaires fiançais et norvégien, avec les identités culturelles corse et sámi