Michel Danti-Juan

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
Faculté de Droit et des Sciences sociales

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  • Michel Danti-Juan, Jérôme Bossan, Julie Alix, Bernadette Aubert, Olivier Cahn, Jean Pradel, Christophe Poirier, Yuji Shiratori, Romain Ollard, Laurence Leturmy, Samantha Enderlin, Loïc Lechon, Karine Lagier, Virginie Gautron, Antoine Claeys, Philippe Lagrange, Jean Louis Senon, Michel Masse (dir.), L’adaptation des réponses pénales aux formes extrêmes de la criminalité: XXIIes Journées d'étude de l'Institut de sciences criminelles de Poitiers, [12 et 13 octobre 2018], 107e éd., Presses universitaires juridiques de Poitiers, 2020, Travaux de l'Institut de sciences criminelles de l'Université de Poitiers, 222 p.   

    Michel Danti-Juan, Jean Pradel, Droit pénal spécial: droit commun, droit des affaires, 8e éd., Éditions Cujas, 2020, Référence, 845 p.  

    La 4e de couverture indique : "Le droit pénal spécial est cette branche du droit criminel qui envisage les infractions séparément (par opposition au droit pénal général qui se donne pour objet l'étude des grands principes généraux applicables à toutes - ou presque toutes - les infractions), précisant pour chacune d'entre elles ses éléments constitutifs, indiquant les peines applicables et mentionnant les particularités procédurales qu'elle comporte. Suivant l'ordre de présentation du Code pénal, cet ouvrage s'attache ainsi à l'analyse des infractions contre les personnes (Titre I), contre la famille (Titre II), contre les moeurs (Titre III), contre les biens (Titre IV) et enfin contre la Nation, l'État et la paix publique (Titre V). Cette 8e édition est à jour de la loi n° 2019-1480 du 28 décembre 2019 relative à la lutte contre les violences au sein de la famille et de la toute récente loi n° 2020-936 du 30 juillet 2020 visantà protéger les victimes des violences conjugales. Sont également abordées, en matière de terrorisme, les dispositions issues de la loi n° 2019-222 du 23 mars 2019. Enfin, l'ouvrage est à jour de la plus récente jurisprudence du Conseil constitutionnel, de la Cour de cassation et de la CEDH."

    Michel Danti-Juan, Jean Pradel, Droit pénal spécial: droit commun -- droit des affaires, 7e éd., Éditions Cujas, 2017, Référence, 805 p. 

    Michel Danti-Juan (dir.), Quelle place pour les alternatives à la prison au seuil du XXIe siècle ?, Presses universitaires juridiques Université de Poitiers et LGDJ une marque de Lextenso, 2017, Travaux de l'Institut de sciences criminelles de Poitiers, 155 p.  

    La 4e de couv. indique : "Dix ans après la publication du volume consacré aux nouvelles orientations de la phase exécutoire du procès pénal et dans le prolongement des journées d'étude dédiées en 2014 à l'ineffectivité des peines, l'équipe de recherche des pénalistes poitevins (ISC-EPRED, EA 1228) avait choisi de consacrer la XXIe journée d'étude de l'Institut de sciences criminelles à la place des alternatives à la prison au seuil du XXIe siècle. Englobant à la fois l'approche procédurale de la question (médiation, composition pénale, ordonnance pénale, contrôle judiciaire, assignation à résidence sous surveillance électronique...) aussi bien que son acception pénologique (peines de l'article 131-6 du Code pénal, travail d'intérêt général, sursis avec mise à l'épreuve, contrainte pénale...), ce colloque, organisé le 14 octobre 2016, a été l'occasion de rapprocher les réflexions de plusieurs praticiens et celles d'universitaires particulièrement investis dans cette matière. La richesse des communications prononcées méritait grandement qu'en soit entreprise la publication. C'est chose faite avec ce trentième volume de travaux de l'Institut de sciences criminelles de Poitiers qui a pu être réalisé grâce à l'aide déterminante de la Mission Droit et Justice, de la région Nouvelle Aquitaine, de l'université de Poitiers et de sa faculté de droit et des sciences sociales."

    Michel Danti-Juan (dir.), L'ineffectivité des peines, Faculté de droit et de sciences sociales, Presses universitaires juridiques et LGDJ-Lextenso éd., 2015, Collection de la Faculté de droit et des sciences sociales, 192 p. 

    Michel Danti-Juan, Jean Pradel, Droit pénal spécial: droit commun, droit des affaires, 6e éd., Ed. Cujas, 2014, Référence, 788 p. 

    Michel Danti-Juan (dir.), Les orientations actuelles de la responsabilité pénale en matière médicale, Éditions Cujas, 2013, Travaux de l'Institut de sciences criminelles de Poitiers, 295 p. 

    Michel Danti-Juan, Philippe Biclet, Christian Byk, Catherine Caillé, Bernard Chérigny [et alii], Mélanges en l'honneur de Jean-Henri Soutoul, les Études Hospitalières, 2013, Mélanges  

    Présentation de l'éditeur : "Figure emblématique du monde médical et du monde juridique, mélange de connaissances encyclopédiques, de bon sens, de sagesse, mais surtout d’une référence morale digne de la justice dont il est le serviteur. On retrouve ainsi, à travers les qualités de J.-H. Soutoul, ce respect de l’homme inscrit comme une véritable devise au fronton de la déontologie médicale, et dont il avait fait sa propre devise. L’anatomie, qui fut sa vocation initiale, lui a permis de parcourir le corps dans tous ses secrets, et cette connaissance de l’homme dans son corps et son intimité physique est aussi une façon de pénétrer le secret de l’âme et du coeur. Son autorité bien assise sur la connaissance du corps lui a permis d’évoluer dans une discipline clinique qui est une des plus belles pour le destin de l’humanité, celle qui contient, dans son souci technique quotidien, l’avenir de l’homme à travers la procréation. Avec un grand sens de l’humain, il a su constituer cette équipe d’hommes et de femmes qui ont formé un pôle d’excellence en gynéco-obstétrique. En rassemblant, à la faculté de médecine et au C.H.R. de Tours, toutes ces compétences, il put ainsi constituer un département qui pouvait répondre, au fil du progrès médical, à toutes les situations nouvelles. Cette grande aventure a été dominée par un souci de l’éthique et ce n’est pas tout à fait une surprise qu’il soit attiré par le droit. Le progrès scientifique, dans une société humaniste, ne peut se développer, au bénéfice des individus qui la composent, qu’après une réflexion éthique lente, prolongée, faisant intervenir tous les courants de pensée, mais il n’est pas non plus étonnant que la maîtrise de la science justifie ce passage de l’éthique au droit. J.-H. Soutoul a illustré, par sa carrière partagée entre la science médicale et le droit, ce mariage indispensable qui est l’essence même de la fonction d’expert qu’il exerça au plus haut niveau avec une extrême compétence. L’image de cet homme attaché autant à la rigueur scientifique qu’à la rigueur juridique laisse à penser qu’il soit austère, peu bavard et discret. Contrastant, en effet, avec ce fond de rigueur, J.-H. Soutoul est tout à la fois jovial, amical et joyeux ; généreux et présent pour ses amis, il s’exprime avec cet accent des Cévennes qui donne plus de chaleur encore à ses propos. Son amour et son respect pour l’homme se perçoivent dans un dialogue franc et ouvert, et ce sens aigu de la relation humaine et chaleureuse est connu tant du milieu médical que du cercle des juristes. A ces qualités professionnelles et humaines s’ajoute un culte pour la famille. Bonheur inestimable pour lui d’être entouré d’enfants dont certains ont répondu à l’appel de la vocation médicale et qui tous ont hérité des qualités humaines de leur père. C’est la raison pour laquelle l’hommage qui est rendu, à travers ce document, à cette carrière originale et prestigieuse, ne peut oublier non seulement ses amis et ses élèves, mais surtout celle qui l’a entouré et l’entoure encore de sa tendresse et d’une constante sollicitude. C’est un grande honneur pour moi de pouvoir m’exprimer au nom des médecins que je représente et, à titre personnel, pour avoir partagé avec J.-H. Soutoul les belles années de notre carrière universitaire dans une jeune et dynamique faculté dont il a été un animateur sans défaillance. Enfin, ma fonction à la tête d’une institution placée par le législateur entre la pratique médicale et le droit, me procure la joie de souligner combien J.-H. Soutoul, fondateur et organisateur du D.E.S.S. de droit médical, partagé entre Tours et Poitiers, a contribué, avec nos collègues juristes, à unir le savoir et l’expérience des médecins à l’incontournable règle du droit. Pour cette oeuvre, étendue et variée, au service des malades, de la justice et de notre société, nous sommes tous très heureux de pouvoir témoigner à J.-H. Soutoul notre gratitude et notre admiration en toute amitié"

    Michel Danti-Juan (dir.), La mémoire et le crime, Éditions Cujas, 2011, Travaux de l'Institut de sciences criminelles de Poitiers, 292 p. 

    Michel Danti-Juan, Jean Pradel, Droit pénal spécial: droit commun, droit des affaires, 5e éd., Editions Cujas, 2010, Référence, 730 p. 

    Michel Danti-Juan (dir.), La pénalisation des responsabilités politiques en droit interne et en droit international, Ed. Cujas, 2008, Travaux de l'Institut de sciences criminelles de Poitiers, 245 p. 

    Michel Danti-Juan, Jean Pradel, Manuel de droit pénal spécial: droit commun, droit des affaires, 4e éd., Ed. Cujas, 2007, Collection Manuels Cujas, 861 p. 

    Michel Danti-Juan (dir.), Les nouvelles orientations de la phase exécutoire du procès pénal, Éditions Cujas, 2006, Travaux de l'Institut de sciences criminelles de Poitiers, 253 p. 

    Michel Danti-Juan (dir.), Dix ans après la réforme de 1994, quels repères dans le Code pénal ?, Éd. Cujas, 2005, Travaux de l'Institut de sciences criminelles de Poitiers, 256 p.   

    Michel Danti-Juan, Jean Pradel, Manuel de droit pénal spécial: droit commun, droit des affaires, 3e éd., Ed. Cujas, 2004, Collection Manuels Cujas, 837 p. 

    Michel Danti-Juan, Jean Pradel, Manuel de droit pénal spécial, 2e éd., Cujas, 2001, Collection Manuels Cujas, 792 p.   

    Michel Danti-Juan, Jean Pradel, Droit pénal, Éditions Cujas, 1995, 809 p.   

    Michel Danti-Juan, L'égalité en droit pénal, Editions Cujas, 1987, Travaux de l'Institut de sciences criminelles de Poitiers, 401 p.   

  • Michel Danti-Juan, « Jean Pradel », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 2021, n°03, p. 765   

  • Michel Danti-Juan, « Le droit pénal face à l'éthique », le 17 novembre 2022  

    Organisé par l'IFG, Université de Lorraine sous la direction scientifique de Julie Gallois, MCF à l’Université de Lorraine et & Chloé Liévaux, MCF à l’Université de Lorraine

    Michel Danti-Juan, « Journée d'hommage au Professeur Jean Pradel », le 17 juin 2022  

    Organisée par l'Institut de sciences criminelles (ISCrim') et l'Association française de droit pénal (AFDP), Université de Poitiers sous la direction scientifique de Laurent Desessard, Directeur de l’ISCrim’

    Michel Danti-Juan, « Questions contemporaines sur la territorialité du droit pénal », le 19 novembre 2021  

    XXIIIèmes journées d’études de l’Institut de Sciences Criminelles de Poitiers, organisées sous la direction de Benardette Aubert et Laurent Desessard

    Michel Danti-Juan, « Les animaux », le 01 juillet 2019  

    Organisée sous la direction scientifique de Marianne Faure-Abbad, David Gantschnig, Laurence Gatti, Adrien Lauba et Jean-Victor Maublanc

    Michel Danti-Juan, « L'adaptation des réponses pénales aux formes extrêmes de la criminalité. », le 12 octobre 2018 

    Michel Danti-Juan, « Quelle place pour les alternatives à la prison au seuil du XXIe siècle ? », le 14 octobre 2016  

    XXIe journée d’études de l’Institut de sciences criminelles de Poitiers

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Maria Gabriela Ahualli Steinberg, Le terrorisme en droit comparé franco-brésilien, thèse soutenue en 2018 à Poitiers sous la direction de Antonio Carlos Da Ponte, membres du jury : Denis Alamargot (Rapp.)  

    L'évolution du terrorisme dans les trente dernières années a provoqué la réaction de la communauté internationale et celle des États. Un droit pénal d'extrême sévérité baptisé droit pénal de l'ennemi est en train de se développer. L'étude comparée franco-brésilienne des définitions adoptées, des sanctions et des procédures applicables en matière de terrorisme révèle la présence et les limites posés à ce droit, par les principes de la proportionnalité et de la légalité, ces deux principes qui sont devenus le commun dénominateur des toutes législations en matière pénale. De la sorte les idées de dangerosité et de mesures préventives prennent une importance nouvelle, à la fois en droit de fond et en droit procédural. Si ce droit se développe de façon aussi rapide actuellement, c'est en raison du fait que les infractions terroristes sont à la fois, et dans de nombreux pays, plus nombreuses et en même temps plus dévastatrices.

    Agathe Jeudy, L'arbitraire du juge pénal contemporain, thèse en cours depuis 2016 

    Alice Gascon, La responsabilité pénale des personnes morales dans le domaine médical, thèse soutenue en 2014 à Poitiers, membres du jury : François Fourment (Rapp.), Jean-Yves Maréchal (Rapp.), Danièle Cristol  

    Les personnes morales sont pleinement assujetties à une responsabilité pénale du fait de l'activité médicale à laquelle elles participent. Dotées en effet d'une personnalité morale punissable, il faut également constater que le domaine de l'imputabilité s'étend aux infractions médicales ou apparentées. Toutefois, le mode d'imputation indirect de l'infraction prévu par l'article 121-2 du Code pénal est identifié comme la principale cause du confinement de la responsabilité dans ce domaine. Il apparaît en effet que les professionnels de santé, dont les médecins, ne peuvent commettre une infraction pour le compte de l'entité, ceux-là ne disposant pas de la qualité d'organe ou de représentant requise par le texte. Le mécanisme impose également de rapporter la preuve de l'implication de la figure décisionnelle, ce qui se révèle particulièrement délicat. Aussi, la responsabilité doit être considérée comme inadaptée à la matière médicale. Le déploiement de la responsabilité passera donc par l'application d'un nouveau modèle d'imputation de l'infraction. Le premier, fondé sur une présomption d'implication des organes ou représentants, devra finalement être écarté en raison des nombreuses faiblesses qu'il comporte. Un second modèle, fondé sur une imputation directe de l'infraction et sur l'identification d'une faute médicale fonctionnelle, donnant lieu à une responsabilité fonctionnelle, sera finalement retenu. Un tel choix nécessitera cependant de modifier les termes de l'actuel article 121-2 du Code pénal.

    Evan Raschel, La pénalisation des atteintes au consentement dans le champ contractuel, thèse soutenue en 2013 à Poitiers sous la direction de Rose-Noëlle Schütz, membres du jury : Corinne Mascala (Rapp.), Emmanuel Dreyer (Rapp.), Denis Mazeaud  

    La pénalisation est depuis longtemps la réponse privilégiée à la singulière augmentation des tromperies, abus de faiblesse, violences ou encore refus du consentement d'autrui à un contrat. Si son ampleur impressionne, cette pénalisation connaît certains travers. Les incriminations sont mal rédigées et leur construction se révèle rapidement incohérente. Mais par dessus-tout, le droit pénal paraît dans bien des cas dévoyé. Même lorsqu'elle n'est utilisée qu'à titre d'auxiliaire de disciplines ou réglementations externes, la sanction pénale répond à certaines finalités propres, au regard desquelles elle doit apparaître nécessaire et proportionnée. Ce dévoiement doit se résoudre par une certaine dépénalisation des atteintes au consentement contractuel. Pour que celle-ci n'entraîne pas une baisse de la protection des contractants, il convient de rechercher des substituts crédibles à la sanction pénale, par conséquent efficaces et adaptés au contentieux des atteintes au consentement contractuel. Il importe également que ces substituts offrent des mesures originales, sous peine de n'opérer qu'une dépénalisation purement symbolique. Cela doit conduire à écarter les sanctions administratives, au profit de la voie civile. Cette dernière doit toutefois être renforcée pour pallier les insuffisances que le droit civil présente actuellement dans la prévention et la sanction des atteintes au consentement contractuel.

    Gilles Grécourt, L'évolution de la notion de violence à l'aune du droit pénal, thèse soutenue en 2012 à Poitiers, membres du jury : Jean Danet (Rapp.), Thierry Garé (Rapp.), Yves Cartuyvels  

    À rebours de l'enseignement des historiens, selon lequel les sociétés se pacifient à mesure que leurs mœurs s'affinent, notre société contemporaine semble en proie à une violence omniprésente. Pour autant, ni le scientifique ni le profane n'est véritablement dans l'erreur, car la notion de violence revêt une dimension subjective qui la rend susceptible de variations considérables selon les époques et les communautés. Cette subjectivité dont est empreinte la notion, le droit pénal, ne s'en accommode que difficilement. Fidèle aux principes qui le fondent, et le préservent de l'arbitraire, le droit pénal se doit de définir avec clarté et précision les comportements qu'il entend réprimer. Or, pas plus que la jurisprudence, le législateur n'a pris soin de définir la notion de violence. Pourtant, celle-ci irradie le Code pénal et connaît de surcroît un emploi inflationniste au sein de l'hémicycle, comme en témoigne la répression des violences routières, conjugales, urbaines, scolaires, sportives… S'il est de son office d'encadrer les évolutions de la société, le droit pénal ne doit cependant pas en accompagner les dérives avec bienveillance. Ne serait-ce parce qu'en matière de violence, il souffrirait immanquablement de se voir reprocher celle qui, originellement, est la sienne

    Carlos Alberto Mahiques, La Responsabilité des personnes morales en droit international pénal , thèse soutenue en 2011 à Poitiers  

    Cette thèse traite tout particulièrement du droit international pénal et essaye d'apporter sa contribution à la détermination d'une personne morale de droit public responsable, en réfléchissant sur l'intérêt juridique protégé dans les crimes commis par l'État lui-même. . .

    Cécile Michaud, La peine et l'intérêt général, thèse soutenue en 2011 à Poitiers  

    La peine s'entendant de la répression, au nom de l'intérêt général, d'une atteinte commise contre la société, les deux notions entretiennent un lien étroit et évident : la peine, selon cette définition, doit exprimer l'intérêt général. Ainsi, l'intérêt général, notion fonctionnelle et légitimante au contenu variable, trouvera à s'identifier à travers l'analyse de la peine. La peine pourra en effet traduire l'intérêt général par sa teneur et son régime. La peine, conforme à l'intérêt général, devra manifester un juste équilibre entre intérêts du délinquant, de la victime, et de la société. Par ailleurs, la peine devra se conformer à certains principes et droits fondamentaux procédant de l'intérêt général, tels la légalité, la non-rétroactivité, la nécessité ou la proportionnalité des peines. L'intérêt général commande en outre que la peine soit conforme aux droits de l'homme. La mise en oeuvre de ce paradigme est réalisée de manière idéalisée par le ministère public, à travers son pouvoir de réquisition notamment, et façonnée concrètement par le juge, chargé de prononcer la peine et d'adapter son exécution. Mais déjà à ce niveau, la présomption selon laquelle la peine exprime l'intérêt général eut être mise en doute. Un degré supplémentaire est atteint lorsque la peine, par certains aspects, trahit l'intérêt général. En effet, les forces de la notion se révèlent être, dans les rapports qu'elle entretient avec la peine, des faiblesses. De nouveaux acteurs se sont emparés de la formulation de l'intérêt général - les victimes ou l'administration pénitentiaire - et les acteurs traditionnels ont vu, sous certains aspects, leur rôle réduit ou modifié. Ceci contribue à renvoyer une vision erronée de l'intérêt général, en ce qu'elle est souvent partiale. Les mouvements contemporains de la peine et du droit pénal conduisent également à instrumentaliser la peine, l'empêchant ainsi de refléter correctement l'intérêt général. Parallèlement, l'exécution concrète de la peine conduit à des méconnaissances graves de la notion. Ces phénomènes peuvent alors conduire la peine à trahir l'intérêt général

    Habis Al Fawara, Les droits de la défense en procédure pénale , thèse soutenue en 2009 à Poitiers  

    L'étude des droits de la défense en procédure pénale demeure une question d'actualité. Ils sont une forme essentielle de la procédure pénale en ce qu'elle se révèle la matière par excellence dans laquelle le législateur essaie de concilier des valeurs opposées qui sont, d'une part, l'éfficacité de la répression destinée à protéger la société et d'autre part, la préservation de la liberté et les droits de la défense. À la constante recherche de cet équilibre, le législateur français a fait preuve, sous l'impulsion du droit européen, de la jurisprudence et de la doctrine, d'un dynamisme certain en la matière. Face à cela, le législateur jordanien n'a pas su dépasser son héritage juridique : le Code d'instruction criminelle français de 1808. C'est donc à la lumière du droit français que cette étude vise à tirer les enseignements nécessaires à l'évolution de la procédure pénale jordanienne en matière des droits de la défense. En choisissant une démarche consistant à procéder à des rapprochements, à faire apparaître des similitudes et des oppositions, il s'agit de mieux comprendre l'état actuel des droits de la défense en droit jordanien et les changements qu'il conviendrait d'opérer dans un souci d'une meilleure administration de la justice pénale jordanienne.

    Jérôme Bossan, L'intérêt général dans le procès pénal, thèse soutenue en 2007 à Poitiers  

    Le procès pénal est traditionnellement perçu en France comme opposant un individu, défendant ses intérêts privés et la société, recherchant l'intérêt général. Cet antagonisme doit être réévalué. L'intérêt général peut être perçu comme justifiant la répression des infractions ou la recherche de la vérité. Il implique aussi une certaine efficacité de l'institution et le respect de garanties procédurales nécessaires à une bonne justice. La confrontation de tous ces enjeux s'effectue dans une mise en balance qui conduit à la détermination de la notion. Cette recherche d'équilibre n'est pas figée. Elle évolue selon le procès pénal et au cours de celui-ci. Cette grille de lecture se trouve concrétisée par les interprétations qui en sont faites par les acteurs du procès pénal. Cependant, en déterminant un sens à donner à l'intérêt général, ces appréciations figent la notion. Profitant de la force de conviction dont jouit l'intérêt général, les protagonistes, publics ou privés, peuvent ainsi asseoir leurs arguments ou leur positions dans le procès. Il convient donc de relativiser cette tendance à l'invocation de l'intérêt, qu'elle survienne aux fins de justifier le renforcement de certains pouvoir par rapport aux autres acteurs ou bien en fondant des actes judiciaires. La recherche de celle-ci opère toujours dans le procès pénal de deux manières. Il est en amont une ligne directrice orientant le procès pénal et en aval un mode de justification.

    Ibrahima Niass Dia, Réflexions sur l'applicabilité aux personnes morales des causes d'exonération de responsabilité pénale, thèse soutenue en 2006 à Poitiers  

    L'instauration de la responsabilité pénale des personnes morales par le législateur en 1994 a été considérée comme l'une des innovations principales du nouveau Code pénal. Cependant, cette instauration a laissé tout un pan de questions entières, dont celle de l'applicabilité à leur égard des causes d'exonération de responsabilité pénale. Il apparaît ainsi que les causes objectives procédant d'une injonction, à savoir l'ordre ou la permission de la loi et du règlement et le commandement de l'autorité légitime et celle procédant de la nécessité, c'est-à-dire la légitime défense des personnes et des biens et l'état de nécessité proprement dit, sont parfaitement applicables aux personnes. A cela, il faut ajouter les causes subjectives procédant de l'absence de juste détermination, à savoir l'erreur et la contrainte, qui sont elles aussi, tout à fait, transposables aux êtres moraux. Toutefois, les causes subjectives procédant d'un déficit de discernement, c'est-à-dire les troubles psychiques ou neuropsychiques et la minorité pénale, semblent poser plus de difficultés. En effet, ces dernières ne sont pas applicables aux personnes morales en raison d'obstacles anthropomorphiques ou en raison d'obstacles juridiques.

    Christelle Boisnard-Gaudicheau, L'application du droit pénal en milieu scolaire, thèse soutenue en 2005 à Poitiers  

    L'ambition de la recherche est de poser la question de l'application du droit pénal dans un des secteurs-clefs de la société : le milieu scolaire. Partant d'un état des lieux de la délinquance qui y est commise, elle tente d'expliquer et de décrire deux situations chronologiques : la première relève d'une relative ineffectivité du droit pénal dans ce milieu, en raison de certaines difficultés qui sont opposées à son application, notamment en matière de qualification et de poursuite des faits. La seconde est marquée à l'inverse par un redéploiement récent du droit pénal en milieu scolaire, d'une part , par activation du droit existant et d'autre part, par adaptation de celui-ci aux spécificités de la délinquance scolaire. La mesure des conséquences de ce changement peut laisser espérer que la thèse puisse avoir valeur d'évaluation, quant à la définition pour les années à venir d'une politique de prévention et de traitement de la délinquance en milieu scolaire

    Pierre-André Bon, La causalité en droit pénal, thèse soutenue en 2005 à Poitiers  

    Précisant les conditions dans lesquelles un acte doit faire l'objet d'un reproche social, le droit pénal appelle une analyse de la causalité humaine. Étant attaché au principe de responsabilité du fait personnel, tout jugement pénal apparaît en effet indissociable d'un questionnement de nature causal, tant l'identification d'un lien matériel entre l'activité de l'agent et l'infraction constatée semble un préalable indispensable en la matière. Si la causalité est ainsi une composante de la responsabilité pénale, il s'agit néanmoins d'une composante à relativiser en ce qu'elle ne renvoie pas forcément à un rattachement causal certain. L'indifférence marquée, tant par le législateur que par le juge, à l'égard de la production d'un résultat effectif, invite en effet à appréhender la causalité sous une forme parfois virtuelle, témoignant ainsi du polymorphisme de la notion en droit pénal. Derrière une étude systématique et technique de la causalité, c'est donc toute la richesse d'un raisonnement qui se dévoile, une manière de penser l'acte infractionnel. Bien que soumis au principe de légalité, en ce qu'il participe à l'identification des comportements illicites, le raisonnement causal n'est pas pour autant une construction figée. Devant répondre aux exigences du social, et donc à la satisfaction d'intérêts contradictoires, le jugement de responsabilité impose en effet une modulation de la donnée causale. Celle-ci voit donc varier son importance par rapport aux autres composantes de la responsabilité, mais également sa définition même, illustrant en définitive tout le pragmatisme du raisonnement juridique.

    Marie-Géraldine Coupey, La défense du mineur devant la justice pénale, thèse soutenue en 2004 à Poitiers  

    L'étude de la défense du mineur devant la justice pénale conduit à un double constat. La défense serait à la fois le droit de se défendre et le droit d'être défendu en justice. L'existence du droit de se défendre apparaît au premier abord en contradiction avec l'incapacité juridique du mineur. Pourtant un certain nombre de droits, permettant à l'enfant d'exercer lui-même sa défense en justice, lui sont reconnus. A l'instar du droit des majeurs, ces droits ne sont pas, pour la plupart, énoncés dans l'ordonnance de 1945 relative à l'enfance délinquante, mais sont plutôt définis dans le Code de procédure pénale. Parallèlement, le mineur bénéficie d'un large droit d'être défendu en justice. De nombreux intervenants participent à sa défense. Au sens processuel du terme, on reconnaît cette mission à l'avocat de l'enfant ; dans un sens plus général de l'accompagnement, de soutien et de recherche de l'intérêt de l'enfant, les acteurs sont divers. La question essentielle est alors celle de la compatabilité entre la capacité du mineur à se défendre en justice et la protection qui lui est accordée en la matière.

    Boris Labbé, Les infractions commises au sein ou à l'encontre des services publics de transports terrestres, thèse soutenue en 2003 à Tours  

    L'étude des infractions commises au sein ou à l'encontre des services publics de transports terrestres se doit de mettre en lumière l'acuité de ces infractions, avant de souligner la nécessaire amélioration de leur traitement. L'acuité résulte de la situation aussi bien des infractions recensées que de celles qui sont perçues par les usagers et qui alimentent leur sentiment d'insécurité. Elle résulte également du droit applicable à ces infractions, qu'il s'agisse de leur définition ou de la procédure qui leur est applicable. La nécessité d'améliorer le traitement des infractions commises au sein ou à l'encontre des services publics de transports terrestres concerne d'abord les incriminations qui doivent prendre en compte la situation particulière de vulnérabilité existant dans ces services publics. Une refonte de la loi du 15 juillet 1845 est certainement nécessaire afin d'améliorer les moyens de lutte contre les infractions, grâce à un renforcement de l'action répressive comme préventive.

    Christèle Duparcq, Le rôle de l'imprévisibilité dans la détermination de l'irresponsabilité pénale, thèse soutenue en 2002 à Tours  

    L'imprévisibilité est une condition posée par la jurisprudence à l'exonération de responsabilité pénale. Son examen par le juge s'exerce aussi bien dans le cadre de la contrainte et de l'état de nécessité que dans le cadre des autres causes d'exonération envisagées par le code pénal. Cependant, malgré cette consécration jurisprudentielle, le législateur n'a pas introduit l'imprévisibilité, lors de la récente réforme du code pénal, parmi les conditions des causes d'exonération de responsabilité pénale. Il l'a ignorée, créant une incertitude quant à son devenir et nourrissant les critiques doctrinales déjà nombreuses quant à son application en droit pénal. Mais ce mutisme du code pénal, comme l'opposition doctrinale, ne doivent en rien masquer les risques qui seraient liés à l'abandon de l'imprévisibilité et ne doivent pas empêcher son maintien en tant que critère limitatif à l'exonération de responsabilité pénale.

    Céline Coquin, Le concept de proportionnalité en droit pénal, thèse soutenue en 2001 à Poitiers  

    D'origine philosophique, la proportionnalité est un concept essentiel en droit pénal. Il intéresse tant le droit pénal général, principalement les faits justificatifs et les sanctions, que la procédure pénale, le droit pénal spécial ou la politique criminelle.

    Laurent Desessard, L'extradition des nationaux, thèse soutenue en 1999 à Poitiers  

    On oppose habituellement les etats romano-germaniques aux etats anglo-saxons quant a la possibilite d'extrader les nationaux. Les premiers refusent de livrer leurs ressortissants a l'etat qui les convoite pour les juger ou leur faire executer une peine, tandis que les seconds ne sont pas, par principe, opposes a une telle remise. Ces deux solutions se fondent sur des approches diametralement opposees et profondement ancrees des concepts de souverainete et de nationalite. Aujourd'hui, la judiciarisation de l'espace europeen nous amene a reconsiderer ces deux solutions traditionnelles. Le developpement de l'entraide repressive, la sauvegarde des droits individuels en europe, l'emergence d'un citoyen europeen sont en effet autant d'elements justifiant l'abandon de la non-extradition des nationaux. L'unification des positions demeure toutefois largement tributaire de la volonte politique des etats. Le contoumement de l'extradition et de ses conditions en ce qui concerne les crimes contre l'humanite nous montre que cela n'est pas impossible. En outre, les textes permettant une telle evolution existent. Il suffit de les concretiser.

    Laurence Leturmy, La recherche de la vérité et le droit pénal, thèse soutenue en 1995 à Poitiers  

    L'etude des rapports entre le droit penal et la recherche de la verite conduit a un double constat. La demonstration de la verite apparait d'abord comme une orientation majeure de la procedure penale. L'organisation inquisitoriale du proces et la diversite des moyens humains et proceduraux sont autant de reflets de cette preoccupation constante de la procedure, meme si cette quete, enserree par de nombreuses conditions, ne peut s'autoriser aucun absolutisme. Mais parallelement, le droit penal recele multiples indices d'une renonciation a la recherche de la verite. La justice penale, en faisant prevaloir d'autres priorites telles l'equite ou la celerite du proces, s'eloigne de son objectif premier pour laisser place tantot a une verite transfiguree, tantot a une verite defiguree. La question essentielle est alors celle de la place, au sein de la hierarchie des normes, du devoir de recherche de la verite. La nature juridique de ce devoir ne pourrait-elle pas etre celle de principe general du droit ?

  • Audrey Uzureau, La protection des personnes par le Livre II du Code pénal, thèse soutenue en 2019 à Poitiers sous la direction de Laurent Desessard, membres du jury : Valérie Malabat (Rapp.), Caroline Duparc (Rapp.)  

    Le respect de la personne et l'assurance de son développement revêtant une importance particulière pour toute société, la protection pénale des personnes apparaît comme un objectif fondamental. En droit pénal français, bien que les dispositions en lien avec cet objectif soient nombreuses et éparses, le Livre II du Code pénal en constitue l'instrument privilégié, en ce qu'il contient les crimes et délits les plus graves contre les valeurs juridiques les plus essentielles liées aux personnes. L'exemple et le symbole qu'il porte sont donc grands et, à ce titre, la qualité et la complétude des incriminations qu'il contient sont des préoccupations centrales. C'est pourquoi les défauts que le Livre II du Code pénal présente doivent être dénoncés, que ceux-ci aient été présents dès son entrée en vigueur, ou qu'ils soient apparus par la suite, du fait des nombreuses et parfois controversées modifications législatives qui lui ont été apportées au fil des ans.

    Alicénia Da Conceição Filomena Pensar Abudo, La coopération dans la prévention et la recherche des infractions entre le Mozambique et les autres États de la Communauté pour le développement de l'Afrique australe, thèse soutenue en 2018 à Poitiers sous la direction de Bernadette Aubert, membres du jury : Olivier Cahn (Rapp.), Francette Fines (Rapp.)  

    L'étude de la coopération pour la prévention et la recherche des infractions entre le Mozambique et les autres États de la Communauté pour le développement de l'Afrique australe (SADC) s'impose en raison de plusieurs facteurs induits par l'évolution de la société et qui facilitent les activités criminelles dans cette région du monde : le processus d'intégration en cours en Afrique australe, la suppression des visas entre certains États de la région qui conduit à une augmentation de la mobilité des personnes d'un pays à l'autre, le développement des technologies d'information et de communication. Ces principaux facteurs constituent des défis pour la sécurité publique dans la région de l'Afrique australe et exigent des États la reconnaissance et la réaffirmation de la nécessité de coopérer, y compris la mise en place d'actions concertées pour lutter plus efficacement contre des formes de criminalité traditionnelles qui évoluent ou des formes de criminalités plus nouvelles. Parmi ces deux catégories, on remarque la présence de la criminalité organisée, le trafic de stupéfiants, la cybercriminalité sans oublier les trafics de véhicules ou d'êtres humains.L'objet de la recherche concerne l'existence et l'efficacité de la coopération pour prévenir et lutter contre ces formes de criminalité, qu'elles soient transnationales ou ayant un lien d'extraterritorialité. Pour ce faire, un état des lieux des textes applicables est utile ; il permet une compréhension éclairée du dispositif. Or ces textes sont nombreux et variés au motif de leur origine bilatérale, régionale ou internationale. Leurs liens sont également complexes en raison des différentes criminalités qui existent dans cette région. Enfin, leur mise en œuvre est rendue difficile. Elle l'est d'une part au regard de l'histoire de la région de l'Afrique australe qui a connu, à partir des déclarations d'indépendance, une période pendant laquelle des coopérations policières régionales existaient sans support légal. L'intégration de la SARPCCO dans la SADC a permis de mettre un terme à cette pratique. Elle l'est d'autre part à cause des souverainetés qui, encore relativement prégnantes, sont des obstacles à la coopération. Notre recherche a donc nécessité de faire le point sur les antécédents historiques de la coopération policière dans la région de la SADC en particulier et dans les relations avec d'autres États ou régions du monde, sur le développement des mécanismes juridiques et institutionnels de coopération, sur l'institution et la consolidation de la coopération policière dans les structures de la SADC, enfin sur le comité des chefs de police et ses liens avec Interpol. Ces éléments ont permis d'apprécier les principaux progrès et les limites de cette coopération.

    Arnaud Devaux, La catégorisation en droit de l'exécution des peines. Exemple pris des procédures particulières fondées sur la dangerosité des condamnés, thèse soutenue en 2016 à Poitiers sous la direction de Laurence Leturmy, membres du jury : Évelyne Bonis-Garçon (Rapp.), Anne Ponseille (Rapp.)  

    Le droit de l'exécution des peines est un droit récent. Ce droit vise à encadrer l'exécution de la sanction prononcée par les juridictions de jugement en raison de l'infraction commise par le condamné. Ces règles permettent de concrétiser les fonctions de la peine qui sont de sanctionner et d'amender le condamné. Pour que ce droit soit efficace, il faut qu'il permette d'individualiser la peine, c'est-à-dire d'adapter l'exécution de la peine à l'évolution du condamné.La redécouverte du concept de dangerosité a amené le législateur à créer des mesures de sûreté. Ces mesures ne sont applicables qu'à un nombre restreint de condamnés. La systématisation des condamnés concernés par de nouvelles mesures de droit de l'exécution des peines, ainsi que des conditions procédurales supplémentaires, amène au constat que l'individualisation de la peine se fait par la catégorisation des condamnés. Le législateur choisit d'adapter les procédures du droit de l'exécution des peines aux catégories de condamnés qu'il estime être dangereux.Cette nouvelle approche de l'exécution de la peine interroge tant sur ses fondements théoriques que sur son efficacité pratique.

  • Julie Leonhard, Etude sur la pornographie pénalement prohibée, thèse soutenue en 2011 à Nancy 2 sous la direction de Bruno Py, membres du jury : Diane Roman (Rapp.), Emmanuel Pierrat    

    Toute image de la sexualité n'est pas susceptible de constituer une infraction pénale. Elle ne revêt un caractère pénal que si elle est pornographique et que, soit elle représente un mineur, soit elle est susceptible d'être vue ou perçue par un mineur. La notion de pornographie doit être entendue restrictivement : elle implique nécessairement la représentation d'un acte sexuel qui inclue directement un organe sexuel, c'est-à-dire un pénis, un vagin, ou un anus. Toute autre représentation échappe à la répression, quelle que soit son utilisation. Les comportements prohibés pourront être justifiés par la liberté d'expression (érigée en fait justificatif), sans que l'image (la représentation ou le message) ne perde son caractère pornographique. Ne sera pas pénalement responsable la personne qui accomplira un des actes prohibés s'il existe un caractère artistique ou scientifique ou une information légitime du public.

  • Hajer Rouidi, Les listes d'infractions : étude en droit pénal français italien et international, thèse soutenue en 2014 à Poitiers sous la direction de Michel Massé et Alessandro Bernardi, membres du jury : Jacques-Henri Robert (Rapp.), Xavier Pin (Rapp.)  

    La thèse analyse le recours, en droit pénal, à la technique énumérative, particulièrement aux listes d'infractions. Cette figure légistique, jadis utilisée dans les conventions bilatérales d'extradition, est aujourd'hui fortement répandue pour délimiter le champ d'application de règles exceptionnelles. Le droit pénal international, le droit pénal français et le droit pénal italien sont simultanément interrogés sur leurs recours à la technique énumérative. L'intérêt de ce rapprochement est de fournir un corpus d'étude riche et varié mettant en jeu différents systèmes et ordres juridiques. La liste n'est pas considérée sous le seul aspect légistique ; sa fonction politique est également analysée. Opérant une sélection d'infractions soumises à un régime différencié, elle est au service d'une répression aggravée ou innovante.L'utilisation de cette technique législative est évaluée à l'aune des résultats escomptés d'une part et avérés d'autre part. On découvre que l'extension, qui est naturelle à toute énumération, appelle une appréciation tantôt critique, tantôt positive. On regrette la dénaturation des listes d'infractions par des rédacteurs qui en détournent la vocation première. L'évaluation se fonde sur les grands principes du droit pénal, à savoir les principes de légalité et de proportionnalité, dont le respect effectif constitue in fine le remède proposé à la dénaturation des listes d'infractions.

    Sophie Sontag Koenig, Les droits de la défense face aux technologies de l'information et de la communication, thèse soutenue en 2013 à Poitiers sous la direction de Jean-Paul Jean, membres du jury : Soraya Amrani-Mekki (Rapp.), Francis Kessler (Rapp.)  

    Les droits de la défense émanent d'une époque où les justiciables subissaient le procès et les atteintes pouvant en résulter pour leurs droits et leurs libertés. Protéiforme, héritier des garanties issues de la notion de procès équitable telle que définie par la Cour européenne des droits de l'homme, ce concept prend une coloration spécifique dans le procès pénal. Il est incarné, en soi, par l'avocat pénaliste qui, en symbiose avec lui, doit s'adapter aux mutations dont il a parfois fait l'objet. Instruite d'expériences menées à l'étranger sur l'introduction des Technologies de l'Information et de la Communication dans le domaine de la justice, la France, elle aussi, a décidé de moderniser ses procédures judiciaires en y recourant dans la sphère pénale. Révolution copernicienne, porteuse d'espoirs au plan managérial et de l'administration de la justice, les technologies modernes suscitent de facto craintes et résistances en raison de leur relative complexité et de leur caractère novateur. Ainsi, à des difficultés techniques qui limitent les retombées positives des réformes, s'ajoutent des aspects symboliques concernant le déroulement du rituel judiciaire, instaurant une dialectique nouvelle entre intervenants de la "chaîne pénale" et modifiant les rapports entre professionnels du droit ainsi qu'entre ceux qui unissent justice et justiciables. Il s'ensuit une mutation des cadres du procès et, corrélativement, une reformulation des schémas de pensée au regard des droits de la défense et de l'exercice de la défense pénale.