Monica Cardillo

Maître de conférences
Histoire du droit et des institutions.
Faculté de Droit et des Sciences Economiques

Observatoire des Mutations Institutionnelles et Juridiques

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • Vice-doyen en charge de la Formation et de la Pédagogie
  • Directrice des Etudes RP Droit
  • THESE

    L’eau et le droit en Afrique aux XIXe et XXe siècles : l'expérience de la colonisation française, soutenue en 2018 à Montpellier sous la direction de Carine Jallamion, membres du jury : Louis-Augustin Barrière (Rapp.), Samba Traoré (Rapp.), Bernard Durand, Frantz Mynard et Éric Gasparini 

  • Monica Cardillo, Luisa Antoniolli, Fulvio Cortese, Louis de Carbonnières, Frantz Mynard, Cinzia Piciocchi (dir.), Numérique & Environnement, Università di Trento Facoltà di Giurisprudenza, 2024, 411 p.   

  • Monica Cardillo, « Etat civil et identité dans le contexte colonial français (XIXe-XXe siècles) : quelques réflexions générales sur le rôle du droit », in LEH éditions (dir.), Identité et état civil : évolutions contemporaines, 2024, pp. 35-53 

    Monica Cardillo, Frantz Mynard, « Les origines coloniales de la loi sur l’eau de 1964 », Fiscalité contre nature. Exemples de droit colonial et analogies contemporainesSous la direction de Eric De Mari, Dominique Taurisson-Mouret, EdiSens, 2020, pp. 246 

  • Monica Cardillo, Mathieu Brugidou, Denis Coeur, Arthur Jobert, Antoine Martin [et alii], « Conclusions du séminaire Eau et Droits – Aspects sociologiques, juridiques, démographiques et historiques des questions de l’eau », LHB Hydroscience Journal, 2022, n°1, pp. 1-5   

    Monica Cardillo, Frantz Mynard, François Le Penuizic, « Dante sept-cents : les célébrations de Dante Alighieri en France : Le forme dell’acqua dans la Divine Comédie », Revue Politique et Parlementaire, 2021 

    Monica Cardillo, Helen Bridle, Anton Vrieling, Yoseph Araya, Leonith Hinojosa, « Preparing for an interdisciplinary future: A perspective from early-career researchers », Futures, 2013 

  • Monica Cardillo, « Les défis ultramarins de l’eau douce au prisme des sciences sociales », le 22 mars 2024  

    Colloque organisé par l’Office de l’Eau de Martinique avec le concours des Universités Lyon 2 et Lyon 3 Jean Moulin, de l’ODE, du CNRS, de LC2S, EVS et CEBA

    Monica Cardillo, Dominique Taurisson-Mouret, « « Droit, anthropologie et développement en Afrique : un enchevêtrement sans magie » », Ateliers de droit colonial, LIMOGES, le 04 avril 2023 

    Monica Cardillo, « Valuing Ancient Water Cultures. An Inspiring Source of Innovations for Sustainable Groundwater Management », le 06 décembre 2022  

    Session of The UN-Water Summit on Groundwater

    Monica Cardillo, « Diritto e conflitti nel Sahel : prospettive dalla ricerca sul terreno », le 24 février 2022  

    Seminari di Diritto dei paesi africani, Universita di Trento

    Monica Cardillo, « Ateliers de droit colonial », le 29 novembre 2021  

    Ateliers organisés au sein de l’OMIJ, Université de Limoges, sous la direction scientifique de Monica Cardillo, Maître de conférences en histoire du droit.

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Alice Brites Osorio de Oliveira, Repenser la justice transitionnelle à partir du cas colombien : le vivant comme victime des conflits armés, thèse soutenue en 2024 à Limoges sous la direction de Jacques Péricard et Olivier Barrière, membres du jury : Agnès Michelot (Rapp.), Gabriel Ignacio Gomez Sanchez (Rapp.), Xavier Perrot et Sacha Gironde    

    L’accord de paix entre la guérilla des FARC-EP et le gouvernement colombien signé en 2016 ouvre une possibilité pour la transition d’un conflit armé qui a duré plus d’un demi-siècle vers la paix. Dans ce cas, cet accord établit la création d’un Système intégral pour la paix composé par des organes et mécanismes qui la construction de la vérité, la réparation et la réconciliation et qui favorise la participation des victimes dans tous les processus. En 2019, la composante juridique de ce Système intégral, nommé Juridiction spéciale pour la paix (JEP) a accordé un statut de victime de guerre aux territoires des peuples ethniques. Cette décision se base sur leurs cosmologies et sur les perspectives des systèmes normatifs endogènes, où le vivant non-humain a une place comme sujet. Notre travail de recherches propose d’analyser, à partir de l’étude du cas, la coordination entre différentes échelles de justice (global/local) et l’importance d’étendre le statut de victime des conflits armés aux non-humains. Cette question évoque la nécessité de dépasser des formes « classiques » de penser le règlement des conflits armés, qui souvent imposent des solutions basées sur l’imposition d’une notion de paix qui se traduit par l’établissement de modèles de développement et de « modernisation » des sociétés et d’une notion de réparation qui consiste notamment à la réparation matérielle ou monétaire des victimes. Le modèle transitionnel proposé par la Juridiction spéciale pour la paix touche d’autres langages et manières de faire monde et consiste à repenser les notions de justice, de réparation et de réconciliation à partir d’une perspective pluriverselle (à partir de différentes ontologies), reconnaissant l’importance des droits endogènes pour une résolution des conflits et une réconciliation plus profondes, comprenant non seulement la réparation des liens entre les humains mais aussi entre l’humain et le non humain, du vivant come un ensemble inséparable et interdépendant. S’appuyant sur une démarche anthropo-juridique combinant l’examen des textes législatifs et règlementaires et un séjour de recherches sur le terrain, cette thèse a permis de réaliser une étude critique de l’actuel modèle de justice transitionnelle en Colombie. Les analyses anthropologiques font la preuve des premiers pas vers une manière de concevoir le droit comme vecteur pour repenser le règlement des conflits à partir du concept de coviabilité socio-écologique, vers une notion de paix et de réconciliation qui a comme base la réparation du tissu éco-social.

    Guy Farel Dhembet, La succession patrimoniale au Gabon entre coutume et droit moderne., thèse soutenue en 2023 à Limoges sous la direction de Jacques Péricard et Bernardin Minko Mve, membres du jury : Yamar Samb (Rapp.), Laëtitia Marie Guerlain (Rapp.)    

    La succession patrimoniale au Gabon respecte une certaine juridicité, un ensemble de normes coutumières et légales dès son rattachement judiciaire au territoire de Saint-Louis (Sénégal) en 1854. L’autonomisation de la coutume par rapport aux lois impériales dans le décret du 10 novembre 1903, acte la configuration polyjurale de la justice gabonaise et le pluralisme juridique qu’elle occasionne. La conciliation de la coutume et la loi en droit patrimonial de la famille est concrétisée dans la loi n°19/89 du 30 décembre 1989 portant création de la seconde partie du code civil gabonais, mais des pierres d’achoppement induisent la suppression de certaines coutumes dans la loi n°002/2015 du 25 juin 2015.En nous intéressant aux conflits successoraux dans le famille gabonaise, nous mettons en exergue les tiers discours, garants et pratiques que mobilisent leurs arbitrages. La question de la légitimité de la norme applicable entre la coutume et la loi est déterminante pour la justesse du jugement. Elle réinterroge l’importance pour l’arbitre d’être instruit aux lois et coutumes pour l’exercice d’un Droit flexible, ouvert sur l’ensemble de la juridicité. Le multijuridisme et l’autonomie du justiciable par rapport aux traditions juridiques constitutives de la pluralité juridique en droit patrimonial de la famille gabonaise l’impose d’ailleurs, en ce sens qu’il s’agit comme en 1903 de juger le justiciable conformément à la tradition juridique à laquelle il s’identifie et non à celle qu’on l’impose. À la diversité des problématiques successorales contemporaines, des solutions multiples et légitimes sonnent comme une évidence pour le triomphe de la justice et la pérennisation des liens familiaux dans une matière aussi sensible que contentieuse qu’est le droit patrimoniale de la famille.

    Fabrice Ouedraogo, Pluralisme juridique et gestion des ressources naturelles : approche anthropo-juridique de la Grande Muraille Verte au Burkina Faso, thèse soutenue en 2023 à Limoges sous la direction de Olivier Barrière et Roger Zerbo, membres du jury : Agnès Michelot (Rapp.), Xavier Perrot (Rapp.), Jacques Péricard, Jessica Makowiak et Alexandre Zabalza    

    Cette recherche traite de la contribution de l’Initiative Panafricaine de la Grande Muraille Verte pour le Sahel et le Sahara à l’évolution normative dans son tracé géographique au Burkina Faso. L’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte pour le Sahel et le Sahara en tant qu’organisation intergouvernementale se positionne comme acteur institutionnel de la lutte contre les changements climatiques et la désertification. Cependant, la multiculturalité des pays membres interroge sur le modèle juridique apte à répondre à l’urgence écologique. A cela s’ajoutent la preuve de la légitimité et de la légalité de l’institution qui pourrait justifier une approche systémique du droit de préservation de la biosphère au Burkina Faso. Il est capital que soit posée la question de l’existence d’ordre juridique non-étatique et son interaction avec le droit positif. S’appuyant sur une démarche anthropo-juridique combinant l’exégèse par l’examen des textes législatifs et règlementaires, l’ethnographie juridique de la Grande Muraille Verte (GMV) et des systèmes de régulation chez les Moose, cette thèse a permis de réaliser une ethnologie juridique du droit endogène du vivant au Burkina Faso dans le tracé de la GMV. Les analyses anthropologiques font la preuve de l’existence de système de régulations juridiques endogènes chez les Moose. Cette régulation s’étend depuis l’ère précoloniale à l’époque de la cogestion coloniale pour enfin échoir sur l’ère postcoloniale par un pluralisme normatif tacite. La prise en compte de cet ordre juridique non-étatique est un facteur de renforcement du système de résilience des populations locales face aux changements climatiques. Pour les gestionnaires de la GMV, il se présente une solution à trois facettes pour le Sahel et le Sahara : elle consistera à l’émergence d’un droit des pratiques, d’une reconnaissance des traditions juridiques locales et d’une réhabilitation des ayants droits coutumiers