Catherine Teitgen-Colly

Professeur émérite
Droit public.
École de Droit de la Sorbonne

Institut des Sciences Juridique et Philosophique de la Sorbonne
  • Catherine Teitgen-Colly, Gilles Manceron, Pierre Mansat (dir.), Les disparus de la guerre d'Algérie suivi de La bataille des archives 2018-2021 : [Journée d'étude du 20 septembre 2019], l'Harmattan et l'Harmattan, 2021, Collection Logiques juridiques, 254 p. 

    Catherine Teitgen-Colly, Olivier Renaudie (dir.), "Confiance et droit public", L'Harmattan, 2019, Logiques juridiques, 288 p. 

    Catherine Teitgen-Colly, Le droit d'asile, Cairn et Presses universitaires de France, 2019, Que sais-je ? ( Droit ), 126 p. 

    Catherine Teitgen-Colly (dir.), Pouvoir et devoir d’instruction du juge administratif: actes du colloque, Mare & Martin, 2017, Collection de l'Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne, 215 p. 

    Catherine Teitgen-Colly (dir.), L'accès au juge: l’intérêt à agir, LGDJ, 2016, Grands colloques, 197 p. 

    Catherine Teitgen-Colly, Maryse Deguergue, Gérard Marcou (dir.), Les sanctions administratives dans les secteurs techniques: rapport final, Mission de recherche Droit & Justice, 2016, 299 p. 

    Catherine Teitgen-Colly (dir.), Les figures du juge administratif: actes du colloque organisé le 28 juin 2013, LGDJ-Lextenso éditions, 2015, Collection Grands colloques, 165 p. 

    Catherine Teitgen-Colly (dir.), La Convention européenne des droits de l'homme, 60 ans et après ?, LGDJ-Lextenso éd., 2013, Systèmes ( Droit ), 212 p.  

    Fruit d'un colloque organisé à l'occasion du soixantième anniversaire de la Convention européenne des droits de l'homme, le présent ouvrage s'attache à mettre en exergue l'extraordinaire dynamisme dont fait preuve le système conventionnel sous l'impulsion de la Cour européenne des droits de l'homme. Cette vitalité quasiment sans faille s'affirme tant par la promotion des droits conventionnels classiques, notamment au profit des détenus et des étrangers, que par l'extension de la protection à des droits que la Convention n'avait pas originellement pour mission de garantir comme la préservation nouvelle de l'environnement, ou les droits sociaux et économiques délibérément écartés dans le contexte originel de la guerre froide. Elle se mesure également dans le renforcement constant du système conventionnel par des réformes procédurales et institutionnelles qu'impose la garantie des droits. Elle se confirme enfin par l'adhésion en cours de l'Union européenne à la Convention qui en fait l'instrument premier de la protection européenne des droits de l'homme. Loin de simplement saisir l'occasion de ces 60 ans pour célébrer les avancées de la protection conventionnelle, les auteurs de ces pages, professeurs d'Université et praticiens des juridictions européennes, administratives et judiciaires, n'ignorent ni ses limites ni les défis nouveaux auxquels son succès l'expose, mais posent dans une perspective dynamique les questions de son avenir au prisme des réponses du présent.

    Catherine Teitgen-Colly (dir.), Perspectives contentieuses des réformes de la justice administrative, LGDJ, 2011, Systèmes ( Droit ), 195 p. 

    Catherine Teitgen-Colly, Denis Alland, Traité du droit de l'asile, Presses universitaires de France, 2002, Droit fondamental ( Traités ), 693 p. 

    Catherine Teitgen-Colly (dir.), Cinquantième anniversaire de la Convention européenne des droits de l'homme: actes du colloque, 26 et 27 octobre 2000, Némésis et Bruylant, 2002, Droit et justice, 322 p. 

    Catherine Teitgen-Colly, Textes du droit des étrangers, Presses universitaires de France, 1999, Que sais-je ?, 127 p.   

    Catherine Teitgen-Colly, Mireille Delmas-Marty, Punir sans juger: de la répression administrative au droit administratif pénal, Economica, 1992, 191 p.   

    Catherine Teitgen-Colly, La Protection des tiers face au permis de construire, Librairies techniques, 1982, 144 p.   

    Catherine Teitgen-Colly, La légalité de l'intérêt financier dans l'action administrative, Économica, 1981, Recherches Panthéon-Sorbonne ( Série Sciences juridiques ), 536 p.   

  • Catherine Teitgen-Colly, Maryse Deguergue, Thomas Perroud, Catherinre Teitgen Colly, « Dossier : L'avenir de la répression extra-pénale. Introduction », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, Sirey - Dalloz , 2019, n°01, p. 27   

    Catherine Teitgen-Colly, Thomas Perroud, Maryse Deguergue, « L'avenir de la répression extra-pénale », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, Sirey - Dalloz , 2019, n°2 

    Catherine Teitgen-Colly, « Un droit d’asile pour les lanceurs d’alerte », Centre de recherches et d'études sur les droits fondamentaux (CREDOF), 2016  

    Introduction Un colloque consacré aux lanceurs d’alerte ne peut ignorer la demande si pressante de protection internationale de ceux qui en sont devenus dans le monde les figures emblématiques : Edouard Snowden et Julian Assange. Les révélations de l’un comme de l’autre ont créé une véritable onde de choc internationale, certains évoquant même un « 11 septembre diplomatique » à propos du cablegate, c'est-à-dire la publication sur le site web Wikileaks de plus de 250 000 télégrammes de la dipl...

    Catherine Teitgen-Colly, Véronique Champeil-Desplats, « Entretien avec Jean-Marie Delarue », Centre de recherches et d'études sur les droits fondamentaux (CREDOF), 2013  

    Le Contrôleur général des lieux de privation des libertés (CGLPL) a pour mission de veiller au respect des droits fondamentaux des personnes privés de liberté. Comment concevez-vous cette mission ? Beaucoup se sont interrogés sur la signification de l’expression « droits fondamentaux ». Certains en ont proposé une conception restrictive : les droits fondamentaux ne désigneraient qu’un noyau dur. Cette étiquette de « fondamental » pourrait les desservir ! Il existerait, par conséquent, au sei...

    Catherine Teitgen-Colly, « Les collectivités territoriales face au risque contentieux », AJCT. Actualité juridique Collectivités territoriales, Dalloz , 2012, n°04, p. 161   

    Catherine Teitgen-Colly, « La France, terre d'accueil ? », Justice et cassation : Revue annuelle des avocats au Conseil d'État et à la Cour de cassation, Dalloz , 2006, n°02, p. 385   

    Catherine Teitgen-Colly, « Commentaire de la loi n° 98-349 du 11 mai 1998 relative à l'entrée et au séjour des étrangers en France et au droit d'asile », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 1998, n°11, p. 1001     

    Catherine Teitgen-Colly, « Actes de terrorisme et droit des étrangers », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 1997, n°01, p. 86   

    Catherine Teitgen-Colly, « Asile en France : une législation dissuasive », Hommes & migrations, Paris : Hommes & migrations et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1996, pp. 78-86    

    La France a d'autant mieux pu s'épanouir en tant que patrie des droits de l'homme, à travers une politique généreuse d'asile, qu'elle fut longtemps pays d'immigration. A contrario, aux périodes de crise économique ont correspondu des choix inverses de politiques migratoires qui se sont accompagnés d'une limitation du droit d'asile. Ce fut le cas au lendemain de la crise de 1929 comme cela l'est également aujourd'hui depuis que fut décidée, dans le contexte de la crise économique de 1974, la fermeture des frontières à l'immigration économique. Au fil des années, lois, mesures et interprétations restrictives des textes internationaux sont venues limiter l'accès du demandeur d'asile au territoire...

    Catherine Teitgen-Colly, « Le droit d'asile : la fin des illusions », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 1994, n°02, p. 97   

  • Catherine Teitgen-Colly, Julien Bétaille, Dalila Chouki, Coralie Courtaigne-Deslandes, Maryse Deguergue [et alii], Les sanctions administratives dans les secteurs techniques, 2017   

  • Catherine Teitgen-Colly, « Les collectivités territoriales et les étrangers », le 03 mai 2024  

    Colloque organisé par le Master Juriste Conseil des Collectivités territoriales, Université Paris Panthéon-Assas

    Catherine Teitgen-Colly, « Droits des migrants », le 08 novembre 2022  

    Séminaires organisés dans le cadre de la Chaire Migrations et sociétés, dirigée par François Héran, Professeur au Collège de France.

    Catherine Teitgen-Colly, « Le Conseil d’État et les juridictions d’exception de la fin de la guerre d’Algérie », le 19 octobre 2022  

    Table ronde organisée sous la responsabilité de M. Gilles Dumont, Professeur de droit public, Université Paris Cité, avec le soutien du Centre Maurice Hauriou

    Catherine Teitgen-Colly, « Cheminer avec Mireille Delmas-Marty », le 04 juillet 2022  

    Organisé par l'ISJPS, Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    Catherine Teitgen-Colly, « Les classifications en droit administratif », le 24 janvier 2020  

    Journée d’études associant les différentes structures de recherche en droit administratif de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne : l’ISJPS-CERAP, l’IRJS et le Département droit public de l’Ecole doctorale de droit de la Sorbonne.

    Catherine Teitgen-Colly, « Confiance et droit public », le 14 septembre 2018  

    Organisé par le Master II « Contentieux public » de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne

    Catherine Teitgen-Colly, « Droits de l’homme et collectivités territoriales : entre le global et le local », le 05 décembre 2017  

    Organisé sous la responsabilité scientifique de Catherine Le Bris, Chercheuse au CNRS

    Catherine Teitgen-Colly, « Le(s) rôle(s) des tiers dans la procédure administrative contentieuse », le 22 septembre 2017  

    Organisé par l’Institut de Droit Public et de Science Politique, (IDPSP), EA 4640

    Catherine Teitgen-Colly, « L’avenir de la répression administrative », le 15 juin 2017  

    Organisé par Maryse Deguergue

    Catherine Teitgen-Colly, « Hommage à René Cassin », le 20 janvier 2017 

    Catherine Teitgen-Colly, « L’Etat et le terrorisme », le 27 juin 2016  

    Organisé par l’Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (UMR 8103 – CERAP) en partenariat avec l’Institut de recherche juridique de la Sorbonne avec le soutien financier du Comité «Attentats-Recherche» du CNRS

    Catherine Teitgen-Colly, « Précision et droit de l'homme », le 05 février 2015  

    Organisé par l'Université Paris-Nanterre

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Benjamin Pouchoux, L'action collective des groupements privés en droit public français, thèse soutenue en 2020 à Paris 1, membres du jury : Virginie Donier (Rapp.), Florian Poulet (Rapp.), Thomas Perroud  

    Depuis la fin du XIXe siècle, l’action collective des associations et des syndicats connaît une extension continue en droit français et celle-ci s’est même accélérée depuis 2014 avec la mise en place de nouvelles actions collectives devant les juridictions administratives et judiciaires. Par là même, c’est la capacité d’intervention de ces groupements dans les rapports de droit public qui s’en trouve renforcée. De prime abord, une telle dynamique est surprenante. D’une part, elle heurte la tradition française de méfiance à l’égard des corps intermédiaires. D’autre part, elle semble aller à contre-courant d’un autre mouvement concomitant qui est la promotion d’un modèle individualiste de l’action en justice. Il faut donc étudier les textes et la jurisprudence encadrant l’action collective des groupements pour comprendre les ressorts d’une telle extension. En dépit des évolutions législatives et jurisprudentielles les plus récentes, il apparaît alors que la méfiance à l’égard des groupements n’a pas disparu et que cette dynamique demeure sous contrôle. Leur action collective n’est admise que comme un soutien, et non comme un substitut, aux actions personnelles et aux actions collectives publiques. L’action collective des groupements privés se présente même comme un levier à la disposition du législateur et des juges pour leur permettre de concilier des impératifs a priori contradictoires. La promotion de cette action leur permet d’assurer la protection d’intérêts diffus ou même personnels tout en canalisant le flux contentieux. L’étude des différentes actions collectives, et notamment des nouvelles actions collectives, tend toutefois à monter que la protection annoncée reste à parfaire.

    Mouna Mansour, L'Union européenne au miroir de la demande d'asile, thèse soutenue en 2018 à Paris 1, membres du jury : Serge Slama (Rapp.), François Julien-Laferrière (Rapp.), Ségolène Barbou Des Places  

    Définie comme droit national puis comme droit communautaire depuis l’adoption de la Convention de Dublin en 1990 par les États membres, la politique d’asile de l’Union européenne est devenue indissociable de sa politique migratoire. Le contexte des arrivées massives d’exilés dans l’Union européenne au cours des années 2010 a permis à l’UE de renforcer l’intégration de la demande d’asile dans une politique sécuritaire en la hiérarchisant, la catégorisant et en renforçant l’externalisation de son traitement. Cependant, en confirmant le mécanisme « Dublin » qui appelle à la solidarité des États membres dans la prise en charge des demandeurs d’asile, l’Union européenne, qui formait jusque-là un bloc unifié institutionnellement autour des valeurs des droits de l’Homme et de la démocratie, est désormais traversée par des conflits qui laissent ouverte la question de l’intégration et du rejet des demandeurs d’asile et qui révèlent une crise plus large.

    Vasiliki Ntinoka, Le partage du contentieux de la régulation économique des autorités indépendantes, thèse soutenue en 2018 à Paris 1, membres du jury : Thomas Perroud (Rapp.), Olivier Renaudie (Rapp.), Rhita Bousta  

    L’éclatement sans logique du contentieux des actes des autorités indépendantes de régulation économique ( AAI et API) entre le juge judiciaire et le Conseil d’État rend compte d’une instrumentalisation de l’exigence de bonne administration de la justice censée pourtant fonder un tel partage. L’absence d’unité procédurale comme d’unité jurisprudentielle traduit le caractère inopportun de cette répartition des compétences. L’objectif d’une bonne administration de la justice exige de prendre acte de la spécificité et de l’unité de la mission de régulation confiée par l’État à ces autorités pour unifier le contentieux de leurs actes au profit du Conseil d’État.

    Nicolas Ochoa, Le droit des données personnelles : une police administrative spéciale, thèse soutenue en 2014 à Paris 1, membres du jury : Jacques Chevallier (Rapp.), Patrice Chrétien (Rapp.), Étienne Picard  

    L’objet de ce travail est de démontrer que le droit des données personnelles ne se réduit pas au droit à la protection des données personnelles. En effet, il existe une thèse dominante au terme de laquelle le droit des données personnelles a pour objet exclusif la protection de la personne fichée et constitue, en tant que tel, un élément de la protection de la vie privée.Or, une telle lecture procède d’une isolation clinique de certaines dispositions essentielles au sein des instruments relatifs aux données personnelles. Le droit positif invalide cette thèse et révèle que ces normes poursuivent deux enjeux distincts. Le premier tient effectivement à la protection de la personne fichée et a à ce titre été isolé au sein d’un droit à la protection des données personnelles en droit de l’Union européenne. Le second tient dans l’usage sans entraves de l’informatique et implique la liberté de traiter des données personnelles. Au sein des instruments juridiques relatifs aux données personnelles, ces deux intérêts ne constituent pas deux objectifs de rang et d’intérêt égal juxtaposés l’un à côté de l’autre. Ils sont articulés et hiérarchisés. Le but premier de ces instruments est de garantir la liberté de traitement des données personnelles en tant qu’elle conditionne la liberté de l’usage de procédés informatiques. La protection des droits et libertés fondamentales des personnes fichées n’en constitue que la limite, étroitement subordonnée et circonscrite à ce but principal.De ce constat, il est possible de déduire que les instruments juridiques relatifs aux données personnelles constituent une même police administrative spéciale. Cette police a pour but de consacrer et d’aménager une liberté publique à ce jour innommée : la liberté de traitement des données personnelles. Elle a pour effet et non pour objet de protéger la personne fichée, non pas seulement parce que cette dernière serait titulaire d’un droit fondamental mais aussi et surtout au titre de la protection d’un ordre public spécial.

    Patrice arthur Koumou, La justice administrative camerounaise à l'aune du modèle français , thèse en cours depuis 2014 

    Elisabeth Suel, L'Etat de régulation des marchés financiers., thèse en cours depuis 2010 

    Mathieu Teoran, L'obligation pour l'administration d'assurer l'effectivité des normes juridiques, thèse soutenue en 2007 à Paris 11 

    Guillaume Vola, Le juge et le régulateur. Le contrôle juridictionnel de l'action de l'Administration dans les secteurs économiques et financiers., thèse en cours depuis 2005 

    Emmanuel Breen, Le rôle de l'administration dans les procédures répressives, thèse soutenue en 2000 à Paris 11  

    La répression pénale est aujourd'hui de plus en plus largement contournée par la répression administrative, qui témoigne d'une grande vitalité et prend des formes nouvelles, du fait notamment du rôle qu'y jouent les autorités administratives indépendantes. De surcroît, la répression pénale est elle même investie par l'administration, qui intervient tant en amont qu'en aval de la décision pénale, de manière directe ou indirecte, et est parfois en mesure de peser sur le sens même de la décision. Ces contributions de l'administration à l'exercice de la répression, si elles révêtent des formes diverses, présentent aussi des caractères spécifiques qui leur confèrent une certaine unité. Un élément de spécificité particulièrement intéressant tient à l'usage régulateur que l'administration fait de ses compétences répressives. La répression n'est en effet pour l'administration pas une fin en soi, mais est toujours un moyen au service de l'action administrative en général. Soit qu'elle se préoccupe de l'efficacité de la répression, soit qu'elle mette en oeuvre des pouvoirs de clémence, l'administration ne vise pas seulement la punition du délinquant, pris à titre individuel, mais cherche, par une approche plus globale, à ajuster le niveau de la répression à ce qu'elle juge nécessaire à la mise en oeuvre des politiques publiques. On observe par ailleurs un mouvement de juridictionnalisation croissante des procédures répressives et un recul corrélatif des pouvoirs de l'administration. Ce mouvement, qui reste d'ampleur limitée, se traduit par une multiplication des voies de recours juridictionnelles et un renforcement des pouvoirs de contrôle du juge. Il s'observe également sous l'angle d'une certaine attraction d'organes comme les autorités administratives indépendantes ou le ministère public par un modèle juridictionnel d'organisation et de procédure.

    Hélène Muscat, L'influence du droit européen sur la responsabilité publique en France, thèse soutenue en 1999 à Paris 11  

    Le droit europeen, communautaire et conventionnel, intervient de multiples manieres sur le droit de la responsabilite. Par l'ampleur de son encadrement comme par son autonomie par rapport au droit interne et par l'integration, certes mesuree mais reelle dont il fait l'objet en droit francais, il constitue une nouvelle source du droit de la responsabilite. Le droit francais est sous son influence sujet a un certain nombre de changements a travers les modalites de mise en oeuvre de la responsabilite publique -qu'il s'agisse de la responsabilite administrative, de la responsabilite du fait des lois ou de la responsabilite du fait de l'activite juridictionnelle. De maniere plus generale, le droit europeen amene dans une certaine mesure a une relecture du droit francais de la responsabilite en confortant ses fonctions reparatrices et en reveillant les interrogations portant sur le bien-fonde du principe de l'autonomie de la responsabilite publique. Toutefois bien souvent ces evolutions s'inscrivent dans le prolongement d'orientations presentes dans l'ordre juridique francais. La est la nature de l'influence europeenne, elle ne procede pas d'un bouleversement du droit francais mais conforte et amplifie les tendances qui s'y affirment.

  • Maxence Christelle, Consentement et subjectivité juridique : contribution à une théorie émotivo-rationnelle du droit, thèse soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Étienne Picard, membres du jury : Alain Supiot (Rapp.), Olivier Cayla (Rapp.), Olivier Beaud  

    Le consentement est probablement l'un des concepts les plus familiers aux juristes. Initiée à son fonctionnement dès le début des études du droit, par le prisme quasi exclusif du droit des obligations, la communauté juridique trouve dans celui-ci un moyen commode d'expliquer l'engagement individuel dans un ensemble de normes. Dès lors, c'est par le consentement que l'on pourrait rendre compte de la volonté, c'est-à-dire de cet élément subjectif qui permet l'application de la règle.Pourtant, après une étude approfondie, deux éléments au moins étonnent. Le premier tient à ce que la réflexion sur ce sujet est quantitativement faible. Le second, quant à lui, consiste dans le fait que la définition même du terme de consentement est trop peu interrogée. Ce faisant, elle varie d'un auteur à l'autre avec toutefois un trait commun: le consentement est presque toujours pensé comme détaché de la personne qui en est l'auteur. Ainsi, on évite d'avoir à s'interroger sur l'acteur principal de l'ordre juridique.Malgré ses mérites, cette vision abstraite est devenue trop excessive pour pouvoir demeurer en l'état. L'absence de définition du concept a pour effet de faire émerger des usages nouveaux de ce dernier. On pensait avoir résolu la question de la subjectivité, et pourtant elle fait retour dans ses manifestations les plus concrètes.Dès lors, notre recherche consistera à essayer de trouver une définition du consentement, en faisant l'hypothèse d'un retour fécond à ses origines. Grâce à cela, on pourra tenter de proposer une nouvelle compréhension du concept et de la subjectivité juridique, en intégrant la dimension émotionnelle dans la réflexion sur le droit.

  • Emre Birden, La limitation des droits de l'homme au nom de la morale : étude de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme, thèse soutenue en 2014 à Paris 2 sous la direction de Emmanuel Decaux, membres du jury : Joël Andriantsimbazovina (Rapp.), Vincent Berger, Jean-Paul Costa et İbrahim Ö. Kaboğlu  

    Cette étude traite de la question de l’inter-normativité entre le droit et la morale dans le domaine spécifique de la limitation des droits de l’homme au nom de la morale, et dans le champ juridique formé par la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme. Même si la Convention européenne comporte déjà un but de restriction de la protection de la morale, le sujet de la thèse requiert une conceptualisation plus large et moins formelle du phénomène à analyser. La notion de « norme morale limitative » peut alors être utilisée pour couvrir l’ensemble des modes de pertinence de la morale en sa fonction de limitation des droits. La thèse examine l’introduction de la norme morale limitative dans le contentieux européen à travers l’inter-normative nationale, et vérifie son niveau de pertinence lors de la désignation de l’applicabilité de la Convention. Elle établit le contexte axiologique de l’ordre public européen dans lequel la norme morale est évaluée. L’examen de la question, en tenant compte des différents types de valeur que la norme morale peut viser à protéger ou promouvoir, met en lumière l’affaiblissement juridique des motifs moralistes et paternalistes dans la justification de la limitation des droits. En revanche, la norme morale limitative devient plus difficilement contestable dans l’argumentation lorsqu’elle se veut protectrice d’autrui. Toutefois, la zone d’interférence entre la morale et la protection d’autrui est en mutation. Ce dernier facteur devient exclusivement pertinent dans le domaine des conflits axiologiques émergents, en limitant la norme morale limitative à des matières de réglementation plus classiques.

    Marion Tissier-Raffin, La qualité de refugié de l’article 1 de la Convention de Genève à la lumiere des jurisprudences occidentales : (Australie – Belgique – Canada – Etats-Unis – France – Grande-Bretagne – Nouvelle-Zélande), thèse soutenue en 2013 à Paris 10 sous la direction de Sandra Szurek, membres du jury : Jean Matringe (Rapp.), Jean-Yves Carlier, Véronique Champeil-Desplats et Caroline Laly-Chevalier    

    Plus de soixante ans après sa signature, qui sont les personnes bénéficiaires de la qualité de réfugié au sens de l’article 1A de la Convention de Genève relative au statut de réfugié de 1951? En effet, si cette convention compte parmi les plus ratifiées au monde et n’a jamais été remise en cause, celle-ci fait pourtant l’objet de polémiques croissantes portant sur sa capacité à protéger les personnes contraintes de s’exiler. Elle s’applique par ailleurs dans un contexte politique de suspicion grandissante à l’égard des demandeurs d’asile. On peut donc se demander qui sont aujourdh’ui les personnes qui se voient reconnaître la qualité de réfugié ? A cette fin, l’étude s’appuie sur une analyse comparée des jurisprudences de plusieurs pays occidentaux : Australie – Belgique - Canada - Etats-Unis - France – Grande-Bretagne – Nouvelle-Zélande. Elle s’appuie aussi sur une analyse systémique de l’article 1A et ses interprétations jurisprudentielles à la lumière des évolutions du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire. Ainsi, l’analyse met en lumière plusieurs points. Plus que les motifs invoqués ou la nature des mauvais traitements craints, c’est sur le caractère individuel ou collectif des persécutions que se dessine une ligne de fracture entre les Etats occidentaux. En effet, ces derniers ont, de manière convergente, fait évoluer leur interprétation de la qualité de réfugié quand les requérants invoquent des persécutions individuelles. C’est ainsi que les individus craignant d’être persecutés en raison de l’expression de leurs opinions politiques ou religieuses dissidentes, ou du libre exercice de leurs droits fondamentaux, quel que soit leur genre ou leur orientation sexuelle, se voient aujourd’hui communément reconnaître la qualité de réfugié. Dans le cadre de ces persécutions individuelles, les Etats ont aussi développé de manière convergente une interprétation assouplie des agents de persécution, acceptant ainsi de protéger les personnes fuyant des mauvais traitements perpétrés par des agents étatiques et des personnes privées. En revanche, il existe encore de nombreuses divergences entre les Etats lorsque les individus revendiquent fuir des persécutions collectives. S’appuyant sur la reconnaissance d’une interprétation plus ou moins individualiste de la qualité de réfugié, les personnes craignant d’être persécutées en raison de leur race, de leur nationalité ou de leur appartenance à un groupe religieux ne doivent pas satisfaire aux mêmes exigences pour se voir reconnaître la qualité de réfugié. Et dans le contexte actuel où de plus en plus de personnes fuient des persécutions collectives perpétrées dans un Etat en situation de conflit armé, ces divergences sont d’autant plus importantes.

  • Charles Soh Mouafo, La réclamation de la nationalité française par les ressortissants des anciennes colonies : les cas du Sénégal et de l'Algerie, thèse soutenue en 2020 à université ParisSaclay sous la direction de Olivier Le Cour Grandmaison, membres du jury : Éric de Mari (Rapp.), Catherine Wihtol de Wenden (Rapp.), Claire Brice-Delajoux    

    La colonisation française a été marquée par la distinction entre le colonisateur et le colonisé. Cette distinction est fortement influencée par le droit de la nationalité. ce dernier met en évidence les notions de sujet français et citoyen français. Tous sont de nationalité française, mais pour les sujets français, la nationalité française est vidée d'une partie de son sens et ils sont donc privés de citoyenneté. Des mécanismes sont mis sur pied pour leur permettre d'accéder à la citoyenneté française. Cette accession à la citoyenneté française est considérée comme une récompense à l'assimilation au mode de vie français.Cette distinction est entretenue tout au long de la colonisation, à des degrés différents selon les territoires. En Algérie, alors que la distinction vis à vis de l'accession à la citoyenneté française est faite entre les musulmans et les juifs, au Sénégal cette distinction est faite entre les territoires et non les personnes.A partir de 1946, tous les sujets français accèdent à la citoyenneté. Dès lors, la distinction entre sujet français et citoyen français n'a plus d'intérêt. Pour autant, la distinction entre ces deux catégories de personnes ne disparaît pas. Elle se déplace sur le seul terrain de la citoyenneté. on distingue désormais les citoyens de statut civil de droit commun et les citoyens de statut civil de droit local.C'est sur la base de cette distinction et sur celle de l'origine des personnes que la nationalité française sera maintenue ou pas à l'indépendance de l'Algérie et du Sénégal.L'indépendance de ces anciens territoires français a soulevé un problème de nationalité, qui a été résolu unilatéralement par la France, par le biais de deux textes majeurs; qui fondent la réclamation judiciaire de la nationalité française par les anciens colonisés. Un contentieux important de réclamation de la nationalité française est introduit par les ressortissants de ces territoires.

    Pauline Trouillard, Le service public audiovisuel dans les Etats membres de l'Union Européenne : Etude comparée France, Italie, Royaume-Uni, thèse soutenue en 2019 à Paris 2 sous la direction de Thomas Perroud, membres du jury : Lucie Cluzel-Métayer (Rapp.), Serge Regourd (Rapp.), Camille Broyelle, Rachael Craufurd Smith et Alberto Lucarelli  

    La multiplication des plateformes de transmission audiovisuelles et l'arrivée des offres délinéarisées, telles que celles proposées par Netflix, amènent aujourd'hui à s'interroger sur le rôle que doit jouer le service public audiovisuel dans un tel environnement. Cette thèse a pour objet d'étudier les raisons juridiques qui justifient en Italie, en France et au Royaume-Uni, la sauvegarde d'un secteur public de la radio-télévision, financé par des fonds publics, dans un environnement libéralisé, et sa protection par le droit de l'Union européenne. Elle vise à conceptualiser juridiquement la mission de service public audiovisuel telle qu'elle est définie par les législateurs français, britannique et italien, étape nécessaire pour s'intéresser ensuite à l'effectivité d'une telle définition dans la réalité sociale qu'elle entend régir. Le constat d'une relative ineffectivité des dispositions constitutionnelles, législatives et réglementaires encadrant la prestation de service public audiovisuel nous pousse ensuite à mettre en exergue les facteurs juridiques qui permettent de l'expliquer. Cette relative ineffectivité pose en effet des problèmes démocratiques et juridiques, car seule une distinction effective du contenu des chaînes publiques vis-à-vis des chaînes privées permet de justifier le financement par le contribuable du service public audiovisuel, considéré comme fondamental au bon fonctionnement des démocraties européennes.

    Juliette Lecame, Santé et droit(s) des étrangers en France, thèse soutenue en 2018 à Normandie sous la direction de Marie-Joëlle Redor et Vincent Tchen, membres du jury : Emmanuel Aubin (Rapp.), Ségolène Barbou Des Places (Rapp.)  

    Il y a en France un double mouvement, une tension permanente entre la logique du droit des étrangers et celle des droits de l’homme, qui se cristallise autour de la santé des non-nationaux.La santé est intégrée au sein de la police administrative spéciale afin de protéger la collectivité de risques induits par l’arrivée d’étrangers malades. Mais d’autres enjeux que la préservation de la santé publique sont présents. La santé des étrangers est utilisée comme un moyen de régulation des flux migratoires et de sélection parmi les individus. La mise en œuvre de la politique dite de « l’immigration choisie » est cependant encadrée par les droits fondamentaux reconnus progressivement aux étrangers.La santé est également un droit des étrangers résidant en France, celui d’accéder aux soins nécessaires à leur état. Ce droit est porté par les principes d’égalité et de dignité, mais également dépendant de leur application par les juges. Le principe d’égalité conduit ainsi à une catégorisation du droit d’accès aux soins en fonction de la situation administrative des étrangers. Ce droit connaît en outre des variations importantes et se résume parfois au seul bénéfice de soins vitaux et/ou essentiels. Pour des considérations migratoires mais aussi financières, les juges font le choix de le rattacher au principe de dignité plutôt qu’à un droit, autonome, à la protection de la santé.

    Bertrand Garrigue-Guyonnaud, Le devoir de désobéissance de l'agent public, thèse soutenue en 2018 à Paris 1 sous la direction de Étienne Picard, membres du jury : Gweltaz Éveillard (Rapp.), Romain Le Boeuf (Rapp.)  

    Le devoir de désobéissance de l'agent public est envisagé en tant qu'il constitue une obligation juridique, c'est-à-dire une «technique sociale» au service d'un certain nombre de choix politiques. La thèse propose de construire des instruments d'analyse susceptibles de produire une topographie générale de l'objet en droit et dans le discours sur le droit. Ils doivent permettre d'identifier et clarifier un certain nombre de questions soulevées par l'existence de ce type d'objet en droit positif, parfois obscurcies par les rapports souvent intuitifs qu'on l'imagine entretenir avec des questionnements moraux fondamentaux. Pour ce faire, le travail de recherche met précisément en œuvre une analyse des fonctions, des structures, et des critères de mise en œuvre de l'obligation en droit interne, en droit international pénal et dans les droits nationaux étrangers. L'étude fait alors apparaître la diversité des dispositifs existants, met au jour certaines dynamiques de la discussion doctrinale et contentieuse, et confirme en définitive l'impossibilité «d'essentialiser» l'objet. Elle permet d'envisager une proposition de modification des dispositifs existants en droit interne.

    Eleni Koutsouraki, Les droits des demandeurs d'asile dans l'Union européenne et leur condition en droit comparé (France, Grèce), thèse soutenue en 2014 à Paris 2 sous la direction de Emmanuel Decaux et Stelios Perrakis, membres du jury : Christos L. Rozakis  

    La crise du droit d’asile au sein de l’Union Européenne fait aujourd’hui l’objet de préoccupations récurrentes. En plus de celle-ci, les personnes qui recherchent une protection dans l’ « espace de liberté, de sécurité et de justice » de l’Union, se trouvent face à une autre crise, celle du droit à l’asile. A partir de ce constat, il est apparu pertinent de s’interroger sur les droits des demandeurs d’asile dans le cadre du régime d’asile européen commun (RAEC). Plus précisément, il s’agit de l’étude de l’effectivité des droits confrontés aux obstacles d’accès à l’Union Européenne et aux procédures d’asile de ses Etats membres, des droits liés à la procédure d’examen des demandes d’asile et des droits dont les personnes disposent pendant cet examen. La protection de ces droits, en plus du problème traditionnel de la mise en oeuvre des engagements internationaux au niveau national, a été confrontée à un nouveau régime régional ainsi qu’à une harmonisation ambiguë. A travers l’étude des droits, cette recherche vise à démontrer les causes de la crise et à proposer éventuellement des solutions orientées vers le respect du Droit International pour sortir de celle-ci, afin de contribuer à l’amélioration de la condition des demandeurs d’asile dans l’espace européen. A cet effet, notre approche est également comparatiste car l’examen des deux exemples concrets sert d’outil d’analyse, de réflexion et enfin d’évaluation du RAEC, qui a commencé à répartir les charges au sein de l’Union Européenne par le mécanisme de Dublin avant que les procédures d’examen des demandes d’asile ainsi que les conditions d’accueil dans les Etats membres aient été harmonisées. Une analyse de droit comparé entre deux Etats membres, en l’espèce la France et la Grèce, nous semble en effet s’imposer, afin de démontrer les enjeux actuels de l’harmonisation européenne en matière d’asile et d’éclairer les défis de la protection des droits.