Louis Thibierge

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
Faculté de Droit et de Science politique

Centre de Droit Économique

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • Directeur du département de droit privé et sciences criminelles
  • Directeur du Master 2 Droit Economique
  • Directeur du DESU Economic Law
  • Responsable de la Conférence d'agrégation de droit privé
  • Louis Thibierge, Jean-Sébastien Borghetti, Mustapha Mekki, Yannick Pagnerre (dir.), Responsabilité, réparation, proportionnalité, Dalloz et BNLefebvre Dalloz, 2025, Thèmes & commentaires ( Actes ), 138 p.      

    Le principe de proportionnalité se fait conquérant. À l’article 1221 du Code civil, il limite le droit du créancier de poursuivre l’exécution forcée d’une obligation, lorsque le coût d’exécution est disproportionné par rapport au bénéfice apporté au créancier. Ainsi, le créancier ne peut pas toujours obtenir la « réparation en nature » du préjudice causé par l’inexécution contractuelle. À l’inverse, en matière extracontractuelle, la Cour de cassation retient (Civ. 3e, 4 avr. 2024, n° 22-21132) que le principe de réparation intégrale l’emporte sur le principe de proportionnalité. Dès lors, un voisin privé d’ensoleillement par une construction réalisée en violation des règles du permis de construire peut demander la destruction de cette dernière, indépendamment de son coût. Du reste, la frontière entre responsabilité contractuelle et extracontractuelle s'effrite lorsque le manquement contractuel engendre une responsabilité extracontractuelle envers les tiers. La jurisprudence Boot'Shop / Bois Rouge, qui ne limitait en rien la réparation envers le tiers, a reçu un récent coup d'arrêt avec l'arrêt Clamageran (Com., 3 juill. 2024, n° 21-14947). De même, en droit des contrats spéciaux, la proportionnalité n’est pas toujours de mise. Ainsi, l’action indemnitaire de l’article 1645 du Code civil ne semble-t-elle connaître aucune borne, l’acquéreur pouvant demander la destruction et reconstruction du bien vicié, quand bien même le coût des travaux excèderait le prix de vente (Civ. 3e, 14 déc. 2017, n° 16-24.170). Songeons encore à la jurisprudence sur l’empiètement, mais aussi aux solutions retenues en droit du travail organisant la réparation intégrale du préjudice, notamment extrapatrimonial, en matière de discrimination et d’atteinte au droit à la santé. Le panorama révèle un droit fracturé, sans grande cohérence. Ici, la réparation intégrale l’emporte. Là, elle cède devant le principe de proportionnalité. Ce bilan a suscité chez les directeurs scientifiques du colloque l’idée de réunir les spécialistes de ces différentes branches du droit (droit des contrats, droit des biens, droit des contrats spéciaux, droit de la responsabilité extracontractuelle, droit du travail, spécialistes du contrôle de proportionnalité, etc.) pour tenter de dégager quelques lignes de force et, qui sait, quelques pistes de réflexions en vue d’une plus grande cohérence.

    Louis Thibierge, Christophe Alleaume, Philippe Casson, Thierry Garé, Annales de droit civil des obligations 2017, Dalloz, 2016, 276 p. 

    Louis Thibierge, Laurent Aynès, Le contrat face à l'imprévu, 2009, 558 p.  

    De lege lata, le contrat ne sait pas faire face à l'imprévu. Confondu avec l'incertain au sein de l'aléatoire, masqué par une dialectique d'imprévisibilité, l'imprévu ne fait pas l'objet d'une appréhension unitaire. Pourtant, sa définition est univoque: est imprévu ce qui n'a fait l'objet d'aucune prévision. Une fois cernés les contours de la notion d'imprévu, on observe que le contrat entretient avec l'imprévu un rapport singulier et antagoniste. Soit le contrat tente de prévenir l'imprévu, soit il est saisi par l'imprévu. Dans cette dernière optique, on ne connaît qu'une réponse à l'imprévu: la théorie de la force majeure. Enserrée dans des conditions d'application incohérentes, elle manque cruellement de nuance: soit l'imprévu est rejeté aux confins du non-droit, soit il provoque l'anéantissement contractuel. Aucun remède n'est apporté à la pathologie engendrée par l'imprévu. Pour pallier cette carence, on propose parfois d'introduire en droit français la théorie de la révision pour imprévision. Pourtant, celle-ci peine à convaincre, principalement en raison de sa contradiction avec l'adage pacta sunt servanda, et du flou entourant ses conditions de déclenchement. Une autre vision est pourtant possible. Le silence gardé par les parties quant à un événement imprévu n’opère pas nécessairement acceptation de ce risque. Seul le silence sur un événement incertain traduit un mouvement de spéculation exclusif d’un traitement de l’imprévu. Par ailleurs, le débat relatif à l’admission de l’imprévision paraît mal posé: la force obligatoire n’est nullement en cause. Du reste, l’imprévu forme une notion homogène, dont seule l’ampleur des conséquences varie. Au continuum de l'imprévu répond donc un traitement progressif et animé d'une logique de prévention de la force majeure, ultimum remedium qui sanctionne l'échec du contrat face à l'imprévu.

  • Louis Thibierge, « La SCI en difficulté », in LGDJ (dir.), L'immeuble et les procédures collectives, LGDJ, 2018  

    Louis Thibierge, « Les lanceurs d'alerte en droit des affaires », in Institut Universitaire VARENNE (dir.), Les lanceurs d'alerte - L'anniversaire de la loi Sapin II, Institut Universitaire VARENNE, 2018  

    Louis Thibierge, « La révision du contrat - Dialogues de droit comparé interne », in Lextenso (dir.), La révision du contrat - Dialogues de droit comparé interne, Lextenso, 2018  

    Louis Thibierge, « Le juste prix », in Lextenso (dir.), Mélanges en l'honneur de Laurent Aynès, Lextenso, 2018  

    Louis Thibierge, « Les sanctions des discriminations », in Gründler, Tatiana, Thouvenin, Jean-Marc (dir.), La lutte contre les discriminations à l'épreuve de son effectivité : les obstacles à la reconnaissance, Presses de l'Université Paris Nanterre, 2016 

    Louis Thibierge, « Fiche pratique consacrée au pacte commissoire », Lexis360 Notaires [en ligne], Lexis Nexis, 2016 

    Louis Thibierge, « Le prêt à intérêt », Lexis360 Notaires [en ligne], Lexis Nexis, 2016 

    Louis Thibierge, « Le séquestre de somme d'argent », Lexis360 Notaires [en ligne], Lexis Nexis, 2016 

    Louis Thibierge, « La délégation de paiement », Lexis360 Notaires [en ligne], Lexis Nexis, 2016 

    Louis Thibierge, « Fiche pratique consacrée à la résolution contractuelle (judiciaire et extra-judiciaire) », Lexis360 Notaires [en ligne], Lexis Nexis, 2016 

    Louis Thibierge, « Fiche pratique consacrée à la constitution du gage immobilier (ex-antichrèse) », Lexis360 Notaires [en ligne], Lexis Nexis, 2016 

    Louis Thibierge, « La dation en paiement », Lexis360 Notaires [en ligne], Lexis Nexis, 2016 

    Louis Thibierge, « La fiducie-sûreté », Lexis360 Notaires [en ligne], Lexis Nexis, 2016 

    Louis Thibierge, « La cession de dette », in Latina, Mathias, Chantepie, Gaël (dir.), Projet de réforme du droit des contrats, du régime général et de la preuve des obligations, Dalloz, 2015 

    Louis Thibierge, « De l'irresponsabilité du fait d'autrui », Mélanges en l'honneur du professeur Didier R. Martin, Lexis Nexis, 2015, pp. 585 

    Louis Thibierge, « L'impossibilité d'exécuter », in Latina, Mathias, Chantepie, Gaël (dir.), Projet de réforme du droit des contrats, du régime général et de la preuve des obligations, Dalloz, 2015 

    Louis Thibierge, « Codes annotés », in Aulagnier, Jean and Aynes, Laurent and Chamouard-El Bakkali, Samia (dir.), Droit du patrimoine, Lamy, 2010, pp. 20-40 

  • Thomas Le Gueut, préface à Vincent Catillon, La nature monétaire des cryptomonnaies, Presses Universitaires d'Aix-Marseille, 2023, Droit des affaires, 339 p.  

    Le Bitcoin et à sa suite, la multitude des cryptomonnaies, révolutionnent les sphères financière, monétaire et juridique. Cette remise en cause de la norme monétaire tient aux procédés mis en œuvre : un fichier informatique, le coin, et un registre distribué, la Blockchain. Leur conjonction réussit à transformer un simple fichier copiable à l'infini, en une unité de monnaie non duplicable. Ces qualités numériques autorisent les transactions sans recourir aux tiers de confiance, les établissements de crédit. Délivrées de toutes contraintes matérielles et de toutes intermédiations, elles circulent librement par-delà les frontières, détachées du joug des États. Se pose dès lors la première problématique : une monnaie peut-elle être juridiquement reconnue en l'absence de tutelle étatique ? Leur forte volatilité complique en outre leur appréhension par le droit. En cela, elles ne pourraient faire fonction d'unité de compte, voire d'unité de paiement. Les cryptomonnaies commandent par conséquent un débat renouvelé de la nature juridique de la monnaie. Les recherches historiques révèlent qu'en tout temps il a circulé des monnaies privées. Cette évidence bouleverse la théorie juridique. La monnaie légale ne forme plus l'épicentre de la pensée dominante. L'autre pan de l'étude a trait à l'analyse fonctionnelle de la monnaie. Son traitement juridique autorise la compréhension des mécanismes monétaires à l'œuvre en droit et permet d'asseoir le caractère monétaire des cryptomonnaies

  • Louis Thibierge, « La clause de Hardship », Revue Lamy Droit civil, Lamy - Wolters Kluwer - Lamy Liaisons , 2018, n°1612018, pp. 37-39  

    Louis Thibierge, « Délégation : que reste-t-il de l'opposabilité des exceptions ? », Lexbase Droit privé, Lexbase , 2018, n°2018  

    Louis Thibierge, Lionel Andreu, « Présentation générale », Actualité juridique Contrats d'affaires : concurrence, distribution, Dalloz , 2018, n°06, p. 252  

    Louis Thibierge, « Les effets du contrat », Actualité juridique Contrats d'affaires : concurrence, distribution, Dalloz , 2018, n°06, p. 266  

    Louis Thibierge, « La réforme de la réforme : à propos de la loi de ratification du 20 avril 2018 », Actualité juridique Contrats d'affaires : concurrence, distribution, Dalloz , 2018, n°62018  

    Louis Thibierge, « Réforme de la réforme – Présentation de la loi de ratification du 20 avril 2018 », Lexbase Droit privé, Lexbase , 2018, n°737  

    Louis Thibierge, « Survie de la clause limitative de responsabilité à la résolution du contrat. Comparaison n’est pas raison ! », Lexbase Droit privé, Lexbase , 2018, n°735  

    Louis Thibierge, « La force majeure et ses conséquences », Revue de droit des affaires internationales - International business law journal, Sweet & Maxwell , 2017, n°6  

    Louis Thibierge, « La création de la chambre internationale de la cour d’appel de Paris engendre des défis humains et matériels », Option Droit & Affaires, Option Finance , 2017, p. 3 

    Louis Thibierge, « Responsabilité du fait des produits défectueux : une responsabilité à géométrie variable », Lexbase Hebdo, Lexbase, 2017 

    Louis Thibierge, « Les conventions relatives aux litiges dans la loi J21 », Actualité juridique Contrats d'affaires : concurrence, distribution, Dalloz , 2016, p. 523 

    Louis Thibierge, « Propriété et responsabilité (obs. sous Cass. civ. 3e, 5 novembre 2015) », Droit & Patrimoine, Lamy - Wolters Kluwer France - INFO6TM , 2016, n°528, p. 34 

    Louis Thibierge, « L'obligation de minimiser son préjudice », Revue de droit des affaires internationales - International business law journal, Sweet & Maxwell , 2016, n°4, p. 365 

    Louis Thibierge, « Délégation : l'inopposabilité des exceptions en question(s) », Droit & Patrimoine, Lamy - Wolters Kluwer France - INFO6TM , 2014, n°242, p. 30 

    Louis Thibierge, « Rupture des relations commerciales établies - Que reste-t-il de la liberté contractuelle ? », Les petites affiches, Lextenso , 2014, n°135, p. 6 

    Louis Thibierge, « La caution et la transaction », Recueil Dalloz, Dalloz , 2012, p. 1102 

  • Louis Thibierge, Arnaud Thomas, Clara Hervas-Hermida, Marc Pichard, Avant-projet de loi Réforme de la responsabilité civile. Analyses et contrepropositions, 2016   

    Louis Thibierge, Manuella Bourassin, Camille Bourdaire-Mignot, Vincent Brémond, Anne Danis-Fatôme, Régime général et preuve des obligations. Analyses du projet de réforme et contrepropositions, 2015   

  • Louis Thibierge, « Rencontres aixoises de la Cour de cassation », le 07 novembre 2025  

    Journée d'étude organisée par la Cour de cassation et la Faculté de droit, Aix-Marseille Université

    Louis Thibierge, « Cézanne et le droit : promenade juridique autour de l’œuvre », le 05 juin 2025  

    Colloque organisé dans le cadre des "Entretiens Portalis", Aix-Marseille Université.

    Louis Thibierge, « Responsabilité, Réparation, Proportionnalité », le 09 décembre 2024  

    Colloque organisé sous la direction scientifique des professeurs Louis Thibierge (Aix-Marseille), Yannick Pagnerre (Evry Paris Saclay), Mustapha Mekki (Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Jean-Sébastien Borghetti (Paris-Panthéon-Assas).

    Louis Thibierge, « Volonté et contrats spéciaux », le 13 novembre 2024  

    Colloque organisé par l'IFG, Université de Lorraine sous la direction scientifique de Guillaume Maire, Maître de conférences à l'Université de Lorraine et Henri Conte, Maître de conférences à l'Université catholique de l'Ouest

    Louis Thibierge, « Le non-arbitre », le 31 mai 2024  

    Colloque interuniversitaire organisé sous la direction scientifique des professeurs Walid Ben Hamida, Thomas Clay, Maximin de Fontmichel, Denis Mouralis et Louis Thibierge

    Louis Thibierge, « La place des Legal Ops dans les professions du droit », le 19 février 2024  

    Colloque d'ouverture du Master Management juridique des affaires organisé par la faculté de Droit Julie-Victoire Daubié, Université Lumière Lyon 2 sous la direction scientifique de Aurélien Rocher, MCF à l'Université Lyon 2

    Louis Thibierge, « Le renouveau de la force obligatoire du contrat », le 18 octobre 2023  

    Colloque organisé par la Cour de cassation avec le CRLD et l'Université d'Evry - Université Paris-Saclay

    Louis Thibierge, « Libres réflexions autour de la réforme des contrats spéciaux », le 21 octobre 2022  

    Colloque organisé sous la direction de Louis Thibierge, Professeur de droit privé, Aix-Marseille Université.

    Louis Thibierge, « La Faculté au Palais », le 23 avril 2019 

    Louis Thibierge, « Ethique et contrats », le 11 octobre 2018  

    Organisé sous la direction de Charles-André Dubreuil, Professeur de droit public et Vincent Mazeaud, Professeur de droit privé et de sciences criminelles

    Louis Thibierge, « Contrats de droit privé et Contrats de droit administratif », le 14 juin 2018 

    Louis Thibierge, « La réforme de la réforme du droit des obligations », le 14 mai 2018  

    Organisé par le Club des métiers du Droit sous la Direction scientifique de Lionel Andreu et Louis Thibierge, Professeurs agrégés des Facultés de droit

    Louis Thibierge, « La Faculté au Palais », le 09 février 2018  

    Organisé par la Faculté de Droit et de Sciences Politiques de l’Université Aix-Marseille, l’Ecole Nationale de la Magistrature et la Cour d’Appel d’Aix en Provence

    Louis Thibierge, « Les lanceurs d’alerte », le 08 décembre 2017  

    Colloque du Club des Métiers du droit, organisé sous la responsabilité scientifique de Yannick Pagnerre

    Louis Thibierge, « L'immeuble et le droit des procédures collectives », le 10 novembre 2017  

    Organisé par le Centre d'étude du droit de l'insolvabilité de l'Université d'Aix-Marseille, en collaboration avec l'EA 7311 Patrimoine et Entreprises

    Louis Thibierge, « Le traitement du déséquilibre économique par le droit commun des contrats », Réformes du droit civil et vie des affaires, actes du séminaire du CEDCACE, Nanterre, le 24 octobre 2013 

    Louis Thibierge, « L'aléa économique et l'imprévision », Sous-commission des baux commerciaux du Barreau de Paris, Paris, le 01 janvier 2012 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Florian Olbrechts, La plateformisation de l'économie: étude juridique à partir des plateformes numériques de services, thèse soutenue en 2023 sous la direction de David Bosco, membres du jury : Marina Teller (Rapp.), Thibault Douville (Rapp.), Nicolas Balat et Walid Chaiehloudj   

    Selon Aristote et sa théorie sur l’hylémorphisme, tout être ou toute chose est composé de matière et de forme. Ainsi, il définit la maison comme étant « des pierres, des briques et du bois ». Pourtant, dépourvue de matière, la première maison digitale au monde a été vendue en mars 2021 à travers la plateforme SuperRare pour un montant dépassant les 400 000 euros. L’idée que le prix d’une maison virtuelle et numérique puisse avoisiner le prix d’une maison réelle et physique démontre l’importance que prend la place du numérique dans notre société. Ce postulat retrace l'essor de la technologie numérique et de son impact subversif sur le monde physique. Cette recherche de connivence entre deux éléments antagonistes, se trouve au cœur des considérations liées à la technologie numérique des plateformes. Principalement sur les domaines qui, pour lors, ne peuvent encore se départir totalement de l’un ou de l’autre. Il en est ainsi pour les activités de prestation de services où l’effet subversif évoqué se traduit par un renouvellement numérique à la fois conceptuel et pratique d’activités historiques où la réalisation d’une prestation matérielle reste le point névralgique de l’intérêt du consommateur, comme le serait la commande d’un chauffeur VTC, par la plateforme Uber, pour se déplacer. Apparait alors, indubitablement, la limite à l’expansion presque infinie du numérique, à la lisière de ce qu’il ne peut matériellement pas réaliser. C’est-à-dire, en l’occurrence, transporter une personne par simple procédé numérique et immatériel. Cette ambivalence qui se cristallise au sein même de la notion de plateforme numérique de services amène, ainsi, de nouvelles considérations que le droit n’a pas encore saisies, ou tente de saisir. C’est en ce sens et dans cette démarche que cette étude s’inscrit, dans l’objectif de répondre, et rendre plus intelligibles, ces nouvelles considérations à travers une analyse juridique

  • Junhyeok Park, Étude comparative de l'exception d'inexécution en droits coréen et français des contrats, thèse soutenue en 2022 sous la direction de Philippe Dupichot présidée par Christophe Vernières, membres du jury : Claire Séjean-Chazal (Rapp.)      

    En France, grâce à la réforme de 2016 (ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016), l’exception d’inexécution et l’exception d’inexécution par anticipation sont présentées dans le Code civil. Ces deux exceptions ont été reconnues comme jurisprudence, mais il y a des parties dans les nouveaux articles qui nécessitent des explications. La Corée a depuis longtemps présenté ces exceptions, et il existe de nombreuses études à ce sujet. De plus, comme l’examen des exceptions coréennes comprend des études sur le droit allemand et japonais, la recherche comparative avec la Corée est d’une grande aide pour étudier les exceptions françaises. Selon l’étude de la notion des exceptions, elles ont été développées comme un droit général des contrats, et en particulier, l’exception d’inexécution est très différente d’une exception, moyen de défense, contrairement à son nom. Concernant les conditions, le champ – absent de l’article – est la relation synallagmatique, et de plus, pour ce qui a trait à la gravité suffisante, elle peut être interprétée selon la divisibilité des obligations. En ce qui concerne les effets, le droit de ne pas exécuter l’obligation est essentiellement reconnu, et l’effet d’exonération de la responsabilité du retard est naturellement reconnu. Le dilemme causé par ces effets et les caractéristiques du contrat synallagmatique est résolu par la théorie d’exécution temporelle. En outre, il est juste de ne pas reconnaître les effets d’exception préventive qui sont reconnues dans d’autres pays. En conclusion, à travers l’étude comparative avec la Corée, les deux exceptions ont été examinées en détail.

    Parfait Haba, Le non-professionnel et le petit professionnel: la protection de deux contractants faibles par le droit privé, thèse soutenue en 2017 sous la direction de Anne Danis-Fatôme présidée par Manuella Bourassin, membres du jury : Malo Depincé (Rapp.), Sabine Bernheim-Desvaux    

    Pendant longtemps, le non-professionnel a été considéré comme un professionnel dont la situation de faiblesse était comparable à celle du consommateur et il était protégé comme tel. Or, le juge européen a défini le consommateur comme « visant exclusivement la personne physique ». Cela a conduit le juge français à nuancer sa position ; le non-professionnel est défini comme la personne morale n’exerçant pas d’activité professionnelle. De son côté, la notion de petit professionnel a été consacrée par les textes relatifs au droit de la consommation et au droit de la concurrence. Si ces contractants faibles sont protégés c’est avant tout parce qu’ils peuvent être marqués par une situation de faible économique, technique ou juridique. En tout état de cause la protection n’est accordée que par détermination de la loi et elle doit rester circonstanciée. Dans tous les cas, la protection de ces contractants est spécifiée par l’absence de standardisation car elle ne peut être calquée sur le modèle de protection du consommateur. Partant, la protection de ces contractants faibles est nécessaire contre les abus contractuels. Ainsi, le non-professionnel est essentiellement protégé contre les clauses abusives par l’appréciation du déséquilibre significatif dans les contrats de consommation. Alors que le petit professionnel est protégé par le contrôle du contenu du contrat et surtout contre toutes sortes d’abus dans les pratiques anticoncurrentielles. Aussi, les mécanismes de l’information prévus par le droit de la consommation, le Code civil ou ceux prévus au profit de l’acquéreur non-professionnel ou des non-avertis peuvent être étendus au profit du non-professionnel et du petit professionnel.