Caroline Lequesne

Maître de conférences
Droit public.
Faculté de Droit et Science Politique

Groupe de Recherche en Droit, Économie et Gestion
  • THESE

    L'évolution du régime contractuel de défaut des Etats débiteurs européens, soutenue en 2015 à Toulon sous la direction de Jean-Jacques Sueur et Benoît Frydman, membres du jury : Jean-Yves Chérot (Rapp.), Bruno Colmant, Pierre-Yves Gahdoun et Michèle Grégoire     

  • Caroline Lequesne, Jean-François Boudet, Caroline Lequesne-Roth (dir.), Les administrations publiques à l'épreuve de leur dette, mare & martin, 2019, Collection Droit public, 330 p.    

    La 4e de couverture indique : "Les années 1980 ont marqué un tournant décisif dans le modèle de financement des États, et plus largement de l’ensemble des collectivités publiques : mus par des considérations politico-financières associées au renouveau de l’idée de marché, les décideurs politiques ont choisi de privilégier la dette dite de « marché ». Ainsi, le financement des administrations publiques est aujourd’hui largement dépendant des marchés financiers. Si le phénomène n’est pas nouveau, il se distingue par son ampleur et sa généralisation : les volumes de liquidités empruntés atteignent des montants inédits dans l’histoire, tandis que le mouvement de mise en finance a éclipsé les autres formes d’emprunt devenues minoritaires, voire marginales. Ces transformations contribuent à redéfinir en profondeur les relations de dette nouées par les administrations publiques. - L’ouvrage a pour ambition d’appréhender ces transformations pour en interroger les conséquences du point de vue des autorités publiques débitrices. Il rassemble les contributions de juristes de droit public et de droit privé, d’économistes, de politistes et de sociologues, afin d’illustrer comment la mise en finance globale des dettes publiques modifie la physionomie des administrations publiques et appelle leur redéfinition."

    Caroline Lequesne, Caroline Lequesne-Roth, Le régime contractuel de défaut des Etats débiteurs européens, LGDJ, une marque de Lextenso, 2018, Bibliothèque de droit des entreprises en difficulté, 408 p.  

    La 4ème de couv. indique : "La mise en finance de la dette d'Etat, et les crises auxquelles elle donne lieu, font de l'instauration d'un cadre juridique régissant la restructuration et le défaut des dettes d'Etat un enjeu majeur pour l'Europe. En l'absence d'un droit européen de la "faillite" d'Etat, un régime de défaut a émergé sur le terrain de la pratique dans les contrats d'emprunt d'Etat (le plus souvent) obligatoires. Les Etats européens ont en effet privilégié une approche décentralisée et volontaire de la restructuration des dettes publiques : le contrat d'emprunt établit les règles qui organisent les relations de dette entre les Etats débiteurs et leurs créanciers privés. Sous l'effet de l'intégration financière européenne, ce régime de défaut revêt des formes de plus en plus standardisées. Le présent travail consiste à identifier les éléments constitutifs du régime contractuel de défaut des Etats européens, à en apprécier le caractère idoine à l'aune des besoins de l'Etat, et à en évaluer la portée. Il adopte pour ce faire une méthode pragmatique, basée sur une analyse empirique des contrats, et une étude de cas. Il ressort de celle-ci que le régime de défaut contractuel des Etats européens conduit à l'abandon, l'érosion voire la suppression des prérogatives exorbitantes du droit commun qui étaient traditionnellement attachées à la qualité de souverain des Etats emprunteurs. D'une part, les Etats consentent, pour assurer l'attractivité de leurs titres de créance sur le marché européen très concurrentiel des dettes d'Etat, à adopter des dispositions attentatoires à leur souveraineté qui les privent de la marge de manoeuvre nécessaire à l'adoption de mesures de sauvegarde adaptées en cas de crise de la dette. D'autre part, les deux principaux fors compétents - les juridictions anglaises et new-yorkaises - ont consacré la force obligatoire des contrats d'emprunt, lesquels priment les considérations d'intérêt général qui jadis fondaient le défaut souverain. La jurisprudence libérale de ces fors, favorable aux créanciers de l'Etat, a encouragé la professionnalisation des requérants et le développement d'une industrie contentieuse du défaut d'Etat, communément désignée comme l'industrie des "fonds vautours". Les stratégies contentieuse agresssives déployées par ces nouveaux acteurs ont permis d'obtenir la condamnation des Etats défaillants et des mesures de contrainte sur le terrain encore très préservé par l'immunité d'exécution des Etats. Cette thèse a ainsi pour enjeu, et s'inscrit, dans le débat contemporain relatif à la transformation de l'Etat européen sous le poids de son endettement."

  • Caroline Lequesne, Caroline Lequesne Roth, « Adoption de l'AI Act : promesses et ambitions de la première législation occidentale sur l'intelligence artificielle », Recueil Dalloz, Dalloz , 2024, n°178038, p. 864   

    Caroline Lequesne, Caroline Lequesne Roth, « Les prisons algorithmiques de la pauvreté », Recueil Dalloz, Dalloz , 2023, n°378014, p. 1908   

    Caroline Lequesne, Caroline Lequesne Roth, « Metavers, Web3 : la révolution juridique en trompe-l'oeil », Recueil Dalloz, Dalloz , 2022, n°34, pp. 1714-1715   

    Caroline Lequesne, Caroline Lequesne Roth, « Mise en demeure de Clearview AI par la CNIL: les jalons d'un combat pour le droit à l'anonymat », Dalloz IP/IT : droit de la propriété intellectuelle et du numérique, Éditions Dalloz , 2022   

    Caroline Lequesne, Caroline Lequesne Roth, « Fiscalité des NFTs et du Metaverse - Une introduction », Revue de droit fiscal, Éditions du Juris-classeur - LexisNexis , 2022, n°36, p. 303     

    Caroline Lequesne, Caroline Lequesne Roth, Valère Ndior, « Réseaux sociaux et contre-pouvoirs : penser les nouveaux modes de régulation », Recueil Dalloz, Dalloz , 2021, n°20, p. 1091   

    Caroline Lequesne, Julie Charpenet, Caroline Lequesne Roth, « Discrimination et biais genrés »: Les lacunes juridiques de l’audit algorithmique, Recueil Dalloz, Dalloz , 2019, n°33, p. 1852 

  • Caroline Lequesne, Jonathan J. Attia, Aurélie Bayle, Ali El Broudi, Jérémie Caffin [et alii], Proposition de cadre techno-normatif de collecte et traitement des données à caractère personnel dans la gestion et la sortie de crise COVID-19 - Pour un encadrement démocratique des usages, 2020 

  • Caroline Lequesne, « Data trust and surveillance », le 17 octobre 2024  

    Séminaire organisé par le GREDEG, Université Côte d'Azur, sous la direction scientifique de Caroline Lequesne.

    Caroline Lequesne, « Robert Badinter : la justice en héritage », le 02 octobre 2024  

    Colloque organisé par la faculté de droit, Université Nice Côte d'Azur sous la direction scientifique de Marion Blondel

    Caroline Lequesne, « Les enjeux de sécurité à l'ère des nouvelles menaces : regards croisés franco-japonais », le 18 septembre 2024  

    Colloque franco-japonais organisé par le CERDACFF, Université de Côte d'Azur sous la direction scientifique de Florence Crouzatier-Durand, Xavier Latour et Pauline Türk

    Caroline Lequesne, « La police administrative », le 06 juin 2024  

    Colloque annuel de l’Association française pour la recherche en droit administratif, organisé par le CERDACFF, Université Côte d’Azur.

    Caroline Lequesne, « Surveillance numérique, profilage et reconnaissance faciale », le 14 mars 2024  

    Conférence organisée par le Lab-LEX, Université de Bretagne Occidentale - UBO et l'IUF dans le cadre du programme de recherche "Gouvernance et régulation des réseaux sociaux"

    Caroline Lequesne, « Visages dans la foule. Reconnaissance faciale, surveillance et événements publics », le 07 décembre 2023  

    Colloque organisé par Law and Humanities (CERSA, Université Paris-Panthéon-Assas) - ETHICS (EA 7446, Université Catholique de Lille) - FACETS (Université de Turin)

    Caroline Lequesne, « Les laboratoires sociaux de l’Imaginaire face aux défis de l’anthropocène », le 14 septembre 2023  

    Manifestation scientifique portée par le laboratoire ERMES, Faculté de droit, Université Côte d’Azur, soutenue par l’Académie 5 et la MSHS-Sud Est organisée sous la direction scientifique de Ugo Bellagamba, Giulio Cesare Giorgini, Eric Picholle, Yannick Rumpala et Marina Teller

    Caroline Lequesne, « Surveiller les foules », le 14 avril 2023  

    Organisé par le CREDIMI, Université de Bourgogne sous la direction de Caroline Lequesne Roth

    Caroline Lequesne, « Surveillance », le 06 avril 2023  

    Colloque organisé sous la direction scientifique de Laure Laref et Michaël Laref, Enseignants en droit privé et sciences criminelles à la Faculté de droit de l’Université catholique de Lille et chercheurs au sein du laboratoire C3RD.

    Caroline Lequesne, « Régulation de la liberté d'expression : regards transatlantiques sur les premiers pas de l'oversight board de Meta », le 30 mars 2023  

    Organisée par le CERDACFF, Université Côte d’Azur

    Caroline Lequesne, Brunessen Bertrand, Caroline Lequesne Roth, Anne Le Hénanff, Jérôme Tré-Hardy, « Encadrement des technologies de surveillance : les enseignements de l’expérimentation des JO 2024 », le 22 mars 2023    

    Conférence organisée par Brunessen Bertrand, professeure à l'Université de Rennes, Chaire Jean Monnet sur la gouvernance des données.

    Caroline Lequesne, « Le service public algorithmique », le 20 mars 2023  

    Organisée par le Cercle France-Amériques, FIDES, DL4T (Université Côte d’Azur), le Centre Perelman de l’Université Libre de Bruxelles, le Laboratoire de Cyberjustice de l’Université de Montréal, sous la direction scientifique de Karim Benyekhlef, Bertrand du Marais, Gregory Lewkowicz et Marina Teller

    Caroline Lequesne, « La fiscalité des NFT et du Métaverse », le 20 juin 2022  

    Colloque annuel des étudiants du Master 2 Juriste fiscaliste, Université Paris Cité.

    Caroline Lequesne, « L’intelligence artificielle : quelle intelligence juridique ? », le 21 avril 2022  

    Organisé par la Cour de Cassation, l'IRDA (Université Sorbonne Paris-Nord) et le CEDCACE (Université Paris-Nanterre)

    Caroline Lequesne, « La régulation de l'IA en Europe », le 10 décembre 2021  

    Organisé sous la direction scientifique de Alexandra Bensamoun, Vincent Bouhier et Arnaud Latil

    Caroline Lequesne, « Quelle modération pour les réseaux sociaux ? », le 12 novembre 2021  

    Organisée par Caroline Lequesne-Roth, MCF HDR en droit public, Université Côte d'Azur et Valère Ndior, Pr de droit public, Université de Bretagne Occidentale dans le cadre du projet structurant SMDE

    Caroline Lequesne, « Les droits et libertés numériques », le 07 octobre 2021  

    Organisé par le Centre d’études et de recherche en droit administratif, constitutionnel, financier et fiscal - CERDACFF, Université Nice Côte d’Azur

    Caroline Lequesne, « Ethique et droit économique », le 01 octobre 2021  

    Journée de droit économique organisée par le GREDEG, Université Côte d'Azur

    Caroline Lequesne, « Digitalisation du service public. Pour une éthique numérique inclusive », le 26 mai 2021  

    Organisée par le GREDEG, Université Nice Côte d’Azur, et l'Observatoire de l'éthique publique, sous la responsabilité de Caroline Lequesne Roth

    Caroline Lequesne, « L’action publique algorithmique », le 09 avril 2021  

    Colloque organisé sous la direction de Jeremy Bousquet, Thibault Carrère et Sabrina Hammoudi.

    Caroline Lequesne, « Le numérique dans tous ses droits », le 09 février 2021  

    Organisé par le Pr. Valère Ndior, Université de Bretagne occidentale, Lab-Lex

    Caroline Lequesne, « La transformation numérique du service public : Une nouvelle crise ? », le 14 janvier 2021  

    Colloque organisé par le Centre de recherches sur le droit public (CRDP), Université Paris-Nanterre, sous la responsabilité scientifique d'Arnaud Sée, Lucie Cluzel-Métayer et Catherine Prébissy-Schnall.

    Caroline Lequesne, « Intelligence artificielle et finances publiques », le 28 octobre 2020  

    Organisé dans le cadre du séminaire itinérant de la Société Française de Finances Publiques, en partenariat scientifique avec FONDAFIP et la Chaire 3iA Alexandre Koyré, sous la responsabilité scientifique de Caroline Lequesne Roth.

    Caroline Lequesne, « Algorithmes, administration et lutte contre la fraude », le 14 juin 2019  

    Organisé par la Chaire d’excellence Alexandre Koyré, Université Nice Cote d’Azur

    Caroline Lequesne, « La numérisation de l’argent liquide : la fin du cash ? Enjeux juridiques et politiques », le 06 décembre 2018  

    Colloque international organisé par le CERSA, avec le soutien de l'Université Panthéon-Assas

    Caroline Lequesne, Matthieu Caron, Caroline Lequesne Roth, « Peut-on juridiquement ne pas rembourser la dette publique ? », séminaire IDP/Conférence THEMOS/UVHC, Valenciennes, le 16 octobre 2018 

    Caroline Lequesne, « Technonormativité. Blockchain, I.A. & Droit », le 08 octobre 2018  

    Matinale Deep Law for Tech organisée en partenariat avec DS Avocats et Finance Innovation

    Caroline Lequesne, « Technonormativités. Des objets connectés à l’IA », le 27 septembre 2018 

    Caroline Lequesne, « Les phénomènes migratoires et la dimension de la sécurité », le 19 septembre 2018  

    Organisé par la Faculté de droit et de science politique de l’Université de Nice Sophia-Antipolis

    Caroline Lequesne, « Société française de finances publiques - Université d’été 2018 », le 27 juin 2018  

    Organisé par la Société Française de Finances Publiques sous la présidence de Xavier Cabannes, Professeur de droit public à l'université Paris Descartes, Président de la SFFP.

    Caroline Lequesne, « La monnaie et le droit : évolution(s)/révolutions(s) », le 21 juin 2018  

    Colloque franco-québécois

    Caroline Lequesne, « Concurrence des normativités », le 14 juin 2018  

    Colloque international co-organisé par le CERSA - Paris 2, le GREGHEC - HEC, Paris, le Centre Perelman - ULB, Bruxelles et ETHICS - ICL, Lille

    Caroline Lequesne, « L'application de la technologie Blockchain aux marchés financiers : un regard d'entrepreneur », le 20 avril 2018  

    Organisé par le GREDEG

    Caroline Lequesne, « Pouvoirs privés économiques et ordre public économique : une thématique de droit économique », le 12 avril 2018  

    Organisé par la Faculté de droit et de sciences politiques de Nice et le GREDEG groupe de recherche en droit, économie et gestion UMR 7321 CNRS/UNS ; Université de Nice Sophia Antipolis membre de l’Université Côte d’Azur

    Caroline Lequesne, « Le droit augmenté », le 28 mars 2018  

    Colloque organisé par l'IFR Interactions

    Caroline Lequesne, « Quelles solutions pour résoudre le problème de la dette publique ? », le 20 octobre 2017  

    Organisée dans le cadre du Master 2 Finances et fiscalité publiques de Lille en collaboration avec le CRDP, le CERAPS et de l’IPAG de Lille, l’IDP de l’Université de Valenciennes.

    Caroline Lequesne, « La Blockchain : big-bang de la relation contractuelle », le 05 octobre 2017  

    Organisé par l’Institut de Droit et d’Économie des Affaires et le Centre de Droit de l'Entreprise

    Caroline Lequesne, « Droit Bancaire et Financier », le 09 juin 2017  

    Organisé par le laboratoire GREDEG avec l’Association Européenne pour le Droit Bancaire et Financier Monaco

    Caroline Lequesne, « Louise Fromont, Le prix démocratique du sauvetage de la zone euro », le 23 novembre 2016 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Saint clair Nguetchouessi ndefo, Les modèles de compliance en droit de l'intelligence artificielle - Etude de droit comparée Union Européenne - Union Africaine, thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Caroline Lequesne roth  

    LEGAPASS est une entreprise française qui propose un service en ligne permettant d'archiver en toute sécurité, au moyen de techniques de chiffrement éprouvées ainsi que d'un stockage ultra sécurisé, des données numériques sensibles confiées par les Utilisateurs afin de pouvoir principalement les transmettre à leurs héritiers en cas de décès ou d'incapacité et subsidiairement à l'Utilisateur lui-même en cas de sinistre. À cela s'ajoute la possibilité d'inventorier l'ensemble de son patrimoine, détenu en France ou à l'étranger, afin de faciliter le traitement de la succession en partageant ces informations avec un notaire. Basé sur une technologie brevetée, l'entreprise envisage une extension de ses services à travers l'intégration de nouvelles technologies disruptives notamment l'intelligence artificielle dans les services auprès des particuliers, des entreprises et auprès des professionnels de professions réglementées comme les notaires en Europe et en Afrique. Si le cadre de conformité en matière de données personnelles, d'identification électronique et de sécurité des systèmes d'informations est connu, il reste toutefois inadapté en l'état pour les startups innovantes encore plus lorsque celles-ci intègrent de l'intelligence artificielle. Ce contexte de réglementations sectorielles multiples pose de sérieux problèmes en matière de conformité des services et produits ce qui à soulevé une question centrale : quel modèle de compliance serait adapté pour les entreprises innovantes intégrant de l'intelligence artificielle dans leurs services qu'ils déploient en Europe et en dehors ? C'est pour répondre à cette interrogation, nous envisageons le présent projet de thèse.

    Léonie Blaszyk-niedergang, Le droit à l'épreuve de la notion de fake news, thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Caroline Lequesne roth et Serena Villata  

    Le droit connait plusieurs dispositions régulant l'expression en ligne. Toutefois, l'apparition de nouvelles technologies, à une échelle globale, conduit à leur transformation. Une de ces transformations est celle de l'avènement du phénomène des fake news. Face à cette expression polysémique, il convient d'arrêter des termes consensuels, tels que la désinformation et la mésinformation. Leur encadrement légal se heurte à de nombreux obstacles tenant à des considérations techniques. Les mécanismes de lutte proposés par le droit positif sont multiples mais insatisfaisants. Les plateformes en ligne ont la charge de ce contrôle, selon leurs propres critères, sans pour autant, en principe, engager leur responsabilité. Plusieurs voies de solution apparaissent : repenser la liberté d'expression, responsabiliser les utilisateurs, encadrer les algorithmes.

    Raphaël Mourere, La construction de la responsabilité algorithmique, épreuve de la société numérique, thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Lemy Godefroy et Caroline Lequesne roth  

    Le jeu des responsabilités liées aux algorithmes ébranle le droit des responsabilités civiles, pénales et administratives en vigueur, et demande pour son encadrement la création d'un régime adapté à sa dimension technique. Si l'amorce de cette création peut être relevée déjà aujourd'hui, le processus implique un positionnement général d'ordre politico-socio-économique de la part des législateurs, suivis dans leurs sillages par les juridictions et des autorités de régulation. La responsabilité algorithmique est l'enjeu de l'intégration de l'intelligence artificielle, au sein de la société de confiance en le numérique.

    Mehdi Kimri, Le régime juridique des données urbaines, thèse en cours depuis 2020 en co-direction avec Caroline Lequesne roth  

    Les villes constituent des espaces de collecte, de production et de traitement de données numériques. Celles-ci, - que nous qualifions de données urbaines – sont produites et collectées dans le cadre de processus variés. Elles sont issues, pour une large partie d'entre elles, de l'activité quotidienne des administrations en charge des villes. Aussi, elles résultent de l'activité des entreprises et des citoyens qui participent, à des degrés divers, à leur production. L'exploitation de ces données est perçue par les autorités administratives comme un levier de politique publique, au sens où leur traitement, notamment algorithmique, est susceptible de concourir à l'amélioration de la gestion urbaine. Quelle que soit leur nature, publiques ou privées, l'encadrement juridique des données urbaines constitue un enjeu essentiel eu égard à l'ampleur du processus de digitalisation des villes. L'objet principal de l'étude est d'étudier la manière dont le droit se saisit des données urbaines, et permet leur mobilisation à des fins d'intérêt général. Au départ d'un état des lieux des textes et des pratiques, le présent travail ambitionne de mettre en évidence les règles juridiques qui encadrent la dynamique des données urbaines au sein des villes. Celle-ci peut être entendue comme le processus global qui désigne la collecte, la production et la circulation des données au sein des systèmes urbains ; autrement dit, le cycle de vie des données urbaines. À cet égard, l'étude s'écarte d'une approche exclusivement orientée sur une thématique spécifique comme la protection, l'ouverture ou le partage des données urbaines, et privilégie une approche d'ensemble de ces problématiques.

    Pierre Legros, La protection des données issues des dispositifs de santé connectée à l'épreuve du marché du bien-être, thèse en cours depuis 2020 en co-direction avec Eva Mouial bassilana et Caroline Lequesne roth  

    « Prévenir plutôt que guérir » : ce précepte, qui innerve la médecine traditionnelle chinoise, connaît aujourd'hui un nouvel engouement à l'ère de la santé numérique. Depuis ces vingt dernières années, le passage progressif à une « e-santé » est porteur de nombreux changements qui vont d'une démocratisation de l'information médicale jusqu'à la transition d'une médecine curative vers une médecine dite des 4 P (personnalisée, préventive, prédictive et participative). Fort de ce contexte, la santé connectée constitue aujourd'hui à elle seule un véritable marché économique fructueux qui, depuis la pandémie, connaît une croissance fulgurante et devrait atteindre 7 000 milliards de dollars en 2025. Chaque jour, de nouveaux objets connectés, applications mobiles concernant le mode de vie et le bien-être des individus, les plateformes d'accès à l'information de santé, les conseils personnalisés sous forme de chatbot se multiplient. Pour autant, la finalité première poursuivie par ces dispositifs de santé connectée n'est pas tant celle de créer un « parcours de soin bis », ni nécessairement d'identifier préventivement des pathologies, mais plutôt d'autonomiser les individus en permettant à chacun d'acquérir une meilleure connaissance de soi, par soi et pour soi. De soi, car les données collectées fournissent des informations sur les habitudes alimentaires, les activités physiques, les performances sportives, les états émotionnels, la qualité de sommeil, ou encore le traçage des déplacements des individus. Par soi, car l'utilisateur est le propre producteur de ses données personnelles par le biais des capteurs qu'il porte ex ou in vivo. Pour soi, car l'objectif premier affiché de ces dispositifs est de rendre les individus acteurs de leur santé, en faisant évoluer de leur plein gré leur hygiène de vie pour leur propre bien-être. La santé connectée bouleverse ainsi le rapport au corps : en le numérisant, en quantifiant chacune de ses activités ou habitudes, la santé connectée offre un nouveau territoire économique pour les acteurs privés intéressés par l'exploitation massive de ces données. Le marché de la santé numérique se distingue effectivement par les acteurs privés économiques qui le composent. Cette marchandisation du « bien-être » constitue une véritable porte d'entrée pour pénétrer le marché de la santé – largement entendu – par des acteurs singuliers et internationaux, tels que les GAFAM ou les Wellness Tech. Or, les données, ainsi exploitées par ces acteurs sur la base du consentement des utilisateurs des dispositifs de santé connectée, sont susceptibles de constituer un indice informatif sur l'état de santé des utilisateurs. Cet indice reste néanmoins à relativiser dans une certaine mesure, au regard notamment de la fiabilité discutée de certain de ces capteurs qui s'apparentent parfois plus à une « gadgétisation » de la santé. Partant de ce constat, il convient de s'interroger sur la qualification juridique des données personnelles issues des dispositifs de santé connectée et sur le régime de protection s'y afférent.

  • Stanislas Renondin de Hautecloque, Intelligence artificielle, la recherche d’un régime juridique : Contribution à l'étude de la compatibilité d'une approche par les risques et d'une approche par les droits, thèse soutenue en 2024 à Université Paris Cité sous la direction de Luc Grynbaum, membres du jury : Caroline Le Goffic (Rapp.), Caroline Lequesne-Roth (Rapp.), Derek El Zein  

    Bien que l'intelligence artificielle ait émergé dans les années 1950, elle n'a été considérée comme un objet juridique que récemment. Le récent vote du règlement IA par les institutions de l'Union européenne représente un jalon crucial vers l'établissement d'un cadre juridique spécifique à l'IA. Cette étude vise à explorer le parcours ayant conduit à l'adoption de ce règlement européen sur l'IA. Nous avançons que l'histoire de l'IA révèle d'importantes contradictions juridiques. Sa nature évolutive et la diversité des discours entourant sa science fondamentale, l'informatique, sont aussi cruciales que les développements techniques ayant mené à sa création. Cette complexité a persisté dans les efforts pour définir juridiquement l'IA. L'Union européenne a rencontré des difficultés pour préciser ce qu'est l'IA et pour formuler un régime réglementaire adéquat, mettant en lumière le défi de marier les approches fondées sur les risques et les droits dans sa régulation. Nous proposons de redéfinir l'IA en tant qu'objet sociotechnique et suggérons une série de mesures pour équilibrer le règlement IA entre les approches basées sur les droits et les risques.

    Thibault Langlois-Berthelot, La blockchain au regard du droit et de l'identité, thèse soutenue en 2023 à Paris EHESS sous la direction de Rainer Maria Kiesow, membres du jury : Caroline Lequesne-Roth (Rapp.), Grégoire Loiseau (Rapp.), Jean Lassègue et Valérie Charolles  

    Depuis plus d'une décennie, les technologies blockchains redéfinissent progressivement et en profondeur les frontières politiques, juridiques et économiques de notre contrat social. Certaines de ses caractéristiques libèrent autant qu’elles défient l’ordre établi, c’est-à-dire les modèles de gouvernance existants. En collaboration avec la société IN Groupe, il est étudié à travers un prisme interdisciplinaire comment le positionnement et les perspectives de ces nouvelles technologies s’articulent, s’opposent ou s'inscrivent dans les cadres juridiques et sociaux actuels. En parallèle de bouleversements sociétaux analysés au regard de la décentralisation informatique, le concept d'identité numérique ne cesse depuis plusieurs décennies d'évoluer et d'être interrogé par les sciences pour faire face à l'expansion fulgurante des interactions et des besoins d'identification en ligne des personnes. Cette insatiable numérisation de nos vies implique de nouvelles considérations philosophiques, sociales et juridiques à la lumière des nombreuses facettes de nos identités, d'ores et déjà ‘phygitales’. Avec ces tentatives de définitions et de réappropriations scientifiques de l’identité sont également évoquées de nouvelles pistes de réflexion concrètes et actualisées au regard de l’émergence d’une nouvelle identité numérique 3.0. Supposées décentralisées, émancipatrices et au service de droits numériques, nous identifions en quoi l'identité numérique décentralisée et les technologies blockchains représentent une révolution à la recherche de nouvelles règles de droit. Par une photographie des (éco)systèmes socio-numériques cette étude interroge les conséquences de ces nouvelles technologies de décentralisation du Web 3.0, permettant aux individus de détenir une preuve d’existence numérique universelle en adéquation avec leurs droits fondamentaux, désormais cryptographiques et programmables. Une voie de réflexion privilégiée suggère qu'il est crucial de ne pas interdire ni discréditer certaines blockchains ouvertes et décentralisées, afin de satisfaire les besoins continus de confiance et de propriété cryptographique des internautes et des citoyens. Ces infrastructures peuvent effectivement servir d'alternative et de contre-pouvoir numérique, tout particulièrement dans les pays en voie de développement.

  • Richard Cohen, Collaborer, ou s'entre-tuer en temps de "paix". Contribution à la critique de l'Economie au terme de sa totali(tari)sation politique, thèse soutenue en 2023 à Normandie sous la direction de Patrick Vassort, membres du jury : Bernard Andrieu (Rapp.), Anne Isla (Rapp.), Jean-Baptiste Meyer et Caroline Lequesne-Roth  

    Cette thèse brosse, modestement, un État des lieux d'une guerre qui structure et dynamise, depuis l'Antiquité, toute République ou πόλις (Platon, Heidegger, Boutot, 1987), autrement dit « tout État régi par des lois » (Rousseau, 1762). La collaboration, chère au langage managérial, et politique, contemporain, fournit, à cet effet, l'entrée idoine à l'étude d'un jus in bello chevillé au « désir d'avoir sans cesse davantage (pléonexia), désir que toute nature (physis) poursuit comme un bien » (Plat. Rép., 359c.), dont elle formule et formalise les dispositions démocratiques-libérales, comme rupture mécanisée ou virtualité stratégique (Rosati, 2009) en progrès. La collaboration que charpentent 1) une communication de base, 2) un travail partagé, comme détachement ou fission productive du sujet, 3) une gestion des taches (work-flow) limitées, 4) un accès aux savoirs utiles unifiés (Levran, 1999) abîme, en effet, la valeur-signe pivot de l'Économie-Politique, autrement dit le travail, comme « rupture [produite] sous la pression d'une intervention extérieure » (Eskénazi, 2008) dont les déclinaisons terminologiques dialectisent, également, aliénation, mutilation ou fonctionnalisation et r/assemblage de l'être gouverné (Ibid.) au service de l'État r/attaché. La globalisation de cette contradiction en procès (Marx, 1858) augure ainsi, logiquement, les conclusions de Jacques Aubert, ancien préfet d'Algérie, tirées en 1966, lequel reconnait que « c'est désormais la population [ndlr : le ou la citoyen.ne] elle-même qui constitue à la fois la menace [ndlr : terroriste] et l'objet à défendre » (Rigouste, 2009).Cette fenêtre sécuritaire de l'aporie capitaliste se referme, en effet, sur un « espace de compétition unifié » (Bourg, 2012), au terme d'une première phase d'accumulation (primitive) ; lequel r/assemble les challengers, et ressources à la fois, d'un tournoi (pour « travail tour à tour ») ou marché, peu importe l'activité concernée, dont les dispositions (schumpétériennes) – autrement dit valoriser toutes les « ressources humaines, matérielles et financières mobilisables » pour les éliminer proportionnellement à l'intensité croissante d'un affrontement livré en domaine(s) clos – virtualisent l'anéantissement de toutes les parties prenantes (car parties prises) de l'échange - 1, in fine.

    Alix Mondonneix, La concurrence fiscale étatique, thèse soutenue en 2021 à Université Côte dAzur sous la direction de Philippe Luppi, membres du jury : Vincent Dussart (Rapp.), Éric Oliva (Rapp.), Pierre Beltrame, Émilie Moysan et Caroline Lequesne-Roth  

    La concurrence fiscale étatique naît du climat de tension régnant entre les différents pays. En effet, les Etats n’ontpas les mêmes besoins budgétaires, ce qui engendre une bataille entre les systèmes fiscaux afin d’attirer le plusgrand nombre d’agents économiques. La concurrence fiscale étatique apparaît donc comme une compétition entreles Etats. Ce phénomène s’inscrit dans une économie mondiale globalisée et tend à se renforcer depuis une dizained’années. Pour les contribuables, cette concurrence fiscale permet de bénéficier d’avantages fiscaux dans la mesureoù elle conduit à une convergence des régimes fiscaux des Etats vers des taux d’imposition plus faibles.Toutefois, dans l’optimisation de leur imposition, certains opérateurs économiques utilisent des régimes fiscauxnationaux de manière déloyale. C’est ainsi qu’est née la concurrence fiscale dommageable. Celle-ci fait l’objet d’unelutte active par l’Union Européenne (UE), l’Organisation de coopération et de développement économiques(OCDE) et les Etats eux-mêmes.Une solution doit impérativement être trouvée, d’autant plus que le contexte évolue du fait notamment de la crisesanitaire et de l’essor de l’économie numérique. Si on assiste à un échec des tentatives d'harmonisation fiscale, desmesures de coordination pourraient réguler la concurrence fiscale étatique et l'amener vers plus de loyauté.La quête d'une concurrence fiscale loyale entre Etats n'est pas seulement une question d’équilibre des financespubliques, mais un enjeu majeur dans la survie des systèmes fiscaux et sociaux des pays.Si le concept de concurrence fiscale reposait sur des approches issues de doctrines économiques, celles-ci sontaujourd’hui insuffisantes. C’est alors que le droit s’affirme comme essentiel dans l’appréciation de cette notionnotamment pour l’encadrer, la contrôler et la sanctionner.

    Nambreye Rodrigue Ouattara, La structuration juridique de l’endettement des pays d’Afrique subsaharienne, thèse soutenue en 2020 à Paris 10 sous la direction de Mathias Audit, membres du jury : Caroline Kleiner (Rapp.), Makane Moïse Mbengue (Rapp.), Caroline Lequesne-Roth, Patrick Papazian et Maude Vallée    

    Les Etats ne font pas exception au recours à l’endettement pour leur financement. L’Histoire démontre que ces derniers ont toujours recouru à la dette pour leurs divers financements. Les pays d’Afrique subsaharienne, devenus pour la majorité d’entre eux indépendants au cours de la décennie 1960, ne font pas exception à cela. En effet, ces pays ont depuis plus d’une décennie commencée à s’endetter par le truchement d’obligations souveraines sur les marchés financiers. Or, il se trouve que le recours à la dette souveraine sous forme d’obligations souveraines pose un certain nombre de problèmes. Le principal problème posé par cette forme d’endettement est lié à la multitude de créanciers en cas de défaut souverain. Ces créanciers, communément appelés fonds vautours, usent d’une provision contractuelle contenue dans les contrats d’émission de dette obligataire. C’est donc par le truchement de la clause pari passu que ces créanciers parviennent, à travers des actions en justice, à empêcher les souverains de restructurer leurs dettes. En l’absence de mécanisme à l’échelle internationale pour résoudre les conséquences d’éventuels défauts souverains sur les droits de l’Homme dans ces pays africains, notre thèse propose la création d’un tel mécanisme fondé sur le droit international pour traiter les cas de défauts souverains, d’une façon générale, mais plus particulièrement des pays d’Afrique subsaharienne. Ce mécanisme devra ainsi englober à la fois les aspects procéduraux que requiert le traitement de tels problèmes, mais également les aspects substantiels du droit international, notamment les droits de l’Homme.