Présentation
Lors de la première commémoration de la « Journée internationale du multilatéralisme et de la diplomatie au service de la paix » qui s'est tenue en avril 2019 au sein de l'Assemblée Générale des Nations Unies, une soixantaine de délégations ont souligné le besoin de réformer les institutions internationales (notamment celles des Nations Unies) pour insuffler une nouvelle dynamique au multilatéralisme, mis à rude épreuve par la multiplication de crises de nature globale (écologique, sanitaire, etc.), la persistance de conflits de longue durée et l'affirmation de dynamiques unilatérales portés par certains Etats membres, y compris parmi les fondateurs du système multilatéral de l'après-guerre.
Dans ce contexte se pose la question générale de la portée du ou des discours actuels sur la réforme des institutions internationales. De l'antienne de la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies aux transformations partielles de la gouvernance des institutions financières internationales, les tentatives et appels à la transformation des organisations internationales sont nombreux. Ce discours n'est pourtant ni récent ni totalement neuf ; il remonte – au moins – à l'établissement de la Société des Nations.
A rebours d'une vision consacrant souvent trop rapidement aussi bien l'ineffectivité que le caractère limité ou inabouti de ces transformations, il importe de (ré)évaluer les réformes qui travaillent ces institutions à l'aune de la diversité des temporalités (incrémentales vs ruptures), des dynamiques d'impulsion (négociations intergouvernementales, impulsions bureaucratiques “internes”, lobbying de parties prenantes et/ou « chocs exogènes ») et des périmètres de la réforme (politique/technique, organisationnel, opérationnel, etc…).
Dans la continuité́ des travaux et axes de recherche développés par le Groupe de Recherche sur l'Action Multilatérale, cette journée d'étude réunit diverses disciplines des sciences sociales (anthropologie, droit, économie, histoire, science politique, sociologie, gestion et management) ainsi que des « praticiens » des institutions internationales (diplomates multilatéraux, agents d'organisations internationales, coalitions et organisations non-gouvernementales) autour des trois axes thématiques et questionnements suivants :
Axe 1 - Les temps des réformes
Axe 2 - Le changement avec ou sans réforme
Axe 3 - La réforme des institutions internationales est-elle possible ?
Programme
9h15 : Accueil des participant.e.s
9h40 : Introduction
Delphine Allès, Professeure de science politique à l'Inalco et membre du Conseil de direction du GRAM
Franck Petiteville, Professeur de science politique à Sciences Po Grenoble et membre du Conseil de direction du GRAM
Axe n°1 - Les temps des réformes
Présidence : Delphine Placidi-Frot, Professeure de science politique à l'Université Paris-Saclay
10h20 : Les métamorphoses de la Commission du Danube
Carmen Achimescu, Maître-assistante à la Faculté de droit de l'Université de Bucarest
Ion Galea, Professeur à la Faculté de droit de l'Université de Bucarest
La réforme de l'Union Africaine : contribution à une analyse sociologique des mutations du système international africain
Louis Paul Ongono, Doctorant à l'Université de Douala
Dépendance pétrolière européenne et redéfinition du rôle international de l'OTAN, 1979-1983
Manuel Dorion-Soulié, Visiting Scholar à la Faculté d'histoire de l'Université de Cambridge
La réforme dans l'urgence : l'exemple du FMI
Lena Chercheneff, Maître de conférences en droit public à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
12h00 : Pause déjeuner
Axe n°2 - Le changement avec ou sans réforme
Présidence : Delphine Allès, Professeure de science politique à l'Inalco
14h00 : L'évolution des méthodes de travail du Conseil de sécurité des Nations Unies. Un cas de « réforme discrète » ?
Matthieu Ruquet, Doctorant en droit international public à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Une revitalisation sans réforme : les conséquences de l'implication massive de la Chine dans les instances internationales de normalisation technique depuis 2008
Juliette Genevaz, Maître de conférences en science politique à l'Université Lyon 3
Bureaucratiser pour mieux réformer ? Analyse des comités techniques de réforme des institutions internationales africaines
Eugene Arnaud Yombo Sembe, Postdoctorant à l'Université de Cape Town
La réforme des organisations internationales par le modèle des parties prenantes : nouveaux enjeux de contestation transnationale
Auriane Guilbaud, Maîtresse de conférences en science politique à l'Université Paris 8
16h00 : Pause
Axe n°3 - La réforme des institutions internationales est-elle possible ?
Présidence : Evelyne Lagrange, Professeure de droit public à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
16h20 : La réforme entre le siège et le terrain : le cas d'ONU Femmes
Marie Saiget, Maîtresse de conférences en science politique à l'Université Lille 2
Simon Tordjman, Maître de conférences en science politique à Sciences Po Toulouse
Ce que peuvent les organisations internationales : le cas de l'OIT
Sandrine Kott, Professeure d'histoire contemporaine à l'Université de Genève et Professeure invitée à la New York University
L'UNESCO : comment transformer sans rien changer
Véra El Khoury Lacoeuilhe, Ministre, Délégation Permanente de Sainte Lucie auprès de l'UNESCO et Vice-Présidente, Conseil exécutif de l'UNESCO
17h40 : Remarques conclusives
Frédéric Ramel, Professeur de science politique à Sciences Po et coordinateur du GRAM
En raison des contraintes sanitaires, la capacité d'accueil maximum de la salle est fixée à 100 personnes
Inscription obligatoire : http://www.inalco.fr/webform/seac-journee-etude-action-multilaterale
Pour permettre au plus grand nombre de suivre et participer à cet événement, un dispositif de Visioconférence sera mis en place
Inscription : http://www.inalco.fr/webform/seac-journee-etude-action-multilaterale
Organisée à l'Inalco par le Groupe de Recherche sur l'Action Multilatérale (GRAM), Université Paris Panthéon-Sorbonne, Ecole de droit de la Sorbonne