Evelyne Lagrange

Professeur
Droit public.
École de Droit de la Sorbonne

Institut de Recherche en Droit International et Européen de la Sorbonne
  • THESE

    Représentation et organisations internationales, soutenue en 2000 à Paris 1 sous la direction de Jean-Pierre Quéneudec 

  • Evelyne Lagrange, Daniel-Erasmus Khan, Évelyne Lagrange, Stefan Oeter, Christian Walter (dir.), Democracy and sovereignty, Brill Nijhoff, 2023, 446 p. 

    Evelyne Lagrange, Évelyne Lagrange, Laurence Dubin (dir.), Les inégalités et leurs manifestations en droit international et européen: actes de la journée d'étude du 3 juin 2021, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Editions Pedone, 2023, Perspectives internationales, 240 p. 

    Evelyne Lagrange, Daniel Erasmus Khan, Évelyne Lagrange, Stefan Oeter, Christian Walter, Democracy and Sovereignty: Rethinking the Legitimacy of Public International Law, Brill, 2022, 440 p.   

    Evelyne Lagrange, La représentation institutionnelle dans l'ordre international: Une contribution à la théorie de la personnalité morale des organisations internationales, Brill Nijhoff, 2021   

    Evelyne Lagrange, Anne Peters, Évelyne Lagrange, Stefan Oeter, Christian Tomuschat (dir.), Immunities in the age of global constitutionalism, Brill Nijhoff, 2015, 366 p.  

    La 4e de couverture indique : "The law of immunity of states, of international organisations, and of public officials is one of the most important and most controversial topics of international law (...) Although immunities are in principle firmly anchored in international law, their precise legal implications are often unclear. This book takes up a number of new trends and challenges in this field and assess them within the framework of global constitutionalism and multilevel governance."

    Evelyne Lagrange, Anne Peters, Évelyne Lagrange, Stefan Oeter (dir.), Immunities in the age of global constitutionalism, Brill Nijhoff, 2014  

    La page d'accueil porte : "Although immunities are in principle firmly anchored in international law, their precise legal implications are often unclear. This book takes up a number of new trends and challenges in this field and assess them within the framework of global constitutionalism and multilevel governance."

    Evelyne Lagrange, Jeffrey A. Talpis, Évelyne Lagrange, L’efficacité des normes internationales concernant la situation des personnes privées dans les ordres juridiques internes, Martinus Nijhoff Publishers, 2012, Recueil des Cours, 239552 p.   

    Evelyne Lagrange, Évelyne Lagrange, Andreas Hamann, Jean-Marc Sorel (dir.), Si proche, si loin: la pratique du droit international en France et en Allemagne, Société de législation comparée, 2012, Collection de l'UMR de droit comparé de Paris, 455 p. 

    Evelyne Lagrange, Christian Tomuschat, Évelyne Lagrange, Stefan Oeter (dir.), The right to life, Martinus Nijhoff Publishers, 2010, Nijhoff eBook titles, 422 p. 

    Evelyne Lagrange, Évelyne Lagrange, La représentation institutionnelle dans l'ordre international: une contribution à la théorie de la personnalité morale des organisations internationales, Kluwer law international, 2002, Études de droit international, 608 p. 

    Evelyne Lagrange, Évelyne Lagrange, Les opérations de maintien de la paix et le chapitre VII de la charte des Nations Unies, Montchrestien, 1999, Perspectives internationales, 181 p.   

    Evelyne Lagrange, Évelyne Lagrange, Analyse de discours allemands sur la sécurité extérieure (1990-1994), l'auteur, 1994, 94 p. 

  • Evelyne Lagrange, Évelyne Lagrange, « Les bases revisitées de la confiance dans les institutions de la gouvernance internationalisée », in Alexandre Desrameaux, Christophe Geslot (dir.), La confiance publique. Notion cardinale du droit et de l'État ?, IFJD, 2024, pp. 175-191 

    Evelyne Lagrange, « SPP v Egypt, AAPL vs Sri Lanka: Some Revolutionary Steps? », in H. Ruiz-Fabri, E. Stoppioni, International Investment Law: An Analysis of the Major Decisions, pp. 79-98, Hart Publishing, 2022 

    Evelyne Lagrange, « « Conclusions » », M. Forteau, F. Latty (dir.), Actes du Colloque de Nanterre, Communication médiatique de l’Etat et droit international, Pedone, 2022, pp. 241-249., 2022 

    Evelyne Lagrange, « Chapter 18. Conclusions, pp. 430-440 », in Daniel Erasmus Khan Evelyne Lagrange Christian Walter Stefan Oeter (eds.), Democracy and Sovereignty. Rethinking the Legitimacy of Public International Law, Brill, 2022 

    Evelyne Lagrange, « « Le verbe et les armes. Réflexions sur les ‘lignes rouges’ tracées en Syrie », pp. 195-220. », Mélanges en l'honneur de R. Kherad. Panser la guerre, penser la paix, Pedone, 2021 

    Evelyne Lagrange, « "Appeler à" ; "Fort(e) (signe, message, geste, symbole, volonté" ; "Ligne rouge" ; "Porter (un projet, une résolution, un message)" ; "Protester, protestation" », in V. Ndior (dir.), Dictionnaire de l'actualité internationale, Pedone, 2021 

    Evelyne Lagrange, « "La Cour européenne des droits de l'homme, vigie des Nations Unies", pp. 217-222 », in P. Pinto de Albuquerque (éd.), "Droits de l'homme. Les opinions séparées vues par la doctrine", Lexis-Nexis, 2020 

    Evelyne Lagrange, « "Pairs et experts dans le système onusien de suivi du respect des droits de l'homme : deux procédures de contrôle sur rapport, une même substance ?", pp. 139-174 », in I. Prezas (dir.), Colloque de l'IREDIES, "Substance et procédure en droit international public", Pedone, 2019 

    Evelyne Lagrange, « "La jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme ou l'ONU à tâtons", pp. 373-384 », Les droits de l'homme à la croisée des droits. Mélanges en l'honneur du Professeur Frédéric Sudre, Lexis Nexis, 2018 

    Evelyne Lagrange, « "La responsabilité des organisations internationales pour violation d'une obligation de diligence", pp. 189-229 », SFDI, Journée d'études franco-italienne du Mans, Le standard de due diligence et la responsabilité internationale, Pedone, 2018 

    Evelyne Lagrange, Anne-Marie Thevenot-Werner, « "L'Allemagne", pp. 35-98 », in L. Burgorgue-Larsen (dir.), La Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne saisie par les juges en Europe, Pedone, 2017 

    Evelyne Lagrange, « "Les organisations internationales à vocation universelle", pp. 255-277 », in M. Forteau et al. (dir.), Traité international du droit de la mer, Pedone, 2017 

    Evelyne Lagrange, « "L'application des accords relatifs aux investissements internationaux dans les ordres juridiques internes", pp. 485-573 », in S. Robert-Cuendet (dir.), Le droit des investissements étrangers : approche globale, Larcier, 2017 

    Evelyne Lagrange, « Les relations entre les organisations internationales, pp. 131-166 », in M. Vellano (a cura di), Il Futuro delle Organizzazioni Internazionali. Prospettive giuridiche. L'avenir des organisations internationales. Perspectives juridiques, Editoriale scientifica, 2015 

  • Evelyne Lagrange, « Functionalism According to Paul Reuter: Playing a Lone Hand », European Journal of International Law, Oxford University Press (OUP), 2020, n°2, pp. 543-564     

    Evelyne Lagrange, « Commentaire de : Belgique. Cour d’appel de Bruxelles, 18ème chambre (aff. civiles), 8 juin 2018, L. Marchal et al. contre F. Mukeshimana-Ngulinzira et al. et l’Etat belge c. F. Mukeshimana-Ngulinzira et al., 2011/AR/292 conn. 2011/AR/294 ), Jurisprudence étrangère intéressant le droit international, RGDIP, 2019, n° 1, pp. 160-163. », Revue générale de droit international public, A. Pedone , 2019 

    Evelyne Lagrange, « Constitution, constitutionnalisation, constitutionnalisme globaux – et la compétence dans tout cela ? », Jus Politicum : Revue de droit politique, Dalloz , 2018   

    Evelyne Lagrange, « L'accord Ceta est-il compatible avec la Constitution française ? », The Conversation France, The Conversation Media Group , 2017     

    Evelyne Lagrange, E Lagrange, « The Thoughts of Rene-Jean Dupuy: Methodology or Poetry of International Law? », European Journal of International Law, Oxford University Press (OUP), 2011, n°2, pp. 425-440     

    Evelyne Lagrange, « The Thoughts of René-Jean Dupuy: Methodology or Poetry of International Law? », European Journal of International Law, Oxford University Press (OUP), 2011, n°2, pp. 425-440   

    Evelyne Lagrange, Évelyne Lagrange, « La cohérence de la chose jugée (l’affaire du génocide devant la CIJ) », Annuaire français de droit international, Centre National de la Recherche Scientifique - Éditions du CNRS - CNRS Éditions , 2007, n°1, pp. 1-42      

    Lagrange Evelyne. La cohérence de la chose jugée (l’affaire du génocide devant la CIJ). In: Annuaire français de droit international, volume 53, 2007. pp. 1-42.

    Evelyne Lagrange, « Les successions d'Etats : pratiques françaises », Louisiana Law Review, Louisiana State University, 2003, n°4, pp. 1187-1239   

    Evelyne Lagrange, Évelyne Lagrange, « La Mission intérimaire des Nations Unies au Kosovo, nouvel essai d'administration directe d'un territoire », Annuaire français de droit international, Centre National de la Recherche Scientifique - Éditions du CNRS - CNRS Éditions , 1999, n°1, pp. 335-370      

    Lagrange Evelyne. La Mission intérimaire des Nations Unies au Kosovo, nouvel essai d'administration directe d'un territoire. In: Annuaire français de droit international, volume 45, 1999. pp. 335-370.

  • Evelyne Lagrange, « "Model Rules on Arbitral Procedure: International Law Commission (ILC)", MPEiPro, May 2022 : https://opil.ouplaw.com/view/10.1093/law-mpeipro/e3671.013.3671/law-mpeipro-e3671?rskey=j2nelq&result=1&prd=OPIL », Max Planck Encyclopedia of International Procedural Law, 2022 

  • Evelyne Lagrange, E. Castellarin, P. Palchetti (coord.), Gouvernance mondiale et multilatéralisme, Livre blanc n° 13, ILA-2023, septembre 2022 : https://www.ilaparis2023.org/en/white-paper/global-governance-multilateralism/, 2022 

    Evelyne Lagrange, Histoire des institutions internationales, 2020 

    Evelyne Lagrange, Investors’ Rights Short of Human Rights in a Constitutional Perspective, 2019   

  • Evelyne Lagrange, « Le droit international est-il juste / Is international law fair ? », le 30 août 2023  

    Colloque organisé par le CERIC (UMR DICE), Aix-Marseille Université ; Sciences Po Aix et le CNRS

    Evelyne Lagrange, « Democratic Representation in and by International Organizations », le 22 juin 2023  

    Colloque organisé par Samantha Besson, Chaire Droit international des institutions avec le support financier de la Fondation du Collège de France

    Evelyne Lagrange, « L'appréhension du lancement d'alerte par le droit international et transnational », le 02 juin 2023  

    Organisée par l'IREDIES, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    Evelyne Lagrange, « (Re-)légitimer le pouvoir dans les structures de gouvernance internationalisées », le 17 octobre 2022  

    Une séance du séminaire mensuel de l'UMR DICE, Aix-Marseille Université - CNRS

    Evelyne Lagrange, « La confiance publique », le 29 septembre 2022  

    Organisé par le Centre de recherches juridiques de l'université de Franche-Comté (CRJFC, UR 3225) sous la direction de Alexandre Desrameaux et Christophe Geslot

    Evelyne Lagrange, « Consenting to International Law », le 23 juin 2022  

    Organisé par le Pr Samantha Besson, titulaire de la Chaire Droit international des institutions au Collège de France

    Evelyne Lagrange, « La réforme dans/des institutions internationales », le 15 novembre 2021  

    Organisée à l'Inalco par le Groupe de Recherche sur l’Action Multilatérale (GRAM), Université Paris Panthéon-Sorbonne, Ecole de droit de la Sorbonne

    Evelyne Lagrange, « Les inégalités et leurs manifestations en droit international et européen », le 03 juin 2021  

    Journée d'étude du Département de droit international et européen de l’Ecole doctorale de droit de la Sorbonne, Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    Evelyne Lagrange, « Les enseignements de la crise sanitaire de la COVID-19 pour le droit international et européen », le 25 mai 2021  

    Organisée pour l’IREDIES, par Hervé Ascensio, Ségolène Barbou des Places, Evelyne Lagrange et Paolo Palchetti, Professeurs à l’Université Paris 1

    Evelyne Lagrange, « Les animaux dans le droit international », le 16 avril 2021 

    Evelyne Lagrange, « Le régionalisme dans le droit international », le 10 février 2020  

    Organisé par l’IREDIES avec l’University of Oslo Faculty of Law, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, l’Institut für Völkerrecht und Europearecht de la Georg-August-Universität Göttingen, le CEIE (Univ Strasbourg) et le Centre universitaire de Norvège à Paris

    Evelyne Lagrange, « La lutte contre l'impunité des crimes de sang et des crimes économiques », le 19 décembre 2019  

    Organisée pour l’IREDIES, Université Paris Panthéon-Sorbonne par Evelyne Lagrange, Professeur à l’Ecole de droit de la Sorbonne

    Evelyne Lagrange, « Unilateral/extraterritorial sanctions », le 12 décembre 2019  

    Colloque organisé sous la responsabilité de Charlotte Beaucillon, CRDP, Université de Lille, avec l'IREDIES, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

    Evelyne Lagrange, « « Conclusions », in M. Forteau, F. Latty (dir.), Actes du Colloque de Nanterre, Communication médiatique de l’Etat et droit international, Pedone, 2022, pp. 241-249. », Communication médiatique de l'Etat et droit international, Nanterre, le 14 juin 2019  

    Organisé par le CEDIN, Université Paris Nanterre

    Evelyne Lagrange, « Extraterritorialités et droit international », le 23 mai 2019  

    Organisé par la SFDI sous la responsabilité scientifique de Mme Miron Alina, et Mme Taxil Bérangère, Professeurs de Droit public, co-directrices du M2 Droit International et Européen - Centre Jean Bodin - Université d'Angers

    Evelyne Lagrange, « Le traité de Versailles. Regards franco-allemands en droit international à l’occasion du centenaire », le 28 septembre 2018 

    Evelyne Lagrange, « L’accès au juge national et international contre les actes du pouvoir exécutif », le 07 septembre 2018  

    Colloque franco-allemand organisé pour l’IHEI, Institut des Hautes Etudes Internationales, par Layla Kristina Jaber, Stefanie Lüer et Anne-Marie Thévenot-Werner

    Evelyne Lagrange, « Droit international et santé », le 31 mai 2018  

    Organisé par la Société Francaise Pour Le Droit International – SFDI - sous la direction scientifique des Professeurs G. Le Floch et T. Fleury Graff

    Evelyne Lagrange, « Pacific and Military Uses of the Exclusive Economic Zone : Exploring Coastal and Non-Coastal States’ Obligation to Have “Due Regard” to Rights and Duties of Other States in the UN Convention on the Law of the Sea », le 29 janvier 2018  

    Organized by The Sorbonne Research Institute for International and European Law – IREDIES

    Evelyne Lagrange, « Le constitutionnalisme global », le 29 mai 2017  

    Organisé pour l’Institut Michel Villey et la revue Jus Politicum par Manon Altwegg-Boussac, Professeur à l’Université du Littoral et Denis Baranger, Professeur à l’Université Panthéon-Assas

    Evelyne Lagrange, « Le standard de due diligence et la responsabilité internationale », le 24 février 2017  

    L’hypothèse qu’il s’agit d’interroger lors de cette journée d’études est que la due diligence en droit international constitue aussi bien un standard de comportement qu’un standard en matière de responsabilité, entraînant un régime juridique spécifique.

    Evelyne Lagrange, « L’engagement critique des juristes universitaires. L’exemple de l’emploi de la force 2001-2017 », le 11 janvier 2017  

    Conférence organisée par Evelyne Lagrange, Professeur de droit public à l’Ecole de droit de la Sorbonne

    Evelyne Lagrange, « Substance et procédure en droit international public : dialectique et influences croisées », le 12 décembre 2016  

    Sous le parrainage du sénateur Jacques Legendre

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Paul Heckler, Les délégations et transferts de compétence entre Etats : contribution à la théorie de la compétence en droit international, thèse soutenue en 2022 à Paris 1 sous la direction de Évelyne Lagrange, membres du jury : Guillaume Le Floch (Rapp.), Cedric Ryngaert (Rapp.), Pierre Bodeau-Livinec  

    La pratique étatique internationale contient de nombreuses situations dans lesquelles des États prennent en charge des prérogatives appartenant en principe à un autre. Souvent, ces manifestations supposent de déroger aux règles internationales réglant la compétence étatique, par exemple lorsque les agents d’un État interviennent sur le territoire d’un autre à des fins d’enquête ou lorsque le territoire d’un État est placé sous le contrôle partiel ou total d’un autre sans remise en cause la souveraineté du premier (occupation, cessions à bail, certaines enclaves). Dans ces situations comme dans d’autres, à l’image du stationnement des forces ou de la représentation diplomatique et consulaire, l’intervention d’un État suppose que soit établie une compétence pour régir la situation. Dans certains cas, l’établissement de cette compétence alternative emporte incompétence de l’État initialement compétent. La première hypothèse correspond à la délégation de compétence, la seconde au transfert. L’encadrement juridique de ces mécanismes, qui constituent souvent pour les États des outils utiles, mais peuvent également intervenir dans un contexte de contrainte, révèle d’importantes lacunes systémiques affectant principalement les personnes privées. Théoriquement, ces mécanismes ne sont pas anodins et supposent de s’interroger à la fois sur la nature de la compétence et sur sa place en droit international. Ils s’inscrivent en effet dans une logique plus générale de rationalisation de la compétence étatique au sein d’un espace constitutionnel pluraliste structuré, entre autres, par des règles de compétence organisant l’attribution et la modulation de la compétence de ses acteurs.

    Guillaume Langle, La sanction des personnes privées à raison de faits contraires à es normes de droit international, thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Évelyne Lagrange 

    Thomas Lieby, L'exercice du pouvoir d'interprétation des conventions de l'O.I.T, thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Évelyne Lagrange 

    Rosanne Craveia, Industries extractives et droits de l'Homme, thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Laurence Dubin et Évelyne Lagrange 

    Denys-Sacha Robin, Les actes unilatéraux des États comme éléments de formation du droit international, thèse soutenue en 2018 à Paris 1 sous la direction de Évelyne Lagrange, membres du jury : Mathias Forteau (Rapp.), Gérard Cahin (Rapp.), Denis Alland  

    Les actes juridiques unilatéraux des États, extrêmement variés dans leurs formes comme leurs contenus, contribuent à la formation et à l’évolution des normes internationales. Cependant, la présente thèse soutient que ces actes unilatéraux ne constituent pas, pris isolément, un mode de production du droit international ; tout au plus en sont-ils des éléments de formation. Parmi tous les actes adoptés par les États, certains seulement véhiculent des «prétentions normatives stricto sensu». Ces prétentions manifestent une certaine tension entre l’exercice par les États d’un pouvoir d’application du droit existant, en vertu de normes d’habilitation établies ou revendiquées, et d’un pouvoir de l’interpréter ou de le transformer. Dans ces conditions, ces prétentions bénéficient d’une existence objective et d’une opposabilité présumée tout en étant potentiellement contestables durant un certain laps de temps. L’attribution d’une valeur au silence des tiers intéressés apporte la preuve d’un tel présupposé. Ainsi, la représentation proposée met en lumière l’exercice par les États d’un véritable pouvoir de sommation : il découle des prétentions identifiées un effet autonome consistant à requérir les réactions des tiers susceptibles d’en remettre en cause le bien-fondé. Les protestations, reconnaissances ou acquiescements silencieux des tiers constituent alors la condition nécessaire et suffisante aux fins de détermination de l’(in)opposabilité du contenu normatif des prétentions. Du processus décrit, il peut être déduit que l’existence et la signification des rapports de droit produits par la confrontation des prétentions et réactions des États reposent certes sur des accords informels. Toutefois, le fonctionnement du processus révèle avant tout l’influence considérable de l’unilatéralisme sur la définition et l’évolution du droit international. Les États se voient en effet soumis à une obligation accrue de vigilance à l’égard des prétentions susceptibles d’emporter des effets sur leurs droits et obligations.

    Natalia Castro Nino, Du dommage aux lésions collectives : recherches sur des concepts adaptés aux enjeux contemporains de la responsabilité internationale, thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Évelyne Lagrange et Juan Carlos Henao, membres du jury : Jorge Enrique Viñuales (Rapp.), Sarah Cassella (Rapp.), Mathias Forteau  

    La doctrine internationaliste a accordé une attention notable au dommage depuis l'apparition de la responsabilité internationale en tant que discipline au sein du droit des gens. Toutefois, depuis plusieurs décennies, elle a délaissé les analyses transversales pour se concentrer sur des dommages précis subis soit par l’État, soit par les particuliers. Ce clivage a laissé subsister un angle mort dans l'analyse de la pratique internationale : l'étude des lésions dont la victime n'est ni une personne publique ni une personne privée, mais une entité collective composée par les unes et/ou par les autres et qui ne peut être réduite à l'addition de ses composantes. La prise en compte des lésions dont peuvent être victimes des entités comme la famille, les peuples, l'humanité ou la communauté internationale est l'un des principaux défis auxquels sera confrontée la responsabilité internationale à l'avenir. Afin de proposer une catégorie qui rende possible une analyse d'ensemble de ces atteintes, il est indispensable de clarifier le cadre conceptuel des lésions prises en compte par la responsabilité internationale. Cette réflexion conduit à constater qu'en plus du dommage, celle-ci tient compte d'une deuxième forme de lésion, purement juridique et inhérente au fait internationalement illicite. Les dommages et lésions juridiques peuvent être regroupés dans la catégorie des «lésions collectives» lorsqu'ils portent atteinte à des droits, des intérêts ou des biens collectifs. Des conséquences particulières découlent des lésions collectives ainsi définies dans le cadre de la responsabilité internationale. Elles se manifestent notamment au regard de son invocation et de son contenu.

    Daniel Ventura, Le gel et la confiscation des avoirs de dirigeants d'Etat étrangers en droit international, thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Évelyne Lagrange, membres du jury : Mathias Forteau (Rapp.), Régis Bismuth (Rapp.), Muriel Ubeda-Saillard  

    La mise en œuvre de mesures restrictives de gel ainsi que de mesures judiciaires de saisie et de confiscation des avoirs de dirigeants d'État étrangers constitue un phénomène contemporain du droit international. Ces mesures représentent également le versant coercitif des efforts internationaux de développement de l'État de droit, en s'attaquant à la cause endogène la plus symptomatique de ses dysfonctionnements, à savoir la dénaturation des fonctions exercées par la classe des dirigeants, que ce soit à son profit, ou bien pour mettre en œuvre une politique d'État contraire aux règles les plus essentielles du droit international. Les mesures forment ensemble un réseau complexe de procédures dont la validité peut être justifiée, mais également contestée, par référence au droit international. À ce titre, l'encadrement du phénomène repose sur les règles qui régissent non seulement le titre de compétence de l'État au sein duquel les avoirs sont entreposés et les règles d'immunité qui conditionnent son exercice, mais encore les limites au déploiement des mesures sous l'angle du respect des garanties du droit international des droits de l'homme. Les limites juridiques posées par le droit international à l'exercice des pouvoirs de l'État entreposant les avoirs connaissent des mutations vertigineuses. Les zones d'ombres qui jalonnent les conditions de validité du phénomène au droit international autorisent, de ce point de vue, à rechercher et analyser les règles de droit qui sont à même d'en garantir le bien-fondé et l'effectivité.

    Pascale Ricard, La conservation de la biodiversité dans les zones maritimes internationales, thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Évelyne Lagrange, membres du jury : Sandrine Maljean-Dubois (Rapp.), Anne-Thida Norodom (Rapp.), Geneviève Bastid Burdeau et Jean-Paul Pancracio  

    Le régime juridique relatif à la conservation de la biodiversité dans les zones maritimes internationales est actuellement au cœur des discussions entre États au sein des Nations Unies. En effet, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, véritable «Constitution des océans», ne permet pas d’assurer une conservation effective de la biodiversité dans la Zone et en haute mer. En 1982, lorsqu’elle a été adoptée, la notion de «biodiversité» n’existait pas encore, la Convention s’y référant alors uniquement de manière indirecte. Certaines ressources comme les ressources génétiques marines ne sont ainsi pas couvertes par la Convention, de même que certaines activités, ou outils de protection tels que les aires marines protégées. De plus, la division des océans en différentes zones aux régimes juridiques distincts et fragmentés ne permet pas aux États de mettre en œuvre leurs obligations conventionnelles de manière efficace. L’adoption d’un nouvel accord de mise en œuvre de la Convention dans le cadre des Nations Unies pourrait permettre, dans une certaine mesure, de pallier ces diverses insuffisances. Cependant, l’issue des négociations reste encore incertaine. Finalement, il conviendra d’observer que seule une approche plus globale, fondée sur la reconnaissance de l’existence d’une obligation générale de conservation de la biodiversité dans les zones maritimes internationales, pourrait permettre de dépasser les limites inhérentes à une approche exclusivement spatiale de la conservation de la biodiversité dans des espaces communs à tous les États, aux régimes distincts voire opposés.

    Foivi Vlastou dimopoulou, L'interprétation des actes de droit dérivé des organisations internationales., thèse en cours depuis 2016 en co-direction avec Évelyne Lagrange 

    Amandine Lizot, Le musée dans le système international., thèse en cours depuis 2015 en co-direction avec Évelyne Lagrange et Vincent Négri 

    Marianna Paschou, Les obligations positive des organisations internationales., thèse en cours depuis 2014 en co-direction avec Évelyne Lagrange 

    Milan Tahraoui, La gouvernance de l'internet et l'exercice des droits fondamentaux sur l'internet à l'épreuve du droit international public., thèse en cours depuis 2013 en co-direction avec Évelyne Lagrange et Anne Peters 

    Robin Caballero, Reconnaissance d'Etat et Etat de facto en droit international., thèse en cours depuis 2012 en co-direction avec Évelyne Lagrange 

    Kathrin Mellech, La réception de la Convention européenne des droits de l'homme et des arrêts de la Cour EDH dans la jurisprudence française et allemande, thèse soutenue en 2011 à Paris 1 en co-direction avec Évelyne Lagrange et Volker Epping  

    Comme l'intégration de la CEDH dans le droit national n'est pas imposée par la Convention elle même, son introduction dans l'ordre juridique interne relève de la volonté et du système constitutionnel de chaque État. Contrairement à la LFA, qui prévoit une conception dualiste dans son art. 59 II, la Constitution actuelle de la France suit l'approche du monisme, de sorte que la CEDH est automatiquement intégrée dans le droit national d'après l'art. 55, sans qu'une loi de transformation soit nécessaire comme en Allemagne. Une deuxième divergence découlant des normes constitutionnelles concerne le rang de la CEDH dans la hiérarchie des nonnes internes. Pendant que l'art. 59 II de la LFA place les traités internationaux au même rang que les lois fédérales, l'art. 55 de la Constitution française leur attribue «une autorité supérieure à celle des lois ». Cependant la règle «lex posterior derogat legi priori» diminuait l'effet de la Convention dans les deux ordres juridiques, jusqu'à ce que les hautes juridictions aient enfin décidé de renforcer le statut de la Convention. Partant sur les différences théoriques mentionnées et sur une analyse du caractère contraignant des arrêts de la CEDH, le projet va analyser la valeur des garanties conventionnelles et des décisions strasbourgeoises dans les jurisprudences des deux pays. Car faute de l'existence d'un renvoi préjudiciel et en raison de l’exigence de l'épuisement des voies de recours internes (art. 35 CEDH), les juges nationaux sont invités à appliquer et à interpréter les garanties conventionnelles eux-mêmes. Finalement, le but est d'examiner dans quel ordre juridique la Cour EDH est respectée le mieux en pratique.

    Patrick Jacob, L'imputation d'un fait à l'Etat en droit international de la responsabilité, thèse soutenue en 2010 à Rennes 1 en co-direction avec Évelyne Lagrange  

    L’Etat n’étant en principe responsable que de son propre comportement, l’imputation d’un fait à l’Etat joue un rôle central dans le droit de la responsabilité internationale. Elle est aujourd’hui soumise à des tensions liées, d’une part, à l’évolution des structures, des modes d’intervention et de la place de l’Etat dans l’ordre international, d’autre part, à l’expansion normative et au développement de modes juridictionnels de règlement des différends. Cette thèse se propose de déterminer, à partir d’un examen systématique de la pratique de ces organes de règlement des différends, si le fait de l’Etat apparaît comme un donné, sur lequel le droit international n’aurait aucune prise, ou un construit, que le droit international de la responsabilité pourrait modeler en fonction de ses fins. L’opération se scinde en deux étapes successives. La première est centrée sur la personne ou l’entité qui agit et vise à déterminer si elle fait partie de l’organisation étatique. La seconde se concentre sur le comportement spécifiquement en cause, cherchant à établir s’il peut être considéré comme étatique. L’examen de chacune de ces étapes fait apparaître le rôle actif du droit international dans l’opération d’imputation.

  • Cheikh Kalidou Ndaw, L'expression 'tous les moyens nécessaires' dans les résolutions du Conseil de sécurité autorisant le recours à la force, thèse soutenue en 2024 à université ParisSaclay sous la direction de Florence Poirat, membres du jury : Philippe Lagrange (Rapp.), Karine Bannelier - Christakis (Rapp.), Guillaume Le Floch et Rafaëlle Maison  

    L'expression « tous les moyens nécessaires » est la « formule magique » privilégiée par le Conseil de sécurité de l'ONU pour autoriser des États membres à recourir à la force armée. Elle constitue la clé de voûte de la pratique subséquente qui, bien qu'elle soit en phase avec l'esprit de la Charte des Nations Unies, n'en est pas moins une déformation de sa lettre. À ce titre, elle soulève bien des interrogations qui justifient qu'une étude approfondie lui soit consacrée.S'il est établi que le Conseil de sécurité, agissant dans le cadre du Chapitre VII de la Charte de l'ONU, dispose d'un pouvoir d'autoriser le recours à la force des armes, l'imprécision de la formule usitée et, parfois, des mandats conférés laisse, a priori, une marge d'appréciation importante aux États membres et organismes autorisés. La tentation, pour ces derniers, peut alors être grande d'interpréter ultra petita leurs mandats qui, dès lors, doivent être assortis de garanties suffisantes et de mécanismes de supervision adéquats.Dans cette optique, la présente étude s'intéresse à l'étendue du pouvoir discrétionnaire dont bénéficient les États membres et les organismes autorisés, par le Conseil de sécurité de l'ONU, à faire usage de « tous les moyens nécessaires » ; à sa mise en œuvre, à ses limitations, à l'effectivité et à l'efficacité du contrôle dont il doit faire l'objet et, enfin, aux mécanismes de responsabilité internationale qui ont vocation à sanctionner les éventuelles actions et omissions illicites adoptées à l'occasion des interventions militaires autorisées.

    Giuliana Marino, L'exécution des jugements internationaux par les juges internes, thèse soutenue en 2022 à Paris 1 sous la direction de Raphaële Rivier, membres du jury : Sarah Cassella (Rapp.), Pasquale De Sena (Rapp.), Denis Alland  

    Du point de vue du droit international, le juge interne, en tant qu’organe de l’État, est tenu au respect des jugements internationaux qui imposent une obligation d’exécution à la charge de l’État du for. À partir de l’observation d’une tendance de plus en plus répandue de la part des tribunaux nationaux à refuser l’exécution des jugements internationaux invoqués devant eux, cette thèse a pour but d’interroger la pratique étatique ancienne et récente relative à l’exécution de jugements internationaux, tant interétatiques que transnationaux, afin d’identifier les principaux obstacles à la réalisation du jugement international par les juges internes. En particulier, dans le silence tant de l’engagement international vis-à-vis de la juridiction internationale que de l’ordre juridique étatique sur les modalités d’exécution du jugement par le juge interne, l’existence d’une obligation qui s’imposerait à lui est soumise à un certain nombre de contraintes. L’une de ces contraintes est objective et découle de la séparation formelle des systèmes : le jugement international doit être revêtu d’une autorité interne afin qu’il puisse être exécuté. Les autres contraintes sont relatives, créés par le juge lui-même et dépendant de facteurs contingents. Bien que ces contraintes fassent obstacles à l’exécution du jugement par le juge interne à son propre niveau, i.e. l’ordre juridique étatique, elles ont fatalement des conséquences dans l’ordre juridique international. D’une part, l’inexécution du jugement qui découle de leur invocation conduit à l’engagement de la responsabilité de l’État dans l’ordre international, de l’autre, elle peut remettre en question le droit international positif et contribuer à son évolution.

    Charlotte Collin, Les conférences des parties : recherche sur le droit d'une institution internationale, thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Pierre Michel Eisemann, membres du jury : Sandrine Maljean-Dubois (Rapp.), Alexis Marie (Rapp.), Jorge Enrique Viñuales et Geneviève Bastid Burdeau  

    Si beaucoup découvraient à l’occasion de la « COP 21 », organisée à Paris en décembre 2015, l’existence des Conférences des parties (CdP), ces institutions exercent pourtant depuis près d’un demi-siècle des fonctions primordiales pour le développement du droit international et l’effectivité des accords internationaux tant dans le domaine climatique que d’autres champs du droit international de l’environnement, de la culture, de la santé, ou encore du désarmement. À l’époque de leur création et de leurs premiers développements, ces institutions ont été perçues comme un mode innovant de gouvernance internationale, destiné à assurer une coopération interétatique plus flexible ainsi que le suivi et l’adaptation des conventions internationales. Près d’un demi-siècle plus tard, l’institution des CdP a fait l’objet de développements importants, tant d’un point de vue quantitatif que qualitatif. Ces développements invitent à examiner le statut juridique et les fonctions de ces nouveaux acteurs institutionnels dans la sphère internationale. L’analyse menée permet à la fois de caractériser l’existence d’un modèle institutionnel commun à ces structures et d’observer que les Conférences des parties constituent une forme intermédiaire d’institutionnalisation largement acceptée par les États en un temps marqué par un rejet croissant du multilatéralisme. Ces institutions permettent ainsi, en réduisant les coûts de leur institutionnalisation et en ménageant la souveraineté de leurs États parties, de réaliser un certain équilibre entre les aspects relationnels et institutionnels des rapports de coopération interétatique.

    Michel Erpelding, Le droit international antiesclavagiste des "nations civilisées" (1815-1945), thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Emmanuelle Jouannet, membres du jury : Hélène Ruiz Fabri (Rapp.), Denis Alland (Rapp.), Anne Peters  

    L'interdiction de l'esclavage constitue une norme fondamentale du droit international contemporain: figurant dans les principaux instruments de protection des droits de l'homme, elle est souvent citée comme l'exemple-type d'une obligation dont le respect intéresse la communauté internationale dans son ensemble et revêt un caractère impératif. La présente étude s'intéresse aux origines de cette interdiction, telle que reflétée par la pratique étatique et discutée par la doctrine, avant l'émergence d'un droit international des droits de l'homme à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Elle soutient qu'au XIXe siècle et pendant la première moitié du XXe siècle, l'affirmation d'un droit international antiesclavagiste et la définition du cadre conceptuel dans lequel celui-ci s'effectuait était étroitement dépendante de la capacité des États occidentaux de se définir eux-mêmes, par rapport au reste du monde, comme des« nations civilisées ». Nos recherches démontrent qu'une question récurrente à cette époque fut de savoir si une« nation civilisée» ayant formellement aboli l'institution esclavagiste pouvait être accusée, en tolérant ou en imposant certaines formes de travail forcé non fondées sur la reconnaissance formelle d'un droit de propriété sur des êtres humains, de s'être livrée à des actes illicites au regard du droit international antiesclavagiste. Or ce n'est finalement qu'en 1945, au terme d'une remise en cause sans précédent de la notion même de« civilisation », que les signataires du Statut de Nuremberg adoptèrent le premier instrument conventionnel y apportant une réponse positive.

    Florian Kastler, Le rôle normatif de l'Organisation mondiale de la santé, thèse soutenue en 2016 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Didier Tabuteau, David Noguero et Dominique Sprumont, membres du jury : Évelyne Lagrange (Rapp.), Stéphanie Dagron (Rapp.), Michel Bélanger et Gian Luca Burci  

    Institution spécialisée du système des Nations Unies créée à la sortie de la Seconde guerre mondiale, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est vu confiée, par l'article premier de sa Constitution, le but « d'amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible ». Pour atteindre cet objectif, les États membres lui ont conféré vingt-deux fonctions dont une normative. Cette dernière lui permet, en théorie, d’adopter à la fois des instruments de santé non contraignants et d'autres contraignants. L'étendue du champ d'application de cette fonction permet à l'OMS d'élaborer des normes au contenu très divers et varié dès lors qu'elle agit dans le cadre de son objectif sanitaire. Parallèlement, en raison de difficultés internes, propres à son organisation régionalisée et à une concurrence externe accrue par la multiplication d'acteurs de santé mondiale, l'OMS est à un tournant de son histoire comme en atteste l'envergure de la réforme qui est toujours en cours depuis 2010. Dans ce contexte, il s'agit de comprendre et d'analyser l'influence du rôle normatif de l'OMS dans les systèmes de santé nationaux. D'abord, une évaluation de son autorité normative, qui apparaît affaiblie, est proposée afin de présenter des évolutions pour la renforcer et ainsi améliorer la protection de la santé mondiale au sein d'un droit international de la santé consolidé. Ensuite, l'étude approfondie de son activité normative est envisagée pour délimiter la conception de la norme de l'OMS par le prisme de son efficacité. L'objectif in fine est de proposer une réflexion sur l'avenir du rôle normatif de l'OMS.

    Anne-Marie Thévenot-Werner, Le droit des agents internationaux à un recours effectif : vers un droit commun de la procédure administrative internationale, thèse soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Pierre Michel Eisemann, membres du jury : Pierre Bodeau-Livinec (Rapp.), Sébastien Touzé (Rapp.), Sergio Sansotta et Nicola Bonucci  

    L’immunité de juridiction des organisations internationales exclue – en principe – toute possibilité pour un agent international de se tourner vers le juge national en cas de litige avec son organisation. Ainsi, la question se pose de la garantie par le droit international du droit à un recours effectif des agents. Bien que chaque organisation internationale soit créatrice de son propre ordre juridique partiel, de multiples principes généraux identifiés par les différents tribunaux administratifs internationaux établissent un droit des agents internationaux à un recours effectif. Toutefois, dans la pratique, les parties prenantes dotées du pouvoir décisionnel ne tirent pas toujours toutes les conséquences de ces normes pour offrir aux agents les garanties nécessaires en vue d’assurer l’effectivité des voies de recours. Il en résulte une fragilité de ce droit, qui n’est pas sans répercussion sur le respect de l’état de droit au sein des organisations internationales.

    Aroua Gaaya, La coopération entre l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et la société civile internationale, thèse soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Geneviève Bastid Burdeau, membres du jury : Sandra Szurek (Rapp.), Franck Latty (Rapp.), Thomas Price  

    La FAO, institution spécialisée des Nations Unies dans les domaines de l'alimentation et l'agriculture, créée en 1945, a pour mission de «libérer l'humanité de la faim» (préambule de son acte constitutif). Pour atteindre l'objectif de sécurité alimentaire, la FAO n'hésite pas à s'entourer de partenaires. Parmi ceux-ci, on trouve diverses entités appartenant à la société civile internationale : ONG internationales, organisations d'agriculteurs locaux, entreprises du secteur privé, associations de consommateurs… Ainsi, l'intérêt de la présente thèse est double. Tout d'abord, au regard de la FAO elle-même : organisation internationale suscitant peu d'engouement auprès de la doctrine internationaliste, elle fait preuve d'un indéniable esprit d'ouverture à l'égard des entités non gouvernementales. L'étude des modalités (y compris juridiques), des nombreux avantages mais également des limites non négligeables de la coopération permet de mettre en évidence l'utilité d'intégrer ces entités aux activités normatives et opérationnelles de l'Organisation. Ensuite, cette étude est éclairante au regard du droit des organisations internationales : grâce à l'apport précieux de ces entités, on observe une réinterprétation voire un élargissement du mandat initial de la FAO. On peut tirer une telle conclusion en ce qui concerne le domaine normatif mais surtout pour ce qui est des activités réalisées sur le terrain par l'Organisation.

    Valère Ndior, La Participation d'entités privées aux activités des institutions économiques internationales : Contribution à l'étude de l'accountability des organisations internationales., thèse soutenue en 2013 à CergyPontoise sous la direction de Michel Cosnard, membres du jury : Anne-Thida Norodom (Rapp.), Régis Bismuth (Rapp.), Geneviève Bastid Burdeau    

    Les IEI semblent être un terrain peu propice à la prise en compte des voix de la société civile internationale. En effet, bien que des organisations non gouvernementales bien établies jouent un rôle actif sur la scène internationale, elles ne semblent pas fondées à trouver une place dans une institution purement interétatique. Les Etats restent les principaux sujets du droit international et sont les seuls à disposer, à ce titre, de la légitimité nécessaire pour bénéficier d'une représentation dans ces enceintes.Or, les Etats ne sont pas toujours réceptifs aux intérêts de leurs opérateurs privés lorsque ceux-ci sont affectés par les règles commerciales internationales, et encore moins aux requêtes des organisations non gouvernementales établies sur leur territoire. La notion d'écran étatique crée donc irrémédiablement des failles dès lors que l'Etat a la capacité discrétionnaire de considérer que tel intérêt mérite davantage d'attention et de protection au niveau international, qu'un autre. S'il considère que la protection d'une certaine frange de l'industrie pèse moins dans la balance que le maintien d'un flux commercial donné, ce dernier objectif sera le seul à être mis en lumière dans les enceintes internationales.Malgré cela, il ne faut pas occulter le fait que le droit international, bien qu'il ait pour sujets principaux les Etats, a également des répercussions concrètes sur les individus ou les groupes d'individus. Cette affirmation est encore plus vraie pour le droit international économique : en établissant des règles touchant par exemple au traitement national ou des normes relatives aux investissements internationaux, il affecte directement les intérêts d'entités privées exerçant leurs activités dans le domaine industriel et commercial ou les droits économiques, sociaux et/ou culturels de certaines populations. Dès lors que les décisions de ces organisations peuvent avoir des effets néfastes sur des intérêt particuliers ou collectifs, il semble légitime pour les représentants de ces intérêts de les faire valoir dans les enceintes internationales, de demander des comptes aux IEI et de se prévaloir ainsi d'un statut de parties prenantes ; en somme de mettre en œuvre les conditions d'une bonne gouvernance par le biais de standards et de mécanismes d'accountability.

  • Maxime Salembier, L’option : recherches sur l'autonomie en droit de la nationalité, thèse soutenue en 2023 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Denis Alland, membres du jury : Évelyne Lagrange (Rapp.), Étienne Pataut (Rapp.), Thibaut Charles Fleury, Fabien Marchadier et Sébastien Touzé  

    L’option de nationalité est une technique par laquelle l’Etat octroie aux personnes physiques un droit d’acquérir ou de perdre une nationalité. Elle permet la reconnaissance de l’autonomie de la personne physique sur son statut national. Ce rôle de l’autonomie tranche avec la nature régalienne du droit de la nationalité. Ces recherches visent à mettre en évidence les motifs du recours à l’option de nationalité par les Etats, ainsi que des conditions que l’Etat est susceptible de poser à son exercice. Par ailleurs, l’option de nationalité se retrouve à la croisée de la protection des intérêts individuels et des intérêts des autres Etats qui peuvent être dans certaines conditions affectés par l’extension de la compétence personnelle résultant de son exercice. Parce qu’elle consacre l’autonomie individuelle, l’option de nationalité est au cœur du développement des droits de l’homme dans le droit de la nationalité. En même temps, parce qu’elle peut permettre d’accroître le nombre de nationaux, elle est parfois utilisée par les Etats d’une façon qui trouble les relations internationales en générant soit des conflits de nationalités, soit des conflits entre la compétence personnelle de l’Etat qui octroie l’option et la compétence territoriale des autres. Ces recherches visent à déterminer si le droit international contient aujourd’hui des règles relatives à l’option qui permettent tout aussi bien d’en garantir le bénéfice à des fins de protection des intérêts individuels que de protéger les Etats étrangers contre l’extension de la compétence personnelle qu’elle peut produire.

    Manon Bonnet, Les transitions constitutionnelles internationalisées : étude d'un instrument de reconstruction de l'État, thèse soutenue en 2022 à AixMarseille sous la direction de Xavier Philippe, membres du jury : Évelyne Lagrange (Rapp.), Stéphane Pierré-Caps (Rapp.), Romain Le Boeuf, Zaid Al-Ali et Jean-Pierre Massias  

    La présente thèse propose une analyse juridique des transitions constitutionnelles internationalisées en tant qu’instrument de reconstruction internationalisée de l’État à travers une étude de droit constitutionnel comparé et de droit international en se focalisant sur sept cas d’étude : l’Afghanistan, la Bosnie-Herzégovine, le Cambodge, l’Iraq, le Kosovo, la Namibie et le Timor oriental. La problématique traitée appelle à s’interroger sur l’adéquation de l’instrument étudié au regard des fonctions qui lui sont attribuées par le droit international. Il s’agit de déterminer si les caractéristiques de l’instrument étudié sont adaptées à la réalisation des fonctions qui lui sont attribuées par le droit international. La thèse soutenue est que l’internationalisation des transitions constitutionnelles conduit à une altération de leur fonctionnement présentant elle-même un risque au regard de la réalisation de ses fonctions. L’analyse du cadre juridique et des fonctions internationales attribuées à cet instrument, menée à partir du droit positif, permet de présenter les transitions constitutionnelles comme un moyen de règlement du différend et de reconstruction internationalisée de l’État. L’altération des transitions résultant de leur internationalisation se caractérise à travers la réalisation d’une révolution juridique par une norme de droit international et une substitution temporaire d’acteurs internationaux aux institutions gouvernementales internes. L’internationalisation du processus entraîne une dépendance du système créé aux acteurs internationaux et affecte la légitimité du droit qui en est issu, risquant d’entraver la réalisation des fonctions de l’instrument

    Alexandre Hermet, La convergence des pratiques conventionnelles internationales : Étude du rôle des traités dans la formation de la coutume, thèse soutenue en 2019 à Paris 2 sous la direction de Carlo Santulli, membres du jury : Mathias Forteau (Rapp.), Évelyne Lagrange (Rapp.), Jean Combacau et Frédérique Coulée  

    Cette étude cherche à mettre en lumière les différents raisonnements qui conduisent à identifier une règle coutumière internationale sur le fondement de la convergence des pratiques conventionnelles internationales. Cette hypothèse a été expressément admise par la Commission du droit international en 2018 dans ses projets de conclusions sur la détermination du droit international coutumier. Elle a en effet considéré que « [l]e fait qu’une règle soit énoncée dans plusieurs traités peut signifier, sans toutefois que cela soit nécessairement le cas, que la règle conventionnelle reflète une règle de droit international coutumier » (Conclusion 11, al. 2). Pour mener à bien cette étude, deux aspects des règles coutumières ont été distingués : d’une part leur contenu, c’est-à-dire le comportement qu’elles prescrivent, et d’autre part leur force juridique, c’est-à-dire leur qualité de règles de droit. L’influence des dispositions conventionnelles est en effet différente dans les deux situations : en ce qui concerne la substance de la coutume, cette incidence est certaine mais varie suivant l’abstraction des énoncés conventionnels en cause. En revanche, en ce qui concerne la valeur juridique de la coutume, il est nécessaire de dépasser le principe de l’effet relatif des engagements conventionnels pour qu’ils puissent attester de l’existence d’une règle coutumière.

    Julie Tavernier, La réparation dans le contentieux international des droits de l’homme, thèse soutenue en 2017 à Paris 2 sous la direction de Sébastien Touzé, membres du jury : Mathias Forteau (Rapp.), Évelyne Lagrange (Rapp.), Laurence Burgorgue-Larsen, Alain Pellet et Éric Wyler  

    La réparation des dommages causés aux particuliers est une thématique ancienne en droit international. Toutefois, elle a été longuement appréhendée au seul prisme des relations interétatiques, l’individu n’étant perçu que comme un objet du droit international. Le bouleversement introduit par la protection internationale des droits de l’homme quant au statut de l’individu dans cet ordre juridique invite donc à une relecture de cette question. Les obligations substantielles contractées par les Etats en matière de protection internationale des droits de l’homme devraient logiquement trouver un prolongement dans l’existence d’une obligation de ces derniers de réparer les dommages causés aux particuliers. Or, l’identification d’une telle obligation s’avère délicate, tant au regard de ses créanciers que de son étendue. Sa réalisation est quant à elle laissée en grande partie aux mains du juge. Il s’avère donc malaisé de dégager un véritable régime juridique de la réparation des dommages causés par la violation des droits de l’homme.

    Marie Fontaine-Even, Le droit international public à l'épreuve du cyberespace mondialisé, thèse soutenue en 2003 à Bordeaux 4 sous la direction de Loïc Grard  

    Le cyberspace fait de la frontière un non-sens, rendant difficile la reconstitution de la cellule étatique comme repère pour l'application du droit international public (DIP). Aussi la concurrence d'entités privées (ICANN en particulier) ébranle la position étatique. Ces acteurs produisent une lex electronica qui parvient à devenir impérative en s'appuyant sur la technique. L'émergence d'un tiers ordre juridique devient ainsi plus admissible encore que la lex mercatoria. En outre, le statut de régulateur mondial acquis par l'ICANN ravive la question de la personnalité juridique internationale des ONG. Cette reconnaissance ne semble pas buter sur des obstacles juridiques ; elle n'est toutefois envisageable que par la voie coutûmière et pour des entitée oeuvrant dans l'interêt général international. . .

  • Manon Dosen-Lepoutre, Le pouvoir discrétionnaire en droit international public, thèse soutenue en 2024 à Université de Lille 2022 sous la direction de Muriel Ubeda-Saillard, membres du jury : Pierre Bodeau-Livinec (Rapp.), Hervé Ascensio (Rapp.), Évelyne Lagrange et Anne-Sophie Millet-Devalle    

    Quels mots choisir pour nommer le pouvoir des sujets du droit international ? Parmi un large éventail de possibilités, celui-ci est parfois qualifié de « discrétionnaire ». Ce choix ne doit rien au hasard. Derrière la liberté apparente que charrie cette notion se cache la prééminence du droit. La discrétionnarité est autant une reconnaissance qu’une limitation du pouvoir des sujets du droit international. La présente étude se propose alors d’observer comment l’usage de cette notion participe au progrès de l’ordre international. Il y a de fait une diffusion historique de la discrétionnarité, des ordres internes vers l’ordre international, dans un mouvement délibéré et discursif engagé par une partie de la doctrine internationaliste pour reléguer la souveraineté, perçue comme vectrice d’un absolutisme avec lequel la discrétionnarité rompt. L’intérêt de cette notion réside en effet dans sa capacité de se saisir du processus décisionnel. Sa décomposition analytique fait ressortir deux étapes que sont la détermination de l’opportunité de l’action puis celle de ses modalités. Ainsi placé sur une « échelle » de discrétionnarité, le pouvoir en droit international s’inscrit à nouveau dans une dialectique entre liberté et contrainte. L’étude jurisprudentielle confirme alors comment les juges internationaux ont façonné la notion autour des enjeux de respect des finalités de l’habilitation et d’adéquation des motifs. Le pouvoir discrétionnaire, passé au crible judiciaire, est autant consacré que subordonné au droit international.

    Abdelbasset Ibrahim, La délégation de compétences des organisations internationales, thèse soutenue en 2022 à Paris 1 sous la direction de Jean Matringe, membres du jury : Pierre Bodeau-Livinec (Rapp.), Philippe Lagrange (Rapp.), Évelyne Lagrange  

    La délégation est familière au chercheur tant en droit interne qu’en droit international. C’est une notion omniprésente à la fois en droit public et en droit privé. Elle constitue un moyen par lequel une personne ou une entité confie à une autre l’exercice d’une partie de ses compétences permettant ainsi à cette dernière d’agir au nom et/ou pour le compte de la première. La délégation de compétences des organisations internationales, tout en s’inscrivant dans cette définition, présente des traits qui lui sont propres et qui sont liés à la nature spécifique des organisations internationales, et plus globalement à l’ordre juridique international. La présente étude a donc pour objet l’étude du régime juridique gouvernant la délégation par les organisations internationales. Pour cela, nous nous sommes attelés à répondre à plusieurs questions : dans quelles conditions et selon quelles modalités une organisation internationale peut-t-elle déléguer ses compétences à un sujet qui lui est extérieur ? Quels sont les effets d’une telle délégation dans les rapports entre l’organisation internationale et son délégataire, mais, aussi, entre ce dernier et le(s) tiers ? Enfin, en cas d’une éventuelle violation du droit international, quel est l’effet de la délégation sur la responsabilité internationale de l’organisation internationale pour le compte de qui le délégataire agit ? Pour y répondre, l’étude se concentre d’abord sur les conditions d’établissement de la délégation de compétence avant d’aborder l’étude de sa réalisation.

    Stefanos Gakis, Le statut juridique du demandeur d'asile en droit international et européen, thèse soutenue en 2021 à Strasbourg sous la direction de Niki Aloupi et Andrea Hamann, membres du jury : Thibaut Charles Fleury (Rapp.), Linos-Alexandre Sicilianos (Rapp.), Vincent Chetail et Évelyne Lagrange    

    Le demandeur d’asile, une personne à la recherche d’une protection internationale, est habituellement appréhendé sous le prisme du statut de réfugié en tant que « candidat réfugié » ou assimilé aux autres migrants dépourvus de statut juridique. La présente thèse s’interroge sur la question de savoir si, en l’état actuel du droit positif, il existe une catégorie juridique à part entière susceptible d’englober l’intégralité des demandeurs d’asile, indépendamment du type de protection internationale recherchée et permettant de reconnaitre dans leur chef un statut de protection autonome. L’évolution de la notion de « protection internationale » par le biais de l’interaction entre les différents régimes de protection de la personne permet la déconnexion de la recherche d’asile du statut de réfugié. Ceci ouvre la voie vers l’autonomisation conceptuelle du demandeur d’asile et l’identification d’un statut juridique qui lui soit propre.

    Sarah Jamal, Le rôle de la science dans l’établissement des faits en droit international : contribution à l'analyse des interactions entre le droit et la science, thèse soutenue en 2019 à Paris 2 sous la direction de Olivier de Frouville, membres du jury : Laurence Boisson de Chazournes (Rapp.), Philippe Lagrange (Rapp.), Niki Aloupi et Évelyne Lagrange  

    L’analyse des interactions entre la science et le droit dans les procédures d’établissement des faits est une thématique ancienne en droit international. Pourtant, la technicisation de la société et la complexification des connaissances scientifiques invitent à une relecture de cette question. La comparaison des différentes pratiques fait apparaître que les interactions entre le praticien du droit et les scientifiques en matière d’établissement des faits correspondent à un modèle de co-établissement des faits, et ce, quelle que soit la forme que prend la participation du scientifique en droit. Le praticien du droit et le scientifique combinent leurs compétences pour établir les faits. Leur coopération ne se limite pas à une procédure d’établissement des faits. Bien au contraire, dépassant les frontières d’une procédure, leurs échanges se répercutent dans les procédures d’établissement des faits créant ainsi une résonance du fait co-établi. Toutefois, l’existence d’une coopération entre eux n’exclut pas un contrôle de la connaissance ainsi forgée – contrôle nécessaire au maintien de l’identité de la pensée juridique. Il appartient alors au praticien du droit de vérifier la relevance du fait co-établi avant de l’intégrer à son établissement des faits.