Penser et administrer le territoire sans l’État

Appel à communication

Penser et administrer le territoire sans l’État

Colloque international et interdisciplinaire, Université Jean Moulin-Lyon 3, 18-19 juin 2020

Date limite le lundi 30 sept. 2019

Le Centre Lyonnais d'Histoire du Droit et de la Pensée Politique (CLHDPP - EA 669) organise un colloque international et interdisciplinaire sur le thème : « Penser et administrer le territoire sans l'Etat » à partir de l'axe de recherches Centre et périphérie porté par Chrystelle Gazeau, Thérence Carvalho et Philippe Delaigue.

 

Argumentaire

« Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles », écrit Paul Valéry en 1919. Un siècle plus tard, cette sentence résonne toujours d'un écho singulier et peut parfaitement s'appliquer aux Etats. Qu'il s'agisse de l'effondrement des grands empires, de la décolonisation ou de la contestation de la centralité étatique, les cadres territoriaux ne sont pas immuables. Dans la mesure où les découpages sont très souvent politiques, cette idée est corroborée par l'actualité la plus récente.

Par définition, l'Etat constitue une entité juridique chargée de diriger et d'administrer un territoire et une population donnée au moyen d'une autorité politique. Mais que faire lorsque l'Etat s'effondre ou se retire ? Comment administrer un territoire quand la structure étatique ne veut ou ne peut plus en assurer la gestion ? Comment une population, livrée à elle-même, s'administre-t-elle ? De même, comment penser et administrer un territoire lorsqu'on souhaite se débarrasser d'un Etat jugé inefficace ou néfaste ? Quelles sont les techniques juridiques et les moyens politiques mis en œuvre pour dépasser ce retrait, cet abandon, ou cette disparition ?

A travers l'histoire, ces situations ont pu prendre de nombreux visages, ce qui peut conduire à analyser trois axes :

 

1. Penser et administrer lorsque l'Etat abandonne volontairement le territoire

Exemples : désengagement contemporain de l'Etat auprès des communes, retrait des services publics assurés par L'Etat, réduction des dotations étatiques.

 

2. Penser et administrer lorsque L'Etat abandonne involontairement le territoire

Exemples : territoires livrés à eux-mêmes en tant de guerre, défaite militaire, effondrement de l'Etat (fin des Carolingiens, ex-Yougoslavie, etc.), administrateurs livrés à eux-mêmes face au désintérêt complet de l'Etat ou à sa distance lointaine (explorateurs, administrateurs coloniaux, conquérants, etc.).

 

3. Penser et administrer lorsqu'on souhaite que l'Etat abandonne le territoire

Exemples : courants de pensée politique qui veulent se débarrasser de l'Etat ou réduire au maximum son rôle (anarchistes, utopistes, libertariens, autonomistes, sécessionnistes, etc.)

Nota : Le terme abandon doit être pris dans le sens de : remettre, céder, confier, laisser aller, et finalement délaisser (Littré).

 

Les réponses ont bien sûr été multiples à travers les époques et il convient justement de les confronter dans une perspective interdisciplinaire. Cela conduit aussi à s'interroger sur les causes d'affaiblissement d'un Etat : manque de moyens ou de volonté politique, affaiblissement idéologique, défaite militaire, crise économique, sociale ou écologique, etc. 

 

 

Modalités de réponse à l'appel

Les propositions de contribution (titre, résumé de 500 mots maximum, coordonnées et affiliation de l'auteur) sont à envoyer avant le 30 septembre 2019 à l'adresse suivante : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.. Les contributions retenues feront l'objet d'une publication dans un ouvrage collectif

 

Direction du projet de recherche

 

Comité scientifique