Abdelkhaleq Berramdane

Professeur émérite
Droit public.
Faculté de Droit, d'Economie et des Sciences Sociales

Institut de recherche juridique interdisciplinaire François Rabelais
ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Makram Etterd, Les limites de la lutte contre le terrorisme en droit international, thèse soutenue en 2019 à Tours en co-direction avec Jamel Dimassi présidée par Abdelmajid Abdelli, membres du jury : Nicolas Clinchamps (Rapp.), Pierre-Yves Monjal et Montassar Cherif    

    L’analyse de la situation internationale actuelle montre l’existence de nombreux obstacles et limites à la lutte effective contre le terrorisme international. Dans cette thèse, il n’est pas question d’étudier le terrorisme en général, un sujet controversé et bien étudié en doctrine juridique et en science politique. Il n’est pas question non plus de s’attarder sur la lutte contre le terrorisme elle-même. Il s’agit de réfléchir, d’étudier et d’analyser les nombreuses limites juridiques à cette lutte antiterroriste, tant au niveau de l’élaboration des règles antiterroristes qu’au niveau de leur mise en œuvre.

    Ala Abulkasim Alsghayir, L’union europeenne et la crise libyenne, thèse en cours depuis 2017  

    Située seulement à 300 Km de l’Europe, la Libye occupe une place stratégique importante pour la sécurité de l’Europe. Son instabilité a des répercussions sur la sécurité de l’Union européenne et de la zone Méditerranée en général. Ma recherche portera sur l’approche de l’Union européenne de cette crise. Mon étude abordera deux aspects fondamentaux. J’analyserai dans un premier temps l’aspect politique de cette crise et dans un deuxième temps ses répercussions sur la politique migratoire de l’Union européenne. S’agissant de l’aspect politique, j’analyserai le rôle de certains membres de l’Union européenne (France, Royaume-Uni), avec l’aide de l’Alliance atlantique, dans la déstabilisation du gouvernement de Kadhafi. Ceci avait abouti à l’intervention militaire de ces deux pays, sans l’approbation de l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne. Ceci démontre l’incohérence voire l’absence d’une politique de l’Union envers la Libye et de façon générale à l’égard des « printemps arabes ». J’analyserai également le rôle actuel de l’Union européenne dans la stabilisation du régime politique de ce pays. L’Union européenne a choisi délibérément de soutenir et de renforcer le régime de « concorde nationale », issu de l’accord de Skhirat au Maroc, conclu entre toutes les factions politiques et militaires libyennes afin de lutter contre le terrorisme et plus particulièrement pour juguler le mouvement migratoire. S’agissant de l’aspect migratoire, l’Union européenne cherche par tous moyens à stopper le flux migratoire provenant de la route de la Méditerranée centrale, en transit par la Libye. A cet égard, j’aborderai tout d’abord l’aspect militaire de l’action de l’Union européenne et ceci à travers FRONTEX (garde-frontières et garde côtes), à travers l’opération militaire SOPHIA et la coopération avec l’OTAN. J’aborderai ensuite le soutien financier très important de l’Union européenne en faveur du gouvernement de « concorde nationale ».

    Yzar Abuseif, Immigration et demandeurs d’asile en provenance des pays du Maghreb devant la Cour européenne des droits de l’homme, thèse en cours depuis 2014  

    La Cour européenne des droits de l'homme créée le 21 janvier 1959 suite au Traité de Rome de 1950 dont le siège est à Strasbourg, rend des arrêts au regard des violations des droits fondamentaux faites par les États membres du Conseil de l'Europe. La jurisprudence de la cour de Strasbourg a contribué grandement à garantir l'effectivité des droits relatifs à l’asile et à l'immigration au sein de l’Europe. Le droit européen de l'asile et de l'immigration s'est profondément façonné par la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne et plus particulièrement par celle de la Cour européenne des droits de l’homme. Quel est donc l’impact de cette jurisprudence européenne sur les droits internes des états partis à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme ? La Cour européenne des droits de l’homme est victime de son succès. L'un de ses plus grands défis consiste à tenter de résorber l'énorme afflux des recours liés à l'immigration et à l’asile dont elle est saisie depuis le Printemps arabe. Le but de ma recherche est d'analyser la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme en matière d’asile et d’immigration provenant des pays du Maghreb (la Libye, la Tunisie, l'Algérie, le Maroc et la Maurétanie) ou transitant par cette région dont la destination finale est l’union européenne. Cette analyse jurisprudentielle vise à mettre en exergue la portée et les limites de la Convention européenne de sauvegarde des droits fondamentaux en terme de protection des droits fondamentaux concernant l’immigration et l’asile. Peut-on affirmer aujourd’hui que la Cour européenne garantit et préserve efficacement les droits fondamentaux des étrangers ? Cette recherche vise concrètement d'une part, à analyser les fondements textuels sur lesquels la Cour européenne des droits de l’homme s'appuie dans sa jurisprudence relative à l'asile et à l'immigration et, d'autre part dégager des points de rencontres (ou de divergences) avec la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne dans ce domaine.

  • Saida Kamouna, La politique migratoire de l'Union européenne à l'épreuve des droits fondamentaux, thèse soutenue en 2021 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Philippe Icard, membres du jury : François Rangeon (Rapp.), Raphaël Porteilla      

    L’émergence d’une politique migratoire commune est récente, car l’Union européenne ne se saisit de la question des migrations que tardivement. Des actions communes en matière de régulation des questions migratoires ont été mise en place graduellement à partir des années 70, dans un cadre purement intergouvernemental, puis progressivement dans un cadre communautaire. Cette politique englobe les volets relatifs à l’entrée et le séjour des ressortissants de pays tiers sur le territoire de l'Union européenne, la lutte contre l’immigration irrégulière et le contrôle des frontières extérieures.L’européanisation des règles de l’immigration et de l’asile a été un processus long et laborieux, il demeure inachevé en raison de l’attachement des Etats à leur souveraineté. C’est pourquoi la politique de l’Union en matière d’immigration et d’asile reste une compétence partagée entre l’Union et les Etats membres.La récente crise des réfugiés de 2015, a mis en lumière non seulement le manque de solidarité entre les Etats membres, mais elle a également révélé les faiblesses du régime d’asile européen commun et l’inefficacité du Règlement de Dublin, qui fait peser une charge plus importante sur les pays de première entrée.De plus, les récents accords réadmission entre l’Union et certains pays tiers, confirment la volonté de l’UE et des Etats membres de sous-traiter la gestion des flux migratoires à des pays peu soucieux des droits humains, au risque de porter atteinte aux droits fondamentaux des demandeurs d’asile.Dans notre étude, nous allons mettre en lumière une politique migratoire commune inachevée, et par conséquent peu solidaire et parfois oublieuse des droits fondamentaux. L’Union bien que porteuse de valeurs, semble s’en éloigner dans le traitement du migrant.

    Maïghin Gwladys Hema, Le droit à un niveau de vie suffisant au Burkina Faso, thèse soutenue en 2021 à Tours sous la direction de Isabelle Hannequart, membres du jury : Philippe Lagrange (Rapp.), Virginie Saint-James (Rapp.)    

    Le droit à un niveau de vie suffisant est très difficile à définir car il fait référence à d'innombrables notions. Il est énoncé dans la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies le 10 décembre 1948 et dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels adopté par l'Assemblée générale le 16 décembre 1966 et entré en vigueur le 3 janvier 1976, respectivement aux articles 25 et 11. Ses éléments constitutifs ne sont pas précisément déterminés par ces instruments juridiques internationaux ni par aucun autre qui l'a consacré. Mais en recoupant les deux articles qui constituent ses sources onusiennes, nous pouvons dire que le droit à un niveau de vie suffisant concerne la nourriture, le logement et le vêtement suffisant ainsi que tous les éléments qui participent à l'amélioration constante des conditions de vie de toute personne et de sa famille. Dans la première partie, nous avons procédé à la démonstration de la reconnaissance de ce droit par le Burkina Faso grâce aux sources onusiennes du droit à un niveau de vie suffisant tant par l'héritage de la Déclaration universelle des droits de l'homme que par son adhésion au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, et aussi grâce à d'autres sources parmi lesquelles de nombreuses notions et instruments juridiques. De façon globale, l'étude menée dans cette première partie renseigne sur l'application théorique de ce droit au Burkina Faso. Dans la deuxième partie, il est question de l'effectivité de la réalisation de ce droit au Burkina Faso qui nous a amené à nous pencher sur les conditions directes et indirectes de cette réalisation. Les unes appellent la réunion d'un ensemble de conditions que le Burkina Faso réunit lui-même en faveur de la réalisation effective de ce droit. Elles font également intervenir la question de sa justiciabilité. Les autres sont des conditions à la fois externes et internes au pays, comme celles découlant de l'accord de partenariat économique UE-Afrique de l'Ouest ou comme l'insécurité, qui pèsent sur la situation au Burkina Faso et qui contribuent à la réalisation globale du droit à un niveau de vie suffisant. L'analyse se resserre finalement sur les conditions premières dont la prise en considération semble impérative pour des actions plus ciblées en faveur de cette réalisation notamment par la mise en valeur du patrimoine culturel.

    Seda Emtawbel, La justice transitionnelle dans le monde arabe Algérie, Egypte, Libye, Maroc, thèse soutenue en 2020 à Tours sous la direction de Isabelle Hannequart, membres du jury : Virginie Saint-James (Rapp.), Alioune Badara Fall (Rapp.)    

    La justice transitionnelle est une approche juridique permettant de faire respecter la justice en période de transition d'un conflit et /ou d'un régime autoritaire à une situation de paix et à un régime démocratique, en s'efforçant d'assurer la responsabilité pénale, la réparation et la recherche de la vérité, c'est-à-dire de reconnaître les victimes, de favoriser la confiance et de consolider la démocratie. Le processus et les mécanismes de justice transitionnelle sont un élément essentiel des efforts visant à renforcer l’Etat de droit, d’autant plus que les stratégies adoptées dans ce contexte revêtent généralement un caractère global. La justice transitionnelle circonscrit son domaine aux violations graves des droits de l’homme, à certains crimes internationaux, comme le génocide et les crimes contre l’humanité, ainsi qu’aux violations graves des lois et coutumes applicables dans les conflits armés. La justice transitionnelle trouve ses sources dans les chartes, les déclarations et les conventions internationales, et ses fondements dans les dispositions du droit international humanitaire, du droit international des droits de l’homme et du droit international pénal. Elle diffère de la justice pénale principalement au niveau de la période au cours de laquelle elle est mise en œuvre. Dans ce contexte, les quatre principaux droits reconnus aux victimes sont le droit à la vérité, le droit à la justice, le droit à la réparation et la garantie de non-répétition. Dans le cadre de la réconciliation nationale, il apparaît que l'amnistie parfois accordée aux auteurs de crimes graves est l’un des mécanismes les plus controversés de la justice transitionnelle. En effet, elle peut être perçue comme incompatible avec le principe de droit international de la non impunité et génère pour les victimes un sentiment de perte de leurs droits. Cette recherche vise à étudier la mise en œuvre de la justice transitionnelle au sein du monde arabe. Dans ce cadre, on a opté pour quatre Etats qui sont le Maroc, l’Algérie, l’Egypte et la Libye, qui appartiennent à la même région, à savoir l’Afrique du nord. Le Maroc et l’Algérie ont été choisis pour leur expérience dans le domaine de la justice transitionnelle et de la réconciliation nationale, tout en conservant le pouvoir en place. Pour leur part, l’Egypte et la Libye ont connu des révolutions populaires lors des soulèvements du « Printemps arabe », donnant lieu à des transformations réelles au niveau du régime au pouvoir. A travers la recherche, on a pu observer que ces Etats sont confrontés à des obstacles d’ordre juridique, économique, politique et sécuritaire. Le Maroc et l'Algérie ont appliqué la justice transitionnelle au minimum. Quant à elles, l'Egypte et la Libye ont commencé à mettre en œuvre la justice transitionnelle, mais de manière discontinue en raison de leur situation instable.

    Amna El Jadie, L'énergie nucléaire et le droit international public, thèse soutenue en 2017 à Tours sous la direction de Isabelle Hannequart, membres du jury : Anne-Sophie Millet-Devalle (Rapp.), Abdelwahab Biad (Rapp.), Jean Rossetto    

    Tous les États sans discrimination ont un droit inaliénable de développer les utilisations de l'énergie nucléaire à des fins civiles, à condition de ne pas détourner ces utilisations pacifiques vers des armes nucléaires. Cependant, il est accordé à cinq pays le droit de posséder ces armes, à savoir les États-Unis, la France, la Russie, la Chine et le Royaume-Uni. Autour de cette position, un vif débat à la fois juridique et éthique a été soulevé. En effet, pour ses opposants, le nucléaire représente un risque durable et non maîtrisable par la science. Les accidents nucléaires majeurs, les déchets radioactifs et le détournement du nucléaire à des fins militaires sont des risques ingérables et d‟une gravité exceptionnelle. En revanche, les défenseurs de cette énergie la présentent comme sûre, voire partie prenante du développement durable. Selon eux, le nucléaire est un moyen fiable de lutter contre le réchauffement climatique et aussi une solution à la pénurie énergétique à laquelle le monde est confronté. En examinant et analysant la fiabilité et la crédibilité de tous les arguments allant à l‟encontre et en faveur de cette industrie, on constate que la licéité et la légitimité du recours à l'énergie nucléaire sont mal fondées. Par conséquent, nous estimons qu‟il est nécessaire de dépasser le nucléaire par la conclusion d'une convention internationale posant l'interdiction progressive mais complète du nucléaire.

  • Jacques Dupouey, La dimension juridique de l’intégration régionale des pays d’Asie du Sud-Est , thèse soutenue en 2016 à Paris 10 sous la direction de Ismael Omarjee  

    Les pays d'Asie du Sud-Est ont, très tôt dans leur période post-coloniale, envisagé de se regrouper pour former une organisation régionale : l’Association des nations d’Asie du Sud-Est, dénommée l’ANASE ou, plus communément appelée par son sigle anglais, ASEAN. En nous appuyant sur l’exemple de l’ASEAN, nous aborderons le concept d’intégration régionale économique sous son angle juridique, en cherchant notamment à le distinguer des vocables contigus de régionalisme, régionalisation ou encore de coopération économique. Quelles sont les caractéristiques d'une intégration régionale? Ses manifestations? En dépit de l'hétérogénéité des organisations régionales ayant pour objectif de construire une intégration économique dans une région donnée, quels sont les points communs qu’un juriste peut observer? Comment décrypter l’ASEAN grâce au processus d’intégration économique qu’elle conduit et à la stratégie qu’elle a choisie? Quelles sont ses particularités? Quels défis doit-elle relever pour atteindre ses objectifs d’intégration à travers les trois dimensions communautaires : économique, politico-sécuritaire et socio-culturelle? De quels soutiens externes l’ASEAN peut-elle bénéficier pour renforcer son processus d’intégration régionale ? Le rapprochement entre pays d’Asie du Sud-Est s’appuie sur l’intergouvernementalité et la sauvegarde absolue de la souveraineté de ses Etats membres qui conduisent à privilégier le recours au droit souple plutôt qu’au droit dur dans leur production normative. L’approche adoptée prendra soin de se différencier de celles de l'économiste, du politiste ou du spécialiste des relations internationales et ouvrira sur des points de vue extra-européens. Les spécificités de l’ASEAN et sa dimension interne seront abordées dans un premier temps, tandis que la seconde partie couvrira la dynamique externe de l’intégration économique de l’ASEAN à partir d’un choix sélectif de partenariats (UE, accords de libre-échange, Banque asiatique du développement, APEC).

    Jacques Dupouey, La dimension juridique de l'intégration régionale des pays d'Asie du Sud-Est, thèse soutenue en 2016 sous la direction de Ismael Omarjee présidée par Myriam Benlolo Carabot, membres du jury : Jean-Sylvestre Bergé (Rapp.), Delphine Allès    

    Les pays d'Asie du Sud-Est ont, très tôt dans leur période post-coloniale, envisagé de se regrouper pour former une organisation régionale : l’Association des nations d’Asie du Sud-Est, dénommée l’ANASE ou, plus communément appelée par son sigle anglais, ASEAN. En nous appuyant sur l’exemple de l’ASEAN, nous aborderons le concept d’intégration régionale économique sous son angle juridique, en cherchant notamment à le distinguer des vocables contigus de régionalisme, régionalisation ou encore de coopération économique. Quelles sont les caractéristiques d'une intégration régionale? Ses manifestations? En dépit de l'hétérogénéité des organisations régionales ayant pour objectif de construire une intégration économique dans une région donnée, quels sont les points communs qu’un juriste peut observer? Comment décrypter l’ASEAN grâce au processus d’intégration économique qu’elle conduit et à la stratégie qu’elle a choisie? Quelles sont ses particularités? Quels défis doit-elle relever pour atteindre ses objectifs d’intégration à travers les trois dimensions communautaires : économique, politico-sécuritaire et socio-culturelle? De quels soutiens externes l’ASEAN peut-elle bénéficier pour renforcer son processus d’intégration régionale ? Le rapprochement entre pays d’Asie du Sud-Est s’appuie sur l’intergouvernementalité et la sauvegarde absolue de la souveraineté de ses Etats membres qui conduisent à privilégier le recours au droit souple plutôt qu’au droit dur dans leur production normative. L’approche adoptée prendra soin de se différencier de celles de l'économiste, du politiste ou du spécialiste des relations internationales et ouvrira sur des points de vue extra-européens. Les spécificités de l’ASEAN et sa dimension interne seront abordées dans un premier temps, tandis que la seconde partie couvrira la dynamique externe de l’intégration économique de l’ASEAN à partir d’un choix sélectif de partenariats (UE, accords de libre-échange, Banque asiatique du développement, APEC).

    Hynd Saidi Azbeg, Processus de démocratisation et monarchie constitutionnelle au Maroc, thèse soutenue en 2014 à Bordeaux sous la direction de Alioune Badara Fall présidée par René Otayek, membres du jury : Albert Bourgi (Rapp.)      

    L’ouverture politique au Maroc a été rendue possible suite à certains facteurs dont des évènements externes et d’autres internes, mais elle ne peut être dissociée de la volonté monarchique d’engager le pays dans un processus de démocratisation afin de renforcer l’Etat de droit.Après s’être rendu compte de l’impératif d’une conciliation de la monarchie constitutionnelle et de la démocratie, le Maroc semble désormais donner plus de priorité aux principes démocratiques. Si le pays a longtemps sombré dans un autoritarisme absolu, les différentes réformes engagées ces dernières décennies vont dans le sens de l’amélioration de la qualité démocratique du régime en place. Mais certaines résistances remettent en cause les acquis du processus démocratique, sans oublier que ce dernier se retrouve confronté aux disfonctionnements du système et aux déficits hérités du passé. Ainsi, plusieurs défis sont encore à relever.La présente thèse tente d’apporter des éléments de réponse à la question de savoir si la construction démocratique du régime marocain est possible face à un système politique qui reste fondé sur la suprématie de la monarchie et sur la tradition.Cette problématique sera abordée sous l’angle de la mutation du modèle marocain de monarchie constitutionnelle et de la difficile construction démocratique du système en place. La présente thèse estime que le Maroc est sans aucun doute sur la voie de la démocratie malgré les efforts qui restent à fournir. Elle considère aussi que ce processus de démocratisation consiste à concilier entre l’universalité de la démocratie et la spécificité de la pratique démocratique au Maroc.

  • Almoktar Ashnan, Le principe de complémentarité entre la cour pénale internationale et la juridiction pénale nationale, thèse soutenue en 2015 à Tours sous la direction de Isabelle Hannequart présidée par Philippe Lagrange, membres du jury : Virginie Saint-James (Rapp.)    

    L’objet de cette recherche est d’analyser le principe de complémentarité, de montrer la spécificité de la notion et d’en étudier la mise en œuvre à la lumière de la pratique de la Cour Pénale Internationale (CPI) afin de mettre en évidence les obstacles juridiques et politiques. Selon l’article 1er du Statut de Rome, la Cour est complémentaire des juridictions pénales nationales pour le crime de génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et le crime d’agression. Dans le cadre de ce principe, les juridictions nationales ont la priorité mais la compétence de la Cour prend le relais lorsqu’un État ne dispose pas des moyens techniques ou juridiques nécessaires pour juger et punir les auteurs desdits crimes ou bien s’il mène un procès truqué. Dès lors, le régime de complémentarité vise à mettre fin à l’impunité à l’égard des personnes impliquées dans les crimes les plus graves qui touchent l’ensemble de la Communauté internationale. Le Statut de Rome, notamment par les dispositions de son article 17, indique comment mettre en œuvre la complémentarité selon les critères de recevabilité qui sont l’incapacité, le manque de volonté et la gravité. Les articles 18 et 19, pour leur part, fournissent le mécanisme de décision préjudicielle sur la recevabilité et la contestation. Par ailleurs, le rôle du Conseil de sécurité face à la complémentarité est aussi considéré comme un élément essentiel pour bien comprendre l’effectivité et l'impact juridique de cette Cour. En effet, les pouvoirs que le Statut de Rome et le chapitre VII de la Charte des Nations Unies confèrent au Conseil lui permettent de saisir la CPI, de suspendre son activité, d’imposer aux États de coopérer avec la Cour, ou encore de qualifier un acte de crime d’agression, et ceci bien que l'indépendance de l’enquête et du procès soit l’épine dorsale de toute la justice pénale, si celle-ci veut être efficace.