Bertrand Seiller

Professeur
Droit public.
Université Paris Panthéon-Assas

Centre de Recherche en Droit Administratif
Responsable de la formation :
  • THESE

    L'exception d'illégalité des actes administratifs, soutenue en 1995 à Paris 2 sous la direction de Pierre Devolvé et Pierre Delvolvé   

  • Bertrand Seiller, Droit administratif: 1. Les sources et le juge, Flammarion et Cairn, 2022, Champs – Université  

    En cette année 1901, la première du siècle qui s'ouvre, ils sont cent quatre-vingts reçus au concours d'entrée à l'École polytechnique. Tous des hommes, personne n'imaginant encore qu'il puisse en être autrement. Tous conscients d'entrer dans l'une des écoles les plus prestigieuses de France, celle qui forme l'élite de la nation et appartient aux grands mythes du pays. Entre eux, ils s'appellent les « X 1901 ». Une brillante carrière au service de l'État, notamment dans l'armée, les attend. Mais les temps ont changé, et beaucoup vont emprunter d'autres voies. Qui sont ces jeunes gens ? Qu'ont-ils accompli ? Dans un ouvrage mené comme une enquête, Hervé Joly retrace l'histoire de chacun d'entre eux. De leurs origines sociales à l'entrée à l'École, des rudes années de formation à l'ensemble de leur parcours, il les suit pas à pas dans leurs réussites ou leurs échecs. Si aucun ne figure parmi les célébrités de Polytechnique, nombreux sont ceux qui ont atteint les plus hauts sommets du pouvoir. Quelques-uns ont connu des carrières plus chaotiques, voire médiocres. Certains sont morts au champ d'honneur de la Grande Guerre. De la débâcle à la déportation, ils ne seront pas épargnés par la Seconde Guerre mondiale. « Un titre d'État acquis à 20 ans et sur lequel une vie entière se sera parfois échafaudée », note Antoine Compagnon dans la préface. Un destin qui repose tout entier entre les mains de ces jeunes élèves dont les itinéraires de vie offrent ici une autre histoire de la France, de la Belle Époque aux Trente Glorieuses

    Bertrand Seiller, Droit administratif: Tome 2 - L’action administrative, Flammarion et Cairn, 2022, Champs – Université  

    Ce manuel en deux tomes (1.Les sources et le juge ; 2. L'action administrative) est destiné aux étudiants en deuxième année de licence de droit ou d'AES, aux élèves des Instituts d'études politiques et, plus généralement, aux candidats aux concours de la fonction publique.En dépit d'un rapprochement relatif avec le droit privé, le droit administratif conserve sa spécificité, qu'illustrent les notions abordées dans ce volume.Le service public et l'ordre public sont les fins originales assignées à l'action de l'administration (première partie), pour lesquelles elle dispose de moyens exorbitants (deuxième partie), comme celui de décider unilatéralement ou de conclure des contrats soustraits aux règles du droit privé. Toutefois, ces fins et ces prérogatives ne sont pas sans limites (troisième partie) : le contrôle de la légalité et la mise en jeu de la responsabilité de la puissance publique garantissent le respect des droits des administrés

    Bertrand Seiller, Droit administratif: 2. L'action administrative, Cairn et Flammarion, 2021, Champs – Université  

    Ce manuel en deux tomes (1. Les sources et le juge?; 2. L'action administrative) est destiné aux étudiants en deuxième année de licence de droit ou d'AES, aux élèves des Instituts d'études politiques et, plus généralement, aux candidats aux concours de la fonction publique. En dépit d'un rapprochement relatif avec le droit privé, le droit administratif conserve sa spécificité, qu'illustrent les notions abordées dans ce volume. Le service public et l'ordre public sont les fins originales assignées à l'action de l'administration (première partie), pour lesquelles elle dispose de moyens exorbitants (deuxième partie), comme celui de décider unilatéralement ou de conclure des contrats soustraits aux règles du droit privé. Toutefois, ces fins et ces prérogatives ne sont pas sans limites (troisième partie) : le contrôle de la légalité et la mise en jeu de la responsabilité de la puissance publique garantissent le respect des droits des administrés.Nouvelle édition revue et mise à jour, notamment du Code des relations entre le public et l'administration, 2016

    Bertrand Seiller, Mattias Guyomar, Contentieux administratif, 5e éd., Dalloz, 2019, HyperCours, 641 p.  

    La 4e de couverture indique : "Premier manuel de Contentieux administratif conçu par un membre du Conseil d'État et un universitaire, cet ouvrage, à vocation pédagogique, qui croise les regards d'un praticien et d'un théoricien, présente d'une manière renouvelée les lignes de force qui structurent depuis deux siècles le modèle français de contrôle juridictionnel de l'administration. Le contentieux administratif a profondément évolué au cours du dernier quart de siècle. Par l'effet conjoint de réformes textuelles et d'avancées jurisprudentielles, le juge administratif dispose désormais de tous les moyens nécessaires pour assurer le contrôle de l'action administrative. Aux développements classiques consacrés à l'histoire et à l'organisation de l'ordre administratif, à la distinction de ses contentieux et aux procédures qui sont applicables, s'ajoute une présentation des règles et des pratiques contentieuses sous un angle plus original : analyse des principes directeurs du procès, description de la chaîne contentieuse, place du dialogue des juges dans l'exercice des pouvoirs juridictionnels. Selon le principe de la collection, le cours est suivi de compléments pédagogiques pour vérifier ses acquis théoriques et se préparer aux examens."

    Bertrand Seiller, Mattias Guyomar, Contentieux administratif, 4e éd., Dalloz, 2017, HyperCours, 614 p.  

    La 4e de couverture indique : "Premier manuel de Contentieux administratif conçu par un membre du Conseil d'État et un universitaire, cet ouvrage, à vocation pédagogique, qui croise les regards d'un praticien et d'un théoricien, présente d'une manière renouvelée les lignes de force qui structurent depuis deux siècles le modèle français de contrôle juridictionnel de l'administration. Il est à jour du décret du 6 mai 2017. Le contentieux administratif a profondément évolué au cours du dernier quart de siècle. Par l'effet conjoint de réformes textuelles et d'avancées jurisprudentielles, le juge administratif dispose désormais de tous les moyens nécessaires pour assurer le contrôle de l'action administrative. Aux développements classiques consacrés à l'histoire et à l'organisation de l'ordre administratif, à la distinction de ses contentieux et aux procédures qui sont applicables, s'ajoute une présentation des règles et des pratiques contentieuses sous un angle plus original : analyse des principes directeurs du procès, description de la chaîne contentieuse, place du dialogue des juges dans l'exercice des pouvoirs juridictionnels. Selon le principe de la collection, le cours est suivi de compléments pédagogiques pour vérifier ses acquis théoriques et se préparer aux examens."

    Bertrand Seiller, Grégoire Bigot, Baptiste Bonnet, Guy Canivet, Charles-André Dubreuil [et alii], Le juge judiciaire: [actes du colloque organisé à l'Université Jean Moulin-Lyon 3, les 3, 4 et 5 Juin 2015], Dalloz, 2016, Thèmes et commentaires  

    Présentation de l'éditeur : "Le juge judiciaire, à première analyse, n’est pas un thème du droit administratif. Et pourtant … À l’heure où les différentes disciplines du droit convergent et où le dialogue des juges n’a jamais été aussi fructueux, l’Association française pour la recherche en droit administratif a choisi le juge judiciaire comme sujet de son colloque annuel pour l’année 2015. Traditionnel gardien des libertés individuelles, le juge judiciaire contribue à forger un droit des libertés fondamentales aux côtés du juge administratif. Sa contribution à l’appréhension de la hiérarchie des normes a considérablement enrichi le débat autour de l’articulation des ordres juridiques. Des pans entiers de l’action administrative relèvent de sa compétence, alors que l’administration de la justice judiciaire revient au juge administratif. La rencontre entre le juge judiciaire, l’administration, son droit et son juge est parfois empreinte de conflits, mais toujours riche de créativité"

    Bertrand Seiller, Droit administratif, 5e éd., Flammarion, 2014, Champs ( Université ) ( Droit ), 364 p. 

    Bertrand Seiller, Mattias Guyomar, Contentieux administratif, 3e éd., Dalloz, 2014, HyperCours, 582 p. 

    Bertrand Seiller, Droit administratif, 5e éd., Flammarion, 2013, Champs ( Université ) ( Droit ), 345 p. 

    Bertrand Seiller, Mattias Guyomar, Contentieux administratif, 2e éd., Dalloz, 2012, HyperCours, 515 p.   

    Bertrand Seiller, Droit administratif, 4e éd., Flammarion, 2011, Champs ( Université ) ( Droit ), 345 p. 

    Bertrand Seiller, Droit administratif, 3e éd., Flammarion, 2010, Champs ( Université ) ( Droit ), 355 p. 

    Bertrand Seiller (dir.), Le contrôle parlementaire de l'administration: [actes du colloque organisé par le Centre de recherches en droit administratif de l'Université Panthéon-Assas Paris 2, au Sénat, le 18 janvier 2010], Dalloz, 2010, Thèmes et commentaires, 172 p.   

    Bertrand Seiller, Mattias Guyomar, Contentieux administratif, Dalloz, 2010, Hypercours ( Cours & travaux dirigés ), 463 p. 

    Bertrand Seiller (dir.), La rétroactivité des décisions du juge administratif, Economica, 2007, Collection Études juridiques, 190 p. 

    Bertrand Seiller, Droit administratif, 2e éd., Flammarion, 2005, Champs Université ( Droit ), 345 p. 

    Bertrand Seiller (dir.), Les polices municipales en perspectives: colloque de Tours, 27 et 28 janvier 1999, Éd. du CNFPT, 1999, 301 p.   

    Bertrand Seiller, La contestation du refus d'exercice du déféré préfectoral, l'auteur, 1991, 67 p. 

  • Bertrand Seiller, « Justice climatique ou médiatique ? », Actualité juridique Droit administratif, 2023, n°21, p. 1081   

    Bertrand Seiller, « Note sous Tribunal administratif de La Réunion, 6 avril 2020, req. n°2000289, 2000290, 2000292 », Revue juridique de l'Océan Indien, 2020, n°28, pp. 407-410   

    Bertrand Seiller, « Bandes à part ou éclaireurs ? », Actualité juridique Droit administratif, 2020, n°04, p. 205   

    Bertrand Seiller, « Les décisions régularisées », Revue française de droit administratif, 2019, n°05, p. 791   

    Bertrand Seiller, « Présentation », Revue française de droit administratif, 2019, n°02, p. 345   

    Bertrand Seiller, « Pour un État au service d'une société de confiance - Présentation », Revue française de droit administratif, 2018, n°05, p. 809   

    Bertrand Seiller, « Droit à l'erreur : pour qui ? », Actualité juridique Droit administratif, 2018, n°26, p. 1465   

    Bertrand Seiller, « Assez d'AC ! », Actualité juridique Droit administratif, 2018, n°17, p. 937   

    Bertrand Seiller, « La sortie de vigueur des actes administratifs », Revue française de droit administratif, 2016, n°01, p. 58   

    Bertrand Seiller, « Le règlement des différends avec l'administration », Actualité juridique Droit administratif, 2015, n°44, p. 2485   

    Bertrand Seiller, « La notion de police administrative », Revue française de droit administratif, 2015, n°05, p. 876   

    Bertrand Seiller, « Le développement : de la Commission du rapport à la Section du rapport et des études », Revue française de droit administratif, 2015, n°02, p. 231   

    Bertrand Seiller, « La simplification est en marche arrière », Actualité juridique Droit administratif, 2014, n°30, p. 1681   

    Bertrand Seiller, « Les effets de la déclaration d'illégalité sur l'ordonnancement juridique », Revue française de droit administratif, 2014, n°04, p. 721   

    Bertrand Seiller, « Propos conclusifs », Revue française de droit administratif, 2014, n°02, p. 216   

    Bertrand Seiller, « Quand les exceptions infirment (heureusement) la règle : le sens du silence de l'administration », Revue française de droit administratif, 2014, n°01, p. 35   

    Bertrand Seiller, « La censure a toujours tort », Actualité juridique Droit administratif, 2014, n°03, p. 129   

    Bertrand Seiller, « L'actualité de l'arrêt Couitéas », Revue française de droit administratif, 2013, n°05, p. 1012   

    Bertrand Seiller, « L'usager, acteur du contentieux », Revue française de droit administratif, 2013, n°03, p. 509   

    Bertrand Seiller, « L’administrateur éclairé. La procédure administrative non contentieuse selon Gérando », Revue d'histoire des facultés de droit et de la culture juridique, du monde des juristes et du livre juridique, 2013, pp. 425-445 

    Bertrand Seiller, « L'illégalité externe, commode bouc émissaire », Actualité juridique Droit administratif, 2012, n°29, p. 1609   

    Bertrand Seiller, « Le juge unique », Actualité juridique Droit administratif, 2012, n°22, p. 1205   

    Bertrand Seiller, « L'appréciation de la légalité d'actes administratifs par les tribunaux judiciaires non répressifs », Revue française de droit administratif, 2012, n°06, p. 1129   

    Bertrand Seiller, « L'expropriation au crible improbable du contrôle concret de constitutionnalité », Actualité juridique Droit administratif, 2010, n°43, p. 2393   

    Bertrand Seiller, « Pour quelques ajustements de la mécanique du dualisme juridictionnel », Revue française de droit administratif, 2008, n°06, p. 1172   

    Bertrand Seiller, « Droit mal acquis ne devrait pas toujours profiter », Revue française de droit administratif, 2008, n°05, p. 931   

    Bertrand Seiller, « Pourquoi ne rien voter quand on peut adopter une loi inutile ? », Actualité juridique Droit administratif, 2008, n°08, p. 402   

    Bertrand Seiller, « 50e anniversaire des Grands arrêts de la jurisprudence administrative », Revue française de droit administratif, 2007, n°02, p. 223   

    Bertrand Seiller, « Partie remise ou fin de partie ? », Actualité juridique Droit administratif, 2006, n°13, p. 681   

    Bertrand Seiller, « Pour un dispositif transitoire dans les arrêts », Actualité juridique Droit administratif, 2005, n°44, p. 2425   

    Bertrand Seiller, « Les validations préétablies, stade ultime du dérèglement normatif », Actualité juridique Droit administratif, 2005, n°43, p. 2384   

    Bertrand Seiller, « Le contentieux administratif turc », Actualité juridique Droit administratif, 2005, n°29, p. 1612   

    Bertrand Seiller, « Le droit administratif turc », Actualité juridique Droit administratif, 2005, n°16, p. 873   

    Bertrand Seiller, « Arrêtons de décoder ! », Actualité juridique Droit administratif, 2005, n°15, p. 801   

    Bertrand Seiller, « L'érosion de la distinction SPA-SPIC », Actualité juridique Droit administratif, 2005, n°08, p. 417   

    Bertrand Seiller, « Le pouvoir disciplinaire sur les maires », Actualité juridique Droit administratif, 2004, n°30, p. 1637   

    Bertrand Seiller, « L'entrée en vigueur des actes unilatéraux », Actualité juridique Droit administratif, 2004, n°27, p. 1463   

    Bertrand Seiller, « L'illégalité sans l'annulation », Actualité juridique Droit administratif, 2004, n°18, p. 963   

    Bertrand Seiller, « Précisions sur l'obligation d'exercer le pouvoir réglementaire », Actualité juridique Droit administratif, 2004, n°14, p. 761   

    Bertrand Seiller, « Pour un contrôle de la légalité extrinsèque des déclarations d'utilité publique », Actualité juridique Droit administratif, 2003, n°28, p. 1472   

    Bertrand Seiller, « L'autorité absolue conférée - un peu vite ? - aux déclarations d'illégalité d'actes administratifs », Actualité juridique Droit administratif, 2002, n°06, p. 542   

    Bertrand Seiller, « Procédures d'urgence », Actualité juridique Droit administratif, 2001, n°05, p. 500   

    Bertrand Seiller, « Du neuf avec du vieux : l'urgence en matière de référé-suspension », Recueil Dalloz, 2001, n°18, p. 1414   

    Bertrand Seiller, « Le déféré sur demande fragilisé », Revue française de droit administratif, 2000, n°06, p. 1242   

    Bertrand Seiller, « Droit public de la concurrence et séparation des autorités », Revue française de droit administratif, 1999, n°01, p. 189   

    Bertrand Seiller, « Désistement d'un déféré préfectoral sur demande et délai de recours du tiers lésé », Recueil Dalloz, 1998, n°44, p. 629   

    Bertrand Seiller, « Les limites de la théorie de la connaissance acquise », Revue française de droit administratif, 1998, n°06, p. 1184   

    Bertrand Seiller, « Tarification des services publics industriels et commerciaux et non-respect de la concession », Recueil Dalloz, 1998, n°31, p. 422   

    Bertrand Seiller, « Circulaires et légalité », Revue française de droit administratif, 1997, n°06, p. 1218   

    Bertrand Seiller, « Le droit communautaire et le principe de séparation des autorités », Revue française de droit administratif, 1996, n°06, p. 1161   

  • Bertrand Seiller, « La politique saisie par le droit ? », le 15 février 2024  

    Colloque organisé par l'Association du Master 2 Droit public approfondi, Université Paris Panthéon-Assas

    Bertrand Seiller, « Pesticides et droit public », le 16 mai 2023  

    Organisé par la Chaire « Observatoire Santé et Environnement - Analyse Juridique et InterdisciplinaiRe (OSE AJIR) » rattachée au Centre de Recherches en Droit Administratif (CRDA), Université Paris Panthéon-Assas avec l'assistance de l'Institut Cujas sous la direction de Sara Brimo, professeur junior HDR à l’Université Paris-Panthéon-Assas

    Bertrand Seiller, « Le droit administratif et les droits fondamentaux », le 02 juin 2022  

    Colloque annuel de l’Association Française pour la recherche en Droit Administratif

    Bertrand Seiller, « Ultra vires et excès de pouvoir », le 10 mai 2022  

    Organisé par l’Association des étudiants du Master Droit public approfondi de l’Université Panthéon Assas Paris II

    Bertrand Seiller, « Le droit administratif aujourd’hui. Retours sur son enseignement », le 10 décembre 2021  

    Table ronde organisée par l'IRJS, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et le SERDEAUT, autour de l'ouvrage dirigé par Karl-Henri Voizard et Jacques Caillosse.

    Bertrand Seiller, « Un droit "administratif" européen : regards croisés des droits administratifs français et de l’Union européenne », le 20 mai 2021  

    Colloque organisé par le Centre de droit européen et le Centre de recherches en droit administratif, sous la direction de Louis Feilhes

    Bertrand Seiller, « Environnement et droit public », le 23 mars 2021  

    Organisé par le M2 Droit Public Approfondi, Université Paris II Panthéon-Assas

    Bertrand Seiller, « "Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage" », le 22 octobre 2020  

    Conférence d’actualité organisée par le Centre de Recherches en Droit Administratif de l'Université Paris II Panthéon-Assas, avec l'assistance de l'institut Cujas.

    Bertrand Seiller, « Les contentieux spéciaux : un laboratoire du procès administratif ? », le 04 novembre 2019  

    Organisée par Mme Ariane Meynaud-Zeroual, MCF, Université Paris 2 Panthéon-Assas et M. Jean-Charles Rotoullié, MCF, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne avec le soutien du CRDA (Centre de recherches en droit administratif)

    Bertrand Seiller, « Le juge administratif, l'Europe, la loi », le 18 octobre 2019  

    Organisé par le CRDA (Centre de recherches en droit administratif) et le CDE (Centre de droit européen), Université Panthéon-Assas - Paris II

    Bertrand Seiller, « Les évolutions récentes du recours pour excès de pouvoir », le 08 avril 2019  

    Organisée par le Centre de Recherches en Droit Administratif (CRDA) de l’université Paris 2 Panthéon-Assas, avec l’assistance de l’Institut Cujas

    Bertrand Seiller, « Cohérence et actes administratifs », le 21 mars 2019  

    Organisé par l’IDP, Université de Poitiers sous la direction de Monsieur François Brenet et Madame Anne-Laure Girard, professeurs de droit public

    Bertrand Seiller, « Hommage à Jean-Jacques Bienvenu », le 25 janvier 2019 

    Bertrand Seiller, « Justice administrative et Constitution de 1958 », le 10 janvier 2019  

    Colloque organisé dans le cadre des Journées décentralisées 2018 de l’Association française de droit constitutionnel (AFDC) portant sur le thème : Justice(s) et Constitution.

    Bertrand Seiller, « Le justiciable face à la justice administrative », le 19 septembre 2018 

    Bertrand Seiller, « René Chapus », le 13 juin 2018 

    Bertrand Seiller, « L’avenir du dualisme juridictionnel : Continuité ou rupture ? », le 30 mars 2018 

    Bertrand Seiller, « Hommage à René Chapus », le 16 janvier 2018 

    Bertrand Seiller, « Le juge et les questions de société », le 17 mars 2017  

    Colloque annuel du M2 Droit public approfondi, organisé par l'Association des étudiants du Master Droit public approfondi de l'université Paris 2 Panthéon-Assas

    Bertrand Seiller, « La systématisation du droit administratif (2) », le 14 novembre 2016  

    Ateliers de droit administratif en France et à l’étranger

    Bertrand Seiller, « Controverses. 10 ans de l’Association française pour la recherche en droit administratif », le 15 juin 2016  

    Colloque annuel de l'AFDA, précédé du 8e Printemps de la recherche en droit administratif

    Bertrand Seiller, « La motivation en droit public », le 17 novembre 2011 

    Bertrand Seiller, « La doctrine en droit administratif », le 10 juin 2009  

    Colloque organisé par l'AFDA et le CREAM

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Clémentine Castro, La contribution de la fonction consultative du Conseil d'État à l'élaboration du droit administratif, thèse en cours depuis 2023  

    Le projet de thèse suggéré se propose d'étudier une facette insuffisamment explorée de la construction du droit administratif. Il s'agit de mettre en lumière ce que le droit administratif substantiel doit à la fonction consultative du Conseil d'État. Il est envisagé d'étudier la production de toutes les formations administratives du Conseil d'État au sens du code de justice administrative. De plus, tous types d'actes faisant l’objet d'une consultation par le Conseil d'État seront considérés. Cela concerne des avis sur des textes mais également des avis sur toute difficulté dont le gouvernement saisit le Conseil d'État même en dehors des textes, ainsi que les rapports et études issus de la section du même nom. La recherche portera résolument sur la substance du droit administratif, l’idée étant d'aboutir à une systématisation de l’apport matériel de la fonction consultative au droit administratif.

    Kyriaki Theodora Fortsaki, Sport et libertés, thèse en cours depuis 2023  

    Le sport et les libertés entretiennent une relation étroite au sein d'une dynamique dialectique. Cette relation forte est appelée à trouver un nouvel équilibre au sein de la société contemporaine, où le sport joue un rôle fondamental dans la vie économique, sociale et politique. Les enjeux économiques majeurs caractérisant le sport, son industrie, l’organisation et la médiatisation des événements sportifs, les investissements massifs ainsi que la concurrence entre les fédérations sportives génèrent des dynamiques intenses qui influent sur la réglementation des fédérations, la législation, les décisions politiques et la jurisprudence, tant judiciaire qu’arbitrale. Dans cet environnement complexe, les libertés sont soumises à diverses influences. D'une part, les sportifs, en tant que citoyens de la société, participants à des événements sportifs et acteurs économiques, évoluent dans une position ambiguë sous l'influence des décisions d’organismes fédéraux, des réglementations nationales et des sponsors, impactant leurs libertés. La liberté d'expression, celle de la religion, le droit à l'image et à la vie privée, la liberté de participer aux événements sportifs et la liberté de circulation des personnes ne sont que quelques exemples des libertés impliquées. D'autre part, les phénomènes de violence et de hooliganisme associés au sport nécessitent l'adoption de mesures administratives, pénales et commerciales qui limitent les libertés des supporters. Enfin, les simples spectateurs, consommateurs de spectacles, sont influencés par les nouvelles technologies, les politiques et les décisions imposées au public lors des événements sportifs. Face à la diversité inhérente à la Lex Sportiva, à la spécificité juridique du sport et aux tensions émergentes, cette thèse a pour objectif d’analyser de manière approfondie la question de cette relation en droit public interne, en tenant également compte de sa dimension européenne et internationale. Elle vise ainsi à éclairer la position actuelle du sport dans son contexte économique, tout en cherchant à mettre en lumière la tendance générale contemporaine à l'affaiblissement des libertés dans le sport.

    Eve Dubus, La contribution des juridictions administratives contrôlées à l’élaboration de la jurisprudence administrative, thèse soutenue en 2022 à Université ParisPanthéonAssas, membres du jury : Fabrice Melleray (Rapp.), Jacques Petit (Rapp.), Cécile Barrois de Sarigny, Pascale Deumier et Anne-Laure Girard  

    La présente étude porte sur l’ordre juridictionnel administratif et le processus de création de nouvelles règles de droit au sein et par cet ordre. Alors que, dans l’ordre juridictionnel judiciaire, la contribution des tribunaux et des cours à l’élaboration de la jurisprudence est aisément admise, la doctrine publiciste dresse majoritairement le constat d’un Conseil d’Etat qui serait l’initiateur exclusif des règles prétoriennes. Toutefois, les juridictions administratives contrôlées (que sont les tribunaux administratifs, les cours administratives d’appel et les juridictions administratives spécialisées) tranchent 97% des litiges dont ils sont saisis de manière définitive. Par ailleurs, les jugements et arrêts des juridictions administratives contrôlées sont désormais accessibles et de plus en plus commentés par les membres de la doctrine organique et universitaire. Persister à étudier le phénomène jurisprudentiel sans prendre en considération ni même s’interroger sur l’éventuelle influence de la très grande majorité des décisions rendues au sein d’un ordre juridictionnel semble alors contestable. La présente étude mesure, pour le réévaluer, le rôle des juridictions administratives contrôlées dans l’élaboration de la jurisprudence administrative. Elle met au jour l’influence remarquable qu’elles exercent dans la création du droit administratif prétorien. Corrélativement, elle permet de mieux comprendre le processus complexe à travers lequel la jurisprudence administrative est créée et d’en révéler la dynamique.

    Louis Feilhes, Le principe d'équivalence en droit de l'Union européenne, thèse soutenue en 2021 à Paris 2 en co-direction avec Fabrice Picod, membres du jury : Marc Blanquet (Rapp.), Dominique Ritleng (Rapp.), Brunessen Bertrand et Melchior Wathelet  

    Le principe d’équivalence, tel qu’issu de la jurisprudence Rewe et Comet de la Cour de justice de l’Union européenne, constitue un concept classique du droit de l’Union européenne. En tant que limite à l’autonomie institutionnelle et procédurale des États membres, il interdit qu’un traitement national accordé à une situation européenne ne soit pas au moins équivalent à celui accordé à une situation interne similaire. Sa proximité avec les principes de coopération loyale, d’égalité de traitement, d’effectivité, de protection juridictionnelle effective ou d’équivalence des protections incite à lui reconnaître une place non négligeable au sein de l’ordre juridique européen. Cependant, dans l’ensemble, la doctrine et les juges nationaux se désintéressent d’un tel principe. Trop obscur ou difficile à appliquer en raison d’une jurisprudence européenne assez évasive, il subit également le contexte d’harmonisation croissante des ordres juridiques nationaux par le droit de l’Union. La présente thèse vise à comprendre et cerner au mieux la place et l’utilité du principe d’équivalence. À bien des égards, il joue un rôle certain en accordant une protection originale à l’effet utile du droit de l’Union et en favorisant l’intégration des règles européennes dans les ordres juridiques nationaux. Il rencontre toutefois différentes difficultés pour accomplir pleinement sa mission, ce qui explique l’indifférence avec laquelle il est traité. En définitive, le caractère hybride du principe d’équivalence, qui nécessite l’identification d’éléments de droit de l’Union et de droit interne, caractérise toute sa spécificité et son intérêt.

    Justine Thomas, La garantie des droits en droit public français, thèse en cours depuis 2021  

    La garantie des droits s'est développée au sein de notre droit public français sous l'impulsion des jurisprudences européennes. Initiée par le juge administratif, la garantie des droits a fait l'objet d'une revalorisation constitutionnelle par l'intermédiaire de sa seule source explicite dans notre droit positif français, la Déclaration de 1789. La garantie des droits apparaît comme indéfinissable et inconsistante. Pourtant, la notion occupe une place centrale dans notre système juridique contemporain : elle est la garantie que les autres droits seront respectés. Ainsi, elle apparaît en substance au stade du procès et attrait au juge en lui-même et aux modalités de recours. En ce sens, il semblerait que le contenu de la garantie des droits telle qu'interprétée par les juges constitutionnel et administratif se calque sur celui du droit au procès équitable européen. L'étude de la garantie des droits a pour double objet de déterminer ce qui la et quel est le rôle du juge dans sa mise en œuvre. Privilégiant une approche transversale et historique, ce travail de recherche se situe au croisement entre le droit constitutionnel, le droit administratif et le droit processuel.

    Ludivine Dejust, La déclaration préalable, thèse en cours depuis 2021  

    Le régime de la déclaration préalable est actuellement trop hétérogène. En effet, son régime classique suppose la seule information de l’administration de l’exercice d’une liberté par le déclarant. L’administration ne peut, en principe, que prendre acte de cette déclaration sans pouvoir interdire l’exercice de la liberté. La déclaration préalable est alors un instrument du régime répressif, permettant à l’administration d’agir efficacement en cas de violation de la loi pénale. Mais la déclaration préalable peut également constituer un instrument du régime préventif lorsque l’administration dispose de la faculté de s’opposer à l’exercice de la liberté par le déclarant. Le mécanisme se distingue mal en ce cas de l’autorisation préalable. Telle est la situation, par exemple, en matière de liberté de manifestation. Cette hétérogénéité de régimes ne permet pas un consensus en doctrine. Si des auteurs estiment que la déclaration préalable est un régime intermédiaire d’aménagement des libertés publiques, d’autres la rattachent tantôt au régime préventif, tantôt au régime répressif. Le régime de la déclaration préalable, s’il était clarifié, semble pourtant particulièrement adapté aux interrogations contemporaines relatives à l’exercice des libertés. En effet, la déclaration préalable est un outil au service de l’administration, en ce qu’il lui permet de s’assurer du respect de l’ordre public, mais constitue également un outil au service de la liberté, puisqu’il postule comme principe la liberté d’action du déclarant. Ce mécanisme propose ainsi un intéressant équilibre entre le régime préventif et le régime répressif, conservant les avantages de l’un et de l’autre. En somme, la déclaration préalable, correctement identifiée, pourrait être un mécanisme permettant de satisfaire au mieux deux exigences classiquement présentées comme opposées : l’ordre et la liberté.

    Georgios Naziroglou, Intérêt personnel et intérêt général dans l’office du juge administratif, thèse soutenue en 2021 à Paris 2 en co-direction avec Fabrice Picod, membres du jury : Norbert Foulquier (Rapp.), Alix Perrin (Rapp.), Pascale Gonod, Fabrice Melleray et Sophie Roussel  

    Le juge administratif français est traditionnellement regardé comme mettant en balance les intérêts des personnes avec l’intérêt général ; ce procédé se trouve au coeur de sa mission. Or la méthode par laquelle le juge administratif prend en considération ces deux catégories d’intérêts au sein de son office, c’est-à-dire lors de l’exercice de mécanismes contentieux en vue de trancher un litige, n’a pas encore fait l’objet d’une étude approfondie. Réfléchir sur cette problématique présente plusieurs avantages. Il est d’abord démontré que le juge administratif fait de longue date preuve d’un souci accru pour les intérêts des personnes ; les principes de légalité et de sécurité juridique se voient ainsi assigner une finalité subjective. Cette prise en compte des situations des particuliers n’aboutit pourtant pas à leur protection absolue. Grâce à la méthode de la mise en balance, le juge administratif se réserve la faculté de faire primer les besoins collectifs sur les intérêts des personnes lorsque les circonstances litigieuses le justifient. Le juge reste dès lors fidèle à sa vocation historique : même s’il garantit de plus en plus les situations des administrés, il accepte d’en relativiser la protection lorsque les impératifs propres à l’intérêt général l’exigent.

    Johann Helwig, L’entrée en vigueur des normes administratives unilatérales, thèse soutenue en 2021 à Paris 2, membres du jury : Gweltaz Éveillard (Rapp.), Anne-Laure Girard (Rapp.), Benoît Plessix et Maud Vialettes  

    La théorie de l’entrée en vigueur des normes a été bouleversée ces dernières décennies par l’école structurale. Cette dernière a identifié trois étapes dans le processus de l’entrée en vigueur des normes : l’existence, l’observabilité et l’applicabilité. La théorie structurale réduit l’entrée en vigueur à un processus formel objectif. Pourtant, une autre perspective peut être proposée en prenant en compte les effets de ce processus sur les destinataires de la norme. L’entrée en vigueur est analysable de manière plus subjective et moins normative. Par ailleurs, les trois éléments formels de ce processus, existence, observabilité et applicabilité, doivent être étudiés au regard des particularités des actes administratifs unilatéraux. Or il est apparu que le régime de l’édiction et de la publicité de l’acte administratif produit des effets normatifs quand bien même l’acte administratif ne serait pas encore applicable. La norme administrative non encore en vigueur produit déjà des effets juridiques et extrajuridiques, ce qui démontre qu’il est difficile de trouver une date unique d’applicabilité. L’entrée en vigueur des normes administratives unilatérales est aussi très largement soumise au principe de sécurité juridique. La sécurité juridique a limité l’application rétroactive de ces normes et a développé l’obligation de recours au report de l’entrée en vigueur. L’application de la sécurité juridique ne répond pas encore à l’ensemble des enjeux posés par la massification de la production normative. D’autres solutions sont en train d’émerger pour réguler l’hétérogénéité des conditions d’entrée en vigueur mais elles n’ont pas encore développé toute leur potentialité.

    William Gremaud, La régularisation en droit administratif, thèse soutenue en 2019 à Paris 2, membres du jury : Gweltaz Éveillard (Rapp.), Rozen Noguellou (Rapp.), Daniel Labetoulle, Benoît Plessix et Aude Rouyère  

    La régularisation est une technique ancienne du droit administratif français. D’abord cantonnée à une pratique administrative limitée, relative seulement aux situations de fait découlant de l’exécution des actes unilatéraux, elle a connu un développement considérable au cours des deux dernières décennies, en jurisprudence et en législation. Les techniques de consolidation par correction des vices concernent aujourd’hui des actes, des normes et des situations divers et nombreux. La sécurité juridique, principe cardinal du droit contemporain, est l’instigatrice de cette évolution en ce qu’elle exige que les normes et les situations ne soient pas fragilisées pour des irrégularités dont la commission résulte souvent d’une complexification excessive du droit et auxquelles il est possible de remédier a posteriori. L’essor de la régularisation, et notamment son introduction dans le cours de l’instance en prévention des annulations juridictionnelles, concerne de multiples domaines de l’action administrative — polices de l’urbanisme et de l’environnement, passation des contrats, édification des ouvrages publics, subvention, recouvrement des créances, collecte de données personnelles. La régularisation n’a cependant pas encore fait l’objet d’une consécration générale et demeure un phénomène profondément hétérogène, adapté aux nécessités concrètes de l’action administrative. Dans un tel contexte, la présente étude consiste en une analyse comparée des règles auxquelles chaque technique correctrice est soumise dans le but d’identifier s’il existe — et s’il peut exister — un régime de juridique de la régularisation en droit administratif français.

    Jonathan Attali, La crise de la légalité en droit administratif français, thèse en cours depuis 2019  

    Le principe de légalité est souvent présenté comme un principe cardinal du droit administratif français. Considéré comme intrinsèquement libéral et républicain, il désigne l'obligation de régularité juridique qui pèse sur les actes de l'administration. Son effectivité suppose notamment l'existence d'organes chargés de dire le droit et de rétablir la légalité éventuellement méconnue. Alors que le principe de légalité a justifié, tout au long du XXème siècle, l'élargissement et l'approfondissement des pouvoirs de la juridiction administrative ainsi que le développement du droit administratif, force est de constater qu'il subit désormais un recul perceptible à de nombreux égards. En effet, il y a lieu de douter de la persistance du "miracle" que Prosper Weil évoquait lorsqu'il présentait la soumission de l'administration au droit. Les symptômes de cette crise du principe de légalité sont nombreux et résultent d'initiatives tant juridictionnelles que législatives. Le refus de sanctionner les vices de procédure véniels ou encore l'inopérance de vices de forme et de procédure invoqués par voie d'exception en sont des illustrations récentes. Il s'agira, au-delà d'une simple systématisation de ces symptômes, d'en identifier les origines, et notamment les origines les plus profondes. Ce travail de recherche vise ainsi, dans une démarche originale et dépassant la méthode positiviste, à déceler les soubassements du recul de la légalité administrative, qu'ils soient d'ordre juridique, historique ou extra-juridique.

    Myriam Styczen, L'acte faisant grief, thèse en cours depuis 2019  

    Condition de recevabilité tenant à la nature de l'acte, l'acte faisant grief est au coeur du recours pour excès de pouvoir. Malgré son importance considérable en tant que voie d'accès au prétoire, il souffre d'une réelle aporie conceptuelle. Les récentes évolutions jurisprudentielles, qui ont rompu le lien existant entre décision administrative et recevabilité du recours pour excès de pouvoir, rendent nécessaire une étude sur la notion. Cette étude entend s'inscrire dans une démarche résolument processualiste, mais contribuera également à la théorie des actes administratifs unilatéraux. En outre, l'étude s'efforcera, au prisme de l'acte faisant grief, de mettre en lumière tant la continuité que la rupture traversant le droit administratif contemporain.

    Gwénaël Le Dû, La Protection des étrangers par le référé-liberté, thèse soutenue en 2019 à Paris 2, membres du jury : Camille Broyelle, Olivier Le Bot, Bernard Stirn et Vincent Tchen  

    La politique de l’immigration est un domaine dans lequel les libertés fondamentales peuvent être menacées par l’action de l’administration. Pour lutter contre l’immigration illégale le gouvernement français prend des mesures de police qui sont susceptibles d’être contestées devant les juridictions. La justice administrative est désormais en capacité de protéger rapidement les intérêts des justiciables les plus vulnérables comme les étrangers, notamment par le biais de la procédure du référé-liberté créée en 2000.Presque deux décennies après la mise en place de ce mécanisme juridictionnel, le bilan est largement positif. Très novatrice, la procédure du référé-liberté a bouleversé les méthodes de travail du juge administratif des référés en contribuant à développer une culture de l’urgence. Disposant de pouvoirs d’injonction très étendus, le juge du référé-liberté apparaît comme un défenseur efficace des droits et libertés fondamentaux des étrangers, améliorant ainsi la légitimité de la justice administrative.Compte tenu de la croissance du contentieux, en particulier en droit des étrangers, des exigences européennes et de l’émergence de nouvelles voies de recours, des propositions de réforme pourraient être utiles pour renforcer l’efficacité du référé-liberté et garantir le justiciable contre toute forme d’arbitraire.

    Ariane Meynaud-Zeroual, L’office des parties dans le procès administratif, thèse soutenue en 2017 à Paris 2, membres du jury : Gweltaz Éveillard (Rapp.), Fabrice Melleray (Rapp.), Camille Broyelle, Cécile Chainais et Patrick Frydman  

    La procédure suivie devant le juge administratif est traversée par une double évolution qui justifie qu’une étude soit consacrée à l’office des parties. A mesure que le droit du contentieux administratif se transforme en un droit du procès administratif, on observe que ce procès n’est plus pensé comme un procès fait à un acte, mais comme un procès entre parties. Le renversement des perspectives auquel invite le point de vue des parties est possible grâce à un instrument d’analyse finaliste du droit : l’office. Ce concept permet de s’interroger sur l’adéquation entre les facultés dont disposent et les charges que supportent les parties – i.e. l’office stricto sensu – et les finalités que l’ordre juridique leur assigne – i.e. l’office lato sensu. Comprises comme les personnes physiques ou morales qui participent au lien juridique d’instance en raison d’un litige né de prétentions propres et contraires sur un droit, les parties au procès poursuivent deux finalités complémentaires : la détermination intéressée de la matière litigieuse et la participation loyale à l’instance. Dès lors, le point de vue des parties permet de mettre en lumière non seulement les facultés et les charges que la doctrine néglige lorsqu’elle envisage le procès administratif sous l’angle exclusif du juge, mais aussi que leur office stricto sensu peut être perfectionné en vue de mieux répondre aux finalités de leur office lato sensu. En permettant de renoncer à une opposition dogmatique entre les procès civil et administratif, l’étude de l’office des parties encourage à inscrire la recherche et l’enseignement du droit du procès administratif dans une perspective résolument processualiste.

    Anissa Hachemi, Le juge administratif et la loi (1789-1889), thèse soutenue en 2016 à Paris 2, membres du jury : Pascale Gonod (Rapp.), Carlos Miguel Pimentel (Rapp.), Jean-Louis Halpérin, Benoît Plessix et Katia Weidenfield  

    Il peut sembler incongru de s’intéresser au couple formé par le juge administratif et la loi entre 1789 à 1889. À cette époque, en effet, le juge administratif est encore confondu avec l’administration. Ne sait-on pas, par ailleurs, que le droit administratif est d’abord un droit jurisprudentiel, le Conseil d’État ayant heureusement pallié les lacunes de la loi en cette matière ? L’objet de cette étude peut cependant être saisi à deux conditions. La première tient au juge. S’il ne présente jusqu’en 1889 aucune des garanties organiques aujourd’hui requises pour être qualifié de tel, il n’en est pas moins un juge au sens matériel du terme. Dans cette dernière acception, il existe bien un juge administratif avant 1889, tout administrateur-juge soit-il. La seconde condition tient à la loi. Dès la Révolution, le législateur refuse d’intervenir substantiellement en matière administrative. La loi institue l’administration, elle ne règle pas les modalités de son action. En raison de la conception syllogistique de la fonction juridictionnelle, il est donc impossible d’instituer le tribunal d’administration initialement projeté. L’administrateur-juge est ainsi moins une institution de l’Ancien Régime que de la Révolution. Mais cette abstention législative que la Constituante comme tous les régimes postérieurs ont en partage, relève bien d’un choix politique. Afin de ménager à l’administration une part irréductible de pouvoir discrétionnaire, le législateur ne définit pas les règles substantielles de l’action administrative. L’instauration du régime parlementaire et la centralisation sont à ce prix. Mais à administration discrétionnaire, juge discrétionnaire. Le juge administratif, entre 1789 et 1889, tient ainsi son existence et sa force de l’absence de loi.

    Ackiel Boudinar, L'acte de droit souple en droit administratif., thèse en cours depuis 2016  

    Notre droit public connaît un renouvellement quant à ses moyens d’intervention publique. Délaissant l’idée de prescription, les autorités publiques ont de plus en plus recours à des moyens d’action moins contraignants dans divers domaines, et ce dans le but d’accroitre l’efficacité de l’action administrative. A côté des actes de droit dur surgissent de toutes parts des instruments de soft law qui obligent à reconsidérer la manière dont les publicistes conçoivent l’acte juridique. Il faut rappeler que les administrativistes ont leur propre conception de l’acte juridique. En effet, ces derniers privilégient une approche objectiviste qui contribue à exclure les actes de droit souple de la catégorie des actes normatifs. Parce qu’ils ne seraient ni formellement obligatoires, ni juridiquement contraignants, ni sanctionnables, et parce qu’ils ne produiraient aucun effet normateur, les qualificateurs refusent de leur reconnaître ce statut. Cette solution est loin d’être satisfaisante. Elle ne permet pas de résoudre le mystère de leur nature. C’est pourquoi, dans un premier temps, il s’agira de proposer, à l’aide d’une approche pragmatique, une conception juridique de l’acte de droit souple en droit administratif. Ce n’est qu’une fois leur nature juridique identifiée qu'il faudra, dans un second temps, envisager une typologie. A cet égard, leur normativité spécifique et leur hétérogénéité rendent compliquée l’insertion des actes de droit souple dans les catégories préétablies des actes administratifs. Partant de là, il sera difficile de se contenter d’une simple adaptation des catégories traditionnelles. L’objectif sera de penser une véritable catégorisation des actes de droit souple administratifs.

    Alice Minet-Leleu, La perte de chance en droit administratif, thèse soutenue en 2013 à Paris 2, membres du jury : Nathalie Albert (Rapp.), Benoît Delaunay (Rapp.), Benoît Plessix  

    Depuis plusieurs années, la perte de chance suscite l’intérêt du juge administratif et de la doctrine publiciste. Le premier, qui en a largement développé le champ dans le contentieux de la responsabilité administrative, a fait évoluer la méthode de réparation de cet instrument en s’inspirant de l’exemple judiciaire. La seconde a tenté d’identifier les justifications de l’emploi de la perte de chance en s’appuyant sur l’incertitude du préjudice et sur celle du lien de causalité. Or l’analyse de la jurisprudence montre qu’en dépit de la pluralité des aléas justifiant l’usage de la perte de chance, celui-ci s’inscrit dans un cadre unique, caractérisé par une incertitude causale. La diversité apparaît ailleurs, au stade de l’indemnisation. Selon la méthode retenue – la logique du tout ou rien ou la réparation proportionnelle – la perte de chance change d’apparence. Prenant la forme tantôt d’une présomption de causalité, tantôt d’un préjudice spécifique, elle permet de surmonter l’incertitude causale de deux manières différentes. Les hésitations actuelles du juge administratif autour de l’indemnisation de la perte de chance témoignent de la difficulté à trancher entre l’une ou l’autre des deux possibilités de réparation et, partant, entre les deux outils qui y sont attachés. Toutefois, le type d’aléa sous-tendant l’emploi du mécanisme est en mesure de fournir une clé de répartition de ces deux modalités de réparation.

    Benoit Camguilhem, Recherche sur les fondements de la responsabilité sans faute en droit administratif, thèse soutenue en 2012 à Paris 2, membres du jury : Hafida Belrhali (Rapp.), Maryse Deguergue (Rapp.), Camille Broyelle, Pierre Delvolvé et Éric Savaux  

    La question des fondements de la responsabilité a été l’une de celles qui a le plus intéressé la doctrine depuis l’abandon du principe de l’irresponsabilité des personnes publiques. Tantôt compris comme un principe général d’explication, tantôt comme une véritable règle juridique, le fondement de la responsabilité est un élément de justification. Afin de clarifier le discours visant à expliquer le mécanisme de responsabilité, le fondement juridique de la responsabilité doit être distingué des principes qui justifient l’existence de cette règle et des conditions parfois mises à l’application de celle-ci. Jurisprudence et doctrine ont fait du risque et du principe d’égalité devant les charges publiques les deux fondements de la responsabilité sans faute en droit administratif. Cette présentation classique est aujourd’hui dépassée du fait de la création par le Conseil d’Etat de régimes de responsabilité dans lesquels la faute n’est pas exigée et qui ne sont pas pour autant rattachables à ces fondements classiques. Il apparaît donc que la présentation classique de la responsabilité sans faute doit être abandonnée au bénéfice d’une présentation centrée sur la notion d’obligation. Les hypothèses de responsabilité dans lesquelles la condition de faute n’est pas exigée peuvent alors être classées en deux catégories. Celles dans lesquelles le fait générateur méconnaît une obligation préexistante sont constitutives de véritables régimes de responsabilité, et celles dans lesquelles le fait générateur ne méconnaît aucune obligation préexistante et qui ne sont alors qu’abusivement rattachées à la responsabilité. La responsabilité sans faute, qui n’est qu’une catégorie négative n’ayant aucune unité, n’a pas de fondements propres ce qui la distinguerait par nature d’autres hypothèses de responsabilité.

    Benjamin Defoort, La décision administrative, thèse soutenue en 2012 à Paris 2, membres du jury : Xavier Dupré de Boulois (Rapp.), Aude Rouyère (Rapp.), Jacques Petit  

    Expression la plus caractéristique du pouvoir de l’administration, la décision administrative est une notion familière. Pourtant, les données observables en droit positif s’avèrent hétérogènes et contingentes, compromettant la possibilité d’en circonscrire la teneur. Et derrière un consensus apparent, les présentations doctrinales de l’action adminis-trative unilatérale se caractérisent par un éclatement terminologique et conceptuel. Le choix a été fait de construire une définition, à partir d’une analyse critique du droit positif et du discours doctrinal, pour en éprouver les mérites en vue d’une meilleure compréhension de l’administration et de son droit. Signification impérative d’une manifestation de volonté uni-latérale et arrêtée d’une autorité administrative, la décision administrative constitue un utile outil d’analyse du pouvoir de l’administration, du contrôle du juge sur celui-ci et de la place à laquelle les citoyens peuvent prétendre dans son élaboration et sa mise en oeuvre. Distincte de l’incitation ou de la déclaration d’intention, la décision demeure le mode privilégié de direction de la conduite des citoyens et l’objet principal du contrôle du juge sur la légalité de l’action administrative. La portée explicative de cette définition est complétée par la compréhension qu’elle autorise des usages stratégiques que les acteurs du droit administratif peuvent en faire. En tant que signification, la décision révèle les luttes qu’ils mènent pour l’identification, au cas concret, de la portée des divers actes de l’administration ; enjeu de pouvoir, elle fait ressortir les stratégies de légitimation qui entourent son emploi par les autorités publiques.

    Sébastien Hourson, Les conventions d'administration, thèse soutenue en 2011 à Paris 2, membres du jury : François Brenet (Rapp.), Camille Broyelle (Rapp.), Nicolas Boulouis, Stéphane Braconnier et Pierre Delvolvé  

    Depuis quelques décennies, les actions conventionnelles des personnes publiques ont connu un remarquable essor. Elles recouvrent toutefois des réalités variables. Il est fréquent que les actes signés comportent certains éléments caractéristiques des contrats mais ne produisent ni droit ni obligation à l’égard des parties. Dans ces hypothèses, les appareils conceptuels traditionnels ne suffisent pas à rendre compte des pratiques administratives. En l’état du droit, les qualificateurs n’ont guère le choix. Ils doivent opter pour l’une des deux possibilités admises : soit l’acte est un authentique contrat, soit il relève du non-droit. De sorte qu’il existe aujourd’hui un décalage entre les outils théoriques et les moyens administratifs. Cela invite à tracer les contours d’une nouvelle catégorie d’actes conventionnels, nommés conventions d’administration, dont les stipulations ne comprennent que des énoncés directifs, c’est-à-dire dépourvus d’impérativité. Élaborée au terme d’un examen matériel, elle peut être conçue comme une espèce relevant d’un genre, celui des actes conventionnels, dont l’identification procède d’une analyse formelle. Les conventions d’administration se trouvent ainsi séparées des contrats. Et il est possible de corroborer cette distinction en mettant en exergue leur fonction substitutive. Phénomènes juridiques et administratifs, les conventions d’administration sont en outre soumises à quelques normes et subissent des contrôles perfectibles. Adopter une telle approche permet non seulement de mieux rendre compte des instruments contemporains, et de les soumettre à un encadrement adapté, mais redonne aussi à la notion de contrat sa cohérence.

    Aude Zaradny, Codification et Etat de droit, thèse soutenue en 2011 à Paris 2, membres du jury : Rémy Cabrillac (Rapp.), Guillaume Tusseau (Rapp.), Yves Gaudemet et Jean-Louis Halpérin  

    Depuis ses origines, la codification a toujours été officiellement réalisée en vue d’assurer l’accessibilité et l’intelligibilité de la norme ainsi que la sécurité juridique des individus. Cette conception téléologique de la codification est corroborée par les discours politiques contemporains qui l’associent plus généralement à l’Etat de droit auquel elle est censée contribuer. La seule récurrence de cette affirmation ne suffit pas à prouver sa pertinence. C’est pourquoi, en se fondant sur l’Etat de droit et ses multiples facettes, il est au préalable nécessaire de procéder à la conceptualisation de la codification. Il s’agit de la condition sine qua non pour une étude fiable de l’Etat de droit comme fin de la codification.

    Thémistoklis A. Papatheodorou, La protection juridictionnelle des droits incorporels patrimoniaux dans les droits publics français et grec, thèse soutenue en 2010 à Paris 2  

    Illustration d'une nouvelle ére économique, les droits incorporels patrimoniaux constituent une forme juridique éloignée du conept classique de propriété. Leur protection constitutionnelle et supralégislative est digne d'intérêt eu égard à l'évolution contemporaine de la société. Le développement du commerce et la dématérialisation des opérations économiques postulent une meilleure protection des propriétés incorporelles. Le discours juridique interne (français et héllénique) hésite à appréhender constitutionnellement une notion avant tout civiliste. Dans l'ordre juridique français, les publicistes ne se sont guére intéressés à la question de la constituitonnalisation des droits incorporels patrimoniaux. Cependant, l'interprétation évolutive des articles 2 et 17 de la Déclaration de 1789, réalisée par le Conseil constitutionnel (n°81-132 DC du 16 janvier 1982), est une prémisse favorable à la sauvegarde des droits incorporels patrimoniaux. Cette intervention juridictionnelle permet de dégager une ligne directrice protégeant les droits incorporels patrimoniaux sur le plan constitutionnel. En revanche, en Grèce, la conception matérialiste de la propriété domine. La jurisprudence hellénique n'envisage que le caractère traditionnel du droit constitutionnel de propriété. L'idée de "déréaliser" l'article 17 paragraphe 1 de la Constitution hellénique ne parvient pas à s'imposer. Ainsi, les droits incorporels patrimoniaux sont dépourvus de protection constitutionnelle. L'attitude des juges internes, confrontés, à plusieurs reprises, au dilemme de la reconnaissance de la valeur constitutionnelle ou supralégislative des droits incorporels patrimoniaux, mérite d'être analysée. L'adaptation de l'économie et, surtout, du droit positif aux nécessités contemporaines passe par la valorisation des droits incorporels patrimoniaux. Le noeud donc du problème repose sur la lecture moderne de la propriété.

    Ernest Tsatsabi, Le principe de sécurité juridique dans le contentieux administratif français, thèse soutenue en 2007 à Paris 2  

    Valeur essentielle du droit, la sécurité juridique irrigue l’ensemble du droit français. Même non officiellement consacrée, elle a toujours été sous une forme ou une autre, au centre de l’office du juge administratif. Diverses solutions dégagées de longue date par ce dernier en découlent directement. Mieux, la sécurité juridique ne régit pas exclusivement l’activité purement contentieuse du juge administratif. Elle est également omniprésente lorsque ce dernier exerce ses attributions consultatives, c’est-à-dire se comporte comme conseiller du Gouvernement et des pouvoirs publics. Néanmoins, pendant longtemps, le principe de sécurité juridique n’a, en tant que tel été appliqué que dans des litiges résultant de la mise en œuvre du droit communautaire. Par l’arrêt d’Assemblée KPMG et autres du 24 mars 2006, le Conseil d’État a solennellement consacré le principe de sécurité juridique le distinguant ainsi nettement de celui de la confiance légitime qui lui demeure applicable exclusivement dans des litiges résultant de la mise en œuvre du droit communautaire. Cette insertion du principe de sécurité juridique dans le contentieux administratif et, partant dans le droit français ne se fait cependant pas sans heurts. En plus de ne faire l’objet que d’un début de consécration officielle, le principe de sécurité juridique brille par une absence de contenu précis.

    Marc Le Roy, L'extension du bloc de légalité administrative, thèse soutenue en 2007 à Tours  

    Le droit administratif est fréquemment présenté comme un droit exorbitant c'est-à-dire différent du droit privé. Le juge de l’excès de pouvoir fait pourtant régulièrement référence à des droits classiquement appliqués par les juridictions judiciaires. Les juridictions administratives reprennent ainsi directement ou indirectement les droits de la concurrence, de la consommation, du travail, le droit pénal ou encore le droit des assurances. Cette extension du bloc de légalité administrative transforme positivement l’ensemble du droit administratif et de ses acteurs. Le juge développe certaines de ses compétences, notamment dans le domaine économique et s��affirme comme un des acteurs principaux de la construction du droit administratif. Ce dernier subit quant à lui une nouvelle transformation qui conduit à l’adapter aux évolutions sociétales contemporaines.

    Nadège Delort, L'influence du critère organique sur la délégation de service public, thèse soutenue en 2007 à Tours  

    En tant que contrat administratif, la délégation de service public suppose la présence d'un critère organique, c'est-à-dire la présence d'une personne publique. Toutefois, à la différence des autres contrats pour lesquels le critère organique n’est pas suffisant pour leur conférer un caractère administratif, la délégation de service public apparaît comme un contrat administratif « par nature ». Le délégant qui confie la gestion d’un service public ne peut être qu’une personne publique. Cette immutabilité du critère résulte de l’existence d’un lien indéfectible entre ce critère et la notion de service public. En tant que vecteur d’intérêt général, la personne publique est en effet la mieux à même pour déterminer une activité d’intérêt général. Le critère organique est l’élément structurant du service public. Par conséquent et en dépit de la possibilité pour les personnes privées d’être à l’initiative d’une activité d’intérêt général, celles-ci ne pourront aucunement agir en qualité de délégant. Seule titulaire de la maîtrise du service public, c’est à la personne publique qu’il incombe de qualifier ou non et a posteriori l’activité de service public. La présence d’une personne publique délégante va faire l’objet d’une sérieuse remise en cause de la part du droit communautaire. D’une part, il ignore la notion française de délégation de service public au profit de celle de concession. D’autre part, soucieux du respect des règles de publicité et de mise en concurrence par les Etats membres, le droit communautaire fait fi du critère organique au profit du critère matériel. Néanmoins, en soustrayant au droit de la concurrence certaines situations dans lesquelles figurent des personnes publiques, il admet implicitement les spécificités de ces dernières. Après avoir identifié la présence d’une activité de service public, la personne publique va être chargée de sa maîtrise. Cela signifie qu’elle pourra choisir librement, soit d’en assurer la gestion, soit d’en confier la gestion à un délégataire qui, en principe, est une personne privée. Toutefois, le droit positif ne conçoit plus la notion de personne publique comme un obstacle dirimant à la qualité de délégataire. Aidé par le procédé de la délégation unilatérale qui permet à une personne publique d’être délégataire, les assouplissements apportés à la liberté du commerce et de l’industrie, le droit interne accepte qu’une personne publique puisse être candidate à l’attribution d’une délégation de service public, au même titre qu’une personne privée. L’égalité entre opérateurs annonce dès lors le déclin du critère organique. La personne publique est assujettie désormais aux règles de publicité et de mise en concurrence. A l’inverse, l’égalité entre opérateurs n’annonce pas le déclin de la délégation de service public. La présence d’une personne publique délégataire viendra conforter le fait que la délégation de service public demeure un contrat administratif.

  • Valentin Vince, Les clauses réglementaires des contrats administratifs, thèse soutenue en 2022 à Paris 1 sous la direction de Xavier Dupré de Boulois, membres du jury : François Brenet (Rapp.), Hélène Hoepffner et Nicolas Boulouis  

    Les clauses réglementaires sont traditionnellement définies comme celles qui, au sein des contrats administratifs, ont pour objet l’organisation ou le fonctionnement du service public. L’originalité de ces clauses provient du fait qu’elles hybrident, assez subtilement, les procédés et régimes du contrat et de l’acte unilatéral réglementaire : elles sont renfermées dans de véritables contrats, procèdent d’un accord de volontés, mais affectent directement la situation juridique des tiers en leur créant des droits et obligations indépendamment de leur consentement. Cette hybridation conduit à d’importants paradoxes, voire à certaines contradictions, notamment sur le plan contentieux. Ainsi, en partant du droit positif et de la pratique, la thèse propose de synthétiser l’ensemble des règles applicables aux clauses réglementaires, de revenir sur les débats qui entourent leur nature et leur définition afin d’en proposer une vision renouvelée et cohérente.

    Antoine Le Brun, Les décisions créatrices de droits, thèse soutenue en 2021 à Rennes 1 sous la direction de Gweltaz Éveillard, membres du jury : Anne-Laure Girard (Rapp.), Benoît Plessix et Jacques Petit  

    Par une étude d’ensemble de la jurisprudence, de la législation et de la doctrine, cette thèse a pour objet de proposer une définition renouvelée de la notion de décision créatrice de droits tout en procédant à l’analyse critique du régime juridique applicable à cette catégorie d’actes administratifs.Le travail de définition a été mené sous un angle à la fois fonctionnel, tenant au régime de sortie de vigueur, et conceptuel, tenant aux effets des décisions créatrices de droits. Du point de vue de la fonction, il est apparu que le périmètre de la notion étudiée était plus large que celui traditionnellement retenu. La catégorie des décisions créatrices de droits regroupe ainsi l’ensemble des décisions administratives individuelles dont le retrait ou l’abrogation ne sauraient être décidés de manière discrétionnaire par l’administration. Elle s'oppose ainsi à la catégorie des actes non créateurs de droits dont l'abrogation peut intervenir pour tout motif. Du point de vue des effets, les décisions créatrices de droits ont de surcroît pour caractéristique d’être, en principe, la source de droits publics subjectifs et d’obligations administratives. La mise en place d’un régime de sortie de vigueur protecteur est ainsi corrélée avec la possible identification d’un droit au sens conceptuel du terme. Cette nouvelle conception des décisions créatrices de droits ouvre la voie à une analyse renouvelée des règles qui gouvernent leur adoption, leur exécution et leur révocation. Une attention particulière est ainsi portée sur les garanties qui permettent au bénéficiaire de la décision de jouir paisiblement des droits subjectifs et avantages dont il est titulaire, ainsi que sur les mécanismes anciens ou contemporains qui encadrent l’exécution par l’administration de ses obligations.

    Aurélien Desgree, Le silence de l' Administration : recherche sur la décision implicite, thèse soutenue en 2021 à Nantes sous la direction de Agathe Van Lang, membres du jury : Pascale Gonod (Rapp.), Charles-André Dubreuil et Gilles Dumont  

    Le sujet abordé dans cette thèse couvre aussi bien la question du silence gardé par l'administration donnant lieu à décision implicite (avec les évolutions récentes de la question, dont les motivations sont à étudier) et les hypothèses de carences fautives. La réflexion comporte un axe théorique (de quoi parle-t-on ? Est-ce une fiction juridique ?), historique (comment s'est construite cette préoccupation de faire porter des conséquences juridiques à l'inaction de l'administration et quelle est son origine ?), de science administrative (la question interroge évidemment sur la relation administration/administré : les évolutions récentes n'ont-elles pas modifié cette relation au détriment de l'intérêt général ?) et, enfin, de droit positif (quelles conséquences le droit applique-t-il à l'inaction de l'administration?).

    Armand Desprairies, La décision implicite d'acceptation en droit administratif français, thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Fabrice Melleray, membres du jury : Olivier Le Bot (Rapp.), Didier Ribes  

    La loi du 12 novembre 2013 consacre le principe du « silence vaut accord » dans la relation entre l’administration et l’administré. L’inversion du sens attribué du silence de l’administration sollicitée par une demande met un terme au principe historique du « silence vaut rejet », en vigueur depuis plus de cent ans. Cette révolution est présentée par le Gouvernement comme un moyen de simplifier la relation entre l’administration et l’administré et comme l’instrument d’une lutte contre l’inertie administrative. Elle suscite pourtant une certaine suspicion de la part de la doctrine. Sa portée, son utilité et sa pertinence sont contestées. L’identification des situations dans lesquelles le nouveau principe est applicable confirme partiellement cette critique. En effet, les exclusions à la règle du « silence vaut accord » sont légion. En dépit de sa consécration législative, la décision implicite d’acception demeure circonscrite à des domaines spécifiques. Il est alors plus juste de considérer que le « silence vaut accord » n’est qu’un principe « fermé » ou, plus radicalement, d’admettre l’existence de deux interprétations concurrentes du sens du silence administratif. Par ailleurs, la mise en œuvre du mécanisme apparaît très largement tributaire d’un comportement actif de l’administration. Le régime juridique de la décision implicite d’acceptation, oscillant entre le régime général de la décision administrative et la proclamation de règles spécifiques, semble partiellement inadapté. Si le bilan des effets de la réforme de 2013 est en demi-teinte, le mécanisme de la décision implicite d’acceptation n’est pas à condamner. Il demeure l’un des leviers essentiels d’une réforme d’ampleur de l’action administrative.

    Maxime Charité, Excès de pouvoir législatif et excès de pouvoir administratif : Etude comparée de l'office des juges constitutionnel et administratif français, thèse soutenue en 2019 à Orléans sous la direction de Florent Blanco, membres du jury : Thierry Di Manno (Rapp.), François Priet, Dominique Rousseau et Noëlle Lenoir  

    En France, le contentieux des normes générales se décline aujourd’hui en deux ensembles principaux, le recours pour excès de pouvoir dirigé contre les actes réglementaires et le contrôle de constitutionnalité des lois. Partageant un certain nombre de propriétés, ces derniers s’analysent non seulement comme des « contentieux objectifs », mais également comme des « contentieux d’annulation ». C’est ainsi qu’afin d’accomplir leur office, les juges constitutionnel et administratif français doivent tous les deux, d’abord, établir un rapport de norme à norme, puis, le cas échéant, annuler l’acte juridique contraire à une norme juridique qui s’impose à lui. Ces propriétés communes contrastent avec les conditions différentes dans lesquelles les deux juges du Palais-Royal sont appelés à statuer. Cette tension permanente entre les propriétés qu’ils partagent et les conditions différentes dans lesquelles ils s’accomplissent fait que les rapports entre l’office du Conseil constitutionnel et celui du juge de l’excès de pouvoir oscillent entre l’unité et la dualité. Précisément, la présente étude comparée, intitulée « Excès de pouvoir législatif et excès de pouvoir administratif » par référence à l’étude pionnière du doyen Vedel dans la première livraison des Cahiers du Conseil constitutionnel, a pour objet de démontrer qu’au fur et à mesure du déroulement des étapes du contentieux, la démarche du Conseil constitutionnel et celle du juge administratif se rapprochent au point de s’identifier. L’inscription de cette comparaison dans le cadre d’une théorie des contraintes juridiques nous permet ainsi de montrer que si, dans la recherche de l’excès de pouvoir, l’office des juges constitutionnel et administratif français est dominé par la dualité, il est, dans la sanction de l’excès de pouvoir, marqué par une profonde unité.

    Jérôme Prévost-Gella, Le juge administratif français et les conflits de traités internationaux, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de Agnès Roblot-Troizier, membres du jury : Frédérique Coulée (Rapp.), Julien Boucher  

    Phénomène généralement oublié des études de contentieux administratifs, les conflits de traités internationaux n’en constituent pas moins une problématique juridique de taille pour le juge administratif, devant lequel ils semblent destinés à se multiplier. Ces conflits, souvent présentés comme particuliers, du fait de l’inapplicabilité prétendue des méthodes classiques de résolution des conflits de normes, posent au juge administratif un certain nombre de difficultés juridiques relatives tant à leur reconnaissance qu’à leur résolution. A la frontière de deux ordres juridiques, l’ordre juridique interne, par leur lieu de survenance, et l’ordre juridique international, par l’origine internationale des traités, les conflits de traités sont souvent appréhendés avec réticence par le juge administratif, ce qui se traduit par un régime juridique encore difficilement saisissable.La thèse entend offrir une clé de compréhension du traitement jurisprudentiel des conflits de traités par le juge administratif. Plus particulièrement, en s’attachant à distinguer les forces propres au droit interne des forces inhérentes au droit international, dans les solutions rendues, il s’agit de démontrer que les conflits de traités ne constituent pas un problème juridique de droit international, soumis par accident au juge administratif. Ce dernier, acteur de la reconnaissance et de la résolution des conflits de traités, a développé une jurisprudence, en la matière, relevant d’un équilibre complexe et fragile entre les logiques du droit interne et les logiques du droit international public au cœur de la singularité essentielle des conflits de traités devant le juge administratif.

    Wojciech Zagorski, Le contentieux des actes administratifs non décisoires. Contribution à une typologie du droit souple, thèse soutenue en 2014 à Orléans sous la direction de Pierre Serrand, membres du jury : François Priet, Sabine Boussard, Jacques Petit et Mattias Guyomar    

    Le statut contentieux du droit administratif souple est très hétérogène. Les actes non décisoires sont soumis par le juge à des régimes juridiques assez variés : tandis que les circulaires administratives demeurent généralement indifférentes du point de vue contentieux (inopposables, ininvocables, insusceptibles de recours direct), les directives administratives et les mesures préparatoires peuvent être utilement invoquées en justice, et sont contrôlées par le juge de manière incidente, par la voie de l’exception d’illégalité. S’y ajoutent les actes tels que les « recommandations de bonnes pratiques médicales », ou les « cahiers des clauses administratives générales applicables aux marchés publics » (CCAG), qui peuvent faire l’objet d’un recours direct. La complexité de ce paysage contentieux ne semble pourtant pas irréductible. Certaines des distinctions pratiquées par la jurisprudence actuelle paraissent injustifiées, ce qui permet d’envisager l’harmonisation - ou la simplification - du régime juridique appliqué aux catégories existantes d’actes non décisoires. Tel est l’objectif principal de la présente thèse.

    Geoffroy Lebrun, Office du juge administratif et questions préjudicielles : recherche sur la situation de juge a quo, thèse soutenue en 2014 à Bordeaux sous la direction de Aude Rouyère, membres du jury : Maryse Deguergue (Rapp.), Olivier Dubos et Christine Maugué  

    Les questions préjudicielles interrogent l’office du juge administratif qui les formule.Accessoires du procès au principal, elles pourraient être considérées comme des questions annexes etsecondaires. Cette étude de contentieux administratif, fondée sur l’analyse systématique de lajurisprudence administrative, vise à démontrer le contraire. Remarquables tant par leur variété que parleurs incidences sur le procès, les questions préjudicielles restent souvent perçues comme descomplications de procédure inutiles visant à retarder la résolution du litige. Cette étude prend le partid’expliciter comment le juge administratif au principal en vient à construire une question préjudicielle,et quel en est le fondement juridique. De ce point de vue, si les parties au litige jouent bien souvent unrôle essentiel dans le relevé d’une exception, c’est en dernière analyse, le juge au principal qui détientle pouvoir de formulation de la question. Par ailleurs, la mise en oeuvre des questions préjudicielles,traditionnellement présentée comme paralysant l’office du juge, apparaît sous un nouveau jour. Loind’immobiliser l’office du juge au principal, l’étude minutieuse du droit positif révèle les importantspouvoirs que possède encore le juge a quo dans la maîtrise du procès dont il est compétemment saisi.Enfin, la réception par le juge a quo de la décision préjudicielle correspond à un partage de lasouveraineté juridictionnelle impliquant l’édiction d’un acte juridictionnel issu d’un processus decodécision. Cette étude livre un éclairage sur le fonctionnement et la complexité d’un mécanisme icitraité sous l’angle de l’office du juge lorsqu’il se place en situation de juge a quo. Elle permetégalement d’envisager les principales problématiques juridiques relatives à la fonction juridictionnelle.

    Amélie Gillot, La compétence en droit administratif, thèse soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Sophie Nicinski, membres du jury : Bertrand Faure (Rapp.), Jacques Chevallier  

    Le terme compétence est couramment utilisé en droit administratif. Cependant, si les questions de répartition font couler beaucoup d'encre, la compétence est peu traitée en tant que telle. Cette thèse propose de mettre en lumière les interactions entre compétence et droit administratif. La première partie analyse son influence originelle sur le droit administratif en définissant la compétence et les liens qu'elle entretient avec le pouvoir, l'attribution, la capacité, le savoir-faire, la souveraineté, l'institutionnalisation, la propriété, les prérogatives de puissance publique, l'objectivité et l'habilitation. En tant que « pouvoir de vouloir encadré par le droit», la compétence comporte deux facettes indissociables que sont l'habilitation à agir et la détermination du champ matériel de celle-ci, construisant ainsi les contours du droit administratif. La seconde partie est consacrée à l'influence réciproque du droit administratif sur la compétence par l'analyse de la compétence dans les mutations de cette branche du droit. Les évolutions de la relation entre l'État et les collectivités territoriales, le débat opposant la clause générale de compétence et la spécialisation, le développement de la contractualisation, l'apparition de techniques dynamiques de répartition des compétences telles que la délégation, l'expérimentation ou la subsidiarité, les débats sur l'efficacité et la flexibilité, permettent d'avoir un regard renouvelé sur la compétence. L'étroite relation entre le droit administratif et la compétence se trouve ainsi mise sur le devant de la scène afin de conclure à l'imbrication majeure qui les lie et fait du droit administratif le droit de la compétence.

    Guillaume Richard, Enseigner le droit public à Paris sous la Troisième République, thèse soutenue en 2013 à Paris 10 sous la direction de Éric Millard et Jean-Louis Halpérin, membres du jury : Armel Le Divellec (Rapp.), Dominique Rousseau    

    Le droit public est un élément structurant l’organisation des facultés de droit depuis la fin du XIXe siècle en France. Pourtant, la notion reste bien souvent problématique : l’objet de cette étude est d’en préciser la portée dans l’enseignement, à partir de l’exemple de la Faculté de droit de Paris. Celle-ci, par ses effectifs, sa proximité avec les institutions politiques et la concurrence directe d’autres établissements d’enseignement supérieur joue un rôle de premier plan dans l’élaboration et la mise en œuvre des réformes qui conduisent sous la IIIe République à la généralisation du droit public dans les facultés de droit. Elle permet ainsi de comprendre le processus de spécialisation des professeurs de droit, marqué notamment par le sectionnement de l’agrégation en 1896. Loin de produire des résultats simples, ces évolutions créent une série d’équilibres instables et de tensions. La volonté des publicistes de former un groupe distinct de celui des privatistes se heurte au souhait largement répandu de maintenir l’unité de la science juridique. Le droit public lui-même n’est pas homogène. Ensemble de matières (droit administratif, droit international public, droit constitutionnel, législation financière) plus que savoir cohérent, il est traversé par deux tendances : l’une en fait un savoir formalisé et autonome, capable d’imposer sa logique propre à l’écume des faits, l’autre à l’inverse le rattache aux sciences politiques et économiques. Le succès tardif de la première tendance ne doit pas dissimuler la volonté, dans la première moitié du XXe siècle, de faire du droit public un savoir lié à l’actualité et explicatif du social.

    Laurent Seurot, L'autorisation administrative, thèse soutenue en 2013 à Université de Lorraine sous la direction de Benoît Plessix, membres du jury : Gabriel Eckert (Rapp.)    

    Le régime d'autorisation est traditionnellement présenté comme un instrument depolice institué dans le but d'éviter que l'exercice de certaines libertés ne trouble l'ordre public. De cette fonction du régime d'autorisation se déduisent les principaux caractères de l'acte d'autorisation, acte unilatéral de police, précaire et incessible. Chacun de ces caractères se trouve cependant partiellement démenti par certaines évolutions du droit positif, en particulier par le phénomène de patrimonialisation qui touche un nombre croissant d'autorisations. Jusqu'à présent, ces évolutions n'ont été appréhendées que comme des exceptions à des principes dont la prétention à la généralité valait encore. L'ampleur de ces évolutions invite cependant à douter de la pérennité d'une telle présentation. L'objet de cette recherche est de montrer que ces évolutions sont la conséquence de ladiversité fonctionnelle du régime d'autorisation. En effet, le régime d'autorisation n'est pas nécessairement un instrument de police. Il est également utilisé comme un moyen soit de répartir l'accès à une ressource rare, soit d'organiser l'exercice d'une activité d'intérêt général. Cette diversité fonctionnelle du régime d'autorisation donne naissance à des catégories d'autorisations, catégories qui, une fois ordonnées, forment une typologie. Cette approche plurielle permet de comprendre pourquoi les autorisations répondent à des régimes juridiquesdifférents.

    Moussa Fall, Les pouvoirs du juge administratif dans le contentieux des contrats, thèse soutenue en 2003 à Bordeaux 4 sous la direction de Bernard Pacteau  

    Les auteurs s'accordent pour affirmer que le contentieux des contrats administratifs français connaît, depuis quelques années, une véritable révolution. Il nous paraît intéressant d'en explorer les formes et aussi de s'interroger sur ses perspectives et ses limites. Assurément, le contentieux contractuel n'en finit pas de s'améliorer. Durant ces dernières années la législation, le droit communautaire et la jurisprudence du Conseil d'État elle-même lui ont fait réaliser des progrès, mais sans que ceux-ci paraissent encore suffisants. Actuellement, le juge du contrat connaît des pouvoirs d'annulation plus larges qu'ils n'étaient il y a un siècle. Le juge du contrat peut s'immiscer dans les relations contractuelles et même annuler ses stipulations "réellement" contractuelles. . .

  • Antoine Labelle, L'effet suspensif en contentieux des étrangers, thèse soutenue en 2021 à Normandie sous la direction de Vincent Tchen, membres du jury : Gaëlle Marti (Rapp.), Serge Slama (Rapp.), Rémy Schwartz et Denis Seguin  

    Les recours juridictionnels en contentieux administratifs sont dépourvus d'un effet suspensif. Le législateur peut néanmoins instaurer des exceptions. La branche du contentieux administratif où figure le plus de recours suspensif est le contentieux des étrangers. Pourtant, le contentieux des étrangers est marqué par la volonté d'assurer l'éloignement effectif de l'étranger. Le droit des étrangers confère des pouvoirs importants à l'administration pour assurer sa mission : lutter contre l'immigration irrégulière et préserver l'ordre public général. On ne saurait alors comprendre la multiplication des recours suspensifs en cette matière, tant l'exécution de la mesure d'éloignement se retrouve dans bien des cas, suspendue par l'exercice d'un recours exercé devant le juge administratif. L'étude de l'effet suspensif en contentieux des étrangers a pour finalité d'établir des critères justifiant l'instauration d'un recours suspensif en contentieux des étrangers. Trois critères permettraient de conférer un effet suspensif au recours visant à contester une mesure prise dans le cadre de la police administrative spéciale des étrangers : la possibilité d'une exécution d'office de la part de l'administration ; la survenance d'un dommage irréversible ; un certain type de régime de recours similaire à celui d'un référé. Ces trois conditions ont été dégagées par l'étude de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme et une comparaison entre les différents recours suspensifs présents dans le contentieux administratif général et des étrangersIl en résulte une contradiction dans l'instauration d'un recours suspensif en contentieux des étrangers. L'effet suspensif vise à rendre le recours juridictionnel effectif. Or, la condition du régime en la forme des référés pose le problème de l'effectivité du recours

    Carole Gallo, La décision conditionnelle en droit administratif français, thèse soutenue en 2017 à Paris 2 sous la direction de Jacques Petit, membres du jury : Anne-Laure Girard (Rapp.), Gweltaz Éveillard (Rapp.), Benoît Plessix  

    La décision conditionnelle constitue un objet délaissé de la recherche en droit administratif français. Injustement perçue comme une affaire privée de spécialistes du droit des actes administratifs unilatéraux, elle n’occupe les écrits des publicistes que dans la mesure où la réalisation de la condition porte atteinte à la garantie des droits acquis. Cette réserve explique pour partie la faible contribution de la doctrine à la construction d’une définition de la décision conditionnelle, autonome du droit civil des obligations, et les difficultés corrélatives à déterminer les contours de cette notion mal identifiée. Pourtant, les orientations prises par le juge administratif et, dernièrement, par le codificateur, rendent nécessaire la recherche d’une définition clarifiée de la décision conditionnelle en droit administratif français. Depuis longtemps, le juge administratif range la décision conditionnelle dans la catégorie des actes administratifs unilatéraux et met en œuvre les principes qui les gouvernent. Or, de son côté, la doctrine ne parvient pas à l’intégrer pleinement dans la catégorie de l’acte unilatéral ou du contrat.Le visage inhabituel qu’elle présente, aux yeux des juristes, force la réévaluation des classifications traditionnelles.La doctrine malmène ses catégories binaires, dans le but de souligner la particularité de cette décision unilatérale qui ressemble à s’y méprendre au contrat. Il en résulte une contradiction inévitable entre la présentation doctrinale de la décision conditionnelle et les données du droit positif. Pour la dénouer, il apparaît nécessaire de renouveler l’appareil théorique jusqu’alors mobilisé. En prenant appui sur les données pertinentes du droit positif, il a été possible de définir la condition comme une norme juridique à part entière, à la fois dépendante et distincte des autres dispositions de la décision, et dont la fonction se limite à moduler les effets dans le temps de la norme principale qu’elle prend pour objet. À travers ces éléments de définition, transparaît un régime juridique cohérent et unifié

    Carlos Alfonso Guecha Lopez, La modification du contrat administratif en droit colombien, thèse soutenue en 2015 à Paris 2 sous la direction de Jacques Petit, membres du jury : Gweltaz Éveillard (Rapp.), Hélène Hoepffner (Rapp.)  

    Bien que la modification du contrat administratif soit par principe libre, elle ne peut s’exercer que dans le cadre de certaines limites. En France, les règles de publicité et mise en concurrence imposent des conditions de fond, de forme et de procédure qui déterminent la légalité de l’instrument modificatif. L’interdiction d’un objet nouveau, les restrictions au bouleversement de l’économie du contrat, la fixation des seuils par le juge, etc. révèlent un contrôle rigoureux des modifications. En Colombie, par contre, il semble que la liberté des parties est beaucoup plus étendue. Un seuil général de cinquante pour cent du montant initial, la possibilité des parties de bouleverser l’économie du contrat et même la modification fondamentale de l’objet, font partie d’un système juridique qui tend à supprimer toutes les restrictions à la volonté des parties à l’égard de la modification. S’il est même de l’essence du contrat administratif d’admettre des modifications aux conditions fixées initialement, un sujet d’une grande importance sera celui de la nature de la modification en droit colombien pour dévoiler tous les défis de sa mise en oeuvre.

    Thibaut Leleu, La responsabilité sans fait en droit administratif français, thèse soutenue en 2012 à Paris 2 sous la direction de Didier Truchet, membres du jury : Hafida Belrhali (Rapp.), Charles-Henry Vautrot-Schwarz (Rapp.), Fabrice Melleray et Jacques Petit  

    La responsabilité publique évolue et de nombreux régimes d’indemnisation ne trouvent pas leur place dans la grille de lecture habituelle de cette matière. Pour remédier à ce problème, la thèse propose de créer une nouvelle catégorie juridique : la responsabilité sans fait. Celle-ci regroupe les régimes de responsabilité publique dans lesquels la victime est dispensée d’apporter la preuve d’un fait générateur imputable au responsable. Vingt régimes très divers y sont actuellement classés. Leur analyse permet de comprendre l’évolution historique de la responsabilité sans fait. La création de la responsabilité sans fait produit trois types de conséquences qu’il faut étudier. D’abord, elle joue un rôle particulier dans l’indemnisation des victimes. Ensuite, elle exerce une influence sur les catégories actuelles de la responsabilité publique que sont la responsabilité pour faute et la responsabilité sans faute. Enfin, elle est le point de départ d’une recomposition de l’architecture de la responsabilité publique. En effet, cette matière peut être présentée grâce à la distinction responsabilité pour fait / responsabilité sans fait.

    Vassiliki Kapsali, Les droits des administrés dans la procédure administrative non contentieuse : étude comparée des droits français et grec, thèse soutenue en 2012 à Paris 2 sous la direction de Yves Gaudemet, membres du jury : Rozen Noguellou (Rapp.), Eugénie Prévédourou (Rapp.), Théodore Fortsakis et Olivier Schrameck  

    Reflet du rapport des individus avec le pouvoir public, le droit de la procédure administrative non contentieuse a sensiblement évolué depuis quatre décennies, en France comme en Grèce. Cette évolution, rattachée dans les deux pays à des projets politiques et juridiques de réforme administrative, a pu nourrir la réflexion doctrinale sur l’avènement d’une « démocratie administrative ». Or, l’évolution des règles qui concernent en particulier la procédure d’édiction de décisions individuelles répond toujours à un problème juridique aussi classique que fondamental : celui de la protection des individus vis-à-vis du pouvoir unilatéral de l’administration, dont l’exercice intervient dans la sphère des droits et libertés substantiels. Pour l’exploration de la situation juridique des administrés dans la procédure administrative non contentieuse, la prise en compte de la fonction qu’accomplissent dans cette procédure les droits procéduraux des administrés paraît dès lors nécessaire. La contribution des droits procéduraux, et plus spécialement des droits d’être entendu et à la motivation, à la protection des droits individuels substantiels mis en jeu dans l’opération normatrice de l’administration s’avère être un étalon essentiel pour la détermination de la portée juridique des droits procéduraux en cause. La qualité de ces derniers comme instruments de protection individuelle permet en effet la compréhension cohérente de l’évolution des sources juridiques des droits d’être entendu et à la motivation, de la délimitation du domaine d’application de ces droits et du traitement réservé par les juges français et grec de l’excès de pouvoir aux hypothèses de violation des mêmes droits.