Pierre-Henri Prélot

Professeur
Droit public.
Faculté de Droit

Centre de Philosophie Juridique et Politique
  • THESE

    L'enseignement supérieur d'initiative privée, soutenue en 1989 à Paris 2 sous la direction de Jean Imbert 

  • Pierre-Henri Prélot, Florence Richard-Schott, Stéphane Schott (dir.), Le droit constitutionnel et la géographie, Institut francophone pour la justice et la démocratie et Diffusion : L.G.D.J. - lextenso éditions, 2022, Colloques & essais, 294 p. 

    Pierre-Henri Prélot, Naissance de l'enseignement supérieur libre: La loi du 12 juillet 1875, Cairn et Presses Universitaires de France, 2020, Travaux et recherches de l'Université de droit, d'économie et de sciences sociales de Paris II 

    Pierre-Henri Prélot (dir.), L'ordre public et les religions , Presses Universitaires de Strasbourg, 2020, 187 p. 

    Pierre-Henri Prélot, Philippe Auvergnon, Françoise Curtit, René de Quenaudon, Anne Fornerod [et alii], Droit et religion en Europe: études en l'honneur de Francis Messner, Presses universitaires de Strasbourg et OpenEdition, 2019, Société, droit et religion 

    Pierre-Henri Prélot, Didier Leschi, Anne Fornerod, Les valeurs de la République et l'Islam [dossier], Presses Universitaires de Strasbourg, 2018, 189 p. 

    Pierre-Henri Prélot, Anne Fornerod, Theodosios Tsivolas, Les enjeux contemporains du patrimoine culturel religieux, Presses universitaires de Strasbourg, 2017, 195 p. 

    Pierre-Henri Prélot, Anne Levade, La dissimulation du visage dans l'espace public, Presses universitaires de Strasbourg, 2016, 207 p. 

    Pierre-Henri Prélot, Philippe Auvergnon, Françoise Curtit, René de Quenaudon, Anne Fornerod [et alii], Droit et religion en Europe: études en l'honneur de Francis Messner, Presses universitaires de Strasbourg, 2014, Société, droit et religion ( Monographies ), 582 p. 

    Pierre-Henri Prélot, Francis Messner, Jean-Marie Woehrling (dir.), Droit français des religions, 2e éd., LexisNexis, 2013, Traités, 2001 p. 

    Pierre-Henri Prélot, Jean-Marie Woehrling, Aurore Gaillet, L'étude des signes religieux dans l'espace public, CNRS éd., 2011, 278 p. 

    Pierre-Henri Prélot, Stéphane Pinon (dir.), Le droit constitutionnel d'Adhémar Esmein: actes du colloque organisé le 26 janvier 2007 à l'Université de Cergy-Pontoise, Montchrétien, lextenso éditions, 2009, Grands colloques, 285 p. 

    Pierre-Henri Prélot, Francis Messner, Jean-Marie Woehrling, Isabelle Riassetto (dir.), Traité de droit français des religions, Litec et Éd. du Juris-Classeur, 2003, Juris-Classeur ( Traités ), 1317 p. 

    Pierre-Henri Prélot, Droit français des religions: chronique juin 1999 - septembre 2001, Peeters, 2001, 41 p. 

    Pierre-Henri Prélot, Droit français des religions: chronique 1999, Peeters, 2001, 20 p. 

    Pierre-Henri Prélot, L'Enseignement supérieur d'initiative privée, Atelier national de reproduction des thèses, Université Lille 3, 1990, Lille-thèses 

    Pierre-Henri Prélot, Les établissements privés d'enseignement supérieur, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1989, Bibliothèque de droit public, 337 p.   

    Pierre-Henri Prélot, Naissance de l'enseignement supérieur libre: la loi du 12 juillet 1875, Presses universitaires de France, 1987, Travaux et recherches de l'Université de droit, d'économie et de sciences sociales de Paris ( Série Sciences historiques ), 139 p.   

    Pierre-Henri Prélot, Naissance de l'enseignement supérieur libre: la loi du 12 juillet 1875, l'auteur, 1985, 136 p. 

    Pierre-Henri Prélot, Paul Archambault, François Henry, 1848, révolution créatrice, Bloud & Gay, 1948, La Nouvelle journée, 230 p. 

  • Pierre-Henri Prélot, Brigitte Basdevant-Gaudemet, Francis Messner, « Assistance spirituelle en milieu clos - France », in Ringolds BALODIS (ed.), Miguel RODRIGUEZ BLANCO (ed.) (dir.), Religious assistance in public institutions. Assistance spirituelle dans les services publics, Editorial Comares, 2018, pp. 119-135 

    Pierre-Henri Prélot, Brigitte Basdevant-Gaudemet, Francis Messner, « Liberté de Religion et Travail - Rapport Français », in Miguel RODRIGUEZ BLANCO (ed.) (dir.), Law and Religion in the Workplace / Droit et religion au travail, Editorial Comares, 2016, pp. 177-191 

  • Pierre-Henri Prélot, « Introduction », Presses universitaires de Strasbourg, 2020  

    Parce qu’il figure à l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (DDHC) qui proclame la liberté des opinions, même religieuses, « pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi », ainsi qu’à l’article 1er de la loi de 1905 aux termes duquel la République « garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public », ce dernier est appelé à jouer un rôle important en matière religi...

    Pierre-Henri Prélot, « La laïcité devant le Conseil d’État en 2018 », Presses universitaires de Strasbourg, 2019  

    Le Conseil d’État a rendu en 2018 deux décisions intéressant le droit des religions et de la laïcité. La première avait pour objet une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) visant à invalider l’élection d’un professeur de la faculté de théologie catholique, par ailleurs prêtre de son état, en qualité de président de l’université de Strasbourg. La seconde portait sur la légalité du décret du 3 mai 2017 relatif aux aumôniers militaires, hospitaliers et pénitentiaires et à leur format...

    Pierre-Henri Prélot, « Les tentatives d’organisation du culte musulman en France au prisme du principe de laïcité », Presses universitaires de Strasbourg, 2018  

    L’organisation du culte musulman en France est une préoccupation récurrente des pouvoirs publics, de droite comme de gauche, depuis le tournant des années 1990. La sédentarisation de la population immigrée dans un espace européen garant de la vie familiale et de la liberté religieuse a fait prendre progressivement conscience de la nécessité qu’il y avait de permettre aux musulmans, pour la plupart d’origine étrangère, de pratiquer convenablement leur religion, en mettant fin à ce que l’on a p...

    Pierre-Henri Prélot, Francis Messner, « Un diplôme pour l’aumônerie des services publics », Presses universitaires de Strasbourg, 2017  

    Les échéances électorales nationales sont généralement l’occasion pour le pouvoir sortant de publier à la chaîne, dans les derniers jours de son existence, de nombreux textes réglementaires jusqu’ici restés en instance. C’est le cas pour le décret n° 2017-756 du 3 mai 2017 relatif aux aumôniers militaires, hospitaliers et pénitentiaires et à leur formation civile et civique, et de l’arrêté interministériel du 5 mai 2017 relatif aux diplômes de formation civile et civique suivie par les aumôni...

    Pierre-Henri Prélot, « L'université publique et la laïcité », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2017, n°24, p. 1375   

    Pierre-Henri Prélot, « La valorisation patrimoniale des édifices religieux entre affectation cultuelle exclusive et contractualisation », Presses universitaires de Strasbourg, 2017  

    Les nombreux monuments religieux qui jalonnent le sol de France portent le témoignage d’une histoire plus que millénaire. Qu’ils aient ou non conservé leur fonction d’origine, ils sont notre héritage commun, spirituel bien entendu, mais aussi historique, artistique, culturel, ou encore architectural. Le législateur de 1905 était parfaitement conscient de l’importance de ce patrimoine, et c’est pourquoi l’article 16 de la loi ordonna un classement complémentaire des édifices servant à l’exerci...

    Pierre-Henri Prélot, « L’interdiction de la dissimulation du visage à la lumière du principe de laïcité », Presses universitaires de Strasbourg, 2016  

    Les contributions présentées dans le présent numéro de la Revue du droit des religions sont issues d’une journée d’étude organisée par l’auteur des présentes lignes à l’Université de Cergy-Pontoise. Son objet était, après quatre années d’application, de dresser un premier bilan de la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public, à laquelle la Cour européenne des droits de l’homme venait dans une décision attendue d’accorder son blanc-seing du bout des lèv...

    Pierre-Henri Prélot, « Le financement public des cultes en France entre régime d’exception et droit commun », Presses universitaires de Strasbourg, 2016  

    1. L’interdiction de financer les cultes, principe de droit commun relatif La loi de 1905 supprime le régime des cultes reconnus mis en place au début du xixe siècle qui reposait sur des mécanismes de reconnaissance différenciés : concordat et articles organiques pour la religion catholique, articles organiques des cultes protestants pour la religion luthérienne et la religion réformée (loi du 18 germinal an X), décret du 17 mars 1808, loi du 8 février 1831 et ordonnance du 25 mai 1844 pour l...

    Pierre-Henri Prélot, « Les crèches de Noël devant le juge administratif », Presses universitaires de Strasbourg, 2016  

    Depuis quelques années, les fêtes de fin d’année sont l’occasion d’une polémique récurrente à propos de la présence de crèches de Noël dans l’espace public. Le 30 novembre 2010, le tribunal administratif d’Amiens annulait à la demande de l’ancien maire l’installation, à l’initiative du conseil municipal, d’une crèche sur la grand-place d’un village picard. Considérant que la représentation figurée de la Nativité constitue « un emblème religieux de la religion chrétienne », les juges ont fait ...

    Pierre-Henri Prélot, « Le juge administratif et les menus confessionnels dans les prisons », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2014, n°40, p. 2321   

    Pierre-Henri Prélot, « L'actualité de l'arrêt Benjamin », Revue française de droit administratif, Sirey - Dalloz , 2013, n°05, p. 1020   

    Pierre-Henri Prélot, « L'initiative parlementaire-citoyenne de l'article 11 de la Constitution », Constitutions : Revue de droit constitutionnel appliqué, Dalloz , 2011, n°02, p. 175   

    Pierre-Henri Prélot, « L'accès des enfants handicapés à une scolarisation adaptée devant le juge du référé-liberté », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2011, n°15, p. 858   

    Pierre-Henri Prélot, « Question prioritaire de constitutionnalité et fonction gouvernementale », Constitutions : Revue de droit constitutionnel appliqué, Dalloz , 2010, n°01, p. 35   

    Pierre-Henri Prélot, « Le perdreau mort », Recueil Dalloz, Dalloz , 2001, n°12, p. 949   

  • Pierre-Henri Prélot, « Droit des religions : les enjeux d’une discipline », le 09 décembre 2022  

    6èmes Rencontres Droit et Religion organisées par le DRES, Université de Strasbourg

    Pierre-Henri Prélot, « La liberté de religion en débats », le 09 novembre 2018  

    organisées par l’UMR DRES 7354 - Equipe droits et religions et la Maison Interuniversitaire des Sciences de l’homme Alsace (MISHA)

    Pierre-Henri Prélot, « Quelles références pour le droit public ? », le 17 mai 2018  

    Organisé par le CERIC de l’Université d’Aix-Marseille sous la Responsabilité scientifique de Romain Le Boeuf, Professeur à l’Université d’Aix-Marseille

    Pierre-Henri Prélot, « Le principe de laïcité dans la tourmente », le 17 octobre 2017  

    organisée par le Centre Thucydide, l’Université Paris II Panthéon-Assas, le Centre d’Histoire du XIXème siècle et l’Université Paris-Sorbonne

    Pierre-Henri Prélot, « La pensée juridique et politique d’Edouard Laboulaye (1811-1883) », le 09 décembre 2016  

    Sous la responsabilité scientifique de Pierre-Henri Prélot

    Pierre-Henri Prélot, « Église et enseignement du droit depuis 1875 », le 04 novembre 2016 

    Pierre-Henri Prélot, « Droit administratif et libertés : quelles leçons tirer de l’histoire ? », le 09 décembre 2011  

    L'AFDA (Association pour la recherche en droit administratif) organise annuellement une ou deux journées d'études. La journée d'études de Nantes du 9 décembre 2011 portera sur «Droit administratif et libertés. Quelles leçons tirer de l’Histoire?».

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Myoungwon Kang, Le Pouvoir exécutif en Corée du Sud et en France : approche historique et contemporaine . La relation entre le Premier ministre dans la Constitution et la pratique institutionnelle., thèse soutenue en 2017 à CergyPontoise, membres du jury : Patrice Rolland (Rapp.), Éric Desmons (Rapp.)  

    Le régime politique d'un pays ne se construit pas instantanément. Il se forme enpassant par plusieurs étapes d'évolutions continuelles et par les expériences historiques, les particularités nationales et, bien entendu, les influences exercées par les paysenvironnants. La Corée du Sud et la France ont respectivement subi d'importantesévolutions politiques dans le passage de la monarchie absolue à la démocratie,évolutions ancrées dans le régime politique en vigueur.En France, les bases démocratiques sont apportées par la Révolution française.La République s'est établie à la suite de l'expérimentation de plusieurs régimespolitiques. La Cinquième République actuellement en place est le fruit d'expériencespassées et notamment de la Première et la Deuxième Guerre mondiale. Contrairement à la France, dans les années 1800 en Corée, les révolutions bourgeoises ont été unéchec. La Corée a été longtemps absorbée par le Japon et le régime démocratique n'a vu le jour qu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Depuis, elle a connudifférents régimes politiques allant du régime de présidentiel ou parlementaire auxgouvernements militaires. Ce n'est qu'en 1987 que la sixième République actuellementenvigueur est établie.Actuellement, ces deux pays connaissent des formes de gouvernements différentes. La Corée est un régime présidentiel que l'on peut qualifier de dénaturé alors que la France connaît un régime parlementaire rationalisé, que certains auteurs vont jusqu'à qualifier de semi-présidentiel. Cependant, dans l'administration réelle du régimepolitique, les deux pays connaissent beaucoup de similitudes. Celles-ci s'expliquent par la forme de gouvernement retenue. Le régime constitutionnel en Corée du Suds'inspire fortement du régime présidentiel des Etats-Unis, mais celui-ci s’atténue parl'introduction d'éléments propres au régime parlementaire. En France, l'héritage desprécédentes Républiques implique que le régime soit parlementaire, mais deséléments du régime présidentiel ont été ajoutés tels que le suffrage universel directpour l'élection du Président.Cependant, lorsque le parti politique du président et le parti majoritaire à l'Assembléediffèrent, la forme de gouvernement respective des deux pays se différencie nettement. Premièrement, selon leurs constitutions actuelles, le pouvoir de dissolution parlementairedu Président et l'existence ou la non-existence de la motion de censure que lachambre basse peut exercer à l'encontre du gouvernement forment une premièregrande différence. Deuxièmement, en ce qui concerne le pouvoir exécutif,en Corée du Sud, le Premier ministre est relégué à la seconde place alors qu'enFrance, il peut être un élément indépendant au sein de l'exécutif. Ainsi, entre ces deux pays, la forme de gouvernement et le pouvoir exécutif ont des fortes similitudes, tout en conservant des différences notables.En fonction des formations politiques et des circonstances, un gouvernement divisé(en Corée du Sud) ou de cohabitation (en France) peuvent apparaître. Selon cesdifférentes formes de gouvernement, le Premier ministre peut être soumis au Présidentcomme en Corée du Sud, ou bien au contraire il peut exercer le pouvoir au bénéfice d’un partage des attributionsconstitutionnelles avec le Président comme en France.

    Mourad Mergui, La religion et la commune, thèse soutenue en 2014 à CergyPontoise, membres du jury : Francis Messner (Rapp.), Patrice Rolland (Rapp.), Carlos-Miguel Herrera  

    La loi de 1905 intègre la notion de séparation stricte entre les cultes et l'État, mais aussi, permet l'émergence de la notion de neutralité religieuse de l'État, constituant une forme de privatisation de la religion désormais marginalisée. En un siècle, la situation a notablement changée puisqu'il a été envisagé de considérer l'aboutissement éventuel à un troisième seuil de la laïcité. Les religions sont nécessaires à la société civile, à son épanouissement et son équilibre, et en conséquence elles doivent pouvoir œuvrer librement avec l'appuie et la protection de l'État. Désormais, ni l'État ni les communes ne peuvent s'immiscer dans la religion sauf pour préserver l'ordre public, C'est pour cela que les ministres du cultes se sont vus revêtir de la mission d'organisation et de gestion des cultes. Cependant, certaines religions n'intègrent pas d'organisation hiérarchique, ce qui empêche la mise en place d'un ministre du culte (par exemple l'Islam). A l'époque contemporaine, plusieurs problèmes se posent car le paysage religieux a changé. Les questions de subventions des cultes, les inhumations, plus en profondeur la relation des communes avec les cultes présents sur leurs territoire et l'immixtion de l'État dans les affaires de locales, sont des questions récurrentes qui méritent réflexion.

    Mounir Corm, Le consensus dans le texte et la pratique de la Constitution de la seconde République libanaise (1991-2013), thèse en cours depuis 2013  

    La Constitution libanaise est de coutume écrite, inspirée du droit constitutionnel français, sa version initiale ayant été rédigée et adoptée le 23 mai 1926 sous mandat français. Le régime politique libanais est soumis à la même Constitution depuis sa création. Si dans de nombreux pays, la Constitution est modifiée lors d’évènements politiques en rupture ou modifiant de manière importante la structure du pouvoir (régime monarchique à républicain, présidentiel à parlementaire, par exemple), la Constitution de 1926 ne fût jamais officiellement abandonnée, malgré l’indépendance de 1943, puis les accords de Taëf en 1989. Ces deux événements majeurs de l’histoire libanaise, qui, chacun, ont remis en cause de manière profonde les règles du vouloir-vivre ensemble et marqué un tournant dans l’histoire du Liban n’ont conduit qu’à des lois constitutionnelles modifiant la Constitution de 1926. C’est ainsi que la République actuelle est toujours, officiellement, la première République libanaise. Toutefois, l’indépendance et la fin du mandat français conduisirent à un nombre tellement important de révisions constitutionnelles (cherchant à traduire une réalité historique et politique nouvelle) que la Constitution telle qu’issue des lois constitutionnelles de 1943 aurait pu être considérée comme celle de la seconde République. La Constitution de 1926, établie sous mandat français, ne pouvait représentait l’expression libre d’une souveraineté. Aussi, considère-t-on la Constitution issue de l’indépendance libanaise en 1943 comme celle de la première République. Enfin, les lois constitutionnelles de 1990-1991, traduisant dans l’ordre juridique libanais le résultat des accords de Taëf (ou le Document d’Entente Nationale), ont conduit à la mise en place d’une véritable seconde République libanaise, à l’organisation et à la pratique du pouvoir très spécifiques. Les modifications apportées par les lois constitutionnelles de 1991 à l’organisation institutionnelle de la République libanaise sont nombreuses mais peuvent être regroupées en 4 grandes catégories : - les mesures visant à retranscrire le socle de l’accord du corps social dans le Préambule; La Seconde République est marquée par une modification du préambule de la Constitution qui prévoit que « Le Liban est une Patrie souveraine, libre et indépendante, Patrie définitive pour tous ses fils, unitaire dans son territoire, son peuple et ses institutions, à l’intérieur de ses frontières fixées dans cette Constitution et reconnues internationalement. Le Liban est arabe dans son identité et son appartenance. ». Ces deux premières phrases devaient refléter le consensus fondamental retrouvé entre libanais par la réconciliation au moins textuelle entre les deux exigences fondamentales à l’origine du conflit politique de 1975 : Liban « Patrie définitive pour tous ses fils » met fin à la revendication de la Grande Syrie initiée par les mouvements de gauche dans le contexte pan-arabiste des années 1960-1970 tandis que l’affirmation de l’arabité de l’identité libanaise achève la querelle entre tenant des origines phéniciennes du Liban et l’appartenance à la nation arabe. En définitive, cette rédaction reprend les éléments généralement admis comme faisant partie du Pacte National de 1943 (accord non écrit, dont le contenu et la nature de coutume constitutionnelle sont à discuter, entre les deux principaux responsables politiques de l’indépendance, l’un de confession maronite, le second de confession musulmane). - les mesures visant à modifier la répartition des pouvoirs et prérogatives entre fonctions exécutives ; Les prérogatives propres du président de la République ont été largement réduites, tandis qu’en parallèle l’institutionnalisation de la fonction de président du Conseil des ministres conjuguée à élargissement des prérogatives du Conseil des ministres avaient vocation à transformer le régime présidentiel libanais en un régime parlementaire. Toutefois, l’accord politique de Taëf a maintenu un certain nombre de prérogatives partagées entre les deux fonctions exécutives. - les mesures

    Joël Tchuinte, L'Application effective du droit communautaire en Afrique centrale, thèse soutenue en 2011 à CergyPontoise, membres du jury : Alioune Badara Fall (Rapp.), Stéphane Doumbé-Billé (Rapp.), Sébastien Roland  

    La réussite du processus d'intégration régionale dépend essentiellement de sa réception et de sa sanction dans les ordres juridiques internes. la crainte principale réside dans l'ineffectivité des règles communes dans les Etats parties. Ceux-ci peuvent en effet refuser de tirer toutes les conséquences du transfert des compétences qu'ils effectuent librement au profit des organes communautaires.Si la CEMAC peine aujourd'hui à trouver le juste équilibre entre les objectifs ambitieux qu'elle affiche et la capacité des Etats membres à les réaliser en commun, l'OHADA arrive, dans un environnement difficile, à tracer une voie qui est porteuse d'espoirs.

    Julien Guigui, La loi pénale et les titulaires des fonctions publiques , thèse soutenue en 2009 à CergyPontoise  

    L’accélération continue du progrès technique et la pénalisation des rapports sociaux ont été deux des traits les plus caractéristiques du siècle écoulé. Cette évolution n’a pas épargné le champ de l’action administrative. Toutefois, les difficultés liées à l’application du droit pénal aux agents publics et élus n’interviennent véritablement que dans des hypothèses où la consistance de l’élément moral susceptible de servir de support à une sanction pénale est faible. Une telle pénalisation de comportements relevant parfois bien plus de la simple maladministration que de l’agissement antisocial est lourde de conséquences. Pour les titulaires de fonctions publiques, elle entraîne notamment l’apparition de stratégies d’autodéfense se traduisant bien souvent par un reflux des services publics ainsi que de la démocratie locale. Le législateur a tenté par deux fois de pallier ces dérives. Mais le mouvement de pénalisation de l’action publique, en ce qu’il a de plus excessif, est accompagné et encouragé par une partie de la doctrine juridique,notamment pénaliste. Celle-ci, en professant avec vigueur l’idée selon laquelle le respect du principe d’égalité ne laissait d’autre choix à la représentation nationale que d’adopter des lois de portée générale, a considérablement pesé sur les débats entourant l’adoption des lois du 13 mai 1996 et du 10 juillet 2000. L’efficacité de ces dispositions a considérablement pâti de cet état de fait. Le discours des partisans de ce que le Professeur Olivier BEAUD appelle l’ « idéologie du droit commun » s’articule principalement autour de trois axiomes erronés : une définition contestable de l’égalité devant la loi pénale, une négation de la singularité des missions exercées par les titulaires de fonctions publiques et l’affirmation d’une substituabilité de la responsabilité pénale à la responsabilité politique. Tous trois ont conduit à une grave dénaturation polémique des discussions relatives à ces difficiles questions. La thèse s’attache à rechercher les causes de cette dénaturation en procédant à une exploration systématique de l’évolution du droit pénal applicable aux titulaires de fonctions publiques de l’Ancien Régime jusqu’à nos jours (Première Partie). Cette étude historique de l’évolution du droit positif et des doctrines juridiques associées donne de nombreuses clefs permettant notamment de comprendre l’origine de la thèse de la substituabilité de la responsabilité pénale à la responsabilité politique ou encore d’expliquer pourquoi les problèmes liés à la répression pénale des infractions involontaires ne sont apparus que relativement récemment. Elle met surtout au jour l’influence du souvenir du système de l’autorisation préalable aux poursuites sur les débats contemporains. L’étude du droit pénal substantiel (Deuxième Partie) met quant à elle en évidence le fait qu’en matière d’infractions volontaires les titulaires de fonctions publiques ont toujours fait l’objet d’incriminations spécifiques visant à protéger le bon fonctionnement des services publics dont ils ont la charge. Ils forment donc indiscutablement une catégorie distincte de destinataires de la loi pénale auxquels s’appliquent des règles spéciales. Un tel constat contredit singulièrement les positions doctrinales dominantes en 1996 et 2000. Il suggère, ce qui est la position défendue dans cette thèse, qu’il serait non seulement possible mais également indispensable d’adapter la répression pénale des infractions involontaires aux spécificités de la situation des titulaires de fonctions publiques. Faute d’avoir été définitivement réglée par la loi du 10 juillet 2000, la question de l’application de la loi pénale aux agents publics et aux élus se posera nécessairement à nouveau devant la représentation nationale dans les années à venir. En contribuant à exorciser le vieux démon de l’article 75 de la Constitution de l’an VIII, nous espérons que cet essai critique contribuera à ce qu’elle soit alors débattue plus sereinement et sur des bases scientifiques exactes.

    Evariste Bivegnon Sonon, Analyse des moyens nationaux et internationaux de contrôle du processus électoral en Afrique, thèse soutenue en 2008 à CergyPontoise  

    Le contrôle du processus électoral reste l'un des défis politiques majeurs que l'Afrique doit relever dans le siècle qui commence, pour contenir les risques de dérapages et de conflits postélectoraux. L'une des priorités des nouveaux constituants africains et des acteurs politiques des années 1990 a été la mise en place d'une base juridique et institutionnelle pour encadrer la pratique électorale, longtemps biaisée par les interventions du pouvoir exécutif. Pour garantir l'égalité des candidats et la transparence des élections démocratiques, il a été convenu d'en confier l'organisation et la supervision à des organes neutres et indépendants du pouvoir politique. Cette étude s'attache à faire une analyse des différents moyens de contrôle des élections quant à l'application des exigences constitutionnelles et conventionnelles relatives aux droits de l'homme. Notre recherche s'interroge en premier lieu sur l'évolution du processus électoral à travers quelques exemples révélateurs, et vise à faire un bilan des moyens nationaux de contrôle des élections. La suspicion répandue de partialité des organes nationaux de contrôle, mais aussi des juges électoraux, conduit à suggérer des réformes de fond au plan interne. La deuxième partie de la recherche met en évidence l'engagement de la communauté internationale, depuis la chute du mur de Berlin, dans la promotion de la démocratie par le biais de l'observation des élections. La conditionnalité de l'octroi de l'aide publique au développement est désormais l'organisation d'élections libres et honnêtes dûment certifiées par des observateurs internationaux. Mais le suivi des rapports d'observation reste encore très limité pour des raisons géopolitiques.

    Anne Fornerod, Le régime juridique du patrimoine cultuel , thèse soutenue en 2006 à Paris 11 

    Isabelle Prevel, Les Droits sociaux, thèse soutenue en 2002 à CergyPontoise  

    Traditionnellement regroupés sous le qualificatif de droits de l'homme de seconde génération, les droits sociaux sont hélas perçus comme des droits de seconde catégorie ou de second rang par rapport aux droits civils et politiques. Cette remise en cause de leur nature juridique intrinsèque, même si elle apparaît encore difficilement soutenable aujourd'hui, montre que la détermination de leur juridicité se heurte à des écueils non négligeables et bien réels. L'objet et l'objectif de la recherche était donc de défendre la juridicité des droits sociaux qu'il importe de reconnaître en tant que droits et non en tant que mythes, non en tant que droits vains mais comme des droits à contenu juridique. Par rapport à cette idée centrale, le travail se déploie autour de deux parties consacrées l'une à mettre en évidence le caractère progressif et hésitant de leur affirmation, lequel s'explique notamment par une fallacieuse opposition aux droits civils et politiques dont la juridicité ne porte pas à controverse, et l'autre à l'insuffisante réalisation des droits sociaux, propos qui conduisent à mettre en lumière l'importance des obstacles auquel se trouve confrontés ces droits pour bénéficier d'une garantie pleinement satisfaisante. Contre la doctrine juridique dominante, cette thèse s'attache à monter que les droits sociaux sont de véritables droits, des droits à mettre en œuvre concrètement.

  • Vivien Manangou, Le cas de la République du Congo : un exemple de régime constitutionnel autoritaire, thèse soutenue en 2014 à La Rochelle sous la direction de Stéphane Pinon, membres du jury : Jean-Paul Markus (Rapp.), Pascal Jan (Rapp.), Joël Andriantsimbazovina  

    Depuis le 20 janvier 2002, la République du Congo s'est dotée d'une nouvelle Constitution. Ce quatrième texte fondamental depuis l'avènement de la démocratie en 1990 avait un double objectif : rompre avec le modèle constitutionnel français consacré par la Constitution de mars 1992 qui instaurait un régime semi-présidentiel et restaurer l'autorité de l'Etat affaiblie par les années de guerre civile. C’est donc finalement un régime de type présidentiel qui est mis en place. À cet égard, l'article 114 de la Constitution de 2002 déclare : « le Président de la République ne peut dissoudre l'Assemblée nationale. L’Assemblée nationale ne peut démettre le Président de la République ». Mais la comparaison avec le régime américain s'arrête là. Car le Président, au Congo, dispose d'une suprématie non conforme au principe d'équilibre des pouvoirs connu aux Etats-Unis et, surtout, n'encourt aucun risque de destitution. En définitive, le dispositif mis en place est plus proche d'une architecture des pouvoirs issue de la Constitution russe de 1993 et au présidentialisme latino-américain. Trois facteurs expliquent cette convergence : d'abord, l’objectif du texte fondamental adopté en 2002 était bien la consécration constitutionnelle de la victoire militaire de 1997. Cette réalité rapproche la Constitution congolaise de la Constitution russe adoptée à la suite de la « décommunisation » lors de la chute du Mur de Berlin. Ensuite, les constituants entendaient reproduire la culture bantoue dans le marbre juridique, en consacrant la suprématie du chef. Une telle approche est similaire à l’influence culturelle bolivar dans le présidentialisme latino-américain. Enfin, la nécessité de contenter la communauté internationale a conduit à l’adoption d’un texte fondamentalement libéral avec une pratique foncièrement autoritaire. Finalement, seule une instrumentalisation de la Communauté internationale peut expliquer le paradoxe du régime constitutionnel congolais.

  • Berthey-Lee Adja Oke, L'État laïque au défi du droit de l'enfant à l'éducation en France : approches juridiques pour la cohésion sociale face aux nouveaux phénomènes identitaires et religieux, thèse soutenue en 2018 à Université Clermont Auvergne‎ 20172020 sous la direction de Florence Faberon, membres du jury : Marc Joyau (Rapp.), Emmanuel-Pie Guiselin (Rapp.), Blandine Chélini-Pont, Françoise Marillia, Claire Marliac et Clément Benelbaz    

    En tant que principe d’organisation de l’État et de l’ensemble des services publics en France, la laïcité est un principe essentiel du droit public qui a toujours suscité l’intérêt du publiciste et qui continue d’interroger le monde de la recherche, étant précisé qu’elle se nourrit sans cesse des mutations profondes qui s’observent dans la société française. Elle est en ce sens un processus, une succession de réalités nouvelles où, dans le tumulte, la dialectique de la neutralité de l’État et de la liberté religieuse interroge constamment le vivre-ensemble et la cohésion sociale. C’est le cas de l’école publique, terrain privilégié de la laïcité, où la mise en œuvre du principe est constamment au centre des préoccupations sociales. Ainsi, avec l’émergence, à la suite des vagues migratoires qui firent suite à la décolonisation, des nouvelles identités et radicalismes religieux, il sera question de voir en quoi l’État et les collectivités territoriales intègrent ces particularismes sociaux dans les domaines tels que la liberté de l’instruction religieuse, la liberté de culte, la restauration scolaire ou encore le port de signes religieux à l’école publique. La laïcité de l’école publique ne pouvant s’entendre indépendamment du respect du pluralisme religieux et de la cohésion sociale, l’intérêt de l’étude est d’analyser le principe au regard de l’exigence de cohésion sociale afin de suggérer des réponses juridiques nouvelles aux diverses problématiques qui se posent dans le secteur public de l’enseignement en France. Par ailleurs, le déploiement du principe dans le secteur privé de l’enseignement, espace d’exercice naturel de la liberté de conscience, sera également considéré. À cet effet, les questions induites par l’émergence, aux côtés de l’enseignement catholique diocésain et de l’enseignement juif, d’établissements confessionnels caractérisés par des discours intégristes et une orthopraxie religieuse, seront abordées. Sur ce point, dans un climat social où renaît le conflit des « deux France », l’auteur suggère, face au défi posé à l’État de concilier le respect de la liberté l’enseignement privé avec celui de la liberté de conscience des enfants, de réinvestir le contrat d’association par la réouverture des crédits afin de favoriser l’association à l’État de ces nouveaux établissements confessionnels et ainsi préparer l’émergence d’un véritable système cohésif d’éducation.

    Nicolas Deiller, Le régime juridique des biens cultuels : vers une nouvelle approche du droit des cultes en France ?, thèse soutenue en 2018 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Yan Laidié, membres du jury : Patrice Rolland (Rapp.), Elsa Forey et Elina Lemaire  

    Les biens cultuels, et plus généralement les cultes eux-mêmes, ont connu de nombreuses évolutions de leur régime juridique. S'intéresser au régime juridique des biens cultuels revient nécessairement à étudier le régime des cultes, dans sa globalité. En partant de la gestion des biens matériels des différents cultes, nous proposons une analyse de l'actuel droit des religions. En 1905, la loi sur la séparation des Églises et de l’État est votée. Loi éminemment politique, elle vise à séculariser les institutions publiques et propose une nouvelle organisation matérielle pour les différents cultes présents sur le territoire national. En vue de remplacer les anciens établissements publics du culte concordataires, des associations cultuelles, privées, sont mises en place : elles ont vocation à représenter le culte et à gérer ses biens matériels. La difficulté est apparue avec le refus de l’Église catholique de se constituer en de telles associations, obligeant ainsi le législateur à accompagner cette loi de séparation par un corpus juridique, prémisses des futurs accommodements étatiques en la matière. La loi de 1905 n'a pas été appliquée dans sa globalité dès sa promulgation et le corpus juridique qu'elle a engendré, a entraîné une multitude de compromissions envers deux cultes en particulier : l’Église catholique et l'Islam. Aujourd'hui, ces deux religions ne sont guère soumises aux dispositions de la loi de 1905, d'un point de vue tant matériel et organisationnel que financier. L'absence d'unité du droit des cultes en France (au sein même de la loi de 1905, en Alsace-Moselle et dans les DOM-TOM) n'est pas de nature à répondre aux interrogations que pose la métamorphose religieuse que connaît la France. Il est peut-être venu le temps de faire, à nouveau, évoluer ce régime juridique des cultes, en l'adaptant davantage au contexte religieux actuel.

    Michel Hilal, La Charte arabe des droits de l'homme : incertitudes et ambiguïtés en matière d'application, thèse soutenue en 2017 à Strasbourg sous la direction de Syméon Karagiannis, membres du jury : Gérard Gonzalez (Rapp.)    

    Le système arabe des droits de l’homme repose, pour l’essentiel, sur un traité international, la Charte arabe des droits de l’homme. Il est institué, en vertu de ladite Charte, un Comité arabe des droits de l’homme qui surveille et contrôle l’application des obligations incombant aux États parties à la Charte. Malgré sa mise en place tardive (2004) par rapport à d’autres systèmes régionaux de protection des droits de l’homme, il s’est avéré que cette Charte est unique en son genre. Elle combine des droits divins et naturels et verrouille, de par le contenu des dispositions liminaires et finales de la Charte, sa propre évolution. Elle présente des traits qui, dans l’ordre international, n’appartiennent qu’à elle. En s’écartant du modèle des Pactes onusiens, la Charte ne consacre non seulement des droits en régression par rapport à ceux garantis dans lesdits Pactes, mais aussi des droits rédigés en termes ambigus dont la transposition dans l’ordre interne des États parties élargira encore le creuset jusqu’à rendre incertain l’efficacité de cette Charte.En somme, la Charte en elle-même, ainsi que son application, sont loin, pour le moment, de renforcer les normes universelles des droits de l’homme ou même de les maintenir à cause du caractère global du niveau de protection, qui est inférieur à celui des standards internationaux. Il est vrai que l’affirmation par la Ligue des États arabes des droits et libertés est une chose et que la garantie du respect de ces droits en est une autre. Or, en matière de droits de l’homme, la justiciabilité de la règle conditionne l’efficacité de la garantie et de sa sanction. L’analyse du système arabe de protection des droits de l’homme a conduit à constater qu’il ne satisfait pas à cette condition, contrairement à d’autres systèmes régionaux. D’où l’urgence de reformuler le texte de la Charte arabe dans une optique de mise en conformité aux normes internationales des droits de l’homme.

    Jean Haussmann, Etude cοmparative de la Cοnventiοn eurοpéenne de sauvegarde des drοits de l'hοmme et de la Charte arabe des droits de l'homme : la divergence entre les deux textes sur les drοits individuels et cοllectifs et le mécanisme d'applicatiοn et de cοntrôle, thèse soutenue en 2017 à Normandie sous la direction de Diane de Bellescize, membres du jury : Patrice Rolland (Rapp.), Fabien Bottini et Gilles Lebreton  

    Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, existent les systèmes arabe et européen des droits de 1'homme. Cependant, alors que la protection européenne des droits de l'homme est en progrès constant, le système arabe de protection des droits de l'homme reste largement à la traîne, notamment au niveau du contrôle et de l'application de sa charte constitutive. Pourtant, en 2010, après la chute de plusieurs régimes arabes, la Ligue arabe et tes nouveaux gouvernements arabes ont mis en place de nouvelles constitutions et une Cour arabe des droits de l'homme. Sauf qu’aujourd’hui encore, à la différence du système européen des droits de l'homme, le système arabe continue de faire référence aux préceptes religieux et à la nation arabe. Dans ces circonstances, les droits de l'homme pourront-t-ils être convenablement appliqués dans le système arabe et dans des États fortement imprégnés de la culture arabo-musulmane et encore marqués par prés de cinq décennies de dictature ? La laïcité et la démocratie sont-elles les réponses à la réticence des pays arabes concernant le renforcement de la protection des droits de l'homme et à la persistance de la culture islamique ancrée dans la société arabe ? Ces pays sauront-t-ils trouver une solution capable de satisfaire les ambitions internationales des droits de l'homme et de se rapprocher davantage du système européen ? En analysant le texte de la Charte arabe et de la Convention européenne, en examinant des constitutions et des lois de pays arabes et européens, en étudiant le système arabe et européen des droits de l'homme à la lumière de l'évolution des droits de l'homme depuis la création de ces deux systèmes, ce travail a pour ambition de déterminer la viabilité et la pertinente du système arabe de protection des droits de l'homme tout en évaluant son niveau de divergence avec le système européen des droits de l'homme.

    Romain Neveu, Benjamin Constant et la construction du régime parlementaire (1814-1830), thèse soutenue en 2014 à Paris Est sous la direction de Patrice Rolland, membres du jury : Alain Laquièze (Rapp.), Éric Desmons    

    Théoricien du régime républicain de 1795 à 1810, Benjamin Constant se doit d'adapter son système institutionnel à la Restauration des Bourbons en 1814. Cependant son attachement à la monarchie constitutionnelle, illustrée par sa participation à la rédaction de l'Acte additionnel durant les Cent-jours n'entraîne pas une renonciation à sa pensée libérale.Malgré cette fidélité apparente aux principes libéraux qu'il défendait déjà en 1800 au sein du Tribunat, et qui entraîna son expulsion en 1802, la pratique de la monarchie constitutionnelle le confronte à différents problèmes auxquels ses écrits théoriques ne répondent pas; ainsi, le pouvoir royal constitue-t-il véritablement un pouvoir neutre, ou son pouvoir de nomination des ministres ne l'entraîne-t-il pas à intervenir directement dans les affaires du pays? De plus, Une fois élu député, en 1819, c'est aussi l'importance des droits de la minorité qu'il doit défendre, notamment envers la majorité ultra de la Chambre «retrouvée» de 1824, et c'est donc l'importance du règlement de l'assemblée, seul cadre légal auquel est astreint la majorité, qu'il va développer.Mais la monarchie constitutionnelle suppose aussi la responsabilité des gouvernants, celle des députés par la réélection, mais aussi celle des ministres, élément central du régime parlementaire. Cette responsabilité ministérielle oscillant entre procédure pénale spéciale et justification politique, comme l'illustre l'acte d'accusation envers Villèle auquel participe Constant en 1827. Mais le contrôle des gouvernants s'effectue aussi indirectement par l'opinion publique dont les journaux sont le relais. Leur développement exponentiel au début du XIXème siècle, expliquant l'importance accordée par Constant aux différentes législations sur la presse intervenant de 1814 à 1830.En tant que journaliste, homme politique et député, Constant participe directement à l'élaboration du gouvernement représentatif qui va devenir le régime parlementaire sous la Monarchie de Juillet, mais cette confrontation à la vie politique l'entraîne-t-elle à abandonner certains éléments de sa doctrine, ou tout au moins à faire évoluer certains éléments pour les adapter à la pratique? De plus, son intervention est-elle réellement décisive dans la mise en place des différents éléments du régime parlementaire ou les désaccords avec les autres libéraux ou avec les doctrinaires l'entraînent-ils à la marge?C'est donc au travers de l'ensemble de son œuvre théorique, ainsi que de ses différents articles de journaux mais aussi par sa participation aux débats de la Chambre des députés et enfin par l'analyse des différentes théories s'affrontant sur le sens de la Charte et la pratique de la Monarchie constitutionnelle, que le rôle de Constant dans la construction du régime parlementaire pourra être analysé.

    Céline Chassang, L’étranger et le droit pénal : étude sur la pertinence de la pénalisation, thèse soutenue en 2013 à Paris 10 sous la direction de Élisabeth Fortis, membres du jury : Jean-François Seuvic (Rapp.), Pierrette Poncela et Claire Saas    

    Le droit pénal génère des distinctions entre étrangers et nationaux, les premiers faisant, dans certaines situations, l’objet d’une pénalisation spécifique. Pourtant, la pertinence de cette pénalisation peut être questionnée au regard d’un balancement, opéré par le droit pénal, entre distinction et assimilation.Dans un premier temps, l’étude démontre que les différentes distinctions en droit pénal peuvent être contestées. D’une part, la pénalisation dont fait l’objet l’ensemble des étrangers ne semble pas opportune car elle apparaît tant superflue – lorsque le droit pénal se superpose à un dispositif extra-pénal suffisant – qu’illégitime – lorsque le droit pénal utilise l’apparence d’extranéité comme critère d’application. D’autre part, la pénalisation spécifique dont font l’objet les étrangers en situation irrégulière apparaît inadéquate puisque, dépendante de l’évolution des règles administratives et européennes, elle revêt un caractère instable et parce qu’elle ne présente qu’un intérêt relatif pour lutter contre l’immigration illégale.Dans un second temps, l’analyse montre, à travers un mouvement d’assimilation progressive de l’étranger au national, que le droit pénal sait aussi se désintéresser de l’extranéité. D’une part, cette assimilation répond à un impératif d’égalité qu’il est possible d’observer dans le cadre du procès pénal, mais également à l’aune de la création d’immunités pénales au profit de certains étrangers. D’autre part, cette assimilation est fondée sur la lutte contre l’impunité des auteurs d’infractions puisqu’elle est commandée par les impératifs de la coopération pénale internationale et consacrée par le mécanisme de la compétence universelle.

    Joseph-Nestor Ouamba-Patas, Les minorités religieuses, la neutralité de l'État et les accommodements raisonnables en France et au Royaume-Uni, thèse soutenue en 2013 à Strasbourg sous la direction de Éric Maulin, membres du jury : Brigitte Basdevant-Gaudemet (Rapp.)    

    Le pluralisme religieux est une réalité objective au Royaume-Uni et en France. Les minorités religieuses, demeurent un sujet récurrent qui suscite d’intarissables réflexions, d’études, de débats scientifiques et politiques. Elles sont une véritable préoccupation pour le politique, l’Europe et l’Etat ; à telle enseigne qu’il faille s’interroger sur ce que l’Etat peut leur proposer comme meilleure protection au XXIème siècle. La France et le Royaume-Uni sont confrontés à ce défi. Outre, la neutralité de l’Etat au regard de la religion rend complexes les rapports de ces minorités religieuses avec l’Etat en France où le concept de minorités religieuses n’est pas connu du droit français en vertu du caractère laïque de l’Etat français proclamé par l’article 1er de sa Constitution et la loi du 9 Décembre 1905 de la Séparation de l’Etat et de l’Eglise. Les minorités religieuses sont un non-sujet en droit français. Mais au Royaume-Uni, les minorités qualifiées de confessions religieuses sont reconnues quand bien même l’Eglise Anglicane est l’Eglise établie et officielle, avec à sa tête la Reine Elizabeth II. Il n’y a pas de séparation entre l’Eglise et l’Etat. En Ecosse, l’Eglise Presbytérienne fait figure d’Eglise établie, mais séparée de l’Etat. Aussi, toujours liée aux minorités religieuses, la question de l’application du principe d’ajustement raisonnable pour écarter des cas de discrimination en matière religieuse. L’ordre juridique britannique connaît ce principe et l’applique. Alors qu’en France, ce principe est ignoré et fait l’objet d’une application purement informelle. Certes, la globalisation apporte des faits positifs en Europe et notamment dans ces deux Etats, mais elle contient aussi des risques auxquels il faut prêter attention au XXIème siècle. Ainsi, les minorités nationales, les communautés linguistiques et les différentes unités constitutives de l’Etat demandent, en faisant appel au principe de la diversité, la reconnaissance de leurs droits collectifs, une multiplication des structures régionales et le perfectionnement de leurs prérogatives. L’apparition des « nouvelles minorités », celles des immigrants posent de nouvelles difficultés. En pratique, la religion historique du pays est privilégiée. Les religions pratiquées par les immigrés – Islam, Bouddhisme, Hindouisme, etc – sont alors l’objet d’une discrimination plus ou moins forte. Le besoin de visibilité de ces religions – et de l’Islam en occurrence – remet en cause le cadre fixé à la fin du XIXème siècle qui régit le fonctionnement des religions dans les divers Etats. Cette évolution touche plus durement les Etats laïcs de tradition catholique comme la France que les pays de tradition protestante où la place du religieux dans l’espace public est par tradition plus facilement acceptée comme le Royaume-Uni. Il faut aussi considérer que les religions importées par les populations migrantes sont souvent des « ethno-religions ». L’enjeu identitaire y est considérable, et il tend même à se substituer à celui de la liberté de croyance. Le Royaume-Uni et la France s’inscrivent dans ce registre à propos de leurs minorités religieuses.

    Lucie Veyretout, L'application des droits de l'être humain au sein des groupements religieux : recherches relatives à la question de la discrimination des femmes dans l'accès aux fonctions cultuelles, thèse soutenue en 2013 à Strasbourg sous la direction de Francis Messner, membres du jury : Danièle Hervieu-Léger (Rapp.), Élisabeth Parmentier et Vincente Fortier    

    Cette thèse analyse la portée actuelle des droits humains au sein des groupements religieux à travers la question de la discrimination des femmes dans l’accès aux fonctions cultuelles. Si actuellement, le principe de liberté de religion conditionne l’appréhension juridique du caractère discriminatoire de l’exclusion des femmes de certaines fonctions cultuelles, l’enracinement de l’égalité des sexes dans les sociétés contemporaines amorce de nouveaux traitements et réflexions en ce qui concerne les atteintes aux droits des femmes et les discriminations sexuelles liées au religieux, au niveau du droit positif et dans le cadre des droits internes de certaines religions.

    Antoine Chopplet, Adhémar Esmein et le droit constitutionnel de la liberté, thèse soutenue en 2012 à Reims sous la direction de Julien Boudon, membres du jury : Luc Heuschling (Rapp.), Julie Benetti  

    Né en le 1er février 1848 et mort le 20 juillet 1913, Adhémar Esmein fut l’un des juristes français les plus célèbres de la « Belle Époque ». Nommé à la Faculté de droit de Paris en 1879, le juriste enseignera dans les plus grands établissements d’enseignements français telles l’École pratique des hautes études ou l’École libre des sciences politiques.Historien du droit reconnu, Esmein produira au cours de sa carrière de nombreux travaux en droit romain, en droit canonique et publiera deux éminents ouvrages d’histoire du droit français tous deux destinés principalement aux étudiants.Toutefois, par sa formation, Esmein fut aussi l’un des plus grands constitutionnalistes de son temps. Chargé du cours de droit constitutionnel à la Faculté de droit dès 1890, il s’intéressera à cette discipline nouvelle tout au long de sa vie. Outre d’importants articles, il publiera en 1896 les Éléments de droit constitutionnel qui resteront l’un des « monuments » du droit constitutionnel français. L’ouvrage, réédité à sept reprises jusque dans les années 1920, est généralement présenté comme le premier ouvrage de droit constitutionnel républicain. Son auteur paraît ainsi aux yeux des juristes contemporains comme le promoteur infatigable du régime politique de la IIIe République.Mais à la lecture de l’ensemble de son œuvre constitutionnelle, il apparaît que la pensée de l’auteur se fonde essentiellement sur l’idéologie libérale française la plus typique de la seconde moitié du XIXe siècle. Ainsi, on peut affirmer que le républicanisme d’Adhémar Esmein s’explique largement par son libéralisme.Cette étude se propose donc d’étudier la pensée constitutionnelle de l’auteur sous l’angle de la liberté et de montrer que l’ensemble de sa théorie juridique a pour seul objet la protection de la liberté de l’individu.

    Mesut Bedirhanoǧlu, La conception turque de la laïcité à l'épreuve du standard européen de société démocratique, thèse soutenue en 2012 à Strasbourg sous la direction de Syméon Karagiannis, membres du jury : Gérard Gonzalez (Rapp.), Işil Karakaş et Alain Bockel    

    Initialement adoptée en tant que moyen permettant à la nation turque d' accéder au club des nations européennes civilisées, la laïcité, telle qu'elle est interprétée et appliquée en Turquie, est aujourd'hui devenue l'un des obstacles majeurs à l'adhésion de ce pays à l'Union européenne. Alors que le respect des droits de l'homme est une condition préalable à l'adhésion, la laïcité est perçue et souvent invoquée comme l'un des fondements de la restriction d'une partie importante des libertés fondamentales en Turquie. Certes, en enfermant la religion dans un cadre bien établi et en diminuant ainsi l'influence de celle-ci sur les affaires étatiques et la vie sociale, une conception autoritaire de la laïcité a permis à l'État et à la nation turcs d'accéder à la modernité et de s'approcher de la civilisation européenne. En même temps, une telle application de la laïcité a ralenti le développement de la démocratie et des droits de l'homme en Turquie. Devenue un véritable dogme, la sauvegarde de la laïcité a été invoquée par les forces années turques comme l'un des motifs principaux justifiant leurs interventions dans la vie politique. Elle a constitué également le fondement de la dissolution de plusieurs partis politiques et la répression de l'expression pacifique des opinions par les juges turcs. Cet activisme militaro-judiciaire nuit gravement à l'évolution de la démocratie et de la situation des droits de l'homme en Turquie. Pourtant, il existe d'autres moyens qui permettent à la fois de protéger le caractère laïc de l'État contre le danger d'islamisation et de garantir les droits et libertés fondamentaux, facilitant ainsi l'adhésion de ce pays à l'UE : la protection et la promotion du pluralisme religieux existant au sein de la société turque. C'est dans le développement de la tolérance par rapport aux différentes identités religieuses dans la société turque que l'État trouvera le meilleur rempart face au danger defondamentalisme.

    Halima Boualili, Etats et Eglises , thèse soutenue en 2004 à Dijon sous la direction de Jean-Pierre Dubois 

  • Maria-Nadege Samba-Vouka, Les Rapports internationaux de la France en matière d'immigration, thèse soutenue en 2012 à CergyPontoise sous la direction de Madjid Benchikh, membres du jury : Stéphane Doumbé-Billé (Rapp.), Habib Ghérari (Rapp.), Rahim Kherad  

    En recherchant la maîtrise des flux migratoires, la France entretient des rapports avec l'Union européenne, les pays européens, les pays d'émigration et les organisations non gouvernementales. Deux points essentiels apparaissent dans cette analyse des rapports internationaux de la France. Le premier concerne l'élaboration d'une politique migratoire de l'Union européenne révélant un cadre de négociations difficiles. La mise en œuvre de cette politique dépend des intérêts particuliers de chaque Etat membre. Le deuxième porte sur les coopérations bilatérales d'une efficacité incertaine donnant priorité aux contrôles des flux migratoires sans prendre en compte les attentes des différentes parties contractantes. Parallèlement à la mise en place de ces rapports, les instruments juridiques internationaux dégagent un ensemble de droits protégeant les étrangers. Progressivement, la France est ainsi obligée de s'aligner sur la jurisprudence européenne qui est plus protectrice à l'égard des ressortissants étrangers.

    Ahmed Bello, Étude comparative des libertés collectives des travailleurs : essai de rapprochement à partir de la situation juridique des travailleurs français et béninois, thèse soutenue en 2010 à CergyPontoise sous la direction de Alain Coeuret, membres du jury : Dorothée Sossa, Franck Petit et Bernard Bossu  

    Assurer un équilibre, entre les différentes parties du contrat du travail, a toujours été l'un des buts de la création de la branche du droit du travail. La mise en place des règles du droit du travail réside, certes, dans une finalité particulière ; elle est constituée par la volonté d'émanciper le travailleur même, dans l'espace de l'entreprise. C'est assurément dans le même dessein que, pour permettre aux libertés individuelles de ne pas rester à la lisière de l'entreprise, des droits d'expression collective ont été attribués aux travailleurs : la liberté syndicale, le droit de grève et le principe de participation. Il convient d'étudier la fondamentalité de ces droits, dans un champ qui doit nécessairement s'affranchir de tout ordre juridique national, en regard du caractère universel dont ils disposent. Mais encore faut-il partir de deux ordres internes pour mener une réflexion non superficielle. Comment ne pas dès lors partir du « pays des droits de l'homme » et du « quartier latin de l'Afrique », pour voir dans quelle mesure les droits fondamentaux de l'homme au travail sont partout respectés. La problématique de « mimétisme juridique » génère t-elle des difficultés sur le plan des garanties des libertés collectives des travailleurs en Afrique et, plus précisément, au Bénin ? Qu'en est-il de la réalité des droits fondamentaux de l'homme au travail dans l'ex Dahomey ? Telles sont les formes de questions auxquelles cette étude comparative des libertés collectives des travailleurs se propose d'apporter une esquisse de réponse.

    Elsa Forey, Les relations entre l'ordre juridique étatique et les ordres confessionnels, thèse soutenue en 2004 à Dijon sous la direction de Claude Courvoisier  

    L’étude des rapports entre l’ordre étatique français et les ordres confessionnels fait apparaître combien ces relations peuvent être plus diversifiées et plus complexes que ce que suggèrent les termes de « neutralité bienveillante » et de « tolérance sympathique » qui ont été dégagés par la doctrine pour qualifier les relations entre les Eglises et l’Etat en France. En droit français, les ordres confessionnels bénéficient d’une indépendance très large sui se traduit par l’incompétence de l’ordre étatique dans les affaires spirituelles. Mas cette autonomie est circonscrite à la sphère proprement spirituelle. En dehors de cette sphère, les institutions religieuses se trouvent dans un rapport de subordination avec l’ordre étatique, comme toute institution infra-étatique. Elles doivent en subir les contraintes et se conformer à ses exigences fondamentales. Ces relations d’indépendance et de subordination s’accompagnent d’une certaine reconnaissance par l’ordre étatique sui se traduit par une prise en considération du droit interne des Eglises dans les litiges qui se trouvent à l’intersection de la sphère spirituelle et de la sphère temporelle ainsi que par une coopération entre la puissance publique et les autorités représentatives des cultes. La reconnaissance étatique peut apparaître antinomique avec le principe de séparation des Eglises et de l’Etat posé par la loi du 9 décembre 1905 et réaffirmé par le pouvoir constituant en 1946 et en 1958. Néanmoins, cette contradiction peut être résolue en s’attachant à déterminer l’étendue et les limites de la reconnaissance des institutions religieuses par l’ordre étatique.