Coll. Colloques & Essais, 196 pages
ISBN : 978-2-37032-078-0
Présentation de l'éditeur
L'opinion publique est partout. Il n'y a plus guère d'analyse politique, institutionnelle ou économique qui puisse faire aujourd'hui l'économie du recours à des sondages ou autres modes d'expression qui convoquent et mettent en scène l'opinion. La page de la démocratie représentative semble tournée. Et celle de la démocratie directe, largement impraticable, ou politiquement dangereuse, n'est pas à l'ordre du jour. Il ne semble donc exister qu'un espace pour une autre forme de légitimité : la démocratie d'opinion. Elle n'en est pas moins la cible de critiques que ce livre se propose d'interroger.
Il s'agit de revenir d'abord sur la notion d'opinion publique, qui émerge au Siècle des lumières avant d'être disséquée et conceptualisée par la science politique et avant que la science juridique ne s'en empare à son tour, en tant qu'instrument de légitimité et, dès lors, ne cherche à le réguler. Ce livre cherche donc à comprendre et à analyser ce passage d'un champ disciplinaire à l'autre et, plus précisément, quel rapport le droit - tout à la fois constitutionnel, administratif, pénal ou européen - entretient avec l'opinion publique. On verra que ce rapport est souvent paradoxal, l'opinion semblant à la fois passive ou tyrannique.
Si le droit ne peut donc plus ignorer l'opinion publique, il reste à déterminer selon quelles modalités il va l'utiliser et l'encadrer. Cela va notamment nourrir un droit des sondages en évolution rapide ou, plus récemment, un droit à la fois interne et externe aux partis politiques compte tenu de l'importance prise notamment par les primaires. C'est finalement un nouveau droit politique qui est train de se forger en prise directe avec les transformations de la démocratie.
Romain Rambaud, professeur de droit public à l'Université de Grenoble-Alpes, et Dominique Andolfatto, professeur de science politique à l'Université de Bourgogne Franche-Comté, ont notamment publié Le droit des sondages électoraux (2012) et Les partis : ateliers de la démocratie (2016).
Ils ont réuni dans ce livre des contributions de Sébastien Bénétullière, Sylvain Gaucher, Philippe Icard, Nicolas Kaciaf, Yan Laidié, Anne Levade, Joël Mekhantar, Frédéric Micheau, Bernard Quiriny et Hélène Tourard.