La notion de propriété, est aussi vieille que le monde. Dès le XVIIIe siècle, une nouvelle conception apparait, celle de la propriété des choses de l'esprit. Cette notion ne se développe qu'à partir du moment où l'homme prend conscience de sa force. Le travail manuel qu'il a pu acquérir au fur et à mesure des siècles, est rapidement rejoint par une force tout aussi importante, celle de l'esprit. Ce dernier devient un nouvel objet que le droit prend en considération. De cette manière, le législateur est prêt à endosser le rôle de rédacteur d'une nouvelle législation. Mon sujet de thèse porte sur l'une des uvres de l'esprit les plus connues dans le domaine du commerce, celle des marques. Pour s'en persuader, il suffit de constater les nombreuses attaques et ambitions qui convergent autour d'elles. Pour garantir son bien, l'entreprise doit protéger son savoir-faire. La menace la plus insistante reste de loin celle de la contrefaçon. Cette recherche portera principalement sur les activités intrinsèques au monde du luxe et des grandes maisons de marque présentes en France. La période étudiée s'étend du XVIIe au XXe siècle. Le XVIIe siècle marque la naissance des plus grandes maisons de luxe françaises. Ces entreprises, orientées vers le luxe, s'inscrivaient dans l'esprit du temps tendant au développement de la qualité de la production en France dans un contexte concurrentiel européen intense. A la fin du XVIIe siècle, Colbert instaura en effet une politique manufacturière visant l'instauration d'une police interne aux manufactures de l'Ancien Régime dans le but de lutter contre les malfaçons. Il s'occupa de réglementer à plusieurs reprises les rapports et les droits respectifs des maîtres marchands, maîtres ouvriers et ouvriers. Ainsi, dès 1669 les inspecteurs des manufactures ont appliqué la politique industrielle et commerciale définie par le Contrôle général et le Bureau du Commerce, à Paris. Ces commissaires du roi comptent et contrôlent les pièces d'étoffes, répriment les entorses aux règlements de fabrication, visitent les ateliers et les fabriques dans tout le pays, rédigent des rapports sur la situation manufacturière et commerciales. Ils sont les yeux et la main du gouvernement dans les provinces, chargés d'informer le pouvoir et d'appliquer ses directives. Le colbertisme tout entier s'incarne dans l'inspection des manufactures. De plus, plusieurs matières de droit verront leur domaine se développer à commencer par le droit de la propriété intellectuelle mais aussi celui du droit pénal. Aussi, le sujet a vocation à être plus large puisqu'il développe les initiatives prises par les entreprises du luxe dans la protection de leurs créations. A ce jour, mes recherches se sont orientées vers les textes de loi, imposant un cadre clair et spécifique aux marques. Celles-ci sont tout signe par lequel un fabricant ou un commerçant distingue les produits de sa fabrique ou de son commerce. L'usage de ces dernières remonte aussi loin que celui du commerce. L'objet de mon étude est celui de la protection des entreprises françaises du luxe. Cette protection passe indéniablement par la rédaction de lois protectrices de leur savoir-faire. L'étude doit nécessairement se poursuivre dans le domaine du droit pénal, sur les lois prises venant protéger les inventions et les produits de luxe. Cependant, au fur et à mesure de mes recherches, aucune loi ne m'est apparue relative aux entreprises du luxe. La loi du 23 juin 1857 apparaît comme étant celle protégeant de manière générale les marques de fabrique et de commerce. Aussi, les entreprises du luxe peuvent être aisément concernées par cette loi, puisqu'elles sont créatrices de marques propres. Face au silence du législateur, il semblerait que le droit commun tende à s'appliquer en matière de produits d'exceptions.