Yves Mausen

Professeur
Histoire du droit et des institutions.
Université de Fribourg - Faculté de droit

Institut d’Histoire du Droit Edmond Meynial
  • THESE

    Veritatis adiutor : la procédure du témoignage dans le droit savant et la pratique française (XIIe-XIVe siècles), soutenue en 2002 à Paris 2 sous la direction de Jean-Marie Carbasse 

  • Yves Mausen (dir.), La culture judiciaire anglaise au Moyen Age, Éditions mare & martin, 2024, Histoire du droit et des institutions, 405 p. 

    Yves Mausen, Pierre-Clément Timbal, André Castaldo, Histoire des institutions publiques et des faits sociaux, 13e éd., Dalloz, 2020, Précis, 698 p.  

    La 4e de couverture indique : "Ce Précis, dont le professeur Pierre-Clément Timbal a donné la première édition en 1957, présente l'essentiel de ce qu'un juriste doit connaître de l'histoire des institutions publiques et des faits sociaux. La connaissance de cette histoire, et d'autres disciplines distinctes du seul droit positif, concourt, en effet, à la formation intellectuelle spécifique que dispensent les UFR à dominante juridique. Cette préoccupation dicte la démarche de l'ouvrage. Il présente les apports historiques jusque dans leurs développements récents et met l'accent sur l'étude des institutions proprement dites et, plus généralement, sur l'exposé du « droit public » français depuis les lendemains de la chute de l'Empire romain jusqu'au cœur de la IIIe République. Ce vaste champ d'expériences met largement en évidence les difficultés et les étapes de la constitution de l'État, ainsi que les rapports de celui-ci avec la société. Ainsi, en fonction des périodes (Moyen Âge, Temps modernes, XIXe siècle) figurant aux programmes des différentes UFR, et qui varient de l'une à l'autre, les étudiants pourront se reporter à l'ouvrage afin d'approfondir telle ou telle question et de découvrir aussi une synthèse générale. Une approche juridique donne les éléments fondamentaux de la matière et permet de compléter utilement les enseignements oraux"

    Yves Mausen, Pascal Pichonnaz (dir.), Devoirs, promesses et obligations: actes des Journées internationales de la Société d'histoire du droit à Fribourg, 2 au 4 juin 2016, Schulthess, 2020, 445 p. 

    Yves Mausen, André Castaldo, Introduction historique au droit, 5e éd., Dalloz, 2019, Précis, 815 p. 

    Yves Mausen, Samantha Besson, Pascal Pichonnaz (dir.), Le consentement en droit, Schulthess Éditions romandes, 2018, Programme doctoral romand de droit, 348 p. 

    Yves Mausen (dir.), La culture judiciaire anglaise au Moyen Age, mare & martin, 2017, Histoire du droit et des institutions, 269 p. 

    Yves Mausen, Pascal Vielfaure, Bernard Durand, Paul-Henri Antonmattei (dir.), Juger et préjugés: colloque, Faculté de droit et de science politique de Montpellier,, 2016, Actes de colloque, 252 p. 

    Yves Mausen, Gilduin Davy (dir.), La Normandie, terre de traditions juridiques: [actes du colloque organisé à l'abbaye de Royaumont, 4-7 juin 2013], Publications des Universités de Rouen et du Havre, 2016, 256 p. 

    Yves Mausen, Adriaan Johan Boudewijn Sirks (dir.), Æquitas, équité, equity, Dynamiques du Droit, 2015, Actes de colloques, 202 p. 

    Yves Mausen, André Castaldo, Introduction historique au droit, 4e éd., Dalloz, 2014, Précis Dalloz ( Droit public, science politique ), 785 p. 

    Yves Mausen, Orazio Condorelli, Franck Roumy, Mathias Schmoeckel (dir.), Der Einfluss der Kanonistik auf die europäische Rechtskultur, Bö̈hlau, 2014, Norm und Struktur, 361 p. 

    Yves Mausen, Laurent Pfister (dir.), La construction du droit d'auteur: entre autarcie et dialogue, Presse de la faculté de droit et science politique de Montpellier, 2013, actes de colloque, 203 p. 

    Yves Mausen, Claire Bouglé, Emmanuelle Chevreau (dir.), Cours d’Introduction historique au droit des obligations, Lexis-Nexis, Litec, 2011, Objectif droit ( Cours ), 286 p. 

    Yves Mausen, Emmanuelle Chevreau, Claire Bouglé-Le Roux, Histoire du droit des obligations, 2e éd., LexisNexis, 2011, Objectif droit ( Cours ), 310 p. 

    Yves Mausen, Timbal Pierre-Clément, André Castaldo, Pierre-Clément Timbal, Histoire des institutions publiques et des faits sociaux, 12e éd., Dalloz, 2009, Précis Dalloz ( Science politique ), 718 p.  

    Présentation de l'éditeur : "Ce précis, dont la 1re édition date de 1957, présente ce qu'un juriste doit connaître des institutions publiques et des faits sociaux. La connaissance de cette histoire, et d'autres disciplines distinctes du seul droit positif, concourt en effet à la formation intellectuelle spécifique en faculté de droit. Cette préoccupation dicte la démarche de l'ouvrage. Sans négliger les apports proprement historiques dans leur développements récents, l'accent est mis sur l'étude des institutions et, plus généralement, sur l'exposé du "droit public" français depuis la chute de l'Empire romain jusqu'à la IIIe République. Ce vaste champ d'expérience met largement en évidence les dificultés et les étapes de la constitution de l'Etat ainsi que les rapports de celui-ci avec la société"

    Yves Mausen, Veritatis adiutor: la procédure du témoignage dans le droit savant et la pratique française (XIIe-XIVe siècles), A. Giuffrè ed., 2006, Pubblicazioni dell'Istituto di storia del diritto medievale e moderno, 866 p. 

    Yves Mausen, Officium testis: témoins et témoignages dans la procédure des XIIème et XIIIème siècle à partir des ordines iudiciarii, l'auteur, 1997 

  • Yves Mausen, « Un procès dans le procès : la détermination du tempus des reproches in personas testium », 2008, pp. 143-152    

    À l’extrême fin du XIIe siècle, Innocent III, poussé peut-être déjà par une pratique coutumière majoritaire, interdit de proposer des reproches contre les témoins après la publication de leurs dépositions, tout en assortissant cette interdiction d’une exception qui très vite deviendra la règle devant les tribunaux séculiers : la reseruatio des reproches. Par définition, celle-ci entraîne le report de la preuve des empêchements invoqués, ce qui va à l’encontre du droit byzantin. Aux romanistes de suivre l’exemple de la jurisprudence pontificale et d’imaginer l’interprétation nécessaire pour accorder leur enseignement avec le nouveau droit et répondre ainsi à leur vocation de former des praticiens. C’est chose faite dès les années 1230. Ainsi, une influence entre École et Palais se laisse-t-elle non seulement constater au Moyen Âge, mais opère-t-elle en outre dans les deux sens.

  • Yves Mausen, Jean-Louis Halperin. -Profils des mondialisations du droit, Société de législation comparée, Paris : Société de législation comparée et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2009, pp. 892-894    

    Mausen Yves. Jean-Louis Halperin. -Profils des mondialisations du droit. In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 61 N°4,2009. pp. 892-894.

  • Yves Mausen, « L’histoire du droit de la mer, la mer dans l’histoire du droit », le 30 mai 2024  

    Journées de la SHD organisée par la Faculté de Droit de l'Université de Toulon, le CDPC, le Pôle ESMED, le Pôle MEDD, l'IFM, la SFHM, l'Académie de Marine, la Marine Nationale et la Préfecture maritime Méditerranée.

    Yves Mausen, « Langues et paroles du droit », le 01 juin 2023  

    Journées Internationales de la Société d’Histoire du Droit organisées par le Centre de droit privé de l’Université de Lausanne

    Yves Mausen, « La liberté d'enseignement, à la croisée des chemins ? Fondements théoriques et valeur juridique », le 09 mars 2021  

    Organisé par la Fondation Kairos de l’Institut de France

    Yves Mausen, « Souveraineté et peine de mort », le 22 janvier 2021  

    Ce colloque est construit autour de 4 paires d’intervenants : 2 romanistes, 2 historiens du droit, 2 publicistes et 2 pénalistes. A chaque fois, il s’agira de confronter les savoirs disciplinaires et de les enrichir mutuellement par des débats.

    Yves Mausen, « La culture juridique européenne, entre mythes et réalités », le 23 mai 2019 

    Yves Mausen, « Fake news. Réflexions sur la loi relative à la lutte contre la manipulation de l’information », le 18 janvier 2019  

    Séance d’étude de la revue « Tribonien », Revue critique de législation et de jurisprudence

    Yves Mausen, « Migrations, Law and Religions in Medieval and Modern Ages », le 12 octobre 2017 

    Yves Mausen, « La responsabilité », le 01 juin 2017 

    Yves Mausen, « Au-delà des particularismes : L’Histoire comparative du droit », le 12 mai 2017  

    Présenté par le Professeur Alain Wijffels du Collège de France. Précédé d'une Leçon inaugurale le jeudi 20 avril 2017 à 18 heures : Le droit européen a t-il une histoire ? En a t-il besoin ?

    Yves Mausen, « Minorité(s) en droit : entre protection et discrimination », le 16 novembre 2016  

    Organisé par La Société pour l'histoire du droit et des institutions des anciens pays bourguignons, comtois et romands, avec la Faculté de droit de l'Université de Lausanne et le Centre Georges-Chevrier (UMR 7366) de l'Université de Bourgogne

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Clélia Bernard, L'État moderne, modèle de l'Église. De la "respublica perfecta" de Vitoria à la "societas perfecta" de Tarquini., thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Pascal Vielfaure  

    Cette thèse s'intéresse au positionnement de l'Église par rapport à l'État moderne, en examinant quels éléments de pensée juridique et de théorie de l'État elle utilise, ainsi que la production d'une littérature propre à l'Église sur le sujet. La période envisagée pour ce sujet s'étend du XVIe au XXe siècle.

    Loïc Seeberger, Histoire du droit coopératif français, de ses origines à nos jours, thèse soutenue en 2019 à Montpellier sous la direction de Pascal Vielfaure, membres du jury : David Hiez (Rapp.), Olivier Serra (Rapp.), Pierre Mousseron et Bernard Ferret  

    Si pendant près d'un siècle de tâtonnements la coopération a cherché à se bâtir un droit propre, elle semble aujourd'hui, plus que jamais, être l'un des atouts majeurs des petits producteurs face aux oligopoles capitalistes. Dans une économie aux échanges mondialisés, le statut coopératif est un gage de stabilité qui ne recherche pas la rentabilité à court terme et qui n'a de compte à rendre qu'à ses seuls sociétaires, lui permettant de mieux résister aux crises économiques en raison d'une conception non capitaliste de l'entreprise. D'ailleurs, les groupes français tels que Chèque Déjeuner, Sofiprotéol, Système U ou Cristal Union sont des exemples de la réussite des sociétés coopératives. Pour faire face à la crise économique mondiale qui secoue tous les pays industrialisés depuis 2008, l'ONU a déclarée l'année 2012, année internationale des coopératives. Cette mise en avant démontre l'actualité et le besoin de publicité de la coopération. Pourtant, si son succès semble indéniable, son émergence et son développement tardifs ont longtemps laissé croire qu'elle n'arriverait pas à maturité et resterait une notion archaïque et sommaire, sans incidence sur l'évolution de la ruralité et de l'économie locale. Cette étude entend ainsi mettre en exergue les particularismes nombreux du droit coopératif qui a longtemps agi pour corriger la pratique jusqu'à parvenir à l'encadrer puis à la restreindre dans un cadre des plus rigoureux. Pourtant, bien qu'actualisée pour correspondre aux nécessités économiques et fiscales, la législation coopérative demeure incomplète et comporte de nombreuses spécificités d'un type de coopérative à un autre, ne permettant pas d'appréhender ce droit dans son ensemble mais uniquement en référence à une espèce particulière. La loi portant statut de la coopération du 10 septembre 1947, votée au sortir de la Seconde Guerre mondiale, encore en vigueur aujourd'hui malgré de nombreuses réformes, n'était à l'époque de sa rédaction que l'ébauche d'un travail bien plus conséquent. A côté des Code civil et de commerce devait apparaître celui de la coopération reprenant toute la législation concernant les coopératives et garantissant ainsi le regroupement de tout le droit leur étant applicable au sein d'un seul et même ouvrage. Si depuis quelques années plusieurs autorités universitaires ainsi que de nombreux praticiens souhaitent voir parachever cette construction juridique, le manque de connaissance sur son histoire et l'évolution de son droit freine tout projet. Fondamentalement, l'intérêt de cette recherche est de permettre d'agir pour l'avenir de la coopération ; il s'agit dès lors d'agir de façon prospective, à l'aune de son évolution historique et juridique, pour permettre de favoriser de futures améliorations du droit actuel en s'appuyant sur l'histoire coopérative et sa tradition. En effet, c'est aujourd'hui en raison du manque de connaissance et de recul historique que les réformes sont empêchées, la dénaturation de l'esprit coopératif étant crainte.

    Gordon Choisel, Les ventes aux enchères de l'époque moderne à aujourd'hui (XVIe-XXIe)., thèse en cours depuis 2017 en co-direction avec Olivier Descamps  

    Ce projet vise à interroger les dernières réformes (lois de 2000 et 2011 ainsi que les lois « Hamon » et « Macron ») à travers une démarche critique fondée sur la méthode historique. La perte de vitesse du marché de l'art français, la disparition programmée des commissaires-priseurs, la montée en puissance des ventes en ligne sont autant de réalités que ce sujet souhaite aborder.

    Elodie Creteau, Des partages d'ascendants aux libéralités-partages : Approche historique des articles 1075 et suivants du Code civil, thèse soutenue en 2015 à Montpellier, membres du jury : René Pahud de Mortanges (Rapp.), Laurent Pfister (Rapp.), Marie-Laure Mathieu, David Deroussin et Maïté Lesné-Ferret  

    Les partages des articles 1075 et suivants du Code civil permettent à un disposant de réaliser par anticipation le partage de sa succession entre ses héritiers présomptifs. Cette faculté, durant les deux siècles qui ont suivi la codification, était réservée aux seuls ascendants au profit de leurs descendants et ce n’est que par la loi du 23 juin 2006 qu’elle a été étendue en dehors de la ligne directe descendante. Cette ouverture résulte d’une évolution progressive de cet acte, réalisée tout au long du XXe siècle pour répondre aux blocages nés des interprétations divergentesdéveloppées au cours du XIXe siècle. Le caractère hybride des partages d’ascendants qui se trouvent au confluent des successions et des libéralités est une donnée établie. Tout comme une médaille est constituée d’un avers et d’un revers, les partages d’ascendants sont constitués d’un élément répartiteur et d’un élément attributif. La réunion indissociable de ces deux éléments confère aux partages des articles 1075 et suivants leur identité. Or, pour indissociables et constitutifs qu’ils soient, les deux côtés ne sont jamais perçus simultanément. Tout l’intérêt d’une approche historique des articles 1075 et suivants consiste à mettre en lumière la façon dont la médaille s’est retournée : comment l’élément attributif s’est développé jusqu’à devenir l’avers, la face principale.

  • Raphaël Dorvillé, Anglomanie juridique, des Lumières jusqu'à la première Entente cordiale, thèse soutenue en 2023 à Université de Lille 2022 sous la direction de Louis de Carbonnières, membres du jury : Sylvain Soleil (Rapp.), Xavier Godin et Corinne Robaczewski  

    Le modèle anglais apparaît, au XVIIIe siècle, comme la référence absolue en matière de droit et de liberté politique, vanté par les juristes francophones et les voyageurs ainsi que par les juristes anglais eux-mêmes, ce qui ouvre la voie à un nouveau monde de la comparaison juridique. Les dernières décennies du XVIIIe siècle voient ainsi un véritable engouement juridique pour l’Angleterre et son modèle politique libéral, alors que les bibliothèques des juristes de premier plan de l’Ancien Régime qu’étaient les parlementaires disposaient de peu d’ouvrages sur le droit étranger. Les premiers auteurs à écrire sur le système juridique anglais rencontrent un grand succès d’édition. Face à l’émergence d’un nouveau monde juridique dans son esprit et sa méthode, quelles sont les méthodes de travail de ces auteurs ? Peut-on leur faire confiance pour comprendre et pour rapporter fidèlement un modèle juridique qu’ils envient souvent ?

  • Paul Fermon, Le peintre et la carte : les représentations des espaces locaux dans les documents juridiques et iconographiques entre Alpes et Rhône (début XIVe s. - début XVIe s.), thèse soutenue en 2016 à Paris EPHE sous la direction de Patrick Gautier Dalché, membres du jury : Jacques Chiffoleau (Rapp.), Nathalie Bouloux et Georges Tolias  

    L’essor de la cartographie locale en Occident à la fin du Moyen Âge est marqué par l’association de deux manières de voir et de montrer le monde : la peinture et la cartographie. Cette association a favorisé la diffusion d’une multitude de nouvelles pratiques de représentation de l’espace entre le XIVe siècle et le début du XVIe siècle à des échelles, locales ou régionales, peu usitées auparavant. Ces nouvelles pratiques cherchaient à reproduire l’expérience de la vue. Le corpus des représentations d’espaces locaux du début du XIVe siècle au début du XVIe siècle est aussi riche que méconnu. Il comprend des cartes territoriales, des figures schématiques, des plans, des vues paysagères ou encore des portraits élaborés par des auteurs de formations et de natures variées, notamment des hommes de loi et des peintres. L’expression « vue figurée » a progressivement été employée dans les textes pour désigner cette documentation. Les vues figurées s’appuyaient moins sur des savoirs géographiques que sur la visite et sur l’observation de lieux en discussion par un agent de l’autorité. Elles exposaient des territoires ou des localités afin de répondre à des préoccupations pratiques telles que des projets d’aménagement, des litiges ou des entreprises d’appropriation.À partir d'un corpus de représentations de l'espace issues de l’art et du droit, la thèse propose d’analyser les pratiques juridiques, sociales et culturelles ainsi que les logiques de perception de l’espace qui sont en œuvre dans la production de documents cartographiques à cette échelle.

    Hélène Mounier, "Tu rendras tes serments au Seigneur" : Une histoire politico-religieuse du serment. XVIe-XVIIIe siècle, thèse soutenue en 2012 à Montpellier 1 sous la direction de Jean-Marie Carbasse, membres du jury : Jean-Pierre Poly (Rapp.), Laurent Reverso (Rapp.)  

    Le serment constitue un instrument privilégié pour étalonner la prégnance du domaine religieux alliée à l'instabilité du contexte politique qui caractérise la période Moderne (XVIe-XVIIIe). Il apparaît ainsi que les époques particulièrement troublées que représentent les guerres de religion puis la Révolution française connaissent un emploi permanent du serment destiné prioritairement à renforcer la solidité des liens et des accords. L'utilisation de l'institution connaît une évolution sans précédent dès les guerres de religion, mettant ainsi en lumière la nécessité d'exprimer une adhésion idéologique au côté de la traditionnelle garantie de fidélité. Durant cette période douloureuse et tout particulièrement son épilogue, le serment dessine une unité nationale désormais articulée prioritairement autour du lien politique, la dimension religieuse, bien que demeurant fondamentale, passant alors au second plan. La Révolution quant à elle, constitue l'âge d'or du serment d'adhésion, qui permet à « l'homme nouveau » d'apporter la sacralité indispensable à la régénération à une société qu'il veut déchristianisée. Au cours de cette période, le serment joue un rôle d'exclusion tout en servant de fondement à la répression révolutionnaire. Surtout, l'institution recèle des effets destructeurs, même lorsqu'elle est censée constituer l'outil créateur de la nouvelle Cité. Le recours au serment durant les périodes considérées met donc en lumière une construction de l'Etat Moderne par une sacralisation de la politique. Toutefois, l'essence même de l'institution résidant dans ses racines religieuses, un serment laïc ou servant de fondement à une société strictement laïque ne saurait exister sous peine de devenir vide de sens ou de se muer en une simple promesse.