Cédric Glineur

Professeur
Histoire du droit et des institutions.

Centre de Droit Privé et de Sciences Criminelles d'Amiens
Spécialités :
Histoire du droit ; Droit public ; Finances publiques ; Droit fiscal.

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • THESE

    Genèse d'un droit administratif sous le règne de Louis XV : les pratiques de l'intendant dans les provinces du Nord, soutenue en 2001 à Lille 2 sous la direction de Josette Garnier

  • Cédric Glineur (dir.), Ce droit qui n'était pas (encore) administratif, Éditions La Mémoire du Droit, 2023, Contextes, 314 p.  

    Le droit produit par les administrations d'Ancien Régime n'est pas qualifié de droit administratif par la doctrine de l'époque laquelle, si elle prenait sans doute bien conscience de la spécificité des règles propres à l'Administration, ne les a guère étudiées dans le cadre d'une science administrative. Il est vrai, aussi, que la définition même du droit administratif soulève encore aujourd'hui bien des difficultés et qu'il est compliqué, dès lors, d'établir avec précision quand il est apparu. Pour autant, la conscience de l'existence d'une sphère du droit public, distincte de celle du droit privé, se développe très tôt chez les juristes comme chez les administrateurs ou les administrés. Le fait administratif est donc connu des hommes de l'Ancien Régime. Partant de l'hypothèse, réaliste, que l'Administration de l'ancienne monarchie a aménagé un cadre juridique pour agir et qu'elle produisait donc des normes, cet ouvrage a pour ambition de questionner les textes et les pratiques issus des administrations afin de déterminer leur caractère impératif, leur force contraignante, leur esprit et les principes qui les animent. Il ne s'agit plus de s'interroger sur la réalité du droit de l'Administration d'Ancien Régime, mais plutôt d'en découvrir l'économie et de chercher à savoir comment, et jusqu'où, la monarchie s'est limitée ou a été limitée par le droit. Cette démarche doit permettre d'aller au-delà du régime politique et de la concentration du pouvoir qui lui est propre, d'accepter la réalité du droit produit et observé par les institutions publiques afin de caractériser leur régime administratif. Il s'agit donc d'éclairer l'ordre juridique dans lequel agissaient administrateurs et administrés et de réfléchir à la position qu'occupait l'État royal en son sein. Cette problématique est d'autant plus essentielle qu'elle s'inscrit, pour le XVIIIe siècle, dans un climat d'opposition entre le gouvernement royal et ses commissaires d'un côté, les parlements et leurs officiers de l'autre.

    Cédric Glineur, Emmanuel de Crouy-Chanel, Céline Husson (dir.), La justice fiscale (Xe-XXIe siècles), Bruylant, 2020, Finances publiques, 457 p. 

    Cédric Glineur, Emmanuel de Crouy-Chanel, Céline Husson (dir.), La justice fiscale (Xe-XXIe siècle), Bruylant, 2020, Finances publiques 

    Cédric Glineur, Robert Carvais (dir.), L’Etat en scènes. Théâtres, opéras, salles de spectacles du XVIe au XIXe siècle. Aspects historiques, politiques et juridiques, CEPRISCA, 2018, Colloques ( Histoire et théorie du droit ), 458 p. 

    Cédric Glineur, Histoire des institutions administratives: Xe-XIXe siècle, Economica, 2017, Corpus Histoire du droit, 696 p. 

    Cédric Glineur (dir.), L'État et la mer: approches historiques et juridiques, Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2015, Les hommes et la mer, 200 p. 

    Cédric Glineur (dir.), La transition administrative au XVIIe siècle : les instructions de l'intendant Le Peletier de Souzy à son successeur en Flandre wallonne (1683), Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, 2013, Collection de documents inédits sur l'histoire de France ( Série in-8° ), 115 p.   

    Cédric Glineur, La jurisprudence de l'intendant en Hainaut français au XVIIIe siècle, M. Nijhoff, 2008, 353 p. 

    Cédric Glineur, Pour une approche diplomatique des commissions des subdélégués d'intendance au XVIIIè siècle: l'exemple du Hainaut, 1765-1788, Droz, 2008, 505 p. 

    Cédric Glineur, Le droit de l'embellissement à Lille sous l'Ancien Régime (1667-1789), Revue du Nord, 2007, 28 p. 

    Cédric Glineur, La tutelle des communautés sous l'Ancien régime: l'exemple des provinces du Nord, Dalloz, 2007, 21 p. 

    Cédric Glineur, Genèse d'un droit administratif sous le règne de Louis XV: les pratiques de l'intendant dans les provinces du Nord (1726-1754), Presses Universitaires d'Orléans, 2005, 449 p. 

  • Cédric Glineur, « « La doctrine fiscale de Le Trosne » », dans Guillaume-François Le Trosne, Itinéraire d’une figure intellectuelle orléanaise au siècle des Lumières, sous la direction de Anthony Mergey, Michel Pertué et Jean-Paul Pollin, Paris, Mare et Martin, 2023, p. 11-127, 2023 

    Cédric Glineur, « « La désobéissance à la loi fiscale : de la rébellion à l’insurrection » », La désobéissance à la loi à l’époque moderne (XVIe-XVIIIe siècle), sous la direction de Damien Salles, Poitiers, Presses universitaires juridiques, 2023, p. 191-212, 2023 

    Cédric Glineur, « « Avant-propos », dans Le droit (public économique) du monde d’après, sous la dir. de F. Bottini, Paris, Legitech, 2023, p. 13-17 », Le droit (public économique) du monde d’après, 2023 

    Cédric Glineur, « « Penser l’impôt sous l’Ancien Régime » », Penser l’ancien droit public. Regards croisés sur les méthodes des juristes, sous la dir. de N. Laurent-Bonne et X. Prévost, Paris, LGDJ, 2022, p. 219-246, 2022 

    Cédric Glineur, « « La légitimité de l’impôt royal dans l’ancien droit » », La légitimité en finances publiques, sous la direction de Céline Husson-Rochcongar, Paris, Mare et Martin, 2022, pp. 107-129, 2022 

    Cédric Glineur, « L’apprentissage du métier d’intendant sous l’Ancien Régime », Des racines du droit et du contentieux, Mélanges en l’honneur du professeur Jean-Louis Mestre, t. 2, Aix-en-Provence, L’Épitoge, p. 123-134, 2020 

    Cédric Glineur, « À propos de la justice fiscale dans l’ancien droit », La justice fiscale (Xe-XXIe siècles), sous la dir. d’Emmanuel de Crouy-Chanel, Cédric Glineur et Céline Husson, Bruxelles, Bruylant, p. 27-46, 2020 

    Cédric Glineur, « Regard historique sur la motivation de la peine », La motivation de la peine, sous la direction d’Élise Letouzey, Amiens, Éditions du Ceprisca, Paris, Diffusion Lextenso, p. 37-55, 2019 

    Cédric Glineur, « La justice administrative avant le tribunal administratif », in Bertrand-Léo Combrade (dir.) (dir.), 1968-2068. La justice administrative en mutation, Éditions du Ceprisca : Diffusion Lextenso, 2019, pp. 9-28 

    Cédric Glineur, « La juridiction administrative locale sous l’Ancien Régime », La naissance de la justice administrative locale. Des conseils de préfecture français aux conseils de province espagnols, sous la direction de Miguel Ángel Chamocho Cantudo et Tiphaine Le Yoncourt, Rennes, PUR, p. 21-36, 2018 

    Cédric Glineur, « Les fondations juridiques de la nouvelle Comédie de Lille (1784-1787) », L’État en scènes. Théâtres, opéras, salles de spectacle du XVIe au XIXe siècle. Aspects historiques, politiques et juridiques, sous la dir. de R. Carvais et C. Glineur, Amiens, Éditions Ceprisca, Paris, Diffusion Lextenso, p. 57-69, 2018 

    Cédric Glineur, « L’intendant Jean Moreau de Séchelles à Valenciennes (1727-1743) », Cercle archéologique et historique de Valenciennes, t. XII, Identités et histoire de Valenciennes et du Valenciennois, Regards croisés, p. 111-135, 2016 

    Cédric Glineur, « L’opposition des États de Hainaut aux réformes de Joseph II (1787-1789) », Études offertes à Jean-Louis Harouel, Liber amicorum, sous la direction de D. Salles, A. Deroche et R. Carvais, Paris, p. 147-167, 2015 

    Cédric Glineur, « Joseph II et la création des intendants dans les Pays-Bas autrichiens en 1787 », Intendants et intendance en Europe et dans les États de Savoie, XVIIe-XIXe siècles, Contributions réunies par Marc Ortolani et Karine Deharbe, PRIDAES, Nice, p. 251-264, 2015 

    Cédric Glineur, « ¿ Existe une justicia administrativa antes de la Revolución francesa ? La jurisdicción local durante le Antiguo Régimen en Francia », Le nacimiento de la justicia administrativa provincial, De los consejos de prefectura a los consejos provinciales, sous la dir. de Miguel Angel Chamocho Cantudo, Madrid, p. 27-52, 2014 

    Cédric Glineur, « Le régime juridique des passeports sous l’Ancien Régime, L’exemple des provinces du Nord », Guerre, frontière, barrière et paix en Flandre, sous la direction d’O. Rickebusch et R. Opsommer, Ypres, p. 59-73, 2014 

    Cédric Glineur, « Le Conseil général du Nord et le travail des enfants (1841-1874) », Histoire, peuple et droit, Mélanges offerts au professeur Jacques Bouveresse, Textes réunis par G. Davy, R. Eckert et V. Lemonnier-Lesage, Rouen, p. 175-189, 2014 

    Cédric Glineur, « L’histoire des finances publiques », L’Histoire du droit en France, Nouvelles tendances, nouveaux territoires, sous la direction de Jacques Krynen et Bernard d’Alteroche, Paris, p. 261-281, 2014 

    Cédric Glineur, « Densification normative et histoire du droit du travail : genèse d’une nouvelle branche du droit », La densification normative, Découverte d’un processus, sous la dir. de Catherine Thibierge, Paris, Mare & Martin, p. 333-343, 2013 

    Cédric Glineur, « La reddition des comptes de l’Ancien Régime sous la Monarchie constitutionnelle (1789-1792) », La comptabilité en Europe, 1500-1850, Actes du Colloque international de Nanterre sur « Les comptes publics : enjeux, techniques, modèles. Vers 1500-vers 1850 » (10-11 juin 2010), Rennes, PUR, p. 179-200, 2011 

    Cédric Glineur, « Le Hainaut face aux institutions françaises. Louis XIV et les intendants », Créer, administrer, réformer. Regards croisés sur dix siècles d’histoire des institutions publiques en Hainaut et Tournaisis, Actes du colloque international de Tournai et Mons des 17 et 18 octobre 2008, sous la direction de J.-M. Cauchies, L. Honnoré et F. Mariage, Analectes d’histoire du Hainaut, t. XII, Mons-Bruxelles, p. 89-114, 2009 

    Cédric Glineur, « Entre francisation et défrancisation. L’administration hollandaise de la Flandre sous l’Ancien Régime (1708-1713) », France occupée, France occupante. Le gouvernement du territoire en temps de crise (de la guerre de Cent ans au régime de Vichy), Actes du colloque d’Orléans des 7 et 8 septembre 2006, publiés sous la dir. de P. Allorant, Y. Delbrel et P. Tanchoux, Orléans, PUO, p. 304-320., 2008 

    Cédric Glineur, « Les enquêtes administratives sous l’Ancien Régime », Information et prise de décision administrative, Actes du colloque du laboratoire « Collectivités territoriales d’Orléans » du 14 décembre 2007, Orléans, P.U.O., p. 9-21, 2008 

  • Cédric Glineur, « Financer la crise sous l’Ancien Régime », Revue française de finances publiques, 2022, pp. 13-24 

    Cédric Glineur, « Un exemple de réaction aristocratique à la fin de l’Ancien Régime : la police des spectacles dans le gouvernement de Flandre, Hainaut et Cambrésis », Revue historique de droit français et étranger, 2019 

    Cédric Glineur, « Les intendants de province sous la Régence de Philippe d’Orléans », Revue du Nord , 2016, n° ° 412, pp. 829-845    

    À la fin du règne de Louis XIV, une réaction aristocratique s’est développée dans l’entourage du roi pour contester l’accaparement des principales fonctions gouvernementales et administratives au profit de la bourgeoisie et pour réclamer une plus grande participation de la noblesse d’épée à l’exercice du pouvoir. Ce mouvement de pensée, animé par Fénelon et Saint-Simon, réclame notamment la suppression des intendants, perçus comme les relais indispensables de l’absolutisme dans les provinces. Loin de suivre cette doctrine, le Régent confirme dans leurs charges la plupart des commissaires départis. Mieux, il en appelle certains à siéger dans les conseils qu’il crée dans le cadre de la polysynodie et il en nomme d’autres qui seront amenés à occuper les plus hautes fonctions administratives sous le règne personnel de Louis XV. En cela, la politique de Philippe d’Orléans s’inscrit dans la continuité de la monarchie administrative voulue par son oncle et continuée par son neveu.

    Cédric Glineur, « Les intendants de province sous la Régence de Philippe d’Orléans », Revue du Nord. Collection Histoire (Hors série), 2015 

    Cédric Glineur, « Actes de la journée d'études organisée à l'Université du Havre le 13 novembre 2014 », Annuaire de droit maritime et océanique, 2015 

    Cédric Glineur, « D’un Trésor à l’autre : les débats parlementaires autour de la trésorerie nationale sous la monarchie constitutionnelle », Annales historiques de la Révolution française, 2013 

    Cédric Glineur, « Le vocabulaire juridique des intendants du Nord au XVIIIe siècle », Revue historique de droit français et étranger, 2010 

    Cédric Glineur, « Les coalitions d’ouvriers dans le département du Nord sous le Second Empire », Revue historique de droit français et étranger, 2010 

    Cédric Glineur, « La jurisprudence de l’intendant en Hainaut français au XVIIIe siècle », Tijdschrift voor Rechtsgeschiedenis / Revue d'histoire du droit / Legal History Review, 2008 

    Cédric Glineur, « Le droit de l'embellissement à Lille sous l'Ancien Régime (1667-1789) », Revue du Nord , 2007, n° ° 369, pp. 27-42    

    RésuméÀ Lille, sous l’Ancien Régime, l’embellissement relevait des compétences exclusives du Magistrat, le pouvoir royal intervenant très peu en ce domaine, à la différence d’autres villes du royaume. Les échevins imposaient leurs politiques urbanistiques au travers de leurs pratiques administratives, en développant des techniques juridiques et des procédures rigoureuses, en particulier celle de l’autorisation préalable. La réglementation élaborée dans ces conditions visait à imposer aux propriétaires des immeubles un certain nombre de contraintes et de servitudes administratives très précises qui façonnèrent l’admirable esthétique de la cité. Les édiles agissaient alors sur le fondement de leur pouvoir de police en invoquant constamment le bien public pour justifier leur action, ce qui n’empêchait guère les particuliers de résister aux ordonnances et aux injonctions municipales.

    Cédric Glineur, « Pour une approche diplomatique des commissions des subdélégués d’intendance au XVIIIe siècle. L’exemple du Hainaut (1765- 1788) », Bibliothèque de l'École des chartes, 2007, pp. 505-523    

    Les commissions des subdélégués n’ont guère retenu l’attention des historiens ; elles offrent pourtant un utile témoignage sur des pratiques administratives spécifiques de la monarchie d’Ancien Régime. La quinzaine de commissions examinées ici intéressent surtout la province du Hainaut, mais quelques-unes, délivrées dans d’autres généralités, offrent des points de comparaison et permettent de dégager les grands traits d’un régime assez uniforme. Tout d’abord, la forme de ces lettres est constante, reprise par les intendants d’après le modèle de leurs propres lettres ou de celles que délivrait la Grande Chancellerie aux subdélégués généraux des intendances. Les commissaires départis ont ensuite développé, et exprimé selon des modalités identiques dans les commissions, l’ébauche d’un statut particulier au profit de leurs subdélégués. Des usages diplomatiques et juridiques propres au pouvoir royal étaient ainsi relayés jusqu’au niveau des plus petites entités administratives : c’est encore une illustration du rôle de l’intendant comme agent du centralisme monarchique.

    Cédric Glineur, « La tutelle des communautés sous l’Ancien Régime. L’exemple des provinces du Nord », Revue historique de droit français et étranger, 2007 

    Cédric Glineur, « Le droit de l’embellissement à Lille sous l’Ancien Régime (1667-1789) », Revue du Nord, 2007 

    Cédric Glineur, « Entre libéralisme et protectionnisme : la politique pré-libérale du contrôleur général Moreau de Séchelles », La Revue administrative, 2005 

  • Cédric Glineur, « Maires » et « Provinces », 2017 

    Cédric Glineur, « Intendant du Hainaut », 2009 

  • Cédric Glineur, « L’État en scènes. Théâtres, opéras, salles de spectacles du XVIe au XIXe siècle », le 14 juin 2017  

    Organisé par : Robert Carvais, Directeur de recherche, CNRS, Paris-Ouest-Nanterre-La Défense ; Cédric Glineur, Prof. d’histoire du droit, Céline Husson-Rochcongar, MCF droit public et Sophie Sedillot, MCF histoire du droit, Univ. Picardie Jules Verne

    Cédric Glineur, « Autour des Assises de Jérusalem », le 22 mai 2015  

    Journée organisée dans le cadre du Programme Juslittera - Polen

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Benjamin Dutel, Rétablir un ordre public au sortir de la Révolution , thèse en cours depuis 2020  

    Le sujet proposé porte sur la refondation d'un ordre public à la sortie de la Révolution, et la manière d'assurer la préservation de l'ordre républicain jusqu'à l'avènement de l'Empire. Si le régime napoléonien en général, et l'institution préfectorale en particulier, parviennent à consolider l'essentiel de la Révolution et à stabiliser un ordre public détruit depuis 1789 ; ils bénéficient d'une décennie d'expériences révolutionnaires plus ou moins fructueuses. Napoléon va faire entrer la France dans la modernité, notamment s'agissant du maintien de l'ordre, en tirant les enseignements de la Convention et surtout du Directoire. Ainsi, pour comprendre au mieux ce qui a amené la fondation de cet ordre public moderne incarné notamment par le préfet, il convient de s'attacher à l'étudier en relation avec les tentatives qui l'ont précédé, et sur lesquels il se fonde en partie. La charnière entre le moment révolutionnaire et la stabilisation impériale, incarnée par les républiques thermidorienne et consulaire, est ainsi centrale dans l'étude. La thèse s'intéresse donc particulièrement à la manière dont l'état républicain va instaurer un nouvel ordre social dans le département de la Somme. Ce département se trouve être stratégique de par sa position géographique (zone intermédiaire entre le front et Paris), de par son importance économique et frumentaire (grenier à blé de la capitale) et représentatif par sa docilité politique fluctuante (compte parmi les départements les plus acquis à la Révolution ab initio, mais dont les défiances envers le gouvernement révolutionnaire se feront sensibles) sans être trop singulière (la zone n'est un foyer ni ultra-révolutionnaire, ni contre-révolutionnaire, et ne sera donc pas sujet à un traitement trop exorbitant d'une certaine norme).

    Nicolas Montagne, Les influences du droit naturel sur les institutions publiques françaises de la Monarchie de Juillet à la Troisième République, thèse en cours depuis 2018  

    Déterminer l'influence qu'a pu avoir la religion catholique et plus globalement le droit naturel sur la vie administrative/publique telle que nous la connaissons aujourd'hui. Si celle-ci est perceptible de manière assez évidente avant la Révolution française, le tout est bien moins palpable après, quand le mot d'ordre est justement devenu la négation de la religion dans la vie publique, ou du moins son effacement. Ainsi il s'agira pour moi non seulement de lier deux matières, religion et droit public, mais aussi de déterminer l'influence unilatérale de la première sur les institutions administratives de la France. La grande majorité des ouvrages sortis liant les deux matières vont plutôt dans l'autre sens, à savoir les influences du séculier sur le religieux. Une des difficultés est donc ici de se cantonner aux apports dans l'autre sens, moins évidents de prime abord, et notamment dans l'esprit de démontrer que l'idée de table rase a été trompeuse/idéalisée. De manière plus générale, les influences moins directes ne pourront être écartées des développements car elles sont tout de même présentes, mais elles seront à cadrer consciencieusement. Par ailleurs, mon intention initiale était de traiter le droit canonique comme inspiration, mais ne raisonner que dans cette acception ne permettrait que de citer des influences à la fois de Rome et des congrégations et tribunaux romains, et pas du clergé ultramontain sur les institutions administratives françaises. Or, avec la montée des gallicanismes épiscopal, royal, etc, bien avant la Révolution française, le droit de l'Eglise catholique s'entend non seulement des règles du Codex Iuris Canonici, mais aussi des actes épiscopaux, des lettres pastorales, etc, pour former un ensemble protéiforme échappant au classicisme de son approche. A titre d'exemple, des évêques modifieront des décisions des congrégations à l'époque napoléonienne, ce que le droit canonique interdit expressément, afin de mettre en conformité le droit français et le droit de l'Eglise. Toutefois, si les références en la matière semblent foisonnantes en n'en citant que la diversité, force est de constater qu'elles font plus appel à des formes non-officielles, ou du moins sans portée réglementaire. Ainsi, on trouvera de nombreuses lettres de clercs comme de simples catholiques influents, des débats d'assemblée ou encore des biographies expliquant la formation initiale de tel ou tel constituant laissant penser qu'il a été influencé par le droit canonique, ou du moins la pensée de l'Eglise. Les références directes à des textes du droit canonique ne seront pas légion. Ainsi, il est proposé de se porter sur la philosophie globale du message de l'Eglise catholique, et plus largement sur l'idée d'un droit qui dépasserait le cadre humain pour se rapprocher de la dimension céleste: le droit naturel. Aussi, non seulement des prélats mais aussi des catholiques laïcs ont joué un rôle déterminant sur nos institutions, ce qui empêche le sujet de s'enfermer dans le droit canonique pur et nous incite à nous rapprocher de l'évolution de la pensée et des influences du droit construit par l'Eglise sur les adeptes du dogme. A tout le moins, il conviendra dans les développements de se concentrer sur la composition des assemblées constituantes. En effet, leurs membres ont fondé les institutions d'un régime, donc leurs influences et pensées doivent être ciblées. On notera donc une particulière influence d'un droit naturel dans le cas d'une assemblée composée majoritairement de juristes formés dans des établissements religieux, ou dans le cas de telle ou telle famille de notables connue pour son catholicisme effréné, à l'image du comte de Montalembert, qui fera l'objet de débats particuliers. Pour ce qui est de la période à étudier, il est proposé de se concentrer sur quatre régimes politiques dont les influences d'un droit naturel peuvent a priori sembler plus lointaines : la Monarchie de Juillet, la Deuxième République, le Second Empire, et surtout la Troisième République. Le tout couvrant les années 1830 à 1875.

  • Johann Meilender, Le processus de sédimentation de la légitimité monarchique ou le statut de l’héritier du trône, thèse soutenue en 2014 à Université de Lorraine sous la direction de Jean-François Gicquel, membres du jury : Virginie Lemonnier-Lesage (Rapp.)  

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