Tristan Pouthier

Professeur
Droit public.
Faculté de Droit

Centre de Philosophie Juridique et Politique
  • THESE

    Droit naturel et droits individuels en France au dix-neuvième siècle, soutenue en 2013 à Paris 2 sous la direction de Denis Baranger, membres du jury : Jean-Yves Chérot (Rapp.), Bruno Daugeron (Rapp.), Frédéric Audren, Jean-Jacques Bienvenu et Philippe Raynaud   

  • Tristan Pouthier, Nicolas Haupais, Wojciech Zagorski, Piotr Swedo, Piotr Szwedo (dir.), Le constitutionnalisme face au populisme en Europe centrale, Institut Francophone pour la Justice et la Démocratie, 2021, Transition & Justice, 202 p. 

    Tristan Pouthier, Pierre-Marie Raynal (dir.), La théorie de l'État au défi de l'anthropologie, Dalloz, 2021, Les fondements du droit, 312 p. 

    Tristan Pouthier (dir.), Le droit constitutionnel et les sciences de la nature, de Bacon à Kelsen : actes de la journée d'études du 16 octobre 2015, Université Toulouse 1 Capitole, Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole, Presses de l'Université Toulouse 1 Capitole et OpenEdition, 2019, 187 p.  

    Les sciences de la nature sont les gardiennes du temple de l’ère moderne. Non seulement elles incarnent le savoir par excellence, celui à l’aune duquel se mesurent de façon plus ou moins avouée tous les autres savoirs ; mais leur approche quantitative et déterministe de la nature se trouve à la racine de notre représentation quotidienne et spontanée de l’univers. Cette suprématie culturelle des sciences de la nature est devenue à peu près invisible du point de vue de la science du droit, qui ne voit plus qu’elle-même depuis qu’elle a été dotée d’une « théorie pure » au début du XXe siècle. Pourtant il n’en a pas toujours été ainsi : dans les trois premiers siècles de l’ère scientifique moderne, le pouvoir de fascination exercé par les sciences de la nature fut tel que certains jurisconsultes et philosophes du droit furent tentés d’aller puiser chez elles des métaphores, des analogies, des modèles. Ce fut tout particulière­ment le cas de théoriciens du droit constitutionnel qui étaient confrontés à la tâche de penser cet objet nouveau, l’État moderne : les représentations mécanistes des XVIIe et XVIIIe siècle, comme les représentations biologisantes du XIXesiècle, inspirèrent une série de modélisations juridiques de l’État qui marquèrent les esprits – de Hobbes à Hauriou, de Montesquieu à W. Wilson. Les actes de la journée d’études qui s’est tenue à l’Université Toulouse 1 Capitole le 16 octobre 2015 visent à donner une idée de ce processus de fécondation de la théorie constitutionnelle moderne par diverses analogies tirées des sciences naturelles – processus qui, s’il appartient indubitablement au passé, n’en constitue pas moins un épisode déterminé de l’histoire des idées constitutionnelles

  • Tristan Pouthier, « L’État dans l’arrêt Blanco : une perspective constitutionnaliste », F. Blanco, S. Gilbert, A. Jacquemet-Gauché (dir.), Autour de l’arrêt Blanco. Travaux et recherches à l’occasion du cent-cinquantième anniversaire de la décision du Tribunal des conflits du 8 février 1873, Dalloz, 2023, pp. 113   

    Tristan Pouthier, « Normativité du sacré ou sacralisation de la norme ? Le débat sur les origines religieuses du droit chez Maine et Fustel de Coulanges », T. Pasquiet-Briand (dir.), Les conflits doctrinaux du XIXe siècle. Une analyse des fondements politiques du droit, Mare&Martin, 2023, pp. 165-181   

    Tristan Pouthier, « La révocation populaire des élus dans la théorie constitutionnelle jacobine, de Robespierre à Louis Blanc : itinéraire d'une procédure introuvable », in C.-E. Sénac (dir.) (dir.), La révocation populaire des élus, Mare&Martin, 2022, pp. 33-58   

    Tristan Pouthier, « Droit canonique médiéval et droits fondamentaux modernes: une comparaison historique », Garantir les droits, protéger les libertés. Études en l'honneur de Patrice Rolland, Editions universitaires de Dijon, 2022, pp. 27-40   

    Tristan Pouthier, « Une réception du droit naturel krausiste en France : Édouard Laboulaye », Oscar Ferreira (dir.), Krausisme juridique et politique en Europe, Classiques Garnier, 2021, pp. 77-96   

    Tristan Pouthier, « Léon Duguit et la genèse de la garantie normative », in Thibierge, Catherine (dir.), La garantie normative. Exploration d'une notion-fonction, Mare & Martin, 2021, pp. 175-187   

    Tristan Pouthier, « Les sources théologiques de la théorie de l'institution de Maurice Hauriou. L'institution dans "La science sociale traditionnelle" », in E. Djordjevic, S. Tortorella, M. Unger (dir.) (dir.), Les équivoques de l’institution. Normes, individu et pouvoir, Classiques Garnier, 2021, pp. 97-125   

    Tristan Pouthier, « L'épuisement des mesures d'ordre intérieur en prison. Essai d'interprétation historique », L'injusticiabilité: émergence d'une notion? Etudes publiées en hommage au professeur Jacques Leroy, Biblioteka Jagiellonska, 2018, pp. 97-127   

    Tristan Pouthier, « Le moment naturalisant du droit constitutionnel », in Tristan Pouthier (dir.), Le droit constitutionnel et les sciences de la nature, de Bacon à Kelsen, Presses de l'Université Toulouse 1 Capitole, 2018, pp. 5-15     

    Tristan Pouthier, « Constitution française, constitution polonaise », L'antiparlementarisme constitutionnel : 5ème journée juridique franco-polonaise du 23 novembre 2018, Palais du Luxembourg, Paris, Université d'Orléans, UFR Droit, Économie, Gestion, 2018 

    Tristan Pouthier, « Observations sous A. Thiers, « Les libertés nécessaires » (discours du 11 janvier 1864) », in Wanda Mastor, Julie Benetti, Pierre Egéa, Xavier Magnon (dir.), Les grands discours de la culture juridique, Dalloz, 2017, pp. 524-541     

    Tristan Pouthier, « La fonction des Romains dans l’Esprit des lois », Annales de l’École doctorale de philosophie du droit, sociologie du droit et droit processuel de l’Université Paris II, 2006, pp. 243-289   

  • Tristan Pouthier, « La question de la longévité constitutionnelle chez Maurice Deslandres », Questions constitutionnelles. Revue de droit constitutionnel, 2023, n°1     

    Tristan Pouthier, « Religion et prééminence du droit dans la théorie du développement politique de Francis Fukuyama », Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, 2023, n°57, pp. 13-28   

    Tristan Pouthier, Pierre-Marie Raynal, « La théorie de l'Etat au défi de l'anthropologie », Droit et philosophie : annuaire de l'Institut Michel Villey, 2020, n°12 

    Tristan Pouthier, « L'office du juge de l'autorisation environnementale »: Note sous Conseil d’État, avis, 22 mars 2018, Association Novissen, n° 415852 (Leb.), Actualité juridique Droit administratif, 2018, n°25, pp. 1451-1456     

    Tristan Pouthier, « À propos du livre d'Antoine Chopplet, Adhémar Esmein et le droit constitutionnel de la liberté », Jus Politicum : Revue de droit politique, 2017   

    Tristan Pouthier, « Les pouvoirs du juge des installations classées en matière de régularisation des vices de procédure »: Note sous Conseil d’État, 22 septembre 2014, SIETOM de la région de Tournan-en-Brie, n° 367889 (Lebon T.), Actualité juridique Droit administratif, 2015, n°02     

    Tristan Pouthier, « L'invocabilité des adaptations mineures aux règles du plan local d'urbanisme », Actualité juridique Droit administratif, 2015, n°26, pp. 1499-1503     

    Tristan Pouthier, « Tierce opposition et environnement »: Note sous Conseil d’État, avis, 29 mai 2015, Association Nonant Environnement, n° 381560 (Lebon), Actualité juridique Droit administratif, 2015, n°32, pp. 1805-1808     

    Tristan Pouthier, « La réception des chartes des parcs naturels régionaux par le juge de l'urbanisme : sitôt consacrées, sitôt neutralisées »: Note sous Conseil d’État, 12 février 2014, Commune d’Epinay-Champlâtreux, n° 357215 (Lebon T.), Actualité juridique Droit administratif, 2014, n°23, p. 1338     

    Tristan Pouthier, « Le droit naturel des  Éclectiques  et la doctrine publiciste des libertés sous la Monarchie de Juillet », Jus Politicum : Revue de droit politique, 2010, n°5     

  • Tristan Pouthier, Les dimensions religieuses de l'affaire Vincent Lambert, 2016   

  • Tristan Pouthier, « Les fonctionnaires et les libertés », le 11 juin 2024  

    Colloque organisé par le C.PJ.P. Sous la direction scientifique de Maxence Chambon, Professeur en droit public, Université d'Artois Gesa Dannenberg, Maître de conférences, CY Paris Cergy Université.

    Tristan Pouthier, « Henry Sumner Maine, aux sources du droit », le 17 mai 2024  

    Colloque organisé par l'Institut Michel Villey sous la direction de Tristan Pouthier, Université CY Paris Université et Marc Goetzmann, Université de Tours

    Tristan Pouthier, « Eric Voegelin et Carl Schmitt : État autoritaire et État total (une approche critique) », le 25 mars 2024  

    Colloque organisé par le CRJ Pothier, Université d'Orléans et l'ERIAC, Université de Rouen

    Tristan Pouthier, « L’utilitarisme juridique », le 07 décembre 2023  

    Colloque de la jeune recherche organisé par Alicia Monnehay et Ludovic Risselin, doctorants en droit public à CY Cergy Paris Université.

    Tristan Pouthier, « La métaphore organiciste dans l'histoire de la pensée juridique », le 02 novembre 2023  

    La métaphore organiciste pense une collectivité (cité, État, Église, société, famille…, compagnie, corporation et entreprise : on serait tenté de dire un organisme) comme un corps composé de membres interdépendants mais non interchangeables, donc ordonnés. Cette façon d’articuler le divers social, politique et juridique dans une unité marque depuis ses origines grecques, romaines et chrétiennes la pensée occidentale, dont les corpus témoignent sans discontinuer de la permanence jusqu'au présent.

    Tristan Pouthier, « Science versus théologie ? », le 20 avril 2023  

    Organisée par le CPJP, Faculté de droit, CY Cergy Paris Université

    Tristan Pouthier, « Autour de l'arrêt Blanco - 1873-2023 », le 08 février 2023  

    Organisé par le CRJ Pothier, Université d'Orléans, le Conseil d’Etat, l’IUF, le CMH et l’UPEC

    Tristan Pouthier, « Cartésianisme et pensée juridique », le 21 novembre 2022  

    Colloque interdisciplinaire organisé par Pierre Bonin, Laurence Devillairs et Denis Kambouchner, avec le soutien de l'Institut de Recherches Juridiques de la Sorbonne, en partenariat avec la Société pour l’histoire des Facultés de droit, et PhiCo/NoSoPhi à l’Institut des Sciences Juridiques et Philosophiques de la Sorbonne.

    Tristan Pouthier, « Religion et prééminence du droit dans le judaïsme antique », le 01 juillet 2021  

    Organisée dans le cadre du cycle « Les religions et la prééminence du Droit » par le CRJP, Université d'Orléans, sous la direction scientifique de Nicolas Haupais, Corinne Leveleux-Teixeira et Tristan Pouthier

    Tristan Pouthier, « Les conflits doctrinaux du XIXe siècle », le 20 mai 2021  

    Colloque international retransmis en visioconférence (sur inscription), organisé par le Centre de recherche Léon Duguit, Université d’Évry, sous la direction de Tanguy Pasquiet-Briand.

    Tristan Pouthier, « Krausisme juridique et politique en Europe », le 11 mars 2021  

    Colloque pluridisciplinaire organisé par Oscar Ferreira, historien du droit au CREDESPO.

    Tristan Pouthier, « Actualité des doctrines du droit naturel, en France et à l’étranger (1/3) », le 14 novembre 2019  

    Organisé par Messieurs Gregory Bligh et Nicolas Sild, Université Paris Est Créteil

    Tristan Pouthier, « La révocation populaire des élu-e-s », le 16 octobre 2019  

    Organisé par la Mission de recherche Droit et Justice, la région Nouvelle-Aquitaine, le CERCCLE EA 7436 de l’Université de Bordeaux, le CURAPP-ESS UMR 7319 de l’Université de Picardie Jules Verne et le CNRS

    Tristan Pouthier, « Les religions à l'origine de la prééminence du droit ? », le 16 janvier 2019 

    Tristan Pouthier, « Constitution française, Constitution polonaise. Réflexions à l’occasion d’un anniversaire », le 23 novembre 2018  

    organisée par le Centre de Recherche Juridique Pothier de l’Université d’Orléans et l’Université Jagellonne de Cracovie

    Tristan Pouthier, « Le juge dans le constitutionnalisme moderne », le 18 octobre 2018 

    Tristan Pouthier, « Le projet de réforme constitutionnelle (I) Un parlement affaibli ? », le 05 juin 2018  

    Conférence-débat organisée par l’Université Picardie Jules Verne, Le CNRS et le CURAPP

    Tristan Pouthier, « Les équivoques de l’institution : normes, individu et pouvoir », le 31 mai 2018 

    Tristan Pouthier, « 4èmes Journées Juridiques Franco-Polonaises », le 24 novembre 2016  

    Organisé par le Centre de Recherche Juridique Pothier

    Tristan Pouthier, « Atelier de Philosophie du Droit », le 30 juin 2014 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Ed Alcilien, L'encadrement juridictionnel du contentieux des élections présidentielles en Haïti à la lumière du droit français., thèse en cours depuis 2021  

    Dans tout système démocratique, l'effectivité de la justice électorale demeure l'un des éléments essentiels. C'est pourquoi, des mécanismes sont prévus pour assurer la régularité du scrutin lesquels sont assortis de sanctions et bénéficient de garanties juridictionnelles. En effet, la gestion du contentieux des élections présidentielles en France et en Haïti présente des réalités distinctes. D'un côté, la constitution a confié le contrôle de la régularité de l'élection présidentielles en France au conseil constitutionnel et s'ensuit que ce dernier doit remplir un grand nombre de missions, tant en amont qu'en aval du scrutin avec des décisions prononcées sans possibilité de recours. D'un autre côté, les contestations relatives à l'élection présidentielle en Haïti sont entendues par le bureau du contentieux électoral départemental. Ses décisions sont susceptibles de recours par devant le bureau du contentieux électoral national. A ce niveau, on peut constater, d'une part, une situation qui nous amène à réfléchir sur un système jurictionnel caractérisé par une sorte d'immobilisme en matière de recours. Mais d'autre part, une deuxieme situation qui s'inscrit dans la lignée de la hiérarchie traditionnelle en matière juridictionnelle. Ainsi, ce travail se donne pour objectif de réfléchir sur le cadre juridictionnel de résolution des conflits des élections présidentielles en Haïti et en France et de voir lequel de ces deux modèles d'organisation est susceptible d'assurer l'efficacité du droit à la justice en matière électorale.

  • Amara Kone, Le discours américain de la protection internationale des droits de l'homme Contribution à l'étude de la mise en œuvre du droit international, thèse soutenue en 2020 à Orléans sous la direction de Nicolas Haupais, membres du jury : Olivier de Frouville (Rapp.), Thibaut Charles Fleury (Rapp.), Philippe Lagrange    

    Il existe une double tension dans la détermination du discours américain de la protection internationale des droits de l’homme. D’une part, les États-Unis considèrent que leur ordre juridique interne s’imprègne suffisamment de normes de protection des droits de l’homme pour qu’ils s’engagent largement dans la mise en œuvre des règles internationales de protection des droits de l’homme.Pourtant, un panorama du Bill of Rights notamment, constitué des dix premiers Amendements de la Constitution fédérale et comportant l’essentiel des dispositions constitutionnelles protectrices des droits, permet de relever des insuffisances, y compris en matière de droits civils et politiques, auxquels la Fédération reste viscéralement attachée.D’autre part, le droit international constitue un enjeu permanent du discours américain de la protection internationale des droits de l’homme, ainsi qu’en attestent l’Offenses Clause et la Clause de suprématie de l’ordre juridique fédérale relative aux traités, énoncées dans la Constitution fédérale. Or là également, l’engagement international américain, aussi bien au titre du droit international coutumier que des traités multilatéraux de protection des droits de l’homme auxquels les États-Unis sont partie, n’est pas exempt de critiques. Au plan institutionnel la lecture américaine de la protection des droits de l’homme se perçoit davantage comme la résultante de la préservation de l’intérêt national des États-Unis que de celle dictée notamment par la Charte des Nations Unies et le droit international de la protection des droits de l’homme qui en est issu.

  • Xavier Baumann, Contribution du Droit comparé au Droit mondial (1900-1940), thèse soutenue en 2023 à Normandie sous la direction de Antoine Corre-Basset et Céline Roynier, membres du jury : Jean-Louis Halpérin (Rapp.), Jacky Hummel et Nicoletta Perlo  

    Le courant majoritaire du droit comparé du début du XXe siècle élève le droit comparé au rang de réponse aux critiques de l’universalisme juridique classique (Droit international, Droit des gens, Droit de naturel moderne, Droit de l’Homme). Le droit comparé, dès lors, peut être pensé comme un instrument comblant les besoins techniques et idéologiques d’un éventuel droit mondial. D’une part, le droit comparé répond aux besoins techniques du droit mondial en en permettant l’identification et la construction et, d’autre part, par son objectif de synthèse des cultures juridiques et son idéal de modération, le droit comparé répond aux besoins idéologiques du droit mondial en en justifiant les buts. Le courant majoritaire du droit comparé du début du XXe siècle propose alors un droit mondial spécifique, qui se singularise par son universalisme juridique à la fois alternatif et modéré, qu’avec Charles Boucaud on peut qualifier de « droit mondial naturel ». Pour autant, cet universalisme juridique n’échappe toujours pas à la critique. Cette relecture du droit comparé du début du XXe siècle permet ainsi de mettre en perspective les recherches actuelles sur l’universalisme juridique et d’affirmer que l’universalisme juridique ne peut être que critique. C’est-à-dire, toujours conscient de ses propres limites et d’incarner nécessairement un discours situé.

    Parisa Assadi, La notion de qânun chez les penseurs iraniens sous le règne de Nâser al-Din Shâh Qâjâr (1848-1896), thèse soutenue en 2022 à Université Paris Cité sous la direction de David Kremer, membres du jury : Florence Renucci (Rapp.), Guillaume Richard et Hormoz Ebrahimnejad  

    Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'Iran vit apparaître un courant doctrinal ainsi qu'une série de réformes, dont l'objectif était d'ajouter le qânun aux sources du droit alors en vigueur. L'adoption du qânun fait elle-même partie du projet de modernisation du pays qui se donna pour but d'introduire en Iran les institutions et technologies européennes. La modernisation s'entend alors en Iran au sens d'occidentalisation. Néanmoins, en ce qui concerne la notion de qânun, telle que conçue en Iran, elle se différencie de sa source d'inspiration européenne par certains aspects, notamment la source créatrice et la source substantielle. En effet, les penseurs iraniens se sont efforcés d'intégrer le qânun au sein de l'ordre juridique de l'époque. Ils ont donc conceptualisé le qânun en le rendant compatible avec les sources fondant à l'époque la base du système juridique, à savoir la charia et la volonté royale.

    Mathieu Joubert, Les racines historiques locales du droit constitutionnel : naissance et essor des règles successorales dans les principautés impériales et françaises sous l'Ancien Régime, thèse soutenue en 2019 à Université de Lorraine sous la direction de Jean-François Gicquel, membres du jury : Karen Fiorentino (Rapp.), Antoine Astaing    

    Le royaume de France et le Saint-Empire romain germanique sont similairement composés de nombreuses provinces, à la tête desquelles sont originairement placés des administrateurs chargés tant de les gouverner que de relayer la politique menée par le pouvoir central. Seulement, les règles qui encadrent la transmission des charges administratives accordées par le souverain évoluent de manière disparate. Celui-ci conserve en effet le contrôle de la transmission de certaines de ces charges, qui concernent majoritairement des fiefs circonvoisins du pouvoir central, notamment par l’intermédiaire de la pratique de l’investiture. Mais il voit parallèlement lui échapper la maîtrise de la dévolution d’autres charges, progressivement caractérisées par l’hérédité, et dont les règles qui encadrent la transmission s’avèrent être également hétérogènes. Ces provinces se voient par conséquent doter de leur propre droit constitutionnel, différent de celui de l’entité dont elles dépendent, sous la forme de lois fondamentales, ainsi chargées de régir la dévolution du pouvoir. Bien qu’autonomes, ces lois peuvent demeurer soumises à l’influence du pouvoir central, et s’inspirer des lois fondamentales qui le régissent ou subir un contrôle de la part du souverain, mais peuvent également se composer de règles qui leur sont propres. Les lois fondamentales des provinces qui constituent la frontière qui sépare les deux grandes puissances sont par ailleurs susceptibles de subir une influence bilatérale.

  • Hugo Toussaint, Penser le droit constitutionnel : Pellegrino Rossi (1787-1848), thèse soutenue en 2021 à Paris 1 sous la direction de Dominique Rousseau, membres du jury : Eleonora Bottini (Rapp.), Franck Laffaille (Rapp.)  

    Premier titulaire de la chaire de droit constitutionnel à la Faculté de droit de Paris, Pellegrino Rossi (1787-1848) demeure aujourd’hui encore une figure méconnue. Doyen de la Faculté, pair de France puis académicien, le constitutionnaliste est une figure incontournable de la doctrine juridique de la monarchie de Juillet. La pensée constitutionnelle de Pellegrino Rossi est iconoclaste à plus d’un titre dans la mesure où il entend démontrer que le droit constitutionnel est interdépendant des autres sciences sociales. Ce faisant le constitutionnaliste ambitionne de placer le droit constitutionnel sur « la carte générale des sciences morales et politiques ». Dans une démarche éclectique, le droit constitutionnel se construit par emprunts successifs aux autres sciences et plus précisément c’est au moyen de l’histoire et de la philosophie que Rossi pense l’enseignement constitutionnel. Cet éclectisme méthodologique est une nécessité étant entendu que l’objet du droit constitutionnel rossien, le principe d’unité nationale, se trouve au carrefour des sciences sociales. Cette thèse se propose de mettre au jour les sources intellectuelles qui participent à la consécration de l’unité nationale comme objet du droit constitutionnel de Pellegrino Rossi. Aujourd’hui, se remémorer le « moment Rossi » est une double nécessité. D’abord pour revenir sur l’idée selon laquelle l’enseignement constitutionnel du maitre italien sert exclusivement les ambitions politiques du régime de Louis-Philippe. Ensuite pour réaffirmer la dimension civique de l’enseignement rossien du droit constitutionnel consistant à faire advenir le citoyen derrière l’individu.